Galdur
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ÉCHOS DE TRANDOSHA


Galdur (Solo)

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Trandoshan, steppes Hasrans, Umvrossa intérieure.

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Les steppes Hasrans, localisées aux pieds des hauts-plateaux de la région sud, dans l’Umvrossa. Leurs herbes rases et sèches, leurs troupeaux de bétails, de dewbacks et de varactyls qui paissaient, et leurs buissons de plantes grasses. Bien différentes des vastes étendues de jungles ou de déserts qui se trouvaient sur Trandosha, les steppes avaient longtemps été témoins d’un certain calme, là où les guerriers Hasrans veillaient sur leurs terres. Depuis les plateaux, ces étendues semblaient d’ailleurs encore bien tranquilles et sauvages, indomptables et fières. Mais l’esprit avisé savait que par delà ces apparences de havre de paix, les steppes étaient aujourd’hui un lieu de contestations, de sang versé, et de querelles. Par delà ces beaux espaces silencieux d’herbes et de cailloux, se dressaient les spires de forage des différents clans modernistes qui entouraient le territoire des Hasrans. Les terres de la tribu avaient toujours faits l’objet de convoitises, ses sous-sols riches du minerai de chalon, véritable or T’doshok, attirant le regard et le désir de nombreux entrepreneurs. Mais pour les locaux, il n’avait jamais été question de céder une seule parcelle de terrain à ces sinistres affaires :

Ces terres étaient consacrées, bénies par la Déesse Jaggannath, Gardienne de la Grande Chasse et compteuse des Points. Les ossuaires des Hasrans se trouvaient partout dans la région, et il n’était tolérable de bafouer les restes de leurs ancêtres et le sol bénit de la Déesse de machines et d’exploitations cupides.

Non, les Hasrans ne laisseraient personne s’emparer impudemment de ces lieux. Et pourtant, en dépit de la férocité et de la ferveur de ce peuple, leur territoire rapetissait de plus en plus, d’années en années. Souvent repoussés par les efforts combinés de leurs rivaux, mieux équipés et plus nombreux, parfois soutenus par des organisations extérieures et des acteurs politiques. Mais jamais, au grand jamais, les Hasrans ne se rendraient. Et au fur et à mesure que se réduisaient leurs terres, de manière exponentielle augmentait leur résistance et leur résolution.

La voie des Hasrans était peut-être menacée, mais le souffle de leurs racines ne s’était pas tout à fait tu.

--

Pour Galdur, qui avait passé des années loin de tout ceci, loin de ses modestes origines, le devoir moral était d’autant plus lourd. Slalomant entre le fardeau d’avoir ignoré trop longtemps l’appel à l’aide des siens et l’idée d’une redevance envers eux, le trandoshan avait décidé de s’en retourner à ses débuts peu de temps après la dissolution des Rangers Ondéroniens. La fin de sa condition précédente, l’exil des Jedis et le mandat d’arrêt de la République sur sa tête avaient profondément bousculé les choses, lui faisant prendre conscience du grand fossé qu’il avait lui-même construit avec son passé.

Des années loin de Trandosha, loin des steppes, loin des récits Hasrans et loin des pâturages des Varactyls.

En quête de valeurs, il n’était qu’une chose naturelle que ses pas ne foulent finalement un jour de nouveau les herbes sèches de ses terres natales. Car si aucun plaidoyer vertueux, ou plan fait de main d’homme, ne pouvait le libérer de lui-même, c’était destinée que, sur ces sentiers remplis de douleur, la puissance d’Être de la Gardienne l’invite à contempler sa propre existence.

Car si la Déesse Jaggannath jugeait autant les chasseurs à leur mort, c’était pour que même le pire d’entre eux ne puisse goûter à la vie.


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Galdur
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ÉCHOS DE TRANDOSHA


Galdur (Solo)

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Au pied des plateaux, dans une petite faille qui traversait les rocheuses, se trouvait un lieu nommé par les Hasrans comme étant la “Passe des Anciens”. Il s’agissait d’un petit sentier formé naturellement à travers les plateaux, qui permettaient ainsi aux gens des steppes d’accéder aux altitudes supérieures des lieux. Au milieu de cette passe se trouvaient ici et là de petits creux et de petites poches qui détenaient parfois quelques filets d’eau qui s’écoulaient en minuscules cascades, permettant aux plantes grasses de pousser même dans ce milieu rocailleux. Les Hasrans admiraient la tranquillité des lieux, et s’y rendaient parfois pour méditer ou profiter de la quiétude des alcôves. C’était au milieu de l’une d’elle, assis sur un rocher plat, sous un rayon de lumière étouffé par les reliefs, que se trouvait l’ancien Hmrossk : Chef des Hasrans, Patriarche de la tribu. Le vieux trandoshan était un géant parmi les siens, son physique abîmé par le temps et par les cicatrices de nombreuses batailles, l’air amer et sévère. Sa carrure était dissimulée, comme à son habitude, par la large cape de plumes de varactyls qui lui servait d’ornement. Un vieillard, à la gloire passée certaine, mais définitivement au crépuscule de son existence. Il tenait dans ses mains une de ces longues pipes en bois, utilisée pour fumer le tabac local. Sa lance était plantée à même le sol, à quelques centimètres de lui, ornées des dents de prédateurs traqués dans la jungle, et des plumes de sa monture favorite.

Galdur approcha, allant finalement le rejoindre et s’installant sur un rocher plat similaire au sien, lui faisant face. Ce n’était pas vraiment par réelle envie qu’il était venu rejoindre Hmrossk, mais l’obligation. Cela faisait longtemps que Galdur n’avait pas réintégré sa tribu originelle. Et en ces temps troublés, cela avait été perçu comme une forme d’abandon de la part de tous. Soucieux de se racheter une place, l’ancien Ranger avait donc fait urgence de remettre à ses jours ses relations avec la tribu…

Et cela commençait par se confronter à son propre père.

