Nous avions mis le cap sur Rodia. Pourquoi ? La bonne question que voilà ! Parce que je connaissais mon mentor et que, si elle avait souhaitait se dissimuler tout en restant au sein de la République, elle aurait choisi des planètes à la réputation sulfureuse, plutôt situées en périphérie.

J’avais exclu Ryloth d’entrée. Bien qu’elle ait su se tirer de l’arrestation de ma mère en conservant sa couverture intacte, j’avais un doute sur sa volonté d’y remettre les pieds. Oui, c’est bon, arrête de ricaner bêtement Shade ! Je sais ! …Non, pour être tout à fait honnête avec vous, je n’avais aucune mais alors aucune envie d’y remettre les pieds pour le moment. Oui, je sais, ce jour arrivera forcément ! Mais j’espérais ne pas en être réduit à devoir me confronter à mon passé de manière trop précoce pour retrouver mon maître.

Rodia m’avait donc semblé une destination adéquate. D’autant que des rumeurs faisaient états de troubles parmi les milieux des chasseurs de prime locaux. Selon la rumeur, un individu rendait nerveux certaines personnes bien placées dans l’écosystème d’Equator City sans pour autant que son identité n’ait été précisée. Akela avait-elle décidé de remettre un peu d’ordre dans la capitale Rodienne ? Ça pouvait être son style. Mais pour en avoir la certitude, encore fallait-il se rendre sur place.

Rodia n’avait rien à envier à Ryloth pour ce qui était de sa capacité d’accueil. La jungle luxuriante qui la recouvrait était sans doute aussi mortelle que les tempêtes de chaleur de mon monde d’origine. La seule différence était que, nous autres Twi’leks, nous étions installés dans des cités sous-terraines, là où les rodiens avaient bâti des dômes les protégeant des créatures de la jungle et agissant comme de véritables fortifications le cas échéant.

J’avais donc atterri au spatioport d’Equator City. Ville cosmopolite s’il en était. Enfin… Cosmopolite… Une ville où il y avait d’autres races présentes que des rodiens ! Parce qu’on ne pouvait pas prétendre à ce que la diversité et l’ouverture aux autres fasse parti de leurs mœurs ! Loin de là ! Ces types étaient à l’origine des chasseurs de clans qui n’avaient rien à envier à un trandoshan… On comprend mieux pourquoi la ville était devenue une base arrière pour de nombreux chasseurs de primes et autres crapules… La proximité de l’espace Hutt venant s’ajouter à la culture rodienne pour obtenir un tel résultat.

Equator City, ressemblait à un gigantesque bouge: casinos, boîtes de nuit, restaurants pour toutes les bourses. C'était aussi, comme je le disais, une plaque tournante de nombreux trafics. Les relations entre les seigneurs de clans rodiens et les organisations criminelles se faisaient et se défaisaient au rythme des accords, des trahisons et autres opportunités à saisir.

Même si elle ne rivalisait pas avec l’espace Bothan ou celui des Hutt en ce qui concernait la recherche d’information, Rodia restait quand même une zone où tout se négociait et où l’on avait une interprétation relativement « souple » des lois de la République.
J’avais plongé dans les bas-fonds de la cité pour tenter d’en apprendre d’avantage sur le mystérieux étranger. A force de persuasion et avec l’aide de la Force, j’avais pu obtenir une adresse. Un casino plutôt discret où les membres de la pègre locale avaient leurs habitudes et des salles de jeu réservées pour négocier en toute discrétion.

Assis non loin des tables de Sabacc, j’observais la salle à la recherche d’un individu à l’allure familière ou tout du moins au comportement suspect. Autant chercher un ver dans le derrière d’un Rakghoul ! Et je ne pouvais compter sur la Force. Ma discrétion était à ce prix...