Damyn Celchu-Saro
Damyn Celchu-Saro
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Damyn avait décidé qu’il avait droit à une bonne douche chaude avant de repartir de chez lui. Après tout, il était rentré directement du boulot, il avait travaillé dur toute la journée. Il avait bien le droit de se détendre… Même s’il avait déjà pris une douche aujourd’hui, après la séance d’entraînement que Junak lui avait imposée.
Il décida de s’accorder encore 3 minutes sous l’eau délicieusement brûlante. Après tout, ça ne coûtait rien de…

Damyn arrêta brusquement l’eau. Est-ce qu’il payait plus cher s’il consommait plus d’eau ou est-ce que c’était un genre de forfait ? Hum… Impossible de se rappeler.
Cela faisait partie des petites choses qu’il n’aimait pas dans sa nouvelle vie d’adulte responsable, que par ailleurs il aimait beaucoup. Quand il avait annoncé à ses parents qu’il avait un vrai travail, ce dont il était très fier, ses parents avaient tout de suite dit qu’il pourrait désormais payer « les charges » lui-même. Après enquête, « les charges » s’avéraient être tout un tas de dépenses ennuyeuses pour des choses essentielles qu’il n’aurait pas dû avoir à payer. Genre l’eau.

Bref. Il préféra mettre fin à la douche, au cas où.

De toute façon, Aramintha n’allait pas tarder à arriver. Et elle allait râler s’il la faisait attendre.

-Je sors pour le dîner, ADA ! déclara-t-il en se séchant.
-Bien, monsieur Damyn, répondit la droïde en huttese. Que dois-je faire de vos restes de [anjara] ?
-Mes restes de quoi ?
-Les restes de votre repas d’atunda dernier.

Damyn fit une rapide vérification de vocabulaire avec son dictionnaire de huttese.

-Ah, mon bowl… Je peux pas le garder pour demain ?
-Cela fait déjà trois jours, Monsieur Damyn. Il ne sera plus comestible…
-Oh… et bien… Tu n’as qu’à… le donner à des…

Nouvelles recherches de vocabulaire.

-… nécessiteux.

ADA marqua un temps d’arrêt. Elle avait beau être une droïde, elle donnait vraiment l’impression de le regarder d’un air désapprobateur…

-Bien, finit-elle par dire. J’en parlerai au concierge de la résidence.
-Parfait !

Il venait d’enfiler une chemise neuve, quand son comlink vibra.

Suis devant chez toi, grouille.

C’était Aramintha.

Il attrapa sa veste, salua ADA, et fila.

Aramintha attendait dans son taxi, le nez plongé dans son datapad. Le droïde chauffeur ouvrit à Damyn, qui s’écroula sur la banquette à côté de sa cousine.

-Hello !
-Deux secondes.

Le taxi avait démarré. Damyn observa les bâtiments défiler autour d’eux, puis rétrécir quand le véhicule prit de la hauteur.

-Voilà, j’ai fini. C’était un message de client, très important.

Elle éteignit l’écran de son datapad et se tourna complètement vers lui.

-Alors ! Ce nouveau job !

Damyn eut un grand sourire.

-Trop bien !

Puis il se rappela qu’il ne devait pas trop en parler. Il opta donc pour un aspect passe-partout de son nouvel emploi.

-Par contre, faut se lever tôt... et se coucher tôt du coup !
-Et oui, Mynou, bienvenue dans la vraie vie…

Elle passa une main dans sa coupe de cheveux à 300 crédits et réajusta son collier en aurodium.

-Plus question de trainer en boite jusqu'à pas d'heure et de sécher les cours du matin...

Il avait constaté à ses dépends que Marssyia, sa cheffe, n'aimait pas du tout que son personnel arrive en retard le matin...

-Je te préviens, ce soir, t’as pas intérêt à faire de bêtises ! Je suis déjà bien gentille d’accepter que tu t’incrustes à mon rendez-vous d’affaires !

