Darth Yrlion
Darth Yrlion
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L'épée, l'enclume et l'Empire


L’horizon lumineux et coloré de Sigil disparaissait peu à peu à travers la baie d’observation. Plaines, fleuves, reliefs et nuages s’effaçaient pour laisser place au noir envoûtant de l’espace à mesure que le module de transport gagnait l’orbite.

Valtus appréciait toujours d’observer ce moment de transition qu’il trouvait agréable à regarder, voire un peu poétique parfois. Debout devant la verrière, le Sith était néanmoins perdu dans ses pensées. Au loin, la station orbitale qui servait de point d’amarrage à la flotte régulière ainsi qu’aux vaisseaux de l’Égide était déjà en vue et grossissait de seconde en seconde, mais son esprit se projetait déjà sur les heures à venir. Le module commença alors une légère rotation de manière que la planète ne se trouva plus en dessous de lui, mais sur sa droite.

Ipas observait, non sans une certaine admiration, son seigneur et maître dépourvut de sa couronne et pourtant toujours fier et noble dans son costume de dignitaire inspiré de la mode impériale. Il savait qu’il n’avait jamais trop apprécié les tenues traditionnelles des Sith, faites de robes longues et lourdes, de temps en temps surmontées de divers ornements comme un plastron en cuir rigide ou encore des gants cérémoniels couvrants main, poignet et avant-bras. C’est pourquoi il avait demandé à ce qu’on lui tisse un costume tout à fait spécial qui ne serait destiné, la plupart du temps, qu’à être porté lors de ses déplacements et obligations en tant que membre du Conseil Noir. Pris seul, le costume que portait Valtus empruntait de nombreux éléments stylistiques à celui porté par les Moffs de l’Empire, mais avec une pointe de modernité et surtout une coupe beaucoup plus ajustée à l’image de la mode vestimentaire de Sigil. La cape et la bure traditionnelle avaient été remplacés par une veste longue, tombant jusqu’aux genoux, mais légère, raffinée et elle aussi parfaitement ajustée aux courbes athlétiques du personnage. Elle était suffisamment évasée sur l’avant pour que l’on puisse entre-apercevoir son sabre-laser accroché à sa ceinture. Il s’approcha finalement de lui.


- C’est un grand jour pour Sigil et pour l’Empire, mon seigneur.

Le compliment de son intendant ne fit pas réagir Valtus, qui restait totalement pensif, jusqu’à ce qu’une profonde inspiration ne vienne rompre son silence et qu’il interpelle à son tour Ipas sans porter son regard sur lui.

- Ah oui ? Et pourquoi, d’après toi ?

Là où un maître commun questionnerait son esclave pour confirmer qu’il s’agissait bien de flatterie grossière, le Sith savait Ipas suffisamment intelligent et cultivé pour que son compliment soit la traduction d’une réflexion plus profonde et sincère.

- Vous êtes sur le point de prendre votre place au Conseil Noir, ce qui va faire de vous l’un des hommes et un des Sith les plus puissants de cette galaxie. C’est une formidable chance pour Sigil.
Depuis que je suis à votre service, mon seigneur, j’ai pu observer comment vous gouverner. Cette même ferveur et cette même détermination qui vous anime… cela ne peut être que bénéfique à l’Empire.
C’est pourquoi, plus encore aujourd’hui, je suis fier de vous servir, mon seigneur.


Valtus sourit. Le raisonnement de son esclave trahissait une naïveté et une ignorance touchantes… mais dangereuses. Néanmoins, il ne pouvait lui en vouloir.

- Quelle chance pour moi d’avoir un escl… un serviteur… aussi fidèle que toi. Tu parles vrai, comme toujours, cependant prends ceci en compte, Ipas. Dromund Kaas n’est pas Sigil. Ici, je suis le maître, là-bas, je suis le serviteur. Il y a des personnes beaucoup plus puissantes que moi au sein de l’Empire qui voient d’un très mauvais œil mon ascension.
Loin de moi l’idée de vouloir casser ton enthousiasme, mais en tant que mon intendant, tu seras en première ligne pour m’atteindre. Ma place au Conseil Noir ne sera qu’une protection relative pour ta propre vie et pour la mienne.
Il faut que tu sois conscient que je ne puisse pas te protéger quand nous serons sur place.
Là-bas, il pourra même arriver que je ne puisse pas faire preuve d’autant de considération et d’indulgence envers toi… Les autres Siths et dignitaires de Dromund Kaas n’ont pas du tout la même approche que moi quant au traitement à réserver aux esclaves… Mon comportement doit être irréprochable au risque de perdre tout ce que j’ai mis tant de temps à bâtir…
Tu peux demeurer ici sur Sigil, au palais, je n’en prendrais pas ombrage. Mais sois conscient que si tu décides de me suivre là-bas, tu devras chérir chaque jour qui passe, car il se pourrait que ce soit le dernier.


Le regard de Valtus s’était finalement tourné vers Ipas afin de le fixer dans les yeux. Valtus ne pouvait pas le dire ni l’admettre, mais il tenait à la vie de son intendant, officiellement toujours son esclave.

** Nous approchons de l’Aurelius. Préparation du module à l’amarrage.**

La voix synthétique était celle du droïd de navigation qui pilotait communément les modules de transport pour les transferts orbitaux comme celui-là. Arrimé à la station orbitale, l’Aurelius était un croiseur de guerre de classe Interdictor entièrement modernisé. S’il arborait les mêmes lignes, les mêmes courbes extérieures que les vaisseaux de l’époque de Darth Malak, l’intérieur de l’Aurelius avait été réaménagé et modernisé afin d’être au même niveau technologique que les derniers cuirassiers de classe Harrower.
Tandis que le module amorçait sa trajectoire pour rejoindre un des hangars équatoriaux, la discussion entre Ipas et Valtus se poursuivait.


- Je vous remercie pour cette proposition. Mais puisque mon seigneur me donne le choix, alors je choisis de rester… avec vous. Peu importe ce qui peut m’arriver, je renierais mon serment et je me rendrais coupable de forfaiture si je ne vous accompagnais pas, Majesté.

Valtus ne dit rien et il ne fit pas non plus un quelconque signe de la tête. Ipas et lui continuèrent à se regarder quelques instants. Dans les cinq minutes qui suivirent, le module de transport s’immobilisa dans le hangar du croiseur qui, lentement, commença à s’éloigner de la station orbitale et de Sigil.

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A l’instar des quartiers du capitaine de l’Aurelius, le compartiment réservé à Yrlion était légèrement plus grand et plus confortable que ceux occupés par les membres de l’équipage. En tant que vaisseau amiral, l’Aurelius disposait de tous les systèmes de communications et de commandements utiles pour que Valtus puisse continuer de gouverner même à l’autre bout de la galaxie depuis sa table de travail. La seule différence notable entre son compartiment et celui du capitaine, hormis la décoration et le confort, était l’existence d’une seconde pièce de même taille aménagée pour servir de salle de méditation. Entouré par des artefacts Sith et des lumières tamisées, Valtus méditait en plein milieu de la salle, assis en tailleur.

Dépourvu de tout vêtement et les yeux fermés, Valtus était entièrement plongé dans la Force. Son esprit arpentait des chemins et des sentiers mystiques qu’il était impossible de décrire avec de simples mots, tout était affaire de ressenti. Néanmoins, ce que ressentait Valtus à cet instant était proche de ce que l’on ressent à l’écoute d’une symphonie. Ses poignets posés sur ses genoux laissaient libres ses doigts qui tantôt battait la mesure ou bien décrivait des mouvements synchronisés. La Force était comme une musique qui se diffusait dans l’univers, suivant une partition parfois dynamique, parfois plus lente, mais toujours avec harmonie. Se focaliser sur le chaos et la brutalité qui précède la naissance d’une étoile… Puis voir… ressentir… le premier éclat de lumière de ce nouvel astre, sa chaleur encore froide… Valtus percevait tout cela à travers la Force et en avait des frissons à chaque fois.

La symphonie mystique que Valtus était en train de suivre venait de le conduire jusqu’à une zone sombre de l’univers. Une zone à la marge, dépourvue de toute lumière et où la symphonie elle-même semblait s’engouffrer et faiblir sans pour autant disparaître totalement. Valtus se sentait étrangement attiré par cette obscurité de plomb qui en aurait fait fuir plus d’un. C’est alors que la symphonie change de rythme, provoquant comme des soubresauts dans l’obscurité qui prenaient la forme de sortes d’éclairs rougeâtres à peine perceptible visuellement, mais Valtus le ressentait dans sa chair à chaque fois qu’ils apparaissaient. C’était comme un coup d’électricité qui le parcourait de part en part, sans que cela soit douloureux. Ce n’était pas la première fois qu’il assistait à cela et il en était même familier. L’obscurité… l’appel de l’obscurité… cette sensation, Valtus ne la connaissait que trop bien. Comme il arrivait parfois dans ses méditations, et sans comprendre le phénomène, ni même l’expliquer, Valtus se trouvait en présence du Côté obscur, du moins ce qu’il considérait être le Côté obscur, ce que son esprit identifiait comme étant le Côté obscur incarné sous une forme particulière.
Comme cela arrivait à chaque fois, il sentait la chaleur de son corps s’échapper et être absorbée par l’Obscurité, mais cela ne l’affaiblissait pas. Au contraire, le froid qui s’emparait de lui le renforçait, il pouvait le sentir dans la moindre de ses cellules, cette puissance grisante qui soudainement le submergea… puis il y eut ce flash… cette image d’une planète rocailleuse animée d’une lueur rouge. Une vieille forteresse…


BIP *** BIP *** BIP *** BIP

Les yeux grands ouverts de Valtus témoignaient qu’il venait de revenir dans le monde réel. La pièce était parfaitement tempérée pourtant il était en sueur extrême. L'étrange sensation qu’il éprouvait dans sa gorge lui indiquait qu’il avait soif, très soif. Ce n’était pas le signal sonore en lui-même qui avait interrompu sa méditation. Non. Elle s’était interrompue d’elle-même, comme sous l’impulsion de l’Obscurité.
Sortant dans la salle de méditation, Valtus enfila une serviette autour de ses épaules, oubliant presque que sa table de travail continuait d’émettre un signal sonore indiquant qu’une communication était en attente. Il se dirigea vers un plateau sur lequel se trouvait un verre et une carafe d’eau. Après une bonne gorgée, il s’adressa au cervo-droïd intégré à son bureau.


