Balian Atraïde
Balian Atraïde
Messages : 1115
Eclats Kyber : 0
Des hurlements comme une dispute venait de rompre le calme apparent des couloirs du Temple Jedi. Un des patients des guérisseurs n’était pas très…docile. De quoi délier les langues dans des ragots au cœur de ce Sanctuaire, même entre les Jedis :

- Bon sang…voilà que ça recommence…

- Oui…Je ne sais pas s’ils arriveront à en faire quelque chose.

- Qui est-ce ?

- Un mirialan…Un militaire.

- Pourquoi l’Ordre s’occupe d’un militaire ?

- C’est un médecin qui a déjà aidé l’Ordre par le passé. Et il a des relations chez nous. Des Maitres.

- Ho …je vois.

Dans l’aile médicale, les guérisseurs faisaient tout pour abréger les souffrances de ce militaire, atteint par un mal terrible. Un mal qui le rongeait petit à petit, détruisant de l’intérieur. Ce n’était pas une victime de guerre…pas en cet instant. Le mirialan était venu de son plein gré solliciter l’aide des Jedis pour l’aider à surmonter une part obscure de lui-même. Pour qu’il puisse retrouver son intégrité, sa pleine conscience…Et ainsi regagner le contrôle de lui-même. Et pour cela, le militaire devait se battre contre ses démons qui le poursuivaient depuis des années. Pour que cela fonctionne, les Jedis ne pouvaient se contenter de « supprimer » sa douleur. Ils ne pouvaient que l’aider à la surmonter. Mais le plus gros travail, c’était au militaire de le faire. Il allait devoir accepter toutes les erreurs qu’il avait pu faire dans sa vie, sans se réfugier dans cette addiction qui le hantait depuis si longtemps.


**


Je devais me débarrasser de ce besoin impérieux de drogue. Au prix de gros efforts j’avais réussi à limiter mes doses de méthamphétamines, et mes prises. Mais il s’agissait désormais de tout stopper.
Je ne pouvais plus me permettre d’être l’esclave de ces substances illicites. Elles régissaient ma vie depuis trop longtemps. Pour éviter que l’Etat Major ne me tombe dessus, j’avais trouvé refuge au Temple Jedi. J’y avais suffisamment de contacts pour qu’ils acceptent de m’aider. Au moins, la prise en charge était optimale, et si je perdais les pédales, ils sauraient réagir de manière adaptée pour que je ne fasse de mal ni aux autres, ni à moi-même.

Mais même avec l’aide des Jedis, c’était une étape difficile de ma vie. Le manque me mettait dans un état terrible. J’étais irascible, je réclamais ma dose – que bien sûr on ne me donnait pas. J’étais souvent pris de spasmes terribles, des sueurs froides et des tremblements ponctuaient le tout. Parfois j’entrais dans une psychose hallucinante et je poussais des hurlements terribles, appelant à l’aide en me recroquevillant dans un coin e la chambre qui m’avait été attribuée. Des douleurs abdominales et des vomissements complétaient le tableau de ma déchéance. Sans oublier des faiblesses musculaires et une angoisse permanente. J’étais dans un état lamentable.

Parfois, quand j’étais lucide et suffisamment en état, les guérisseurs m’autorisaient à sortir, mais j’étais toujours surveiller, et je ne pouvais m’éloigner du temple sans un chaperon. C’était le cas aujourd’hui. Après une crise dans la nuit, j’avais réussi à retrouver un semblant de contrôle. J’étais assis dans les jardins du Temple, essayant de faire cette damnée foutue paix intérieure à la con. Comme Luke me l’avait déjà conseillé, je tentais, quand je le pouvais, de puiser dans la Force. Faire en sorte qu’elle devienne une alliée dans les pires moments. Mais je n’étais pas un Jedi. Et j’avais déjà pu me rendre compte, que même un Jedi…pouvait sombrer dans la drogue et devenir un déchet. Alors un pauvre type comme moi ?

J’allais avoir besoin de toute la force de mon caractère pour surmonter cela. Et du caractère…j’en avais.