Aramintha lui avait écrit 3 jours plus tôt pour lui dire qu’elle passerait 2 nuits à Coruscant, mais qu’elle n’était pas sûre d’avoir le temps de le voir. A force de prières, d’yeux de porg et de messages interminables sur son comlink pro, elle avait accepté de l’emmener à son rendez-vous avec M. Blake, du syndicat du duracier, du plastacier, ou un truc dans le genre.

Damyn n’allait pas rater une occasion de manger à l’Étoile Suspendue, surtout si c’était aux frais de mamie Saro. Herma Saro, 86 ans, était la PDG et actionnaire principale des chantiers navals Saro. Sa fille aînée et les trois enfants de celles-ci (Aramintha étant la plus jeune) travaillaient aussi pour l’entreprise familiale. La mère de Damyn aurait également dû travailler pour l’entreprise de sa mère, si elle n’avait pas choisi de se dédier à ses études. Damyn savait que cela avait longtemps été un sujet de dissension entre sa mère et sa grand-mère.
Jusqu’au jour où Herma Saro avait pu utiliser le nom et les travaux de recherche de sa fille cadette pour valoriser son entreprise. Comme quoi, avoir une fille directrice du département de recherche en astrophysique de l’Université de Coruscant, cela avait aussi ses avantages…

Aramintha était spécialisée dans les relations clients. Elle avait donc toujours des rendez-vous d’affaires dans les lieux les plus chics, et c’était la compagnie qui payait la note. Alors pourquoi se priver ?

-C’est quoi comme genre de rendez-vous d’affaire ? interrogea Damyn, alors que la silhouette de l’Étoile Suspendue apparaissait à l’horizon.
-Ils veulent qu’on investisse, on veut utiliser leur technologie. Je sais pas si ta mère t’en as parlé, mais ils font des trucs incroyables ! Si on arrive à mettre la main dessus, on prend la tête du marché pour des décennies !
-Hum, répondit Damyn qui n’avait pas vraiment écouté.

L’Etoile Suspendue n’était pas son restau préféré, mais c’était un excellent restaurant, et surtout très cher. Il avait refusé les gâteaux que lui avait proposés Lun dans l’après-midi, parce qu’il avait bien l’intention de se régaler ce soir. Et pourtant, les gâteaux de Lun étaient souvent délicieux ! D’ailleurs Damyn se demandait bien où le Muun avait appris à cuisiner comme cela…

L’Étoile Suspendue était un établissement très réputé, « suspendu », comme son nom l’indiquait, au-dessus de la surface de Galactic City. Les chantiers navals Saro fournissaient le matériel et prenaient en charge les réparation des moteurs, et en échange, la famille Saro avait des tarifs avantageux. Aramintha y amenait tous les clients qu’elle recevait sur Coruscant.

Le taxi les déposa devant l’entrée du restaurant, Damyn suivit sa cousine dans les 4 marches qui conduisaient à l’entrée.

Aramintha marchait avec l’assurance d’une femme qui sait ce qu’elle veut et qui sait surtout qu’elle va l’obtenir. Damyn trottinait tranquillement derrière elle.

-Madama Saro, murmura le réceptionniste en s’inclinant.
-Bonjour, Bail. Mon rendez-vous d’affaire est-il arrivé ?

Le dénommé Bail jeta un œil discret à son datapad, puis à Damyn. Forcément, songea le jeune homme. Il devait voir une réservation pour deux, et Aramintha arrivait accompagnée, en demandant si son invité était déjà arrivé…

-Voici mon cousin Damyn Celchu-Saro, qui va se joindre à nous. Cela ne posera pas problème, n’est-ce pas ?

Bail avait levé un premier sourcil au mot « cousin », puis le deuxième à la mention du nom « Celchu ». On ne néglige pas un membre du clan Saro, surtout s’il est apparenté au sénateur d’Alderaan.

-Certainement, Madame. Veuillez attendre un instant.
-Tu vois dans quelle position tu me mets, avec tes caprices, demie-portion ? souffla Aramintha quand Bail eut disparu.

Damyn estimait qu’il avait passé l’âge d’être appelé « demie-portion ». Certes, il aurait toujours 8 ans de moins qu’Aramintha. Et 5 centimètres de moins, aussi, au train où allaient les choses. Mais il était adulte, maintenant. Majeur dans tous les systèmes de la République !

