Grendo S'orn
Grendo S'orn
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Centaxday 22 Xème (Welona) 21 576


Voilà déjà quatre jours que l'attentat à la bombe sur Ossus accaparait les médias. Toutes les chaines de la galaxie du noyau à la bordure extérieure diffusaient en boucle les terrifiantes images de l'édifice en ruines qui abritait il y a quelques jours encore les délégations de l'Alliance Galactique des Puissances Unies. Un bilan provisoire accablant selon certains journalistes qui faisaient état de plus d'une dizaine de morts, trois fois plus de blessés et d'une centaine de disparus dont la plupart étaient de riches et influentes personnalités publiques. L'honorable Jaliac du Kajidic Djiilo avait été le premier à périr dans cet attentat suivi de près par de nombreux membres appartenant au cabinet de la Secrétaire d'Etat de la République. Des sénateurs de haut rang figuraient également parmi les victimes, si bien que certains partis politique auraient probablement du mal à s'en remettre. Les pertes semblaient catastrophique. Même du côté de la présidence de l'AGPU, Thélophilus restait introuvable rendant l'existence du vaste Conglomérat plus qu'incertain.

« Citoyens de la République, »

Depuis le balcon principal du bâtiment gouvernemental donnant sur la Place des Monuments, S'orn, aux côtés des membres de l'exécutif et de l'état major, affichait des traits sévères tant l'affaire qui occupait la galaxie était grave. Tout ce qu'il avait entreprit depuis son élection en matière de diplomatie étrangère venait de s'écrouler violemment en l'espace d'une journée. L'Alliance n'était plus que l'ombre d'elle-même, totalement désorganisée elle venait d'élire dans la précipitation l'ex sénatrice Alysanne Méridan à sa tête espérant ainsi maintenir le navire à flot. Mais le neimoidien, témoin direct de nombreuses crises par le passé savait bien qu'un tel sauvetage était impossible vu l'étendu des dégâts. L'AGPU était voué à une mort certaine.

« La diplomatie galactique vient de connaître son heure la plus sombre. »

Des milliers de coruscantii avaient répondu à l'appel du Gouvernement se rassemblant une fois encore en contrebas sur la célèbre Place des Monuments, lieu mythique où il avait débuté son mandat par un discours qui avait résonné jusque dans les bas-fonds de la capitale. Parmi les multiples statues et bustes représentant différents héros de la République, une sculpture en marbre d'une dizaine de mètres à l'effigie du neimoidien trônait fièrement au centre de la place en guise de supériorité. Conformément à la demande du Chancelier, nombre de militaires, arme à la main, avaient investis les lieux. Un système de sécurité strict avait également été installé, forçant chaque individu osant pénétrer dans l'enceinte à se soumettre à un contrôle d'identité. Tout était orchestré et cadré au millimètre près.

« Il y a trois ans nous fêtions la fin d'une guerre sanglante et l'ouverture vers une paix bien méritée ... Une paix qui malheureusement a été bafouée par le feu impérial et par le maladif interventionnisme Jedi ... »

S'orn ne comptait plus mâcher ses mots à l'égard de son voisin du nord, pas plus qu'il ne comptait ménager la susceptibilité des membres de l'Ordre. Tous l'observaient, civils, militaires, politiciens, même certains jedi étaient présents au sein de l'assemblée.

« Alors que ces dernières années nous avions enfin réussi à apaiser les tensions par la fondation de l'Alliance Galactique des Puissances Unies, la crise d'Ossus semble raviver les hostilités. Nous ne parlons plus d'apaisement, mais d'un conflit relancé par l'Empire lui-même ... » allusion faite aux impériaus qui ne s'étaient pas privés pour s'en prendre à la flotte républicaine autour d'Ossus. Lors de l'échange de tirs, le neimoidien s'était immédiatement rendu en salle de crise en compagnie des membres de l'Etat Major restés sur Coruscant. Tous en avaient conclu qu'il s'agissait là du fameux point de rupture, la diplomatie avait échoué et une guerre risquait d'éclater à tout moment.

« Fort heureusement la bravoure de nos valeureux soldats et du Commander Ular'lim à qui je souhaite un bon rétablissement, s'est à nouveau exprimée. La République ne reculera devant rien pour défendre ses valeurs et sa liberté ! Que cela serve de leçon à certains de mes pairs qui soutiennent corps et âme une diminution du budget de la défense qu'ils jugent, je cite ... "exorbitant". » S'orn ne perdait jamais une occasion de féliciter l'armée pour ses faits d'arme, brossant les militaires dans le sens du poil depuis son arrivée au sénat, tout comme il n'hésitait pas non plus à s'attaquer ouvertement aux membres de l'opposition qu'il jugeait de plus en plus déconnectés des réalités.

