Luke Kayan
Luke Kayan
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Luke redressa le haut de son jean qui tombait sur ses hanches bien que sa ceinture soit la plus ajustée possible. Il n'aimait pas ce tissu moins souple que son habituelle tunique, pareillement pour son tee-shirt qui faisait "jeune" sans être trop provoquant mais laissant toutefois le col un peu trop dénudé à son goût. Sans parler du fait qu'il le collait en comparaison aux replis confortables de sa toge. Ce dernier était gris et par-dessus il avait une petite veste noire assez terne pour rester discrète mais toutefois coupée de manière moderne. Bref, tout ce que n'aimait pas Luke. Il avait aussi dû mettre une casquette pour cacher sa natte de Padawan. Dans sa poche intérieure, très grande bien que ça ne se voit pas, sommeillait son sabre-laser et il avait dans un petit sac en tissu tout ce qui pourrait leur servir à son goût: des lampes -enfin ça c'était surtout pour Ulrich- un carnet d'adresses, une carte de Coruscant également alors qu'à ses côtés roulait le fidèle Bip.


Le Hapan n'avait pas protesté en entendant parler de "servant", saisissant bien assez tôt qu'Ulrich était quelqu'un de particulier, même pour un apprenti. Menés tout droit à Coruscant, au grand dam de l'adolescent, ils furent lâché dans la foule bigarrée qui sortait le soir. Des jeunes se bousculaient presque pour se rendre dans cette boîte de nuit très huppée. Luke saisit leurs entrées en fouillant dans le sac, les reconnaissant à cause de leur taille précédemment étudiée. Son R2 resta dehors, n'ayant pas besoin de se recharger en énergie parce qu'il la recyclait tout seul, le droïd jaune était là au cas "où.", il pouvait servir en cas de soucis pour contacter le Temple ou autre. Le jeune homme lui donna des instructions simples comme être prêt à répondre au comlink et enregistrer la moindre bande son louche, quand ils allaient parler à des videurs du Hutt ou autre. Si les choses tournaient mal, ça donnerait une piste aux Jedis suivant qui viendraient ici, et même si la mission réussissait, cela leur servirait de résumés.

-On y va?

Le Padawan guidé par une montre GPS parlante se retrouva bientôt en face de la boîte avec son camarade. Malheureusement là il ne pouvait plus faire grand chose. La Force l'y aurait aidé mais l'apprenti préféra cacher son aura car les Hutts selon ses informations étaient immunisés et pouvaient sentir ceux qui l'avaient et pire, ceux qui la maîtrisait. Se tournant vers son partenaire, perdu malgré lui dans cette foule et dans ce bruit bien qu'il tâche de ne pas le montrer, Luke attendit les instructions. Venant d'un milieu noble, retiré à sa mère à ses 7 ans et amené aux Jedis à 10 ans, il ne connaissait rien à ce genre de divertissement, ancré dans son monde que représentait le Temple. Jamais le Padawan n'était entré dans une boîte et il se rappelait difficilement la dernière fois qu'il avait du se vêtir d'habits comme ceux-ci, peut-être jamais dans son adolescence. Le pire c'était le langage, il ne comprenait rien à ce basic étrange qui fusait autour d'eux, habitué au langage parfait de sa mère, de son sénateur de père et surtout à celui des Jedis. Luke était un adolescent très tranquille, il adorait philosopher, réfléchir, travailler, pas sortir comme ça. De plus, nouveau désavantage pour eux, le physique Hapien du Padawan et ses yeux vairons attiraient, sans compter celui de son camarade qui lui aussi n'était pas mal dans son genre bien que Luke ne puisse s'en rendre compte.

-Comment doit-on faire?

Demanda-t-il d'une voix qu'il parvint à faire passer pour sereine, prêt à écouter les conseils de son camarade pour survivre dans cette "jungle", espérant qu'Ulrich s'y connaissait plus que lui et était moins "coincé". Avoir vécu au Temple, puis dans un endroit violent mais où le langage restait très élevé comme l'académie Sith ne l'aiderait pas en ces lieux. Le Padawan recula même légèrement quand une fille s'enroula sans façon autour de lui. L'éducation très spécial des Jedis sur ce thème était pénalisant, il était aussi innocent à 18 ans qu'un enfant de 13 ans sur ce sujet.
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Habillé d'un caban sombre, à col fourrure épaisse noire, je laissais les talons noir de mes richelieus en daim claquer sur les bases métalliques qui constituaient la parcelle de Coruscant sur laquelle nous avions atterris. Nous étions en mission, certes. Mais en était-ce pour autant un prétexte pour omettre le goût des belles choses ? Avec grâce, j'avançais d'un pas sûr, et mon regard nonchalant était en rupture avec les mœurs de la lie sociale, agglutinée autour de nous.

-La rue est de sortie, ce soir, lançai-je à mon partenaire, qui marchait à mes côtés.

Il semblait avoir un peu de mal. Aveugle, de sa condition, je supposais qu'il venait dans ce genre d'endroits pour la première fois. Quelque part, c'était aussi le cas pour moi. Mes soirées festives, aussi déliquescentes eussent-elles parfois été, me semblaient à un niveau quelque peu supérieur que celle qui avait cours en ce moment même.

À proximité de l'entrée, Luke laissa en place son androïde de type R2. Le padawan allait bien avoir de la chance, s'il le retrouvait en un seul morceau à notre retour. Faisant le choix de ne pas m'attarder davantage sur la stupidité profonde qui consistait à nouer une relation avec une machine, je pris le billet d'entrée que me fournit Luke.

-30 crédits l'entrée ? Eh bien, c'est encore pire que ce que je pensais.

À l'instant où je me retournai, vision d'horreur. Un gouffre phallique enlaçait de façon répugnante mon partenaire. Quelque peu échauffé par le comportement de ce dernier, qui se laissait faire de la façon la plus atone qu'il soit, je décidai de séparer la morue de sa proie.

-Eh, la chatte en feu, va tapiner ailleurs.

Les amies de la jeune fille explosèrent de rire, et la concernée, tant ivre qu'éhontée, s'excéda contre elles. Leurs piaillements laissèrent un sourire vainqueur sur mon visage.

-C'est drôle comme toutes les insultes de filles terminent en "asse", lançai-je à Luke, les yeux de nouveau rivés devant moi.

Le jeune homme pouvait enfin me découvrir en situation réelle, puisqu'extérieure. Mon cynisme n'était plus à prouver pour personne, dans mon entourage. Un cousin éloigné m'avait un jour dit que si toute la condescendance de l'univers pouvait s'agglutiner en un seul ancrage, j'en serais sans aucun doute le réceptacle. Pour toute réponse, j'avais ri, muni d'un regard faussement bienveillant. Quelle ironie.

-Ok, tu ne peux pas voir. Mais plus cheap, tu meures.

Je pris également son billet d'entrée, et les présentais au videur, un gungan sale et obèse, dont la peau était grise et crispée. La pollution et le manque de lumière permanent avaient sans doute dénaturés le batracien apatride.

-Bienvenue au Titan, messieurs. Amusez-vous bien.

Rapide passage au vestiaire. Je déposai mon trois-quart à col fourrure, et mes gants en cuir, pour ensuite jeter à Luke un dernier regard.

-Je comprends que ce ne soit pas facile pour toi. Je suis là pour te guider. Ne me lâche surtout pas.

Ma main attrapa son bras.

-Si on te propose quelque chose à boire, refuse.

Un employé ouvrit le sas. Comme sous l'action du dieu d'une croyance désuète qui aurait désamorcé les vannes célestes, un déluge sonore inonda mon crâne. Les enceintes vomissaient les paroles d'une voix synthétique sur fond de basses lourdes, presque infra-soniques.

Avalés par le Titan, je nous frayai un chemin en direction du bar. Je sentais l'aigreur des regards débauchés, portés sur ma propre personne. Arrivés au bar, je commandai deux boissons fortes, peu avant de nous asseoir. Je m'approchai alors de Luke, pour lui offrir une chance de m'entendre.

-La recommandation que je t'ai fait tout à l'heure, ça ne compte pas pour moi.

Je tendais alors le verre fraîchement servi à Luke. Une paille colorée faisait luire son verre. Le mien, à la main, je me retournai discrètement.

-C'est de la pornographie sonore.

Un couple d'ortolan femelles qui enlaçaient leurs trompes dans une infâme soupe de langues nous bouscula.

-Visuelle aussi, si ça peut te rassurer. Bien, voilà la situation. Le nightclub est blindé de monde. On va essayer de se faire discrets, alors on reste dans l'ombre un moment. On avise par la suite, selon comment ça évolue.

Toujours stationnés au comptoir, je jetai une œillade à ma droite. Vel. Sous la surprise, et dans un geste aussi impromptu qu'incontrôlé, ma main attrapa celle de Luke. Elle, ici...
Luke Kayan
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-C'est drôle comme toutes les insultes de filles terminent en "asse"


-Pas "chatte en feu" toujours...

Répondit Luke qui bien que ne comprenant pas vraiment l'insulte se montra particulièrement méticuleux sur l'analyse du vocabulaire fin utilisé par son interlocuteur. Ce dernier avait l'air de se sentir à son aise ici, fort bien songeait le Padawan qui se contentait de suivre, soulagé de ne pas avoir à trop se poser de questions. Bousculant les gens accolés les uns aux autres, le jeune garçon grimaça lorsqu'il reçut en pleine figure des insultes, cependant il ne répondit rien, peu envieux de se disputer inutilement avec un inconnu et ayant le devoir de suivre Ulrich sans lui faillir. Sa main accrochant le bras de son compagnon avec force mais sans aller lui faire mal non plus, Luke souffrait particulièrement de la limite qu'il s'imposait concernant l'utilisation de ses pouvoirs. Quasiment civil, le Padawan ayant une connexion très puissante et intense avec la grande amie mystique des Jedi se sentait totalement étourdi. Le bruit, la foule achevaient de l'égarer mais il suivait vaillamment Ulrich toutefois, refusant toutes les offres de verre ou autre, même de parler autrement que pour saluer ou dire pardon quand il bousculait, obligé de forcer le passage pour que ce dernier ne se referme pas après Ulrich qui se frayait un chemin sans que Luke n'en connaisse le but.