« Tu es finalement revenu, Gaa-lhdu'ur. »
articula le Patriarche, préparant sa pipe.

Chevauche-le-vent traduit littéralement en Dosh, le nom d’enfance et originel de Galdur, avec la prononciation correcte. Bigre, cela lui faisait remonter le temps. Contrairement à ce que l’on pouvait penser, Galdur et Hmrossk, son père, n’avaient jamais été véritablement proches. Le premier avait passé son enfance aux côtés du Shaman Shamoke et le second était trop occupé par ses opérations et clans militaires pour porter attention à sa progéniture. En résultait un père et un fils éloignés, qui ne se connaissaient pas vraiment.

« La nouvelle m’est parvenue que tu avais finalement arrêté de t’acoquiner avec la République ? Tant mieux. Vous les Républicains, vous nous provoquez tellement que je ne rêve que d’une chose, c’est d’avoir vos têtes. »



Galdur fronça les sourcils.

« Chef Hmrossk, je suis un Hasran. Je suis né ici, et je n’ai jamais prêté serment à la République, même si j’ai porté leurs couleurs durant un temps. »

« Alors si tu n’es pas un Républicain, peut-être es-tu un Jedi ? Celui qu’ils appellent tous Galdur en écorchant son nom ?»


L’ancien Ranger grommela pour lui-même. Il savait parfaitement ce que son paternel cherchait à faire à le réprimander ainsi pour ses choix de vie, et cela l’agaçait. Il aurait bien aimé pouvoir passer à côté de cette étape, mais c’était un mal nécessaire.

« Chef Hmrossk, je me souviens d’où vient mon sang. »

« On m’a rapporté que tu élèves les Varactyls chez eux. Tu mets tes efforts à leur donner ce qui a fait notre fierté en tant que Hasrans, à utiliser un savoir rare transmis par honneur par les Utapaus au fondateur de notre tribu. Autant d’efforts qui sont destinés à servir des étrangers, et non ceux qui t’ont transmis ce précieux savoir en premier lieu, et ceux qui t’ont élevés. »

« Vous ne comprenez pas, ce n’est pas une qu-»

« Gaa-lhdu'ur, lorsque tu mourras, ton âme rejoindra-t-elle la Force, ou bien viendra-t-elle chasser dans les terres de nos ancêtres ? »


Galdur marqua un silence devant la remarque du Patriarche et baissa un instant la tête, les poings et la mâchoire serrée. Cela ne faisait jamais plaisir de se reçevoir autant de doutes sur le dos, mais il ne pouvait que se plier et comprendre leur raison d’être. Hmrossk glissa sa pipe dans sa gueule et se mit à la fumer, gardant son regard dardé sur sa progéniture.

« … Peut-être penses-tu que je t’ai détesté, mon garçon.»


Galdur releva brutalement la tête à cette mention. C’était la première fois qu’il entendait Hmrossk mentionné quoique ce soit sur leur relation ou leur passé commun, d’une manière ou d’une autre. Le vieux trandoshan détourna le regard pour observer les paroies rocheuses, sur lesquelles reposaient les fresques peintes des Hasrans. Les enfants venaient souvent ici dessiner.

« Peut-être que tu vois là une injustice. Je le sais, je l’ai vu dans ton regard, lorsque tu effectuais tes premières montées et tes premières chasses. Ton regard était tourné vers Shamoke, jamais vers moi. Peut-être même que tu penses que c’était là pour moi une option facile et délibérée. Après tout, n’est-il pas dans la tradition même de notre peuple, les T’doshoks, de voir le père affronter le fils un jour ou l’autre ? Jusqu’à ce que le fils ne remplace le père après l’avoir vaincu. »


Traditionnellement, il existait un rite important qui fonctionnait comme passation de pouvoir sur toute Trandosha. Les T’doshoks défiaient leurs paternels dans un duel, et, si la progéniture l’emportait, elle abattait le père et le dévorait. Ainsi se transmettaient la mémoire et le pouvoir sur cette lune de sable.

« Tu n’as pas été le premier, Gaa-lhdu'ur, même si tu as été le dernier. Je connais tous leurs noms. Tous leurs visages, tous leurs motifs d’écailles. Mes fils ont été nombreux, tout comme mes épouses. Pourtant peux-tu observer leur présence autour de toi en ce moment, mon garçon ? Peux-tu entendre leur voix ? »


Galdur était le dernier de la fratrie. Et aux dernières nouvelles, cela valait dans tous les sens du terme. Peu de temps après son retour sur Trandosha, il avait appris la mort de ses deux derniers frères dans une attaque située dans la continuité du conflit entre les Hasrans et les clans modernistes alentours. Galdur était le dernier des mâles. Ne restait que sa soeur.

« La déesse est bien cruelle, ou avide de me tester. Alors qu’elle me prend mes derniers fils, elle en fait réapparaître un qui avait pourtant disparu depuis des années, comme un fantôme du passé… Mais ce fils se souvient t-il seulement de ses racines ? »


Le Patriache cracha une bouffée de fumée en considérant Galdur de la tête au pied. Ce dernier avait revêti les peintures traditionnelles Hasrans à même le torse et la figure, bien qu’il portait également encore son ancien veste des Rangers, style Impérial Ondéronien. Des peintures ne valaient rien si l’on ne leur donnaient aucune signification.

« Peut-être penses-tu que j’ai été cruel. Cela est dans ton droit. Mais considère, mon garçon, que tu es aujourd’hui le dernier qui se tient debout à mes côtés. Tu trouveras peut-être cela égoïste, mais lorsque tu es venu au monde, Gaa-lhdu'ur, j’avais déjà moi même creusé la tombe de six de mes fils. Il n’y a qu’un nombre total d’échecs et de coups que l’âme d’un homme peut subir avant de succomber, mon garçon. »


Lorsque Galdur était né, le vieil homme avait déjà tellement de cicatrices qu’il n’avait pas été en mesure de porter le poids d’une éducation et d’une naissance supplémentaire. Le vieux trandoshan souffla doucement, un long soupir, soutenant un regret.

