Oola Cha'kin
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Annonce : Guide Touristique

Ne perdé plus votre tant ni votre porte-monné ! Pour visiter Nar Shaddaa en toute sécurité, faite appel à moi et je vous guideré.
6 CG la demi-heure.




Les Petites Annonces Paul-freland-cantinav02



Près des plateformes d’atterrissage de l’astroport de Nar Shaddaa, où allaient et venaient jour et nuit marchandises et individus en tous genres, les premiers boui-bouis agglutinés en bordure des quais quand on descendait les passerelles ne donnaient guère envie de s’y attarder longuement : ouvertes aux brises chargées de pollution de la lune autant qu’aux averses froides et régulières, les badauds se pressaient plutôt rapidement vers les étages inférieurs où les relents des activités humaines et les multiples couches de métal et de béton les protégeraient du froid et de l’eau. Quelques espèces aliens moins sensibles à ces désagréments s’arrêtaient plus volontiers à ces comptoirs illuminés par des néons colorés, pour déguster quelques insectes grillés ou siffler à la paille une boisson énergisante en posant quelques questions au droïde qui les servait. Sur l’un des sièges surélevés, grelottante et emmitouflée dans une veste de cuir, une twi’lek à la peau lilas, pâle, dardaient sur les vaisseaux qui atterrissaient un regard incisif, presque courroucé. Ses petites annonces déposées çà et là sur les comptoirs et sur des sites de petites annonces sur l’holonet n’avaient pour le moment pas remporté un franc succès. Pourtant, malgré ses maigres possessions, il n’était plus possible de retourner en arrière. Malgré cette pluie fine et désagréable à laquelle elle ne pouvait s’habituer, elle était allée au plus haut vers la surface de la Lune et elle ne retournerait s’y enfoncer momentanément que pour quelques crédits sonnant et trébuchant, juste le temps de trouver de quoi se payer un aller simple vers n’importe quelle autre planète, dusse-t-elle être Nal Hutta elle-même.
Derrière le comptoir, un droïde ressemblant à s’y méprendre à un mini-réfrigérateur s’avança sur ses quatre roulettes grinçantes.

- Bonjour ! Que désirez-vous consommer ?
- Rien, j’te l’ai d’jà dit.
- Et nous on t’a d’jà dit que pour s’asseoir ici faut consommer !

La voix était parvenue du fond du boui-boui. Un être à la peau verte et au visage placide, recouvert de multiples linges dépareillés, était assis profondément enfoncé dans un pouf près d’un radiateur électrique, mais ne daignait pas se lever pour servir ses clients : le droïde faisait le principal. Oola ne lui accorda pas un regard, occupée à guetter toujours les navettes qui atterrissaient, l’une de ses jambes se balançant nerveusement, croisée sur l’autre.

- J’te rapporte des clients rien que par ma présence, j’vois pas de quoi tu t’plains, d’abord.
- J’me plains qu’les seuls clients qui s’approchent pour toi tu les jettes comme du poisson fumé !
- Pourri. Comme du poisson pourri, on dit.
- Comme si tu savais faire la différence. T’as déjà mangé du vrai poisson, peut-être ?!

Oola ne répondit pas. Elle lui décocha momentanément un regard noir.

- Au moins, fais-les espérer un peu, histoire qu’ils prennent un plat !
- Même pas en rêve, maugréa-t-elle à voix basse.
- Bonjour ! Que désirez-vous consommer ?

La voix du droïde resta suspendue dans l’atmosphère, bientôt saturé du son écrasant d’une nouvelle navette qui passait au-dessus de leur tête – beaucoup trop proche, noyant désagréablement leurs tympans.

- Putain mais qu’est-ce qu’il fout.

Pour une fois, sur l’holonet, quelqu’un avait requis ses services. Elle avait donné rendez-vous à ce mystérieux inconnu, ici, mais une part d’elle lui soufflait que rien de tout ceci n’était une bonne idée. Elle avait une envie folle de s’enfuir, et son corps tremblait peut-être moins de froid que d’autre chose. Mais elle n’avait pas le choix. Son estomac grondait. Il lui fallait des crédits.

Kolin Valkizath
Kolin Valkizath
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Nar Shaddaa, quelle planète crasseuse. Songea Kolin en descendant de son transport cabossé, capuche sur la tête. Il laissa son vaisseau aux bons soins d’un des droïdes de l’astroport et quitta la plateforme d’atterrissage à pas de loups. Kolin avait une sainte horreur de l’espace Hutt. Le chaos global qui y régnait lui rappelait à chaque fois beaucoup trop de souvenirs qu’il aurait aimé ne plus avoir à subir. L’absence d’ordre moral et de lois au sein de ces planètes oubliées par la République où régnait le chacun pour soi contribuait à en faire une poubelle à ciel ouvert. De ses années chez les Jedis, l’ancien Sith gardait un certain goût pour l’ordre et pour le bien commun. Deux notions totalement absentes de systèmes gouvernés par les Hutts.

