Année 21 576 - Theed - Villa du Clan Atraïde

C’était le grand jour pour le Clan Atraïde-Arrakis. Un jour des plus important. Et pour cause, la période de leur deuil venait d’être déclarée achevée. Voici donc venu le moment pour moi de reprendre officiellement les rênes de mon clan, en succédant à mon père décédé. Normalement cette cérémonie avait lieu du vivant du Patriarche « sortant » pour affirmer et reconnaitre son successeur. Mais nous ne faisions jamais rien comme les autres dans le Clan Atraïde, au grand désespoir de certains. J’avais fait trainer la chose, et mon père fut tué entre temps. Mon deuil fut long. Très long. Car je ne me sentais pas prêt, du tout. Mais j’avais fini par comprendre où se trouvait ma place et quelle voie j’allais donner au Clan. Grace au soutien de mes amis, j’avais enfin décidé d’endosser mes responsabilités. J’avais fait le nécessaire pour régler quelques petits problèmes et être en paix, plus ou moins, avec certains de mes « démons » comme il me plaisait de les appeler. Ho certes, j’étais loin d’avoir tout résolu de mes soucis, mais au moins j’étais sur la bonne route.

Depuis que j’avais arrêté la date de ma prise de succession, c’était l’effervescence au sein de la maison familiale sur Naboo. Je vous laisse imaginer la joie de mon oncle qui s’était mis en tête de redécorer entièrement la villa. Il fallait que tout soit parfait.

Passer du statut d’« Héritier » (Kléronomos) à celui de Patriarkhès était un rite à la fois personnel et collectif. Les jours qui précédaient la cérémonie étaient l’occasion de se recentrer sur soi-même et faire de longues méditations. Il fallait purifier à la fois son esprit mais aussi son corps avec une alimentation particulière, et des ablutions codifiées. Mais plus que tout, il me fallait faire ce fameux tatouage qui représentait notre Clan et qui me liait à lui dans ma chair et dans mon âme.

Il fallait le faire la veille, et à l’ancienne. L’emplacement ? Sur le torse, juste au niveau du cœur. Aérion était présent pour me soutenir, et Vysénia pour présider ce petit rite intimiste. Je grimaçais alors que l’aiguille venait martyriser ma peau, déposant l’encre qui allait former le motif.

- Dites c’était vraiment utile de le faire à cet emplacement, râlais-je en gigotant.

- C’est la tradition Balian, répondit Aérion avec un doux sourire tout en posant sa main sur mon épaule.

- Allons mon garçon, fit la vieille tatoueuse, cesse donc de bouger.

- Quel gros bébé tu fais, ironisa Vysénia.

- Je voudrai bien vous y voir ma tante, ronchonnais-je

- Tu as subi bien pire, et tu fais l’enfant devant une aiguille à tatouer ? D’autant plus que je suis presque sûre que les aiguilles tu en as l’habitude non ?

Paf…ça c’était fait, prends ça dans les dents Balian. Je grinçais. La réconciliation avec ma « chère » vieille tante ne m’épargnait pas ses piques acerbes sur mes erreurs passées. Je me retins de lui rendre la politesse. Ce n’était pas le moment de se prendre la tête avec elle à cet instant.

Il me fut impossible de dormir. J’avais passé la nit à réfléchir. Cela ne surpris pas mon oncle qui était venu me « réveiller » à l’aube.

- C’est normal, c’est un grand jour. Tiens, je t’ai préparé une décoction apaisante. Et je vais m’occuper de ta peau pour te donner un air moins fatigué. Personne ne verra que tu as fait nuit blanche.

Inutile de le dissuader, aussi je m’étais laissé faire alors qu’il me préparait. Après tout il était le Thesmothète, gardien des lois et des traditions du clan. Et parer le futur Patriarche faisait parti de ses attributions.