« Je t’ai protégé, autant que je le pouvais. Puisqu’il apparaissait qu’il était de la volonté de la Déesse de me priver de mes fils qui m’accompagnaient, j’ai espéré qu’en me tenant éloigné, cette dernière m’accorde la grâce de voir l’un d’entre eux échapper au destin funeste de mes batailles, et des stigmates de notre peuple. Cela n’était pas du goût de ta mère, bien entendu, mais un Chef porte le poids du destin de sa tribu, pas seulement de sa famille. Un Chef peut-il régner s’il n’est pas en mesure de garder sa composition ? »


Hmrossk baissa un instant les yeux. De toute son existence, c’était la première fois que Galdur observait le vieil homme ne pas aborder une posture dominante, et un regard d’acier capable de perçer même la plus forte des armures. Et c’était également la première fois qu’il l’entendait s’exprimer sur ce versant de son passé. Le fils, à mi chemin entre l’incompréhension et l’émotion, finit par tendre la main, qu’il vint poser sur l’épaule du Patriarche.

« Si aux yeux de la Déesse, le péché commence par l’obsession de soi, j’ai été le pire. Je vous en ai voulu, père. Je vous ai toujours regardé avec méfiance, parfois même haïs. Peut-être que je ne pourrais jamais pardonner ou oublier ce que vous avez fait, mais je comprends votre choix. Je ne serai d’autant plus pas revenu sur Trandosha si tout cela m’était étranger ou si je ne portais pas d’importance à notre tribu. Peut-être n’avez vous pas été le dirigeant que je voulais, mais vous avez certainement été celui dont cette tribu avait besoin. Si je suis ici, c’est pour réparer le tort et l’offense de mon oubli. »


Le vieux Patriarche releva la tête, plantant une nouvelle fois son regard dans celui de son fils. Mais cette fois, un regard dépourvu d’animosité, plutôt de curiosité et d’intérêt. Ce n’était pas de l’amour, ou de l’attachement. La relation entre Galdur et son père avait été trop endommagée pour pouvoir espérer un jour être rétablie à son état naturel. Mais peut-être que, cette fois, ils seraient capables d’entretenir un respect mutuel.

« Si tu dis vrai et que ton cœur est tourné vers nos racines, Gaa-lhdu'ur, alors je ne doute pas que tu arriveras à reprendre ta juste place parmi nous. Tu dois retourner voir Shamoke. Lui seul sera capable de te fournir l’épreuve qui jugera de ta volonté et de ton mérite. Accomplis ce travail, et si la Déesse le veut, sh’aulah, la tribu t’ouvrira les bras. Nous ne sommes ni riches, ni infaillibles. Mais nous n’oublions pas les noms des nôtres. Alors va, quéris ton droit et fait renaître ton nom, celui que je t’ai donné. Gaa-lhdu'ur. »


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ÉCHOS DE TRANDOSHA


Galdur (Solo)

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Si la Passe des Anciens conduisait aux sommets des haut-plateaux, elle menait également sur la grotte où Shamoke, le chaman de la tribu, avait installé son lieu de culte. Éclairé aux moyens de bougies et de petits trous naturels dans les cavités qui laissaient filtrer la lumière du soleil au-dessus, la grotte était décorée de peintures rupestres et d’artefacts en tout genre. Ossements de créatures, plumes d’oiseaux rares, attrapes-rêves et autres grigris. C’était un lieu de culte important pour les Hasrans. Un lieu d’initiation, mais aussi d’accomplissement, la place des chamans ayant toujours été considérable dans la culture ancestrale T’doshok.

Mais même pour un chaman, Shamoke avait toujours entretenu une aura plus que mystérieuse. Certains disaient qu’il était fou à lier, d’autre qu’il eût réellement été frappé par une comète à sa naissance, ou encore qu’il détenait réellement de véritables pouvoirs lui donnant capacité à communiquer avec la Déesse elle-même.

Pour Galdur, la vérité devait se tenir quelque part entre toutes ses théories… Et après sa découverte de l’Ordre Jedi, il était évident pour lui que Shamoke présentait des signes évidents de sensibilité à la force et même de manipulation de celle-ci, même s' il ne s’en rendait pas compte. Il se plaisait cependant à penser que cela ne pouvait être le fruit d’un total hasard, et que, quelque part, dans sa grande bonté, la Déesse Jaggannath s’était exprimée en dotant Shamoke de ces facultés. Les prémonitions du chaman ne pouvaient être simplement le résultat d’une quelconque folie, même si il était indéniable qu’il avait sans doute été secoué par ces dernières et… exprimait une santé mentale différente de ses pairs. Mais Galdur pouvait-il vraiment juger ? Il n’était pas celui-qui avait des visions.

Traversant la grotte, il finit par atteindre le lieu de travail du chaman, ce dernier occupé à méditer au milieu de brins d’encens et d’un cercle de bougies, dans un rituel de communion T’doshok. Galdur vint s’installer en face de lui, se mettant en tailleur, et attendant patiemment qu’il eut terminé son affaire. Shamoke avait les yeux fermés, mais du mouvement était perceptible sous ses paupières, alors qu’il semblait avoir de légers spasmes au niveau de ses lèvres. Une séance visiblement intense, qui ne s’acheva que lorsqu’il releva soudainement les paupières, plongeant son regard dans celui de Galdur, avant d’afficher un rictus plein de dents.

