Jésaëlle Vertigen
Jésaëlle Vertigen
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♪♫« Tonton Ragda, qu’est ce qu’y a sous ton grand poncho
Tonton Ragda,  du muccus et des bourrelets de peau ♪♫»


Non mais… sérieux ? C’est quoi cette horreur ? Franchement je sais pas ce qui est le plus atroce. Ce type qui chante aussi bien qu’un hutt en plein coït – et ça, ce serait presque une véritable prouesse s’il me réduisait pas la feuille en charpie – ou cette affreuse migraine qui écrabouille ma cervelle en purée.

« Tonton Ragda ♪♫, on m’a dit qu’y a même un gros
Mais toi t’aime ça, quand ça fait bling bling ding gue bling♪
Comme des lingots♫ »


Pitié mais qu’il la ferme. Qu’on l’achève ! Ou alors qu’on m’achève moi. Oui, faites donc ça ! J’en peux plus de cette torture. Je ne veux plus l’entendre. S’il te plait Korgy éteint cette saleté de radio avant que je craque. Ou assomme moi ! Ou lui ou la radio, ou les deux, je m’en tamponne le bulbe mais bouge ta couenne ! Korgy… Korgy ? Non…. Pas Korgy. Merde, j’ai un trou de mémoire. Je suis où ! Pourquoi il fait aussi chaud ? Pourquoi je dégouline tellement de transpiration que j’ai l’impression de me liquéfié sur place ?Et surtout, surtout pourquoi j’ai aussi mal partout, bordel !

« T’as tes abdos♫
Ton vieux poncho♪♫ »


Rhaaaaaa ! J’arrive pas à ma concentrer. Cette cochonnerie de voix, de chanson merdique et mal de crâne. Je me crispe, serre les dents. J’ai tellement envie de hurler pour plus entendre ce truc et… juste pour évacuer cette frustration et cette angoisse qui mixe mes entrailles.

« ♪Tes godillots
Et ton jabot♫ »


Un truc me frole le bras. Je craque. Bim ! D’un coup ! Sans prévenir ma main à attraper l’oreiller sous ma tête, et je l’balance à l’aveugle. Je heurte un machin qui émet un bruit étouffé. J’aimerais dire que j’ai fait mouche avec force, mais je crois plutôt que c’était un glapissement de surprise. Je m’en fiche. Je sais pas où je suis, mais ce que je sais c’est que où que je sois j’ai rien à y foutre. Et si j’ai rien demandé, et qu’en plus Korgan est pas là, c’est que je suis carrément dans la merde. Du coup, reflexe ! On me touche, je riposte ! Je m’arrache du lit à moitié chancelante. Je sens à peine les perfs de mon bras se détacher avant que je saute sur la silhouette encore au prise avec l’oreiller et les plumes qui s’en échappent. Enfin…. Sauter… disons que je m’étale plutôt lamentablement dessus dans ce qui ressemble à un placage raté.

« Aïe mais aîe ! »

Tant pis pour ma dignité, avec cette chemise qui s’ouvre jusqu’en haut du dos donnant un aperçu sur mon popotin alors que je suis affalée contre ma cible - Je sais pas quel est le type qui a inventé ces trucs, mais franchement, il mériterai de finir dans l’estomac d’un sarlacc – en l’écrasant de tout mon poids. Bon en vrai je suis pas si lourde, on est loin du broyage ou du passage à la moulinette de sale kidnappeur, mais vu que je suis au-dessus ça me donne l’avantage – je crois -  de choisir entre la question ou la mandale !

« Vous êtes qui et je suis où ! Pis bougez pas ou je vous scalpe la gorge » que je lui dis, à cheval sur son bide, l’oreiller plaqué sur sa face pour pas qu’il voit que le truc que j’enfonce contre sa carotide c’est juste le bout de mon ongle.
Gary Kovani
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« Hmfmfhmf hmfkfjmf fjmfjmf ! »

L’oreiller plaqué sur ma bouche étouffe ma réponse. Les mots s’entrechoquent, s’entremêlent, s’infiltrent entre les mailles sériées de la taie, traverse péniblement la ouate en poils de Bantha. Mais quelle idée de poser des questions à une personne qu’on bâillonne ! J’insiste encore, quelques secondes, pressé par la menace sur ma carotide. Mon souffle échauffe le tissu, sans plus de résultat. L’urgence s’affirme bien avant que mes pensées se structurent et m’offrent une apprécions plus raisonnée de la situation. J’inspire, calme les battements de mon cœur interloqué. Non. Elle bluffe. Je le sais, je le sens. La Force dicte mes intuitions, et je lui fais entièrement confiance.