- Identification de la communication ?

// Origine identifiée : Citadelle impériale de Dromund Kaas. //

- A la demande de qui ?

// Code d’identification transmis : Darth Rabann, Ambassadeur impérial //

- Accepte la communication.

// Cylindre de cryptage requis - Communication en attente //

Valtus parut surpris par cette demande. Le cylindre de cryptage requis contenait toutes les identifications et tous les codes d’accès dont Valtus avait besoin. Contrairement aux idées reçues, ces cylindres n’étaient pas réservés aux militaires et aux personnels civils de l’Empire. Valtus en avait reçu un lorsqu’il était simple apprenti de son maître, il en avait reçu un autre lorsqu’il était devenu un “Seigneur des Sith” et à présent qu’il était Maître des Forges et membre du Conseil noir, on lui en avait fourni encore un nouveau. En l’espèce, si le cylindre était requis, c’est que l’ambassadeur passait sa communication sur un sous-réseau de l’Holonet impérial, ultra-sécurisé et discret. Faisant venir le cylindre à lui grâce à la Force, Valtus le positionna dans son emplacement. L’instant d’après, l’hologramme de l’ambassadeur apparaissait.

- Seigneur Rabann. Que me vaut ce plaisir ? Je ne pensais pas vous voir avant mon arrivée à la Citadelle.

// Seigneur Yrlion. J’ai été informé d’un changement concernant votre prise de fonction. Le Castellan noir vous demande de vous rendre sur Ch’Hodos où il vous accueillera en personne. Je n’ai pas d’autre information à vous communiquer pour le moment. Je vous retrouverai sur place lorsque j’aurai finalisé tous les détails ici, à la Citadelle.

- Entendu.

L’hologramme disparut. Yrlion resta un instant assis dans son fauteuil à se questionner sur ce changement de programme. Pourquoi Ch’Hodos ? Pourquoi cette ancienne place forte Sith ? Mais les questionnements de Valtus portaient surtout sur le Castellan noir…  Lylod Hope, le numéro un des armées de l’Empire après l’Impératrice, allait l’accueillir en personne. Il s’agissait d’un honneur plutôt inattendu. Bien qu’ils ne soient pas des inconnus l’un pour l’autre, ils se connaissaient peu en vérité. Mais il en savait assez pour savoir que si le second personnage le plus important de l’Empire, ce que d’aucun s’accorde à dire, consentait à lui accorder du temps de sa propre initiative, ce n’était pas innocent…

D’une simple commande activée, Valtus entra en communication avec la passerelle de l’Aurelius.


- Capitaine Oxane, nous changeons de trajectoire. Mettez le cap sur Ch’Hodos.

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La coque de l’Aurelius brillait du rouge renvoyé par la surface de la planète. Une fois positionné à la bonne inclinaison en orbite haute, le croiseur libéra une navette impériale d’un de ses hangars. À travers les hublots de la navette, Valtus observait la surface de plus en plus détaillée de ce monde sur lequel il n’avait jamais mis les pieds. Il n’y avait aucun doute pour lui… il s’agissait du monde qu’il avait vu lors de sa méditation. À mesure qu’il s’approchait de la surface, le Sith percevait ce froid paradoxalement réconfortant du Côté obscur.

La navette suivait le cap menant jusqu’à une ancienne forteresse Sith. La présence de troupes et autres vaisseaux de guerres au sol et dans les airs en disait long sur l’importance de cette planète et de ceux qui l’occupaient. À Plus il se rapprochait de la forteresse et plus, il percevait une aura particulière et identifiable pour lui… Lloyd Hope.

Devant la rampe d’embarquement, Valtus se tenait bien droit et patientait. Comme un serviteur attentif et bienveillant, Ipas s’assurait que son apparence était parfaite et son costume bien ajusté. Derrière eux, cinq gardes royaux patientaient eux aussi. Valtus jeta un coup d’œil rapide sur eux avant que le bruit des rouages du train d’atterrissage et de la décompression de la rampe ne se fasse entendre.


- Je me disais qu’il vaudrait peut-être mieux que je reste à bord de la navette, Majesté.

- Pourquoi ?

Ipas semblait nerveux et presque gêné même, ce qui étonnait Valtus.

- Je suis votre esclave et, bien que je ne craigne pas pour ma vie, je ne voudrais pas être le maillon faible, par mes actes ou ma simple présence, qui permettra de vous déstabiliser ou de vous atteindre d’une quelconque manière.

Le front de Valtus se plissa alors. Les mises en gardes qu’il avait formulés sur Sigil à son encontre avaient eu plus d’effet qu’il ne l’avait prévu.

- Ne sois pas ridicule, voyons. Avec les gardes, tu es la seule personne ici en qui j’ai confiance. Tu m’accompagnes. Ne te focalise que sur moi seul…

La rampe d’embarquement s’abaissa alors progressivement, laissant la lumière extérieure inonder peu à peu l’intérieur de la navette. Se tournant vers le twi’lek, Valtus ajouta.

- Ne te focalise que sur moi seul… Aujourd’hui, c’est un jour de découverte et d’observation, pour tout le monde. Respire et laisse-moi faire… tout se passera bien.

Bien que résigné, Ipas s’inclina et fit deux pas en arrière tandis que les gardes de Valtus prenait position autour de lui. C’est d’un pas assuré que Valtus descendit la rampe, laissant la chaleur et la lumière de Ch’Hodos lui caresser le visage.



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Lloyd Hope
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La surface de la planète était une lande de dunes d'un jaune éclatant, si brillant sous le soleil rouge de Ch'Hodos que des yeux étrangers en souffraient toujours, même des années après en avoir arpenté les paysages arides. La Citadelle de Ch'Hodos City se dressait dans cette mer de sable, transperçait le ciel violacé majestueusement. C'était un édifice écrasant, aux flèches verticales formant une enceinte large au coeur de laquelle un dôme recouvert de vitrages teintés reflétaient l'éclat de l'astre luisant, comme des miroirs menaçant de luminosité. L'ensemble ressemblait à une bête hérissée de piques, les pattes plantées dans la terre de laquelle elle était prête à bondir, menaçante. A ses pieds, la ville s'étendait de toute part, ramassée en ruelles labyrinthiques et grouillantes d'une population qui, en grande majorité, ne sortait jamais de la cité. Et pour cause : à des centaines de kilomètres à la ronde, l'horizon s'étirait, uniforme de dunes et de roches stériles... Jusqu'à la prochaine ville, invisible à l'oeil nu.

On accédait habituellement à Ch'Hodos City depuis l'Espace par un couloir aérien rarement fréquenté de jour. La nuit, passagers et marchandises traversaient la nuit pour se poser sur les plateformes au sud de la Citadelle, où tous les vaisseaux étaient contrôlés par des bataillons minutieux de soldats impériaux. Le jour, les accès étaient tout simplement fermés.

La plupart du temps. Pour des raisons diplomatiques ou militaires, des passages étaient parfois autorisés. Le vaisseau du Seigneur Yrlion avait été perçu comme un bref éclat de métal brillant dans le ciel, répercuté sur les radars comme un point rouge qui se déplaçait prestement.

- La navette de Darth Yrlion vient d'entrer dans l'atmosphère, Très Honorable Castellan, annonça la voix feutrée, vaguement aiguë, d'un jeune garçon humain à la peau pâle.

L'enfant était pieds nus, comme tous les esclaves de la Citadelle, et il aperçut un assentiment las dans les yeux luisants du Castellan, avachi derrière un bureau de marbre. D'un geste du doigt, ce dernier autorisa le messager à repartir, et ce dernier détala sans demander son reste, sa silhouette brusquement illuminée dès qu'il quitta l'ombre protectrice de l'arche qui constituait l'entrée des quartiers du maître des armées.