L’homme marchait à pas feutrés depuis vingt minutes dans les faubourgs crasseux de la ville attendant qu’on l’appelle pour lui confirmer le point de rendez-vous. L’Echange possédait un vaste réseau de ramifications allant du noyau jusqu’aux confins de la bordure extérieure Par certains aspects, ce réseau criminel ressemblait à la République Galactique. Kolin travaillait ardemment depuis trois ans dans la structuration de la toile. C’était une des raisons pour laquelle il était devenu le bras droit de son Maître. Ce dernier possédait l’entregent et les relations hauts placés du Noyau. Kolin, lui excellait dans la construction de l’arborescence des réseaux souterrains et des informateurs. La menace, le chantage fonctionnaient aussi bien que la carotte.

Son comlink sonna enfin : Koval, est-ce que tu me reçois ? Je t’écoute Zack, tu as mon info ? J’espère pour toi que je ne me suis pas déplacé dans ce trou à banthas pour rien. Près de l’astroport, tu déconnes, j’en viens. Envoie-moi les coordonnées.
Pestant en silence, il fit demi-tour en direction des étals bordant l’astroport jusqu’à arriver aux coordonnées indiquées par Zach. Le Coruscanti évita le droïde et aperçue la personne qu’on lui avait indiquée. Un Twi’lek à la peau parme, une description bien suffisante pour Kolin qui s’assit nonchalamment à côté d’Oola.

Je cherche une prostituée. Dit-il à voix basse plongeant ses yeux azuréens vers la jeune femme.

Enfin, je ne parle pas de vous. Veuillez m’excuser. Vous êtes Oola ? Corrigea l’homme en levant les yeux aux ciels. La jeune femme tremblotait légèrement, nerveuse. Un bien mauvais point. Pour survivre dans ce coin pourri de la galaxie renvoyer un tel signal non verbal aussi facilement identifiable n’était pas gage de longue espérance de vie.

Le droïde strident revint pour s’enquérir de la commande.  

Un lamta pour moi. Il tourna la tête vers Oola. Vous avez faim, je vous invite.  
Kolin attendit que la Twi’lek passe commande et que le droïde s’éloigne pour continuer. Il n’avait pas de temps à perdre et déblatéra presque mécaniquement

On raconte que vous connaissez Barn’ le Gros, un proxénète local. J’ai besoin que me conduisiez dans sa maison de passe afin de m’aider à retrouver une de ses prostituées : Ruiki, une togruta. Vous la connaissez ? Aux dernières nouvelles, elle ne se trouvait pas dans le bordel tenu par Barn. Cela vous semble-t-il réalisable et quel est votre prix ?  

Ruiki, n’était pas tout à fait une prostituée ordinaire. Quant à Barn’le Gros. Il était connu sur Nar Shaddaa et avait un long curriculum de criminel.
Oola Cha'kin
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Un moment, Oola, eut l’air outrée. Une prostituée ?! Elle était prête à renvoyer cet énième énergumène assoiffé de chair avec une phrase bien sentie quand ce dernier se rattrapa in extremis. C’était son client. Elle le toisa de ses yeux bleus électrique, sévère, pour le détailler. L’homme était jeune, plutôt courtois pour un humain de passage sur Nar Shaddaa. Elle parut l’évaluer un instant. Il avait un visage plutôt avenant. Soudain un sourire enjôleur, un peu factice, étira ses lèvres mauves.

- AH. Bonjour, monsieur… ? Je dois vous appeler comment ? Moi c’est Oola. Enfin vous le savez déjà vous l’avez dit. TRES BONNE IDEE, pour le dîner. Aloooors.

Oola reporta son regard vers le droïde, qui allait s’éloigner mais elle lui asséna une pichenette sur l’épaule pour le retenir.

- Je vais prendre un lamta moi aussi.
- Bien. Autre chose ?
- Et un bol de pharphar.
- Entendu, fit le droïde, prêt à s’éloigner, mais Oola s’agita sur son siège.
- Et aussi une galette végétale, et un thé galara !
- Bien reçu.

Oola tâcha de se tenir bien droite, l’air dégagé, tandis que les roulettes grinçantes du droïde s’éloignaient d’eux. Mais au bout d’un moment, elle ne put s’empêcher de décocher un regard en direction de son client en déglutissant.

- Quoi ? J’ai faim, que voulez-vous, fit-elle, un brin sur la défensive. Et puis, vous m’avez fait attendre presqu’une demi-heure.

