Invité
Anonymous
L'image qui apparut était celle d'une femme de taille moyenne à la maigreur inquiétante, vêtue de sa plus belle robe écarlate, elle ressemblait à une goutte de sang mouvante. Son visage d'une pâleur mortifère offrait un contraste saisissant avec cette dernière, ses petits yeux enfoncés dans son crâne semblaient brûler à la lueur de l'holo-projecteur et son sourire, qui se voulait aimable, convoyait une menace silencieuse. Puis, elle commença à parler, sa voix, un roulement doucereux dont le ton poli et amical n'arrivait pas à évoquer autre chose qu'un serpent s'enroulant autour de sa proie.

« Salutations à vous, nos bons vieux ennemis. Je suis Darth Unus, Sith, Sorcière et servante de l'Empereur légitime, Darth Ramken. Si vous recevez ce message de ma part, c'est que la nouvelle de vos récents déboires est arrivée jusqu'à mes oreilles et que j'avais grand-peur que, comme à votre habitude, vous ne tiriez les mauvaises leçons de tout ceci, voir, que vous n'en tiriez rien du tout.

« Tout d'abord, sachez qu'il y a quelque temps de cela, j'ai eu la plus... enrichissante... des conversations avec l'un d'entre vous autour d'une bonne tasse de thé. Je l'avais alors mis en garde contre le fait que votre Ordre était à la merci du bon vouloir de la République et que, si elle décidait, sur un coup de tête, de se retourner contre vous, vous ne pourriez pas faire grande chose pour l'en empêcher. Bien sûr, il n'a pas fait grand cas de ce que je lui disais, cela ne pouvait être assurément que les radotages d'une vieille bique... Et regardez un peu ce qui est arrivé...

« Son nom était Luke Kayan et c'était un lâche. Il s'était parfaitement rendu compte de ce que la République était en train de devenir, de la corruption qui s'enracinait en elle, et il n'a rien fait, il a tout simplement baissé les bras et laissé faire, intimidé par la tâche, certes colossale, qui s'offrait à lui. « Nous ne sommes pas des sauveurs », voilà, très exactement, ce qu'il m'a dit. Dans le monde de Luke Kayan, espérer un avenir meilleur, se battre pour le concrétiser, est prohibé. Les Jedi selon Luke Kayan, ce sont des fonctionnaires dociles qui ne lèvent jamais le nez de leur datapad, quand bien même un innocent se ferait égorger devant eux, et qui viennent ensuite se draper dans leurs grands principes dans l'espoir que personne ne les verras trembler. Ce sont des gens comme lui qui ont conduit votre Ordre, et la République par extension, à sa ruine. J'ose donc espérer qu'à l'avenir, vous n'accorderez plus le moindre crédit à tout ce qui pourra bien sortir de sa bouche.

« Mais, ceci, bien que fort utile, n'est pas la leçon que je souhaite que vous reteniez. La leçon, c'est le Pouvoir. Il y a ceux qui le détiennent, et les autres, les premiers faisant ce qui leur plaît des seconds, comme Grendo S'orn vous en a offert la preuve par l'exemple. Sans pouvoir, on ne protège personne, on n'est qu'une victime de plus, un autre corps anonyme au fond du charnier. La leçon, c'est que la galaxie vous hait, que vos ennemis sont myriades parmi les étoiles, qu'ils ont des armées et des flottes, lesquelles vous font cruellement défaut, et que maintenant que la République n'est plus là pour vous couver, ils vont venir s'abattre sur vous tel un essaim vorace. La leçon, c'est qu'il y a désormais un nombre fini de Jedi, vous êtes une espèce en voie d'extinction, rendue obsolète par ceux-là même que vous aviez juré de protéger. Vous vous êtes battus pour eux, vous êtes mort pour eux et ils vous ont déjà remplacé comme un vieux jouet mis au rebut pour laisser place au nouveau modèle flambant neuf. La leçon, c'est qu'aucun d'entre eux ne s'est dressé pour vous défendre et qu'aucun d'entre eux ne versera la moindre larme quand vous aurez disparu.

« Mais cela n'a pas à finir de cette façon, vous n'avez pas à les laisser gagner, cela aussi est la Leçon, ma leçon. Je ne m'adresse pas à vous pour vous railler ou pour vous annoncer qu'une flotte est en chemin pour votre petite enclave, non, je suis bien au-dessus de ces mesquineries, non, avec ce message, c'est une main tendue que je vous offre. »


Joignant le geste à la parole, elle avança la sienne, osseuse et aux doigts bien trop longs, vers la caméra telle une araignée prédatrice.

« C'est l'asile que je vous offre, l'asile sur les mondes de notre empire. Car, avant d'être des ennemis, ne sommes-nous pas des cousins, des frères ? Combien de Jedi sont-ils devenus des Sith et l'inverse ? Pouvez-vous voir à quel point la frontière entre nos deux ordres est poreuse, à quel point nos destinées sont à jamais entremêler ? En des temps immémoriaux nous n'étions qu'un, et nous pouvons l'être à nouveau. Grendo S'orn veut notre mort à tous, que soit enterré avec nous, non seulement nos cultures et nos traditions, mais, surtout, notre compréhension mutuelle de la Force ; pour que seule reste la version abêtit et insipide que ses soldats de plomb utiliseront comme un blaster et ce n'est qu'unis que nous pourrons l'arrêter.

« Venez, et vous découvrirez une nouvelle perspective, où vous ne serez plus des parias, mais des seigneurs, où vous n'aurez plus à craindre des lois injustes, car c'est vous qui les dicterez, où le peuple, loin de vouloir vous chasser, viendra quémander votre sagesse et votre guidance. Venez, et ensemble, nous libérerons la République de ce tyran avide et ignare, venez, et ensemble, nous apporterons la véritable justice à cette galaxie. »


Elle marqua une pause, laissant ses mots flotter un temps dans les airs.

« Je sais qu'un certain nombre d'entre-vous ignorera mon message comme Luke Kayan l'a fait, mais sachez, cependant, que cette offre n'est pas limitée dans le temps, j'espère que vous saurez vous en souvenir en temps voulu. Alors, venez, nous vous attendons. »
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