Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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Quelques mois après la bataille d'Artorias, orbite basse d'Arkania.

« Monsieur ! Le contrôle orbital de montre de plus en plus insistant... Et imagé. Si nous continuons à jouer la sourde d'oreilles, j'ai bien peur qu'ils... »

« Qu'ils quoi ?! » répondit le Hutt, d'une voix autoritaire et colérique, coupant net le laïus prudent de son pilote. « Qu'ils nous tirent dessus ? Vous croyez sérieusement qu'ils vont ouvrir le feu sur le vaisseau d'un Ministre ? Ils nous menacent ? Conneries... C'est du bluff, du vent ! » continua-t-il, dégaigneux, agitant ses petits bras dans tous les sens même si personne ne pouvait le voir. Et pour cause : il se trouvait, seul, dans ses quartiers, a bord de son Yatch, tandis que le pilote, à l'autre bout du comlink, transpirait à grosse gouttes dans le cockpit.

« Cette satanée corporation me fait tourner en bourrique depuis bien trop longtemps... Si j'avais su... Oui, si j'avais su, je ne me serais jamais engagé avec eux ! Il n'est pas question de leur laisser le temps de trouver une esquive cette fois. On fonce, on se pose à Novania... Et j'emmerde les autorités locales. C'est compris ? »

Aucune réponse. Un blanc qui voulait tout dire. Le pilote n'appréciait pas les manières du Ministre de l’Économie, surtout lorsqu'elles le plaçaient entre celui-ci et les visées lasers d'une des planètes les plus évoluées technologiquement de la République. Néanmoins, il aurait été profondément stupide de se rebeller. Il tenait à sa réputation... Et à sa vie. Mieux valait ne jamais se mettre au travers du chemin d'un Hutt en colère... A moins de vouloir maigrir un grand coup. Après ces quelques instants de silence constipé, l'homme répondit enfin :

« Bien. Nous nous poserons au spatioport de Novania dans... Six minutes... »

Mais ces paroles ne calmèrent pas la limace ventripotente, bien au contraire :

« Le spatioport ? » répondit-il, au tac-o-tac « Je n'ai jamais demandé à ce que nous nous posions au Spatioport ! Corporation Symbiosys ! C'est notre destination ! On va s'inviter ! On se pose directement chez eux, et nulle part ailleurs, c'est clair ? »

« Mais, Monsieur... C'est une propriété privée, je ne peux... Nous allons...»

« Immunité diplomatique. Je fais ce que je veux... »

Conversation terminée. Ragda coupa le comlink et reporta son regard sur les hublots. Arkania. La planète blanche occupait à présent tout son champ de vision, occultant totalement l'obscurité de l'espace environnant.

Noval Ortyss avait intérêt à être là pour répondre à ses questions... Sinon, ça allait vraiment mal se passer...



Dix minutes plus tard...

Plutôt que de poser le yatch spatial sur le parvi du complexe de recherche, gardé et sécurisé, Radga ordonna à son pilote de prendre de l'altitude à l'approche des bâtiments administratifs du complexe. Puis il lui demanda d’amorcer une descente rapide, pratiquement en piquée, droit en direction de l’énorme dôme énergétique abritant un petit jardin botanique.

Et là, le gars aux commandes de la sécurité eut à faire un choix cornélien. Soit il laissait le Ministre de l'Economie s'éclater dessus, soit il lui autorisait le passage, en coupant temporairement son alimentation. Un choix qu'il dut faire en quelques secondes, sans en référer à ses supérieurs.

Enfin... Ce serait son argumentaire lorsque sa hiérarchie lui demandait des comptes. En réalité, un certain  « Fantôme » l'avait contacté quelques heures plutôt, lui proposant une rondelette somme en échange d'un petit service : celui d'appuyer, le moment venu, sur le bon bouton. Ce qu'il fit. Après tout, il avait une famille à nourir... Et Symbiosys n'était pas du genre à payer le menu personnel rubis sur l'ongle. Même s'il se faisait virer, il aurait de quoi subvenir aux besoins des siens pendant une paire d'années. Largement de quoi rebondir.

Ainsi, l'Agonie d'Ardos, dans un hurlement de répulseurs à la limite de la surchauffe se posa brutalement entre deux essences rares. Le Hutt, pourtant pleinement satisfait, ne s'accorda pas le moindre sourire. Au lieu de cela, il adopta un visage encore plus froid, avant de lancer son chariot en direction de la passerelle dont il avait actionné l'ouverture à distance. Tel un laser s'échappant du canon d'un blaster, le vaisseau aux milles reflets dorés éructa d'une énorme masse verdâtre, propulsée à prêt de quinze mètres par secondes.

Sur son passage, le chariot ne fit preuve d'aucune clémence. Il arracha, plia, coupa, déracina, incinéra toutes les espèces végétale ayant eu la malchance d'être plantée sur sa trajectoire. Ragda, dans sa folie, n'avançait pourtant pas au hasard. Grâce à ses talents, et ses contacts, il avait pu obtenir une carte, certes sommaire, mais néanmoins fiable, des locaux. Il n'avait qu'un seul objectif en tête : le bureau de Noval Ortyss, dans l'aile administrative.

Toutefois, dans sa précipitation, le Hutt fit une erreur d'appréciation. A aucun moment, il ne s'étonna ni de trouver le jardin désert, ni de foncer vers un bâtiment rectangulaire duquel aucune fenêtre ne semblait éclairée. A aucun moment, il ne se rendit compte que l'aile administrative paraissait comme désertée... Et si son esprit effleura une seule seconde l'idée, celle-ci fut immédiatement chassée, son subconscient prétextant l'heure très avancée comme l'explication la plus probable.

Il aurait été effectivement logique de penser qu'à l'approche de la nuit, les bureaux de la direction ne débordaient plus d'activités... Mais tout de même, la tête d'une société de cette taille, de cette réputation, ne dormait – théoriquement – jamais.
Darth Velvet
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Novania…. Noval… les mots résonnent indélicatement dans mon esprit, litanie d’une tristesse qui s’égare dans mes prunelles voilées, me susurrant le deuil qui m’assaille. Le refus d’admettre l’évidence a cédé sous les assauts d’une réalité que j’ai pourtant longuement rejetée. Me leurrer davantage n’atténuera pas la douleur nichée dans ma poitrine comme un éclat de verre, je dois l’oublier, l’effacer pour continuer d’avancer. Sa disparition, écho douloureux à la fuite de Léonard, m’abandonne hagard sur les rivages d’indécision. Si j’ai longuement errée entre espoir futile et déprime, il est temps pour moi de me reprendre et d’agir en conséquence.

Un soupir s’échappe de mes lèvres, et mon front se glisse contre la vitre glacée du véhicule. Au dehors, le vent souffle emportant dans son sillage glacé, les frimas d’un éternel hiver. Lentement, la Symbiosis Corp apparait au loin, déchirant le voile de neige pour exposer ses flans argentés, ses dômes bleutés et sa tour crénelée, étrangeté bien particulière d’une architecture extravagante dans une jungle urbaine commune et enneigée. Légèrement à l’écart de la cité cependant, mais pourtant la dominant largement par son excentricité technologique.

