Cyd Mandraq
Cyd Mandraq
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Adossé à un des piliers du palais gouvernemental, Cyd contemplait l’horizon s’étendant face à lui. Au loin, les vastes étendues tropicales contrastaient avec l’environnement urbain et coloré de la capitale planétaire. D’ordinaire plutôt terne, la ville s’était, comme à son habitude depuis des siècles, embellie en cette période si particulière : les bâtiments étaient repeints, de nombreuses décorations aux couleurs vives étaient accrochées et parsemées dans toutes les artères de la cité, l’on dressait çà et là des icônes mystiques. Toute la population était en effervescence, préparant avec une attention soignée la grande parade décennale de Zolan, au cours de laquelle les festivités déjà engagés battraient de leur plein. Durant l’évènement, d'immenses chars portant des statues à l’effigie des idoles religieuses zolanders circuleraient à travers la ville, suivit de près par un cortège hétéroclite de danseuses, de musiciens, de cracheurs de feu, bref, d’artistes en tout genre, avant que la cérémonie ne se conclue au pied du Grand Temple, d’où le Haut Clergé prononcerait l’habituel discours de bénédiction clôturant la célébration.

Toute cette agitation grandiloquente était dû à l'approche d’un astéroïde dans l'éther de Zolan, nommé « Ierd’enyai tul sin khaal» dans la langue locale, rebaptisé plus sobrement « Kepler » par les astronomes républicains. Son passage au plus près de la planète, phénomène physique n'ayant lieu qu’une fois tous les dix ans, donnait lieu à d'importantes célébrations sur l'ensemble de la surface terrestre. En effet, l'apparition de l'astéroïde est depuis toujours vu, dans les coutumes zolanders, comme une manifestation du Divin. C'était donc, aux dires des oracles, un évènement annonciateur de grande prospérité. Pour eux, le passage de l’astéroïde ouvrirait temporairement une brèche entre les dimensions supérieures de l’univers et ce plan de la réalité. Tout donc devait être parfaitement exécuté en ce moment de symbiose entre le divin et le monde d'ici-bas, au risque que le moindre écart dans les gestes rituels ne provoque de grandes catastrophes.

C’était en raison de cet événement si renommé dans tout ce pan de la galaxie que Cyd était en ce moment sur Zolan, même si sa présence était davantage motivé par l'intérêt culturel et artistique que représentait la grande fête décanale plus que la symbolique rituelle autour d'elle. Alliant l’utile à l’agréable, il avait saisi l’opportunité de pouvoir constater la célébration de ses yeux en acceptant un contrat émis par les autorités gouvernementales. Sa mission était de veiller sur la protection du Rénarque, gouverneur civil de la planète. Ce dernier, bien qu'officiellement souverain de tout l'astre, n'avait en réalité qu'un pouvoir de peu de poids face à celui du Pontife suprême, chef du Clergé. En effet, l’importance du religieux sur Zolan octroyait de facto une place prépondérante à la sacerdoce zolander dans les affaires politiques, qui se retrouvait donc être la véritable instance décisionnelle majeure de la planète. Le Rénarque et les autres représentants du pouvoir temporel ne constituaient donc qu’une institution de façade.

A la tête d'une société très hiérarchisée composée de castes endogames et héréditaires, les prêtres exercent un pouvoir tyrannique tel que toute contestation du canon religieux équivaut à une lourde sanction contre ceux reconnus de blasphème ou de sacrilège, allant de l’exil à la condamnation à mort. L’une des punitions les plus couramment attribués reste l’enfermement au cœur des ghettos insalubres situés en périphérie des grandes agglomérations, où sont entassés les opposants et autres « impurs » de naissance, situés tout en bas de la hiérarchie de castes.

Cyd avait été engagé comme garant de la sécurité du Rénarque en raison d’une vague d’assassinats ayant touchée les hautes sphères du pouvoir : de nombreux membres du gouvernement, au cours des dernières semaines avaient ainsi étés tués dans de mystérieuses circonstances. Officiellement, les institutions dirigeantes accusaient les Chevaliers de Mabarri, ordre guerrier clandestin dévoué à la protection des persécutés, des crimes commis ; officieusement, personne n’en savait rien. Un climat de paranoïa s'était depuis lors instauré entre les murs du palais gouvernemental d'aucuns soupçonnant une série de règlement de comptes entre les différentes factions politiques. L'on craignait donc logiquement désormais pour la vie du Rénarque.

Le Metellosan n’était pas le seul mercenaire constituant la sécurité rapproché du chef du gouvernement civil : étaient présents des roublards de toute sorte, qui formaient ainsi un ensemble très hétérogène et particulier dédié à la protection du potentat. Visiblement, celui-ci n’avait que peu de confiance en sa garde officielle, et avait donc décidé de s’attacher les services de gens qui témoigneraient d’une fidélité indéfectible envers sa personne, du moment qu’il les payaient grassement. Et étant l'homme le plus riche de tout Zolan, le souverain n'avait pas grand chose à craindre de ce côté là.