Lloyd Hope n'avait jamais appris tout à fait à supporter la chaleur étouffante de Ch'Hodos. Sa peau blanche n'endurait guère le rayonnement agressif de l'astre écrasant, ni son métabolisme les heures longues et ardentes qui étaient si différentes de l'atmosphère artificiel produit par les vaisseaux auxquels il était habitué. Il s'évertuait malgré tout ici à porter l'uniforme de son armée, tout en ayant fait installer des longs tissus clairs aux fenêtres, qui flottaient dans la brise presque inexistante. On les aspergeait d'eau, de temps à autre, mais rarement, seulement si la chaleur devenait trop insupportable. Plusieurs fois, il avait tenté de faire moderniser les bâtiments, installer la technologie nécessaire au refroidissement des pièces, mais cela nécessitait des aménagements brutaux contraires aux traditions des Ch'Hodiens, que Dana Shar défendait si ardemment. Darth Hope, aurait-il dû penser, mais cela ne venait pas sans une certaine amertume. Penser à Darth Hope lui faisait automatiquement penser à Dana Asmodan, comme aimaient à l'appeler quelques médias souhaitant promouvoir la réunification de l'Empire.
Il était venu sur cette planète infernale pour Dana Shar. Darth Hope y avait pris ses quartiers, aussi revenait-il ici la défendre, à la manière d'un cerbère infatigable. Mais il avait parfois l'impression que Dana Asmodan prenait un malin plaisir à le voir souffrir dans cette moiteur diabolique. Impression renforcée par ces "Très Honorable Castellan" qu'on lui servait ici. Cela traduisait le malaise des esclaves et de la population en général, à accueillir ce guerrier venu occuper illégitimement la couche de leur monarque, mais qu'on n'osait critiquer. Il fermait parfois les yeux comme pour s'imaginer en pensée de retour au creux de la parfaite Melantha, qui restait en orbite, inaccessible.

Au bout de quelques minutes les yeux perdus dans le vague, les lèvres pincées, le Castellan se leva prestement pour vérifier la bonne tenue de son uniforme, après quoi il quitta le bureau d'un pas pressé.





Un équipage de quatre soldats de la Marine Impériale l'encadrait de leur démarche rigide quand il apparut sur la longue passerelle qui menait à la plateforme d'atterrissage. La blancheur sablée de la pierre vibrait sous les pas réguliers, renvoyait en éclats assassins la lumière des casques impériaux. Le même soleil jouait dans la blondeur des cheveux du Castellan - pour le reste, son uniforme le recouvrait de noir, jusqu'aux bottes et aux gants qui enveloppaient sa silhouette longiligne, qu'aucun artifice n'enjolivait. A l'exception, peut-être, du tranchant de ses mâchoires hapiennes et de son regard incisif braqué sur le Sith qui venait de quitter son vaisseau.
Le groupe s'immobilisa lorsqu'ils furent arrivés à la hauteur des invités. Les soldats gardaient leurs armes contre leur poitrine, immobiles, tandis, que Lloyd Hope s'avança d'un pas volontaire. Sans un regard pour le twi'lek, il tendit la main aux Sith, pour la lui serrer, non sans le scruter, alerte.

- Bienvenue à la Citadelle de Ch'Hodos, Seigneur Yrlion. J'espère que vous avez fait bon voyage. Et que vous avez suffisamment respiré l'air climatisé de votre navette : tout séjour ici est une épreuve de résistance face à la chaleur. Laissez-moi vous accompagner.

Lloyd Hope n'arborait aucun sourire, aucune obséquiosité superflue ; mais il savait que son manquant d'humanité était compensée par son respect du protocole, et par l'acte qu'il venait de commettre : un membre du Conseil Noir se déplaçant pour accueillir un confrère jusque sur une plateforme d'atterrissage était une marque de respect rarement observée dans le monde des Sith, plus généralement peuplés d'egos et de rivalités où toute marque de respect pouvait être méprise pour une marque de soumission. Mais le Castellan Noir ne craignait guère que Darth Yrlion fît un tel amalgame. L'homme était intelligent. Des informations qu'il avait fait recueillir sur lui, c'était la seule chose dont il était certaine.

Lloyd Hope n'avait pu s'empêcher de jeter un coup d'oeil curieux - suspicieux ? - vers le twi'lek, mais cela n'avait duré qu'une fraction de seconde. L'instant suivant, il marchait aux côtés du Sith, pour faire le chemin inverse qu'il venait de parcourir. A leur passage, les soldats se tinrent au garde-à-vous, mais dès qu'ils s'éloignèrent, ils reprirent leur marche cadencée - à quelques mètres en arrière. Ni trop loin, pour pouvoir intervenir en cas d'imprévu, ni trop près, pour laisser aux deux Sith l'intimité nécessaire à une conversation politique.

- Mes félicitations pour votre nomination, reprit Lloyd. Notre Impératrice attend beaucoup de ce renouvellement dans le Conseil Noir.

Il ne regardait plus son confrère. Il marchait les yeux fixés droit devant, sur leur destination, légèrement plissé pour contrer l'effet aveuglant du soleil. Bien qu'il parlait à voix basse, son ton restait tranchant ; il avait les manières d'un militaire que des années, des décennies peut-être avaient forgé les postures, les gestes, les formules. C'était une tranquillité alerte, comme méfiante malgré des atours déférents.
Le cortège parvint au bout de la passerelle, et un dédale d'arches aux pierres ciselées les engloutit, leur accordant par intervalles subreptices des jeux d'ombre. Le paysage de Ch'Hodos se découpait en bandes verticales, comme une série de tableaux identiques, à mesure qu'ils avançaient. L'odeur de la pierre sèche se mêlait ici aux relents de la cité en contrebas, où l'on devinait un marché aux effluves épicées. Des clameurs travailleuses leur parvenait, et Lloyd Hope détourna un instant le regard vers les rues qu'ils devinaient en contrebas.

- Vous n'êtes pas sans savoir que le Conseil Noir d'autrefois était un organe morcelé par des rivalités internes, poursuivit-il sur le ton d'une conversation stricte mais anodine, avant que son regard ne se détachât du paysage pour revenir, discrètement, ausculter le faciès du Seigneur Yrlion, comme s'il s'attendait à ce qu'il s'y dessinât quelque chose - un indice, une émotion, peut-être. Je n'ai pas - il se reprit - nous n'avons pas l'intention de reproduire une telle erreur. Notre loyauté envers Elle est la boussole de tous nos choix. Perpétuer l'Empire. Faire rayonner le trône. Le défendre coûte que coûte. L'étendre, éventuellement.

Ils durent interrompre leur marche, car ils arrivaient au pied d'un long escalier, qui grimpait de façon interminable, devant lequel une nuée d'esclaves se présentèrent à eux deux. Principalement des twi'leks, et d'autres humains à la peau claire que le soleil semblait avoir brûlée, tâchetée de milliers de points plus sombres. Les natifs de Ch'Hodos, à la peau plus brune, plus résistante, étaient les marchands, les nobles, ou les ouvriers de cette planète. Les esclaves, pour l'essentiel, provenaient de l'extérieur, ce qui expliquait cette étrange sociologie des corps. Les esclaves se hâtèrent de présenter fruits, ombrelles, éventails. Lloyd refusa les offres, le concernant, d'un geste bref de la main, comme il aurait chassé une simple mouche. Son attention restait concentrée sur l'invité peu ordinaire du jour et leur conversation.

- Parler franc m'est nécessaire. J'espère que vous comprendrez une telle rudesse ; elle est nécessaire pour dissiper les ambiguïtés. J'en espère autant de votre part.

L'un des esclaves aux épaules larges s'inclina devant eux, plusieurs fois. Lloyd arqua un sourcil en l'observant, avant de soupirer.

- Il veut savoir si vous voulez être porté pour monter les marches. Si oui, il ira chercher un siège qu'ils soulèveront à plusieurs.

Le Castellan leva brièvement les yeux au ciel, traduisant malgré lui l'effarement que les traditions Ch'Hodiennes à l'égard des nobles lui inspiraient. Il dépassa les esclaves, pour grimper les escaliers d'un pas vif, malgré la chaleur qui écrasait cette partie de l'ascension.
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D’abord semblable à une douce caresse, la chaleur de Ch’Hodos devint rapidement un fléau presque suffocant. La peau délicate de Valtus, habituée au climat tempéré et régulé de Sigil, criait et se plissait dans le plus grand silence et l’indifférence de tous.

Face à face, deux groupes, deux hommes aux attitudes et aux apparences singulières. Le Castellan affichait ostensiblement là où balançait son cœur. Son admiration pour ce corps d’armée prestigieux qu’est la Marine impériale ne souffrait d’aucune ambiguïté. Rigueur redoutable et sobriété glaçante émanaient de lui. La présence de son escorte, affublée des tenues de combats des marines impériaux, le confirmait d’autant plus.

Il émanait de lui une rigueur redoutable et sobriété glaçante qui n’était pas sans déplaire à Valtus.

Sans pour autant trancher véritablement avec le code vestimentaire majoritaire, la tenue de Valtus se distinguait néanmoins par ses lignes et divers éléments emprunter à ses origines sigiliennes.


Image d'illustration:

L’Egide n’avait réussi à obtenir que très peu d’informations sur le Castellan noir, qui semblait avoir fait du secret un véritable sacerdoce. Ses contacts sur Dromund Kass ne lui avait rien apprit de précisément utile, sauf éventuellement celle sur son caractère, sa manière de travailler et de gouverner. Tous deux ne s’étaient jamais parlés, ni même vraiment croisé dans les couloirs et les salons de la Citadelle. Aussi, lorsque la main de Valtus serra la sienne, il s’agissait réellement d’un premier contact. Il n’était pas seulement dans le monde physique, mais aussi à travers la Force.

Aussitôt les mains jointes, leurs auras dans la Force, jusqu’ici observatrices, s’enveloppèrent et se mêlèrent l’une à l’autre, comme pour se jauger, se scruter et évaluer à quel point l’Obscurité était présente chez l’un et l’autre. Elles finirent par se séparer rapidement lorsque le constat fut fait qu’ils brillaient tous deux plus ou moins du même éclat dans le Côté obscur.