«  Nous sommes arrivés mademoiselle. »

Je lui délivre quelques crédits pour la course et un petit pourboire avant de m’extirper de son taxi. Le froid m’assaille, fouettant d’un air glacé mes joues, se faufilant le long de ma colonne en un long frisson alors que j’observe le sommet de l’édifice, immobile sur les marches du parvis. Etrangement, le bâtiment ne grouille pas de cette activité frénétique usuelle auquel je suis habituée. J’entre, usant de cette carte d’accès quasi-illimitée, offerte par Noval. Au comptoir d’accueil une petite arkanienne me salue, un peu revêche. L’ambiance, véritable chape de plomb, me parait affreusement étouffante, et chacun de mes pas difficiles. Le claquement de bottes de vigiles pressés résonne sur le dallage de marbre noir veiné d’or. Alarmés ? Peut-être… mais c’est à se demander ce qui peut les agiter de la sorte tant l’endroit parait désertique. Je passe sans encombre les portiques de sécurité, mon pass me donne le droit d’aller jusqu’aux plus hauts bureaux de la tour, là où Noval jadis avait ses quartiers d’affaires.

L’ascenseur vitré m’offre une vue imprenable à mesure qu’il m’élève au dessus du commun des mortels. Sous l’un des dômes aux halos bleutés, je distingue l’émeraude d’une végétation luxuriante et… Mes yeux se plissent, intrigués par la masse sombre ayant tracé un long sillage noir dans le jardin botanique. Un vaisseau ? Pas étonnant que les agents de sécurité soient sur le pied de guerre. La musique s’arrête et les portes s’ouvrent m’invitant à sortir. Comme ailleurs, le couloir est silencieux. Le petit bureau devant le bureau de Noval est également vide. Sa secrétaire personnelle doit avoir été remerciée j’imagine. A quoi servirait-il de rémunérer l’assistante d’une personne portée disparue et potentiellement décédée. Seules quelques lumières sont encore allumées … peut être qu’un directeur quelconque œuvre encore pour son entreprise en dépit de l’abandon manifeste des locaux.

La porte de son bureau est close et je reste un instant à observer son nom, hologramme bleu s’agitant sur la surface obsidienne. Un froissement me tire de ma rêverie. Je ne suis plus seule. Un homme, grand et fier dans son costume cravate sombre, la peau grisâtre et le cheveu rare, m’observe scrupuleusement.

« Qu’est ce que vous faites ici ? »

L’intonation est rude, inamicale et exigeante.

« Vous n’avez rien à faire là ! »

Je glisse sur mon visage un sourire policé, déploie mes doigts sur mon tailleur particulièrement chic comme pour lisser ses plis et d’une voix profondément douce malgré l’agacement qui me tourmente, je réponds calmement.

« Je suis l’assistante personnel de M. Ortyss. Il m’a demandé de venir chercher des documents dans le bureau de … » Je m’interromps désignant du bout du menton le bureau de Noval.

« Ah oui. Pour la réunion du Conseil de Direction. Forcément avec les récentes accusations et les demandes d’enquêtes au sein de la firme… »

Il se tait, soudainement conscient d’en avoir trop dit. Un salut puis il emprunte l’ascenseur par lequel je suis venue, m’abandonnant seule dans le couloir. Au moins, je sais pour quelles raisons le bâtiment me semble aussi vidé. Ma présence vient à point nommé, il ne faudrait pas que les autorités locales découvrent les petits secrets embarrassant de Darth Araya, bien que dissimulés aux yeux avertis. J’entre. Rien a changé, un peu comme si le temps s’était figé entre ces murs. Les piles de dossiers envahissent encore son bureau dissimulant le bois noir pailleté d’une essence rare, importée d’une lointaine planète. J’approche du bureau, ma main s’égarant sur les papiers sans chercher à les lire alors qu’un soupir s’évade de mes lèvres. D’un contact subtil l’écran holographique s’éveille. Je doute que quelques documents compromettant subsistent dans sa mémoire où sur les quelques holocrons trainant à droite et à gauche.

Soudain, brisant le silence de ma retraite dans ce sanctuaire, m’arrachant à ma recherche et mes souvenirs, le bruit d’une porte que l’on fracasse contre un mur avec force accompagné de vitupérations. A nouveau je ne suis plus seule, mais cette fois ci, les problèmes ne sont pas loin, me murmure mon instinct.
Ragda Rejliidic
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Alors qu’il progressait à vive allure au travers des couloirs déserts et plongés dans une semi-pénombre peu rassurante, le Hutt sursauta :

« Là-bas ! » hurla quelqu’un derrière lui.

Sans même se retourner, Ragda précipita son chariot répulseur au travers de la première porte ouverte, sur sa droite. Celui-ci, lancé à pleine vitesse, percuta la cloison de ce qui semblait un placard. Aussitôt, une avalanche de serpillères, de balais et de flacons de produits ménagers en tout genre déferla sur le Hutt. Il retint sa respiration.

Les claquements de bottes s’arrêtèrent à quelques centimètres seulement de l'ouverture rectangulaire qu'il n'avait, biensur, pas eu le temps de refermer. Les lueurs des torches dansaient et projetaient des ombres cauchemardesques sur les murs autour de lui.

« Putain, j’ai pas rêvé ! J’ai bien vu quelque chose ! Il est passé où ? » Déclara, d’une voix essoufflée, celui qui avait hurlé dans son dos.

Malgré son immobilisme, Ragda transpirait à grosses gouttes d’un mucus épais. Son cœur battait la chamade, hors de contrôle, manquant de réduire en bouillie l’épaisse couche de graisse l’enrobant. Au fond de lui, il pestait. Il fallait regarder la vérité en face : il venait de faire une grosse connerie. Peut-être l’une des plus graves de sa vie. Sur le moment, impulsif comme il l’était parfois, ce plan lui avait semblé être une excellente idée. Une sorte de raid éclair. Se poser dans l’enceinte du complexe de recherche, se précipiter dans le bureau de M. Ortyss, puis le convaincre de rappeler ses chiens de chasse de la sécurité et de ne pas porter plainte auprès des autorités locales. Le Hutt grimaça. Il était pris comme un rat, ce n’était plus qu’une question de secondes avant qu’il soit appréhendé par la sécurité de Symbiosys.

« Il a dû continuer par là ! » lui répondit une autre voix, accusant elle aussi l’effort physique. Les deux silhouettes passèrent devant lui. Leurs pas s’éloignèrent rapidement. Le silence retomba progressivement, lourd, malsain. Le calme avant la tempête ? Ragda n’osait toujours pas bouger le moindre bourrelet, de peur de déclencher une nouvelle avalanche de serpillières qui trahirait sa position. Il attendit ainsi, plusieurs minutes, l’oreille tendue… Jusqu’à ce que le système de ventilation se mette à bourdonner. Surpris, il sursauta. C’est complètement stupide ! Hurla-il, intérieurement, agacé, frustré et même honteux, de se retrouver dans une situation pareille. Mais à quoi avait-il pensé sérieusement, en investissant les locaux de la Corporation ?

