Invité
Anonymous
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]


Le vaisseau venait de se poser dans le hangar du temple, le petit commando jedi qui avait été envoyé sur Kuat faisait enfin son retour et plusieurs jedi s’étaient rassemblés pour les besoins de la chose. La rampe d’accès de l’appareil finit par descendre et la première personne qui en descendit fut…Jacen Loran. Un immense sourire sur ses lèvres, le regard radieux. Il était heureux et il le montrait parfaitement.

« Me revoilà de retour à la maison !! »

Le regard du maître jedi se porta sur l’assemblée qui l’entourait avant de s’arrêter sur une personne en priorité. Il finit par la designer du doigt avant de décrocher son sabre de la ceinture. Bizarrement, il finit par lui lancer le sabre dans les mains tout en lui faisant un clin d’œil.

« Je te rends ton arme. Et désolé pour ton nez. »

Jacen s’en rappelait comme si cela c’était passé hier, alors qu’il venait de libérer Kiel Hallan. Il avait brisé le nez d’un jedi, piqué son sabre puis éjecté du vaisseau. Mais il ne fallait pas oublier que Jacen n’était pas un voleur…il lui avait juste emprunté et il lui avait rendu. N’était-ce pas gentil de sa part ? Bien sûr que si. Mais voilà, il se trouvait désormais sans arme. Il était « nu », comme le matin de son départ.

Le maître jedi finit par faire quelques pas, ses lourdes bottes raisonnant sur le sol du hangar. Des bottes dont les semelles étaient épaisses, cela ne rendait pas les choses pratiques. Il finit par demander une audience auprès de Saï Don…en privé. Il fut donc conduit jusqu’à la salle du conseil par une escorte de plusieurs jedi. Il savait parfaitement que le grand maître de l’Ordre avait envie de le voir, ne serait-ce que pour le sermonner, lui crier dessus, le baffer et, pourquoi pas, lui demander les raisons de ses agissements. Alors qu’il marchait en compagnie de ses « amis » jedi, le jeune homme finit par tourner la tête vers le plus jeune.


« Au fait, n’oubliez pas de prévenir la République de mon retour. Après tout, nous devons leur rendre compte de tout ce qui concerne cette affaire…y compris que je viens de faire de nouveau surface au temple. »

Cela était important pour Jacen, mais pas pour les mêmes raisons. Il avait d’autres idées derrière la tête. En attendant, il avait autre chose à faire. Le petit groupe finit par arriver devant les portes du conseil, seul le maître jedi pénétra dans la pièce. Ce fut donc seul qui fit face à Saï Don. Le vieil homme se tenait devant lui.

« Bien le bonjour, maître Don. J’espère que je ne vous ai pas trop…manqué. »

Le sourire était immense sur le visage de Jacen, il donnait l’impression d’être un grand enfant qui s’amusait. Désormais, un duel verbal allait débuter. Le Grand Maître contre le Grand Crétin. Cela promettait d’être jouissif…du moins pour une personne.
Saï Don
Saï Don
Messages : 6736
Eclats Kyber : 31
Au dernier étage du Temple Jedi, le vieux Maître était resté assis de longues heures, tournant et retournant mille scénarios dans sa tête. Parfois, il se levait et faisait les cent pas au centre de la Chambre vide du Conseil. Il pensait encore à ce Jacen Loran et à Ellana Caldin. Qu'était-il passé par la tête de Maître Loran, et que faisaient-ils sur Kuat ? Comme tout le monde, Maître Don avait appris par les Holonews la nouvelle de l'explosion sur Kuat, non loin de la capitale. Il était convaincu que Maître Loran n'était pas étranger à cet événement. Il en était peut-être même l'instigateur. Mais ce qui le préoccupait plus encore, c'était de savoir comment ils s'en étaient tirés, et si Ellana était en bonne santé. Quelque chose lui disait qu'ils étaient en vie, car il pensait pouvoir ressentir leur retour à la Force si jamais la mort les atteignait, et cela n'avait pas été le cas.