D’un brusque mouvement du bassin, je la désarçonne. Une ruade farouche qui lui fait perdre l’équilibre, la précipite contre la roche stérile, nue et frigide du sol de l’infirmerie, grossièrement poli par un commando de Jedi improvisé en ingénieur-foreur quelques mois plus tôt. Je me laisse emporter par mon mouvement, je roule sur le côté, ma silhouette toujours collée à la sienne bien qu’elle ait perdu toute autorité sur mes mouvements. L’oreiller est éjecté, disparait de mon champ de vision. Je me redresse, à genou. Fraction de seconde de flottement. La frêle Jedi m’exhibe son dos, son fessier, entre les pans écartés de sa chemise médicale fendue, laissée ouverte. Mais quel pervers a inventé ce genre de truc hein ?! Surement un médecin libidineux, excité par l’idée de mater les courbes aguicheuses de ses patientes diminuée… A moins qu’il n’ait été conçu ainsi pour une raison plus morbide : pour le retirer rapidement, facilement, aux malades devenus cadavres. Qui sait ? Certainement pas moi.

J’ouvre aussitôt les bras, et je colle mon torse nu contre son dos. Oui, je suis torse nu. Pourquoi ? Ok, j’ai peut-être omis un épisode…

****



Trente minutes plus tôt, dortoir du Temple Jedi,

Le réveille sonne. Une fanfare de notes électroniques, volume poussé à son maximum. Je sursaute, extirpé violemment d’un doux rêve. Quelques souvenirs agréables glanés lors de ma dernière mission, sur Khorm. Alcool, nourriture et deux Zeltronne. Je secoue la tête, chasse les brumes abandonnées dans mon esprit par Morphée, et d’une tape de la paume sur l’écran du datapad, je stoppe l’alarme stridente. Je me rappelle, à une tout autre époque, mes camarades de chambrée s’insurger du déchaînement éhonté de décibels. Mentalement je hausse les épaules. Oui, il me faut bien ça. Sinon je suis capable de procrastiner de longues heures dans les draps, entre rêve et réalité. Bref. Six heures pétantes. J’ai toujours été un couche tard doublé d’une lève tôt. J’aurais toute l’éternité pour rattraper mon sommeil en retard lorsque je serai mort.

Je me lève, toujours du pied gauche, et entreprend de m’étirer. Quelques exercices basiques destinés à réveiller mes muscles, entretenir leur tonicité. Rotation de la nuque, des épaules. Je joins les mains pour m’échauffer les poignets, puis je passe au bassin, en décrivant des grands cercles, paumes posées sur les hanches. Enfin les jambes… Et lorsque je sens la chaleur gagner mes muscles, j’enchaîne avec des renforcements musculaires. Trois séries de pompes, abdo, gainage. Une petite dizaine de minutes. Je ne chronomètre rien, ni ne compte les exercices. Je laisse mon corps s’exprimer. Enfin, lorsque la sueur daigne perler sur mon front, je me pose à même le sol froid, nu, en tailleur. J’inspire profondément, bloque ma respiration cinq secondes, puis expire lentement. Mon cœur se tempère, le pouls à mes tempes également. Je ferme les yeux. Je laisse le silence, seulement perturbé par le ronronnement discret du purificateur d’air, me guider dans un état médiatif peu profond. Je reste entièrement conscient de mon environnement. Cette petite chambre de moins de cinq mètres carrés, spartiate, creusée dans la roche, anonyme parmi la centaine du dortoir de notre Temple souterrain. Mur nu, sol nu, Jedi nu. Tout y est nu. Il faut dire que je n’y passe guère de temps. Seulement pour dormir, entre deux missions. Elle me convient parfaitement : rien, ici, ne trahit ma concentration. Je reste ainsi, pensées vides, concentré sur les fluctuations de la Force. La trame qui unit toute chose. Elle respire dans les roches. S’exprime dans la structure même du vivant, de ces petites mousses brunes qui survivent dans les anfractuosités en s’abreuvant de la condensation. Chacune de mes expirations libère d’infimes volutes d’humidité qui s’accrochent aux parois avant d’être asséchée par le purificateur d’air. Une logistique indispensable, car nos chambres n’ont aucune aération, seule solution trouvée pour échapper à la chaleur insupportable de la planète désertique.