Enfin, puisque plus rien ne semblait vouloir briser ce silence, le Hutt se décida à agir. Il commença par se débarrasser de tout ce qui lui était tombé dessus. Ridicule. Être Ministre de l’Économie et du Trésor, l’une des personnalités les plus importantes de la République… Et se retrouver, ainsi, caché dans un cagibi. Totalement ridicule. Pestant autant contre lui que contre ce qui l’avait conduit ici, Ragda réactiva les répulseurs de son chariot afin de s’extirper du capharnaüm qu’il avait provoqué.

Rien à gauche, rien à droite. Les couloirs baignaient dans cette pénombre qui s’épaississait à mesure que les minutes s’égrainaient. Quelque chose clochait, il lui avait fallu un peu de temps pour s’en rendre compte dans cette précipitation. Il se trouvait au rez-de-chaussée de la tour qui dominait le reste du complexe. Le centre névralgique de la Corporation. Pourtant, l’endroit semblait désert, étrangement silencieux, et dépourvu d’éclairage. Mais que se passait-il ? On aurait pu croire le bâtiment abandonné, si l’on ignorait la sécurité aux abois. Pourtant, malgré ce manque d’activité, tout semblait propre et bien rangé.

Rien ne se passait comme prévu. Absolument rien. Certes, il avait choisi une heure aussi tardive pour éviter de croiser une foule d'employés se demandant bien pourquoi un Hutt monté sur un chariot traversait leurs coursives à vive allure. Mais voilà, faute d’éclairage pour se repérer, il s’était trompé plusieurs fois de couloirs, avant de trouver, enfin, les cages d’ascenseurs. Là, horrifié, il s’était rendu compte que son chariot n’y logeait pas : trop large… Et que le petit écriteau sérigraphié, riveté au dessus du panneau de commandes, indiquait : six personnes maximum, 800kg maximum autorisé. Le Hutt, à lui seul, dépassait largement cette limite. Même en abandonnant son chariot il ne pouvait espérer rejoindre le bureau de M. Ortyss par ce biais… Frustré et paniqué, Ragda n’avait eu d’autre choix que de potasser de longues minutes durant les plans du bâtiment qu'il avait piraté et enregistré dans la mémoire embarquée de son chariot... Jusqu’à trouver le sésame : un monte-charge réservé aux machines d’entretien des sols luxueux de l’édifice ! Et ce fut seulement à quelques mètres seulement de cet objectif qu’il dû se jeter dans le premier cagibi à portée, afin d’éviter cette mauvaise rencontre.

En y repensant, le Ministre secoua la tête. Heureusement que personne ne serait jamais témoin de cette scène surréaliste. Bon… Mieux valait ne pas trainer ici. La sécurité pouvait se rendre compte de son erreur à tout moment et faire marche arrière. Il pénétra donc rapidement dans la cage du monte-charge et l’activa. Celui-ci vibra légèrement avant d’entamer son ascension vers le dernier étage du bâtiment. Celui-ci montait plus lentement qu’un ascenseur classique, ce qui rendait cette situation particulièrement oppressante : il n’avait jamais été du genre patient. A mi parcours, le comlink du Hutt se mit à crépiter. D’abord inintelligible, il reconnu la voix de son pilote. Il parlait vite, complètement affolé :

// … ont encerclé le vaisseau Monsieur ! Lourdement armés ! Une bonne dizaine ! Qu’est-ce que je fais ? Qu’est-ce que…. //

Ragda n’écoutait déjà plus, en pleine réflexion. Tout allait s’arranger bientôt oui, dès qu’il arriverait à trouver M. Ortyss ou au moins l’un de ses subalternes directs ! Il lui fallait gagner du temps…

« Dis leur que tu vas te rendre, et descend lentement du vaisseau ! »

A l’autre bout, le pilote paru encore plus paniqué :

// Mais… s’ils me tirent dessus… S’ils me… //

« Mais non, mais non ! Tu n’as rien à craindre… On est sur Arkania quand même, il y a des lois… » Rien n’était moins sûr pensa-t-il. Après tout, ses arrangements avec Noval n’avaient strictement rien de légal. « Ils te chahuteront peut-être un peu, mais je te promets une belle prime pour tout ça, OK ? Tu pourras prendre un mois de congés si tu veux ! »

Il coupa le comlink. Cela ne servait à rien d’écouter les objections de son pilote. Il espérait quand même que cette diversion suffise à occuper la sécurité. Le temps qu’elle l’arrête, fouille le vaisseau, lui pose quelques questions, il aurait tout le loisir de désamorcer ce malentendu, non ?

Enfin, il arriva à destination. Les deux lourdes portes métalliques s’ouvrirent. Révélant une large coursive, luxueuse. Des tableaux recouvraient les murs, représentant le complexe à différentes époques, ainsi que les visages des cadres supérieurs particulièrement méritants. Partout, des portes donnant sur les bureaux de la direction de Symbiosys. Derrière certaines, des lumières brillaient ! En silence, Ragda explosa de joie ! Il avait eu raison de persévérer, le bâtiment n’était pas abandonné, il restait toujours quelques personnes de la direction pour superviser la corporation !

Mais aussitôt, il sursauta. L’ascenseur, placé dans une alcôve un peu plus loin, se mit en marche. Il hésita, mais s’approcha tout de même. Comme en témoignait l’affiche des numéros d’étage, il descendait, ne représentant donc aucun danger pour le moment. Mais, pour autant, mieux ne valait pas perdre la moindre seconde. Aussi, abandonnant toute prudence, il lança son chariot à pleine vitesse à travers le couloir, pénétrant à grands fracas dans le bureau, lui aussi éclairé, de Noval Ortyss.

Découvrant l’unique personne occupant les lieux : une Mirialan inconnue. Il stoppa net sa course, hésitant soudain sur la marche à suivre. Qui était-elle ? Ne risquait-elle pas de hurler de peur et d’alerte tout l’étage ? Il la dévisagea. Droit dans les yeux. Rien en elle ne trahissait un quelconque sentiment de panique. Soit elle s’attendait à le voir, soit elle savait parfaitement dissimuler ses émotions. Elle portait un tailleur. Une secrétaire ? Il n'avait pas le luxe de se poser toutes ces questions. Aussi, il brisa rapidement le silence :

« Je suis le Ministre Rejliidic, il s’agit d’une urgence, je dois voir M. Ortyss sans attendre ! »
Darth Velvet
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Un hutt… un hutt vindicatif perché sur son char luxueux à la façon d’un conquérant sur sa monture, me toisant de toute sa hauteur et de toute sa morgue. Je ravale la surprise qui m’étreint le ventre d’un hoquet de stupeur, chassant toute trace de cette émotion incongrue de mon visage devenu hivernal. Il peut, s’il le souhaite, s’essayer à deviner sous l’impassibilité parfaite de mes traits, mon usurpation. Ses petits yeux sinistres fondent sur moi, me lorgnent, me détaillent sans écorner, ni déchiffrer celle que je suis véritablement. Un sourire factice dessine mes lèvres. Je suppose que cette entrée fracassante dans le bureau est une récurrente dans la personnalité de ce hutt, et l’idée d’une chasse aux travers des étages et des différents services de la Corporation, par une armée de vigiles incapables de retrouver un intrus aussi… conséquent a quelque chose d’amusant. Pourtant ma voix s’élève en réponse à la sienne, cassante et froide, en dépit de mon sourire et mon amusement passager.