Lorsqu'enfin ils arrivèrent à ce qui semblait être leur destination, l'apprenti offrit au Hapan un verre, ce dernier l'accepta avec un sourire pour le remercier bien qu'il n'avait aucune envie de boire mais bon, autant se mêler le plus à la foule et ne pas avoir l'air suspect. Un verre l'aiderait à prendre contenance, c'était déjà ça. Cherchant la paille qu'il avait senti taper contre ses doigts, le jeune aveugle porta l'objet à ses lèvres et avala le jus qui heureusement, ne se révéla pas mauvais. Il espéra que son partenaire n'avait pas prit un truc avec de l'alcool, peu habitué le blond aurait en effet rapidement des soucis avec la boisson, sans parler du fait qu'il n'avait pas mangé ce midi trop absorbé par son entrainement et encore moins de sa carrure de demoiselle. Toutefois, devinant son camarade assez intelligent pour avoir songé qu'on ne buvait pas en mission et harassé rien qu'à l'idée de hurler pour parler le Hapan ne dit rien.

Il tourna la tête, surprit en entendant un drôle de bruit qui se distinguait de la musique ambiante. Ulrich ne tarda pas à lui expliquer de quoi il en retournait... Cependant le blond ne comprit pas grand chose. Il faut dire que depuis son entrée dans ce monde bizarre où tout n'était que violence sonore et présences mêlées, auras en bataille et langage désagréable, le Padawan ne saisissait rien! Tout comme il n'avait pas comprit la phrase précédente de Ulrich juste avant qu'ils rentrent, concernant le fait qu'il ne pouvait pas voir et que c'était Cheap. C'était quoi ça Cheap? Luke avait laissé coulé, tout comme cette histoire de pornographie sonore, cependant lorsque son camarade évoqua également le côté visuel de la chose, avec le peu de souvenirs qu'il avait de sa vue, le Padawan s'imagina vaguement de quoi il s'agissait, voyant deux humains s'embrasser et se faire des choses plus ou moins floues pour lui qui n'avait jamais expérimenté ça mais qui avait entendu suffisamment de ses voisins de dortoir décrire certains holofilms interdits qu'ils regardaient, souvent plus pour s'amuser ou même découvrir que réellement chercher de l'excitation. Les Jedis avaient un énorme déficit sur ce genre de choses et certains adultes se trouvaient aussi innocents que des gosses dans le domaine, un peu plus d'éducation sexuelle les aiderait sûrement à ne pas tomber dans ce piège, plus que l'absence totale et le refus de ce genre d'acte... Enfin bon ces derniers temps les choses s'étaient relâchées avec Ellana Caldin ainsi qu'une autre Jedi enceinte mais gardée tout de même dont avait entendu parler Luke.

Enfin quoiqu'il en soit, Luke ne put que grimacer à l'idée de toute cette décadence qui se produisait devant tout le monde. Bien sûr s'il avait su ce qu'étaient des Ortolans, il aurait probablement eu encore plus de déplaisir, car même sans être raciste il fallait avouer que vu le physique de ces étranges créatures la scène légèrement vulgaire donnait encore plus de hauts le coeur.

-C'est de la pornographie sonore. Visuelle aussi, si ça peut te rassurer.

-ça tu vois... Tu n'avais pas besoin de le spécifier ni de me le décrire. ça ne me rassure pas du tout...

Répondit simplement le Hapan en hurlant comme il le pouvait de sa pauvre voix naturellement faite pour être douce et harmonieuse, non puissante qui ose s'imposer. Le jeune Jedi n'en rajouta donc pas plus de peur de perdre son organe vocal et sa patience pourtant proverbiale. Il s'appuya contre le comptoir tout en sirotant sa boisson, tâchant de paraître tout à fait normal ce qui était doublement difficile pour lui, Padawan et aveugle. Soudain Ulrich le tira de ses pensées en serrant sa main. Surpris Luke se retint juste à temps d'envoyer une onde de Force de surprise à son camarade voir d'interrogation. Il calma instantanément le tourbillonnement qui bondissait en lui, attendant de jaillir pour l'aider à s'exprimer comme toujours. Non cette fois le Jedi devait cacher son affinité avec la Force au cas où. Avec regrets le Padawan cacha son aura, un petit jeu pour lequel il était doué. Toutefois la concentration demandée était trop importante pour qu'il puisse en parallèle s'ouvrir à la Force. Il était donc réellement et totalement aveugle et dû encore forcer sa pauvre voix à faire office de "pont" entre son interlocuteur et lui.

-Que se passe-t-il?

Demanda le Hapan en tournant instinctivement ses yeux vers Ulrich qu'il ne pouvait pas voir. Sans chercher à dégager ses doigts de la main de ce dernier toutefois, s'assurant ainsi un mode de communication de plus-ce qui ici n'était pas du luxe- le Padawan attendit une réponse quelconque. Soit par la voix, soit via une pression sur sa main, un geste, quelque chose qui n'émane pas de la Force en tout cas. De ce fait, son aura cachée mais totalement fermé à son monde habituel, Luke paraissant simple civil n'avait pas pu sentir l'étrangère... Et bien sûr il n'avait rien pu voir de louche qui avait ainsi stressé son voisin.
Darth Velvet
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La musique, mélange crispant d’électro et de sonorités gutturales, m’assaille alors que je pénètre dans l’atmosphère chargée du Titan. Assourdissante autant par le volume que par sa composition, elle m’arrache une légère moue tandis que mes yeux se plissent sous les effets stroboscopiques et colorés des spots. Mais ce n’est pas tant cet horrible son, ou l’effet dévastateur des jeux de lumières qui m’angoisse le plus. Non…. Plutôt cette masse grouillante, cette marée vivante qui vibre et respire en rythme. Insupportable… néanmoins nécessaire.

Dans un soupir je forge mon âme à subir, l’ironie de la situation. Cette mission, je l’ai réclamé et comme une chienne de chasse sur les traces de sa proie, je flaire l’occasion inespérée d’assouvir mes desseins… ceux de l’Ordre. Que mes pas m’emportent dans les tréfonds d’un club, qu’ils me confrontent à mes démons et exploitent mes faiblesses, je ne dois pas flancher. C’est une question d’honneur, de courage et de survie. J’inspire profondément. Il n’est rien ici que je ne puisse affronter.

« Allons-y » murmurais-je pour moi, dans une forme primaire d’encouragement.

Je me lance avec une aisance que je suis très loin de ressentir. Mes mains sont moites, mes jambes molles. Je sens sous le repli ingénieux de ma large ceinture cramoisie, le cristal de mon sabre pulser en écho à mon cœur affolé. Je fends la foule, entrelacement de corps impudiques qui se frottent les uns aux autres, qui se touchent, se découvrent, ondulent sous la mélopée nasillarde. La nausée me guette, alors que je devine une main arpenter ma croupe en terrain conquis. Mes lèvres se pincent, mon poing se serre mais je continue d’avancer jusqu’au bar, de peur de perdre la faible maitrise qu’il me reste, de peur de me laisser submerger.

Mes doigts rencontrent enfin le promontoire lumineux du bar, véritable bouée de secours à ma noyade. J’exalte un soupir de soulagement. Il y a moins de monde ici que sur la piste qu’il m’a fallut traverser. Je suis moins à l’étroit, les contacts restent ponctuels et mon assurance naturelle repoussent peu à peu les ténèbres qui m’enserraient d’un linceul d’inquiétude et de colère. Je ne suis toujours pas enchantée d’être là, accoudée au comptoir, c’est certain, mais mon visage ne montre plus aucune anxiété, s’autorisant presque un sourire avenant. Maintenant que je suis un peu plus à mon aise, faisant une totale abstraction de mon environnement, de la musique, de ses kaléidoscopes colorés, j’observe sa faune.

Amusant de voir comme je dépareille, comme je détonne dans cet étalage de peau et de charmes. Les autres femmes arborent des tenues osées et sexy, des lèvres peintes, des yeux de biches. Les décolletés vertigineux fréquentent des jupes si courtent qu’elles ne cachent plus rien du tout. Moi, je parais presque étrangement sage dans un monde aussi déluré. Mon pantalon moulant d’un violet profond, ma tunique mauve, longue, retenue sur mes hanches par une large ceinture de tissu rouge emprisonnant ma taille jusqu’au dessous de mes seins, ne dévoilent aucune parcelle de mon épiderme, hormis la naissance de mes épaules et de mon cou.

« Je vous offre quelque chose ? » me demande un humain l’air intéressé.

« Non, merci »

Il n’insiste pas et je retourne à mes contemplations.

Je ne sais plus exactement depuis combien de temps j’attends. Les verres s’empilerait sur plusieurs colonnes, si le barman ne les avait pas méticuleusement retiré les uns après les autres. Tout comme les boissons insipides qu’il m’a servies, les gens défilent. Je m’impatiente, mes doigts pianotent de plus en plus vigoureusement sur le comptoir, mais toujours aucun signe de celui que je traque. Même dans cette boîte bondée il m’est impossible de le manquer. Alors que fiche-t-il ? Les informations reçues seraient-elles erronées ? Encore une fois, mon regard balaye l’horizon mouvant de la foule à la recherche de la silhouette d’un Hutt et de sa horde de sbires. Rien. Pourtant un visage me semble soudainement bien familier dans cet océan d’inconnus de toutes races et de toutes sortes.

« Ulrich ? »

Mes lèvres articulent presque avec difficulté le prénom du jeune homme mélancolique d’Alderaan et mes yeux se fige sur la main qu'il tient serré au creux de la sienne. Un ami ?
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-Que se passe-t-il?

Pas même attentif à la question qu'avait posé Luke, mon esprit était concentré sur la Mirialan. Aucun doute, c'était elle. Au-delà de ses vêtements, flottants comme la brume, et de son teint parfait, je me souvenais précisément de son regard. Elle tourna alors son visage vers moi. Ma main se crispa de nouveau contre celle de mon partenaire. Peut-être les mâles du Titan admiraient ses courbes. Pour ma part, je projetai mes yeux dans les siens, avec une intensité pareille à celle qui nous avait unis sur Alderaan. Je me savais amené à la revoir. Seulement, pas dans un lieu aussi sordide. Assourdi par la masse sonore, je devinai alors sur ses lèvres qu'elle prononça mon nom.

Des couleurs aussi obscures qu'éclatantes parcouraient mon âme. Je me rendis compte que ma main était contre celle de Luke. Choqué, je la retirai aussitôt. Quel idiot. Je ne me faisais pas honneur. Toutefois, je lui attrapai l'épaule, et l'amenai avec moi, tout en lui soufflant: "Une amie."

J'arrivai alors à la hauteur de la sith qui m'avait séduit de façon si singulière, lors de cette nuit outre-temporelle.

-Vel...

Ne m'ayant connu que le temps d'une soirée, elle était pourtant celle qui avait le mieux su déceler ce que je dissimulais au fond de moi. Mon homologue féminin constaterait sans doute ma surprise de la revoir. Et malgré mon absence de sourire, ma joie de la retrouver. Je portai à mes lèvres la boisson forte que j'avais commandé. Fruitée et sucrée à souhait, le soft couvrait le goût de l'alcool.

