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Et paf, crochet du droit dans les dents en or de S’orn ! La séance du jour venait tout juste de prendre fin et même si nous avions été contraints, de dévier de l’ordre du jour, par l’intervention de l’autre balourd, je jubilais ! Et pour cause : voilà que je me retrouvais Présidente de la Commission sénatoriale du Trésor et de l’Economie. J’ignorais encore comment un tel miracle avait pu se produire, il faudrait très certainement que je passe une demi-heure à éplucher le détail des votes du jour, mais il était indubitable que j’avais gagné mon pari. Je devrais évidemment remercier Evea, après tout je m’étais servie de sa proposition de loi comme d’un tremplin, mais mon accession à la tête de la commission nous permettrait de soumettre un nouveau texte toujours plus ambitieux – et encore mieux ficelé – à nos collègues Sénateurs. De plus, il me semblait que la Sénatrice d’Alderaan avait brillamment réussi, à galvaniser ses contacts, au sein des partis d’Opposition, ce qui avait, à coup sûr, facilité mon élection.

Nonobstant, je ne pourrais guère oublier le dernier personnage clé de ce débat aux multiples rebondissements : Halex S'Trasza, une toute jeune femme, vraisemblablement suppléante de la Sénatrice de Metellos, membre du Front libéral républicain et accessoirement Ministre des Affaires sociales et de la Santé. Quelle ironie que d’être portée à une fonction par l’inadvertance de vos adversaires politiques. Je me devais aussi de souligner la judicieuse proposition, que cette mademoiselle S'Trasza, avait formulée : ouvrir une large consultation, relative à l’avenir que, nous, Sénateurs, souhaitions donner à ces fameuses Commissions sénatoriales.

Ma délégation et moi, nous quittâmes ensemble l’alcôve adjacente à notre nacelle sénatoriale. Je fermais la marche, ayant pris le temps de contempler une dernière fois l’austère rotonde. Tandis que les conversations entre les différents membres de mon équipe allaient bon train, nous suivions tous le chemin, menant vers une des sorties du bâtiment. Soudain, Gary, un Humain d’une trentaine d’années, se stoppa net et se mit à trifouiller l’intérieur de son attaché-case. Nous autres, nous arborâmes une moue interrogée, puis Gary nous expliqua qu’il avait laissé son datapad, dans la nacelle de laquelle nous venions. Trottinant, la tête en l’air parti récupérer ce dernier, nous décidâmes bien évidemment de l’attendre, non sans les complaintes d’Armelle, une redoutable secrétaire, que je soupçonnais d’avoir le béguin pour Gary. Nous continuâmes à discuter et de nombreuses délégations défilèrent devant nous, j’en profitai pour saluer les Sénateurs, que j’avais déjà eu l’opportunité de rencontrer.

Alors que j'aperçus, au bout du couloir, un Gary haletant, sur le point de nous rejoindre ; une Humaine, à la beauté plus douce que l’aurore elle-même, s’avança vers moi. La juvénile Halex m’avait adressé la parole, je m’empressai donc de porter mon attention sur de lui répondre faiblement :

- Oh, mademoiselle S'Trasza je présume ? Laissez-moi un instant, je vous rejoins tout de suite. Je n’eus qu’à informer mon équipe, que j’avais à faire et que j’allais m’éclipser un moment. Je les retrouverais ce soir à l’Estaminet, une taverne plutôt huppée et tendance, dans laquelle ces jeunes gens avaient leurs habitudes. Tous s’en allèrent, me laissant ainsi plus à même d’échanger avec ma nouvelle interlocutrice.

- Je tiens tout d’abord à vous remercier, ma chère et à saluer votre excellente intervention. Elle était tout simplement remarquable et mature, pour une personne de votre âge, faire aussi bien ne serait point à la portée de n’importe qui. Je lui rendis un sourire chaleureux.

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