Lune Volteplume
Lune Volteplume
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Oui, maman… Ou… Oui… Oui, ma… Non, maman…

Lune jeta un regard tout autour de lui et baissa soudain la voix, pour murmurer tout bas :

Mais évidemment que j’ai pris mes sous-vêtements propres !

Pas facile de faire comprendre à sa maman que désormais on avait vingt ans et qu’il n’était plus nécessaire d’appeler toutes les trois heures pour vérifier que le trajet se passait bien.

Bon, je te laisse, on va passer sous un tunnel !

Dans l’hyperespace, oui oui.

Mais non tu m’embêtes pas !

Dix minutes plus tard et après avoir promis de se brosser les dents religieusement trois fois par jour, Lune parvint à raccrocher en se sentant à peine coupable. Il poussa un long soupir, fit jouer son comlink entre ses doigts agiles, avant de le ranger dans sa poche et de reprendre son travail, son casque vissé sur les oreilles.

C’est qu’il y avait un monde fou dans le Sirupeux, l’énorme transport commercial qu’il avait pris pour la dernière étape de son voyage de retour vers Coruscant. Autour de lui, l’Ithorian Vegan Lounge était plein à craquer, mais des quatre chaînes de restaurant présentes aux divers ponts du vaisseau, c’était encore celle qu’il préférait. Le Jungle Burger aux haricots bleus d’Ondéron était une « tuerie », comme il l’avait si éloquemment indiqué sur son compte Hologram, où le selfie avec son repas continuait à faire sa petite récolte de likes.

Le jeune start-upeur était en plein dans la cinquième version de son nouveau CV quand une jeune femme à la peau verte vint s’asseoir à côté de lui. Tout du monde, telle était son intention initiale, mais une brève secousse parcourut le vaisseau. La demoiselle perdit l’équilibre et avec ça le contrôle de son gobelet de café aux épices commerce équitable, dont le contenu se déversa copieusement sur le pantalon de Lune.

S’ensuivirent :
1. un petit gémissement de douleur, plus ou moins digne, parce que le café était tout de même très chaud.
2. une série de jurons en huttese que, fort heureusement, la jeune femme ne comprit pas.
3. un flot d’excuses catastrophées de la part de la terroriste caféinée, qui avait définitivement connu des jours meilleurs en matière de drague.

Non mais c’est pas grave, assura Lune en basic, avec son léger accent de Nar Shaadda. Je vais… Ouais. Non. C’est pas grave.

Il éteignit son datapad, adressa à sa prétendante un sourire à la crispation directement proportionnelle à l’ébouillantement testiculaire qu’il était en train de subir et, puisque ses bagages restaient présentement enfermés dans la soute, il fit un rapide crochet par le magasin de vêtements le moins cher de la petite galerie commerciale qui occupait le pont central où, la mort dans l’âme, résigné comme le condamné à l’échafaud, il fit l’acquisition d’un jean mal coupé.

C’était horrible.
C’était affreux.
Pas de selfie de pied en cap.

Les Vitamines Verpines, s’exclamait un hologramme publicitaire dans la vaste coursive centrale qui desservait la galerie commerciale, Les Vitamines Verpines, deux comprimés pour une bonne mine !

Et l’hologramme rajouta à toute vitesse :

Les Vitamines Verpines ne sont pas un produit médical. En cas de doute, consultez votre médecin.

Après avoir slalomé entre les chalands et contourné un groupe de touristes amarans apparemment déterminés à prendre en photo avec leurs datapads le moindre centimètre carré du Sirupeux, Lune s’engouffra dans les premières toilettes pour messieurs qu’il trouva sur son chemin, juste au moment où un Basilisk en sortait avec un rot sonore et conquérant.

Lune redouta un peu le sinistre spectacle qui l’attendait dans les toilettes, mais en réalité, tout était d’une remarquable propreté, entretenue par de petits droïdes rectangulaires et plats qui sortaient des plinthes de temps en temps pour astiquer le sol et asperger les cuvettes de désinfectant. Lune jugea tout de même préférable d’éviter la stalle où le passage du Basilisk exigeait désormais l’intervention de trois d’entre eux.

Le jeune homme se changea dans la stalle la plus à l’opposée, fourra son pantalon plein de café dans son sac à dos et sortit pour examiner sa nouvelle tenue dans le miroir au-dessus des lavabos, saluant au passage l’humain qui venait d’entrer dans les toilettes. Sur la pointe des pieds, Lune était occupé à observer l’effet produit par son jean bon marché au niveau des fesses, une activité qui provoquait chez lui un désespoir croissant, quand le Sirupeux sortit brutalement de l’hyperespace.

Le jeune Shaddaese fut projeté contre la paroi la plus proche et brusquement, toutes les lumières s’éteignirent. Il entendit le bref vrombissement caractéristique de la porte automatique d’accès aux toilettes qui se verrouillait magnétiquement. Les droïdes d’entretien devinrent soudainement inertes. Puis une pâle lumière bleutée, de très basse intensité, probablement l’éclairage de secours, se ralluma pour donner au décor une ambiance de film d’horreur.

En se massant l’arrière du crâne, le garçon lança à la personne enfermée avec lui :

Ça va ? Vous vous êtes pas blessé ? Je crois qu’on a fait un arrêt d’urgence.

Belle déduction. Lune s’approcha de la porte.

Et qu’on est enfermés.

La perspective ne devait pas beaucoup lui plaire, parce qu’il se pencha pour attraper l’un des droïdes d’entretien désactivés et se servit de l’une de ses petites pinces pour faire levier sur un panneau métallique, près de la porte. Après quoi, le jeune homme, comme toute personne ordinaire bien entendu, sortit un datapad de sa poche et le connecta aux circuits de la porte.

Ça prendra juste quelques instants, expliqua-t-il, et ça nous évitera de moisir ici…
Kaldor Mantell
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21.577, début d'année
Trajet hyperspatial à destination de Coruscant
Vaisseau de cargo commercial Sirupeux




Kaldor était en congé, mais contrairement aux événements d'Ossus puis à la cérémonie privée s'étant déroulée sur Coruscant, il les avait lui-même posé. Et parfois, passer du temps un peu éloigné de ses camarades lui faisait du bien.

Il avait donc ainsi profité de ces vacances pour visiter quelques chantiers spatiaux sur Corellia, cherchant des pièces pour pouvoir non seulement réparer mais aussi améliorer son BT-7, histoire de pouvoir fièrement voler aux commande de ce dernier, et il avait justement trouvé quelques morceaux intéressant. Comme un nouveau générateur de bouclier SH-13LD, un chargeur de laser BL-45T, sans oublier les différents appareils d'électro-ménager qui avaient sérieusement besoin d'être changés et réparés. Le mantellien en aurait eut pour une petite fortune, mais l'avantage de se servir dans les surplus militaires, en plus d'avoir une réputation qui se faisait de plus en plus entendre dans certains milieux, faisait que l'ensemble lui était revenu à bon prix, garantie trois ans !

Il était également question qu'il change son nom : on fait rarement plus pitié avec un nom aussi ridicule que le Touklakos.

Et c'est donc en grignotant ses brochettes de viande au fromage, attablé au Star Taanab, un buffet à volonté, que le militaire, vêtu de sa tenue de baroudeur, regardait distraitement des noms de vaisseaux spatiaux sur son datapad.

- Executor, trop edgy. Icarius, pas mal mais non. Archangel, inspirant mais trop cliché. L'Intrépide, classique, j'aime bien...

Et tout ça jusqu'à ce qu'il finisse de manger.

Ensuite le mantellien en profita pour flâner un peu partout dans le vaisseau, regardant d'un œil distrait des holo-pub vantant les paysages touristiques d'Alderaan, ou bien ressassant les tragiques événements d'Ossus.

Que les médias continuent d'en parler fit lentement grogner Kaldor. Il avait eu du mal à accepter la disparition du major Atraïde et de Thélophilius, pire, il s'en sentait toujours responsable... Soupirant d'un air las, le brun décida d'aller aux toilettes, histoire de se passer un coup d'eau sur le visage, ça devrait lui changer les idées.

Bon, au moins c'était propre, il y avait même des petits droïdes de ménage. Saluant distraitement l'autre usager des lieux, un jeune homme qui se faisait beau devant le miroir, le militaire fut surpris de l'arrêt brutal du Sirupeux. Le jeune homme, qui s'était cogné contre le mur, s'approcha de Kaldor tandis que les lumières d'urgence s'étaient allumées et que les droïdes s'étaient éteints.

« Ça va ? Vous n'êtes pas blessé ?
- Ça va, rien de cassé. Répondit-il en s'étant accroché au lavabo
- Je crois qu'on a fait un arrêt d'urgence. Et qu'on est enfermé. »

Le blond s'était en effet approché de la porte pour prouver ce fait : le verrouillage magnétique était activé. Sous le regard étonné de Kaldor, le petit jeune ouvrit le boîtier électrique de ladite porte et connecta son datapad dessus.

« Ça prendra juste quelques instants, et ça nous évitera de moisir ici...
- Pas comme si on avait d'autres choix... Kaldor regarda les manipulations du jeune homme. T'as l'air de t'y connaître, c'est pas ton premier piratage je présume ? »

Et effectivement, l'ouverture de la porte quelques secondes plus tard prouva que le blond savait ce qu'il faisait.

« Merci petit, maintenant il faudrait voir un membre d'équipage, enfin si ils savent quelque chose. Au fait, moi c'est Kaldor, et toi ? »

Vu ce qui risquait d'arriver, les présentations étaient de mise.

Après un échange de prénoms des plus simples, Kaldor et Lune passèrent dans le couloir, pour ensuite retourner à l'allée commerciale du pont central et pour constater, outre l'ambiance glauque des lumières de secours, que tous les autres passagers présents ne savaient pas plus ce qu'il se passait. Les regards inquiets volaient dans tous les sens, on se demandait les raisons de l'arrêt brutal, et certains s'étaient même légèrement blessés en se cognant contre un mur ou un meuble, voir un autre passager.


Le mantellien n'aimait pas ça, ses mains tremblèrent légèrement, son rythme cardiaque accéléra lentement et il se mit à analyser tout ce qu'il voyait autour de lui. Son instinct lui disait que quelque chose n'allait pas, que cet arrêt d'urgence n'était pas un accident, et son expérience lui avait apprit à toujours se fier à l'instinct.

« Aucune annonce, aucun personnel d'équipage en vue... Ça sent le danger. Tu vois quelque chose d'anormal ? » Dit-il en se tournant vers Lune.
Lune Volteplume
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Piratage ? Ça ?

Lune considéra son datapad. Les câblages trifouillés.

Ah non, mais pas du tout, c’est…

Après avoir recherché à toute vitesse une excuse en or, ce brillant esprit se rabattit sur :

Ma mère a une cantina, la porte reste tout le temps coincée, j’ai l’habitude de réparer. C’est tout.

Lune Volteplume ou l’art de paraître suspect en toutes circonstances. C’était à moitié vrai, et pourtant, il avait l’air aussi crédible que s’il avait prétendu être en réalité un Quarren habilement déguisé. En tout cas, le jeune homme débrancha toute sa petite installation et fourra son équipement dans son sac à dos.

Lune. Je m’appelle Lune. Je sais, je sais : ma mère a fait un choix bizarre sur ce coup-là. C’est un peu sa spécialité, à vrai dire, les choix bizarres, quand on y pense.

C’était peut-être parce qu’il était un peu stressé que Lune parlait autant. Ou bien alors c’était sa marque de fabrique. Toujours est-il qu’après avoir emboîté le pas à Kaldor, le jeune homme parvint à se taire et son regard bleu se promena sur les passagers. La confusion régnait au sein de la galerie commerciale et le contact était rompu avec toutes les autres sections du vaisseau.

Dans chaque boutique, les portes s’étaient refermées automatiquement, comme pour les toilettes. Probablement une mesure pour ménager des espaces hermétiques aussi nombreux que possibles dans le transport, en cas de brèche dans la coque. Mais par conséquent, il y avait des gens qui essayaient désespérément de sortir ici d’un bar à yaourts glacés, et là d’un magasin de bagages.

Oui, je suis pas spécialiste des protocoles d’urgence dans les vaisseaux, murmura l’étudiant quand Kaldor souligna l’étrangeté de la situation, mais je doute que laisser les passagers dans l’ombre et en proie à la panique fassent partie du tableau. Venez.

Lune entraîna son nouveau coéquipier vers une boutique de souvenirs en tout genre, où un droïde personnel était en train de trafiquer le système magnétique des portes, depuis l’intérieur. Derrière lui, un représentant de commerce neimodien, les bras croisés, attendait avec une impatience manifeste. Le droïde finit par en venir à bout et les portes s’ouvrirent.

Le Neimodien lâcha quelque chose en pak pak qui n’avait pas l’air d’être en remerciements, et les épaules mécaniques du robot s’affaissèrent un petit peu, tandis qu’il emboîta le pas à son maître. La boutique se vida en un instant. Kaldor et Lune durent remonter à contre-courant pour se frayer un passage à l’intérieur. Derrière le comptoir, une jeune vendeuse essayait désespérément de faire marcher son comlink.

Lune planta son regard dans celui de la demoiselle et fit :

On va utiliser votre ordinateur.

