Fúm Ellar
Fúm Ellar
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21 576, 2nd semestre • Dans un quartier chic de Coronet City décoré pour les fêtes de fin d’année et la célébration du jour de l’an à venir.


Fúm Ellar aka Pink Poppy – #E9CBE8
Maxence Darkan – #FF6600
Clinophylla Ellar, sœur jumelle de Fúm – #81BEF7
Orientalis Ellar, sœur de Portée de Fúm – #FA5882
Cerasus Ellar aka Mam’s – #FFCC66
Juglans Ellar aka Pap’s – #CC99FF


Dossier de conversation Pink Poppy & Namour

Deux jours après que Tanlo Jakobi a mis fin à l’entraînement spécial de Fúm et qu’il a quitté son dojo de [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien].

« Hey, Namour, devine quoi ? J'suis pas morte Very Happy Et tu me manques gggrraaavvveeee... J'veux te montrer mes nouveaux muscles ! Et toi, comment que tu vas ? <3 »
03h39

« La forme, mon boss est mort dans l'explosion du bâtiment de l'AGPU, j'ai tabassé une Padawane, les Jedis sont exclus de la République et tout le Cartel tourne dans tous les sens pour se reformer. La routine. J'ai hâte de te revoir, tu m'as manquée. »
08h27

« T'es trop con... Genre je quitte le game un mois et t'as la moitié de la galaxie qui s'effondre. xD »
08h30

« Regarde les infos. N'importe lesquelles, ça tourne en boucle. Je crois que je suis recherchée sur Ossus. »
08h31

« Oh merde... Déso', j'pensais tu t'foutais d'ma gueule. Bordel ! Et genre, euh, c'est grave pour toi ? T'avais pas un super copain chez les Jedis ? »
08h37

« Va falloir qu'on parle lui et moi, mais tranquille je te dis, j'ai connu des lendemains de soirée plus désagréables. Tu veux qu'on se voit quand ? »
08h39

« Faut d'abord j'fasse le tour de la Famille. T'es la première que je contacte après... ma petite méditation musclée. Tkt, c'est pas que je te love trop ou quoi, c'est juste que t'imagines bien la tempête que je vais me prendre dans la truffe sitôt qu'j'vais signaler à la tribu qu'j'suis d'nouveau joignable. J'voulais éviter de te perdre dans le flux ! J'te recontacte sitôt que ça se dessine de mon côté. ♥ ♥ »
08h40


Deux jours plus tard, alors que Fúm vient de décoller de Nar’Shaddaa après y avoir terminé ses petites affaires.

« C'est de nouveau moi ! C'est bon, c'est réglé, je reprends du service. Dans trois jours dans un joli coin, ça te dit ? J'sais pas trop où t'es là, alors bon... »
13h41

« Je fais des allers retours Nar Kaaga-Nar Shaddaa-Lannik. C'est franchement moche, tu penses à quoi comme endroit ? »
13h57

« Je sais pas, j'trouvais qu'les lacs, la plage et la verdure d'un champ de fleurs ça t'allait bien au teint... J'regarde ce qu'il y a sur l'chemin. J't'avoue qu'j'en peux plus d'l'odeur de trou de cul de Hutt de Nar'Shaddaa ! »
13h58

« J'comprends ça me plaît pas plus que toi. Naboo ça peut être sympa, ou Corellia, j'aurais proposé Dantooine, mais c'est un peu la merde là bas. »
13h59

« HHHaaaaannnn !!! Naboo ! Je connaissais pas ! C'est tellement beau ! Putain ! J'veux qu'on se mêle dans tous les putains de lac de c'te cailloux ! »
14h03

« Pièce-Jointe : « Réservations réalisées et payées au nom de Mme Ellar »
15h21


Dossier de conversation Pink Poppy & Pap’s & Mam’s

La veille des réservations sur Naboo.

« Alors ma p’tite Fúminette ? Bien remise de ton stage intensif ? »
10h38

« Okay, Mam’s, on arrête tout de suite de faire semblant. Déjà, tu m’appelles jamais Fúminette, y a que Pap’s pour le faire encore, mais en plus c’est jamais toi qui commence les conversations quand c’est pour des banalités, ça c’est Pap’s qui n’arrive pas à comprendre que je suis plus un bébé. Alors, qu’est-ce qu’il se passe ? »
10h39
« Pour moi tu seras toujours mon p’tit bébé d’amour. »
10h39
React « Fúminette » : ♥


« Tu vois, Juglans, je te l’avais dit qu’elle comprendrait tout de suite… »
10h39

« Bon bah c’est tout, on aura essayé… Maintenant faut lui dire. »
10h39

« Mais vous n’êtes pas dans la même pièce pour discuter comme ça ? »
10h39

« Ton père est dans les pâtures mais il voulait pas attendre d’être rentré pour qu’on en parle. »
10h39

« Tu me connais, quand je m’inquiète pour vous, ça peut pas attendre et j’arrive pas à travailler. »
10h40

« [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Ah nan, hein ! ça va pas recommencer, j’vous ai déjà dit que je savais ce que je faisais et que je n’allais pas quitter mon travail. Déjà que je reprends les études, hein, je fais des efforts de dingue, si derrière c’est reparti pour une rengaine, j’vous mute pour trois semaines, ça vous fera les pattes, hein !

10h40

« Rien à voir, Fúm, c’est ta sœur, et tu n’es pas obligée de nous parler mal comme cela quand on s’inquiète. »
10h40

« Nous sommes tes parents, c’est notre rôle de s’inquiéter, parce qu’on t’aime… »
10h40

« Ma sœur ? Arrêtez le suspens là, j’vous rappelle combien vous en avez faites ? Qu’est-ce qu’il se passe… C’est moi qu’vous inquiétez, là. »
10h40

« C’est Orientalis… »
10h40

« Qu’est-ce qui peut arriver de mal à Orientalis ? Elle m’a dit l’autre jour qu’elle était au top. »
10h40

« Bon... Elle n’a voulu en parler qu’à Clinophylla, parce que tu comprends, comme elle est dans la police maintenant… Enfin, elle a des soucis avec son ancien ami. Apparemment, il ne veut pas comprendre qu’il faut la laisser tranquille, que c’est terminé et… il la suit, lui envoie des messages. »
10h41

« Clinou nous dit qu’elle a les choses en main, que tout va bien mais… Tu sais, on a regardé un reportage l’autre jour, et c’est terrible. La police, elle prend pas assez au sérieux ces choses-là. Y en a combien des séparations qui ont mal fini sans qu’ils réagissent ? »
10h41

« Un nom, une adresse, j’vais lui péter la gueule, on en parle plus. »
10h41

« FUM ?!. » « FUM !? »
10h41

« Bah quoi ? C’est pas l’principe ? Il touche à la Famille, j’lui défonce sa race, c’est tout. J’ai pas passé tout ce temps à m’entraîner pour faire du tricot, hein, vous l’savez. »
10h41

« Et alors ? Je n’aime pas quand tu parles comme ça, Fúminette. Nous sommes des Lepies respectables, pas des sauvages, on sait gérer nos humeurs, c’est comme ça qu’on t’a appris.»
10h41

« Chéri, n’en rajoute pas, tu savais très bien qu’elle allait réagir comme ça en lui annonçant de la sorte, je t’avais prévenu. Bon, ma Tulipe, on veut juste que tu ailles là-bas avec Clinophylla et que tu vois si tu peux te rendre utile. Tu sais qu’Orientalis ne peut pas se permettre d’avoir une mauvaise réputation, ce serait pas bien pour sa carrière. Alors fais en sorte que ça se passe bien, d’accord ? »
10h42

« D’accord, Mam’s, pardon, Pap’s. Dites-leur que j’arrive avec une copine d’ici trois, quatre jours. Et j’insiste sur le LEUR, vous savez très bien comment Clin’ va réagir si elle n’est pas prévenue avant, j’aimerais autant éviter une scène comme l’autre fois hein. »
10h42

« Merci, Fúminette, tu me retires un poids du cœur, tu sais ! Je préviendrais ta sœur que vous serez deux. Tu pourras inviter ta copine à venir manger ici si tu veux, qu’on puisse la remercier. Je sais que tu es occupée, on arrête de t’embêter. Bisous, Fúminette, on t’aime fort. »
10h42
React « Fúminette » : ♥

Dossier de conversation Pink Poppy & Namour

Le même jour, à peine une heure plus tard.

« Namour... J'suis super méga désolée mais on a un gros problème ici et... Raaahh... ça m'embête de te demander ça maintenant mais... Tu crois qu'tu s'rais disponible pour une affaire ? J'sais pas à qui d'mander... ça concerne une de mes soeurs et j'aurais sûrement besoin d'quelqu'un qui s'bagarre aussi bien que moi. Tkt, rien d'trop violent, on doit juste faire passer un message, je crois. Promis, on décale juste un peu Naboo ! Et puis, on pourra passer les fêtes de fin d'année sur Corellia comme ça, c'y est super sympa !

Te sens obligée de rien surtout, hein, comme d'habitude ♥

11h51

« Je serai payée ? C'est un boulot de mercenaire que tu me proposes.. »
11h55

« EEeuuhh... Si on te paye les vacances d’hiver, qu'on te loge dans un appartement qui fait genre douze fois le plus grand que t'as jamais vu, qu'on te fait manger des repas tellement chers que t'en penserais chier des lingots et qu'on te fait boire le champagne le plus monstrueusement hors de prix de ta vie, tu prends ça pour un salaire ? J'te rassure, c'pas moi qui paye... On va dire que ma soeur a "une bonne situation". »
11h55

« Envoie-moi un lieu et une date, j'arrive. »
11h56

« Tu le sais, ça, que t'es la meilleure et qu'tu m'fais fort plaisir ? Voilà l'adresse, on doit y être pour le 23 / X / 26.576. Débarque à l'Astroport Est de Coronet City quand tu veux, j'viens t'y chercher. »
11h56

« Ça marche. Prépare des habits faciles à enlever. »
11h56

« [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]. »
11h57

« Pièce-jointe – Réservations annulées. »
11h57

🥕

On a passé un temps en ville ensemble, avant que je me décide enfin à l’emmener jusqu’à chez Ori. Il doit être genre un bon midi et demi, sur Coruscant, ici, c’est le milieu de matinée. J’suis arrivé quelques heures avant elle, même pas, j’ai loué un speeder pour la journée, le temps de pouvoir piquer l’une des bagnoles d’Ori. Pourquoi j’suis pas aller directement chez ma sœur, hein ? Appelez ça l’instinct. Ou alors simplement qu’j’suis encore un bébé et que j’avais peur de les revoir après un mois à devenir autre chose. Enfin bref. On est en train de survoler les quartiers les plus riches de la Capitale, c’est juste… tellement beau. La moindre brique ici vaut plus cher que mon vaisseau, alors que quand même, l’est putain d’bien maintenant mon vaisseau. ‘Fin bref… Je me suis habillée comme Namour l’avait exigé, une combinaison qu’on dézippe d’une traite, un haut qui n’est guère plus qu’à voile au-dessus de cette combinaison, une petite veste des fois que j’ai froid. Rien que trois mouvements suffisent, ou plutôt ont suffi. J’envoie le code d’accès que les parents m’ont fourni, je reçois l’autorisation d’atterrir dans le garage privé des appartements d’Ori. Elle habite pas la plus grande des tours, mais certainement pas la moins belle. Des lacs artificiels partout, des jardins de plaisance, du blanc, des couleurs. Je sais pas si je dois me sentir émerveillée ou si je dois vouloir tout tagguer pour briser un peu la putain de perfection de l’endroit. On arrive bientôt. J’suis silencieuse depuis un moment, sûrement qu’elle aura compris qu’j’suis pas à l’aise Maxou. Elle a sa main sur ma cuisse depuis un moment. Je décélère, la porte s’ouvre. On dirait un putain de concessionnaire, tellement elle a de caisses garées là. Bon, en vrai, j’exagère peut-être, mais y a au moins dix speeders quand même !

On se gare. Je coupe le moteur. Je souffle. Je reste figée là, comme une conne, un moment. Mais y a pas le choix, main’nant, faut y aller. J’expire et je me lève, j’attrape mon sac, je me prends de l’autre main la main de Namour pour puiser dans ses forces et c’est parti. « Bon, alors, j’te préviens, Orientalis, c’est sûrement la plus belle créature que tu verras jamais de ta vie, d’accord ? Donc, s’il te plaît, la prochaine fois qu’on joue ensemble, ne prend pas un air déçu ni dégoûté en te disant que finalement, tu n’auras que ça. Ensuite, Clinophylla, tu vas forcément trouver comme un air de ressemblance… Nous sommes jumelles. Bon, c’est une version pas drôle et terriblement rigide de moi, en gros, qui va te parler de devoir et de loi. Elle est flic. Mais t’inquiète, elle fera pas chier. Enfin pas trop, on est là pour aider, elle posera pas de questions. Si tu sens une tension, les premiers temps, ç’est normal. On va dire que depuis un moment, y a comme un p’tit couac. Enfin… Bref. Ah, et sois pas surprise, l’appartement d’Ori fait le putain d’étage. Autant te dire que tu risques de t’y perdre plus d’une fois. Elle a son propre studio de danse, sa salle de cinéma, sa piscine, je sais plus combien de chambres… » Le temps que je raconte tout ça, on vient d’arriver devant la porte du garage, laquelle s’ouvre sur une Orientalis toujours aussi belle et terriblement souriante, dans un kimono blanc fabuleux, avec de jolies fleurs de cerisier sur les bords et une coiffure toute simple. Gros câlin. Forcément. D’elle et moi. Quand on se sépare enfin, j’prends les devants pour cacher le stress. « Orientalis, je te présence Maxence, Maxence, je te présente Orientalis, ma sœur. – Enchantée, Maxence, et merci d’être venue. Je vais vous montrer vos chambres, Clin’ est en train de se doucher. Venez. » Sourire merveilleux, douceur incroyable, sa voix, c’est comme si on vous penche délicatement la tête sur le côté avant de vous faire couler du miel dans l’oreille, ça vous traverse le cerveau, et ça ressort de l’autre côté en emportant toute la tristesse du monde avec.

Sans surprise, l’appartement est géant. Genre vraiment. Lorsqu’on se retrouve au milieu de l’un des salons, on entend une voix voler à travers le couloir. Ma voix. Sauf que c’est pas moi qui parle. Orientalis, de façon un peu trop rapide à mon goût parce que je sais déjà ce que ça veut dire, me souffle à l’oreille l’information en s’excusant. Ouais… Elle a oublié de prévenir ma sœur… « Ori’, j’ai entendu la porte sonner, rassure-moi, tu n’as pas été ouv… Mon portait avec les cheveux au carré, lisses, terriblement noir et une tenue si strictement impeccable qu’on la croirait en service me regarde, le nez figé, l’œil éclatant. Si Max pose les yeux sur moi, elle comprend aussitôt. Mon nez ne remue plus, lui non plus. Le frisson m’a parcouru. Qu’est-ce que tu fous là ? – Je viens parce que les darons me l’ont demandé. – On n’a pas besoin de toi ici, ni de ta copine. Désolée, Mademoiselle, mais on vous a fait venir pour rien. – Non, Clin’, elles restent et nous allons passer les fêtes de fin d’année ensemble. Suivez les flèches pour trouver la salle. S’il vous plaît, essayer de… ». Elle n’a pas le temps de finir. On suit les flèches pour trouver LA salle. Dans un terrier lepi, elle est le lieu de toutes les embrouilles, de toutes les guerres, de toutes les fureurs. Vous n’imaginez pas ce qu’il s’y passe, vous ne voulez pas imaginez, vous ne pouvez pas imaginer. Elle y est avant moi, elle ouvre la porte, sans un regard vers moi, rentre, je la suis, je claque derrière elle et je verrouille. Round 1, fight.

🥕

Orientalis accompagne sans se presser Maxence. Ses oreilles montrent son inquiétude, mais elle se force à sourire. On a fini par s’habituer, ces dernières années, à la relation d’amour-haine des jumelles. Personne ne sait comment aider, plus personne n’essaie, mais tout de même… Elles suivent les flèches, elles aussi, pour aller jusqu’à la salle de Paix. Une fois arrivées devant la porte, elle se place devant le petit interrupteur qui active l’ouverture. La lumière est rouge. Elle se tourne vers Maxence et explique à son invitée, laquelle n’a certainement pas l’habitude de la culture Lepie. « Elles doivent s’expliquer un moment. Comme chez nous ça peut être un peu intense, on l’habitude dans les familles lepies d’avoir une salle où l’on est sûr que l’environnement est propice aux… explications. Quand la lumière deviendra verte, c’est qu’elles auront terminé. C’est totalement insonorisé, pour qu’elles puissent se dire tout ce qu’elles ont à se dire – et puis pour éviter que les cris n’angoissent les autres, aussi, nous sommes une espèce assez sensibles. Petit sourire absolument charmant. Et sinon… Vous connaissez Fúm depuis longtemps ? Elle ne m’a pas dit si vous… comment dire… Comme elle a parlé ‘d’amie’ je n’ai pas osé lui demander de précision et je ne voudrais pas commettre d’impair, tu comprends ? » Alors qu’elle continue de sourire, un peu gênée cette fois, son visage se crispe un peu. Les deux femmes viennent de sentir une vibration assez forte provenant de l’intérieur de la pièce. Les explications semblent aller bon train.
Maxence Darkan
Maxence Darkan
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Treize jours après les événements d'Ossus.



Elle soupira. Un soupire amusé, rassurée, heureuse éteignant ce court échange de message avec la lapine. Elle redressa la tête, dans le bâtiment administratif Djiilo de communication galactique, la foule remuait dans tous les sens. C'était la panique, la frénésie, un bordel pas possible. Les gens s'échangeaient des datapads en hurlant des ordres, certains couraient d'un couloir à l'autre et pour finir, ceux qui faisait bien rire Maxence, les gens assis en open space en train de crier pour se faire entendre, eux et leurs petites oreillettes un peu moches.

Elle passa entre chacun et chacune, sans même faire attention au bordel ambiant. This is fine. Après les informations galactiques, elle chercha la moindre mimic, le moindre indice sur le pourquoi du comment, mais elle était tombée sur autre chose. Une mort qui ne l'avait pas laissée indifférente.

Maxence s'approcha des bureaux d'open space. Le petit point marrant pour elle, c'était qu'elle se trouvait sur Lannik, elle était dans une agence de renseignement Djiilo bourrée de petites bouilles toutes mimis qui couraient dans tous les sens. Elle posa délicatement ses fesses sur le coin d'une table, croisant les jambes, secouant son débardeur pour se donner un air sexy.

-Carlos, mon chou, ça fait un bout d'temps qu'on s'est pas vu ? C'était quand déjà ? Les yeux de Lannik s’écarquillèrent. Ah... oui, cette histoire avec la mine et les Kossakii... le bon vieux temps.

-Hé... Max !... Fit-il d'une voix tremblante. Écoute, c'est... un peu compliqué en ce moment comme tu t'en doutes, je peux pas vraiment t'aider. Elle resta silencieuse, il se pencha vers elle pour chuchoter. J'ai payé ma dette, je peux pas risquer autant que la dernière fois.

-Payé ta dette ? Mais mon grand, t'en es loin de ça. À son tour, elle baissa d'un ton. Si tu crois qu'tes p'tits fricotage avec les Kossakii n'ont plus aucune trace, tu t'fous l'doigt dans l'cul jusqu'à l'oeil. Il soupira, l'air abattu. Mais t'inquiète, je veux juste que tu m'trouves quelqu'un qui pourrait possiblement m'renseigner sur un dossier militaire. Un dossier sur une mission républicaine au sein d'un « bâtiment impérial » sur Ossus. Avec une soldate du nom de Nomi Reed impliquée dedans.

-Mais... mais Max, c'est de l'info de haute volé, tu chopperas pas ça comme ça.

-Alors active-toi. Parce que tu t'souviens d'la fois où j't'ai pété un doigt boudiné quand t'as pas fait c'que j'te demandé, cette fois ce sera deux. Et la prochaine, trois.

-C'est bon, c'est bon, je vais te trouver ça.



Quinze jours après les événements d'Ossus.



Son fer à souder, exténué, rendit l'âme dans ses mains lors d'une touche finale fantastique. Maxence se pencha sur son bracelet pour répondre à la lapine, de retour. De nouvelles vacances avec elle. C'était bizarre, de son côté, la blondinette ne semblait pas le moins du monde stressée par les événements bousculant son Cartel, en fait, elle faisait partie de cette minorité qui pensait que tout cela était pour le mieux. Ce vieux génie aigri dans son palace laissait place à un beau parleur bien plus attentif. Une bonne partie des lieutenants Djiilo en place depuis trop longtemps laissaient place à du sang neuf, le Cartel reprendrait de plus belle d'ici quelques semaines.

Quant aux Jedis, son inquiétude la força à écrire après avoir arrangé les chose avec sa compagne. Karm. Elle pensait à lui. Elle espérait qu'il ne lui en veuille pas. Qu'il ne sache pas pour l'immonde sac à merde de Padawane qu'elle avait tabassé... et presque tué. [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]

Les idées troubles, pleines de contradictions entre sérénité et inquiétude, elle se pencha sur le deuxième prototype de blaster construit. Avec ça, ses armes seront magnifiques, équilibrées et à l'image de sa propriétaire : létales.



Seize jours après les événements d'Ossus.



Elle essayait dors et déjà le prototype qui fonctionnait à merveille. Entre quelques tirs de chauffe sur une vieille tôle d'un bâtiment abandonné, elle répondait aux messages de Fúm. Elle était déçue d'annuler un voyage qu'elle n'allait pas payer dans son intégralité cette fois, mais son désir de la revoir, de la sentir proche d'elle, prit le dessus. Travailler gratuitement, même logée et nourrie, c'était un traitement de faveur.

Carlos lui envoya des nouvelles. Ce type était faible mentalement, il en fallait peu pour le faire craquer, s'il n'avait pas l'influence nécessaire pour lui trouver ce qu'elle cherchait, il savait quel genre de soldat haut gradé était facile à corrompre pour quelques informations d'une valeur franchement faibles. Désormais elle avait un nom, des crédits, il fallait qu'elle sache ce qu'il s'était passé. Elle devait connaître le fin mot de l'histoire sur la mort de Nomi.



Dix-huit jours après les événements d'Ossus.



C'était ça qu'elle voulait. Le frisson de la revoir, ses prototypes de blaster dans son sac pour crâner, son corps de déesse, des muscles en plus. Elle lui avait même concédée les habits faciles à enlever et Maxence en profita comme jamais elle put en profiter auparavant. Elle lui démontra avec brio le manque enduré durant ses jours d'apprentissage.

Puis vînt la maison dOrientalis.

-J'me tape ta sœur. T'as pas une bière à m'filer pour attendre la fin du combat entre Fúm et son chroma relou ?

Maxence sentait quelque chose de bizarre ici. Aucune confiance envers la Lepi, sœur de Fúm. Cette femme avait une façon de se comporter très spécial, trop spécial, trop parfaite. Avec cette remarque rentre dedans et plus ou moins réfléchie de la mercenaire, Orientalis se figea un instant, il n'y avait plus que son nez pour bouger, même ses cils ne battaient plus, puis elle finit par éclater de rire avant d'appuyer sur un des cristaux qui ornent son bracelet.

-Elle a toujours su s'entourer de gens originaux, notre Fúm. Oh mon dieu. Ta façon de me rentrer frontalement dedans, c'est simplement ton naturel ou c'est ta façon de me dire de te laisser tranquille ? L'un comme l'autre, je ne le prendrais pas mal. Qu'est-ce que c'était... J'ai appelé Nes', il est en chemin dis-lui exactement ce que tu veux comme bière, je devrais l'avoir dans ma cave. Dois-je t'appeler Maxence ? Max ? …que cette merde ? Ou on reste sur "La blonde qui se tape ma soeur" ?

Grand sourire attentionné. Grand. Sourire. Attentionné. Putain mais c'était quoi son problème ? Elle essayait de jouer la bonne flic et faire cracher quelque chose à Maxence pas inadvertance ?

-T'es... une espèce de Jedi du calme ? Ou le fait qu'tu sois en train d'aspirer mon âme par tous les trous c'est juste qu'une impression ? Nan, pardon, pardon, je perds mes bonnes manières. Appelle-moi "Max qui s'tape ma sœur". C'est qui Nes' ?

Il y eu une vibration, venant de l'autre côté du mur, elles devaient sûrement jouer au squash, rien de plus.

-C'est mon droïde Majordome, N3S-T0R. Tu ne penses pas que je nettoie tout cela seule, je ne m'en sortirais pas, j'ai de petites aides. Petit sourire. Tu peux lui demander ce que tu veux le temps de ton séjour ici, il sait où se trouve les choses et ira te les chercher sans souci. Nouvelles vibrations. Et pour mon calme, disons que c'est surtout un certain sens de la survie que j'ai développé au milieu d'une Portée assez... Nouvelles vibrations, elle avait un sourire crispé. Agitée. Ou alors c'est dans ma nature ? Je ne sais pas... On pense souvent que je suis sois totalement stupide, soit totalement candide, soit totalement hypocrite. Je te laisserai te décider seule. Et du coup, Max qui s'tape ma sœur, tu ne m'as pas répondue, ça fait longtemps que tu connais Fúm ?

Hypocrite.

N3S-T0R apparut pour demander les commandes, avant qu'il ne puisse prononcer un mot, elle prit la parole.

-Une bière, blonde, me propose pas des marques, j'm'en branle.

Il se tourna vers sa maîtresse qui, après un respectueux signe de main pour lui faire comprendre qu'elle ne prenait rien, fit demi-tour.

-Ça va faire... je sais pas, un an. Un truc comme ça. T'as une belle gueule, c'est la génétique ou l'argent qui te la payé ?

-Un an ? Et vous ne vous êtes jamais fâchées ? Elle avait l'air un peu surprise. C'est que d'habitude ses relations s'arrêtent brutalement à la première dispute, justement. Maxence haussa les épaules pour passer à la suite, elle n'avait pas forcément envie de parler de ça avec elle. Merci du compliment. Elle sourit et rougit, son nez continuait de bouger tranquillement. Tout est naturel, si tu considères les heures de sports et les années à manger des graines comme faisant partie de la nature. Elle t'a dit dans quoi je travaillais ?

-Dans un truc artistique, mais j'm'en fous un peu. Franchement tu m'fais carrément flipper, tu peux pas faire comme tout l'monde et me prendre de haut ? Ou t'offusquer si j'te dis un truc déplacé, genre : j'ai franchement envie qu'tu m'amènes dans ta chambre pour qu'on fasse sauvagement l'amour.

-C'est gentil de proposer mais je ne suis pas très fan de galipettes avec les autres femmes. J'imagine que tout le monde à ses défauts. Pourquoi voudrais-tu que je te prenne de haut ? Si Fúm a assez confiance en toi pour t'amener ici, c'est que t'as prouvé tes qualités, de là... Je serai quand même très prétentieuse de te mépriser. Et puis qui aurait l'idée de mépriser une invitée, qui plus est venue aider dans une situation délicate ? Peut-être que le problème venait moins de toi que des gens qui t'ont pris de haut jusque-là.

-Wow, t'es vraiment... spéciale. Quand les deux gugusses auront terminé, il se passera quoi ?

-Vraiment spéciale parce que je suis strictement hétérosexuelle ou parce que je ne suis pas une nouvelle riche intolérante et exécrable ? Elle sourit. Qu'est-ce que tu veux dire par : "il se passera quoi ?"

-Spéciale parce que j'ai déjà vu des statuts avec une plus grande variété d'réponses émotionnelles. Après s'être foutues sur la gueule, elles vont sortir et puis quoi ? Y'a bien une suite ?

-Je travaille dans le monde du spectacle, j'ai été l'égérie de deux marques, je suis encore sous contrat avec une troisième. Un shooting c'est minimum trois heures d'enfer après une heure de maquillage et une de coiffure tout en te faisant, parfois, traiter de grosse par une couturière large comme trois frégates. Max-qui-se-tape-ma-soeur, oui, je suis d'un naturel patient. Après, j'ai mes coups de colère aussi, cette pièce n'est pas prévue que pour les invitées.

Nouveau sourire puis elle regarda du côté de l'écran qu'elle activa pour voir. La blondinette ne fut pas une seule seconde touchée par les mots de son interlocutrice. Elle n'allait pas pleindre la personnification même de la féminisation poussée à l'extrême de la femme sur les écrans. Elle n'allait pas pleindre une petite salope de subir ce qu'elle voulait subir. Elle n'allait sûrement pas pleurer la tristesse d'une bourge à la con.

-Elles en sont aux câlins et aux grandes eaux, ça devrait être bientôt fini. Après ça, on mettra des pansements sur les bobos et on ira manger, je meurs de faim ! Pas toi ?

Si le sourire ne s'était formé que d'un côté, Maxence en grimaça un mauvais, ses dents blanches, ses sourcils froncés.

-Je l'savais, j'peux pas t'blairer.

-Ce n'est pas grave, du moment que tu aimes ma sœur, c'est tout ce qui m'importe. Ah ! La lumière vient de passer au vert Je pense qu'elles ont terminé. Tu en fais ce que tu veux, ce n'est qu'un conseil, je ne sais pas les règles que vous avez établies entre vous, mais généralement, on pose pas de questions sur ce qui c'est dit, pour éviter de nouvelles crises de larmes, on attend une petite heure que la vague soit passée.

Petite connasse hautaine avec ses faux semblant de miss parfaite de ses deux ovaires. Elle bouillonnait, tiraillée entre l'idée de lui éclater sauvagement la gueule contre un mur, suffisamment fort pour la dévisager à vie et ses sentiments pour Fúm. À la place, elle la laissa ouvrir la porte à ses sœurs qui se remettaient tout juste de leurs émotion. Elle avait gagné ce premier round, mais Maxence la laminerait. D'une manière ou d'une autre.

Le vrai sourire de la blondinette réapparut en voyant sa partenaire en meilleure forme avec sa jumelle, le visage de Fúm lui faisait du bien, après tout ce temps sans nouvelle, elle ne voulait pas gâcher ça. Le repas fut vite amené sur la table. Le duo d'amour était côte à côte, la blondinette avait caressait discrètement la cuisse à sa gauche. Devant son plat et après trois petites bouchées, elle se redressa subitement pour fixer Orientalis.

-Du coup. On est là pour une raison particulière, ou c'est juste dans l'intérêt d'nous faire visiter la demeure de Mâdâme ?
Fúm Ellar
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Ce qui se passe dans LA pièce reste dans LA pièce – et ce n’est pas du tout un moyen fort commode de ménager un suspens jusqu’à ce qu’une scène future vienne détendre l’élastique dramatique. Ce que ça m’avait manqué, putain, de les avoir dans mes bras. Je les sers toutes les deux. J’aurais envie de les étouffer tellement je les aime. Je prends tout ce que leurs cheveux ont à m’offrir de leur parfum. Je pleure à nouveau, parce que je suis une putain d’fragile, mais avant que Max puisse le voir je me ressaisis et j’me refais rapidement une tête. Lorsque je m’écarte de mes sœurs, c’est pour aller l’embrasser rapidement, pic, pic, pic, et Ori’ nous invite déjà à aller manger. J’me rends compte que j’ai la putain d’sa mère la dalle. On s’installe, rien de ouf. Je sens sa main sur ma cuisse. J’suis à la fois heureuse et tendue à l’extrême. Namour. Ici. C’est… Deux putain d’trous noirs qui s’rencontrent et doivent se mettre d’accord : deux morceaux d’ma vie qui pourraient simplement m’déchirer et m’laisser là en deux morceaux sans plus rien dedans.

Namour touche à peine à son assiette, elle entame direct la conversation par le gros du sujet. C’est là que j’m’en rends compte. De l’orage qu’elle a au-dessus de la tête. J’étais tellement préoccupée par Ori’ et Cli’ que j’avais pas vu à quel point elle était tendue. Merde… Ori’ répond avant que je puisse réagir, à la fois, j’suis pas plus au courant qu’Max pour l’instant. « Ce n'est pas vraiment mon appartement, c'est un logement qui m'est plus à disposition de manière contractuelle. Mais j'imagine que tu ne disais pas cela pour discuter propriété. Elle lui sourit mais je la sens bouillonner. Merde, c’est pas la situation qui la tend, c’est vraiment elle ? Comment est-ce qu’on pouvait détester Ori’ si vite et à ce point ? Ma main va trouver sa cuisse, à elle aussi, mais elle n’a même pas l’air de s’en rendre compte. C’est Cli’ qui poursuit et expose la situation. Merde… – Son ex-même-pas-mari n'a pas bien saisi la notion de consentement et de libre possible de mettre fin à une relation. Il profite d'un flou juridique et du fait que Ori soit une personne publique pour la poursuivre où qu'elle aille. J'ai beau activer mes contacts, ce n'est pas mon secteur et... j'ai découvert qu'un certain mépris était partagé par les forces de polices locales quand il s'agit de faire entendre les droits d'une femme artiste. Ori' rigole et complète – Ce que Clino' ne dit pas, c'est que l'un de ses collègues a grogner entre ses dents un "elle n'a qu'à pas faire la pute" et qu'elle est passée par-dessus le bureau pour exiger des excuses de sa part. Je regarde Cli’ d’un regard qui veut dire « Alors comme ça on s’énerve contre ses collègues et la police est pas parfaite et niahniahniahc’moiquiaieraisonblablala… » ce à quoi elle me répond avec un "niah niah niah" muet à peine moins mature. Tout ça, ça semble juste avoir amusé Ori’, ce qui m’étonne pas, elle rejette tout le temps au loin c’qui fait mal en riant de ça. Elle t’expliquerait c’qu’elle trouve de marrant à s’faire arracher l’bras par une Saloperie tout en pissant l’sang elle-même. Cli’ reprend : – Du coup le commissaire a pris le relais mais m'a clairement expliqué que tant qu'il s'en tenait à se rendre dans les lieux publics, toujours a distance, sans autre forme de menace, il ne peut rien faire. J'ai eu beau essayer de lui expliquer que les colis venaient nécessairement de lui, il n'a rien voulu entendre. » Mais c’est qui c’gros trou du cul d’commissaire ? Et d’où l’autre taré d’ex’ il s’permet d’menacer ma sœur ? J’vais l’défoncer. J’vous jure, j’vais tous les défoncer. J’suis pas la seule à être vénère parce qu’avec une simultanéité à faire flipper Cli’ et moi on claque de la langue et on tape le talon pour marquer le même sentiment.