-Je ne m'attendais pas à te retrouver dans pareil endroit...

Je présentai alors mon associé à la sith.

-Voici Luke. Nous sommes embarqués dans une sorte de mission. Luke, je te présente Vel.

Peut-être arriverait-il dans ses pensées, l'espace d'un instant, que la promiscuité entre Luke et moi cache quelque chose de plus notable. Faisant vœu de lui empêcher cette gênante façon de raisonner, je lui expliquai qu'il était aveugle, et que c'était une des raison pour lesquelles je le guidais.

Pourtant, ma main se tenait de nouveau au niveau de son bras. Lorsque mes doigts s'enfilèrent avec les siens, quelques secondes plus tôt... J'avais perçu en moi un sentiment étrange mêlant la surprise, la crainte, et le besoin de trouver refuge...

Le candide Luke ne se doutait sans doute pas à avoir affaire à une adepte des arts noirs.

-Qu'est-ce qui t'amène ici, la questionnais-je, de la même façon qu'un ami l'aurait fait.

Luke était perdu dans ce milieu. Mais moi qui croyais avoir l'ascendant, je prenais conscience que ma situation n'était pas des plus confortables. Vel avait par deux fois brisé le masque qui me collait si bien à la peau. Désireux de lier l'utile à l'agréable lors de ma mission, autant entamer la discussion, avec une femme qui s'avérait être à mes yeux une merveille. Bel exemple humaniste à suivre, elle avait su se libérer des dogmes nauséabondes qui régnaient sur notre institution.

Spoiler:
Luke Kayan
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Luke redressa automatiquement la tête, cherchant à savoir d'où provenait cette tonalité féminine, comme s'il pouvait tenter de la voir. Le jeune homme présentement fermé à la Force ne pouvait savoir que c'était une Sith, ce qui lui donnait cet air candide. Toutefois s'il laissait ses ondes se libérer et que cette personne ne se cachait pas, il saurait bien vite reconnaître l'une de ces auras sombres qu'il avait tant côtoyé à l'académie de Korriban, peut-être même s'y étaient-ils croisés. Toutefois, ignorant la nature de leur relation, le Hapan resta tranquille. Moins gêné que son camarade par cet élan d'affection qui voulait tout dire pour ceux qui voyaient, il gardait la main ancrée dans celle d'Ulrich sans complexe, jusqu'à ce que ce dernier mette ses doigts sur son bras. Naturellement rassuré par sa présence, ignorant ce code implicite d'appartenance que chaque personne guettait en silence mais avec grande ardeur, en tant qu'aveugle, le Padawan était juste ravi d'avoir un contact physique avec quelqu'un alors qu'il n'avait plus aucun repère ici. Néanmoins autre chose le poussait aussi à l'accepter. Son enfance difficile l'avait poussé à rejeter ce genre de choses malgré sa cécité. Seuls Saï Don et quelques rares personnes comme Elora qu'il connaissait depuis quasiment 10 ans pouvaient avoir ce droit normalement, mais Ulrich était différent. Peut-être était-ce la situation qui le poussait à faire confiance plus rapidement? Sans doute oui.

S'intéressant à la femme, collé contre son ami, le Padawan profitait de ce guide pour éveiller le maximum de ses sens à la recherche du hutt où de condisciples plus probablement présents que la limace baveuse (HJ: pléonasme je sais^^). Le tout était de savoir si le rendez vous aurait bel et bien lieu comme le disait la mission ou de savoir si c'était un canular voir un piège. Entre temps son partenaire avait confié à "Vel" qu'ils étaient en mission, enfin plus ou moins mais déjà l'aveu révélait d'une confiance installée entre eux. Dessoudant enfin ses mâchoires, le Padawan osa répondre.

-Enchanté mademoiselle

Fit-il en hésitant légèrement sur le terme. En effet habituellement il reconnaissait une femme jeune ou moins jeune, se trompant rarement sur l'âge. Sa marge d'erreur était de 3 ou 4 ans en général mais guère plus, sauf qu'ici dans ce Night Club ou la musique vous perçait les tympans la modulation de la voix de la nouvelle n'étaient pas entièrement retranscrites. Le Hapan approcha sa main de la jeune femme, tendant délicatement ses doigts fins à cette dernière pour qu'elle s'en saisisse ou pas. Lui ne pouvait trouver seul où se trouvaient ceux de leur interlocutrice. Luke se demanda s'il trouverait des doigts, des pattes, des écailles ou le vide. Il avait un milliard de questions à poser à Ulrich mais ne dit rien par pure courtoisie. Il fallait aussi rester concentrer sur la mission mais au moins cette rencontre avait pour avantage de les faire paraître plus crédibles en tant que simples clients. Et puis la femme avait l'air charmante.

Tous deux semblaient être amis, ils devaient se connaître depuis longtemps. Luke estima que c'était normal de les laisser parler, de plus il en apprendrait sur cette Vel ainsi. Il se doutait déjà qu'elle soit seule à la manière dont son camarade avait dit "qu'est-ce qui t'amène ici". Le jeune garçon trouva d'ailleurs cette demande étrange. Cette inconnue n'était-elle pas venue juste pour s'amuser? Et pourquoi Ulrich lui avait dit qu'ils étaient en "mission"? Saurait-elle pour leur statut de Padawan? Prudemment Luke s'ouvrit légèrement à la Force. Pas assez pour qu'un Hutt le sente, il préférait donner l'impression d'y être sensible sans être entrainé pour autant, mais du coup l'apprenti Jedi traînait plus pour réussir à sonder l'étrangère, frôlant son esprit sans y entrer par pur respect. Il sentait bien "quelque chose" mais comme il se retenait, la nature de cette sensation était encore inconnue.

Poussé contre Ulrich à cause de clients impatients d'accéder au bar, Luke se retrouva plus ou moins enlacé avec ce dernier, sans que ce soit non plus à l'image de ce qu'avait voulu donner cette fille à l'entrée qui s'était jeté sur lui. Le message donné de l'extérieur était tout de même équivoque. Surtout qu'on ne s'apercevait pas immédiatement que Luke était aveugle. Certains regardaient bizarrement l'étrange couple de garçon et cette belle fille à la peau verte. Ils n'avaient rien à voir ensemble pourtant. Le Hapan se poussa de nouveau pour laisser à Ulrich sa liberté, peut conscient de ce que les gens pensaient, ni même de cette étrange assurance qu'il avait gagné en étant pourtant désagréablement plaqué contre le comptoir et Ulrich par la même occasion.

-Comment vous êtes vous connu?

Se risqua-t-il enfin à dire, toujours à cause de cet élan d'assurance offert par le contact avec son camarade.
Darth Velvet
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L’atmosphère de cet endroit m’étouffe et m’oppresse pourtant comme un phare dans la brume, comme une bouée de sauvetage, la présence d’Ulrich m’apporte une bouffée d’air inespérée et détourne mon esprit des vases moroses qui l’aspirent depuis que je suis entrée dans ce club. Mes prunelles scrutent, avides, les déliés et les courbes de son visage que je devine troublé. Si je suis tout autant étonnée que lui de cette rencontre fortuite sous des lumières plus crues, plus vives que celles d’Alderann, je n’en dévoile rien. Mon masque ne se brise pas aussi facilement sur les récifs rétifs, avantage douteux mais néanmoins utile de mon aînesse. Mon regard, un instant happé par les souvenirs de ses iris, se dégage pour imprimer sa marque sur celui qui l’accompagne.

Bien malgré moi, je ne peux m’empêcher d’admirer la finesse de ses traits harmonieux. Aveugle m’annonce Ulrich alors que l’un l’autre s’accrochent ensemble. Possible, mais sa cécité ne gâche rien de cette séduction naturelle qui émane de lui, si j’en crois les œillades alentours que je surprends. Tout comme elle n’explique pas entièrement cette intimité, cette proximité entre eux. L’idée que leur camaraderie soit davantage qu’une amitié, me laisse parfaitement indifférente. En fait je suis tout simplement heureuse de recroiser Ulrich, que juger leur comportement d’une façon ou d’une autre ne me vient pas à l’esprit. Mes lèvres s’ourlent d’un véritable sourire, le tout premier de cette soirée qui ne soit factice.

« Enchantée Luke »

Ma voix se module chaleureusement quoique j’hésite longuement à serrer cette main qui se tend vers moi. Je n’aime pas être touchée, pourtant mes doigts frôlent nerveusement ceux du jeune homme. Un contact léger, presque fantomatique. Il serait impoli de refuser et bien que cette attitude me coute, je ne suis pas une sauvage mais je n’oublie pas que Luke m’a aussi été présenté sous le titre de compagnon de mission.

Je me doute que l’un comme l’autre, ils suivent les préceptes strictes du Temple et la doctrine inflexible des Jedis. Le sous-entendu était trop évident pour que je passe à coté, mais très honnêtement la mise en garde n’était pas réellement nécessaire. Je suis une femme usuellement prudente. Il faut dire que la vie de sith, souvent turbulente et dangereuse, où l’erreur se solde par la douleur et la mort, développe à l’extrême cette faculté. Je ne suis pas venue sur Coruscant en hurlant à la face de ce monde mes attaches à l’Ordre Noir, mais en les dissimulant. Et même si ma maitrise, en cet instant me parait légèrement imparfaite en raison du tumulte qui m’habite, elle reste suffisante pour accomplir correctement son office. Evidemment au détriment de ma sensibilité,mais je n’ai pas l’intention de m’en servir dans l’immédiat. Aussi je relève tout juste cette légère fluctuence dans la Force, cet infime tressaillement, signe que l'on me sonde.

« Une sorte de mission ? Vraiment… C’est étrange comme appellation ça. Soit c’est une mission, soit ça n’en est pas une…» commençais-je sans ironie aucune « Moi… hum j’attends quelqu’un à vrai dire, et j’ose espérer qu’il ne m’a pas tardé. »

D’ailleurs j’en profite pour jeter un coup d’œil évidemment sans le moindre résultat. Je soupire, prend une gorgée bleuté de cet étrange cocktail que l’on me sert depuis plusieurs verres.

« Comment vous êtes vous connu ? »

Je réponds du tac au tac, sans laisser le loisir à Ulrich de le faire.

« Sur Alderann, par hasard… résultat d’un gout commun pour les nuits sans sommeil »

Un sourire de connivence que lui seul peut comprendre se reflète sur ma bouche. Les mots ont parfois plusieurs sens mais je sais qu’un seul sera interpréter par Luke alors qu’Ulrich, lui, en appréciera toutes les nuances subtiles. Alors que je m’apprête à ajouter quelque chose, un mouvement m’interpelle sur la gauche. La silhouette massive et ragoutante d’un Hutt un peu trop entouré pour qu’il ne s’agisse de celui que j’attendais. Mon sourire déserte mon visage devenu soudainement plus sérieux.