Au travers de la Force, il sentit l'agitation qui eut soudain lieu en bas du Temple. Cela provenait-il du parc ou du hangar ? Pendant un court instant, il s'apprêta à sortir de la Chambre du Conseil puis se ravisa, s'installant dans son siège avec calme. D'habitude, il se débrouillait pour accourir lorsqu'il y avait trop d'agitation pour reprendre la situation en main ; mais ces derniers temps, les ennuis avaient le don de se précipiter jusque dans la Chambre du Conseil sans aucune aide extérieure. Il les attendrait donc sagement ici.

Quelques minutes plus tard, le vieil homme sut qu'il avait eu raison : l'agitation dans la Force s'approchait de la Chambre du Conseil et soudain, les grandes portes s'ouvrirent sur un Jacen Loran au visage radieux. S'il l'avait pu, Maître Don aurait bien retourné sn siège vers les vitres pour bouder, mais il se contenta de lancer au Maître un regard noir en guise de réponse à la phrase d'introduction de Jacen.
Le vieil homme fit signe aux Chevaliers qui étaient restés à l'entrée de les laisser seuls et ils s'exécutèrent, refermant sur eux les lourdes portes de la Chambre du Conseil. Maître Don se leva alors et recommença à faire les cent pas, comme s'il ignorait qu'il n'était plus seul. Soudain, il cessa son geste et regarda Maître Loran en face, avec la mine grave. Cette fois, il n'y avait plus rien de pétillant dans son visage.

- Pourrais-je savoir, Jacen Loran, fit-il en détachant excessivement les mots, quelle mouche vous a donc piqué ?

Le sourire radieux de Maître Loran lui semblait à la fois fou et complètement stupide. Il songea que son interlocuteur avait l'air d'un gamin excessivement fier d'avoir fait la plus grosse bêtise jamais réalisée au Temple Jedi.

- Est-ce qu'au moins Ellana est en bonne santé et en lieu sûr ?


Le vieil homme ne bougea pas d'un cil face à Jacen, et son regard sévère ressemblait à celui qui disait parfois : « J'attends vos explications, padawan ! » mais la situation était plus grave qu'un simple sermon. Et, bien pire, la bêtise en question avait été réalisé par l'un des Maîtres les plus célèbres de l'Ordre. Les médias et le Sénat s'étaient déjà emparés de cette affaire croustillante pour la une de leurs holonews. Ils ne tarderaient sûrement pas à annoncer que des Jedi étaient à l'origine de l'explosion de Kuat.
Invité
Anonymous
« Ellana va très bien, elle est revenue avec moi. Elle est actuellement au temple et aura certainement envie de vous parler après notre petite conversation privée. J’en profite également pour vous dire que nous n’avons pas beaucoup de temps pour parler, la République arrive. Mais nous en avons assez pour que je puisse vous dire ce dont vous avez besoin. »

Saï Don n’était pas heureux, cela se voyait parfaitement. Il n’avait plus rien du vieux maître qui était venu l’accueillir à l’infirmerie trois années plus tôt. Dire qu’il avait accueilli son retour avec joie et qu’il considérait cela comme une bonne chose. Cela était si drôle que Jacen aurait voulu rire, mais il préférait s’abstenir, son sourire d’enfant et son air de fou suffisaient amplement à la situation. Tout était fait de façon minutieuse, tout était calculé et rien ne devait être fait en trop. Jacen était considéré comme idiot actuellement et il voulait que cela ne change pas, il espérait même se faire passer pour fou. Cela allait être pratique. Mais un fou astucieux, il n’avait pas oublié de protéger son esprit contre les intrusions extérieurs, il était en face d’un grand maître jedi après tout.

« Mais permettez-moi de répondre à votre première question. La mouche en question est la lucidité, maître Don. Vous ne comprenez sûrement pas et cela est normal, mais laissez vous raconter une histoire. Une histoire assez longue et pleine de péripéties, une histoire qui n’est d’ailleurs pas fini. »

Le maître jedi semblait sûr de lui, sûr et fier de lui. Pourtant, c’était toute autre chose au fond de lui. Il réfléchissait à ce qu’il allait dire, il devait trouver les bons mots, les bons éléments, que tout soit cohérent. Saï Don ne s’en doutait sûrement pas, comme tout le monde après tout, mais l’histoire qu’il criait sur tous les toits n’avait pas encore été écrite, tout se jouait maintenant. Et puis, soudainement, il repensa à l’infirmerie, au moment précis où Saï Don avait pénétré en ces lieux afin de rendre visite au maître jedi. Il essayait de se rappeler de ses paroles et ceux du vieux maître. Oui, tout cela lui revenait maintenant.