« Ok, d'accord, alors je dois faire ça comment ? En petits bouts dans des sacs poubelles enterrés sur plusieurs planètes ? Faire passer ça pour un suicide ? J'vous préviens, les meurtres prémédités c'est pas ma spécialité. Max réfléchit à c’qu’on lui raconte et alors qu’Ori rit, elle la dévisage de ouf et taille dans la foulée : Et pourquoi tu rigoles toi, d'ailleurs ? Si ça l'amuse tant d'se faire harceler, on devrait p't'être pas se casser l'cul à l'aider. » Okay… Euh… Là… Moi, j’comprends plus. Faut dire, c’est difficile de comprendre pour moi tant l’amour que je leur porte est infini, inconditionnel, à la limite du taré. Et voilà que deux des amours de ma vie sont littéralement en train de se feuler à la gueule. Enfin, je rectifie, voilà que l’un des amours de ma vie est en train de feuler au visage de l’autre parce qu’Ori’, elle, ça semble lui passer au moins autant au-dessus qu’la putain d’voûte céleste. Et moi j’suis comme pris dans les phares de sa colère a plus savoir quoi faire. Trop inquiète de tous les côtés : pour Cli’, pour Ori’, pour moi et Cli’, pour Max’ et Ori’… Mayday, tour de contrôle, ma putain d’vie s’joue sans moi.

« Oh, non, ce n'est pas ça qui me fait rire. C'est le mépris des policiers. Ils sont les premiers ensuite, au moment de leur bal, à m'inviter pour que j'y danse et à se ranger en rang d'oignons pour un orthographe et une holo', comme s'ils avaient encore quinze ans. Je sais que ça va te paraître incroyable de contradictions mais cela fait des années que je m'engage dans les ligues féministes pour que justement, ce genre de situations disparaissent. Enfin... Cli' la regarde avec un sourcil arqué jusqu'au ciel. C’est à ça que je ressemble quand j’fais ma teigneuse ? Raaahh, ce que j’dois être craquante. – Enfin ? Enfin ? On vient de te parler de meurtre et toi, c'est tout ce que ça te fait ? Putain, elle est mignonne, mais qu’est-ce qu’elle peut me broyer les reins par fois… ça n’a pas suffit la première engueulade, on r’met ça ? – Mah non, on parle pas de meurtre, on parle de solutions possibles au problème. Le dézinguage de ce type, puisque c'est un gros connard qui ne manquera à personne, en est une. Après vous nous dites non, okay, prochaine idée... Clin’ me regarde sidérée, comme si j’étais un putain de monstre. Aïe. – Comment ça une solution ? Parce que c'est quelque chose qui vous arrive souvent ? Sérieux, ta gueule, Clin’. Je t’aime mais ferme ta gueule. – Clin', qu'est-ce qu'on s'est dit sur les questions dont on ne veut pas vraiment avoir les réponses ? Moment de flottement. Si Max tendait la main entre nos deux regards, elle se prendrait un coup de jus. – Okay, okay. Je ne veux pas savoir. Bien, elle bat en retraite, je souffle, ma main va et vient sur la cuisse de Namour, doucement. Non, ce qu'on voudrait c'est deux choses : réussir à le faire disparaitre de la vie d'Ori' et être sûres que cela ne pourra pas nuire, d'une façon ou d'une autre, à sa réputation à elle. Ce galant homme, voyez-vous, est reparti avec des enregistrements d'elle pris à son insu à des moments terriblement intimes. » Il est sérieux c’bâtard de fils de Gamorréen ? J’vais l’défoncer. Et j’vois la tristesse sur le visage d’Ori’. Rien que ça, pour moi, c’est le stade « crime contre la Lepidité » sur l’échelle des crimes intergalactiques. J’vais tellement lui cramer toute sa famille…

« Cool, si jamais on les récupère, on pourra se faire une petite séance ciné. Max zyeute du côté de Clin’ avant de faire la moue, en même temps, c’est ni sa meilleure blague, ni le meilleur moment. Oui, non, c't'une blague, évidemment. Du coup, niveau solution, on peut l'buter, moi je reste sur le fait qu'c'est la meilleure solution. Sinon, on peut l'capturer, trouver un type qui veut changer d'identité, j'en connais plein, le remplacer et contre sa nouvelle identité et une belle somme d'argent, il s'approche pas de Bimbo-féministe et tout est bien qui finit bien. » Décidément, Namour, te lance pas dans le one-woman-show aujourd’hui… Pourquoi tu joues les coconnes ? Et Clin’, s’te plaît, fais un effort, tu vois pas qu’elle te fait marcher plutôt qu’de rouler des yeux comme ça et de soupire en entendant parler d’un p’tit meurtre des familles ? Merde… J’suis adorable comme ça quand je le fais, moi ? Clin' soupire. Et lève les yeux aux ciels en entendant encore parler de meurtre mais ne revient pas dessus. – Il a clairement laissé entendre que la publication des images ne tenaient qu'à lui. Je ne sais par quel moyen, mais il relance un semblant de compte-à-rebours tous les jours. Si vous vous en prenez directement à lui, sa menace sera mise à exécution. Il faut trouver un moyen d'éviter ça. Ori' soupire elle a les oreilles en bernes, je sens qu’y’a plus que ça. Okay, il a pris des photos d’elle sous la douche ou aux chiottes, c’est un peu la honte, mais j’connais ma sœur, y a pire que ça et ça tourne autour du pot. Ça me gonfle. – Si ça doit sortir, tant pis, j'assumerai, je n'avais qu'à pas tomber amoureuse d'une idiot. J'aurais dû... me rendre compte plus tôt que ce n'était pas quelqu'un de bien. Hey ho, c’est bon hein ! Faut pas pousser la vieille dans l’puis avec l’eau du bain, merde. J’tape du plat d’la main sur la table pour attirer l’attention et directement faire comprendre qu’on n’est pas là pour ça. – Ah non, hein, tu commences pas à dire des conneries pareilles ! C'est pas toi la coupable dans cette histoire. Ce mec est un putain de tordu, tu ne l'as pas vu venir, personne l'avait vu venir ! Regarde la réputation que ce p'tit bâtard a partout où il va ! Même Pap's s'était laissé embobiner. Y a que Mam's qu'a senti l'coup fourré... Je te l'avais dit, de me le présenter, j'aurais directement senti que c'était un connard. J’ai même pas droit à un regard quand Clin’ me snipe à la volée : – Tu étais dans une cuve de kolto quand on leur a rendu visite, de mémoire, sans quoi, tu étais invitée, je te rappelle. » Elle fait mouche, la garce, et la culpabilité flingue mes oreilles qui s’affaissent. J’ai les images de ce jour-là qui me revienne, des scènes... J’peux pas m’empêcher d’rigoler au bout d’trente secondes. – C'est vrai qu'elle m'avait pas raté ce jour-là, la Maman Saloperie. Et Clin' de faire une mime du genre « tu vois ?! C'est ça qui m'énerve chez toi ! ». Rien à foutre. J’suis pas une putain d’modèle, j’suis pas une putain d’héroïne, et c’est putain d’pour ça qu’on m’a demandé d’venir ici.

« Ouais bon après, on va pas s'mentir, Ori a quand même salement... Elle vient de mettre le pied sur une mine, et le déclic de quatre yeux sur six qui la flingue d’avance, sauf Ori’, forcément. Donc, ouais, autre solution, ce mec est un sale con, les sales cons font des trucs de sales cons, ça doit pas être son premier coup et à mon avis, il a soit laissé des traces, soit étouffé les affaires dans lesquels il s'est mêlé. Suffit de faire un contre chantage : s'il poste les vidéos, on balance les crasses. ... Et après on l'bute. Et voilà qu’j’en remets une louche, et l’autre qui réagit au quart de tour comme une débilos… Putain, on dirait moi, merde… Clin’ me regarde et cingle : – Rassure-moi, tu ne l'as pas recruté pour la qualité de son humour. J’m’apprête à lui envoyé mon assiette dans la gueule mais Ori’ tire la première et regarde Clin’ avec de grands yeux choqués en tapant du pied. Sa voix est aussi douce et dure qu’un acier brossé. On dirait Mam’s… – Clinophylla, que tu te manges le nez avec ta jumelle, c'est une chose, mais s'il te plaît, reste courtoise avec mes invitées. … et on contredit ni Mam’s, ni Ori’. Soupire dramatique de Clin’ puis oreille de la honte. On est conne, pour sûr, elle comme moi, mais on sait aussi l’reconnaître à l’occasion. Et s’éviter des assiettes à travers la gueule, du coup. – Pardon Maxence, je n'aurais pas dû. C'est une célébrité locale. Héritier d'une grande famille, mondain. Tu aurais des moyens pour te renseigner ? J'ai... J'ai épuisé tous les recours légaux, et j'avoue être inquiète. J'imagine que le fait que son oncle soit juge n'est pas pour rien dans sa façon de se rendre intouchable. Tapage de pied, claquement de langue, à deux toujours, et c’est de nouveau l’autre connard de bourgeois qu’m’a énervée. J’vais lui péter les dents. J’vais juste lui putain d’péter les dents. Célébrité locale, grande famille, oncle avocat... tu m'étonnes que les flics sont incapables de faire quoi qu'ce soit. Mais personne n'est infaillible avec un peu d'imagination et un contournement de la loi. J'peux p't'être dégoter quelques contacts dans l'coin. J'suppose qu'il est très attaché à papa, maman et tonton, il suffit pas d'grand chose, une saloperie qu'il a fait à l'intérieur de sa famille, une possibilité de détruire la carrière de son oncle, ou carrément de quoi l'foutre derrière les barreaux. Il me faut des noms, des adresses et c'que t'as déjà sur eux. »

« Je... Je crois. C'est la voix d'Ori, elle tremble audiblement et son regard s'est perdu dans son assiette. Mes antennes captent des choses. Et ce que je sens, j’aime pas du tout. Pas du tout. Elle se racle la gorge et reprends. Je ne vous ai pas dit pourquoi je l'avais quitté. J'ai... Ses mains se mettent à serrer ses couverts, elle s’en blanchit les jointures et elle parle en serrant les dents. J’ai jamais sentie une telle tempête à l’intérieur d’elle. J’ai même jamais vu une Lepie capable de tenir ça en laisse. Je sais pas ce qui va suivre, mais je sais déjà qu’après lui avoir péter les dents, je lui remettrai en place, pour lui repéter quatre ou cinq fois. On ne met pas Ori’ dans cet état là. J'avais des doutes. J'ai essayé de trouver des preuves de... Je tiens plus, je me lève et je m’agenouille à côté d’elle. Mon bras, passé dans son dos, se veut réconfortant, mais c’est sa fureur qui m’a poussé à l’action d’abord. C'est pour ça que j'ai insisté pour que tu viennes. Je trouvais bizarre son comportement avec sa sœur. Mais j'ai pas compris d'abord. Ensuite, sa cousine. Elle n'a même pas quatorze ans. Je suis sûre de l'avoir vu, un jour, avec des images... Son souffle se fait court, elle lutte avec acharnement pour garder le contrôle. En temps normal, chez n’importe quel Ellar, Mam’s comprise, la table et les chaises auraient déjà valsé à travers la pièce. Il m'a inventé un bobard mais j'ai pas avalé sa couleuvre et il s'en est rendu compte. J'ai cru que je pouvais le duper, rester assez longtemps avec lui pour avoir de quoi le dénoncer. Mais je crois que c'est là qu'il a commencé à collecter les images pour le jour où... Elle redresse vivement le regard et le plante dans celui de Max. On y trouve une noirceur contenue bien au-delà de ce qu’elle a jamais pu voir dans mes yeux. Je ne fais que le sentir, à travers la Force, mais déjà là, je suis glacée jusqu’aux os. Il les a violé. Toutes les deux. Certainement d'autres. Je suis sûre que la petite dira qu'elle était amoureuse qu'elle le voulait. C'est un taré et Clino', elle se tourne vers elle, Oui, je veux qu'il souffre. Quelques secondes de silence. Ori’ n’a jamais souhaité de mal à personne. Jamais. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai besoin d'aller me rafraîchir. » Elle pose-claque ses couverts sur la table, l'assiette est encore à peine entamée, elle se lève avec raideur et s'en va à pas vifs vers LA salle. « Eh bah bonnes fêtes de fin d'année à toi aussi. »

J’suis trop en colère et bien trop inquiète pour entendre le mauvais esprit de Max’. Je regarde Clin, il n’y a que la chaise vide d’Ori’ qui nous sépare. Je boue. Putain, ce que je boue. « Tu savais ? Moment de flottement, Clin' répond, – Oui, oui. Je savais. Ça fait partie des choses que le commissaire a refoulées en bloc. Elle m'a demandé de ne pas en parler tant qu'elle n'aurait pas elle-même abordé ce sujet. Okay, parole donnée, confiance première, j’détourne ma colère vers le véritable objet de ma haine. Je fulmine et soupire. – Tu vas la voir ? Clin' décline de la tête. – Non. C'est toi qu'elle a appelé. C'est de toi qu'elle a besoin. Je freeze un instant puis je me lève et je longe la table pour suivre la trace d’Ori’. Quand je passe à côté d’elle, Clin’ m’attrape doucement le poignet pour me retenir un instant. Je crois... Je crois qu'il l'a violée, elle aussi. Elle ne me l'a pas dit mais, j'en ai peur. Un frisson parcourt mon corps, j’ai un regard lourd de sens pour Max et je reviens vers Clin’ pour être absolument sûre qu’elle comprenne ce que cela veut dire. – Si c'est le cas, alors j'aurais pas fini ici tant que je lui aurais pas pété chaque os du corps. » Clin’ me regarde un moment. Je trouve dans ses yeux un accord tacite. Un genre de « fais ce dont je ne suis pas capable, tu as ma bénédiction ». On a jamais eu besoin de mots pour se faire comprendre les choses. Elle me lâche doucement, après m’avoir caressé le dos de la main doucement. Je quitte la salle rapidement. Mes talons pourraient faire péter chaque dalle sous mes pas.

🥕

Clinophylla se retrouve seule à table avec Maxence. Elle ne comprend toujours pas ce que cette Humaine fait là. Pourquoi sa sœur l’autorise ainsi à entrer dans le cercle de la famille, alors qu’elle a tout l’air de ne pas être quelqu’une qu’on oserait présenter aux parents. Pourtant, est-ce qu’elle ne vient pas d’avouer elle-même être incapable de faire ce que le couple s’apprête à faire ? Depuis combien de temps est-il présent ? Ce fossé monstrueux qui la sépare de sa jumelle. Y a-t-il seulement un espoir de parvenir à le traverser ? Le combler, au moins. Il faudrait pour cela essayer de la comprendre… Un long silence gênant s’est attardé au-dessus des repas à peine touchés. De la fumée, ici et là, indique qu’il est encore chaud. Sur un coup de tête, ou d’amour, elle tente de faire un pas au-dessus du vide. « Je suis désolée d'être si distante et méfiante avec toi... C'est juste que... Je suis sûrement trop protectrice et enfermée dans certaines idées, que j’ai. J’aime mes sœurs. J’aime Fúm plus encore, même si ça ne se devrait pas se dire, visiblement, ça se ressent. Et, après tout, c'est pour elle que tu es là. J'vois pas pourquoi tu t'embêterais avec nous si tu ne tenais pas suffisamment à elle. Alors voilà, je suis désolée si je t’ai sévèrement jugée de prime abord et je m’engage à essayer… Non. Je m’engage à fermer les yeux. La loi a montré ses limites, je suis bien obligée de le reconnaître, et je ne peux pas me contenter de ce constat sans plus agir. Je ne te promets pas de ne pas tiquer, je ne te promets pas de ne pas même critiquer, parfois, mais… Je te fais confiance pour ne rien faire qui blesserait Fúm. » Dire qu’elle a, à cet instant, l’impression de se sortir une vibrolame d’entre les côtes est une maigre comparaison par rapport à la difficulté que cela a représenté de se livrer à cet aveu. Alors que la désinvolture de sa jumelle et sa façon d’envoyer balader tout le monde pouvait la faire apparaître pour l’insensible des deux, en réalité, c’était bien elle qui avait toujours été la plus tendre des deux ; à tort, comme à raison.
Maxence Darkan
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Sale affaire. Franchement triste. Maxence retenait ses larmes, pour sûr. Regardez, il faut zoomer au coin de son œil. Encore. Encore plus. Encore un peu. Là, vous voyez ? Tout compte fait, le logis et la nourriture ne valaient pas de s'infliger ça. Les effusions de tristesse, les histoires et les discours de justice, la blondinette s'en était suffisamment tapé avec le Cartel et la mort de Jaliac. La putain de minute de silence, les types influents qui se pointaient pour un discours larmoyant en assurant qu'il ne laisseraient pas cette acte impuni. Discuter est une chose, agir en est une autre.

Maxence accueillit les nouvelle avec une nonchalance à son paroxysme. Elle était cham-bou-lée. Un pédophile violeur, ça lui paraissait insensé, depuis quand la galaxie abritait-elle ce genre d’énergumènes ? Impensable. Malgré cela, elle était prête à punir le coupable à la hauteur de ses crimes, là ne se trouvait pas le problème, en fait, le trick restait que, pour punir quelqu'un, il fallait un nom, au minimum. Orientalis disparut, suivi de sa sœur, il ne restait plus que la blonde et la flic. Grave erreur. Maxence étendit ses bras derrière sa nuque en scrutant son interlocutrice.

-C'est une maladie chez vous, la bien-pensance ? Y' a que Fúm qui l'a pas chopée ? J'veux dire, regarde moi, regarde toi. J'suis une mercenaire, t'es une flic, tu m'détestes. Elle haussa les épaules en grimaçant un contentement à la limite du désintérêt. J'm'en plains pas, j'ai l'habitude et j'préfère ça à ta sœur qui prend ses airs d'artiste honnête et modèle. J'fais pas ça pour Ori et sûrement pas pour toi. Ça m'brise le cœur de voir Fúm triste, rien d'plus. Alors à ton tour d'être honnête parce que dans pas longtemps j'vais apprendre à savoir qui t'es réellement et j'vais pas d'blairer, j'en suis quasiment sûre.

La lapine la regarda, figée, au bout d'un court instant, un soupire lui échappa avant de se remettre à manger et répondre simplement.

-Soixante-deux. Après une courte pause, elle reprit. Soixante-deux frères et sœurs. Ce que tu appelles de la bien-pensance, chez nous, c'est juste une nécessaire ouverture d'esprit et une tolérance... J'sais pas, culturelle ? Nous sommes soixante-deux frères et sœurs, Max'. Alors oui, on a appris à voir au-delà des apparences, au-delà des caractères, au-delà des goûts pour éviter de s'entre-tuer sans arrêt. On apprend aussi à arrêter de prêter sans arrêt des intentions malveillantes aux autres, à se dire - peut-être naïvement pour toi - avant de se fâcher que l'autre n'a certainement pas voulu nous froisser ou nous faire mal, car on l'aime et qu'il nous aime. Alors, tu peux t'entêter, croire que nous ne sommes que deux connasses et que des sœurs, tu as tiré la meilleure - personne ne te contestera et certainement pas moi - mais s'il te plaît... Essaie... Je sais pas... De nous croire un peu ? Oui, je vais t'agacer. Oui, tu me traiteras certainement de tous les noms d'oiseaux que tu connais d'ici la fin. Mais si on t'accepte, on t'accepte vraiment. Parce que l'amour que j'ai pour ma sœur sera toujours plus grand que la détestation que je pourrais avoir pour quelqu'un d'autre. Et parce que si quelqu'un que j'aime comme elle, t'aime, c'est que quelque part, même si tu veux nous persuader du contraire, y a quelque chose à aimer.

Et on était reparti sur la fameuse pente de la vie pas comme les autres et des semblables qu'on aime tout le temps, quoi qu'il arrive, parce qu'on a le même sang. Un soupire amusé échappa à Maxence en se disant qu'elle était bien contente de ne pas penser la même chose, avec son père.

-Alors, ça, ça m'empêchera pas de te dire que tu te conduis comme une nulle. Que parfois, tu es agressive gratuitement, que tu as tes coups de sang, que tu... je ne sais quelle autre chose que je pourrais te dire. Mais y a cette unité fondamentale, derrière. On peut profondément aimer quelqu'un et le savoir imparfait. Après, qu'est-ce que tu veux que je te dise ?

-Un bon fond ? Évidemment qu'j'ai un bon fond, j'ai juste pas du tout envie d'le montrer à des gens qui méritent pas d'le voir. J'suis sûre qu'tu dois t'éclater à jouer la gentille flic avec un besoin d'faire ressentir de l'empathie aux autres pour se rapprocher, le problème, c'est qu'ça m'touche pas du tout. Par contre j'peux t'admettre que t'as d'la chance d'avoir une famille sur la même longueur d'onde, parce qu'à la place d'Ori', savoir que ma sœur policière est incapable de m'aider sur ce genre d'affaire, ça m'foutrait en l'air.

-Du coup, selon toi, c'est à moi de me sentir responsable si la machine politico-judiciaire n'est pas à la hauteur de mes attentes morales ? Ce serait plus facile d'y aller, de le tuer, et quoi ? De fait, c'est toujours cela ? La loi de celui qui a le plus gros flingue ? Et on appellera cela la justice ? Et un cycle de vengeance permanent où les tiens, finalement, sont jamais à l'abri de ceux des autres ? Pour une sale flic, finalement, j'ai l'impression qu'j'suis pas forcément la plus sermonneuse des deux... Enfin. Je ne veux pas me fâcher avec toi, je vais voir où elles en sont. N'hésite pas à finir ton repas.

Bah voilà, se disait-elle, on y est enfin, ajouta-t-elle, le discours de flic qui essaye de changer les choses : « regardez-moi, j'aspire à devenir l'héroïne du peuple », tout ça, Maxence connaissait, ces histoires lui tapaient sur le système. Elle n'était rien de plus qu'un rouage parmi les rouages, bercée dans un crédule espoir d'être la personne qui fera la différence. Clinophylla se leva pour s'en aller, fatiguer de discuter avec une personne fermée comme Maxence.

-Oublie pas qu'tu t'es engagée pour servir à rien et qu'c'est la connasse sermonneuse qui fait ton boulot.

Et au coude d'un couloir, alors qu'elle continuait son chemin les oreilles rabattues, pas fière allure, Clinophylla dut hausser la voix pour se faire entendre.

-C'est toi-même qui te désigne comme une connasse, Max, c'est p't'être que tu te juges plus que je ne te juge.

Franchement, jouer à celle qui avait le dernier mot, elles avaient quel âge ?

-Ouch, mon p'tit cœur. Se chuchota-t-elle en souriant avant de regarder son plat à peine entamé puis la place des convives disparues. Ouaip... j'ai jamais été très douée pour les repas d'famille.

Par contre, c'était aussi froid que délicieux. Eos resta silencieux, mais il devait lui en vouloir, cette intelligence artificielle pourtant bercé dans la culture Darkan n'appréciait pas du tout ce genre de comportement venant de Maxence. Il savait que quelque chose clochait quand elle se comportait de cette manière ceci dit, être méchante pour être méchante, elle faisait ça en bousculant des enfants avec des glaces ou en balayant la béquille d'un handicapé, rien de plus. Là, c'était de la haine projetée au hasard.

Maxence mangea à peine la moitié de son repas avant de se lever, prendre sa bière et se diriger vers sa chambre. Ses affaires étalées au hasard sur un bureau, elle s'allongea dans le lit pour ne rien faire. En fait si, elle regardait des conneries sur l'holotube. Loin de son vaisseau, loin de ses explosifs, en pleine « mission », elle ne pouvait pas faire plus qu'attendre. Et c'était exactement ce que rechercher Eos pour parler.

-Que se passe-t-il ?

-Hey, salut Eos, bah écoute, j'ai passé une bonne journée, merci d'avoir demandé. … T'es encore là, c'est ça ?

-Toujours. C'était un coup bas, Maxence. Mettre autant d'énergie dans le seul but de blesser une personne, je l'ai déjà vu. Pour deux personnes d'affiler, je vous connais, je sais que quelque chose cloche. Alors, que se passe-t-il ?

-Écoute mon grand, j'ai vraiment pas la tête à en parler et j'ai autre chose à penser en c'moment. Elles ont même pas été capable de me donner un putain d'nom. Maintenant, j'vais t'expliquer la situation avec une comparaison un peu nulle. Imagine qu'on te promet du Beskar pur pour un prix... un prix tellement faible que tu t'demandes combien de neurones il manque à la personne qui fait la proposition. Donc, toi, tu dis oui, et le type te file un rendez-vous. Alors tu vas au rendez-vous et tu t'rends compte que le Beskar, en fait, c'est du phrik. Le prix reste carrément abordable, mais ça t'la fout quand même mal. Voilà c'qui va pas.

-Je comprends. Vos paris pour la suite ?

-Tu m'connais trop bien, effectivement. Clino' a tout cafté et Fúm va bientôt s'pointer en défonçant la porte pour me secouer les puces.

-Je parie plutôt sur une ouverture calme, après avoir toqué à la porte et attendu votre accord pour entrer et demander des explications.

Houlala, le suspense était insoutenable.
Fúm Ellar
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Fúm Ellar aka Pink Poppy – #E9CBE8
Maxence Darkan – #FF6600
Clinophylla Ellar, sœur jumelle de Fúm – #81BEF7
Orientalis Ellar, sœur de Portée de Fúm – #FA5882


Ce qui se passe dans LA salle reste dans LA salle. Le câlin de sorti, fort, puis j’ai gagné ma chambre. Trop de choses, trop vite, même pour moi. J’veux bien, hein, qu’on sache traiter les informations et les sentiments à vitesse mach 4, mais faut pas déconner, y a un moment, quand ça vous est envoyé comme ça en flux tendu dans la gueule, même une Lepie puissante et courageuse comme moi, ça finit par en avoir ras les oreilles, et voyez la hauteur des oreilles, donc voyez comme j’en ai vraiment, vraiment plein l’cul ! Alors comme je suis une grande fille mature, j’ai d’mandé c’est laquelle ma chambre, on m’a répondue avec la truffe encore toute humide, et j’ai filé pour… me planquer sous la couette. Assise. Mon pad pour source de lumière. En mode tipi sur le lit quoi. Certainement des instincts primaires qui font que je me sens rassurée, à l’étroit, là. Et entre deux attrapés de mouchoirs, j’arrive à taper mon SOS même si, au point où j’en suis, j’suis presque persuadée qu’il restera sans réponse.

Dossier de conversation Pink Poppy & Namour

Onze minutes après la disparition de Fúm vers LA salle.

« Hey... euh... Tu peux venir ? Je suis dans la chambre à côté. Te plaît... »
12h37

Pas de réponse mais mes oreilles tendues entendent le mouvement. Elle n’a pas lambiné, sitôt le message reçu, elle s’est mise à ma quête. Merde… Qu’est-ce que je lui mets dans la gueule à elle aussi. Elle vient jusque-là pour tout ça ? J’ai bien senti le malaise. J’ai bien senti son agacement. J’ai… Merde, pourquoi j’suis aussi incapable de prendre soin des gens que j’aime et qui, au hasard de la mort qui nous guette, me disent qu’ils m’aiment aussi. Ça va pas… Bordel… Pas du tout… Je pleure. Encore et encore. J’ai laissé le datapad de côté, de toute façon elle arrive, et y a qu’elle que j’espère. Merde… La porte de ma chambre s’ouvre, je l’entends qui hésite sur le pas et je lève un bras pour l’inviter dans mon tipi. Elle s’y glisse sans se faire prier, face à moi, transformant avec sa tête le tout en chapiteau. J’ouvre les bras, en silence, je pleure encore, j’peux pas parler, elle vient. Je sens bien son humeur, j’la vois bien mais… J’peux pas, là, j’peux plus, j’ai juste besoin d’elle. Besoin qu’elle me prenne dans ses bras et qu’elle me persuade que… que quoi ? J’en sais rien. Son étreinte, d’abord. Est-ce que c’est la pitié qui l’anime ? Elle ne fait aucun commentaire et vient se blottir contre moi. On forme un drôle d’œuf. Et on reste là, pendant… un temps. Du temps. Rien qu’à deux, avec vingt millimètre de blindage ouaté entre nous et l’horrible monde. Y a pas un putain d’missile qui peut espérer traverser ça. Y a qu’ce foutu temps, qui y arrive. Jamais foutu d’faire une pause.

Je finis, doucement, par me remuer et parvenir jusque dans son dos pour l’agripper, à la façon d’un drôle de sac. Je vais chercher dans son cou son odeur, j’enroule mes jambes dans les siennes et mes mains se glissent sous son haut pour y trouver la chaleur de sa peau. Un genre de bouillote d’amour pour essayer de réchauffer mon cœur fucké. Faut que j’arrive à parler, tout juste je marmonne : « Je n'arrive pas à me sortir de la tête que ma sœur a été violé par ce monstre parce que je n'étais pas là pour lui briser la nuque. Merde… Le dire, ça fait pas moins mal. De nouveau, ça coule, ça coule. La culpabilité, la haine, la tristesse, le regret. Tout se mêle et pilonne ma caboche de débile et j’arrive pas à gérer. J’me cramponne à elle comme au seul rocher qu’j’ai jamais retrouvé depuis le Temple. – C'est pas ta faute, tu pouvais pas savoir. » Elle sait pas quoi dire. Qu’est-ce que je voudrais qu’elle dise, de toute façon ? Oui c’est la putain d’pas ma faute. Le seul fautif, c’est c’t’enfoiré d’connard. Mais… Si j’avais été là, hein ? Si j’avais pu sortir mes antennes, sentir que c’était qu’une sale race j’aurais pu… J’étais où, hein ? J’étais où, putain, quand on avait besoin de moi ?! … Avec elle. Et je lui ai sauvé la vie. Merde. Merde. Merde.

Je la serre encore, et un sanglot s’échappe du creux de son cou. « Comment je fais, pour être avec toi, et les protéger tous ? Putain... Soixante-et-un... J'peux pas être partout. Et j'veux être avec toi. Elle me caresse le dos de la main, j’en sens aussi une qui joue dans mes cheveux. – T'essaye... de m'faire passer un message subliminal ? Nan, parce que j'suis pas sûre d'avoir le droit d'devenir une Lepi, légalement parlant. Qu’est-ce qu’elle est con. Qu’est-ce que j’ai besoin qu’elle le soit. Elle arrive à m’arracher à demi-étranglement de rire, entre deux bouffées larmoyantes, et je bougonne. – Je veux pas que tu deviennes une Lepie. J'en ai trop marre des Lepis. ça pue du cul les Lepis... En plus, tu détestes déjà mes soeurs. Si t'étais une Lepie, ça aurait déjà dégénéré trois fois en baston. En vrai, c’est ridicule, j’ai deux ans ou quoi ? Mais j’continue. Faut croire que la connerie ça lutte efficacement contre le sordide. – Mais je t'en veux pas, je sais qu'on est spéciale, toute... Y a que nous pour nous supporter... Merci. Merci d'être là. Je lâche un soupire à fendre l’âme. De la sentir contre moi, ça panse les plaies plus efficacement que trois nuits en boîte à baiser c’qui s’présenter et à boire pour oublier. – De base j'étais principalement venue pour la bouffe, mais maintenant que j'te revois en vrai, j'me dis qu'c'est pas trop mal. Je souris, je lâche un baiser doux sur sa peau blanche. La lumière passe à peine à travers notre couche protectrice.