Étrangement, cela ressemblait plus à une affirmation qu’à une demande d’autorisation. La jeune femme eut l’air un peu absent l’espace d’un instant, avant de hocher la tête et de s’écarter. Lune se glissa aussitôt derrière le clavier, sur lequel il se mit à pianoter à une vitesse insolente.

Je doute qu’on ait accès à beaucoup d’informations critiques avec un terminal comme celui-ci, expliqua-t-il alors que les fenêtres se succédaient sur l’écran, mais je présume que les boutiques sont au moins reliées au temps de vol, à l’aération, au nombre de personnes sur les ponts ouverts au public et aux… ah, voilà !

Le tourbillon d’applications se calma enfin et Lune afficha toute une série d’images de caméras de sécurité. Elles ne concernaient que le pont où ils se trouvaient, mais on y voyait clairement des restaurants, des couloirs, d’autres toilettes avec des passagers désorientés.

Là, regardez.

Le jeune homme pointa du doigt l’une des images de la mosaïque avant de l’agrandir. Dessus, deux hôtesses du Sirupeux s’échinaient, mais sans succès, à ouvrir une porte. L’une d’elle abandonna un temps ses efforts pour allumer son comlink mais, même sans le son, on pouvait lire la frustration sur son visage.

De toute évidence, l’équipage est pas plus informé que nous.

Lune rangea les vignettes en tout petit dans un coin de l’écran, pour afficher les plans d’évacuation du vaisseau, qui donnaient une idée très exacte de la configuration du Sirupeux.

OK, donc, nous, on est…

Un petit point rouge s’afficha sur l’un des ponts superposés.

Là. Si on avait une avarie majeure, le vaisseau serait en train de nous orienter avec des marquages lumineux vers les capsules de secours. C’est peut-être un dysfonctionnement global et ils sont en train de relancer tous les systèmes un par un sur la passerelle de commandement, mais ce serait… ‘Fin, vous imaginez le nombre de protocoles de sécurité sur un engin comme ça, on n’est pas vraiment dans une épave volante.
Qu’est-ce que vous êtes en train de dire, demanda brusquement la vendeuse, comme si elle venait de sortir de ses propres réflexions ?
Que je parierais bien que c’est intentionnel et à en juger par ce qu’on voit sur la vidéosurveillance, l’intention vient pas de l’équipage.

La jeune femme ouvrit des yeux ronds.

Vous… vous croyez que nous sommes victimes d’une attaque ?

Lune comprit brusquement que si une telle rumeur se répandait, la panique pourrait être totale.

Eeeeeeeuh… Non non non ! C’est, euh, probablement, euh, une modeste, disons, oui, avarie, voilà. Une modeste avarie.
Kaldor Mantell
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Le gamin voyait aussi que quelque chose n'allait pas. Comme il le mentionnait, laisser les passagers dans l'ombre sans aucune annonce de la part de l'équipage ne faisait pas du tout partit des protocoles de sécurité. Le blond le mena ensuite vers une boutique de souvenir, où le droïde personnel d'un Neimoïdien parvint à forcer l'ouverture des portes pour faire sortir tous ceux qui étaient enfermés.

Ensuite, Lune s'installa derrière l'ordinateur de la vendeuse, et sous le regard surpris de Kaldor, commença à pianoter à grande vitesse sur le clavier, faisant défiler des informations à grande vitesse et en telle quantité que le militaire aurait mal au crâne rien qu'en s'y intéressant de plus près. Mais cela le conforta sur l'idée qui avait commencée à germer en lui : le petit Lune était bel est bien un crack en informatique, du même niveau que Drann dans son escouade. Kaldor se demanda un instant lequel des deux serait gagnant dans un concours de hacking...

Le petit montra une mosaïques d'images provenant des caméra de sécurité du pont central, celui-là même où ils se trouvaient, et le spectacle était identique : quelque soit la salle, cette dernière était verrouillée magnétiquement, piégeant les occupants à l'intérieur, qu'il s'agisse de passagers ou de membres d'équipage, et tous les com-link, sans exception, ne marchaient plus.

Lune afficha ensuite leur position dans le vaisseau, expliquant que normalement, des marquages lumineux devraient guider les gens vers les capsules de sauvetage, mais que le dysfonctionnement global a tout chamboulé. D'ailleurs, tout remettre en marche depuis la salle de commande, au vu de la taille du cargo, mettrait un temps considérable.

L'échange de paroles entre Lune et la vendeuse confirma un soupçon chez Kaldor : tout ceci était intentionnel, et si l'équipage n'était pas au courant, alors il ne pouvait s'agir que d'une chose...

Vous… vous croyez que nous sommes victimes d’une attaque ?

Eeeeeeeuh… Non non non ! C’est, euh, probablement, euh, une modeste, disons, oui, avarie, voilà. Une modeste avarie.

Saisissant le fait qu'une panique générale n'arrangerait rien du tout à la situation, Kaldor enchaîna :

Abordez ça comme un exercice surprise en condition réelles : seuls le capitaine et certains haut-gradés de l'équipage doivent être au courant et font ça dans le but de voir comment le reste gère la situation. Même si j'avoue que mêler les passagers à tout ça pousse le réalisme très loin, un peu trop même...

Et vous... Vous n'avez pas l'air affecté plus que ça...

Le militaire hocha la tête et sortit sa carte d'identité, mieux valait la rassurer sur ce point tout de suite avant qu'elle ne se fasse des idées.

Armée Républicaine, Forces Spéciales. C'est pour ce genre de situations que j'ai été entraîné, alors ne vous inquiétez pas, gardez votre calme et tout ira bien. Et si je peux compter sur votre discrétion, je vous en serais reconnaissant. Fit-il d'un ton confiant avec un clin d'œil et un sourire rassurant envers la vendeuse, qui hocha la tête.

Garder le sourire, mine de rien, cela pouvait calmer pas mal de choses, surtout dans des situations comme celle-ci où la moindre panique serait déformée, amplifiée et divulguée sans restriction.

Mais voilà que soudainement, une sonnerie se fit entendre sur tous les hauts-parleurs du vaisseau, suivit par un grésillement alors que quelqu'un activait le micro.

Bon ça marche oui ?
- Oui... ça marche...

Un bruit de coup se fit soudainement entendre, puis la première voix reprit :

T'en a mis du temps à coopérer. Branche les caméras.

C'est alors, que s'afficha sur tous les écrans, qu'il s'agisse d'affiches publicitaires ou bien des ordinateurs des boutiques, le visage d'une Balnab aux traits vindicatifs. Il ne perdit pas de temps avant de parler à nouveau :

Ok, j'parle à tous les passagers du Sirupeux. Vous êtes informés que le vaisseau est dès à présent sous la coupe de Psyona ! Z'êtes pas sans savoir que les temps sont durs, alors mes gars et moi, on va vous prélever une taxe, le genre bien salée ! Cherchez pas l'aide du personnel de sécurité, y sont occupés...

La Balnab recula le visage et pointa la caméra vers un groupe du personnel de l'équipage, tous assis, les mains dans le dos, visage penchés vers le sol.

Alors voilà c'qui va s'passer : mes gars vont se servir, vous leur donnez tout c'que vous avez d'précieux, et peut-être qu'il y aura pas d'casses, si vous faites les marioles ça va barder !
Pauvre folle, vous croyez vous en tirer comme ça alors que nous somme proches de Coruscant ? Fit un otage.

Ce dernier était bien trop audacieux pour la capitaine, qui sortie un pistolet blaster et exécuta tout simplement le malheureux d'un tir en pleine tête. La vendeuse se mit les mains devant la bouche en poussant un petit cris, elle ne fut pas la seule à réagir de cette manière à en juger parce qui pouvait s'entendre dans le couloir.

J'avais justement besoin d'un volontaire, ducon. Psyona se retourna vers la caméra. Si certains d'entre vous ont un truc à dire, adressez-vous au syndicat des plaintes, représenté par les flingues de mes gars.

La pirate venait de finir sa phrase qu'on pouvait entendre des coups de feu résonner de manière étouffés un peu partout, de toutes évidences ses hommes avaient commencé la fameuse collecte et devaient tirer en l'air pour rappeler qui était en charge maintenant.

Maint'nant que le message est passé, filez c'que vous avez et vous pourrez peut-être rentrer chez vous. Termina Psyona avant de couper la transmission.


Oh non, oh non non non non non ! Fit la vendeuse, au bord des larmes.

Madame, restez calme, cachez-vous dans l'arrière boutique et n'en sortez que si c'est nécessaire, vous avez compris ?

D... D'accord...

Sans demander son reste, la vendeuse Twi'lek partit se cacher, laissant les deux hommes seuls.

Bon, on a peu de temps avant que les pirates n'arrivent à se niveau, ça m'étonnerait pas qu'ils regroupent ceux qu'ils croisent ici pour mieux les garder. Je ne sais pas pour toi, mais je ne vais pas rester les bras croisés à attendre que ça passe... Je n'ai aucunement le droit de t'embarquer avec moi là-dedans, mais tes compétences pourraient aider à sauver ces gens. Par contre si tu viens, sache que ça risque de faire des dégâts.

Kaldor refusait de mêler des innocents dans ce genre d'opération, car c'en était une à présent, mais avoir un hacker en soutient pourra toujours être utile. Mais le choix revenait à Lune maintenant.
Lune Volteplume
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Woups.
Un militaire.
Un militaire des forces spéciales.

La poisse.

Lune jeta un bref regard à Kaldor, en se demandant s’il était opportun de l’assommer d’un coup sec derrière la nuque. Et puis il se dit que même la nuque du soldat devait être musclé, et que de son côté, l’assommage de gens, ce n’était pas précisément une spécialité.

Du reste, il n’avait rien à se reprocher.
(Dans les dernières quarante-huit heures.)

Le jeune homme s’apprêtait à préciser à tout hasard que pour sa part, il ne faisait pas partie des forces spéciales — sans blague —, quand la nouvelle capitaine du vaisseau fit son petit discours de prise de fonction. Agrémenté d’effets pyrotechniques.

Lune sursauta au coup de blaster, mais il ne parut pas aussi horrifié que la majorité des passagers, et surtout la pauvre vendeuse. Quand on avait grandi en plein repère des contrebandiers, ce genre de choses faisait tristement partie du quotidien. À tout hasard, le jeune hackeur fouilla sa mémoire à la recherche d’une information sur Psyona, mais la galaxie était vaste, et ils étaient très loin désormais de l’Espace Hutt : ce nom ne lui disait rien.

Bien sûr que je vais vous aider, répondit-il sans hésiter, mais tout de même un peu rassuré d’être tombé sur quelqu’un qui savait prendre ces choses-là en main. Je suis pas un spécialiste des protocoles de sécurité des vaisseaux de ligne, mais vu l’équipe pisonnière qu’on a vue à l’holocam, je doute qu’ils soient assez nombreux à eux tout seuls pour couvrir l’ensemble du cargo. À mon avis, il doit y avoir aussi des droïdes de sécurité qui ont été désactivés.

Par acquis de conscience, il fureta une dernière fois dans les systèmes auxquels l’ordinateur du magasin donnait accès, mais ce fut en pure perte : comme on pouvait s’y attendre, la boutique de souvenirs ne permettait pas d’activer des robots-tueurs.

Le pont doit être bien gardé maintenant, mais je doute que ce soit le seul point d’accès aux systèmes critiques du vaisseau, et donc le seul endroit où on puisse remettre les droïdes de sécurité en route. Ce serait débile de ne pas prévoir d’autres terminaux en cas de dysfonctionnement. On devrait essayer de choper l’un des membres d’équipage…

De l’index, il tapota par exemple quelques employés en uniforme d’hôtesses et de stewards, bloqués dans ce qui devait être une salle de repos.

… pour en savoir plus sur la disposition du vaisseau. Ils ont sans doute aussi une carte d’accès à nous prêter. Parce que si on peut s’épargner d’avoir à pirater les serrures en plus de devoir contourner la fermeture automatique, ça nous ferait gagner un temps fou. Voilà.

Il avait tenu ce petit discours à toute vitesse, et il y avait peut-être eu une pointe d’enthousiasme mal dissimulé dans sa voix. Mais les jeunes gens de vingt ans sont parfois trop téméraires pour ne pas accueillir l’aventure à bras ouverts, au mépris du danger.

Le plus urgent en tout cas était de sortir des zones les plus fréquentées, qui seraient systématiquement ratissées par les pirates. Au lieu de se diriger vers la sortie du magasin, Lune tapota une dernière fois sur l’écran pour réactiver la fermeture des portes et entraîna Kaldor à sa suite dans l’arrière-boutique.

On fait que passer, promit-il à la vendeuse, avant de se mettre à toquer contre les plaques métalliques qui couvraient le mur du fond.

Dans un vaisseau de cette taille, il y avait des choses pour que les cloisons donnent sur les coursives techniques étroites où circulaient les astromechs. De fait, ça sonnait creux.

Ça s’ouvre comment ?

Il y eut un silence puis la vendeuse comprit qu’on s’adressait à elle.

Je… en… en faisant pression, je crois.

Lune appuya donc de toutes ses forces, il y eut un chuintement pneumatique et le panneau coulissa pour ouvrir la voie à un couloir assez large pour laisser passer un droïde de réparation, mais guère plus haut. Des câbles et des conduits en couvraient le plafond et les parois mais, dans l’ensemble, tout donnait l’impression d’être méticuleusement entretenu.

