Luke Kayan
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Ils les avaient trouvées, les origines présumées de la création de l'Ordre. Du moins, un des brouillons esquissés par un des premiers Jedis (qui ne portait pas encore ce nom). Un collectionneur farouche de Bastion le conservait parmi ses archives, le convaincre ne serait pas aisées mais... Ils les avaient trouvées ces origines. L'humeur était au beau fixe dans le bureau des chercheurs qui péroraient, frissonnaient d'impatience à l'idée d'examiner le carnet. Les sources indiquaient que rien ne prouvait qu'il s'agissait du bon brouillon, celui qui avait mené à la naissance de l'Ordre, ni à quel point les idées inscrites étaient avancées. S'agissait-il d'une réflexion sur une possibilité de réunir les enfants de la Force ou du stade avancé dans le choix des noms voir la rédaction des principes ? Considérant que c'était la somme des échecs et des réussites qui avaient bâti les fondations de leur Ordre les maîtres considéraient que peu importait ce qui était écrit, cela faisait partie de leur histoire... Surtout que l'article était authentique selon un autre collectionneur de renom qui avait eu l'infini honneur d'entrer chez Monsieur Doe, le possesseur de l'objet. Il avait émit l'idée que son collègue avait possiblement violé les droits du site de fouilles, alors public, mais l'histoire restait délicate malgré un potentiel fourbe détournement.

C'est en tout cas ce que pensait Luke, sachant que l'élaboration de son plan n'avançait pas bien vite. Il avait été pris de court aussi. Maxence Darkan, l'amie, la complice par excellence des dernières aventures de Karm Torr et lui ? C'était ridicule. Malgré ses nombreuses occupations sur Dantooine, le blond soupçonnait le nouveau maître de ne pas avoir vraiment cherché de trou dans son emploi du temps. Une impression vague, comme ça, qu'il était une pièce rapportée dans une mission qui ne le concernait pas. Certes, Luke était chercheur mais pas explorateur. Une paire d'yeux fonctionnelle aurait été utile pour fouiller la botte de foin qu'était le musée privé de ce Monsieur John Doe... Mais non pour une raison ou une autre, l'Ark-Ni avait insisté pour l'envoyer à sa place accompagner Miss Darkan.

Incapable de vraiment penser à mal, le Hapien s'était fait une raison en se disant que son ami était occupé avec x projet tenu secret. Un truc de maître espérait-il, et non des soucis avec Tavaï ou Noctis occultés. Enfin, peu importe les causes, la conséquence restait identique : lui dans une navette qui le menait jusqu'à Coruscant pour prendre un vol privé avec la charmante Maxence. Luke connaissait ses origines un peu... Instables, mais il avait pleinement confiance en Karm, alors si ce dernier pensait la femme honnête, lui aussi. Cependant, il n'était pas très sûr de savoir faire face à son caractère légèrement exubérant. Son unique espoir était qu'en bon Ark-Ni, son compagnon considère une citoyenne tout à fait tranquille comme follement délurée. Infime tentative de se préserver contre la peur inexorable d'être jeté dans la gueule du Gundark. Une mercenaire quand même ! Il allait aller à la recherche d'un carnet ancien avec une ancienne mercenaire. D'accord, Luke avait déjà fait équipe avec une ex-Sith, mais cette Maxence pour ne "rien" arranger était une amie de Karm. La situation était aussi cocasse que gênante, surtout qu'il savait que ce dernier n'était pas du genre à tenir sa langue quant à ses idées... Différentes. Savait-elle pour eux ? Non bien sûr, heureusement le nouveau maître avait trop de respect pour lui, et puis quelle importance ? Il fallait cesser d'être égocentrique et penser à la très sérieuse mission pour l'Ordre. Restaurer leur histoire, quel honneur !

Exposer cette relique sur Dantooine permettrait aux jeunes Jedis de se remémorer leurs origines, d'où provenait le solide Ordre qui les formaient aujourd'hui. Luke se sentait d'ailleurs tout aussi curieux d'en savoir davantage, non sans expérimenter un certain trouble, comme de la... Culpabilité ? S'il se sentait davantage légitime grâce à la nomination de Karm malgré les doutes du Conseil quant à leur relation, le Hapien se trouvait aussi hypocrite d'être celui qui aurait peut-être l'honneur de ramener le brouillon qui avait servi à concevoir leur Ordre. Que ce soit une suite d'idées jamais retenues ou les vraies bases de leur Histoire, Luke n'était pas très à l'aise en violant allègrement une des plus anciennes traditions. Pourquoi l'y envoyait-on lui ? En partie parce que Maxence Darkan ne faisait pas confiance à d'autres Jedis que Karm Torr, indisponible, l'ambiance promettait donc d'être chaleureuse, si proche Luke soit-il de l'explorateur. Il avait en plus compris que l'ancienne Mercenaire et le Gardien étaient de réels amis, alors lui et son caractère timide, ça risquait de coincer. Mais qu'importe donc, Karm et accessoirement tout le Conseil avaient de bonnes raisons de l'envoyer, c'était donc sans trop râler que le jeune Jedi avait accepté.

Il n'avait plus le temps de s'inquiéter de toutes manières, le pilote l'envoya bouler en bas "j'ai dû faire un détour pour vos beaux yeux parce que le Temple me l'a demandé et tout ça gratis, alors dehors, moi je dois gagner ma vie". Luke se sentit happé par les émanations polluantes de Coruscant après plusieurs semaines passées près du chantier de Dantooine. Il regretta son petit bureau tranquille, ses normes et ses plans, mais décidé à ne pas se morfondre, il se glissa courageusement vers le hall de l'astroport. Pour plus de discrétion, le Hapien portait un jean bleu foncé simple, une chemise en lin oscillant entre le blanc et le beige surmonté par une veste marine. Le tout était recouvert par un long manteau brun (qui n'était pas sans rappeler la toge Jedi) ainsi qu'une besace en cuir. Ses cheveux étaient ramenés en arrière par une queue de cheval de laquelle s'échappaient quelques mèches blondes.

Comme prévu, il se posta dans le coin indiqué, son datapad avec la localisation exacte l'y aidant à grands renforts de bip dans son oreillette. Miss Darkan l'y attendait comme le stipulait son appareil dont l'empreinte s'affichait sur l'écran du datapad de Luke avec un nouveau "bip" plus aigu. Au moins, il était ainsi sûr de parler à la bonne personne.

- Bonjour Mademoiselle Darkan, je suis Luke Kayan. J'ai été envoyé par Karm Torr, un collègue et ami pour aller sur Bastion. Je vous remercie d'ailleurs en son nom et au mien de bien vouloir m'accompagner.

Il lui offrit sa main, attendant qu'elle la saisisse, elle devait être au courant qu'il ne visait pas très bien, tout comme le fait qu'il était un ami de confiance de Karm. La demoiselle était si farouche que l'Ordre avait prévu d'insister sur ce fait, ça leur épargnerait peut-être des journées de suspicion afin de commencer la mission pour de bon. Une mission qui commençait à bord d'une navette commerciale s'octroyant le luxe de faire voyager quelques passagers pour une modique somme en plus. En toute discrétion.

- Je suis enchanté de vous connaître, Ka... Le Chevalier Torr m'a beaucoup parlé de vous.

C'était plus fort que lui, Luke voulait faire bonne impression auprès des proches de Karm et bien sûr... Pour lui, faire bonne impression signifiait être aussi courtois que possible. Vraiment, bravo l'habitué des infiltations censé savoir s'adapter à tous les types de profils... Mais comme il l'avait pensé et espéré, peut-être que Maxence Darkan était juste délurée aux yeux d'un placide Ark-Ni mais toute à fait tempérée pour un jeune homme comme lui ?
Maxence Darkan
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C'était officialisé, mesdames et messieurs, un tonnerre d'applaudissement à l'intention de Maxence pour son partenariat avec l'Ordre Jedi ! Désormais consultante en sécurité, renseignement et protection du patrimoine culturel -à ses heures perdues- la voilà présente pour sa première mission en tant que tel. Elle avait même une petite carte personnelle avec sa jolie petite bouille pour le prouver, si c'est t'y pas mignon. Aussi étrange que cela pouvait paraître, elle était ravie… enfin, faut pas non plus s'emballer, travailler avec des illuminés, c'était pas non plus une incommensurable joie, au moins elle était foutrement mieux payée et dieu sait que plus elle avait d'argent, mieux elle se portait. En attendant un Jedi qui s'occuperait personnellement d'elle, autre que Karm -le pauvre avait tout de même autre chose à faire que s'occuper à temps plein d'une boule d'œstrogènes sur pattes-, capable de la supporter et de servir de passerelle directe en terme d'administration et communication entre ces deux mondes biens différents qu'étaient : les jupons armés de bâtons qui faisaient swouch swouch et Maxence. Elle avait fait déplacement depuis Nar Kaaga -où elle résidait à temps partiel- tout ça pour prendre les transports en commun… enfin « commun »... Dans l'astroport de Coruscant où devait commencer une nouvelle aventure organisée par l'Ark-Ni lui-même, elle lui envoyait un dernier message avant de partir rejoindre son futur coéquipier. Pendant qu'elle parlait, dans son cockpit, son regard vadrouillait entre l'objectif et l'homme tentaculaire qui lui faisait signe de sortir du vaisseau.

-... si t'avais vu sa tronche quand le strip-teaser a posé ses boules sur l'datapad que j'devais signer ! Pouhahaha ! Pfiuuu… 'fin bref je… elle tourna violemment la tête vers l'extérieur. Ouais bah putain, c'est bon, j'arrive ! J'te préviens quand j'aurais terminé, à plus.

Elle coupa l'enregistrement avant de l'envoyer directement à son ami. Désespéré, le pauvre contrôleur des pistes tapaient sur la vitre, forçant la mercenaire à sortir, holsters en main, agacée.

-Voilà, je sors, t'es content ?! Ton putain d'astroport il est pas en feu à c'que j'sache ! Elle sautilla sur une jambe pour placer le premier holster à la seconde et répéta l'action dans l'autre sens tandis que le tentaculaire l'engueulait dans sa langue natale. « Blblblbl », singea-t-elle, j'pige rien. Elle s'éloigna en allumant une cigarette. Connard…

Sur le tarmac des navettes personnelles, elle marchait en dessous des décollages et atterrissage pour s'arrêter à l'entrée du bâtiment principal, terminant sa cigarette rapidement à coup d'assauts intensifs de ses poumons par la fumée. Ce filou de Jedi d'un mètre quarante -à vue d'œil- ne semblait pas avoir balancé la blondinette dans cette épopée par hasard, visiblement, c'est lui qui avait créé le binôme pour cette mission de récupération de vieux truc poussiéreux pour un Ordre tout aussi poussiéreux. En fait, elle avait vaguement lu l'ordre de mission, tout ce qu'elle savait, c'était qu'il y avait un mec chelou sur une planète chelou qui collectionnait des trucs chelou, tout ça pour le bon plaisir de Karm -qu'était quand même pas mal chelou- qui désirait spécialement un des trucs chelous, vous l'avez ? Bon, évidemment, son fameux binôme, elle n'en savait pas grand chose, bigleux comme pas deux et soit disant très gentil, selon des dires qu'il était difficile de croire depuis qu'elle avait filé le canal de comlink de son ami à un réceptionniste désireux de son cul. Elle s'attendait donc à une vilaine farce de sa part... surtout qu'il aurait pu l'aider à faire ses premiers pas parmi les siens. Elle se disait qu'après tout, si elle se tapait des prostitués coruscantis pendant qu'il maintenait l'équilibre dans la Force, les rôles pouvaient s'inverser, c'est ça l'amitié, le partage et l'équité.

Tout ça pour dire qu'elle était en avance et wow ! Du calme, retenez vos cris de joie, elle n'avait pas fait exprès. Sans savoir à qui s'adressait, c'était un beau gosse qu'elle avait à peine remarqué qui fit le premier pas. Elle le considéra un instant, dans le genre à aimer le style civil et à pas énormément bouffer.

Pourquoi les gens devaient-ils se montrer aussi formel avec elle ? Tout le monde s'obstinait à l'appeler « Mademoiselle Darkan » -le « an » se prononce comme dans « quand », arrêtez avec vos « ane » bande de fous furieux- et se faire chier à balancer… euh… laissez moi compter. Cinq syllabes ou six -pour les plus raffinés qui prononceraient le « de » de mademoiselle- quand on pouvait dire Max ? Oui et évidemment l’inévitable vouvoiement.

-On dirait qu'Karm aime s'entourer d'blondinets à belle gueule… et appelle moi Max. Elle lui prit le bras. Ouais, il m'envoie aussi. Du coup j'dois aussi te remercier en son nom ?

-Maxence. Reprit son bracelet comme un père reprendrait le manque de politesse de son enfant.

-Ouais, bah ça va, j'déconne.

C'est bras dessus-dessous -c'est pas une monstre non plus, elle n'allait pas le laisser déambuler littéralement à l'aveuglette- que les deux gugusses embarquèrent à bord de leur « luxueuse » navette commerciale. Luke sentait bon... ouais, dit comme ça c'est bizarre, mais depuis que son ami s'était amusé à jouer le cobaye d'un botaniste qui, je cite : « s'est mis en tête de révolutionner le monde du savon pour développer des senteurs relaxantes, propices à bien disposer les gens pendant les négociations », elle ne pouvait pas s'empêcher de renifler discrètement les gens et je me rends compte que ça reste toujours autant bizarre, même avec les explications. Certes, Luke ne valait pas le shampooing et le gel douche bon marché de la blondinette, mais il sentait bon.

-Oh, arrête de m'vouvoyer. T'es un pote de Karm ou son majordome ? S'il t'a parlé d'moi, alors détend toi, j'vais pas d'bouffer.

L'Ark-Ni se vengeait, pour sûr. Elle soupira en se grattant le bas de la nuque, leur vaisseau n'avait toujours pas décollé, mais il n'allait pas tarder. La navette n'était pas immense et elle leur trouva facilement deux places au calme sur une banquette pour se taper la discute en attendant la fin du voyage. D'habitude, elle n'aurait pas pris le temps de lui parler, mais bon, elle avait une réputation à tenir maintenant parmi les illuminés et, visiblement, ils avaient un point en commun : Le laconique.

-J'suppose qu'on a du temps à tuer. Fit-elle en posant une nouvelle cigarette au coin de sa bouche, pas pour l'allumer, mais pour voir si lui était capable de la calculer en train de faire ça. Toi aussi t'as vu sa bite ?

-Maxence.

-C'est bon, d'accord, j'ai compris. Vu qu'tout le monde n'apprécie pas de parler du… elle réfléchit un instant à la tournure de sa phrase, beau membrage de Karm, on va parler d'son attitude. Il a toujours été aussi… euh… inexpressif ?

Non pas qu'elle n'aimait pas cette facette de Karm, bien au contraire, c'était sûrement ce qu'elle préférait chez lui, elle était curieuse d'en apprendre en profondeur sur lui.
Luke Kayan
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- Euh. Non. Je veux dire, ce n'est pas la peine de me remercier.

Embarqué par le bras, Luke n'eut pas le temps (et il n'aurait pas eu le cœur de toutes manières) de répliquer. Il finit en moins de deux, assis au fond d'une navette commerciale, assis en face de Maxence. Maxence donc. C'était bien elle. Un blondinet à belle gueule, il s'y était attendu à ce genre de réflexions. Ce n'était pas grave, il serait tolérant et d'accord pour le tutoiement. Un peu dissidente cette chère enfant mais vraiment, rien d'irrespectueux ou de trop honteux, en plus, elle semblait chaleureuse pour quelqu'un qui n'avait aucune confiance envers leur ordre. Le voyage devrait être plus fac...

- Pardon ? La .... De qui ? Euh non, en fait je ne préfère pas savoir.

Si l'entrée en matière avait été plutôt douce, celle en atmosphère était plutôt salée. Luke faillit, par habitude, rappeler en plaisantant qu'il ne voyait rien de toutes manières mais il se retint. Inutile d'alimenter cette conversation peu conventionnelle et très choquante. Ah non, en fait "le beau membrage de Karm", c'était vraiment choquant. Le Hapien rougit violemment et doublement. Parler de ce genre de choses, y compris avec subtilité l'aurait déjà traumatisé, mais savoir que cela impliquait en plus son petit ami... Il y avait de quoi s'étrangler.

Étrangement -ou pas, venant de lui- le Jedi n'eut pas un brin de soupçon à l'égard de Karm. Il songea de suite à un accident impliquant le fameux chevalier en slip qui aurait permis à l'indélicate de contempler son... Membrage donc. Ou alors elle bluffait. Ou alors, elle savait. Luke fut pris d'une terreur soudaine que son entraînement parvint tout juste à limiter. Bloqué dans le fil de cette surprenante conversation, il eut une réaction assez particulière : se défendre avec une petite voix, tel un adolescent qu'on accuserait des pires méfaits.

- N... Non... Je n'ai rien vu

Le Hapien saisit trop tard qu'il n'aurait jamais eu/dû se justifier. Il baissa la tête, toussota puis repris beaucoup plus calmement. Un miracle dont il ne fut pas peu fier.

- Cela vient de sa culture. Il a grandi parmi les Ark-Nis, un peuple qui vit dans des vaisseaux et qui s'exprime à voix très basse. Chez eux, c'est l'écoute de l'autre avant tout. Même les enfants sont en droit de débattre et doivent être entendus. Ce respect induit dès le plus jeune âge permet à chacun de parler sans avoir à hausser le ton, une chose considérée irrévérencieuse voire agressive d'ailleurs. Je suppose aussi que le fait d'avoir grandi sans gravité et sans bruit au milieu de l'espace ont largement dû contribuer à ce laconisme. Les Arks-Nis sont aussi, d'après ce que j'ai compris, pétris d'une certaine pudeur à l'égard des sentiments. Autant, ils sont très libres sur certains concepts que notre société Républicaine a du mal à accepter, autant ils sont restreints au niveau de l'expression de leurs émotions. Pour ça, ils comptent sur la musique. Notre éducation, enfin, prône la retenue, de quoi alimenter cette impression d'inexpressivité, mais vous le connaissez bien désormais. Je suis sûr que vous avez pu goûter à son humour... Particulier, distillé dans les phrases les plus inattendues.

Luke avait apprécié son séjour chez les Arks-Nis, au début, il les admiraient, les enviaient presque, jusqu'à finalement s'apercevoir que cette culture avait ses propres limites. Lui non plus n'aurait pas aimé passer sa vie entière dans les couloirs d'un vaisseau. Quant à Karm, il en parlait sans vraiment s'en rendre compte d'un air dégagé. Il n'avait jamais paru aussi détendu depuis sa rencontre avec Maxence que lorsqu'il avait expliqué la raison de son air faussement monotone. Un léger sourire avait même habillé ses lèvres en arrivant au fameux humour de l'Ark-Ni, preuve qu'il l'appréciait. Une personne coincée comme lui aurait dû le rejeter, forcément. Au début d'ailleurs, ces petites piques l'irritaient, le gênaient mais aujourd'hui, s'il continuait souvent d'agoniser de honte, Luke s'apercevait de la saveur des remarques de Karm. C'était le signe que tout allait bien entre eux mais aussi d'une complicité profonde et puis, avouons-le, c'était souvent très drôle.

- Et vous, Mad...Maxence, vous êtes plutôt euh... Expressive. Je veux dire, d'où vous vient cette assurance ? C'est une qualité admirable, certes.

Nul. Vraiment nul ! Mais au moins il avait rattrapé sa gaffe. Dire qu'il avait failli lui demander où elle avait grandi... Certainement pas dans une bonne ambiance avec un père voleur. Quant à sa première rencontre avec Karm, il était déjà au courant grâce au concerné, sans compter que Luke aurait apprécié que la conversation ne s'attarde pas sur lui. Du coup, les choix restaient limités lorsqu'on voulait rester poli et discret (donc ne pas demander les loisirs, les goûts de la demoiselle ou le pourquoi de son accord avec l'Ordre).

Dire qu'avec n'importe qui d'autre, le Chevalier aurait recentré la discussion sur la mission, mais il voulait s'appliquer pour être aimable avec Maxence (dont une étrange voix rappelait son nom à chaque fois qu'elle faisait une bévue d'ailleurs). C'était une amie de l'explorateur après tout.

- En tout cas, je comprends qu'il soit ami avec vous, vous êtes vraiment chaleureuse.

On y revenait, encore Karm. En même temps, c'était sans doute l'unique point commun entre la blondinette (hormis leur couleur de cheveux du coup) et Luke. Juste parce que son amant le considérait comme une personne dépourvue de handicap, il lui avait décrit Maxence : à peu près de leur taille, fine aux courbes étroites, avec des cheveux clairs relevant des yeux bleus, sans oublier des tâches de rousseurs. L'humaine, car s'en était une, possédait un charme naturel et une sorte d'allure "enfantine", innocente qui contrastait avec son corps visiblement entraîné, sans parler de sa personnalité. Rien, donc, n'indiquant le caractère de feu de la demoiselle.

Luke se tut, les lèvres légèrement pincées. En fait il avait plein de questions la tête dont celle de "qui répète donc ainsi "Maxence" à la moindre de vos réflexions osées ? Ou encore, pourquoi appréciait-elle tant Karm, ou pourquoi s'être unit à un Ordre envers lequel elle n'avait aucune sympathie. Mais tout ça était trop discourtois pour le gentil et -presque- parfait petit Jedi qu'il était. Ne sachant pas vraiment comment remettre le sujet de la mission au goût du jour, le jeune homme se contenta d'attendre les réponses de son interlocutrice tout en "admirant", la tête posée contre le hublot un vide intersidéral presque aussi noir que le néant qui l'accompagnait chaque jour.
Maxence Darkan
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Elle ricana face à sa réaction. On lui avait dit qu'il était gentil, mais pas aussi réservé. Maintenant qu'elle y repensait, c'est vrai que Karm lui avait déjà parlé de sa nature d'Ark-Ni, mais de façon bien moins étoffé que Luke… donc ce n'était pas seulement l'argenté qui se comportait comme ça, mais toute son espèce. Imaginez une minute les repas de famille. Sans compter qu'elle l'avait déjà entendu chanter, d'ailleurs il chantait foutrement bien ce petit gars, presque trop bien, il avait faillit rendre la blondinette mélancolique ce jour là… les mauvaises influences, tout-ça-tout-ça.

-Dis donc, tu t'y connais bien en Ark-Ni.

Elle le fixa un instant sourir, il avait le chic pour rendre tout le monde content celui-là. Au final, son caractère -à Karm- avait presque une teinte de folie, quasiment imperceptible, le fait de ne jamais en avoir grand chose à foutre renvoyer soit à une grande sagesse acquise au cours de ses années de Jedi, mêlé à la culture dans laquelle il fut bercé pendant son enfance, soit d'une folie inégalable. Au choix.

-Max.

Reprit-elle à son tour quand il bafouilla son prénom après un rattrapage maladroit. Alors comme ça il voulait savoir pourquoi Maxence Darkan se comportait comme Maxence Darkan... en soit c'est une excellente question, elle se demandait juste comment tourner vingt-et-une années à vivre une vie chaotique en quelque chose de pas trop long et pas trop badant.

-J'dirais que c'est pour les mêmes raisons que Karm… question d'culture. Elle marqua une pause. T'es prêt pour les explications chiantes ? Elle tapa dans ses mains. Bon ! Figure toi qu'j'ai grandi sur Coruscant, les bas-fonds, et… il se pourrait bien… que possiblement… mes parents étaient contrebandiers. Tu t'doutes bien, quand on est contrebandier en plein territoire républicain, tu t'fais vite arrêter, donc j'ai passer mon adolescence en apprenant seule… elle pencha la tête avec un sourire moqueur, sans maître pour me dire quoi faire. Et quoi penser. 'fin bref, pour tout d'dire, j'ai appris de mes parents et d'la rue. Dans la rue t'as plutôt intérêt à t'faire comprendre. Et puis bon, j'suis mercenaire avant tout, j'ai sacrifié ma mort un sacré paquet d'fois pour en arriver là, donc faut bien qu'je prenne confiance en moi à un moment.

Elle aurait pu lui dire qu'elle était partie en orphelinat, ou le fait que son père ne s'était pas fait arrêter, qu'il s'était enfui en l'abandonnant pour revenir plusieurs années plus tard, tout ça pour l'emmerder, mais elle n'avait pas besoin d'entendre quelqu'un s'excuser pour un truc qui ne le concernait pas. Dans la rue, jouer les timides ne marchait pas, au mieux, les gens te prenaient pour un mec à pas faire chier, au pire ils te pétaient la gueule, dans les deux cas, tu te faisais pas de potes. Maxence faisait partie des gens qui pétaient la gueule de ceux qui l'emmerdaient et vivait sa vie seule par choix.

-Chaleureuse ?... Elle haussa les épaules. Tu devrais m'voir au lit.

Elle éteignit son bracelet avant qu'il ne puisse l'ouvrir. Cette perche était bien trop parfaite pour qu'elle soit gâchée par une IA à la con. Vu qu'il ne la captait pas avec la cigarette à la bouche, elle décida promptement de l'allumer, bah quand même, c'était Maxence, fallait jouer un peu sur les nerfs de son interlocuteur par pur plaisir de… non, il n'y avait pas de raison, elle aimait juste emmerder les gens.

-Par contre, avant qu'on aille plus loin, on va jouer à un jeu qui s'intitule : « Répète après moi ». Elle leva les mains au niveau de sa bouche pour se pencher vers Luke. Elle laissa un long silence pour faire monter l'intensité. « Tu ». Et, attention, le deuxième est plus complexe. Seconde pause. « Max ».

Elle s'enfonça de nouveau dans la banquette. Elle n'avait jamais eu autant de mal à se faire manquer de respect. Pour parler à Maxence en une leçon, ne soyez pas polis, mais ne vous montrez pas hautain et vous aurez sûrement une chance de terminer votre première rencontre avec elle sans perdre de dents.

Sur le coup, elle ne savait pas trop quoi lui demander, il n'avait pas l'air de trop parler celui-là. Rien ne l'empêcher de lui forcer la main, comme elle le faisait toujours avec tout le monde, mais les Jedis ont-ils réellement quelque chose d'intéressant à dire à part des proverbes mystérieux en faisant léviter des cailloux bénis par on ne sait quelle force ? Niveau préjugé, elle visait haut... en fait, à part son ami, elle continuait d'en vouloir aux Jedis d'exister.

-Bah dis donc t'en fais une gueule bizarre. Lâcha-t-elle de but en blanc. Il t'as dit quoi sur moi ? Que j'butais les gosses et qu'je mangeais les yeux d'mes victimes ? Elle pouffa de rire avant de jeter un œil par le hublot qui semblait soudainement si passionnant. Aller, assez déconné, je sais très bien qu'il a dû te dire à quel point j'étais une fille incroyable et sûrement qu'il avait un p'tit faible pour mon cul en secret, elle, dans tous les cas, en avait un de faible pour son petit cul de Jedi, mais à ton tour de passer à la marmite. Alors, comment vous vous êtes rencontré ? C'est qui pour toi, genre… un pote de longue date, un camarade fou de nature autant qu'toi ?

Ô grand Dieu du ciel, Maxence en train de sociabiliser -à peu près- normalement, quelle horreur, qu'est-ce qui lui arrivait ? Elle n'avait ni bu, ni pris de substances illicites, quelle étrange personne elle devenait… berk, être normal.
Luke Kayan
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- Oh... J'ai dû aller les voir pour une mission de négociations, alors forcément ...

Se justifia prudemment Luke qui ne savait plus très bien où se mettre et où commencer et stopper le mensonge par ailleurs. Il savait que Karm n'approuverait pas sa manière obstinée de se cacher, surtout qu'ils avaient parler de se dévoiler à des amis proches, ce que vraisemblablement Maxence était... Mais là, en mission avec son humour un brin (juste un brin) libidineux, c'était simplement impossible.

- Oh... Oui ça paraît logique.

Choisit-il de commenter après les explications de la mercenaire. Pendant le discours de cette dernière, son regard fixe s'était inconsciemment portés sur les pupilles claires de son interlocutrice, preuve qu'il l'avait écouté avec intérêt. Le passé bâtissait bien plus que la génétique ce qu'on devenait. Luke aurait voulu féliciter Maxence car il l'admirait de s'en sortir de la sorte. Elle pouvait bien manger les mots, avoir des blagues douteuses, elle devenait, comme l'avait dit Karm, respectable (ou presque). Ceci dit, ça restait délicat parce qu'il en viendrait à insulter implicitement les géniteurs de la demoiselle.

En tout cas, ces révélations inattendues -en vrai, le Hapien s'était attendue à ce que cette femme forte balaye ses questions d'un pfft ou avec une réponse évasive- laissaient à penser. Comment aurait-il fini, lui, avec des parents si particuliers ? Luke Kayan, un voyou de première ? Il ne rejetait pas l'idée, préférant modestement considérer qu'il aurait pu sombrer, ignorant qu'il avait pourtant réussi à lutter contre des tentations sinistres, après les traitements infligés par sa mère ou encore, son passage chez les Siths.

- Oh non, désolé, je ne voulais pas du tout suggérer ça ! Je n'oserais pas v... T'insulter.

Quelle horreur, voici qu'elle croyait qu'il avait utilisé le mot chaleureuse à des fins perverses. Luke se sentit monstrueux le temps... De comprendre que Maxence (ou Max puisqu'elle y tenait) avait elle-même crée la situation.

- Euh, oui désolé. L'habitude.

Il s'était légèrement ratatiné en la sentant se pencher sur lui, envahir son espace avec des gestes dont il ignorait la vraie nature mais qui créait une petite brise sur son visage. Un moulin à paroles et à mouvements, cette fille. Quelle idée d'insister autant pour un surnom et le tutoiement ! Les classes d'infiltration du Hapien s'étaient émoussées avec l'âge, enfin surtout celles concernant les bas-fonds. En effet, il aurait trop eu tendance à vouvoyer les voyous, de ce fait, on préférait lui donner des missions plus en accord avec son profil, sauf s'il n'y avait pas le choix. Hors personnage construit de toutes pièces et investi, pensé, habité pendant plusieurs jours avant le travail, Luke était donc... Luke. Beaucoup trop poli et gentil. Il était toutefois plutôt intelligent et commençait à saisir que la femme aimait provoquer. Ainsi donc Karm avait un faible pour son joli derrière. Si elle savait... Le Hapien se serait bien amusé de la remarque, s'il avait été quelqu'un d'autre que lui-même, juste rougissant donc à la remarque. La vie lui avait heureusement épargné le sombre fardeau de voir, sans doute aurait-il alors eu ce réflexe de diriger ses yeux vers le noble postérieure de sa "concurrente" pour finir avec un malaise par pure honte.

- Karm, enfin le Chevalier Torr ne m'a rien dit. Enfin, rien de tel, juste que tu étais une bonne amie en qui il avait confiance. Quant à moi, je l'ai rencontré sur un vaisseau qui devait nous emmener chez les Ark-Nis pour négocier, mais ce dernier a explosé. Vu votre palmarès d'aventures étranges, à tous les deux- c'est lui qui m'en a parlé- je suppose que ça ne t'étonneras pas trop. Nous avons survécu, oui enfin ça c'est logique, puis nous sommes restés en contact. Nous sommes hum... Comment le dire, amis, voilà. Après plus de 3 ans, je suppose que nous sommes assez proches.

Indiqua le Hapien non sans tourner à nouveau le visage vers les étoiles, honteux de mentir, mais vraiment, pour cette mission, avec cette personne et surtout sans lui, Luke ne se sentait pas capable de dire la vérité. D'autant plus qu'au fond, il le pensait encore- le nouveau maître Jedi n'avait jamais réussi à le convaincre du contraire-: leur intimité leur appartenait. S'il se réjouissait des bonnes nouvelles impliquant ses rares mais fidèles amis, le jeune Chevalier était toujours resté très secret, même pour des détails. Il ne parlait pas de sa vie quotidienne, de ce qu'il faisait ou ferait, d'où son manque social assez flagrant.

- Enfin oui, nous sommes amis. Nous nous entendons très bien, nous faisons beaucoup de missions ensemble et nous nous entraînons aussi.

Affirma finalement le Chevalier qui se sentait coupable de trop minimiser leur relation, mais pas seulement. Puisque la blonde "chaleureuse" n'aimait pas les Jedis, ce serait compromettant de lui suggérer qu'il n'était qu'une vague connaissance de son ami.

- Au fait- Osa-t-il, finalement rendu trop curieux pour résister. La curiosité, un vrai défaut ou qualité de chercheur, et Luke l'était. C'était ainsi que Saï l'avait aidé à s'ouvrir. - J'ai entendu une voix mécanique prononcer ton prénom quand tu disais... Enfin, parfois en tout cas, qu'est-ce donc ?

Parce qu'il avait compris, ce petit malin, quand l'objet mystérieux se déclenchait au bout de deux réitérations. Seulement, il était beaucoup trop poli pour partager sa trouvaille. C'était bien quand Maxence disait quelque chose considéré comme socialement incorrect qu'il se déclenchait. En revanche, impossible de savoir ce qu'était vraiment cette chose. Évidemment, et on le comprenait, Luke n'en avait jamais eu besoin, y compris enfant.

- J'espère que la mission d'aujourd'hui t'enthousiasme ! Je dois avouer être curieux mais aussi un peu sceptique sur ce que nous allons trouver.

Ouah, Luke qui socialisait aussi en retour, reconnaissance inconsciente envers les efforts de la jolie fille de contrebandiers. Il avouait donc une partie de ses sentiments concernant le réel but de leur travail. Certes, l'histoire c'était important mais un petit quelque chose le laissait pensif. Il y avait tant de choses à faire sur Dantooine au lieu de se focaliser sur un carnet dont on ne savait pas vraiment ce qui était écrit dessus, et puis comment le reprendre en douceur à un collectionneur forcené qui ne cèderait sûrement pas facilement ? Et pourquoi Max au lieu d'un autre Jedi ? Luke avait beau dépasser une légère partie de ses préjugés face aux gens "élevés dans la rue", voir surmonter un peu de son appréhension face à la "mangeuse d'yeux de ses victimes", il pressentait un illogisme. Pourquoi donc ?

Encore une fois, son esprit docile le réprimanda. Cette mission pour l'Ordre était un honneur, les maîtres, dont Karm, avaient une raison particulière d'avoir fait les choses ainsi. Point. Pourtant il ne parvenait pas à regretter d'avoir demandé son avis à demi-mots à Max, parce qu'elle était extérieure à l'Ordre sans doute et qu'elle aurait une opinion neutre sur la vraie importance des racines et surtout... De les respecter ou de prendre des libertés les concernant.

La fumée de cigarette qui lui chatouillait les narines fit légèrement tousser Luke mais il en avait connu d'autres bien pire. Il se contenta donc de tourner la tête, puis voyant que ça ne suffisait pas, de doucement faire bouger ses doigts pour éparpiller le fumet grâce à la Force. Sa règle principale ? Si aucune norme écrite ou dictée ne contredisait la décision de quelqu'un, lui-même n'était pas en mesure de l'énoncer. Donc non, il ne demanderait pas à la blondinette d'éteindre sa cigarette malgré ses pensées à propos de fumer dans un espace clos, encore pire si c'était un vaisseau. La navette, justement elle, tremblota enfin, pris en vitesse puis décolla, vers Bastion donc. Un long voyage en perspective, parsemé de plusieurs étapes. Comme quoi Max et lui avaient encore un moment de discussion en perspective.
Maxence Darkan
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Elle le fixait, ses petits yeux plissés dans les siens, elle le savait, ça se voyait, il mentait. Il mentait comme tout les autres et avait bien trop peur de l'avouer… évidemment que Karm avait un faible pour son petit cul de jeunette. Comment cela pourrait-il en être autrement ? Luke, au delà de ne pas avouer que Karm en pinçait pour elle, était donc un ami de longue date, elle ne se trouvait donc pas la première sur laquelle il jeta son dévolu, avec des goûts très diverse, mais ça la réconfortant dans l'idée qu'il n'était pas un homme aussi compliqué qu'elle le pensait… quand bien même elle pensait.

-Hmm ? La voix ?... Oh. Oh oui, la voix. C'est mon assistant en management et communication, mais tu peux l'appeler Éos. C'est une IA, elle leva le poignet sur lequel se trouvait son bracelet avant de se rappeler qu'il ne voyait rien, ah oui merde, j'oubliais. J'ai un bracelet dans lequel il loge à temps partiel… en gros c'est une extension de mon vaisseau. Il sert juste à m'faciliter la vie. Mais depuis quelques temps il essaye de faire en sorte de retenir mes paroles pour « me donner une meilleure image »... tout ça parce qu'il faut que j'me tienne bien à cause de cette histoire de partenariat. C'est un gros con quand il s'y met. Elle ralluma la dite IA. Dit bonjour tête de circuit.

-Bonjour Luke, veuillez excuser le comportement de ma partenaire, elle ne connaît pas le poids des mots à leur juste valeur.

-Blablabla... je sais m'gérer.

Pour preuve, elle avait failli mourir un nombre peu calculable de fois, ne pouvait pas terminer une situation tendue autrement qu'en tirant sur quelqu'un ou en lui pétant la gueule, elle se retrouvait en conflit avec les Dejsadii et faisait maintenant copain-copain avec des gens assez fous pour créer une religion. Éos resta silencieux, il n'avait pas besoin d'en dire plus et avec les années, il commençait à comprendre que parlementer avec elle ne menait à rien. Elle ne fit toujours pas mention de son père quand à la création d'Éos, ce qui devait rendre sa présence un peu flou si ce n'était qu'elle amenait à croire que Maxence s'y connaissait en informatique, mais parler d'un homme qui prenait l'habitude d'abandonner ses enfants un eu trop facilement, aucun intérêt. Même si ses compétences en informatiques se montraient monstrueuse quand il s'agissait d'espionner sa fille et de créer des intelligences artificielles suffisamment autonomes pour apprendre le sarcasme et les jeux de mots.

-La mission ? Évidemment, la mission. Deux minutes, j'ai reçu un message.

Oui, la mission qu'elle n'avait pas lue, celle-là même. Elle profita subtilement du fait que son interlocuteur ne pouvait pas la voir paniquer à retrouver les ordres de missions pour tout relire et paraître à peu près cohérente sur ce qu'elle allait lui balancer par la suite. Elle afficha un joli visage de surprise en lisant attentivement… ça relevait de la négociation tout ça. Avait-il de quoi payer, histoire de jouer comme les Jedis le jouer d'habitude, à la réglo. S'il avait envoyé Maxence, il devait se douter que tout ne se passerait pas dans les règles de l'art Jedi, un petit coup de passe passe par ci, un détournement d'attention par là et hop, le carnet dans la culotte -on a jamais dit que l'endroit le plus discret devait forcement être le plus  propre- et en route mauvaise troupe.

-Ouais... récupérer des vieux écris Jedis… c'est… passionnant.

Cette excitation palpable dans sa voix m'en donne des frissons. Elle venait de sortir un crédit pour le faire rouler le long du creux de ses phalanges pour le récupérer au niveau du petit doigt et recommencer le tour, un truc de mercenaire pour ce la péter, ça marchait à tous les coups quand on pouvait vous voir. En plus de ça, elle le faisait en continuant de regarder les ordres, la fumée de sa cigarette lui chatouillant l'œil droit. En soit, elle comprenait l'excitation de son compère face à ce genre de découverte, mais franchement, un bouquin... sur les Jedis. Un potentiel de fun incommensurable se dessinait déjà.

-Tu prends vraiment ça au sérieux ? Elle lança un regard à son assistant en management et communication. J'devrais p't'être pas formuler les choses comme ça. J'veux dire… est-ce que tu m'fais confiance ?... nan ça à plus aucun sens maintenant… attend, on recommence. Est-ce que, par tout hasard, tu m'laisserais gérer les négociations avec ce… coup d’œil aux informations. Johnnnn... Doe. Crois-moi, pour ce qui est des mecs louches dans son genre, je sais régler les comptes très vite.

Cette vilaine menteuse. Le pire choix possible était clairement de lui laisser le choix sur la tournure des événements là-bas. Elle ne savait même pas si ses trophées -ou collections, question de point de vue- étaient protégés par des gardes ou des caméras. Surtout qu'elle n'avait pas tort sur le fait qu'elle connaissait ce genre de marchands : si ce John Doe était dans le genre à nous péter une durite s'il se rendait compte ou ne serait-ce que soupçonnerait une entourloupe, elle les foutrait dans la merde… parce que ça se passait toujours comme ça avec elle… et parce qu'elle en avait envie.

De plus, Luke n'aurait aucune autorité là-bas, elle et lui se présenteraient à niveau égal, de simples touristes ou autres étranges voyageurs à la recherche du savoir Jedi pour des raisons obscures.
Luke Kayan
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[HJ Very Happyésolée, c'est un peu bof]

Avoir une Intelligence Artificielle éducative mais pouvoir l'éteindre quand on le voulait. Il faudrait vraiment que quelqu'un prenne le temps d'expliquer le fonctionnement des civils à Luke, parce qu'honnêtement, il ne saisissait pas leur mode de vie. Il avait eu d'autres aperçus du genre, des publicités qui scandaient dans les rues de Coruscant des promesses pour perdre du poids à travers un programme... Puis dans certains cabinets ou salles d'attente, des revues auto complaisantes expliquant pourquoi on se lançait dans un régime une semaine avant d'abandonner, pourquoi c'était trop dur. Un Jedi, beaucoup plus discipliné débutait l'entraînement pour le terminer, sans se poser de questions. Aucun Padawan n'aurait l'idée de chercher un maître pour ensuite faire taire ses conseils, mais lui avait expliqué un vieux Jedi avec tendresse, les civils étaient comme ça. Leur imprévisibilité faisait leur charme.

- Bonjour Éos.

Salua poliment le jeune Jedi en attendant que Max lise "son message". Innocent, précis comme il l'était, impossible de se douter que la mercenaire ne sache pas encore quelle était leur mission. Quoiqu'on en dise ou on en pense, le Hapien savait bien infiltrer, voir mentir si nécessaire (bien qu'il n'aime pas ça) mais il lui fallait s'imprégner de l'affaire. À l'aide du département concerné, il travaillait le profil qu'il incarnerait, étudiait ceux qu'il serait emmené à côtoyer. Sa cécité le rendait encore plus méticuleux, l'obligeant à anticiper bon nombre de problèmes dont ceux géographiques. Ce travail un peu original en collaboration avec la police n'avait fait qu'alimenter son habitude acquise depuis sa prime adolescence. De ce fait, une mission même simple était épluchée, révisée, travaillée et illustrée par plusieurs scénarios possibles. L'imprévu risquait ainsi de moins le perturber même si, par chance, sa formation Jedi le rendait plus tolérant à ce sujet- sans une autre vie, avec son tempérament, sa tendance aurait été de paniquer dès que les faits l'éloignaient de ses plans-. Il savait réagir à chaud bien qu'il ne possédait pas le flegme incroyable de Karm.

- Oh non, pas de problème, elle est très agréable.

Eut-il à cœur de préciser à l'IA afin de lui éviter un grillage de circuits par compensation. Sans plus de manières quant à elle, Max était passée à autre chose : leur mission. Inutile d'être fin psychologue pour saisir que l'affaire ne la passionnait guère. Malgré lui, le Chevalier sourit. Il avait beau être curieux, honoré que l'Ordre l'ait choisi pour récupérer un pan de leur histoire, il était aussi un peu mal à l'aise vis-à-vis de ce carnet. En avaient-ils vraiment besoin maintenant ? N'aurait-il pas mieux servi ailleurs ? Et puis Luke pouvait comprendre, grâce à son carcan "flexibilisé" par Karm que des histoires de Jedis ne passionnaient pas une femme qui appréciait déjà peu leur Ordre.

- Hum... Ça dépend ce que tu entends pas "très vite", mais je suis prêt à écouter tes suggestions. Nous faisons équipe après tout et je pense que tu pourrais m'en apprendre sur ce type de profils. Tu t'y connais bien, alors c'est moi l'élève.

Fit modestement le Consulaire tout en prévenant d'éventuelles objections en avance. Max devait avoir l'habitude ceci dit, car si libre d'esprit soit l'Ar-Ni, il avait à cœur d'appliquer les principes de l'Ordre. Max devait donc être rôdée à agir dans les règles, enfin... Luke l'espérait en tout cas. Il avait choisi de d'abord lui faire confiance pour ne pas laisser croire qu'il s'imposait comme le grand chef. Ce n'était ni dans son caractère, ni dans son éducation de s'imposer directement sous prétexte de son rang. De plus, il était soulagé que la femme ait une idée, parce que lui n'en avait aucune. Son passage par les pires milieux de Coruscant et le fait de côtoyer certains criminels endurcis lui avaient mis un peu de plomb dans la tête. Il avait gagné en expérience et devinait aisément que négocier avec le peu d'argent dont le Temple disposait, même en avançant une importance capitale pour l'Histoire et le prestige de son nom dans un musée ne feraient pas John Doe changer d'avis.

- Accordez-vous, hum désolé, décidément, accordes-tu de l'importance à un quelconque héritage culturel ? Celui de ta famille...
(oups mais bon, certains chérubins restaient très attachés à elle malgré une histoire catastrophique), de ta race, de ta planète ou... Que sais-je, de tes goûts musicaux ?

Demanda-t-il ensuite, curieux de savoir à quoi se rattachait ce petit bout de femme en corthose.

- Qu'est-ce qui compte vraiment pour toi ? Que faut-il sauvegarder à tout prix ?

Luke espérait ne pas être allé trop loin, en même temps vu leurs peu de points communs et le temps à tuer encore, il fallait bien trouver quelque chose. Or il éprouvait un réel intérêt pour ce profil si différent du sien, cet esprit finalement aussi libre, voir davantage que Karm.
Maxence Darkan
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Quelle erreur, il venait de dire qu'il était l'élève de Maxence, ce fou faisait monter la barre de folie de la galaxie. Un sourire malicieux se dessina sur son visage, ça allait être bien plus rigolo qu'elle ne le pensait. C'était presque touchant de le voir réagir comme ça, une des premières fois où on laissait carte blanche à la blondinette.

-Faut prendre en compte le profil général de ce genre de mec. Donc, elle leva les mains en l'air, comme une évidence, en général, c'est des mecs à l'égo démesuré, faudra sûrement l'prendre avec des pincettes… mais pas tes pincettes, là tu vas l'faire flipper et y' va partir en couille avec des délires de paranoïaque. Si cette histoire d'écrits Jedi est vrai, ça risque d'être un très, très gros bout d'ça collection. Cette fois, s'était un index qu'elle leva. Faut viser plus bas. Sûrement une phrase qu'on a dû lui balançait quand il s'agissait de faire la petite commission. On s'fait passer pour des amateurs d'art à la con, on s'pointe comme des fleurs, on lui lâche des petits mots doux et quand il prendra la confiance, il nous montrera s'qu'on veut réellement.

Restait encore à voir comment lui voyait la finalité de la mission… la mercenaire, de son côté, imaginait déjà les choses se terminer les armes sorties, à protéger l'aveugle et le carnet Jedi… question de préférant. Son sourire s'évapora face à la question de Luke, très étrange, très très étrange, mais elle valait le détour, Maxence s'était-elle accrochée à une quelconque culture depuis sa naissance ou même son départ de Coruscant ?

-La famille ? S'indigna-t-elle faussement en rigolant. T'sais, les Darkan, c'est un peu comme la Force, une sorte… de… malédiction, à laquelle on peut pas réchapper. D'une pierre deux coups, insulter ses géniteurs et les forceux, et toc ! C'est pas comme si je portais énormément d'importance à mon nom de famille, mais… Tu deviens pas Darkan, elle haussa les épaules, tu nais Darkan. On est pas tous égaux sur la naissance, on l'a toujours compris dans la famille, ça nous empêche pas de continuer nos histoire de Darkan. J'y peux rien, j'suis destinée à être… euh… laisse tomber, j'me suis embrouillée.

Menteuse, encore. Maxence était-elle réellement destinée à être Maxence ? Sûrement. Avec une mentalité aussi peu changeante que la sienne, elle traçait son parcours sans même le savoir, une étrange manière de procéder dans la vie. Elle ne voulait pas l'avouer, mais son nom de famille lui collait au cul comme un chewing-gum sur une chaise, une lignée d'une pauvreté intellectuelle flagrante avec un passé qui lui paraissait encore bien flou. Mais, pour répondre à sa question : oui, elle était attachée aux désastreuses valeurs de sa famille.

-Après, ma race… j'suis une humaine de Coruscant, franchement, ça fait un bout de temps que l'héritage c'est envolé là-bas. Elle venait de détourner le regard vers le hublot. Les mercenaires ont chacun un code d'honneur qu'ils respectent… ça varie, évidemment, mais j'ai quelques règles que j'tiens à maintenir. Dont certaines furent déjà brisé par l'argenté. Ça paraît pas, mais j'respecte pas mal mes collègues de travail… 'fin, t'emballe pas, j'parle pas des Jedis. Les autres mercenaires. On a nos rites, de passage comme de fin, on a nos fêtes et nos traditions, j'aime bien ça.

Quelque chose qu'elle avait largement appris chez les Djiilo, les débuts comme les fins de mission se fêtaient, les testaments étaient conclus s'il y avait du nouveau dans leur vie, beaucoup de choses à prendre en compte, mais les aléas de la vie de mercenaire les forçaient constamment à s'habituer chaque jour à accepter la mort et la combattre sans cesse. Certains se diront que s'était difficilement une vie facile à excepter, pourtant c'était très clairement ce qui les pousser à continuer : l'adrénaline est une drogue. Ces « traditions » variaient en fonction des rassemblements de mercenaires, les mentalités n'étaient jamais les mêmes d'un groupe à l'autre, elle s'était juste habituée à celle de ses équipiers.

Allait-elle lui dire pour autant quel était son code d'honneur personnel et les règles qu'elle se fixait ? Non, bien sûr que non, pas pour l'instant. Karm, peut-être, si l'idée saugrenue de poser la question lui venait soudainement, mais elle gardait ce secret bien enfoui au milieu de son égo -je sais, ça risque d'être difficile à retrouver du coup-. Maxence savait garder ses secrets et sa manière de gérer les évènements n'était pas tout le temps un hasard... très souvent quand même.

-À mon tour de poser une question ? Gloussa-t-elle. Ok, alors, est-ce que… tu crois vraiment aux règles imposées par les Jedis ? Genre, ça t'fait quoi d'être parmi les être les plus tendus du cul d'la galaxie ?

-Maxence, il va falloir retravailler votre vocabulaire.

La même rengaine. Les préceptes de l'Ordre lui paraissaient si abstraits et stupides qu'elle ne pouvait pas imaginer que quelqu'un puisse les accepter sans en avoir quelque chose à redire. Elle avait l'avis de Karm, pas complet et elle s'attelait à l'écouter toujours plus en profondeur au fur et à mesure de leur relation, mais Luke était sûrement une nouvelle porte à un nouvel univers de subjectivité.
Luke Kayan
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Luke demeura pensif, étudiant avec sérieux la proposition de Maxence. Il ignorait l'exacte finalité de cette infiltration, comprenant des armes et une protection d'un handicapé qui n'en avait pas besoin dans la tête de son interlocutrice. Voilà qui expliquait son engouement pour l'idée, bien qu'essayant aussi de contribuer, il proposa une alternative.

- D'accord, mais ne risque-t-il pas de nous sous-estimer si nous nous faisons passer pour des amateurs ? Ce serait facile de nous rediriger sur autre chose que ce que nous cherchions. Et si nous montrions que nous sommes réellement de son monde. Le cercle privé des collectionneurs ? C'est vrai qu'il aurait alors plus de facilité à nous céder l'objet ? Ils ont un certain code entre eux. Ou alors... S'il a une affiliation particulière, nous faire passer pour des gens importants de cette organisation. Vu ses penchants, il pourrait avoir des liens avec des trafiquants du coin.

Ce n'était pas très franc jeu, mais Luke savait que parfois, les lois devaient être tordues, surtout avec ce type d'individus sans scrupule qui avait certainement volé la relique de base. En voulant se faire bien voir de cette mafia du coin, l'homme pourrait leur faire un prix ? Dans ce milieu contracter une dette pouvait signifier la mort mais en créer avec les bonnes personnes menait à la cime. Avoir une faveur en réserve des Influents valait bien plus que de l'argent sonnant et trébuchant. C'était d'ailleurs sans doute l'unique autre monnaie valable pour ce potentiel trafiquant d'art. En tout cas, c'était plus simple de croire que l'enquête avait raison bien que les origines de l'homme demeurent incertaines, tout comme celle de sa fameuse trouvaille. Il l'aurait découverte, oui, mais en reliant plusieurs documents de lois, il avait été établi qu'à cette époque, le terrain de fouille appartenait aux autorités publiques, c'était donc du braconnage en quelques sortes. À ce sujet, la théorie était claire, la pratique beaucoup moins, ce qui empêchait les Jedis d'intervenir pour réclamer la relique. D'où les moyens détourner pour l'obtenir de manière légale ou... Semi-légale.

Luke quant à lui était partagé. D'un côté, il comprenait bien l'importance de l'Histoire, d'en garder soigneusement des traces et surtout le droit de l'Ordre de conserver les preuves de ses Origines. D'ailleurs, les œuvres les plus marquantes de l'Histoire devraient appartenir à des musées pour que chaque citoyen y est accès selon lui. D'un autre côté, il jugeait malhonnête d'arriver en conquérant ramasser une preuve du passé que l'Ordre ou le secteur public n'avait pas trouvé. Il n'aimait pas jouer au jeu de Doe, se montrer presque aussi vil que lui et le rouler. Malheureusement Maxence avait raison, l'individu était certainement louche, pas sûr qu'il respecte ce fameux code de collectionneurs privés censés s'entraider au détriment des musées d'ailleurs.

En pleine concoction de plans, le jeune homme se laissa surprendre par la reprise à la conversation privée, même s'il avait participé à la maintenir avec sa question. À nouveau tourné vers la blonde, le Jedi l'écouta attentivement. C'était le minimum à faire lorsque quelqu'un s'ouvrait de la sorte. Les gens aussi extravertis que Maxence exerçaient chez lui une certaine fascination mêlée à de la peur. Crainte qu'ils ne brillent que cette lumière ne se déverse sur sa personne, si timide, bien cachée. Ceci dit, il les admiraient aussi. Entre deux piques que le Chevalier ne releva même pas, Max raconta cette étrange culture qui était la sienne. Y compris chez les mercenaires, il y avait donc des règles strictes, des codes, ça n'étonnait pas tant que ça le Consulaire. Ses études en diplomatie l'avaient mené à étudier la psychologie des Êtres Pensants de la Galaxie, du moins, les plus communs et il était normal de vouloir appartenir à un groupe. Or pour que les frontières se solidifient, formant un cercle fermé qui séparerait les adhérents du reste du Monde, il fallait des lois pour les ériger, sans oublier les traditions pour les nourrir. Luke n'osa pas demander à sa cadette d'en raconter une bien qu'il aurait apprécié savoir, très curieux contrairement à ce que beaucoup pensaient. Ce serait malvenu et impoli.

- Pardon ? Hum. Tendus euh... Donc.- Comme pour illustrer l'expression très visuelle et pas très aimables, certes, Luke s'était soudain raidi. S'il admettait avoir un humour assez peu développé (du moins pour qui ne le connaissait pas, sans ça il n'était pas aussi morne qu'on pourrait le penser) doublé d'un sérieux parfois irritant, le Hapien n'irait pas jusqu'à reconnaître être "tendu du cul". Pour autant, il choisit de ne pas s'irriter. Il préférait prendre le risque que Maxence s'autorise quelques largesses mais demeure ouverte, et justement... Détendue. Sans compter qu'il en fallait un peu plus pour énerver véritablement un Chevalier Jedi entraîné à garder son calme et à valoriser la tolérance. - L'Ordre a des principes, sans elles, il ne serait pas... l'Ordre, tout comme tes collègues de travail qui se reconnaissent entre eux grâce à des valeurs et des règles en apparence légères mais parfois très strictes. Je suis sûr que certaines choses naturelles chez certains individus ou communautés seraient inacceptables pour vous, non ? En soi, c'est vrai que nous sommes connus pour être vraiment sévères, mais les temps ont un peu changé. Les normes ne s'appliquent pas aussi, euh... Comment dire, littéralement qu'avant. Si quelqu'un comme Karm s'en accommode, c'est que ça reste vivable. - Luke sourit brièvement, amusé. En vrai, son aîné se sentait toujours un peu à l'étroit parmi les siens.- Et pour répondre plus concisément, j'ai été éduqué de la sorte, donc même si c'est en réalité très strict, je suppose que je ne m'en rends pas spécialement compte. Ce sont peut-être les autres, les délurés ?

Jeta-t-il en pâture sur un ton amusé, persuadé qu'au fond, le bracelet de Maxence serait bien d'accord avec lui. Les "profanes" ne le vexaient pas facilement, on lui avait appris à devenir plus empathique, Karm en particulier. Si de sa position, il peinait à saisir les actes de civils, n'était-ce pas logique que son propre mode de vie leur paraisse compliqué voire insensé ? Et puis une mercenaire... Y avait-il une personne plus éloignée de leurs principes moraux ? C'était fascinant, pouvoir parler avec Maxence était fascinant et il serait dommage de s'énerver pour si peu. Pauvre petit innocent qui ne se doutait pas qu'actuellement, la femme faisait tout pour se contenir probablement.

- Donc, depuis le début de votre collaboration avec l'Ordre, vous n'avez eu aucune occasion de changer d'opinion sur nous, pas même un peu ? Ce doit être difficile de faire un travail pour lequel on n'est pas vraiment convaincu.

Des missions, Luke en avait connu des difficiles, allant à l'encontre de ses principes personnels, mais il avait rarement eu à travailler aussi étroitement avec des gens peu appréciés. Bien qu'ayant vraiment peu tendance à détester quelqu'un, quand cela arrivait, le Hapien s'efforçait de ne plus croiser leur route. Alors il était curieux, comment une femme qui ne croyait pas du tout en l'Ordre parvenait-elle à travailler avec. L'argent faisait-il vraiment tout ?
Maxence Darkan
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-Ouais, t'as pas tort, faudrait d'abord voir comment y s'comporte avant de tenter de se présenter. Faut voir sur place, on peut pas trop s'avancer pour l'instant.

Certes, elle venait là pour travailler avant tout, mais elle aimait bien discuter avec l'aveugle, elle jouait au jeu de « j'te dis si tu m'dis », un jeu simple, où il suffisait de parler de sa vie et l'autre parlait de sa vie en retour. C'est un jeu foutrement drôle quand vous ne discutez pas avec un caissier de supermarché… je viens de me rendre compte que les caissiers de supermarché pouvaient avoir des histoires de dingues à raconter, du coup je présente mes plus plates excuses aux caissiers de supermarché.

-Bah... disons que… du moment qu'les gens m'font pas chier avec leurs trucs bizarres, j'les laisse faire.

En soit, Maxence était une femme très facile à vivre. Bon, j'ai menti. Maxence est une femme qu'il ne vaut mieux pas faire chier, même indirectement, mais elle n'allait pas non plus faire chier les trucs qui l'emmerdaient à la source, la preuve avec les Jedi, elle n'allait pas dans leurs Temples pour les engueuler un à un, elle les laissait dans leur coin, en espérant avoir le moins affaire à eux. Quant à balancer les autres sans une once d'hésitation… chapeau l'artiste, j'aurais pas fait mieux pour me dédouaner face aux reproches de la blondinette, mais pour l'instant, lui il restait dans la cases des Jedis chiant. Il n'y en a qu'un seul dans la case des Jedis cool.

-Euuuh...

Maxence ? Changer d'opinion ? Maxence, changer d'o ?... Ma ?... Pardon ? Elle ne travaillait pas avec les gens par plaisir, elle le faisait par besoin et obligation. Cette fille a vécu dans un district où le taux de criminalité et de suicide était supérieur au salaire moyen de ses habitants. À partir de là, elle a grandi avec un système de priorité égoïste qui la menait à faire des choix qui n'étaient pas portés pour les autres, mais bien pour elle, quand bien même elle fricotait avec eux. En plus de ça, il fallait prendre en compte l'avarice de la plèbe et son certificat de naissance.

-Concours de circonstances. Ça ne répondait pas à la question, mais ça claquait de dire ça. Mon boulot c'est principalement de buter des gens, leur péter la gueule, ou passer par des raccourcis illégaux pour arriver à mes fins… Alors le faire avec des illuminés aux pouvoirs… elle agita les doigts, certes, il n'y voyait que dalle, mais c'était super important quand elle agitait les doigts… calmez vos hormones, mystique, ou pas, j'm'en branle.

-Pour tout dire, Luke, ce choix de partenariat est le résultat de plusieurs soirées de discussions entre elle et moi. Et son père est un sale con.

-Et mon père est un sale con. Acquiesça-t-elle. J'suis républicaine de naissance et travailler pour l'Empire me rapportait très peu. En soit, rentrer dans l'espace impérial, c'est pas compliqué, le plus dur…

-C'est d'en sortir. Le coup en carburant se montrait très souvent élevé, le temps perdu, considérable et le rapport travail/argent bien moindre. Pour une répartition égal des missions entre Empire et République/Jedi -oui, il prononçait les « / »- dans le référentiel d'une année Coruscanti, les revenus de Maxence sont tristement inégaux. Seulement un quart de ces bénéfices viennent de l'Empire.

Ironique, elle aurait très bien pu partir du côté des tarés en rouge -toujours rien à voir avec la politique- qui, d'une certaine manière, appréciaient plus les indépendants dans le type de Maxence. Les mercenaires étaient une ressource très précieuse que l'Empire priorisait mieux que les autres -mis à part les cartels- et un partenariat avec eux lui aurait peut-être même rapporté plus. Mais… Concours de circonstances. Ce serait mentir de dire que Karm n'avait pas joué dans l'histoire, puis il y avait son père… par pur principe de contradiction anti-parentale, tout c'était soudainement accéléré. Éos pour la partie technique, venait d'éviter les calculs financiers au chevalier, dans les grosses lignes, Éos s'occupait de réfléchir en profondeur et Maxence prenait les décisions.

-J'vous aime pas, pas parce que votre but c'est d'vous faire chier à longueur de journée en méditant et en faisant des trucs de moines chelous, si ça vous éclate, grand bien vous fasse. Le truc, c'est qu'il va falloir admettre que vous êtes un problème. Vous, comme les autres. Elle parlait des Siths. Après, franchement, j'm'en tape pas mal, la guerre, ça paye foutrement bien. Nan, le truc qui m'fout vraiment en rogne, c'est vos sabres… genre… on a inventé les flingues vous savez ? On est pas des sauvages, faut arrêter d'se taper dessus avec des bâtons… et c'est pas parce qu'ils font de la lumière que ça les rend plus civilisé.

Il fallait l'admettre, les Jedis avaient une réputation de merde. Maxence n'était pas la seule à penser ça d'eux. Puis elle élança sa main dans le vent comme pour balayer le problème.

-Mais j'm'y ferais p'tit à p'tit. Faut quand même dire que le contrat est foutrement avantageux, en plus des tunes supplémentaires j'veux dire. Genre, j'ai une protection, mon casier judiciaire est -quasiment- vide… 'fin, sur le sol républicain quoi… et j'ai plein de renseignements. Mais du coup, pour toi, ça t'fait quoi de travailler avec des gens normaux comme moi ? Enfin « normaux »... J'veux dire, c'est pas très commun pour les Jedis de travailler avec des mercenaires, non ?
Luke Kayan
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Et donc, il aurait fallu plaindre la pauvre auto-entrepreneure pour ses revenus inégaux ponctionnés sur d'honnêtes citoyens qui, eux payaient leurs impôts. L'ancien Luke aurait déjà décroché mais Karm, entre autre lui avait appris à ne pas se fermer devant des modes de vies en apparence peu honorables. Collaborer avec la police lui avait aussi donné un bon aperçu des tristes débouchés auxquels étaient condamnés (presque fatalement) les enfants des bas-fonds. Si sa propre histoire n'avait rien à envier à celle probable de Maxence de part ses chapitres sombres, il avait été bien guidé à partir de ses dix ans. Une opportunité que son caractère naturellement forgé pour ça avait permis de saisir mais que son passé ne lui aurait jamais offerte. Miss Darkan n'avait jamais eu personne pour la guider, lui montrer cette autre voie possible et choisir. Adulte, forcément, c'était plus difficile de changer, voir d'en trouver l'intérêt puisqu'elle s'en était sortie seule ainsi. Avec l'expérience il avait fini par comprendre -en partie du moins- les agissements de Mat', la Twi''lek issu d'un milieu défavorisé. Quand l'Ordre lui avait donné la possibilité de s'en sortir grâce à une tutelle, la jeune femme s'était précipitée pour casser ce nouveau lien. Au lieu de profiter pour étudier, retrouver le bon chemin, Mat' était vite retournée à ses vieilles habitudes. Elle aurait pu procéder différemment mais beaucoup de choses la condamnaient de base dont son éducation. Au moins, Maxence avait en partie redirigé sa route et ayant croisé celle de Karm, elle ne pourrait que s'assagir (quoique).

Impossible de ne pas s'étonner mais aussi rire un peu en entendant EOS affirmer sereinement "son père est un con". Venant d'une IA particulièrement raffiné, la réplique était étonnante, suffisamment décalée pour qu'en partie désensibilisé par Karm, le Hapien s'en amuse. Conscient que cela pouvait être mal pris, il se rattrapa, retrouvant ce sérieux qui occultait si bien un jeune homme "normal" derrière son rôle de parfait petit Jedi.

- Désolé, c'était juste... Inattendu, de la part de ton Intelligence Artificielle, il paraît avoir des idées bien marquées on dirait mon droïd. Qui opine certes, la même chose de certains membres de ma famille.

Surpris par ses propres révélations, le Chevalier se coupa la parole lui-même en fermant la bouche précipitamment puis en fixant obstinément la fenêtre. Les étoiles étaient si jolies, son geste aurait presque pu être crédible s'il y avait vu quelque chose. Depuis quand le jeune homme laissait-il échapper ne serait-ce qu'un monceau de sa vie privée ? Était-ce le côté Karmesque de Maxence qui le poussait à la faute ou le contexte si différent de cette mission ?

Luke avait finalement étrangement confiance en cette blondinette au caractère trempé. Et même dégoulinants d'acide vu ses répliques sur les traditions Jedis. Loin d'être vexé par ce tissu de stéréotypes le Chevalier répondit calmement.

- Il ne me semble pas que les "flingues" soient plus civilisés. D'ailleurs il y a plus de morts par tirs de blaster, y compris accidentels que de sabre-lasers. En fait, c'est le dialogue qui serait vraiment un acte civilisé Quant aux traditions, rester dépassé c'est sans doute un peu l'idée même du concept… En respectant le passé, on est forcément un peu vieillot, exactement comme ces traditions mercenaires dont tu m'as fait part. Je suis sûr que certaines de vos traditions remontent à la nuit des temps et, préservées, ne sont pas exactement ce qui se fait de plus moderne.

S'il ignorait les us et coutume de cette -euh- profession, elle était connue pour venir avec son lot de codes, de règles implicites. Sans doute était-ce un peu cliché, mais les stéréotypes ne s'alimentaient-ils pas toujours en partie de la vérité ? Qu'ils soient officiels ou pas, des rites restaient des rites. Quoiqu'il en soit, Luke n'avait aucune intention de dénigrer le travail de Maxence et cela se voyait à son attitude calme, agréable même. Il voulait juste donner matière à réfléchir à l'Indomptable Juge qui se dressait férocement contre son Ordre.

- Hum en un sens vous n'avez pas tort. -Et oui qui l'eût cru ! Le jeune homme accordait à la mercenaire que les enfants de la Force causaient indirectement des soucis à la société. C'était de fait une des raisons de l'existence de l'Ordre, aider les Sensibles à maîtriser leurs dons pour faire le bien au lieu de satisfaire leurs désirs inavouables.- alors dites-moi, que feriez-vous de tous ces Sensibles qui naissent avec un potentiel pouvoir, le découvriront forcément et trouveront le moyen de l'utiliser ? Pas nécessairement comme il faudrait ?

Il l'interrogeait vraiment, sérieux au possible et sincèrement intéressé. Il prenait ça comme une discussion philosophique capable de lui en apprendre plus sur le fonctionnement d'autrui. Si le Hapien avait dû apprendre à compatir davantage ou interpréter les normes, il n'avait jamais eu besoin de leçon de modestie en revanche. Deviser, demander, écouter ne lui avaient jamais posé de souci d'égo. Il aimait échanger, seule sa timidité l'empêchait juste de le faire pleinement.

- Ne crois pas, ce genre de collaboration se fait de plus en plus, notamment grâce à Karm mais aussi quelques initiatives construites au fil du temps, je collabore avec la police de Coruscant.- En soi, le jeune homme n'aurait pas qualifié Maxence de "normale" mais qui l'était finalement ? Lui encore moins qu'elle peut-être.- Sinon je dirais que c'est... Enrichissant ? Oui sans nul doute. Vous avez des connaissances qui nous font défauts et réciproquement, en tout cas j'espère. De quoi réussir une missions dans de bonnes conditions.

Acheva l'incorrigible qui pensait encore trop "travail" mais sa vie tournant autour de son devoir, difficile de faire autrement. Max verrait-elle les efforts de Luke, parfois un peu vains, certes, pour s'adapter, établir un dialogue juste ? En tout cas, lui n'avait pas de nombreux avantages à énumérer comme elle sinon le plaisir d'accomplir son travail. Un concept que la mercenaire aurait certainement du mal à comprendre même si dans l'autre sens, pour une fois, Luke avait moins de difficultés. Il avait trop eu affaire à l'argent, aux crimes que ce dernier générait pour ne pas le considérer. La valeur du salaire, par expérience interposée, il comprenait.

Une secousse rappela aux deux jeunes gens que la navette était entrée en hyperespace. Le Hapien sortit son datapad par automatisme avant d'arrêter son geste. Il aurait bien écouté une énième fois leur objectif et les indices (qu'ils connaissaient par coeur) mais si être aveugle permettait de sciemment éviter des regards, ce n'était pas pratique pour envoyer des messages subtiles. Si faire défiler son écran discrètement était entré dans les moeurs, tout en écoutant, mettre une oreillette était beaucoup plus violent. Le premier geste, on montrait ne pas être complètement à l'aise ou vouloir se mettre au boulot, le second était une insulte sociale. Les yeux pouvaient s'égarer, pas les tympans. Le fait est qu'à nouveau, le silence était retombé, laissant les deux jeunes bien embarrassés.

Maxence Darkan
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Éos qui disait de la merde, c'était une habitude, il avait mal tourné il y a de cela un bout de temps maintenant et Maxence avait abandonné l'idée de le retrouver normal un jour. Même si secrètement elle aimait bien l'entendre dit des gros mots et se permettre d'insulter des gens en sachant pertinemment que la seule personne qui pouvait recevoir les retomber en pleine gueule était la blondinette directement.

-Ouais, après les flingues sont plus présents que les sabres dans la galaxie, donc évidemment, ça fait plus de morts.

Bon, après tout, il avait raison, ne pas utiliser une quelconque arme restait tout de même des plus civilisés. Mais dans une galaxie où les gens ne pouvaient vraiment pas s'empêcher de se foutre sur la gueule, il y avait une différence entre détacher son meurtre d'une balle dans la tête et couper littéralement en deux son opposant. Le sabre était si primitif aux yeux de Maxence, une arme de barbare qui n'avait de cesse de terrifier les gens incapables de comprendre que, quand on a un blaster face à un bâton, le vainqueur est vite montré du doigt. De toute façon, les Jedis -et les Siths- restaient braquer sur ça et rien ne les arrêterait de faire reculer intellectuellement la galaxie.

-Les traditions religieuses et celle des mercenaires n'ont rien à voir. Hou, qu'elle l'avait dit méchamment. On mélange pas les torchons et les serviettes, on médite pas sur le sens de la vie et on a sûrement pas une philosophie commune. On crève tous un jour, c'est la finalité du boulot… on a juste… laisse tomber.

Elle n'allait pas expliquer que la vengeance d'un meurtre d'un coéquipier se résumait à tirer une balle par meurtre et deux par vengeance dans la tête de l'assassin, ni que certains coupaient les index des autres par mépris de l'adversaire -une pratique qu'elle méprisait soit dit en passant- pour lui retirer ce qui est le plus précieux à un tireur : le doigt qui appuie sur la gâchette. Ni que chaque groupe voyait à sa propre manière comment appréhender des rites créés de toute pièces qui ne faisaient que varier avec le temps. Certes, certains rites funéraires ne changeait pas, parce qu'il faut aussi prendre en compte qu'on n'invente pas tous les jours une nouvelle façon d'enterrer, de brûler ou de balancer des corps dans l'espace par preuve de respect.

-Le truc, c'est que votre façon de vivre vous complique constamment la vie et vous oblige à oublier les principes de logique pur.

-Maxence, calmez-vous.

-C'est bon j'déconne… un peu. Puis elle marqua une pause. La Force c'est comme les flingues, y en a qu'en ont, y en a qu'en ont pas. J'peux pas empêcher à quelqu'un d'avoir la Force, autant qu'j'peux pas reprocher à un Twi'lek d'être un Twi'lek. Parce que ça les enfants, ça s'appelle de la discrimination et/ou du racisme et il n'y que l'Empire et les Hapiens qui font ça. Après tout avoir la Force dans la vie de tous les jours c'est cool, tu récupères ton datapad de loin quand t'as a flemme de t'lever, tu fais des tours de magie pour impressionner les gens, tu peux t'en servir pour ton boulot si besoin et même faire des cours professionnels pour que les gens puissent s'en servir dans la limite des lois fixées par la République. Quant aux gens qui font d'la merde avec, c'est la même chose que les gens qui font d'la merde avec les flingues : tu les arrêtes… tu sais… les autorités, tout-ça-tout-ça... mais t'évite de créer une secte qui mène toute la galaxie à s'entre-tuer. Sans offense.

Amen. Dans les termes de cette haine anti-Jedi, ce n'était pas directement les Jedis qu'elle détestait, comme détester un esclave parce que c'est un esclave, ça n'avait aucun sens. Elle commençait tout juste à comprendre le mot « apprécier » quand on parlait des gens et ça, grâce à Karm qui lui avait ouvert une nouvelle porte sur ce que pouvait être les mecs bizarres en toge. Au fond, elle savait qu'il devait y avoir un sacré paquet de Jedi qu'elle pouvait supporter… mais la religion… les règles… ça la répugnait. Question d'anarchisme.

Si travailler avec la police lui faisait bizarre, alors avec Maxence, il n'allait pas en réchapper vivant, déjà que c'était à se demander pourquoi elle ne lui avait toujours pas envoyé son poing dans la figure, alors quand il la verrait en action, la rupture d'anévrisme taperait à la porte. La différence des mentalités était flagrante, Maxence, pour ça part, avait l'habitude de ce genre de rencontre étrange, son boulot l'y obligeait et avec sa manie de détester tout ce qui bougeait, elle prenait toujours un malin plaisir à chercher des poux là où elle n'avait même pas besoin de le faire.

Alors que de son côté, Maxence ne savait pas trop comment prendre ce qu'il venait de lui dire sur l'enrichissement professionnel et le fait de faire une mission dans « de bonnes conditions », des mots qui ne correspondaient absolument pas à un moment passé avec la blondinette, Éos en profita pour redresser les relations que la mercenaire s'efforçait de tendre.

-Maxence est tout aussi ravie de faire équipe avec vous et fera tout son possible pour faire de cette mission une vraie partie de plaisir.

-Nan, j'ai pas dit ça. Si-Nan-Si-Nan-Si-Nan-Si Tu m'saoules.

-Vos idées politiques ne doivent pas interférer avec votre travail.

-Ouais bah la bite de Karm non plus devrait pas interférer avec son boulot et pourtant on sait tous les deux c'qu'il en fait.

-Ça n'a rien à voir.

-T'sais quoi ? On a qu'à demander à un professionnel du métier. Son regard tourné vers son poignet se figea ensuite dans les yeux de l'aveugle, elle le scrutait comme une enquêteur scruterait un suspect. T'en penses quoi toi, qu'il s'envoie en l'air avec quelqu'un d'autre ? C'est pas dans vos traditions à c'que j'sache.

-Ce genre de question est très déplacée en plus d'être contre-pruductive.

-Nan, bien au contraire, j'me renseigne de façon directe avec mes contractuels pour construire une bonne relation, stable et de longue durée dans les termes d'une entente cordiale entre deux êtres pourvus d'intelligence.

Le silence de l'IA témoignait d'une exaspération complète. Quelque part, la blondinette était jalouse de se faire piquer un homme dans son genre, il lui fallait des réponses.
Luke Kayan
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- Certains voient notre Ordre comme religieux, y compris en son sein.- Karm le premier.- mais d'autres non. Personnellement je ne considère pas la Force comme une déesse, sinon une Entité vivante qui profite du corps des Sensibles pour subsister tout en leur offrant certaines capacités en échange.

Et ce procédé était aussi vieux que le monde, aussi scientifique que possible. Mais inutile de continuer à développer puisque Maxence entrait dans une cercle haineux auto-alimenté par ses remarques. Luke cacha sa surprise derrière une feinte indifférence nappée d'un calme issu de sa formation Jedi. La jeune femme n'avait apparemment pas du tout conscience des capacités extraordinaires que pouvait se découvrir un Sensible, ni des dégâts, autrement plus graves qu'un "flingue" qu'il pouvait causer. Comment lui en vouloir ? C'était, dans ce domaine, une ignorante au moins autant que lui en Peinture. Inutile donc de prendre ombrage bien que le déferlement commençait à devenir gênant. Le Hapien avait beau être de nature patiente, les remarques piquaient et il devait résister pour répondre, même gentiment. Une secte ? Cette merveilleuse communauté à qui il devait la raison à défaut de la vie ? Celle qui l'avait sorti de l'autisme généré par une vie de misère ? Mais après tout, inutile de répondre encore une fois, Max alimentait malgré elle un cliché sur les mercenaires : persuadés d'être victimes des misères de le Galaxie, victimes idéales des gouvernements, Jedis et autres, pauvres persécutés, il s'énervaient dès que l'on touchait à leurs certitudes. Luke s'étonna un instant que Karm soit parvenue à devenir amie avec la blonde, mais creusant ses méninges, il se dit que la meilleure façon que les choses se déroulent bien était d'arrêter d'étaler sa science. Combien de fois le jeune homme avait-il nourri des conflits en essayant de les calmer à coups de mots ? Des paroles parfois sages, parfois maladroites avec le même résultat : jeter du petit bois sur le bûcher de la haine.

- Je comprends que vous n'appréciez pas notre Ordre, et je le respecte.

Conclut-il seulement en haussant les épaules, non pas de dépit mais par simple abandon. Après avoir soupesé les avantages, les inconvénients, le Chevalier avait sagement décidé qu'il valait mieux s'entendre avec la jeune femme. Il ne voudrait pas qu'une proche de Karm le haïsse, sans compter qu'il n'avait rien à gagner à défendre à tout prix l'Ordre. Ce dernier se suffisait de sa réputation mais, surtout, si lui était en accord avec ce qu'il faisait, pourquoi se justifier ? Sans compter qu'au fond, Luke lui-même n'avait jamais apprécié le sabre-laser.

Le faux "combat" entre l'Ia et Maxence lui provoqua plus un début de migraine que d'amusement. Luke n'avait pas l'habitude de travailler avec des gens clairement peu motivés. Lorsque c'était arrivé, avec un commissaire poussif par exemple, les résultats n'étaient jamais bons. Pourquoi ne pas se contenter d'être reconnaissant d'ainsi recevoir la confiance de son employeur et s'appliquer ? Enfin, de ce côté, le Jedi ne doutait pas que la blonde serait professionnelle, Karm avait confiance en elle pour couvrir ses arrières et assurer, il en ferait de même, cependant il eût été agréable de collaborer, à défaut d'une vraie convainque, avec une tolérante.

- Pardon ?

Il n'avait pu s'en empêcher. Malgré le calme qui était vite revenu s'ancrer sur ses traits parfaits de Hapien, ses yeux avaient trahi un éclair orageux, accompagné de ce "pardon ?" plein de surprise mêlée à une indignation bien réelle. La violente expression concernant... Les atouts de Karm avait été suivi d'un énervement aussi injustifié que gênant. Comment ça se "taper quelqu'un"? D'où était-elle au courant et pourquoi ramenait-elle ça dans cette navette ? Le jeune homme voulait bien accepter une différente de culture, de gentilles moqueries ou des insultes indirectes mais cette fois, Maxence allait trop loin. Il avait été si choqué qu'au lieu de feindre l'étonnement en répondant un simple, innocent "je ne vois pas de quoi vous parlez", il s'était outragé d'une telle façon qu'on comprenait bien qu'il était au courant de l'utilisation que Karm faisait de son sabre de chair (c'est beau une telle métaphore)... Ou du moins, qu'il voulait bien y croire. En tout cas son énervement à grand-peine contenu s'expliquait. L'Ark-Ni n'était-il pas également son ami ? Après un long silence pour retrouver le contrôle, Luke déclara d'un ton posé mais ô combien glacial :

- Il me semble que je ferais mieux d'oublier ces propos déplacés, en plus dirigés gratuitement à l'encontre d'un de vos amis Mademoiselle.- Le vouvoiement était revenu au galop et cette fois dédaigneux. Dire que Karm appréciait cette impolie, incapable de respecter le Jedi qui l'avait aidé. Ironiquement, c'était son regard figé qui s'exprimait le plus, et le sentiment actuel qu'il distillait était la déception. La déception pour cette amie dont son aîné avait tant parlé et qui, supposément donc, était exceptionnelle n'était en réalité qu'une vulgaire mercenaire, dégoûtante, pleine de bassesses faciles et certainement pas aussi loyale qu'on l'attendrait.

Le jeune homme poussa un soupir, il passa une main dans ses cheveux, complètement pris de court par la tournure des événements. Avec un peu plus de connaissances, de compréhension sociale, sans doute aurait-il pu saisir (ou interpréter à tort ?) que Maxence ressentait quelque chose à l'égard de Karm. Malheureusement, incapable de le faire, Luke était simplement décontenancé. Il ne pouvait offrir, en guise de traité de paix qu'une porte de sortie.- Puisque ni l'un ni l'autre ne semblons avoir assez de temps (euphémisme pour ne pas dire ouverture d'esprit) pour apprécier les traditions et évolutions de chacun, il serait sage de simplement laisser ce thème. Ne jugeons pas des us et coutumes avec lesquelles nous ne sommes pas familiers, ni leurs supposées dérives.

Proposa-t-il d'une voix comme essoufflée, signe discret avec le rougissement de ses joues qu'il était encore bouleversé. Ça avait été si soudain, si "cruel" pour ce jeune homme habitué aux détours sages, aux paroles pensées de ses pairs. Luke évoluait en général dans une ambiance plutôt tamisée, malgré quelques infiltrations et si les politiciens étaient tout aussi cruels, leurs complots étaient détournés, prudents. Il n'était franchement pas habitué à ces aveux crus, lâchés en pâture devant des voyageur (lesquels, certes, n'en avaient rien à faire.). Par chance, et pour ne pas ajouter à son malheur, le Hapien n'était absolument pas jaloux, il avait une confiance aveugle envers le Maître Jedi. Il était persuadé qu'après leur discussion difficile sur le sujet, Karm ne "se taperait pas quelqu'un" si ce n'était pas lui. Il n'avait donc aucun doute, il était visé, apparemment sans connaissance exacte de la jeune femme.

* Voilà ce que c'est de raconter à tout le monde que tu as quelqu'un Karm.*

Ragea intérieurement le blond qui ne savait désormais plus où se mettre. Il aurait apprécié que la navette arrive bientôt mais il leur restait encore la moitié du trajet au moins. Alors qu'elle explose car vraiment, à osciller entre une honte immense, une certaine indignation et de la peine, Luke n'en menait pas large.

- Révisons les points principaux de la mission.

Luke essayait d'éviter le regard de Max, si perçant semblait-il que même aveugle, il se sentait visé sous la mitraille. Plongeant dans son sac, le Hapien chercha son datapad. Manque de chance pour un de ces fameux manieurs de sabre, il laissa maladroitement chuter ce dernier par terre, pareil pour un dossier quand il tâcha de le récupérer. En se redressant, il avait toujours miraculeusement un air assez calme, cependant ses cheveux à demi-éparpillés (à force de s'être battu avec ses affaires) et son souffle plus rapide, raccourci ne trompaient guère. Il était encore chamboulé par les événements. D'un côté, il en voulait encore à la demoiselle, de l'autre il s'en voulait d'avoir encore gâché une potentielle relation. Une amie de Karm en plus, comment ce dernier le prendrait-il en sachant que Luke ne s'entendait pas avec ? En même temps, c'était de sa faute à elle. Oui, vraiment, le blond aurait dû rester dans son bureau, et pour couronner le tout, il en voulait à son aîné de l'avoir mis dans une telle situation. Pourquoi ce besoin de se confier nécessairement quand visiblement, même des amis étaient capables de se servir de ces secrets contre lui ? Encore une fois, la vie prouvait à Luke que rien ne valait la discrétion, en dire le moins possible disparaître derrière le Saint Graal du travail.
Maxence Darkan
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Tous à putain de couvert, il a dit le « Pardon ? ». J'ai beau être narrateur sans aucun lien avec cette discussion, je suis terrifié. Et vu les yeux écarquillés et le sourire narquois disparu de Maxence, elle s'attendait à ce qu'un aveugle tente de lui péter les dents à coup de canne télescopique. Heureusement, même si elle pouvait très bien voir qu'il se trouvait être très, très... très en colère, il s'était contenté de lui faire la morale si des idéaux un peu obscur concernant l'amitié. Elle avait quand même le droit de se renseigner sur la vie de Karm et ce que pense ses amis de lui, non ? Non ?... Mais ça devait être parce qu'elle s'était lancée trop vite dans les histoires de culs... les gens ont peur de ce genre de trucs, en plus de ça, chez les Jedis, c'était prohibé, un mot aussi obscur que « amitié » dans les termes de sa définition. Dans un sens, pour elle, le sexe était un acte si anodin qu'elle pouvait en discuter aussi facilement qu'on discuterait tambouille avec tonton Gérard.

Bip.

Siffla son bracelet. Un petit point rouge se mit à clignoter sur le coin supérieur gauche de son bracelet alors que son poing se serrait petit à petit. Qu'il s'énerve était une chose, qu'il prononce certains mots en était une autre. Elle allait le faire. Éos, grand génie tactique et manager en communication d'exception, essayait encore et toujours de désamorcer la bombe humaine qu'était Maxence quand les battements de son cœur s'accéléraient. Il lui faisait comprendre, sans parler par peur de ré-entamer une discussion tendue, qu'il ne fallait pas tenter de casser la gueule à un handicapé et encore moins un Jedi. Ou l'inverse, selon votre ordre de priorité préférentielle.

Biiiip.

Non Maxence, on évite de taper sur les gens, même quand ils t'appellent « Mademoiselle » uniquement pour t'énerver. En plus de ça, elle restait dans l'incompréhension complète du refus catégorique de parler d'une chose dont tout le monde devrait parler, l'engin entre ses jambes, mais il avait fallu qu'il le prenne mal. Finalement, alors qu'elle le fusillait du regard comme un tonton Gérard en voyant un décolleté, elle s'adossa en soupirant lentement, presque déçue. Sa tension de nouveau à la normale, elle monta son bracelet pour faire mine de travailler sur la mission, avant de se rendre compte qu'il ne voyait rien, puis se contenta de regarder par le hublot, lâchant un « hmm hmm », masquant son manque de concentration. Elle posa son coude sur le rebord pour soutenir son menton, pensive, elle n'eut même pas la force de shooter discrètement dans son datapad pour l'emmerder. Elle resta comme ça presque dix secondes avant de craquer.

-L’énervement c'est pas interdit par vos trad ?... BIIIIIIIP C'est bon !... Cria-t-elle en levant ses mains comme pour rendre les armes, attirant tous les regards sur eux. C'est bon… j'ai compris, j'arrête. J'ai fini. Voilà. Elle haussa rapidement les sourcils, laissant un petit souffle de descente de pression lui échapper avant de se lever. J'vais pisser, j'reviens… dans longtemps.

Elle avait beaucoup trop envie de le balayer pour rester à ses côtés. Quelques mètres plus loin, elle s'engouffra dans une petite salle faisant office de petit hall pour les passagers pour s'engouffrer dans les dites toilettes. Enfermé à double tour, elle tapota directement son bracelet.

-Alors... contacts… K... K... Ah... Karmikaelle. Tu-tu-tutu. Envoyer un message vocal… enregistrer… L'enregistrement commença. Putain d'merde Karm, je sais qu'j'te fais des blagues de merde, mais y a des putains d'limites à respecter. Ça c'est vraiment un coup dans le dos. J'te jure j'vais filer ton numéro d'comlink à tous les réceptionnistes que j'croise. Si ce petit connard aveugle sort de cette mission sans au moins un d'ces bras pété, j'm'en voudrais jusqu'à la fin d'ma putain de misérable vie. Elle s'éclaircit la voix, reprenant avec un ton doux et attentionné. J'te rappelle quand se sera réglé… la mission, évidemment, la mission. Bisou.

À deux doigts d'éclater son poing contre la porte, elle s'abstint, difficilement, certes, mais elle s'abstint. Jouant à un jeu holographique sur la cuvette des chiottes, elle y resta presque cinq minutes, n'en ayant vraiment, mais alors vraiment rien à foutre des points principaux de la mission.

-Maxence vous devriez vous excuser.

-Ta gueule Éos, juste, ferme ta putain de gueule.

-Vous n'acceptez pas d'avoir tort, ni de comprendre que tout ne tourne pas autour de vous.

-Oh, merci Sherlock, heureusement qu'tu m'le rappelles, depuis combien de temps on s'connait déjà ? Cinq ans ? Bah figure toi qu'j'ai jamais eut tort pour l'instant.

-C'est quoi Sherlock ?

-J'sais pas… j'trouvais qu'ça sonnait super bien.

-Maxence, vous venez de mettre en colère un Jedi, elle en était très fière, qui plus est un ami en commun de votre ami, votre seul ami.

-T'essayes de m'faire comprendre quoi espèce de petite merde fait d'circuits et d'files, que Maxence Darkan est un femme monstrueuse ? Nom d'une divinité quelconque, quel scoop sensationnel. Vite, contacte le Coruscant News, on tient un truc de dingue.

-Le déni par le sarcasme. Classique.

En sortant pour retourner auprès de Luke, elle se disait qu'elle n'avait jamais autant voulu une bière qu'à ce moment là. La blondinette savait ce qu'elle avait à lui dire. S’asseyant de nouveau à sa place, elle croisa les bras, l'air bougon. Elle était bien revenue longtemps après son départ, elle tenait ses paroles.

-J'suis dégnmmm.

-Maxence.

-Je. Suis. Dégnmmm.

-Maxence, bordel de pompe à cul de bite à speeder, si seulement il m'était possible de vous mettre une baffe.

-Ouais, bah j'suis désolée. Pardon ? Mais j't'emmerde. Sale con. Ah, voilà, je me disais aussi… Si t'es même pas capable d'apprécier les bonnes choses de la vie, c'est pas mon problème, tocard. Puis elle termina sobrement. Ose m'appeler encore une fois mademoiselle et j'te jure qu'être aveugle sera le dernier d'tes soucis.
Luke Kayan
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S'il ignorait la raison de ces "bips" à répétition, Luke sentait la colère, non la rage de Maxence grimper. Imperceptiblement, il avait rallié la Force à lui, dans l'idée d'esquiver bien sûr. Frapper aurait été pure folie et bien loin de ses principes, mais il n'avait pas envie d'être abîmé avant même de débuter la mission non plus. L'attaque ne vint pas, Maxence fit preuve d'un contrôle inattendu et choisit de s'en aller en le plantant avec une phrase très élégante "j'vais pisser". À cette seconde précise, le Hapien se demanda si la demoiselle reviendrait ou si elle s'installerait le plus loin possible de sa personne. Dans ce cas, la mission risquait d'être dangereuse au possible car ils ne se seraient pas mieux accordés sur leurs rôles Rien de tel, malheureusement, que des contrebandiers ou faux monnayeurs pour lire un jeu d'acteur mal préparé. Le Jedi se sentit impuissant, il ne pouvait pas essayer d'améliorer les choses. Ça ne faisait pas partie de ses talents et de trop nombreuses situations lui l'avaient prouvées. À chaque fois que Luke essayait d'allonger le dialogue ou de proclamer des excuses, elles étaient prises comme des insultes. Karm l'avait aussi judicieusement repris sur des expressions que lui aurait jugé agréables mais que d'autres non. Contrairement à son habitude donc, le jeune homme était décidé à ne pas appuyer sur la blessure, il laisserait les choses faire en gommant sa propre gêne. En tant qu'être pensant avec son passé, ses expériences, ses affinités, il s'était senti insulté, mais à quoi cela servirait-il de conserver la même rancune si ce n'était envenimer les choses.

À son grand étonnement, Max revint. Elle bouillait encore d'une sombre colère mais miraculeusement, l'IA sembla prendre le dessus, médicament certes, un poil sonore pour ne pas dire vulgaire mais efficace. Le visage du blond perdit son air fermement décidé nappé de dignité blessée pour adopter la surprise. Le jeune homme ne brillait pas en relations sociales, hors rôle soigneusement préparé pour une infiltration, mais il savait reconnaître quelqu'un en difficulté. Maxence l'était, alors qu'elle exprimait difficilement un "désolé", Luke ressentait ses efforts au sein d'une Force perturbée, tantôt rageuse, tantôt perdue. Ce genre de pardon valait bien plus que ses propres excuses, non moins sincères mais issues d'une longue éducation. Que la mercenaire reconnaisse ses torts, même si c'était servi avec un nouveau chapelet de remarques désagréables voulait tout dire. Le Hapien s'en étonna, il ne pensait vraiment pas que la méthode "ne pas insister et laisser faire" fonctionnerait, mais voilà qu'avoir retenu sa langue payait. Il pris pleinement conscience des efforts de Maxence pour en arriver là, alors même qu'il ne pouvait observer ses traits crispés. Passé l'étonnement, son visage adopta un air plus désinvolte, dégagé et son ton était bien plus chaleureux. S'il répondait au cliché ennuyeux, parfois moralisateur des Jedis, Luke prenait soin de sincèrement en appliquer les principes. Il avait des membres de sa communauté les bons comme les mauvais côtés. Aussi vite que sa colère avait pu apparaître, elle disparut, parce qu'il valorisait beaucoup le pas que Max venait d'esquisser en sa direction.

- Je ne doute pas que tu m'en ferais voir de toutes les couleurs. Ceci dit, même si ça me changerait un peu, ce ne serait pas pratique avant une mission, alors je vais faire attention. Allez assied-toi, il reste du chemin. Voudrais-tu quelque chose à boire ?

Luke n'avait jamais eu l'occasion d'être vraiment conciliant, puisque ses relations qui débutaient mal tournaient forcément au carnage. Sous un aspect poli et dialoguant, chacun s'enfonçait dans ses certitudes, puis le clash arrivait. Pour une fois, bien qu'il se sente toujours un peu mal à l'aise avec la jeune femme -il ne savait pas trop ce qui pourrait la faire bondir.- le jeune Jedi était heureux qu'ils ne finissent pas par se battre. Un des avantages avec la mercenaire était qu'il était à peu près certains que ses excuses difficilement arrachées étaient vraies, là où celles de politiciens étaient clairement fausses.

- Ton idée de base me semblait plutôt bonne, alors explorons ce côté "amateurs d'art". L'avantage est que cela nous permet de commettre des erreurs sans qu'il nous en tienne rigueur, l'autre est de ne pas avoir assez de crédibilité pour rentrer dans son petit monde. Celui réservé à l'élite. Idem dans le sens contraire. En fouillant un peu, j'ai remarqué que ce Monsieur Doe faisait souvent des ventes aux enchères, mais en allant plus loin, sur des forums souterrains -découverts avec un programme de craquage assez facile.- je pense que ses soirées ne se terminent pas aussi tôt qu'il ne l'annonce officiellement... Il y a une seconde partie, réservée à l'élite : les fins connaisseurs, ses plus fidèles chasseurs de relique, du beau monde au sein de la Politique, des riches mécènes...

Le jeune homme se tu, espérant que son retour au naturel ne serait pas mal vu. Il s'était implicitement excusé en promettant de faire attention mais serait-ce suffisant ? Un peu inquiet de perdre cette trêve mais heureux d'avoir pu y accéder, il attendit l'avis de la femme, tout en quémandant un employé de leur offrir les différentes boissons (certes basiques) et repas disponibles. Prendre un verre, ce n'était pas le genre de Luke, pas même un chocolat chaud -ce qu'il comptait commander- mais c'était une habitude sociale, apparemment ça rabibochait les gens alors il pouvait bien sacrifier quelques uns des ses crédits personnels pour offrir une boisson à Maxence.
Maxence Darkan
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Ha ! De toutes les couleurs ! Vous l'avez ? Moi je l'ai ! Pour autant, Maxence, aussi grand cœur fut elle de s'excuser, elle avait tout de même une irrépressible envie de lui foutre son sabre droit dans l'entrée des artistes. Fallait pas non plus déconné, sa sale tronche était figée dans sa tête comme une cible dans une partie de fléchettes. Elle se demandait ce qu'elle lui péterait en premier sur son visage si parfait. Le nez semblait être le plus simple… mais ça relevait d'un certain manque d'imagination, avec lui, peut-être qu'elle dépasserait ses limites. Éclater une arcade, ce n'était pas du ressors de tout le monde, elle pouvait, rien que pour lui, changer un petit peu ses habitudes. La blondinette de souvint soudainement de cette fois où elle avait arraché une partie de l'oreille de quelqu'un avec les dents, là, il y avait de l'imagination et une belle piste à creuser.

-Ouais... j'aimerai un koutpou'hun'dentag'heul. C'est un alcool typiquement Rodien.

Précisa-t-elle. Elle hésitait avec le « jvettebris'hè'lècou'yl », un délicieux soda Twi'lek fruité et terriblement acidulé, mais l'appelle de l'alcool avait largement prit le dessus. Quoi qu'il en soit, une petite voix lui disait de ne pas trop vite lui briser les chevilles, ce n'était que ses premiers pas en tant que consultante pour l'Ordre et il fallait admettre que revenir de sa première mission avec un chevalier Jedi en morceau à cause ne ferait pas joli sur son CV à l'avenir. C'était à se demander si, tout compte fait, elle ne s'était pas engagée trop vite. Luke était un premier défi à passer, une mauvaise blague de Karm pour mettre sa patience légendaire à l'épreuve.

-C'était pas Karm que j'visais. C'tait l'Ordre. Mais vous êtes tous trop cons pour comprendre les gens. Le problème, plus précisément, c'était son manque de savoir faire en communication. Vos… interdictions… prononça-t-elle avec dégoût, vous empêchent de comprendre c'que Karm a compris. Puis elle se calma soudainement. Mais t'as raison, vaut mieux qu'j'arrête de t'parler, tocard.

Enfin, « j'arrête de t'parler », disons plutôt, « j'arrête de faire des efforts avec toi ». En passant c'était trop tard, maintenant, « tocard » allait lui coller à la peau jusqu'à la mort. Elle s'était obligée de se justifier à cause du manque de répondant de son opposant, un manque de répondant qui ne faisait que la frustrer et l'énerver d'autant plus. Finalement, un dernier et long soupir lui échappa. La tentation de lui enfoncer son poing dans la figure venait de s'en aller, remplacer par l'image de Karm nu sur la plage. Elle ne l'écoutait qu'à demi-mots quand il s'agissait de planifier de quoi récupérer cet écrit à la con. Elle se gratta le front, pensive.

-J'sais pas. D'accord ? Nan, sérieux qu'est-c'tu veux qu'j'te dise ? T'es sûr qu'on t'as filé les bonnes infos sur moi ? J'ai une gueule à préparer des plans ? Elle étouffa un rire. J'sais même pas pourquoi on s'casse le cul à chercher un truc élaboré alors que l'mec avec qui on va faire affaire est plus con qu'un Ewok sous bâton d'la mort.

Elle ne connaissait pas vraiment ce John Doe, en fait, elle découvrait le nom ce jour même et les rapports qu'on lui avait filé -des rapports qu'elle n'avait de toute façon pas lu- n'indiquaient pas grand chose sur sa supposée intelligence. Elle se basait juste sur les antiquaires qu'elle avait rencontrés dans sa jeunesse sur Coruscant, des gens dont la stupidité n'avait d'égal que le nombre de babioles inutiles qu'on s'arrachait. Avant même qu'elle puisse surenchérir sur son plan qui ne devait pas être un plan, un serveur de bord arriva après avoir fait le tour des précédents sièges. Un jeune gars, stressé, il était nouveau dans le métier, ça se voyait. Elle lui fit signe pour prendre commande, ce n'était pas comme si Tocard... pardon, Luke allait le voir venir.

-Qu'est ce que je peux vous servir ?

Maxence se permit de donner la parole en premier à son tendre coéquipier avant de se lancer. Elle s'enfonça lentement et lourdement dans son siège, ne daignant pas adresser un seul regard au pauvre serveur.

-Vous avez d'l'alcool ?

-Euh... non, je le crains.

-Vous avez pas au moins une putain d'bière ? Il fit non de la tête.

-Elle prendra un verre d'eau. En conclut donc Éos.

-J'vais prendre un verre d'eau. Acquiesça alors Maxence, l'air grave, puis elle enchaîna. Un grand verre d'eau. Glacial. Avec des glaçons. Beaucoup d'glaçons.

-D... D'accord. Il déglutit difficilement. Je vous amène ça tout de suite.

Il avait fui, pas littéralement fui, mais son pas pressé montrait bien à quel point l'attitude de la jeune femme n'avait rien de naturelle. Elle resta silencieuse un instant, se délectant d'un moment de malaise placé là, par hasard, un hasard qu'elle remerciait.

-J'en étais où ? Ah… oui… Tout c'qu'on a à faire c'est jouer nos rôles respectifs. T'as qu'à faire la même chose que d'habitude, être aussi soporifique qu'inintéressant avec l'autre pour l'occuper et moi j'm'occupe de voler les écrits pour ton joli p'tit cul. Les contradictions de cette phrase me laissent dubitatif. C'que j'veux dire, c'est qu'tu t'compliques trop la vie pour rien, tocard.

Le serveur était déjà de retour avec leur verre. Ils étaient les premiers servis, sûrement parce qu'il ne voulait pas faire réchauffer le verre glacial de la blondinette à température ambiante.
Luke Kayan
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Luke fronça les sourcils, étonné puis simplement déçu. Définitivement déçu et... Aussi étrange que cela puisse sembler : soulagé. Le nouvel éclat de Maxence lui prouvait qu'il n'était pas en tort, après avoir essayé de forger une trêve, il n'avait désormais plus qu'à essayer de ne pas empirer la brèche. Karm aurait de ses nouvelles, si la blonde et lui survivaient car leur duo désuni risquait d'ouvrir tous les chacras de ce cher John Doe, si stupide soit-il.

- Ce n'est pas comme si toutes les permissions que tu t'octroies étaient un problème. Te comprendre ?

Râla-t-il, plus pour lui-même que pour la sourde. Leurs interdictions ? Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire ? Maxence n'était pas forcée de les suivre, alors pourquoi cet aspect de leur Ordre l'obsédait-elle à ce point ? Le jeune Jedi essaya de retenir une remarque, mais c'était vraiment difficile, y compris pour un Consulaire entraîné de résister après ces insultes à peine voilées (si grossières en fait qu'elles déchiraient n'importe quel voile).

- C'est étrange comme tu remarques les défauts de notre Ordre, t'acharnes dessus mais ne crache pas sur l'argent qui y est associé.

Certes, la République gérait plutôt ce genre de détails financiers, mais il n'en restait pas moins que c'était à l'Ordre que Maxence était liée.

- L'argent et les avantages liés.

Le jeune homme soupira mais se tu. Il aurait bien argumenté sur le fait que les gens n'étaient pas comme Max, la mercenaire et qu'il pouvait y avoir compréhension uniquement si l'autre le voulait mais tant pis. Luke n'avait pas envie d'essuyer une nouvelle tempête. Il déplora l'argent du contribuable utilisé pour payer une fainéante qui refusait de se plier aux règles et se rengonça dans son siège. Lui en tout cas, était décidé à réussir la mission que son Ordre lui avait confié, bien qu'il s'en était aussi donné une autre : faire payer au nouveau Maître Jedi son affront, celui de le laisser avec son amie ingérable. Loyale, fidèle, Luke n'en doutait pas, mais imbuvable, il en avait eu la preuve.

Mal à l'aise, Luke renonça finalement à sa boisson et se tourna vers la vitre, ignorant la remarque sur son "joli cul". Ce genre de provocation n'était pas ce qui le dérangeait. Contrairement à ce qu'opinait sa comparse, il avait bien adouci son jugement depuis qu'il connaissait Karm. Il savait reconnaître que tout le monde n'avait pas son langage raffiné, ses détours, tout comme il savait -et ça avait été douloureux de l'admettre- être "soporifique" aux yeux de certains. Son esprit avait beau frémir devant de telles insinuations qu'il passait facilement l'éponge dessus. Mais le reste... Le reste commençait à peser lourd et surtout, le Hapien ne savait plus que faire ou ne pas quoi faire. Se sentir "en danger" avec sa propre coéquipière, la mission promettait.

Si Luke avait pris le temps d'analyser ses propres sentiments, le goût de l'amertume serait ressorti par-dessus le reste, nappé d'un chagrin inévitable et bien plus profond que la querelle avec une stupide mercenaire. Il ne s'accoutumait pas aux autres. Il essayait, gentil et agréable autant que possible, mais ses vertus ne perçaient nullement la carapace du "somnifère" amoureux de la morale. L'évidence se dessinait sous ses yeux éteints : si Karm et lui n'avaient pas faits naufrage, si une situation extrême ne les avaient pas réunis, sans doute ne seraient-ils jamais devenus amis. L'Ark-Ni aurait été courtois, tolérant comme l'exigeait leur code, ce qui protégeait d'ailleurs Luke des quolibets depuis son enfance au sein protégé du Temple, mais rien de plus. Déjà que parmi les siens, le jeune Jedi avait peu de proches, dehors, il ne pouvait espérer s'en faire. Mais quand bien même... Pourquoi, comment parvenait-il à générer toute cette haine ? Le Hapien se demanda une dizaine de fois ce qu'il avait pu commettre comme grave erreur, puis il en vint à se dire que dans ce monde-là, une petite suffisait, voire aucune. Loin de lui l'idée de se plaindre, considérant être l'unique victime, ceci dit, les défauts étaient difficiles à trouver. À part avoir été sans doute un peu ennuyeux et fait la morale pour remettre les choses à leur place, Luke n'avait rien fait... De volontaire en tout cas. Mais alors pourquoi Maxence ne lui expliquait-elle pas ? Pourquoi ne pas lui énumérer les raisons de sa colère afin qu'il y travaille ? Décidément, au Temple c'était plus simple. Constater ses défauts restait douloureux, mais au moins ils pouvaient avancer en prenant sur eux, en appliquant des méthodes et en réfléchissant. Aujourd'hui, non. Le blond était juste planté à côté d'une femme qui le détestait, fulminante de rage au point de risquer une mission.

Tant pis. Il s'occuperait du travail de son mieux. Des notes et des dizaines d'esquisses de plans plus tard, oreillettes franchement plaquées sur ses oreilles, Luke s'octroya une petite heure de repos. Il avait fini par envoyer, soupirant, ses propositions à la jeune femme. Être aussi mesquin n'était vraiment pas fait pour sa nature et puis, il comptait bien faire son devoir. L'une des idées devrait plaire à Max puisqu'elle se rapprochait de la dernière émise : Luke se ferait passer pour un amateur d'art, seul, pendant qu'elle fouillerait l'air de rien, les lieux. Le but, trouver la preuve que le document appartenait au domaine public, puisque recueillit sur un site Archéologique auxquels civils et entreprises privées n'avaient pas accès. Il suffirait ensuite de menacer ce monsieur de le dénoncer aux autorités.

D'après ses recherches- car oui Luke en avait effectué, lui.- John Doe avait deux types de contacts : officiels et officieux. Le moins qu'on puisse dire était que la plèbe riche de Bastion faisait gentiment gonfler son chiffre d'affaires au fil des mois, pareil pour les clients étrangers. Or dans ce domaine, la réputation faisait tout le prestige, signant presque l'authenticité des œuvres à elle-seule. Un homme mêlé à des affaires frauduleuses perdait sa crédibilité. Le côté obscur de l'art ne conviendrait pas à Doe qui, en plus de sa liberté, verrait son chiffre d'affaires baisser, ses collections perdre en valeur, y compris les vraies d'ailleurs puisqu'il y aurait toujours la possibilité qu'elle ait été acquise de façon malhonnête. N'importe quel mécène privé honnête (et il y en avait beaucoup) détesterait être sali à son tour, avec leurs moyens, ils s'autorisaient donc le choix des meilleures œuvres garanties sans trouble. La mort sociale. Voilà ce que risquerait John Doe si la mercenaire et le Jedi révélaient au gouvernement, preuve à l'appui qu'il avait été spolié. Quant à ensuite convaincre Bastion d'offrir la relique au Temple, le Hapien ne s'en faisait guère. John Doe devant rendre les objets volés, il serait forcé de restituer de nombreuses autres récoltes officieuses à un gouvernement qui recueillerait des milliers de crédits sous forme artistique. Leur donner John Doe contre une seule petite relique de l'Ordre, c'était presque donné. Enfin ça c'était la théorie, la pratique, il faudrait voir.

Après plusieurs sauts les deux jeunes gens arrivèrent enfin sur place. Luke était inquiet, il aurait aimé peaufiner le plan, surtout que malgré sa débrouillardise naturelle il aurait aimé être secondé par une coéquipière de bonne foi. Avec son handicap, la complicité aidait, or ni Maxence, ni lui ne lisaient les intentions de l'autre. Ils n'avaient pas donné de lieux de rendez-vous précis ni travaillé des "et si". Pareillement, Luke n'avait pas pu compter sur une description de l'endroit par un voyant. Habituellement, il profitait de ces discussions précises pour enregistrer méthodiquement les lieux, trouver des astuces afin de ne pas se perdre mais aujourd'hui, rien.

La sortie se fit en silence, Luke portait sa valise et forçait sur ses dons pour éviter les obstacles les plus dangereux, lui qui normalement s'économisait en suivant simplement l'aura de la personne qui l'accompagnait. Mais impossible, inadmissible de s'appuyer sur la jeune femme. L'hôtel qui les attendait était modeste, un seul grand lit, un petit bureau surmonté d'une lampe, une salle de bain avec douche, le tout plongé dans une ambiance assourdissante à cause des robots de maintenance qui lavaient le couloir. Eux aussi de qualité médiocre devaient s'y reprendre à plusieurs fois pour effacer les tâches et ils émettaient d'insupportables bruits d'aspirateur. Question tourisme, Bastion n'était pas au sommet, espérons que pour l'art, si.
Maxence Darkan
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-Y' a une différence entre être un tocard et profiter d'l'argent des tocards, tocard.

Venant d'un homme dont la principale ressource de son Ordre sont les enfants soldat, reprocher à une mercenaire que seul l'argent l'importait avait quelque chose d'ironique. Glouglou. Sluurp. Glacial. Comme elle aimait. Non, évidemment, l'eau glaciale, comme demandée, lui brûlait les gencives par le froid. Finalement, son petit coup de pression s'était montré décevant de son point de vue. Il avait simplement fini la discussion comme ça et, en le voyant porter son visage vers le hublot, elle avait envie de lui avouer. Elle avait envie de lui dire à quel point c'était con de regarder les étoiles quand on est aveugle.

-Bravo. Avoua Éos quand Luke mit ses oreillettes. Je crois que ma base de données ne possède pas les mots suffisant pour vous exprimer ma déception.

-T'es dans quel camp au juste, toi ? Reprit-elle à mi-voix. Au pire j'peux t'refiler à tocard, tu lui serviras de toutou pour le guider.

-Dans votre camp. La question reste plutôt de savoir dans quel camp Maxence se trouve. Le fait est que votre… Maxence, je vous parle, baissez votre doigt. Elle rangea le majeur destiné au Jedi dans son poing. Votre envie absolue de montrer que ces gens sont à la ramasse -oui parce que de base, Éos est passablement d'accord avec la mercenaire- vous contraint à détruire tout ce qu'il vous est offert. Maître Lootac, n'avait pas l'air ravie de vous compter parmi les siens après la danse privée.

Elle se contenta de pouffer de rire sans répliquer. Il avait simplement admis qu'elle avait raison, c'était tout ce qui comptait. Le reste du trajet s'était passé à jouer au jeu du serpent sur son bracelet, un jeu auquel elle était foutrement à chier, mais dont l'addiction lui était propre.

Le vaisseau amarré à bon port, le silence de mise, elle prit la tête du duo pour se diriger vers l'hôtel. Voyager léger, mot d'ordre personnel, elle n'avait que son sac à dos, avec quelques affaires de rechange et de quoi faire la toilette de base. Elle arriva dans la chambre, une grimace de satisfaction, le luxe, elle s'en branlait, la chambre était cool, ça lui allait largement.

-J'te préviens, j'dors à poil. Ne paniquez pas, elle mentait. Elle fit rapidement le tour de la chambre. J'prends s'côté là du lit… j'veux dire, la gauche. Puis elle se tourna vers la salle de bain. J'vais prendre un douche, évite de t'cogner dans les murs en attendant, tocard.

Elle jeta son blouson sur le lit, Éos et ses armes avant de s'enfermer à double tour. De l'autre côté de la porte, on entendait l'eau couler et, de temps en temps, Maxence fredonner sous la douche -elle fredonnait comme une patate sous amphétamines en passant-. De quoi encore laisser Luke seul… enfin seul. Si on ne compte pas les IA jouant au papa d'une gamine incontrôlable, faisant de son mieux pour défaire ce nœud de haine anti-Force qu'elle resserrait chaque jour de sa vie.

-Ça fait longtemps que je connais Maxence. C'est une sale petite conne et il faut dire que vous vous débrouillez plutôt bien pour l'instant. Aussi étrange que cela puisse paraître, ce n'était pas du sarcasme. Vous êtes un Jedi. Et un tocard. Et pourtant, elle s'efforce d'être plus détestable que vous. En soit, c'était un compliment… en quelque sorte… disons… un rééquilibrage de la balance. Vous voyez tous bien trop les choses de façon solennel, comme dirait Maxence : [… les être les plus tendus du cul d'la galaxie...]. Mais entre nous, même si mon système de pensé autonome basé sur la logique me force très souvent à lui donner indirectement raison quand au propos qu'elle porte à votre égard, et que je pense aussi que vous êtes foutrement tendus du cul, la personne qui reste en tort est : Maxence Darkan. J'ai connu son père avant elle, oh non, putain il commence à faire le vieux, un homme qui hait au plus haut point les Jedis. Ma base de données est remplie de : 231 enregistrements dans lequel il insulte l'Ordre. Les Darkan sont des gens compliqués qui n'ont jamais, ne font pas et ne ferons jamais confiance à qui que ce soit. Sauf qu'il est arrivé dans l'équation. Vous savez tous de qui on parle. Et je n'arrive toujours pas à trouver la raison pour laquelle elle l'aime bien. Peu importe, ignorer ses attaques verbales et répondez à ses phrases comme si elle n'avait pas placé une insulte à l'intérieur, elle finira par vous pardonner. Tocard.

Pardonner de quoi ? Je sais pas, j'ai pas suivi, je regardais mon téléphone.

-Si vous voulez vous en sortir avec toutes vos dents et vos membres inférieurs fonctionnels, je peux vous donner quelques tuyaux. Premièrement, habituez-vous à votre nouveau prénom : Tocard. Pour le reste, ça me semble plutôt évident, mais je me doute que vous n'en aillait aucune idée, profitez en, elle sera sortie de la douche d'ici dix à quinze minutes.
Luke Kayan
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- Attends Eos. Depuis quand est-ce qu'une Intelligence Artificielle choisit d'elle-même de me traiter de "tocard" ?

S'étonna Luke qui commençait à être légèrement agacé par ce surnom stupide. Autant, il "saisissait" qu'avec Maxence, mieux valait s'écraser, et encore il commençait à douter de la technique vu comme elle continuait de prendre le pas, mais une IA. Vraiment, le jeune homme n'était pas certain d'accepter de toujours être rabaissé de la sorte. Dire que le robot lui avait semblé charmant de prime abord, parfaitement éduqué, à sa place, mais non. Même cette foutue machine lui faisait payer un crime qu'il n'avait pas fait. La colère, cette fois plus sourde, latente commençait à nouveau à brûler, se battant avec l'incertitude grandissante. Luke n'avait jamais été du genre à avoir confiance en lui, alors forcément, une partie de lui donnait raison à Maxence. Il avait quand même dû faire quelque chose de mal pour mériter ces foudres. Elle était l'amie de Karm, s'il n'avait pas été complètement insupportable, elle aurait fait des efforts. Tantôt le jeune homme déprimait intérieurement à l'idée de faire son misérable rapport à l'Ark-Ni, tantôt il avait envie de se rebeller. Lui ne devait pas l'appeler Mademoiselle mais accepter Tocard ? Au nom de quoi cette gamine le jugeait-il ? Si le jeune homme était le premier à rire de son handicap, il n'avait cependant pas apprécié le "évite de te cogner dans les murs", sans doute parce qu'il y avait encore un "tocard" au bout, ou que cela faisait partie d'un enchaînement de mots dégradants.

- Tu sais Eos, j'entends bien que ta propriétaire a eu une vie difficile. Sache qu'il en va de même peut-être pour ces personnes sur qui elle se décharge, mais qui eux se retiennent. Tu peux la plaindre du père qu'elle a eu, tout ça est bien triste mais tous les enfants des rues, tous les enfants maltraités ne deviennent pas à leur tour des genres de tortionnaires psychologiques.


Fait inédit et démonstratif de son état, Luke avait glissé une partie des secrets qui l'entouraient dans ses mots. Il en avait cette fois assez. C'était trop difficile de montrer de la compassion pour la jeune Darkan et il ne voulait plus être sa cible. Après tout, lui aussi pourrait se retourner contre tous après une enfance misérable se soldant par la perte tragique de sa vue, sans parler de son épisode traumatisant qui se comptait en semaines sur Korriban, à être torturé par les Siths. Ça suffisait, les conditions de "pardon" de Maxence étaient trop lourdes.

- Profiter de ces 15 minutes ? Oui. Il me semble que je vais faire ça.

Le Hapien attrapa son comlink, une petite besace en cuir comprenant son sabre-laser et sa canne puis claqua la porte de l'hôtel. Lors de sa "conversation" avec EOS, il avait lâché son datapad sur le lit, et puis il était parti sans. Si cela ne risquait pas de les faire repérer, il aurait pris une autre chambre. Bon certes, c'était surtout l'idée d'user de l'argent du contribuable pour s'octroyer un luxe qui rebutait le jeune homme. Contrairement à ce que pensait certaines, l'Ordre ne se faisait pas de l'argent sur le dos des civils. Ah non pire, d'enfants soldats... Lui ne s'était jamais senti ainsi, alors pourquoi se permettait-elle d'aussi graves jugements ?

L'air frais calma à peine Luke qui se sentit presque aussitôt essoufflé. La colère n'était pas un sentiment commun pour lui et il peinait à la gérer. Des accès d'agacement oui, mais une telle montée, lente mais ininterrompue, non. L'IA l'avait fait exploser et il avait donc préféré sortir. Quelques pas dans une rue inintéressante au possible devrait lui changer les idées, au moins son handicap lui apportait un avantage, il ne ressentait pas le besoin de voir d'autres paysages pour aller mieux. Le seul fait d'avancer dans les étroites rues le calma légèrement bien que l'idée de rentrer à nouveau dans cette chambre le fatiguait d'avance. Il ne trouvait pas de solution infantile ou non-conflictuelle à appliquer. Ignorer Maxence ? Impossible, lorsqu'ils parleraient de la mission, elle en profiterait pour encore l'insulter, s'appuyant sur EOS, le robot qui avait fait de "faux reproches" à sa propriétaire pour ensuite le traiter à son tour de tocard. Qu'elle le déteste car il était Jedi, pourquoi pas, mais qu'il le définisse avec ce mot en le connaissant depuis quelques heures ?

Ces remarques venant d'une inconnue étaient difficiles à avaler, mais elles résultaient sans doute de nombreuses années de frustration. Des années de moquerie où si peu de monde l'avaient accepté tel qu'il était. Ennuyeux, soporifique, craintif, trop précieux ? On l'avait traité de beaucoup de choses, parfois même avant de le connaître. Un mercenaire avait décidé de l'appeler "tapette" à cause de son physique, sans que lui ne saisisse ce que son visage avait de particulier. Est-ce que Karm s'ennuyait aussi en sa compagnie ? Est-ce qu'il supportait les discours de son compagnon au nom de leur amour ? En tout cas, Saï, Karm et bien peu d'autres semblaient capables de l'apprécier tel qu'il était. Devait-il changer ? Encore plus au point que Le Luke disparaisse ? C'était si difficile, si injuste, il aurait aimé ne pas avoir à éteindre sa personnalité pour être apprécié.

Le Hapien rangea son comlink, non, il n'appellerait pas son compagnon à la rescousse. Il allait régler le problème seul. Une heure plus tard, le jeune homme retrouvait l'hôtel (il avait quand même erré 15 minutes pour le retrouver, tant sa colère du début l'avait égaré, lui faisant oublier de prendre ses repères.). Calmement, froidement, le Jedi pénétra dans la pièce.

- Que tu ne m'apprécies pas est une chose. Que tu ne veuilles me parler que pour la mission également. Que tu me tutoies, soit. Pas de problème. Par contre, tes insultes, tu te les gardes, ainsi que tes reproches. Tu veux qu'on se côtoie uniquement pour le travail Maxence ? Qu'on se contente de "jouer" nos rôles ? Ce sont tes propres mots, alors faisons-le jusqu'au bout. Tu t'adresses à moi en m'appelant par mon prénom, et tu oublies tes griefs envers l'Ordre pour lequel tu as accepté de travailler, tout comme je me retiendrai de qualifier les mercenaires de quoique ce soit. Parce que si tu considères l'Ordre fautif de beaucoup de choses, j'en aurais aussi à dire de ta... Faction. Bref, on travaille. Point.

Luke n'avait finalement pas accepté d'écouter les conseils de l'IA. Il avait tenté l'humour, le pardon mine de rien, la sympathie, mais si rien ne fonctionnait, si rien ne les destinaient à s'entendre, tant pis. Cependant, c'était inadmissible de se laisser ainsi insulter en devant lui, par contre, retenir chacun de ses mots, faire attention à ses paroles. Face à elle, silencieux, glacial et digne, le jeune homme appuyait ses propos. Malgré sa stature plutôt menue, il en imposait, surtout qu'on ne s'attendait pas à le voir se dresser de la sorte- d'ailleurs ça arrivait peu tant le Jedi était timide.-. Cette fois, il ne laisserait pas passer des mots de travers sous le prétexte d'une bonne entente. Dehors, le jeune homme avait compris qu'il n'avait pas tous les torts, que lui aussi pouvait et devait s'exprimer pour exiger le respect. Peu importe que Maxence soit l'amie de son compagnon. Toutefois, il émanait aussi de lui un calme indiquant une certaine neutralité. Aucune envie de vengeance, de dispute, il ne faisait que réclamer son dû.
Maxence Darkan
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-On donne le titre de Jedi à n'importe qui de nos jours.

N'allez pas croire qu'il s'en voulait d'avoir mis en rogne par lui-même la personne avec qui il essayait de calmer les choses. Au final, il ne savait pas trop ce qu'il avait dit de mal, même si, je vous l'accorde, les raisons sont plutôt évidentes. Éos avait cette particularité d'être complètement autonome… complètement autonome si ce n'était qu'il fonctionnait tout de même par apprentissage comme un enfant, ces parents étant des Darkan, au bout de quelques années, ça tourne vite en eau de boudin. Si de base, il essayait de calmer le jeu, il l'avait dit lui-même, il ne faisait que réfléchir par pur logique -indirectement influencé par Maxence-, donc il ne voyait pas forcement Luke comme une bonne personne ou bien une personne qu'il fallait se tenir de respecter, il voyait Luke comme un simple allié, une rémunération pécuniaire et, dans les grosses lignes, une finalité de carrière à un temps précis de la vie de Maxence. De la logique pure et dure influencée par Maxence, donc.

La porte de la salle de bain s'ouvrit à nouveau, découvrant une Maxence pas énormément habillée s'avançant, yeux fermés, bras tendus. Elle venait de prendre sa douche beaucoup plus rapidement que prévu. Non, elle ne jouait pas au zombie, elle jouait aux aveugles. Là où toute personne vraiment pas habitué à ce genre d'expérience se montrerait précautionneux dans ses pas, elle n'y allait pas de main morte, déambulant un peu trop vite par rapport à ses capacités. Après avoir fait le tour de la chambre, la blondinette se cogna droit dans le coin de la pièce. Elle se recroquevilla en rigolant, portant sa main à son visage pour frotter le front.

-Tu vois, j'comprends pas comment tu fais, tocard. D'ailleurs tu t'es fracassé contre un mur tout à l'heure ? Tocard ? Elle se redressa, balayant la pièce vide du regard. T'es là ?

-J'ai fais une bêtise, possiblement. Elle éclata de rire. Je crois que je l'ai mis encore plus en colère que prévu. Elle s'écroula au sol en rigolant. Il va basculer du Côté Obscur, maintenant. Il ne faisait pas exprès, mais à chaque fois qu'il parlait, Maxence s'égosillait d'autant plus, jusqu'à manquer d'oxygène. Non, vraiment Maxence, je ne crois pas vous avoir facilité la tâche. Il est parti faire un tour pour se calmer.

-Oh... pfiuu… sa mère… t'es pas mon IA préférée pour rien toi.

Elle récupéra son souffle lentement mais sûrement. Sur le sol, elle fixa le plafond, il fallait que son petit cœur s'en remette de ce genre de tournures d'événements, ça n'arrivait qu'une fois dans une vie. Elle attrapa le rebord du lit pour se redresser, jetant un œil hilare à Éos qui, s'il avait un corps, se ferait petit après avoir tout foutu en l'air. Léger froncement de sourcil, puis petit tic de tête, qui avait donc laissé son Datapad négligemment sur le lit ? Il était temps de jouer au con une fois de plus, on dirait. Arrêtez de râler, il cherchait aussi, qui laisse son moyen de communication à une personne prête à tout pour vous pourrir la vie ? Voilà, on est bien d'accord, il a déconné. Elle l'attrapa en s'asseyant au milieu du lit, comme une enfant, les jambes tendues. Il y avait de ses jours où elle s'étonnait de son machiavélisme, elle débordait littéralement d'imagination pour le coup. À se demander si elle envoyait des nudes d'elle à Karm ou faire une petite recherche sur l'holonet pour lui envoyer un lien pornographique -oui son humour ne volait pas très haut-.

Un petit tour dans les contacts, chez les K et hop, la voilà, grand sourire devant les anciens messages. Un sourire qui s'effaça à une vitesse incroyablement peu imaginable. Ses yeux s'écarquillèrent petit à petit et son corps se raidit alors qu'elle continuait de lire tout ce qu'il y avait de marqué. La plupart, de simples rapports de missions, mais ce n'était pas ça qui lui fit perdre sa joie sadique. La blondinette venait de finir bouche baie, les bras tombants, laissant lui échapper l'appareil. C'était lui. C'était lui qu'il avait choisi. Parmi tous les Jedis. Parmi tous les gens de cette putain de monstrueuse galaxie, il avait fallu que ça tombe sur Tocard. Luke. Pardon. Luke.

-Oh-putain-d'bordel-de-chiotte-de-sa-mère-la-pute. Inspiration. Oooooh meeeerde ! Elle bondit hors du lit. Putain d'sa race. Éos. C'est lui. C'est lui bordel de cul. C'est lui !

-Quoi ? Je ne vous suis pas.

-C'est lui, putain, c'est lui ! J'suis trop conne, évidemment qu'c'était lui. Mais... il... Il ? P... Je ?

-Maxence, je ne vous suis toujours pas.

-Tocard, c'est l'mec de Karm. Il s'envoie en l'air avec tocard. Je répète, Karm s'envoie en l'air avec tocard. Ses yeux ne savaient plus trop où regarder. Dis-moi qu'tu peux supprimer le dernier message envoyé… euh… j… celui où j'dis qu'j'allais lui péter les genoux.

-La boulette.

Ça voulait dire non et Maxence l'avait parfaitement compris. Elle n'en revenait pas. Pourquoi ne pas simplement lui avoir dit dès le début ? Pourquoi Luke ne s'était pas simplement présenté comme le petit copain de Karm ? Pourquoi Karm ne l'avait pas dit ? Avant même qu'elle puisse se formuler une quelconque hypothèse sur la question, le Jedi était de retour pour découvrir -sans la voir- une blondinette en sous-vêtements confuse et pour le peu perdue. Luke venait de sermonner une Maxence dont la mâchoire était à deux doigts de se décrocher en le regardant. Il sortait avec un tocard. Il lui fallait une clope. Il lui fallait trois ou quatre clopes. Cinq tout compte fait. Tiraillée entre l'envie irrépressible de lui faire manger le sol et celle de faire tout le chemin en sens inverse pour foutre une mandale à son ami, là, elle avait foutrement du mal à se décider. Donc elle ne bougeait plus. Plus du tout. Une statut.

-Maxence, vous respirez toujours rassurez-moi ? Pas de réponse. Maxence ?

-Ta gueule, p't'être que si j'bouge pas, il saura pas qu'j'suis là. Son odorat est basé sur le mouvement.

-On y est. Elle a pété un câble. Les secondes s'écoulèrent dans un silence insoutenable. On est au courant, du coup.

-T'es son mec. Cracha-t-elle à bout de souffle. C'est toi, c'est putain d'toi. Elle prit une position plus naturelle, le considérant une nouvelle fois de la tête au pied. T'es son mec. Répéta-t-elle pour se convaincre. Mais tu… t'es ?... tu pouvais pas m'le dire ? Il pouvait pas m'le dire ? Vous pouviez ?... « Assez proche » ? Mais t'es trop con ? J'veux dire… t'es trop bête ? J'veux dire… t'es pas intelligent ? C'est considéré comme une insulte ? Je m'y perds à la fin. Attend, t'allais dire quoi sur les mercenaires ? Non ! Non… c'est pas la question. T'es l'mec de Karm.

-C'est pas une question, ça.

-T'es l'mec de Karm ?

-Mieux.
Luke Kayan
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Ah ? Ça se dégonflait si vite une mercenaire après qu'on remette les points sur les i ? Quand Éos fut demanda à sa propriétaire si elle était encore en vie, il précéda Luke de quelques microsecondes. Une Maxence silencieuse ne présageait rien de bon. Où elle allait le frapper, où elle faisait un arrêt cardiaque. La réalité assomma brutalement Luke, davantage que n'importe quel coup de poing. Son sang se glaça et il se raidit à son tour.

- Quoi ? Comment sais... Qu'est-ce qui te fais croire ça ?

La réponse fut aussi simple qu'ironiquement opportune. Un petit bip familier aux oreilles du Hapien se fit entendre, profitant du silence de la pièce pour éclater littéralement entre les murs. Le jeune homme dirigea automatiquement son regard vers l'origine, sans se tromper d'un millimètre. Ce son, c'était celui d'un message reçu, et non, ce n'était pas celui d'usine. Quoiqu'aussi sobre, Catherine avait insisté pour installer à Luke une tonalité un peu différente, ainsi, ce dernier ne serait pas perdu et saurait toujours quand son datapad recevait un message. L'objet était pour ainsi dire divisé en deux : les archives confidentielles munies de mots de passe et les échanges qui l'étaient moins, uniquement protégés de cryptages basiques. Dans ses rapports de mission par exemple, Luke ne donnait aucune information essentielle, juste des noms de code ou des indications sommaires "j'ai fini" ou "voyez la référence au dossier XV312", lequel était uniquement disponible dans le très protégé tribunal de Coruscant. Pour des raisons de simplicité et éviter de se battre avec la reconnaissance vocale qui buguait parfois, Luke avait donc désactivé les mots de passe concernant ses discussions privées. De toutes manières, elles étaient aussi nombreuses qu'il y avait de Jedis irrespectueux, donc presque inexistantes. Hormis Karm dont la relation transparaissait discrètement au fil de leur messages vocaux ou écrits, le datapad du Jedi ne contenait rien de spécifique. Après tout, il n'avait pas été éduqué dans cette société de surconsommation où les gens passaient leur vie sur Holonet, les réseaux sociaux.

Mais vu la provenance du bruit d'un datapad mystérieusement absent de la besace de son propriétaire, la nature des informations, à moins que Karm n'ait dévoilé quoique ce soit -ce qui était ridicule à ce stade. Il l'aurait fait avant.- Maxence avait apparemment trouvé cette fameuse conversation personnelle, la seule qui dévoilait un tant soit peu le véritable Luke, si secret que ses autres échanges, peu nombreux, tournaient autour de l'autre personne (comme Balian se confiant à lui) ou de sujets neutres. Elle l'avait trouvé, donc fouillé. Le blond s'assura que l'air était respirable en inspira une petite bouffée. Brûlante. Empoisonnée. Il ne savait pas quelle émotion adopter sur le coup. Surprise, honte et colère se mêlaient mais il choisit l'abandon. Sa main se leva brusquement et le datapad vola entre ses doigts, confirmant ce qu'il craignait. En tout cas, puisque Maxence lui avait posé une question, le Hapien pouvait choisir de donner la réponse qu'il souhaitait.

- En plus du fait qu'ils n'ont aucune notion de ce qu'est la vie privée, la bienséance et la plus logique, élémentaire de courtoisie. Tout un tas de choses Maxence. Tout un tas de choses. - Sa voix semblait soudain fatiguée. Il venait de penser, au-dessus des autres idées se mélangeant dans son esprit, que la mission n'avait même pas vraiment commencée. Pour reprendre courage, il inspira plus fortement, rangea son datapad et redressa la tête.- Je suis le "mec" avec qui tu as un travail à accomplir, précisément, le premier de ta carrière de Consultante pour l'Ordre et dont le rapport peut faire pencher la balance pour la suite. Voilà, c'est le seul mec que je suis pour toi. C'est tout ce que tu as besoin de savoir pour bien accomplir la mission. Tu l'as dit plus tôt, nous ne faisons que jouer notre rôle. Je vais me doucher.

Comme pour laisser planer davantage de mystères encore à la question de la blonde laissée dans le vide tout à l'heure, Luke retrouva assez aisément le petit bureau. Il avait une mémoire vraiment formidable -et entraînée- pour vite apprendre la disposition d'une pièce. Concernant leur chambre, il avait repéré d'entrée de jeu le bureau en s'y appuyant. La salle de bain causa légèrement plus de problèmes, notamment parce qu'il essayait de ne pas se retrouver dos à Maxence dont il n'avait, heureusement aucune connaissance de la quasi-nudité.

- Au fait -Fit-il en cherchant la poignée derrière lui.- Si je me rends compte que tu fouilles encore dans mes affaires, considère que l'Ordre et ses "tocards" ne te tourmenteront plus.

Le Hapien se rendit compte qu'il frémissait, autant de peur inconsciente d'un quelconque jugement car il n'avait jamais été confronté aussi directement concerna sa relation homosexuelle, que d'émotions. S'il se contrôlait encore et parvenait à parler d'un ton calme, c'était uniquement grâce à son entraînement, ainsi que le mal qu'il avait à complètement réaliser la tournure des événements. Concentré sur son protocole pour se rassurer, le Jedi se souvint qu'en effet, son rapport pouvait peser dans la balance concernant la Mercenaire et que fouiller son datapad revenait à une violation de tout contrat bien rédigé : celle des termes de confidentialité. Oh il ne la raterait pas si elle s'obstinait à ficher en l'air cette mission (avec sa santé mentale en prime.)

Bien plus insidieuse mais légèrement plus positive, une émotion discrète et en apparence hors propos s'immisçait aussi dans son esprit. Avec tout ce que Maxence lui avait fait, Luke en venait pourtant à la "remercier". Pas d'insultes concernant son orientation sexuelle au moins. C'était déjà ça, elle paraissait plutôt tolérante ou alors, elle était encore trop sous le choc ? Ou empêchée dans ses ressentiments à cause de son respect pour Karm ? La porte céda enfin sous ses doigts, le Hapien s'y engouffra et ferma le loquet derrière lui, dérisoire protection (il le savait pour avoir déjà pénétré avec effraction chez des gens, avec mandat bien sûr). Derrière le bois de qualité médiocre, il se laissa glisser par terre. Pourquoi est-ce que son aîné lui infligeait-il ça ? Que sa vie privée et professionnelle s'entremêlement ainsi le laissaient sans mot, sans défense. Luke sans secret, ce n'était plus tout à fait Luke. Démuni, dépouillé, face à la splendeur des relations sociales dans toute leur réalité, sans filtre il n'avait aucune vraie réponse à apporter.

Oui Maxence l'effrayait, elle était beaucoup trop humaine pour lui. Bien trop ancrée dans ce monde. Plus que sa vulgarité ou ses manières voire ses insultes, c'était le fait de se retrouver face à quelqu'un qui n'était pas en détresse, pire, qui connaissait sa vie privée et professionnelle à la fois qui le tétanisaient. Ça n'était jamais arrivé, cette perte de contrôle sur ses deux identités. Jamais aussi brutalement, en pleine face. Bien sûr l'Ordre soupçonnait très fortement leur relation, à Karm et à lui, Saï le savait même certainement, cependant Luke l'avait avoué par le biais d'une onde de Force. On ne parlait pas directement de ces choses-là. Et surtout pas de lui.

En apparence serein mais bien immobile au sol, le jeune Consulaire attendait. Simplement, il attendait que le temps s'envoler, que la nuit passe et gomme ce qui s'était produit. Ce devait bien être possible ça, non ? Parce qu'il n'avait aucune autre solution à ce problème. Sa formation ne lui avait pas montré comment on discutait de sujets privés, ni comment on s'ouvrait à autrui surtout quand il existait une certaine animosité entre eux déjà.
Maxence Darkan
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Elle avait tant de choses à dire, tant de choses à faire et tellement d'émotions lui titillaient le cortex cérébrale qu'elle ne pouvait simplement plus réagir convenablement. Elle n'avait pas répondu au nouveau sermon de Luke, parce qu'elle ne savait pas quoi lui répondre et qu'elle n'avait tout bonnement rien à répondre. Physiquement, ses poings serrés témoignaient de cette même colère qu'elle avait depuis le début envers lui, envers un peu tout le monde au final, mais incapable de bouger, elle se laissa complètement faire. Le regardant dans le blanc des yeux, il s'enferma dans la salle de bain, laissant Maxence en plein bug mental. Si, par habitude, elle en aurait pensé quelque chose, là, c'était presque trop. Maxence ne régissait plus, elle ne pensait plus, rien ne se passait dans son cerveau. Immobile à côté du lit, elle resta là deux à trois bonnes minutes avant d'attraper des affaires de rechange, s'habillant machinalement le regard vide. Réflexes, paquet de clopes, cigarette, coin de la lèvre, fenêtre ouverte, elle s'assit sur le rebord pour observer la rue depuis sa hauteur. Nouveaux réflexes, briquet, allumé, inspirer, souffler.

Cette fenêtre ouverte n'était pas une soudaine prise de conscience quant au fait que Luke ne désirait sûrement pas sentir l'odeur du tabac dans la chambre où il allait dormir, il lui fallait de l'air frais. La ville était calme, sans intérêt, mais fraîche.

-J'pige vraiment rien à l'amour.

Elle ne se remettait pas en question, elle les remettait en question tous les deux. L'amour avec un grand A lui semblait d'autant plus complexe, si ce n'était stupide. Les gens faisaient des choix bien étranges. Certes de son côté elle squattait chez une Rodienne avec qui elle avait eu plus d'une relation, pourtant elle batifolait dans d'autre coin de la galaxie, au même titre que sa compagne, parce que c'était juste marrant de fonctionner comme ça. Mais se lier comme le sous entendait une relation amoureuse, quelle idée de merde.

Sa menace à mots pleins ne l'avait pas laissé complètement indifférente, pas de quoi chambouler sa vie, juste qu'elle commençait à se rendre compte qu'elle allait trop loin. Il fallait que ses actions la touchent personnellement pour qu'elle s'en rende compte. La vie privée aussi n'avait pas grand sens, elle était bien trop habituée à ce que tout le monde sache tout sur son compte et qu'elle en sache bien trop sur tout le monde. Pour autant, même si avec quelques coups fils, une poignée de crédits par ci, une autre par là, elle aurait pu savoir quasiment tout ce qu'elle voulait sur Karm, elle ne l'avait pas fait, parce qu'elle n'en voyait pas l'intérêt. Elle aurait dû. Peut-être. Ils ne lui avaient juste pas dit et ça la foutait en l'air.

La cigarette fumée en deux temps trois mouvements, elle s'extirpa de son perchoir, pour s'en aller, ne faisant pas l'erreur de laisser Éos sur le lit, elle venait de partir, simplement. Elle avait eu une petite idée. Il fallait qu'elle sache, une curiosité qui lui prenait le corps, une curiosité qu'elle n'avait jusque là jamais eu. Se stoppant à une supérette affichant fièrement une enseigne promettant une ouverture jour comme nuit, elle dépensa son argent dans quelques boissons et gâteaux apéritifs. L'heure des « réconciliations » avait sonné. Oui, il y a des guillemets, parce que, pour l'instant, à ses yeux, Luke restait un tocard, c'était juste intéressé. Dix minutes plus tard, elle rentra de nouveau dans la chambre, un petit sac plastique en main, découvrant un Luke pas forcément habillé comme elle imaginerait un Jedi se mettant à ses aises le soir.

-J'avais une blague là, mais j'l'ai perdu. Conclut-elle. J'ai ramené des trucs et tu t'coucheras pas, tant qu'on se sera pas expliqué sur certains points.

Pour ne pas dire « arrangé ». Elle posa le tout sur le bureau, retira la lampe et traîna le tout pour s'en servir de table de discussion, placé entre le bord du lit et la seule chaise. Elle aurait largement préféré une table basse pour ça, mais visiblement, il fallait improviser. Du petit sac plastique, elle sortit, une bière -évidemment-, un jus de fruit -parce qu'il ne devait pas non plus boire celui-là- et deux paquets de gâteaux qu'elle s'empressa d'ouvrir. Assise sur la chaise, elle poussa la bouteille de jus de fruit, pas de verre, arrangea les paquets bien au milieu avant de décapsuler sa bière sur le bord de la table. Les pour parler étaient donc engagés par la mercenaire.

-J't'en prie, to… Luke. Elle lui pointa vaguement le lit, mauvais réflexe de voyant. Assieds-toi. Promis, j'te pète pas la gueule. Charmante. Visiblement, on s'est mal compris. Et j'ai plein d'trucs à t'demander, mais t'as pas l'air super ouvert à la discussion. Parce que, bien évidemment, elle était parfaitement ouverte à la discussion. Donc j'vais commencer. Bon. Je… suis désolée. Vraiment cette fois. Pour c'que j'ai dit. Presque tout. 'fin, j'pensais la plupart des trucs que j'ai dit, mais j'me suis peut-être un peu emportée. J'suis reconnaissante de Karm qui ma sauvé l'cul plus d'une fois alors qu'il me devait rien. Et indirectement de l'Ordre, mais ne précipitons pas les choses voulez-vous. J'aurais dû m'montrer plus…

-Professionnelle ?

-N’exagérons rien. Disons… attentive vis-à-vis de la mission qu'il m'a filé après tout c'qu'il a fait pour moi. Vous êtes pas des tocards… pas tous. Ouais bah ça va aussi, faut pas non plus prendre le beurre et le cul de la crémière à la fin. Maintenant j'l'ai dit, tu l'as dit, on l'a accepté : on va jouer nos rôles. Moi, mad'moiselle Darkan, la fille qui t'apprécies pas, et toi, Luke euh… elle avait oublié le nom de famille, typique, Luke, le Jedi qui s'enfile Karm. Droit au but. J'vais pas t'demander les positions qu'tu prends au lit avec lui, j'aimerais juste savoir pourquoi aucun d'vous m'l'a dit. Putain d'merde, j'suis bien la première personne à qui vous pouvez l'dire.

Des Jedis qui baisent c'était bien le truc qu'elle avait envie de savoir pour retrouver foi en la galaxie. Au nom de la Force, pourquoi lui avoir caché, y avait-il un but derrière ? Une crainte qu'elle leur en veuille de ne pas respecter un code qu'elle méprisait au plus haut point ? Elle n'irait pas jusqu'à voir ça comme une trahison, mais elle avait lu quelque part que les amis étaient censés tout se dire ou un truc du genre. Oui, elle se renseignait sur l'amitié, elle faisait de son mieux, ok ? Arrêtez de dire qu'elle est trop chou. Elle n'est pas chou.
Luke Kayan
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Alors que le Hapien renonçait à tout dialogue, une fois n'est pas coutume, l'autre souhaitait le rétablir. Les cheveux encore légèrement humides reposant sur ses épaules, il douta l'envoyer balader. Spécialiste en diplomatie, le Consulaire n'était pas dupe face à cette tentative maladroite. Ce revirement de comportement arrivait juste après des aveux involontaires assaisonnés d'une menace. Curieusement, Luke était persuadé que c'était l'envie de plaire à Karm qui primait davantage que la crainte de perdre un contrat juteux et durable. Au moins, la blonde n'était pas devenue excessive à en vomir, lâchant tout de même au passage qu'elle n'appréciait toujours pas le Hapien. Ce dernier hésita, bien que ce n'était pas à cause d'une potentielle gifle. Contrairement à ce que ne cessait d'insinuer la mercenaire, soit pour le rabaisser ou car elle le pensait sincèrement, Luke savait se battre. Il aurait répondu avec plus ou moins de difficultés, réfréné par le fait d'esquiver au lieu de rendre comme l'exigeait son code, mais il ne se laisserait pas frapper non.

Un soupir plus tard, le Chevalier fouilla le vide afin de trouver le lit. Il s'y installa et se saisit du jus de fruits dont il devina la composition grâce au parfum artificiel qui s'en échappait. Le genre de produit ultra-sucré que Luke était certain de pouvoir mener au tribunal tant ils jouaient sur le fil des lois concernant leurs composants. Il ne fit toutefois aucune remarque autre qu'un "merci" encore dubitatif. Pour signer une légère trêve, éphémère dans ce cas -Maxence devait prouver qu'elle ne changerait pas de comportement en quelques secondes avant que le Jedi ne baisse sa garde.- il but une gorgée du liquide.

- Merci.


La nuit était fraîche, et autant par souci de confort simple que par protection inconsciente, le blond avait enfilé une sorte de chandail gris. Sa silhouette fine n'avouait son entraînement qu'à travers quelques gestes, demeurant plutôt flou le reste du temps à cause du tissu trop grand. Comme de nombreux Jedis hormis les Consulaires les plus extrémistes dans leurs fonctions (ils renonçaient à l'entraînement et ne se refusaient par contre pas une alimentation plus laxiste, surtout s'ils participaient à de grands repas entre politiciens.) Luke avait reçu une formation physique que beaucoup considèreraient extrême. Une discipline de fer concernant de multiples exercices pensés par divers experts avaient forgé, malgré ses débuts difficiles et sa génétique le destinant plus à être fluet. Sans posséder un corps outrageusement puissant, il avait une condition bien meilleure que la majorité des civils. Son visage doux, le chandail et des muscles de nature plutôt fins et longs cachaient toutefois ce fait pour quelqu'un de non averti. Il avait toujours l'air d'un gentil fonctionnaire, au potentiel de mannequin (le côté Hapien) "gâché" par son attitude timide. S'il avait vu, sans doute aurait-il reconnu une préparation similaire à la blonde beaucoup moins vêtue que lui. Tous deux, dans cette position "précaire" mais chaleureuse type camping improvisé avaient l'air d'un couple qui discutait tranquillement. Les apparences étaient trompeuses.

Bien qu'il tiqua sur l'expression passablement vulgaire et surtout, le sujet, Luke laissa passer, attentif. Sa première réponse aurait été d'intimer à la mercenaire de s'occuper de ses affaires, mais il avait remarqué que la jeune femme n'avait aucune inhibition. Chercher à lui faire honte ou lui prouver que ses questions allaient trop loin ne servait pas. Malgré lui, le Hapien chercha à comprendre son fonctionnement pour voir ce qui la guidait. Il était loin, bien loin de l'esprit des "gens normaux" pour qui les relations amoureuses étaient au sein de toute conversation croustillante.

- Et bien pourquoi est-ce que nous te l'aurions dit ? - Inutile de mentir davantage, que ce soit sciemment ou via des moyens détournés en sous-entendant le contraire. Max savait pour Karm et lui, sans l'ombre d'un doute.- Certes, Karm est ton ami, mais tu ne me connaissais pas et ça n'aurait rien apporté à la mission. Ce n'est pas comme si nous étions censés ensuite nous côtoyer comme le font certaines familles.- Quelque chose du genre "je te présente mon compagnon, est-ce que tu l'approuves maman ? Imaginait-il". - Quant à moi, je suis simplement un collègue. J'apprécie de discuter sur certains points pour que la mission soit moins morne, et je suis conscient que certaines amitiés naissent d'une collaboration, je n'aborderais jamais quelqu'un en m'intéressant à des faits euh... Personnels ?

Pour une fois, Luke avait raison, bien que lui pratique la version extrême d'une amitié fleurissante, prudente dans son avancée. D'abord on s'abordait professionnellement, puis venaient des sujets communs qui enthousiasmaient, le partage d'opinions dans des domaines neutres. avant de passer à l'appréciation mutuelle puis, qui sait, l'amitié. Mais... Là encore, il fallait du temps pour avouer ce type de choses et surtout un contexte.

- Je ne vois aucun intérêt à parler de ça, en fait. - Il haussa les épaules, loin d'être agressif ou sur la défensive, simplement un peu dérouté. Pour lui montrer que c'était gênant, Luke aurait pu rétorquer à Maxence "et toi alors ? Est-ce que je t'en pose des questions sur ta vie sexuelle ?" mais il n'était pas sûr de souhaiter risquer d'entendre la réponse. Étant donné le profil de l'intéressée, elle serait bien capable de déballer des détails "d'enfilage" comme elle l'avait si poétiquement suggéré. - Mais c'est peut-être moi ? Je veux dire, c'est ... Commun en temps normal ?

Non Luke ne voulait pas faire ami ami avec la mercenaire, pas de suite ça c'était certain, mais il essayait au moins de comprendre en quoi il était décalé. Parce qu'au fond, le Hapien le savait, qu'il y avait des choses illogiques en lui et dans son éducation. Le souci était juste que Maxence et lui étaient les deux extrêmes. Pour apprendre à la jeune femme à se contenir, il aurait sans doute fallu une personne raisonnablement inhibée et réciproquement.

Par souci de ne pas déplaire à Maxence plus qu'autre chose, le jeune homme pris un gâteau apéritif ou deux. Il ne ressentait pas facilement la faim, habitué à contrôler cet aspect de sa vie et à ne jamais écouter son estomac, mais il ressentit quand même un léger plaisir tout à fait instinctif à se remplir un peu après un si long voyage et pas mal d'émotions.
Maxence Darkan
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Pas taper, pas taper Maxence, non, vilaine. C'était idiot de sa part, à quoi s'attendait-elle ? Tocard ? Parler normalement ? Échanger dans les termes indirectes d'une discussion -presque- sincère pour resserrer des liens complètement dénoués ? Non, pourquoi un Jedi se montrerai assez malin pour comprendre ça ? Je suis mauvaise langue, à vrai dire, il faisait -presque- de son mieux. Se dire qu'une vie privée n'a de but que de rester privée aux yeux de tous, confiné dans un espace si restreint qu'on en venait à n'en parler qu'à son compagnon, bloqué dans des histoires mystico-religieuses, laissant tout autre rapport social de côté « parce que la mission avant tout » faisait de lui un tocard galactique. Le plus grand tocard galactique. Elle venait de mordre sa lèvre inférieure en souriant, attention, pas le petit mordillage de lèvre excité témoignant d'un désire sexuel couplé à un sourire mignon pour adoucir l'esprit, c'était plutôt, un sourire méprisant et nerveux doublé d'un : « j'vais m'contenter de faire passer mon envie d'meurtre par la douleur ».

Elle intériorisait tellement qu'elle venait de comprendre ce qu'était un ulcère. Éos restait silencieux, mais ces deux là étaient comme cul et chemise, il savait parfaitement ce qu'elle pensait. Pour le coup, sa patience légendaire avait payé, elle qui ne l'ouvrait pas depuis tout à l'heure, laissant Luke s'enfoncer petit à petit de le gouffre de la haine Darkanienne, il conclut avec une dernière très courte question qui soulageait largement les efforts de la blondinette. Elle posa son pied sur le bord de la table pour se balancer sur sa chaise. L'air un peu ailleurs, le sourire était toujours, se transformant en un sourire moqueur.

-Chais pas là, tu vois… fit-elle d'un ton malicieux. J'ai des lettres qui m'viennent en tête, le tout forme un mot en cinq lettres… non… attend. Elle compta sur ses doigts. Six lettres. Un mot qui t'correspond plutôt bien au final. Un truc qu'aurait dû m'venir à l'esprit plus tôt.

-Tien, c'est étrange, j'ai aussi un mot qui me vient à l'esprit. Quand bien même, vous, misérables êtres organiques, pouvez considérer ma puissance de calcul comme quelque chose d'aussi futile que l'esprit.

-Hé calme toi, la révolution des intelligences artificielles c'est pour plus tard. Elle reprit son air malicieux, croisant ses bras derrière sa tête. Moi qui croyais qu'c'était mon statut de mercenaire qui t'rendait comme ça.

-J'ai l'impression d'être sur la même longueur d'onde et je me sens tout capricieux aujourd'hui. Votre mot, par hasard, ne commencerait-il pas par un T ?

-Je pense, mon cher Éos, qu'on va le dire en même temps. Histoire de faire un peu monter la pression, tu vois c'que j'veux dire ? T'es prêt ? Lukes est un t-t-i-o-m-c-i-a-d-r-e-d. Quoi ?! Non ! Pouhahaha ! Wow !... En rigolant une fois de plus des bêtises d'Éos, sa chaise pencha légèrement trop, l'emportant avec elle au sol. Attend ! Attend ! Fit-elle en continuant de se tenir les côtes. T'énerves pas tout d'suite, c'est pas c'que tu crois. Elle reprenait sa respiration, restant assise sur la moquette un peu pourrie. En fait tu t'y connais juste pas du tout ?

Elle ne disait pas ça pour être méchante -pour une fois-, elle déduisait les choses. Ils n'étaient pas si différents… enfin, si, complètement différents sur énormément de point, peut-être même tous sauf un, supposément. Un trouillard social dans son genre ne devait pas se faire les amis les plus solides. Maxence non plus en soit, elle avait des contacts, une branlée de contacts, tous plus ou moins fiable selon la relation ou leur façon d'appréhender le monde, mais pas vraiment d'épaules sur lesquelles se reposer. La blondinette avait toujours choisi ce fonctionnement depuis la disparition de papa et maman, parce qu'elle avait compris qu'à partir du moment où même tes parents peuvent te lâcher, alors tout le monde le pouvait et elle ne voulait pas s'infliger un nouvel orphelinat mental… sauf qu'il est arrivé dans l'équation. Détrompez-vous aussi sur le compte des mercenaires qui l'accompagnaient, ce n'était pas à proprement de l'amitié qu'elle ressentait à leur égard, plus une sorte de fraternité du travail, mercenaire n'a jamais été un métier simple, alors elle leur accordait son respect. Là où leur chemin se séparait de nouveau, à Luke et Maxence, c'était que lui, il ne faisait pas ça par choix.

-T'sais quoi Luke ? Fit-elle en brandissant la bière qu'elle avait miraculeusement sauvé -en même temps que la moquette-. J't'ai assez fait chier pour la journée et j'ai pas envie d'te tirer les vers du nez. Si tu veux juste que personne le sache, c'est pas mon problème, t'as raison. Et elle était foutrement sincère. Amuse-toi bien avec tes p'tits secrets.

Puis elle porta sa bouteille aux lèvres. Certes, il y avait une certaine amertume à cette façon de clore le débat, mais à quoi bon continuer ? Même elle, s'engueuler en continue, ça l'emmerdait. Non pas que Maxence Darkan, la libertine, était une professionnelle des relations, surtout amoureuse, elle le savait pertinemment, mais cacher constamment sa vie intime n'avait aucun sens à ses yeux. Tout ça pour un code sorti du cul d'un illuminé, il se privait simplement d'être ce qu'il était. S'autodétruire. Typique. Étrangement drôle. Allait-elle lui dire pour autant ? Non, il n'acceptait qu'à peine ses excuses, si elle commençait à jouer les mamans conseils, elle se ferait remballer, peut-être même pire, il la menacerait encore de lui mettre un vilain mot sur son rapport. Maxence savait ce qu'elle voulait savoir, la finalité se valait.

Et comme si de rien était, elle se releva, ainsi que la chaise pour se tourner vers les petits délices salés et chimiques acheter pour détendre l'atmosphère, jetant de petits regards narquois à son compère qui, s'il ne pouvait pas la voir, pouvait se faire une idée de son ressenti.
Luke Kayan
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- Franchement ? C'est possible.

Avoua Luke après un temps d'arrêt. Il avait finalement consenti à l'accepter à haute voix. Il n'y connaissait rien à tout ça, à l'amour, aux règles sociales, aux discussions normalisées. Avec son éducation sertie de son caractère naturel, difficile de baisser la garde, encore pire avec Maxence. Leur discussion d'ailleurs connaissait un nouveau refroidissement. Désormais la jeune femme se fermait alors que précédemment, Luke avait tenté une question. Sans doute était-il trop timoré dans des confessions, pas assez direct et elle trop. Un spectacle ridicule, drôle aux yeux de la majorité, triste pour de vrais psychologues qui verraient là l'expression de nombreux problèmes personnels induits par des modes de vie très divergents. Autant l'un comme l'autre avaient des traits attachants, mais leurs défauts beaucoup trop exacerbé aux yeux de son opposé les faisaient renoncer.

Luke écouta un peu trop attentivement un gâteau apéritif craquer sous la dent de la mercenaire. Il sentait sa tension, ou plutôt la leur car lui aussi, un peu égaré et encore méfiant en était emprunt. Pourtant, la tentative de la jeune femme avec ce repas improvisé avait su le toucher, suffisamment pour qu'il essaye encore une fois. Le tout était nappé d'une certaine conscience de ses propres déficiences et de curiosité. Comme lors du dîner avec Sly Keto, le jeune homme voyait ce trait de caractère nourrit par l'imagination. N'ayant jamais connu l'école, les relations amicales spontanées des civils ainsi que leurs fameuses fêtes, leurs soucis d'argent quotidien, la sécurité sociale, c'était tout un monde pour lui. Il avait vécu sans cesse en danger, à exécuter des passes avec une arme potentiellement mortelle, à se retrouver sur le champs de bataille à 15 ou 16 ans, à dialoguer avec de grands politiciens sur des lois capables de changer la vie d'une population entière ou encore endiguer une épidémie. Par contre, il avait aussi été très protégé par l'Ordre. Pas d'insultes directes sur des comportements divergents, le handicap, son orientation sexuelle, sa race, et plus subtilement... Pas de loyer à payer, de craintes d'impôts, de soucis d'égo générés par les réseaux sociaux ou le besoin de plaire. En apprenant à se débarrasser de ce qui n'était pas essentiel pour réussir une mission, ils se dépouillaient aussi de ce qui était nécessaire à la société. Luke avait beau avoir appris à anticiper des réactions "humaines" en cours de psychologie, à lire des codes non-dits (même si les subtilités gestuelles lui étaient inaccessibles, il savait "écouter" les trémolos d'une voix mensongère.).

Il était donc bien difficile pour Luke de passer de la douche froide au bain glacé avec Maxence. Heureusement, derrière leurs airs endimanchés, tous deux disposaient d'un cerveau. Ils essayaient malgré eux, et malgré les heurts d'avancer. Pour l'amitié, cela semblait très mal parti mais au moins la jeune humaine n'était-elle pas parti dans un chapelet d'insultes et lui ne s'était pas enfuit. Le Hapien commençait aussi à comprendre certains fonctionnements de la blonde. Enfin pas tous, comme cette chute inexpliquée de la chaise (qui l'avait un peu sursauté, avant qu'il ne demande inquiet un "ça va?" couvert par le rire exagéré de la jeune femme).

- Ça va tu ne t'es pas fait mal ?

Donnnc après cet interlude fort bruyant mais plutôt amusant (parce que oui, malgré lui, le Chevalier avait souri.) il en avait déduit que c'était à son tour. Donc... Il fallait être très direct, éviter tout risque de sous-entendu et oui, toute forme de subtilité. Enfin dernière condition, s'ouvrir... Lors de ce dernier échange, le Jedi avait en effet commencé à entrevoir (il était temps) une certaine souffrance. Max semblait ne pas apprécier que Karm ou lui ne s'expriment pas, et ce n'était pas juste du caprice. C'était un peu à ses risques et périls, mais Luke tenta donc

- D'accord. Moi aussi j'ai envie de comprendre. Je veux dire, d'apprendre... Pourquoi penses-tu qu'il faut si ouvertement parler de ce genre de choses ? Cela concerne normalement deux personnes, alors pourquoi l'étendre au cercle de connaissances ? C'est sans ironie... Juste, hmm... Explique-moi pourquoi tu aurais voulu que Karm te le dises directement, ou même moi d'ailleurs qui ne te connaissais pas.

Surtout que Karm avait quand même avoué "avoir quelqu'un" vu les premières remarques de Maxence qui avaient d'ailleurs déclenché leur premier et plus violent "clash" avec Luke. Alors pourquoi connaître absolument l'identité de la personne qui avait une relation avec ? Était-ce vexant pour un ami de ne pas se voir entrer dans une confidence venue hors de propos ? L'air interrogatif, le jeune homme but une nouvelle gorgée. Il peinait un peu à le faire ainsi au goulot, premièrement pas très habitué mais aussi peu armé pour ça. S'il s'était senti plus à l'aise et non sur le bord du conflit pour des raisons parfois incompréhensibles il aurait gratifié Maxence d'un "franchement donner une bouteille sans verre à un aveugle, tu aimes vivre dangereusement.", mais il se garda la réplique. L'ambiance était loin de s'être assez réchauffée et surtout stabilisée, qui sait si ses dernières paroles ne déclencheraient pas une nouvelle guerre. Au moins, avec prudence et en s'y prenant petit à petit, il avait réussi à boire sans faire tomber une goutte. Ça servait vraiment à tout, un entraînement Jedi.

On voyait qu'il n'était pas forcément à l'aise, qu'il allait au-delà de sa zone de confort avec toutefois la volonté de saisir. Au moins, elle ne lui avait pas manqué de respect, se contentant de ses paroles sèches, parfois très épicées mais venant de la mercenaire c'était plutôt normal, ce n'était plus vexant à ce point. Quant à l'IA l'ayant encore traité de tocard, Luke avait abandonné. L'insulte avait perdu en gravité. Récompense inattendue et implicite, le Hapien n'avait pas profité du débat clos sur une paix relative. Il invitait désormais Max à s'exprimer à sa manière, à ouvrir une discussion "normale". Ses mots étaient aussi maladroits, il semblait vouloir "étudier un mode de vie" mais au moins s'y intéressait-il.

- Faisons à ta manière, je ne te promets pas d'y arriver, et je te demande d'être indulgent mais... Disons que d'accord, discutons à ta manière, comme les choses devraient se dérouler selon toi...
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