-Votre rendez-vous n’est pas encore arrivé, Madame. Mais je vais vous conduire à votre salon privé. Madame, Monsieur.

Ils lui emboîtèrent le pas, slalomant entre les tables de la grande table centrale.

Damyn adorait qu’on l’appelle Monsieur. L’euphorie de genre, bien sûr, même après toutes ces années, mais surtout le sentiment qu’on le reconnaissait comme un être à part entière, un adulte indépendant.

Même si, pour être honnête, dans ce genre d’établissement, on l’appelait « Monsieur » depuis qu’il avait 8 ans et passait sa commande tout seul.

Aramintha échangea des saluts avec plusieurs clients. Damyn en connaissait également plusieurs de vue.
Il faillit se prendre les pieds dans un tapis en reconnaissant un homme d’affaire dont il avait lu le dossier aujourd’hui même. Soupçonné par le BSR de collusion avec l’Empire…

Il parvint néanmoins (en tout cas il l’espérait) à garder un air neutre, et suivit sa cousine jusqu’aux branches de la fameuse Étoile, où se trouvaient les salons de réception privés. La salle centrale était pour celles et ceux qui voulaient se faire remarquer – avec un bel amant, un nouveau bijou, un invité prestigieux. La lumière était tamisée, douce, et recréait à merveille l’impression d’une nuit chaude sur une planète où la pollution lumineuse de Coruscant n’existait pas. Quelques lampes, installées sur les tables ou avec des appliques aux murs, perçaient la pénombre de lueurs dorées, pareilles à des dizaines d’étoiles.
Mais pour les rendez-vous d’affaires, les salons privés étaient bien plus adaptés. Bail les fit installer dans celui qui leur était réservé, ou peut-être qui leur avait été réassigné suite à l’ajout de Damyn.

-Madame désire quelque chose en attendant son invité ?
-De l’eau plate. Et un jus de meiloorun pour lui.

Damyn attendit que Bail ait quitté le salon privé pour tourner vers sa cousine un regard mécontent.

-Il est hors de question que tu boives plus de deux verres d’alcool ce soir, Mynou, je te connais… On boira forcément du vin de Naboo avec Blake, donc pour l’instant, tu restes aux softs.

Damyn prit un air renfrogné.

-J’aurais au moins pu avoir un mocktail…
-Tu en auras un après…

Aramintha avait switché en mode boulot. Ses deux datapads étaient prêts, celui pour les recherches discrètes, celui pour montrer des documents à son invité. Elle faisait quelques vérifications de dernières minutes dans des dossiers à l’air ennuyeux, plein de chiffres et de numéros.

Le salon était doté d’une grande baie vitrée donnant sur la ville en contrebas. C’était, bien sûr, du transparacier teinté, par lequel on voyait sans être vu. De là où il était, Damyn pouvait presque voir les bâtiments du BSR.

-Je me suis mis au huttese, déclara Damyn pour faire passer le temps.
-Ah oui ? interrogea Aramintha d’un air distrait. Je croyais que tu te refusais absolument à étudier cette langue…
-Tout le monde peut changer d’avis…

Surtout quand votre boss, la Directrice du Service de Surveillance et Neutralisation des Utilsateurices de la Force, vous y a fortement incité, sous prétexte que c’est la deuxième langue la plus parlée dans la Galaxie après le basic…

-Du coup, j'ai programmé ADA pour qu'elle parle en huttese. Ça m'entraine.

Un serveur, vêtu de la même tunique sombre que Bail, mais avec une chemise plus claire, vint leur apporter leurs boissons.

Aramintha était toujours très occupée. Damyn sirota son jus de meiloorun en étudiant la carte des mocktails. Enfin la porte s’ouvrit sur Bail, un seau à vin de Naboo dans une main, un plateau de petits fours dans l’autre.

-Votre rendez-vous vient d'arriver, Madame, déclara-t-il en posant l’un puis l’autre sur la table.