***

Depuis peu, Cyd avait constaté que les officiels de la planète étaient nerveux, aussi bien les hauts fonctionnaires que les membres du Clergé, et non pas en raison de la récente série de meurtres, car le dernier mort remontait à un petit moment, avant même qu'il n'arrive sur Zolan. Non, ce soudain regain de nervosité avait une source différente. Il avait entendu dire que cette tension montante était dû aux rumeurs concernant l’arrivée prochaine d’une flotte républicaine, chose très rare, tant Zolan était généralement oubliée par les instances de Coruscant. Cyd pensait que la nervosité engendrée par cette visite impromptue était sans nul doute provoquée par la superstition locale, et la peur que la proximité d’une frégate républicaine aux abords de Zolan ne viennent troubler la célébration religieuse.

La présence de l’astéroïde, visible au loin, très haut dans l’atmosphère, le faisait à chaque fois frissonner dès qu’il posait le regard dessus. Il ne savait pas pourquoi, mais le caillou spatial lui donnait le bourdon, lui donnant un mauvais pressentiment. Inconsciemment, Cyd le voyait comme une menace. Peut être était ce en raison de sa proximité avec la planète, tant l’astéroïde lui paraissait étrangement beaucoup trop proche. M’enfin, tenta t-il de se rassurer, s’il y avait un danger, les astronomes zolanders auraient déjà mis au courant les autorités. Normalement.

La brise glaciale vint couper court à ses pensées. Pris de froid, il quitta son lieu d’observation et pénétra dans le palais. Dans moins d’une trentaine d’heures, la fête atteindrait son apogée… A moins qu’un événement imprévu et incalculé ne vienne tout bouleverser.
Greg Ory
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Parfois, je me demande vraiment ce que pense l’état-major. Bien sûr, je ne le dirais jamais à voix haute, mais ils s’inquiètent souvent pour rien. La preuve est cette dernière mission, que je dois mener avec le Sans-remords, une frégate de classe Zenith. Pour le moment, je n’ai toujours pas de vaisseau attitré, mais comme le commandant habituel est toujours malade, je garde celui-là.

Je bénéficie peut-être du prestige de ma dernière mission, mené également avec ce vaisseau où j’ai rempli mes objectifs. Récupérer l’espion Républicain et détruire la station n’a pas été facile, entre les hors-la-loi et l’Empire présents sur place, mais j’ai quand même réussi. En tout cas, j’ai été envoyé sur la planète Zolan, qui ne fait même pas partie de la République pour une bien curieuse affaire.

Il semble que la planète soit en danger, même si ce dernier n’est pas clairement défini. Cela peut être n’importe quoi, j’ai donc dans mes soutes des commandos d’assaut avec leur navette si ce sont des terroristes, des missiles à concussions si c’est un gros vaisseau ou un astéroïde et enfin des chasseurs très véloce en cas de pirate.

Bref, je suis prêt à tout et j’ai bien l’intention de ne pas m’éterniser sur ce caillou. En plus, j’apprends que Zolan possède un champ gravitationnel unipolaire ! Impossible d’y atterrir avec nos vaisseaux. C’est vraiment une calamité cette planète. Nous arrivons enfin à destination et bien sûr, je demande à mon équipage d’être en alerte jaune, afin de ne pas se faire surprendre.
Je suis aussitôt contacté par les autorités de la planète et je fais signe à l’officier en charge des communications Na Taly, une humaine très jeune, mais compétente de passer l’appel sur l’holo-écran. Je peux voir leur représentant, un humanoïde, à la couleur de peau jaune-vert, il a l’air d’être dans une grande salle avec plein de d’être de race différente. Dès qu’il me voit, il s’exprime ainsi :

Je suis le Rénarque, le gouverneur de la planète. Nous sommes ravis de vous voir.

Ne connaissant pas la psychologie de cette espèce, je pense qu’il est sincère et je lui indique :

Nous sommes désolés de venir ainsi. Nous vous demandons l’hospitalité dans une de vos bases en orbite. Nous avons un problème mécanique, mais dès que celui-ci sera résolu, nous nous en irons. Bien sûr, vous serez payé pour cela.


Je vois mon interlocuteur, bousculé disparaître du champ et un autre non-humain prend sa place, il est très richement habillé et il se présente à son tour :

Je suis le Pontife suprême, chef du Clergé. Nous souhaitons vous invitez vous et vos hommes pour notre fête religieuse, la grande parade décennale de Zolan.

N’ayant aucune envie de descendre sur ce caillou poussiéreux et sans doute remplis de germes et de bactérie, je commence à lui dire :

C’est très généreux de votre part, mais…


Je suis interrompu par le prêtre qui m’indique d’un ton sans appel :

Si des étrangers refusent de participer, alors qu'ils sont en orbite, vous allez attirer le malheur sur notre planète. Les récoltes pourriront sur place, les bébés viendront au monde avec des peaux roses et deux yeux bleu. Ce sera une calamité pour ce monde. Vous serez le seul responsable et je ferais en sorte que la République l’apprenne !


Évidemment vu comme cela, je n'ai guère le choix, alors je lui indique, avec un grand sourire :

Je ne voulais pas vous offenser, si c’est aussi important pour vous, c’est avec plaisir que moi et mes hommes acceptons votre invitation.


Le prélat semble soulager et m’indique :

Vous n’imaginez pas à quel point c’est important pour nous. La volonté des Dieux ne doit surtout pas être contrariée. Vous pouvez, vous dockez à la station « Pureté », de là, vous serez transporté au palais à l’aide d’une de nos fusées.

