L'humanoïde au visage ridé par des années de manigances politiques observait silencieusement la planète-métropole de Coruscant depuis la grande baie vitrée de son bureau de la Chancellerie. Le spectacle qui se déroulait devant lui était à couper le souffle, un kaléidoscope de lumières et d'activités qui incarnait l'âme de la galaxie.

Le crépuscule tombait lentement, faisant scintiller les innombrables gratte-ciel qui s'élevaient vers le ciel étoilé. Les vaisseaux spatiaux défilaient en une danse synchronisée dans l'orbite de la planète, formant des lignes de lumière qui semblaient dessiner des constellations artificielles. Les écrans d'hologrammes urbains diffusaient des publicités, des actualités et de la propagande politique, créant un brouhaha visuel unique.

Pour S'orn, cette vue était à la fois un privilège et une malédiction. En tant que politicien de son acabit, il siégeait là où toutes les décisions étaient prises, au coeur de la politique républicaine. Une terre d'opportunités où l'on pouvait manipuler les informations, retourner les loyautés et semer la discorde parmi ses plus farouches adversaires. Mais sa brillante carrière l'avait aussi obligé à se séparer de nombreux alliés. Considérés comme trop ambitieux par l'humanoïde, la plupart de ses anciens soutiens avaient disparu de la scène politique dans des circonstances pas toujours très claires. Partager le pouvoir n'était pas une option.

Le politicien savait qu'aujourd'hui la démocratie n'était plus qu'une façade, une illusion pour distraire les masses, tandis que les véritables décisions étaient prises dans les ombres. Le Sénat n'avait plus qu'un pouvoir très limité, incapable d'empêcher le neimoidien de sacrifier toujours plus de libertés individuelles au nom de la soi-disant stabilité.

- Où a-t-elle été placée ? la voix glaçante du neimoidien brisa le silence sinistre qui régnait jusqu'ici dans le bureau de la Chancellerie.

- Au Centre de Rétention Vespera monsieur. lui répondit un gradé de l'armée venu lui faire son rapport suite à l'incroyable arrestation de Jena Vox, pilier du journalisme républicain et célèbre directrice du Coruscant Post.

- Qu'on fasse taire immédiatement les derniers médias indépendants par rapport à cette arrestation en fuitant des preuves de sa traîtrise en vers la République. Il est hors de question que cette situation nous échappe.

L'arrestation de Jena Vox avait été ordonnée quelques heures plus tôt par Grendo S'orn pour une raison que lui seul connaissait. Les preuves dont-il faisait référence seraient probablement inventées de toutes pièces, comme pour la plupart des procès bidons qui avaient été organisées ces dix dernières années contre les opposants du neimoidien.

- Qu'on réunisse le Sénat à la première heure demain matin. Il est temps de mettre un terme à cette mascarade ...