« Mais l'heure n'est plus aux querelles partisanes ou à la politique politicienne ... face à la montée des extrêmes au nord de la galaxie, la République ne peut se permettre d'être faible et désunie, même en période de campagne électorale. Il nous faut de toute urgence déclarer l'Union Sacrée ! » il ne prônait ni plus ni moins que l’union de toutes les forces vives au-delà des divergences d’opinion, des intérêts particuliers au-delà même des différences culturelles et raciales comme il l'avait déjà fais lors de son investiture.

« A ce titre, j'invite vivement les membres de l'Opposition du Sénat à désigner leur représentant d'ici une semaine et je m'engage personnellement à le rencontrer, dans l'espoir que nous trouvions ensemble la meilleure marche à suivre pour l'avenir de la République. » une invitation qu'il était difficile de refuser, même pour les plus farouches adversaires du neimoidien qui verraient là l'occasion rêvée de s'afficher et de parader en compagnie des plus grands de la République. Mais dans cette apparente tentative de réconciliation, S'orn y voyait surtout un moyen de briser définitivement ses rivaux. Choisir une seule et même personnalité en guise d'ambassadeur, une tâche qui paraissait bien difficile tant l'opposition regroupait une myriade de groupes minoritaires aux idéologies bien différentes. Et pendant que ses ambitieux opposants se disputeraient la fonction sacrée offerte par le Chancelier, lui en profiterait pour convaincre l'électorat encore hésitant.

« Mais cette Union Sacrée ne saurait exister sans une prise de distance assumée vis-à-vis des membres de l'Ordre Jedi ... » ces mots venaient de claquer comme violent un coup de fouet à l'encontre des quelques Jedi venu écouter les paroles du Chancelier sur la Place des Monuments. « Depuis trop longtemps l'Ordre Jedi s'immisce littéralement dans les affaires publiques. Une situation d'autant plus inquiétante que nous avons connu au cours de ces vingt dernières années, des Jedi présents à tous les niveaux de pouvoir : Une Chancellerie par deux fois occupée par ces guerriers mystiques non élu démocratiquement, un Ministère de la Justice détenu par leurs semblables durant plus de huit ans et couvrant toute bavure de l'Ordre, ... une fonction de juge de la Cour Suprême ... aux mains du tristement célèbre Halussius Arnor ... un ex Jedi qualifié aujourd'hui de dangereux terroriste et recherché pour ses multiples crimes envers la République ... » nul ne pouvait l'ignorer, qu'on soutienne ou non la cause de l'Ordre, les Jedi avaient commis un nombre incalculable d'erreurs et S'orn comptait bien le rappeler pour convaincre les rares indécis sur cette question. « Souvenons-nous un instant qui a forcé le Sénat a accepter le Traité d'Artorias, ce traité fantoche jugé de véritable torchon par la plupart des experts politiques tant il accordait à l'Empire toutes ses exigences ne nous laissant que les miettes ?! Un Jedi ! Qui a largement profité du meurtre abominable du Chancelier Scalia pour s'emparer de la plus haute fonction de notre Etat et ainsi transformer le conseil des Ministres de l'époque en véritable conseil des Jedi ? Un Jedi ! Qui enfin, a violé consciemment le Traité d'Ossus qui stipulait pourtant très clairement qu'aucun membre de l'Ordre ne devait être présent au cours de l'échange de prisonniers entre la République et l'Empire au risque de déclencher un nouveau conflit meurtrier ... encore et toujours un Jedi ... » les paroles du neimoidien déclenchèrent une frénésie générale dans l'assemblée, à croire que les invités avaient tous été triés sur le volet pour ne sélectionner qu'une poignée d'opposants face à une large majorité de partisans pro-S'orn. Les nombreux droïdes caméras flottant par dessus la foule continuaient de filmer l'effervescence du peuple qui commençait à qualifier les Jedi de traîtres à la Nation. S'orn de son côté résistait à l'envie de sourire férocement face à cette image de plèbe qui buvait littéralement ses paroles.