- Seigneur Omiros, vous m’honorez par votre accueil. J’ai d’abord été surpris par ce changement de destination soudain. Mais à présent que je suis ici, voilà que les souvenirs de mes jeunes années d’Apprenti sur Tatooine me reviennent. De fait, cette chaleur en deviendrait paradoxalement… presque rafraichissante. Je vous en remercie.

Manier le verbe et les mots étaient la marque de Valtus, la marque de l’aristocratie de Sigil et la marque de la royauté. Mais tout comme il savait que la marque de politesse dont le Castellan venait de le gratifier en l’accueillant en personne n’était en rien de la faiblesse, Valtus savait que Lloyd ne verrait pas dans ses propos de la suffisance et de la vanité.

Après cet échange de politesse, le groupe se mit donc en marche. L’escorte était solide pour deux membres du Conseil noir. Les gardes de Lloyd s’étaient positionnés naturellement sur leur flan tandis que ceux de Valtus fermaient la marche. Ipas de son côté se tenait à bonne distance de Valtus, sans pour autant le perdre de vue ni même trop s’éloigner afin de pouvoir être à ses côtés dans la seconde où il lui ferait signe. Il n’avait pas osé supporter le regard du Castellan lorsque ce dernier le détailla de peur que cela ne soit pris pour un manque de respect ou pire une marque d’insolence. Même s’il ne craignait pas pour sa vie, le twi’lek s’était tout de même précautionneusement placé à un pas des gardes royaux de Valtus, là où il lui était impossible d’entendre ce que les deux hommes se disaient.

- Sachez que j’apprécie votre franchise. Parler vrai et parler franchement sont des luxes que je ne peux m’offrir sur Sigil. Aussi, vous pouvez compter sur moi, pour vous rendre la pareille.

Tout en discutant, les sens de Valtus percevaient la présence majestueuse du Côté obscur. Toute la Citadelle semblait enveloppée d’un voile sombre qui semblait trouver son origine dans ses fondements les plus profonds. Valtus était cependant habitué à cette présence et à cette intensité qui pourrait en déstabiliser plus d’un. Toute fois, le Côté obscur paraissait bien plus présent ici que sur Dromund Kaas.

Alors qu’il laissait son regard aller dans le vague, observant les soldats et les gardes se mettre au garde à vous à leur passage, sans pour autant faire attention à eux, Valtus détourna le regard derrière lui machinalement pour voir où se trouvait son intendant. Lorsque son regard croisa le sien, le monarque n’afficha aucune expression ni aucune émotion. Il se contenta simplement de reporter son attention sur l’individu qui venait de se courber devant lui afin de lui servir de “porteur”. Il perçut alors chez Ipas une émotion inattendue… Le twi’lek, lui aussi officiellement esclave, s’amusait de la situation. Il s’efforçait même de masquer son sourire. Imaginer son maître sur le dos de cet individu aux épaules massives et robustes avait quelque chose de comique dans son esprit. Peut-être un peu trop comique au goût de Valtus qui lui adressa un regard quelque peu réprobateur, car s’il avait réussi à percevoir ce qu’il ressentait, son hôte le pouvait aussi. D’un geste élégant, mais ferme, le roi de Sigil déclina la proposition et renvoya l’esclave. Valtus constatait le contraste qui pouvait exister encore une fois entre les cultures dites “civilisées” ou “galactiques” et les autres… Mais il enchaina sur la discussion. Les derniers propos du Castellan trouvaient un écho certain chez lui.


- C’est un fait que les rivalités et les ambitions passées ont faillies causer la chute de l’Empire. Je considère que le précédent Conseil noir est responsable de la guerre civile, qui nous a grandement fragilisé, même si malgré elle, nous avons réussi à tenir face à la République.

Après un bref silence, Valtus reprit en tournant son regard vers Loyd et en cherchant à le regarder dans les yeux.

- Faire partie du Conseil noir était mon ambition depuis un moment déjà, je ne m’en cache pas. C’est un très grand honneur pour moi et je serais à jamais reconnaissant à notre Impératrice pour cette marque de confiance.

Mais le Conseil noir n’est qu’un outil parmi d’autres. Un rouage qui participe au bon fonctionnement de cette machine remarquable qu’est notre Empire et qui ne font que la soutenir... Elle.

Mon allégeance ne va pas Conseil noir…

Je demeure et demeurerai avant tout fidèle à notre Empire et à notre Impératrice.


Du point de vue de Valtus, ses derniers mots étaient redondants, car l’un était indissociable de l’autre. L’Impératrice est l’Empire. Néanmoins, la précision lui semblait opportune afin de lever toute ambiguïté malheureuse.

- Et tout comme vous, Seigneur Omiros, je continuerai de défendre jalousement ses intérêts.

Comme il le lui avait assuré, Valtus parlait franchement à Lloyd. Il n’exprimait pas du mépris pour cette institution dont il était un membre éminent à présent. Mais il exprimait ce qu’il considérait être une réalité. Par le passé, le Conseil noir avait outrepassé sa place de son point de vue, en pensant qu’il était à tout le moins égal ou bien supérieur à l’autorité de l’Empereur. En tant que monarque, Valtus était évidemment sensible à ce genre de considération.

Alors qu’il montait les marches une à une, Valtus prenait pleinement conscience qu’il n’était plus simplement roi de Sigil et que, déjà, il raisonnait à une échelle impériale. Il prenait également conscience que sa tenue était parfaitement inadaptée pour un climat comme celui de Ch’Hodos. Chaque mouvement de jambe engendrait des frottements de sa peau contre ses vêtements, excitant ainsi la production de chaleur et de transpiration. Il n’avait enduré cette chaleur que depuis quelques dizaines de minutes, même pas une heure encore, et pourtant, il était aussi assoiffé qu’un pèlerin en plein désert.




Lloyd Hope
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- Tatooïne, mmh ?

La marque d'intérêt n'était pas feinte. Tatooïne était si loin de l'Empire que l'on devinait que le Seigneur Yrlion avait parcouru un long cheminement, dans sa vie, pour aboutir ce jour au Conseil Noir. Un très long chemin, et probablement fastidieux. Tout en gravissant les escaliers, Lloyd Hope acquiesça d'un mouvement de tête, comme pour lui-même.

En haut des escaliers, une grande arche protégeant une double porte de métal laissée ouverte sur leur passage les engloutit : enfin, le soleil cessa d'abattre sur leur dos ses rayons ardents, et l'obscurité de la Citadelle à cette endroit soulagea leurs yeux. Une fois passée les double-portes successives, témoignages de la sécurité que pouvait ériger la Citadelle entre l'Impératrice et le reste du monde en cas d'attaque, elles furent refermées derrière eux. Alors, la clameur qui montait de la ville se tut, et le silence de la pierre les accueillit, au soulagement du Castellan Noir qui n'aimait guère le chahut qui règnait un peu plus bas. Seuls leurs pas résonnaient, cadencés, et le Castellan écoutait d'une oreille attentive les propos du Seigneur Yrlion. Sa sincérité apparente et son adhésion à la loyauté due à l'Impératrice et son Empire étaient formulées d'une manière élégante.
Lloyd Hope acquiesça gravement, le regard momentanément fixé sur le visage du Sith. Bien qu'on ne pût guère déchiffrer aisément les masques qu'ils arboraient malgré eux, il n'était pas difficile de deviner l'approbation du Castellan Noir : comme les armées qu'il dirigeait, son attachement à la loyauté et au dévouement, valeurs qu'il incarnait, validait nécessairement les propos de Darth Yrlion. Il acquiesça d'un mouvement de tête.

- Me voilà rassuré, dit-il, sans ironie.

Dans le hall, ils bifurquèrent dans un couloir adjacent, qui lui conduisit de nouveau vers la lumière éclatante - mais cette fois, au lieu de l'aridité écrasante de l'extérieur, s'offrèrent à leurs sens les sons discrets de l'eau qui s'écoulait et la vue des feuillages rigides qu'offraient quelques arbres aux troncs d'écailles et aux branches semblables à des palmes vertes, faites pour récupérer toute humidité superflue dans l'air. Plus apaisé et luxueux - les rainures dans le sol où l'eau s'écoulait paresseusement autour de l'allée qu'empruntaient les deux Sith était la marque même de l'aristocratie de Ch'Hodos : la maîtrise de l'eau, ressource la plus rare et la plus précieuse de la planète - l'endroit n'en perdait pas moins l'intensité de sa marque dans le côté obscur. Le lieu invitait à s'y détendre, à s'y abandonner dangereusement, mais Lloyd Hope connaissait trop bien l'endroit pour s'en émerveiller. A la place, il s'intéressait à son interlocuteur. Sans plus le regarder, cette fois : il n'en avait plus besoin.

On devinait dans les manières, la posture, les paroles, les vêtements du Seigneur Yrlion non seulement le Sith, mais aussi l'ascendance noble, royale, du monarque de Sigil. A ce sujet, Yrlion restait relativement discret pour le moment, mais Lloyd savait qu'une telle caractéristique n'échapperait pas à l'Impératrice, plus sensible aux subtilités de l'étiquette et de la pureté du sang que lui, le roturier qui s'était hissé dans les rangs par la besogne abattue dans les rangs de l'armée. Il devinait à ces constast qu'Yrlion plairait à Dana Shar - non, Asmodan - et n'avait pas encore décidé s'il devait s'effaroucher d'avance de son jugement et de la comparaison qu'elle ferait sans nul doute, sans même la formuler. Et en plus, il trouve la chaleur de Ch'Hodos rafraîchissante.
Mais s'il était heurté, le Castellan ne le montra guère : son sens du devoir l'emportait, sa capacité à mettre temporairement de côté les émotions superflues effaçaient son ego.