« Ohhhh…. , il semblerait que mon… client soit arrivé » annonçait-je d’une voix trainante tout en désignant du menton, l’individu.
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Les enceintes crachaient en continu leur hymne à la médiocrité, alors que la débauche battait son plein dans ce lieu aussi lugubre que violent. Si personne ne se portait de coups, la brutalité était plutôt visuelle. La vermine qui nous entourait était possédée par une libido infâme.

Dépravation. Déchéance. Destruction. Ces mots avaient pour moi la saveur du miel. Mais cette débauche-là n'était que honte pour mes rétines. J'étais toujours parti du principe qu'il y avait mille et unes façons de se morceler. Brisé à la fleur de l'âge, j'attachais de l'importance à la façon dont un être pouvait se tirer vers le bas. Cela devait se faire avec raffinement et distinction. Mais dans ce lieu sordide, tout était sale et crasseux... La simple plus-value qu'avaient pris mes investissements au cours de cette demi-journée aurait suffi pour que j'offre une bouteille du plus divin spiritueux de Kuat à chacun de ces obscurs verrats. Mais à l'évidence, ces âpres animaux n'auraient jamais compris à quel point le cadeau eût été précieux, et sans doute aurait-il fini, dans le pire des cas, au fond d'un de leur orifice.

Malgré l'atmosphère malsain qui régnait, le regard de Vel eut pour effet de dissiper en moi tout malaise. Mes lèvres s'arquèrent dans un mince sourire, comme pour lui signifier que nous étions, elle et moi, mille fois supérieurs à cette masse ordurière. Celui-ci s'effaça lorsque je vis Luke avancer sa main vers la Mirialan. Cette nuit sur Alderaan avait été le comble de la perfection. Ma rencontre avec l'infortunée demoiselle avait été merveilleuse. Nos regards s'étaient tout dits. Sans pour autant connaître le cheminement de son existence, j'avais appris d'elle bien plus que si nous nous étions racontés la trame de nos vies, de longues journées durant. Tout avait été dans la perception et le ressenti. Et celui-ci avait été d'autant plus intense, qu'il fût partagé. Elle était mon miroir sur de nombreux points. Et la réticence à tout contact physique en était un. Sous les moissons de mon amertume, j'avais niché ma main au creux de la sienne. Et j'avais deviné à quel point son malaise au fait de toucher une personne était grand, bien plus encore que le mien. En toute conscience de cela, nous avions malgré tout uni nos cœurs par ce geste, qui représentât alors bien plus que tout au monde. Mais Luke n'était pas en corrélation aussi évidente que je ne l'avais été avec Vel. Il ne représentait sans doute pour elle pas plus qu'une ombre.

Je lançai alors à ma sœur d'harmonie un regard qui lui signifiait que je l'avais compris. Par courtoisie, elle lui effleura tout de même la main. C'est alors qu'une silhouette bouscula Luke qui, trébuchant, s'enlaça à mon corps. Mes muscles se crispèrent, signe de protestation intérieure. Mais en était-il vraiment ainsi ? Dans ce genre de circonstances, un regard gêné de ma part aurait suffi pour que le garçon s'écarte. À l'évidence, ce soir, sa cécité était moins handicapante pour lui que pour moi. Mes yeux se baissèrent vers le coin inférieur gauche de ma vision, en direction du comptoir métallique, pour ne pas avoir affaire au regard de Vel, qui se tenait face à moi. Mes iris avaient toujours été embaumés par ce voile, qui faisait de mon esprit un bastion impénétrable. Mais comme chaque citadelle a sa faille, je ne redoutais que trop le regard exégète de mon homologue. Mon bras s'arqua d'une légère flexion, comme pour faire la demande muette à l'aveugle de se retirer d'un pas. Je ne savais si Vel avait senti le malaise dans lequel m'avait mis cette situation. Mais si l'initiative ne venait d'elle, c'était le destin qui lui avait soufflé de détourner le sujet. Elle reprit alors ce que je lui avais dit plus tôt. "Une sorte de mission." C'était pourtant vrai. Je maintins alors son regard, pétillant au rythme des stroboscopes.

-Ça mériterait une explication détaillée. Mais le lieu ne s'y prête pas, puisqu'il est notre destination.

Je savais qu'elle comprendrait mon silence à ce sujet. Je lui laissais libre choix d'interprétation. Peut-être par devoir. Ou peut-être par jeu, puisqu'elle même ne m'avait fourni aucune réponse quant à la raison de sa présence au Titan. La voix de Luke résonna alors avec difficulté, dans la tourmente sonore. Il demanda comment nous nous étions rencontrés. La riposte de Vel fut d'une perfection à m'en arracher un nouveau sourire. Mon regard complice lui faisait écho. C'est alors qu'elle se détourna sur sa gauche, tout en annonçant d'une voix fatiguée que son "client" était arrivé. Mon attention piquée à vif, je jetai une œillade à la forme grotesque et monstrueuse qui s'approchait. J'en avais presque oublié l'intérêt de ma présence ici. Mais les traits hideux du hutt me le rappelèrent aussitôt. Mon associé ne pouvant assister à la scène, devait imaginer du terme employé par notre interlocutrice qu'elle réservait un accueil charnel à la personne dont nous parlions. Je me refusais à l'idée qu'il ne ternisse Vel, ne serait-ce que dans une vision fantasque. Je coupai alors court à cette possibilité par une tirade fuselée, et à double tranchant.

-C'est le notre également.

Mon explication allait sans doute avoir pour effet d'attiser les foudres de Luke, cet institutionnel garçon, qui ne me pardonnerait sans doute pas d'avoir révélé de but en blanc l'objet de notre présence. Mais à vrai dire, je m'en moquais éperdument. Peut-être allait-il commencer à comprendre que je n'étais pas tout à fait comme ses obéissants et futiles semblables.
Luke Kayan
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Luke comprenait qu'il était de trop, légèrement vexé, il prit le risque de lâcher complètement son camarade pour s'attabler au comptoir, laissant simplement traîner ses oreilles après que Vel lui ait répondu de manière expéditive. Cependant ce qu'il entendit lui fit hérisser les cheveux. Le jeune homme ouvrit de grands yeux étonnés puis se tourna vivement, renversant au passage son verre sur le comptoir sans toucher personne heureusement. Le Padawan lui ne s'était même pas rendu compte de la perte de sa boisson qu'une fois posée il n'aurait de toutes manières eu aucune chance de retrouver, intacte ou pas. D'un pas maladroit, il revint au même niveau que le duo qu'il n'avait pas réellement quitté mais dont il s'était légèrement éloigné, marquant la fissure qui les séparait. Sauf que cette fois plus question de les laisser tranquilles! Le jeune Jedi avait entendu Ulrich révéler leur cible à la femme, qui était bel et bien la pour la même raison donc. Légèrement ouvert à la Force, Luke se rappelait avoir senti quelque chose d'étrange chez sa personne. Il ne pouvait pas en jurer bien entendu mais son expérience dans l'Académie, cette histoire de "mission"... C'était soit une Sith, soit une contrebandière ou un soldat de la république peut-être? Enfin quelque chose qui avait un rapport avec le "militaire". Et le Hapan penchait plus pour le côté sombre de la barrière que celui "lumineux".

Cependant une Sith aurait bien plus de pouvoirs. Présentement le Padawan ne ressentait rien ou presque, juste une fluctuation étrange qui le prévenait de quelque chose sans pouvoir en définir la nature. Il décida part défaut de pencher pour le terme de "mercenaire". était-ce également un pur hasard si elle avait la même cible qu'eux ce soir?

-Ulrich, elle a pu être envoyé par ton père... Sans même le savoir peut-être. C'est un piège pour elle comme pour nous.

Le jeune homme avait bien pris garde à ce que seul son partenaire entende ses paroles. S'il avait été auparavant un peu mécontent d'être mis de côté, voir "vexé" d'être repoussé ou par le comportement imprudent de son camarade, il n'avait plus le choix désormais que de faire taire ses naissances de rancœurs. Heureusement son pacifisme habituel et sa patience proverbiale l'avaient aidé à calmer ces légères effluves de jalousie dont il ne comprenait pas la source, lui l'adolescent si passif, si permissif. Ce n'était même pas à cause de leur mission dévoilée qu'il s'était senti "trahi" mais plus de la manière dont Ulrich l'avait gentiment poussé à faire un pas en arrière. étrange tout cela, sans parler du fait de la "cible"... Cette soirée prenait vraiment des allures sombres, trop sombres même pour un aveugle comme lui habitué à patauger dans le noir.

-Mademoiselle, qui vous envoie? Ulrich, nous devons simplement observer ce soir, et non accomplir la mission qui nous a été donné, tu sais qu'elle n'a pas de raison d'être, elle a été approuvée par nos supérieurs parce qu'ils n'avaient pas le temps de lire. Nous devrions aller faire un rapport...

Le Padawan était très calme, il proposait juste une solution, sans chercher à éloigner qui que ce soit ou cacher quoi que ce soit. L'idée de "Sith" qui l'avait effleuré s'était envolée. Après tout le jeune humain fréquentait cette femme, il devait donc savoir que ça n'en était pas une, et sans cela il serait certainement mort ou embrigadé depuis l'heure. Sans doute était-ce une victime du piège comme eux? Luke n'était pas si candide qu'il en avait l'air cependant, il lui manquait juste des morceaux de puzzle pour faire tous les liens, et il faisait donc avec ce qu'il avait entre les mains, c'est à dire... peu. Ne pas pouvoir sentir la "cible" à travers la Force parce que c'était interdit de se dévoiler et qu'en plus les Hutts y étaient immunisés était déstabilisant pour lui, plus que son aura tranquille et son visage neutre ne voulaient le laisser transparaître.
Darth Velvet
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Karrba… ses chiens de garde… Sa silhouette massive prend des allures, dans les effets kaléidoscopiques des projecteurs, de la carcasse flasque d’un pachyderme marin, comme celles qui parfois s’échouent sur les rivages blancs des plages. Entourés de sa horde de vautours, il file vers les salons privés, exclusivement réservés aux habitués du club. Au lieu de le suivre, de m’engager derrière lui sur les larges escaliers menant à la mezzanine vitrée des VIP, je reste là, muette de stupeur en découvrant que les deux padawans sont aussi ici pour la même personne que moi. J’imagine sans mal la décomposition de mon visage, la moue réprobatrice, le pli cynique de ma bouche où se côtoient consternation et agacement. Heureusement, Luke ne peut me voir. Il ne peut remarquer le ciel orageux qui se profile dans mon regard, et les craquelures de mon masque se morcelant sous ses affirmations. En revanche c’est une tout autre histoire pour Ulrich.