La cérémonie se déroulait dans la maison familiale. Sur Mirial nous aurions été dans un temple, mais nous ne pouvions nous permettre ce luxe. Aérion avait tout prévu. Les premiers invités arrivèrent dans la matinée. Ils étaient essentiellement des proches, des membres du Clan. Vysénia s’était fait un plaisir de jouer le comité d’accueil dans l'Atrium. Elle avait quitté sa tenue austère pour quelque chose de beaucoup plus cérémonieux. Elle était vêtue d’une coiffe élégante qui englobait sa chevelure, et surmontée d’un voile blanc. Sa robe était de la couleur du soleil et une sorte de tunique verte ornée de fils d’or était retenue à sa taille par une large ceinture. Elle attendait tout particulièrement une personnalité : la sénatrice d’Alderaan, Evea Ekway, la petite Fleure Bleue.

Les parfums, voilà ce qui avait saisi la pantoranne dès son arrivée sur le promontoire fleuri, un quartier coloré de Theed. Déjà lorsqu'elle était descendue du vaisseau de voyage qui l'avait conduite jusque sur Naboo, Evea avait été surprise comme ce monde ressemblait et était différent d'Alderaan. Les deux capitales étaient juchées sur des hauteurs luxuriantes, laissant place à une boréale végétale faisant parfois corps avec l'architecture. C'était peut-être sur ce point que Naboo se démarquait d'Alderaan, son architecture était bien plus rupestre en un sens tout en gardant un très fort raffinement culturel dans sa constitution.

C'était très compliqué à décrire et à expliquer à quelqu'un n'ayant jamais vu de visuel de Naboo.

Mais quoiqu'il en soit, Evea avait très fortement appréciée déambuler sur les vastes places, les avenues boisées ainsi que les élégants ponts. En effet, la sénatrice avait insistée pour faire le trajet à pied, d'autant plus que le chemin entre l'astroport et la quartier fleuri où elle était attendue permettait de faire un rapide trombinoscope de Theed. D'autant plus que la pantoranne n'avait jamais mis les pieds sur la planète séculaire, mais en avait très souvent entendue parler et connaissait Alan Bresancion, le sénateur du dit-monde. Un homme réservé mais non moins cultivé.

Elle eue d'ailleurs l'occasion de passer devant le légendaire palais de la capitale qu'elle ne pu que brièvement admirer, après tout elle était attendue par la famille Atraïde dont la doyenne ne plaisantait pas sur la ponctualité. Après tout Evea n'était absolument pas du genre à arriver en retard, cela ne lui était d'ailleurs jamais arrivé, de mémoire. Mais bon, elle n'était pas là en tant que sénatrice mais comme simple vacancière, ne tenant pas à devoir se déplacer avec sa délégation, après tout l'invitation qu'elle avait reçue pour la cérémonie était restée officieuse, mais elle tenait absolument à l'honorer. Et après tout elle avait quelques jours de battement avant la prochaine séance sénatoriale.

Alors elle en avait copieusement profité pour se rendre sur Naboo. La pantoranne était à présent passée dans des petites rues aux milles couleurs, passant devant des façades de marbre, granit, grès et briques. Les maisons alignées dans les ruelles grimpantes étaient colorées de rose, jaune, bleu et rouge. De petites marches pavées permettaient d'avancer dans ces passages bordés de plantes grimpantes qui s'élevaient sur les parois ou sur les armatures métalliques prévues à cet effet, rendant lieu d'un bucolique sans borne.

Cela rappelait quelques quartiers d'Alderaan, tout du moins dans leurs colorimétrie. Le ciel bleu venait parfaitement compléter ce tableau, le tout accompagné d'une douce chaleur estivale. Finalement elle parvins devant un domaine, la villa Atraïde.

La robe d'Evea pour l'occasion

Elle pénétra dans l'enceinte des murs, traversant un petit jardinet des plus entretenus pour enfin entre dans un petit Hall où elle reconnue d'amblé Vysénia Atraïde qui ne manqua pas non plus son petit minois. Evea fut immédiatement délestée de sa petite valise.