On va devoir y aller à quatre pattes, observa-t-il.
Je… je peux venir avec vous ?
Honnêtement, je pense pas que ce soit plus rassurant que de rester ici, leur filer ce qu’ils veulent et attendre que ça passe, répondit le jeune homme, qui abordait le racket avec cette espèce de fatalisme propre aux natifs de l’Espace Hutt. En revanche, on peut possiblement s’épargner une visite à l’équipage.

Il se tourna vers Kaldor.

La mécanique aérospatiale, je n’y connais pas grand-chose, mais vous êtes peut-être formé à ça. Vous sauriez nous conduire vers un endroit névralgique du vaisseau en vous repérant avec les câbles ? N’importe qui d’essentiel, hyperdrive, générateurs anti-grav, le genre de trucs qui aura des consoles connectées à tous les systèmes, avec un accès prioritaire.
Kaldor Mantell
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Le petit Lune accepta de venir en aide à Kaldor sans une once d'hésitation. Cela rassura intérieurement le caporal-chef : quand bien même il n'appréciait pas l'idée de mêler quelqu'un dans ses affaires, il se devait de reconnaître que les talents en informatiques de Lune pourraient être plus qu'utiles dans cette situation.

Le hacker retourna son attention sur l'ordinateur, affichant à nouveau des images plus rapidement qu'un junkie se jetait sur son rail de coke. Mais malheureusement, il ne parvint pas à accéder aux commandes des droïdes de sécurité du vaisseau, ce qui était en soit parfaitement logique au vu du matériel utilisé. Le blond indiqua qu'au moins un des membres du personnel, affichés via l'écran comme étant coincés dans une salle de repos, devrait en savoir plus sur la configuration du cargo. Plus il parlait, et plus Kaldor se confortait dans l'idée qu'il avait affaire à un jeune qui ne faisait pas simplement qu'aider sa mère dans une cantina et du petit piratage informatique. Dans d'autres circonstances, le militaire l'aurait regardé avec beaucoup de méfiance, mais la situation étant ce qu'elle est, il mit ses opinions personnels dans un coin de son esprit pour plus tard.

Quoiqu'il en soit, Lune réactiva la fermeture du magasin et entraîna Kaldor derrière lui dans l'arrière boutique, assurant à la vendeuse qu'ils ne faisaient que passer.

Lorsque le passage pour le droïde de maintenance s'ouvrit, le militaire se pencha pour regarder à l'intérieur. Effectivement, c'était étroit et bas de plafond, avec des câbles et des conduits tout le long. Assez d'espace pour les droïdes de réparation, mais des adultes comme Lune et Kaldor devront, comme l'a souligné le blond, se déplacer à quatre pattes tout en se permettant d'éviter une visite au personnel.

- Les générateurs anti-grav sont forcément connectés sur l'ensemble du vaisseau, donne moi un instant.

S'approchant de l'une des parois, Kaldor se mit à retirer la plaque qui cachait les câbles, farfouillant aussitôt dans le tas. Finalement, il trouva ce qu'il cherchait et tira dessus. Cela n'affecta aucunement la gravité de la salle, mais fit ressortir le gros câble vert à rayures jaunes correspondant.

- Maintenant, il n'y a plus qu'à le suivre, en espérant qu'un droïde ne nous barre pas la route.

Problème : le conduit n'était pas éclairé, les droïdes n'ayant pas besoin de lumière. Prenant une petite lampe torche dans la boutique, le militaire s'engouffra le premier dans le conduit, tenant la lampe dans la main droite et glissant la gauche le long du câble pour ne pas le perdre.

Lune était juste derrière lui, et la vendeuse eut l'idée de refermer le passage une fois les deux hommes à l'intérieur. À partir de là, il fallait se déplacer à quatre pattes, ce qui fit se rappeler à Kaldor ses épreuves physiques du parcours du combattant : il s'était plusieurs fois cogné en rampant dans les tuyaux, mais ce n'était plus le cas aujourd'hui.

Ce qui était commun entre ce conduit et le tuyau de l'entraînement, c'est une étroitesse qui avait de quoi donner peur aux claustrophobes, et le fait qu'ils étaient pressés par le temps. Il fallait également ajouter à cela le bruit : si l'on entendait pas ce qui se passait dans le vaisseau, les bruits de tuyauterie et les ronronnements des machines se répercutaient en écho dans le conduit. Cela avait au moins l'avantage de couvrir la progression des deux compères.

C'est curieux, mais cela rappelait au mantellien un passage d'un film qu'il avait vu il y a quelques temps, lorsque le protagoniste devait s'infiltrer dans le repaire des méchants par le conduit d'aération. D'ailleurs on trouvait cette méthode dans certains jeux vidéos d'infiltration également, ce qui était tout de même assez irréaliste : les conduits, en effet, ne supporteraient pas forcément le poids d'un adulte, déjà que les droïdes de réparations ne devaient pas dépasser une certaine masse...

Finalement, ils arrivèrent après quelques minutes à une intersection, tirant sur le câble, Kaldor vit qu'il fallait prendre à gauche. Se tournant, il dit à son camarade de circonstances :

- Ça va petit, tu tiens le coup ?
Lune Volteplume
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Ça va, ça va, répondit le jeune homme aux fesses de Kaldor, avec son petit accent venu du huttese. J’y vois pas grand-chose, mais je vous fais confiance.

Parce que c’était toujours mieux que de faire marche arrière et de se confronter seul avec des pirates galactiques peu disposés à la tendresse dans les relations sociales.

Lune n’y connaissait pas grand-chose aux vaisseaux, abstraction faite de la partie purement informatique et de l’électronique de bord, et tout cet enchevêtrement de câbles, ces tuyaux, ces engrenages, excitaient sa curiosité. C’était un peu comme si un univers nouveau s’ouvrait à lui et, en d’autres circonstances, il aurait volontiers passé des heures à se faire expliquer la logique inhérente à toute cette organisation à la fois titanesque et minutieuse, qu’il soupçonnait pour l’heure plutôt qu’il ne la comprenait.

Il dût même se forcer à se désintéresser de la mécanique interne du vaisseau pour se concentrer sur le Courant Blanc. À l’intérieur de lui, dans ses ondulations secrètes et mystérieuses, en-deçà de la matière du monde, le jeune homme trouvait une clairvoyance particulière et son esprit éprouvait ceux des êtres qui les entouraient, de l’autre côté des cloisons. Il sentait les présences vivantes, bien distinctes les unes des autres. C’était son petit dispositif de surveillance à lui.

Un peu plus loin, il fallut descendre dans un puits. Il s’ouvrait à la verticale et traversait le vaisseau de part à part, pour permettre aux astromechs de passer d’un pas à l’autre. Des rails couraient tout du long qui permettaient le mouvement des droïdes, mais rien n’avait été prévu pour les êtres bien vivants, ce qui ne constituait pas un mince obstacle.

Je vais me débrouiller, promit le Shaddaese, à moitié convaincu.

Lune était sportif. Mais peut-être pas à ce point-là. Il fallait coller son dos d’un côté et ses pieds bien à plat de l’autre, puis descendre, lentement, précautionneusement, en faisant pression de part et d’autre, pour ne pas tomber. Le coeur de Lune battait à toute vitesse. Une chute eût été mortelle, pour lui, mais peut-être aussi pour Kaldor, qui le précédait.

Ses abdominaux brûlaient, ses cuisses aussi, et il n’arrivait pas à ne pas penser au précipice ouvert sous haut et au fait que la moindre erreur aurait suffi à leur briser la nuque. Quelque part, il était tenté. Se détendre d’un coup, lâcher prise, tomber, sentir son corps craquer, et puis plus rien. Cette pensée, obsédante, commença à exercer sur lui sa séduction morbide. À en oublier ce qu’ils étaient en train de faire.

Mais le pont inférieur arriva plus vite qu’il ne l’aurait cru et la nécessité de se rétablir dans un nouveau conduit horizontal eut raison pour un temps de ses idées maladives. Quelques mètres plus loin, Lune se contorsionnait pour brancher son datapad au port d’un sas de communication entre le conduit de maintenance et la salle des générateurs anti-grav. C’était tout autre chose que le piratage d’une porte de toilette ou de magasin, et les secondes passèrent, interminablement, avant le vrombissement métallique tant espéré.

De l’autre côté, la pièce était déserte, mais Lune l’avait su d’avance, grâce à ses pouvoirs. Deux astromechs affectés à plein temps à l’entretien de ce système critique étaient posés là, en plein milieu, désactivés, comme le reste de la robotique du vaisseau.

Lune considéra la console de commande, Kaldor, la console, Kaldor, puis se rendit à la nécessité. Le datapad fut fourré dans son sac à dos, dont le jeune homme tira un brassard au design hich-tech. Une fois fixé, l’étrange objet projeta un clavier virtuel sur son bras. Question réputation de banal étudiant en informatique, ce n’était pas franchement gagné.

Ça va prendre un petit peu de temps, prévint le propriétaire de cet appareil suspicieusement évolué, avant d’établir la connexion avec le système central du vaisseau.

Cette fois-ci, tout le système lui opposa une forte résistance.

Ils ont dû forcer quelqu’un sur le pont principal à ordonner l’arrêt d’urgence et sans l’accréditation du commandant de bord, c’est difficile de remettre les infrastructures en marche.

Un léger sourire passa sur ses lèvres.

Mais c’est bien, la difficulté : c’est stimulant.

Les minutes suivantes furent suivies d’un profond mutisme, alors que Lune se concentrait sur son travail. D’abord, gagner l’accès au programme de gestion des anti-grav et ensuite, convaincre le reste du réseau qu’il était nécessairement légitime, puisqu’il avait la main sur une fonction critique.

Mais, brusquement, le jeune homme releva la tête, alerté par une intuition confuse mais pressante. Il ferma les yeux un instant, pour se concentrer, tendit l’oreille et, en se laissant glisser sur les rivières serpentines du Courant Blanc, il se mit à écouter ce qui se tramait dans le couloir.

Des gens arrivent vers nous, murmura-t-il d’une voix lointaine, qui acheva possiblement d’enterrer sa crédibilité de garçon sans histoire. D… deux ou trois, je pense. Des pirates. Ils viennent vérifier que tout est en ordre ici.

Lune cligna plusieurs fois des yeux et jeta un regard inquiet à Kaldor.

J’ai encore besoin de cinq bonnes minutes, moi…
Kaldor Mantell
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Appuyé contre l'un des ordinateurs, bras croisés, le militaire observait le jeune informaticien à l'œuvre, se posant des questions sur lui : certes, le petit Lune était doué, très doué même dans ce domaine (pour autant que Kaldor pouvait en juger, n'étant pas un expert), mais il savait que cette démonstration de compétences dépassait largement ce qu'on enseignait à la faculté du coin.

Le mantellien avait la certitude que le gamin, pour certaines raisons logiques, cachait quelque chose. Tout d'abord le fait qu'il parvienne à pirater les portes, avec la petite excuse de « J'aide à débloquer celle de la cantina », puis le piratage de l'ordinateur dans la boutique de souvenir, et enfin le bracelet électronique dernier cri branché sur la console de commande à peine entré dans la salle de contrôle.

Les minutes passèrent dans un silence pesant, mais alors que Kaldor s'apprêtait à parler pour au moins faire passer le temps, le blond releva brusquement la tête de son écran, avant de fermer les yeux, comme si il se concentrait sur quelque chose de lointain.

Des gens arrivent vers nous. D… deux ou trois, je pense. Des pirates. Ils viennent vérifier que tout est en ordre ici.

Lune cligna plusieurs fois des yeux et jeta un regard inquiet à Kaldor.

J’ai encore besoin de cinq bonnes minutes, moi…

Ok, ça c'était pas normal, soit il les avait repérés via les caméras de surveillance et s'amusait à faire une petite mise en scène, ce qui ne semblait pas être son genre, soit il...

Serait-ce possible ? Après tout, Lune ne serait pas le premier que Kaldor croiserait... Mais cette question devra attendre encore avant d'avoir des réponses. Des pirates s'approchaient, et Lune avait encore besoin de temps.

- Cinq minutes, tu les auras.

Et sans dire un mot de plus, Kaldor se dirigea vers une boîte à outils posée là, normal d'en trouver dans une salle de générateur me direz-vous, pour en sortir une grosse clé à molette, avant de se poster derrière des caisses à côté de la porte qui donnait accès au couloir, faisant signe à Lune de se mettre à couvert.

Quelques instants plus tard, et les trois pirates annoncés pénétrèrent dans la salle, pistolets blaster aux poings. Ils échangèrent des paroles dans une autre langue, dont Kaldor ne comprenait rien, mais pas la peine d'être un linguiste pour comprendre qu'ils avaient remarqués l'écran allumé . L'un d'entre eux, un Weequay plutôt mince, s'avança prudemment. Lorsqu'il fut suffisamment séparé de ses deux compagnons, un humain et un togruta, Kaldor n'attendit pas plus pour passer à l'action.