« Vous souvenez vous du jour où vous m’avez rendu visite à l’infirmerie ? Ce jour précis où vous m’avez dit que la Force était malade et moi je vous ai dit que j’ai rencontré un monde sur le point de mourir. Je ne vous ai pas tout raconté, je ne vous ai pas raconté l’entière vérité. »

Oui, tout cela pouvait offrir une excellente histoire, une histoire qui allait être exagéré et peut-être inspiré des holofilms qu’il avait vus dans sa jeunesse, mais cela lui importait peu. En ce moment, il pouvait faire croire tout et n’importe quoi à beaucoup de personne. Ellana était présente lorsqu’il avait parlé du Mulet pour la première fois, elle soutiendrait involontairement ce qu’il allait révéler. Tout semblait parfaitement ficelé.

« Tout débuta plusieurs mois avant mon retour, alors que je me rendais sur Coruscant afin d’accomplir une mission pour la grande République. Tout se passait bien et…Oh, mais suis-je bête ! Je me demande si vous vous souvenez en quoi consisté cette mission. Si oui, j’aimerais l’entendre de votre bouche, je vous en serais reconnaissant. Après tout, j’aime que mes interlocuteurs aient tous les éléments en main. »

Oui, cela était bien mieux et beaucoup drôle quand ils comprenaient la vérité à la fin de l’histoire. Parfois, malgré tous les moyens existants, il était difficile de remarquer ce qui nous sautait à la figure.
Saï Don
Saï Don
Messages : 6736
Eclats Kyber : 31
Pendant un court instant, le vieux Maître fut sur le point de faire remarquer à Jacen qu'il devait avoir une étrange définition du mot « lucidité », mais il se retint et se contenta de pincer sévèrement les lèvres, le regard fixe, et il le laissa terminer son récit. Mais ce qu'il entendit l'agaça plus qu'autre chose. Il trouvait la façon dont Jacen tournait théâtralement autour du pot assez inutile.

Maître Don se souvenait parfaitement du retour de Jacen quelques années auparavant et de leur discussion à l'infirmerie. A l'époque, Maître Don venait à peine d'être nommé Maître du Conseil et il croulait littéralement sous le travail que lui avaient laissé ses prédécesseurs. Mais il avait alors perçu Jacen comme un Jedi un peu original. Jamais il ne se serait alors douter que son originalité approchait tant la folie.

- Je me rappelle très bien notre entrevue, en effet. Vous étiez parti pour la République, à enquêter sur une planète mourante, ou quelque chose dans ce genre. Quelque part dans la Bordure Extérieure,
fit le Maître avec froideur. Et vous en étiez revenu la queue entre les jambes, ajouta-t-il sur un ton cinglant.

Mais au fond du vieil homme, une vague pointe de culpabilité le piquait. Il se souvenait que Jacen avait mentionné ses soucis au sujet d'une planète sur laquelle il se passait des choses étranges, incompréhensibles. Aurait-il dû enquêter alors ? Si ce que Jacen avait trouvé dans la Bordure Extérieure l'avait profondément bouleversé à ce point, ou pire, l'avait corrompu, Maître Don s'en serait-il rendu compte ? Pourquoi n'avait-il pas plus tilté que ça ? Ses pensées, au moment où Jacen était revenu, étaient presque toutes tournées vers Ellana dont la vie était gravement menacé. L'amour qu'il portait envers les autres l'avait-il empêcher de rester vigilant ?
Il prit soin de garder un visage de marbre.

- Comme vous l'avez vous-même si bien dit, Jacen, la République va bientôt faire irruption dans cette salle, aussi je vous serai reconnaissant de m'expliquer rapidement où vous voulez en venir, ajouta Maître Don avec une pointe d'exaspération dans la voix.

