Communication officielle de Tchiïki Ranya, Sénatrice de Chandrila

Sénatrices, Sénateurs, partenaires de tout bord politique,

Cela fait maintenant plus de trois ans que Grendo S’orn a été élu Chancelier suprême. Dans moins d’un an, les citoyennes et citoyens de la République Galactique seront appelés aux urnes et auront à décider s’ils tolèrent reconduire dans ses fonctions leur dirigeant. Étant donné que ce dernier s'acharne déjà de polir et de policer son image, à grands renforts de coûteux artifices de communication, comment nos concitoyennes et nos concitoyens daigneront-ils songer à l’alternance si nous, politiciens, ne leur soumettons pas un projet, un programme de gouvernement et surtout, une équipe crédible, expérimentée et pugnace ?

Arrêtons-nous d’abord sur l’incapacité qui a frappé ce gouvernement lorsqu’il a eu à se saisir des primordiales questions d’ordre économique et social. Alors que le rôle de l’État a jusqu’à présent été d’animer l'économie républicaine en stimulant notamment la demande, par l'investissement, les S’orniens n’ont cessé d’abroger les grands acquis passés (répudiation des nationalisations et du Pacte social par exemple) et de mettre à mal notre tissu productif, pourtant déjà détérioré par les fameux plans de restructuration prônés par le patronat. Il est désormais trop tard pour espérer un miraculeux fléchissement de la dogmatique ligne ultra-libérale du FLR, l’heure du bilan a sonné et le constat énoncé par une majorité d’économistes est sans appel : les gouvernants ont échoué, n’ont pas tenu leurs promesses. Finissons-en avec l’austérité et la rigueur budgétaire, l’équilibre des recettes et des dépenses publiques dont se félicitait le Chancelier n’est qu’artificiel tant il est aisé de renflouer les caisses lorsque l’on est avare. Il nous faudra du temps et de l’abnégation pour reconstruire, mais nous pouvons le faire.

Quant à notre fonctionnement institutionnel, il est lui-même confronté à une grave crise, et il est grand temps d’extirper notre régime de son coma politique. Mis à l’abri des tressaillements de la vie sénatoriale, le gouvernement peut réformer sans frémir, sur ordre de la seule autorité qui semble avoir de l’importance : la Chancellerie suprême, elle-même intouchable. Le Sénat est méprisé, et à travers lui, tous les peuples qu’il représente. Notre République Galactique demeurera toujours inachevée tant que le peuple ne sera pas souverain, la proposition de moderniser les commissions sénatoriales est un bon point de départ, mais nous devons aller plus loin et nous efforcer d'être audacieux.

N’oublions pas non plus à quel point nos environnements sont menacés : la République ne peut tout bonnement pas continuer à ignorer ces cris de détresse. Devant les constats peu reluisants – pour ne pas dire catastrophiques – des états de la nature faits chaque jour par nos concitoyennes et nos concitoyens, cette République ne peut rester spectatrice et considérer qu’il n’y a rien à faire. Nous sommes, par respect de tous les êtres vivants et des générations futures, tous concernés ; ce qui arrive à nos mondes, arrive à leurs enfants. Il est à notre portée de proposer, à ces enfants, des Mondes plus durables au sein desquels écosystèmes et travailleurs ne seraient plus endommagés.

Bien des défis nous attendent également à l’extérieur de nos frontières. La crise impériale nous a plongés dans l’épouvante, toutefois nous nous devons collectivement de ne pas sombrer dans la torpeur qui paralyse d’ores et déjà le gouvernement. La République ne peut connaître aucune réserve à défendre ses idéaux, son modèle et ses vies. Grendo S’orn a espéré pouvoir nous faire oublier notre identité, faisons en sorte que ce moment d’amnésie ne soit bientôt plus qu’un lointain souvenir. Réitérons notre pleine et entière confiance envers les Jedi. Réfléchissons à une mission galactique prête à sauvegarder ce qui pourrait être sauvegardé, tout en restant lucide. Armons les canons laser de nos croiseurs, car nous irons jusqu'au bout. Nous nous battrons dans l’inter-espace, nous nous battrons avec toujours plus de confiance, ainsi qu'une force grandissante dans les airs comme sur les terres impériales, nous défendrons coûte que coûte notre République ; nous ne céderons jamais.

Avec cette prochaine échéance électorale, c’est donc bien plus qu’un scrutin qui se joue : c’est en réalité le futur de notre belle République qui est sur la table. Voulons-nous continuer d’exister et de prospérer, ou préférons nous nous éteindre sous le grief coup d’état financier permanent dans lequel nous a installé un homme qui, allié de la haute sphère financière galactique, méprise la poursuite du bonheur de son peuple et le libre exercice de la démocratie, tout en reniant ce qui fait de nous des Républicains ? Amis du partage équitable des richesses par la redistribution qui stoppera bien des désastres et nous permettra de renouer avec le dynamisme économique et le divitisme, partisans de l’égalité de traitement des Mondes et d’une refonte de notre structure institutionnelle afin de mieux les représenter, engageons-nous sur la voie du progrès social retrouvé et de la prospérité environnementale. J’en appelle au rassemblement de tout ceux qui ne croient plus à leur illusion bien pensante nous dictant qu’une croissance intensive sera porteuse de dividendes pour tous, qui ont compris que le pouvoir en place a instrumentalisé notre mode de gouvernement dans son propre intérêt, alors que nous voulions consacrer la souveraineté populaire et le Sénat comme un temple de la démocratie.

Nous pouvons, nous l’Alliance Démocratique des Systèmes non-Humains, la Coalition Populaire des Mondes Opprimés, l’Union Galactique des Systèmes Solidaires, le Forum des non-alignés, travailler à un programme commun de gouvernement synthétisant nos grandes idées de réformes et les projets que nous volons, à l’avenir, élaborer en commun. Plus nous échangerons de manière transpartisane et mêlerons nos bonnes volontés et nos esprits, plus il y aura les meilleurs apports. Face à ceux qui ne peuvent prétendre avoir bien agi et se représenter sereinement devant les suffrages, nous avons besoin de gagner dans l'intérêt de sauver une République en danger.