Bondissant de sa cachette d'un pas vif, le militaire frappa de toutes ses forces en utilisant la clé comme un marteau à l'arrière du crâne de l'autre humain, brisant ce dernier dans un bruit écœurant. Avant que le corps du brigand déjà mort ne touche le sol, le mantellien s'était jeté sur le togruta, frappant du genou en plein dans le bassin de ce dernier. L'alien cria de douleur, ce qui fit se retourner le weequay qui n'eut pas le temps de sauver son partenaire : Kaldor, qui tenait le Togruta plié de douleur sous le bras, avait saisit le pistolet de ce dernier pour tirer trois cartouches en plein torse du Weequay, le tuant, avant d'achever le dernier en lui brisant la nuque, et de lui tirer deux pruneaux histoire d'être sûr, tout comme il tira une fois sur l'humain.

Le combat étant fini aussi vite qu'il n'avait commencé, le militaire entreprit de faire les poches des pirates : trois pistolets, deux chargeurs chacun, et un couteau. N'étant pas forcément doué avec les pistolets, Kaldor récupéra un holster qu'il boucla à sa hanche droite, récupéra les chargeurs et garda le couteau rangé à sa hanche gauche. Pas de fusil ni de grenade, mais c'était mieux que rien : Kaldor était à présent armé, les pirates n'allaient pas tarder à comprendre leur douleur.

Mais avant, il fallait faire le point avec Lune. Retournant auprès du petit, le militaire prit la parole :

- Ça va petit ? Désolé que tu ais dû voir ça, mais ils sont pas du genre à négocier.
- Hein ? Qu... quoi ? Euh. Ah. Ouais. Euh. Non mais ça va, j'en... J'en ai vu d'autres. Ouais. Genre, je suis trop habitué à ça. Balbutia Lune.
- Leur abscence va se faire remarquer, si cette Psyona n'est pas trop idiote et que ses hommes savent gérer leurs effectifs. Mais j'ai aussi une question...

Cette fois-ci, il prit un ton bien plus sérieux en regardant le blond droit dans les yeux.

- Que tu soit un hacker, passe encore, c'est même pratique dans cette situation... Mais ce que t'as fais à l'instant, savoir que les pirates allaient venir... Tu les a pas vus via les caméras... Tu utilise la Force, je me trompe ?
- La Force ? Oulah, non. C'est le truc des Jedis, ça, non ? Je touche pas à ces choses-là, moi, j'ai aucune envie de finir habillé en sac à patates dans une secte de miliciens chelous. Non non, moi, je suis juste... Je ne sais pas. Disons devin ? Extralucide ! Voilà. Je suis extralucide. C'est parfois utile au quotidien, mais ne vous attendez pas à des démonstrations trop spectaculaires.
- Pas obligé d'être Jedi pour ça, j'ai croisé une mercenaire qui avait justement quittée le Temple, et elle avait des dons similaires. Mais c'est pas un reproche que je te fais hein ? C'est même ultra pratique pour ce qui nous arrive en ce moment.
- Hmm... Oui. Mais il n'empêche que c'est différent. Moi, j'ai été élevé dans l'Espace Hutt et... Disons que la Galaxie renferme d'autres mystères que la Force, vous voyez ? Dans ma culture, on appelle ça... Le Courant Blanc. Comme une rivière qui irrigue le monde et dans laquelle on peut apprendre à naviguer. Comme... Euh, oui, bref, vous vous en fichez de la mystique, j'imagine. Tout ça pour dire que c'est purement immatériel. Pas d'objet déplacé par la pensée ou... Je ne sais pas. De soins magiques. Mais je peux être très discret quand ça me chante, et relativement persuasif, si les gens sont un peu réceptifs de base. Ce genre de choses.

Kaldor hocha la tête à ces explications. Il ignorait qu'il pouvait y avoir d'autres applications pour la Force, en même temps ce n'était pas sa priorité quotidienne.

- Je vois, il faudrait que je me penche sur le sujet à l'occasion... Mais bref, on en reparlera plus tard, tu en es où avec les robots ?
- Encore... une petite seconde... J'ai écrit un petit quelque chose histoire qu'ils ne désactivent pas à nouveau juste après... et... Voilà ! On devrait avoir récupérer les astromechs, l'entretien et les droïdes de sécurité.

Enfin une bonne nouvelle !

- Parfait ! Ils devraient réussir à faire diversion un moment, j'espère juste que les passagers ne seront pas touchés en cas de fusillade... Il réfléchit en regardant les symboles et fenêtres affichés sur l'écran. Il faut qu'on envoie un signal de détresse, tu pourrais le faire d'ici ou ils ont réussis à bloquer ça également ?
- Je peux activer les balises qui signaleront un problème, mais si vous voulez enregistrer un message en particulier pour un destinataire précis, il faudra accéder au système de communication sur la passerelle de commandement et trouver ce le brouilleur qu'ils utilisent pour perturber la réception holonet.
- Hmmm, le problème des balises, c'est que leur signal n'est pas discret, ça ne m'étonnerait pas qu'ils le captent et le brouille. La passerelle de commandement serait l'idéal, et en plus on aura la cheffe, le problème c'est les otages, sans oublier qu'ils pourraient appeler des renforts... Il se tient le menton entre les doigts. Et si ils savent pour la balise et qu'on vient vers la passerelle, ces merdeux n'hésiteront pas à s'en prendre aux civils en représailles...

Le militaire continua sa réflexion :
- Le problème reste le même : il faut atteindre la passerelle. Tu te sens de crapahuter à nouveau dans les tunnels de maintenance ? J'aurais bien proposé une approche frontale, mais on ne sais pas combien ils sont... Ou alors on se sépare ?
- Les tunnels, ça me va, et honnêtement, tout seul, je suis plutôt difficile à repérer. Mais descendre les conduits de maintenance, c'est une chose, les remonter, c'en est une autre : c'est pas comme s'il y avait des échelles. Je crois qu'on est bien obligés de passer par les couloirs.
- Attaque frontale du coup. Les droïdes de sécurité devraient réussir à faire diversion et protéger les otages, on ne devrait pas avoir beaucoup d'ennemis sur le chemin. D'ailleurs, combien de droïdes sont actifs ?
- Pas beaucoup. Deux par ponts. On parle de droïdes pour gérer des troubles entre passagers, des genre de vigiles, quoi, pas des droïdes de combat militaires. Mais c'est mieux que rien.

Le vaisseau comportait une vingtaine de ponts, avec deux droïdes par étage cela en ferait une quarantaine. Même si les droïdes de sécurité ne sont pas lourdement armés, ils devraient faire diversion assez longtemps, en espérant qu'ils tiennent le coup.
- Hmmm, c'est vrai. Il va falloir faire le ménage en chemin... D'ailleurs, quelle est la voie la plus rapide d'ici à la passerelle ?
- On passe par les sections de service. La blanchisserie, puis le turbolift vers les cuisines du personnel et le réfectoire du personne, ensuite par les cabines de l'équipe navigante. Et de là vers la passerelle.
Hochement de tête du militaire.
- Bien, on a un plan d'action ! Je passe devant et tu me guide, si on joue bien cette histoire devrait être vite réglée.

Lune afficha un plan détaillé du vaisseau sur son bracelet, Kaldor vérifia ses munitions, et ils partirent dans les couloirs, débutant la contre-attaque. Inutile de dire que ça allait saigner sévère.

Le militaire en tête, le duo progressait prudemment, s'arrêtant à chaque croisement et essayant de faire le moins de bruit possible. Ils ne croisèrent personne d'autre que des droïdes de ménage sur les premiers mètres, trop occupés à accomplir leurs fonctions pour réagir à la présence des deux héros improvisés.
Lune Volteplume
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Ces gens-là étaient morts.
Ces gens-là étaient très, très morts.

Lune avait fixé les cadavres de leurs assaillants avec des yeux ronds. Il ne savait pas trop à quoi il s’était attendu. Probablement pas du doigté et de la délicatesse. Peut-être pas non plus à tant de violente efficacité en si peu de secondes. Ce n’était pas la première fois qu’il était témoin d’une scène brutale, bien sûr. Quand on grandissait sur la Lune des contrebandiers et qu’on avait la manie de fourrer son nez là où il ne faut pas, on tombait sur des rixes entre gangs, sur des bagarres qui tournaient mal, sur des règlements de compte dans des entrepôts pas si déserts que ça.

Mais c’était la première fois que des gens mouraient à cause de lui. Directement à cause de lui. Il les avait sentis le Courant Blanc les emporter. L’esprit d’abord, brutalement arraché au corps, puis l’âme, dans un second temps, jusqu’à ce qu’il ne reste plus sur le sol métallique que la matière inerte privée de son souffle originelle. Pendant plusieurs secondes, le jeune sensitif resta à observer ce spectacle sinistre, avant que la voix de son compagnon d’infortunes ne le tire de son hébétude.

Quelques minutes plus tard, ils reprenaient leur chemin dans les coursives du navire. Avant de quitter leurs victimes, Lune s’était approché d’elles avec une certaine répugnance, pour extraire leurs oreillettes de comlink et en tendre une à Kaldor. Il ajusta l’autre dans son oreille avec un sentiment de malaise et ils quittèrent les lieux.

Désormais connecté aux caméras embarquées des droïdes de maintenance, Lune anticipait leurs obstacles en surveillant l’écran projeté par son bracelet.

Ça y est, murmura-t-il. Des droïdes de sécurité sont tombés sur deux pirates. Les types ont été pris par surprise et se sont faits neutraliser.

Un bon coup de bâton électrique entre les reins, ça vous calmait un malfrat. C’était une petite victoire et Lune n’était pas sur qu’elle se répète de sitôt : les assaillants allaient probablement redoubler de vigilance.

Une voix grésilla dans leurs oreillettes. La conversation s’engagea entre la cheffe des pirates et d’autres membres de l’équipage, dans une langue qui ne disait rien à Lune. Tant pis. Ça valait le coup d’essayer.

’Tention, avertit le jeune homme. Quelqu’un arrive par la première à droite. Membre de l’équipage.

(Précision utile, au cas où Kaldor se sente l’envie de trancher des gorges séance tenante.)

Une femme d’une cinquantaine surgit au pas de course, sursauta en les apercevant et poussa un cri avant de plaquer la main sur sa bouche en comprenant qu’ils n’étaient pas des malfrats et que sa réaction en avait peut-être alertés. Elle leur fit des signes un peu confus, avant de les entraîner dans une pièce dont elle ouvrit la porte avec son pass. De l’autre côté s’alignaient des casiers métalliques étiquetés. De toute évidence, des vestiaires du personnel.

Qu’est-ce que vous fabriquez à vadrouiller dans les couloirs, murmura l’humaine ? Trouvez un endroit où vous cacher et restez-y.
On vadrouille pas, on progresse, corrigea Lune.

Elle lui jeta un regard réprobateur, comme si elle avait affaire à un jeune inconscient.

Et vous pouvez parler, vous, enchaîna le garçon, qui n’aimait pas qu’on lui donne des ordres ! C’est vous qui cavaliez comme une frénétique.
Je vais à la salle des machines pour réactiver les systèmes de sécurité.
Déjà fait.
Vraiment ?

Elle parut à la fois surprise et soulagée.

Par moi, précisa le hackeur, avant de se reprendre : ’fin, par nous.

Cette fois-ci, elle parut dubitative et soupçonneuse.

Vous avez piraté les sécurités du cargo ?
Piraté, piraté, tout de suite, vous avez de ces mots…

En tout cas, cette femme, qui n’avait rien d’une combattante, faisait preuve d’un courage certain en cherchant à braver le danger.

Maintenant, on va à la passerelle de commandement.

Elle leur jeta un regard qui disait : vous et quelle armée ?

Ne vous inquiétez pas, Kaldor est un…

Qu’est-ce qu’il avait dit déjà ? Forces Spatiales ? Corses spéciales ? Quelque chose comme ça.

… une sorte de ninja-assassin, conclut Lune du haut de sa familiarité très relative avec l’organisation des armées républicaines. En gros, quoi. Je crois.
Si vous le dites… Il y a aussi quelque chose qu’on pourrait tenter. Vous avez les plans du vaisseau, je suppose ?
Les plans du vaisseau ! Parce que vous croyez que je suis du genre à voler les plans du vaisseau ?

Silence de mort.

Oui, bon, soupira Lune. J’ai les plans du vaisseau.

Elle se pencha au-dessus de son écran virtuel.

Vous voyez, si quelqu’un prend l’une des capsules de sauvetage et s’éjecte, il sortira probablement du champ de leur brouilleur de communication et pourra faire parvenir un message de détresse. Nous sommes si proches de Coruscant que l’intervention des forces de protection planétaires interviendraient probablement très vite.
Dites donc, vous êtes très opérationnelle, pour une hôtesse de l’air.
Je suis agent comptable, jeune homme.
Tout de suite, ça change tout.

Ils étudièrent ensemble les plans.

Vous pourriez passer par là d’où on vient, a priori, il n’y a pas grand monde sur le chemin. Vous emprunteriez l’une des capsules éjectables près des générateurs anti-grav. Si pendant ce temps-là, Kaldor et moi on arrive à progresser assez vite, les types devraient être trop occupés pour sauter dans leurs chasseurs et vous descendre.
Très bien, conclut la comptable à qui cette promesse de sécurité toute relative parut suffire.

Lune avait de plus en plus l’impression qu’une dame de ce tempérament n’avait pas passé toute sa vie à manier des colonnes de chiffres, mais l’heure n’étant pas aux confidences biographiques, le jeune homme interrogea Kaldor du regard, comme s’il attendait que le militaire autorise l’opération.