Les secondes passent, les minutes s’égrènent. Une dizaine peut-être, difficile à dire. Lorsque soudain, je sens une présence remonter hâtivement le couloir étroit et mal éclairé de l’autre coté de la porte fermée. Une âme inquiète, torturée par le doute et l’urgence. Avant même que sa main cogne avec pudeur sur le métal recyclé de ma porte, je sais qu’elle vient pour moi.

Je me relève, enfile un pantalon, et ouvre. J’imagine déjà la situation sérieuse :

« Oui ? »
« C’est Jesaëlle ! Elle est en train de sortir du coma ! Ses constantes s'emballent ! »


****


Retour au présent, dans l’infirmerie,

Voilà comment je me suis retrouvé torse nu, pied nu, seulement habillé d’un pantalon de toile écrue, dans cette foutue infirmerie. Fin de l’histoire. De cette partie de l’histoire. Le reste s’écrit encore.

Mes deux bras, musculature sèche, se referment sur la silhouette de Jesaëlle en une étreinte ferme qui lui interdit de s’enfuir. Aussitôt, je laisse la Force s’échapper en flots de mon enveloppe charnelle, un souffle, une brise douce, tiède. Un apaisement qui l’enrobe tout entière, qui se glisse dans son esprit pour faire taire ses doutes, ses questions, ses peurs. J’apaise l’obscurité qui pointe en elle, appelée par son réveil brutal. Elle est plus petite que moi. Je laisse mon menton se poser sur le sommet de son crâne, dans sa tignasse rousse hirsute.

Un câlin affectueux, peau contre peau, qui n’a rien de sensuelle ou érotique, non. Je la réconforte, avec mon corps, avec la Force, comme le ferait une mère aimante avec son enfant confus.

« Tout va bien Jesaëlle. Tu es en sécurité. Nous t’avons retrouvé… Nous sommes au nouveau Temple. Havre de paix, lieu d’espoir et de réconfort. Tu es à la maison, Jesaëlle, avec tes frères et tes sœurs Jedi. Plus personne ne te fera du mal… »

Je relâche alors mon étreinte et me relève, pour lui tendre une main bienveillante afin qu’elle puisse se remettre sur pieds. Après ces longs jours passés dans le coma, j’imagine qu’elle soit se sentir désorientée, faible, les jambes lourdes, les muscles engourdis. Yeux dans les yeux, je l’observe cette fois du bon côté de la chemine. Elle a pris quelques rides depuis la dernière fois que je l’ai croisée… Jesaëlle. Un parfait modèle de Jedi anti conformiste comme je les adore tant. Les initiés devraient les prendre en exemple, plutôt que ces vieux maitres avachis dans leurs fauteurs bien trop large du Conseil Jedi. Jesaëlle, petite plante faussement innocente. Ancienne membre des Forces Spéciales Républicaine, escouade Typhon, l’une des plus redoutable de la galaxie. Une bande de soldats testostéronés, implacables, envoyés sur les théâtres d’opération les plus rudes… Et elle y avait parfaitement sa place, quoi que puissent en dire les plus dogmatiques des nôtres. Je lui souris. Je suis heureux de l’avoir sorti de cet entrepôt morbide sur Nar Shaddaa. Je ne peux m’empêcher de la taquiner un peu, quitte à prendre une claque ou un coup de poing mérité :