Elle reprend, un ton plus bas. On retrouvera le type qu'a fait ça et on l'fera payer. » Reconvoquer le fantôme de c’t’enfoiré, ça fait immédiatement monté en moi une fureur dingue. J’ai le corps entier qui tressaille, le nez qui se fige, les larmes qui se tarissent, les incisives qui s’allongent de vingt centimètres pour arracher une jugulaire. – Je veux le faire souffrir, Max. Je veux qu'il crache du sang. Qu'il supplie qu'on le tue. Je veux qu'il n'aspire plus qu'au suicide et qu'il ne puisse plus qu'admirer la corde sans jamais plus pouvoir l'atteindre. Je grogne presque. Pap’s aurait honte de l’animal que je deviens, là, mais putain, j’ai jamais hais quelqu’un comme je le hais. – Si c'est c'que tu veux, alors on l'fera. Et alors quoi, ça ira mieux ? ça effacera tout ce qu’il a fait ? J’sais pas si c’est le fait que je la sente pas confort avec l’idée, ou parce que j’ai pensé aux vieux ou… J’en sais rien. Je souffle. Je respire. Je laisse repartir la colère. Qu’est-ce que ça changerait, de faire ça ? On ruinerait un peu plus la vie d’Ori’. Parce que la juste de ce beau pays se faisait à l’idée qu’un p’tit bâtard tripote des p’tites filles de sa famille mais moins à l’idée qu’on puisse péter chaque phalange de ce même petit bâtard avant de le pendre par les couilles sur le parvis du tribunal. J’ai toujours été admirative du profond sens de la Justice qui habitait les espèces pensantes. Plus je respire profondément, plus c’est son essence qui m’envahit et qui chasse les dernières brumes haineuses. Elle m’apaise. Mes oreilles viennent lui papouiller le visage. D’autres baisers, dans son cou. – Je veux le bonheur d'Ori... Je peux pas faire ça... Il faut qu'on trouve le moyen d'être sûres que plus jamais il touchera à un enfant, sans que ça ruine la vie d'Ori... Il s'appelle Jay'Rar De Harmanain. Ouais, parce que cette famille d'sale race de bourgeois se la joue aristo, en plus, avec la particule. »

« Le truc des aristos, c'est pas d'être intouchable, c'est d'avoir l'air intouchable. Entre moi et Eos, on trouvera forcément une faille quelque part. Comment elle arrive à faire ça ? Me faire croire qu’elle est capable d’aller marcher à la surface d’un putain d’soleil sans même perler du front. J’sais pas. Mais j’suis connement amoureuse, et j’demande qu’à la croire toujours plus. – Tu me le promets ? Bisou, bisou, bisou, pic, pic, pic. – Je sais pas... peut-être que si tu te montres convaincante... Dans un espace aussi confiné, c’est comme si elle a réussi à en prendre tout le volume. Je la sens partout, contre moi, autour de moi. Son odeur, c’est de l’épice, et je plane. Elle chasse la tristesse, elle chasse l’horreur, elle chasse la nuit. Je ris, pleine de l’envie qu’on se mêle encore. Est-ce là la magie du tipi qui opère encore ? Merde, j’aurais dû inviter plus souvent des gens à y entrer. Je chasse très vite l’idée de mon esprit qu’en fait, le tipi, c’est un truc que je partageais avec Clin’, parce que ça me filerait la gerbe. Y a des trucs ça s’mélange pas. J’me concentre plutôt sur Namour. – Mademoiselle Darkan, je connais vos failles à vous, et celles-là sont loin d'être hors de ma portée. Mes mains s’activent à l’appel de mes mots en réponse à son défi. Mes baisers se font plus tendres et à la fois plus chaleureux. Je sens en elle le même feu mais alors qu’elle vient chercher mes lèvres, je ris, mutine, et invoque sa parole : Tsstss, Mademoiselle Darkan, j'attends votre promesse avant d'être tout à vous. et ris de plus belle. On se regarde dans le fond des yeux, le moment est solennel, – Eh bien Mademoiselle Ellar, ma promesse est vôtre désormais. La parole est donnée, je m’en remets à ma chevalière. – Alors je vous en prie, ma belle paladine, disposez de votre princesse selon ce qu'en dit votre cœur. Je ris en battant des cils et une seconde ne s’écoule pas avant que ses mains ne se jettent sur le prix remporté par son courage.

🥕

Je débarque sur le balcon que m’a indiqué l’autre boîte de conserve, pas mieux habillée qu’avant, la veste en moins sur les épaules, le soleil est haut et il fait chaud, même à cette hauteur, grâce aux barrières énergétiques qui arrêtent le vent et garde la chaleur sur la terrasse. Suffirait d’tendre la main au travers pour se rendre compte qu’au-delà, c’est les moins cinq degrés qui nous guettent. Où est-ce que j’ai foutu mes lunettes ? Dans mes doigts, entremêlés, ceux de Max. Clin’ et Ori’ sont sur des transats, en train de terminer le repas qu’on a pas vraiment pris finalement. Ori’ nous invite à approcher, y a d’autres transats à côté, peut-être pour nous. Alors qu’on s’approche et qu’elles nous regardent, je remarque soudain leur nez respectif qui s’agitent et leurs sourires moqueurs naissants. Clin’ manque de s’étrangler et Ori’ se contente, avec un sourire de celle qu’a tout compris : « J’en conclue que vous avez décidé de partager une chambre, finalement. Je demanderais à Nes’ de vous transformez les deux en suite, alors. Dans le doute, je n’avais pas osé. Je rougis furieusement. Je le sens. C’est une chose d’assumer totalement sa libido auprès de la galaxie, c’en est une autre de se faire chopé en post-coït par ses sœurs et leur foutu flair de lapines. – Hey oh, ça va hein ! Commencez pas ou toi, Madame la Danseuse étoile, j’raconte à Max la fameuse histoire du grenier à fruits et toi, Madame la Justice, de toute façon, t’as perdu le droit d’te moquer d’moi sur le sujet depuis qu’j’t’ai chopée dans mon lit à d’taper ton crush d’ado’ ! Les deux piques un fard aussi rubicond que le mien et tente de se cacher derrière leurs oreilles avant de rire à gorge déployée, comme pour chasser les ombres qui se sont accumulées jusque-là par-dessus nos têtes. Pour aider un peu Namour à comprendre, j’lui dresse un peu l’tableau : – Non, parce qu’elles vont faire genre que c’est moi qui suis du genre à avoir faim tout l’temps, mais t’laisse pas entuber, Max, c’est toute la Portée qu’est du genre bien, bien hédoniste, si tu vois ce que je veux dire. » Nouveaux rires complices. On s’installe pour manger vraiment, et forcément, vu qu’on est lancé, on commence à sortir quelques dossiers.

« Han ! Et tu te souviens, de la fois où Banksiae a ramené tous ses potes, là, l’été suivant, tu venais tout juste de revenir ! On pensait toute qu’il avait manœuvrer pour serrer la p’tite Mary, et on l’a retrouvé dans la salle de bain du deuxième avec le cousin d’la Mary ! – Pas que le cousin, y avait le grand d’Trick aussi ! – Bon sang, on avait bien passé vingt minutes à s’inquiéter, à le chercher partout… – Pendant que cet enfoiré, au prétexte qu’il savait pas choisir, était en train d’consommer les deux sur place. Oh putain… – Oh flûte, la tête de Mary, à ce moment-là, quand elle a vu les oreilles de Banks’e dépasser de derrière le lavabo. Mince, j’en peux plus… J’ai mal, j’ai mal. » Il faut dire qu’on est deux à rire à s’en péter les côtes et à en perdre le souffle devant une Max un peu médusée face à tant d’histoire de cul familiale ainsi déballée face au public qu’elle forme à elle toute seule. Il faut dire qu’on en est déjà à la cinq ou sixième anecdote du genre, et que j’ai manqué trois fois de m’étouffer en riant. Faut un moment pour qu’on arrive à retrouver et le souffle et la raison. On essuie nos larmes, on respire, on se masse l’abdomen.

« Bon… Allez… Arrêtons les conneries. On va pas avancer sur notre projet « Ruiner la vie de c’t’autre bâtard » en continuant d’assommer Maxou avec des anecdotes Ellar. On s’y met. Clin’, t’as un début de plan de bataille ? Ma sœur redevient tout à fait sérieuse et nous présente la chose comme elle peut. – Bon, clairement, le commissaire veut pas mener d’enquête. Il faut donc qu’on aille chercher le linge sale là où il se trouve. J’ai pas pu m’avancer beaucoup, je crains déjà que des agents locaux n’aient été prévenir celui qu’on appellera désormais « l’autre trouffion », que nous avions commencé des manœuvres pour l’empêcher de nuire. De fait, je n’ai pu que réunir quelques cartes de ma main, en attendant que vous me disiez laquelle nous pouvions jouer. J’ai trois pistes principales : d’abord, y a la piste des colis : remonter la chaine de distribution jusqu’à lui, parvenir à savoir comment il s’y prend pour envoyer tout ça jusqu’ici, mais ce sera clairement trop léger pour l’inquiéter. Autre possibilité, il se pourrait que l’informaticien du commissariat principal me soit un peu redevable, il pourrait nous aider à vérifier si effectivement Trouffion fait ouvertement pression sur le Commissaire pour étouffer toute affaire. Avoir la preuve de ces chantages, cela pourrait nous permettre de desserrer le nœud coulant autour de sa gorge, et peut-être qu’alors le commissaire pourrait nous donner davantage de moyens. Enfin, et ce qui a mon sens sera à la fois le plus dangereux et le plus rentable… Elle hésite. Elle est en train de pulvériser pas mal de ses barrages moraux pour aller en ce sens, je le sais. Ma main va trouver la sienne, alors que nous sommes toute assises face à face. Elle me regarde. Mille mots s’échangent entre deux battements de paupières. Elle soupire et reprend. – Je connais la boîte de sécurité qui se charge du domaine De Harmanain. Si vous le vouliez… on pourrait disposer des accès qui nous permettraient d’aller nous renseigner à la source. Les risques sont multiples : la famille est grande – certes moins que la nôtre – et ils vivent pour la plupart sur le domaine. Deux oncles et leurs épouses, des cousins ici et là, Trouffion lui-même, sa sœur, son frère, les parents. Impossible de savoir quand tous seront présents ou absents et surtout, il est évident que la maison ne sera jamais vide. Ensuite, il faudra aussi une certaine somme en liquide pour convaincre mon contact de la boîte de sécurité de fermer les yeux sur notre petite virée ; or, je ne sais pas comment réunir une telle somme d’argent liquide sans que ça ne se fasse immédiatement remarquer et… je ne suis jamais rentrée illégalement dans une maison pour en pirater le réseau interne et y trouver de quoi faire chanter un Trouffion notoire. » Elle esquisse un faible sourire, mais je sais combien cela lui coûte. Si elle est devenue flic, c’est normalement précisément pour empêcher que ne se produise ce qu’on s’apprête à faire. Je regarde Namour, ensuite, puisqu’elle est notre experte et j’attends qu’elle mène la danse et imprime au tout son propre tempo. Faut dire qu’elle vient d’en avoir pour pratiquement une heure de conversations Lepies survoltées, j’ignore même si elle n’aurait pas besoin, d’abord, d’un bon gramme de quelque chose histoire de calmer les maux de tête… Merde, j’fais rien comme il faut avec elle…
Maxence Darkan
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-On a tous les deux perdus.

Et pour peu, elle les invitait dans sa chambre. Maxence n'aimait pas voir Fúm dans cet état, elle l'avait dit à sa sœur, elle ne lui avait pas menti. Alors si ces histoires de viols, de pédophilie et d’aristocratie ne la touchaient pas plus que ça grâce à une magnifique carapace créée durant son adolescence appelée le cynisme et le je-m'en-foutisme-si-on-me-paye-pas-pour-en-avoir-quelque-chose-à-foutre, la tristesse de sa compagne était sa faiblesse. Elle était nulle pour consoler les gens, elle le savait, parce qu'elle ne le faisait jamais, sa présence semblait suffire et l'entendre rire en étouffant ses larmes lui faisait un bien fou.

Sourire niais, les cheveux encore un peu en vrac, tout juste remis pour retrouver les sœurs Ellar, il ne fallait pas être une grande enquêtrice pour comprendre ce qu'il s'était passé. Cela dit, si ça ne la dérangeait pas d'être prise la main dans le sac, se taper les histoires de famille en se forçant à sourire face aux multiples noms d'inconnus tout en essayant d'imaginer les scènes, bercée dans un débit de parole monstrueux... ce n'était pas agréable. Quand elles eurent fini, Maxence avait la tête comme une grenade sur le point d'exploser, même pas la place pour sourire, juste refroidir. Une grosse envie de passer le visage derrière la barrière, mais pas le temps de niaiser, la justice l'attendait.

-Explications, explications, blablabla, je suis sérieuse, regardez-moi, explications, explications.

Et alors ses yeux plissés donner la sincère impression que Maxence écoutait attentivement ce qu'on lui disait. Elle hocha la tête. Une fois. Puis une deuxième. Puis elle détourna légèrement le regard pour se donner un air faussement mystérieux. Elle n'avait absolument rien écouté du tout. Alors, obstinée à se donner un style, elle dégaina une cigarette, l'alluma en tournant le dos, puis jeta un discret coup d'œil à son bracelet. Les deux semblaient soudainement communiquer par la pensée, les sourcils de la blondinette parlaient à la place de sa bouche, elle attendait une réponse.

-On est bien d'accord.

-Ok, souffla-t-elle, soulagée, j'reviens.

Elle s'enfonça dans l'appartement sans en dire plus. Après s'être trompée deux ou trois fois de couloir, elle disparut dans LA salle, seule avec Eos. C'était foutrement une bonne idée cette histoire de salle, comme un petit plus dans la vie de tous les jours, une manière de parler ouvertement sans s'enfermer dans la salle de bain ou dans une chambre... un endroit littéralement dédié à la parole dans une maison. Quinze minutes plus tard, elle en sortit, rictus malicieux aux lèvres pour retourner sur le balcon. La mercenaire se figea devant la petite assemblée, une autre cigarette fraîchement allumée en main.

-Il nous faut Eos, un droit d'passage, une diversion et un sac mortuaire. Nan j'déconne pour le sac mortuaire. ... Un sac plastique fera l'affaire. ... Vous savez quoi ? J'pense qu'en fait, buter l'gosse, c'est pas nécessaire, oubliez l'sac plastique.

Et elles manquaient quelque chose cette bande d'ingrates parce que le cadavre du gosse avait un intérêt tout particulier. Tant pis ! Tant pis ! L'ingratitude, ça se paye par l'ignorance.

-La demeure des trous du cul, elle a forcément des employés, des techniciens d'surface, des boniches, des gens avec des cartes d'accès, des badges, des trucs comme ça. J'suppose qu'ils vivent pas sept jours sur sept là-bas, qu'ils ont une maison en dehors, qu'ils vont voir des amis, boire des coups. Suffit d'en chopper un, prendre sa carte et s'faufiler dans l'domaine avec une diversion assez stupide pour attirer l'attention. Ensuite Eos se charge du piratage. Alors ? Elle est pas belle la vie ?

-Loin de moi l'idée de te contredire mais c'est juste : pourquoi ? Pourquoi prendre le risque que ton "Eos" donne l'alerte en déclenchant l'alarme ? Vraiment, je ne veux pas dire que j'ai raison et que mes solutions étaient viables, je veux juste... comprendre où j'aurais fait une erreur.

Elle parlait sans animosité, assez étonnant ce sans froid, pourquoi ne pas simplement se comporter de façon aussi infecte que Maxence ? Ça l'agaçait. Au moins, elle avait posé une bonne question. Fúm se mit à rire.

-Moi, je sais déjà que le premier argument, c'est que Namour c'est la meilleure.

Ce qui n'était pas faux, n'allons pas nous mentir. Orientalis lui sourit.

-T'es vraiment une sacrée neuneue, toi, quand t'es croque de quelqu'un.

-L'argent, reprit la blondinette, c'est un problème, traçable, même physique. Deuxième problème, le type, les gens parlent, les gens sont malléables, il suffit d'un blaster sur la tempe pour les faire craquer et mon Eos n'est clairement pas à sous estimer sur le terrain du piratage... Il lui faut juste un peu d'aide pour se déplacer.

Orientalis leva la main. Haussement d'épaule, la mercenaire la pointa du doigt pour lui donner la parole.

-Alors je risque de passer pour celle qui n'a rien suivi de ce qu'a dit la professeure mais... C'est quoi Eos ?

Au tour de Fúm de lever la main, à sa manière, c'est à dire accompagné de bons, de sauts comme une lapine sous cocaïne.

-Moi je sais moi je sais moi je sais !

-Explique-lui.

-Je déteste quand on parle de moi a la troisième personne.

-Même qu'Eos c'est l'intelligence Ratificielle que Maxou elle a dans son bracelet et dans son vaisseau. C'est un genre de super droïde du turfu qui, en plus de faire des sex tape d'une grande qualité, à un super sens de l'humour.

-305-sex, mon pseudo holoporn.

-Han sérieux ? Et tu nous as déjà mises en ligne ?

-Non, c'est faux, sinon j'le tue. Ou j'fais un truc qui s'approche de le tuer. D'autres questions ?

-Je sers à quoi, moi, dans tout ça, caporal chef Namour ?

-Tu m'aides à chopper une carte d'accès, puis tu fais la diversion.

La mercenaire lui lança un regard complice pour lui faire comprendre que la diversion était quelque chose qu'elle connaissait déjà sur le bout des doigts.

-Je la fais où ta diversion ?

-La boulette, Maxence, changement de plan, vous faites la diversion. Si mademoiselle Ellar se fait avoir, le chemin sera tout tracé vers sa sœur.

La blondinette eut un moment d'égarement, le plan qu'ils avaient trafiqué à deux se basait principalement sur la connaissance qu'avait Maxence envers son compagnon dématérialisé. Elle savait comment le gérer, quoi faire, pas sa partenaire.

-Ouais mais si elle rentre, les grandes oreilles c'est pas le truc le plus discret, et comment elle va faire pour te manier ?

-Fúm, vous allez rentrer dans la demeure avec moi pour pirater le système pendant que Maxence, à l'extérieur, attirera tous les regards sur elle. Je vous expliquerai quoi faire le moment venu.

Voilà qui n'était pas prévu, il allait falloir improviser quelque chose pour cacher ses oreilles de lapine rose.

-Et à aucun moment on casse des trucs dans tout ça ?

-Et... Je ne suis moi-même pas une composante de ce plan ?

-Nan, t'y es pas. C'est bien pour ça qu'ça va marcher. Fúm pourra s'tirer comme elle est rentrée, moi, j'improvise.

La raison pour laquelle elle n'était pas conviée à cette petite sauterie n'était pas que d'ordre personnelle. Il valait mieux ne pas se trimballer une policière, sœur de la victime, fouineuse notoire, se balader librement dans un domaine où sa tête pouvait être connue par beaucoup. Dans une mission d’infiltration, plus le groupe était réduit, meilleures les chances étaient.

-Faut que tu laisses faire les grandes, Clin'.

-Non, Clino', n'insiste pas. Je t'interdis d'y aller. Je sais déjà ce que cela te coûte de savoir que cela se passe, alors, s'il te plaît, ne vas pas te faire davantage de mal en y prenant part. Je suis sûre qu'on peut avoir une totale confiance en Max-qui-baise-notre-soeur.

-J'avoue que j'ai adoré ce surnom que tu t'es choisie. Je le valide. Mes parents vont l'adorer. Nouveau rire Allez... Pour quelle heure on part ?

-Quand j'aurais eu mon message. Toute fière et encore sous le coup du petit bisou, elle leva son bracelet dans les airs, mais rien ne se passa. Ah ? Bon, ça aurait été carrément stylé s'il s'était mis à sonner, mais va falloir attendre. Ce soir on aura une réponse.

Et sur ceux, elle haussa les épaules avec la bouille d'une idiote avant de prendre sa partenaire par le poignet pour un deuxième round dans la chambre.

La lapine lui tendit le joint, allongées l'une à côtés de l'autre, les doigts de Maxence lui caressaient doucement le ventre nouvellement musclé. Elles avaient passé une bonne partie du début d'après midi à ne rien faire, si ce n'était rigoler ou rester blotties l'une contre l'autre. Le bracelet sonna, bien plus tôt que prévu. Sa propriétaire jeta un œil au message. C'était celui qu'elle attendait. Corellia était un endroit florissant sur le terrain de la contrebande et il ne fallait pas plus aux différents Cartels pour s'implanter çà et là à des endroits stratégiques avec toutes les ressources nécessaires pour grandir dans l'ombre. Son contact, donc, lui offrit trois noms susceptibles de les intéresser.

-Ça t'dit d'aller faire un p'tit tour dans un bar ce soir pour piquer la carte d'accès d'une pignouf qui travaille à la sécurité du bâtiment ?

Demanda-t-elle de façon complètement rhétorique avant de se rabattre dans le creux de son épaule. Alors oui, elle avait appliqué la technique de l'humain pour obtenir des infos, la même technique qu'elle avait refusée un peu plus tôt, mais au moins, ce n'était pas avec un type qui pouvait retourner sa veste au dernier moment sous couvert d'une certaine attache avec la famille de bourges. Ça et le fait qu'elle n'avait pas à payer un seul crédit.

-Hé, tu m'as pas parlée de ton entraînement. Pourtant, son physique parlait pour lui-même. Il t'en as fait baver ? Toi aussi il t'a foutue des branlée monumentales les premiers jours ?
Fúm Ellar
Fúm Ellar
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Orientalis Ellar, sœur de Portée de Fúm – #FA5882


Le bonheur, juste, sur un nuage. Et vole, vole, vole, petite Fùm sur les ailes de la joie retrouver après un mois d’enfer. Après des nouvelles horribles… Et une responsabilité : énorme ? Comment j’peux gérer tout ça, moi ? Merde… Comment j’vais faire pour pas le butter, en vrai ? Le mec, j’le croise dans un couloir de sa putain d’maison, on retrouve que la tâche de sang tellement l’uppercut s’ra violent. Le reste, s’ra vaporisé. Mais j’ai pas envie d’y penser main’nant. J’ai pas envie d’briser l’bonheur. Elle m’a tellement manquée. Genre. Tellement. Je tire sur notre petit relai, j’me détends, j’me blottis contre elle aussi fort qu’elle se blottit contre moi. Son bracelet sonne. Okay… On sait ce qu’il nous reste à faire. Mais j’ai pas envie d’y penser, j’ai dit, alors j’opine, et voilà. On change de sujet.

« Il t'a pas envoyé les photos, l'vieux Jakobi ? C'était assez épique... Mes mains, ou ma main – fonction de combien que j’en ai de dispo’ – courent ou court partout sur elle, faisant frissonner sa peau, jouant dans ses cheveux. – Nan, m’a rien envoyée, y devait l’faire ? Mes yeux doivent s’ouvrir tout grand sou l’effet de l’étonnement et du rire mêlés. – HHAAANNN ! L'bâtard ! Il n'a pas arrêté de me prendre en holo' en disant que c'était pour toi. J'suis sûre il s'est astiqué de ouf, le vieux coquin ! Bah écoute premier combat de chauffe, il me teste, j'arrive à lui mettre un p'tit kick sur l'côté d'la tempe, tant bien que mal, pis je me mets colère forcément parce qu'il se retient et que j'aime pas ça. Il m'a défoncé ma race. Je ris de plus belle en repensant au passage à tabac auquel j’ai eu droit. – Oh, ça va, t'as eu d'la chance, toi il a commencé par se retenir au début. Pourquoi qu’elle m’enquiquine ? – Ah nan, hein, t'y mets pas aussi. Justement, je lui ai dit que j'étais venue là pour souffrir, okay ? Que je voulais pas, au prétexte qu'il avait été trop dur avec toi, qu'il me materne. Comment tu voulais que je me sente prise au sérieux sinon... Et il m'a dérouillé ma race. Même qu'il m'a chopé par les oreilles, ça s’fait trop pas... Je souris, parce qu’en vrai, c’était drôle, j’avais tellement fait la maligne, il m’a poussée jusque dans la ravine. Attends, attends... c'est tout ? Il t'a juste dérouillé ? Ma pauvre t'as réussi à t'faire entuber. Qu’elle répond en s’foutant d’ma gueule. C'est bon, j'déconne. Et vas-y qu’elle joue la mystérieuse et qu’elle minaude… Tss… D’façon, m’en fous, il m’a dit plein d’trucs l’vieux Jakobi. – Arrête de m'embêter ou je te fais manger l'oreiller, meuchante ! Pour me défendre, j’attaque sa joue pour lui pinçouiller doucement et j’lui tire la langue. J'vais pas te faire la liste de tous les sévices. J'ai eu droit à tout. La chambre sordide et tout. Même qu'elle est vachement plus jolie maintenant que j'y suis passée. Et ça, j’en suis trop fière. – Cool, la mienne était peinte avec mon sang, alors t'as fait quoi ? T'as chié sur les murs pour te venger ? En vrai, j’pense, Namour, elle peut plus s’passer d’moi parce que j’suis comme un énorme papillon plein de couleur qui répand des arcs-en-ciel qui explosent sur les méchants dans sa vie. J’crois c’est ça, carrément. Et parce que je lui… – Non, j'ai dessiné Tanlo en gros ours d'holo' animé qui tabasse des gens partout. Toi aussi il te tabasse. Moi, aussi. Je t'ai faite en Maxwolf avec des grandes dents et des grandes griffes. Et même qu'on lui pète la gueule à deux dans l'angle en haut à droite. – Plutôt réaliste, mais un jour j'y arriverai sans toi, t'en fais pas. Qu’est-ce qu’elle veut tout l’temps jouer à quiqualaplusgrosse ! Trop mignonne. – Et moi pas ? Je trouve que notre relation prend fort des tournures de Go Sanku et Getave. Je ris parce que je nous vois bien, en plein désert, hurler à en faire péter les montagnes pour après nous mettre sur la gueule de plus belle. Et à la fin on ferait l’amour, tout pareil. – Toi, jeune scarabée, tu as encore du chemin à parcourir avant d'arriver en haut de la colline. Mouvement de la main qu’on fait qu’en on juge les choses d’une futilité sans nom. – C'est pas grave, je la montrai en courant d'autant plus vite si y a ton p'tit cul qui m'y attend. Pic, pic, pic, bisous !

Et soudain je réalise, « Mah toi tu m'as rien raconté encore. Qu'est-ce que tu as fait pendant tout ce temps ? – J'suis allée voir un pote sur Dantooine, j'ai fini d'réparer ma motojet, j'ai pété la gueule d'une Padawane et j'ai terminé un prototype pour mes blasters. La routine en fait. J'ai quelques plans d'prévus après ça, des vieux amis à qui j'dois passer l'bonjour. – Ton pote Jedi ? ... J'avoue j'ai été un peu inquiète pour de vieux copains de là-bas aussi... Z'en ont pris plein leur mouille les prêchi-prêcha. Vont p't'être avoir plus de niaque après ça. Et ça remet nos vacances sur Naboo à quand ? Pas que je te mets la pression, juste que j'aille pas prévoir des trucs dans la mauvaise fenêtre de tir. Je pourrais essayer ton blaster ? Pppffiioouuu, j’viens d’ouvrir les tiroirs infinis des conversations qui partent dans tous les sens… – Ouais, mon pote Jedi, c'était avant Ossus, au début d'ton entraînement... bref. Pour Naboo... les quelques jours que j'ai pris, c'est clairement une exception, le Cartel est en pleine réformation, c'est l'bordel et j'compte bien profiter d'tout ça pour me trouver une place confortable... donc ça va attendre. J'pourrais p't'être faire en sorte d'arranger quelques missions pour qu'on s'revoit, mais ce sera pas des vacances. Pour les blasters, évidemment qu'tu pourras essayer, y déchirent. Je fais une bouille genre « bouarf, c’pas grand-chose ». – Bah... Au prétexte qu'y'a deux-trois aliens tueurs, ce seraient plus des vacances ? Du moment que je te vois et que tu me fais... J’sens mon nez qui s’agite et j’lui souris pour lui faire bien comprendre ce à quoi je pense. Ton p'tit coup spécial qui marche de ouf, moi, ça me va... Et pis, si j'peux aider pour quoi que ce soit... Moi, j't'aide à t'installer où qu'tu veux. Une de mes oreilles lui fait un salut tout à fait sérieux pour montrer mon engagement. – Ton p'tit coeur sensible de Lepi te perdra, tu l'sais, ça ? – C'est pas grave si j'me perds, je sais qu'tu s'ras là pour me r'trouver. Oouuaaiiiss… Elle l’a dit Clin’, quand j’suis croque, j’suis pas niaise qu’à moitié. Mais l’autre moitié j’suis beauf comme une charretière, alors ça fait une bonne moyenne. J’l’embrasse tendrement, doucement, et je soupire de soulagement et de sentiment.

Allez, c’est pas qu’on a fait l’tour, mais… J’ai un b’soin urgent. « Bon, on va essayer ton nouveau jouet ? On a encore bien deux heures avant d'pouvoir aller choper la niaise. – Tu crois qu'on a l'droit d'se servir de N3ST0R comme cible ? – Ah nan, c'est un cadeau de Pap's et Mam's, ça serait vraiment méchant. Rien qu’l’idée, ça m’a mise les oreilles en berne. Pourquoi qu’elle veut faire ça ? Par contre... Y a moyen qu'on s'amuse sur un de ses vieux speeders. Ça te va ? Un gros speeder contre un p'tit droïde ? – Va pour le speeder, tu pourras admirer la beauté d'mon travail. Pourquoi qu’elle voulait ? … J’ose pas lui d’mander. Ça m’travaille. Elle les déteste déjà à ce point ? Pourquoi que… Pourtant je les aime toutes, pourquoi ça peut pas juste… être simple ? Et fonctionner. Pourquoi que… – J'connais c'regard, déballe c'que t'as à dire. Elle va me manger… J’sais qu’j’ai ma tête de chipoue qui boude, alors j’ose. – Tu les détestes vraiment mes sœurs ? C'est pas grave hein... Mais... Juste... J'sais pas. J'me dis juste que si tu détestes tout le monde dans la famille je me demande pourquoi pas moi. Et j'ai peur comme une neuneue... Comme d'habitude. Elle rit, avec son p’tit rire de sorcière que j’adore de quand elle sait qu’elle me tient dans sa pomme mais que c’est pour ça qu’on s’aime, parce qu’on s’ment pas. Sa main, sur ma joue, me rassure déjà. – Ma belle, je sais pas c'que ça fait d'avoir des sœurs, mais si tu les aimes alors tant mieux, j'ferai c'que j'peux pour les aider pour que tu t'sentes mieux... mais je prends du recule. L'ami d'mon ami n'est pas mon ami. La sœur, aussi sexy soit-elle, de la femme qui m'rend folle n'est pas non plus mon ami. Alors non, j'peux pas blairer une flic et une bimbo qui fait indirectement en sorte que la norme d'une femme soit d'porter des putains d'talons aiguilles en s'maquillant toute la sainte putain d'journée. Toi c'est différent, t'as quitté la norme, t'es une personne intéressante, tu m'intéresses. Elle est sévère. Mais en même temps, parce que c’est ma Famille, elle devrait arrêter de l’être ? J’peux pas lui d’mander ça. Mais… Là c’est la Portée en plus. J’sais pas. Quelque part, j’ai beau essayer d’mettre de côté, ça me peine. Mais c’est pas grave. J’vais pas d’mander à une Zhumaine d’être aussi con qu’une Lepie. J’l’embrasse, j’la serre contre moi, j’m’enivre de son odeur et j’essaie d’expliquer. – Clin', c'est... Tellement compliqué depuis que je suis revenue du Temple. On était... Genre... Tellement proche. Je comprends pas ce qu'il s'est passé... Je... Ça fait mal d'y penser. Et j'vais arrêter par e que tu me connais je vais encore me retrouver à pleurer comme une idiote. elle respire un grand coup pour se calmer. Et Ori'... Si jamais tu t'ennuies, ou si jamais... J'sais pas... T'étais pris d'un genre de folie douce post herbe, tu devrais lui poser la question. J'l'ai tâclée pareil que toi et puis... 'fin bref. Elle sait mieux expliquer que moi. L'important c'est qu'à la fin, c'est moi que t'ai... Hop, hop, hop, on freine, on frreeeiinne. On reprend. C'est moi qui t'intéresse. Et c’est l’putain d’important. Pic, pic, pic, bisous. Allez, faut pas qu’j’me bouge, sinon, j’vais m’remettre dans un mauvais truc… Allez, allons casser un truc, j'ai besoin de violence. » Mon idée trouve pour réponse une avalanche de son affection et il nous faut encore quelques minutes pour parvenir à quitter le lit.