Je sens quelque chose de menaçant dans sa voix, d’ailleurs, il coupe brutalement la transmission. Pourtant, je n’ai pas trop le choix si je ne veux pas impliquer la République dans un blasphème de la taille d’une planète. Je désigne donc mon équipe qui m’accompagnera. Certains de mes officiers les plus diplomates, des commandos expérimentés, bref, je suis prêt à toute éventualité.
Cyd Mandraq
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« Des jardins suspendus, pleins de fleurs et d'arcades
Et d'arbres noirs penchés sur de vastes cascades ;
Des temples, où siégeaient sur de riches carreaux
Cent idoles de jaspe à têtes de taureaux ;
Des plafonds d'un seul bloc couvrant de vastes salles,
Où, sans jamais lever leurs têtes colossales,
Veillaient, assis en cercle, et se regardant tous,
Des dieux d'airain, posant leurs mains sur leurs genoux.
Ah ! ville de l'Enfer, folle dans son désir !
Là, chaque heure inventait de monstrueux plaisirs,
Chaque toit recélait quelque mystère immonde,
Et, comme un méprisable ulcère, elle souillait le monde.
»


- Qu’est-ce que tu chantonnes ainsi au petit matin, Cyd Mandraq ? l’interpella une voix féminine dans son dos.

Le mercenaire, gêné, se retourna pour faire face à celle qui l’interrompait dans sa récitation. Sans surprise, comme il s’y attendait, il s’agissait d’Undya, une chasseuse de primes rodienne, elle aussi membre de l’excentrique garde privée que s’était constitué le Rénarque. Cyd et elle étaient devenus de bons amis depuis l’arrivée du premier sur Zolan, et il s’agissait de l’une des rares personnes avec lesquelles le Metellosan, d’ordinaire réservé, échangeait régulièrement, notamment en raison de leur attrait commun pour l’art et la culture.

- C’est un poème contant la chute d’une antique cité disparue d’Orinda, répondit-il, rêveur. Contempler l’horizon urbain s’étendant devant nous m’a rappelé ces quelques vers, sûrement en raison de cette profusion d’immenses temples, de sanctuaires, de monuments grandioses, qui parsèment la capitale. Cette configuration lui donne un côté exubérant, excessif, compte tenu des taudis qui entourent la ville. Un vrai péché de luxure.

Cyd était revenu à son habituel point d’observation, à savoir un des balcons du palais rénarquale. Là, perché sur son nichoir, Il ne se lassait pas du spectacle s’offrant à lui, d’autant plus que l’aurore sublimait davantage les somptueux bâtiments et offices publics de la cité, ainsi que la luxuriante jungle entourant la capitale.

- Je vois, encore à claironner. Vu le ton apocalyptique sous-jacent de tes vers, j’imagine sans grande difficulté que ça se termine mal pour la ville en question ?

- Oui. Dans la légende, elle est rasée dans un cataclysme divin. Sa corruption, sa dépravation et son impiété clairement affichée à la face des Dieux ont suffisamment offusqué le Ciel pour que ce dernier se décide à châtier ceux qui l’offensait aussi effrontément.

- Encore un texte écrit par un intégriste religieux, répondit la Rodienne dans un rictus. Néanmoins, les alexandrins sont plutôt jolis et finement écrits.

Elle vint s’adosser à son tour au balcon, tout en s’éclaircissant quelque peu la gorge. A son tour, elle partit dans une envolée lyrique :

« Les dieux sont grands ! » Ce cri de l’archidiacre ressemble à une immense plainte.
Cinq fois par jour, est-ce Zolan qui gémit vers ses créateurs indifférents ?
»

- Eh bien, quel est donc cette psalmodie infidèle ? Que le ciel te foudroie ! ironisa, un sourire ax lèvres, le Metellosan. La traduction a fait perdre les rimes, mais ça reste très beau. D’où tiens tu cela ?

- D’un érudit zolander de l’Ordre des Chevaliers de Mabarri. Le poème date d’il y a des siècles, mais il est toujours très actuel. Regarde un peu cette foule s’agiter et s’égosiller à implorer la bénédiction divine. A s’agenouiller pour quémander la protection de ses déités. Or, rien ne change. La planète est toujours dans le même état, année après année, malgré les vaines promesses entourant le passage de l’astéroïde. Ou plutôt, les promesses qui lui sont attribués par les prêtres.

Cyd partageait les convictions de sa consœur. Toute cette idolâtrie lui paraissait étrange, mal placé, lui qui venait d’un monde peu religieux.

- Tu sais, repris la Rodienne d’un air pensif, à la dernière parade, il y a dix ans, l’un des curetons conduisant la procession cérémoniale est tombé raide mort. L’on a cru que c’était une punition des Dieux, pour une quelconque raison connut d’eux seuls. Dans la foulée, des hauts membres du clergés ont considéré que c’était la conséquence d'une faute commise par un basse-caste, qui aurait touché de ses mains pêcheuses une des idoles paradant sur son char doré. Alors, à l’issue de cette sentence, qui équivalait à une condamnation à mort, le peuple s’est déchaîné : au cours des moins suivants, des émeutes et des pogroms ont éclatés un peu partout sur la planète, les braves gens massacrant les Impurs par dizaines de milliers. Et une fois la vengeance prétendument divine exercée, et les Dieux officiellement apaisés, chacun est retourné à ses activités, comme si de rien n’était. Les pauvres sont retournés dans leurs cases délabrés, bien content d’avoir étripé des gens inférieurs à eux, même si leur condition ne s’en voyait guère améliorée. Mais au moins, ils se sentaient toujours supérieurs à quelqu’un, à une catégorie de gens.