Il sortit trois coupes d’une crédence et les disposa autour du seau. Après une dernière courbette, il s’éclipsa. Presque aussitôt, un autre serveur (ou le même, Damyn n’avait pas vraiment fait attention), fit entrer le rendez-vous d’Armintha.

Celle-ci s’empressa de se lever.

-Enchantée de vous rencontrer, M. Blake. Vous devez avoir eu mon frère par holocom. Je suis Aramintha Saro. Laissez-moi vous présenter mon jeune cousin, Damyn.

Damyn s’inclina poliment. Elle ne devait pas s'en rendre compte, mais Aramintha avait un léger accent corellien sur certaines voyelles, quand elle prenait son ton professionnel.

-Installons-nous, je vous en prie ! Le vin de Naboo est meilleur bien frais, et les petits fours bien chauds !

Et les petits fours avaient vraiment l’air délicieux.
Sovereign Blake
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Son départ pour Coruscant fut orchestré à la suite d'une dispute avec Krent'al. Effectivement, bien que partageant des desseins communs, Sovereign avait l'impression de ne pas être le bras droit tant vanté du syndicat de l'acier, mais plutôt un vulgaire colporteur, allant d'un bout à l'autre de la galaxie pour renflouer les caisses. Une fois, Sovereign se retrouva avec des membres de l'Échange qui avaient détourné un vaisseau de l'empire. Ils tentaient de refourguer des marchandises volées. Mais la rencontre tomba à l'eau. La raison ? Un homme n'appréciait pas le regard de Sovereign, qu'il jugeait offensant.
Mais ce n'est pas le pire !

Une fois, Krent'al avait opté pour une rencontre dans un simulateur de réalité virtuelle, pensant que cette méthode offrait à la fois discrétion et sécurité pour discuter avec un investisseur potentiel. Cependant, dès le début, les choses prirent un tour inattendu. Au lieu d'apparaître dans un élégant bureau virtuel, Krent'al, Sovereign, et leur invité Zeltron se retrouvèrent au beau milieu de la naissance tumultueuse d'un bébé hookie sur Kaachik. Les cris perçants du nouveau-né et les ordres brouillons des matrones hookie formaient un fond sonore chaotique.
Krent'al, bien que visiblement perturbé, essaya de garder le cap, orientant la conversation vers les avantages de la technologie Gree. Mais à peine avait-il évoqué les perspectives d'innovation que le décor se transforma de nouveau, les plongeant dans l'obscurité humide et oppressante d'un saarlac. Tandis que Krent'al et le Zeltron esquivaient les jets d'acides, Sovereign observait, un air stoïque sur le visage.
"L'innovation est au cœur de notre stratégie, comme vous pouvez le constater," déclara Krent'al, tentant d'insuffler un peu d'humour dans la situation absurde tout en recalibrant son avatar pour éviter les attaques acides.
Le Zeltron, connu pour son caractère enjoué, semblait de moins en moins divertit. Son visage se crispa à chaque transition surprenante. "Si vos opérations sont aussi dynamiques que cette réunion, nous allons vivre des moments passionnants !" lança-t-il avec ironie, tout en évitant de peu un tentacule virtuel.
Finalement, après un détour inattendu par un combat spatial et un bal sur Naboo, la réunion se termina de manière abrupte. Le Zeltron, bien que poli, exprima clairement son mécontentement. "Je crains que nous ne soyons pas alignés sur la même longueur d'onde," conclut-il, mettant fin à la réunion virtuelle.
Lorsque le simulateur se stabilisa, Sovereign, qui avait jusque-là observé sans un mot, commenta sardoniquement : "Peut-être devrions-nous revenir aux bons vieux holocom. Ils sont moins susceptibles de nous avaler vivants."