🥕

Le public est présent. Ori’ veut voir la mort honorable de son premier engin, qu’elle avait acheté y a tellement longtemps qu’elle savait plus quoi en foutre. Il sera sacrifié sur l’autel de notre besoin de saigne l’ennuie. Y a Clin’, aussi. Mais j’sais pas, j’la sens bizarre. Mi-curieuse, mi… Elle prépare un truc, j’la connais, quand elle est comme ça. Rien de méchant, j’me doute, sinon j’l’aurais senti aussi, mais y a quelque chose. J’ai tout préparé, des objets à la con sur le tour de la carrosserie pour servir de cible de précision. J’suis juste tellement excitée de voir ça que je bondis jusqu’à elle, assez littéralement. J’adore quand elle montre ses gros muscles. « J’vous en prie, Namour, c’est à vous ! – Offrez à ce noble destrier la mort qu’il mérite ! Faites-lui honneur ! » Elle rit, Clin’ sourit.
Maxence Darkan
Maxence Darkan
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Dans l'immense garage, Maxence s'avança, mallette en main, women in black mais sans le black... donc women in. Elle posa ses affaires sur une petite table, ouvrit délicatement la mallette pour en sortir ses deux Westars qui, au final, n'avaient rien de bien différent physiquement par rapport à la dernière fois... mais à l'intérieur, c'était de la technologie pure et dure. Des prototypes de ionisateur à particules circulaires, terriblement efficace contre les boucliers. Elle les sortit délicatement de la mousse protectrices, ils étaient polis à la perfection. Quelques petits réglages de puissance, un peu de frime en s'avançant, les armes tournoyant autour de ses doigts sous les encouragements de ses spectatrices.

Elle jeta un œil aux canettes, boites de conserve et autres trucs posés sur l'engin. Facile. Elle se mit en garde. La pression montait pour elle seule. En un éclaire, elle dégaina ses armes, les lasers fusèrent. Elle toucha une cannette, puis deux. Un tir toucha la base de l'une d'elle pour la faire s'envoler et Maxence réussit à la toucher en plein air une seconde fois. Ses lasers n'étaient plus rouges, ils étaient bleus désormais. À l'impact, les lasers s'étalaient sur une plus grande zone. Cette zone plus importante était destinée à épuiser les boucliers adverses bien plus facilement.

Dans son élan de style fulgurent, elle jeta un de ses blasters dans les airs, tira deux balles, changea de main pour récupérer l'arme volatile dans l'autre. La carrosserie se mit à fondre sous les coups répétés des lasers. Le dernier s'enfonça dans l'une des vitres, puis celle derrière qui fondirent sans même exploser. À sec, la blondinette éjecta ses chargeurs et, en un tour de passe-passe d'une rapidité rarement égalée, les remplaça par des neufs. Le métal était en train de fondre à petit feu, la peinture, autour des trous s'était effacée avec les impacts du prototype. La frimeuse approcha chacun des canons fumants de sa bouche pour souffler la fumée qui s'en échappait avant de les plaquer contre ses cuisses et les laisser tomber. Elle avait oublié qu'elle n'avait pas ses holsters. Elle se retourna vers son public comme si tout était prévu pour hausser un sourcil.

-Pas la peine de m'applaudir, je sais parfaitement qu'j'suis la meilleurs.

Alors que Orientalis venait de retirer ses mains de ses oreilles pour couvrir le vacarme des tirs avant d'applaudir en rigolant, parce que visiblement, elle ne savait faire que ça, rigolait, Clin, lança un regard aussi malicieux que Maxence à Maxence. De quoi ne pas la rendre jouasse.

-Je peux essayer ?

-« Essayer » ? Mes flingues ne s'essayent pas, ils se maîtrisent. Si t'as des flingues, ouais, tu peux.

Fúm, dans son infini bonté, se dévoua à lui prêter une de ses armes en souriant.

-Je connais ce regard, qu'est-ce que tu prépares, petite maligne ?

Sans répondre, la jumelle mit en joug la carcasse du speeder. Le spectacle Lepique commença. La bougre tirait bien, très bien, trop bien même. C'était clairement pour impressionner sa sœur jumelle et la blondinette qui l'avait sous-estimée jusqu'à maintenant. Avec précision, elle dégomma les dernières cibles posé sur le véhicule. Orientalis se pencha vers la blondinette.

-Elle ne t'a pas dit qu'elle faisait du tir de compétition.

Ceux à quoi l'unique réponse que la mercenaire offrit fut un simple haussement d'épaule faussement désintéressé. Maxence s'était contentée d'un père abusif pour apprendre à tirer dès son plus jeune âge, le côté pratique, c'était bien qu'elle n'avait pas eu à payer un seul crédit pour ça. De son côté, la flic enchaînait les tirs parfaits jusqu'au moment où elle s'arrêta en claquant de la langue, visiblement agacée de tenir une arme comme celle de sa sœur. Sans plus dire un mot, elle lui rendit l'arme.

-Euh... Rassure-moi, tous tes collègues ne tirent pas aussi bien ? Je demande ça... Euh... Pour une copine.

Petit ricanement, regard en coin, aucune idée de ce que ça voulait dire. Maxence haussa une nouvelle fois les épaules en la regardant passer à côté. Petite conne. Elle était partie chercher quelque chose, une mallette, un peu comme celle de la mercenaire, mais en plus grande. En l'ouvrant, elle découvrit un fusil blaster de très bonne qualité. Un truc qu'on voyait rarement se promener aussi neuf d'ailleurs, ce qui trahissait soit un besoin maniaque de le laver à chaque utilisation, soit le fait qu'elle ne s'en était pas servie souvent. Là, là d'accord, là Maxence était impressionnée.

Elle se tourna vers la cible une dernière fois pour montrer ses talents au fusil. Elle enchaîna rétroviseur, phare avant, phare arrière, fenêtre poignet de porte, sans même rater un seul tir. Dix balles plus tard, le constat était sans appel, le véhicule était ruiné à tout jamais.

-Pas mal.

Ce n'était pas un « pas mal » super attendrissant comme on dirait « pas mal » pour féliciter sincèrement quelqu'un après l'avoir sous-estimée. C'était plus un « pas mal » qu'elle lancerait à un gosse après gosse qui aurait réussi à lui mettre une baffe un peu molle dans un combat singulier. Cette démonstration de force ne changeait pas grand chose sur l'avis de la blondinette à son égard : c'était un flic qui gâchait son talent chez les flics. Quand elle jeta un œil à sa compagne, elle remarqua ses yeux humides. Sans déconner. Encore ? Elle venait simplement de tirer sur un bagnole, c'était quoi le problème ?

-Et encore, si vous voulez on pourra aussi aller en campagne, plus tard, pour essayer mon... lance-grenade.

-T'as un putain d'lance grenade ? Hochement de tête tout à fait sérieux. Bah putain d'merde, elle est belle la police de nos jours, faire respecter la loi et l'ordre avec des explosifs, t'aurais dû t'engager de l'autre côté des frontières, chez les rouges. Toujours le mot pour donner le smile celle-là. J'ai déjà pensé à m'en mettre un sur le bras... mais c'est un peu au-delà d'mes compétences.

Pour l'instant. Imaginez un peu Maxence avec un lance grenade miniature dans son bras. Je sais, c'est dangereusement terrifiant et foutrement excitant à la fois. Finalement, la crâneuse au bras mécanique s'approcha de Fúm pour poser une main de chaque côté de ses hanches, face à elle.

-T'as pas l'air dans ton assiette ma belle. Chuchota-t-elle. C'est l'lance grenade qui t'met dans tous ces états ?

Elle lui sourit, remontant une paume sur le côté de son visage pour caresser sa pommette du bout du pouce.
Fúm Ellar
Fúm Ellar
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Clinophylla Ellar, sœur jumelle de Fúm – #81BEF7
Orientalis Ellar, sœur de Portée de Fúm – #FA5882


HHhaaann mais qu’est-ce qu’elle pète la classe ma gonz’ quand même. Je la regarde. Piou, piou, piou. Elle est superbe quand elle détruit. L’éclat dans ses yeux, la certitude d’être une pure bonasse, l’assurance de la tueuse, elle domine, tellement. Et c’est parce qu’elle domine si fort qu’elle en devient si belle quand elle arrête aussi. J’crois c’est ça, en fait, qui fait que dans mon ventre, quand j’la vois, ça papillonne. Parce que je sais combien qu’elle est forte, combien qu’on est forte, mais combien que c’est autre chose. On danse ensemble, et pourtant, personne ne guide. Dans mes côtes, je sens un coude qui s’enfonce doucement. Je regarde la personne au bout du coude, Ori’, elle sourit. « Alors ? – Alors quoi ? – Ne fais pas semblant de ne pas comprendre. – Raahh mais laissez-moi tranquille… Laissez-nous, tranquilles, d’ailleurs ! Tu sais bien que les Zhumains c’est pas comme nous. Alors on s’laisse porter et c’est tout. – Mais tu es heureuse ? – Le temps que dure nos câlins, oui… Après, on a toutes les deux des vies compliquées, tu l’sais bien, alors… On s’prend pas la tête, j’aimerais bien qu’on nous la prenne pas non plus… » Elle me regarde avec son sourire de niaisouille, là ! RRAaaahhhh ! Qu’est-ce qu’elles peuvent m’énerver quand elles font ça, les sœurs-là ! On fait pas ça. On embête pas les gens comme ça ! Qu’est-ce que ça les regarde mes sentiments avec Max, hein ? Est-ce que c’est leurs oignons ? Elle m’a dit, Max, on s’emballe pas. Bah on s’emballe pas. Okay. Enfin, du moins on le dit pas, et on fait pas la Lepie débile ; surtout quand on n’a pas les thunes pour assumer un divorce. Un divorce ? Piou, piou, piou… Avec ce déhanchée, elle devra me tuer plutôt, ouais… Je rigole et j’applaudis, j’suis excitée comme une puce.

Elle nous fait son grand final, qu’elle termine nawak comme elle sait si bien le faire, et elle se la pète de ouf. Bon… Fallait s’y attendre, elle envoie promener Clin’ qui demande son tour. J’me d’mande vraiment c’qu’il faut à Namour pour réussir à briser la glace avec les gens. J’me souviens d’notre premier contact, chez l’aristo’-pouffe. J’vois pas c’que j’ai pu faire pour pas avoir droit à Max-la-menace qui montre les crocs tout le temps. M’enfin… L’temps qu’j’pense tout ça, c’est le temps qu’il a fallu à Clin’ pour arriver jusqu’à moi avec sa tête de chipoue qui prépare un mauvais coup.

« Je connais ce regard, qu'est-ce que tu prépares, petite maligne ? »

J’lui tends mes vieilles merdes, elle continue de sourire sans répondre, la connasse. J’aime pas quand elle me tease comme ça. Et là, c’est parti, le festival. C’te garce tire trois fois mieux que moi, même avec ces merdes. Elle est clairement aussi bonne que ma blonde préférée, et clairement, j’ai pas envie d’lancer l’idée d’un concours pour éviter qu’ça finisse en bagarre. Y a plus rien à dégommer sur l’capot, elle revient me rendre mon flingue avec un air un peu dégouté. Je sais qu’c’est d’la merde, putain ! J’arrête pas d’le dire… Faut j’m’en rachète. Merde. Ou qu’on m’en donne ! Qui qui pourrait m’en donner ? Ce serait gentil… Alors très mature, j’vais comme d’habitude mon « niah, niah, niah » et après, par acquis de conscience, quand même, j’demande : « Euh... Rassure-moi, tous tes collègues ne tirent pas aussi bien ? Je demande ça... Euh... Pour une copine. » Nah parce qu’en vrai, l’jour où j’aurai la moitié des keufs de la galaxie au cul, j’aime autant savoir si j’dois zigzaguer fort ou pas.

Et là, elle va chercher un plus gros jouet encore, et à chaque tir, j’vois son sourire. Merde… Elle kiffe vraiment. Genre… C’est pas du semblant, c’est pas juste pour montrer, elle est vraiment… en train de s’amuser. Depuis tout ce temps, qu’j’pensais qu’on était plus du tout pareil, qu’on était devenue des étrangères, qu’on s’comprenait plus, que j’étais juste une cinglée dans la famille que même ma jumelle elle avait honte en fait… Elle osait juste pas me dire qu’on est encore pareilles. Au moins un peu… J’ai une bouffée de joie qui me monte aux yeux. J’veux pas encore passer pour une débile, alors j’retiens, j’retiens, j’respire, mais j’sens bien qu’l’image s’est troublé un peu. J’écarte le truc, j’le gère, et là ça parle de lancer des putains de grenades… Tttrrrooppp cccoooolll ! AAAAAHHHH ! J’ai tellement envie d’faire péter des trucs, bordel ! Et surtout la gueule de l’autre connard ! Parce que je l’oublie pas c’t’enfoiré d’bâtard de résidus d’fond d’chiottes de spatioport Hutt.

J’cligne des yeux, l’moment est passé, j’crois qu’c’est bon, et la bim ! En fait, elle a encore tout remarqué… J’sais qu’j’suis un genre d’ange tombé du ciel juste devant elle, et que chaque fois qu’elle me regarde, c’est comme si son cœur se remet à battre vraiment, mais parfois, ça m’arrangerait qu’elle arrête de surprendre tous mes moments gênants : « J'suis désolée, j'ai encore l'air d'être la grosse fragile de base mais j'suis juste trop contente, trop excitée, trop nostalgique, trop tout ça en même temps. J'vais finir par m'faire retirer les glandes lacrymales, je crois, ça m'évitera d'te taper la honte quand tu s'ras d'venue la big boss des Cartels. Quoique... J'sais pas ce qui te gênerait le plus... Que je pleure lors de ton discours d'intronisation ou que je te lance mes dessous pendant ton discours ? Y a de grands risques pour que je fasse les deux... J’ris et j’souris tellement, qu’l’eau accumulée, elle finit quand même par glisser une fois du bassin. J’ressuis, genre de rien, j’suis pas du tout hypersensible, c’est pas vrai, QUI VOUS A DIT ÇA ?! QUI ?! J'peux essayer tes nouveaux jouets, moi ? Si c'est juste pour constater que les miens c'est d'la merde, j'vais passer mon tour, j'ai déjà pas mal compris la chose. Mon tour, mon tour, mon tour, mon tour ! – J'espère bien qu'tu vas chialer en m'lançant tes sous-vêtements pendant mon discours... avec un peu d'chance les gens t'suivront et ça m'fera encore plus de pub. Maintenant tu vas m'essuyer ces larmes et tu vas essayer mes flingues. Raaah, nan, merde ! Y en avait d’autres. Revers de manche, j’essuie encore, je souris, diversion : pic, pic, pic, bisou ! T’es la meilleure ! Je m’empare des jouets, les yeux brillants, et j’demande parce que je suis une fille sérieux qui veut pas casser les bébés de sa chérie-love. Y a un truc sur lequel j'dois faire attention ? Un bouton qu'j'dois pas 'ppuyer ? un équilibre chelou ? paraît qu'parfois, faut surtout pas croiser les effluves... mais j'ai pas compris ce que c'était qu'une effluve. – C'est pas un truc des barrages hydrauliques les effluves ? 'fin bref. Le recule est pas très fort, mais la cadence de tir à tendance à surprendre, alors appuie pas trop vite sur la gâchette au début. Les armes sont un peu plus lourdes à l'avant, tu verras, c'est très léger, mais c'est pour compenser une partie du faible recule. Pour les réglages, tout est fait, t'as rien à retoucher. Tu sais que tu m'fais des trucs à l'intérieur du bidou quand tu me parles sale comme ça, Maxence Darkan ? Nez qui frétille et sourire admiratif. [color=#FF6600] Tout sourire, je m’en vais donc à mon tour faire œuvre de destruction, non sans avoir reçu la bénédiction sur mes fesses de la main sacrée de Max. Bouing, bouing, bouing.

« Vous auriez quand même pu me laisser un peu d’voiture à dégommer, les filles, hein… Tout ça pour m’impressionner… J’sais bien qu’j’suis la plus belle, mais y avait pas besoin d’en faire tant pour gagner mon cœur ! Je ris, contente de ma connerie, et d’un geste de la main, j’commence à redéposer, une à une, des cibles sur la carcasse du véhicule décédé pour la bonne cause. Rien qu’à les manipuler je sens déjà qu’ses bébés c’est d’la bombe. Bordel, comparer aux vieilleries qu’j’me trimballe. Bon… Let’s rock. Piou, gauche, piou droite, piou gauche. Trois tirs, trois morts. AAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHH ! Ils sont trop bien ! Putain ! C’est ouf ! J’suis dans le turfu ! Je trépigne d’excitation, et je reprends, piou droite, piou gauche, piou droite. Après tous des pioupious est des p’tits bonds et d’autres cris de joie, j’ai fini par tomber les dix cannettes en quatorze tirs, et j’ai foiré de faire pareil que Namour à faire les jongles… Mah c’est pas ma faute ! J’ai pas l’habitude, moi, de ce genre de matériel ! J’aurais envie d’tirer encore et encore, mais ça l’fait pas d’piquer ses jouets à Namour trop longtemps. J’veux pas les abimer. Après… Pour faire semblant… Je reviens, Clin’ elle me regarde en souriant. Je sais très bien ce que ça veut dire chez elle, genre « ouais, j’suis la meilleure au tir », mais j’lui réponds, en faisant « niah, niah, niah », genre « ràf, j’te dégomme à la bagarre » et j’file droit jusqu’à Max qu’a pas arrêté de me mater parce qu’elle me baise. J’ai mon sourire de celle qui prépare un coup adorable.

« Maintenant c'est les miens, tu les auras p’us. Elle me regarde avec sa vieille tête de loubarde et me menace, comme si j’en avais quelque chose à péter, moi, quand elle fait sa tête de con. Ça m’a jamais arrêté de la faire, moi, la con, sa tête de con. – C'est au-delà de pas rigoler avec des flingues, ma belle, on rigole pas avec mes flingues. Je continue de m’avancer vers elle, les deux belles pièces toujours dans le dos, et je viens mettre mon visage juste sous le sien, pour lui proposer un marché des plus sérieux. – Je te les rends si tu me dis qu'on regardera ensemble si on peut améliorer les miens. Sinon... Mmmhhh... Je te les rends quand même mais en boudant de ouf. Ouais, parce qu’en vrai, j’fais genre, mais les affaires, c’est les affaires, et quand vous avez envie de garder un foyer sans sang sur la moquette, dans une famille lépie, ça fait partie des règles que genre tu reviens JAMAIS dessus. Les affaires, c’est les affaires. – J'verrai c'que j'peux faire avec les tiens, mais franchement, ils sont dans un sale état. Je soupire et je l’enlace tout en parvenant, par un genre de miracle chelou et non sans avoir remis les crans de sécurité, à l’enlacer tout en lui rangeant les flingues dans le jean. – Je sais... Mah, en vrai, j'regarde, avec les sous que je me fais, les catalogues, parce qu'on fait pas d'un gizka mort un rancor de bataille, mais y a trop d'choix, j'm'y perds, et ces connards ils te vendent toutes leurs merdes comme si c'était de l'or... Faudrait qu'tu m'aides à choisir un p'tit truc, genre... pas mauvais. Tu crois, tu saurais faire ça ? – Va falloir que t'apprennes à faire les choses par toi-même ma belle, j'peux pas jouer les babysitteuse de mercenaire. C’est pas gentil ça… Pourquoi qu’elle est méchante d’un coup ? – Hey, parle-moi bien, j'ai repris les études, j'suis devenue super costaud, et j'ai juste besoin qu'on m'explique une fois les choses. Je t'ai déjà demandé d'répéter ? Nope. Parce que je suis une génie et que je suis pas du genre à vouloir t'embêter... Après... Bon... J'pensais qu'mâter des gros calibres avec moi ça pouvait faire un genre d'activité à deux, mais si ça te fait chier, j'vais écumer l'Holotube toute seule hein. Y aura bien des cons pour avoir fait des tutos blastos… J’termine sur des yeux qui roulent et des oreilles qui disent « c’toi qui choisis, si ça t’emmerde, te sens pas obligée ». J’crois, elle comprend qu’elle a été brute, elle soupire, – Scuse, juste on verra. Et un ton plus bas, sur sa coolitude habituelle : – Tu es pardonnée, à condition qu'tu m'dises quand je te saoûle, que je sache quand m'arrêter. Z'êtes des fragiles les Zhumains, et j'veux pas qu'tu finisses gavée parce que je suis sous stéroïdes, de ton point d'vue... Enfin. On peut pas l'faire main'nant, parce que main'nant, faut que j'aille me faire belle pour pécho ce soir. Rien que de ta faute, je pue le sexe, et il est hors de question que je sorte en sentant le bébé phoque comme ça ! » Et les autres tchoins à côté qui rigolent et confirment que je pue, quelles bandes de connasses les frangines, j’vous jure.

Alors que je croyais qu’le reste de l’aprèm aller être tranquille, v’là qu’y a un r’bondissement inattendu. « Ah parce que deux fois et ça y est ? T'es fatiguée ? Tanlo t'as retiré ta libido, mais il a laissé ta langue ? On va ‘core passer pour quoi, hein ? Mais en vrai, j’m’en fous, moi… J’prends c’qu’on m’donne et j’sais qu’mon visage parle pour moi. – Quoi, encore ? c’est vrai ? Clin’, qui laisse sans arrêt ses oreilles traîner partout, rit, et commente, – Si y en a une qui dira jamais non, c'est bien elle, alors ne la tente pas si tu n'es pas sérieuse. Je lui tire des pioupious par les yeux et je lui tire la langue, en adulte responsable. – Oublie pas qu’t’es ma jumelle, toi, et qu’on est vachement trop pareille pour qu’tu permettes de juger. Et Ori’ qui part en riant. Alors que j’m’apprête à la suivre, j’remarque que Max nous regarde chelou. Genre l’une, puis l’autre, puis l’une, puis l’autre. Qu’est-ce qu’elle veut avec sa tête de bébé Gizka qui retient un vomi ? – On dirait l'début d'un mauvais porno, mais ça m'excite quand même. Cette fois, c’est moi qui vrille complet, qu’est-ce qu’elle raconte ? J’ai l’sourcil qui doit tellement s’arquer qu’on pourrait construire une putain d’cathédrale avec. Grosso-modo, elle peut y comprendre un « t’es sérieuse ? » très surpris, et très muet. V’là qu’elle hausse tout ce qu’elle a a haussé, sourcils, épaules, mains, et qu’elle fait des yeux tout chelous encore. – J’dis ça comme ça. Bah merde alors… Y a un truc que j’ai dû pas comprendre dans notre éducation là… Merde. Je regarde Clin’, puis je regarde Max’, puis je reregarde Clin’ qui m’fait un p’tit signe du sourcil genre « ? » et je monte jusqu’à l’oreille de Namour pour lui chuchoter : – Mais c'est pas genre... Un super tabou chez les Zhumains, ça ? Elle me chuchote en retour, – J'ai arrêté d'penser qu'c'était tabou en voyant mes cousins-cousines. Du coup, je rechuchote. – Parce qu'elle est bonne ta cousine ? Et de nouveau, elle rechuchote. – Est-ce que t'en en train d'me chauffer pour le plaisir de m'chauffer, ou est-ce que tu penses réellement c'que tu sous-entend. Oh putain, merde… Elle me met le doute cette conne-là. Elle est sérieuse ? J’regarde Clin’, pour voir si elle peut être d’un quelconque soutien, en mode « tu crois ? » et j’reconnais son « bah… tente… j’en sais rien », et là, sans déc’, j’me sens piquer un fard de collégienne. J’me cache derrière mes oreilles, me râcle la gorge, et c’est reparti pour les mots glissés direct dans les oreilles genre quelqu’un peut nous entendre, alors qu’en vrai, qui s’retrouverait au courant ? – Tu sais garder un secret ? Elle a l’air sûre d’elle, – Si c'est ce genre de secret, oui, je peux l'garder. Les messes basses se poursuivent, – P'tain Pap's y nous a dit que fallait pas le dire aux Zhumains, que ça vous choquait de ouf, qu'on allait encore passer pour des cinglés, mais ouais... Genre... Si t'es partante... Je jette un nouvel œil à Clin’, genre « bah elle a l’air okay » et tout les deux, on s’fait la tête de la surprise. C’était pas du tout prévu mais bon, puisque c’est là, maintenant… J’ai quand même une p’tite pointe d’inquiétude qui revient, là, c’te pouffe, au dernier moment. Mais j'avais l'impression que tu l'aimais pas trop moi, Clin', tu sais elle reste une sale flic comme tu dis. Elle me regarde, avec l’air moitié le raisin, moitié la figue, où j’sais plus quelle connerie potagère. – Alors peut-être que c'est l'moment d'se réconcilier avec l'autorité. Moouuaaiiss… J’suis pas convaincue du tout. En vrai, si c’est pour que ça parte en sucette, c’moi qui quitte l’addition là. Et puis… J’veux pas elle fasse souffrir Clin’. D’jà t’à’l’heure… – Tu seras pas méchante avec elle, hein ? J'veux pas ça se passe mal, surtout que ça fait longtemps... Son ton baisse encore, et clairement, j’la sens qu’est tombée des nues. J’sais pas si elle vient d’gagner au loto ou d’tomber sur une bombe emballée dans un papier cadeau. – Parce que tu l'as déjà fait avant ? Vache, j’me sens rougir de nouveau comme si j’avais encore seize ans. – Tu vois ça te choque... Sept fois, l'année que j'ai passé là-bas, on était curieuses de savoir si on avait les mêmes goûts... J'te dis, chez les Lepis... C'est pas pareil. Namour zyeute du côté de Clin’ qui attend gentiment, genre de rien. J’connais ce regard, elle revient à moi. Je serai la fille la plus douce de tous les temps. Bon… Là, c’est la Max que j’aime, j’ai confiance. Je fais passer le message à Clin’, un clin d’œil appuyé, et aussi tôt, ses oreilles sont alertes, son œil brillant, son nez danse. On est vraiment pas les plus discrètes de la bande… Je regarde de nouveau Max, et je tapote chacun de mes mots sur son nez avec le bout du doigt. – La plus douce de tous les temps tu as dit, hein. – De tous les temps. Bon, okay, elle m’a mis le feu… J’l’embrasse, main dans les cheveux, tout ça, j’attrape sa main et on s’met en marche. En passant à côté de Clin’, tout sourire, j’lui annonce : – Ma chambre, et on commence par un tour à la douche quand même. »

🥕

Clin’, en sous-vêtements, le reste de ses fringues sous le bras, entrebâille la porte et, avant de partir, regarde Max. Dans une imitation parfaite de Max qui balancerait ça à un gosse qui lui aurait réussi à lui mettre une baffe un peu molle, elle lâche un petit « Pas mal… » qui me fait pouffer de rire aussitôt et se sauve en riant. Ouais… on a constaté que souvent, on avait les mêmes goûts. Je suis restée blottie contre elle, ivre de bonheur, et soudain, je fais monter un petit bonhomme en doigt jusqu’à son visage et, contente d’avance de ma blague, je remets sur le tapis un sujet capital qu’elle aura tenté d’éviter : « Du coup… Tu m’as pas dit, elle est vraiment bonne ta cousine ? » Et j’m’étrangle en riant.
Maxence Darkan
Maxence Darkan
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-C'est d'bonne guerre.

Admit-elle alors que la jumelle était déjà partie. Elle flottait sur un nuage. Un nuage nouveau. Elle avait testé beaucoup de choses... des fois, trop de choses. Mais là. Enfin là. Le fantasme des jumelles. Quand même. C'était... pas mal... Son sourire niais s'étendit en passant sa main mécanique derrière sa tête, admirant le plafond d'un œil nouveau. Elle avait envie de s'allumer une clope, même pas par envie, juste pour se la péter... pas une femme difficile, une simple petite action pour se donner la classe et remonter son ego bien assez haut. Des jumelles...

Elle tourna la tête pour regarder sa compagne qui se poilait de rire. Si Maxence, de son côté, ne fut pas spécialement touchée par la blague, elle retira sa main de derrière sa tête pour passer sa paume synthétique dans les cheveux de Fúm, remontant sur ses oreilles. Elle était douce.

-T'es belle quand t'es chiante. J'ai deux cousines majeurs. La première a un an d'plus que moi, elle me ressemble beaucoup physiquement. C'en était troublant. La seconde est tatoueuse, vraiment sexy, elle me ressemble moins... en fait... on est tous sexy dans la famille Darkan. Tu voudras essayer d'te faire un plan à trois avec deux Darkan ? J'te préviens, sur le plan baise, on est en compétition avec les Lepi.

-J'oblige personne à rien, moi, mais j'suis d'un naturel curieux et je crache pas dans la soupe qu'on m'offre avant d'l'avoir goûté, c't'une question d'éducation.

Elle avait ce petit ton sérieux, mais ce petit air coquin qui faisait craquer une Maxence en plaine redescente de plan à trois avec... avec des jumelles.

-Hmm, c'est vrai qu'j'devrais commencer par te les présenter avant d'proposer un plan à trois, ce serait plus convenu. Tu les aimerais bien... ils te ressemblent, certains... p'être en moins irrésistibles... mais clairement en moins chiants.

Elle gloussa en déposant discrètement ses lèvres sur les siennes.

-C'est les oreilles ça, j'suis sûre... T'es pas loin d'avoir les mêmes.

La blondinette trouva quand même moyen de se réconforter dans ses bisous vengeurs... la pauvre, elle était complètement perdue par la simple présence de la lapine. Après avoir enchaîné de simples smacks par des baisés un peu plus approfondis, elle se redressa en regardant l'heure de son bracelet qui trônait sur la table basse, au-dessus de l'épaule de sa compagne.

-Va falloir qu'on y aille... t'as pas des fringues à m'prêter pour la soirée ?

-Des fringues... Genre ? Pour de vrai ? Mode bebom ?

-Ouais, des trucs pour me donner la classe... t'as bien des idées pour me rendre encore plus sexy, nan ?

-Namour, j'suis nulle en maths mais y a un truc que je sais, c'est qu'on peut pas augmenter l'infini. Elle mima un pistolet qui envoie des cœurs et se mit à rire avant de se mettre sur pieds. D'abord, faut que tu me donnes tes premières envies : jean, short, jupe, robe ? ça fera déjà pas mal de tri !

-Euh... Short ? Jupe ? Je suppose, j'ai jamais mis d'jupe. Elle avait déjà mis des robes. J'sais pas, laisse faire ton imagination. À ton avis, comment on pourrait rendre l'infini encore plus sexy ?

-NNnaaannn... T'es sérieuse ? Jamais ? Et des talons ?

Oh grand dieu du ciel, firent comprendre ses yeux, non, pas les talons.

-Nan, faut pas déconner, tout sauf des talons, je sais pas marcher avec ça. Elle se leva, complètement nue, écartant les bras, d'un air solennel, elle affirma. Maintenant, fais-moi essayer des trucs.

-Namour, quand t'auras vu ton cul une fois galbé à six centimètres du sol, tu me demanderas de t'apprendre à courir avec ces trucs-là. En parlant elle s'éloignait, on l'entendait parler de loin. Après je sais que les Zhumains ça leur tue plus les pieds que nous, alors bon... J'peux comprendre que ça saoûle vite. Elle était revenu avec trois énormes valises qui criaient : « Je ne me suis pas préparée avant de venir ». Bon, par contre, j'te préviens, j'ai pas forcément grand-chose, j'ai pris ça en urgence. Bon, ça va te sembler chelou mais en fête les sous-vêtements, ça se choisit à la toute fin - quand t'en mets... - parce que faut pas niquer l'harmonie des couleurs. Alors on va tout de suite sur la jupe, c'est ça qui attirera le regard et qui doit être le côté "Wow", ton haut l'accompagnera mais restera plus sobre. C'est ta jupe, la pièce maîtresse, okay ? Maintenant, classique, destroy, lolly, sage, rock ?

-La lolly, elle a un style de vilaine écolière qui m'plait. C'était étrangement son style, un côté un peu propre, certes, mais terriblement sexy. T'as le haut qui va avec ?

-Namour, y a pas de "haut qui va avec", c'est à toi de choisir et d'assumer ! Tout va avec tout du moment que c'est composé. Tu veux dans le classic, creuser le côté "j'ai une sucette à la bouche mais des rangers aux pieds" ?

-Tu m'parles de trucs auxquels j'ai jamais réfléchi. Moi, de base, j'vais dans un bar, j'prends un verre, j'regarde le type ou la meuf qu'à l'air ouvert, j'vais l'voir, on discute pour vérifier qu'je tombe pas sur le ou la relou d'la soirée, puis on baise. Rien d'plus quoi.

-Et bah avec une stratégie pareille, tu m'étonnes que t'as mis tout ce temps à m'trouver. Bon, ne t'inquiète pas, je sais ce que je fais. Elle retourna farfouiller pour présenter différents chemisiers. Alors... Dans l'ordre, madame, nous avons le très classique, le pimpant avec son froufrou j'sais jamais comment qu'ça s'appelle, le so dark, le montre biceps et enfin... Le j'ai vraiment chaud les copines venaient m'aider.

Elle riait en lui faisant essayer tous les chemisiers, elle y prenait un plaisir fou et son nez gigotait comme quand Maxence lui disait des mots coquin. La blondinette essaya chacune des tenues, en grimaçant quand elle se voyait chaude, en hésitant quand elle montrait ses biceps et en hochant la tête quand elle se voyait dark. Elle retira sans hésiter celle avec les froufrou pour remettre la noire et s'admirer dans un miroir.