See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
Messages : 323
Eclats Kyber : 0
« Le Sergent Atraïde est de nouveau en crise, Administratrice. » La voix synthétique de Légion brisa le silence de la chambre de See’Ryl. Cette dernière ne leva pas les yeux de son datapad. Non pas que la nouvelle ne l’intéressait pas mais qu’elle n’avait rien d’étonnant. Quelques jours plus tôt, Balian était arrivé au Temple en vue de sa désintoxication. Comme promis, See’Ryl s’était avancée pour le soutenir. Avant d’être purement et simplement chassée de l’aile médicale après un long échange âpre qui faisait encore pétiller les rumeurs au sein du sanctuaire de Coruscant. Toute Maître qu’elle était, See’Ryl ne disposait pas du même poids moral que ses congénères du même rang. Son état la dépouillait du peu d’autorité dont elle disposait en temps normal.

Elle se tenait informée de l’état de son ami, consciente que dès que les soigneurs arriveraient à la fin des alternatives, ils viendraient la chercher. Parce qu’au final, c’était probablement elle qui était la plus apte à aider le Mirialan. Cependant, on vint plus tôt qu’elle ne l’avait imaginé – l’arrogance de certains Jedis n’était pas un mythe après tout. Le « on » fut un padawan que See’Ryl avait déjà emmené avec elle en mission. L’humain avait compris ce que bon nombre de Jedi n’avaient pas saisis : l’Arkanienne était bien plus que ce qu’elle laissait paraître. Et c’était cette sensibilité qui l’avait poussé à aller la chercher en dépit des instructions. Cela lui vaudrait probablement un long sermon de la part de son Maître mais il n’en avait cure. Les patients passaient avant tout le reste, non ? Et ce patient-là avait besoin de bien plus que des mots vides.

Néanmoins, lorsqu’il fit face à la jeune femme, le Padawan déglutit craignant qu’elle le renvoie à son Maître. « Dans les jardins, dis-tu ? » lui demanda-t-elle finalement après avoir reposé son datapad. Il acquiesça, rassuré de la voir passer outre les incidents entre le corps des soigneurs et elle. Mais après tout, quoi de moins étonnant ? See’Ryl n’était pas du genre à faire payer ses problèmes aux autres. Balian n’avait pas à souffrir de la situation. Enfin pas plus qu’il ne l’avait déjà fait. Elle se leva, plus agile qu’espéré. « Retournes près de ton Maître. » Il acquiesça de nouveau et avant qu’il ne sorte, elle reprit. « Je dirais que je ne t’ai pas vu. » Une manière pour elle de le remercier. Il se contenta d’un salut puis la laissa seule.

**

« Tu as une tête à faire peur. » lâcha-t-elle en guise d’introduction. Elle s’était approchée de Balian sans chercher à être discrète. Ne serait-ce que parce qu’elle était suivie de Légion qui, malgré toutes ses améliorations, n’était pas un modèle de discrétion. Et quand bien même, son propre pas s’était alourdit. Elle avisa le chaperon qui manifestait sa désapprobation. See’Ryl l’ignora et s’installa près de Balian. « Tu comptes rentrer dans les ordres ? » lui demanda-t-elle d’un ton plus léger. Une question dont elle connaissait la réponse mais qui était destinée à le faire parler.

Sa main vola jusqu’à lui et du bout des doigts, elle écarta une mèche blonde de son front. Voilà qui n’allait pas manquer d’alimenter un peu plus les rumeurs qui courraient. Maintenant, il n’y avait plus aucun doute sur l’identité du Maître qui avait demandé l’admission du Mirialan au sein du Temple. Etonnant que personne ne l’ait réalisé avant : See’Ryl ne s’en était pas cachée. Elle était du genre à assumer. La seule chose qu’elle refusait d’avouer était le nom du père de son enfant. Un sourire passa sur ses lèvres. Elle soupira profondément. « Tu essaies encore de faire la paix intérieure par le vide ? » lui demanda-t-elle, plus sérieuse cette fois-ci.
Balian Atraïde
Balian Atraïde
Messages : 1115
Eclats Kyber : 0
La paix intérieure…Tu parles. Si je connaissais le con qui avait inventé un truc pareil. Comme pouvait-on faire le vide en soit quand on avait une tête pleine et archi pleine ? J’avais beau tenter de faire abstraction, tout était source de diversion. Comme la brise d’Onderon qui venait soulever mes cheveux désordonnés, aux racines noirs désormais apparentes, et dont une mèche venait chatouiller mon front de la plus agaçante des manières. Ou le cri de je-ne-savais-quelle-bestiole de la faune environnante qui avait décidé de manifester son intérêt pour sa partenaire de reproduction à cet instant…Sans oublier cette foutue douleur dans ma jambe…celle que je n’avais plus…Très logique n’est-ce pas ? Et malgré tout cela…j’essayais…de faire…cette…co-cho-nne-rie de paix intérieure

« Tu as une tête à faire peur. »

Merde hein ! Merde !