- Tout se passe-t-il bien sur Sigil, Seigneur Yrlion ? demanda-t-il avec un intérêt sincère.

Il y avait bien sûr une part d'implicite dans la question : le Castellan Noir n'avait que faire d'une population heureuse ou qui mourrait de faim, ni ne s'inquiétait-il d'une économie en souffrance. Ce n'était pas son travail. Ce qui l'intéressait, c'était la proximité de ce monde avec la frontière républicaine et donc, les mouvements ennemis que l'on pouvait y observer. Ou encore, l'influence de la République sur le moral des populations et des troupes, afin de prévoir un soulèvement ou savoir que l'on pouvait compter dans cette planète sur un engagement massif de la population dans les rangs militaires impériaux. Mais aussi, Lloyd Hope était intéressé par la position de Darth Yrlion en tant que monarque ; son arrivée au Conseil Noir devait marquer, pour l'aristocratie de son monde, une avancée majeure et prestigieuse - si encore elle était perçue comme telle et si la cour de Sigil ne comportait pas trop d'ennemis masqués.

La traversée des jardins les conduisit enfin à une terrasse, au-dessus de laquelle se dressait des tissus clairs pour dispenser une ombre relative au-dessus d'une table de pierre. Des sièges et des bancs étaient directement taillés dans la roche, comme pour former ce lieu de réunion majestueux, là depuis des siècles. Au milieu de la table, un écran tactile restait éteint : c'était l'un des seuls luxes technologiques que Lloyd Hope avait réussi à faire installer dans la Citadelle pour pouvoir y travailler sa tactique aux heures plus clémentes de la journée, quand l'Impératrice ne requérait pas sa présence - ou qu'il ne s'imposait pas à elle.
Des rafraîchissements leur furent apportés par une esclave âgée qui ne dit mot et se contenta de déposer un plateau chargé de verres et de boissons aux couleurs variables. Elle se retira avec déférence, mais Lloyd Hope ne lui prêtait aucune attention.

- Installez-vous, indiqua-t-il, tant à Yrlion qu'au Twi'lek, dont il ne savait s'il s'agissait d'un assistant ou d'un esclave : si le twi'lek s'asseyait aux côtés de son Seigneur, certainement qu'il n'était pas un simple serviteur, et le Castellan serait fixé quant au rôle qu'il jouait. L'Impératrice nous fera peut-être attendre un peu, mais je vous propose de profiter de ce temps pour parler de quelques priorités.  

Le Castellan ne touchait pas aux boissons - pas pour le moment. Il s'assit en disposant ses mains gantées devant lui, ses doigts jouant discrètement les uns contre les autres.

- J'imagine que vous ne venez pas voir l'Impératrice sans avoir préparé une opinion précise sur la situation de votre domaine d'action et des projets que vous envisagez de mettre en place. Je voudrais les entendre.  

Il savait qu'il outrepassait son rôle. Darth Hope aurait voulu être la première à entendre les idées de Darth Yrlion sans qu'elles fussent influencées par le Castellan, mais ce dernier savait aussi qu'elle lui pardonnerait cet écart. Il savait se racheter. Il ne faisait ce qu'il faisait que pour l'Empire.
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L'épée, l'enclume et l'Empire


Les jardins de la Citadelle semblait ridiculement petits en comparaison de ceux de Valtus sur Sigil. Plus vastes et plus diversifiés, les jardins royaux s’étendaient sur des milliers d’hectares. Une journée entière n’était pas de trop pour faire complètement le tour du domaine royal. Là, quelques dizaines de minutes à peine suffisaient pour traverser ceux dans lesquels déambulaient les deux conseillers noirs et leurs escortes. Valtus se garderait bien de formuler ou bien même penser la moindre remarque ou critique… Non pas par crainte ou par respect, mais simplement parce que les deux jardins n’avaient ni la même fonction, ni ne se trouvait dans le même environnement. Les jardins de la Citadelle étaient à la mesure du climat de la planète et revêtaient par conséquent un agencement et une composition tropicale. Au-delà des plantes grasses et des parterres simples de pierres calcaires fleuries de lotus, ce sont les majestueux arbres-palmier qui attirait l’attention. Bien que peu nombreux, leurs immenses branches feuillues couvraient plus de la moitié de la surface des jardins d’une ombre salvatrice. Même plus basse d’un ou deux degrés, l’atmosphère sous ses arbres donnait une réelle sensation de fraicheur.

Que ce soit Valtus ou Ipas, chacun de son côté prenait pleinement conscience de la réalité de leur situation. Valtus n’était plus seulement “le roi de Sigil”, représentant d’un monde impérial en visite auprès des plus haute instance de l’Empire. Les quelques officiers et les officiels qui avaient le privilège d’accès aux jardins de la Citadelle s’inclinaient systématiquement devant le Castellan noir et lui en disant “Vos Excellences”. D’une certaine manière, Valtus était assez vieux jeu en matière de protocole et de titres. En tant que monarque, il avait à cœur qu’on utilise les termes adéquats lorsqu’on s’adressait à lui. Dans le reste de la galaxie, on utilisait le terme “Excellence” pour des dignitaires de hauts rangs ou bien des chefs de gouvernement, autant de personnalités de rang inférieur au sien. Mais en l’espèce, Valtus ne s’en offusquait nullement, car c’est ainsi que, dans l’Empire, on désignait les membres du Conseil Noir, et bien que Valtus soit une nouvelle tête au sein du gouvernement impérial, pour les badauds, les deux hommes en pleine force de l’âge incarnaient véritablement le pouvoir et l’autorité.

Ipas de son côté prenait pleinement conscience de la chance qu’il avait d’être au service de son maître et combien la confiance et la liberté qu’il lui accordait étaient grandes. Depuis qu’il était entré dans la Citadelle à la suite de Valtus, Ipas avait croisé un nombre incroyable de serviteurs et de ses frères de chaînes, reconnaissables au collier d’entrave greffé sur leur nuque. Tous avaient un aspect misérable à l’exception peut être des serviteurs affectés aux grandes personnalités de la Citadelle qui eux portaient des beaux atours. Mais à chaque fois, leur regard était le même. Livide, craintif ou abattu. Pas un seul ne levait la tête et semblait même s’appliquer à fixer continuellement le sol, même en marchant. Un des esclaves s’était presque fait malmener par des soldats impériaux en poste devant l’entrée d’un des appartements d’un officiel, pour la simple et seule raison de sa condition et parce qu’il ne pouvait entrer sans avoir leur autorisation. Ipas lui pouvait aller et venir à sa guise dans le palais de Valtus et même la Garde royale était tenue de lui obéir, dans certains cas bien précis. Les mots et les avertissements de Valtus à propos de sa condition prenaient réellement sens dans son esprit, ce qui provoqua en lui comme un frisson d’effroi soudain et éphémère qui ne manqua pas d’attirer l’attention de Valtus qui tourna aussitôt sa tête vers lui, l’espace d’un instant avant de reprendre sa discussion avec Lloyd.


- Sigil est un monde fascinant. Son peuple dévoué, respectueux et complexe. Sa noblesse, disons… passionnée. Une passion qu’il convient parfois de tempérer et de juguler, justement, mais avec la plus grande fermeté.

Livrée à elle-même depuis la chute du dernier Empire Sith, Sigil a dû s’adapter pour assurer sa sécurité, sa prospérité et donc son indépendance. Un état de fait qui a laissé se développer, dans l’esprit de certains, des ambitions et des chimères que je m’efforce de canaliser ou d’annihiler, depuis le début de mon règne.


Au détour d’une haie de cactus de petite taille, les deux seigneurs Siths furent à nouveau salués par des officiers de la Marine impériale.

- Pour certains de mes semblables les plus jeunes, ils ne comprennent encore pas la chance de faire partie de l’Empire. Pour d’autres plus anciens et donc plus instruits, c’est plus regrettable, hélas… Ils ont oublié que Sigil est née de l’Empire, que notre royauté est née de la volonté du Seigneur Ragnos et par conséquent que Sigil est indissociable de l’Empire. Dans un cas comme dans l’autre, je fais en sorte de rectifier l’ordre naturel des choses et rétablir ce qui doit l’être.

Aussi, c’est non sans une certaine satisfaction et une certaine fierté que je peux vous assurer que la majorité écrasante de la classe dirigeante de Sigil se réjouit de voir à nouveau flotter les couleurs impériales dans les rues de la capitale.


La réalité était bien entendue plus compliquer que cela. Yrlion dressait un tableau forcément plus favorable et plus édulcoré, même s’il disait la vérité pour l’essentiel. Il partait du principe que les détails n’intéressaient guère Lloyd pour le moment, d’autant plus qu’il serait aisé pour lui de les obtenir via les Renseignements impériaux, que Valtus savait présents sur Sigil depuis quelque temps. Sigil avait connu régulièrement des luttes de pouvoirs, voir quelques fois des guerres civiles violentes depuis la disparition de Marka Ragnos. Le règne de Valtus et le retour de l’Empire ouvraient donc une aire de paix et de stabilité inédite depuis des siècles.

L’espace d’un instant, Valtus ralentit son allure alors qu’il entrait dans la terrasse aménagée en lieu de réunion. Toute la décoration et le mobilier étaient à l’image du Côté obscur omniprésent dans la Citadelle et sur la planète. Brut, puissant et emprunt de majesté. Son observation ne dura que le temps mis par le Castellan pour rejoindre son fauteuil. Valtus imita son homologue naturellement. Il n’eut aucun mot à dire à l’attention de ses gardes qui restèrent en retrait en dehors de l’enceinte de la terrasse tandis qu’Ipas lui suivait Valtus mais en se tenant debout, bien en retrait derrière, son maître, de manière à ne pas être en mesure de suivre la conversation qui allait bientôt débuter.