- Sénatrice Ekway, je vous remercie d'avoir acceptée mon humble invitation. Avez-vous fait bon voyage ? S'enquit la vieille tante.

Pour l'instant elles ne s'étaient vues qu'en hologramme, mais c'était un véritable honneur que de pouvoir être accueilli par le clan myrialian. Evea remarqua le regard de Vysénia qui passa sur la robe tout en sobriété que la pantoranne avait revêtue pour l'occasion, ce qui lui fit apparaître un sourire reluisant sur son visage.

- Merveilleux, je vous remercie de m'accueillir en ce jour au sein même de votre domaine. J'en suis aux anges. Avait-elle répondue avec engouement.

Evea allait sourire toute la journée. C'était dit.

- Halex, rappelles-toi ce que tu as promis

La voix de Ga’Hyus m’arracha à mes rêveries et me rappela douloureusement le fait que j’allais devoir la côtoyer. A cette date, sa grossesse ne devait plus vraiment être un mystère et j’étais parvenue à l’éviter… Enfin j’aurais réussi si elle avait été autre chose que discrète, ne venant voir Balian et mon frère que lorsqu’elle savait que je ne serais pas présente.

-Je sais me tenir.

Il eut un petit mouvement de tête pour signifier qu’il me croyait. De toute manière, si je faisais un esclandre, ce serait Balian qui devrait en assumer les conséquences. Ajoutons à cela que l’évènement ne manquerait pas de rendre notre avenir un peu plus compliqué si cela était encore nécessaire. Notre transport s’immobilisa et mon aîné m’aida à m’en extraire. Ce fut donc accompagnée par trois de mes cinq frères que je fis mon arrivée à l’heure exacte prévue. De loin, mes frères donnaient l’impression d’être des gardes du corps. Il fallait se rapprocher de nous pour s’apercevoir que nous appartenions à la même fratrie. Une fois dans l’atrium, mon regard chercha Balian. Une quête des plus vaines s’il en était.

Je retins un soupir, apercevant au loin Tyb accompagné de celle que je ne voulais pas voir. La personne suivante à accrocher mon regard fut une dame âgée que je reconnus simplement parce que Balian m’en avait montré le portrait : la fameuse tante. Je savais que j’allais devoir la saluer. J’étais prête à reculer le moment le plus possible avec pour bonne raison qu’elle parlait à une personne que j’avais déjà « côtoyé » au sein du sénat. Rien de moins que la Sénatrice Ekway. Ce fut sans compter Yul qui me poussa discrètement vers le duo.

-Allons, je t’ai connue moins timide.

Il y avait vraiment des claques qui se perdaient…. Les lieux ne s’y prêtant pas, je décidais de simplement les retenir pour l’instant. Ainsi me retrouvais-je non loin des deux femmes, refusant de bouger pour ne pas interrompre leur conversation. Je ne connaissais que peu les us et coutumes Mirialan. Autant agir avec prudence, non ? Pour me donner une contenance, je réajustais les plis de ma robe dont la couleur prune et la coupe sobre établissait un contraste soutenu avec le reste de ma personne. Il y avait peut être un code couleur à respecter me dis-je en voyant les deux autres femmes en nuances de jaune. Tant pis, il était trop tard pour changer… Et puis je n’étais pas là pour me faire adorer par la tante. Après Ennoh, j’avais largement passé l’âge de tout faire pour que l’on m’apprécie.

Finalement, sans que je n’aie le temps de réagir, ce fut Yul’Hyus qui me dépassa pour se glisser dans la conversation comme seul lui savait le faire. Il s’inclina avec une délicieuse politesse face à la Mirialanne et à la Pantoranne.

-Je vous salue Mesdames. C’est un honneur pour moi de faire votre connaissance. Je suis Yul’Hyus S’Trasza.

Un petit sourire en coin dont lui seul avait le secret. Je me promis intérieurement de lui mettre du laxatif dans son prochain café. Max étouffa un rire derrière moi.