« En vérité, le Conseil Jedi ne s'intéresse nullement à la paix. Il n'a cessé de nous entrainer avec lui dans un tourbillon de haine et de conflits incessants allant jusqu'à saboter une fois encore nos chances d'apaisement avec notre voisin du nord. Mais cet acte ne restera pas sans conséquence ... » tout le monde semblait retenir son souffle « Dès ce soir, le Gouvernement procédera, conformément à la Loi Patriote votée par le Sénat quelques années plus tôt, à la publication du décret "Jexit", obligeant tous les membres de l'Ordre Jedi à quitter le territoire dans un délai de trois semaines. Toute infrastructure comme le Temple d'Ondéron, de Coruscant, les nombreux avants postes et les académies disséminées sur le territoire seront réquisitionnées par la République dans ce même délai. L'armée pourra et sera envoyée sur le terrain pour faire respecter la loi. Toute personne ne respectant pas ce nouvel arrêté, se verra dans l'obligation de répondre de ses actes devant la Cour Suprême pour non application d'un arrêté fédéral. Ceci vaut également pour les fonctionnaires de l'Etat qui auraient l'idée quelque peu saugrenue ... mais ô combien tentante de soutenir la cause Jedi en accueillant ou en cachant certains de leurs membres sur leur sol. Conformément à l'article 16bis de notre Constitution, ils pourront voir leur responsabilité mise en cause sans agrément du Sénat. » l'annonce eu l'effet d'une bombe mais les holocams continuaient toujours de capturer image après image le neimoidien présenter son nouveau décret, le plus dur de tout son mandat et celui qui ferait couler beaucoup d'encre les prochains jours dans la plupart des tabloïdes.

« Nous vivons certes une période difficile mais il faut voir la réalité en face, notre collaboration avec l'Ordre Jedi a échoué. Un échec lamentable qui aurait pu être évité si le Conseil avait pris la peine de saisir l'opportunité que nous lui avons offerte il y a trois ans en créant à cet effet un Ministère des Affaires Jedi ... » qui oserait encore lui reprocher de ne pas avoir essayé de négocier avec ces moines mystiques ? « Pourtant, je ne peux m'empêcher de repenser à cette nouvelle génération de jeunes Jedi, tous ces padawans et ces chevaliers bien loin d'être responsables de ce misérable fiasco. Etiez-vous seulement au courant que le Conseil n'avait aucun intérêt à ce que la République soit en paix avec ces plus proches voisins ? Ou avez-vous seulement obéit aux ordres sans vous poser de questions ? » parfaitement conscient des dissensions qui n'avaient cessés de croitre au sein de l'Ordre ces dernières années, S'orn ne se contentait plus d'exclure les Jedi de l'équation, il voulait les diviser.

« L'exil n'est pas une fatalité. » la voix du neimoidien résonnait dans tous les hauts-parleurs de la Place des Monuments. « A ceux qui ignoraient tout du complot orchestré par le Conseil Jedi, je vous invite à rejoindre ... les Lames Républicaines. Ce nouveau corps armé est une réponse militaire et démocratique au fléau que sont les Églises de la Force dans notre Galaxie. Chaque Lame, à l'exemple de nos braves soldats, prêtera serment de servir la République et ses citoyens. Chaque Lame sera un rempart face aux superstitions et aux zèles. Chaque Lame n'obéira qu'aux strictes et justes lois de notre République, sous la juridiction exclusive ... de la Chancellerie. » l'annonce eu l'effet d'une bombe. La plupart des médias relayaient déjà l'information : "La République se sépare des Jedi", "Fin d'une alliance vieille de plusieurs millénaires", "Jexit", "Les Lames républicaines, nouveau fer de lance du Chancelier" pouvait-on lire dans les médias qui diffusaient en parallèle la fin du discours du neimoidien.

La Démocratie venait-elle de connaître un nouveau tournant, à moins que ce ne soit que le début ...
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Ils ont cru qu'elle avait eu une attaque, certains l'avait même espéré, mais, hélas pour eux, il n'en était rien, elle regardait simplement le journal télé. Car oui, voyez-vous, la Sorcière était une personne qui aimait se tenir au courant de l'activité galactique et cela passait par faire chauffer le terminal holonet au moins une fois par jour. Elle ne se contentait évidemment pas des médias impériaux, l'information qu'ils traitaient était passé à la moulinette de la propagande et ne lui était donc que de peu d'utilité. Non, son morceau de choix, c'étaient ceux de la République, en partie, car ils contenaient parfois des informations omises par ceux de l'Empire, en partie parce que c'était toujours utile de savoir comment fonctionnait son ennemi, et, enfin, parce que c'était souvent hilarant, tout particulièrement les débats au Sénat qui, pour elle, battait bien des holocomédies.

Et ces derniers jours, l'actualité avait été plus chargé qu'à l'accoutumé, et, plus que ça, c'était la nature même de cette dernière qui l'avait fait rire comme rarement, rire au point de suffoquer, rire au point de se casser toutes les côtes. Mais qu'y avait-il de si drôle ? Oh, par où commencer ?