Dans le Temple, en-dessous de la Chambre du Conseil Jedi, on pouvait sentir l'agitation régner. Le retour du commando Jedi avait dû rapidement se savoir et Maître Don ne doutait pas que tous les padawans devaient commenter l'évènement et peut-être tenter d'apercevoir celui qu'on avait surnommé le Grand Crétin suite à une étrange rumeur selon laquelle le vieux Maître Don avait qualifié Jacen de « plus grand Crétin de l'Ordre Jedi ». Même les Chevaliers et les Maîtres devaient être curieux de ce que rapportaient Ellana et les autres de leur étrange excursion, et Maître Don ne pouvait leur en vouloir. Cependant, il craignait que lorsque les représentants de la République s'introduiraient dans le Temple, ils ne croient que le chaos s'en était emparé. Mais il ne pouvait rien faire d'autre qu'espérer que les Maîtres et les Chevaliers prennent en main la situation.
Invité
Anonymous
Saï Don ne semblait pas heureux, il avait ce regard de marbre et un ton froid qui lui était si peu habituel. A cet instant précis, une foule de question devait se bousculer dans son esprit et cela était une bonne chose pour Jacen. Il touchait à un point très important de son plan : faire douter le Grand Maître de l’Ordre. Au sein de l’Ordre jedi, le conseil était officiellement le groupe dirigeant, mais il n’était pas rare de voir le plus charismatique d’entre eux endosser le rôle de Grand Maître. Ce n’était pas un titre officiel, mais plus titre honorifique que lui donnait les membres de l’Ordre. Déstabiliser le Grand Maître, c’était déstabiliser l’Ordre tout entier. Saï Don connaissait le maître jedi depuis longtemps et il était parfaitement au courant du fait qu’il soit assez marginal. Qu’est-ce que cela pouvait faire à une personne de savoir qu’elle côtoyait un fou dangereux et qu’elle ne s’en était jamais rendu compte ?
Et tout cela n’était qu’un prélude !


« Allons, mon ami, ne soyez pas si pressé. N’avez-vous jamais appris la patience ? »

D’une certaine manière, jouer sur les nerfs de Saï Don était un défi que Jacen s’était lancé. Jusqu’à où pouvait aller le Grand Maître ? D’autre part, le maître jedi voulait montrer quelque chose aux yeux de l’Ordre tout entier. A ses yeux, l’Ordre stagnait et il était d’évoluer.


« Préparez-vous, cela va être long. »

Un immense sourire aux lèvres, Jacen marqua un temps de pause afin de prendre son souffle. Il était de débuter le long et intéressant -du moins il allait tenter de le rendre intéressant- monologue.

« Tout débuta bien avant mon retour donc. Je partais en direction des régions inconnues afin de faire parti de la première expédition concernant l’expansion du territoire républicain, malheureusement nous étions tombés sur une planète mourante. Or, la vérité, c’est que cela n’était pas un hasard, mais bien volontaire de ma part afin de rejoindre une ancienne connaissance. Sur cette planète se trouve un être doté d’une puissance colossale, à croire qu’il est apparu ainsi dans la Force. En fait, non, il n’est pas né de la Force, mais de son opposé. Il est quelque chose d’incroyable et d’éblouissant. Kellel, mon ancien maître, aurait su mieux vous le décrire. »

Alors qu’il tentait de décrire le Mulet, Jacen semblait fasciné, envoûté. Il donnait l’impression qu’il parlait plus pour lui-même qu’autre chose. Mais il finit par se ressaisir rapidement afin de regarder de nouveau Saï Don dans les yeux.

« Je l’ai rejoint afin d’avoir ses directives, savoir ce qu’il attendait de moi et j’ai eu le privilège d’être choisi comme son fer de lance. J’ai longuement attendu, mais le moment est arrivé pour préparer sa venue. Désormais, le temps est compté pour les jedi ainsi que pour les sith, la République arrive à sa fin. Oui, c’est la fin, maître Don. Plus personne ne peut rien contre cette force qui se déchaîne. Vous allez être nombreux à lutter contre lui, contre sa puissance, mais tout sera vain. Le Mulet arrive ! »

Les présentations étaient enfin faites, il était désormais temps de partager de la suite du plan, il voulait que Saï Don sache exactement ce qu’il préparait. Mais malgré, il n’allait rien pouvoir faire.