-Je suis profondément navré d’interrompre ainsi votre conversation mais la demoiselle qui m’accompagne souhaite vous saluer et présenter ses respects à Balian. Dans sa jeunesse, elle n’ose vous déranger.

J’allais.le.tuer. Le plus douloureusement possible. Retenant un soupir et un regard assassin pour mon frère, je m’avançais et m’inclinais.

-Je vous remercie pour votre accueil, Dame Atraïde. Sénatrice Ekway c’est un plaisir de vous rencontrer enfin. Je suis Halex S’Trasza

Je n’ajoutais rien de plus. Je ne savais pas ce que Balian avait pu dire à mon sujet ou même s’il avait parlé de moi. Autant ne pas mettre les pieds dans le plat, non ?

- Arrête de bouger ! C’est presque terminé !

- J’aimerai t’y voir hein ! C’est pas toi qui a dû supporter les assauts d’une aiguille pleine d’encre au niveau du torse !

- Et encore…le graphisme du tatouage étant plus moderne, il y a moins de détails que celui que ton père avait…

- Je n’ose pas imaginer sa douleur. Et on est sûr que ça ne va pas s’infecter ?

- Hroo ce que tu es douillet ! C’est moins pire là que sur le visage. Tu ne te rappelles pas de la douleur de tes derniers tatouages ?

- Ca va hein…je m’en souviens très bien.

- J’ai terminé ! claironna mon oncle qui s’occupait de traiter mon tatouage fait la veille afin que la peau ne s’infecte pas.

- Enfin ! m’exclamais, soulagé. J’avisais dans le miroir le résultat. Bien sûr c’était inflammé, la peau avait été agressée et du sang vert perlait encore. Mais le résultat était là. Je me retrouvais avec le symbole de mon Clan, tatoué sur mon torse, à l’emplacement de mon cœur. Quel drôle d’effet. Je ressentais à la fois fierté d’arborer un tel emblème, et nervosité. Certes j’avais largement travaillé sur moi-même pour me convaincre que je serai à la hauteur de la tâche de reprendre le flambeau à la suite de mon père. Mais…je n’en demeurai pas toujours tiraillé.

Aérion se présenta devant moi avec ma tenue de cérémonie. Elle était assez sobre mais élégante à souhait. Elle avait été adaptée pour moi, avec notamment une tunique à col montant noir ourlé d’or, pour dissimuler quelque peu l’étendue de mes cicatrices. La pièce maitresse était une veste assez longue, blanche, avec un coté noir toujours ourlé d’un épais liseré doré. Le tout était maintenu par une large ceinture de cuir. Des bottes noires parfaitement cirées vinrent compléter le tout.

- Tu es ma-gni-fique !

Je m’observais avec gravité. Je n’avais pas porté de tenue traditionnelle mirialane depuis longtemps. Et encore moins une tenue d’une telle importance. En dehors de mon uniforme je me sentais finalement mal à l’aise. Il fallait que je me réhabitue.

- Baba tu es parfait ! Allez hop ! Il me poussa vers la porte de ma chambre pour gagner l’escalier, en piste ! Les invités attendent ! Tu ne veux pas que Vysénia te vole la vedette !

- Franchement…

- Tututut ! En avant dis-je !

Mais alors que je sortais de ma chambre et gagnais l’escalier qui m’amenais à l’atrium, le brouhaha des invités déjà arrivés me parvint. Je me sentis soudainement tourner. Je fis un pas en arrière…puis un autre.

- Je…

- Baba ? Ca ne va pas ? Tu es vert pâle !

- Je…j’ai besoin d’air.

- Misère…tu nous fais quoi là ?

- Je ne sais pas…j’ai besoin d’air ! Je ne peux pas de suite…

- Ok…ok…tout va bien panique pas ! Respire !

- Je panique pas !

- Non…bien sûr que non…C’est moi qui vais paniquer ! s'exclama-t-il en faisant des gestes de ventilation avec ses mains.