-J'crois qu'j'me sens dark ce soir. Elle se tourna vers Fúm en lui présentant son accoutrement presque complet. Alors ? J'suis sexy ou j'ai l'air d'une guignole ?

-C'est à toi d'me dire ça. Est-ce que tu t'sens belle ? MMhh ? Est-ce que dans ta p'tite tête de boucle d'or, t'es sûre d'avoir c'qui faut pour me manger toute crue ? Elle lui souriait un peu niaise, elle était belle quand elle était... amoureuse ? Y a pas, j'te trouve de ouf, mais pas moins que quand t'es avec tes vieilles grolles et qu't'as que ton culot comme parure. Elle l'embrassa... amoureusement ? Main'nant faut les chaussures, puce, sûre tu veux pas tenter des compensés ?

-Des compen-quoi ?

Maxence semblait complètement perdue. Imaginez, ses après midi shopping se résumer à aller dans un magasin au pif, prendre une veste en cuir, des débardeurs, des pantalons cargo ou des treillis et se tirer avec des bottes confortable... qu'est-ce qu'elle en avait à foutre des compensés ? La lapine la taquinait en rigolant et en la mitraillant de bisous, comme pour l'encourager

-T'es adoraaaabbbllleee... Vraiment ! J'suis tellement heureuse de pouvoir te faire découvrir tout ça... Tu m'fais tout ça confiance ? La blondinette hocha la tête complètement à l'ouest alors que sa partenaire lui présentait différentes paires. Alors, voici quelques propositions, les compensés ce sont ceux-là. Ensuite tu as simplement les plate-formes, c'est-à-dire que la semelle est super haute mais t'es à plat dedans, et après t'as les rangers classiques des darons qui bottent des culs. Elle lui présenta des bottes montantes jusqu'à la base des cuisses qui faillirent décrocher la mâchoire de la mercenaire. HHhaannn et si tu veux, y a les bottes, mais là, faut supporter d'être un peu gainée dedans !

-J'vais prendre les rangers des darons, ça m'suffira. C'est bon ? Ou... sa voix tremblotait presque, j'dois mettre un autre truc ?

-Baaahh... évidement ! T'as rien en-dessous de tout ça ! Collants, pas collant ? Tanga, culotte, string... Pour le soutif, par contre, c'est rien ou sans armature, on a arrêté de torturer les nanas avec ça depuis des siècles, on va pas s'y remettre maintenant !

-J'veux bien des collants, j'crois qu'j'vais m'les cailler sans ça. D'habitude j'mets des shortys, sinon ça m'rentre encore plus dans l'cul. Pour le soutif... Elle baissa les yeux sur son buste. J'peux m'en passer.

Ses sous-vêtements, une paire de collants noirs, c'était vite choisi.

-Bien, bien, madame ma reine. Main'nant... Bracelet, pas braceler ? Chevalière ? Collier ? Et surtout... Est-ce que tu veux que je te maquille une peu ?

-Bracelet et chevalière, ça m'va, collier j'en ai déjà un. Pour le maquillage... elle posa ses yeux dans les siens, puis elle craqua. Ok, mais vraiment juste un peu.

Fúm prend son visage dans ses mains et lui caresse doucement les joues.

-On essaie, tranquillement, ça ne te plaît pas, on retire. Tu n'en as jamais mis, on va juste faire un essaie sur l'intérieur de ton bras pas robot, être sûres que tu sois pas allergique, okay ? J'ai un frère qui a fini une fois avec une tête de pastèque mutante quand il a voulu commencer à se maquiller, c'était... Monstrueux. Elle rit un peu et marque une pause avant de reprendre, hésitante. Merci... 'fin... Je sais pas si c'est moi mais... Mais de faire ça avec moi.

Bisou furtif et elle fila chercher ce qu'il fallait. La blondinette n'avait rien dit... mais au fond, elle aimait aussi faire ça ave elle. Du mascara, un fard à paupière un peu fumées noir, un rouge rouge pétant, un rouge à lèvre rouge mât, un pourpre foncé et un noir.

-Pas de poudre sur les joues, hors de question de cacher tes jolies tâches de rousseurs. Par contre, il faut que tu choisisses la couleur de ton rouge à lèvre, c'est le moins reloud à porter. Pour les yeux, je te conseille d'abord simplement le fard pour les paupières effet smocky, et du noir pour tes cils. J'ai aussi un crayon, mais c'est un peu barbare la première fois, on ose pas forcément se le mettre sur l’œil tout ça. 'fin bref. Je te suis, tu me demandes, j'applique. Après, la coiffure et tu pourras tout retirer parce qu'il faudra que l'on se mêle à nouveau. Grand sourire. J'oubliais, tu as du parfum ? Et c'est quoi ton collier ?

-J'ai déjà mis du maquillage, quelques fois, pas beaucoup. J'ai pas d'parfum et le collier c'est... celui d'une amie, il est pas ouf, mais j'l'aime bien. T'as du rouge à lèvre noir ?... Du noir à lèvre, quoi ?

Elle avait comme qui dirait l'intention d'approfondir son côté Dark. Et on la surnommerait : Maxence Dark An ! Comment elle pète la classe. Peut-être. Dans une univers parallèle. Fúm la regardait réalisant l'absurdité du monde de la cosmétique et de ses noms. Maxence se tourna vers ses affaires pour récupérer le collier orné d'un lotus frappé dans un métal de basse qualité, elle savait désormais ce qu'il signifiait, de où il venait... mais ce n'était pas aujourd'hui qu'elle percerait le mystère.

-C'est vrai que c'est con comme nom... Okay parfum j'ai que le mien, je sais pas s'il t'ira je... Je sais que t'es pas fan fan d'elle mais avec son boulot Ori' en a plein, ça lui fera plaisir de t'en prêter et en plus je saurai quoi te faire comme cadeau à ton anniversaire.

Elle ne semblait pas à l'aise à l'idée de mettre sa partenaire entre les mains de sa sœur. Maxence l'embrassa, juste pour le plaisir.

-Demande à ta sœur, et profite de mes lèvres tant qu'elles ont pas un goût dégueux.

-Elle auront un excellent goût, tous les rouges à lèvres sont aux fruits. Le noir est à la mûre. Ouais, bon... Faut assumer ses huit ans aussi. On termine tout ça et on ira chercher le parfum à la fin mais d'abord, Mademoiselle Darkan... Suspens terrible, regard de l'Inquisition Lepie. On file à la douche, nous sentons la copulation à plein nez. Et interdiction de protester !

Ce n'était pas comme si elle allait refuser une douche... une autre. Toute cette histoire dépassait tellement la blondinette qu'elle ne vit pas le temps s'écouler. Après la douche, son visage, figé dans une surprise constante, fut maquillé avec soin par sa compagne... ce n'était pas si désagréable, finalement, le maquillage. Puis ses cheveux. Soignés, bouclés, mais à l'image de Maxence, chaotiques. L'instant d'après, la lapine la traînait dans la maison pour rejoindre Orientalis. En découvrant la mercenaire dans cette accoutrement, elle eut un ton presque admirateur qui força les yeux de Maxence à rouler tellement haut vers le ciel qu'ils faillirent s'échapper de leur orbite.

-Tu es magnifique, Maxence, je vois que j'aurais au moins su apprendre un truc à ma sœur. Par contre, est-ce que je peux me permettre un tout petit correctif ? Fúm a pensé en Lepie et pas en Humaine, si on ne met pas une petite épingle dans tes cheveux, ta mèche va t'embêter là, et ça cacherait tes beaux yeux.

Elle lui indiqua ce qu'elle voulait faire clairement, avec une épingle sortie de nulle part, mais elle attendait l'approbation d'une mannequin légèrement trop violente pour la maîtriser à sa guise.

-Bah, ouais du coup, vas-y, maintenant qu'on est lancé, j'vois pas pourquoi on s'arrêterait à une épingle.

Orientalis sourit gentiment, elle avait l'air visiblement contente de ne pas s'être faite refoulée, elle plaça l'epingle d'une main experte qui se perdait, invisible dans les fils d'or arrangés par Fúm. Yeux bleus dégagés, petit sourire en coin, elle était tout simplement magnifique... Mais elle ne voulait pas se l'avouer.

-J'oublie tout le temps qu'avec vos toutes petites oreilles vous pouvez rien retenir comme cheveux. Tu es magnifique. Maintenant les parfums !

Elle entraîna Maxence en trottinant dans le Temple d'Orientalis qui les suivait tranquillement. En arrivant, les deux tourterelles purent déjà voir que quinzes parfums avaient été disposés sur une table ainsi qu'un grand bol de fève de café.

-Alors, le café ce n'est pas pour croquer, c'est pour remettre plus ou moins à zéro votre nez entre chaque essence en le respirant. Vous ne disposez pas sur la peau pour essayer, mais sur l'un des petits mouchoirs en tissus. Attention, vous avez trois lots de cinq, cinq eau de toilettes, très légères elle se vaporise et n'embaume pas l'air, cinq eaux de parfum, plus concentrée, plus affirmée, elles se remarquent déjà davantage, et cinq parfums, là c'est du lourd, ça ne se vaporise pas, une goutte aux poignets, une goutte sur le sternum, une goutte derrière les oreilles et c'est tout - l'odeur est très soutenue et en mettre plus vous donnerez des maux de têtes ainsi qu'à tout votre entourage.

Et merde, en odeur, la mercenaire ne savait pas du tout donner son avis. Franchement, son gel douche lui suffisait amplement. Rien de mieux qu'un grand bol de sueur et d'hormones après une mission tendue pour se sentir vivante.

-Personnellement, j'aime bien rester sur la discrétion de l'eau de toilette, et ne marquer les grandes occasions qu'au parfum. L'eau de toilette, c'est aussi assez sympa avant un câlin d'amoureuses... Petit sourire. Je les ai classés, à l'intérieur des cinq, des boisés au sucré. Les Humains ont l'habitude de dire que le bois est destiné aux mâles mais je trouve l'idée ridicule et j'en porte le plus souvent. Il y aussi à chaque fois un exemplaire plus musqué mais là... Faut le sentir, c'est très particulier, on adore ou on déteste. Voilà... Si je peux aider... N'hésite pas !

Instinctivement, Maxence se dirigea vers les eaux de toilettes, elle aimait bien le nom, ça lui inspirait quelque chose de puant... après, pourquoi se dirigeait-elle vers le puant ? Bonne question. Elle déposa un spray de chaque sur les serviettes en tissu pour les sentir. Le boisé lui inspirait effectivement quelque chose de plus masculin, mais elle aimait bien. Finalement, ce fut l'eau de toilette sucrée qu'elle préféra. Pas la plus sucrée, juste celle qui donnait envie de sentir cette petite touche épicée un peu plus. Celle qui attirait le nez.

-J'aime bien celle-là. J'mets quelle dose ?

Fúm prit son propre parfum pour dessiner un S dans les airs avant de s'enfoncer un première fois dans son nuage de senteur, puis une seconde.

-Comme ça Namour ! Au moins, tu sens tout bon de partout et ça fait léger !

Elle l'imita. Nuage d'eau de toilette, un passage, deux passages : elle était désormais imprégnée de cette odeur sucré et, par réflexe, elle se tourna vers un miroir proche. Elle avait ça chemise noire par dessus sa jupe à carreau, c'était chouette. Les bottes étaient... singulières, elle connaissait la sensation. Les collants offrait une sensation nouvelle, plus féminine. Son visage semblait presque plus doux avec le maquillage, plus fin. Finalement, elle se l'avoua : elle était belle.

-Bon, fit-elle se regardant la lapine, tu prépares et on y va ?

-Nope... Pas tant que je t'ai pas entendu le dire !

-Dire quoi ?

-Que tu te sens belle. J'veux dire... J'm'en fous que tu te maquilles ou pas, que tu t'habilles comme ça ou pas. Mais j'm'en fous pas si on sort, et que tu te sens pas la plus belle, pour toi, et pour moi.

-Oui bah... sa compagne avait l'air déterminer à lui faire cracher la vérité. J'suis belle. … J'suis super belle.

-On est d'accord alors... Mais, Namour, tu sais, c'qu'un costume... T'es belle en ça, t'es belle avec tes vieux jeans, t'es belle quand t'es couverte de cambouis parce que t'as trifouillée tes gros flingues... J'te jure, on s'en branle, c'est que des costumes, on les enfile si i's nous plaisent, tout ça... 'Fin, bref, j'vais pas faire ma Ori', j'vais plutôt m'rendre aussi sexy pour pas faire pâle figure à ton bras. Ce soir, on lève la moitié du bar.

Ça la faisait chier de l'admettre à voix haute, et ça la faisait encore plus chier que sa partenaire lui explique qu'elle était belle comme si elle réconfortait une gamine en manque d'attention... mais sa petite bouille, ses manières, ses baisés et surtout, ce cul... Maxence jeta un œil intéressé en la regardant partir avant de remarquer Orientalis qui la fixait.

-Quoi ? Un problème ?
Fúm Ellar
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Bordel de putain de merde… J’suis là, à galoper dans l’couloir et dans ma tête, c’est un z’beul tellement monumental. J’arrive plus à penser. Ou alors j’pense beaucoup trop ? Je sature totalement. J’panique en même temps qu’j’suis terriblement excitée, en même temps qu’j’suis terriblement en colère chaque fois qu’j’pense à pourquoi qu’on est là et… En voyant Ori’, ça a fait comme un tilt. Moi, j’suis là, j’ramène Namour et on vit des moments… forts ? Merde. C’est justement tellement pas le mot. C’est pas fort. Qu’est-ce qu’on vient d’faire là ? ça veut dire quoi pour les Zhumains c’qu’on fait là ? J’ai pas l’droit d’lui dire que je l’aime. Elle me l’a dit, elle me l’a fait savoir, ça la met terriblement pas à l’aise et tout mais… Merde, pourquoi qu’on fait tout comme ? Pourquoi qu’on arrive pas à s’dire ? J’ai tellement peur de la brusquer, j’ai tellement peur qu’en fait, si elle a autant de mal, c’est qu’elle a honte de moi, des sentiments qu’elle a pour moi et en même temps… merde, c’est évident, non, c’qui vient d’se passer ? Genre, elle s’est mise à nue, là. Bon, okay, l’principe ça a surtout été de l’habiller mais pour de vrai, elle s’est carrément mis le couteau sous la gorge. RRRAAAHHH… J’suis en trop plein, j’vais exploser ! Trop d’trucs qui s’passent bien et pas bien du tout d’un coup. Trop d’trucs où j’arrive pas à savoir ce que je dois en penser. J’l’aime trop aussi, et c’est pas bien, elle est Zhumaine, elle peut pas comprendre ma façon d’aimer. J’vais forcément la faire fuir, j’vais forcément… J’viens d’ouvrir la porte de la chambre, j’cours jusqu’à la baie vitrée, j’l’ouvre en grand, et je gueule. Je gueule. Je gueule, putain.

🥕

J’me regarde dans le miroir. J’arrive pas à choisir. D’un côté, j’adore le p’tit côté mystérieux et artiste qui s’dégage de mon premier essai. J’ai l’impression d’pouvoir raconter des conneries inspirées à n’importe qui là-d’dans et en même temps, dans ma robe toute en transparence, j’suis tellement canon sans être dans l’vulgaire ; clairement, c’deux salles, deux ambiances. Du coup, vu qu’j’suis du genre à savoir prendre des décisions, j’ai envoyé un message à Max’ pour qu’elle vienne trancher le débat. Fffouuiiittt, fait la porte en s’ouvrant. J’me retourne vers elle, j’dois avoir l’air de n’importe quoi avec mes cheveux tenues en l’air par une pince mise à l’arrache là-bas derrière. « J’arrive pas à me décider entre deux… Mon regard, dans son regard, les flammes de la montagne du destin. Ouais, okay, j’ai compris, j’vais mettre celle-là. Merci, Maxounamourkoeur, vous pouvez disposer ! » Je ris, l’embrasse à la volée et me sauve dans la salle de bain pour terminer mon agencement. Je ferai dans le mystérieux et l’artistique plus tard.

Quand j’sors de la salle de bain, j’ai des cils qui n’en finissent plus, un rouge à lèvres goldé qui suit le ton d’l’armature de mes lunettes – toujours aussi fabulous – et mes cheveux soigneusement nattés d’une part tout en feignant un léger naturel avec quelques mèches rebelles. En vrai, j’ferai se prosterner la galaxie entière tellement j’suis belle. Mah y en a qu’une que je veux voir tomber en pâmoison. Je fais un p’tit trois-soixante, laissant voler la robe, les cheveux, mes bottes à talons me donnent un galbe divin. « Alors, verdict ? T’auras pas honte de m’avoir à ton bras ? » Je souris de toutes mes dents. Ouais, j’sais bien qu’j’suis trop la plus magnifique, mais j’aime trop quand elle me le dit… J’ai fini de tourner, elle me regarde… avec ce regard-là qu’j’arrive jamais à comprendre, que j’crois qu’il veut me dire tellement plus qu’elle me dit et qu’après j’ai tout chaud partout et même que… – J'ai plutôt envie d't'enfiler à mon... 'fin, j'veux dire, t'es magnifique. » J’m’approche, j’prends ses mains, j’colle mon front contre le sien, je frotte mon nez au sien mais pas d’bisou, j’vais pas niquer tout c’maquillage main’nant.

Bon… Maintenant qu’on a plus ou moins écrasé toute forme de concurrence avant même de sortir de là, faut qu’on s’assure en plus d’avoir l’entrée la plus de ouf possible. Et pour soigner son entrée, faut soigner son cheval. Y a rien d’pire pour niquer une BGitude que d’se pointer dans l’mauvais speeder qui vous donnera l’air d’une conne en sortant. Faut qu’ce soit classe de bout en bout, comme un gâteau qu’aurait tout pareil le goût de ce qu’il montre. J’ai bien r’pérer quelque chose dans les hangars, tantôt, mais là… J’sais qu’il va falloir négocier ferme.

🥕

« Je veux bien te la prêter, mais à une seule condition, tu laisses Maxence conduire, Fúm ! On sait toutes les deux comment tu conduis, et ce n’est pas le genre d’engin que l’on prend à la légère. – Oui, oui, oui, promis, on fera attention. Allez, teuplaît, dis oui, dis oui, dis oui. Une artiste de la négoce, voilà comment les générations futures se souviendront de moi, juré ! Ori’ soupire et tend les clefs au-dessus de mes mains en coupe avant de les y lâcher. Je bondis de joie, l’embrasse fort et part en courant vers Max’ qui m’attendait à la porte du hangar.

J’ai pas tout à fait l’temps d’l’atteindre, au détour d’un couloir, on m’attrape le poignet. « Hey, miss… Faites attention à vous, okay ? Je… – T’inquiètes pas, Clin’, on gère. Déjà seule, j’suis une dure à cuire, mah alors à deux, on pourrait botter l’cul d’la moitié d’cette planète qu’on s’rait pas encore fatigué. – Plus b’soin qu’ta jum’ te traîne dans les pattes, hein ? J’vois ses oreilles tristounes, j’peux pas juste partir comme ça et faire genre de rien voir. J’la prends dans mes bras, j’la serre fort, j’lui bisoute doucement la joue. – Dis pas d’connerie, j’aurai toujours besoin d’toi. Et pas que pour faire sauter mes PV… » Je ris, j’la lâche doucement, ne lâchant ses mains qu’après l’avoir vu sourire, et je file en courant vers le garage.

J’prends même pas la peine de m’arrêter devant Max, je file comme le vent jusqu’au monstre. Alors que ma blonde arrive à son rythme, j’lui présente le bébé que j’ai déjà allumé pour le faire chauffer. – TTAADDDAAA ! Regarde-moi ça ! On va péter la classe, putain ! Par contre j’ai promis, faut pas on l’abîme ! C’est un des bébés d’Ori’, elle y tient autant qu’à ses robes ! Tu vois l’problème que j’ai avec la bagarre ? Elle, après l’maquillage, c’est les motos ! ENFIN BREF ! On s’en branle ! Fais-moi voler, Namour ! » J’enfile un casque, j’lui envoie l’autre, même si ça nous décoiffera un peu, ça sera toujours moins pire que si on s’prenait deux cent kilomètr’heures de vent dans la gueule. Elle fait le tour de l’engin, elle la regarde à peine moins intensément qu’elle me regarde, pas sûre qu’elle m’a entendue. – Je conduis. » J’insiste pas, j’suis trop contente de pouvoir me mettre derrière et d’l’entourer d’mes bras. Là-haut, dans les airs, toute contre elle, pleine de son odeur et de vitesse, j’suis tellement grisée qu’j’en oublierais mon nom.

🥕

Quand on arrive, avec Max qui fait gueuler l’moteur, y a déjà foule pour s’retourner sur nous. On descend d’là, comme des reines, j’file une bonne poignée de crédit au videur pour qu’il zyeute de près sur la moto – il jure sur la vie d’sa mère qu’il pètera la gueule du premier qui s’en approche à moins de trois pas – et j’rentre en tapant des talons comme si j’étais la putain d’impératrice des Siths. On est trop belles pour faire la queue, et d’façon l’videur c’est déjà mon copain. J’ai la main de Max’ dans la mienne. A l’intérieur, musique, bar, alcool, ça danse, de partout. Y a un genre de concert déjà en route. C’est pas la boite genre méga-boom-boom de ouf, mais ça bouge bien. Y a des alcôves, ici et là, ça mange, ça braille, ça picole. J’ai déjà envie d’faire tout ça en même temps que je danse. Pis d’un coup, l’idée m’revient, comme un boomerang lancé d’puis trois-quarts d’heure qui d’un coup vous pète l’arrête du nez. On est pas là pour picoler, brailler, manger et danser. On est là pour voler de quoi aller péter les genoux de l’autre sale race. « Une idée de ce à quoi elle ressemble, notre pignouf ? » J’suis obligée d’hausser le ton de ouf pour m’faire entendre. P’t’être ç’aurait été intelligent d’faire le briefing à l’extérieur… P’t’être… N’empêche qu’on a rudement eut la classe avec notre entrée !
Maxence Darkan
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Maxence avait le ventre qui partait dans tous les sens à chaque fois qu'elle regardait sa compagne. Les lumières éclairaient sa petite truffe, ses joues, ses yeux de Saphir et de Quartz rose brillaient et la blondinette avait l'impression de vivre son premier balle de promotion avec la fille qu'elle aurait demandée comme cavalière. À sa question, Maxence s'arrêta à auteur de comptoir pour prendre Fúm et l'approcher d'elle, ses mains glissèrent le long de ses hanches, passant dans le creux de ses reins, sa tête passant au-dessus de son épaule, elle approcha sa bouche de son oreille.

-Humaine brune, la trentaine. Fit-elle presque trop sensuellement. Elle aime traîner avec un type qu'est sûrement son pote, un p'tit Bith avec une cicatrice en haut du crâne. Ils sont connus ici, ils fréquentent souvent l'bar... et on a quelques minutes avant qu'elle se pointe.

Ses paumes remontèrent pour caresser ses épaules et redescendre le long de ses bras, terminant par saisir doucement le bout de ses doigts et l'accompagner à un tabouret. Elle se pencha vers le barman avant de lui glisser quelques crédits. Il s'en alla leur chercher deux cocktails fluo avec une petite tranche d'un légume difficile à identifier avec la luminosité variable. La blondinette trinqua avec la lapine et but une petite gorgée en fronçant les sourcils... finalement pas très convaincue parce qu'elle venait de commander.

-Hé, j'me demandais... elle parut soudainement bien mal à l'aise en remettant sa robe correctement, pourquoi t'es... comme ça, avec moi ?

La lapine but une première fois puis observe longuement son truc, comme cherchant à percer des mystères, puis but de nouveau.

-Merde, j'arrive pas à savoir si j'aime bien. Ça brille aussi dans ma bouche ? Elle ouvrit grand la bouche pour lui présenter l'intérieur, mais la question de Maxence lui referma la bouche de surprise. Comme ça comment ?

-Bah comme ça... Pourquoi tu tiens autant à moi ? T'es vraiment amoureuse de moi ? Genre, amoureuse-amoureuse ?

La lapine se figea légèrement, et Maxence sentit sa panique, elle savait pas quoi dire.

-Mah... Tu m'avais pas dit qu'on devait pas parler de ça ? Que je devais te laisser du temps, et tout ? J'ai peur de dire des bêtises, et qu'après, tu t'en vas... Elle respira un peu. J'ai jamais menti. Jamais. Et j'sais pas si ça veut dire pareil pour toi que pour moi mais... Quand t'es là, j'suis heureuse, quand t'es pas là tu me manques, quand tu me regardes j'ai l'impression d'pouvoir briser la galaxie, quand tu me touches c'est toi qui m'brises, et j'veux t'laisser faire car... J'crois tu m'feras jamais mal. J'ai confiance. Alors... J'sais pas c'que c'est pour les Zhumains mais moi... Oui, j'crois j'suis amoureuse, pour ça que je te l'ai déjà dit, que... Elle respira encore, hésitante. ... que je t'aime. Genre. Vraiment ?

Elle ferma à moitié un œil, comme attendant de se prendre une explosion dans la figure pour avoir été trop Lepi... cependant, ce n'était pas elle, le problème, c'était bien la blondinette.

-C'est pas... Elle fit tourner son verre sur lui-même en détournant le regard. C'est pas qu'ça m'dérange, que tu sois amoureuse de moi, c'est juste que... j'sais pas trop c'que tu veux, c'que t'attends d'moi.

-La question c'est pas ça... La question c'est toi, c'que tu veux avec moi... J'en sais rien ce que je veux. C'qu'on vit ensemble, là, qu'on se retrouve, qu'on... 'Fin, ça te plaît pas, tout ça ? C'est ce que tu veux me dire ?

-Ouais, ouais ça m'plaît, évidemment qu'ça m'plaît, c'est... Pour l'instant c'est simple, on s'amuse, on fait des trucs, on baise, on s'sépare et on recommence. Elle inspira un grand coup, la fixa droit dans les yeux et lança tout d'une traite. J'ai pas envie qu'tout devienne super compliqué parce que j'crois qu'j'suis amoureuse de toi mais j'ai aucune idée de c'que ça veux dire pour nous deux.

La lapine s'étrangla à moitié comme un lapin au milieu des phares.

-Mah... Pourquoi ce serait compliqué ? C'est pas grave, c't'un état de fait, ça veut pas dire qu'on va s'marier et faire des bébés... C'veut juste dire qu'on a des sentiments, qu'on fait pas que baiser, qu'y a plus que ça dans notre façon de... 'Fin... Tu m'rends dingue, Max ! Genre vraiment ! Si ça avait pas été toi, j't'aurais envoyé chier depuis des plombes ! Alors c'est tout, c'est comme ça, et j'ai pas envie qu'ça change et se le dire, bah... au moins, on se ment pas, et on peut continuer à voir c'qui va arriver. D'façon, tu m'le dis pas, mais qu'est-ce que ça y change ? Rien... T'es toujours là parce que c'est plus fort que nous. Alors... Autant pas jouer les divas et arrêter d'faire genre... J'sais pas. J'sais pas...

Elle s'enferma dans ses oreilles pour cacher la bataille de sentiments qui chamboulait son visage. La blondinette eut un léger moment de recule avant de se pencher vers elle pour écarter ses grandes oreilles roses et poser sa paume mécanique sur sa joue. Elle se sentait un peu conne, peut-être trop chiante sur un sujet déjà bien assez chiant, mais avec Fúm, tout était finalement bien plus simple. Ses lèvres effleurèrent les siennes, elle hésita, elle ne savait pas comment leur rouge à lèvres allaient réagir. Avec un peu d'insistance, elle ferma les yeux et se laissa porter dans un long baisé. Maxence s'éloigna. Elle souriait.

-Je t'aime. Maintenant viens danser.

Elle attrapa le poignet de la lapine pour la tirer à elle sur la piste de danse. Maxence était une horrible chanteuse. Maxence était viable en tag. Maxence n'était pas bonne en dessin. Maxence ne savait pas jouer d'instrument. Mais Maxence savait danser et elle dansait foutrement bien. Cette musique était parfaite pour se lancer et son corps commençait déjà à bouger avant même que le beat ne se lance réellement.

Face à elle, ses mains montèrent le long de ses hanches jusque dans son cou pour s'arrêter sur sa mâchoire. Son visage s'approcha du sien. Chacune pouvait sentir le souffle de l'autre, mais la blondinette ne céda pas à l'idée de l'embrasser. À la place, elle s'écarta pour se lâcher seule au milieu de tous. Son corps jouait au rythme de la musique. Son corps, éblouissant d'une liberté adolescente, sa jupe, sa chemise, sa tenue, ce qu'elle portait n'avait plus de sens, les gens autour avaient disparu, il ne restait plus qu'elle et Fúm.

En harmonie, quasiment trop personnel pour s'en rendre compte, elles dansèrent l'une avec l'autre. De temps en temps, la paume de Maxence vînt caresser la joue de sa compagne. Les bracelets de son poignet s'entendaient presque derrière le vacarme musical. Les yeux rivés dès que possible sur elle, son sourire illuminait la salle. Puis la musique s'arrêta. Trop soudainement. Le monde réapparut. La musique suivante fut plus douce, mais suffisante pour bouger un peu. Maxence préféra prendre Fúm contre elle, le souffle encore court.

-Fúm, fit elle, ses lèvres proches de son oreille, avec un ton qui transpirait la sincérité d'un moment presque trop romantique pour être vrai, toi aussi, tu m'rends complètement dingue. Ses yeux au-dessus de son épaule, elle changea de ton. Elle est là. La cible est là.

Elle l'attrapa, une main par la hanche, l'autre tirant son poignet pour échanger les positions avec grâce, Maxence qui menait la danse la serra contre elle pour que sa compagne puisse voir la cible. Elle était bien là, comme à son habitude, avec un Bith. Ils prirent la même place que presque chaque soir.
Fúm Ellar
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Un Bith anonyme pour l’instant – #FEDFAA


Pourquoi ? P’tain… Pourquoi elle me fait toujours ça ? Me parler, comme ça, toujours quand j’pense pas à tout ça, toujours quand j’arrive à m’être calmer, à ne pas l’envahir, à ne pas être trop… C’est toujours là qu’elle me met à l’agonie. Toujours, putain… Et j’suis là, planquée derrière mes oreilles, à hurler dans ma tête de pas lui dire que c’est pourtant simple, que ça crève les yeux, que ça fait mille ans qu’on pourrait se l’être avouer et qu’on aurait juste vécu plus tranquille, que fallait être une putain de Zhumaine pour arriver à se mentir à ce point sur tout ce qui se passe, que… Ou p’t’être qu’en fait c’est moi qui délire ? C’est moi qui m’imagine tout ça, mais qu’elle, c’est juste pas ça, que les comptes n’y sont pas, que j’suis bien gentille, rigolote et tout, mais qu’on fait pas une romance interstellaire avec une fille gentille et rigolote. P’t’être que le problème c’est juste que j’suis une idiote, qui s’laisse avoir, qui s’laisse partir, pas foutue d’réussir à mettre deux cuillères de raison dans le thé imbuvable de sa propre tête flinguée et qu’j’vais rester seule parce qu’j’suis plus supportable pour personne et que…

Elle écarte le voile de mes oreilles, sa paume sur ma joue. Je sens les vibrations mécaniques, là-dessous, qui s’activent pour me caresser doucement le visage. Je veux pas pleurer. Je veux pas pleurer. Elle s’avance, frôle mes lèvres des siennes, j’arrive plus à respirer. J’arrive plus à respirer, putain. Sooorrcciièèrreeee ! Elle m’a volé mon souffle. J’vais mourir ici ! J’vais… Ma tête part en vrille alors qu’elle m’entraîne dans un baiser à peine moins démentiel que mon état, mais infiniment plus doux. J’suis ridicule, elle claque des doigts, et j’suis à terre, mais merde… Qu’est-ce que j’suis bien là et comme elle arrive tout l’temps à chasser mes inquiétudes. C’est pas grave, qu’elle me le dise jamais. C’est pas grave qu’elle ose pas. Qu’est-ce que j’en ai à foutre, du moment qu’elle est là ? Qu’est-ce que ça peut me… mah ? Pourquoi qu’elle s’arrête ? Pour… « Je t’aime. Maintenant viens danser. » … .. .

Je vous prie de m’excuser pour une interruption involontaire et, on l’espère, temporaire, des programmes.