Peut-être par le début, avec l'attentat d'Ossus. Il s'avéra qu'au cours de l'échange de prisonniers prévu par le traité du même nom, le bâtiment de l'AGPU décida de faire Boom. Cet événement seul avait déjà suffi à illuminer sa journée, c'était comme un rêve qui était soudainement devenu réalité, après tout, n'avait-elle pas, quelque temps plus tôt, parcourue les rues de sa capitale, fantasmant sur la meilleure manière de la mettre à bas ? Oh, comme elle aurait aimé être là-bas, pour goûter au chaos environnant, pour se baigner dans le sang des ossusiens ; le plaisir qu'elle aurait éprouvé à réduire leur petite société si parfaite en cendre... Mais c'est ainsi, la vie est mal faite. L’important était que le message soit passé, une seule petite explosion et les deux grandes puissances se sautaient à la gorge sans sommation. Mais, il n'y avait pas eu qu'elles deux, sur place l'on avait aussi quelques sbires des Hutts, et même un groupe de Jedi qui s'étaient tapé l'incruste, pour ne pas faire grand-chose d'autres que de se mettre dans un coin et bouder, comme à l'accoutumée ; et tout ce beau monde se jeta dans la mêlée, une véritable orgie de lames crépitantes et gorges tranchées, la preuve par l'exemple que la paix était belle et bien un mensonge.

Les morts furent nombreux, les disparus aussi, avec, en tête de liste, le président de l'AGPU, un certain Thélophilus ; tout un symbole, vraiment. L'organisation existait encore en tant que tel, mais il était certain que celle telle que le roitelet d'Ossus l'avait imaginé était belle et bien morte lors de l'attentat. Preuve s'il en était, son nouveau dirigeant n'était nul autre qu'Alysanne Meridian, qui était une source d'hilarité à elle seule. Elle était l'hypocrisie républicaine faite forme, une hédoniste pleine aux as qui trompait son ennui en jouant les défenseurs de... des... de quoi ? Elle n'était même pas sûre... les pauvres, la démocratie, son compte en banque ? Sûrement le dernier.
Sa carrière politique semblait avoir connu un arrêt brutal des suites d'un scandale d'une ironie truculente qui avait vu la diffusion d'une de ses parties de jambes en l'air, pour quelqu'un qui agitait son croupion devant toutes les holo-caméras dans des tenues à faire rougir une danseuse de Nar Shaddaa, elle semblait soudainement bien peu fier de son style de vie. On la pensait finie, mais le destin avait décidé de lui donner un petit coup de pouce... Elle avait hâte de la rencontrer un de ces jours.

Mais cet événement, aussi majeur soit-il, avait été complètement éclipsé par ce qui avait suivi, quelque chose d'encore plus monumental, d'encore plus surprenant qu'une bombe explosant à votre insu. Comment résumer une telle chose en quelques mots ? Elle allait essayer : Les Jedi avaient été banni... Très bien, peut-être un peu plus de mots. Le Chancelier Suprême avait décrété que les Jedi étaient désormais hors-la-loi sur le territoire de la République et étaient tous priés de plier bagages dans les plus brefs délais. Et c'était pour ça qu'elle riait. Pas seulement parce qu'ils allaient connaître la même existence de paria errant que les siens avant la renaissance de l'Empire, mais aussi parce qu'elle n'avait pas fait que flâner dans les rues d'Ossus, elle avait aussi rencontré un Jedi et qu'elle lui avait expliqué très exactement ce qui pendait au nez de son ordre, et c'était pour ça qu'elle riait. On lui demandait souvent pourquoi elle semblait toujours aussi « joyeuse », c'était parce que l'Univers ne cessait de lui donner raison à chaque seconde de son existence, elle avait raison depuis le jour de sa naissance et elle aurait raison jusqu'à celui de sa mort.
Oh, et, cerise finale sur le gâteau, S'orn, qui était beaucoup de choses mais pas idiot, avait déjà créé une organisation pour les remplacer et gérer la population des sensibles à la Force : Les Lames Républicaines. Personnellement, il ne lui tardait pas de les affronter, non pas par peur, mais parce qu'ils n'allaient être qu'un ramassis de soldats avec des sabres laser qui se serviraient de la Force comme d'un blaster, des automates dociles qui chargeraient en scandant à tut-tête « Vive la République ! Vive le Chancelier ! », elle en baillait déjà d'avance.

Une fois remise de ses émotions, les parties les plus pragmatiques de son cerveau prirent le relais et commencèrent à évaluer les opportunités qui s'offraient à elle. Tout d'abord, la République était bien plus vulnérable qu'elle ne le pensait, elle venait tout juste de se séparer de sa meilleure arme Anti-Sith et sa remplaçante était encore très loin d'être prête. Ses rangs se composeraient en grande partie d'aspirants tout juste arrachés à leurs familles soutenu par un petit groupe de formateurs qui seraient largement piochés dans cette vaste nébuleuse qu'on appelait les « Jedi Gris », une occasion rêvée pour certains de se refaire une petite virginité.