Allez, je laissais tomber. De toute manière j’étais pas doué pour ces trucs de jedis. Je ne doutais même pas avoir une mine affreuse. Je devais avoir un teint vert pâle, et terne, et mes cheveux…On n’en parlait même pas. Et que dire de cette barbe naissante, couleur ébène, que je ne prenais même pas la peine de raser ? De quoi faire ressortir ma cicatrice sur ma mandibule droite, car les poils ne poussaient pas à cet endroit…Joli tableau…

Je ne pris même pas la peine de lui répondre, ni de la regarder. Je soupirai. Je savais qu’elle était un des maitres qui avait influencé mon entrée ici pour ma cure de désintoxe. Mais j’avais espéré lui éviter l’affligeant spectacle que voilà. Mais c’était sans compter l’opiniâtreté de la jeune femme. Elle était presque aussi têtue que moi…

« Tu comptes rentrer dans les ordres ? »

Je levais les yeux vers elle, mais dire que je la voyais c’était trop. Disons que je regardais vaguement dans sa direction de mes yeux fatigués et cernés.

- Très drôle…articulais-je d’une voix pâteuse. Je n’étais pas dans mon état normal, en une autre situation je me serai renseigné de son état, de sa santé…Mais là…la seule chose qui me venait en tête c’était que j’étais de mauvais poil et que j’en avais marre de tout. Mais See’Ryl avait toujours l’art et la manière de me soulager, et d’un geste, elle écarta de mon front une de mes sources d’agacement. Pourquoi ne l’avais-je pas fait plus tôt ? Mystère.

Sa question suivante me fit hausser les épaules…et je répondis plus brutalement que je ne l’aurai voulu :

- Oui j’essaye et je n’y arrive pas. Je n’arrive pas à faire le vide, je n’arrive pas à avoir ne serait-ce que deux minutes de paix ! J’ai mal et tout s’entrechoque dans ma tête ! Et ces espèces d’enfoirés de guérisseurs refusent de…ne serait-ce qu’un tout petit peu…m’aider à soulager cette affliction ! Je…demande pas la lune…juste une intervention dans la Force pour me calmer. Mais ils ne veulent pas ! Et j’ai même pas le droit à des anti-douleurs car je cite « la morphine est un opiacé » …SANS-BLAGUE ! hurlais-je pour être sûr que mon chaperon entende bien... Je…vais jamais y arriver…

Je pris ma tête dans mes mains, reposant mes coudes sur mes genoux…essayant de ne plus penser à tout ceci…







See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
Messages : 323
Eclats Kyber : 0
Lorsqu’il leva les yeux vers elle, See’Ryl eut la sensation qu’il ne la voyait pas vraiment. Elle n’en fut pas blessée tant il y avait d’explications à son regard à la fois hanté et vide. D’un regard, elle nota tout ce qui n’allait pas chez lui. Du moins physiquement. Voilà pourquoi elle ne tarda pas à ordonné à Légion, via son datapad, d’aller lui chercher tout ce qui était nécessaire pour remettre Balian « en état ». Ce serait probablement inutile mais compte tenu des circonstances, cela ne ferait pas de mal. Installée près de lui, elle ne se formalisa pas de sa brutalité qui avait bien des raisons d’exister. Elle le laissa parler jusqu’à ce qu’il prenne son visage dans ses mains. Ses propres mains glissèrent sur sa tête en un mouvement réconfortant.

« Bien sûr que si, tu vas y arriver. » Sa détermination pouvait s’entendre dans sa voix. Balian était l’une des rares personnes qui n’avaient pas droit à l’éternel ton monocorde de See’Ryl. En sa compagnie, la voix se réchauffait, devenant plus vivante. « Tu es là pour cela, d’ailleurs. » Elle ne fit pas de commentaire sur son absence jusqu’à présent. Maintenant qu’elle avait mis un pas dans la procédure, il allait être des plus compliqués à la convaincre de partir. Elle évita aussi de dire que faire le vide n’avait jamais convenu au Mirialan tant il était inutile de remuer le couteau dans la plaie. « Je suis là maintenant. » dit-elle en se levant. « Viens avec moi. Je vais m’occuper de toi. »

