Dalla Tellura
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Coruscant, District du Sénat



Marssyia Grezell entra avec satisfaction dans son tout nouveau bureau. Une fenêtre large laissait directement entrer la lumière du jour, sans bâtiments pour l’intercepter. Le bureau, de taille standard, s’étirait devant un fauteuil surélevé, auquel menait un petit marche-pied spécialement conçu pour elle.
Après 30 ans à se jucher sur des fauteuils conçus pour des humains, à passer ses heures de réunion dans un équilibre précaire, et à se faire regarder de haut par ses interlocuteurs mieux assis qu’elle, l’aleena allait enfin pouvoir dicter ses règles.

Le département de la Sécurité Intérieure de la République venait de se doter d’un tout nouveau service : le Service de Surveillance et de Neutralisation des Utilisateur.ices de la Force.
Cela faisait cinq ans que Marssyia préparait ce qu’elle avait d’abord appelé le « projet ysalamir ». Cinq ans qu’elle noyait son supérieur hiérarchique sous les mémos. Cinq ans qu’elle harcelait le bureau du chancelier S’orn pour obtenir des crédits et des autorisations.

Et aujourd’hui, elle avait enfin obtenu les moyens qu’elle demandait. Elle dirigeait ce service. Elle dépendait directement du Directeur des Renseignements Généraux Galactiques.
Bien sûr, comparé aux autres services de la Sécurité Intérieure Républicaine, le SSNUF avait peu de moyens. 122m² dans le même bâtiment que la comptabilité et les RHA de la SIR, 3 postes à temps plein, dont l’un était encore à pourvoir, et un à mi-temps.

Mais elle était confiante dans son projet. Elle allait enfin pouvoir mettre ses idées en application, et montrer tout ce que le projet ysalamir allait apporter à la République.

Elle gravit les 4 marches qui conduisaient à son fauteuil et s’y installa avec satisfaction. Lun Mold avait déjà déposé les dossiers qu’elle lui avait demandés sur son bureau. Ces dossiers étaient tous en papier, et certains intégralement rédigés à la main, de la belle écriture du muun. Marssyia avait été très claire. Pas une donnée sur le réseau holonet. Rien que du manuscrit, rien que du manuel, du matériel que l’on pouvait brûler en cas de besoin, sans laisser la moindre trace.

Certains de ses collègues la prenaient pour une parano. Ils avaient peut-être raison. Mais Marssyia préférait être trop prudente que pas assez.
Certains autres la prenaient pour une barbare arriérée, effrayée par les machines derniers cris de la SIR. Mais c’était tout l’inverse. Ce n’était pas par méconnaissance de l’holonet que Marssyia s’en méfiait. Elle avait travaillé quinze ans dans le département de la holosécurité. Elle était l’une des meilleures hackeuse du service, à l’époque. Elle ne savait que trop bien comment la moindre information digitalisée pouvait être récupérée, retrouvée, recomposée, utilisée. Cela n’arriverait pas à son Service.

C’était pour cela qu’elle avait emmené Lun Mold avec elle. Elle l’avait rencontré il y a dix ans. Le muun avait été appréhendé pour contre-façon de manuscrit. En échange d’aveux circonstanciés sur ses commanditaires, elle l’avait fait engagé comme graphologue par la SIR. Elle avait souvent eu recours à sa main rapide et à son écriture élégante, et il avait été le premier qu’elle avait recruté pour le SSNUF.

Il avait passé les deux dernières semaines au département des archives, à imprimer les dossiers que lui avait indiqués Marssyia. Il avait également consulté certains dossiers parmi les plus « brûlants », et les avait entièrement recopiés à la main. Marssyia ne souhaitait pas que les potentiels utilisateurs de la Force qu’elle traquait sachent qu’elle s’était procuré des informations sur eux.

Elle observa les trois tas de dossiers papiers, portant chacun un titre soigneusement tracé par Lun. Elle sortit un dernier dossier de sa pochette personnelle. Les notes qu’elle avait patiemment accumulées pendant les cinq dernières années.

Elle ouvrit ce dernier dossier, rédigé d’une écriture bien moins soignée que celle de Lun.

Enfin ! songeait-elle.
Elle allait enfin pouvoir exploiter tous ces renseignement, toutes ces pistes !

On toqua à la porte de son bureau.

-Entre !

Lun entra, les bras chargés d’un nouveau paquet de feuilles.

-Les CV que tu as demandé, boss.

Pour Lun, la plume de l’équipe, et pour Junak, les muscles, Marssyia n’avait eu aucune hésitation. Elle les connaissaient tous les deux depuis plusieurs années, avait souvent travaillé avec eux, même si Junak ne travaillait avec la SIR qu’en free-lance.
Mais pour le dernier poste qu’elle avait obtenu, Marssyia voulait prendre le temps de réfléchir. Trouver le meilleur profil.

Un changement de service en interne, cela ne se remarquait pas trop. Lun et Junak, comme Marssyia elle-même, recevraient toujours leur fiche de paie du même service compta, installé à l’étage du dessous. Mais pour une nouvelle recrue, elle voulait rester discrète. Pas d’offre d’emploi, d’appel à candidature ou autres. Elle préférait aller pêcher dans les nombreuses candidatures, spontanées ou sollicitées, que recevaient les services publics de la République.
Lun faisait le tour de ces différents services, utilisait la carte de la grande méchante SIR toute puissante, et faisait imprimer tous les dossiers de candidatures.

-C’est ceux de la Culture et de l’Industrie.
-Tout s’est bien passé ?
-Ils ont encore fait des drôles de tête quand j’ai parlé d’imprimer les dossiers.

Ils échangèrent un sourire amusé.

-Pose-les dans le cabinet sous la fenêtre, avec les autres. Je les regarderai tout à l’heure.

Elle ne savait pas encore quel genre de profil elle cherchait. Elle saurait quand elle le verrait. Elle commencerait la première phase de sélection après le déjeuner. Pour l’heure, elle voulait commencer à travailler.
Enfin.
Après cinq années d’attente.

Elle prit la première liste du dossier et commença à lire :

« Jedi – morts à confirmer. »

Arila Yarub – sullustéenne, née en 21 556. - Dernière position avérée (21 580) : Ord Mantell


Enclave Jedi de Tatooine, quelques jours plus tard.



-Dalla ? Tu voulais me voir ? interrogea Rubee en croisant la twi’lekk au réfectoire.
-Oh, oui, mais ça ne pressait pas !
-T’avais une question, c’est ça ?

Elle avait plusieurs questions en fait. « Tu sais comment Larna Kemnitt est morte ? » « Tu sais ce qui est arrivé au petit duros qu’on devait ramener aux Temple ? »
Mais elle n’était pas prête pour les réponses à ces questions.

Il y avait aussi les questions personnelles, sur le genre de Rubee, ou ses… évolutions pendant les cinq dernières années. Mais comme Dalla savait que demander à quelqu’un ce qu’il avait fait de ses seins ou ce qu’il avait entre les jambes était très impoli, elle répondit :

-Un service à te demander, en fait.
-Encore ?

Dalla eut un sourire triste.

-Un service pour le BRJD ?
-Oui… C’est à propos d’Arila. Tu te rappelles d’Arila ? Yarub ?
-Je sais plus. Peut-être ?
-J’ai rêvé d’elle, il y a quelques nuits.
-Hum hum…
-Mais non, Rubee, fais pas l’idiot ! C’était.. enfin, je pense que c’était une vision.
-Oh.
-Oui.
-Genre, une bonne vision ?

Dalla grimaça.

-Oh. Je vois.
-Je n’ai eu aucune nouvelle d’elle, j’ai fouillé les archives qu’on a ici, sur Tatooine, rien. D’ailleurs, j’ai l’impression que la personne qui gérait les archives de l’Enclave a arrêté de le faire depuis au moins deux ans.
-La personne est peut-être morte…

Dalla frissonna.

-Je suppose que tu voudrais qu’on enquête sur Arila ?
-S’il te plait.
-OK, on va faire ce qu’on pourra. Mais… Tu connais le topo. Je te promets rien.
-Je sais… Merci Rubee.
-Me remercie pas tout de suite, je vais peut-être rien trouver.

Ou trouver quelque chose qui ne lui ferait pas plaisir...

-Merci de prendre le temps de chercher… Je… J’ai vraiment un mauvais pressentiment.
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Coruscant, bureaux du SSNUF


Marssyia Grezell referma avec satisfaction le dossier des « jedi – morts confirmées ». Encore un sujet qui avançait. Et surtout, une liste qu’elle était ravie de voir s’allonger. C’était les autres listes qui étaient plus inquiétantes. « jedi - situation inconnue », « jedi – action anti-républicaine confirmée », « enfant sensible à la Force porté disparu ».
Sans compter, bien sûr, tous les dossiers qu’elle avait récupérés sur les jedi détenus par la République. Lun était allé en consulter à la Direction de l’Administration Pénitentiaire. Vue l’importance de ces dossiers, la richesse des infos qu’ils contenaient, il les avait fait imprimer, plutôt que de tout recopier. Cela aurait pris des mois.

Et dire que le SSNUF n’avait pas encore commencé à se pencher sur l’Empire !

Marssyia caressa d’un air songeur le gros dossier marqué des mots « Le Refuge ».

Non. Pas aujourd’hui. Le temps filait. Elle savait, par ses sources au BSR, que la chancellerie devait bientôt faire des annonces. Elle n’avait pas le temps de se lancer dans un gros dossier. Pas la tête à cela, surtout.

Elle attrapa plutôt la pile de feuilles posées dans le cabinet sous la fenêtre. Lun avait fini son tour des différents ministères et services républicains. Elle avait pré-sélectionné, au fur et à mesure, certains profils. Il était temps de faire un deuxième écrémage.

Presque trois heures plus tard, elle avait séparé tous les profils en deux tas très inégaux. Elle prit la plus grosse pile, descendit son marche-pied et se dirigea vers l’incinérateur de son bureau. Chaque dossier brûlé produisait un petit filet de fumée, qu’elle observa avec satisfaction.

Quand le dernier papier eut disparut en cendres, et qu’elle eut jeté les cendres dans la petite cuve d’acide xénorobique qu’elle avait fait installer à côté, elle retourna à son bureau et considéra la 2° pile. Il n’y avait plus que 5 profils. Elle les étala un instant devant ses yeux. Elle avait bien un préféré, mais elle ne voulait pas prendre une mauvaise décision, motivée par l’émotion de l’instant. Elle ré-empila les 5 dossiers, et les rangea dans un tiroir. Elle avait pris soin de mettre au fond de la pile le dossier de Damyn Celchu-Saro.


Tatooine, salle de travail du BRJD

-Alors ! Quelles nouvelles ? murmura Dalla en s’asseyant sur le bureau de Rubee.

Elle adorait s’asseoir sur les bureaux. Elle n’avait jamais pu faire cela quand elle était padawan. Elle trouvait cela tellement mature et classe comme action. Même si, vraisemblablement, trouver cela classe et mature n’était pas classe et mature.

-Vue ta tête, je suppose qu'elles ne sont pas bonnes.
-Effectivement…

Rubee se gratta la tête.

-J’ai fait une recherche croisée sur le nom, les traits du visage et les données biométriques d’Arila. C’est notre processus standard, au BRJD. Bref, j’ai croisé tout ça. D’ailleurs, je me rappelle d’elle, maintenant. Elle était vraiment sympa…
-Était.
-Ouais… bon. Enfin… J’ai suivi sa piste sur deux ans après la Diaspora, jusqu’à Ord Mantell.

Dalla hocha la tête.

-J’ai réussi – ne me demande pas comment – à m’infiltrer dans la base de données planétaires de Ord Mantell…

Dalla attendit la suite.

-Normalement, c’est le moment où tu t’exclames que je suis génial.

Il avait un grand sourire, un peu en biais, un peu gêné. Il essayait sûrement de détendre un peu l’atmosphère. Il n’avait jamais su gérer les émotions graves.

-Tu es génial, Rubee. Viens-en au fait.
-Je suis tombé sur un rapport de police. Tiens. Regarde.

Il désigna son écran d’ordinateur du menton.
Dalla descendit de son perchoir et lut par dessus son épaule.

-Elle cherchait à récupérer le sabre de son maître…
-Le marché des sabres lasers s’est pas mal développé ces cinq dernières années. On trouve pas mal de gens qui sont prêts à débourser pas mal pour afficher dans leur salon les dépouilles d’un jedi…

Dalla se redressa.

-Quelle bande de mynocks !
-Au moins, celui qui avait acheté le sabre de son Maître y a perdu bonbon… Elle a réussi à faire sauter sa villa !
-Et quand l’armée républicaine l’a abattue, il a pu récupérer non pas un, mais deux sabres !
-Désolé…
-C’est pas de ta faute… Merci d’avoir vérifié… Ce n’était sûrement qu’un rêve, finalement…

Pourquoi aurait-elle eu une vision d’Arila, si elle était morte depuis 3 ans ?

-Y avait autre chose dans ton rêve ?
-Comment ça ?
-Ben… En fouillant les données de la police d’Ord Mantell…

Cette fois, Dalla comprit l’appel implicite.

-Tu as piraté les données de la police d’Ord Mantell, ouaouh !
-Humm… Ca manque encore un peu d’enthousiasme… Mais j’accepte ! Donc, en fouillant, je suis tombé sur un truc plutôt marrant. Enfin, c’est ce que j’ai pensé au début. J’en ai parlé aux autres, pour les faire marrer aussi. Sauf que Bernard, ça l’a pas fait marrer.

Dalla fronça les sourcils.

-C’était quoi le truc marrant pas marrant ?
-Le rapport de police que je t’ai fait lire...
-Oui ?
-Il a été consulté sur Coruscant.
-Ça semble… normal. Un rapport sur une jedi rescapée consultés sur la planète où siègent le gouvernement, le BSR…
-Il a été consulté et envoyé plusieurs fois, effectivement. BSR, Chancellerie, Sénat… Et c’est une de ces transmissions qui m’a… interloqué.
-Une transmission à qui ?
-Pas à qui. A quoi.
-A quoi ?
-A une imprimante.
-Une quoi ?
-Une imprimante. C’est un appareil pour mettre sur du papier ce qui…
-Je sais ce que c’est qu’une imprimante, j’ai un DU d’histoire galactique ! Mais… qui utilise encore une imprimante ?
-C’est ce que je me suis dit ! Et ce que j’ai dit aux gars. Sauf que Bernard avait aussi croisé récemment des trucs transmis à une imprimante.
-Quoi ?
-Ouais. Données de centres pénitentiaires, enquêtes de police, rapports de gouverneurs. Et souvent, c’est en rapport avec des jedi.
-Kriff.
-Ouais. Y a un truc pas net là-dessus.
-Mais… Mais quoi ?
-C’est pour ça que je te demandais s’il y avait autre chose dans ta vision. Parce que nous, on pédale dans le bacta. Ces impressions ont été faites dans plein de services différents. Le seul point commun, c’est Coruscant.
-C’est vaste…
-C’est pas bête… Va tracer une feuille de papier…

Dalla essaya de se remémorer son rêve. Sa vision, peut-être, finalement. Mais rien ne lui revenait. Que le sourire d’Arila.

Elle était morte.
Elle aussi.

-Je ne me rappelle d’aucun élément…
-Si quelque chose te revient…
-Oui, bien sûr…

Dalla dut rester songeuse un long moment. Quand Rubee la ramena au présent d'une tape sur l'épaule, elle constata que Gun’trouk et Anaka étaient revenus de leur pause déjeuner. La caamasi avait la tête enfouie dans un casque. Elle écoutait sûrement de la musique pour s’isoler du monde extérieur pendant son travail. Dalla ne s’étonna pas qu’elle soit entrée sans la saluer. Timide comme elle l’était, c’était déjà un miracle qu’elle réponde aux saluts de tête de Dalla quand elles se croisaient. Anaka, en revanche, s’était assis sur le bureau de Rubee, à l’endroit même où Dalla était elle-même assise quelques minutes plus tôt.

-Tu lui as parlé des imprimantes ? interrogea le twi’lek.

Rubee acquiesça.

-Je ne me rappelle de rien, dans ma vision, qui puisse être d’une quelconque utilité.

-Et pour les archives, tu y as réfléchi ?
-Comment ça ?

Anaka regarda Rubee, qui s’agita nerveusement sur sa chaise.

-Rubee disait que tu avais râlé contre les archives mal tenues.
-C’est vrai.
-Et que c’était un esprit psycho-rigide comme le tien qu’il faudrait pour les tenir.

Rubee devint écarlate.

-J’ai pas exactement dit ça comme ça…

Il se tourna vers Dalla. Celle-ci haussa les épaules.

-Je voulais pas dire…
-C’est pas grave…
-Du coup, tu en penses quoi ? la coupa Anaka.
-De quoi ?
-De reprendre les archives.
-Moi ?
-Qui d’autre ?

Dalla les regarda l’un après l’autre.

-Pourquoi pas ? fit Rubee.
-Tu pourrais faire comme ces gens sur Coruscant, ajouta Gun’trouk, faisant sursauter les 3 autres jedi, qui ne l’avaient pas entendue arriver. Mettre tout sur papiers plutôt que sur datapad. Pour éviter que la République mette la main sur nos informations.
-Ou l’Empire.
-Ou le Refuge.

Dalla ne savait pas quoi répondre.
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Coruscant, bureaux du SSNUF



Marssyia Grezell toqua à la porte du bureau de Lun Mold.

-Entrez. Ah, c’est toi, boss ! Junak est là.
-C’est ce qu’il m’avait semblé entendre. Je suis contente de vous trouver là tous les deux. Je voulais votre avis sur notre candidat…
-Tu t’es décidée ? interrogea Junak.

Marssyia hocha la tête.

-Le polyglotte, alors ?
-Son profil me plaît.
-Un gamin pourri-gâté. J’ai pas signé pour jouer les baby-sitteuses.
-Dis-toi que tu n’auras plus à accompagner la boss aux fêtes du gratin.
-Je n’aurai plus à l’accompagner, elle. Mais je suppose que c’est moi qui devrai l’accompagner, lui. Pour pas qu’on nous amoche son joli museau.

Marssyia acquiesça distraitement.

-Il ne parle même pas le huttese,
remarqua Lun. Il l’aurait cité, sinon, dans son CV. Il a bien détaillé toutes les autres langues...
-Il paraît qu’à partir de la douzième langue, ça devient plus facile.
-J’aimais bien l’escrimeuse de Naboo.
-Les deux parents sont d’anciens soutiens d’Alyrian Von et de son pacte social.
-Ah.
-Celui-ci est parfait. Famille pro-républicaine des deux côtés, un bon carnet d’adresses. Il ne reste plus qu’à le convoquer pour un petit entretien. Quelques dernières vérifications…



Tatooine, Enclave Jedi, cellule de la chevalière Tellura


Dalla fixa les feuilles de papier posées sur ses genoux.

Brien lui en avait dégoté une « ramette », ainsi qu’une plaque de plastoïde, pour lui servir d’écritoire.

Elle n’avait pas encore reçu de réponse officielle du Conseil à sa demande de reprendre les archives de l’Ordre, mais après 3 jours d’hésitation, elle s’était décidée à se lancer.

Assise en tailleur sur son lit, elle attrapa le stylet à encre et traça tout en haut de la première feuille :

Archives de l’Enclave Jedi

Recensement

Elle fit une petite pause, puis commença à écrire, se reportant souvent aux infos qu’elle avait sur son datapad ou sur ses notes manuscrites, pour ne pas écorcher un nom, ou se tromper de date de naissance.

Au bout de quelques minutes, elle posa son stylet avec un petit sourire amusé.

-J’ai oublié le Conseil Jedi !

Elle avait commencé à noter les jedi actifs sur Tatooine selon leur domaine d’activité, mais elle avait oublié le groupe que, selon toute logique protocolaire, elle aurait dû marquer en premier.

Elle envisagea un instant de recommencer son travail. Mais Brien avait eu du mal à lui trouver ces feuilles. Elle ne voulait pas gâcher de ressources.

Et puis, kriff à la hiérarchie !

Voilà qui ferait plaisir à Gary…

Dalla dut bientôt faire une nouvelle pause. Peu habituée à cet exercice d’écriture manuscrite, sa main fatiguait.

Tandis qu’elle dépliait et repliait sa main, elle réfléchissait à une idée qu’elle avait eue un peu plus tôt dans la journée, en voyant une carcasse d’ordinateur, abandonnée dans le dépôt.

Elle était passée récupérer les fameuses feuilles dégotées par Brien, mais son ami était alors en pleine discussion avec Maître Pulos, son « chef », comme il l’appelait. Les deux jedi essayaient de faire l’inventaire de ce qui était récupérable dans la carcasse. Polycarbonate de l’écran, cortheum, ardanium et autres bidulium dans le processeur.

Dalla n’écoutait pas vraiment, les yeux rivés sur un morceau de la carcasse, posé en travers de l’écran.

Le clavier.

Certains speeders, très anciens ou très bas de gammes, avaient un tableau de bord sans interface. Les commandes étaient reliées directement aux mécanismes, sans passer par le moindre processeur, micro-processeur ou autre appareil petit et fragile qui dépassait les compétences de Dalla.

L’aurebesh comptait 34 caractères, plus la ponctuation, les chiffres...
Elle pouvait construire un appareil, sur le modèle du piano balaxan ou du valacorde, dont le clavier activerait non pas des sons, mais... des lettres.

Il faudrait un clavier plus grand, bien sûr, et aussi un mécanisme plus grand. Mais… c’était un projet intéressant pour son temps libre…

Dalla sourit. Elle était contente, en fin de compte, d'avoir suivi la suggestion des geeks du BRJD.
Elle qui aimait faire des listes...
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