Ensuite, venait le cas des Jedi, ces derniers avaient été secoués comme rien ne les avaient secoués depuis des siècles, plus encore que, cette fois-ci, le coup venait de leur chère République. Et c'était une bonne chose, car, un Jedi secoué, c'était un Jedi vulnérable. Le carcan de leur dogme était peut-être rigide, mais, si on appliquait suffisamment de pression, il cassait irrémédiablement, le proverbe « Qui ploie, mais ne se casse pas » existait bien pour une raison après tout. Alors, combien d'entre eux avaient déjà cassé ou était en passe de l'être ? Combien d'anciens qui ont verser leur sang ou celui des autres pour rien ? Combien de jeunes qui ont été témoin de l'échec des idéaux qu'ils essayaient encore d'assimiler ? Combien qui n'avaient aucune envie de vivre nu dans la forêt ou de mendier de monde en monde jusqu'à la fin de leurs jours ? Combien qui avait peur, qui étaient colère ? Peut-être pas tous, mais certainement pas aucun. Ils étaient là, elle le savait, ils attendaient seulement que quelqu'un vienne leur ouvrir les yeux, qu'il vienne leur tendre la main et leur montrer qu'une alternative était possible, qu'elle était juste là, qu'elle avait toujours été là, quelqu'un... Quelqu'un comme elle, par exemple.

Cela ramena tout naturellement ses pensées vers l'Empire, et Khorog. Immédiatement, sa joie reflua, le rire laissant place à un soupir. Le Grand-Inquisiteur était un individu fanatique, brutal et assez soupe-au-lait, si cela faisait de lui un membre estimé du Clergé, cela faisait aussi de lui un diplomate parfaitement exécrable. En temps normal, cela ne serait pas trop un problème, un inquisiteur, après tout, était censé détruire les ennemis de l'Empire, pas de se faire des amis, mais, l'organisation étant un véritable cancer s'appropriant les attributions de toutes les autres branches du Conseil Noir, ça l'est devenu. Les tactiques du Draethos, et celles de l'Inquisition en général, étaient basé sur la peur, et, de ce fait, elles se montraient totalement inefficace face à des individus qui s'en retrouvaient immunisé de par leur puissance et leur influence, pour eux, il n'était qu'un molosse bruyant.

L'on s'amusait d'ailleurs à dire dans son dos qu'il avait coûté à l'Empire plus d'alliés que d'ennemis. Cela avait commencé avec Darth Noctis, qui était un peu l'opposé de Khorog, un négociateur d'une redoutable habilité, mais aussi un libre-penseur qui goûtait bien peu aux simagrées du clergé, une combinaison jugé bien trop dangereuse et qui lui valut sa condamnation par l'Inquisition, condamnation dont Khorog avait été le héraut. Celui qu'on surnommait « Le doux visage de l'Empire » partit sans demander son reste et ce fut le Draethos qui reprit son rôle pour poursuivre le processus initié par ce dernier. Puis, il y avait eu Mid E'roïb, un tyran venu de l'autre bout de la galaxie et qui avait collaboré largement avec l'Empire dans plusieurs de ses campagnes militaires. Après le traité, il semblait être retourné chez lui, on dit qu'un peu auparavant, il aurait reçu la visite de Khorog. Et ce n'est que les deux cas les plus connus.

Bien entendu, on n'en tint guère rigueur à Khorog, tout d'abord parce qu'il n'était qu'un exécutant, ensuite, parce qu'il s'agissait d'un hérétique et d'un non-humain, personne n'allait les pleurer. Cependant, accuser un membre du Conseil Noir de trahison, en plein milieu d'une crise, devant des médias étranger... ça c'était une tout autre histoire. L’intéressé en question, Darth Ladium, fit savoir son déplaisir en le dépouillant de son titre de Seigneur de Korriban, lui rappelant au passage que, malgré son grade ronflant, il n'était pas au sommet de la chaîne alimentaire. Quant à savoir si le Castellan avait l'autorité pour sanctionner un sbire du Cardinal, eh bien, chez la République cela aurait sûrement lancé quelques beaux duels entre légalistes, mais chez les Sith, on jaugera plutôt la quantité de têtes tranchée de chaque côté.

À la défense du Grand-Inquisiteur, il était vrai que la conduite de Ladium au cours des événements d'Ossus avait de quoi faire lever quelques sourcils. Ainsi, alors que la poussière était à peine retombée, ce dernier aurait ordonné aux forces en présence d'attaquer celle de la République, une synchronicité telle que l'on était en droit de se demander si ce n'était pas lui qui avait orchestrer cet attentat depuis le début. Et si ce n'était pas le cas, alors, avait-il vraiment cru que c'était l’œuvre de la République ou des jedi, l'avait-on manipulé pour le pousser à la faute ou bien avait-il simplement, comme on dit dans le milieu, pété une durite ? Ironiquement, ce n'était pas vraiment d'avoir accusé un Sith très haut placé que l'on reprochait au Draethos, plus que de l'avoir fait en face des holocaméras républicaines, révélant ainsi que les Loyalistes sont très loin d'être un front unis, faisant ainsi délicieusement, et involontairement, le jeu des Renégats.