Si elle se charge des communications, notre tâche à nous devient de créer autant de grabuge que possible. C’est un peu plus facile et ça passe pas forcément par un assaut de la passerelle. On peut se lancer dans de la guérilla.

Preuve d’une prudence un peu paranoïaque propre aux ressortissants de l’Espace Hutt, Lune avait fait résonner ces mots dans l’esprit du soldat plutôt que de les exprimer à haute voix.

Il songea, un peu tard, que c’était peut-être un peu perturbant et qu’il aurait dû le prévenir de ce pouvoir-là.

Alors, à tout hasard, Kaldor eut le droit à un angélique sourire d’excuses.
Kaldor Mantell
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Les pirates décédés, Lune parvint à réveiller les quelques droïdes de sécurité du vaisseau, et une petite victoire fut annoncée lorsque le blond indiqua qu'un des robots venait de neutraliser un pirate.

La rencontre avec la courageuse comptable cinquantenaire était une surprise, il est vrai, mais une bienvenue. Tout comme le plan qui se préparait entre eux trois.

La femme proposait d'utiliser une capsule de sauvetage pour s'éloigner du vaisseau et envoyer un signal de détresse, vu la proximité avec Coruscant, l'intervention des forces de défenses planétaires sera aussi rapide que suffisante. Et comme le souligna Lune... dans l'esprit de Kaldor :

- Si elle se charge des communications, notre tâche à nous devient de créer autant de grabuge que possible. C’est un peu plus facile et ça passe pas forcément par un assaut de la passerelle. On peut se lancer dans de la guérilla.

Clignant des yeux suite à cette communication imprévue et improbable, Kaldor regarda en soupirant le petit sourire du hacker, avant de hocher la tête.

- Ça ne me plaît pas de mêler plus de gens dans cette histoire, mais c'est pas comme si on avait le choix ni le temps pour évaluer un meilleur plan. Faites très attention à vous madame.
- Bien sûr que je vais faire attention, je compte bien raconter tout ça à mes collègues de boulot une fois cette histoire terminée !

Et après s'être mutuellement souhaité bonne chance, les deux hommes se séparèrent de la comptable qui courait aussi discrètement que possible vers sa destination. Mais avant que Lune ne sorte lui aussi des vestiaires des employés, Kaldor le héla.

- Dis, c'était bien de la télépathie c'que tu m'a fais ?

Hochement de tête de l'intéressé. Décidément la Force, ou ce Courant Blanc, permettait bien des choses, le mantellien se demanda jusqu'où Lune pouvait lire dans son esprit, et toutes les autres applications possibles avec de tels pouvoirs.

- Juste, la prochaine fois, préviens-moi avant, enfin... je sais pas comment ça se fait, mais tu vois le genre... Il se secoua la tête. Bref, concernant cette guérilla, j'ai une idée : vu tes capacités, tu pourrais embrouiller les pirates au maximum, créer de fausses alertes pour les envoyer là où on a pas besoin d'eux, ou encore les attirer par petits groupes pour que je puisse les réduire au silence. Si on avait des lunettes de vision nocturne je t'aurais bien proposé d'éteindre le maximum de lumière, mais on ne sait pas si certains peuvent voir naturellement dans le noir, et ça risquerait de faire paniquer les otages. Il ne manquerait plus que des pertes civiles supplémentaires soient à déplorer ! Si on pouvait aussi trouver et libérer d'autres membres de la sécurité, ça nous aiderait. C'est trop rapide pour que ces pirates aient réussis à prendre le contrôle complet du vaisseau en si peu de temps, et justement, le temps joue contre eux. T'en pense quoi ?

Après tout, Lune avait lancé le plan, peut-être que des suggestions étaient les bienvenues.

- Ah, euh... Ouais ! Désolé pour les pensées ! Mais donc, créer des diversions, c'est tout à fait dans mes cordes, surtout dans un endroit aussi... Technologique. En plus, j'ai récupéré le comlink des pirates, on a leur fréquence de communication, c'est impeccable. Quant à repérer des gens de la sécurité... Hmm... c'est sûr que ça serait utile. Faudrait... Choper l'un des robots de sécurité et le reprogrammer pour qu'il fasse passer le message à ses potes. Ça devrait pas être trop, trop compliqué, ce serait rien de très invasif en plus.
- Hmmhmm, et il en a un qui serait proche ?

Le petit Lune regarda son écran.

- Y en a... Une petite seconde. Hmoui, voilà. Il y en a un qui patrouille dans la coursive 43, la deuxième parallèle par rapport à nous. A priori, pas de pirates à l'horizon. Commençons par ça, peut-être, ce sera une bonne chose de faite.
Sourire de Kaldor.
- Parfait on y va.

Et effectivement, après avoir quitté les vestiaires, le duo trouva un droïde de sécurité effectuant sa patrouille enregistrée dans ses programmes dans la coursive 43. Rangeant ses armes, Kaldor tenta une approche diplomatique :

- Halte ! Déclinez votre identité ! Fit le robot en se mettant aussitôt en position de combat, tenant aussi fermement que possible sa matraque électrique dans sa main.
- Nous sommes des alliés, je fais partie de l'armée. Répondit Kaldor en ressortant sa carte d'identité militaire.
- Identité confirmé. Répondit le droïde après quelques secondes. Votre aide est requise pour contrer l'attaque de pirates en cours sur le Sirupeux, êtes-vous armés ?
- Moi oui, et mon camarade et moi avons justement un plan, mais pour ça il va nous falloir accéder à ton programme.
- Les droïdes de sécurité sont la propriété privé du Sirupeux en vertu de l'article...
- Au sarlacc ton article ! Situation exceptionnelle, solution exceptionnelle !

Mais le droïde n'eut pas le temps de répondre, car des bruits de pas se firent entendre, des pas plutôt lourds d'ailleurs. Quelque chose de gros venait par ici. D'un geste et d'un ton vif, Kaldor mit le robot et Lune en embuscade d'un côté du sas de la coursive, un positionnement stratégique vu que Lune était juste derrière le garde robotique ! Le militaire, quant à lui, s'était tout simplement mit du côté opposé.

Quelques secondes plus tard, et les bruits de pas s'estompèrent de plus en plus loin dans les couloirs, laissant souffler Kaldor et Lune.

- Ok, dîtes-moi que c'était un allié.

Mais le regard de Lune sur son écran, et la tête qu'il faisait, indiquait le contraire : son bracelet, affichant ce que voyait la caméra du couloir juste derrière le sas, montrait la silhouette massive d'un Houk, pirate évidemment, armée d'un lance-flamme lourd, qui semblait effectuer un semblant de patrouille dans les environs. Ou bien il était allé à la recherche des trois autres pirates qui semblaient mettre beaucoup trop de temps...

Et sa voix grave qui résonna dans les oreillettes de Kaldor et Lune confirma ce soupçon :

- Hoïdin, où vous êtes bordel ? La cheffe a vu qu'les droïdes se rebellent !
Lune Volteplume
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Lune, lui, il n’avait pas du tout confirmé son identité au droïde de sécurité, mais fort heureusement, le robot à matraque avait désormais des préoccupations plus pressantes. En percevant l’arrivée prochaine d’un danger, la machine avait enclenché de nouveaux protocoles anti-intrusion et, désormais, elle attendait la matraque levée, prête à assommer le premier pirate qui passerait le sas derrière lequel tous les trois se trouaient embusqués.

De son côté, le jeune Shaddaese venait de connecter son ordinateur aux commandes du sas. Après avoir levé un pouce à l’attention de Kaldor pour lui indiquer que tout — mais quoi ? — se déroulait à merveille, il entreprit de suivre avec la plus grande attention la progression de l’intrus. Encore trois mètres, et deux mètres et un mètre.

La moitié d’un Houk passa le seuil du sas avant que celui-ci ne tente de se refermer brutalement sur lui. La tempe du pirate percuta le cadre métallique. Il y eut un gémissement de douleur, un chapelet de ce qu’on ne pouvait que présumer être des jurons et puis l’homme, massif, entreprit de repousser la lourde porte métallique.

Hélas pour lui, tant qu’il y était coincé, il faisait un cible de choix pour le droïde de sécurité, qui se fit un devoir de lui matraquer la tête une fois, deux fois, trois fois. À chaque coup, une décharge électrique parcourait le corps du malfrat, dont les yeux écarquillés et injectés de sang passaient furieusement d’un assaillant à l’autre.

Lune marmonna quelque chose en huttese — qui aurait cru que c’était aussi solide, un Houk ? — puis pianota sur son clavier virtuel. La porte du sas se rouvrit soudainement, avant de se refermer tout aussitôt, avec la même rapidité et la même violence que d’habitude. Nouveau choc à la tempe, nouveau coup de matraque et finalement le pirate tomba au sol comme une souche, copieusement assommé et délicatement électrocuté.

Lune le fixa un instant. Est-ce qu’il l’avait tué ? Apparemment pas. Est-ce que ça lui aurait posé problème, de l’avoir tué ? Il n’aurait trop su le dire. Pendant plusieurs secondes, le jeune homme resta dans cette attitude, à fixer le corps, l’air de plus en plus absent, jusqu’à ce que la voix de Kaldor ou bien le grésillement du droïde ne le ramène à la réalité.

Euh… Ah, oui, pardon, fit-il avant de se tourner vers le robot. Oh mon dieu !

Côté jeu d’acteur, on avait vu plus convaincant.

Vous êtes terriblement, euh, endommagé !
Mes systèmes sont… Parfaitement. Fonctionnels.
Mais non, mais non, regardez, là, un fil qui dépasse. Ne bougez pas je vais arranger ça.

Ni une, ni deux, Lune fourra un câble dans le port crânien du robot qui s’exclame :

Alerte ! Alerte ! Sécurité des sys…
Tout va bien, glissa le hackeur en pianotant à toute vitesse sur son ordinateur.
… tèmes compro…, poursuivit la machine d’une voix de plus en plus pâteuse.
Juste un petit ajout à tes protocoles…
… mmmiiiiiiiis…
… et on envoie la mise à jour à tous tes copains. Regarde-moi bien une seconde droit dans les yeux.

La tête du droïde pivota à cent quatre-vingt degrés sur son cou articulé pour fixer l’informaticien. Lune en profita pour charger son visage dans la reconnaissance faciale des droïdes de sécurité comme nouvel administrateur principal, avant de rajouter celui de Kaldor dans le fichier des membres de la sécurité. Quelques secondes plus tard, il se débrancha et le robot recommença à s’animer.

C’est bon, expliqua le garçon. Il vous reconnaît comme l’un des chefs de la sécurité et vous pouvez lui faire transmettre ce que vous voulez au reste du personnel.

Pendant que le soldat se chargeait d’enregistrer un message approprié, Lune s’accroupit à côté du Houk. Avec prudence. Il craignait de le voir saigner, mais ce n’était pas le cas. Peut-être de façon interne ? Mieux valait ne pas y penser. Les mains tremblantes, le jeune homme se mit à faire les poches de sa victime. Il en sortit maladroitement les armes qu’il empila dans un coin, pour Kaldor : un petit pistolet blaster de poing en plus du lance-flamme et une grosse vibrolame.

Il y avait aussi quelques centaines de crédit, que Lune fourra prestement dans sa poche, parce que tant qu’à faire, autant tirer profit de la situation, un paquet de bonbons acidulés, qui connut le même sort, et un petit datapad dont la sécurité fut promptement craquée. À l’intérieur se trouvaient d’abord les plans du vaisseau, apparemment tirés de la base de données d’un chantier naval, des instructions générales sur la manière de conduire l’opération et…

Oh oh.

Ça, c’est exactement ce qu’on rêve d’entendre dans ce genre de situations.

On dirait que dévaliser les gens, c’est pas le but final de l’opération.

Lune se glissa aux côtés de Kaldor pour lui montrer une seconde série de plans, qui détaillait très clairement la manière de repartir diverses charges explosives pour pulvériser le Sirupeux.

Je suis pas… Un spécialiste de la piraterie spatiale, mais attaquer un cargo tout près de Coruscant et le faire sauter après avoir détroussé les passagers, on est d’accord que c’est un brin radical, comme méthode, non ? Genre, bizarrement radical, quoi.
Kaldor Mantell
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N'ayant aucune réponse, le Houk retourna sur ses pas et s'apprêtait à franchir le sas où se trouvaient Kaldor, Lune et le robot vigile. Mais à peine le colosse voulu poser le pied de l'autre côté des portes coulissantes que celles-ci se refermèrent violemment sur lui, grâce au piratage du petit blond.

La série de coup de portes et de matraque électrique eut finalement raison de la solide constitution du Houk, qui s'effondra sur le sol sans même avoir eu le temps de riposter. Kaldor et le droïde le dégagèrent du chemin, alors que Lune fixait le corps avec un air absent. Le militaire le regarda un instant avant de claquer des doigts pour le faire réagir, ce n'était pas le moment d'être dans la lune !

Réagissant, le jeune blond entreprit de pirater les circuits du droïde de sécurité, avant de se faire rajouter avec Kaldor parmi les membres du personnel.

- C’est bon. Il vous reconnaît comme l’un des chefs de la sécurité et vous pouvez lui faire transmettre ce que vous voulez au reste du personnel.

Chef de sécurité Mantell, ça sonnait bien...