Un zombi. Mais pas un zombi genre qui sait pas bouger, qui rampe. Non, un zombi nourri à l’uranium pur qui voudrait bouger tellement partout en même temps qu’il paraît immobile mais qu’en fait il est déjà partout. C’est comme ça qu’j’le vis. C’est venu tellement d’nulle part. D’aucun aurait pensé que j’allais pleurer, encore, moi la première. Mais j’y arrive pas. J’peux juste pas. C’est trop d’informations d’un coup. Alors j’obéis, et je danse, et je découvre de nouveau l’impératrice du rythme que j’avais entraperçu sur Bracana. J’essaie d’être son miroir, d’onduler aussi bien qu’elle ondule, de sentir les vibrations et de les rendre aussi sûrement qu’elle le fait mais merde, là aussi, je sens les années d’expérience pendant qu’j’étais coincée à Onsemmerdelessamedissoirstopia. J’ai pas les mots. J’ai juste pas les mots pour dire toutes les putains d’étoiles qui m’giclent des yeux quand je la regarde. Pour dire tout l’effet qu’elle a sur mon ventre, ma tête, ma pensée, mon cœur. J’veux dire… Y a quoi… Deux, trois mois ? Entre deux aliens, les regrets, la dispute, fallait plus en parler, et là ? Merde… Elle m’aime. Qu’est-ce que je devrais dire de plus ? Que je souris comme une débile à m’en baver sur le menton depuis dix minutes ? Que je sais plus regarder ailleurs que dans sa direction ? Que je voudrais la croquer toute crue ? Et ça servirait à quoi ? Merde… Elle m’aime. Même que c’est elle qui l’a dit. Alors pour ce que ça me fait, les autres peuvent tous aller crever. Ou pas loin.

J’suis tout contre elle, la musique a changé, elle continue de me verser du miel directement dans l’oreille, j’ai des frissons partout ; si j’sors pas d’cette situation avec un putain d’diabète alors j’y connais rien en médecine… Merde… J’suis heureuse. J’ai envie qu’le romantisme nous porte jusqu’au coin le plus sympa’ des toilettes pour qu’on continue d’se dire des trucs et… « Elle est là. La cible est là. – Hein… ? » Ah merde ! Oui. La cible. Bien sûr. Bien… Merde. Si, si ! C’est bon, j’y suis vraiment. Bon, j’regarde quand même dans la direction qu’elle m’indique de l’œil pour être sûre qu’on pense de la même chose et les pièces finissent de s’emboîter dans ma tête pleine de barba papa. La cible. Forcément. Professionnelle, qu’on dit ! Bon, donc…

Comme qu’elle m’avait dit, y a sa tête de Bith qui l’accompagne. Il a pas l’air bien méchant, mais en même temps, avec des têtes pareilles, les Biths ont jamais l’air bien méchants ; comme moi, mais en version cheloue plutôt que dans ma choupimorphie. Okay… Donc, faut établir un plan. Et puis, c’est bien d’établir un plan, parce que comme ça, on n’est pas obligé d’y aller tout de suite. J’ai pas envie. Je passe mes bras autour de son cou, je pose ma tête sur son épaule, et on slowte. Doucement. Toute son odeur rien qu’à moi. Tout le blond. Sa tendresse. « On la joue comment ? Je la sens qui m’enlace aussi bien que je l’ai enlacée. Elle n’a pas plus envie que moi d’arrêter de danser. Parce que oui. Tout ça, c’est rien que pour la danse. Et parce qu’elle m’aime, putain… – Tu crois vraiment qu'j'ai choisi notre cible parce que c'est une hétérosexuelle convaincue sans aucun vice ? Elle me fait rire. N’empêche qu’y’a un détail que j’ai pas encore. – T'es une petite coquine, j'adore tellement. Mais sa tête de Bith, on en fait quoi ? On est deux pour une raison... va falloir que l'une de nous deux s'dévoue pour flirter avec lui pendant qu'l'autre s'occupe de la cible. Entre nous, d'humaine à humaine, on a plus de chance... j'dis ça comme ça... – Tu sais que c'est carrément raciste ce que tu dis et que moi, je bénéficie du bonus exotisme et super bouille trop mignonne. Alors que je parle, amusée, j’arrive à me blottir encore plus. La prochaine étape, c’est la posture du koala galactique, sans quoi, j’pourrais pas augmenter encore la surface câlineuse. Aucun doute, on a l’air de deux vraies amoureuses. Les observateurs n’y verront que du feu. – Faut pas l'prendre comme ça, c'est juste que moi, j'suis bien plus maligne que les autres, je sais déceler les perles rares. Ton exotisme marchera sûrement sur lui, qui sait. Elle glousse, genre poule toute mignonne, et j’sens bien, parce que mon p’tit doigt m’le dit, qu’elle est dans le même état d’inertie que moi. On parle pour ne rien se dire. – Et bien sûr, ça à rien à voir avec le fait que elle, elle est tout à fait potable, alors que lui, il est vraiment, vraiment, vraiment dégueux. Sérieux ? T'as vu sa bouche ? On dirait un anus, Namour ! Tu veux que je drague une tête de Bith à bouche d'anus ! Elle ricane, à sa façon bien à elle, et tacle, de bonne guerre. – Tu sais qu'c'est carrément raciste c'que tu dis. Les Bith sont super mignon et lui... pour les bases de beauté d'son espèce... il est plutôt mignon. HHHAAANNNN ! Genre, moi ?! Moi ?! Raciste ? Exprès pour dire de la merde et la faire rire comme j’aime ? Genre… Never. Neveeeerrrrr. Calomnie ! Infâme diffamation diffamante ! Il est hors de question que je ne surenchérisse pas en conséquence ! – Un Bith ? Mignon ? Tu peux pas me dire que tu m'aimes et derrière me dire que tes critères de beauté font entrer les Biths dans le champ des possibles. Téma leur front, putain, avec cette fente... On dirait des glands qui marchent ! D'ailleurs, je me demande, j'ai jamais vu une madame Bith... Eos se joint à la conversation, j’pensais il allait m’renseigner sur les Biths femelles mais finalement pas. – Je vous déconseille de parler si fort, les Bith sont connus pour leur ouïe, ma chère. Ma chère ? Lui aussi il me kiffe ? Trop bien ! – Ouais, en plus c'est pas cool, faut voir la beauté des gens selon leur espèce... par contre j'ai jamais vu d'femme Bith non plus... m'en fous, tu t'le tapes. J'm'occupe d'elle. Je ris encore. J’veux absolument la voir se frotter contre un Hutt et continue de me tenir le même discours. C’est facile quand on doit aller charmer une p’tite dame pas vilaine, tiens ! M’enfin, en attendant, quand faut y aller… – Tu me puniras plus tard pour avoir été une méchante fille. Allez... Emballe-moi de ouf pour attirer leur oeil, on f'ra genre que c'est leur regard qui nous a invité à v'nir les voir. » Et j’ai pas besoin d’lui dire deux fois. Pivot d’un pied, le revers de sa main derrière la nuque pour tenir ma tête, sa langue qui danse avec la mienne, sa main qui va et qui vient. J’ai des frissons partout. Le souffle court. L’esprit qui vrille. Qu’est-ce qu’on fait vachement bien semblant, putain…

🥕

« Ah bon ? Mah du coup, c’est vrai ce qu’on dit, que vous êtes capables d’entendre des trucs que personne d’autres n’entends ? C’est fou… Jouer les débiles, les admiratrices… C’est facile parce que quand on me voit, on pense direct de moi qu’j’suis une débile. Alors bon… J’suis jolie, j’m’intéresse. En fait, l’travail est déjà fait, vu qu’il pense qu’à m’baiser, j’ai juste à pas… être Fúm qui casse des gueules et généralement on y arrive tranquillement là qu’on voulait y arriver. Alors il est là, à jouer les cadors, à se tenir en arrière, genre c’est le prince, et moi j’le regarde, genre captivée. – Ouais… Et même mieux, si je me concentre, je peux observer les choses à une échelle presque microscopique. Nos sens sont très, très aiguisés. – Microscopique ? Tu peux voir tout au fond de mes yeux alors et me dire pourquoi qu’ils n’ont pas la même couleur ? Il se penche en avant, fais signe que je m’approche, je m’approche, il se concentre. – Je vois… Je vois… Oui, c’est… très curieux… Il semblerait que tes yeux ne soient pas de la même couleur parce que… Tes parents t’ont trempé il y a longtemps dans le fleuve divin te tenant par un bras ainsi qu’une jambe, si bien que seulement la moitié de ton être s’en trouvât immergé et que, tandis que l’une moitié accédait au divin, l’autre s’en trouver rester tristement mortelle… » Il se recule et rit, je pouffe aussi. Le mec est totalement givré, j’bite pas la moitié de ce qu’il me dit. Maxou, elle m’a dit de le chauffer, en vrai, mes antennes m’indiquent le calme plat niveau cul en face. Alors j’dis pas, il fait la présentation et l’cador, mais alors pour ce qui est de me sauter dessus pour me désaxer les hanches, c’pas demain la veille. J’tente un va-tout. – Et ça te plaît pas, l’idée d’pouvoir t’amuser avec une demi-déesse ? Il fait un truc bizarre avec sa bouche. Je crois que c’est un genre de rire. – Non, je ne mange pas « de ce pain-là » comme vous dites. J’étais curieux, je n’avais jamais rencontré personne de ton espèce et j’avais envie qu’on discute, voilà tout. Les Biths qui montrent encore du goût pour les choses du corps sont plutôt rares. C’est plutôt avec la musique, parfois l’herbe, que je plane, perso’. Ahhh ! Mah fallait commencer par-là, putain, on se serait épargné des scènes gênantes. – Bon, j’suis pas une super musicienne, on va pas s’mentir, mais par contre, j’ai d’la super herbe. Si tu veux, on peut aller un peu sur l’balcon pour s’mettre bien ! J’ai plein d’questions à t’poser. J’ai même jamais vu de Madame Bith. Y a un balcon déjà ? – Ouais, par-là, viens. D’façon, j’pense pas que mon associée ait encore besoin de moi ce soir… » Et bim, emballé, c’est pesé ! Enfin… euh… Du moins, roulé c’est fumé mais on aura compris.
Maxence Darkan
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Assise sur un tabouret à côté du bar, les jambes croisées, en face de de la femme qui devait avoir sa carte d'accès, quelque part dans ses poches. Elle souriait, son sourire de tombeuse, un coude sur le comptoir, son poing soutenant sa tête, ses yeux bleus figés dans ceux de la femme pour lui faire comprendre qu'elle était sous son soi-disant charme. La cible venait de leur payer deux verres d'alcool fort, une technique d'autant plus efficace pour amadouer les jeunes filles légèrement en dehors de sa league.

-Du coup... Max. Fit-elle en étirant un côté de ses lèvres. La jolie fille avec toi, c'est ta... elle pencha la tête sur le côté, l'air intéressé, copine ?

La blondinette jeta un œil discret en direction de sa compagne qui semblait gérer sa petite rencontre avec le Bith. Maxence en profita pour se perdre quelques secondes dans ses pensées, elle espérait ne pas trop rougir, ne pas trop perdre les pédales... ne pas trop bafouiller en reprenant la parole. Elles étaient quoi, au final ? S'aimer, était-ce se mettre en couple ? Pensait-elle trop ? Sûrement. Oui. Elle pensait trop. C'était juste deux trucs différents. Elle haussa les épaules.

-Nan, pas vraiment. Pourtant elle avait l'impression de dire une énorme connerie à cet instant. On aime juste s'amuser. Dis-moi, Hélena, on parle de moi depuis tout à l'heure, mais j'arrive pas à mettre quoi qu'ce soit en relation avec ce joli visage.

-Pour me faire parler... Elle se pencha vers la blondinette. Va falloir me faire boire. Puis elle enchaîna cul sec son verre avant dans redemander deux autres. Alors ? T'attends quoi ? Ton verre va pas se vider tout seul.

-Oh, vraiment ? On s'lance là-dedans ?

Près d'une demie-heure plus tard... ou peut-être une heure... peu importait, il fallait compter les verres vides sur le comptoir pour comprendre leur état. Maxence avait de la chance, elle tenait plutôt bien l'alcool, mais sa vision floue, sa langue complètement déliée, son équilibre manquant... elle se sentait aux anges et était en train de se poiler de rire pour une blague qu'elle avait, au final, oublié. En face, Hélena rigolait tellement qu'elle devait se tenir à un genou de Maxence pour ne pas tomber en avant.

-... pfiou... du... oh merde, du coup voilà pourquoi il a cette cicatrice sur le front... just'un faux mouvement et un peu d'alcool, c'suffisant. Elle avait laissé sa main sur son genou, son tabouret était d'ailleurs bien plus proche qu'au début de leur rencontre. Et toi Max, t'as bien des p'tites histoires croustillantes à m'raconter tant qu'on y est ? J'suis sûre qu'une fille d'ta trempe à d'jà fait un paquet d'bêtises.

C'était le moment, elle le voyait dans ses yeux, elle était complètement cramée par les shots et l'alcool coulant dans ses veines... elle était vulnérable et la blondinette n'avait qu'à en profiter au bon moment. Sa main glissa sur la sienne, elles s'approchèrent instinctivement l'une de l'autre, complètement saoule, de loin, la scène était assez pathétique.

-J'pourrais t'expliquer... ou j'pourrais t'montrer.

-Y' a des chambres à louer à l'heure, au-dessus du bar, admit-elle sans hésiter, il suffirait d'en prendre une pour que tu puisses me montrer en privé.

Par instinct Maxence l'embrassa. La main d'Hélena, sans arrêter le baisé, se leva en direction du Barman qui, bien trop habitué à ça, sortit une clé magnétique de sous le comptoir pour lui confier. Elle attrapa la mercenaire par le poignet pour l'emmener avec elle. Elles empruntèrent un escalier en rigolant, niaises, quand elles étaient à deux doigts de tomber au sol. Finalement, la porte de la chambre s'ouvrit et à peine franchie, les vêtements commencèrent à tomber. Maxence, d'ores et déjà sans haut, poussa la femme sur le lit avant de passer au-dessus et, alors qu'elle lui embrassait le cou, s'arrêta en redressant lentement la tête, l'air étonné. Elle dormait. Hélena dormait, ivre. Maxence retira alors lentement sa main de sous ses vêtements en s'écartant avant de trop s'écarter et tomber sur le sol. Elle tituba en se relevant avant de se pencher sur le pantalon de sa cible. À l'intérieur, une porte feuille avec tout un tas de papiers légaux, mais surtout, sa carte d'accès au domaine... carte d'accès qu'elle dû examiner pendant cinq bonnes minutes, les yeux tellement plissés qu'ils paraissaient fermés, juste pour être bien sûre de ce qu'elle avait dans la main. Finalement, sans poche, elle la cacha dans ses collants.

Elle gloussa en récupérant sa chemise pour essayer de la remettre en se cognant dans les murs. À deux doigts de s'étaler dans les escaliers, impossible pour elle d'envoyer un message à la lapine, heureusement, Eos s'en chargea. De retour dans le bar, ronde comme une châtaigne, elle se pencha au comptoir pour tenter de recommander un vers. Le barman ne comprit pas... du moins, pas la phrase, mais il savait ce qu'elle voulait. Elle était bien trop murgée pour un autre verre, alors il lui montra la sortie. Et elle suivit son doigt sans réfléchir.

Dehors, Maxence s'écroula sur le trottoir pour essayer misérablement de sortir une cigarette qui n'existait pas. Elle demanda à plusieurs passant qui l'ignorèrent, fit quelque doigt au passage, faillit s'étaler de tout son long sans aucune raison tout en gloussant, puis se demanda soudainement pourquoi elle était dans la rue.

-Fúm ! Fit-elle en bondissant ses jambes, elle lui prit les mains. J'ai choppé la car... elle grimaça. Hé mais t'es pas Fúm, tire-toi ! Elle est où, Fúm ?
Fúm Ellar
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Ujuu le Bith – #FEDFAA


On a gagné un genre d’énorme terrasse, jouxtant la boîte. Un genre d’endroit pour pouvoir prendre l’air un peu sans pour autant sortir de l’antre terrible de la consommation. Y a un deuxième bar, là, et même un troisième, un groupe qui joue dans un coin, des genres de torches tout autour, y en a même qui bouffe-là des conneries d’apéritif. En vrai, c’est sympa’ ! J’m’attendais pas à c’genre de décor. Mon habitude, c’est plutôt le truc totalement fermé où tu finis par suffoquer, où tu commandes à boire pour pas faire de malaise, où la musique finit par de rendre dingue et finalement, tu finis par être tellement ivre de bruit, d’odeur et de mauvaise gnôle que tu le fais quand même, ton malaise ; ouais, une certaine idée du bonheur, on va dire. Alors on va s’poser un peu plus loin – p’tain, y a même des carrés d’pelouse, c’te luxe ! – et on s’installe. Me faut pas plus d’une minute pour mettre les coups d’langue qu’il faut, et paf, un p’tit coup d’briquet et on est bien.

Assises en lotus, j’lui tends le flambeau, il l’attrape, je fais la conversation : « Mah du coup, tu ne m’as même pas dit c’est quoi ton nom. – Ujuu, fils de Foda, fils de Loopu, fils de… Et là tu peux remonter jusqu’aux célèbres Ujii des Rancors Tordus. Okay… Ils se fout de ma gueule. – Okay, tu te fous de ma gueule. Genre, toi, t’es le digne héritier des Rancors. – Nan, nan, j’t’assure, j’me fous pas d’ta gueule. Et j’vais pas t’mentir, j’suis aussi merdique musicien qu’l’ancêtre déchirait. Merde… Toutes antennes braquées sur lui, j’sens vraiment aucun signe de mensonges. Bordel. – Merde, c’est fou… Ce groupe, c’était quelque chose. Des putains de centaines d’années et y a encore du monde pour l’écouter. Mah du coup, toi, pas d’musique ? – Pas d’musique. Je suis terriblement mauvais. Par contre, je suis excellent avec les chiffres, ça, oui. – Ouais… Mais de mon point d’vue, ça a l’air terriblement plus chiant aussi. – J’imagine. J’fais pas rêver grand-monde quand j’parle boulot. – Ah bon ? Tu fais quoi ? – Dans la sécurité, du codage, tout ça… Je m’amuse comme un fou, perso’, mais… J’ai l’sentiment d’être un peu le seul. – Sentiment partagé, j’avoue. Il me passe de nouveau le relaie, je tire longuement dessus, je crache la fumée, les choses ralentissent pour moi, un rythme terriblement Zhumain. J’me pose. – Et toi ? Qu’est-ce que tu fais ? – Bah un peu dans la sécurité, aussi, quelque part. Mais plus la partie où tu dois péter des gueules. Il me regarde, avec une tête de Bith surpris. – Toi ? Dans la sécurité ? Vraiment ? Je souris, il est rigolo et honnête, j’m’attendais pas à cette soirée-là. – Ouais, ouais, je sais, toute mignonne, on dirait pas… N’empêche que j’te vrille la nuque en deux, deux avant même que tu aies le temps d’prendre ta meilleure position d’combat. On va dire que le côté choupinou, ça permet d’faire diversion. On s’marre tous les deux. – Et la blonde, c’est qui ? Vous aviez l’air de plutôt bien vous connaître. Ouais… Plutôt bien nous connaître. – Ouais, plutôt bien nous connaître, c’est l’mot. C’est ma… euh… copine, je crois ? Il me regarde de nouveau de ses grands yeux pétrole. – Ah ? C’est compliqué, c’est ça ? Mais ça te dérange pas qu’elle aille… ‘fin. Tu sais ce qu’elles vont faire avec Oror ? – Bah oui, et… ? C’est quoi le rapport ? Bah oui, c’est quoi l’rapport ? – J’sais pas… ‘Fin… Euh… Le concept de fidélité ? De quoi ? – Fidélité ? C’pas un gizka d’compagnie. Elle fait c’qu’elle veut, j’fais c’que je veux, tout va bien… C’juste qu’on a du mal à savoir c’qu’on attend d’l’avenir, c’est tout, ça arrive à plein d’gens j’imagine. – C’est pas faux. » Alors là, c’était profond, putain. Un constat pareil. J’ai dégoté l’philosophe de la soirée, faut croire. Plusieurs allers-retours silencieux.

« Et toi ? Avec la madame ? Le lien ? Il regarde au loin, il s’est allongé sur les coudes. – Une très vieille amie. Et mon associé. On a fait nos études ensemble, on a trouvé notre boulot en semble… On va dire qu’elle est du genre hardware quand je suis du côté du soft. Et de là, on fait généralement un prix de groupe. On aime bien traîner les bars ensemble, et puis… Il traîne en longueur. – Putain, ce suspens que tu mets… – Oui, pardon, j’étais ailleurs. Et puis, mon rôle principal, c’est une fois qu’elle a terminé d’se démolir la tronche, j’la ramène au bercail. Bon, c’est pas vraiment explicite comme accord, mais… Ouais, j’la connais de très loin et depuis son divorce… Mari qui s’barre en laissant derrière lui un paquet d’dettes… ‘Fin bref, si tout s’passe comme à son habitude, d’ici une petite vingtaine de minutes, on peut tranquillement s’diriger vers l’entrée d’la boîte, tu vas voir débarquer ta donzelle et moi j’pourrais aller chercher Oror là-haut et la ramener chez elle pour lui éviter d’avoir à payer la nuit. Je le regarde, pensive, enfumée, à méditer à moitié sur le bien, le mal, la vie, les p’tits culs… – C’est beau c’que tu fais. En vrai. C’est… J’sais pas. Il rit. – Tu parles… J’suis juste un bon pote. C’pas la peine d’en faire des caisses. Pis c’est la marraine de mon fils, j’vais pas la laisser tomber. – Mmmhh… » P’tain, c’était profond ça aussi. Il a dû tomber sur la philosophe de la soirée.

🥕


Oh putain merde… J’espère que j’encaisse mieux quand j’picole quand même. Ujuu m’a fait signe, il a été le premier à la voir et il a filé aussi sec vers là où il l’habitude d’aller récupérer son épave perso’. La mienne, j’la vois qui s’vautre, ici et là, et qui commence à vouloir tabasser une immense Besalisk. Merde, comment elle a pu me confondre avec elle ? Avant qu’ça tourne vinaigre, j’ai l’temps d’surgir. « Elle est là, Fúm, Namour ! Viens-là. La géante à quatre bras comprend, évite de s’énerver pour rien sur une nana ostensiblement complètement déchirée, et me la refile avec un « bonne chance » gutturale. Une nana sympa’, merde… C’con qu’on puisse pas échanger plus qu’une Maxence totalement flinguée. « Allez, mon adorée, on va aller prendre l’air un peu, hein ? Et essayer d’boire de l’eau et d’manger pour éponger tout ça. Et si t’es sage, après, on fait l’amour, d’accord ? Mais seulement si t’es sage, hein ? » Ouais, bon, j’essaie d’la gérer comme je peux et sur l’coup, y a que le chantage sexuel qui m’est venue à l’esprit… J’ai jamais dit que j’étais la plus maligne de la garenne, hein !
Maxence Darkan
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Ses yeux s'ouvrir lentement. Ses pupilles bleues caressèrent les formes sur lesquelles elle était blottie. Une peau de soie, une fourrure comme un nuage. Elle entendait sa petite respiration, sa petite truffe qui bougeait, même là, seule, quand elle était endormie. Sa chevelure, un couché de soleil printanier. Sa main sur son ventre, sa tête collée à son épaule, elle n'y croyait qu'à peine. Elle était réveillée la première. Mais, tendit que doucement, sa peau contre la sienne, friction irremplaçable, sa paume balayait son buste, les souvenirs ressurgir. Froncement de sourcil en se redressant discrètement. Merde. La blondinette se souvenait des bières, des shots, du cocktail, de l'autre truc bizarre qu'elle était sûre d'avoir bu sans connaître le nom... elle se souvenait rire avec la cible, dire des conneries, la draguer, mais la suite... il y avait un trou. Tout ce qu'il lui restait, c'était un moment de vide, le retour à la cantina ouverte la nuit, en train de décuver en mangeant n'importe comment.

Elle considéra toute la salle. Pas d'explosion, pas de trou béant, toujours dans l'appartement d'Orientalis. La carte. La carte était pendue à un mur, juste en dessous des vêtements des deux femmes. Un goût pâteux apparu dans sa bouche. Maxence s'était définitivement bourré la gueule, mais quelque chose l'avait contenue. Fúm. Comment ? Elles devaient au moins avoir fait péter un truc. Ou deux. Ne serait-ce qu'un pétard, ce n'était pas possible autrement. L'alcool faisait remonter ses inspirations explosives.

Elle se leva discrètement du lit, tout doucement, sans réveiller sa compagne. Elle se tourna vers la salle de bain pour se laver les dents, se mettre un coup d'eau sur le visage, pas de maux de tête, juste des petits yeux... elle avait bu de l'eau en plus ? De la folie. Retour dans le lit, elle passa sous les draps avant de se positionner au-dessus de sa compagne, petit sourire en coin. Elle l'embrassa sur le front, puis sur la truffe, puis la bouche, plusieurs fois, pour s'assurer qu'elle était réveillée, descendant un peu plus bas, dans le cou, sur le buste, juste avant de s'arrêter. Elle redressa la tête, sous les draps, pour la regarder.

-J'vois qu'tu t'es occupée d'moi... j'm'en voudrais d'pas faire la même chose. Sa langue remonta le long de la peau de la lapine, jusque dans le cou, son visage en face du sien. Mais faudrait qu'tu m'dises c'que j'ai fait hier, histoire qu'je sois sûre d'te récompenser à la hauteur de tes efforts.

-Pour savoir par où commencer, faudrait qu'tu m'donnes tes derniers souvenirs, Namour... Déjà, est-ce que tu te souviens de la tentative pour grimper sur la moto-jet ? Tu sais, ce moment où tu as failli la renverser, après avoir failli t'éclater la gueule sur un coin de trottoir, après avoir failli déclencher une bagarre contre un lampadaire qui t'avait regardé de travers ?

La lapine jouait avec ses cheveux blonds, sa truffe remuait, Maxence crut exploser et son ventre l'empêchait de restait fixe tant la tentation était forte.

-Ça m'dit un truc, mais j'crois qu'ce lampadaire me prenait vraiment pour une conne, il cherchait la merde, faut dire... En vrai, j'me souviens avoir enchaîné les bières, les shots et les cocktails chelou avec la cible... puis j'crois qu'on est partie baiser, j'ai dû chopper son passe et... j'sais plus. Gros trou. Mais j'me rappelle bouffer dans la cantina, tu m'regardais avec ton p'tit regard coquin qui m'fait craquer.

-De ce que j'ai compris et de tout c'que tu m'as réclamé, en public comme en privé, j'dirais qu't'as pas baisé, Namour, et que ça t'as bien fait rire, mais que ça t'as bien gonflée aussi. De mémoire, j'dirais qu'j'ai eu du mal à te tenir tout à fait habillée jusqu'aux toilettes les plus proches. On a eu d'la chance, on est tombé sur des propres direct, sans quoi, tu m'laissais pas l'choix, j'devais t'faire des trucs dans des chiottes crades... Elle rit. Heureusement qu't'étais sobre pour m'dire ce que tu m'as dit avant, j'aurais été gênée d'entendre tout le reste que tu m'as dit une fois bourrée sinon.

-Alors tu veux que j'te force à parler ? Elle lui jeta un regard de travers en redescendant lentement le long de son corps. Pour les princesses dans ton genre, j'ai des techniques de torture très spécifiques. Elle recommençait l'avalanche de baisés sur sa peau. Tu devrais parler vite, avant qu't'en sois plus du tout capable...

-Sauf que j'en viens à me demander si j'y gagne plus à parler tout de suite ou à me faire torturer par ta p'tite langue et éventuellement parler après.

La joueuse riait, mais les menaces de Maxence la faisait déjà trembler.

-Parce que si sa majesté ne répond pas, ce seront mes caprices que j'exercerai... par contre, si j'obtiens mes réponses, ce seront vos caprices que j'appliquerai.

Elle jouait la peur à la perfection, le sourire de Maxence s'envola en gloussant comme une idiote.

-Alors posez donc clairement vos réponses, bourreau, je n'y tiens plus, je vous crains beaucoup trop ! Laissez-moi une chance d'être gentille !

-Je voudrai savoir... commença-t-elle en laissant balader une main indiscrète sur les courbes de Fúm, ce que j'ai dit hier et tous les trucs gênant qu'j'ai pu faire... puis elle continua de descendre, très lentement, dépêche-toi, j'ai une patience très limité.

-Le truc le plus gênant que t'as dit... Elle riait sous la panique et les caresses de sa partenaire. Tu m'as demandé si les Lepis et les Zhumains pouvaient faire des bébés car tu voulais savoir la tête que notre enfant aurait ! Mais c'était pour de rire, t'inquiète ! C'était juste terriblement mignon ! Et puis, du coup, on a dû aller manger avant de reprendre la moto car t'étais trop défoncée pour tenir dessus, j'voulais pas risque d'te perdre sur le chemin ! On a été dans une cantina sympa', même que t'as eu un peu peur au début mais qu't'as pas vomi, et j't'ai fait boire plein d'eau qu't'as pas mal à la tête le lendemain ! Et... et... Pendant qu'elle essayait de se souvenir de tout, la blondinette fit la moue en se disant que le coup des bébés était plutôt représentatif de son humeur sous alcool... elle s'attendait aussi à la demande en mariage. T'as aussi proposé un plan à trois avec le serveur ET la serveuse qu'est venue après, mais ils ont pas trouvé ça très drôle, moi si. Promis c'est à peu près tout ! Promis !

-Oh ma tendre... elle maintenait son étrange jeu de rôle, j'aimerai vous croire sur parole, mais je vais devoir approfondir mon interrogatoire pour m'assurer que vous n'ayez pas oublié quelques détails...

***

Sur la terrasse, Maxence regardait les horaires où le relais de garde devait se faire. Elle attendait sa partenaire qui se changeait après la matinée agitée et la douche. La blondinette étant bien moins regardante sur son profil, elle était déjà en train de fumer sa cigarette dans les mêmes vêtements représentatifs de leur propriétaire. Sur un long fauteuil que personne n'oserait mettre à l'extérieur sans ce champ de force contre le froid extérieur. Elle arriva. Assise à son tour sur le canapé, Maxence s'allongea pour poser sa tête sur ses cuisses, le travail n'étant qu'un vague prétexte pour l'attendre.

-Dis, par rapport à hier, tu sais... avant qu'je sois complètement déchirée, c'que j't'ai dis... j'le pensais, hein, c'est pas ça, c'est juste... on est quoi du coup ? On est un couple ? On fait quoi ?
Fúm Ellar
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Ouais, bon, j’ai pris soin d’elle, mah pourquoi que je dois subir un interrogatoire ? D’façon, j’allais pas l’abandonner, si ? Juré, ça s’fait pas d’abandonner les copines en galère, alors imaginez, abandonner Namour ? Jamais. M’enfin… N’empêche que j’aime bien sa façon de me réveiller, là, et d’me faire des bisous partout. Alors je joue le jeu. Parce que je suis gentille. Toujours. Et puis du coup… oh putain !