Et tout cela commençait à peser lourdement sur Sovereign. Les simulations chaotiques, les négociations avortées, les promesses non tenues – il en avait plus qu'assez de ce non-sens. Cependant, une lueur d'espoir se profilait à l'horizon. On lui promit un dernier client, un individu dont la richesse était connue à travers la république, cette fois, nécessiterait sa propre expertise en négociation.
On lui assura que si cette rencontre se déroulait bien, il se verrait confier une mission de bien plus grande envergure dans le système Cademimu – un projet qui, selon les rumeurs, pourrait changer la donne pour le Syndicat de l'Acier.
Un certain Saro servait d'intermédiaire pour cette rencontre. Malgré son air pédant, ils se sont mis d'accord pour se rejoindre dans un restaurant chic de Coruscant, où tous les frais allaient être pris en charge par l'investisseur, ce qui surprenait.

Là, à bord de l'Ombre d'Obsidienne, il s'immergeait dans le cœur battant de la République. Devant lui s'étendait un monde métropolitain gigantesque, un lieu où le pouls de la vie ne cessait jamais, vibrant à chaque heure du jour et de la nuit. Dans son secteur, le manteau de la nuit enveloppait tout, mais la ville scintillait d'une lumière inextinguible. Les bâtiments, baignés dans l'aura des gratte-ciel, ressemblaient à des torches dans l'obscurité, illuminés de mille feux par les panneaux publicitaires et les enseignes lumineuses.
Des rivières de véhicules – taxis, transports personnels, trains suspendus – serpentaient à travers ce labyrinthe de verre et d'acier, tissant un réseau complexe et incessant. Ces gratte-ciel, tels des monolithes veillant sur la cité, se dressaient, défiant le ciel, leurs façades réfléchissant la vie vibrante de la métropole. À mesure que l'Ombre d'Obsidienne amorçait sa descente vers Coruscant, Sovereign observait, captivé, le paysage urbain se déployant sous lui. À travers le cockpit, il pouvait distinguer les points de repère iconiques de la planète, chacun racontant une histoire de pouvoir et de changement.
Le premier à captiver son regard, le Sénat, un gigantesque dôme resplendissant, où les rouages de la politique galactique se mouvaient inlassablement.
Plus loin, l'ancien Temple Jedi, vestige de l'époque d'avant la diaspora où les gardiens de la paix dominaient la scène galactique, se dressait, solennel. Le temple, vidé de ses partisans, se transformait, son architecture majestueuse enveloppée par les ajouts d'une nouvelle structure administrative. Des lignes épurées et modernes s'enroulaient autour des anciennes pierres, symbolisant l'évolution du pouvoir de la République en une quasi dictature militaire. Contemplant le temple, Sovereign s'interrogeait. Jadis, les Jedi incarnaient la sagesse de la République, les Sith celle de l'Empire – des sagesses distinctes, mais réelles néanmoins. La galaxie, à cette période, se scindait en deux : lumière et obscurité. Cependant, sans les Jedi, Sovereign percevait que la République avait renoncé à sa plus grande force, non seulement militaire, mais aussi spirituelle et ne pourrait plus bénéficier de l'influence bénéfique qu'ils représentaient autrefois. Les pensées de Sovereign tournaient en boucle : il était convaincu que la République ressentirait bientôt les conséquences de leur absence. Si les Jedi n'étaient plus présents, ils feraient sans doute leur retour, non de leur propre initiative, mais poussés par les supplications désespérées d'une majorité. Enfin, Sovereign se rendit compte que toute cette querelle entre l'Empire et la république ne le concernait plus. Ce n'était plus sa bataille. Alors, une douleur sinueuse frappa sa poitrine – une tristesse profonde qu'il portait depuis sa renaissance, le tourmentant inlassablement.

Alors que l'Ombre d'Obsidienne se rapprochait de sa destination, Sovereign aperçut "L'Étoile Suspendue" à travers le cockpit. Le restaurant scintillait tel un joyau au sommet d'un des plus hauts gratte-ciel de Coruscant. Sa structure élégante se baignait dans une lumière douce, tranchant avec l'obscurité de l'espace urbain environnant.
Vu de l'extérieur, le restaurant évoquait une œuvre d'art suspendue dans le ciel. Son dôme de verre, étincelant sous les étoiles et les lumières de la ville, promettait des vues spectaculaires. Des faisceaux lumineux, subtils et colorés, jaillissaient de sa façade, captivant le regard et invitant à la découverte.
En dessous, Coruscant s'étalait dans toutes les directions, un tapis lumineux de vie et d'activité. Cependant, "L'Étoile Suspendue" brillait par son originalité, un havre de luxe et de tranquillité au-dessus du tumulte de la métropole. Sovereign pouvait presque voir les tables flottantes à l'intérieur, les convives savourant leurs repas, entourés d'une vue panoramique époustouflante.