-« Aaah… L'enfant perdu montre finalement son visage… »


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--

Il lui avait fait retirer ses vêtements, de la tête au pied, et l’avait fait s’allonger sur une large pierre plate inclinée, la tête dans le sens de la pente basse. Les bras et les jambes écartées, positionné de cette façon, Galdur se sentait incroyablement vulnérable et c’était sans doute l’effet désiré. Et voir Shamoke se promener de droite à gauche armé d’objets en tout genre n’aidait pas à se rassurer ce qui allait se passer.

-« Ainsi, tu désires passer l’Épreuve… Soudaine rédemption désirée… Étrange, étrange… »


Le chaman vint apporter une petite calebasse juste en dessous de la tête de Galdur, s’armant par la suite d’un couteau, ce qui vint donner quelques sueurs froides au trandoshan. Qu’est ce qu’il comptait faire avec cela ? Mieux valait ne pas trop se poser la question…

-« … Pas la première fois cependant… Et la Déesse est… Magnanime envers ceux qui cherchent la Voie du Chasseur… »

-« Shamoke, j’aimerai expliquer que- ARGH ! »


La lame du chaman venait de frapper, frappant de manière horizontale sa gorge et laissant le sang jaillir de la plaie. Pas assez pour que cela ne soit considéré comme un vrai égorgement et endommager la carotide, mais assez pour provoquer un saignement par rupture des micro veines. De par sa posture inversée, le liquide vert s’écoulait directement vers la tête de Galdur, le forçant à fermer les yeux, glissant jusqu’à son crâne et atterrissant dans la calebasse positionnée plus tôt. Après quelques secondes, Shamoke s’empressa de lui relever la tête avant de positionner sa main sur la blessure et d’appliquer une compresse couverte de pâte verdâtre.

-« Shhht… Laisse moi t’expliquer… »



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Galdur (Solo)

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Galdur pressa avec force le tissu et le baume cicatrisant sur son cou. Passer les épreuves des Hasrans était une chose. Subir un quasi égorgement en était une autre. Il s'était préparé pourtant mentalement à la confrontation avec Shamoke, lui qui l'avait pour ainsi dire élevé, mais il savait aussi en conséquence que l'extrémisme était d’actualité : le chaman ne faisait pas les choses à moitié. Pendant que Galdur tentait de garder son calme et de maintenir le bandage en place, Shamoke se déplaçait vers les parois de la grotte, présentant ainsi différentes peintures rupestres qu’il éclaira au moyen d’une bougie. Parmi ces peintures se trouvaient des inscriptions ancestrales qui devaient dater de plusieurs siècles, c’était ici que les chamans hasrans gravaient leurs exploits ou leurs observations, sans règles ou code précis. On pouvait ainsi y trouver des cryptogrammes, comme de simples dessins, ou des mots et noms isolés. L’important n’était pas tant la signification de la peinture que le souvenir qu’elle contenait.

« Beaucoup de guerriers ont vécu dans ces steppes, bien avant ta naissance. Des guerriers venus de nulle part. Des hommes qui ont tous risqués pour ce qui comptait pour eux. Pour vivre avec raison, vertu, courage, et pour inspirer leur peuple, dans la lumière bénie du regard de la Déesse… »


Il passa trois gros doigts sur une série de petites peintures, comme pour caresser ces dernières, suivant le mur de bout en bout et celà jusqu’à atteindre le bout. Shamoke tourna la tête et afficha alors un rictus inquiétant, plein de dents et l’étincelle folle de son regard plongé dans celui de son initié.

« Tu penses être différent ? Peut-être… élu ? »


Il se saisit de la coupe de sang vert qu’il venait de collecter, directement depuis le cou de Galdur, et trempa ses doigts devant avant de s’en servir pour dessiner différents motifs sur le mur, à une place libre. De petites courbes élégantes formaient des glyphes simples, proto-alphabet du Dosh. De simples mots. “Enfant”, “Planète” ou encore “Racines”.

« Qui leur a donné le droit d’arpenter nos terres en tant que dignes chasseurs ? Qui leur a donné le droit de porter nos couleurs et les peintures de la Déesse ? Ce n’est pas le peuple… Ce n’est pas le Chef de Guerre… Ce n’est même pas la Déesse… »


Il vida la coupe de sang qu’il appliqua sur le mur pour dessiner. Galdur souffla et pressa d’autant plus fort le bandage afin de le faire tenir par lui-même.

« … C’est eux-même. Beaucoup s’apprend dans la Chasse. Comment l’un camoufle son odeur, se déplace silencieusement, ne fait qu’un avec son environnement, et tue avec efficacité. Mais surtout : Comment s’adapter et survivre. Le corps montrera toujours ses limites, mais l’âme d’un chasseur est ce qui le distingue et ce qui apporte la bonté de la Grande Déesse des Points… Te souviens tu de la Pulque Hasrani ? »


Galdur plissa un peu les yeux en fouillant sa mémoire… Oui, bien entendu. La pulque Hasrani était une boisson préparée localement, constituée de sève d'agave, d’épices, et d’autres ingrédients qui poussaient dans les steppes Hasrans. Alcoolisée, le breuvage n’était cependant pas une chose de consommation commune. Sa puissance était telle qu’elle n’était consommée que lors des fêtes, ou dans le cadre des cérémonies traditionnelles, notamment par les chamans T’doshoks. On disait que la pulque, combinée à la prière, était capable de faire entrer en transe l’individu en altérant sa conscience, ce qui rendait la communication avec la Déesse d’autant plus facile. Shamoke lui-même consommait de cette pulque, qui semblait s’accorder avec ses prémonitions. Superstition, coïncidence ou véritable magie t’doshok ? Difficile à dire.

« Comment oublier… La pulque Hasrani est une boisson sacrée rare et cérémonielle… Elle étend les limites de la conscience et des sens… On dit que celui qui consomme la pulque est capable d’entendre les échos de la voix de la Déesse… »


Shamoke lui renvoya un grand sourire, avant d’aider Galdur à se redresser et en lui rendant son pantalon. Il nettoya un peu la plaie de son cou à l’aide d’eau pure et positionna correctement le bandage pour le faire tenir. Il présenta ensuite de sa main l’entrée de la grotte d’où l’on pouvait observer les vastes steppes Hasrans.