- Théios !(Mon oncle) Je vais bien ! J’ai juste besoin d’air…Je vais descendre par les jardins. Je vous rejoins dans quelques minutes.

- D’accord… Okay…prends le temps qu’il te faut. Il passa négligemment sa main baguée dans une de ses mèches de cheveux. Il était aussi nerveux que moi. Je soupirai, et m’éloignais pour gagner les balustrades qui donnaient sur les jardins.

Pendant ce temps Vysénia était en pleine discussion avec Evea qui venait d’arriver.

- Ho sénatrice tout le plaisir est pour nous. Quelle fort jolie tenue vous portez. Cela vous va à ravir.

Qui aurait cru que ma vieille tante était capable de parler de choses aussi « futiles » que des vêtements. Une autre famille venait de faire son entrée dans la demeure Atraïde. Halex et trois de ses frères : Tyberr’Hyus, Yul’Hyus et leur aîné : Ga’Hyus. Nul doute qu’ils allaient plaire à Aérion. En parlant du loup, ce dernier avait rejoint Tyberr’Hyus et See’Ryl. Il les salua chaleureusement et se présenta à mon interne, tout en s’enquérant de l’état de santé de See’Ryl.

De son côté, Halex allait devoir affronter le dragon de la famille. Son frère l’avait devancée alors qu’il saluait ma tante et Evea.

- Ravie de vous rencontrer monsieur S’trazsa, je suis Vysénia Atraïde, la grande-tante de Balian. Vous connaissez peut-être Evea Ekway, la Sénatrice d’Alderande.

Poussée par Yul’Hyus, Halex se retrouva face à Vysénia qui la détaillait des pieds à la tête. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres pincées. Chose rare ! Elle tendit sa main noueuse vers Halex.

- Ainsi donc…c’est vous la jeune demoiselle dont nous avons entendu parler. C’est un plaisir de vous recevoir, vous et vos frères dans cette demeure. J’espère que vous avez fait bon voyage. Soyez rassurée, malgré la réputation que l'on me prête je n'ai encore mangé personne.

Ma tante observait quelque peu les alentours. Mais ce fut Aérion qui vint à elle. Le regard sévère de Vysénia était lourd de sens. Elle me cherchait. Aérion arborait son plus grand sourire et salua les nouveaux arrivants :

- Sénatrice je suis ravi de vous revoir, vous êtes resplendissante, comme toujours. Il tendit la main vers Yul’ puis Ga’Hyus, dévorant litteralement ce dernier du regard : Docteur Aérion Arrakis, l’oncle de Balian. Puis il s’arrêta sur Halex. Par la Force…c’est vous Halex S’Trasza ? c’est un tel plaisir de vous rencontrer ! Mon oncle dans toute sa splendeur. Balian va arriver d’une minute à l’autre, il avait besoin de prendre un peu l’air. Il est un peu nerveux…qui ne le serait pas dans sa position.

De mon côté j’étais accoudé sur l’une des balustrades qui surplombait les jardins, en quête d’une certaine quiétude. Et d’un bon bol d’air. Je fermais les yeux, prenant une profonde inspiration pour me donner le courage d’être à la hauteur…Il le fallait. Une petite forme penchée au-dessus d’un des massifs de fleur de mon oncle attira mon attention. Je la reconnu rapidement…Kiva Nimdu. Elle était venue donc. Je la vis cueillir une fleur et l’accrocher à sa bure avant de gagner l’intérieur de la maison…Je souris…Cette vision enfantine chassa instantanément mes doutes et mes craintes. C’était donc le moment.

Je regagnais l’escalier, et le descendit pour rejoindre mes invités. Aérions m’avait vu arriver, et aussitôt avait fendu la foule pour me rejoindre et clamer :

- Mesdames et messieurs, se présente devant vous Balian, premier du nom, Héritier du Clan des Arrakis-Atraïde.

Moi qui détestais être au centre de toutes les attentions…j’allais être servi…j’étais le clou du spectacle de la journée !