« Ah… Et puis, techniquement, on ne peut pas scalper une gorge. Ce sont les cheveux qu’on scalpe. Une gorge, ça s’entaille, se tranche, se sectionne. Mais scalper, non. Encore moins avec un ongle. »
Jésaëlle Vertigen
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Pourquoi moi ? Non mais sérieusement. Est-ce que pour une fois, une de mes ruses ne pourraient pas fonctionner ! Est-ce que pour une fois, le type que j’écrabouille ne pourrait pas tomber dans le panneau. Zut quoi ! Et maintenant je fais quoi, saucissonnée entre ces bras, toute dignité foutue, jetée aux orties, aussi prise au piège qu’une plante sous le lierre. Je me mords la joue intérieure pour pas lui balancer une insanité, surtout que cet idiot ne trouve rien de mieux que de tenter de me calmer…. par un câlin…. Pour un peu je mordrais bien, mais la caresse fraîche et apaisante de la Force m’arrache cette envie. Oui… enfin presque… un câlin ?! Non mais genre ils sont en libre-service, maintenant ! Il a tellement de la chance que Korgy soit pas dans le coin pour lui ravaler la façade.

Bordel Korgan ! J’ai envie de paniquer. Il faut que je panique. Enfin lui, il va paniquer ou… foutre un beau merdier pour essayer de voir sous quelle pierre j’ai disparu. Et le connaissant comme je le connais, il va pas se lancer dans la demi-mesure mais dans le lance-roquette. Y’a des dents qui vont voler, des os qui vont s’éclater, du sang qui va gicler et des sacs mortuaires qui vont s’aligner en rang d’oignons. La guigne ! Depuis combien de temps je végète ici, et depuis combien de temps il doit secouer Nar Shadda pour me débusquer. Electrochoc de merde ! Dire qu’on avait une vie pépère et qu’il a fallut que le Temple foute encore la merde dans ma vie.

« T’as fini ? » lâchais je impatiente.

Maintenant que je suis moins dans les vapes, et que le Fog qui flottait comme un nuage autour de ma tête ne flingue plus mes neurones – merci Korgy- je reconnais assez facilement Gary. En tout cas dès qu’il desserre son étreinte, je m’en dégage. Au passage j’essaye bien de tirer sur ma chemise pour cacher mes fesses, avec un succès vraiment mitigé. Foutue rebelle !

« Arrête de faire ton p’tit malin ! Je suis sûre qu’on peut trouver quelqu’un avec des ongles assez longs pour que ça devienne possible. Si tu veux j’t’arrangerais un rendez-vous »

Je ronchonne. Oui je suis sèche et aussi sympa qu'une plante carnivore! Et alors? Oui bon en même temps c’est pas non plus la super forme. Je vacille un peu et m’assois sur le lit. Je passe une main dans ma tignasse. Il y a une bosse énorme à l’arrière de mon occiput. Un véritable œuf d’aiwha. Et surtout un méga trou noir. Bon déjà de quoi je me souviens. Des néons. Ah oui de la rue près du stripbar, du Ethnos’ex. J’étais venue recoudre un de ces sales gosses de cartel et après blackout total. J’ai beau froncer des yeux et me triturer les méninges comme une malade, y’a rien de plus qui me vient…. Sauf la remarque de Gary. Hein ? Quoi ?

« A la maison ? Te fous pas de moi ! Et d’abord où ça ? quelle maison ? Rassure-moi on est toujours sur Nar Shadda ? »

Je suis comme prise d’un bon gros doute. Y’a qu’à voir sa tronche de coupable pour comprendre que la maison pour lui et pour moi c’est franchement pas le même coin. ET pour laisser infuser les « bribes d’informations qu’il m’a lâché

« Bordel Gary, on est où là et j’fous quoi….. merde, Merde, MERDE ! »

Je fais tourner mon alliance autour de mon annulaire, avant de me prendre la tête entre les mains.

« Mais t’as foutu quoi ? Je t’ai pas demandé de l’aide, nom d’un mirilian décoloré ! Tu t’es pas dis que si j’avais pas rejoins le temple, c’est peut être que je le voulais pas. Bon sang Gary, je m’en contrefiche du Temple et des jedis. J’étais tranquilou mémère dans mon trou…. Bon sang, ça fait combien temps que j’suis dans le coltard ? Korgy va faire un massacre, …. Un putain de massacre… Faut que je le contacte ! Fissa ! Bouge ton pédoncule et ramène-moi un pad ! »
Gary Kovani
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La galaxie est vaste, si vaste. Des longues et fastidieuses années de pérégrinations au gré de mes missions de sauvetage ou d’espionnage m’ont appris un adage, devenu mantra : Ne jamais se fier aux apparences. La surface n’est qu’un miroir déformant, qui dissimule la nature réelle et profonde des choses, vivantes ou internes.