Elle se réfugia un instant dans la contemplation du bout de ses doigts, qu’elle observa sous différents angles. Pourtant, elle n’avait pas de manucure particulière ; ses mains pâles et presque immaculées trahissaient son jeune âge, et pas exactement une dure vie de labeur. Et puis soudain, après un moment de silence un peu gênant, troublé par le son du ballet constant des navettes au-dessus de leurs têtes, elle parut se rappeler de la question de son client. Elle le regarda avec un peu plus de sérieux.

- Ah oui, Barn, je le connais. Enfin pas personnellement, hein, je ne travaille pas pour lui, entendons-nous bien. D’ailleurs, je ne travaille pour aucun Hutt. Ni aucun individu, en réalité, je suis une femme indépendante et… Enfin bref, s’interrompit-elle d’elle-même, consciente que ce discours-là risquait de faire fuir l’un de ses rares clients. Son bordel est plutôt connu pour pratiquer des tarifs exorbitants, mais qui attire les touristes.

Le mot touriste était à prendre au sens large. On ne visitait généralement pas Nar Shaddaa pour la beauté de son architecture ni ses paysages idylliques. Mais c’était une Lune qui accueillait tout un tas de contrebandiers de passage, ou des hors-la-loi en quête d’un hébergement temporaire, ou encore des réfugiés de toutes sortes, et bien sûr les hordes d’agents commerciaux qui espéraient dénicher la bonne affaire, fusse-t-elle légale ou non.

Le droïde revint en roulant de son allure cahotante, tenant par de petits bras mécaniques un plateau devant lui aux assiettes fumantes. L’un des bols fut déposé devant le client de la jeune femme, tandis que tout le reste – deux gros bols fumants, une assiette avec une galette épaisse d’un vert douteux et un grand verre contenant une boisson rose fumante – fut poussé vers la Twi’lek dont le ventre gronda de plus belle. Des odeurs grasses mais alléchantes accompagnaient le tout.

- Cela fera 18 crédits, à régler immédiatement, je vous prie.

Derrière le droïde, au loin, la créature à la tête visqueuse et plate tendit le cou pour voir si le client allait payer, suspicieux. Il ne s’était pas fait entendre jusqu’ici. Oola, quant à elle, s’était jetée sur son bol de pharphar en les engloutissant à une allure étonnante. Elle ne s’arrêta que pour respirer et décrocher un morceau de galette qu’elle fourra également dans sa bouche.

- Pour mon prix cha dépend ch’que vous voulez exjactement. Je connais pas chette Ruiki dont vous parlez, mais y’a beaucoup de pachage chez Barn.

Oola le savait à cause des racontars. S’il y avait une chose qu’elle avait su faire ces dernières années, c’était bien laisser traîner ses lekkus et ses oreilles dans les conversations des gens qu’elle servait dans l’antre du Hutt où sa mère avait fait presque toute sa carrière. Le nom de Ruiki pourtant ne lui disait rien. Au contraire des twi’lek, même si les togruta étaient fréquentes dans les établissements, elles se faisaient plus rares – et aussi, mécaniquement, plus chères.

- Chi je vous conduis juste à l’établishement, dijons dix crédits. Mais chi vous voulez que j’enquête avec vous, che chera plus cher.

Elle déglutit soudain en se redressant, prit le temps néanmoins de lécher ses lèvres du bout de la langue pour récupérer le dépôt de sauce qui s’y était logé, avant de planter ses yeux électriques dans ceux, sombres, de l’étranger.

- Mais soyons clair, je ne donnerai pas de ma personne. Au mieux, je peux faire semblant de chercher du travail pour vous aider à poser des questions.

Oola agita subitement les mains.

- J’ai une idée ! Vous avez qu’à vous faire passer pour un client, et moi pour une chercheuse d’emploi, et alors, on entre en même temps – NON pas en même temps c’est trop suspect. Alors vous rentrez d’abord, vous dites que… Bon non laissez tomber, c’est trop compliqué. Sinon, vous y allez, vous dites que vous avez un truc un peu spécial pour les togrutas, et on voit, non ? Moi je reste derrière, je peux être genre votre…

Elle fit un moulinet de la main, le temps de planter sa fourchette dans une boulette sombre qui trônait dans le bol de suivant. Elle croqua dedans goulûment.

- Votre achichtante. Vous jêtes un voyageur, et moi votre achichtante, et chi on me poje des quechtions je dis que je chuis là pour vérifier qu’on vous chers bien.

Pause. Mâchonnements. Oola leva les yeux au ciel, pensive, avant d’ajouter avec une moue dégoûtée.

- Mais je viendrais pas vérifier chi on vous chers bien en vérité, hein. Brrr.

La pensée lui arracha un frisson qui fit frémir ses lekkus. Ils se balancèrent dans son dos avec naturel, et Oola se pencha de nouveau sur son assiette.
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