- Bienvenue à tous ! Je vous remercie d’être venus à cette cérémonie. Nous débuterons le rite de passation d’ici une vingtaine de minutes. Pour ceux qui n’ont jamais assisté à un rite Mirialan, n’ayez aucune crainte. Laissez-vous guider et profitez pleinement. Parce que plusieurs d’entre vous ne connaissent pas notre langue, la cérémonie se déroulera en Basic.

Ayant ainsi parlé, je saluais tour à tour mes invités. Je cherchais une certaine petite Mirialane Jedi. Lorsque mon regard se posa sur elle, je lui souris.

- Kiva Nimdu…Je suis content que tu aies pu venir. Comment vas-tu ?Je me penchais légèrement vers elle pour lui s dire un peu plus bas d’u air mystérieux : Je vais avoir besoin de toi durant la cérémonie. Je me redressais, lui décrochant un petit clin d’œil : Mais avant toute chose, viens… Il y a des personnes que j’aimerai te présenter.

Et je la guidais en direction du petit noyau formé par ma tante, Aerion, Halex et ses frères, ainsi qu’Evea.

- Chers amis, je suis heureux de vous voir tous ici. Permettez-moi de vous présenter une amie: Kiva Nimdu. Elle fait partie de ma Caste sur Mirial, et elle appartient à un clan mirialan renommé et influent.

Evea était coutumière de ce genre de réception, par nombre de fois elle avait été conviée à des conférences et cérémonies sur Alderaan, ou tout autre monde de la République apte à solliciter la présence d'une sénatrice. Ces derniers temps d'autant plus, depuis que le Fleur Bleue s'est taillée une réputation dans les instances politiques de Coruscant. S'en était presque déroutant de constater comme l'année passé une infinitésimale portion de politiciens avaient en connaissance le nom d'Ekway, et qu'à présent, en ce début d'année, ce nom était dans le carnet d'adresse de nombres d'organes législatifs, voire exécutifs. Pourtant la pantoranne n'était pas vouée à la polémique, au contraire d'ailleurs, elle se faisait des plus discrète, mais lorsqu'elle intégra l'opposition au pouvoir en place, c'est là qu'elle fit entendre sa voix. Etant donné qu'elle faisait partie d'un groupe des plus aphone au sein du sénat : l'opposition. Et comme Evea a tendance à élever la voix et à poser le doigt sur des sujets sensibles, elle était ainsi rapidement repérée, tandis que nombre de ses alliés se terraient dans le mutisme. Donc forcément, bon gré mal gré, elle est devenue l'une des figure de proue de l'opposition, d'autant plus qu'elle est à présent membre de l'antérieurement médiatisé parti de l'Union Galactique des Systèmes Solidaires.

D'un côté, cela la chiffonnait, car elle s'attirait ainsi les foudres de personnes contre qui elle n'avait aucune animosité, et pourtant elle éveillait la colère chez certaines figures libérales à qui elle s'opposait. Or, Evea ne faisait cela que dans l'ingénu but de régler des problèmes qui auraient dû l'être depuis longtemps, et non pour lancer quelque attaque contre un camp pro-capitaliste. La Fleur Bleue n'était pas comme ça, elle pensait profondément le pacifisme comme étant la clé de sortie du conflit impérial, dans le seul but de protéger les citoyens républicains derrière la Paix (avec une majuscule) et de mettre la grand-mère à l'abris, et certainement pas pour attaquer rhétoriquement les soldats à qui elle vouait un immense respect en réalité. Cependant, nombre de détracteurs assuraient qu'elle faisait ça dans un but vindicatif, alors que dans les faits c'était justement pour éviter la mort de soldats qu'elle prônait une Paix authentique. D'ailleurs elle aurait dû entreprendre cette tâche avec plus de véhémence, et plus tôt, cela aurait peut-être permis à son hôte, Balian Atraïde, de ne pas disparaitre dans des circonstances suspectes dans la tourmente prochaine. Mais seul la Force aurait pu prédire cela.