La connaissance qu’avait Undya de Zolan n’était guère étrange : présente sur la planète depuis presque un an, elle s’était logiquement acclimatée à ses coutumes, ce qui en faisait une bien plus fine connaisseuse de son histoire et de sa culture que n’importe quel autre mercenaire ici présent – qui étaient, pour la plupart, des rustres. En raison de ses vastes connaissances, elle avait appris grand nombre de choses à Cyd sur la société zolander, notamment sur son impitoyable système de castes, qui ne se basait pas sur un quelconque niveau de richesses, mais sur des critères de pureté et d’impureté très strictes. Les Impurs, comme on les appellent en basic, avaient le malheur d’êtres considérés comme souillés par l’impiété dès la naissance, ce qui les assignaient à un ensemble de tâches ingrates (déplacer les cadavres, traiter les ordures) que n’avaient pas le droit d’effectuer les autres castes. Ségrégués socialement et spatialement, ils devaient leur classification défavorable à un très vieux livre saint. Leur existence même constituaient une intolérance non-acceptable pour certains prêtres extrémistes. Mais, au fond, rien ne séparait plus que ça les Impurs, dans leur condition économique, de certaines castes supérieures, tout aussi mal lotis et dépossédés qu'eux. Mais la frontière était implacable entre le sacré et le profane, et elle ne tolérait aucune transgression. En se fondant sur quelque antique loi religieuse, l'on avait décrété certains pauvres étaient moins impurs que d'autres, et de cette distinction arbitraire naquit l'oppression.

- Faire croire à la Providence et aux miracles, c’est une bonne manière de laisser les gens se vautrer dans leur misère, ajouta le mercenaire. Ils acceptent bénignement leur sort, s’accrochant à un quelconque secours des Dieux, plutôt qu’à tenter de changer les choses par eux-mêmes. Mais sur Metellos, les gens sont tout aussi pauvres que sur Zolan, et ce n’est pas plus la religion que le dépouillement de toute forme de puissance économique, culturel et social qui en est le résultat. Au final, le pouvoir oppressif est partout le même, il revêt tout simplement des formes différentes : religion, nationalisme, racisme, xénophobie…

- En effet. Mais la religion permet de légitimer solidement les trois autres catégories. La structure religieuse zolander est vieille de plusieurs dizaines de siècles, et ce n’est pas un hasard.

- Je te l’accorde, dit-il dans un sourire.

Un bref silence se fit entre eux. Cyd appréciait beaucoup ce genre de discussions stimulantes, qu’il n’avait qu’avec peu de gens.

- Mais bon, ce n’est pas pour parler de ça que je suis venu te chercher, même si c’est toujours plaisant de discuter avec toi, reprit la Rodienne après ce court intermède silencieux. Les officiels républicains sont arrivés, et il nous faut les accueillir. Notre satrape est nerveux, et je dois te dire que ça ne me met pas en joie. Allez, viens, fit-elle dans un geste.

***

La cérémonie d’accueil se fit au pied des marches de marbre blanc du palais gouvernemental. Elle était plutôt modeste, loin de toute la grandiloquence habituelle qu’affectionnait pourtant d'ordinaire les hautes instances zolanders : seul un long tapis d’un rouge vermeil avait été déposé et étendu le long des marches. Néanmoins, tous les grands personnages de la capitale était présent, accompagnés de leurs suites et de leurs traducteurs : le Pontife et ses dix archidiacres, les ministres et autres personnages civil d’importances, le Rénarque et son cortège d’hommes et de femmes armés, composés de Twil’ek, de Rodiens, d'Ithoriens, de Sullustéens, de Gomoréens, d'Humains en provenance de tous les mondes de la galaxie ; des sicaires, des mercenaires, des tueurs à gages, des chasseurs de primes, tous lourdement équipés. Une bien étrange garde officielle, à laquelle appartenait Cyd, coincé dans ce moment présent entre Undya et un immense Zabrak inexpressif. Tout cet assemblage cosmopolite de plusieurs dizaines d’individus n’avait pas l’habitude des parades et autres usages cérémoniels, à servir d'ornements décoratifs, et cela se voyait.

En haut, l'astéroïde devenait de plus en plus visible. Il occupait désormais une place non-négligeable dans le ciel.

Tous les officiels zolanders trépignaient d’impatience et de nervosité. Quelque chose n’allait pas, se disait Cyd. La présence de quelques républicains les inquiétaient tant que ça ? Il mis sur le compte de son décalage culturel son incompréhension vis-à-vis de cette superstition dévorante. Lui tentait de rester droit comme un piquet, le regard déterminé, comme on lui demandait de faire.

La délégation républicaine fut déposée dans une des navettes rudimentaires de Zolan, qui ne fonctionnaient qu’avec des réacteurs complètement dépassés technologiquement, ce qui avait pour conséquence d’entretenir une pollution de l’air très élevée. Pour abriter la capitale des infectes particules dégagés par le carburant local, les vaisseaux avaient interdiction de circuler trop près du centre-ville, sauf dans de rares exceptions, comme celle-ci.

