Voici Oola.

Ouh la ! disent les uns quand ils la voient avec une lueur de concupiscence dans le regard, parce qu’une jeune Twi’lek sur Nar Shaddaa, on sait à quoi elle va bientôt servir.
Ouh la… disent les autres quand ils se sont rendus compte que la créature en question risque de leur faire payer cher la passe si jamais elle a lieu un jour.

Il faut dire qu’Oola n’a pas son pareil pour emmerder son monde. Elle a un avis sur tout, et n’hésite pas à le donner. Rarement de bonne humeur, ayant toujours une insatisfaction à faire savoir, on pourrait la croire élevée comme une princesse ; mais au contraire, c’est bien la précarité de sa situation qui la rendue aussi aigre avec le monde qui l’entoure. Dans tout ce monde, peu ont grâce à ses yeux : elle voit le mal partout, et elle vous dira qu’elle a bien raison. Ce qui ne l’empêche pas de s’attacher ici et là, principalement parce qu’il faut bien des moyens pour subvenir à ses besoins – mais ne comptez pas sur elle pour suer eau et sang.

Physiquement, il s’agit d’une twi’lek de 16 ans qui dissimulent ses courbes à peine formées dans des combinaisons pratiques. Il faut dire que lorsqu’on est de son espèce, on évite de se faire remarquer sur la lune des contrebandiers si on ne veut pas se voir rapidement proposer de l’argent pour une danse ou deux, et c’est particulièrement désagréable. Elle cerne ses lekkus dans des lanières de cuir pour en protéger la sensibilité et ses traits durs et rarement maquillés ont tendance à vous signaler clairement une hostilité sincère. Pourtant il lui arrive d’être coquette si la situation s’y prête (mais dans son monde, c’est assez rare), et dira à qui veut l’entendre qu’elle ne doit pas trop abîmer ses jolies mains.

Intellect :  Oola n’a pas de connaissances particulières, si ce n’est quelque savoir sur le fonctionnement de la pègre sur Nar Shaddaa.
Elle parle un peu Ryl, grâce à sa mère.

Attitude : Plutôt que séduire, Oola sait argumenter pour défendre son point de vue. Elle a ses ennemis à l’usure : au bout d’un moment, on finit toujours par lui concéder qu’elle a raison.

Aptitudes : Ne sait pas piloter, ne sait pas se battre, ni cracker le code informatique d'un droïde. Sait servir à boire et faire la vaisselle.

Sagesse : Inexistante.

Oola Cha’kin est la fille de Shigreja Cha’kin, esclave honorable (non) de Naskosh Klezz, l’un des puissants Hutts opérant sur Nar Shaddaa. Shigreja a eu une longue carrière, si l’on peut appeler cela ainsi, auprès du Hutt : de danseuse, elle a ensuite servi à des services plus intimes du Hutt et de sa clique, avant de se charger de tout un tas de tâches ingrates, du nettoyage des bourrelets de Naskosh au baby-sitting des esclaves achetés par le Hutt. Oola est le fruit d’un accident pas si accidentel que ça. Enfin, c’est ce qu’elle se dit : elle ne connait pas son père et n’a jamais vraiment posé de questions à sa mère à son sujet. Elle sait juste qu’elle est la vraie fille de Shigreja malgré toute la ribambelle d’esclaves allaités par sa mère, et qu’elle a été élevée pour la remplacer lorsqu’elle serait physiquement mature.

Evidemment, Oola ne l’entendait pas de cette oreille. Jalouse et infecte avec les autres enfants de la tribu, elle a pourtant dû servir comme les autres ; principalement au ménage. En effet, elle se débrouillait toujours pour ne pas réaliser les autres tâches plus dangereuses ou fatigantes – en les refilant aux autres esclaves ou en les faisant accuser si Naskosh demandait des comptes. Si bien qu’elle fut rapidement détestée des autres esclaves et qu’on lui confia des tâches moins essentielles. Naskosh attendait le jour où, avec les formes de la maturité, il pourrait la vendre au meilleur prix pour s’en débarrasser – un bordel de luxe lui apprendrait certainement rapidement les bonnes manières.

Plus le temps passait, plus Oola devinait que son destin ne pourrait rester indéfiniment relativement clément. Les clients de Naskosh commençaient à poser les yeux sur elle quand elle servait à boire. Une ou deux fois, elle avait de peu échappé aux avances de certains. Et elle comprit que ce ne serait pas sa mère qui la protégerait : Shigreja, née sur Ryloth à laquelle elle avait été arrachée dans sa jeunesse, acceptait le destin. La religion des twi’lek était ainsi faite, encourageant les femelles de leur espèce à l’obéissance et l’acceptation fataliste du monde, dans l’espoir de la reconnaissance de leur souffrance par la Déesse Mère.

Alors, quand elle eut vent de la fuite de Kazorof, l’un de ses frères esclaves, celui donna une idée.
Se montrant subitement plus docile que d’ordinaire, Oola accepta de réaliser une petite course pour sa mère, vieillissante. Avec les quelques crédits confiés, pourtant, elle prit une navette vers l’astroport. C’était la première fois de toute sa vie, lui semblait-elle, qu’elle s’aventurait dans le monde. Pour ne pas éveiller les soupçons, elle était partie avec seulement le sac de courses à ramener plein pour la demeure de Naskosh Klezz. Pas de papiers, pas d’argent, rien d’autre que ce sac et sa veste fermement close sur son corps fébrile. Ses lekkus frémissaient d’un frisson glacé lorsqu’elle arpenta les quais à la recherche d’une navette avec laquelle s’enfuir. N’importe laquelle aurait fait l’affaire. N’importe quel monde. Elle irait servir à boire dans une cantina avant d’être revendue à un bordel. Il devait y avoir plein d’autres jeunes filles comme elle, certainement que des papiers n’étaient pas nécessaires pour voyager ?

Malheureusement, sur Nar Shaddaaa, si. Surtout si vous n’aviez pas un sou en poche. Quelques semaines, Oola a erré dans l’astroport, se nourrissant de petits vols. Elle guettait les arrivées, les départs, tenta une ou deux fois de grimper à bord d’une navette – fut jetée sans ménagement dehors.

Elle allait abandonner.

Elle allait retourner prendre une terrible correction de la part de Naskosh, qui la vendrait ensuite sur-le-champ. C’en était fini d’elle.

A moins que…

Elle connaissait ce type là-bas. Il n’y avait pas cinquante types à la peau bleue et aux yeux rouges comme ça.