Evea était à présent engagée dans une brève discussion de politesse avec la tante du futur disparu. Tante qu'elle n'avait que rencontrée par hologramme, or le dispositif ne lui rendait pas justice, son teint de peau - propre aux mirialians - ressortant mieux en réalité. Et tout comme la sénatrice l'avait constaté lors de leur première discussion d'introduction sur Coruscant, Vysenia Atraïde était des plus complaisante envers la pantoranne, peut-être même plus à présent qu'elles purent discutailler en face à face, une bonne humeur surement motivée par les circonstances qui les rejoignaient en ce jour. Et puis il suffisait de se poser la question suivante pour justifier toute la bonne humeur ambiante : Qui pourrait, dans cette galaxie, ne pas être enjouée à la vue de la douce Ekway ? Si aimable et souriante qu'elle était en toute circonstance. Cette dernière fut d'ailleurs des plus ravie lorsque le doyenne fit un compliment - peu habituel pour le personnage - sur la tenue qu'avait très judicieusement revêtue la sénatrice. Evea avait longuement hésitée sur quelle robe porter pour l'occasion, après tout elle était invitée en tant que visiteuse extérieure, elle se devait donc à tout prix de ne pas trop se faire remarquer. Mais au final, comme toujours, elle avait optée pour une robe à la simplicité immanente. Après tout, l'entièreté de sa garde robe était d'une sobriété naturelle.

- Je ne voulais pas faire trop ascétique non plus, ne sachant pas forcément ce que les coutumes préconisent de porter lors de telles cérémonies, mais je vois que j'ai bien choisie.

Sur ces mots, un homme, se présentant comme étant Yul'Hyus S'Trazsa fit son entrée dans le duo, de manière fort charmante. Le nom de famille ne lui était pas inconnu, ainsi elle afficha un sourire des plus révérencieux, rendant le salut au nouvel arrivant. Vysenia entreprit les présentations avec un respect tout aussi manifesté. Du point de vue d'Evea, il se tenait face à elle, obstruant ainsi la vue sur sa sœur, c'est donc en ne voyant pas tout de suite Halex S'Trazsa, que la sénatrice demanda :

- Enchantée monsieur S'Trazsa, mais dites moi seriez-vous apparentés à... Ah justement. C'est à ce moment là que le jeune homme introduit Halex, qu'Evea connaissait déjà de réputation.

Evea avait déjà eue l'occasion d'avoir affaire avec Halex S'Trazsa, à deux reprises. La première fois, Evea Ekway n'était que l'assistante de la Sénatrice Cyriandar, les deux jeunes filles n'avaient alors pas tellement eues l'opportunité d'échanger posément étant donné qu'elles était toutes deux alors éclipsées par leurs supérieurs. Evea par la Sénatrice Cyriandar, et Halex par la ministre de la santé qu'elle suppléait alors. Ceci-dit la rencontre avait pris une tournure des plus archaïque dès lors que leur visite commune d'une station spatiale fut troublée par l'assaut vindicatif d'un malade psychiatrique. A noter d'ailleurs que la prochainement nommé Patriarkhès avait été présent lors des exactions de la station spatiale, et qu'il avait fait très forte impression en prenant en main la situation d'une manière fort remarquable. Cela avait été le premier contact d'Evea avec le mirialian, tant qu'à Halex S'Trazsa, la pantoranne l'avait recroisée indirectement récemment lors d'une séance du sénat. Cette dite séance avait comme sujet de discussion la récente proposition de loi contre la fraude fiscale rédigée et présentée par la sénatrice d'Alderaan. Halex officiait alors comme porte parole de la Ministre de la Santé, elle s'était d'ailleurs montrée très droite et particulièrement exemplaire aux yeux d'Evea, et bien que cela n'avait pas été de l'avis du chancelier suprême, S'Trazsa avait alors donnée une bonne image d'elle même à Evea, une seconde fois.

Et comme on disait : Jamais deux sans trois.

- Plaisir partagé, répliqua Evea à Halex.