De la navette sortit donc l’ensemble des officiers de la frégate républicaine laissée en orbite. Le principal officier de bord – chose qui était déterminable au fait qu’il conduisait la procession diplomatique- était un homme plutôt jeune pour son grade, aux cheveux brossés à la militaire, et au costume noir et jaune visiblement soigneusement entretenu (« Encore un gars qui doit passer son temps libre à récurrer son plastron et ses décorations », murmura Undya à Cyd tout en lui donnant un coup de coude). Il marchait élégamment, et semblait vouloir se montrer digne du rang qu’on lui avait accordé. L’accompagnait ses plus proches compagnons de bord, entourage tout aussi divers dans sa composition que la garde mercenariale du Rénarque, et quelques commandos militaires, dont la présence sembla faire grincer des dents les représentants Zolander. D’une voix déterminée, mais enveloppée d’agréables tonalités, il se présenta sous le nom du capitaine Greg Ory, commandeur du Sans-remord, et tout le tintouin. Visiblement, et c’était plutôt comique, il ne savait à qui s’adresser, du Rénarque ou du Pontife Suprême, tous deux se tenant côte à côte sur la même marche, chacun refusant de céder à l’autre le moindre centimètre, ce qui relèguerait indubitablement l’autre au rang de second couteau. De vrais gosses bouffis d’orgueil.

Finalement, protocole oblige, c’est le Rénarque, habillé d’une toge pourpre et d’étincelants bijoux en or, qui fut invité, par ses ministres, à s’exprimer en premier.

Dans un basic compréhensible mais hésitant, il s’adressa fièrement, en bombant le torse, à la délégation républicaine :

« Bienvenue sur Zolan, capitaine Ory.Je suis le Rénarque Kelrian Ash'eeda, gouverneur de ce monde. Avant de vous laisser entrer dans mon palais, il faudrait, vous m’en… (il cherchait ses mots), excusez, que vous nous confiez vos… armes. Ce sont les lois de notre peuple : nul étranger ne peut entrer armé dans une enceinte aussi sacrée que celle-ci. »



Greg Ory
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Je vais mourir, c’est sûr.

C’est que je me dis quand je sens la fusée primitive qui se balance à gauche et à droite. Je suis ballotté comme un vulgaire paquet et à deux doigts de rendre mon petit-déjeuner. Finalement, après des heures d’angoisse, nous arrivons au niveau du sol et j’essaye tant bien que mal de remettre un peu d’ordre dans ma tenue.

Nous sommes une dizaine à sortir, car je n’ai pas voulu faire peur à mes hôtes en déployant trop de force armé. Toutefois, en voyant toutes les personnes présentes, je me dis que j’aurais pu emmener la totalité de mon équipage en uniforme d’apparat. C’est bien simple, leurs tenuse sont tellement chamarrées que cela m’éblouit ! De plus, les dignitaires sont accompagnés d’assez de mercenaires pour attaquer la Sénat sur Corrusandre ! Afessucrif, la Twi’lek qui est l’officier en charge de la Navigation me dit à mi-voix :

C’est ce que l’on appelle un comité d’accueil étincelant.

Je grimace devant son trait d’esprit et je me concentre sur les deux hommes en face de moi, le Rénarque et le Pontife Suprême. Le premier me souhaite la bienvenue, ce à quoi je lui réponds avec un grand sourire :

C’est un grand honneur d’être parmi vous, pour cette fête.

Il me fait ensuite une demande qui me parait bizarre, celui de déposer nos armes. Je regarde les nombreux soldats armés de toute race qui nous entoure, sans doute des mercenaires, mais je ne dis rien. Je prends le temps de réfléchir, car je ne veux pas créer un nouveau trouble diplomatique. Ce territoire n’est pas inclus à la République et il faut que je fasse attention. Jamais l’expression, « marché sur des œufs » n’a été aussi juste.

Après quelques secondes, je lui réponds donc :

Bien entendu, nous allons vous laisser nos armes, toutefois, je vous conseil de bien les enfermer, si des gens essayent de les manipuler, ils risquent d’être sérieusement blessés.

Je fais signe à mes hommes de les mettre dans une caisse qui vient d’être apportée et un de mes hommes, expert en armement met en place un dispositif piégeant l’ensemble, avant de me donner la clé de verrouillage que je mets autour du cou.

Une fois cette précaution prise, je les suis à l’intérieur du Palais. Le chef du Gouvernement semble particulièrement fier de me monter les différentes pièces, jusqu’à ce que nous arrivions devant une porte immense. Le Pontife prend alors la parole et nous indique :

Vous allez pénétrer dans le Saint des Saint, l’endroit le plus sacré de toute notre planète.

Les deux battants s’ouvrent en même temps et je peux voir le temple le plus rococo qu’il puisse exister dans tout l’univers. Tout est doré à point que c’en est ridicule, même les poignées de portes sont immenses ! Nous suivons donc le prélat, entrant dans ce lieu et c’est à ce moment précis que les choses tournent mal.

Un des prêtres se met soudainement à crier :

Ils ont mis le pied gauche en premier !

Aussitôt, des gardes, avec des lances dorées également nous entourent, venant de nulle part, et le Pontife Suprême se retourne en nous, l’air manifestement furieux :

Sales hérétiques ! Vous êtes venus pour nous apporter le malheur !

J’avoue que je suis pétrifié, cette simple visite se transforme en véritable cauchemar et un des commandos qui m’accompagne et qui a eu le malheur de faire un geste se fait proprement assommer. Aussitôt, j’indique au reste de la troupe Républicaine :

Que personne ne bouge !

Je suis persuadé qu’il s’agit d’un simple malentendu et que nous allons tous en rire dans quelques minutes... ou pas.
Cyd Mandraq
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« Ô hérauts de l’apocalypse ! Annonciateurs de notre destruction ! Ceux qui amènent la nuit sombre, la nuit éternelle ! Arrêtez ces agents du Mal avant qu’ils n’entraînent notre anéantissement ! »

Cyd n’était absolument pas préparé à ce qu’il venait de se passer. Il n’avait été que rarement témoin d’une scène aussi ridicule et à l’enchaînement aussi précipité que dramatique. En l’espace de quelques secondes, un incident diplomatique d’une immense gravité venait de se produire sous ses yeux : à peine le capitaine de la République avait-il franchit le seuil du Saint des Saints que, déjà, des accusations d’hérésies fusaient de partout dans le cortège des prêtres, et qu’un soldat républicain se retrouvait assommé par l’un des gardes pontificales. De part et d’autres, les prêtres, dans un vent de panique, récitaient cantiques et psaumes, dans le but de conjurer le mauvais sort qui menaçait de s’abattre sur eux.

Le Metellosan avait flairé l’entourloupe dès le début : de ce qu’il savait, même le Rénarque n’avait pas le droit de se rendre dans le Saint sanctuaire du palais, où étaient entreposés de nombreuses reliques très anciennes, dont la charge et l’entretien étaient réservés à un collectif de religieuses que personne, excepté le Pontife suprême, n’avait le droit d’approcher, ni même de voir (pour des raisons qui échappaient aux maigres connaissances de Cyd). Et là, toute une délégation républicaine, d’office voué par leur nature d’étranger à profaner le lieu saint, était invitée tambour battant à s’y rendre. Les Zolanders avaient beau être très à cheval sur les rites, le prétexte semblait néanmoins plus que grossier et tout trouvé. Visiblement, l’on cherchait une raison quelconque pour arrêter, sur la base d’une légitimité très contestable, mais d’une légitimité existant quand même, les officiels républicains. Et l’incident semblait vraisemblablement prémédité.

Même le Rénarque restait mutique, stupéfait par ce qu’il venait de se passer. Le fantoche satrape de Zolan semblait sincèrement désemparé par la situation. Sous la pression du Pontife suprême, il fut obligé, d’une voix blême et tremblante, d’ordonner à une partie de sa garde de mercenaire de procéder à l’arrestation des blasphémateurs. Les étrangers avaient levés les bras en l’air, cherchant à apaiser la situation, à atténuer leur erreur, qu’ils mettaient sur le compte de leur méconnaissance de la sacralité dans la culture zolander ; bref, une défense de toute bonne foi, mais qui ne constituait qu’une maigre argumentation face au fanatisme implacable des prêtres. La loi, c’était la loi, et elle était valable pour tous, locaux comme étrangers. La transgresser, même sans le savoir, c’était s’exposer aux sanctions. Et transgresser les lois religieuses, c’était un aller simple et incontestable vers la prison voué à la détention des profanateurs.

« Arrêter des troupes républicaines ? Mais dans quelle merde on se fourre ? » chuchota Cyd à Undya. « Ils veulent déclencher une guerre ou quoi ? »

« Tais-toi. Ça ne me plaît pas plus que ça, mais fait ce qu’on te dit, pour l’instant », lui rétorqua son amie.

La mort dans l’âme, Cyd procéda, avec une partie de ses collègues, à l’arrestation du corps diplomatique : leurs blasters levés, ils intimèrent les républicains fraichement capturés à les suivre. Les mercenaires encerclèrent les prisonniers et, accompagnés d’une partie de la garde sacerdotale, les escortèrent sous étroite surveillance à l’extérieur du palais, vers la Tour des Hérétiques, lieu de punition où étaient enfermés d’ordinaire les impies de toute sorte. Le cortège était conduit par celle qui était plus ou moins la capitaine de la garde mercenariale du Rénarque, une Cathar du nom d’Idonia Cailos, une femme froide et au visage impassible, qui obéissait aux ordres sans sourciller.

Les militaires républicains ne savaient comment réagir. Ils se laissaient faire, sidérés, ne comprenant pas ce qui leur arrivait. Le capitaine Ory restait étrangement calme, même s’il s’agissait sûrement d’un stoïcisme d’apparat, dans le but de ne pas effrayer ses ouailles.

La Tour se dressait à plusieurs centaines de mètres du palais. De marbre brunit, c’était une véritable prouesse d’architecture : ses gravures minutieuses, ses bas-reliefs très détaillés et les statues imposantes qui ornementaient son pourtour était autant de représentations de scènes de châtiment, tel que relatés dans les Textes Saints zolanders. Là, un personnage était brûlé pour avoir maudit les Dieux ; ici, un autre était lapidé pour avoir volé ; là-bas, un autre larron était décapité pour avoir bravé un Interdit, celui d’avoir traduit les Saintes écritures en langue vernaculaire. En somme, une représentation artistique de la torture et de la mise à mort dans toute son horreur, ce qui était la seule indication permettant de connaître la véritable nature du lieu, qui passait plus, vu de loin, pour un autre monument de la capitale, que pour une prison.

« On va un peu vite en besogne, non ? Pourquoi est ce qu’on les emmène là-bas ? En tant que prisonniers diplomatiques, ils devraient avoir un meilleur traitement ! », protesta Cyd à l’adresse de son amie. Il n’était pas d’ailleurs le seul à être mal à l’aise ; un silence lourd pesait chez une partie de ses collègues, abasourdit par la situation actuelle.