Elle ignorait ce que le futur réservait au Grand-Inquisiteur, mais il était certain qu'il allait en prendre pour son grande, ce qui, indirectement, lui posait problème à elle. En effet, si elle avait décidé de passer un accord avec lui, c'était parce qu'il était quelqu'un d'important et qu'il était, potentiellement, appeler à le devenir encore plus, mais, tout tombait à l'eau si ce dernier trouvait le moyen de se saborder avant.

Cela étant, elle n'était en aucune capacité de l'aider, et même si cela avait été le cas, elle n'était pas certaine d'en avoir eu l'envie, n'ayant que bien peu de patience, et de pitié, pour les incompétents. Khorog s'était mis dans le pétrin tout seul comme un grand, et c'est donc seul qu'il devrait s'en sortir.
S'il venait à ne pas y parvenir, alors c'était qu'il était indigne de son attention, voilà tout.

Ceci étant établi, le soupir s'effaça au profit d'un sourire quand son attention se reporta à nouveau sur les Jedi. Oui, l'avenir qui s'annonçait était définitivement riche en opportunités.
Greg Ory
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Pourquoi moi, qu’est-ce que j’ai fait de mal ? C’est ce que je me demande quand mon supérieur hiérarchique, un Arkanian avec une lourde paire de lunettes de soleil sur le nez, après m’avoir convoqué dans son bureau, m’explique la mission que je vais devoir remplir :

Le Chancelier va, dans quelques heures, s’adresser à la foule sur la Place des Monuments, bien sûr, son allocution sera diffusée à travers toute la République.


Je hoche la tête, même si je ne comprends pas bien quel va être mon rôle là-dedans.

Votre vaisseau étant actuellement immobilisé à cause d’une mise à niveau du système de propulsion, vous êtes en repos à la caserne.

Je hoche de nouveau la tête et je sens un comme un frisson dans le dos, je commence à voir clair dans son jeu, d’ailleurs, il me sourit, ce qui, pour un Arkanian, est toujours mauvais signe :

Les services de sécurité nous ont demandé des renforts, des hommes triés sur le volet et au dossier sans tache, alors j’ai immédiatement pensé à vous.

Son sourire s’élargit encore et il m’indique :

Après tout, votre famille vous a beaucoup aidé dans votre carrière, n’est-ce pas ?

J’en étais sûr ! Certains m’appellent encore le fils à Papa, c’est ça d’être le fils d’un général de l’armée de terre, on est toujours soupçonné d’avoir reçu des faveurs. Dans mon cas, c’est vrai, mais la question n’est pas là, j’ai quand même réussi mes différents commandements. Pourtant, je ne peux rien dire et je me contente de serrer les dents.

Tout content de son petit effet, comme quoi, il suffit d’un rien pour amuser cette espèce, il arrive enfin au sujet principal :

Vous allez immédiatement prendre vos affaires et aller sur la place des Monuments, votre supérieur hiérarchique sera le sergent Marshall.

Je tique à nouveau, moi, capitaine, je vais être sous les ordres d’un simple sergent ! Pourtant, je n’ai guère le choix, car je ne veux pas d’un refus d’obéissance dans mon dossier, alors je le salut de manière impeccable et je sors de la pièce, en serrant les poings. C’est donc de fort mauvaise humeur que je rejoins mon affectation, grâce à un speeder militaire que je conduis moi-même, ayant appris à l’académie et j’arrive à destination.

Je rejoins le sous-officier, un Kiffar et je sais que dois me calmer, les représentants de cette race sont connus pour lire les émotions et celui-ci à un tatouage facial vert tout à fait impressionnant. Il m’accueille d’un simple signe de la main et me montre mon paquetage, me précisant simplement :

Tu seras en duo avec un autre humain, Jean, il t’attend au poteau dix-huit, ligne quatre. Les instructions sont claires, pistolets blaster régler sur étourdissant, pas de vague, on tire qu’en cas d’absolue nécessité.

Je salut pour montrer que j’ai bien compris et je rejoins mon poste. Mon collègue ne semble pas être très bavard et il écoute avec moi le discours du Chancelier sans rien dire. Si le début du discours est plutôt sans surprise, ayant moi-même participé à la guerre, je salut la décision de notre chef de ne pas baisser le budget dédié aux armées, car on ne sait jamais quand l’Empire attaquera. Mais ce n’est pas fini, et je reste bouche bée devant sa décision de bannir l’ordre Jedi, et de le remplacer par un autre, beaucoup plus guerrier. Je me souviens bien d’Angel, une jeune padawan et également mon premier amour, qu’aurait-elle pensée de tout ceci ? Si je me souviens des discussions qu’avait eues mon père avec eux, ils sont pour la paix, mais reste de redoutables guerriers.