Elles n'eurent cependant pas le temps d'échanger plus de politesses que ce minimum là. Aérion, tel un électron libre, fut le suivant à se greffer aux nucléon, bientôt le groupe deviendrai un atome à ce rythme là. Le mirialian apporta un nouveau vent de fraicheur, d'ailleurs Evea - du fait de son teint de peau - rosie subrepticement au compliment non dissimulé glissé par l'oncle de Balian. Elle remarqua également le regard attentif qu'avait porté Aérion à le tenue qu'elle portait. Décidément, c'était comme si Evea était venue avec une robe d'un grand tailleur aux ajouts élaborés, alors que bien évidemment ce n'était pas le cas, et pourtant les deux mirialians en présence avaient appréciés la tenue jaune-orangée de la pantoranne. Elle avait fait mouche.

Ceci-dit, la sénatrice ne suscitait pas autant de surprise qu'Halex en produisait chez leurs hôtes, c'était comme si la jeune S'Trazsa avait une réputation déjà toute bâtît dans le cercle du clan Atraïde. Une histoire qui ne manquerai pas d'être élucidé, quoiqu'Evea avait peut-être sa petite idée, déduction résultant du jeu de regard qu'elle avait perçue lors de la -déjà lointaine - visite de cette station spatiale dont nous avions parlé tantôt. Mais au moins la journée ne manquait pas de ressources, quand Evea ne pensait connaitre en ces lieux que les trios de mirialians, elle aurait ainsi l'occasion de tomber face à des visages connus. Et bien évidemment elle serai assurément amenée à faire des rencontre des plus succulentes. Evea fut toutefois tirée de ces expectatives par la réaction au quart de tour d'Aérion qui se dirigea - si ce n'était foncer - vers son neveu qui fit son apparition plus haut.

Si quelqu'un en ces lieux méritait d'obtenir des compliments sur sa tenue, c'était bien le pré-patriarkhès ! En effet, Balian fit une entrée sobrement rhétorique mais fortement impressionnante vestimentairement parlant. La façon dont il était vêtu - à n'en pas douter selon des codes stricts - tapait immédiatement dans l'œil, Evea y retrouva des teintes qu'elle appréciait, c'était donc à cela que ressemblait un patriarkhès mirialian ? Après tout la pantoranne n'avait vu Balian qu'en blouse de médecin lors de leurs entrevues, jamais vêtu autrement. Le tout complété par sa posture des plus glorieuse, et à juste titre, Evea perçu un brin de nervosité dans son langage gestuel mais une fierté mêlé au bonheur de voir tous ces visages amicaux pu se faire ressentir chez le mirialian. La sénatrice ne quitta pas des yeux le docteur alors qu'ils évoluait dans le hall, c'est ainsi qu'il le vit s'adresser à une petite mirialian qu'il apporta avec lui lorsqu'il se dirigea vers la cellule - auparavant un atome - figurativement parlant.

Evea fit une légère - quoique sincère - révérence à l'attention du centre de toutes les attentions. Il semblait heureux qu'elle ai pu venir, et elle l'était tout autant. La Fleur Bleue fit rapidement glisser son regard considérant sur la jeune fille qu'introduit alors Balian. Evea adressa un très large sourire, presque floral, à la petite mirialian qui était en réalité d'une taille équivalente à la pantoranne, signe qu'elles allaient bien s'entendre. La sénatrice fit donc la première à s'adresser à Kiva gardant son large sourire, elle le fit en ces termes :

- Enchantée Kiva, je suis la Sénatrice Ekway, mais tu peux m'appeler Evea comme tout le monde ici.

D'habitude Evea avait du mal à tutoyer les autres, sans raison apparente, mais cette fois-ci le tutoiement vint naturellement à l'attention de Kiva qui semblait des plus matures pourtant. Simplement, il aurait été surement très mal vu que de vouvoyer une jeune fille, dont la timidité avait pu être accentuée par le fait qu'elle avait été présentée par un ainé à des inconnus.