- Merci petit. Dit-il avant de se tourner vers le droïde, se raclant la gorge et prenant une posture solennelle. À tous les membres du personnel de sécurité encore actif, ceci est une alerte de niveau trois. Si vous le pouvez, retrouvez et libérez le maximum d'agents et de droïde de sécurité possible, et faites diversion en attaquant les pirates isolés, attirez-les dans des embuscades. Une balise de détresse devrait être lancée en ce moment, des renforts ne devraient pas tarder. Faîtes de votre mieux pour repousser ces parasites, accomplissez votre devoir !

Une fois le message enregistré et diffusé via la fréquence interne de sécurité, le militaire se tourna vers le jeune hacker. Ce dernier avait fait les poches du Houk pour lui retirer ses armes, aussitôt récupérées par le mantellien : un deuxième pistolet blaster, une vibrolame de la taille d'une machette, et bien entendu le gros lance-flamme.

Ainsi armé, Kaldor ne put réprimer un ricanement jubilatoire : ça va chauffer pour leurs culs !

Mais le datapad récupéré par Lune amena une autre donnée à la situation actuelle, et pas des moindres :

- On dirait que dévaliser les gens, c’est pas le but final de l’opération.

Lune se glissa aux côtés de Kaldor pour lui montrer une seconde série de plans, qui détaillait très clairement la manière de repartir diverses charges explosives pour pulvériser le Sirupeux.

- Je suis pas… Un spécialiste de la piraterie spatiale, mais attaquer un cargo tout près de Coruscant et le faire sauter après avoir détroussé les passagers, on est d’accord que c’est un brin radical, comme méthode, non ? Genre, bizarrement radical, quoi.
- C'est très radical même. Déjà, attaquer un cargo dans cette partie de l'espace républicain relève soit de la folie, soit de l'audace, ou alors c'est suicidaire, un genre de dernier coup d'éclat... Mais le faire exploser... Généralement les pirates comptent sur les témoignages des otages pour répandre leurs faits d'armes un peu partout, et avec la peur qui peut déformer les propos, il y a de quoi se forger une solide réputation. Un truc très important à savoir petit : que ce soit pour des pirates, des syndicats du crime ou des politiciens, la réputation pèse très lourd dans la balance. Ce qui signifie que faire sauter le cargo avec les otages n'est pas qu'un simple coup de pub sanglant...

Kaldor se tourna vers le Houk, toujours inconscient.

- Peut-être que notre ami l'armoire à glace en sait un peu plus. Il fronça les sourcils dans un instant de réflexion.- Dis-moi petit, est-ce que tu pourrait faire de la télépathie sur lui dans son état ? Si il se réveille, on a pas de garantie qu'il se mette gentiment à table.
- De la... ? Ah, euh... Ben non, pas vraiment. Je suis pas très... Je sais faire des choses très basiques. Parler avec des gens par l'esprit, quand ils veulent bien, ça, ça va. Mais fouiller dans leur tête, c'est une autre paire de manches.
- Hmmm, merde. Sinon tu pourrais le forcer à parler si il se réveillait ? Genre le truc qu'on voit avec le mouvement de la main et tout ?
- Y a des gens qui font ça avec un mouvement de main ? Pfff, c'est pour se la péter. 'Fin bon, bref. Oui, c'est possible, surtout s'il est pas très malin. Il nous dira probablement pas tout ce qu'on voudrait savoir, mais pour peu qu'il soit encore un peu sonné et confus, et, euh... Un brin intimidé. Il devrait confirmer ou infirmer pas mal de nos intuitions.
- Alors y'a plus qu'à le réveiller hein... Il regarda le droïde avec sa matraque. Un coup de matraque pourrait faire l'affaire ? Ou alors on attend tranquillement ?
- Non mais attendez, je vais le pincer, ce sera moins violent.

Le pincer ? Bah, si le petit voulait pincer... Le caporal-chef haussa les épaules avant de mettre la main sur la poignée de l'un des blasters, prêt à réagir.
- Je te laisse faire alors, mais si il devient trop violent, recule.

Le blond acquiesça, puis il se pencha vers le pirate pour le réveiller. Ce dernier, l'esprit encore embrumé, marmonna des jurons avant d'entendre la voix doucereuse du blond.

- Monsieur ? Ah ! Bon. Bonjour monsieur. Soyez gentil, regardez moi dans les yeux, bien dans les yeux. Voiiilààà... On se détend. On écoute le bruit des vagues. On est détendu. C'eeeest bien. On se relaxe et on répond aux questions de mon camarade. Et tout. Va. Bien. Se passer.
- Beeeuh... Quoi ? Questions ? fit le colosse sans même essayer de se relever complètement.
- Ouais, j'ai des questions. Et t'as intérêt à répondre, compris ?
- Euuh, ouais.
- Bon, on va commencer : pourquoi vous avez attaqué ce cargo aussi proche de Coruscant ?
- Parc'que la cheffe l'a dit.
- Évidemment... Et tu sais pas pourquoi elle a dit ça ?
- Parc'que y'a du pognon à s'faire.
- Combien vous êtes ?
- Trente, j'crois...
- Suffisant pour un cargo de cette taille... Pourquoi vous voulez faire exploser le vaisseau ?
- Parc'que la cheffe l'a dit.
- Ça je m'en doute bien, mais pourquoi ?
- Parc'que y'a du pognon à s'faire.

Kaldor soupira, ça risquait d'être long...

- Et comment vous comptiez partir ?
- Par les navettes.
- Et comment vous avez eu les plans du cargo ?
- C'est la cheffe qui les a eus...
- Par qui ? Un espion ?
- J'sais pas, l'a pas dit...
- Bon, visiblement on arrivera à rien avec toi. Kaldor soupira avant de sortir son blaster et de le pointer vers le Houk. Tu peux te rendormir.

Et sans un mot de plus, le militaire tira sur le pirate... en mode assommant bien sûr, il n'allait pas exécuter un ennemi aussi froidement, il n'était pas un monstre !

- Un coup classique : tu donne juste assez d'infos à tes gars pour qu'ils fassent le boulot correctement, et trop peu au cas où ils se font attraper. Il rangea son arme. Bon, on garde ce plan, on va s'en servir pour aller aux points indiqués et voir si ces bâtards ont déjà commencés à mettre les charges. Au mieux ça les bloques, au pire on sécurise les zones. T'en pense quoi ?
Lune Volteplume
Lune Volteplume
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Lune hocha la tête.

Clairement, les explosifs, c’est la priorité.

Le jeune homme étudia à nouveau le plan dérobé au Houk aux bois dormants. Il y avait une dizaine de charges réparties dans l’ensemble du Sirupeux, sur les niveaux inférieurs et centraux, là où se situaient les réserves de carburant, les réacteurs et les puits d’aération. Lune avait de la peine à admettre qu’il existât sur le territoire républicain des gens capables d’une violence aussi sordide.

Ici, dit-il en désignant l’un des points sur le plan, à savoir les charges placées près d’un des principaux générateurs électriques du vaisseau, c’est le plus proche de nous.

Ils se mirent en marche et, pendant qu’ils parcouraient à pas aussi feutrés que possible les galeries métalliques pour l’heure déserte du cargo de transport, l’informaticien fit part de son raisonnement.

Une opération de cette envergure et de cette complexité, j’imagine que ça ne peut pas être minuté de façon très précise, pas vrai ?

Lune jeta un bref regard à son acolyte du moment, car après tout, il était mieux placé que lui pour savoir les habitudes de ce genre de commandos.

Du coup, ça me paraît peu probable que les explosifs soient réglés par un minuteur. Je pense qu’il y ait un détonateur. Or !

(Sherlock Lune mène l’enquête.)

Ça ne peut pas être un détonateur filaire, puisque par définition ils doivent quitter le cargo avant de tout faire exploser. Du coup, c’est forcément une forme de télécommunication. Ça veut dire qu’on devrait pouvoir trouver un relai sur les charges, là, et probablement brouiller la transmission. Ça devrait être suffisant pour empêcher les bombes d’exploser en attendant que les démineurs viennent les désamorcer à proprement parler.

Car pour sa part, il n’avait aucune aptitude à gérer les explosifs en eux-mêmes : il comptait donc sur la partie électronique de l’affaire.

Son exposé fini, le jeune Shaddaese recommença à se concentrer sur leur environnement immédiat, en se fiant surtout à son ouïe. Deux fois encore, ils croisèrent des droïdes de sécurité : les robots levaient leur matraque de façon préventive, avant de reconnaître Kaldor, conformément à leur nouvelle programmation, et de reprendre leur patrouille.

Les niveaux techniques paraissaient déserts, ce qui n’était probablement pas surprenant : les pirates avaient dû réunir leurs otages sur un ou deux ponts centraux, afin de pouvoir mieux les contrôler. Le duo parvint donc à s’infiltrer sans dommage dans la salle des générateurs électriques.

Hé ben au moins, on a pas à chercher…, lâcha Lune d’une voix nerveuse.

Sur le poteau central entouré de câbles transparents où passaient des pulsations plasmatiques, et qui irriguait un bon quart du vaisseau en énergie électrique, les pirates avaient fixé une bombe composée de six tubes de liquide vert émeraude, reliés à un panneau central.

OK.

Lune se rendit compte que ses mains tremblaient.

OK, ça va aller, se répéta-t-il.

Et puis, en huttese, il se murmura quelque chose qui ressemblait à une prière, ou un mantra, une sorte de psalmodie méditative, pour retrouver la marée cosmique du Courant Blanc, et le calme qu’apportait sa présence. Enfin le Fallanassi échangea un regard avec Kaldor, hocha la tête et s’approcha de l’engin explosif.

Alors ça, je sais pas ce que c’est…, commença-t-il de façon fort encourageante. Et ça non plus, et ça non plus, et ça… p’têtre… Non, toujours pas. Et ça…

Désormais sur la pointe des pieds pour apercevoir les composants à l’arrière de la bombe, après avoir passé quasi tout le reste en revue, il murmura quelque chose d’inaudible, avant de hocher lentement la tête.

Y a bien un transmetteur. Le truc maintenant, c’est d’essayer de le désactiver sans qu’il interprète ça comme… Ben, vous voyez, quoi.

L’étudiant passa mentalement tous ses cours en revue à la recherche d’une situation similaire. Comme les boucliers planétaires savaient-ils qu’un vaisseau ami approchait ? Certains, après tout, étaient automatisés. Ils faisaient un scan passif, comme sur les vaisseaux, à la recherche d’un navire qui porte une balise correspondante.

Donc on pouvait présumer que…

Lune avait réactivé son ordinateur brassard, pour y connecter son comlink.

Il devrait avoir un programme rudimentaire. Détection, transmission, activation. Nécessairement dans le même spectre que celui-ci utilisé par les comlinks des pirates, puisque ce sont les seuls à ne pas être brouillés. Ah ! Voilà ! Voyons voir…

C’était la première fois qu’il pénétrait dans le système d’une bombe et une sorte d’enthousiasme un peu inconscient s’emparait de lui.

Hmouais, c’est pas très élaboré…, murmura-t-il, comme si c’était une mauvaise nouvelle. Enfin bon, je suppose que les bombes, à part exploser, par définition, ça a pas grand-chose à faire. OK, j’ai trouvé le code d’activation qu’elle attend. Je change. Un truc bien improbable, euh… Jaimelessandwichsaufromagegrille7893100$$$, ça fera l’affaire ? Adjugé vendu.

Et un dernier tapotement sur le clavier virtuel, avant de se retourner vers Kaldor avec un sourire triomphant pour annoncer :

C’est bon ! Elle est toujours pleinement armée…

(Rassurant.)

… mais elle se déclenchera pas avant d’avoir reçu le nouveau code. Les bombes ont pas l’air interconnectées, du coup, faut se taper la même manip avec chacune des charges. Je pense que je peux m’en occuper seul, je suis… Disons difficile à repérer. Si jamais vous voulez récupérer des mecs de la sécurité et prendre la passerelle de commandement d’assaut.
Kaldor Mantell
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- Ça m'emmerde un peu de devoir te laisser y aller seul, mais si c'est la meilleure option... Kaldor hocha la tête, soupirant d'un air résigné. Fais attention à toi Lune, si t'as des ennuis, ne joue pas les héros et planque-toi, d'accord ?

Une poignée de main, la promesse d'une bonne bière après tout ça, et les deux hommes se séparèrent. Le mantellien commençait à apprécier ce gamin, et il n'aimerait pas savoir que le petit se fasse éliminer par sa faute. Mais Lune savait très bien se débrouiller, Kaldor en était sûr, il ne se fera pas attraper.

Retournant dans les coursives du vaisseau, Kaldor, portant toujours son arsenal, repensa au raisonnement de son compère : une opération de cette envergure nécessitait une organisation précise, au vu du lieu de l'attaque. L'emplacement des charges n'était pas choisit au hasard, tout comme le fait que les otages étaient réunis sur un ou deux ponts principaux, histoire de mieux les gérer... Cette Psyona avait l'air de parfaitement savoir ce qu'elle faisait avec son équipage, ça n'était clairement pas son coup d'essai.

Des questions, beaucoup de questions, trop de questions ! Kaldor pensait trop, du moins il pensait de bonnes questions mais ça n'était pas le moment. L'heure était à la bataille, non à la réflexion !

