Grendo S'orn
Grendo S'orn
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Coruscant - Sénat Galactique - Bureau du Chancelier

Quelques jours avant l'attentat à la bombe sur Ossus ...

Dans les hauteurs de Coruscant, sous le soleil de midi, un drame avait lieu. Une trahison si incroyable que même l'homme le plus puissant de la galaxie n'avait rien vu venir. La main tremblante du Chancelier tenait un rapport détaillé sur la culpabilité d'Umbara et probablement de sa plus proche alliée, la Reine Keto, dans la crise de Taanab. Les preuves étaient flagrante et aucun doute ne semblait possible. Sly Keto l'avait trahi.

- Misérable vipère !!!! le politicien était hors de lui.

- Donnez lui main, elle vous bouffera le bras ... comment ai-je pu être aussi stupide ?!!! il jeta le datapad sur le mur dans un coup de colère avant de poser ses mains violemment sur son bureau, le regard plongé sur les trois hommes face à lui.

- Mais pire encore ... comment une guerre interne a-t-elle pu se produire sans qu'on s'en aperçoive ?! il s'adressait à un bothan à poil clair d'une cinquantaine d'années tout au plus, vêtu d'une tunique bleue parfaitement ajustée. L'homme devait bien mesurer un mètre soixante, soit près d'un demi mètre de moins que l'Harch à sa gauche ou que le Zygerrien à droite. L'homme représentait l'Agence Fédérale d’Investigation (AFI), la branche principale des renseignements liée directement au Ministère de la Sureté de l'Etat.

- Je .. euh .. disons que nous ... avons eu quelques manquements monsieur le Chancelier ...

L'Harch à ses côtés, n'était autre que le Général Tharak, Ministre de la Défense, et il ne se privait pas pour lui lancer des regards surpris de ses quatre paires d'yeux. De toute évidence l'homme araignée ne comptait ni défendre ni prendre parti pour son collègue des renseignements qui venait de commettre l'erreur ultime de sa carrière.

- Shkkkkkk, fort heureusement la situation est désormais sous notre contrôle Chancelier S'orn. Shkkkkkkk, mais il est clair que nous aurions pu éviter un tel drame si ... shkkkkkk nous avions eu ... les renseignements nécessaire ...

Le Zygerrien prit enfin la parole.

- Cette bavure risque fort de donner du grain à moudre aux membres de l'opposition.

- Une bavure ? répéta le neimoidien ... une ... BAVURE ?! Vous appelez ça une bavure Thelius ?! Dois-je vous rappeler que vous êtes Ministre de la Sureté de l'Etat et qu'en conséquence, le Directeur Ch'ord ici présent est sous votre juridiction ?! S'orn n'en croyait pas ses oreilles. Une telle situation est impardonnable. Elle met non seulement en danger tout le Gouvernement pour ne pas dire son mandat mais la crédibilité de vos deux Ministères. Trois ans que je m'efforce d'augmenter vos budgets au détriment des autres départements ... et vous n'êtes même pas capable d'assurer la sécurité au sein de notre territoire. Les médias vont s'en donner à coeur joie !! il hurlait comme jamais il n'avait hurlé auparavant. Les murs du bureau de la chancellerie semblaient trembler. Il avait tant à perdre, surtout étant si proche des futures élections.

- J'attends votre démission dès ce soir sur mon bureau. dit-il au bothan, qui trop fier pour afficher la moindre émotion, se contenta d'acquiescer d'un signe de la tête. A présent sortez.

L'individu quitta les lieux sans dire un mot.

- Le Sénat doit prochainement se réunir au sujet de cette crise, mais fort heureusement pour nous, les républicains ont les yeux rivés sur Ossus et sur cet échange de prisonniers qui doit avoir lieu d'ici quelques jours au sein de l'AGPU. Une occasion rêvée de faire diversion tout en étouffant cette histoire. Je diffuserai un communiqué dans lequel j'expliquerai tout mon dégout sur cette infâme trahison ... quant à Sly Keto vous allez me la retrouver. Qu'on traque jour et nuit cette garce et qu'on me la ramène, vivante !

Les deux hommes se contentèrent d'acquiescer à leur tour et finirent par quitter le bureau, laissant le neimoidien seul avec Alysha Myy’Lano, pressentie pour devenir la future première lame séculaire des Lames républicaines. La jeune femme était présente depuis le début de la réunion, à la demande du Chancelier, mais posée quelque peu en retrait des discussions. Certains ignorant tout des projets du vil politicien, se demandaient déjà ce que cette muette à l'allure étrange, rodait autour du Leader des Mondes Libres.