De trop nombreuses interrogations se bousculent au portillon de mon esprit, mais je les chasse pour ne laisser qu’une seule affirmation prédominer. Les jedis s’intéressent à mon client. Ainsi le Hutt faisait aussi des émules dans l’Ordre… La mission que je croyais sans réelle difficulté prend un virage inattendu et des allures de course contre le temps. Mais ce qui m’inquiète davantage c’est la détermination de l’ami d’Ulrich à envisager mon implication dans leurs petites affaires… Aurais-je fauté ? Un instant d’inattention aurait-elle entamé la maitrise que j’exerce sur moi-même dévoilant à l’occasion mes sombres appartenances?

« Ton père Ulrich ? » répétais-je en me tournant vers l’intéressé « qu’est ce qu’il vient faire ici ? Je ne le connais même pas. Et puis c’est quoi cette histoire de piège ? »

L’étonnement qui sonne et drape ma voix n’est pas feint. J’ignore tout de la vie d’Ulrich, de son père, ou de sa mère. Même son patronyme m’est inconnu. Je sais juste de lui, ce qu’une soirée alderanne m’a dévoilé. C’est bien peu, mais pour moi c’est amplement suffisant. Dans les cris de son cœur en jachère, dans la détresse et les démons de son âme, je me suis trouvée, écho de ses ténèbres et de ses blessures. Il est un lien entre nous, née à l’encre d’une nuit étoilée, une compréhension mutuelle, une connivence, une complicité qui ne peuvent se nier ou s’expliquer.

« J’ai peur de peiner à te suivre Luke… »

J’use de son prénom comme il dénie le mien en utilisant ce solennel Mademoiselle. Je n’aime pas ces frontières qu’il dresse devant moi…

« … je suis ici pour discuter, entre autre, avec Karrba. Mais vois tu ceux sont mes affaires, elles sont d’ordre professionnelles, autant que personnelles et ne te regarde pas vraiment. En tout cas une chose est sûre, je suis ici parce que je le veux et non parce que « je ne sais qui » m’a envoyé. » Rétorquais-je avec froideur

En plus je ne profère aucun mensonge. Bien qu’il existât une mission concernant le petit marché frauduleux du Hutt, je ne suis pas celle choisie originellement pour exécuter la sentence. Ma présence au Titan, n’est pourtant en rien due au hasard mais le résultat d’une âpre discussion, argumentée avec passion au près de mon confère missionné à cette tâche. Je le remplace parce que je le souhaite et non parce que c’est un ordre.

« Maintenant il est clair que vous en avez tous les deux trop dis ou pas assez, mais je veux savoir de quoi il retourne exactement ! Tu as des ennuis Ulrich ? »

Mes bras s’enroulent autour de ma taille, et, inquisitrice, je fouille la brume de ses iris. Ils sont réticents à se livrer, ici, au milieu de ce vacarme infâme et des ondulations suggestives des danseurs. Peur qu’on les écoute, qu’on les observe. Je ne suis pas d’accord… qui essayerai de surprendre une conversation dans un tel capharnaüm auditif, alors même qu’en engager une relève du défi ?

« En tout cas, vous n’observerez plus rien d’ici. Par contre je peux vous faire monter à l’étage… voir même vous introduire dans son salon privé si vous tenez tant à le surveiller. »
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Les doutes que Luke portait à l'attention de Vel froissèrent mes états d'âme. Alors facétieux railleur quelques secondes plus tôt, il ruina ce jeu espiègle auxquels nous adonnions la Mirialan et moi-même. Si j'étais soucieux que le garçon ne l'imagine comme une femme publique, il fit part de bêtises d'ampleur tout aussi tragiques. Qu'il puisse croire en ma symbiotique compagnie d'un second soir qu'elle pusse être engagée par mon père afin de nous nuire, entama l'admiration que je lui vouais jusqu'alors. Je portai alors mes yeux en direction de Vel, dans l'espoir que son regard calme et rassurant réfrène tout excès de ma part. Hélas, il était torturé à même titre que le mien. Je la laissai alors exprimer notre commune contrariété. Comme pour laver en moi tout ressentiment, je bu d'un trait le liquide que contenait encore mon verre. Exquise sensation de brûlure au fond de ma gorge. Je tendis alors mon index en direction de la serveuse, femelle empaffée qui s'empressa de délaisser ses clients pour me demander ce que je désirais. Visiblement, même dans un lieu aussi lugubre, j'embaumais la richesse. Je lui demandai alors de m'offrir ce qu'elle avait de plus cher, et apposai mon empreinte digitale sur la machine de payement. Elle m'apporta alors un liquide que je soupçonnais vaguement doré, sous les agressions lumineuses des spots.

Tout en écoutant d'une oreille la discussion que tenaient mes deux compères, j'humectai mes lèvres dans l'indécent liquide, pour comprendre qu'ici, l'alcool cher n'était pas raffiné, mais auteur d'une ivresse violente et malsaine. Ma gorge était en feu, et mes yeux se pincèrent asymétriquement. Décidément, quelle odieuse soirée. Je ne daignai pas répondre au padawan. Je n'aimai pas à lui faire perdre le seul repère qu'il avait de moi, à savoir, ma voix. Mais son attitude, au-delà de m'avoir agacé, m'avait vexé. Peut-être avais-je placé trop d'espoirs en lui, au fond. Je ne m'était même pas aperçu que le hutt avait disparu. Du moins, physiquement. Car il semblait revenir dans la discussion qui tenait place à mes côtés. De mes acolytes, j'étais visiblement le seul alcoolique. Mon verre à présent à moitié vide. Je levai les yeux en direction de Vel, un peu éméché par le tord-boyaux. Ils étaient plus vagues encore qu'à l'habitude, et mes mouvements trahissaient une certaine maladresse.


-Non, rétorquai-je simplement d'une voix placide.

Je baissai les yeux en direction de l'acerbe nectar. Je n'avais retenu de la tirade de Vel que la fin. Elle résonnait dans mon crâne. "Tu as des ennuis Ulrich ?" Pourquoi ce regard soudainement inquisiteur ? Je crois que je commençais un peu à perdre pieds. Si la boisson de Luke avait précédemment éclaté au sol, je maintenais solidement la mienne, comme par crainte qu'elle ne disparaisse d'une aussi sinistre façon. Ma lucidité planait lentement sur un gouffre noir. Un courant ascendant parvint toutefois à me redonner un peu de contenance. Elle avait parlé de l'accompagner dans les quartiers du Hutt.


-Quel rapport de mission y a-t-il à faire, Luke ? Jusqu'à présent, tout est normal. Je ne suis pas venu ici juste pour me bourrer la gueule avec de l'alcool bas de gamme.

Je tournai de nouveau le visage vers mon interlocutrice, sans laisser le choix à mon partenaire.

-On te suit.
Luke Kayan
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[HJ: désolé mon post est bof Sad ]

-Pardonnez-moi... Mais sans rien savoir de ce qui vous unit, la coïncidence ne me paraissais pas si "bête".


Luke sentait que les choses lui échappaient. Il ne savait pas ce que ces deux là lui cachaient mais se tu pour de bon. Le jeune homme avait peut-être faire une erreur de jugement -et de timbre de voix puisque la femme l'avait entendu parler "discrètement à Ulrich."- mais après tout, si personne ne lui expliquait. D'un point de vue extérieure, sa théorie se tenait. évitant toutefois de créer des vagues alors qu'il aurait pu à juste titre s'énerver d'être laissé pour compte voir même "moqué" quelque part, l'adolescent suivit nonchalamment les deux personnes. Mieux valait faire cela que d'aller rapporter au Temple Jedi comme un gamin qui a vu son voisin mal agir. Surtout que jusqu'à preuve du contraire Ulrich avait raison, ils étaient encore en train d'observer simplement. Vel leur facilitait la tâche, il n'avait que le droit de la remercier bien qu'intérieurement le Hapan ne lui fasse pas vraiment confiance.

*Apparemment tu n'es pas venu que pour cela, mais quand même un peu*

Songea silencieusement Luke quand il sentit la maladresse des pas d'Ulrich alors qu'il le frôlait pour garder un minimum de contact lui permettant de suivre le duo. Sa cécité le rendait particulièrement sensible et si Vel pouvait voir dans ses yeux qu'il était légèrement pompette Luke lui le sentait à sa façon de se tenir. [HJ: si tu ne veux vraiment pas j'enlèverai. Je suis parti du principe que si ça se voyait, c'est qu'il était quand même assez éméché.]

*Une erreur partout mon cher, mais vous semblez plus clément envers vous même qu'autrui*

Songea l'adolescent tout en taisant l'évidence. Cependant son camarade sembla reprendre un peu du poil de la bête grâce à un courant, lequel mena Luke vers la bonne destination. Le Hutt avait-il disparu? Le jeune homme ne le savait pas, il avait hâte d'arriver dans les quartiers privés même si c'était se jeter dans la gueule du loup car là au moins, même sans la Force qu'il cachait toujours au fond de lui, le Padawan pourrait s'y retrouver avec la foule en moins.

A l'étage, en laissant un filon de Force s'introduire dans l'espace vide, le jeune aveugle repéra les hommes de main du Hutt, Du serveur jusqu'au garde dangereux, il put noter vaguement les emplacements de chacun, dommage que ce ne soit pas plus précis mais pour son âge c'était déjà très bon, surtout qu'il gardait son aura cachée. L'apprenti Jedi essaya de trouver le Hutt mais celui ci était caché, car immunisé à ses pouvoirs, jusqu'à ce que Luke trouve l'idée d'inverser ses recherches et d'essayer de trouver un gros trou de vide, là où la silhouette massive de la limace était certainement.

-Il est bien dans son salon privé. Que faut-il faire pour entrer?

Demanda tranquillement le Hapan, semblant avoir regagné en ardeur désormais que la foule était éloignée de lui. Il avait tendance à obéir au code Jedi mais n'était pas non plus un planqué de première. Il savait faire des sacrifices et n'avait pas peur. Sa perdition du moment avait été dû à cette rencontre inopinée, cette manière qu'ils avaient de communiquer si proche, si spéciale et surtout le fait qu'ils avaient la même cible. était-ce si stupide d'avoir réagi comme il l'avait fait? Inconsciemment Luke se posait des questions et s'en inquiétait. Il n'avait pas envie d'avoir l'air stupide.
Darth Velvet
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« Me faire confiance… pour commencer » déclarais-je spontanément.