« La libération du prince de Kuat était volontaire et programmé, elle est un point essentiel dans le plan qui se déroule sous vos yeux. Tout l’est ma capture qui ne va plus tarder. S’ensuivra ma libération puis une série de meurtres de ma part. Six personnes vont être assassinés par mes soins et chacune des ses morts va nous rapprocher de l’heure fatidique. Mais n’étant pas méchant et plutôt joueur, vous aurez toujours un indice venant de moi ainsi que le score. Sachez également que vous tuerez quelqu’un pour moi. »

Désormais, le sourire de Jacen était simple, mais si sincère. Il semblait content et sûr de lui. C’était comme si tout cela était déjà terminé et qu’il était normal que tout se déroule selon ses dires.

« Votre padawan a déclaré un jour que la Force est malade. Aujourd’hui, vous en connaissez la cause. »
Saï Don
Saï Don
Messages : 6736
Eclats Kyber : 31
Avec patience, et sans un mot, le vieux Maître écouta le discours de Jacen. Lorsqu'il fut appelé « mon ami », il fut tenté de répondre qu'ils n'étaient plus amis depuis la minute où Ellana avait été mise en danger par le Maître inconscient, mais il se tut, conscient que de telles remarques ne feraient que retarder encore le moment où Saï comprendrait enfin ce qu'il s'était passé dans la tête de cet homme... Et il était inutile de l'interrompre, si ce n'était pour alimenter ses discours théâtraux...
Une ou deux fois, il souleva les sourcils en guise d'étonnement, notamment lorsque le nom du « Mulet » fut prononcé.

Lorsque Jacen eut enfin fini, les yeux du vieil homme étaient toujours rivés sur les siens, dans un mélange d'incompréhension et de stupéfaction.

- Il est fort peu probable que je tue jamais quelqu'un pour vous, Jacen,
articula-t-il enfin dans un murmure atteré, j'espère seulement que je ne commettrai pas un tel acte A CAUSE de vous. Vous avez déjà fait suffisamment de dégâts comme cela. Des innocents sont peut-être morts sur Kuat, et combien mourront sous les ordres du Prince Hallan ?

Pendant un court instant, il sembla que le Maître allait ajouter d'autres arguments du même type, mais ce fut comme s'il s'était rappelé des propos étranges de Jacen, et il reprit avec un calme contrôlé.

- Il me paraît.. « absurde » que vous ayez pu obéir à ce Mulet de manière aussi aveugle. Surtout pour commettre des meurtres pour la beauté d'une telle puissance. Je vous savais enclin à admirer les illusions, mais pas à ce point-là, Jacen. Je ne pensais pas que vous puissiez vous soumettre à une puissance supérieure à la vôtre sans d'autres raisons que cela.

Les yeux perçants de Maître Don se plissèrent.

- Vous ne me dites pas tout, n'est-ce pas ? Pourquoi êtes-vous favorable à ce que cette chose nous anéantisse ? Je ne peux pas croire qu'il n'y ait pas de raison dissimulée. Vous n'êtes pas fou, Jacen. Stupide, oui, cela ne fait aucun doute. Mais fou ? Non...

Sous le crâne dégarni du vieil homme, les suppositions s'élaboraient et se défaisaient à une allure mirobolante. Rien ne collait.
Oui, son padawan avait dit que la Force était malade et oui, il savait qu'il y avait du vrai là-dedans. Mais de quoi Jacen était-il donc devenu l'objet ? Ou bien, pourquoi se servait-il de ces faits concernant la Force ? Qui manipulait quoi ?

- Non, je ne sais pas ce qui en est la cause, Jacen. Je ne sais pas ce qu'est le Mulet. Qui voulez-vous tuer ?