🥕

Un pied, puis l’autre. Bordel, c’pas si évident d’marcher, finalement. Bon, p’tite douche… Le bonheur. J’suis encore à quinze mille. Loin, loin au-dessus des nuages. J’enfile le kimono de soie que j’ai piqué à Ori’, il est trop doouuuxxx. La ceinture, j’la noue un peu lâche. J’enfile un tanga, hop, dehors, les cheveux encore mouillés, qui cascade de partout. Je la rejoins sur le balcon, elle est allongée dans l’canap’, pépouze. Elle se redresse : okay, message reçu, cinq sur cinq, roger. Je m’assoie, elle se laisse retomber sur moi, la tête sur mes cuisses. Une main pour lui papouiller le visage et les cheveux, l’autre pour s’enrouler sur son ventre, sous le débardeur, pour trouver sa chaleur. J’suis en train d’manquer d’oxygène, les gars, j’me noie dans ses yeux. Koeur. Et bam, v’là qu’on entame une conversation tellement sérieuse alors que moi, j’ai encore laissé mes neurones sous la couette. Bon…

« Bah... Je sais pas moi. Attend. Déjà faut voir ce qu'on a. Bon. On s'aime, okay ? Moi, je veux te voir souvent, toi, tu veux qu'on se voit souvent ? – Ouais, j'ai envie d'te voir souvent, 'fin, j'veux dire, sinon je serais pas amoureuse quoi. V’là qu’elle fait genre c’est évident main’nant… Dans mon ventre, le nuage de papillons explose encore et s’éparpille de partout. Elle a genre accepté pour de vrai, de vrai quoi… – Ah bah je sais pas moi... J'sais pas ce que ça veut dire "amoureuse" pour les Zhumains. Je sais encore moins c'que ça veut dire qu'apparemment on n'a pas non plus le même sens du mot ‘torturer"... Alors bon... Moi, j'sais plus quoi penser. Rien que d’y repenser j’ai l’nez qui bouge encore un peu. J’l’embrasse, doucement, mes cheveux tombent sur son visage et font comme un voile pudique sur nos amours. Je me redresse, je prends un air songeur, genre, on réfléchit vraiment au truc alors qu’en fait, on va juste énoncé c’qui doit être des évidences. Bon... On s'aime, on veut se voir souvent. Main'nant, tu me veux rien qu'à toi ? Attention, faut être honnête, hein ! Parce qu'après, c'est un coup à c'qu'on s'dispute, tout ça. Moi, m'en fous, j'suis pas possessive, du moment qu'tu m'reviens, tu fais c'que tu veux. Si tu peux juste me revenir sans puce... J’prends l’air de celle qui parle premier degré alors que pas du tout juste pour l’embêter. – Nan, pas rien qu'à moi, j'm'en fous, de toute façon j'pourrais pas m'empêcher d'me taper des inconnus, j'suppose que ce serait pas juste pour toi. Tu veux qu'on s'pose des limites ? Des limites ? Pourquoi qu’on va s’emmerde, en vrai… On n’est déjà pas foutu d’obéir à des lois simples genre « ne pas casser des gueules » ou « ne pas piquer dans les magasins », alors des limites pour pas pécho les p’tits lots qu’on croise ? Même pas la peine d’y penser. Et puis j’suis pas jalouse, j’sais qu’j’suis la plus bonne de la putain d’la Galaxie et qu’elle r’viendra en r’demander quoi qu’i’ s’passe. – Des limites ? Pourquoi des limites ? Du moment qu'tu trouves toujours du temps pour moi... Mah, j'veux qu'tu m'racontes ! Genre, pas j't'oblige à m'raconter mais j'veux connaître tes aventures ! Savoir les notes que tu donnes et qu'tu m'partages les bonnes adresses. – Bah je sais pas pourquoi on s'poserait des limites, c'est pour ça que j'te demande. De toute façon je ferai toujours en sorte de revenir vers toi... même si tu t'trouve à l'autre bout d'la galaxie, juste pour te raconter mes aventures. Bon, okay, même pour moi, là, c’est beaucoup. Figurez-vous les enfants, que même si j’ai eu de nombreuses conquêtes car j’suis trop canons, genre, le vrai sentiment amoureux, celui qui vous fait faire n’imp’, j’l’ai jamais eu vraiment. Là, ça se passe tellement bien. On me dit tellement c’que j’veux entendre. J’pète littéralement un câble à l’intérieur. J’ai b’soin d’une confirmation. – Tu peux me le dire encore ? Genre... Parce que ça me fait des frissons. J’ai aucun doute, à ce moment-là, que je la regarde comme une enfant de cinq ans regarderait la plus énorme sucette qu’il a jamais vu de sa vie. Elle se redresse, nos regards se décroisent pas, elle saisit mon visage dans ses mains. Elle doit sentir toute la rougeur que j’ai sur les joues. Elle me regarde avec mélodrame délicieux, tout en susurres. – Je reviendrai toujours vers toi, même à l'autre bout d'la galaxie, juste pour te raconter mes aventures. Okay, okay, okay… J’capitule totalement, toutes les barrières s’effondrent, j’faisais genre l’actrice mah en vrai, elle vient d’me flinguer la tête, j’abandonne, j’tiens plus. J’suis à peine capable de souffler : – Et tu peux m'embrasser maintenant ? Parce que moi, j'crois j'en ai pas la force, tu vas m'faire m'évanouir. » Bon, j’ai pas les mots pour décrire l’effet du baiser qui vient, là. Vrai, faut l’vivre. Ce moment où tout votre corps il fait péter les signaux d’extase. Le moment où l’cerveau d’façon, il a quitté la région pour plus jamais revenir. Et vous fondez. Mais vous vous glacez aussi. Et vous avez les oreilles, elles tressaillent sous les ondes contradictoires. C’est n’imp’. Le bonheur. – Je t’aime. » Et à la fin de l’échange, elle touche.

Lorsqu’elle se recule, elle peut voir que fidèle à moi-même j’suis en train de verser mes p’tites larmes de fragiles. Mais je souris. J’peux pas m’empêcher de sourire, j’ai des rires nerveux aussi. En fait, c’pas difficile, elle a totalement saturé mon réseau émotionnel. J’en ai du mal à respirer. « Putain, c'est beau c'que tu dis, Namour. Juré, j't'aime aussi. Comme une dingue. Merde... Ffffouuu. Laisse-moi juste deux secondes, faut que je respire, là. R'mets ta tête sur mes jambes, fais semblant de rien voir, laisse-moi atterrir. J’essaie d’attraper les larmes au fur et mesure qu’elles viennent et j’la fixe pas trop, parce que sinon, j’vais jamais réussir à m’arrêter. Même qu’elle rit et qu’elle me taquine en plus, la garce. M’enfin, elle m’aide à endiguer les larmes et obtempère, sa tête retrouve mes cuisses. – T'es belle quand t'es heureuse... même si tu chiales comme une gamine. – Moquez-vous, moquez-vous... Au moins, moi, j'ai un cœur, madame. » Merde… En vrai… C’est… Bon… Respire. Respire. Respire. A quoi ça sert, derrière, de vouloir jouer les grosses dures, si il suffit qu’une belle blonde te compte les fleurettes pour que tu te retrouves à avoir la tête à l’envers ? C’est fou, quand même, comme on l’attend, on l’attend, et une fois qu’il est là, le bonheur, on panique parce qu’on sait pas quoi en faire. Allez, secoue-toi, c’est bon… D’façon, c’est c’que tu voulais, alors bon, t’vas pas cracher dans la soupe maintenant qu’on te l’a versé sur le sommet de la tête, lèche.

Hop-là, c’est fini, on peut reprendre. « Bon, on a de l'amour, de l'envie de se voir, de la liberté... Main'nant, faut s'demander. Comment t'as envie d'm'appeler ? Genre, imagine, ta cousine me demande qui je suis. Tu veux lui dire quoi de moi ? De nous ? Genre "c't'une pote" ? Genre "c'ma meuf" ? Et quand t'es toute seule, comme qu'tu veux penser à moi ? Genre "tu veux penser à ta meuf ?" ou tu veux juste... J'sais pas, autre chose ? Ouais… Là, c’est l’moment délicat. – Ma meuf... tu serais prête à c'que j't'appelle ma petite amie ? Genre, toi et moi, officiellement en couple ? HHhaannn, putain, c’que ça a l’air sérieux quand elle le dit. Un couple ouvert, mais un couple. Y a pas à dire, l’idée me plaît, mais faut bien essayer pour être sûres, non ? – Attends, j'essaie. Je souffle un grand coup, maîtrise mon humeur, imagine ma sœur qui débarque. Hey, Dumalis ! J'm'attendais pas à t'voir ici ! Je fais un aparté à Maxou pour qu’elle puisse suivre, parce que forcément, elle ne l’a pas reconnu.. C'est une de mes sœurs. Retour à un jeu de comédie digne des plus grands films. Comment ça va ? Enfin ingénieure ? Ah ! J'oublie, faut que je te présente, voici Maxence, c'est ma petite amie. Fichtre, alors… C’est moi où j’ai l’cœur qu’a bondit ? Et pourquoi je souris comme une demeurée ? Je baisse les yeux et retrouve les siens. Alors, ça te semble naturel ? J'dois bien t'avouer qu'j'ai manqué un battement coeur en le disant... Mais on n'est pas obligé d'aller jusque-là si t'es pas encore prête... Moi, j'crois que ça me ferait plaisir, de t'entendre dire ça de moi. Sa main vient trouver ma joue, me la caresse doucement. – Alors si ça t'fait plaisir, j'te présenterai comme ma p'tite amie. Je descends vers elle, frotte doucement la pointe de mon nez avec le sien. De nouveau, un voile rose tombe sur nos amours. Je murmure : – Et tu seras fière, de me présenter comme ta petite amie ? – La plus fière de toutes les ‘Zhumaines’ Je soupire d’aise de l’entendre me le dire, je l’embrasse tendrement, longuement, doucement, comme des caresses, puis me relève et constate, comme au sommet du monde. – Bon... Bah du coup, m'semble que ça coule de source, oui... Maxence Darkan et Fùm Ellar, le couple le plus... le plus quoi ? On a tellement de qualité, j'sais même pas laquelle mettre en avant. Le plus "plus" de la Galaxie. Ouais... C'est évident. » Pour de vrai, des sociologistes devraient se pencher sur moins, là tout de suite, il pourrait établir une échelle du bonheur par son maximum.

Alors que le silence s’est fait un peu, qu’on savoure l’être ensemble, soudain dans ma tête y a deux neurones qui s’touchent et j’peux pas retenir ma bouche. « Namour, j'crois j'viens d'avoir une idée, mais faut tu m'dises si tu crois qu'j'vais trop vite, trop loin. Mah, avec tout ce que tu me retournes la tête depuis deux jours... Bon... Et là, je réalise vers quoi je me dirige, et pour être tout à fait claire, j’me prends les pieds dans l’tapis d’la crainte. – Non, j’ai pas encore envie d’rencontrer tes parents. Elle est con… M’enfin, le fait est que je ris et que ça m’aide à m’décoincer un peu. – Non, c'est pas ça du tout... T'es folle ou quoi ? On vient tout juste de décider qu'on était un couple, tu veux pas qu'on s'marrie non plus ? Non, c'est pas ça. J'pensais... Bon, tu m'dis vraiment si tu trouves ça con mais... Genre... Se trouver un endroit. Un truc où on saurait qu'on peut s'y retrouver tranquille, y poser nos affaires, j'sais pas... Même pas forcément rien qu'à deux, mais... Un endroit dans la Galaxie où on sait c'est genre... chez nous ? Avec une chambre chacune, comme ça on s'étouffe pas et... Et…, et…, et… la panique revient parce que j’suis une neuneue. En arrière toute, j’vais tout gâcher. 'Fin non... C'est con comme idée, j'm'emballe. Pardon. Mes oreilles font savoir ma tristitude ; mais Max, c’est mon miracle à moi, et, parce qu’y’a un genre de putain d’coup d’poker que j’ai remporté en la rencontrant, bah… – Je crois qu'le mot qu'tu cherches, c'est "maison". Elle ricane avant de reprendre un ton plus sérieux. J'ai déjà pensé à en avoir une... tu veux qu'on s'installe à deux ? J'veux dire, c'est pas comme si on arrêtait pas d's'envoyer en l'air dans des hôtels ou carrément l'appart de ta sœur, on mériterait quand même un peu d'intimité. Et là, PAF. Dans ma gueule. Direct. Plein plexus. J’ai du mal à respirer. Tout qui repart en sucette. Bien, bien vénère la sucette. – C’est vrai ? La voix comme la lèvre tremble comme une grande fille très courageuse. – Genre, tu voudrais bien, sérieux ? – Je sais pas... si j'dis qu'j'suis sérieuse tu vas mettre ton genou à terre pour me demander en mariage, tout en pleurant toutes les larmes de ton corps ? Courageuse. Courageuse. Courageuse. – Non, non... j'sais même pas si j'crois l'mariage c'est cool... Mais... mais... ça fait genre... Merde... C'est juste que... BIM, le coup d’ninja dans la trachée. J’m’étrangle, j’commence à pleurer mais de ouf, implosant sous les informations contradictoires que se refilent à toute vitesse mon cœur et ma tête. Respirant à grand peine et avec la capacité articulatoire d’un nourrisson qui vagit, j’essaie quand même de poursuivre. Tu sais, quand j'te disais qu'j'me sentais plus chez moi depuis... D'puis qu'ils m'ont embarqué au Temple. Même dans ma famille, tout ça... J'sais pas. C'est l'idée d'avoir comme ça... Comme t'as dit, un genre de maison. J'crois ça r'mue plein d'choses et en même temps, j'ai envie, et en même temps, j'ai peur. Petite pause, ça coule, ça coule, j’arrive plus à m’arrêter. C’est n’importe quoi. Genre, même pour une Lepie, quoi… Sérieux ? En vrai… T’as pas honte ? Y a des gens qui r’gardent, essaie de te tenir un minimum, quoi. – Ça te fait pas peur du tout, toi ? De vivre un peu avec moi ? J'ai peur... j'ai peur d'te faire fuir, et d'tout perdre... Je sais c'est idiot, c'est mes traumas, tout ça mais... Pfiou... Beaucoup d'trucs en peu de temps, hein ? Je continue de pleurer comme un bébé, mais malgré ça, j’ai assez de bonheur plein le corps pour un sourire tout crispé, comme un quadra cisgenre pas curieux du tout lors de son premier rendez-vous pour vérifier la prostate. Merde… Y avait combien de chance pour qu’on se rencontre, dans toute cette foutue Galaxie ?
Maxence Darkan
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Elle était tellement heureuse à ses côtés. Sa Belle et sa joie. Sa Belle et ses larmes. Comme un clip de musique un peu nul, ou une romance à l'eau de rose. Si rien n'était parfait, c'était bien pour ça qu'elle l'adorait, cette romance.

Maxence se redressa une nouvelle fois. Son regard croisa celui de sa compagne pour ne plus s'en détacher alors qu'elle passait à califourchon au-dessus de ses jambes. Ses paumes contre ses joues, douces, comme elle les aimait, elle essuyait les larmes qui coulaient sans s'arrêter sur son beau visage. Les lèvres de la blondinette se posèrent timidement sur celles de la lapine. Elle en déposa plusieurs, passant sur sa joue, puis dans son cou, elle la serra contre elle, le nez enfui dans sa nuque. Maxence se pressait contre elle, laissant les secondes s'écouler pour qu'elle puisse se calmer.

-J'veux qu'tu sois heureuse. J'veux t'voir pleurer d'bonheur. Sa main remonter dans ses cheveux, elle aurait aimé se serrer plus. J'te donne ma parole que j'm'enfuirai jamais. Puis elle ricana. J'me contenterai d'te botter l'cul.

Elle sentit la respiration de Fúm se calmer. Un dernier reniflement de petite fille ayant trop pleuré, puis un sourire radieux apparut après toutes les paroles de Maxence.

-Tu sais pas ce que tu racontes... Ça veut rien dire promettre pour l'éternité. Mais c'est beau quand tu le dis. Je t'aime. Fort. Tu sais ?

Le cœur de Maxence se mit à battre bien plus fort que prévu. Ce n'était pas la première fois qu'elle lui disait, et pourtant... son ventre la secouait entièrement et sa tête chauffait rien qu'à l'écoute. Ses main sur ses hanches, l'odeur de son shampoing, son visage, ses lèvres. Ses lèvres...

-Je sais. Fit elle en faisant tout son possible pour jouer la loveuse clichée. Je t'aime aussi.

-Bon... Du coup on vivrait où ? Ça va être compliqué de s'établir alors qu'on bouge tout le temps...

-J'sais pas trop. On pourrait économiser pour s'acheter un gros vaisseau... genre une corvette, rien qu'à nous... On aurait plein d'place.

-Mah pourquoi qu'tu voudrais en racheter un, on en a déjà un !

Elle avait les yeux écarquillés face à sa révélation et Maxence se précipita en posant son index sur sa bouche. Elle devinait. Rapidement, elle comprit.

-Je sais. Ton vieux vaisseau. Il est assez grand pour nous deux ? La lapine bigla sur son index pour lui signifier qu'elle peut pas parler si on lui scelle la bouche. Si seulement c'était aussi simple de t'faire taire tous les jours... j'en profite un peu.

-T'inquiète que tu es bien contente que je puisse l'ouvrir ma bouche d'habitude. Reprit-elle avec une œillade coquine quand sa partenaire retira son doigt. En attendant, le Cassius a sérieusement besoin d'être réaménagé pour devenir un lieu de vie vraiment correct... Pas envie de loger ma princesse dans un vieux bouiboui.

-Peut-être bien qu'ta princesse peut s'occuper elle même de réarranger ce bouiboui en palace.

-Je crois que tu n'imagines pas le bordel que ça va être... Je doute pas que t'en sois capable, Namour, je suis bien placée pour savoir que tu sais vraiment te servir de tes p'tits doigts, mais... T'auras jamais le temps. Faut qu'on soit à plusieurs sur le coup... J'connais p't'être quelqu'un que ça amuserait d'aider. J'ai déjà travaillé avec elle. Un sacré coup aussi. Rousse, magnifique chevelure, de grands yeux et elle adore faire péter des trucs et réparer d'autres trucs.

Alors qu'elle riait, Maxence s'écarta en haussant les sourcils.

-Jez ?! Tu connais Jezaïl ? Des rousses magnifiques aimant faire péter des trucs, il n'y en avait pas une branlée dans la galaxie. Tu l'as rencontré comment ?

-Et comment je connais Jez' ! C'est mon FFF ! Feu Follet Favoris ! On a vécu ensemble pendant plus d'un mois p'is on a fait le casse du musée ensemble ! Pendant que tu me ghostais, tu te souviens ? Petit regard accusateur mais complice, elle la taquinait, sauf que la blondinette détourna légèrement le regard, amère. Mah comment tu la connais toi ?!

Quand elle recroisa son regard, un rictus malicieux apparut. Elle se souvenait de cette première matinée en compagnie de Jezaïl, nue sous la couette. Son joli sourire un peu dingue, sa frimousse inimitable.

-On s'est réveillée l'une a côté de l'autre dans un lit un lendemain d'cuite sans aucun souvenir. En fait on avait volé un sac de drogue, on a tagué des trucs, on a volé une moto-jet de collection, on a couché avec la moitié d'Coruscant et plein d'autres trucs. Ensuite on s'est retrouvée pour prendre le contrôle des industries d'Rothana... Et on s'était aussi revue dans un gala sur Kowak... Une des meilleures parties d'jambes en l'air de ma vie... 'fin bref, tu penses qu'elle pourrait nous aider ?

-Mah... Elle m'a demandé mille fois de pouvoir bricoler le Cassius et... Limite, on peut lui proposer de la payer en lui faisant aussi une place à l'intérieur ? Nan ? Il est tellement gros, on aura toute l'intimité qu'il nous faut pourvu qu'on ne décrète pas de vivre dans la même chambre... Hhhhhaaannnn ! Namour, je veux un jacuzzi. Et je vous veux dans ce jacuzzi, avec moi, et du champagne !

-Un jacuzzi, une jolie blonde, une jolie rousse, j'commence a croire que c'est pas moi la princesse dans tout ça. On l'équipera pour en faire un palace rien qu'à nous, à trois.

-Mah on est toutes des princesses... Fais pas genre en plus ça te plaît moins qu'à moi comme idée ! Tu voudrais quoi, toi, dans ta maison de l'espace de rêve ?

-Un atelier, une salle de danse, une salle de sport et une salle commune pour regarder des films, sur un grand canapé, les unes sur les autres.

-Un grand canapé ou des gigas poufs de la mort dans lesquels on s'enfonce et que tu marches dessus ça fait ffrrouuffrroouuffrroouuu.

Elle était à font dans le projet. Sa compagne aussi, elle imaginait déjà à quoi sa chambre pouvait ressembler. Le mobilier. Sa vie, avec elles, là-bas, dans leur maison.

-Et pour les lits, des grands trucs avec les rideaux autour pour se faire un petit endroit intime et chic. Oh, je sais, il nous faut une douche toute équipée !

-Ooowwiii ! Et tu veux nos chambres de toi et moi, elles sont collées avec une porte mitoyennes ? Comme ça, on peut être tranquilles, se laisser respirer, et puis se faire des surprises aussi...

-On est liée mentalement. Sourire coquin. Tu veux quoi, toi, à part un jacuzzi et nos corps de déesses ?

-Me faut un jardin d'hiver, pour faire pousser des trucs, me faut un atelier, pour mon âme d'artiste, me faut... De quoi s'entraîner au tir, aussi. Faut que la salle de cinéma elle fasse aussi salle de geekette - Jez' elle joue aussi - et euh... J'aurais besoin de LA salle, si tu vois ce que je veux dire.

-La salle ?

-Mah oui... LA salle... Genre que tu retrouves dans tous les habitats Lepies en cas de crise... Sauf si vous voulez retrouver la moitié du salon en flammes quand je pète une pile, c'est toi qui vois...

-On fera ça, pour toi... Pour nous.

-J'suis désolée, j'devrais savoir m'contrôler tout ça, j'devrais pas... Tu vois, c'est ça j'ai un peu peur. Que je vrille, que je dis encore des choses horribles, et que...

La blondinette pensa inévitablement à la bagarre entre elles alors qu'elle considérait le sourire gêné de sa compagne. Elle sentait encore les larmes couler sur ses joues. La soudaine colère ressentit à son encontre. Le nez qu'elle lui avait fait saigné... l'envie de la voir disparaître.

-Ma belle, je t'aime comme t'es. Alors ouais, des fois j'ai l'impression d'être avec une tarée sous épice, ou d'me trouver en compagnie d'une psychopathe qui veut ma mort... Mais c'est toi et sans ça, je serais pas aussi heureuse le matin en t'voyant.

-C'est fou, même quand on dirait tu m'insultes, c'est tout beau dans ta bouche. Elle sourit avant de se serrer très fort contre Maxence. Elle n'avait pas l'air décidé à la lâcher et marmonna dans son cou sans arrêter le câlin. Bon... Mah du coup, faudrait quand même prévoir la place, soit on garde un Hangar pour nos autres bébés, soit faut qu'on trouve un moyen de les amarrer à l'extérieur tout en les rendant solidaires du tout. J'pense y a moyen qu'on puisse se garer dedans. Mais ça va d'mander pas mal de boulot...

-Les amarrer nous donne plus de place... Avec Jez, moi et Eos comme cerveaux, on trouvera une solution facile.

-Oublie pas Lazu, c'est lui mon mécanicien à bord, il saura aussi s'rendre utile.

Lazu, évidemment. Elle allait presque l'oublier le bougre. Avec tout ce petit monde pour imaginer les plans du Cassius, ce serait un jeu d'enfant... le construire serait une autre affaire. Les première idées fusées déjà dans sa tête, pour l'amarrage, pour l'intérieur, il lui fallait les plans du Cassius en l'état pour en faire quelque chose.

-D'ailleurs, sans déconner, si le Cassius n'a pas encore explosé aujourd'hui, c't'uniquement grâce à lui. Sans lui, j't'aurais tout fait péter en deux semaines. Elle rit. J'imagine bien des genres de verrous ultramagnétique sur le dessus, trucs du genre... On aura trop la classe quand on arrivera. Merde, Namour... J'ai tellement hâte. J'crois j'vais en rêver toutes les nuits. Viens, on envoie le message à Jez' tout de suite !

-Tout d'suite, tout d'suite ? Ok, tu l'envoies, j'l'envoie ? On fait une vidéo à deux pour la chauffer ? Dis moi qu'on fait une vidéo à deux pour la chauffer.

-Viens, on fait une vidéo pour la chauffer.

Sa petite truffe remuait encore et encore. Maxence, éclatante, souriait. Elle l'embrassa longuement. Et chaque seconde passait, elle trouvait que c'était trop court. Quand elle écarta lentement ses lèvres des siennes, elle ne rouvrit pas tout de suite les yeux.

-C'est ton p'tit nez, y' m'rend dingue.
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« Fais genre, fais genre, on sait toutes les deux que mon cul te fait deux fois l’effet d’mon nez. » J’éclate de rire et je l’entraîne en galopant dans la chambre, j’ai déjà plein d’idées pour faire un super message à Jez’ ; que voulez-vous, j’ai l’âme artiste !

🥕

Le repas de midi s’est passé à treize heures, normal, et j’crois les sœurs elles ont dû voir à ma tête que quelque chose se passait parce qu’en vrai, j’me sens moi-même totalement perchée. Pourtant, j’ai presque pas fumé ! N’empêche qu’il faut songer à redescendre, parce que maintenant qu’on a ce qu’il faut, il va falloir songer à s’en servir et vite, avant que la faille de sécurité soit remarquée et palliée. Du coup, on en est là, toutes à genoux autour de la table basse du salon qui projette une vue aérienne du domaine de l’autre connard. C’est Ori’ qui nous présente un peu les lieux, parce que forcément, avec trois ans de relation, elle a eu l’occasion d’y aller quelquefois.

« Ils sont très fiers de leurs jardins. La villa est construite au sommet d’une colline assez importante, rocheuse, et ils ont put ainsi creuser des jardins en terrasse et proposer des compositions totalement différentes à chaque fois. Vous changez de niveau, vous changez de monde. C’est à la fois très esthétique, et en même temps, cela devrait vous permettre de vous cacher aisément, pourvu que vous fassiez quelque chose des dispositifs de sécurité présents un peu partout. Je n’ai d’ailleurs aucune idée de ce dont il s’agit exactement, je ne m’en préoccupais pas à l’époque et ce n’est pas vraiment le genre de discussion que l’on a avec une belle-fille. Ils sont d’un naturel méfiant, comme toutes les grandes familles de Corellia.

Au centre, face à la grande porte et au double-escalier ornemental, vous avez un immense bassin, fontaine, cascade, lumière. Il faut faire attention car là, puisque c’est fait pour être vu, c’est totalement dégagé et chaque fenêtre de la façade donne dessus, depuis le rez-de-chaussée jusqu’aux étages. Par contre, les ailes sont plus faciles d’approche : ici et là
, elle indique la partie supérieur du plan, du côté de la barraque monumental, de part et d’autres du putain de palais, ce sont de petits bosquets travaillés justement pour qu’on puisse s’y perdre facilement, et surtout pour rendre plus discrète les allers et venues des personnels de la maison. Il y en aura sûrement pour circuler, toujours, mais cela vaut mieux que de se promener en contrebas.

Je ne veux pas douter de vos capacités, Max semble être pleine de ressources, mais sachez que si vous tentez de passer plutôt par l’arrière, au nord du domaine, c’est plusieurs dizaines de mètres de falaises qui vous attend. Il domine littéralement la petite vallée qu’ils occupent, toute la face nord donne sur la ville, à quelques centaines de mètre de là, en contrebas.
Elle hésite un peu, elle sait plus trop quoi dire, alors je la relance. – Et à l’intérieur ? Elle me regarde, sourit, j’crois qu’mon ton hyper serious buisiness l’a surprise. Elle reprend. – Une fois passé la double porte géante, vous débouchez sur le grand hall d’entrée, toute l’aile est est occupée par la partie habitée, l’aile ouest est réservé à la domesticité et la partie technique. Les chambres, les pièces d’eau, les parties intimes proprement dites sont à l’étage, au rez-de-chaussée, vous avez les bureaux, les petites salons, les bibliothèques, plus facilement ouvertes aux invités. Au centre, vous avez la salle de réception monumentale, colonnade, lustres, piste de danse, miroir partout… Le style aristocratique dans tout ce qu’il a de plus démonstratif.

Je n’ai jamais réellement visité l’aile ouest, de fait. On n’avait pas pour habitude de m’emmener dans les cuisines ou dans la salle des serveurs informatiques. J’imagine, mais je ne peux que le supposer, que la partie qui vous intéresse est plutôt à aller chercher à l’étage supérieur, du côté ouest…
Elle laisse sa voix retomber. Je la connais, sa p’tite tête là, elle est à la fois inquiète pour nous et désolée de ne pouvoir davantage nous aiguiller. Elle se tourne alors vers Namour et moi, savoir si on a des questions, mais moi, j’me tourne vers ma copine – volée de papillons dans le ventre – parce que je la sens au taquet. C’est le mode MaxouQuiDéchire que je kiffe de ouf. – Alors, Colonel Namour, comment qu’vous prévoyez qu’on aille porter un coup démentiel dans les couilles de ce petit bâtard de bourgeois ? Clin’ ricane et souligne. – J’aurais pas mieux dit… » Mon regard, mon sourire, sont féroce. Qu’elle me dise de me jeter dans les flammes, elle claque des doigts, j’le fais avec un entrain tout ce qu’il y a de plus inquiétant.
Maxence Darkan
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Visiblement, ce qui intéressait Maxence, c'était l'extérieur. Il fallait qu'elle trouve le moyen d'occuper le plus possible la sécurité loin du côté Ouest pendant que Fúm, de son côté, récupère les données. Il s'agissait d'un travail d'une indélicatesse qui lui correspondait à la perfection et aux vues des entrées qui lui étaient proposées, elle ne prévoyait qu'une chose.

-Je prévois un peu d'grimpette. Elle jeta un œil à tout son auditoire. Oui, je passe par la falaise. Elle était parfaitement sérieuse. Va falloir qu'on fasse un tour à mon vaisseau, principalement pour récupérer Eos et qu'on s'organise sur le timing d’exécution. Ma Belle, prépare-toi, il est temps d'y aller. Elle jeta un drôle de regard à la grande sœur de sa petite amie. T'inquiète Huguette, je gère la fougère.

C'était comme si elle avait pris vingt ans de plus en une seule et unique phrase. Et sur ses mots, elle attrapa Fúm par la main pour la tirer avec elle. Le plan était déjà tout tracé dans sa tête et il était baigné d'une simplicité à toute épreuve. Tout se jouait sur le timing... tout se jouait toujours sur le timing, avec Maxence Darkan.

***

Dans le cockpit de son vaisseau, à quelques minutes de la maison d'Orientalis, la blondinette pestait en fouillant parmi les fils et câble à l'intérieur de son tableau de bord. Comme elle l'avait déjà dit, il fallait Eos pour pirater, c'était l'élément clé. Cependant, à ce moment de sa vie, elle n'avait pas encore pris l'initiative de se fabriquer son braceleos. Après quelques petites minutes à réciter son dictionnaire des insultes Darkaniennes, elle en sortit, le visage prit d'une fierté difficilement définissable, brandissant un cube grisâtre, maculé de trous, de petites prises et d'endroits où visiblement, il était possible de brancher fils.

-J'te présente Eos. J'veux dire, ça forme physique. Un simple cube de quelques centimètres sur quelques centimètres. Je sais, il est magnifique.

-En effet. Je fais craquer toutes les protocolaires. Maxence le lança en cloche à la lapine tout en descendant de son coucou pour se diriger vers la soute. Comme déjà dit, en théorie, le plan paraît simple. Malgré le cube entre ses mains, c'était toujours le bracelet de la mercenaire qui parlait. Maxence s'occupera de détourner l'attention après votre arrivée dans le domaine. Vous entrerez en civil, vous changerez comme à votre habitude dans les vestiaires et profiterez du remue-ménage pour fouiller les serveur en ma présence. Vous n'aurez qu'à me brancher, je m'occuperai du reste.

Simple, effectivement. La blondinette s'engouffra dans la soute pour recommencer le concerter de joli mot sortant de sa jolie bouche, tirant quelque chose à l'extérieur. En sortant, elle tenait ce qui semblait, à première vu, être un droïde, mais sans intérieur. En le levant, dressant la masse qui faisait sa taille, tête en moins, la structure humanoïde se mit à tenir toute seule debout.

-J'te présente Maxi. Moi c'est Max. À deux, on forme Maxi-Max. Démonstration.

L'exoarmure s'ouvrait en grand, comme une gueule prête à dévorer une proie. Sans peur, la blondinette tendit les bras de chaque côté et s'enfonça dedans. Les plaques se refermèrent sur elle. Une couverture technologique légère aux allures d'armure prototype. Une fois recouverte, un petit bruit retentit et Maxence se mit à bouger. Les mouvements fluides, détendus, sans changement, elle se mit à marcher autour de la lapine en crânant. Sans dire mot, elle s'éloigna, lui faisant signe de rester à sa place. Arriver à longue distant, elle se pencha légèrement en avant. Ses jambes, flexibles, approchèrent son centre de gravité du sol. Son corps, juste une seconde, sembla tomber. Puis, l'impulsion. Elle se mit à courir à une vitesse littéralement hallucinante. Une vitesse que seule la Force pouvait égaler. Un Sprint monstrueux qui faisait passer les athlètes pour des idiots. Une fois sa compagne dépassée, elle freina de tout son corps, glissant sur le sol pendant plusieurs mètres.

Quand la blondinette se retourna, grand sourire aux lèvres, pour croiser le regard de sa bien aimée, elle cachait la respiration qu'elle reprenait discrètement entre ses dents. Elle avait l'air impressionnée

-Est-ce que c'est pas un peu de la triche quand même, ça ?

-L'important avec la triche, c'est d'éviter d'se faire chopper. Elle s'approcha pour venir lui caresser le visage du revers de la main. Tu feras attention à toi là-bas... et évite de mater mon cul sur les caméras, on va perdre du temps sinon. Puis elle retira son bracelet de son poignet pour lui donner. Et prend soin d'lui, t'as mon meilleur pote entre les mains... j'ai beau t'aimer de tout mon cœur ma Belle, s'il lui arrive quoi qu'ce soit, je ferai brûler toute ta putain d'famille.

***

Ses mains agrippèrent la paroi en face d'elle, escarpée, haute, la blondinette leva la tête pour admirer le chemin vertical qui l'attendait. Tout en haut se trouvait un mur, comme si le domaine en avait besoin depuis sa position... bon, peut-être qu'il en avait besoin si une femme était assez folle pour escalader le tout. Une main après l'autre, un pied sur une prise, l'autre cherchant aveuglément la suite, le goût des lèvres de Fúm lui donnait le courage nécessaire pour continuer son avancé.
Fúm Ellar
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Je regarde fixement le cube. Comment dire… C’est pas que je suis… Si, en fait, grave. J’suis carrément déçue et ça doit carrément se voir à ma tête mais, heureusement, il a d’zoeils le cube. Il n’a pas d’zoeils, hein ? « Oh ! Euh… Eos ? Ravi de te rencontrer… En physique, ah, ah ! Je t’imaginais plus… plus… Euh… Rond ? Oui, ça doit être ça… rond… » Ouf ! Il rebondit pas sur ma remarque à la con et se la pète grave, tant mieux, hein, s’il est à l’aise avec son corps, tout ça. Moi, j’suis pour que les gens s’épanouissent, qu’ils soient heureux, j’demande pas qu’ils entrent tous dans mes critères. Mmh… Soit. Passons.