En tout cas, si la République l’a décréter, c’est que c’était nécessaire et maintenant, je n’ai plus qu’une seule envie, combattre à côté d’une Lame Républicaine, cela doit être exaltant !
An'ya Qelis
An'ya Qelis
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An'ya, les bras croisés et l'air hautaine, regardait la gamine au sol en soupirant. Une fois de plus le garçon avait prit le dessus en désarmant le sabre en bois de la petite et en la mettant par terre. Il faut dire que le gamin était plus grand en taille et plus expérimenté.
L'ancienne Sith jeta un oeil autour d'elle. Maitre Botarn, aidé de deux maîtres d'arme, corrigeait de-CI les gardes trop basses, de-LÀ les attaques trop gauches des groupes d'initiés du clan. De SON clan, celui qu'elle allait quitter très bientôt. Depuis le temps, elle commençait à créer quelques liens avec un ou deux enfants. Zita, la sentinelle twi'lek chargée de surveiller An'ya boudait dans un coin suite à une remarque sarcastique de cette dernière.
Surclassant tout le monde au sabre, la tatouée avait plutôt un rôle d'aide ou d'assistante des Maîtres depuis un certain temps déjà...

- Aller, relève-toi au lieu de geindre.

...avec ses méthodes à elle. Des méthodes issues de son propre apprentissage sur Dromund Kass.

La fillette avait les larmes aux yeux (à cause de la dernière remarque de la tatouée) mais s'exécuta. Elle se rapprocha de l'ainée du Clan, qui soupira à nouveau.

- Bon. Vient par là, je vais te donner une astuce.

Elles laissèrent le garçon un moment afin de discuter stratégie de combat. Il les regardait avec une curiosité dans le regard mais respecta la distance pour ne pas les entendre. An'ya faisait peur quand on lui désobéissait, il n'avait pas envie de ça.

- Il est plus fort que toi. C'est comme ça. Si tu veux le vaincre, va falloir ruser. As-tu repéré son point fort ?

La fillette, pas très sûre d'elle, secoua la tête en signe de négation. An'ya se retint de la qualifier de stupide en se mordillant la lèvre.

- Mh. Il est toujours à la bonne distance de toi. Quand tu l'attaques, il n'a qu'à reculer d'un pas pour éviter ton sabre. Facile pour lui de contre-attaquer. Mais qu'est ce qui se passe quand tu es trop loin de lui quand tu attaques?

La gamine réfléchit un instant.

- Il ne prend pas la peine d'éviter mon sabre... puis... il avance pour contre-attaquer ?

- Oui. Finalement, je vais peut être pouvoir faire quelque chose de toi. Dit la jeune femme sur un ton sournois. Alors écoute bien cette feinte: Quand il ne recule pas parce que tu es trop loin de lui, fais glisser ton manche dans ta main au dernier moment. Tu gagneras ainsi les quelques centimètres qui te manquent pour l'atteindre.

L'ancienne assassin avait une lueur malicieuse dans le regard et un sourire en coin.

- Il va regretter son assurance.

- Mais ce n'est pas très...

- Fais-le.

Les deux enfants se remirent en garde au moment où Maitre Botarn interpela An'ya.

- An'ya, je viens d'avoir un message concernant le lieu où logerez désormais. Également, une nouvelle venue prendra bientôt votre chambre et...

A ce moment là, on entendit le bruit caractéristique d'un sabre en bois tenu par une frêle fillette heurtant la mâchoire d'un jeune garçon étonné. Puis des pleurs, suivit de l'intervention d'un des maîtres d'arme.
An'ya afficha une mine satisfaite tandis que la gamine se morfondait en excuses. Ce qu'elle devait retenir de la leçon d'An'ya? Un adversaire s'attendait rarement à ce qu'on exploite son point fort pour le battre. Rien de grave, le garçon allait juste faire un tour à l'infirmerie. Au moins, il retirerait de cette leçon qu'un adversaire moins fort pouvait toujours réserver des surprises.

- ... je pense qu'il serait judicieux que vous l'accueilliez et l'aidiez à s'installer. Après tout, vous avez déjà connu ça et il s'agit d'une étape importante dans vos vies à toutes les deux. Je compte sur vous pour faire preuve de bienveillance.

- De bienquoi?

- An'ya...

- Je plaisante. C'est juste que je commençais à aimer enseigner le sabre.

- Oui. Votre temps au sein du Clan touche à sa fin. Avant de partir, j'aurai toutefois aimé reparler avec vous des méthodes pédagogiques de l'ordre. Ainsi que des techniques au sabre... disons... plus conventionnelles.