Sovereign ajusta habilement l'angle de l'Ombre d'Obsidienne pour atterrir sur une plateforme réservée par ses hôtes. Dès qu'il se posa, des hommes en noir l'accueillirent, lui souhaitant la bienvenue. Bien que leur attitude fût polie, une certaine intimidation se lisait dans leurs yeux, exacerbée par l'air menaçant de Sovereign, accentué par ses améliorations cybernétiques. "Nous vous prions de nous suivre, monsieur, votre table est déjà prête," déclara l'un des hommes en noir avec courtoisie. "Pourriez-vous nous confier votre bure, s'il vous plaît ? Nous souhaitons assurer votre confort maximal pendant le repas." Sovereign suivit alors les directives du personnel, se laissant guider à l'intérieur du restaurant. Dès l'entrée, un hall accueillit Sovereign, ses murs parsemés de pierres précieuses scintillantes créant l'illusion d'un ciel étoilé. Des lumières douces et des hologrammes d'étoiles de toutes les classes renforçaient l'ambiance cosmique.
L'intérieur du restaurant, un chef-d'œuvre d'architecture moderne, allie élégance et technologie. Des tables flottantes, en lévitation grâce à des champs anti-gravité, se disposent de manière à offrir à chaque convive une vue imprenable sur le paysage urbain scintillant de Coruscant. Les sièges, élégants et confortables, s'adaptent parfaitement à la forme de chaque client, garantissant une expérience gastronomique relaxante.

Devant lui se tenaient Madame Saro et une seconde personne, visiblement plus intéressée par les petits fours disposés devant elle que par sa présence. "Enchantée de vous rencontrer, M. Blake. Vous devez avoir eu mon frère par holocom. Je suis Aramintha Saro. Laissez-moi vous présenter mon jeune cousin, Damyn."

" Merci pour cet accueil, " répondit Sovereign en ajustant son synthétiseur vocal. " J'espère ne pas vous avoir fait attendre. Je n'ai pas l'habitude de venir ici... " Puis, ils prirent place autour de la table. Sovereign observait les mets devant lui et le vin de Naboo lorsqu'un imprévu survint, sonnant comme une alerte. Dans sa condition actuelle, il ne pouvait plus s'alimenter de manière naturelle... une information qu'il avait cru avoir précisé au frère de Madame Saro, ou non ?
Damyn Celchu-Saro
Damyn Celchu-Saro
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Monsieur Blake ne ressemblait pas du tout à ce que Damyn s’était imaginé. Quand il pensait aux relations d’affaires de sa famille maternelle, il imaginait plutôt des gens assez âgés et assez ventripotents, vêtus de grandes tuniques rigides aux couleurs soit trop tape à l’œil soit ennuyeusement ternes.

Monsieur Blake ne ressemblait pas à cela.
D’abord, il n’était ni vieux, ni ventripotent. Et puis…

Bien sûr, Damyn avait déjà vu des prothèses cybernétiques… il se rappelait par exemple un élève d’un de ses cours de hapian, qui avait une main métallique et des pommettes incroyables, et Damyn s’était souvent demandé quel effet pouvait faire cette main sur sa peau, sur…

Bref.

Damyn savait aussi qu’il était très mal poli de fixer les gens, surtout les gens qui sortaient de la norme – par exemple en ayant la moitié du visage remplacé par du métal froid. Donc il s’efforça de refermer la bouche et de reporter son attention sur autre chose. Son verre, par exemple.