D'avance, il savait qu'il n'aurait pas la réponse à sa question. Du moins sûrement pas de réponse totale, ce serait trop facile. Le Maître Loran aimait les jeux de piste, et ne dévoilait jamais tout en bloc. Saï le savait : il devrait user de toute son intelligence et sa ruse pour comprendre le cheminement qu'avait pris l'esprit de Jacen. Il lui faudrait commencer au début... Comprendre ce qui s'était passé plus tôt, beaucoup plus tôt... Et qu'il avait raté.
Invité
Anonymous
Malgré le flot incroyable d’informations que fournissait Jacen, Saï Don semblait faire la part des choses. C’était le signal, le jeu pouvait désormais commencer. Le Grand Maître avait des doutes et des suppositions. Cela était un bon début. Désormais, le but du jeu allait d’ébranler toutes les convictions du vieil homme, qu’il ne reste que le doute. Ce fut donc avec une immense joie que Jacen reprit la parole.

« Pour ou à cause de moi, cela ne sont que des termes qui auront la douceur vous faire plaisir ou non. La vérité est que dans les deux cas vous allez commettre un meurtre, le meurtrier se sera vous et non moi. Alors, maintenant c’est à vous de voir. Si en vous disant que c’est à cause de moi vous vous sentez mieux, alors qu’il en soit ainsi. »

Alors qu’il débitait ses mots sans interruption, une légère fluctuation pouvait se faire sentir dans la Force et elle provenait du temple. Certains membres de l’Ordre semblait agité. Du moins, il l’était plus qu’à l’arrivée de Jacen. Saï Don avait dû la sentir également et il devait également se douter de quoi il s’agissait. Le temps allait lui faire défaut.

« J’ai toujours admiré la puissance, j’ai toujours combattu en espérant trouver un adversaire véritablement digne de me défaire. Cela pourrait-il paraître si incroyable que je fléchisse face à un dieu ? C’est que vous me connaissez mal, maître Don. Mais dans les temps à venir, vous allez sûrement avoir l’occasion d’apprendre à mieux me connaître y comprit le fait que tuer est devenu une spécialité chez moi. Je vous laisse deviner qui il faut remercier pour ça. »

De nouvelles personnes venaient de pénétrer au sein du temple jedi, un groupe assez important et qui ne semblait pas heureux de venir. Des militaires avaient fait leur entrée et ils étaient à la recherche de Jacen. Ce dernier prit le soin de ne pas préciser l’arrivée de la République au sein du temple, cela n’aurait été qu’une perte de temps après tout puisque le Grand Maître l’avait sentit également.

« Je vais faire simple. Oui, je ne vous dit pas tout. Les meurtres ne sont qu’un début et il y aura une suite. Mais malheureusement, il y a des choses que je ne peux pas dire pour le moment. En tout cas je vous fais la promesse que vous connaîtrez la vérité ainsi que mes raisons en temps et en heure. Pour le moment, sachez simplement que la stupidité et la folie ne sont pas si éloignés l’une de l’autre, mais il est préférable de me savoir fou. »

Les militaires étaient dans le temple, mais il allait leur falloir un petit moment pour venir jusqu’à la salle du conseil. De plus, certains jedi allaient prendre soin de les ralentir quelque peu, ne serait-ce que dans le but de donner du temps à Saï Don et parce qu’on n’entrait pas ainsi au sein du temple jedi.

« Concernant ma première victime, je vais vous donner le premier indice. Où se trouvent les puissants ? La question est subtile, mais je n’ai que cela à vous offrir pour le moment, alors il va falloir vous en contenter. Un conseil que je peux vous donner également concernant les temps à venir. Ne cherchez pas à savoir ce qui est bien et ce qui est mal, essayez de voir au-delà de tout cela. »

Les dés étaient jetés. Le face-à-face entre les deux hommes touchait à sa fin et Jacen qu’il n’allait pas le revoir avant un long moment. La prochaine fois allait être après la mort de six personnes. Du moins si tout se passait bien.