- Mouais. Bah, je vais déjà finir mon sac. Je vous laisse les plantes mais j'embarque mes deux copines.

Maitre Botard eut l'air atterré. Les deux copines en question étaient une araignée et un serpent. Heureusement, s'occuper d'une chambre envahie de plantes n'était pas insurmontable, cela pourrait même intéresser la nouvelle venue. An'ya, quant à elle, entreprit de finir de ranger ses affaires
(c'est à dire, bourrer en vrac dans un grand sac ce qui lui paraissait utile).

Enfin, je vais pouvoir m'accomplir.

Enfin, elle partait de cette collectivité remplie de mioches nommée Clan. Enfin, elle faisait sa valise pour un futur prometteur, toujours au Temple, toujours dans l'ordre Jedi.

Elle observait un verre qu'elle tenait dans les mains. Avait-elle besoin de l'emporter dans ses bagages alors qu'elle ne déménagerait pas si loin que ça ?

La question ne se posa plus puisque le verre éclata en mille morceaux aux pieds de la tatouée.

La nouvelle venait de tomber presque en même temps que le verre. Dans le salon, non loin de la salle d'entrainement, autour de l'Holonet qui diffusait son éclat bleuté, éclat de l'information en temps réel, plusieurs enfants ayant stoppés leur entraînement accompagnés de maitre Botarn écoutaient, bouche bée, la fin de l'annonce de Grendo S'orn.
Le Jexit.

J'avais raison.

An'ya l'avais perçu après quelques mois à peine au Temple. La faiblesse de ce dernier, gouverné par un Conseil faiblard et beaucoup trop conciliant, léchant les bottes d'une "République" S'ornienne l'instrumentalisant, avait finalement eut raison de l'Ordre millénaire. Comme quoi, une mauvaise gouvernance pouvait mener à la catastrophe.
Quant à l'immonde crapaud crapule, ce Grand Chancelier sans pitié, ce chieur qui leur chiait dessus, il n'arrangeait pas les affaires de la tatouée. Loin de là! Elle, qui avait traversé la moitié de la Galaxie pour trouver refuge au Temple, elle redevenait désormais transfuge ? Quelle ironie! Quelle putain d'ironie de merde! Adieu la belle vie, les routines rassurantes d'un quotidien pas si mal au final. Adieu les recherches aux MedCorps, qui ne prendront finalement pas corps. Adieu tout ça, bonjour tristesse et stresse.
C'était bien le peine de s'investir, maintenant il fallait se vêtir pour partir. Loin.

Je fais quoi maintenant?

Car le Temple, ne l'oublions pas, apportait stabilité à l'ancienne ex-Sith, de rares amis qui ne la poignardaient pas dans le dos, des projets d'antidotes qui l'intéressaient, une nouvelle vision de la Force et...
Et une putain de protection contre son Maître, l'ordre Sith et, surtout, contre elle-même! An'ya n'avait qu'une envie: laisser son Côté Obscur s'exprimer et exploser, démembrer les mioches du Clan. Si elle avait le grand Grendo en face d'elle, là, maintenant, elle se laisserait aller au Côté Sombre pour ensuite prendre un malin plaisir à le torturer... puis le tuer.
Bonjour Darth Misanthra, comment vas-tu depuis tout ce temps?

Et si c'était ça la solution?

En y pensant sérieusement, rebasculer, épouser à nouveau le dogme obscur qui berça son enfance, ramper toute désolée de s'être égarée vers son Maître ou vers Darth Oracci... serait-ce le nouveau chemin à suivre? Chemin pas si nouveau en fait, car déjà parcouru par le passé... Un chemin plutôt rassurant. Et séduisant.

Ça serait plus facile que de traverser la Galaxie pour trouver un Temple dont on ignore tout, pas vrai An'ya?

Dommage que ce Temple, si ardemment désiré, si terrifiant d'en être viré, ne soit au final que du flan. Lui qui paraissait dur et solide et intransigeant et plein de promesse et bien... ce n'était qu'un gros flan tremblotant.
Et quand An'ya comparait un édifice sacré, mais aussi un culte et ses représentants, à du flan gélatineux, c'était pas glorieux. C'était qu'elle n'y croyait plus. (Y avait-elle cru, au fond?) L'Ordre Sith au moins c'était du solide, du durable, contrairement à ce que disait Karm.
Mais elle aurait pu aussi comparer cette situation désastreuse à un navire. D'ailleurs, comme il coulait, il était temps aux rats de s'enfuir.

Le seul point positif ? Bah... Au moins, elle avait déjà fait son sac. Joie.

Et puis...
peut être que dans le fond...
elle avait bien fait de recontacter Darth Drâal, finalement?
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