« Tu vas apprendre à en fabriquer… Mais pour celà… Tu dois trouver les bons ingrédients. Apporte moi de quoi faire de la pulque Hasrani… Et j’ouvrirai ton esprit et te ferais goûter au toucher béni de la Déesse, qui te rendra ta position… »


Galdur sembla surpris… C’était… Une tâche de chaman, pas une tâche de guerrier. Cela paraissait également relativement facile ? Lui s’était attendu à devoir chasser quelconque rancor et rapporter sa tête en cadeau pour la tribu. Est-ce que cela allait vraiment l’aider d’une quelconque manière ? Il alla pour protester, mais Shamoke ne lui en laissa pas l’occasion.

« Ne crois pas que cela sera chose aisée, jeune pousse… La pulque est rare pour une bonne raison… Je vais te décrire ce que tu dois trouver… »



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Galdur
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ÉCHOS DE TRANDOSHA


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Selon Shamoke, il n’existait qu’une plante capable de produire le sirop d’agave nécessaire à la préparation de la Pulque Hasrani, l’agave d’Umvrossa. Petit problème : On ne pouvait pas vraiment dire que cette plante courait les rues et pouvait se trouver à n’importe quel détour… Au contraire, elle avait la réputation d’être une plante préférant les zones ombragées des rocheuses éparpillées ici et là dans les steppes. Traditionnellement, les T’doshoks des environs avaient la stricte interdiction d’en cueillir, laissant ce privilège aux chamans, mais les différents animaux qui peuplaient les steppes n’étaient pas concernés par cette juridiction. Certains machonnaient ainsi les jeunes pousses, ce qui avait drastiquement augmenté la rareté de la plante à travers les steppes.

Et pour couronner le tout, Galdur avait été privé de la majeure partie de ses affaires, équipés en tout et pour tout que de son pantalon, d’une gourde en peau, et de son tomahawk. Pas de monture, pas de radio, pas d’outils modernes. Il comprenait un peu mieux ce que Shamoke avait eu derrière la tête en l’envoyant faire cette tâche. Ce n’était pas juste une simple cueillette, mais bel et bien une épopée personnelle. Et il allait devoir marcher. Beaucoup.

Malgré cela, le trandoshan restait confiant. Bien que cela faisait longtemps qu’il n’avait guère posé le pied sur ses terres d’origine, il connaissait malgré tout bien les steppes et se souvenait de l'emplacement d’un puits non loin de sa position de départ. Très certainement, il pourrait s’y ré-approvisionner en eau facilement ! Et pour le repas… On dirait bien qu’il allait devoir mettre à profit ses connaissances, fort heureusement affûtées et entretenues.

Non, la tâche ne paraissait pas si ardue que cela, tout au plus, elle allait demander un peu de temps… Galdur se demandait où se trouvait le piège…

Mais ainsi partit notre trandoshan. Confiant, enthousiaste, le regard droit et le pas sûr : Déterminé à regagner sa place et à accomplir l’épreuve.


Il marcha de longues heures, sous le soleil cuisant des steppes. Galdur avait longtemps connu cet endroit, mais après des années et des années loin de tout cela, il avait oublié à quel point l’astre solaire pouvait se montrer sévère en ces lieux. Il avait chaud, très chaud. Pas assez pour le faire reculer ou considérer de se trouver un abri, mais suffisamment pour lui remémorer que tout aussi grande était sa volonté, il avait été aisé pour lui d’oublier que son propre corps possédait des limites. Et par-dessus tout : Que cette planète, aussi belle soit-elle, n’était pas tendre avec ceux qui n’étaient pas préparés.

De gros moustiques et moucherons lui tournaient parfois autour, cherchant à se frayer un chemin entre ses écailles soit pour s’abriter de la température, soit dans l’espoir de prélever un peu de sang. Galdur frappait ses bras et son dos ou agitait les mains dans l’espoir de chasser les insectes. C’était une autre chose qu’il avait oublié : Ces maudits insectes grouillaient dans la région. Les femmes de la tribu passaient souvent beaucoup de temps à extraire les tiques et indésirables qui se logeaient sous les écailles de leurs progénitures. Le climat d’Ondéron ne permettait pas vraiment à ces nuisibles de prospérer, et Galdur n’avait pas vraiment eu à se soucier de ce problème durant son temps là-bas…

Hmmm… Il allait devoir s’en contenter et survivre… Il l’avait bien fait durant des années, il pouvait certainement le refaire…

La moitié de sa gourde était déjà passée dans son gosier. La forte chaleur de ces steppes arides alimentant la soif et l’impatience. Sa chance reposait dans le fait qu’il était conscient que ses pas le guidait vers un puits, dont il connaissait l'emplacement depuis son enfance. Sans doute pourrait-il installer son bivouac pour la nuit là-bas, et reprendre la marche le lendemain. Ce genre de puits étaient relativement “fréquents” dans les steppes Hasrans, néanmoins ils étaient aussi souvent très espacés. Les meneurs de troupeaux guidaient leur animaux vers ces derniers afin de faire le plein de réserves et assurer la survie des t’doshoks comme des varactyls, dewbacks, ou autres éopies.

Le puits était désormais en vue, mais un petit détail ne manqua pas d’attirer l’attention de Galdur, qui approcha pour collecter de l’eau. La structure de bois paraissait vieille et mal entretenue, ce qui ne ressemblait pas vraiment aux habitudes des Hasrans. Au contraire, ces derniers assuraient d’entretenir au mieux ces engins puisqu’ils étaient leur garant d’existence en ces steppes ingrates. Il atteint le cerclage de bois et regarda au fond du trou, découvrant ainsi le reflet brillant de la lumière qui rebondissait sur le liquide au fond. Le trandoshan attrapa le seau qui reposait sur le bord, et le fit doucement descendre jusqu’à pouvoir le remplir. D’ici, il le fit remonter au moyen de la poulie présente et apporta le sceau à sa bouche, se décidant à prendre une rasade.