- C'est une catastrophe ... étiez-vous seulement au courant de ces projets ? Après tout, elle vous a bien surnommée la pupille du trône d'Umbara ...
Alysha Myy’Lano
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Il est étendu sur le lit. Autour de lui, comme un tableau fantomatique, des écrans holographiques indiquent en temps réel son état. Ses constantes. Taux d’oxygène dans le sens, tension, battement par minutes, activité cérébrale… Lorsque j’ai demandé pourquoi il ne se trouvait pas plongé dans une cuve de kolto, les médecins m’ont répondu que cela risquait, plutôt que de lui permettre un rétablissement rapide, de doper excessivement son système immunitaire et d’entraîner une réaction immunitaire, laquelle entraînerait un rejet des implants. Il est des choses que, malgré toute notre technique, nous ne pouvions dépasser, et l’acceptation d’un corps étranger par l’organisme est de ces frontières indépassables ; du moins à cette heure. Que puis faire alors ? Depuis que nous sommes arrivés sur Hapès, Absalom s’est assuré de notre confort et de nos besoins. Je n’ai reçu aucune nouvelle d’Umbara. Que puis-je faire ? Je soupire, glisse la main le long de la fermeture et libère ainsi un instrument grâcieux, tout en courbes triangulaires. Je me positionne, renversant légère l’instrument contre mon épaule, et mes doigts commencent à courir le long des quarante cordes de l’appareil. Les notes vibrent, tranquilles, claires, ignorantes des sonorités électroniques émanant des appareils médicaux. La mélodie est simple, il faut dire que je ne suis qu’une débutante encore, mais déjà elle drape la scène dans la douceur tranquille d’un moment charmant.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Je quittai Hapès trois jours plus tôt. Je ne pouvais plus me tenir inactive tandis que le jeu évoluait sans moi. Je devais pénétrer à nouveau sur l’échiquier et m’assurer que l’araignée resterait tapie au plus profond de son antre. Il me fallait porter un grand coup d’estoc, percer jusqu’au cœur, l’obliger à se recroqueviller comme sous l’effet d’une flamme ; ne pouvant rompre tous les fils de la toile, il me fallait en défaire lacérer le centre. Je sollicitai, sitôt le pied posé sur Coruscant, une entrevue avec le Chancelier. Quelle ne fut pas ma surprise quand celui-ci, plutôt que de l’accepter et de me noter à son agenda de la semaine, me faisait savoir avec empressement et urgence la nécessité de me rendre immédiatement au sommet de sa tour.

C’est là que je me trouve, depuis de longues minutes. Je devine à la présence de gens importants, dont j’ai appris les visages en préparation de mon rôle futur, que la réunion ne sera pas anecdotique. Ma seule interrogation reste la raison de ma présence. J’ignore qu’elle sera le sujet, je suis surtout rassurée de constater l’absence de la Reine. Tandis que j’attends, comme je l’ai été invitée, dans un fauteuil, en retrait du bureau, le Chancelier se présente enfin, accompagné du ministre de la Sûreté de l’Etat. Il n’y a guère besoin d’être sensible à la Force pour percevoir sa fureur. Il tempête littéralement. Sans égard pour les personnes déjà présente, bien que nous nous soyons tous levés pour le saluer, il se rend derrière son bureau pour terminer d’y consulter un datapad au contenu encore mystérieux pour moi. De ce que je peux lire sur les visages, en réalité, ce secret n’en est un que pour moi. Les éructations du Chancelier, heureusement, commencent à me fournir un début d’éclaircissement. Peut-être n’aurais-je pas tant besoin d’arachnicide, finalement…

Bientôt, nous sommes seuls. Le plateau a été vidée de tant de pièces. Il me faut avancer, puisqu’on me fait savoir que c’est à présent mon tour de jouer. Je ne prétends pas quitter mon fauteuil, je n’ai pas été invitée à le faire, si bien que je parle depuis l’ombre dans laquelle on m’a invitée à me tenir. :: Ce n’était pas un surnom, Chancelier. C’est bien là mon identité dans le royaume umbaran. Fille de morts, le trône avait étendu sa générosité jusqu’à moi pour m’offrir un avenir. Mais j’ai porté d’autres titres, en d’autres endroits mais… avant de pouvoir en parler, je dois attendre vous une promesse solennelle, celle de m’écouter jusqu’au bout avant de m’interrompre. J’ai besoin de cette parole, Chancelier, si fragile soit-elle, et si jamais vous vous sentiez sur le point de ne pas y tenir, permettez-moi de vous rappeler que vous savez – au moins en partie – ce que je suis et ce dont je suis capable. De fait, avant de me mordre, songez que de nous deux, je garde les crocs les plus acérés. Ainsi, Chancelier Suprême, ai-je votre promesse ? :: Il fronce les sourcils, sa suspicion marque si foncièrement son visage, mais pas de peur. Nous parlons entre serpents, nous savons quand vient le moment de mordre, et la panique n’aide en rien à l’appréhender. « Ma promesse ? relève-t-il, semblant joyeux, ses énormes yeux crapauteux roulant dans leurs orbites pour atteindre le ciel, Demander à un politicien de tenir sa promesse c'est comme espérer qu'un réparateur de vaisseau de vous arnaque pas. Vous voyez ce que je veux dire ? Il émet un léger rictus et se sert un verre de whisky corellien, se présentant face à la baie vitrée de son bureau pour jeter un œil au trafic. Mais je ne suis pas l'un de ces politiciens ordinaires ... vous pouvez avoir confiance en moi Alysha, dites-moi tout. Je respire, et me lance.

:: C’est effectivement parce que je n’ignore pas votre nature singulière que je prends ce risque, Chancelier. Vous n’êtes pas de ceux qu’on effraie, incapable de saisir les opportunités qui leur sont offertes, souvent paralyser par la morale, craintif. Je serai, ainsi, claire avec vous. La Reine Keto n’a pas seulement trahi la République par ses actes sur Taanab. Elle l’a d’abord fait en jurant allégeance, de longue date, à la Voie des Siths. C’est sur Korriban que nos chemins se sont croisés la première fois. J’étais perdue, rejeté par un ordre religieux obtus qui m’avait refusé le droit à vivre au-dessus de la misère, elle m’a offert là-bas la possibilité de devenir autre chose. Elle m’a formée, un temps, au Côté Obscur. Nous avons travaillé tous deux à notre propre réussite et soudain… Je fus écartée. Pourquoi ? Je l’ignore tout à fait. Elle m’écarta, simplement, me promettant des douceurs et des merveilles, mais ne m’offrant aucune. J’ai été, il me faut bien vous le dire, la première surprise lorsqu’elle me proposa de m’installer à vos côtés. Je ne sais pas ce qu’elle avait en tête lorsqu’elle tenta cette audace, mais qu’importe ses motivations, à votre rencontre, j’ai saisi immédiatement que je venais de trouver là la possibilité de me sortir de cette mascarade que sont les Siths.

Je ne vous mentirai pas. Leurs promesses de grandeur, les sirènes du pouvoir, les chants de puissance. Oui, j’ai largement cédé au Côté Obscur et espéré devenir, par cette voie, quelque chose de plus grand que ce que j’avais été. J’ai si longtemps été humiliée, maltraitée, ridiculisée par le commun des mortels que j’aspirais de toute mon âme à briser ceux qui hier m’avait dénigrée. Je pensais que l’église Sith serait la réponse à tout cela.
Un sourire désabusé apparaît un instant sur mon visage. Regardez-les aujourd’hui, se déchirer, comme des enfants tirant tous à soi le jouet préféré de tous. Si le ridicule tuez, Chancelier, la guerre aurait pris fin il y a bien longtemps, faute d’adversaire. Lassée, j’ai saisi la première occasion qu’il m’a été offerte de fuir.

Je ne sais si nous pouvons parler d’heureux hasard mais je sais où se trouve la Vice-Chancelière, aujourd’hui. Je le sais car je l’y ai laissé pratiquement pour morte. Le génie Sith a encore frappé, d’aucun est parvenu à démêler sa toile et à la frapper si fort qu’elle ne s’en relèvera peut-être jamais. Quelqu’un l’a portée sur Umbara, dans des ténèbres que vous ne pourrez certainement jamais éclaircir pour la retrouver mais dont je serai étonnée de la voir un jour ressurgir. Si tel devait être le cas, vous trouveriez chez moi tous les moyens de la discréditer plus qu’elle ne l’a déjà fait sur Taanab.

Je ne suis pas idiote, je sais que vous n’avez aucune raison de me faire confiance, de continuer de travailler avec moi. Mais je vous sais aussi intelligent que moi. Je ne désire rien sinon une vie à la qualité indéniable et la possibilité de suivre les voies auxquelles j’aspire. Les Lames. Le poste que vous m’avez proposé, le service que je remplirais auprès de la République. Tout cela pourra m’apporter la sérénité, la paix, le confort que je cherche. Je vous servirai, aussi bien que je vous ai servi jusque-là, mes intérêts rejoignant en tout cela largement les vôtres. Je ne suis pas un animal politique. Je n’ai pas son désir de voir devant moi des foules plier le genou. J’ai… d’autres aspirations. Je veux poursuivre ma tâche, à vos côtés, Chancelier, et ma présence ici, le choix que j’ai fait de quitter la Reine, de trahir l’Empire, vous le savez, me condamne à mort si quelqu’un parvenait un jour à faire rassembler le puzzle. Est-ce une preuve suffisante, pour vous, de la confiance que je vous fais ? Ne soyez pas pusillanime, ne jetez pas au feu l’arme que je peux être entre vos mains comme le ferait n’importe quel fou de la rotonde. Si je ne porte pas dans mon cœur la République plus que l’Empire que j’ai quitté, j’aime ce qu’elle aurait à m’offrir et je ne suis pas le genre de bête à mordre la main qui la nourrit. Si mes crocs ont forcé la peau de Keto, c’est bien que celle-ci avait d’abord rompu la promesse qu’elle m’avait faite de la nourrir. Je sais que vous ne serez pas suffisamment négligent pour l’imiter. Me trompé-je dans mon jugement ? ::
Je venais de poser, au milieu de son bureau, une bombe. Ne me reste plus qu’à me voir voler en éclats avec elle ou, au contraire, être spectatrice d’un magnifique feu d’artifices. Un pari risqué, insensé, même ; ai-je simplement une autre alternative que d’annoncer ainsi mon tapis ?
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