Ne jamais se fier aux apparences…

Je libère Jésaëlle de mon étreinte fraternelle, prestement. Je me relève, me replie stratégiquement vers le rebord du lit, non loin de la table médicalisée, bardée d’équipements à l’allure ironique de sapin de noël décadent, lumières clignotantes et symphonie en bip stridents. Le bourgeon au visage enfantin que les années ne sont parvenues à éroder, éclos en une boule d’énergies négatives, gris-obscures, qui irradient jusqu’au tréfonds de mon âme. Une Force brute, débridée, libérée inconsciemment, alors sa conscience perce les épaisses brumes mentales qui enserrent son esprit. Ne jamais se fier aux apparences : derrière la silhouette de l’éternelle femme-enfant, se dissimule un champ de ronces aux épines aussi acérées que des dagues sacrifiées.

Mais je ne me formalise pas de son ton agressif. De ses questions multiples, de ses sarcasmes assassins, de ses mots acides. Mon cuir est épais… Et j’ai déjà été bien trop de fois témoin de la confusion qui succède à l’éveil des Jedi ramassés à la petite cuillère au fond d’une ruelle ou d’un entrepôt malfamé. Je la laisse respirer, mugir et s’essouffler, en retrait. Mes doigts glissent lentement sur le bord lisse et froid de la table sur roulettes. Ils percutent la coque arrondie d’un datapad médical abandonné là, nonchalamment, par un soignant peu méticuleux. Je me pare d’un sourire en coin, malicieux, tout en m’en saisissant. Mes yeux plonger sur l’écran tactile alors que je parcours des notes imaginaires :

« Ah bah voilà ! Ceci explique cela ! » Je secoue la tête, sourcils froncés comme un médecin devant dénoncer un mal incurable. Je relève la tête pour la braquer sur Jesaëlle de mon regard le plus sérieux. « Je m’attendais à quelque chose comme « merci de ne pas m’avoir laissé crever la gueule ouverte dans mon propre sang, entre deux tas d’ordures ménagères » Mais je vois que le doc’ n’a pas eu le choix. Ablation du sens de la reconnaissance. Pas de bol hein. Haha. Tu vas réussir à survivre ? »

Je joue avec le datapad qu’elle m’a réclamé, le faisant rouler entre mes doigts agiles. A aucun moment je ne fais mine de vouloir lui obéir et lui donner.

« Déjà tu vas commencer par respirer un bon coup… » Mon air léger dissimule une réelle crispation. Son état de panique ne m’inspire rien de bon. Aurais-je fait une erreur de la ramener sur Tatooine ? « Sache que lorsque je t’ai retrouvé, je n’ai pas vraiment eu le luxe de te demander quoi que ce soit. Tu avais été laissée pour morte par les brutes du gang des Macaques à crêtes rouges. Dans le secteur industriel. C’était moche à voir… Alors, ouais. J’ai improvisé. Je t’ai récupéré, mis en stase médicale sur mon vaisseau, et j’ai foncé droit ici, au Temple. La priorité c’était de te garder en vie, et de te remettre sur pied… »

Enfin je m’approche, je lui tends le bras pour l’aider à se relever alors que je devine la fébrilité de ses jambes aux tressaillement erratique de ses muscles engourdis par le coma artificiel. En agissant de la sorte, je place volontairement le datapad sous son nez tout en refusant de le lui céder. Oui, oui, j’aime jouer avec le feu et les nerfs de mes interlocuteurs, on me le dit souvent. Avec Jesaelle, je sais que la réaction va être explosive : et c’est ça qui est drôle justement.

« Assieds-toi. Et commence par le début si tu veux que je pige où je me suis planté. T’as passé presque une semaine dans le coma… Et non, on n’est plus sur Nar Shaddaa… Et puis c’est quoi cette histoire de Corgi ? T’as laissé ton chien sur la lune des contrebandiers ? »

Mes questions jaillissent en un flot ininterrompu alors que je trouve enfin une ouverture entre deux de ses respirations lourdes.
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