An'ya Qelis
An'ya Qelis
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Par l'unique fenêtre de l'appartement miteux des Qelis, un éclair vint illuminer les épais nuages, véritables toile sordide servant de fond aux immeubles pointus de Kaas City. Un autre vint illuminer le visage d'une fillette d'une dizaine d'années aux vêtements usés et rapiécés, aux pieds nus et sales, aux cheveux secs et malodorants, tenant dans ses bras un vieille sacoche. Le climat difficile de Dromund Kaas ne rendait pas ses habitants des plus joviaux et ce visage avait la dureté de ceux qui grandissaient dans les quartiers défavorisés, dans la rue ou pire.

La petite An'ya, debout, regardait sa mère pleurer. Pourquoi tu pleures autant maman, se demanda-t-elle, toi qui n'est jamais là pour t'occuper de moi ? Toi qui travaille tout le temps.

Son père, le visage tout aussi dur que sa fille, tentait de rassurer sa femme. Mais le ton de sa voix mêlait un certain désespoir à une sorte de colère :

- Elle sera bien plus heureuse là-bas qu'ici. Regarde dans quel taudis de merde on vit !
s'emporta-t-il avec un large mouvement du bras pour balayer l'unique pièce de l'habitation. Quelle vie on a à lui offrir, hein ?

- On n'aurait jamais dû aller au Temple avec elle
, geignit la femme en s'adressant au dos de son homme qui regardait maintenant par la fenêtre. On aurait dû se taire au sujet de ses...

- Écoute, Sharali, les temps sont difficiles, on n'arrive plus à joindre les deux bouts... ça fera une bouche en moins à nourrir.

- J'ai trouvé une solution ! Regardez ! intervint An'ya en vidant son sac sur la table. Pas besoin que je parte.

La mère regarda la nourriture déversée, puis sa fille, puis à nouveau la nourriture, interloquée :

- Mais... avec quel argent... ?

- Je les ai volé. Facile ! annonça-t-elle fièrement.

- Idiote, tu vas nous attirer des ennuis, laissa tomber le paternel d'une voix maintenant résignée, toujours tourné vers la fenêtre. Ton départ est une bonne chose pour toi comme pour nous, ajouta-t-il en observant l'étrange silhouette qui approchait de leur porte. Et puis... impossible de reculer maintenant.

On frappa à la porte.

Mais la petite An'ya ne s'inquiétait pas vraiment de ses parents. Ces derniers travaillaient énormément pour ramener à manger, ils étaient peu présents dans la vie de la petite fille. Le lien entre eux ne se composait pas beaucoup d'amour. Non, ses yeux vifs cherchaient ceux de son grand frère. Lui qui avait toujours été là pour elle, même dans les situations les plus dures, lui qui l'avait élevé et protégé, brillait par son absence. Je déteste les adieux, elle l'avait déjà entendu dire ça, elle ne savait plus où, ni quand, mais peu importe. Aujourd'hui, il n'était pas là. Il ne lui dirait pas au revoir.

Sa mère et son père allaient lui manquer, c'était sûr, mais ce n'était rien comparer à l'absence de Kevetri. Alors, les larmes montèrent aussi vite que la peine qui l'envahissait. Elle ne comprenait tout pas ce qu'il se passait, ni quels liens il y avait avec... les drôles de choses qui lui arrivaient. Au Temple, on lui avait dit qu'elle était sensitive. Elle savait juste qu'elle ne reverrait plus sa famille. Plus jamais.

Et de l'autre côté de la porte, quelque chose de sombre se tenait. Pas quelque chose de physique mais plutôt une étrange sensation. An'ya n'arrivait pas à le définir. Était-ce une présence, une aura, une... âme ?

- Je veux pas partir !

- ARRÊTE TES CONNERIES !

On frappa de nouveau à la porte. Le silence s’abattit dans le petit apparemment, puis fut coupé par le père:

- Entrez.

Alors on entra.

An'ya écarquilla les yeux.

Si elle avait eu la réparti qu'elle avait habituellement, elle aurait pu dire un truc du genre "Je connaissait l'expression quel drôle d'oiseau, mais pas quel drôle de poisson." Mais l'instinct de survie lui fit clouer le bec.
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