Aramintha n’avait pas le même problème que Damyn à rester impassible. Marssyia aurait été très mécontente de lui. Elle qui passait au moins une heure par jour à l’entraîner à contrôler émotions et expressions faciales…

Aramintha, comme toutes les femmes de la famille Saro, n’avait aucun mal à contrôler ses émotions faciales. Elle devait être amenée à rencontrer tout un tas de gens, influents et différents, qui ne devaient pas supporter d’être jugés ou critiqués.

Elle n’avait accusé aucune surprise en voyant Monsieur Blake. Peut-être, aussi, avait-elle été prévenue par Taalor, qui devait avoir vu ce monsieur pendant leur conversation holographique.
Sympa de faire tourner les infos…

En tout cas, sa cousine semblait parfaitement à son aise, au milieu des lumières douces, du vin hors de prix et de son étrange rendez-vous :

-C’est nous qui vous remercions d’être venu jusqu’ici, M. Blake ! Nous venions à peine d’arriver, vous êtes très ponctuel !

Sourire flatteur de vendeuse. Elle lui serra très -trop ?- chaleureusement la main dans les deux siennes.

-Nous sommes ravis de travailler avec vous ! Ma mère m’a confié un grand nombre de projets qui nous seraient profitables à tous ! continua-t-elle en retournant à sa place.

Elle indiqua son datapad pro, posé sur la table.

-J’ai tout un tas de choses à vous proposer ! Nous y reviendrons peut-être plus tard dans la soirée… Asseyez-vous, je vous en prie !

Puis elle se lança dans une présentation très élogieuse des chantiers navals Saro. C’était sa technique. Éblouir les potentiels clients, investisseurs ou n’importe quoi avec avec les plus grandes réalisations de l’entreprise. Elle lâchait tout un tas de noms prestigieux, quelques termes techniques précis (autant que Damyn pouvait en juger), sans jamais, bien sûr, tomber assez bas pour parler des sommes d’argent en jeu.
Plus tard dans la soirée, elle se lancerait sur le terrain de tout ce qu'un partenariat avec les chantiers navals Saro pourrait apporter au syndicat bidule. Sans, bien sûr, s'attarder sur tout ce que les chantiers navals Saro auraient eux-mêmes à gagner de ce partenariat...

Damyn, qui avait déjà entendu cette rengaine bien plus souvent qu’il ne l’aurait souhaité, sentit son attention revenir sur le mystérieux Monsieur Blake. Il s’autorisa de petits coups d’œils, en les alternant avec des regards vers Aramintha, comme s’il écoutait vraiment la conversation.

Le plus perturbant, à bien y réfléchir, n’étaient pas les zones en métal, mais le fait que ses deux yeux étaient si différents. L’un d’un bleu limpide, transperçant. L’autre rouge, lumineux, implacable. Damyn sentait son pouls s’accélérer chaque fois qu’il croisait cet œil. Il y avait une sorte d’instinct primaire de survie qui lui disait de s’enfuir quand il croisait ce regard. Comme quand il ratait le mouvement qu venait de lui montrer Junak, sur le tatami, et qu’elle le fusillait du regard après l’avoir mis au tapis.

Damyn finit par se rendre compte qu’il avait déjà englouti plus du quart des petits fours – de délicieuses petites gougères au traladon. Il immobilisa sa main en plein milieu d’un énième aller-retour compulsif.

Sa sœur Beyrbr lui avait un jour donné un conseil très précieux. C’était, si ses souvenirs étaient exacts, à une fête de l’Université, après que son père ait reçu un prix quelconque pour ses recherches.

-Si tu ne veux pas passer pour un tooka affamé et mal léché, Mynou, il faut que tu ralentisses sur les amuse-gueules ! Tu n’as qu’à regarder les autres. Quand quelqu’un prend une olive, tu as le droit de prendre une olive. Mais une seule. Et ensuite, tu dois attendre qu’une autre personne prenne une olive avant de pouvoir en reprendre une à ton tour.

Donc c’est ce que fit Damyn. Il attendit qu’Aramintha ou Monsieur Blake prenne une olive.