Deuxième présentation – bon sang, on en aura rencontré des gens aujourd’hui ! – et là, j’découvre Maxi. Et j’suis aussi impressionnée que je suis totalement confuse. Et en même temps est-ce que je vais me disputer genre maintenant sur le sujet ? Ouais… J’vais poser la question quand même, pour être sûr, même si déjà, j’fantasme de la voir se battre là-dedans, mais y a un truc qui me chagrine : « Est-ce que c'est pas un peu de la triche quand même, ça ? … Alors quand moi, j’utilise la Force, pour faire des trucs qu’un corps peut pas faire normalement, j’suis une espèce de monstre chelou qui mérite de mourir brûler en place public parce que voilà… Comme tous les Jedis à ses yeux parfois, j’ai l’impression, mais quand elle, elle utilise une armure pour niquer le game en faisant faire à son corps des trucs que normalement il sait pas faire, là, c’est legit ? Comment … ? Ouais… C’pas l’moment d’se prendre la tête je crois, parce qu’elle vient d’me dire qu’elle m’aime de tout son cœur et que je suis sa Belle… Je l’aime aussi. Je souris. Comme une grande fille pas niaise du tout.

🥕

« Alors du coup... Tu connais Namour depuis longtemps ? Ouais, j’suis carrément en train d’essayer de discuter avec Eos genre de rien. Première fois qu’on s’retrouve en tête à cube lui et moi… Alors j’en profite pour faire connaissance, quoi… Paraît qu’il est pas comme les droïdes de base, qu’il est super intelligent de l’artificiel alors bon… J’sais pas trop c’que ça veut dire. J’veux dire, mon Lazu il est super malin aussi. Alors il aurait quoi, Eos, en plus ? Genre ? Sais pas. – Depuis sa naissance et même avant, techniquement. Physiquement, cela va faire sept ans. Je saute sur l’occasion, – HHAAANNN ! Et tu as des photos de baby Maxou ? – Non, malheureusement. Le père de Maxence a dû toutes les effacer avant de m'abandonner, ainsi que les raisons de son abandon. Putain, ça se fait pas… La hype redescendent aussi sec qu’elle est montée, mais j’continue d’être curieuse. Sinon ce serait pas moi. – Le père de Maxence... C'était un aussi gros connard qu'elle le dit ? J'ai bien compris qu'elle avait mal d'en parler... – Un gros con, un génie, la limite est souvent très fine. Il n'est pas parfait, mais je ne serai jamais en accord avec elle sur la manière de le considérer, je me contente juste de ne pas lui dire. C’est drôle la façon dont il parle. J’ai l’impression qu’on s’fait des confidences et tout… – Tu veux ce soit genre notre secret ? Genre... Comme si j'étais ta deuxième meilleure pote ? – Je ne suis qu'un amas de fils et de circuits, son abandon ne m'a pas autant touché que Maxence. Si vous voulez vous faire une idée sur ce qu'elle a traversé, alors demandez-lui. Pourquoi toutes ces questions ? Genre, le gars, il te dit qu’il se ose pas donner son avis et derrière il veut t’envoyer toi au charbon… #LeCourage. – Et pourquoi pas ? T'es son pote je veux aussi apprendre à te connaître. Tu m'as déjà vu à poils plein de fois, c'est normal qu'on discute un peu main'nant, nan ? Tu trouves ça bizarre ? – Mes relations se sont toujours résumées à la famille Darkan et à l'algorithme de flirt que j'utilise pour courtiser des quarantenaires sur des sites de rencontre, au grand bonheur de Maxence, alors oui, je trouve ça bizarre. Et vous n'êtes pas la première personne que je vois nue. Mmmhhh… Un con, un génie, la limite, elle est très fine, ouais… J’commence à comprendre pourquoi qu’en côtoyant un truc pareil, Namour elle a autant de mal avec les gens vivants. – Du coup, soit je me marie avec Maxou et je deviens une Darkan, soit tu veux pas être mon copain, c'est ça ? – C'est une option. Ou vous pouvez simplement attendre, je ne sais pas encore si Maxence restera à vos côtés. Je préfère patienter avant de parler de sujets qu'elle n'a pas encore abordé. Rester à mes côtés ? Il est genre le dernier des abrutis ou quoi ? On a littéralement décidé de vivre ensemble y a moins de douze heure et le truc n’a toujours pas percuté c’qui se passe entre nous ? Elle a souvent dit je t’aime à des gens avant d’les planter dans les rosiers, Namour ? J’crois pas. J’crois quand elle me le dit. Et j’décide de confirmer que CubEos, c’t’un gros naze quand il veut. Un gros naze qui pue du cul. I’m’a énervée. – Mmhh... Pour une intelligence artificielle, j'trouve que tu manques grave de jugeotte. Le mec, il m'insulte alors que j'ai littéralement sa vie entre les mains. T'es un peu un con, P'tit Pote. Je t'aime bien, mais t'es un peu un con. – Ne sous-estimez pas l'intérêt que porte Maxence pour moi. Ouais, ouais, trouduc. – Tu sous-estimes bien celui qu'elle a pour moi... Un partout : balle au centre. Main'nant, ta gueule, tu m'as saoulée et on approche. Prie intérieurement pour que personne n'ait l'idée de me tirer à l'ion. … Genre de ouf, en plus. – Je ne voulais pas vous blesser, je ne disais que la vérité. En vrai, il veut je le jette dans la première fontaine que je crois ou bien… ? – Donc, dans ta toute puissance, le sens des mot "ta gueule" te passe vraiment au-dessus. Hé beh... J'ai pas l'cul sorti des orties avec un allié pareil... » Belle conclusion pour une discussion pareille… Moi qui voulais m’faire un nouveau copain. J’ai l’impression d’passer ma vie à m’prendre des coups d’poêles à travers la gueule chaque fois qu’j’essaie d’être sympa’. Maxou, elle a fait pareil au début. Mais elle, elle a des arguments, en terme de minois, que CubEos il a pas du tout. Pas du tout.

Bon… J’viens d’arriver sur le chemin qui mène à une des entrées latérales. Avoir l’air naturelle, j’suis habillée comme les larbins d’ici, normalement, si personne ne me parle, avec la tête cachée sous la jolie capuche fournis avec l’uniforme pour bien devenir transparent au milieu des aristo’, ça devrait le faire. Ouais. Ça devrait le faire. N’empêche qu’il m’a énervé ce con, et j’peux pas retenir un coup de talon en m’engageant dans la montée.
Maxence Darkan
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Très jolie vue. Maxence pouvait admirer la beauté Corellia depuis la falaise sur laquelle elle faisait son petit bout de chemin. Les prises étaient pour la plupart, très mauvaises, et les connaissances de Maxence en escalade n'étaient réputer pour transcender la discipline. Heureusement, son armure lui permettait des pauses, quelques instants au-dessus du vide pour contempler les possibles prises. Le pied droit monte sur le rebord. Petite poussée, les deux mains attrapèrent l'appendice de roche. Traction. Pied gauche. Poussée. Saisie des mains. Et ainsi de suite.

-Je... fais ça... gratuitement... Grogna-t-elle entre ses dents. J'sais pas pourquoi j'le dis. Insista-t-elle, prête à débattre contre elle-même. Mais j'tenais à l'répéter, juste au cas ou. J'parle toute seule ? J'parle toute seule.

Elle parlait toute seule. Eos, pour le coup, lui manquait. Il était toujours là pour lâcher son petit grain de sel et, même si sa voix de petit connard robotique prétentieux avait tendance à l’insupportait, c'était bien quand une chose disparaissait qu'elle vous manquait réellement.

Retour à l'escalade, son pied venait de faire s'écrouler un bout de la paroi et, sans prises, elle commença à chuter. Prise d'une montée de sang, la blondinette dégaina sa vibrodague, l'allumant dans la foulée, elle la planta dans la roche. Presque cinq mètres perdus, à refaire. C'est un simple soupir qui, au-delà du soulagement de ne pas mourir stupidement en tombant d'une falaise, dégageait plus l'idée que remonter l'emmerdait. Aidée de sa précieuse dague, cette fois, Maxence se lança dans un second round qui se montra soudainement bien plus simple. Finalement, elle arriva au sommet. Il s'agissait d'une minuscule corniche, de quoi se tenir debout, contre le mur, celui qui entourait la résidence... le domaine, plutôt. Maintenant, il s'agissait de faire diversion, en évitant de tuer qui que ce soit. La poisse.

Sa tête se leva, dressant son corps pour regarder derrière elle, le mur côté falaise était sans doute moins protégé que le reste, quelle genre de tarée se permettre de gravir cette chose, juste pour rentrer dans une cours sûrement surveillé comme une prison de haute sécurité. Elle enfourna la capuche de son sweat-shirt sur sa tête et s'étira.

En un bond, elle atteignit le rebord du mur. Tractant son corps avec une force surhumaine, elle poussa son corps au-delà des protections électrifiées, atterrissant avec grâce sur une terrasse qui, après un escalier, montait en direction d'un balcon parfaitement placé. Le hic, c'était bien qu'elle était là, au milieu de ce domaine luxueux, mais rien ne se passait. Après un moment de silence, elle s'avança, marchant, comme si elle se trouvait dans une rue piétonne, le regard admirateur de la tonne de thunes que cette famille devait se faire pour se payer ce genre de baraque. Elle passa sous une caméra, fit un doigt, mais toujours rien. Les gardes devaient tous prendre leur pause en même temps... ou alors c'était Fúm qui regardait les caméras. Par instinct, elle dessina un cœur avec ses doigts.

Quelques petits pas plus tard, elle atterrit devant une gigantesque, immense, gargantuesque baie vitrée. À l'intérieur, le petit peuple mondain, autour d'un apéritif. Maxence resta plantée là, observant ce beau monde ignorer la galaxie qui les entourait et, après un haussement d'épaules entendu avec elle-même, elle retira ses mains de ses poches, passant son poing derrière son torse, elle l'élança si fort que les -sûrement- milliers de crédits de vitre s'envolèrent en éclat, attirant tous les cris les plus aiguës de la salle. Les hommes tombèrent sur leurs fesses, les femmes se plaquèrent dans un coin et, quand ils et elles eurent fini de s'égosiller, laissant un joli blanc, Maxence souffla une mèche devant son œil.

-Salut.

Un volet métallique blindé -tout aussi gargantuesque que le baie vitrée- s'écroula devant la blondinette et une alarme strident se lança au même titre que de magnifique lumières rouges clignotantes.

-Bon... bah voilà...

Maintenant, il fallait courir, et vite. Elle savait faire. Des années d'expérience réunies en un corps musculeux, somptueux, et une belle exoarmure. Ni une ni deux, les gardes étaient déjà là pour la cueillir et, évidemment, ni une ni deux, la chevelure blonde se mit à filer entre les tirs paralysants, bousculant sans vergogne les personnes sur son passage. Il était donc temps d'appliquer la seconde phase du plan.
Fúm Ellar
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Et moi j’suis là, j’essaie d’être gentille, de faire en sorte que tout se passe bien, j’arrive à faire que Namour elle tue pas mes sœurs, j’arrive à faire que mes sœurs elles tuent pas Namour, et v’là qu’l’autre connard, plein de puces, il ramène sa gueule et il dit que Namour elle s’en fout de moi, alors même qu’on a décidé de vivre ensemble putain ! Il était là, non ?! Il a entendu, non ?! Deux solutions, soit Namour elle a déjà fait ça, et en fait elle a déjà envoyé chier autant de gens, soit en fait c’est un connard. Merde… C’est quoi la vérité ? J’vais quand même pas le demandé à ce trouducul. J’veux plus l’entendre. J’ai envie de le jeter dans la fontaine, là, où y a le gars qui fume. Bien fait pour sa gueule, il va se noyer, et…

Merde !

Y a un gars qui fume sur une fontaine. Respire, Fúm, t’as tout à fait le droit d’être-là, enfin, t’as le bon déguisement pour faire croire que t’as tout à fait le droit d’être là, tu passes genre de rien et tu te retournes pas, d’façon t’as étudié les plans tu sais exactement où tu dois aller et ce connard n’a rien à te… « Ah ! Bah enfin ! Tu te rends compte que tu as au bas mots deux heures de retard ? Hein ? – Hein ? Euh… Pardon ? – T’es bien le renfort qu’on a prévu pour la réception, non ? L’uniforme, tout ça. Ça fait déjà dix minutes que tout a commencé, tu as raté la mise en place, la programmation, les instructions spécifiques et même la réception. Sois pas étonnée si ils ne te laissent même pas rentrée, ils sont pas du genre à s’encombrer de fainéantes ou de tête en l’air. Si jamais ça passe, ce sera uniquement parce qu’on a du boulot jusque par-dessus la tête et que… – Putain, pour un qui me dit qu’il a du boulot et que j’ai du retard, qu’est-ce que tu perds comme temps pour m’enguirlander ! T’es qui, toi ? Le chef ? J’crois pas, t’as pas la tête et t’as pas l’maintien, alors plutôt que de me péter les reins, tu écrases ta clope qu’est finie, de toute façon, tu fermes ta grande gueule et tu me montres le chemin : on a du boulot. » Et vlan. Il a fermé sa gueule, comme prévu, ce con. J’ai horreur des p’tits minables, là, tout en bas d’l’échelle, qui au prétexte qu’ils torchent des culs lustrés plein de paillettes d’or, ils mettent à croire qu’y a bien quelques paillettes qui se sont échappées pour venir se déposer sur leur visage. Bah non. T’es toujours qu’un minable et connaître toutes les conneries d’traditions de comment qu’on est un bon cul serré fait pas de toi quelqu’un de leur monde. T’es autant de leur monde que les morpions font partie de ton pubis tiens… Un truc qui dérange toujours, mais dont on arrive jamais tout à fait à se débarrasser. Ou pas loin. Connard. Voilà.

Il ose pas poursuivre, faut dire qu’tous les jours il doit pas en croiser des qui lui rentre dedans comme ça. Il me précède à la porte d’entrée, il l’ouvre avec son badge, je m’engouffre à sa suite et il se retourne : « Faut d’abord qu’on aille te faire un de ces trucs, sans quoi, tu pourras pas faire trois pas sans qu’une porte te coince. Viens. »[/color] Bon… De base, ce devait être Cubéos qui devait m’ouvrir tous les sésames, mais voilà, la vie, c’est plein d’inattendus. On s’retrouve à faire le chemin qu’j’avais enregistré dans ma tête, il parle une girl, pas très jolie mais avec la tête de celle qui sait mettre des coups d’boule, d’où peut-être qu’elle est plus très jolie à force de taper… Ce nez ? Il doit avoir été fracturé… Mille fois ? Au moins ! Je souris, je me tais. C’est comme ça que je suis la meilleure. On me guide, on me guide. Bam ! On arrive devant la porte de la sécurité. Le premier Zébulon qui fumait il m’a abandonnée aux mains de l’armoire glace. Elle grogne plus qu’elle me parle pour m’expliquer des choses que j’écoute pas, osef. Ce que je retiens c’est qu’il faut aller au poste truc, comme je voulais de toute façon, pour avoir la jolie carte qui ouvre tout. Arrivée là-bas, j’lui laisse pas le temps de toquer : je sens que c’est le moment. Un angle, personne, trop de monde en bas pour qu’on traîne en haut, je lui saute sur le dos et je commence à serrer sa gorge dans mon coude pour qu’elle tombe dans les vapes. Elle résiste de ouf, et plusieurs fois, elle essaie de me déloger de là en se projetant contre le mur à vingt-quatre carats : rien n’y fait, l’entraînement du vieux Jakobi m’a rendu bien plus costaude que ça. Je sais comment verrouiller, je sais où appuyer, en vrai, elle vacille tellement vite, j’suis trop fière. Bam… Palpations, j’récupère son passe à elle, bip sur la porte, monsieur qui commence une phrase pour dire que je suis pas qui je suis censée être, j’lui laisse pas le temps, j’utilise le super taser que j’ai trouvé sur ma copine dans les vapes pour éviter à tout le monde une diatribe longue et ennuyeuse. Tout l’monde par terre, c’est très bien, j’tire les neuneus de la sécurité avec moi dans la pièce que je referme : maligne la lapine !

Je pose Cubeos sur le méga zordinateur de la mort, je regarde Namour qui me fait signe à la caméra, elle est trop belle, j’lui envoie un baiser, et là, j’ai pas le choix, je parle à l’autre connard. « Allez bon… Fais ton truc, là, on n’a plus beaucoup longtemps, j’ai vu Maximaxou sur la caméra, tu sais bien ce que ça veut dire. Alors bouge-toi les puces, gros malin. »

🥕

C’est le putain de bordel en bas, Namour a tout juste fini de s’inviter à la soirée et je dois m’barrer parce que là, ça va un peu devenir obvious que la sécurité est pas très réactive. En plus, ce connard il va pas du tout aussi vite que prévu. Finalement, il m’annonce au bout de trois éternités qu’il a fini, je sors en courant, y a des gens en noir ultra vénère qui court partout et qui, sans même trop réfléchir j’imagine alors que ça se voit que je suis gentille, commence à me tirer sur moi aussi bien que sur n’importe quel gibier : sûrement qu’en fait j’ai tellement rien à foutre là dans cet uniforme… Ou alors c’est parce que j’ai pas arrêté de courir alors qu’ils criaient tout fort de le faire ? J’en sais rien. Y en a d’autres dans l’escalier, j’dois tourner à droit, j’ai eu une idée mais je crois que c’est pas ma meilleure. Manque de bol, c’est la seule. Je réfléchis à toute vitesse, j’ai pas trop le choix : « Cubeos, tu préfères risquer de t’abimer un peu dans un buisson ou tenter une trempette genre rapide ? – Je préfèrerais éviter l’un et l’autre. – On peut pas, choisis, maintenant ! – Le buisson, le buisson ! » J’utilise un truc qui passait pour fracasser une énorme fenêtre pleine de couleurs et là… C’est le plongeon sous les tirs paralysants. Dans ma tête, j’ai tout calculé, l’endroit où le gars il fumait, le bassin, la profondeur d’eau, le buisson pas loin pour lancé mon copain… C’est fou comme je calcule bien dans ma tête. Par contre, putain, c’que la réalité elle calcule mal en comparaison. J’me ramasse totalement la gueule dans la flotte, pas du tout assez profonde pour vraiment tout amortir, et j’ai à peine pu faire gaffe à où que je balançais Cubeos qu’a sûrement fini dans les fougères, par-là. J’me flingue certainement un genou, ou presque, j’me fracasse un coude aussi, merde. Le seul truc cool, c’est que je suis encore bien consciente, et que j’ai suppppeeerr mmaaall putain ! Les tirs vont pas tarder à recommencer, j’me dépêche de patauger hors de là, et si j’me fais pas canarder directement d’en bas, c’t’uniquement parce que ma pupuce parvient à monopoliser toute l’attention dans la salle de bal. J’arrive enfin, en trainant une patte, à l’endroit approximatif qui a accueilli la chute de mon copain, et j’gueule son nom. C’connard, il met un temps fou à m’répondre, ou bien j’ai juste pas d’patience, j’finis par le trouver joliment accroché dans un sapin et on se barre de plus belle. Juré, c’doit être une des pires escapades de ma vie, mais heureusement, j’suis trop rien pour qu’on daigne m’arrêter, des gars remontent en courant le chemin que j’avais emprunté pour venir, clairement, ça a besoin de renforts sur la piste de danse. J’en profite pour me planquer dans les fougères, genre de rien, les laisser passer et repartir ni regardé, ni remarqué par la petite porte de service. De là, les ordres étaient clairs… On s’démerde pour rentrer chacune de son côté, on cherche pas à se contacter, et surtout, on regagne pas la maison des sista’ avant quelques heures, histoire de voir si les flics nous tombent dessus d’abord.

Alors j’vais plutôt m’planquer dans mon vaisseau, que j’ai laissé loin, et j’me fais un sang d’encre. C’est long, des heures, pour une Lepie amoureuse qui s’inquiète. Bien trop long pour qu’on lui inflige des trucs pareils alors qu’elle a super mal au genou ET au coude…
Maxence Darkan
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Courir. Courir... Courir ? Courir ! Définitivement courir. Maxence avait une certaine élégance à mettre en exécution ce que nous appelons communément : fuir. Elle était d'une grâce, d'une propreté dans ses mouvements, sautant au-dessus des parterres de fleurs, bondissant entre les arbres des jardins, glissant entre les jambes d'un immense garde dont l'espèce était assez dure à déterminer. Les balles paralysantes passèrent à deux doigts de la blondinette. Il y avait les matraque, aussi, de très belles matraques électrifiées pour arrêter les petites malignes dans son genre. Avec tout ce monde, et malgré ses capacités à s'articuler suffisamment rapidement pour esquiver les balles, ils devenaient trop nombreux et, par instinct, sûrement, Maxence bondit comme une torpille par la fenêtre de l'une des dépendances, juste avant que le rideau de métal ne se referme.

Elle se redressa. Le son singulier des hommes et femmes, hurlant leur mécontentement fasse au système de défense, tapant sur la barrière fit légèrement pencher la tête de la mercenaire alors qu'un sourire discret se dessina. Elle n'avait pas beaucoup de temps devant elle, les rideaux s'ouvriraient d'ici peu, et les renforts allaient vite trouver un moyen d'entrée.

Étrangement, elle se retrouva à airer au hasard dans l'immense dépendance, vide. Elle fit son chemin jusqu'à une énorme salle de banquet ou se trouvait un immense buffet. De la nourriture à foison. L'endroit où devait se dérouler la suite de la petite sauterie interrompue, sûrement. Elle s'approcha, attrapa une sorte de grosse viennoiserie grasse, fourrée à la viande et la première bouchée fut fantastique. Tournant son attention sur le petit plat de légumes crus assaisonnés, impossible d'ignorer le délice qu'étaient ses plats. Malgré un tir paralysant, passant à quelques centimètres de sa tête pour éclater une pièce montée, elle continua de manger, bondissant, glissant dans tous les sens alors que les gardes venaient de faire leur entrée.

-C'est délicieux ! S'exclama-t-elle, se dressant d'une main sur la table, retombant avec brio sur ses pattes pour attraper un petit poisson grillé. Vous mangez ça tous les jours ? En s'abaissant soudainement, remarquant une minuscule, mais magnifique tarte à la pistache, un tir la manqua. Vous avez même des tartes à la pistache ?! J'adore la pistache. Et après l'avoir engloutit d'une traite, elle arrêta de bouger. Bon, aller, fini d'jouer.

En une fraction de seconde, ses blasters se mirent à tourner autour de ses doigts et le mode non létal s'activa. Comme un esprit hantant la pièce, le fantôme de la blondinette vola parmi les gardes. Ils s'écroulèrent un à un, pour ceux qui ne s'étaient pas mis à couvert. Lorsque le vacarme des armes cessa, l'un d'eux dressa la tête par-dessus son couvert, pour découvrir ses équipiers sur le sol, gémissant, l'intruse ayant disparu.

***

-Putain d'labyrinthe. Maxence courait désormais dans les nombreux couloirs du bâtiments à la recherche d'une sortie. Droite, puis gauche, puis droite encore et pour finir tout droit. C'était ça sur la carte... c'était ça ? Non. Ce n'était pas ça. Eo... fait chier. Pas de chance. Va falloir... que.... euh... merde je sais pas, j'recommence à parler toute... seule ?...

Elle s'arrêta, fit marche arrière, et un sourire illumina son visage. Quelques secondes plus tard, elle était dans un garage à démarrer une décapotable. Quand le moteur s'alluma, ils entrèrent, se ruant comme des chiens sauvages sur elle. Vitres brisées dans son visage, coups de poings, des deux côtés, Maxence enfonça la pédale alors que l'un d'eux venait de s'accrocher à la portière. Elle s'allongea, défonçant la porte du garage, elle était en train de faire sa plus belle fuite sans voir la route, allongée sur le siège passager à distribuer des coups de pieds généreux à un homme qui ne voulait vraiment pas lâcher prise. À l'instant où elle se redressa, elle braqua le volant vers la droite, esquivant de peu un arbre qui emporta le scotch humain.

***

Au bar, Maxence avait pris deux sièges. Un pour son magnifique cul de princesse, l'autre pour celui de Maxi. Et personne n'avait intérêt à la faire chier à ce propos. Le Barman lui avait servi un verre de whisky, sans poser de question, d'ailleurs, mais quand il avait versé le liquide dans son verre, il n'avait pas pu s'empêcher de jeter un œil discret au beurre noir qui entourait celui de sa cliente. Des coupures, sur les phalanges, les mains, en général, de très légères, au visage, elle était dans le genre silence, il était du genre à éviter les emmerdes, si elle payait. C'était le troisième verre qu'elle s'enfilait sans dire un mot. Elle rendait tout le monde nerveux.

-Dure journée ?

Ironisa-t-il, rictus tendu aux lèvres, pour essayer de détendre l'atmosphère. La blondinette posa son verre, un claquement sec qui résonna dans toute la pièce.

-Nan. Juste de l'Amour.

Puis elle se leva, tapant ses poches, sans trouver de crédits, elle attrapa les clés de la décapotable et lui jeta.

-Garde la monnaie.

Et le sacré phénomène de cette drôle de femme disparut dans les rues de la ville avec son armure pour retrouver sa bien aimée et ses sœurs. Les sœurs de la bien aimée, pas ses sœurs. Celles appartenant à la bien aimée. Pas appartenir, mais faisant partie de sa famille. Étant donné qu'il s'agit des sœurs. Bref. Elle retournait à l'appartement.
Fúm Ellar
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« Fúm ! FUM ! Tu reviens ici tout de suite ! Le médecin a dit que tu devais rester allonger au moins pendant vingt-quatre heures ! Tu vas… CLIN’ ! Fúm n’en fait qu’à sa tête ! – Et ça t’étonne ? Quand elle aura trop mal, elle arrêtera d’elle-même. Là, c’est même pas la peine d’essayer, elle s’inquiète, elle t’entend plus. Après, j’peux bien regarder si j’ai des hypodermiques dans mon sac, mais j’donne pas chère de notre peau lorsqu’elle se réveillera… – Ce n’est pas drôle, Clin’, déjà que c’est de ma faute si… – Si quoi ? Si elle s’est jetée par la fenêtre parce que les choses ne se sont pas tout à fait prévues comme elle les avait imaginées ? Tu t’attendais à quoi ? En attendant, c’est déjà ça, le tàf est fait. Elle va clodiquer un moment, mais on va enfin pouvoir remettre les pendules de l’autre connard à l’heure. – Elle devrait être rentrée depuis des HEURES putain ! Des heures ! – Ce n’est pas tout à fait exact, en réalité, vous ne vous étiez donné rendez-vous qu’à dix-neuve heures or, nous n’avons dépassé les dix-neuf heures que depuis sept minutes. – Putain Cubeos, si c’était pas toi qu’avait dans la tête tout les trucs qu’on a besoin, j’te jure que je t’enfoncerai jusqu’au fond du cul d’un bantha. – Une chance que je dispose de ces informations, alors. – MAIS TA GUEULE PUTAIN ?! TU PEUX COMPRENDRE QUE J’AI PAS ENVIE DE JOUER A QUEL CONNARD DE PUTAIN DE DROÏDE AURA LE DERNIER MOT QUAND JE M’INQUIETE COMME ÇA ?! TU PEUX LE COMPRENDRE ?! Une table fit les frais de ma fureur. Je deviens littéralement dingue. Je sais que c’est n’importe quoi, je sais qu’j’ai confiance en elle plus qu’en quiconque pour revenir sans une égratignure, mais j’arrive pas à gérer. J’suis trop croc d’elle, j’supporte pas d’pas savoir. J’supporte pas de devoir attendre, comme une conne, le genou bloqué dans une putain d’attelle que j’emmerde ! Et j’emmerde le médecin, et j’emmerde le PUTAIN DE MONDE ENTIER ! Alors que je vais péter une autre pièce du mobilier, Ori’ surgit devant moi et d’un doigt impérieux m’indique le chemin de LA salle. J’y vais en continuant d’hurler tout ce que je peux. Et j’y tape sur à peu près tout et n’importe quoi. Tant pis si j’me retrouve avec une jambe en vrac pour trois semaines plutôt qu’une, de toute façon, j’maîtrise plus rien. J’maîtrise plus rien, putain, et ça m’enrage. Merde… – Aaahh… C’est beau… L’amour…

Une sonnerie retentit, mais j’suis trop occupée pour l’entendre. – Clino’, va ouvrir, s’il te plaît, pendant que je ramasse les restes du spectacle… Dit-elle avec un soupir. La jumelle, en tenue de sport, la serviette éponge en travers de la nuque à la sortie de sa séance, obtempère et se dirige vers l’entrée. Elle constate de l’arrivée de Max et lui ouvre, avec un petite sourire bizarre : « Je crois que tu es très attendue, championne. Max a l’air de revenir aussi fraiche que sa sœur, mais Clinophylla ne préfère pas le souligner. Elle ne sait pas encore si la situation l’agace tout à fait, ou si elle est désormais capable d’en rire. Peut-être a-t-elle encore l’esprit ailleurs, perdu dans les événements survenus plus tôt. Alors que la mercenaire se défait de sa drôle d’armure, elle continue la conversation le plus naturellement du monde, ne prêtant pas plus attention à Orientalis ramassant les débris qu’à son majordome droïdique qui s’affaire à l’aider : « J'aime bien la nouvelle déco, c'est rafraîchissant. Clic d’un briquet en duracier, la cigarette commence à se consumer. Elle semble un peu perdue par la fatigue. Elle est partie où, la décoratrice ? – Elle s'occupe de refaire la déco' d'une autre salle. Tu peux suivre la ligne, elle est au bout. »

Je hurle ma frustration, ma rage, mon désespoir, je la pleure, je la maudis, je… la sens. Qui s’approche ; Mes antennes. C’est elle. Elle n’a pas le temps d’ouvrir tout à fait la porte que j’ai déjà bondis, enlaçant ses hanches de mes jambes, m’agrippant à son cou, ignorant la douleur lancinante de ma jambe trop sollicitée. Fidèle à moi-même, je suffoque. « J'ai eu peur, Namour, j'ai eu peur tu reviennes pas... Elle m’accueille dans ses bras, abandonnant sa clope pour ne s’occuper que de me soutenir. – J'avais une blague pour détendre l'atmosphère, mais j'l'ai oublié. Par contre j'ai manger une petite tarte à la pistache... un délice. – Serre-moi fort et raconte-moi tout. De la tarte à la pistache d'abord. Et ensuite du reste. Je renifle bruyamment, la violence du stress se dissipe seulement et la fatigue m’accable. Je cache mon visage dans son cou, je veux plus sentir qu’elle, elle est là. Et après je veux faire des dessins de toi. Tu peux pas dire non. Tu m'as fait trop peur. Voilà. – Y' avait un banquet, j'ai bouffé un peu d'tout, mais y' avait un tarte à la pistache, et j'adore la pistache. C'tait délicieux, mais les types qui m'tiraient dessus ont un peu cassé mon délire. Du coup j'les ai envoyé faire dodo. Puis j'ai choppé une caisse, j'ai éclaté l'visage d'un type et j'me suis tirée... sauf que j'avais plus d'thune pour payer l'barman en attendant qu'ça s'tasse, du coup j'lui ai filé la caisse. J'suis rentrée à pieds et... bah c'est tout, j'vois pas trop pourquoi tu t'inquiètes. ... Ah ouais, mais si, j'ai la blague. Tension dramatique, elle prépare sa voix et dégage sa gorge. T'as pensé à t'reconvertir dans la sculpture moderne ? Parce que ça m'donne envie d'te faire plus souvent peur. ... Bon, ok, dans ma tête, ça sonnait vachement mieux... pis c'était situationnel comme blague, là, j'ai un peu tout foutu en l'air. Oh putain ! C’est navrant… Mais j’ai déjà arrêté d’y penser, d’façon, j’ai trop honte de tout ce qui s’est passé encore. J’ai cassé la table d’Ori’, en plus… – Parce que tu penses encore j'ai des raisons pour vriller guedin ? T'étais pas là, ça faisait mille ans que l'heure était passée, j'ai eu peur, c'est tout. Main'nant j'ai envie de tarte à la pistache aussi. Et de chocolat. Ma voix a définitivement cédé aux sirènes de l’enfant boudeuse. J’ai plus d’race. Putain. – Et moi d'un poney en diamant, mais on a pas tout c'qu'on... ah nan, c'est vrai putain, j'en ai un techniquement. Elle m’embrasse dans le cou, j’ai les oreilles qui frissonnent sous ses assauts. Aller, viens, j'ai besoin d'toi pour retirer les bouts d'verres coincés dans ma peau et ensuite tu pourras m'dessiner autant qu'tu veux. – J'suis déjà là, hein, t'as qu'à me porter jusqu'à la salle de bain, tu vois bien j'peux pas marché, j'ai l'genou en vrac le docteur il a dit. » J’en ai rien à foutre, plus jamais j’me décroche de la vie. Voilà.

Fin
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