Il cracha aussitôt le liquide. Par la Déeese ! Qu’est ce que c’était que ça !

L’eau avait un terrible goût… chimique… Et à bien y regarder, elle semblait renvoyer des reflets multicolores, comme si de l’huile de moteur avait été déversée dedans. Cette eau était impropre à la consommation ! Le puits avait été contaminé ! Mais par qui… ou par quoi ?

Son regard se tourna vers l’horizon.
Au loin, se dressaient les ombres des spires des stations de forage des clans voisins.


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ÉCHOS DE TRANDOSHA


Galdur (Solo)

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L’infection du puits mettait de grands bâtons dans les roues de Galdur. Ce dernier avait compté sur cet accès à l’eau potable pour se réapprovisionner et pour installer son bivouac. Il avait consommé son eau du jour sans trop se poser de questions, et il se retrouvait maintenant dans la dangereuse situation de risquer de ne plus en avoir assez pour continuer son voyage. Et il était hors de question de s’en retourner à la grotte de Shamoke dans de telles conditions, cela aurait été un aveux total d’échec. Quel genre d’exemple aurait-il donné de cette manière ? Non, non, non. Il était impossible pour lui de faire demi-tour, ce qui signifiait qu’il allait devoir improviser.

Il maudit la vision des installations modernistes. Non seulement elles pillaient les terres T’doshoks sans verser une once de leur profit aux locaux, elles empoisonnaient également les nappes phréatiques de la région.

Galdur se décida à remettre au lendemain sa recherche d’eau. Il était le milieu de l’après-midi et il devait préparer son camp pour endurer la nuit. Les steppes Hasrans étaient sauvages, et regorgeaient de nombreux animaux qui n’hésitaient pas à tailler en pièces les imprudents. Son travail allait donc être constitué, pour les prochains heures, de la sécurisation de la zone et de la mise en place d’un bivouac à l’abri des prédateurs. La première étape était pour lui de faire le tour des alentours du puits, afin de repérer d’éventuels terriers ou tanières susceptibles de contenir des indésirables. Fort heureusement, cet endroit était situé au milieu d’une vaste étendue plate, et il était en conséquence peu probable qu’un large prédateur n’ait décidé d’installer son repaire ici. Les termites et les insectes étaient présents, bien entendu, mais ils ne représentaient qu’une nuisance. La seconde étape fut celle qui lui prit déjà plusieurs heures. S’armant d’une pièce de bois ramassée depuis l’un des buissons gras du coin, Galdur se mit à creuser de petites tranchées en cercle tout autour de l'emplacement sélectionné de son camp. Pas besoin de déployer de grands trous, simplement des sillons suffisamment profonds pour y glisser de petits pieux de bois taillés au moyen de son tomahawk. Couvrir ces sillons permettait ainsi de fabriquer des punjis de fortune qui auraient le mérite de stopper l’avancée d’éventuelles créatures en les blessant aux jarrets.

« Comme frère me l’a appris… »


Ces quelques défenses de fortune positionnées, il s’agissait ensuite de se fabriquer de quoi s’abriter pour la nuit. Sa meilleure option était de collecter les herbes sèches environnantes et de les rassembler en ballots liées aux moyens de racines souples. Afin de maintenir le squelette de l’abri cependant… Il fut contraint de récupérer délicatement des rameaux souples des buissons afin de les planter dans le sol et de les courber en arc-de-cercle et de les lier par un point central au-dessus de lui. Répéter cette opération quelquefois permettait ainsi de se fabriquer une charpente de fortune en forme de cloche. Il ne restait plus qu’à déposer les ballots d’herbes sèches, de les attacher ensemble par les mêmes racines. La procédure était relativement simple, mais demandait de collecter énormément d’herbes sèches. L’abri de Galdur ne fut ainsi construit que lorsque le soleil commença à atteindre son crépuscule.

Il rassembla des pierres, quelques brindilles, du bois, et alluma un feu.

Il commençait à avoir soif… Mais il allait être forcé de prendre son mal en patience puisqu’il voulait conserver le peu d’eau qui lui restait pour son voyage du lendemain. Il allait en avoir besoin…



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Galdur
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ECHOS DE TRANDOSHAN

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La nuit pouvait être froide sur Trandosha. En conséquence, avoir un bon feu et un abri pour arrêter le vent était crucial pour avoir un minimum de sommeil. La gueule empâtée et emmitouflé au fond de sa cabane de fortune, Galdur ouvrit doucement les yeux lorsqu’un bruit suspect le tira hors de son sommeil. Il grogna… Pour une fois qu’il arrivait à s’endormir, il fallait que quelque chose vienne le réveiller. Le trandoshan extirpa sa carcasse de la hutte et s’aventura à proximité des braises de son feu, d’où il tira une branche incandescente sur laquelle il souffla doucement afin de raviver les flammes. Armé de cette torche de fortune, il brandit le rameau dans l’obscurité, la lueur chassant la pénombre et éclairant légèrement les environs.

Des ombres et des silhouettes furtives se déplaçaient autour du camp, des reflets d’yeux brillants se faisant parfois observer dans l’abysse sombre. Une ombre, deux ombres, trois ombres… Des figures animales, rampant au sol et tournant autour des lieux comme si elles jugeaient leur proie. Galdur fronça les sourcils et glissa doucement sa main vers le tomahawk glissé à sa ceinture de tissu. Il ne connaissait que très bien ces bestioles : Des lézards bira-bira. Une espèce de reptiles endémique de Trandosha, carnivores et à l’instinct de meute. Plutôt timides d’ordinaires, leur chair était particulièrement appréciée des T’doshoks. Mais dans cette noirceur et seul au milieu de la steppe, Galdur était la proie ici, et non le chasseur.

Il se recula prudemment vers son feu, tomahawk dans une main, torche dans l’ordre, jaugeant les mouvements des animaux, agitant parfois son bâton enflammé afin de dissuader l’une des créatures de s’approcher un peu plus. Les pièges et défenses de son camp étaient proches, mais il n’était pas certain qu’elles suffiraient à arrêter ou mettre en déroute toutes les créatures. Galdur retroussa les babines, montra les dents et émit un profond grognement, écartant les bras et les jambes, se faisant aussi gros que possible et tenant ferme son sol. Une tentative pour dissuader les animaux.

Un craquement, le fracas de feuilles qui chutent, suivi du cri strident d’un animal et d’un couinement. Le signal. Un des bira-biras venait de marcher sur l’un des pièges punjis.

La meute passe à l’attaque, une partie des créatures se fracassant ou chutant dans les différentes fosses et s’écorchant sur les pointes acérées, les autres atteignent l’enceinte du camp. Galdur fait face. Les animaux lui bondissent dessus, mordent ses jambes, font pression sur ses épaules et tentent d’atteindre la gorge. Leurs griffes se heurtent à ses écailles, parfois les arrachant, parfois se frayant un chemin jusqu’à la chair. Le trandoshan, cependant, lutte. Il use de sa torche pour tenir à distance l’un, et abat son tomahawk sur les jarrets d’un autre, faisant geindre la créature et la forçant à se replier dans les ténèbres. Il se saisit de celui grimpé sur ses épaules, et le projette vers le feu de camp, renversant les braises et les pierres, mettant en déroute la créature meurtrie par le feu.

Enfin, le chef de meute passe à l’attaque… Galdur tend les bras et réceptionne le bond de l’animal. Le lézard porte ses dents jusqu’à la trachée du trandoshan, et tente de perçer cette dernière de ses crocs. Le trandoshan grogne, et force, reculant l’animal de son minois et le plaque au sol.

« Sh… Shhh… Shhh ! Davjäan inyameet, ça va aller… La déesse te tend les bras… Shh… »
marmonna t-il en maintenant l’animal au sol.

Il brandit son tomahawk, et l’abattit avec force sur la nuque de la créature.
À défaut d'avoir de l'eau, il allait devoir se contenter de sang.


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Galdur
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ECHOS DE TRANDOSHAN

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Au lendemain, Galdur reprit sa marche à travers les steppes. Pas de varactyls, ou d’accompagnants pour l’assister. Il était seul dans sa route vers les rocheuses. Selon lui, cela n’était sans doute l’affaire que d’une demi-journée supplémentaire avant qu’il ne puisse attendre celles qui se trouvaient au plus proche de sa position actuelle. Son plus grand souci était qu’il n’y avait pas de garantie qu'il parvienne à mettre la main sur une agave d'Umvrossa là-bas. S’il jouait de malchance, la faune locale en aurait déjà grignoté les pousses. S' il jouait VRAIMENT de malchance, la plante aura déjà été cueillie par un autre T’doshok, peut-être même d’une autre tribu. Un intrus sur ces terres.

« Ô, Grande Gardienne Jaggannath qui veille sur la Chasse, donne moi la force et l’objet de ma quête. Puisque moi, membre de la tribu de la Fierté de Hasran, cherche à me remettre dans tes grâces ! »


Une petite prière ne pouvait pas faire de mal. Plantant ses dents dans la viande du jarret bira-bira qu’il avait fraîchement préparé avant son départ, Galdur se surprit à prendre réflexion sur ce qu’était le but latent de la tâche donnée par Shamoke. Récolter des ingrédients pour fabriquer de l’alcool local ne ressemblait aucunement à la tâche que l’on aurait donné à un Chasseur-Guerrier en quête de rédemption. Était-ce là une forme de pénitence ? De moquerie destinée à rabaisser son égo ? Ou bien simplement une véritable perte de confiance de la part du shaman pour l’ancien Ranger ? Il était vrai que Galdur avait laissé sa culture et ses sens s’émousser au fil des âges, sevré de la nourriture spirituelle T’doshok par des années passées loin d’eux.

Mais, sûrement, Shamoke ne pouvait pas lui en vouloir à ce point ?

Son esprit était encore plein de doutes et de questions lorsqu’il posa finalement le pied sur le bloc de pierre orangé de la rocheuse. C’était une pile rocailleuse, située en plein milieu de nul part. En tant normal l’habitat de nombreux insectes et autres petits rongeurs, les rocheuses disposaient également, généralement, d’un certain nombre de galeries souterraines dans lesquelles poussaient champignons et racines. Et dans ce beau petit écosystème; peut-être, le précieux sésame : l’agave d’Umvrossa. Galdur fut contraint de se baisser et de ramper quelque peu dans les crevasses, se frottant dans la terre et dans la poussière, pour parvenir à pénétrer les cavités cachées. La lumière n’existait ici que sous la forme de fin filets qui filtraient à travers de petites interstices et de petits trous présents à la surface des rocs. Il suffisait également de tendre l’oreille pour entendre rongeurs et autres petits animaux déguerpir à l’arrivée peu discrète du trandoshan.

D’ici, ses pas se firent bien plus prudents. Ses pieds traînaient dans la poussière, mais Galdur savait pertinemment que cette impression d’un solde solide pouvait être factice. La poussière et les débris naturels se logaient parfois dans des crevasses, et il suffisait d’une pression un peu trop insistante pour les en déloger et risquer ainsi une chute soudaine.