Elle lui tendit la main. Plus par invitation que pour l’aider à se relever. Elle l’en savait capable malgré les circonstances. Une fois qu’il fut debout, elle entreprit de le guider mais fut arrêtée par le chaperon. « Vous n’avez pas le droit. » indiqua-t-il « Ce patient est dangereux et ce n’est pas prudent compte tenu de votre état. » See’Ryl s’était immobilisée et une fois n’était pas coutume, elle sourit. Un sourire glacial, bien loin de sa politesse coutumière. « Allons donc… Être enceinte fait de moi quelqu’un d’incapable ? » demanda-t-elle posément « Même en étant attachée et aveugle je parviendrais à venir à bout du sergent Atraïde, chevalier. »

« Les patients en manque sont beaucoup plus violents et… » argua-t-il en espérant la faire changer d’avis. See’Ryl avait tiqué quand elle avait dû faire preuve d’arrogance pour faire valoir ses capacités. Elle détestait ça mais n’avait pas hésité une seconde. « Et sinon, vous pouvez attendre. Mais hors de ma chambre. » le coupa-t-elle en reprenant sa route. Elle n’avait pas la patience d’argumenter pendant des heures. Elle en avait vraiment assez d’être Maître sans en avoir toutes les prérogatives et l’autorité qui allait avec. Serrant la main de Balian, elle lui décrocha un sourire lorsqu’ils furent dans les couloirs. « Ca va aller. Fais-moi confiance. »

Elle le guida jusqu’à sa chambre dans laquelle Légion était déjà. Elle lui désigna une chaise. « Ton oncle te verrait, il ferait une crise cardiaque. » dit-elle alors qu’elle observait ce que Légion lui avait ramené et avait disposé sur la table. Elle attrapa de quoi le raser. « Tu as appelé Halex ? » lui demanda-t-elle avant de montrer ce qu’elle avait en main. « Essaie de ne pas bouger… Je ne me suis jamais amusée à raser quelqu’un. J’aimerais éviter de te faire saigner, ça ferait tâche. »

Balian Atraïde
Balian Atraïde
Messages : 1115
Eclats Kyber : 0
La Maitre Jedi se faisait réconfortante, et c’était naturel. Elle était toujours ainsi. Je me laissais entrainer à sa suite alors qu’elle envoyait balader mon chaperon qui avait tenté de s’interposer. « Patient dangereux » …Non mais je t’en foutrais moi ! Je ne suis pas dangereux ! Bon peut-être un peu. Mais c’est bon je vais tuer personne. La remarque suivant de See’Ryl sur le fait qu’elle pouvait me maitriser sans problème me fit hausser un sourcil. Pas la peine d’en rajouter que les Jedis avec la Force avaient des facilités, très particulières.

- Ils me prennent pour un raté...un médecin décadentJe ne peux pas les blâmer cela dit...

Quel manque de reconnaissance de ma part à l'encontre de ceux qui m'accueillaient et faisaient tout pour que je retrouve ma dignité. Je devais bien reconnaitre que parfois j'avais l'impression d'être considéré avec un léger manque d'égard.

Humpf…

Finalement mon chaperon nous suivis et se planta devant la chambre de See’Ryl, tandis qu’elle et moi étions entrés. Je soupirai, et me laissais faire, m’affalant sur la chaise qu’elle me désignait.

- Ton oncle te verrait, il ferait une crise cardiaque.

Cela ne faisait aucun doute. Il se serait attelé à la même mission que See’Ryl en cet instant, pour rendre un air potable.

- En même temps, il vaut mieux que je n’ai pas accès à des objets de type rasoir…tu ne crois pas ?

- Tu as appelé Halex ?

- Non…soufflais-je presque honteux. Je n’ai pas encore…osé. Je n’ai pas envie qu’elle se rende compte de mon état…Mais je n’étais pas en état de faire quoi que ce soit. Les trois quarts du temps je restais prostré dans un coin, souffrant des effets du manque. Sinon je pétais un câble. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même en cet instant. Je tentais de me convaincre que tout ceci était pour la bonne cause. Pour ma carrière professionnelle…mais aussi pour ma vie sentimentale et mon intégration au sein d’une famille. Sa famille. Gaïus avait tiqué à propos de mon addiction. Au moins se rendrait-il compte de ma bonne volonté. Halex méritait bien mieux qu’un toxicomane qui ne progressait pas et se complaisait dans son malheur. Je devais changer. Pour le Clan aussi…Je retirai à ma tante un moyen de pression en rompant avec mes démons.