« Ce n’est pas moi qui donne les ordres, mais je t’avoue que tout ça est étrange. Il se passe quelque chose, quelque chose qui nous échappe », lui répondit dans un murmure inquiet la Rodienne.

***

Cyd était dans sa chambre. Étendu sur le lit de sa suite luxueuse (car les mercenaires étaient logés au sein même du palais par leur employeur, dans une aile qui leur était réservé, fait rarissime et plus qu’appréciable), il ressassait les derniers évènements de la journée dans sa tête. Après avoir mis sous les fers les blasphémateurs, qui avaient été confiés aux geôliers de la Tour, les mercenaires chargés de l’escorte avaient été sommés de regagner leur quartier. Bien que n’obéissant de facto qu’aux ordres du Rénarque, ils n’avaient pas de raisons particulières de rester sur place.

Regagnant le palais avec Undya, Cyd constata de lui même l'agitation qui y régnait depuis leur départ : ça et là, des prêtres aux pouvoirs prétendumment exorcisant semaient des aliments, qui s’apparentaient à des sortes d’haricots (« des xevnuldan », lui indiqua Undya. « On dit qu’ils ont des vertus d’abjuration »), tout en prononçant des incantations destiné à purifier le sol qu’avait foulé de leurs pieds impurs les étrangers. De même, tout en accomplissant leur office, les diacres imploraient d'un ton larmoyant la miséricorde de leurs divinités, les suppliant de pardonner l’Offense dont ils s’étaient rendus responsables, en invitant ainsi des impies au plus près du Saint des Saints.

De ce qu'il comprenait du zolander après des mois passés sur Zolan, Cyd parvint à capter quelques mots des étranges messes basses que prononçaient entre eux une poignée de religieux qui étaient sur son chemin, à lui et à Undya.

« C’était inévitable. C’était écrit dans le Livre des Prophéties. Le malheur est sur nous ! »

« Le Pontife avait donc raison ? L’Heure du Jugement serait arrivé ? »

Les prêtres se turent en voyant les mercenaires approcher d’eux. Les premiers fixèrent les seconds avec des yeux mauvais, et les suivirent ainsi du regard jusqu'à ce que que le Metellosan et la Rodienne les eurent dépassés ; une fois les deux complices suffisamment éloignés à leur goût, les prêtres reprirent leurs chuchotements agités. Néanmoins, Cyd avait saisit une partie de leur conversation, et son contenu lavait interloqué.

Bien qu’ayant questionné tout le long du trajet Undya sur ce qu’était ce fameux Jugement à l'aura annihilatrice, il ne trouva point de réponse à ses interrogations, car son amie n’en savait pas plus que lui sur le sujet. « Les prêtres ne fournissent que peu d’information sur leur foi aux étrangers ", lui expliqua t-elle. " Il est donc difficile, voir impossible pour un non-initié d’en apprendre quoi que ce soit sur le dogme, qui reste très hermétique. Et les Livres Saints sont tous écrits dans un langage antique vieux de plusieurs millénaires, incompréhensible même aujourd’hui pour la plupart des locaux. »

"Mais cette histoire de sacrilège que constitue le fait de rentrer du pied gauche dans un temple, ce n'est pas ridicule et inventé pour l'occasion ? "

" Détrompe toi, c'est un sujet de controverse très sérieux chez les religieux. De ce que j'ai appris du canon, à une époque, il y a des siècles de ça, la question se posait concernant la manière d'entrer dans un saint édifice. Cette dispute opposait entre eux les partisans du pied gauche et ceux du pied droit, qui s'appuyaient sur des éléments différents et contradictoires, mais entendables, du dogme sacré. Deux factions absolument irréconciliables. Puis, un jour, un jeune prêtre, un petit malin, a voulut mettre tout le monde d'accord en entrant à pied joint dans un sanctuaire, pour démontrer la vacuité de la querelle agitant la Foi. Un véritable acte de courage. "

"Et alors ? Que lui est-il arrivé ?" s'enquit Cyd.

"Il a été pendu dans l'heure. Sa témérité l'a poussé à braver un interdit qui a choqué de part égale les deux partis, et, tout ce qu'il en a récolté, c'est la peine capitale. Car, pour une fois, les deux camps se sont mis d'accord sur quelque chose : ils ont décidés conjointement et unanimement de mettre à mort l'impétueux. Puis, des dizaines d'années plus tard, les défenseurs du pied droit l'ont emportés sur leurs adversaires, qui furent expressément excommuniés et exilés, ou brûlés pour ceux qui refusèrent de quitter Zolan. Une histoire de fou. "

***

Tout un torrent de questions brumeuses et confuses se déversaient et se mélangeaient désormais dans la tête de Cyd. Tant d'éléments le troublaient : tout d'abord l’attitude des officiels zolanders de ces derniers jours ; puis, ’arrestation des républicains, sur un litige on ne peut plus étrange. Et maintenant, ce fameux Livre des Prophéties. Qu’est ce qui clochait donc ? Quel était ce malaise palpable, qu’il ressentait lui-même depuis quelques jours ? Qu'allait-il advenir des républicains ? Et qu'est ce que c'était que cette connerie concernant la bonne manière d'entrer dans un temple ?

De sa fenêtre ouverte, il remarqua l’astéroïde dans le ciel. Celui-ci était encore plus imposant dans l’éther rougissant (le soleil en était à son zénith), comme s’il grossissait à vue d’œil d’heure en heure. Demain, dans l'après-midi, il serait au plus proche de Zolan.

La surchauffe cérébrale qui commençait à poindre en lui, surchauffe provoquée par ces intenses réflexions, le poussèrent à quitter son matelas douillet pour partir se promener, pourquoi pas dans les paisibles jardins du palais, afin de se changer les idées. Il n'eut même pas le temps de sortir de sa chambre et de faire quelques pas qu’il tomba nez à nez avec Idonia Cailos, la capitaine de la garde de mercenaires du souverain de Zolan. La Cathar interpella le Metellosan dès qu'elle le vit :

« Qu’est ce que tu fais à déambuler comme ça, Mandraq ? », lui intima-elle de répondre.

A peine Cyd eut-il pu le temps d'articuler quoi que ce soit qu’elle l’interrompit brutalement.

« En vérité, peu m’importe. Le Rénarque vient de me convoquer, et il m’a demandé de constituer une équipe avant d’aller le voir. Tu tombes bien, il me manquait une personne. Maintenant, suis-moi », le somma-t-elle.

Sans grande envie, mais ne pouvant aller à l’encontre des ordres, Cyd suivit la capitaine cathar à travers les dédales du palais.




Greg Ory
Greg Ory
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Soit j’ai face à moi des gens ayant un très bon sens de l’humour et qui me font une blague comme l’excellente holo-émission « surprise sur prise » diffusé tous les soirs sur Coruscandre, sur la chaîne 105896, soit ils sont vraiment sérieux.

Ils semblent malheureusement que la deuxième hypothèse soit la bonne, car personne ne rigole et on se fait insulter de tous les noms par les prêtres présents. C’est assez impressionnant, car ils étaient tous calmes il y a une minute, mais maintenant, j’ai l’impression d’être dans une véritable maison de fou. Il y en a même un qui nettoie le sol avec sa toge, là où j’ai mis le pied !

Bref, c’est la catastrophe, mes hommes m’obéissent pour le moment et j'essaye de les raisonner tout en levant bien les mains pour montrer que je ne suis pas dangereux :

Il s’agit d’une simple méprise, nous ne connaissions pas cette règle.

C’est vrai que c’est fort de café, le Pontife Suprême est vraiment un incompétent de ne pas nous avoir prévenu, à moins que ce soit tellement inné chez eux qu’il considère cela comme naturel. Personne ne te dit, à chaque fois que tu vas aux toilettes, que tu dois te laver les mains en sortant. Dans tous les cas, cela n’arrange pas mes affaires.

Nous sommes ainsi arrêtées par les mercenaires, qui semblent aussi désolés que nous par ce qui est arrivé et je reste calme, car je suis persuadé que des diplomates Républicains vont être appelés en urgence pour résoudre la situation. Il faut juste patienter et nous nous laissons conduire, en dehors du Palais, par une Cathar, une capitaine si j’en crois ses insignes.

Nous entrons ensuite dans une sorte de grande tour, avec des dessins pas très agréables, sauf pour les sadomasochistes bien sûr. Mais comme je n’en suis pas un, cela me fait surtout craindre le pire. Nous sommes emmenés dans différentes pièces, pour ma part, sans doute par égards pour mon grade, je suis seul dans ma cellule.

Ils m’ont mis une chaîne aux pieds, comme dans les temps anciens et peu de temps après, je vois le chef religieux de la planète en personne arrivé. Il a l’air sur de lui et m’indique :

Je vais vous amener un écran pour que vous puissiez communiquer avec votre vaisseau resté en orbite. Nous ne vous ferons aucun mal, mais nous exigeons que vous restiez enfermé, le temps des cérémonies, soit vingt-sept heures. Passez ce délai, vous récupérez vos armes, vous serez bannis de la planète et vous ne pourrez plus jamais y revenir.

Je suis soulagé par ses paroles, je me voyais déjà soumis à d’horribles traitements. Je n’ai plus qu’à lui demander :

Vous nous laisserez partir sans dommage ?

Il me répond la main sur le cœur :

Je vous jure sur les Dieux que dans vingt-sept heures, très exactement, vous serez libéré de tous vos problèmes.

Je trouve sa formulation bizarre, mais après tout, moi et les hommes qui m’accompagnent vont pouvoir sans sortir sans dommage et c’est le plus important. J’acquiesce de la tête et lui dis :

C’est d’accord, je vais parler à mon équipage.

On m’amène le matériel de communication et la silhouette du Lieutenant Tit Mau Tay, apparaît en trois dimensions. Je prends la parole :

Ici le capitaine de la Flotte Greg Ory, matricule 125 487 536, code de sécurité 28A. Nous sommes actuellement enfermés par les autochtones et serons libérés dans vingt-sept heures, ordre de ne pas intervenir avant ce délai.

Je vois le Mirilian hocher la tête et il ne pose aucune question, le code de sécurité que j’ai donné indique une situation peu dangereuse et que je ne suis pas contraint. Je n’ai plus qu’à faire signe de couper la communication et je vois le Pontife Suprême manifestement soulagé quitter la pièce, m'assurant:

Vous avez fais le bon choix.

Pour ma part, je m’installe du mieux que je peux, l’attente risque d’être longue.
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