Il arriva à un ascenseur, qu'il s'apprêtait à utiliser si il n'était pas déjà occupé par quatre pirates. Mauvaise idée, surtout que le caporal-chef avait un lance-flammes... C'est donc après avoir bien cuit les vermines qu'il décida d'emprunter les escaliers, ne serait-ce que pour ne pas avoir à supporter l'odeur des corps carbonisés.

Deux droïdes de sécurités croisèrent son chemin, comme lors du trajet pour la salle des générateurs, mais ils ne posèrent pas de problème non plus vu, en fait, Kaldor leur donna l'ordre de venir avec lui pour rétablir l'ordre, après tout, il fallait bien qu'il use de son autorité de (faux) chef de sécurité !

Au détour d'un couloir, Kaldor se stoppa net avant de se mettre à couvert avec les droïdes, ayant repéré deux pirates qui semblaient monter la garde devant une réserve. Le militaire fit alors signe aux deux droïdes d'engager les cibles, autorisant et même ordonnant l'usage de force létale : il n'avait tout simplement pas le temps de faire des prisonniers ! Les pirates eurent à peine le temps de réagir que les deux robots de sécurité leur fondirent déjà dessus et les matraquèrent jusqu'à ce que mort s'en suive. Le mantellien se demanda pourquoi les deux gugusses montaient la garde à cet endroit précis, et la réponse se fit aussitôt savoir lorsqu'il ouvrit la porte.

À peine Kaldor avait ouvert la porte qu'il sentit un impact puissant l'envoyer bouler en arrière dans le couloir, se cognant le dos contre un distributeur automatique. Sonné, le militaire se frotta la nuque, s'estimant chanceux que la vitre ne soit pas brisée, avant de relever la tête pour voir les deux robots flotter à quelques centimètres du sol avant que leurs têtes ne soient mystérieusement broyées !

- Alors ? Une femme ne peut pas se faire plaisir tranquillement sans être dérangée maintenant ?

Sortant paisiblement de la réserve en recoiffant sa chevelure blanche d'une main, réajustant le montant d'une jupe noire qui descendait jusqu'aux genoux avant de fermer les boutons de sa chemise blanche, une femme aux oreilles pointues, une Sephi, d'un certain charme dardait son regard sur les corps des deux pirates à ses pieds.

- Et dire qu'ils allaient avoir leur tour, bah, ce n'étaient que des hommes. Dit-elle d'un ton méprisant avant de regarder Kaldor, relâchant les carcasses des droïdes qui s'écrasèrent au sol.

- Je vois que...
- Oui, j'utilise la Force, et non beau ténébreux, je ne t'épargnerais pas. Termina la blanche en faisant craquer ses phalanges.

Kaldor saisit son lance-flammes et tira un trait sur la Forceuse, qui se contenta de dévier le feu en ouvrant simplement la paume de sa main devant elle pour se protéger. Un mouvement de son autre main, et l'arme fut dégagée de la poigne du militaire. Mais ce qu'elle n'avait pas prévue, c'est que Kaldor avait dégainé son pistolet blaster de son autre main, la visa et tira... pour toucher le mur derrière elle. Blanchette releva la tête après avoir esquivé le tir, affichant un sourire moqueur.

- Bah alors, on sait pas viser correctement avec son joujou ?
- Et si tu fermais ta grande gueule et que t'attaquais vraiment ? Rétorqua Kaldor en se mettant en garde.

La petite pique fonctionna, Blanchette l'attaquant avec un coup de pied sauté, que le militaire contra en saisissant la jambe tendue de son adversaire pour la plaquer au sol. Gardant sa prise, il sortit un couteau et s'apprêtait à la taillader, mais la forceuse utilisa une onde qui fit voler sa lame. Grondant, le mantellien écrasa le ventre de cette pirate d'un coup de talon bien puissant, coupant le souffle de cette dernière avant qu'il ne soit lui-même propulsé en arrière via une onde plus puissante, volant dans la réserve.

L'impact du crâne de Kaldor contre le métal de l'étagère le sonna, faisant siffler ses oreilles et monter sa colère d'un cran : c'était déjà la deuxième fois ! Foutus utilisateurs de la Force non-Jedi, ils savent pas se battre comme des vrais guerriers, des lâches ! Reprenant rapidement ses esprits et dégageant les outils qui lui étaient tombés dessus, le brun entendit un bruit à sa gauche.

Une autre femme, recroquevillée dans un coin de la pièce trop sombre pour voir son visage, ses vêtements étaient déchirés par endroits et elle pleurait. Une passagère malchanceuse sur qui Blanchette s'était jetée avec ses hommes... Les paroles de toute à l'heure prirent aussitôt leur sens dans l'esprit du militaire, et sa respiration commença à trembler sous l'effet de la rage et de l'adrénaline qui circulait dans ses veines.

- S'il-vous-plaît... Aidez-moi... Articula la victime entre deux sanglots.

Grondant comme un animal sauvage, Kaldor commença à se relever, avant de se sentir à nouveau pousser contre l'étagère métallique par la Force de Brunette. Cette dernière se tenait le ventre d'une main, l'autre tendue devant elle pour maintenir le militaire en place.

- T'ose frapper une femme, sale porc ! Tu va comprendre ta douleur ! Cria-t-elle en intensifiant la pression.

Plaqué contre l'échafaudage, le mantellien cria de rage alors qu'il luttait de tous ses muscles contre cette pression colossale. Chaque fois qu'il commençait à se relever, la Force le plaquait à nouveau contre le métal, faisant trembler la pièce. Improvisant totalement, Kaldor se concentra sur son bras droit, et frappa l'étagère à côté de lui, qui s'étendait jusqu'à la porte où se tenait Blanchette. Cette dernière perdit momentanément le contrôle de la pression qu'elle exerçait dans la pièce au moment où des objets tombèrent devant elle, obstruant son champ de vision et l'obligeant à arrêter, par un simple réflexe. Cela ne dura que quelques secondes, mais ce fut plus que suffisant pour que Kaldor ne se relève et s'élance sur Blanchette, écrasant son poing contre le visage de cette dernière !

Blanchette fut à son tour propulsé sous la force de l'impact, son nez saignait déjà alors qu'elle toucha le sol, tandis que Kaldor s'approcha lentement d'elle d'un pas lourd.

- MON VISAGE !! SALE MACHO ! CONNARD ! SPÉCISTE !
- J'vais t'dire un truc, salope. Tu aurais pus avoir raison, sauf que ma cheffe de boulot est une femme, je bosse avec des femmes et des aliens, je frappe et tue mes ennemis sans distinction et c'est certainement pas toi qui peux me faire la morale sur quoi que ce soit !!

Cria à son tour Kaldor alors qu'il assena un violent coup de pied en visant à nouveau le visage de Blanchette, qui perdit pas mal de sang et quelques dents au passage, tandis que le brun récupéra un de ses couteaux, saisit la Sephi par la gorge et la releva pour violemment plaquer cette dernière contre un mur.

- N... Nghhh ! Att... Voulue articuler la pirate, le regard terrorisé à mesure qu'elle savait ce qu'il lui réservait.
- J'vais te donner un p'tit conseil pour rapidement toucher le cœur de quelqu'un. Fit Kaldor d'un ton sadique alors qu'il positionna sa lame contre la poitrine de Blanchette. Entre les 5eme et 6eme côtes.

Telles furent les dernières paroles que la Sephi entendit avant que son palpitant ne soit perforé par la lame du couteau. Kaldor mentirait si il disait qu'il n'avait pas prit son temps, mais cette salope a amplement eu ce qu'elle méritait.

Laissant le corps retomber au sol, le militaire en profita pour reprendre son souffle en s'asseyant lui aussi par-terre, se passant une main dans ses cheveux trempés de sueur alors qu'il toussota. Il vit que la vitre du distributeur de boisson et snacks avait finalement cédée, et décida d'en profiter pour grignoter quelque chose, histoire de reprendre un peu de force. Un paquet de bonbons acidulés et une canette de soda aux fruits rouges furent ainsi sacrifiées, tandis que la pauvre victime ressortit de la réserve, encore tremblante, mais au moins elle avait arrêtée de pleurer.

- M... Merci... Merci... fit-elle d'une petite voix.

Kaldor répondit avec un petit sourire en levant un pouce, toujours vautré par terre et savourant cette fois-ci une pâtisserie industrielle au chocolat.

Une sonnerie ce fit entendre, quelqu'un lançait un appel dans un holocom. Holocom qui se situait dans l'une des poches de Blanchette. Sans aucun scrupule, Kaldor récupéra l'appareil du cadavre de la Sephi, s'essuya la bouche, se releva et répondit à l'appel.

À l'autre bout, personne d'autre que Psyona. La Balnab fut surprise de le voir, avant de parler d'un ton menaçant :

- OK connard, t'es pas un d'mes gars sinon Bianca t'aurais castré pour avoir touché à ses affaires, elle est où d'ailleurs ?
- Juste ici, sale pute. Répliqua Kaldor en pointant l'hologramme sur le cadavre de Blanchette.
- Non... Sale fils de...
- Ferme ta gueule et écoute-moi bien : ton plan est en train d'foirer. Tes gars tombent comme des mouches sous les assauts des droïdes de sécurité, tes bombes se font bidouiller les unes après les autres et des renforts républicains vont pas tarder pour vous pulvériser, toi et tes charognards. Tu va rapidement comprendre ta douleur, Schtrompfette Pirate

Le militaire bluffait pour les hommes et les bombes : il n'avait en effet aucune idée de la progression de Lune, mais Psyona sembla gober ça.

- Tu m'fais pas peur avec tes menaces débiles !
Rire moqueur de Kaldor :
- Ce sont pas des menaces, mais des prévisions très justes. Amène tes gars près de toi, j'arrive bientôt pour te botter l'cul dans la salle de commande.
- À toi tout seul... T'es qui au juste putain ?!
- Kaldor Mantell, ton pire cauchemar.

Et sans un mot supplémentaire, il broya l'holocom entre ses doigts.
Lune Volteplume
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Lune, lui disait souvent sa soeur Rose, Lune, tu as un don surnaturel pour t’attirer des ennuis.

Allons donc.
Des ennuis.
Qu’est-ce qui ne fallait pas entendre.

Le jeune homme progressait dans le vaisseau comme une ombre, et moins qu’une ombre même, enveloppé par le Courant Blanc. Dès qu’un bruit suspect attirait son attention, il veillait à ralentir, et alors l’illusion devenait presque parfaite et lui pour ainsi dire invisible.

Ironiquement, ses activités de démineur avaient quelque chose de répétitif et de fastidieux. Toutes les bombes étaient fabriquées sur le même modèle, tous les transmetteurs aussi. C’était le même piratage à chaque fois, le même mot de passe changé, la même communication coupée.

La plupart du temps, les coursives du Sirupeux demeuraient absolument désertes. Lune l’ignorait, mais c’était que Psyona avait commencé à rappeler ses hommes à elle, dans l’hypothèse d’une évacuation d’urgence. Le plan prenait l’eau de tous les côtés et la pirate n’avait pas signé pour jouer les kamikazes.

J’te jure, si ça capote et qu’on est pas payés…

Lune se figea en entendant deux voix qui s’exprimaient en huttese. Plaqué contre le mur, le Fallanassi se laissa aller au plus profond du Courant Blanc. L’air vibra quelques secondes autour de lui, mais bientôt, il devint parfaitement impossible à distinguer.

J’ai un prêt immobilier à rembourser, moi.
À qui le dis-tu… La petite va entrer à la maternelle. T’as une idée de combien ça coûte, les écoles privées, de nos jours ?
Quelle misère, quelle misère, se désola un Zabrak en tournant au coin du couloir, pour commencer à le remonter en compagnie de son acolyte, un humain à la mine patibulaire. On ne peut même plus subvenir à ses besoins avec un abordage par mois.
Ça m’étonne pas que les jeunes désertent la profession. Avant, ça faisait rêver.
L’aventure !
Les trésors !
Le combat !

Les deux pirates poussèrent un soupir de concert.

Maintenant, les gamins projettent d’être pilotes dans la marine marchande, est-ce que c’est pas une triste situation ?
Tu veux que je te dise ? Le problème, c’est la cancel culture.
Le moralisme ambiant.
Alors comme ça, sous prétexte qu’on égorge un peu des gens, que de temps en temps on commet peut-être un ou deux attentats, on fait pas un boulot respectable ?
Les gamins, de nos jours, ils ont l’esprit fermé.

Mais les deux hommes s’interrompirent brusquement en arrivant à hauteur de Lune. L’humain fronça les sourcils avant de murmurer :

T’as pas entendu quelque chose ?

Lune, à quelques centimètres d’eux, retint son souffle. Le Zabrak tendit l’oreille. Les deux pirates demeurèrent silencieux pendant des secondes qui parurent interminables au sensitif, jusqu’à ce que le Zabrak hausse les épaules.

C’est rien, c’est l’aération.
T’as raison. J’suis nerveux, en ce moment, t’as pas à idée.
T’as essayé l’homéopathie ?

Lune attendit que les malfrats disparussent à l’angle du couloir pour reprendre sa propre progression. Cinq bombes désarmées, quatre à traiter. Les trois premières étant identiques aux autres, le jeune homme ne tarda pas à se diriger vers les réacteurs.

Pénétrer dans la section ailleurs du Sirupeux exigea quelques prouesses du datapad peu avouables en bonne société. Le système de sécurité y était si sensible que Lune manqua de le bloquer de bout en bout. Mais il put enfin se faufiler sur les passerelles techniques.