«  J’ai bien peur, M. Rejliidic, qu’il vous faille cependant patienter. Le fait que vous soyez Ministre ne changera rien. Si c’est M. Ortyss Père que vous voulez rencontrer, ce dont je doute, il vous faudra attendre la fin du Conseil d’Administration. Et si vous venez pour M. Noval Ortyss, comme je l’imagine, et bien …. J’ai bien peur qu’aucune rencontre ne soit possible. »

Je passe derrière lui, refermant sur nous la lourde porte. L’idée que nous puissions être interrompu par l’arrivée impromptue de la sécurité, m’incite à retourner jusqu’au bureau et son holophone.

«  Voyez-vous, M. Ortyss a disparu . Les autorités compétentes mènent une enquête approfondie et statuent actuellement sur cette disparition soudaine et mystérieuse. En tout cas, malgré les moyens mis en œuvre, aucune trace n’a été retrouvée. Le Haut Fonctionnaire en charge du dossier avance l’hypothèse d’une avarie sur son vaisseau d’affaire ayant entrainé un dysfonctionnement important des systèmes. Peut-être que sa sortie d’hyperespace l’a pulvérisé ou que son trajet a dévié dans une étoile, en tout cas il va être déclaré mort d’ici quelques jours par l’Administration de Novania d’après ce qui filtre de la direction. »

Mon doigt enfonce la touche de l’Holophone, et l’image d’un homme en uniforme vacille un instant avant d’apparaitre nettement devant moi .

«  Bonjour, ici Melle Velvy, assistante personnelle de M. Ortyss, je crois que j’ai retrouvé votre fugitif. M. … »

Je m’interromps une fraction de seconde et mes prunelles se figent dans celles de mon visiteur, comme pour déceler une possible gêne à l’évocation future de son nom.

«  …. Rejliidic. Je suis consciente de l’embarras provoqué dans votre service, cependant je prends le relais. Il s’agit d’une affaire importante et M. Rejliidic est l’un de nos plus précieux client … même s’il a fait preuve d’une terrible impatience. »

« Bien mademoiselle, je rappelle mes hommes. »
répond mollement l’hologramme avant de frétiller et disparaitre.

Je me retourne vers le hutt, l’invitant d’un large geste à venir au plus près du bureau.

«  Deux solutions maintenant M. Rejliidic. Soit vous repartez en attendant qu’un nouveau directeur soit nommé et vous recontacte pour la suite de vos affaires. Soit vous m’exposer votre prob…. »

Une odeur dérangeante, chimique m’envahit. Mes yeux se plissent, inquisiteurs. Mon nez se fronce délicatement avant de repérer la provenance de cet effluve.

«  Vous ne sentez rien ? » dis-je en me relevant du fauteuil, mes pas me guidant jusqu’à la gaine d’aération, juste au dessus de nos têtes, en plein milieu de la pièce. « C’est… C’est… Bizarre… »

Je chancèle, subitement abrutie, un peu comme après avoir ingurgité trop de cocktails. Je manque de m’étaler sur le sol, rattrapée in extremis au chariot du ministre. Mes paupières papillonnent, et mes lèvres forment un difficile « Narcoleptique ! ». Qui… Quand… Pourquoi ? Mes idées et mes pensées s’embrouillent, s’agglomérant pour former une injonction instinctive : de l’air ! une fenêtre !. Rassemblant mes dernières forces, alors que mes muscles s’amollissent littéralement, je retire de dessous mon tailleur, le blaster accroché à ma cuisse. Mon bras se dresse, tremblant en direction des baies vitrées et je lâche une salve, aussitôt absorbée par un écran anti-attentat et pare énergie. Foutu Noval et ses vaines précautions stupides … je m’écroule et un océan de ténèbres m’engloutit.

Mon crâne bourdonne affreusement sous le rythme du sang dans mes tempes. Un mal de tête intense, enserrant d’un étau de fer mes derniers souvenirs… ah oui, le narcoleptique… mes paupières s’ouvrent, endolories sur la lumière artificielle du bureau. Le ministre et son char … la porte baillant dans le fond et … un pan de mur complet grand ouvert découvrant une salle secrète et son voleur. En costume, il nous tourne le dos, visiblement trop occupé à fouiller ses découvertes pour s’inquiéter de notre sommeil…
Ragda Rejliidic
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Disparu ? Disparu ! Non... Disparu... Dis... pa... ru ?! Impossible ! Improbable ! Tout sauf ça...

Le Hutt demeura interdit, le regard fixe, la bouche entrouverte. Non, non et NON ! Personne ne pouvait disparaître de la sorte... Impossible ! Impossible ! Elle mentait, ou bien se trompait ! Oui c'était probablement ça... Cette petite secrétaire ne savait pas de quoi elle parlait, ce qui était plutôt courant parmi le petit personnel incompétent ! Ragda allait ouvrir la bouche pour lui répondre une tirade acerbe lorsque son cerveau, soudain en ébullition, monopolisa la totalité de ses facultés cognitives. Aucun son ne sorti de sa large gorge. A la vitesse de la lumière ses pensées se structuraient en hypothèses et conjectures.

Récapitulatif des faits présumés : Ortyss disparu... Avaries sur son vaisseau... Un conseil d'Administration qui lui cherche un successeur... C'était trop gros pour être vrai ! Et pourtant ce l'était certainement. Toute l'incompétence de la galaxie, incarnée en un et seul être, ne pouvait parvenir à de telles âneries. Elle disait donc la vérité, ou tout du moins celle qu'on lui avait présenté. Si le Hutt trouvait ce scénario plus qu'improbable, c'était parce que ce genre de pannes n'arrivaient pas toutes seules... Pas de nos jours. Non, il y avait autre chose. Ce ne pouvait être un banal accident... Noval disposait d'une fortune colossale, il n'était pas du genre à négliger l'entretien de son vaisseau, à jouer aussi stupidement avec sa vie... Mais si ce n'était pas un accident alors, qu'était-ce ? Une tentative de meurtre ? Une disparition volontaire ? Pour quelles obscures raisons, cherchait-il à se faire passer pour mort ? Disparaitre de la circulation ? Pourquoi ?

La paranoïa latente du Hutt prenait le dessus sur ses penses logiques. Un homme tel que lui, qui trempait manifestement dans des combines plus ou moins louches, comme le prouvait leur petite affaire, devait avoir une multitudes d'ennemis. Alors deux choses l'une : soit l'un de ceux-ci était passé à l'action, avec succès, soit l'Arkanien avait senti le vent tourner et s'était planqué. Quoi qu'il en soit, il était pour le moment hors jeu, et quelqu'un prendrait bientôt sa place à la tête du consortium. Une personne dont Ragda ne connaissait ni l'identité, ni les intentions. Et comme tout ce qui le concernait chez Symbiosys n'avait rien de légal, il risquait gros, très gros même. Inacceptable. Il était temps de couper définitivement les ponts avec ce consortium de bras cassés !