La confiance… fragile éphéméride. Elle est la clef menant au salon privé de l’énorme Hutt, celui là même dont le vue m’exècre et dont je sais tous les vices et la débauche. Il ne me connait pas et pourtant alimente en moi, la noirceur brûlante de mon âme sith. Alors que je le devine derrière les vitrages sans teint, affalé telle une larve suintante, le dégout me transperce, fulgurant et fougueux. Je me demande ce que compte faire les deux padawans, ce qu’il en est de cette mission qu’ils me taisent. Ils espionnent… je reconnais bien là les méthodes douteuses et molles de l’Ordre. Pour ma part, je serais plus expéditive lorsque l’occasion se présentera. Il existe des êtres qui ne méritent pas de vivre… une doctrine que les jedis semblent assimiler bien difficilement avec toutes leurs belles paroles. Comme si les mots transformaient la pourriture et la lie, en pétale de fleurs.

« Il n’y a qu’une seule… ou peut être deux raisons qui pousserait le Hutt à vous laisser pénétrer son salon. La première serait très déplaisante d’une façon ou d’une autre, alors oublions là… Quand à la seconde...»

Si je suis sûre de posséder la confiance d’Ulrich, je soupçonne devoir obtenir celle de son ami par quelques actes brillants. Je n’en ai malheureusement pas le temps. Echouer est un risque que je prends en toute conscience, même si l’idée de me dévoiler par inadvertances me frustre légèrement. Oh… je n’ai pas honte de celle que je suis, simplement je ne suis pas assez égoïste pour ne pas imaginer ce qu’il adviendrait d’Ulrich, si Luke découvre que je suis SIth. De titre comme de cœur. Me présenter comme une amie était osé…

« .. Elle nécessite quelques arrangements. »

Ma main se glisse sous mon menton, mon regard se focalise sur l’un, puis sur l’autre. Je les dévisage de pied en cape, arquant occasionnellement un sourcil sous un détail vestimentaire jugé insatisfaisant. Je m’approche de Luke, retire la casquette qui couvre sa chevelure blonde. Mes doigts s’engouffrent, non sans un certain malaise, dans la toison soyeuse. La natte sur sa nuque lui donne indéniablement l’air d’un padawan . Tant pis… de toute façon c’est un détail qui ne choquera certainement pas le hutt. Je rectifie encore un peu sa mise, rabaisse le jean sur ses hanches et me retourne vers le second padawan.

Ulrich conserve entre ses doigts presque crispés, le verre d’alcool mordoré. Je m’empresse de le lui ôter dans un mélange de douceur et de fermeté. Jugeant de son apparence générale, je me doute qu’il est beaucoup plus habitué que son petit camarade à fréquenter les clubs et autres lieux de fêtes. Il n’y a pas grand-chose à modifier, peut-être entrouvrir davantage sa chemise. En fait, même ses iris embrumés des vapeurs de vin s’ajustent parfaitement au rôle que je leur attribue.

« Luke… je suppose que comme Ulrich tu fais partie de l’Ordre des jedis ? » commençais-je sur un ton signifiant parfaitement que je n’ai pas le moindre doute sur la question. « Je veux que tous les deux, vous fassiez le … truc … pour ne pas qu’on ressente la Force en vous.»

A mon tour de me métamorphoser. Je n’aime pas vraiment l’idée de m’exposer aux œillades intempestives, surtout celles dégoulinantes d’obscénités qui ne manqueront pas lorsque nous entrerons, mais c’est une concession à laquelle je me soumets docilement. Ma tunique disparait, révélant au dessous un vêtement à fleur de peau. Mes lèvres s’ourlent d’une moue narquoise devant l’épiderme verdâtre de mes bras nus, constellés de stigmate et de cicatrices. Loin de me défigurer, on dirait presque des motifs gravés dans ma chair à dessin, des courbes et des stries qui m’arpentent sur chaque parcelle de mon corps… ou presque. Je les hais, elles déforment mon intégrité physique, rappelle à mes souvenirs les années sombres de ma vie. Pourtant elles sont une partie intégrante de moi, mon coté… écorchée vive dans tous les sens du terme. Mon sabre lui, je le dissimule grossièrement dans l’une des poches de mon pantalon.

Nous sommes prêts et il est à présent grand temps de faire notre entrée. Avoir demandé à Luke et Ulrich de se fermer à la force me permet d’en user à ma convenance, et ainsi conserver un temps encore, l’anonymat de ma condition. J’inspire lentement, me positionne entre eux deux, fait glisser leur main sur mes hanches dans le comportement typique d’une femme cougar et de ses deux éphèbes. S’il m’est difficile de supporter le contact et la proximité, je me mord l’intérieur de la joue. J’ai juste à tenir quelques instants.

« Surtout pas un mot et jouez le jeu » murmurais-je en dernière recommandation avant que nous soyons devant la porte du salon, gardé par deux gorilles en faction.

« On ne passe pas. » Tonne l’un d’entre eux avec son faciès atrophié de Gamoréen.

Je ferme les yeux et propulse une salve de Force contre la silhouette massive du Hutt. C’est un peu mon laisser passer. Même s’il est immunisé, il sait maintenant que je suis là.

« Je suis attenue. Ecartes-toi. »

Comme pour confirmer mes dires une voix grave grésille dans son oreillette.

« Laisses la passer! »

Nous entrons, tous ensemble. Le salon privé du Hutt est plutôt spacieux et agréablement décoré. Une gigantesque baie vitrée surplombe la piste de danse du club offrant une vue incroyable sur la marée de danseurs alors que la musique assourdie en un agréable ronronnement, laisse à penser que la pièce est indépendamment insonorisée. Des sofas, des canapés, deux tables constituent la majeure partie du mobilier alors que mon regard s’aimante sur les barres métalliques que je devine être l’outil de danseuses plus exotiques

Karrba, confortablement installé sur un lit d’oreillers moelleux, ressemble à une masse aussi informe que visqueuse. Les conversations ont cessés dès notre arrivée, et je le trouve drôlement entouré. Aurions-nous déranger une négociation quelconques ? Aucune importance… l’air de rien, j’avance enlacée par mes deux compagnons.

« Eh bien… Je vois que tu ne perds pas de temps et sais trouver de bien beaux spécimens pour tes plaisirs Dame S… » commence le gastéropode avant que je ne l’interrompe vivement.

« Non, les affaires passent avant le plaisir… »

Je me sépare des deux Padawans, et d’un regard explicite je convie Ulrich à se mettre dans un coin avec Luke. La manœuvre peut sembler abrupte, mais je ne veux pas qu’ils attirent encore plus l’attention du Hutt sur leur plastique… l’intérêt d’un être pareil sur sa personne se solde rarement par une fin heureuse.

« Où est Her’kre ? »

« Malheureusement mon … confrère a connu quelques ennuis ces derniers temps. Je le remplace. C’est du pareil au même de toutes façons »

« Bien, alors tu l’as ? »

« Evidemment. »

Lentement je sors d’une de mes poches une enveloppe assez épaisse et m’approche du gros mollusque avachi. Je relève du coin de l’œil la crispation des gardes du corps porcins. Pourquoi il me semble que quelque chose se passe de travers ? Cette étrange sensation se niche craintivement dans ma poitrine, me forçant à une méfiance renouvelée.
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Privé du peu qu'il restait de l'infâme breuvage, celui-ci était pourtant parvenu à me monter au crâne de la façon la plus virulente. Ma vue était troublée, et j'étais imprégné par une exquise sensation d'irréalité. J'avais toutefois dû, pour parvenir à ce délicieux état, sacrifier mon palais délicat. Cette ivresse ramenait à moi des souvenirs bien sombres. Noyer mes sensations, jusqu'à moi-même me faire happer par les flots pernicieux.

Dieu merci, la belle Mirialan avait ôté l'affreux couvre-chef de Luke. Spectateur de mes propres agissements, le rôle que m'avait confié Vel m'allait à ravir. Mon état d'ébriété jouait en ma faveur. Rares devaient être les occasions où les convives du hutt n'étaient pas embués des vapeurs de l'alcool.. Le plan de Vel semblait fonctionner. Nous étions rentrés dans les quartiers de Karrba. L'immonde hermaphrodite porta un regard intéressé à notre trio factice, qui me pétrifia de dégoût. Sachant pertinemment que dévoiler toute déstabilisation de ma part attiserait l'attention de la créature impie, j'affichais un air totalement neutre. Suivant les recommandations de la Sith, je me fermais à la Force. La fluctuation éthérée avait comme disparu de ma personne. À la vue de la conversation que tenait la Mirialan avec le monstre adipeux, elle l'avait à l'évidence déjà rencontré par le passé. Elle semblait par ailleurs avoir passé un pacte avec lui.

J'avais amené Luke avec moi, à l'écart de la mosaïque brodée qui menait au trône du vaseux seigneur. Toujours avachi sur ses canapés, ses yeux brillèrent d'intérêt lorsque Vel lui présenta ce qui s'apparentait à une lettre épaisse. Il leva alors lourdement son bras reptilien, et la graisse de ses doigts gonflés enroba l'objet de ses convoitises. Un sourire démesurément large apparut sur son visage boursouflé, qui dévoila une immense langue suintante d'une bile épaisse, rangée derrière une marée de dents ciselées. Quelque chose ne tournait pas rond. L'atmosphère était tendue. Un des gorets qui servait au hutt de garde du corps crispa sa main autour de sa hallebarde menaçante. Un froissement de soie. Je fis volte-face. Un fusil blaster dépassait des rideaux pourpres qui dissimulaient une pièce ou un quelconque couloir annexe, parallèle à la voûte qui servait d'entrée principale, et disposé sur le même mur, à l'arrière droite de Vel. Son canon était pointé vers la Mirialan.

C'est alors que l'écoulement du temps perdit toute constance. Dans un acte irréfléchi, je levai mon bras en direction de l'arme, et l'appelai à moi par l'usage de la Force. Traversant les cinq mètres qui me séparaient du tireur, elle atterrit dans mes mains, crispées sur la détente. Sans me poser de questions, je laissai tonner une pluie de munitions en direction de l'assassin. Les tissus qui le couvraient se déchirèrent, et j'entraperçus que celui-ci portait un plastron vert bouteille, similaire à celui qu'arboraient les forces spéciales de Kuat. Son cadavre tomba lourdement sur le sol. Je percevais une myriade de regards tournés vers moi. Sans même prendre conscience que j'avais tué pour la première fois, je dégainai le pommeau de mon sabre, précédemment rangé dans la poche intérieure de ma veste. Une lumière intensément blanche jaillit de son socle. Si mon épée d'entraînement était visuellement impressionnante, compte tenu du lieu dans lequel nous nous trouvions, l'effet de surprise fut de courte durée. Elle révélait à tous que je n'étais qu'un apprenti. Si l'arme était dangereuse, il était évident qu'elle ne causerait pas plus qu'une intense décharge à mes victimes. Les milices du hutt les plus proches de moi brandirent leurs lances archaïques en ma direction. Une intense agitation régnait. Des soldats, équipés du plastron vert, propre à ma patrie, s'amoncelaient de tout côté. Leurs blasters étaient pointés sur nous trois. Si j'avais sauvé Vel de la mort, j'avais permis l'impulsion de ce scénario terrible. Mon cœur battait à tout rompre. Mes yeux étaient humides, et s'agitaient en tout sens. Mes doigts tremblaient sur la hampe de mon arme. L'ennemi était légion. J'avais peur pour Luke. Peur pour Vel. Peur pour moi-même.