« Notre entrevue touche à sa fin, mon ami. Vous avez le temps pour une dernière question et avoir sa réponse. Choisissez bien votre question. »
Saï Don
Saï Don
Messages : 6736
Eclats Kyber : 31
La seule question qui s'imposait dans l'esprit du vieux Maître était de comprendre comment un Maître Jedi, théoriquement si bien averti des dangers que pouvaient provoquer l'admiration du pouvoir -surtout un pouvoir tel que Jacen le qualifie de divin, avait pu se laisser si facilement séduire. Bien sûr, le côté obscur de la Force avait pris nombre d'entre les Chevaliers Jedi et parfois il arrivait qu'un Maître ne devienne un Sith, un jour ou l'autre. Mais en cet instant précis, rien ne semblait concorder dans l'esprit du vieil homme. Jacen n'avait pas été corrompu par le pouvoir ou par la haine, mais si l'on croyait ses dires, par l'admiration éperdue d'un être puissant. Comment croire qu'un ego aussi démesuré que celui de Jacen Loran ait pu accepter que quelqu'un lui soit supérieur et s'y soumettre ?

- Je ne crois en aucun dieu, Jacen, et votre âne n'en est surement pas un. Mais je veux bien croire qu'il soit dangereux, vu ce qu'il a fait de vous –et peut-être de votre cervelle.

Le ton amer du vieil homme ne laissait aucun doute. La situation lui déplaisait fortement. Autant parce qu'il perdait un maître que parce qu'il perdait un ami. Il y avait de plus la certitude sournoise qui s'insinuait en lui que Jacen ne mentait lorsqu'il disait que rien n'était fini.
Ses propos mystérieux, Saï les étudierait plus tard. En attendant, deux soldats républicains étaient entrés dans la Chambre du Conseil et le vieil homme ressentit une pointe d'agacement en constatant qu'ils étaient apparemment entrés de force, ne laissant guère le temps aux Jedi d'annoncer leur venue. Typique de la politique actuelle du Sénat : toujours vouloir le respect de ses alliés, mais rarement leur donner la pareille. Le vieux Maître ne leur jeta pas un regard.

- Je n'ai plus de question. Mais si vous avez l'occasion de réfléchir un peu pendant que vous croupirez au fond d'une cellule, en attendant de mettre en place votre évasion, faites-moi le plaisir de penser à Ellana. Je me sens trahi par vos décisions, alors je n'imagine pas ce qu'elle doit ressentir. Il serait intelligent de vous souvenir de ses valeurs à elle, si vous l'aimez, et de vous rendre compte en quoi vous les salissez en vous comportant ainsi.


Il ne doutait pas que Jacen trouverait un moyen de s'évader. Malheureusement, les prisons de la République n'étaient pas adaptés à des prisonniers manipulateurs de la Force. Les surveillants eux-mêmes se retrouvaient manipulés par l'esprit et contribuaient aux évasions. C'était pourquoi l'on condamnait souvent les Sith à la peine de mort. Mais qu'en serait-il d'un ex-jedi ?
Apparemment, l'un des soldats ne pouvait plus tenir sa langue. Etait-il le chef ? Profitant de ces instants où ni Jacen ni Saï ne soufflaient plus mot, il fit deux pas en avant pour se rapprocher d'eux et déclara d'une traite, d'une voix forte :

- Excusez mon intervention, Maître Jedi,
et il regarda brièvement le vieil homme avant de se tourner vers Jacen. Monsieur Jacen Loran, vous êtes en état d'arrestation pour haute trahison envers la République. Selon la loi républicaine, vous avez le droit de garder le silence. Si vous ne voulez pas exercer ce droit, tout ce que vous direz pourra être utilisé contre vous. Vous avez le droit à un avocat ; si vous n'en avez pas les moyens un avocat d'office pourra vous être accordé par la Cour Galactique de Justice. Avez-vous compris ce que j'ai dit ? Coopérez et rendez-vous, ou nous vous arrêterons par la force.

Si la situation n'avait pas été si délicate, Saï aurait sûrement souri à cette dernière phrase. Dire à un Jedi qu'il serait arrêté par la Force, c'était quand même assez amusant. Le soldat, quant à lui, n'avait pas pensé à la subtilité de ce jeu de mots. Il semblait transpirer malgré sa position droite et impeccable. De toute évidence, arrêter un Jedi n'était pas pour lui monnaie courante, mais sa détermination était visiblement mesurée, et Saï dût reconnaître qu'il avait beaucoup de sang-froid.
Le vieux Maître regarda Jacen dans les yeux, songeant lui aussi qu'ils ne se reverraient certainement pas de sitôt.

- Je crois qu'il est temps pour moi de vous dire au revoir, Jacen.

Pour la première fois de toute sa vie, Maître Don se sentit vieux.
Invité
Anonymous
Les soldats avaient fait irruption au sein de la chambre du conseil jedi, mais cela ne sembla pas perturber Saï Don plus que ça. Après tout, il ne pouvait rien faire d’autre que de coopérer avec la République. Il lui avait ordonné de penser à Ellana durant la durée de son emprisonnement dans sa cellule. Le vieux maître ignorait donc deux choses.

La première chose était le fait que Ellana avait été mise au courant sur Kuat par Jacen lui-même. Cela lui faisait mal de devoir la quitter et de la faire souffrir ainsi, mais avait-il réellement le choix ? Tout le monde lui aurait dit oui, mais la vérité était qu’il n’avait pas le choix. Le chemin était tracé pour lui depuis longtemps et il se devait de l’arpenter. Il se dirigeait inexorablement vers sa chute tout en l’acceptant à bras ouvert. Kellel l’avait préparé à cela il y avait fort longtemps. Mais rien ne l’avait préparé à endurer l’amour et la souffrance que cela pouvait provoquer. Il était prêt à tout perdre, à tout sacrifier, sauf Ellana. Le vieux maître voulait qu’il pense à la jeune femme, mais cela était chose faite depuis longtemps et il continuait de penser à elle. Comment pouvait-il douter de cela ?!

La deuxième était chose était le fait que l’ancien maître jedi, car maintenant il pouvait être considéré ainsi, n’allait pas avoir l’honneur et le privilège de fréquenter les geôles républicaine. Du moins, pas dans l’immédiat. Jacen allait être amené sur Coruscant afin d’être jugé et pour aller sur le monde capitale il n’y avait pas trente-six moyens : il allait y être transféré par vaisseau. Tout allait donc se passer durant le transfert. De plus, personne n’avait pensé à regarder ses bottes noires. Une paire de bottes dont les semelles étaient étrangement épaisses. Mais il fallait reconnaître que Jacen savait détourner les regards vers quelque chose de moins bien intéressant.


« J’ai parfaitement compris vos dires, soldat. Je me rends entièrement à vous et je n’opposerais pas de résistance. Mais avant… »

Malgré le fait qu’il lui avait adressé la parole, le jedi n’avait pas dédaigné regarder le soldat. Il préférait concentrer son regard vers Saï Don. Il s’approcha d’ailleurs de lui. Il se retrouva assez proche du vieil homme pour lui faire une accolade amicale. C’était sa façon de lui dire au revoir. Sur le moment, Jacen était prêt à s’excuser pour tout le mal qu’il allait causer, il voulait tout révéler afin d’obtenir l’appuie du Grand Maître. Mais il réussit néanmoins à se contenir. Soudainement, il glissa quelques mots à l’oreille de Saï Don.

« Prenez soin d’elle. Veillez à ce qui ne lui arrive rien. Veillez à être là pour elle. »


Jacen finit par relâcher le vieux maître. Les soldats présents le tirèrent vers eux avant de lui passer les menottes aux poignets. Il finit par adresser un dernier regard à celui qu’il considérait comme un ami, un sourire aux lèvres. Puisse t-il un jour lui pardonner. Voilà qu’il fut traîné à l’extérieur de la chambre, il traversa le temple sous les yeux des nombreux jedi qui étaient présents, padawans comme maîtres. Il était un traître aux yeux de tous, un maître jedi de plus qui avait succombé à l’attrait du côté obscur.

Ce fut sous bonne garde qu’il quitta le temple. Ce fut sous bonne garde qu’il fut amené à une navette. Cette dernière finit par décoller avec pour destination Coruscant.



[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn