Evea Ekway
Evea Ekway
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- Université 2 d'Aldera, 21.568 -

Le club de mathématiques appliqués était réunis en ce jour ensoleillé dans une pièce faiblement éclairée uniquement par les tables lumineuses. Intéressons-nous avant tout à ce qu'il se disait alors entre les quelques membres de ce club : le décor de l'endroit ou encore la date exacte de cette petite réunion ne sont pas véritablement essentiels à notre propos. Nous ne pouvons pas davantage envisager de retranscrire ici dans le détail une partie quelconque de la séance, sauf à sacrifier totalement le minimum d'intelligibilité que nous sommes en droit d'attendre d'un tel récit.

Nous avons affaires ici à des mathématiciens. Mais pas uniquement des mathématiciens, à vrai dire. Disons plutôt des étudiants qui se seraient, par la suite, délibérément intéressés de près ou de loin aux mathématiques. Mais passons, je voulais en venir à ceci, que les jeunes esprits rassemblés ce jour-là possédaient une compréhension parfaite du travail intellectuel de chacun des participants. C'est pourquoi ils échangeaient sur un sujet qu'ils maitrisaient tous afin d'encore mieux le comprendre à la perfection.

Nous prendrons donc la liberté de traduire largement une petite fraction de la conférence restreinte, en utilisant les combinaisons de mots nécessaires à l'entendement d'intellects formés, depuis l'enfance, à la pratique de la logique mathématique... Dussions-nous, ce faisant, omettre les nuances les plus délicates. L'une des voix dominait les autres. L'individu en question était le plus âgés des quelques étudiants comptés au nombre de sept. Approchant les épreuves tant redoutés de fin d'études, Bail Serrus était un Ingénieur mathématicien qui allait quitter le monde étudiant dans quelques mois.
Il s'exprimait en ces termes :

« - Le raisonnement par récurrence est un outil essentiel dans notre cas. Dans la plupart des exemples que vous avez vus en première année du second cycle de mathématiques appliqués - pour certains d'entre vous - sa mise en œuvre ne pose pas de difficulté. Il convient en revanche de rédiger soigneusement nos équations, sous peine d'algo faussés. En particulier, n étant fixé, aucune quantification relative à l’entier n ne doit apparaître dans la formulation de la propriété Pn : Donc nommer Pn une propriété de la forme ∀n ∈ N n’a aucun sens ! Il suffit de substituer à n une valeur quelconque pour s’en convaincre. »

Un silence plana quelques instants. Bail Serrus croisa ses bras sur la poitrine tout en s'enfonçant dans son siège. Il fit voler ses pieds pour les appuyer sur la table lumineuse à présent recouverte d'équations toutes plus complexes que les autres. Un sourire se dessina au coin de ses lèvres, il était parvenu à mettre en touche tout les autres membres du club de mathématiques appliqués seulement en reformulant le problème d'une autre manière : rendant la solution bien plus évidente ! Bail adorait étaler son intellect en public. Un autre étudiant, un twi'lek de petite taille posa le doigt sur la dernière formule affichée sur la table.

« - Donc les sommes des cubes des n premiers entiers sont démontrés par cela : ∀n ∈ N∗, 13 + 23 + ∙ ∙ ∙ + n3 =[n(n + 1)²]² »

Tout en énumérant la formule finale du problème, le twi'lek répondant au nom de Ram'sicru, l'écrivait d'un doigt assuré sur la table lumineuse. Son assurance perturba un instant Bail qui se redressa dans son fauteuil pour se pencher au dessus de la formule qui en soit était d'une simplicité aberrante. Un autre sourire, cette fois de satisfaction apparu sur ses lèvres.

« - C'est exactement ça ! Le calcul correspond exactement au résultat que j'ai obtenu par récurrence de mon côté. On peut donc conclure que l'aileron central du speeder étudié, par une équation récurrente de Pn une fois n substitué d'une valeur quelconque, se brisera au bout de 2014 milli-secondes après le passage à 150 km/h... »

Une autre étudiante restée dans l'ombre jusque là intervint :

« - Ce résultat nous permet donc d'envisager une correction du rotor à turbine ion pour éviter que l'aileron central se désaxe sous la force du vent.

« - J'opterai plus un équilibrage de la balance anti-grav. » Rétorqua Bail ​d'un air assuré.