S'il est des situations qui vous font tomber toute ivresse, celle-ci en était un exemple éloquent.
Luke Kayan
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[HJ: désolé ce n'est pas top... Mais j'ai perdu le post hier, juste en cliquant sur envoyer, j'avoue que j'ai du mal à vaincre ma paresse pour tout recommencer. C'est trop rageant de réecrire tout ce qu'on a déjà rédigé et chez moi ça sort toujours moins bien. Désolé Embarassed]

-D'accord, je vous fais confiance. Désolé d'avoir douté de vous. Comme je ne savais rien je trouvais cela logique comme explication mais justement, ne sachant rien, c'était tout sauf logique... Pardonnez-moi je vous prie.


Lança le Padawan légèrement honteux d'avoir jugé si vite celle qui voulait simplement aider et protéger un ami, Ulrich en l'occurrence. Si ça se trouvait Vel tenait une boîte de nuit elle aussi et devait donc traiter avec ce "client". Cela expliquerait également qu'elle ait accès au carré VIP; il ne voyait pas comment entrer dans ce genre de salon avec pour seuls excuses une casquette en moins et un pantalon tombant sur les hanches. Luke avait eut un petit geste de recul lorsque la jeune femme avait ébourriffée sa crinière blonde. Il se demanda un moment pourquoi montrer qu'ils étaient des Padawans et se cacher dans la Force avant de penser qu'elle voudrait sûrement les faire passer pour des jeunes corrompus et que vu leur aura lumineuse, pourvu que l'un d'eux la possède, ils seraient bien attrapés. Décidément Vel se révélait une précieuse alliée, dotée d'une intelligence rare. Quant aux tenues peu soignées c'était sûrement pour avoir l'air négligé, sinon pour quoi cela serait-il?

Peu après leur entrée, l'adolescent se posta avec Ulrich dans un coin de canapé. Il se souvenait plus ou moins à quoi ressemblait un Hutt, sa mère lui avait montré un livre avec toutes les races. C'était une façon pour la Hapan de faire comprendre à son fils unique combien le physique était important! Les humains leur ressemblaient mais étaient fades, les Twi"lek gracieux mais les deux "vers" sur leur tête gâchait tout, sans parler des couleurs "trop" vives qu'abordaient leur corps et la vulgarité des filles souvent danseuses. Les zabraks ressemblaient à des animaux avec leurs cornes, les félidés étaient trop poilus... Puis tout en bas de l'échelle les Whipids et les Hutts, lesquels effrayaient Luke de part leur taille même en image! Pour une fois l'adolescent se trouva donc ravi d'être aveugle. Cependant il se repentit rapidement de ce "souhait", puisqu'en effet la situation lui échappait totalement. Il sentait bien Ulrich s'agiter un peu à ses côtés et croyait deviner les regards rivés sur eux. En effet pour de simples objets sexuels ils paraissaient bien sages gentiment assis l'un à côté de l'autre mais ça encore, ce n'était rien.

Luke ne savait rien des lettres échangés ou des mots qui avaient été mis sur le tapis, il était totalement aveugle cette fois ci. En revanche pas complètement sourd encore, le Padawan entendit bien la lame d'un sabre-laser. Voyant la situation d'urgence se profiler le jeune Jedi s'éveilla à la Force et sortit également son épée de lumière qui diffusait une teinte azurée. En effet, en "couple" avec Saï Don depuis 9 ans désormais il avait pu aller sur Ilum pour construire sa propre arme, et même si il n'était pas vraiment fan de ces derniers, il avait été très fier de finir son sabre laser et de l'allumer lorsqu'il avait enfin fonctionné après divers essais vains. La symbolique de cette épée était très forte, non seulement quand le futur Chevalier allait en mission pour la première fois avec mais également pour les tentatives plus ou moins nombreux de le faire marcher avant. Luke n'avait pas brillé sur le coup, il avait mit longtemps avant de réussir et sa cécité n'était pas la seule excuse, mais désormais le sabre était sien, et même si il n'était pas bretteur dans l'âme, l'adolescent se sentait rassuré d'avoir son sabre bien en main, comme si Saï était encore un peu à ses côtés.

Pour l'instant, le Hapan restait en position, tâchant d'intimider ses adversaires, ce qui serait difficile malgré sa lame bleutée car il avait probablement une carrure moins importante que celle d'Ulrich, devenant au fil des années et bien malgré lui de plus en plus androgyne jusqu'à atteindre le point de quasi "perfection". Luke l'air ainsi sévère faisait plus garçon que fille en effet mais qui sait ce que cela aurait donné pendant un moment de repos, sans aucune position qui le trahissent avec des cheveux plus longs qu'il ne les avait déjà? Enfin qu'importe, il semblait certes bel et bien appartenir au sexe masculin en cet instant mais doutait pouvoir imaginer les adversaires se ruer vers les portes pour le fuir en le voyant...

Surtout celui allongé sur le sol, Luke le détecta alors qu'il s'ouvrait à la Force puisque leur couverture était grillée de toutes façons. Le Padawan ne se formalisa pas du décès, dévoilant comme c'était rarement le cas l'influence qu'avait eu le côté obscur sur sa personne. Certes l'adolescent ne s'était pas assombris mais il s'offusquait moins de choses qui devraient normalement l'horrifier à son âge, apprenti Jedi ou pas.

Quoiqu'il en soit, faisant confiance en Ulrich pour défendre son côté, Luke se mit en garde de l'autre pour protéger les flancs de son camarade. Ensuite, sans chercher à attaquer pour ne pas envenimer la situation tout en se préparant à une éventuelle attaque prochaine, l'adolescent se mit à chercher Vel, essayant de repérer son empreinte dans la Force comme il le faisait pour reconnaître habituellement les gens. Sauf que c'était très difficile car il n'avait pas les références de base et que le gros trou sombre sans Force soit le Hutt le perturbait plus que voulait bien le montrer son visage parfaitement impassible.
Darth Velvet
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[ C'est sûr que c'est rageant de tout perdre!]

Rien ne se passe jamais comme prévu. Jamais. Droite et fière, fusillant d’un regard incendiaire chargé d’une haine palpable, je fixe le gros limaçon avachi, sur les coussins. Un piège… le mot me laisse un gout affreusement amer sur la langue alors que je croise nonchalamment mes bras sous ma poitrine dans une attitude bien loin de cette résolution ou de cette soumission qu’on pourrait attendre d’une proie prise dans les filets d’un chasseur. Un rictus de satisfaction déchire affreusement son faciès ragoutant, alors que des doigts boudinés palpent avec regain le pli cacheté remis un peu plus tôt. Pourtant je sais déjà que sa jubilation sera éphémère, que son plaisir du moment n’égalera jamais sa prochaine déconvenue. Tel est prit qui croit prendre. Une maxime idéale et à double sens. Si elle vaut pour moi alors que des blasters se pointent menaçants sur ma personne, elle vaut pour lui qui n’obtiendra ce qu’il attend.

En attendant il règne dans le carré VIP, une tension meurtrière. J’éprouve une pointe de regrets pour avoir entrainer dans le sillage de ma déchéance les deux jeunes padawans, pourtant l’intervention d’Ulrich vient assurément de me sauver la mise. Sa victime, effondrée face contre sol dans une flaque de soie et de sang sonne comme un sombre avertissement, pourtant nous ne sommes que trois et ils sont légions à se presser autour de nous. Un sourire outrageusement narquois se glisse sur mes lèvres, comme si toute cette affaire m’indifférait totalement.

« Je n’aime pas beaucoup tes jeux Karrba. »

Mais alors pas du tout. J’ignore exactement dans quel but il agit de la sorte, dans quels desseins. A-t-il eu vent d’une façon ou d’une autre des termes exacts de ma mission ? Ce guet apens est il en rapport avec celle de surveillance des deux padawans ? Que de questions alors qu’aucune véritable stratégie ne semble daigner poindre le bout de son nez dans mon esprit. Pourtant je sais d’expérience que ce statut quo ne durera pas éternellement, tout ne restera pas indéfiniment figé. Pour espérer se sortir de ce maudit guêpier, il nous faut absolument prendre l’initiative …

« A quoi rime cette petite réception ? »

Je ne suis pas certaine d’obtenir une réelle réponse, et encore moins la vérité, mais pour être tout à fait honnête cette injonction n’a pas d’autre but que détourner un instant la conversation pour que j’établisse une connexion avec les esprits des deux padawans. Histoire de gagner quelques précieuses secondes avant que l’un des soldats n’appuie par inadvertance sur la gâchette de son blaster.

« Ulrich… Luke… » Résonne ma voix dans leurs esprits en simultanéité. « A mon signal, nous attaquerons… Mettez vous dos à dos et protégez-vous l’un l’autre. »

Je ne connais pas leurs capacités, mais j’espère sincèrement ne pas les envoyer à leur mort. Pourtant je ne vois aucune autre alternative que celle-ci. La négociation n’est pas d’actualité et je me refuse à l’envisager tout comme je me refuse à me laisser abattre comme une chienne. Je préfère encore expirer l’arme à la main en entrainant avec moi le plus possible de ces hommes. Que leur victoire est un gout ferreux. Celui de leur sang.

Je déploie ma conscience, soumet la Force à mes désirs et projette une salve contre les chaines du rail lumineux qui s’étend au dessus de nos têtes. Les accroches émettent un bruit de ferraille grinçante avant se de déformer et céder sous ma pression. La ligne de spots chavire et s’éclate contre les crânes des soldats en dessous dans une pluie de métal et de verre. Les éclairages des issues de secours brillent d’un vert intense, alors que la seule autre source de lumière provient maintenant de la gigantesque baie vitrée donnant sur la piste de danse du club.

« Maintenant ! » leur adressais-je mentalement

Instantanément, j’enclenche mon sabre, qui dans la pénombre dominante revêts, menaçant, ses reflets sanglants et d’un geste aussi précis que vif, entaille la bidasse nonchalante du gastéropode. Une odeur âcre de viande brulée accompagne un hurlement de douleur alors que le contenu de son estomac et de ses entrailles se déversent sur le sol dans un bruit de succion écœurant.

Les blasters crachent à présent leurs flammes assassines, remis de leur étonnement. Et dans un grondement mitrailleur, le carré VIP si select et classieux se transforme en un infernal champ de bataille.
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Anonymous
Le démembrement des quartiers du Hutt avait été assourdissant. Une folie furieuse semblait s'être répandue dans les esprits des personnes en présence. Tous acteurs de ce sinistre ballais, nous allions pouvoir débuter une danse funeste. Celle des armes, de la peur, et de la mort. Ainsi, je m'étais empressé de répondre aux ordres de Vel, en me collant étroitement à Luke. Dos à dos, en position de combat, nos sabres diffusaient un mince halo au creux du voile obscur qui nous embaumait. La panique me gagnait. Je n'avais jamais été confronté à une situation aussi dangereuse. Je prenais pleinement conscience que le moindre faux pas pouvait me coûter la vie.

Mes doigts étaient crispés sur la hampe de mon arme. Je n'arrivais pas à dissiper ce chaos qui régnait en moi. Vel avait voulu jouer la carte de la surprise. Si nous voulions nous en sortir indemnes, il fallait agir rapidement. C'est alors que la lumière perça les ténèbres. Un hurlement de douleur envahit la pièce. J'avais frappé. Dans une succession d'étincelles et de sons guerriers, j'abattais mes ennemis à l'aveuglette. Trop terrorisé pour un instant baisser ma garde, je ne prêtais pas attention à Luke. Mais puisque tout le monde était à présent incombé de son handicap, il allait de soi que le padawan aurait l'avantage sur ses adversaires.

En cet instant précis, plus rien ne comptait. Chaque coup porté était comme le violent symbole d'un deuil à chacune de mes préoccupations. Amères futilités, je n'avais plus en tête qu'une seule chose. Survivre. Il paraît que, poussées dans leurs retranchements, certaines bêtes parviennent à développer une force incommensurable. Peut-être en était-il de même pour moi, qui me découvrais un talent dans l'art de la guerre jusque là méconnu. Mes adversaires tombaient sous les balayages successifs du faisceau blanc. Les soldats n'osaient pas faire cracher le feu de leurs blasters, car la cohorte porcine faisait barrage.

L'odeur fétide de la chair brûlée imprégnait les lieux. Les hurlements des pourceaux se succédaient, et l'éclat lumineux de nos sabres fendait la noirceur du temple de la débauche. Vel avait coupé la tête du Titan. Pourtant, comme un oiseau sauvage dont les nerfs se videraient, il se démenait de la façon la plus virulente. Alors que la bataille suivait son cours, je compris mon erreur. Je m'étais écarté de Luke. Mais il était trop tard. Alors encerclé, je faisais tournoyer mon arme en tout sens, tout en effectuant de rapides rotations sur moi-même. Les gorets se jetèrent sur moi. Trois d'entre eux tombèrent sous mes assauts, jusqu'au moment où une frappe percutante explosa dans mon crâne. Je n'avais pu palper à une seule bride de l'intense douleur, qu'un écran noir, ponctué de tâches de lumières, s'abattit sur ma vision. En une fraction de temps, je sombrai. Mon corps s'abattit lourdement sur le sol, la bouche semi-ouverte.

Le néant.
Luke Kayan
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[HJ: désolé pour le retard...]

Luke réagit à la voix de Vel qui semblait percer le brouillard qui les entourait. Un brouillard de sons et de cris parmi lesquels le Padawan se dirigeait difficilement. Par chance il avait une certaine expérience de ces scènes apocalyptique après avoir survécu dans une académie Sith un certain temps et après des aventures rocambolesques dans lesquelles tout Jedi était forcément entraîné tout au long de sa vie, plus encore si son maître était chef du Conseil. Cela n'empêchait toutefois pas que le jeune homme peine à la tâche. Il se colla au dos de son camarade, repoussant les attaques sans chercher à tuer bien que sentir la mort s’abattre autour d'eux comme une massue ne le dérangeait pas tant que cela encore une fois, un constat plutôt inquiétant pour Luke qui n'avait cependant pas le temps ni les moyens de philosopher.


Bientôt la silhouette d'Ulrich se décolla de lui, sans doute pour progresser. Le Hapan aurait voulu lui dire d'écouter Vel, il avait d'ailleurs perdu leur précieuse amie dans les méandres de la Force, sentant une Aura noire qu'il pensait néfaste pour eux. N'ayant pas eu le temps d'ajuster sa vision dans la Force avec tout ce vacarme et cette bataille plutôt sanguinolente, en effet, impossible de faire le lien entre Vel qu'il avait connu neutre et sans présence dans son monde, il pensait donc éventuellement à un ennemi bien que le fait que son instinct ne le voit pas comme un danger immédiat le perturbe. Une chose le dérouta néanmoins encore plus, faisant qu'il abandonna ses premières recherches. Le petit point lumineux que représentait Ulrich s'était affaibli, ce dernier ne se mouvait plus, plus de fluctuations, il n'était pas mort mais inconscient visiblement.

Le Padawan se fraya difficilement un chemin jusque là, il ne savait pas que le Hutt était mort, sentant seulement la chair brûlée. C'était très étrange et dérangeant pour le jeune aveugle de ne rien connaître de la suite des événements, une chose que la Force ne pouvait malheureusement pas remplacer. Certes le Hapan pouvait faire le point en se concentrant, remarquer que l'absence dans la Force que représentait le monstre s'était refermé parce que la grande puissance Mystique avait repris ses droits sur cet être "contre nature" qui défiait ses lois, mais pour cela il faudrait que les ennemis cessent de toujours lui sauter dessus. Accaparé par son combat, le jeune homme se sentait fatigué, il utilisait surtout la Force pour balayer les alentours et bondir avec son agilité habituelle, son sabre laser servait peu, simplement à parer quelques coups qu'il n'arrivait pas à esquiver en sautant.

Luke ne voulait pas non plus que son espèce de bulle protectrice dont personne n'avait jamais pu déterminer la nature surgisse. Dans un endroit clos il balayerait tout y compris Vel et tomberait probablement évanoui voir endormi comme toujours, nettoyé de l'intérieur par la Force, purifié mais totalement épuisé. Faire un carnage ne l'intéressait pas, il essaya donc de ne pas laisser la pression trop s'accumuler tandis qu'il tentait tant bien de mal de venir en aide à Ulrich, tenant encore debout uniquement grâce à son expérience probablement plus importante que celle d'un Padawan normal après tant d'aventures, sans compter que comme tout le monde était plongé dans le noir, affublé donc de son handicap, il tirait son épingle du jeu après avoir côtoyé ce vide pendant près de 10 ans au quotidien.
-Vel, je suis avec Ulrich! Il est évanoui!

Lança le Padawan en essayant de couvrir les bruits. Debout près du garçon, n'ayant pas vraiment pu vérifier son état, Luke se retrouva acculé au mur vers où il avait traîné son camarade. Heureusement que ce n'était pas loin! Malheureusement loin d'être invincible, le jeune Jedi chuta à son tour et tomba aux côtés de son camarade sur le flanc, une main sur son sabre laser éteint.


[HJ: si j'ai compris ils s'évanouissent pour faire la mission sur Hapès? Razz]
Darth Velvet
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Les tirs d’énergie se multiplient, éclairs imprécis, meurtriers, fauchant leurs alliés aussi insensiblement que le laser rougeoyant de mon sabre sith. Je me fends, m’ouvre un passage fumant entre les corps agglutinés autour de nous. J’ignore comment s’en tire mes deux padawans de ce baptême du feu et j’essaie de rejoindre les lueurs blafardes qu’ils déploient pour se protéger. Malheureusement il ne m’est pas aussi simple de combler la distance nous séparant. J’évite, j’esquive, je pare, usant de tous mes talents pour me frayer un chemin parmi ceux qui se dressent entre nous. Mais comme tous ces mercenaires au faciès porcins ou aux couleurs olive d’une obscure milice, la pénombre me désavantage tout en réduisant mon efficacité. Pourtant, et paradoxalement, elle m’offre une certaine protection que je mets impitoyablement à profit.

Comme un automate, je bande mes muscles. Mon bras se tend, non sans grâce, ouvrant de haut en bas, un soldat négligeant. Son râle d’agonie se noie au milieu des détonations et des cris, et c’est tout juste si je devine le bruit mat de son corps s’affalant au sol. Sans une once de compassion, je continue taillant indistinctement ce qui se présente à moi, tornade rouge aux élans assassins. Puis, soudain, déchirant le chaos et les rugissements des blasters, un hurlement attire mon attention…

« Vel, je suis avec Ulrich, il s’est évanouit ! »

Une insulte ourle mes lèvres, irrépressible. Un instant de distraction, il n’en faut pas davantage pour que je sente glisser sur l’os de mon bras, la douloureuse vibrolame de l’un des gardiens du mollusque. Un son rauque mêlant douleur et frustration, s’élève de ma gorge, alors que ma conscience projette ses rets de Force sur l’auteur de mes plaies. Je broie sa trachée, et d’un mouvement ample de mon poignet, fracture sa colonne comme une coque de noix. Du sang coule, inondant la garde de mon sabre avant de finir évaporées sur le faisceau dans un grésillement macabre. Je suis si proche et pourtant trop éloignée. Devant moi le second rai blanchâtre s’éteint.

« Luke !... »

Mon cœur se serre alors que je n’ignore pas que mon cri restera sans réponse. Morts ? Blessés ? Assommés ? Ma lame se rétracte pour ne plus signaler ma présence à ses hommes, contre lesquelles, seule, je ne suis en mesure de vaincre. Je voulais créer une opportunité de fuite, mais l’échec est retentissant. Je me fais discrète, me plaquant contre l’un des murs. Les blasters ont cessé de cracher leurs traits et il ne me reste que peu de temps avant que l’un d’entre eux n’allume une torche. Ma main se tend vers l’endroit où je devine les deux padawans , mes doigts rencontrent tissu. Je m’en empare, tire vers moi ce corps inerte. De Luke ou d’Ulrich, j’ignore lequel est-ce mais je n’ai le temps de me poser la question. Un faisceau de lumière perce la pénombre vers notre direction. Je jette le garçon sur mon épaule, comme s’il n’était qu’un vieux sac de chiffon, et sans m’attarder davantage je déguerpis presque silencieusement, enroulant ma présence dans une brume de Force.
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