Jamais il ne s’était retrouvé dans un endroit pareil. L’hyperdrive, les réacteurs, les systèmes de refroidissement, les turbines d’aération l’incinération industriel, tout avait des proportions gigantesques sur un cargo de passagers comme celui-ci. Rien de comparable avec les vaisseaux de contrebandiers qu’il avait pu visiter dans sa jeunesse sur Nar Shaddaa.

Une lumière d’alerte d’un rouge uniforme éclairait des passerelles métalliques infinies où des astromechs à l’arrêt semblaient suspendus dans le temps, interrompus en plein milieu de leurs tâches habituelles. Les réacteurs dégageaient une chaleur presque insupportable pour un enfant de la lune des contrebandiers.

Il avançait à pas prudents, pour ne pas faire résonner les coursives. Précaution sans doute inutile dans le ronronnement permanent des réacteurs.

Oh…

À quelques mètres de lui, il finit par découvrir un corps inanimé en tenue d’ingénieur. Lune se précipita pour s’agenouiller à ses côtés, mais ce ne fut que pour découvrir la gorge tranchée du malheureux technicien.

Le jeune homme eut un haut-le-coeur.

OK, se chuchota-t-il pour se donner du courage. OK, tout va bien se passer…

Quelques minutes plus tard, il était près du caisson du réacteur principal. Et de sa bombe. L’idée de la réaction en chaîne causée par une explosion dans un pareil endroit lui donna des sueurs froides.

Qu’un examen attentif ne fit rien pour arranger. Et c’est ainsi que Kaldor reçut un message textuel sur l’un des comlinks dérobés aux pirates :

C’est moi. 9 charges sur 10 désactivées. Dixième pas sur transmetteur, mais minuteur. Réglée pour exploser dans soixante minutes. Probablement un plan B. Si les autres charges explosent, celle-ci est entraînée avec le reste. En cas de problème, elle laisse le temps aux pirates de s’échapper et explose tout de même au bout du compte. Y a probablement un code pour la désactiver, mais sinon, ça exigerait l’intervention de démineurs militaires spécialisés.
Kaldor Mantell
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Bon, Psyona était à présent pleinement au courant que son plan tombait à l'eau. Un rapide regard vers ses sbires lui confirma ce qu'elle redoutait : c'était la merde. N'affichant rien devant les otages, elle tapota rapidement sur son datapad, envoyant l'ordre à tous ses hommes d'abandonner les otages et de se replier sur sa position dans la salle de commandement. C'était pas prévu dans le plan, et pas question de se faire chopper par les autorités républicaines. Le temps commençait à manquer...

***


Le Weequay courait. Lorsqu'il était descendu chercher Bianca et les autres pour savoir si ils avaient finis de s'amuser avec l'otage, il ne trouva que leurs cadavres, et un type armé jusqu'aux dents qui avait la bouche en sang, affichant un grand sourire démentiel. Alors il ne perdit pas de temps pour prendre les jambes à son cou, poursuivis par les pas lourds de l'autre type, se retournant parfois pour tirer derrière lui afin de retarder son poursuivant, même si ça semblait faire l'effet inverse.

Là, des renforts ! Ne s'arrêtant qu'une fois arrivé à la hauteur des trois autres pirates, le Weequay expliqua, à bout de souffle, ce qu'il avait vu, et le frisson dans son dos reprit lorsqu'il entendit à nouveau les pas lourds arriver, suivis par un très clair :

- J'vais te griller façon barbecue, salopard !

Alors que le bourrin atteignait un coin de mur, il fut accueillit par les rafales des quatre pirates, l'obligeant à rester à couvert. Reprenant confiance, le Weequay fut le premier à s'avancer vers l'endroit où son ex-poursuivant se cachait, mais la dernier chose qu'il vit fut une lumière rouge, puis tout fut noir, et le Weequay se retrouva dans une grande pleine ensoleillée, à se faire taper sur les doigts par sa grand-mère qui n'était pas contente qu'un criminel comme lui puisse se faire avoir par un excès de confiance.


Kaldor ne laissa même pas le temps au corps du Weequay de tomber par terre qu'il l'utilisa comme bouclier humain, laissant les tirs toucher le cadavre alors qu'il laissa le blaster de sa main gauche tomber au sol, récupérant son lance-flamme à deux mains et carbonisant les trois autres pirates, vidant son réservoir pour être bien sûr de leur mort... et faisant carrément fondre leurs armes.

- *Kof kof* Et merde... toussa le caporal-chef à cause de la fumée et de l'odeur de brûlé.

Laissant enfin le Weequay au sol, il sortit un mouchoir de sa poche et s'essuya la bouche, les beignets fourrés à la mûroise c'est bien bon, mais ça a tendance à couler sur le menton et les grains se collent aux dents, ce qui lui donnait un sourire un peu bizarre quand il les décollait avec sa langue.

Le nettoyage finit, le brun jeta l'arme lourde au sol, après s'être bien assuré que le réservoir soit vide (très probable que son précédent propriétaire ait oublié de faire le plein), puis il regarda autour de lui, voulant s'assurer de sa position. C'est en reconnaissant les différentes enseignes lumineuses et les grillages fermés que Kaldor reconnu l'endroit : il était revenu à son point de départ !

Bon, au moins déjà ça de fait. Le militaire, pistolet blaster en main, avança prudemment, passant de couvert en couvert, le regard à l’affût du moindre mouvement suspect. Finalement, il arriva à la place commerciale centrale, là où se trouvaient encore les otages. Ces derniers n'osaient tout simplement plus bouger, toujours apeurés de la situation, et Kaldor ne pouvait les en blâmer !

Néanmoins, la vendeuse qu'il avait croisé avec Lune, celle-là même qui leur avait ouvert l'accès au tunnel de maintenance pour les droïdes, le reconnu et lui fit signe. Il la rejoignit alors, posant un genou à terre.

- Oh c'est vous, par les étoiles ! Quand on a entendu les cris, nous avions cru que... Mais ou est votre ami ?
- On s'est séparé pour gagner du temps.
- Oh, j'espère qu'il va bien. Mais dîtes-moi, ils ont emmenée une des femmes avec eux plus bas, est-ce que...
- … Elle est vivante, mais...

Lourd silence, des murmures outrés et rageurs fusèrent, parmi lesquels beaucoup d'appel à la vengeance. Des appels que Kaldor écouta parfaitement, éliminer la vermine faisait partit de son travail, et c'était même une des raisons de son engagement dans l'armée après tout !

C'est alors que le comlink du militaire vibra, il venait de recevoir un message :

C’est moi. 9 charges sur 10 désactivées. Dixième pas sur transmetteur, mais minuteur. Réglée pour exploser dans soixante minutes. Probablement un plan B. Si les autres charges explosent, celle-ci est entraînée avec le reste. En cas de problème, elle laisse le temps aux pirates de s’échapper et explose tout de même au bout du compte. Y a probablement un code pour la désactiver, mais sinon, ça exigerait l’intervention de démineurs militaires spécialisés.

Kaldor gronda, avant de remarquer les mines inquiètes des passagers, et la vendeuse qui essayait discrètement de lire le message.

- Bah alors ? Qu'est-ce que ça dit ?
- Que presque toutes les bombes sont désactivées. fit le militaire en rangeant rapidement le comlink. Il valait mieux cacher le compte à rebours de la dernière bombe pour ne pas créer un mouvement de panique.
- Alors, c'est une bonne nouvelle non ?
- Pas tant que cette Psyona n'est pas neutralisée, je fonce à la salle de commandement, restez ici.
- C'est pas comme si on allait bouger de toutes façons.

Le trait d'humour, même sarcastique, fut accueillit par un ricanement de Kaldor, ce dernier se relevant, affichant un sourire confiant et gardant son regard déterminé. À peine venait-il de quitter la zone commerciale sous les encouragements des civils qu'il ressortit son comlink pour rédiger une réponse :

OK, vais attaquer le pont de commandement. Plus de traces des sbires, doivent rejoindre leur cheffe. Si la balise a lancée l'appel, essaie de capter les renforts. T'as fais du bon boulot pour les bombes, mets-toi à l'abri. Que la Force soit avec toi (ouais j'ai toujours voulu dire ça xD)
Lune Volteplume
Lune Volteplume
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Se mettre à l’abri ?
Se mettre à l’abri !

Alors qu’on pouvait éprouver le frisson de l’aventure en se jetant à corps perdu face aux canons blaster de pirates désespérés et sanguinaires ? Allons donc ! À peine le message de son coéquipier du jour arrivé sur son comlink, Lune se lança une nouvelle fois dans les couloirs, à la recherche de quelque chose d’utile à faire.

Désamorcer la dernière bombe était hors de ses compétences. Mais il y avait bien une étape essentielle qui demeurait dans ses cordes et il prit la direction des ponts supérieurs, vers lesquels les pirates convergeaient eux-mêmes.

La confusion et la nervosité prenaient le pas sur l’assurance d’avoir affaire à des proies faciles : les malfrats, en se heurtant à une résistance inexplicable qu’ils n’avaient jamais pris en compte dans leur plan, s’étaient rapidement désorganisés. Il y avait d’ailleurs dans le chaos de cette retraite maladroite, et dans l’enchaînement de ces événements, quelque chose d’étrange pour Lune. Comme une série d’incohérences sur lesquelles il ne parvenait pas tout à fait à mettre le doigt.

Et puis soudain, dans sa progression plus ou moins prudente dans les couloirs du vaisseau, Lune tomba au détour d’un couloir nez à nez avec un pirate échevelé, qui le renversa dans sa précipitation et faillit poursuivre son chemin en cavalant sans y penser à deux fois. Mais l’homme s’arrêta brusquement quelques mètres plus loin, pour faire volte-face et le braquer de son arme.

C’est toi, s’exclama-t-il d’une voix nerveuse !
Euh… Probablement pas…?
C’est toi qui butes nos hommes !
Moi ?

Lune écarta lentement les bras en signe d’impuissance.

J’ai vraiment l’air de quelqu’un capable de buter qui que ce soit ?

En même temps, le jeune homme avait esquissé un léger geste de l’index et du majeur de la même gauche et le Courant Blanc se mit à s’insinuer dans l’esprit de son interlocuteur. La Fallanassi plissa imperceptiblement les yeux avant de glisser d’une voix hypnotique :

Est-ce qu’on ne dirait pas plutôt que je suis faible et innocent ?
{color=lightgreen]Faible et innocent…[/color], répéta le pirate d’une voix lointaine.
Mieux vaut ne pas perdre de temps avec moi.
Mieux vaut ne pas…

Le pirate ne finit pas sa phrase. Son regard se perdit dans le vide et, quand il releva les yeux à nouveau, l’esprit toujours embrouillé, le jeune homme avait disparu et lui n’était même plus sûr de ne pas avoir eu une hallucination.

Lune, lui, avait investi un turbolift pour gagner les ponts supérieurs. Il s’arrêta un niveau sous celui de la passerelle de commandement. Le couloir était presque immédiatement barré par une lourde porte de protection que le hacker mit plusieurs minutes à débrouiller. De l’autre côté s’étendait un long couloir de maintenance, dont la forme reprenait celle de la passerelle de commandement, et au plafond duquel s’enchevêtrait toute une mangrove de câbles et de fibres destinés à assurer le bon fonctionnement des ordinateurs centraux du vaisseau.

Pour une large part, Lune n’avait aucune idée de ce à quoi tout cela pouvait bien servir, car l’aéronautique n’avait jamais été sa grande passion. Mais s’il y avait bien une chose qu’il savait reconnaître, c’était les installations de télécommunication. Le nez levé le plafond, le Shaddaese suivit un moment le cheminement des câbles, jusqu’à trouver ceux dont la couleur et les inscriptions lui étaient familières.

Puisqu’ils avaient besoin d’aide, autant appeler à l’aide. Avec un peu de chance, la comptable était parvenue à ses fins et avait pris contact avec des secours qu’il ne s’agissait plus désormais que de guider jusqu’au cargo, pour accélérer les opérations. Installé dans un équilibre précaire sur une échelle métallique qui menait aux câbles, Lune entreprit d’en sectionner un pour le reconnecter à son datapad.

Au-dessus de lui, sur la passerelle de commandement où les pirates s’agitaient autour de leur leadeuse, un écran clignota brièvement, à l’insu de tous. Les pirates avaient mieux à faire : leur propre vaisseau les attendait de l’autre côté de la verrière de la passerelle. Ils étaient en train d’enfiler des combinaisons de sortie spatiale, avec le projet de pulvériser la baie d’observation pour rejoindre leur propre appareil et sauter dans l’hyperespace dès que possible, laissant le navire de passagers exploser derrière eux.

Les commandes du système de communication défilaient sur l’écran de Lune et il entreprit de réactiver les balises de localisation du vaisseau les unes après les autres. Si des bâtiments républicains étaient en route, ils ne manqueraient pas de les trouver.

Et puis il aperçut quelque chose d’autre. Des messages envoyés vers l’extérieur, sur des fréquences cryptées, depuis l’irruption des pirates. Lune ouvrit les fichiers les uns après les autres, pour y découvrir de brefs rapports sur la situation à bord du cargo et la progression de l’abordage. Ainsi donc, des commanditaires se dissimulaient derrière l’équipage de pirates.
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