Le Twi'lek revint sur le devant de la scène : « - Les deux peuvent fonctionner, je propose qu'on procède à un test après la pause repas. »

« - Rendez-vous au Hangar dans deux heures alors. » Conclu alors Bail.

Les vitres furent de nouveau rendue transparentes inopinément, attaquant les yeux des sept personnes présents dans la pièce. Les rayons de soleils permirent de distinguer les autres étudiants jusqu'à présent restés en dehors de la lueur de la table lumineuse qui fut éteinte. Deux étudiants étaient déjà sortis de la pièce. Le regard de Bail Serrus se posa machinalement sur une petite étudiante restée assisse à un table où étaient étalés des schémas. Elle était la seule à ne pas faire partie d'une promotion étudiant les mathématiques, "politique" disaient-on à son sujet. Mais le beau brun fut sorti de son observation intérieure par Ram'sicru qui s'adressait à lui :

« - Pourquoi 14h et pas plus tôt ? » Un brin d'impatience se fit sentir dans sa voix.

le Twi'lek était visiblement pressé de mettre les mains dans le cambouis pour corriger ce qu'ils avaient réglés aujourd'hui. Bail détourna le regard de l'étudiante, qui rangeait ses manuscrits papiers dans sa sacoche, pour le poser en contre-plongée sur son collègue qui se tenait debout.

« - Je dois d'abord me rendre au club de mathématiques théoriques prévu à Midi. » Il marqua une pause avec un sourire avenant. Il sentait un regard dans son dos.

Il se leva pour dépasser le Twi'lek, l'observant à présent en plongée. Bail mesurait presque deux mètres et, en plus de briller par son esprit stimulé, était large comme une armoire. Il ajouta avec un ton très calme :

« Et à 13h j'enchaine sur une heure de snow-boarding, ce qui entrainera un léger retard, j'arriverai un peu après vous. Je m'en excuse d'avance. » Bail fit une légère révérence solennelle.

« - Mathématiques théoriques ?! Comment tu peux faire partie de ce club aussi ? Rien à voir avec les mathématiques appliqués qui sont fait pour les gens d'actions, ceux qui vivent dans la réalité, ceux qui assurent un progrès scientifique et technologique permanent en mettant les mains à la patte ! Les théoriciens ne sont que des gratte-papier qui affabulent autour de numéros fictifs. » Rétorqua le Twi'lek qui s'emportait un peu outre mesure.

Les quelques étudiants restés dans la salle se stoppèrent net, attendant une réponse de Bail. Mais ce ne fut pas lui qui pris la parole pour répondre à Ram'sicru. Ce fut la petite pantoranne étudiant la "politique" qui s'adressa à lui depuis son bureau à présent rangé :

« - Je fait aussi partie de ce club de mathématiques théoriques. Et sache que le mariage entre les deux pratiques peuvent apporter de plus grandes connaissances en mathématiques. La pratique forme des ingénieurs et la théorie forme des scientifiques. » Elle avait déclamée cette dernière phrase comme si c'était une citation d'un grand maitre.

Bail afficha un très large sourire à son attention avant de s'en détourner pour afficher un sourire encore plus grand à son collègue Twi'lek. Ce dernier fit une moue indescriptible avant de quitter la pièce en toute humilité. Finalement les mathématiciens en herbe étaient tous allés mangés et il ne restait plus que Bail, rangeant ses affaires, et Evea qui l'attendait sur le pas de la porte.

« - Très bel énoncée de suite par récurrence aujourd'hui, décidément les mathématiques m'intéressent de plus en plus ! » Fit remarquer la pantoranne.

« - J'ai arrêté de compter depuis longtemps le nombre de sujets qui t'intéressent de plus en plus Evea. » Répliqua Bail en saisissant son sac.

« - Dans quelques mois je passe mes examens en diplomatie et politique alderanienne. Toutes mes révisions sont finalisées, alors j'occupe mon temps en visitant les clubs universitaires. Bref, Tu viens manger ? »

« - Bien sûr, mais je ne resterai pas longtemps, j'ai mon club de... »

« - ...Mathématiques théoriques, je sait, j'y suis aussi inscrite. »

Ils pouffèrent ensemble avant de sortir de la pièce, les rayons de soleils les suivaient d'un allo presque magique.




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