Elle me demanda de ne pas bouger, afin qu’il n’arrive rien de fâcheux…Autant dire que cela allait très difficile. J’étais incapable de rester statique. Je me dandinais sur ma chaise, un tic nerveux me faisait bouger ma jambe dans un mouvement rapide…Mes mains tremblaient et je changeais de position toutes les minutes…Un calvaire pour See’Ryl…

- Ca va être dur…fis-je d’une voix pâteuse. Ce n’est pas une égratignure qui va me poser souci tu sais. J’ai connu pire. C’était un euphémisme…Je tâchais de faire un effort…Et pour me changer les idées je tentais une discussion :

- Je ne sais pas si cela servira. J’ai demandé à faire parti d’un programme en zoothérapie…Des animaux pour nous aider à surmonter, nos peurs, et nos moments de crises, quelles qu’elles soient. Je ne sais pas si je serai pris…Je me suis dit que cela pourrait être une bonne chose…

Mon regard se figea dans le vide…je songeais à ce qu’il adviendrait si j’étais retenu pour le programme en question.





See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
Messages : 323
Eclats Kyber : 0
« Tu es dangereux en cas de crise. Or, tu n’es pas en crise. » lâcha-t-elle avec une fausse naïveté. Tous deux savaient qu’un rien pourrait faire basculer Balian. Même quelque chose d’insignifiant. See’Ryl avait juste décidé de faire comme si. Dans les faits, elle n’en avait pas peur. Comme elle l’avait dit avec assurance, Balian ne pourrait pas lui faire de mal. Physiquement tout du moins. Pour le reste… elle gèrerait au moment venu. « Ils te prennent pour un soldat qui a ses propres démons. Ce n’est pas à nous de juger qui est décadent ou qui ne l’est pas. Qui est un raté ou qui ne l’est pas. » lui rappela-t-elle tandis qu’ils avançaient. « Après… être Jedi ne dispense en aucun cas des écueils propres aux êtres conscients. »

Ils se retrouvèrent dans la chambre de See’Ryl, soigneusement rangée. Légion avait déposé ce qui lui avait été demandé sur une table. « Tu l’appelleras quand j’aurais terminé avec toi. Elle a besoin de te voir et toi aussi. Même si ce n’est que deux minutes, c’est important pour vous deux. » insista-t-elle. Bien évidemment, si Balian n’était pas en état, l’appel attendrait un moment plus propice. Le rasoir entre ses doigts, elle se pencha vers le Mirialan, plissant les yeux alors qu’elle se concentrait. Il eut un premier mouvement qu’elle suivit. Lentement, elle prit confiance. Il y avait une certaine similitude entre raser un Mirialan atteint de bougeotte et manier un sabre laser avec une main dépourvue d’implant.

« Tu as besoin de choses pour te changer les idées… » dit-elle à propos de la zoothérapie. « Il sera très intéressant de vérifier l’adage selon lequel l’animal ressemble à son maître. » Une nouvelle taquinerie alors qu’elle apercevait son regard figé dans le vide. Elle profita de son immobilisme pour terminer rapidement de le raser. Pour une première fois, c’était satisfaisant. Du bout des doigts, elle passa une lotion, peu sûre de ce qu’elle faisait. Elle recula et rendit le rasoir à Légion pour qu’il le stocke ailleurs.

« Va prendre une douche. Je te prépare un café ». Un excitant n’était probablement pas conseillé… Qu’importe, l’important était qu’il se sente mieux. Et un minimum de normalité aiderait probablement. « Tu me diras si tu veux que je m’occupe de tes cheveux ou non. Légion, reste avec lui. » Une précaution. Il n’y avait rien de dangereux dans la salle d’eau de See’Ryl. A croire qu’elle s’était préparée à le recevoir dans sa chambre. Dans le fait, c’était le cas. « Au cas où tu tomberais. Il ne m’est pas conseillé de porter des choses… encombrantes. »

Un sourire et un geste, elle chassa Balian vers la douche. Il y avait déjà des vêtements près du lavabo. Pendant son absence, elle s’occupa de faire un café pour lui et une tisane pour elle. Elle s’installa dans son fauteuil, ne se souciant pas de ce qu’il faisait. Prendre une douche ou non, c’était son choix. Tant que Légion ne l’informait pas d’un danger ou d’un incident, See’Ryl laissait Balian tranquille.


Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn