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Anonymous
Le gémissement de Lizi stoppa net la main droite d'Iki en partance pour une troisième volée. Ça avait fonctionné. Peut-être qu'il lui avait fait mal mais c'était nécessaire pour qu'elle reprenne ses esprits et puisse les sauver. Tout moyen était bon pour éviter de moisir sur ce rafiot : la frapper ou même se transformer en canne pour l'aider à se déplacer. Pendant le voyage jusqu'au poste de pilotage, le garçon supporta en silence le poids de la rousse, agrippant ses bras pour l'empêcher de glisser et lui soufflant à chaque pas un mot d'encouragement. La détermination du padawan n'avait jamais été si forte, dissipant sa peur et décuplant sa vigueur.

"On va y'arriver, Lizi", répétait-il souvent d'une voix sûre. Ils y parvinrent au prix de nombreux efforts et plaintes, et les étoiles s'étirèrent à nouveau pour plonger le vaisseau dans le bleu et le noir de l'hyperespace. Iki, qui avait observé tous les faits et gestes de Lizi sur les panneaux de commande, se laissa finalement aller sur son siège de copilote, soupirant son soulagement. La firrereo ne lui laissa toutefois pas le temps de décompresser car elle voulait déjà rejoindre sa cabine. C'était sûr qu'elle serait mieux allongée dans son lit plutôt qu'ici... et elle avait 's'il te plait', alors le garçon n'hésita pas plus et l'accompagna une nouvelle fois dans les couloirs.

Une fois la mercenaire couchée et prête à s'endormir, le padawan se demanda ce qu'il pouvait bien faire de plus pour elle. Ce fût elle qui décida en le collant contre elle. Un peu gêné par la soudaine requête d'intimité, Iki ne se débattit pas pour autant. Maintenant que la tension retombait, qu'ils avaient une bonne chance de s'en sortir, tout ce qui venait de se produire repassait dans sa tête. Il avait failli mourir, comme pendant l'attaque des Siths. La galaxie était vraiment dangereuse, ça, il n'en doutait plus. Il était aussi certain qu'il n'était pas prêt à l'affronter. Embarquer dans le vaisseau avant même l'arrivée du Chevalier avait été une énorme erreur qu'il avait failli payer très cher.

A 11 ans, il ne l'aurait jamais avoué, mais après tout ça il avait bien besoin d'un calin. Lizi, la même qui l'avait engueulé, boudé, critiqué, vexé, ignoré, laissé pour compte, lui en offrait un. Il avait l'habitude des bras et de l'odeur rassurante de sa mère, mais ces bras et cette odeur là n'étaient pas désagréables non plus. Progressivement, le garçon se laissa aller jusqu'à sangloter, mais le plus discrètement possible. Les corps des deux pirates étaient encore dans le couloir, de plus en plus rigides à chaque minute. Il ferma les yeux. Rien au monde ne l'aurait fait sortir de cette cabine.

***

Trois heures et vingt-trois minutes plus tard, au signal de sortie d'hyperespace, Lizi dormait encore. Doucement, le garçon s'extirpa des bras de la firrereo et sortit de la cabine pour rejoindre le poste de pilotage. Il sourit pour la première fois depuis longtemps en reconnaissant Ondéron et D'xun. Ses doigts se permirent de toucher aux seuls boutons dont il connaissait bien la fonctionnalité : ceux de la radio. Le Temple ne mit pas beaucoup de temps à envoyer une navette pour remorquer le transport XPF-9959 jusqu'au hangar. Lizi fut évacuée en premier sur une civière anti-grav, puis ce furent les cadavres des pirates qui furent traînés dehors, et un chevalier emmena Iki dans la salle de méditation. En sortant du hangar, ses affaires dans le dos, le padawan constata que les droïds s'affairaient déjà à débarquer les caisses contentant leurs semblables.

Pendant la semaine qui suivit, Iki passa régulièrement au centre médical pour voir Lizi. La firrereo était hors de danger mais il s'inquiétait plus des réprimandes que le Temple ne manquerait de lui adresser pour avoir embarqué un padawan seul. Elle aurait dû attendre le chevalier en retard qui, en fait, avait eu un simple souci de digestion ce jour là. Quant au responsable des communications trafic du temple, il fut promu au rang de ferailleur. On avait dit à un Iki maussade qu'il n'avait rien à se reprocher et n'était responsable de rien sinon d'avoir sauvé la vie de la firrereo. Lui n'était pas tout à fait d'accord. Il précisa qu'elle aussi lui avait sauvé la vie et que ça devait compter pour quelque-chose.

Dans la deuxième semaine après leur retour, Iki alla s'enquérir, comme à son habitude, de l'évolution de l'état de Lizi. En arrivant devant son lit, il constata qu'il était occupé par un jeune bothan blessé à la tête. La mercenaire était repartie. Elle ne lui avait même pas dit au revoir.
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