« Merci Mlle Velvy... » dit-il sur un ton calme, avant d'exploser de colère. « ... Mais ne cherchez à détourner la conversation ! Ce qui m’amène ici est strictement confidentiel ! Si M. Ortyss n'est plus entre ces murs, j'exige de récupérer mes investissements financiers, ainsi que tous les documents me concernant ! Je ne... »

Il ne termina jamais cette phrase. L'odeur intrigante lui parvenait à présent aux narines. Quelque chose d'épicé, qui picota quelques instants ses récepteurs olfactifs. Ce n'était pas normal, mais c'était déjà trop tard pour réagir. La Mirialan chancela devant lui, tandis que la pièce se mis à tanguer, comme un navire de guerre en perdition. Il s'affala mollement dans les coussins cramoisis de son chariot, le corps engourdit, l'esprit embrumé. Ses paupières lui parurent soudainement très lourdes... Il cligna des yeux, une fois, deux fois, et compris trop tard ce qui lui arrivait : un gaz soporifique ! Un brouillard mental endormait lentement ses facultés d'analyse, mais sa paranoïa lui administra un sursaut d'adrénaline qui lui permit de reprendre ses esprits quelques instants, paniqué. Et si les personnes responsables de la disparition de Noval Ortyss cherchaient à se débarrasser également de lui ? Non... Il devait... Un tir de blaster le fit sursauter. Il baisse la yeux, découvrant la secrétaire armée. Il paniqua, croyant soudain qu'elle tentait de l'assassiner. C'était un piège !

Une ombre passa à coté de lui, à la limite de sa vision périphérique. Il était foutu ! Il allait mourir, ici, sur Arkania... Non... Il devait... Il ne pouvait plus lutter, il n'en avait plus la force... Ses paupières se refermaient déjà. Le néant...

... Jusqu'à ce qu'une voix, inconnue, lui murmure à l'oreille :

« Monsieur le Ministre, je ne sais pas si je dois vous remercier ou vous maudire. Votre visite impromptue m'aura causé bien des problèmes. J'ai bien cru ne jamais pouvoir parvenir jusqu'ici, à cause de la sécurité qui fouillait tout le bâtiment à votre recherche... »

Au prix d'un effort sur-Huttain, Ragda parvint à ré-ouvrir le yeux. La luminosité autour de lui semblait avoir changé, preuve que sa perte de conscience n'avait rien eu d'un clignement de paupières. L'image d'abord floue, se précisa lentement.

« En tout cas, je suis curieux de savoir ce qui vous a poussé à agir de la sorte. Peut-être que ce dossier m'en apprendra un peu plus... »

Il s'agissait d'un homme, en costume très chic. Visage commun, sans signe distinctif si ce n'est ses yeux d'un noir profond. Ses cheveux, tout aussi foncés, étaient coupés très courts sur les cotés , à la mode militaire. Il portait, serrer entre ses dents, un micro-respirateur qui l'immunisait aux effets du gaz. Celui-ci dissimulait un sourire amusé tandis qu'il agitait devant le Hutt, un dossier sur lequel une étiquette indiquait : « Rejliidic, R. ». Il reprit :

« Je n'était pas venu pour ça... Mais on va dire que la curiosité est l'un de mes plus vilains défauts. Sur ce, Mademoiselle, Monsieur le Ministre... Bonne nuit. »

Il disparu du champ de vision fixe de Ragda, toujours incapable de tourner la tête. Ce type aurait pu simplement les tuer... Mais apparemment il n'en avait rien à faire de pouvoir être identifié. Il savait très bien que les informations volées dissuaderaient le Hutt de contacter les autorités... Putain, pesta mentalement ce dernier, ce n'était pas possible ! Cet enfoiré allait disparaître dans la nature avec des documents capables de mettre à mal sa carrière ! Et merde ! Il devait faire quelque chose ! Et vite !

L'autre s'arrêta sur le pas de la porte pour conclure :

« Ah oui, je voulais vous remercier... Même si vous m'avez mis des bâtons dans les roues, vous m'offrez un parfait moyen de quitter cette planète : votre vaisseau ! »

Ce fut le déclic. Personne ne touchait à l'Agonie d'Ardos ! A son petit bébé de technologie ! Personne, absolument personne ! Puisant dans toutes les ressources que le gaz incapacitant lui avait laissé, il contracta ses muscles endoloris afin de se redresser. Dans un râle colérique, il bascula en avant, s'éclatant littéralement la gueule sur les commandes tactiles de son chariot. Le choc résonna dans sa tête, déclenchant une migraine insoutenable. N'écoutant que son désespoir : il devait ABSOLUMENT stopper ce voleur, il tenta le tout pour le tout : activer les répulseurs de son chariot d'un coup de langue bien placé sur l'écran tactile. S'il parvenait à faire reculer, à vitesse maximale, son engin, il aurait tout les chances de percuter l'indésirable...

Obnubilé par sa panique et sa colère, il ne calcula même pas que la secrétaire se trouvait toujours affalé à coté de lui.


[Jet de Dextérité pour viser, d'un coup de langue, les commandes sur l'écran tactile.]


Le Masque de la Force
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Darth Velvet
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Ma langue pâteuse retient ma surprise aussi sûrement que ce maudit narcoleptique, mon corps. Sous mes paupières, une migraine gronde alors que mes yeux papillonnent sur les entrailles éventrées de la cachette de Noval, secret éventé par cet individu dont je n’aperçois les traits. Qui… Comment… Pourquoi… autant de questions qui tournoient dans ma tête, amplifiant la douleur sourde. Je tente de me relever, paume à plat sur le chariot ministériel mais mes muscles se refusent à supporter mon poids. Ils tressaillent un instant sous l’effort puis faiblissent jusqu’à me laisser retomber mollement contre les coussins de soie bigarrés.

Il se déplace, l’allure féline des voleurs, le pas léger des spectres, le visage soigneusement dissimulé dans la silhouette échouée et surplombante du Sénateur de Bakura, à tel point que j’enrage de ne pouvoir rien distinguer d’autre de lui, qu’un vague flou artistique. Sa voix chuchotante, si proche et pourtant éloignée, me parvient entrecoupée. Elle ne s’adresse pas à moi, pourquoi l’aurait-elle fait ? Après tout, ici, je ne passe que pour une vulgaire assistante quelque peu désuète en raison de la disparition de mon employeur.

Il parle… il s’éternise… le timbre est grave, légèrement métallique peut-être à cause d’un masque dont je l’imagine faire actuellement usage. J’aimerais qu’il s’attarde juste encore un peu, quelques secondes ou une minute. Le poison instillé dans mes veines s’estompe rapidement accéléré par les fils de Force que je tire sans vergogne à moi. Déjà, je ressens au bout de mes doigts la sensation familière d’un fourmillement et bientôt la substance ne sera plus en mesure de m’incapaciter.… Hélas le monologue s’achève, me laissant dans la bouche un arrière goût amer de déception. Trop rapide…

Mon corps encore inutile pendouille comme une poupée désarticulée sur le chariot du ministre, bien que mon esprit soit parfaitement alerte. Maudit gaz qui m’abandonne aussi docile qu’inoffensive alors que la situation s’annonce tendue. J’ignore les documents et les objets qu’il a emprunté à la cache d’Araya mais quels qu’ils soient, ils sont assurément une menace.