Par respect pour son hôte, Valtus dédaigna se saisir d’un des rafraichissements qui venaient de leur être apportés, quand bien même la bouteille d’eau ruisselante de condensation et celle de whisky lui faisaient de l’œil.

Suites aux propos de Lloyd, Valtus se disait que les choses sérieuses commençaient enfin. Oui, ils avaient des choses en tête… Depuis qu’il avait été nommé Maître des Forges et qu’on lui avait accordé les accès à toutes les données du Conseil Noir, Valtus avait passé des heures, des nuits blanches et des jours entiers à éplucher dossiers, rapports et notes non seulement de ses administrations, mais aussi de la Marine, des forces armées en général, des services de Renseignements ou encore du Ministère de la “Propagande”.

Avant de parler, son regard et celui de Lloyd se croisèrent et se fixèrent quelques secondes. S’il était membre novice, sur le papier, du Conseil noir, Valtus avait cependant acquis une certaine expérience en politique et jeu d’influence. L’Empire ne connaissait et ne prévoyait aucun Premier ministre, aucun Chancelier ou poste similaire. Les conseillers noirs étaient souverains dans leur propre domaine de compétence et n’avaient de compte à rendre qu’à l’Impératrice. Il savait que le Castellan noir outrepassait son rôle officiel, rien ne l’obligeait donc à lui répondre et poursuivre cette discussion. Cependant, il savait aussi que le lien particulier unissant Lloyd et l’Impératrice, faisant de facto de lui officieusement une sorte de Premier ministre, ou du moins le Premier conseiller noir de l’Impératrice. Ne pas lui répondre n’était pas dans l'intérêt de Valtus. Il inclinait donc le visage au bout de ses quelques secondes, manière implicite de lui confirmer qu’il consentait à lui répondre.


- Je ferai un piètre Maître des Forges dans le cas contraire, n’êtes-vous pas de cet avis ?

Le premier point se base sur un constat. La guerre avec la République a été coûteuse. Que ce soit en hommes, en vaisseaux et en matières premières. Ne vous méprenez pas sur ce que je m'apprête à dire… mais nous pouvons nous réjouir que la guerre civile impériale ait eu lieu au bon moment.


Valtus ne doutait pas que ces propos allaient surprendre, voir peut-être choqué, à défaut d’intriguer, le Castellan.

- L’effort de guerre commençait à être à bout de souffle. Nous aurions encore gagné des batailles, sans aucun doute ! Repousser les frontières de l’Empire jusqu’à la Bordure Médiane, très certainement, mais nos vaisseaux seraient arrivés à court de carburant avant d’arriver jusqu’aux Mondes du Noyau.

La République est exsangue, elle aussi, car derrière les fanfaronnades du Chancelier S’orn, leurs capacités opérationnelles sont au plus bas, d’après nos services de renseignements.

En l’état actuel, si un nouveau front devait s’ouvrir, je ne suis pas certain que l’Empire, même en mobilisant toutes les ressources qui nous restent, en sorte victorieux à court et moyen terme. Par conséquent, nous sommes dans l’obligation de nous adapter et de tirer profit que la paix fragile, mais concrète, que nous avons conclu avec la République… pour préparer les combats à venir.

En l’état actuel de nos ressources, reconstituer la flotte impériale d’Avant-guerre n’est pas réalisable dans un délai raisonnable, c’est pourquoi je préconise l’adoption d’un plan en plusieurs parties qui devront d’effectuer en parallèle.

Tout d’abord, de nombreux vaisseaux de la flotte sont trop endommagés pour être réparés à un coût acceptable. Je préconise donc la cannibalisation de ses appareils pour réparer ceux ne souffrent que de réparations de faibles ou moyennes importances et de mettre en stock le surplus de composants et pièces détachés qui en résultent. L’opération est peu coûteuse et mobilisera moins de ressources et de personnels que la fabrication de nouveaux vaisseaux. C’est une mesure d’urgence, évidemment, pour palier au plus urgent et être en mesure de répondre en cas de provocation ou d’hostilité de la part de la République.

Dans le même esprit, nos plus grands bâtiments, à savoir les destroyers et les cuirassés, doivent être soumis sans attendre à une modernisation complète afin d’alléger considérablement à l’avenir notre consommation en carburant. Le département qui je dirigeais, avant de prendre la place de mon regretté prédécesseur, travaille depuis longtemps à un nouveau système de propulsion autonome qui ne consommera du carburant que pour l’initialisation du réacteur, seulement. Ce nouveau réacteur a été conçu de manière à répondre aux mêmes contraintes structurelles et techniques que les réacteurs actuels, et cela, afin de pouvoir procéder à la modernisation dans un délai le plus raisonnable possible.

À court terme, la flotte impériale sera plus réduite qu’elle ne l’est actuellement, certes, mais opérationnelle à cent pour cent.

J’ai bien conscience que sur ces points, j’aborde un domaine qui vous est réservé, Seigneur Omiros, c’est pourquoi votre avis sur la question est indispensable, vos remarques attendues et vos propositions souhaitables s’il y en a.


La gestion de la Marine et des forces armées impériales avait cela d’original qu’elle touchait à plusieurs domaines de compétences qui exigeait une coopération totale entre les intéressés. La discussion précédente entre Lloyd et lui était encourageante sur ce point. L’un comme l’autre n’avaient-ils pas pour seuls intérêts à cœur que ceux de l’Empire ? Bien entendu, ce n’était qu’une partie de la grande affaire que Valtus avait en tête et il restait pour le moment volontairement vague et imprécis.



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Darth Hope
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L'épée, l'enclume et l'Empire 35yl



Ch’Hodos.
Son monde natal.
La planète, déjà hostile, l’avait broyée dès les premiers instants de vie : oxygène abrasif, aridité oppressante, soleils meurtriers. Pourtant, la Force lui avait insufflé assez d’énergie pour survivre.
Sa propre famille avait manqué d'achever ce que l’atmosphère austère avait entamé. Face aux siens, la Force ne lui avait été d’aucune aide : indomptable, vaine, faible, voire cruelle.

Hier, elle était dans l’incapacité de contrôler le torrent qui coulait dans ses veines.
Aujourd’hui, grâce à lui, elle contrôlait tout un Empire.
Tout cela aurait-il été possible sans le chien du Castellan ?
Lloyd.
Sa poitrine se contracta tandis qu’elle posait le regard sur l’horizon ch’hodien depuis les sommets de la Citadelle. Au loin, les réverbérations de la capitale, Ch’Hodos City. Au plus près, les dunes inhospitalières, repères de créatures infâmes, tombeaux aux milliers de cadavres, ruines invisibles. Partout, une seule couleur irradiait du sable et du ciel : un ocre brûlant, aux tonalités flamboyantes. Elle prit une profonde inspiration, relâcha le nœud qui entravait ses poumons, puis tendit l’oreille. Elle explora la Force pour ne trouver que les échos habituels auxquels s’ajoutèrent de nouvelles présences.

Le seigneur Yrlion est déjà des nôtres ? demanda-t-elle vers son ombre, celle qui ne la quittait que lorsqu’elle était seule avec Lloyd.
Oui, souffla la voix de Vorian.
Elle patienta.
Il s’entretient avec le seigneur Hope, précisa-t-il.
Des nouvelles du prince Asmodan ?
Toujours à Dromund Kaas, d’après mes dernières informations.  
Je veux plus que des dernières informations. Je veux savoir où il est, ce qu’il fait, avec qui il le fait.
Certes, c’est ce qu’il souhaite savoir à votre sujet également.
Elle échappa un râle. La colère gagna ses nerfs, gronda sous sa peau, agita la Force en elle. Un vent acide se leva, irrita ses joues. D’un geste agacé, elle ajusta son voile sombre, remarqua le ciel s’assombrir à l’horizon, loin, très loin une tempête radioactive agitait les pôles désertiques.
Maudit soit-il, jura-t-elle entre ses dents avant de quitter le balcon de sa chambre pour rejoindre les terrasses suspendues.



Quelques minutes plus tard, l’un des intendants impériaux annonça haut et fort sa venue. Deux esclaves s’inclinèrent, retirèrent avec précaution son voile. Combien de temps les avait-elle fait attendre ? Assez pour interrompre une conversation intéressante, sans aucun doute. Son regard croisa celui, absolument émeraude, de Lloyd, et elle tressaillit.

Seigneur Yrlion, salua-t-elle en se détournant avec souplesse vers leur invité.
Elle esquissa ce qui devait ressembler à un sourire éphémère, s’installa sur le siège dévolu. Confortablement assise, elle croisa les jambes, l’allure aussi féline qu’un nexu dans ses bons jours, les yeux plissés en direction d’Yrlion. Elle le sonda. Cette nomination était-elle un choix sans danger ? Devait-elle s’assurer qu’il fût du meilleur côté de l’Empire ? La guerre civile avait pris fin sur le papier, mais en coulisse, le conflit interne gangrénait chaque strate impériale. Sigil ne faisait peut-être pas exception à la règle. Si elle savait l’armée et le clergé loyaux ; elle doutait du reste.

Son attention revint à Lloyd. Elle s’attarda d’abord sur ses mains gantées, imagina avec clarté les phalanges que couvrait le cuir sophistiqué, puis appuya son regard sur son uniforme obscur, remonta jusqu’à son visage hapien. Le même que celui de leur fils, Darius, jalousement protégé. Son ventre se tordit. Darius était-il vraiment hors de danger, voyageant, anonyme, à bord du Sans-Visage, sous la garde de…
Non.
Elle refusait de penser que la sécurité de son unique enfant revenait à Mumkin. Ce dévaronien, incapable d'accomplir quoique ce soit de correct, faible et mesquin, et qui pourtant, lui avait déjà sauvé la vie à quelques reprises.
De toute manière, quel autre choix avaient-ils eu ? Personne n’irait chercher le potentiel héritier de l’Empire à bord d’une carcasse volante ou aux côtés d'un alien itinérant aux cornes débraillées.
Elle ferma brièvement les yeux, se recentra sur le moment présent.

—  Que penses-tu de mon nouveau Maître des Forges, Lloyd  ? interrogea-t-elle d’une voix chaude.
Ici ou ailleurs, elle ne s’était jamais embarrassée du protocole, surtout pas lorsqu’elle s’adressait à Lloyd Hope.
Je veux qu'on soit prêt à doter l'Empire de technologies assez puissantes pour écraser nos ennemis et poursuivre notre expansion.
Cette remarque interpellait Yrlion.

Dans l’attente que l’un ou l’autre lui offre une réponse qu’elle espérait satisfaisante, et à sa demande, un esclave lui servit l'un des breuvages à disposition. Sans déguster, elle approcha la coupe de ses narines, huma les arômes épicés. Peu convaincue, elle libéra la Force, appela Luis, son bienaimé nexu, à travers elle. Depuis l'ombre des jardins, l’animal surgit d'un bond puissant. Sitôt près d’elle, il avança sa gueule carnassière au niveau de la boisson, renifla plusieurs fois.
Elle devait faire confiance à l’odorat et à l’instinct particulier de Luis.
Au terme de son inspection, Luis renâcla paresseusement, et elle s’autorisa une première gorgée. L’alcool fouetta sa gorge, brûla son palais, chassa enfin l’anxiété parasite.






Lloyd Hope
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Lloyd avait écouté avec grande attention les propos de Valtus. Non qu'il s'intéressât réellement aux cultures qu'il ne maîtrisait pas : son seul intérêt était de savoir si oui ou non, Sigil pouvait constituer une menace suffisante pour qu'il y envoyât ses sbires du renseignement militaire.
Le Renseignement Impérial avait longuement été une fonction presque exclusive de Darth Malevolus, ou l'Ombre de l'Empire comme on le surnommait. Malevolus était le plus ancien membre de Conseil Noir, qui avait siégé bien avant l'arrivée de Dana Shar au pouvoir ; bien qu'on ne sût réellement si, en raison de ses multiples visages changeants, les créatures qui l'avaient incarné pouvaient être encore les mêmes. Qu'ils fussent de chair et d'os, ou d'écailles et d'hémolymphe, bien des êtres avaient pu communiquer sous le nom de Darth Malevolus, et il était impossible de mettre un nom véritable sur aucun d'eux ; tant et si bien que l'on ne pouvait que supposer que la véritable espérance de vie de Darth Malevolus ne fût que très éphémère. Paradoxalement, cela en faisait l'entité qui avait eu le plus de longévité dans le Conseil Noir ces dernières années.
Il n'en était pas moins que les dispositifs de renseignement interne à l'armée qu'avait mis en place le Castellan Noir avait suscité une défiance franche de la part de Malevolus, qui avait argué que Lloyd Hope empiétait ses fonctions. Ce dernier s'était défendu en rappelant, à raison d'ailleurs, que les armées avaient été infiltrées plus d'une fois et que s'appuyer sur un réseau interne d'informations n'était que naturel pour assurer la sécurité de la branche militaire de l'Empire. Pourtant, il n'avait pas démenti l'une des accusations : ses "renseignements internes" s'intéressaient ici et là à des sujets qui ne concernaient pas directement l'Armée, en raison des demandes explicites parfois formulées par le Castellan.
Le conflit n'avait pas été plus loin : l'Impératrice avait fait cesser la querelle en requérant le silence.

Les deux membres du Conseil Noir avaient obéi.

Darth Malevolus n'en resterait pas là et Lloyd Hope le savait.

Toujours était-il qu'il trouverait plus d'un prétexte à ce que ses renseignements s'enquissent de la santé politique de Sigil si les quelques discordances qu'évoquait Valtus venaient à prendre de l'ampleur. Après tout, il en était convaincu, cela ne ferait que rendre service au Roi de Sigil...

Le Castellan Noir avait acquiescé, absorbé par les propos de son interlocuteur. Il avait fait une abstraction totale d'Ipas, même si de temps à autre, il jetait un coup d'oeil bref vers le twi'lek. Juste un instant. Un instant aussi bref qu'un coup de fouet. Il s'en désintéressait aussitôt.

- Je vois.

Le hapien s'était emparé de la bouteille de whisky, et il en versa un fond dans chacun des verres. Il ajouta bientôt quelques gouttes d'eau que l'on devinait glacée aux gouttes de condensation qui glissaient le long de la bouteille. A peine tombaient-elles sur la pierre chaude de la table qu'elles y disparaissaient, évaporées. C'était ainsi que l'on buvait des alcools sur Ch'Hodos : parce que la température n'y était pas clémente, on la refroidissait avec quelques gouttes d'eau provenant de la glace formée dans les tréfonds de la planète, que l'on remontait vers la citadelle en blocs énormes. Aussitôt extraite, l'eau devait être utilisée. Elle rafraîchissait les alcools qui eux-mêmes déshydrataient les corps : seuls les plus riches habitants de Ch'Hodos pouvaient se permettre un tel luxe. C'était une opulence plus marquante encore que les joyaux des parures des vêtements de l'aristocratie ch'hodienne.
La prodigalité de l'eau tranchait pourtant avec le geste du Castellan : les Seigneurs se faisaient servir. Lloyd Hope, malgré tout, trahissait par ses manières parfois un peu rustres son origine roturière. Il avait tenté parfois de l'édulcorer avec davantage de tenue ; mais le milieu militaire l'avait formé autrement et bientôt, il avait abandonné. Il était un soldat dans l'âme, et un soldat ne prenait le risque d'être servi de la main d'un inconnu, aussi esclave fut-il. Ses manières, en outre, rappelaient à ses interlocuteurs qu'il était loin de se reposer sur des acquis. En faisant les tâches simples de tout homme, sans s'élever au-dessus d'eux, il marquait précisément qu'il vérifierait tout par lui-même, sans rien déléguer de ce qui lui assurait de vivre. Et d'accomplir sa mission.

En outre, les servir lui-même lui permettait de rester concentré sur les propos de Valtus. Il poussa vers ce dernier l'un des verres, puis saisit le sien. Le liquide doré tournoya entre ses doigts, tandis que les deux émeraudes de ses yeux restaient braqués sur le Roi de Sigil.

Même si son visage restait figé dans cette expression méfiante, qui lui était devenue naturelle, l'analyse de leur nouveau Maître des Forges lui plaisait beaucoup. Elle était juste. Il n'y avait ni emphase inutile sur les accomplissements de l'Empire, ni apitoiement ridicule sur ses pertes. Ni même, aussi étonnant que ce fût pour le Castellan, de quelconque récrémination à l'encontre d'un rival réel ou imaginaire. L'analyse de Valtus était factuelle, dénuée de toute teinte d'ego surdimensionné comme les Sith en avaient souvent. Lloyd Hope acquiesçait lentement, de mouvements de tête discrets.

A l'annonce de l'arrivée imminente de l'Impératrice, et tandis que tous les corps, notamment ceux des esclaves nombreux qui circulaient ou patientaient alentours, se tournait vers l'une des entrées des jardins pour faire face à l'incarnation de l'Empire en personne, le regard du Castellan, lui, demeura fixé sur Valtus.

Il voulait le voir tourner la tête. Il voulait le voir la voir. Il serait entré dans sa tête si ses pouvoirs Sith le lui avaient permis, il aurait lu le corps de Dana Shar, aurait ressenti sa présence à travers la Force, il aurait sondé leurs deux corps pour vérifier, il aurait -

Lloyd se mordit la lèvre et se força à détourner le regard pour, lui aussi, accueillir l'Impératrice d'une révérence à peine esquissée, après s'être doucement levé. Là où les esclaves se pliaient en deux, il ne faisait qu'incliner légèrement la tête, sans détacher ses yeux des siens. Leurs prunelles se percutèrent un bref instant. Il resta muet et se rassit.

Le silence s'était chargé d'une électrique piété autour d'eux. On le devinait dans les souffles fébriles des esclaves, dans cette chaleur que l'on oubliait quand on avait entendu la voix autoritaire de Darth Hope. Lloyd laissa s'écouler quelques secondes, s'efforçant de laisser Darth Yrlion se faire sa propre idée de leur Impératrice, et du rôle qu'il jouerait pour elle.

Quand il la regarda de nouveau, ce fut avec un flegme que ne trahissait pas son ton, au contraire, plutôt dévôt.

- Votre nouveau Maître des Forges est lucide et il me semble que votre choix est donc prometteur, votre Majesté Impériale.

Elle ne s'embarrassait jamais du protocole, il s'en préoccupait constamment dès lors qu'ils étaient entourés. Bien des fois, il avait tenté de la sermonner en privé pour qu'elle s'adressât à lui autrement. Ses remontrances avaient été aussi percutantes que les gouttes d'eau sur la pierre chaude : aussitôt émises, aussitôt évaporées.
Un vent clément se faufila entre les arbres-palmiers. Il gonfla les feuillages qui se soulevèrent ainsi que les draperies claires qui protégeaient les jardins de leurs ombres discrètes mais ô combien salvatrices. Ils purent sentir l'air rafraîchir leur peau humide. Mille gouttelettes invisibles s'étaient formées sur les visages des deux membres du Conseil Noir, là où le corps de Dana Shar oscillait, félin et tranquille, sans paraître un instant souffrir de la chaleur. Le Castellan lui enviait parfois cette aptitude à supporter si bien l'atmosphère étouffante de Ch'Hodos. Il lui semblait savoir parfaitement la température de sa peau - sur son front, à la naissance de son cou, au bas de ses reins.
Il s'humecta les lèvres, reporta son attention sur le Roi de Sigil.

- Je pense ce que je dis, crut-il bon de préciser.

Ce n'était pas de la flatterie. Darth Yrlion apprendrait certainement que le Castellan pensait effectivement ce qu'il disait, même si ce trait n'était guère toujours agréable.  

- Pour en revenir à vos propos, j'apprécie votre analyse autant que la façon dont vous projetez votre rôle. Le Conseil Noir a fonctionné de façon très cloisonnée avant l'avènement du règne de Darth Hope, et cela n'a pas été à notre avantage. Que vous vous intéressiez aux affaires militaires n'est qu'à mon avantage si vous souhaitez y contribuer. Je serai honoré de vous prêter des matériels et des soldats pour les tests que cela impliquera. A l'heure actuelle, nous disposons de nombreux bâtiments vieillissants en effet. J'aurais aimé leur donner une nouvelle jeunesse plutôt que les détruire, en les modernisant de l'intérieur. Les soldats sont attachés à ces bâtiments. Pensez-vous que cela soit judicieux, plutôt que de ne faire que construire de toute pièce de nouveaux modèles ? Ces vaisseaux auraient l'avantage de faire illusion en passant pour des vieux navires.

Il s'arrêta là, ne souhaitant guère entrer dans les détails. Il savait l'impatience de l'Impératrice dès lors qu'il s'immergeait dans les détails techniques de l'aérospatial. Lloyd Hope décocha vers elle son regard émeraude, comme s'il avait répondu à un avertissement silencieux. A travers la Force, il la sentait tendue malgré sa posture décontractée. Il s'empêcha de tendre une main vers elle. Plus tard.

- Mais je suppose que vous préfèreriez entendre de sa bouche quelques-uns des projets phares qu'il nous réserve afin de démontrer la supériorité de l'Empire, n'est-ce pas Votre Majesté ?

Il y avait une pointe d'ironie dans sa voix. Lloyd Hope se laissa aller en arrière, appuyant son dos au dossier du fauteuil tandis qu'il portait le verre à ses lèvres. Ses yeux étirés de cils blonds se fermèrent un instant pour apprécier la fraîcheur du liquide sur sa langue.
Darth Yrlion
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L'épée, l'enclume et l'Empire


- SA MAJESTE IMPERIALE !

A la seconde où la voix de l’intendant raisonna dans la salle de réunion, Valtus perçu la Force s’agiter de remous. Lloyd et lui s’étaient levés pesque en même temps et tout aussi spontanément pour accueillir Darth Hope. Le maître de Sigil avait baissé la tête en signe de respect et de soumission attendant le bon moment pour se redresser. Valtus était pleinement dans son élement aussi bien en tant que Seigneur de l’ordre Sith que dirigeant politique. Lorsque la voix suave de l’impératrice prononça le doux nom de Darth Yrlion, Valtus releva la tête pour enfin la regarder.

Elle était belle, assurément magnifique et sensuelle à bien des égards même du point de vue de Valtus qui avait pourtant d’autres appétits dans ce domaine. Il n’était d’ailleurs pas le seul à être de cet avis. Lloyd semblait bouillonner de désir pour la sombre souveraine, Valtus le percevait. Il eut la confirmation de l’existence d’un lien spécial entre eux lorsque leur regard se croisèrent et plongèrent l’un dans l’autre l’espace d’une seconde, un regard qui provoqua même un écho dans la Force. Mais la discrétion et la loyauté de Valtus étaient totales, aussi il resta de marbre face à cela.

Déjà, l’esprit de Hope cherchait à percer et sonder l’esprit du sigilien. La manoeuvre n’était pas brutale, ni intrusive comme on aurait pu le penser de la part d’une Sith. Son esprit caressait celui de Valtus comme pour le séduire, l’apaiser et chercher les éventuels failles qui permettraient de pénétrer à l’intérieur et ainsi dévoiler ses pensées les plus profondes. Valtus en était parfaitement conscient et il ne cherchait pas à résister plus que cela, au contraire, il lui avait pleinement ouvert son esprit… enfin presque. Valtus était assez aguerri en la matière pour laisser l’autre aller là où il lui permattait d’aller, mais pas au delà. Hope pouvait lire allégrement dans l’esprit de Valtus, assez pour que sa loyauté et sa fideliète envers elle s’en trouvent confirmées. Ce n’était pas un double jeu de sa part. Cette manoeuvre de protection de son esprit était aussi pour Valtus une démonstration de son pouvoir à travers la Force, preuve supplémentaire pour Hope qu’elle ne s’était pas trompée en le choisissant.

Cependant, l’espace d’un instant, une pensée traversa l’esprit de Valtusen son for intérieur. Il observait Hope assise sur son fauteuil, pleine de gloire et de suffisance. Il ne s’imaginait pas à sa place, mais fit simplement une comparaison. Ils étaient du même âge, quasiment. Leur lien respectif avec la Force était aussi intense chez l’un que chez l’autre. Tous les deux irradiaient la pièce de leur sombre aura tant le Côté obscur était avec eux…


* Aussi capable qu’elle… Pourquoi elle et pas moi ? … Pourquoi ne le ferais-je pas ? Pourquoi ne le prendrais-je pas ?*

A ces questions et ces ambitions sommes toutes banales de la part d’un Sith, s’imposait un fait que Valtus avait perçu depuis bien longtemps… Ils étaient similaires en tous points mais Hope avait une chose en plus qui manquait à Valtus. Si les Jedis pouvaient parfois se targuer “d’avoir la Force” avec eux, Hope elle pouvait se targer “d’avoir le Côté obscur” avec elle. Le monarque percevait quelque chose de spécial dans on aura, comme une marque perceptible émanant du Côté obscur, une marque singulière laissant entendre qu’elle avait été “choisie”, non pas par des conseillers, des amiraux, des seigneurs, mais par l’Obscurité elle-même. Aussi, Valtus balaya et anéantit ses pensées aussi rapidement qu’elles étaient apparues.

À présent que l’Impératrice s’était assise, les deux conseillers noirs reprirent finalement leur place et la conversation reprise. Valtus inclina la tête aux propos flatteur que Lloyd prononça à son encontre. Qui aurait pu croire que la sincérité soit soudainement propulsée comme une qualité appréciée au sein du Conseil Noir ? Inattendu de la part de seigneurs de l’Ombre…


- Moderniser nos vaisseaux les plus anciens est de toute manière une étape incontournable du plan de modernisation, à court terme. Mais à long terme, la construction de bâtiment neuf sera nécessaire. Pour le moment, notre objectif est de parer au plus urgent et d’être en capacité de nous défendre efficacement contre la République.

Valtus avait l’impression de se répéter, mais cela lui importait peu puisqu’il y avait une nouvelle participante à la conversation. Alors qu’il finissait son propos, le monarque inséra un cylindre de données, commun au sein de l’Empire, dans le réceptacle prévu à cet effet sur la console qui se trouvait devant lui. Lorsqu’il vit que les yeux de Hope se braquaient à nouveau sur lui, il enchaîna en activant l’holoprojecteur. Les lumières de la salle de réunion baissèrent en intensité de manière que l’hologramme soit pleinement visible. Il s’agissait d’un système stellaire à étoile unique, autour de laquelle gravitait cinq planètes de tailles et de compositions diverses.

- Voici le système de Rexar, un système stellaire des plus ordinaires situé à la frontière des Mondes du Noyau et du Noyau Profond. Il y a peu de temps, il s’est passé un phénomène rare et des plus intéressants.



Valtus laissa un instant à chacun des participants pour se faire son avis et réagir. Ce projet était en développement depuis des années, depuis que son maître lui avait obtenu une place au sein du Département recherches des Forges Impériales. Ce n’était certes pas son idée, mais l’idée du projet avait sucité presque immédiatement son intérêt lorsqu’elle fut évoquée. Il avait réussi tant bien que mal à faire en sorte que le projet ne soit pas trop impacté par la guerre civile, mais au final, les retards pris avaient été rattrapés, non sans en payer le prix par ses subordonnés. Le Sith n’était pas un simple “présentateur”, il ne faisait pas que répéter les textes des rapports de ses chercheurs et ingénieurs. Non. Il savait de quoi il parlait, car il s’agissait de son domaine de compétence particulier. Mêler les arcanes de la Force et les sciences de l’ingénierie n’était pas contre-nature selon lui… Après tout, cette civilisation ancienne et glorieuse qu’étaient les Ratakas n’utilisaient-ils pas des engins alimentés directement par le Côté obscur ? Une source d’inspiration à n’en pas douter.

Mais ce n'était pas tout ce que le Sith avait en tête, il comptait bien aussi aborder un autre point, si l'Impératrice le lui permettait.




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