Pied gauche, doucement… On appuie légèrement… Et on confirme le pas. Pied droit, doucement… On appuie légèrement… Et on confirme le pas. Une méthode de marche qui donnait presque l’impression que le trandoshan se dandinait au rythme d’une mélodie invisible, alors qu’il explorait la grotte à la recherche de ses plantes. Des filets de poussières tombaient ici et là, chutant par le vent de surface. Il se décida finalement à prendre une direction un peu plus assumée, gravissant une petite pente en se penchant en avant pour planter ses doigts dans une pile de poussière, tâtant la dureté du sol, et décidant après examen d’y mettre ses pieds afin d’escalader l’obstacle, et rejoindre une cavité plus loin.

L’erreur.

Alors qu’il se trouvait au beau milieu à monter ainsi ce petit monticule, le sol sous les pieds de Galdur se déroba soudainement, alors que le bloc de poussière qui lui faisait office d’appui se délogea et s’écoula directement sous lui, le faisant trébucher et percuter la face la première la surface qu’il tentait d’escalader. S’en suivit une longue dégringolade alors que le trandoshan fut happé dans le vide, glissant et rebondissant entre quelques pierres à travers une crevasse jusqu’ici invisible qui venait de se révéler maintenant qu’un intru s’était décidé à mettre son poids sur la couche de poussière qui la crevait.

Galdur atterrit à plat ventre sur un sol cette fois-ci bien plus dur : soutenu réellement par la roche cette fois-ci. Oh, la douleur… Si il ne s’était pas brisé une côte dans l’opération… Il s’était en tout cas éraflé les genoux et les coudes, ses écailles ayant été abîmées de multiples impacts. La peau dure des trandoshans protégeait contre les lames et les morsures, mais peinait à arrêter les chocs contondants. Le verre droit de ses lunettes s’était également abîmé, se fracturant légèrement.

Pourtant, lorsqu’il releva doucement la tête, Galdur cru percevoir presque un signe divin dans sa chute infortune:
Face à lui, éclairé par un petit puit de lumière de surface, coincé entre deux fragments de roches d’où s’écoulaient de petites gouttelettes d’eau, se trouvait une agave d’Umvrassa.


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Galdur
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ECHOS DE TRANDOSHAN

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Lorsqu’il pénétra de nouveau dans l’antre de Shamoke, sa sacoche remplie de la précieuse agave, Galdur affichait les stigmates de son voyage. Il était couvert de terres et de petites ecchymoses liées à sa chute dans le trou, était souillé de poussière accumulée lors de son ascension retour, et sentait pour être honnête la crotte fraîche. Difficile de dire dans quoi il était tombé exactement en bas, mais la possibilité que quelques rongeurs eurent fait leur besoins dedans était possible… La vérité était que le trandoshan avait un peu oublié les différents désagréments et risques que l’on pouvait rencontrer en arpentant ses terres natales… Au moins il n’avait pas fini dans le ventre d’un prédateur…

« Shamoke ?! J’ai l’agave ! »
s’écria t-il, d’un enthousiasme non dissimulé.

Le chaman se trouvait plus loin, assis en tailleur face à une stèle commémorative sur laquelle figurait le nom des guerriers tombés au combat et ayant mérité leurs gravures. Il semblait presque dans une transe, complètement inapte à entendre les paroles de Galdur ou à réagir à son environnement. Cela n’était guère le trandoshan de retour : Les chamans de la Déesse étaient connus pour leurs étranges pratiques, leur étrange magie, et pour être quelque peu différents de leurs pairs… Shamoke lui, était sans doute le plus perché d’entre tous. Plutôt que de perdre son temps à tenter vainement de tirer le religieux de sa transe, chose qui lui aurait valu des problèmes dans tous les cas, Galdur prit plutôt l’initiative de s’essayer à la préparation de la pulque Hasrani. Après tout, c’était pour cela que le chaman l’avait envoyé collecté les agaves, n’est-ce pas ?

« Souviens toi… Souviens toi… »
gargouilla Galdur pour lui-même.

Il avait appris à fabriquer cette chose mais cela faisait si longtemps que la recette exacte était passée à la trappe… Peut-être qu’en se remettant dans le bain… Le trandoshan se décida et se mit à collecter différents outils dans la caverne du chaman. Un couteau, un grattoir, quelques récipients… Galdur se mit au travail. La première étape, selon sa mémoire, était de “castrer” l’agave. Armé de sa lame, il coupa le pédoncule de la plante et se saisit du grattoir qu’il frotta sur le cactus, creusant la surface jusqu’à son cœur. De la sève visqueuse se mit aussitôt à couler doucement de la surface grattée, comme une sorte de miel particulièrement odorant qui n’était pas sans rappeler l’odeur d’insecticides. Les agaves locales accumulaient de l’humidité et de l’eau dans leurs feuilles et corps. Exposer ainsi l’intérieur de la plante faisait aussitôt suinter ses canaux rompus, produisant la sève recherchée.

C’est cette sève que Galdur s’efforça de récolter. Il fallait des heures voir des jours entiers pour proprement vider une agave, mais il n’avait pas l’intention de préparer une quantité gigantesque de pulque. Juste une simple gorgée pouvait faire l’affaire… Usant d’un racloir pour presser et accélérer la coulée, le trandoshan récupéra ainsi après de longues minutes une petite quantité de sève dans un petit bol. Voilà qui devrait faire une bonne base !

Il se dirigea ensuite vers les ensembles de pots rangés dans un coin… Ces derniers contenaient des épices et des poudres végétales… Flûte, lesquelles étaient utilisées dans la préparation de la pulque ? Galdur grommela un peu en creusant sa mémoire et éliminant petit à petit les ingrédients, jusqu’à se retrouver avec une série de trois pots dont il s’empara, disposant une bonne dose de leur contenu respectif dans le bol. Il secoua et mélanga le tout, ajouta un peu d’eau, et fit ainsi face à un liquide opaque visqueux dans lequel flottait des herbes… L’odeur prenait aux narines et se caractérisait par son aigreur.

… Est-ce que c’était bon ainsi ?


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