A nouveau, je tente de me relever. Il ne faut pas qu’il s’échappe. Quel qu’en soit le prix. Je n’ose imaginer ce qu’il adviendrait de la réputation de Noval si l’opinion publique découvrait ses sombres affiliations et ses arcanes. Ce qu’il adviendrait de la Corporation toute entière. Je suis sûre que cette idée lui serait insupportable bien qu’il ne soit plus des nôtres pour en apprécier l’indubitable ironie. Mes bras tremblent mais résistent, sous quelques gouttes de sueur.

Soudain, annihilant tous mes efforts, et avant même que je prenne conscience du danger, une chose visqueuse et puante m’heurte déposant sur la surface de contact entre nous deux, une matière poisseuse et nauséabonde. Je bascule de la plate-forme pour accueillir le sol dans une embrassade chaleureuse alors qu’entonne à tue tête une musique nasillarde, les hauts parleurs du rétro-chariot ministériel. Il me faut juste quelques instants pour prendre pleinement conscience de baveuse réalité des faits : je suis couverte de mucus de hutt, des cheveux jusqu’aux orteils, encore à demi-assommée par les effluves narcotiques du voleur, affalée au sol comme une esclave au pied de son bourreau alors qu’au dessus, au milieu de ses oreillers criards, le hutt a tout d’un caméléon dont on aurait complètement déroulé la langue.

L’organe déployé et ballant autour de boutons, non satisfait de m’avoir badigeonnée de salive, avait transformé le moyen de transport du Ministre en petite foire miniature. Une musique affreuse dans les haut-parleurs, une ombrelle dorée ombrageant cérémonieusement son crâne chauve et verdâtre, des bras mécaniques affolés proposant tour à tour cocktails fétides, massages douteux, objets divers et variés et… Une arme … ?

M’extirpant du sol, aussi collante qu’une bande d’insecticide à une mouche, je me saisis du blaster, arrachant littéralement le mécanisme qui la tenait. Un temps trop tard, malheureusement, pour transformer en passoire l’Arsène Lupin de notre soirée. D’un geste rageur, j’essuie d’un revers de manche tout aussi souillé que le reste, mon visage.

« Pas question qu’il sorte entier d’ici celui là ! » grondais-je essayant de courir sans parvenir à plus de résultat qu’une marche hésitante et branlante.

Même avec toute la mauvaise foi de l’univers, il faut se rendre à l’évidence. Impossible de le rattraper avec cette vitesse de pointe, mais hors de question de s’avouer vaincue pour autant. Concentrant toute mon énergie, tout en prenant bien soin, de laisser hors de portée de ma puissance le chariot du hutt, je ferme les yeux, rassemblant en moi la Force nécessaire afin de la projeter dans les lignes et les câbles électriques du niveau, assurant une surtension qui, sans me permettre de rattraper le voleur dans l’immédiat, l’empêchera de fuir par la voie des ascenseurs… et descendre tous les étages par les escaliers de secours ne signifie qu’une seule chose : perte de temps…

«  Votre engin… il roule dans les escaliers ? » demandait-je à l’imposant personnage sans véritablement attendre de réponse au vu de son état catatonique. « de toutes façons, il va falloir, si on veut le rattraper »

Tentant le tout pour le tout, et n’ayant plus grand-chose à perdre au vue de ma douteuse allure, j’enfourche le chariot, sans attendre une quelconque contestation de son propriétaire et enclenche la motorisation de celui-ci. Filant à vive allure dans le couloir, brisant la porte d’accès aux escaliers, j’émet une dernière prière pour que l’engin ne nous tue pas dans la descente.




[Jet de dextérité pour piloter correctement la bête jusqu’aux paliers inférieurs.]
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Toujours dans le brouillard, le Hutt ne prit la mesure des initiatives de son compagnon d'infortune. Elle lui posa une question qu'il y du mal à comprendre. Qu'est-ce que cette histoire d'escaliers venait faire dans cette... Soudain, il sursauta, tandis qu'elle bondissait devant lui, lui arrachant littéralement les commandes des mains. Dans d'autres circonstances, cette proximité l'aurait probablement amusé... Mais là... Les répulseurs démarrèrent au quart de tour. Visiblement elle s'avait s'en servir... Enfin, sans aucune souplesse ni finesse. Le chariot tangua à plusieurs reprises, tandis qu'il flurtait avec les cloisons des bureaux de cet étage. D'ailleurs, la vision de l'une d'elle, à moins de dix centimètres de son faciès disgracieux, suffit à lui donner le coup de fouet nécessaire pour se sortir des vapeurs de l'anesthésique... Un peu comme un pilier de comptoir que l'on jetterait, la tête la première, dans un bac d'eau glacée pour le faire décuver.

Déboussolé, abêti, Ragda ouvrit la bouche pour protester, avant de la refermer immédiatement, laissant échapper seulement un cri de détresse alors qu'une embardée manquait de le faire basculer. Il tenta de se dresser pour attraper la demoiselle par la taille, histoire de l'arracher aux commandes. Mais trop tard. Alors qu'il relevait péniblement sa tête devenu si lourde, les yeux du Hutt s'exhorbitère de terreur : devant eux, approchaient à une vitesse folle deux portes battantes derrière lesquelles s'ouvraient une cage d'escalier...

« Stop... Stop ! Non.... » hurla-t-il, s'accrochant par reflexes aux rambardes de son chariots. « Arretez ! Vous allez nous tuer... Ce n'est pas prévu pour... » Ragda ne termina jamais cette phrase. Le chariot percuta avec une violence folle les battants de la porte de secours, afin de basculer dans la cage d'escaliers. Cet engin n'avait pas été conçu pour de telles acrobaties !

La descente fut violence, chaotique, à en retourner l'estomac de ses occupants. Plusieurs fois, les extrémités du chariots éraflèrent les cloisons en permabéton, produisant des gerbes d'étincelles. Plusieurs fois, ils faillirent basculer, se retourner, se rompre le cou. Mais contre toute attente, la jeune femme, telle une cavalière fougeuse, su maintenir le cap et maîtriser sa monture d'acier... Enfin, jusqu'à ce qu'ils arrivent au palier inférieur :

Là, les escaliers s'arrêtaient net. La sortie se trouvait sur le coté, derrière une petite porte qui ne s'ouvrait que dans ce sens... Et face à eux : une cloison. Ragda hurla, mais cela ne changea rien. Lancé à pleine vitesse, rien ne pouvait arrêter dorénavant ! A moins de...

[Je de force pour mettre tout son poids sur un coté du chariot afin de lui faire faire un dérapage]

Incroyable, mais vrai : la manœuvre désespérée fut une réussite totale ! Usant de tout son poids, Ragda parvint à faire déraper la chariot qui, lancé à pleine vitesse, pu in-extremis passer l'encadrure de la porte de secours, frottant à peine sur le mur d'en face. Le cœur battant la chamade, le Hutt se jeta alors sur la Mirialan, pour la forcer à stopper l'engin. Ses petits mains se refermèrent sur sa taille et il la poussa de toute ses forces pour l'écarter des commandes. Evidemment, la chariot tangua de plus belle...