Sauf qu’Aramintha était toujours prise par son blabla.
Et que Monsieur Blake ne mangeait rien non plus. D’ailleurs…

Damyn compara les trois verres qu’Aramintha avait servis pendant qu’elle détaillait le nombre de contrats que les chantiers navals Saro avaient passé avec la République pendant les 3 dernières années.
Damyn avait presque fini le sien. Aramintha en était aux deux-tiers.
Mais le verre de Monsieur Blake semblait presque intact.
Voire même…

Damyn utilisa les conseils que lui avaient prodigués Lun sur le « regard périphérique actif » (en gros, un moyen d’espionner discrètement ses alentours sans se faire remarquer). Et, du coin de l’œil, il remarqua que Monsieur Blake ne touchait pas du tout à son vin. Ni aux gougères. Ni même à la carafe d’eau, apportée précédemment par Bail.

Damyn envoya discrètement un message à Aramintha.

Ton invité mange que dalle. C’est normal ?

Et Damyn fut satisfait de constater qu’il repéra l’instant exact où Aramintha lut son message, dissimulant le coup d’œil à son deuxième datapad derrière une gorgée de vin de Naboo.
Il n’avait peut-être aucune « sabacc face », mais il commençait à savoir lire les expressions faciales involontaires des gens.
Enfin, celles de sa cousine qu’il connaissait depuis toujours, en tout cas…

Il vit une once de doute passer sur son visage, de l’incertitude.

Elle lui jeta un regard agacé – ce que Damyn trouva profondément injustifié.

Elle adressa un nouveau sourire faux à Monsieur Blake, avant de fouiller frénétiquement – et très peu discrètement – dans son deuxième datapad.

Damyn observait l’interlocuteur de sa cousine. Sa mâchoire était métallique, son cou était métallique. Les yeux de Damyn glissèrent inconsciemment plus bas.
Quelle autre partie de son corps, dissimulée derrière ses vêtements, pouvait bien être aussi remplacée par des implants cybernétiques ? Et, NON, pour une fois, ses réflexions n’avaient aucune arrière-pensée déplacées !
Comment se nourrissait-il ?
Est-ce que sa machoire risquait de rouiller s’il buvait certaines boissons ? Est-ce que le sucre provoquait la rouille ?
Est-ce que la salive provoquait la rouille ?

-Tout va bien, pour vous, Monsieur Blake ? finit par lâcher Aramintha, d’un ton qui, même aux oreilles de Damyn, sonnait très faux et très coincé.

Puis elle se leva précipitamment.

-Je vais m’occuper de tout cela avec Bail. Je reviens tout de suite ! Damyn, je te confie Monsieur Blake…

Son visage et ses yeux criaient « Si tu kriffes sur ce coup-là je t’arrache les yeux ! »

Damyn regarda sa cousine quitter la pièce aussi dignement qu’elle en était capable.
Puis il fixa la porte close.
Puis il sentit qu’il était obligé de regarder Monsieur Blake. Le silence devenait gênant.

-Alooooors…

Réfléchis Damyn, réfléchis ! Dis un truc intelligent !


-Vous…

Bon, dis un truc, au moins !

Si seulement il n’avait pas un regard aussi…

-Alors c’est la première fois que vous venez sur Coruscant ? Moi j’ai grandi ici ! Mes parents habitent près de l’Université, là-bas…

Il fit un signe de main vers l’arrière.

-Et j’ai fait mes études à l’IReLCiG, on voit le pôle Bordure médiane, là-bas,
ajouta-t-il en pointant le grand immeuble aux vitres ocres.

Il ne pouvez pas trouver un autre sujet de conversation ?
Bon, visiblement, non...

-Maintenant j’habite le district Uscru, à deux pas de l’opéra…

Il désigna cette fois le chapelet de dômes qui cachait sa propre résidence à leurs yeux.

-Et je travaille…

Oups.

-Là ! Là, à la Chancellerie…

Tout juste… Concentre-toi, Damyn !

-Et là, vous avez le tout nouveau bâtiment du BSR. C’était le Temple de l’Ordre Jedi, avant, mais…

Damyn grimaça.

-Maintenant que Grendo S’orn a réussi à chasser ces sorciers, on a pu récupérer cet espace… La République,je veux dire…

Pitié, Ara, reviens !
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