Devant eux, à quelques mètres seulement, la silhouette de leur agresseur détallait. Faut d'autres options, il n'avait eu d'autre choix que de prendre les mêmes escaliers qu'eux. Il était si proche... Mais, à cet instant, Ragda, lui, ne pensait qu'à une chose : reprendre possession de son chariot avant que la Mirialan les tue tous les deux !
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La silhouette du voleur se dessine en contre-jour, si proche qu'il ne me semble qu'à un souffle de nous. J'accélère l'allure, appuyant vigoureusement sur les commandes du propulseur, sûre, maintenant que l'épreuve de l'escalier s'étend derrière nous, de parvenir à maîtriser l'engin dans sa pleine vitesse, sans que nous dérapions ou nous encastrions dans un mur. Malheureusement, l'idée n'a visiblement pas la faveur du hutt, dont les doigts boudinés et répugnants se ferment se referment sur ma taille pour mieux m'évincer d'une poussée. Je lutte, distribuant une salve de coups de pied dans cet amas de graisse insensible, alors que mes doigts, inexorablement glissent de la manette de contrôle. Je me retrouve soudainement éjectée de mon rôle de pilote... autant que du chariot.

Une douleur lancinante me cueille, lorsque je percute vivement le sol, pour finir ma course contre une paroi métallique, encastrant littéralement mes omoplates dans le plastacier. Sous l'impact, mon souffle s'expulse, coupé, et des milliers de petits éclairs rouges dansent devant mes yeux, déclenchant une tambourinement obséquieux à mes tempes. Je me redresse, difficilement, avisant au loin, dans le fond du corridor, la vrombissement sonore du chariot et la masse imposante de son propriétaire. Un vague juron ourle mes lèvres, et mon humeur ne s'améliore guère lorsqu'il me faut courir pour tenter de les rattraper... Qui a pu avoir la mauvaise idée, d'imposer aux femmes d'affaires, et plus exactement aux assistantes, ce genre d'atours ? Des talons ? Des tailleurs ? Quelle praticité lorsque chaque foulée s'apparente à un défi pour éviter la chute ou l'entorse, dont les enjambées minuscules se trouvent refréner par le fourreau oppressant d'un tissu ébène. Mes escarpins s'envolent sous ma vindictes et la jupe trop serrée pour ma course se craquent sur les coutures du coté, alors que les uns comme les autres me gâchent encore quelques précieuses secondes.

Même en usant de la force, jamais je ne parviendrais à les rattraper. Pas comme ça. C'est une certitude. Au moins, je connais la destination de notre voleur... a trop parler plutôt qu'agir, on en dévoile toujours trop, et bien qu'il est été assez fin pour nous berner le sénateur et moi même avec son gaz soporifique, je doute un tantinet de son intellect. Pourquoi nous avouer sa volonté d'user du vaisseau du hutt ? Sans doute ne s'imaginait-il pas que nous serions tous deux suffisamment coriaces et opiniâtres pour le poursuivre...
En tout cas, si je veux arriver en même temps qu'eux au jardin botanique, je n'ai d'autre choix que de prendre un raccourci. Au moins je connais bien les locaux... et pour rejoindre leur objectif en suivant la sinusoïde du couloir, il leur faudra immanquablement prendre le parvis et ses quelques marches d'apparats, puis la direction des labos de biotechonologie. En somme effectuer un petit détour, alors qu'en coupant par les toilettes, ils auraient tôt fait de se retrouver devant la serre bien qu'y accédant par un angle différent.

Quand je parle de toilettes.... il ne fait pas imaginer un tout petit endroit étriqué, exiguë, fleurant bon la pisse et le floral d'une bombe bon marché, mais bel et bien des commodités XXL, impeccables et parfumées à l'inisa de Céréa, à la fois lumineuses et spacieuse. J'entre comme une bombe, manquant au passage de renvoyer dans son box, une arkanienne sur maquillée, courant dans l'allée de marbre blanc qui séparent les deux alignement de WC grand luxe. Au bout, le reflet miroitant d'une baie vitrée, que j'implose d'une sale de blaster et une poussée télékinésie. Sans même prendre le temps de réfléchir, portée dans mon élan je m'élance au travers....

[Jet d'agilité pour me rattraper sans m'écrabouiller en contrebas, comme une bouse de bantha]


… dans le vide. Légèrement en contrebas, les végétaux du jardin, exposent leurs feuillages luxuriant, et leur fleurs rares, embaumant l’atmosphère d'une quiétude que je brise, à coup d'éclat de verre, de tir énergétique et d'un cri retenu. Les branches munies de feuilles géantes me fouettent le visage, ralentissant ma chute tout en m'égratignant les joues. Mes mains s'empêtrent dans une pseudo liane, et sans savoir réellement comment j'y parviens, je stoppe ma chute, transformant cette culbute désespérée en balancement de lianes en lianes, pour finir dans l'apothéose d'une roulade plus ou moins réussie sur un sol spongieux et humide.... Au moins... je suis entière, et en forçant l'allure, je suis presque certaine d'arriver en premier au vaisseau, dont la carlingue brillante m’apparaît déjà au travers de la végétation.
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Ragda Rejliidic
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Très franchement, à cet instant, alors qu’un illustre inconnu tentait de s’échapper avec des dossiers compromettant sous le bras, Ragda n’avait que faire du destin d’une petite secrétaire. Avec brutalité, il était parvenu à l’arracher aux commandes du chariot répulseur, toujours lancé chaotiquement, à pleine vitesse, dans un couloir bien trop étroit. Le Hutt ventripotent, dont les couches de gras l’immunisaient naturellement aux coups de pieds vengeurs, laissa échapper un soupir de soulagement alors que ses petites mains firent basculer la jeune femme, avant de se refermer enfin sur les commandes… Il était temps de passer aux choses sérieuses pensa-t-il, le système sanguin saturé de molécules d’adrénaline ayant dissipé les derniers effets du gaz anesthésiant.

L’esprit clair donc, il abandonna sans autre forme de procès la jeune femme, qui percuta violemment le sol défilant à vive allure. En une fraction de seconde celle-ci s’était soustraite de ses pensées… Pensées seulement occupées par un seul et unique objectif : rattraper le fuyard ! Cet enfoiré venait de dérober, sous son nez, des dossiers capables de le faire plonger… Ou de le transformer en la victime impuissante d’un pervers chantage ! Hors de question de le laisser filer ! Soudain doté d’une résolution sans faille, Ragda actionna les gaz, accélérant encore. Les yeux rivés sur sa cible, il s’efforçait de faire taire ses peurs, ses craintes, ses doutes. Un seul faux pas, et il risquait de finir écrasé, pulvérisé, contre la cloison de l’un de ces bureaux anonymes. Une fin sordide à laquelle il s’efforçait de ne pas penser.

L’inconnu, aux intentions tout aussi mystérieuses, courait là, juste devant, à moins d’une trentaine de mètres. Le couloir se prolongeait en ligne droite, jusqu’à un sas composé d’une série de portes vitrées menant à l’extérieur. L’homme s’y engouffra, sans même ralentir, manquant de finir encastré contre le transparacier des panneaux dont l’ouverture automatique n’était pas conçue pour s’ouvrir aussi rapidement. A peine fut-il passé, que les capteurs de présence leur ordonnèrent de se refermer derrière lui… Une temporisation au plus juste, dictée par les impératifs climatiques du monde gelé qu’était Arkania…

Ragda ouvrit de larges yeux, hurla. Ses doigts pressèrent les commandes de freinages. Le chariot répulseur bascula en avant, manquant de se renverser… Mais la vélocité de l’engin, lancé à pleine vitesse, ne pu éviter la collision frontale. Le choc fut rude, d’une violence inouïe. L’énorme Hutt fut propulsé en avant, son large abdomen s’écrasant contre le tableau de bord. Sa tête, comme désarticulée, telle celle d’une vulgaire poupée de chiffon s’éclata sur les commandes. La première paroi de transparacier vola en éclats aussi acérés que des lames de rasoirs. Le chariot parti en tête à queue, éventrant la seconde l'instant suivant. Le bruit fut assourdissant, surtout pour le passage aux premières loges de la catastrophe...

Mais le pire restait à venir. Le sas s'ouvrait sur la serre dans laquelle il avait atterri, une demi heure plus tôt. Celle-ci, en contrebas, était reliée à l'entrée principale par une série d'escaliers magnifiques, en marbre d'aldéraan... Mais terriblement abruptes. L'engin devenu incontrôlable fit un vol plané impressionnant, continuant de jouer à la toupie aérienne, alors que sa trajectoire décrivait une dangereuse parabole vers l'allée pavée dix mètres plus bas. Le retour au plancher des banthas fut d'une violence folle. Les répulseurs, incapable de compenser en une fraction de seconde une telle énergie cinétique, ne purent empêcher le châssis de frapper de plein fouet les pavés... Propulsé telle une savonnette sur un sol humide, le chariot glissa dessus en crachant sur son sillage d'aveuglantes gerbes d'étincelles. Le métal, mis à rude épreuve, grinça : une plainte insupportable qui brisa les tympans des malchanceux témoins de l'accident... Enfin, après plusieurs mètres, les frottements stoppèrent net la course folle. Silence. Le duracier rougit du châssis laissait échapper des volupté de fumée blanchâtre, à l'odeur acre de brûlé.

[Jet de constitution pour accuser le choc]

Toujours juché sur son chariot, le corps du Hutt gisait là, inerte. Malgré la résistance endémique à son espèce, Ragda n'avait pu supporter pareille successions de chocs. Les yeux mi-clos, la gueule ouverte, la langue pendante, il respirait à peine... Si bien qu'un observateur extérieur aurait pu le croire mort. Pour autant cet accident ne fut pas sans conséquences désirables. Le fuyard, ayant vu l'engin fou lui passer juste au dessus de la tête, s'était arrêté dans sa course pour se jeter de coté, à l'abri douteux d'un bosquet de buissons épineux. Dans cet acte désespéré pour sauver sa vie, il avait perdu ses dossiers, répandus derrière lui sur le sol, à la merci des vents artificiels produits par la serre. Plusieurs datapad, éventrés après avoir embrassé durement le pavé, tairaient à jamais leur contenu... L'homme, dont le costume portait à présent les multiples morsures des épines pernicieuses, se redressa, la mine déformé par un rictus haineux. Sa main elle aussi éraflée, s'emparé d'un pistolet blaster jusque là sagement rangé dans son holster.

Il s'avança alors vers le Hutt inconscient... Ne laissant aucun doute quant à ses intentions...
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Jet de Ragda Rejliidic raté !

Ragda : 6
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Tour de Darth Velvet, compétence au choix excepté Force, Dextérité et Agilité
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Je fuse au travers de la végétation dense, mur d’émeraude et de fleurs. Des buissons épineux m’égratignent, déchirant mon chemisier et ma peau, des lianes rugueuses me flagellent le visage et les membres, alors que je m’enfonce à vive allure sous les frondaisons de ce vivarium. La carcasse du vaisseau, étincelante dans la moiteur sylvestre se rapproche de plus en plus à mesure que mon souffle se raréfie. Soudain, le hurlement du métal et les feux d’un moteur envahissent le silence ouaté de la serre, dans une gerbe de crépitements rougeoyants. La grande entrée du sénateur ne manque assurément pas de panache ni de folie, à défaut de discrétion. J’oblique légèrement ma course, devinant derrière les dentelles feuillues, la présence de notre agresseur, pressentant sous le tremblement éthéré de la Force, ses intentions belliqueuses.

Je surgis de la flore, bondissant sur l’homme, prédatrice en chasse, féline et rapide. Ma main empoigne brutalement son bras, détournant le canon avant qu’il ne déverse son impitoyable mort sur le hutt, l’entrainant dans ma chute. Nos corps se mêlent , roulant sur un tapis spongieux de mousses et de lichens. Il peut se débattre sous mon emprise, mais plus ses mouvements se saccadent, recherchant de leurs poings le contact de ma peau, plus il s’enferre dans mes ligatures. La bataille ne tourne guère en sa faveur, et malgré ses gesticulations suintantes d’une hargne purulente, je parviens sans trop de difficultés à le maitriser. Je le retourne, face contre terre, nez plongé dans l’humus, le chevauchant telle une amazone farouche versant délibérément tout son poids sur ses reins et ses bras judicieusement bloqué dans son dos dans une position aussi douloureuse qu’efficace.

« Couché panier ! » susurre ma voix, entre deux souffles

Il y a bien des façons de soumettre un homme, et je m’emploie qu’à user de la méthode agréable, bien qu’autour de moi, mon aura, drapée de noirceur aux reflets de violence, s’étende sur ma proie d’une mise en garde éthérée et malsaine. Je chasse d’un mouvement de tête, une mèche de cheveux ne doutant pas une seule seconde que mon accoutrement de secrétaire très comme il faut, doit à présent tenir de la sauvageonne, entre mon chemisier lacéré, mes bas troués, mon tailleur fendu et déchiré, mes escarpins invisibles et ma coiffure de fauve indompté. J’esquisse un demi-sourire et mon regard se porte sur le hutt, écroulé et avachi dans une pile de coussins éventrés et de morceaux de son chariot.

J’assène sur la tempe de mon prisonnier, un coup suffisant pour l’assommer, abandonnant l’inerte pour me pencher vers le Sénateur en berne.

« Debout Redjiliic. La sécurité va arriver d’un instant à l’autre et je doute que vous souhaitiez leur révéler vos petits secrets. Partons. Dépêchez ! »

Je ramasse rapidement quelques uns des dossiers, mais il apparait que jamais nous auront le temps de tous les récolter. Les cachotteries de Noval et de Darth Araya ne peuvent tomber entre des mains étrangères. Serrant ma maigre récolte contre mon cœur, je tends mes doigts vers les documents gisant encore au sol, avant de libérer une salve d’éclairs foudroyants et brûlants. Ils s’embrasent dans un crépitement fugace, réduisant en cendres les traces de ses dossiers personnels. Plaçant les rescapés entre les mains du hutt, lui signifiant clairement d’un mouvement du menton, qu’il est temps de s’éclipser en profitant de la diversion inopinée quoique bienvenue de ce début d’incendie. Pour ma part, attirant à moi la toile spectrale de la Force, je me renforce, augmentant la puissance de mon corps pour tirer celui de notre agresseur, jusqu’au vaisseau.
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