Alysanne Méridan
Alysanne Méridan
Messages : 950
Eclats Kyber : 0
A

Alysanne Méridan


- Alysanne Méridan - (Lecture par Luke Kayan) Glamazon_by_ashuri_dcx9s70-350t.png?token=eyJ0eXAiOiJKV1QiLCJhbGciOiJIUzI1NiJ9.eyJzdWIiOiJ1cm46YXBwOjdlMGQxODg5ODIyNjQzNzNhNWYwZDQxNWVhMGQyNmUwIiwiaXNzIjoidXJuOmFwcDo3ZTBkMTg4OTgyMjY0MzczYTVmMGQ0MTVlYTBkMjZlMCIsIm9iaiI6W1t7ImhlaWdodCI6Ijw9NDQ5IiwicGF0aCI6IlwvZlwvNjgyMDRhYjEtYmQ0OC00Mjk5LWFiZDItMDBjMTJiNDZjOGI3XC9kY3g5czcwLWIxZWM4N2Y1LTViY2ItNDVjZC04ZDA4LWIwYjJjMTQ3YjUwNy5wbmciLCJ3aWR0aCI6Ijw9NTI5In1dXSwiYXVkIjpbInVybjpzZXJ2aWNlOmltYWdlLm9wZXJhdGlvbnMiXX0



Nom : Méridan
Prénom :  Alysanne

Sexe : Féminin

Âge : 46 ans

Année de naissance : 21.533 

Lieu de naissance : Village de Reonida sur Ralltiir

Race :  Humaine (Ralltiirienne)

Côté de la Force : Neutre

Faction : République Galactique

Rang désiré : Sénatrice du secteur de Darpa


Autres Ancienne Haute-Conseillère au Département de la Maltôte
Juriste de formation dans le droit financier
Ancienne propriétaire du Casino Méridan

Caractéristiques


Force : 1



Dextérité: 2


- Agilité: 2



- Constitution: 3


Intelligence: 5



Sagesse: 3


- Charisme: 6




AtoutsAlysanne a développé au fil de sa carrière un talent incontestable dans le traitement du capital, consciente de comment le faire fructifier. Son rapport étroit avec le monde du jeu et de l’argent lui a également inculqué de nombreuses valeurs dont la méfiance, Alysanne ne se fera ainsi pas facilement bluffer. En revanche, c’est bien elle qui est devenue maître au poker, prête à prendre nombreux risques pour remporter la mise. Ses études de juriste lui ont également beaucoup apporté de compétences dans la dialectique, elle sait peser le pour et le contre, et prendra toujours une décision rationnelle qui lui semble être, non pas forcément la plus juste, mais la plus profitable.



DéfautsAlysanne est avant tout une femme au passé bien compliqué, un temps alcoolique, l’alcool n’a en vérité jamais abandonné la sénatrice, ne manquant pas de revenir du passé pour troubler sa clairvoyance. Malgré ses prétentions, Alysanne n’a jamais totalement guérie de son asservissement à la boisson. Ses problèmes sont connus de la plupart, surnommée la “Chopineuse” autant par ses détracteurs politiques que ses supposés amis au sein du sénat, la femme s’efforce tant bien que mal de garder la tête haute.


     Madame Méridan est également réputée pour être une vraie prodigue, n’hésitant pas à dilapider sa fortune et  à dépenser des sommes bien excessives dans sa garde-robe. Généreuse, elle ne l’est pourtant qu’avec elle-même, il lui arrive tout de même de faire plaisir à ceux qui lui apportent joie et bonheur, mais ne vous attendez pas à la voir tendre la main à un vagabond. Son égoïsme arrive de lui faire défaut.


    D’autre part, à la suite d’une éducation et un milieu professionnel très particulier , Alysanne n’a qu’une vision réductrice de la société et oublie bien souvent les considérations d’une partie de sa population. Elle favorise l’entre-soi et prône l’homogamie, la fuite de son patrimoine dans les poches de moins forts l’angoisse. Cependant, bien qu’elle n’est jamais été une illustre défenseuse des droits sociaux, il lui arrive d’y être sensible, et saura peut-être apprécier d’être conseillée à ces sujets par sa délégation. Considérée comme très populaire par la population de Coruscant et de Ralltiir, ainsi que celles d’autres puissantes planètes du Noyau, sa réputation est cependant contestée dans plusieurs mondes de la République.


   Finalement, Alysanne reste une novice dans le monde politique. Les responsabilités qu’incombe la direction d’un casino et celles exigées par le poste de sénatrice sont, force est de constater, bien différentes. Alysanne prend ainsi très probablement sa fonction à la légère, ne faisant que très peu attention aux conséquences que certaines de ses actions, ou paroles pourraient avoir. 


Apparence


     De fusillants yeux solaires, d’étoilées pupilles, un visage long, une carnation hâlée. Ce si particulier menton, prononcé, dont une entaille interpelait. C’était l’ébauche d’un portrait d’Alysanne  qu’un auteur anonyme, peut-être lui aussi sénateur, avait fait. Additionné à cela, on pourrait dire que cette femme, de grande taille, était bénéficiaire d’un discret nez droit aux petites narines retroussées. Ses pommettes plates, fondues dans ses joues douces, rehaussaient son regard affabulateur. Caressant ce dernier, de courbes et allongés cils arrivaient au niveau de sourcils pointés, marquant d’expression la mine encore jeune et déterminée de notre diplomate.


     Sur la taille mince d’Alysanne se blottissaient régulièrement des tailleurs : vestes et jupes extravagantes qu’elle accordait avec soin ; de magnifiques robes travaillées afin d’assister aux réceptions toujours plus somptueuses. Sur sa poitrine galbée, premier appât tout en rondeur dominant son buste, se déposaient de fins tissus de chemisiers, de haut à volants, ou de ravissantes fourrures. Alysanne faisait preuve d’une grande rigueur et d’une sournoiserie coquine, non seulement vestimentaire, inoubliable. La sénatrice était connue dans tout le sénat galactique pour l’extravagance de ces costumes hérités de son milieu.


     Sur son cou, haut port de tête, tombant en son derrière en une raide nuque, la sénatrice se dotait d’importants colliers : de perles, en or, en argent. Sertis de pierres, ou de pendentifs. Sur ses bras étaient parés d'innombrables collections de bracelets, de montres, d’anneaux. Puis de bagues sur ses doigts, tous d’une exceptionnalité certaine : propagation assortie de noms de créateurs. Sur ses pieds, des chaussures aux inexorables talons fleurissaient pour couvrir leur socle. Escarpins, sandales, tennis en toile compensées : tout y passait.


     Difficilement estimables, ces objets de malices allaient jusqu’à duveter ses jambes élégantes, aux mollets filiformement musclés et cuisses émaciées, qui aboutissaient sur des hanches palpables, elles-mêmes finissant par laisser, telle une épilogue, l’apparition d’un deuxième atout. L'affichée ambition était presque d’imprégner celui-ci de ses bas, de raffinés pantalons en toile, aux proscrits shorts en cuir. Le dénouement proche, Alysanne saura une nouvelle fois replacer ce qui taraudera bien des esprits : sous son dos arqué de nature cambré, le soyeux et succulent.


     Parfumée du glas d’une rose fraîche et sensuelle, taillée comme la plus belle des robes à danser. Celle-ci était même ciselée dans sa floralité par des éclats d’essences boisées, afin de la rendre charnelle et suggestive. Elle jaillissait comme un coup de foudre. C’était un élan à la vie, une déclaration d’amour faite à son peuple : dernier éloge de son exquise harmonie fragile.


     Voilà l’image divine que renvoyait Alysanne, dissimulée derrière ces fards et son maquillage. Mais chaque soir, lorsque cette dernière ôtait tous ces artifices, un visage fatigué et vieux se reflétait dans le miroir. Sa dépendance à l’alcool l’avait vieillie, son teint s’était blafardé, et un vide prenait possession de son regard. Elle ne supportait pas de se voir aussi laide, et apathique, et s'efforçait ainsi chaque jour de cacher sa misère. 


     L’alcool a, force est de constater, redoutablement attaqué la vivacité de la femme, dont l’énergie se voit bien souvent ébranlée par des douleurs, notamment musculaires, contraignant Alysanne à prendre divers médicaments et autres potions pour pouvoir continuer à se pavaner. Alysanne se fatigue plus rapidement qu’autrefois, et n’hésite pas à boire un coup pour se requinquer, la voilà acculée au fin fond d’un cercle vicieux dont il sera bien hardi de s’extirper. 



Personnalité


     Comme incipit, disons d’Alysanne qu’elle est une femme avertie, connaissant son métier et ses risques. Elle joue de mots et d’idées pour tirer profit de la grande masse informe qu’est l’échiquier politique du sénat. A la manière d’une stratège qui placerait ses pions pour avoir un contrôle plein de la partie, elle sait comment et où faire progresser les personnes en qui elle a confiance.


     Délicate dans ses rapports aux autres, elle les écoutera et après un florilège d’analyses, elle rétorquera. La sénatrice de Ralltiir n’est pas du genre à monter au créneau, bien au contraire. Sa carrière dans la politique lui a appris à garder son sang froid, quiconque soit son adversaire. Très maligne, elle se sert de ces habiles techniques au travail et dans la vie. 


     En clairvoyant les intentions de ses rivaux, ainsi que de ses alliés, notre ravissante intellectuelle a pu tourner bon nombre de situations complexes à son propre avantage.


     Avec toutes ces manches remportées, on est amené à penser que la sénatrice  a un but bien précis, une finalité dans son viseur ; néanmoins ce n’est le cas. Même pour elle, ses desseins restent intriguants. Elle va vers ce qui lui tient à coeur, presque là où le vent l’ammène. Elle s'amuse dans sa situation et de sa situation.


     Elle n’en reste pas moins ambitieuse. Elle est futée et orchestre l’utilité qu’aura chaque Homme de son entourage pour son intérêt personnel.


     Cependant ses proches sauront témoigner d’une facette bien plus solaire. Qui a dit que le travail excluait de profiter de la vie ? Certainement pas elle ! Il lui arrive très souvent de faire des blagues, d’utiliser des plaisanteries. Alysanne rit infantillement, mais ne se tournera en dérision.


     En plus d’user d’humour, elle percute ses concurrents par des phrases chocs. Grâce à celles-ci, elle réplique fortement, d’une manière encore comique et percutante. Aussi amatrice d’affrontements verbaux, elle apprécie batailler lors de débats virulents.


     L’amour, le goût du pouvoir. Cette sensation qu’elle aime particulièrement l’a  toujours frappé d’un grand orgueil. Pour elle, sa valeur l’avantage. Donc elle n’a nul de besoin de se mesurer aux autres, toutefois elle doit les rabaisser.


     Pour aboutir et en péroraison, Alysanne reste vibrante, amoureuse absolue de son peuple. Ce couple lui apporte de la confiance en elle, de l’affection et de la tendresse dont elle manque. Très complémentaires, les deux parties maintiennent leur équilibre et partagent tout.


     Voilà un beau portrait joliment dressé; mais Alysanne n’est pas infaillible, et sa perfection apparente ne tarde jamais à être ombragée par ses nombreux vices. Alcoolique, dépensière et impulsive, la Ralltiirienne est un amuse-gueule pour tous ses adversaires politiques qui apprécient la siffler et l’humilier, parce que même les petits serpents ont du venin. 


Histoire


     C’est au moment où une légère lumière rosâtre traversait la vitre d’une haute fenêtre sertie d’un bois vieillissant commençant à emplir le vaste grenier, que quelques bruits de lourds pas se firent entendre. On aurait dit qu’une personne, sans doute un homme, montait sous les combles de la bâtisse. Après avoir franchi l'embrasure entre le couloir et l’imposante pièce, un verre de vin vert à la main, Kiro Déplora [biographe originaire de Ralltiir] se tourna vers la fenêtre, éclairant à elle seule l’endroit. L’homme se mit à contempler le reflet du soleil couchant sur la rivière passant dans son jardin ou sur les quelques canaux, par endroit tapissés de feuilles rousses. Puis il inspira profondément, avant de se diriger vers les seuls meubles de la pièce : un vieux bureau en bois verni et une chaise couverte de deux petites coussins. Il s'assit sur cette dernière et posa son verre sur le bureau. Il ouvrit ensuite l’unique tiroir du meuble et en sortit un lourd cahier à la couverture verte et à la reliure d’or. Après avoir passé les premières pages cornées et jaunies par le temps, il s'arrêta et déboucha l’unique objet posé sur le bureau : un stylo plume argenté relativement ancien. Il prit celui-ci après avoir clôt, pendants de longues secondes, les yeux ; sûrement afin de se concentrer. Une fois rouvert, l’homme sourit et se mit à écrire ces mots :


     "Il était une fois, une histoire qui aurait pu être des plus ordinaires ; cela, si seulement une femme n'avait pas usé de toute son abnégation, pour la faire devenir spéciale."


    Tout commença une semaine avant que la mère d’Alysanne Méridan n’accouche, en 21.533. Celle-ci et son mari habitaient l'illustre planète de Ralltiir, située dans le Noyau. Lui était un riche investisseur qui avait fait fortune en bourse, elle était actionnaire majoritaire et opulente dirigeante d’une entreprise de bois. Lorsque Alicia, la mère d’Alysanne tomba enceinte, le couple décida de se retirer dans les terres profondes de la planète afin d’accorder paix et sérénité au futur nourrisson. Les parents rêvaient de rompre avec l’environnement stressant du monde de la finance de Ralltiir pour s’installer dans un village perdu dans la faune et la flore luxuriantes de la planète. Alicia tenait à donner la vie dans un endroit qui, assurément, allait enjôler leur fille.


    Au départ, discret, de nos trois passagers dans un aérodrome à l'ouest de Cambriele - la capitale de la planète -, il pleuvait. Une nouvelle saison venait à peine de s'installer et des trombes d'eau fouettaient le sol bétonné et froid de la piste d'atterrissage. A leur arrivée en terre inconnue, un taxi speeder les attendait. Ajiro, le père d’Alysanne, essayait tant bien, que mal, de calmer sa femme en vue de son accouchement proche. Vers onze heures, le véhicule arriva enfin dans le dit village, qui contrastait sans surprise avec le luxe de Cambriele, le village témoignait d’une certaine rusticité, et était, force est de constater, délaissé.  Le véhicule s'immobilisa devant une petite maison aux volets bleus. Tout le village s'était endormi et étonnement la pluie semblait moins forte, ici. Par chance, la visibilité était assez nette : on pouvait admirer, aux alentours du village, les bourgeons sur les arbres et les boutons des fleurs dans les montagnes. À peine avaient-ils eu le temps de se dévêtir, qu'il fallut déjà appeler un médecin. Ce fut chose faite et à dix-huit heures et quart, Alysanne vit le jour, enfin la nuit désormais calme. Seul l'écoulement de l'eau dans la gouttière de la maisonnette et la buée aux fenêtres habillaient l'obscurité.


     Le lendemain matin, les occupants de la bucolique demeure se réveillèrent, un peu avant neuf heures. Dehors, un soleil d'or diffusait ses rayons à travers des perles d'eau, tombées précédemment. Comme par enchantement, les boutons de fleurs clos la veille s'étaient ouverts. La maisonnette était maintenant bordée de mijutis et de elanoras. Ce portrait idyllique fut cependant très vite dépeint. 


     La famille ne vécut pas tout de suite le scénario tant rêvé. La famille ne vécut pas tout de suite le scénario tant rêvé. Malgré le désir de la famille à prendre ses distances vis à vis de la finance, leur vénalité ne s’était atténuée, bien au contraire, elle ne fit que rejaillir plus vivement encore.  Perdus sous la canopée de la forêt, les parents de l’enfant tournaient en rond seuls dans leur bicoque comme des rats morts, ils prirent conscience alors de leur dépendance à ce passe-temps. Quelle mouche les avait-elle bien piquée se dirent-ils. Même si au fil des semaines l’amour porté par Alicia à sa fille avait su éclipser son avidité, Ajiro devenait quant à lui toujours plus violent et ne pouvait supporter sa nouvelle condition. Le couple se mit à se disputer, il reprocha à la grossesse de les avoir aveuglés  et écartés de la volupté et de l’agrément que leur procurait Cambriele. Alysanne était devenue un obstacle à sa quête du bonheur. Il était rongé par l'attente de retrouver les gratte-ciels et la pollution sonore de la capitale, il était lamentablement dévoré par l'ennui, et ce désir non assouvi avait pour fond la déception toujours possible d'une pareille avidité. Son terrible ennui enténébra la jeunesse de la sénatrice. Ajiro se replia sur lui-même, repoussant ses devoirs de père, il se réfugia dans la carapace du silence, et cette loi du silence l’emprisonna dans un donjon de solitude. Il se mit à ne plus même aimer sa fille et sa femme.  Malheureux, le père préméditait maintenant sa fuite depuis un certain temps, et un beau matin, il disparut. Il avait pris le soin de déposer une lettre à l’intention de la famille désormais orpheline. Dans celle-ci il expliquait ses motifs, Ajiro ne doutait pas du fait qu’il allait retrouver joie et entrain dans cette ville macrocéphale, et il comptait bien y ramener sa famille, sa femme, dont le sang, malgré ses prétentions, coulait sûrement encore au rythme des flux boursiers. En proie au démon de la finance, la famille ne tarderait pas à se faire inlassablement aspirer vers la capitale, le vice ayant déjà eu raison du père.


     Au milieu de l’horreur et de la terreur de la cupidité de cette planète, Alysanne grandit sur Ralltiir. En parfaite conscience du sort de ses parents, elle se révéla être une jeune-fille observatrice, curieuse et pleine de bonne volonté. Sa mère se chargea de l’élever et de l’instruire, mais cette instruction fut fortement teintée par les valeurs de l’argent qui avaient totalement conditionné les parents. Il apparut que ces deux là s'entendirent magnifiquement. Malgré les “ne fais pas ci, ça” que la mère s'amusait à radoter à sa fille, elles étaient toutes deux complices et joueuses. Leurs activités préférées furent le jardinage et la cuisine. Alysanne trouvait folle la façon de proliférer des mauvaises herbes et s'attaquait toujours à ce que le jardin de sa mère soit entretenu ! En cuisine, le dessert que la demoiselle préférait préparer était une tarte aux Ioclas. Alicia Méridan se souvient sûrement encore des quantités qu'elle a dû acheter, autrefois. Autre souvenir mémorable, Alysanne repeignant les volets de la maison. Lassée du bleu ciel choisi par l’ancien propriétaire de leur bâtisse, elle opta pour du lavande.



    Tous ces bons événements qui avaient pigmenté à plusieurs reprises tels de furtifs coups de pinceau la vie calme de la famille Méridan se déroulèrent néanmoins avant le début d’un triste évènement qui marqua au fer rouge la vie de la jeune-fille. Ajiro, le père d’Alysanne, dont l’existence avait presque été, intentionnellement ou non, effacée des mémoires des deux femmes de la famille, exhorta dans une lettre sa fille de le rejoindre dans la ville pour célébrer son quatorzième anniversaire. Malgré les réticences de sa mère, Alysanne ne put refuser l’invitation de ce revenant dont elle ne savait si peu. Le désir de connaître davantage son père l’animait de tout son être.   A son arrivée en ville, Alysanne fut enrôlée par l’éclat des lumières des lampadaires tout comme de la noblesse des indomptables grattes-ciels. Les bruits des klaxons se mêlaient aux bavardages des passants pour former une incroyable mélodie qui amadoua l’adolescente. Elle n’avait pas encore revu son père que sa décision était déjà prise, elle voulait rester ici, au milieu de ces gens fascinants et de ces bâtiments remarquables. Mais le rendez-vous d’anniversaire se révéla être un vrai guet-apens, et le cadeau empoisonné ne fut que plus exécrable. Incontestablement d’une attirance plus que naturelle, son père avait décidé, et déjà conclu, de célébrer un hymen unissant sa fille à un riche investisseur originaire de Coruscant que le paternel avait rencontré dans l’un de ses vernissages à la capitale. Alysanne crut croire à une mauvaise blague, sa vie qui avait été menacée de s’effondrer par la fuite lâche de cet homme, s’apprêtait de nouveau à être ébranler par son nouveau projet fou. Elle condamna évidemment les intentions de son père, lui reprochant par la même occasion son absence ces dernières années. Mais Ajiro ne plaisantait pas, il comptait unir sa fille à ce vieil-homme, et il rivalisa d’ingéniosité pour convaincre sa femme ainsi que sa fille que ce mariage était essentiel à la stabilité financière de la famille, que si Alysanne acceptait de sacrifier sa souveraineté, il pourrait alors de nouveau vivre tous ensemble, désormais dans ce nouveau espace. Cet épisode fit beaucoup mûrir l'enfant qu'elle était puisqu’elle n’était âgée que de 14 ans. Sans ne vraiment comprendre ce qui lui arriva, en rien de temps Alysanne fut ainsi propulsée dans la capitale.  Une famille réunie certes, mais divisée : le temps passé loin de sa seule famille lui faisait défaut, enfermée dans le palais d’un homme pour lequel elle n’éprouvait de sentiments lui était fatal.


    Alicia ne tarda quant à elle pas à retomber entre les griffes de son mari, tout comme celles de la capitale. Guidé par les mêmes mécanismes qu’il y avait plusieurs années, le couple fut de nouveau victime du conformisme de Cambriele. Quant à Alysanne, son intégration à la ville se déroula sans accrocs, elle était véritablement tombée amoureuse des jeux de lumière qu’offrait l’aire urbaine, et sa folle diversité émerveillait la jeune-femme. Malgré sa position toujours hostile à son nouveau mari, elle apprenait également à éprouver une étrange sympathie  pour ce balourd qui ne lui voulait au fond aucun mal. Il lui offrait toujours plus de cadeaux et l'emmenait à diverses réceptions fabuleuses. Elle s’éloigna peu à peu de ses valeurs fondamentales, commençant à prendre plaisir à cette vie pleine d’oisiveté et de frivolité. Elle se décela même un certain goût pour la finance, sûrement hérité de ses parents, ainsi elle implora son mari de poursuivre des études dans la ville, et très touché par le souhait d’Alysanne, Rico Klulo accepta de l’envoyer suivre des études. Elle rejoignit les bancs de la faculté planétaire de droit financier de Ralltiir, motivée et organisée, elle assimila tout de suite les principes allant lui servir dans son futur métier et travailla toujours pour obtenir les meilleurs notes, se faisant un nom dans la profession. La jeune-femme y obtint une licence d’exercice, ainsi qu'une attestation en droit financier. Elle aimait sa ville, et souhaitait être aimée en retour, un désir fou de reconnaissance l’avait poussé à s’acharner en cours pour briller devant ses professeurs. Son mari étant un adepte de celui-ci, Alysanne fut recrutée comme conseillère juridique au grand casino de Cambriele. Elle qui avait tant d’années diabolisé l’argent, les jeux et les vices, découvrit rapidement un univers d’un loisir total et d’une attraction suprême.


     Se familiarisant avec ce milieu d’escrocs, elle obtint de l’expérience et acquérit certains talents essentiels. Elle s’amusait bien, mais ses journées n’étaient pas de tout repos, vermines et autres charlatans foulaient chaque jour les tapis rouges du casino, et leurs écarts vis à vis du règlement de l’institution donnait du fil à retordre à la jeune juriste. Rapidement agacée par le manque de négligence de l’établissement vis à vis de lui-même, elle rêva de le racheter pour l’étendre à quelque chose de bien plus fameux. Alysanne aspirait à quelque chose de plus grand, son destin n’était pas à rester clouée à son bureau à traiter de délits absurdes de cas sociaux et de rejetés de la société. Exerçant son influence féminine sur son mari, elle parvint à s’emparer d’une part importante des actions du casino et se propulser à la tête de l’institution. Elle se découvrit un goût prononcé pour le leadership, sous sa direction le casino enregistra des recettes records. Dirigeant d’une main de fer le lieu, Alysanne exerça une politique d’exclusion afin de transformer le casino en un véritable lieu de rendez-vous pour les investisseurs de toute la galaxie. Alors qu’en 21.559 des dissensions entre les Jedis et les Siths se firent ressentir dans toute la galaxie, ces dernières ne franchirent pas les murs dorés et diamantés du casino Méridan. Enfermée dans sa prison dorée, Alysanne vivait loin des soucis pourtant importants et notables de la galaxie.


     La jeune-femme qui appréciait petite-fille jardiner et cuisiner les tartes aux Ioclas était devenue une véritable businesswoman. Tandis qu’elle tempérait son mari au le début de leur relation, c’est ce dernier qui à présent s’efforçait de retenir les envies désaxées de sa femme. Régulièrement elle organisait des soirées mondaines chez elle, poudres et alcools y décorant les meubles tels des guirlandes. Rapidement son mari découvrit une facette bien plus ténébreuse de son épouse. Pendant plus de 5 ans, la jeune-femme mena une vie de décadence, cloîtrée ou bien chez elle, ou bien dans son casino au rythme des mélodies endiablées. Après quelques années de prospérité économique, elle laissa le casino dériver, son refus de partager la direction l’avait aveuglé. La poigne de fer de la femme s’était ramolli et rapidement les débauchés déboulèrent de nouveau dans l’établissement. L’enseigne dorée de l’institution s’était ternie. Alysanne ne tarda pas à prendre exemple sur ses nouveaux clients, et ne faisait désormais rien d'autre que biberonner. Toute seule ou à plusieurs, elle s'en moquait, du moment qu'il y avait de quoi picoler, et du moment qu'il y en avait suffisamment pour s'enivrer. Ses belles robes et son maquillage accordaient un minimum de prestance et d'allure à ce corps décharné, qui rappelait un vagabond. Alysanne était devenue une momie poussiéreuse qui se déplaçait uniquement pour aller remplir sa chopine et vider sa vessie. Son époux se faisait excessivement vieux, et ne parvenait plus à calmer la fièvre et la frénésie de sa femme. Elle qui jadis était soumise à sa dictature, se libérait désormais de ses griffes dans ces verres sans fond. Mais cet homme, s’en souvenait-elle seulement encore ? 


     Lors de ses soirées de débauche Alysanne multipliait les infidélités. Le feu que les mains de ses nombreux amants allumaient dans ses veines l'envahissait tout entière, faisant fondre la glace qui entourait son coeur. La pression de sa vie professionnelle s'évanouissait enfin sous l'assaut tendre de leurs baisers. Elle s'abandonnait à leurs étreintes, puisant force et réconfort dans ces contacts. ll s’agissait chaque soir d’une renaissance. Alysanne était devenue une femme indomptable à la vie rythmée par ses envies et ses émotions. Nul ne pouvait lui imposer de règles, ou de limites. Alysanne était devenue en tout point explosive et instable. Son hypersensibilité se traduisait par une émotivité à fleur de peau, elle entretenait et développait une peur envers tout ce qui s’approchait de trop près de sa sphère privée et affective. Décrit même par certains comme une maison close, le casino Méridan laissait désormais à désirer.


     Mais cette lente mais certaine descente aux enfers fut, dieu merci, stoppée lorsque son mari décéda, de causes naturelles évidemment, et ce, à l’âge de 81 ans - alors qu’elle n’en avait que 36 ans -. La femme hérita alors d’une fortune colossale et, étrangement, cela la ramena à la surface. Elle avait désormais bien de nouveaux desseins. 


     Alysanne détenait déjà un remarquable pouvoir de séduction, connaissant chaque centimètre carré de son propre corps et était bien consciente de comment les valoriser socialement. Elle acquit cependant un second puissant atout : l’argent, de l’argent elle en avait désormais terriblement beaucoup. Elle s’imposa comme une importante puissance financière de Ralltiir, et abandonna rapidement sa vocation de juriste afin de marquer son monde. Prônant la méthode des pots de vins, elle parvint à rejoindre l’équipe municipale de la capitale, se rapprochant ainsi du pouvoir central de la planète, la politique commençait à attiser sa curiosité.  


    Mais son premier contact avec les grands de ce monde la plongea dans un bain bien peu recommandable. Le maire de Cambriele Jano Lieto était un homme d’un charisme incontestable. En tant que dirigeant de la capitale planétaire, sa réputation n’était plus à prouver, il avait acquis une telle autorité, que sa seule présence intimidait les adversaires politiques les plus endurcis. Un mot, un regard faisaient trembler les grands de la planète. Les courbes gracieuses et les formes généreuses de la femme ne manquèrent pas au regard clandestin de monsieur Lieto qui s’autorisa quelques gestes qui déclenchèrent assurément la rage d’Alysanne. Seul le bruit de la gifle qu’elle lui accorda résonna au travers des bureaux de la mairie, le maire ne cria pas. Silence. Le bruit de la gifle, et puis rien. Sur sa joue, la marque de la main d’Alysanne précisait ses contours, en rouge sur fond blanc. Un à un les doigts se dessinaient, la trace du majeur débordait sur le cou, au-dessous de l'oreille. Ses yeux étaient noires et sans lumière. Licenciée en rien de temps, le curriculum vitae de la jeune-femme se noircit soudainement. Alysanne fut même mise en garde à vue pour ce geste qui aura marqué la politique municipale de Cambriele, mais les charges retenues par Jano Lieto furent vite abandonnées lorsqu’elle menaça de révéler son abus de position dominante. 


     Cette première approche à la politique glaça la jeune-femme, qui après coup, avait apprécié se retrouver au milieu de l’attention et des médias. Elle était désormais décidée à devenir un vrai pion de l’échiquier politique de sa planète. L’argent avait éveillé en elle une quête du pouvoir, mais diriger un casino minable ne lui suffisait guère, dans un élan certainement empli de témérité elle décida de faire de son casino, désormais renommé le Méridan, également un puissant fond d’investissement à dessein politique. Dès lors chaque campagne électorale espérait se voir accorder quelques fonds du fameux casino. 


    Son soutien aux Citoyens Républicains Cambrieux - parti politique de Ralltiir - leur permit notamment d’accéder au Haut Conseil, la plus haute institution politique de la planète : vrai siège du pouvoir exécutif. Sa responsabilité dans la victoire du parti, ajoutée aux nombreux pots de vins, amena Alysanne à se faire nommer au Haut Conseil de Ralltiir. Quelques jours seulement après la nomination de Rickier Duori à la tête de ce gouvernement, Alysanne fut invitée à siéger autour de la table en tant que Haute Conseillère au département de la Maltôte - département essentiellement responsable des finances publiques -. Sa politique particulièrement laxiste vis à vis de la fiscalité du capital des opulents de Ralltiir lui valut d’être appréciée par beaucoup des puissants de la planète. 


    C’est cette même année qu’eut lieu l’attentat sur Flydon Maxima. Depuis que les forces s’animaient, la République s’était indéniablement divisée. La solidarité s’était effritée au sein des bancs républicains, et le gouvernement ralltii ne dérogea pas à la règle. S’enfermant dans un cocon de peur, la planète ignora les conflits qui se déroulaient ailleurs. C’est ainsi que Alysanne fut longtemps ignorante des nombreuses belligérances qui opposaient la République à l’Empire. Sa nouvelle fonction l’avait amenée à s’adonner plus que jamais à l’oisiveté, ainsi qu’au badinage. 



     Alysanne avait l’impression de s’être enfin réalisée. Mais lorsqu’elle se retrouvait seule, elle se rendait alors bien compte à quel point elle était pathétique. Sirotant toujours autant ses cocktails, la jeune-femme n’avait jamais quitté ses problèmes de boisson. Elle cachait sa solitude en se parant d’éclatants coloris. Elle luttait comme elle le pouvait contre l’âge, mais le temps passait, et Alysanne essayait vainement de le retenir, seulement plus elle s’y accrochait, plus il lui glissait entre les doigts. Tous les enjôlements, tous les artifices du monde ne semblaient rien pouvoir y faire.


    Sa vie avait pris un cours bien plus dynamique, alors ponctuée de visites d’état, de réceptions diplomatiques et de sublimes vernissages, tout ce que Alysanne avait appris à aimer. Ce gouvernement restructura une grande partie de la société, le domaine de la fiscalité n’y échappa pas. Alysanne travailla d’arrache pied sur chacune de ses réformes, bien que toutes n’aient pas été adoptées. Il s’agissait pour elle d’une consécration et la jeune-femme ne pouvait espérer plus pour sa carrière politique. 


    Mais derrière l’exemplarité de cette femme se cachait de bien ténébreux vices. Rapidement, l’affaire Méridan fit le tour des chaînes télévisées et des journaux de Ralltiir. L’affaire Méridan était un scandale politico-financier mettant en cause Alysanne, alors Haute-Conseillère au Département de la Maltôte. Elle fut accusée de posséder des fonds non déclarés, ainsi que de blanchiment d’argent provenant de fraude fiscale. Alysanne campa sur son déni et clama à plusieurs reprises son innocence, y compris devant son gouvernement. Supportant une bien trop importante pression médiatique, et pour le bien de ses collègues, Alysanne annonça sa démission du Haut Conseil, et sa carrière politique en prit alors un sacré coup. Après deux années de combat acharné, supportée par ses avocats, d’admirables défenseurs de sa personne, Alysanne remporta le procès qu’il lui était intenté, et fut innocentée de toutes charges. Malgré cette délivrance, les médias populaires et satyriques n’hésitent toujours pas à critiquer et à déprécier la jeune-femme, s'efforçant par tous les moyens de ternir son image, déjà peu reluisante, auprès du peuple. 


    Cette même année, Alysanne apprit la démission de la Chancelière en fonction Alyria Von. Après toutes les douleurs et aventures qui avaient troublé la vie d’Alysanne autant sur le plan personnel que professionnel, cet événement lui fit prendre conscience de l’instabilité de pouvoir, et surtout, du constant mouvement au sein des plus hautes sphères de ce monde. La galaxie était compliquée à saisir, les nombreux litiges entre l’Empire et la République en témoignèrent. Alysanne qui vivait dans l’opulence et la frivolité ne s’était jusque là jamais questionnée sur la légitimité des conflits qui se déroulaient au-dessus de sa tête, loin au-delà des nuages. Lorsque la Reine Kira, Chancelière nouvellement élue décida de mener des incursions afin de libérer Dubrillion de l’emprise impériale sans le consentement du Sénat galactique, Alysanne comprit la véritable complexité de la politique. Elle ne s’était jusque là que soucier d’augmenter les recettes de sa planète, de mieux gérer son casino, dans sa vie il n’avait toujours été question que d’argent.


    Déterminée, elle comptait désormais s’impliquer davantage dans la politique galactique, s’intéresser et agir. Mais ses antécédents en politique allaient lui rendre son ascension bien compliquée, Alysanne était désormais connue comme la femme qui avait violenté un élu, et qui avait été suspectée d’avoir abusé de sa position en détournant des fonds, quel être pourrait de nouveau lui faire confiance ? Si elle ne pouvait plus compter sur les nobles politiciens de ce monde, il lui restait les fêlés qui ne cracheraient sûrement sur une petite enveloppe. Alysanne s’était jurée de changer, mais elle ne pouvait renier tous les enseignements qu’elle avait tirés de son expérience. Dans un ultime élan empli d’espoir et d’optimisme Alysanne mit en vente le Méridan, qui, étonnamment, fut racheté à des sommes recordes. C’est au président même du Haut Conseil de Ralltiir que la jeune-femme présenta son enveloppe, le risque était cyclopéen, si ce dernier décidait de repousser le pourboire avancé par Alysanne et de prévenir les autorités, il en serait fini d’Alysanne Méridan, elle avait certes su résister à un premier procès, mais de nouvelles charges l’assommeraient assurément comme une déferlante. C’est pourquoi la fourbe n’hésita pas à charger grandement cette prime, c’était un tout ou rien. Le mois suivant, le président somma la presse et Alysanne à un meeting très spécial organisé au sein même du Palais du Pouvoir de Cambriele, et coup de théâtre, Alysanne était nommée pour représenter les intérêts économiques de Ralltiir au sein de la délégation sénatoriale du secteur de Darpa. Rickier Duori n’avait pas pris le soin d’avertir la jeune-femme, probablement pour la faire frémir d’angoisse jusqu’au bout de son attente, il se souvenait des bons moments qu’il avait pu passer aux côtés de la jeune-femme lorsque celle-ci exerçait encore au Haut-Conseil, et fut ravi de pouvoir lui rendre service. 


     Alysanne Méridan diplomate, une association de termes qui lui sonnait invraisemblable, mais elle se tenait bien là, au coeur de la délégation sénatoriale, aux côtés du sénateur Mismo Lorz, originaire de Essesia. Alysanne laissa sur Ralltiir son casino et ses casseroles, elle avait l’opportunité de redorer son image, de montrer à Coruscant quelle flamme animait l’étincelante Alysanne. Elle s’empressa ainsi de rejoindre Coruscant, un rictus au bout des lèvres. 


     L'air hilarant. Une lumière incandescente dans des halos vermeils. La planète était grandiose, les éclats de rire se mêlaient aux folies des habitants. Située  au confluent de la République Galactique, Coruscant en était son illustre capitale. Alysanne fut charmée par ses appartements, magnifiques, vastes, ceux-ci étaient superbement décorés et ornés de beaucoup de belles peintures. Son arrivée au sénat galactique, elle s’en souviendra probablement toute sa vie. C’était en 21.570 qu’un débat des plus houleux s’apprêtait à se tenir entre les murs de l’immense bâtiment. La Chancelière avait comme projet d’officialiser l’entrée en guerre de la République contre l’Empire. Alysanne n’en revint pas, les sujets de crise étaient bien plus intéressants au sénat qu’au Haut Conseil de Ralltiir. Elle avait un temps remis en question sa folle aventure, mais elle était enfin décidée, elle souhaitait poursuivre son existence au milieu de ces gens malpolis qui perdaient leur souffle en injures pour défendre les soit-disant intérêts de leurs planètes respectives. Ce qu’elle appréciait également, c’était l’effort intellectuel que lui demandait cet univers, elle n’avait rarement autant réfléchi que depuis ses études sur Ralltiir. Bien qu’elle ne fut pas d’accord avec le projet de loi, elle adora se documenter et passer du temps à travailler sur le sujet. Alysanne estimait en effet que la guerre ne pouvait entièrement être justifiée, le casus-belli n’était selon elle pas totalement recevable. Elle décelait également dans le déclenchement d’une guerre brutale et offensive des menaces pour l’économie de sa planète, le passage en état de guerre risquait de ralentir la croissance économique de Ralltiir. La guerre qui allait s’annoncer comme un élément perturbateur de l’économie, menaçait de soumettre l’économie ralltie à des chocs de grande ampleur et à de lourdes contraintes que la paix ne connaît pas. Investissement, consommation et budget allaient en être indéniablement impactés. C’est ainsi que Alysanne Méridan s’opposa rationnellement à l’entrée en guerre de la République contre l’Empire. Convaincue d’elle-même, son sénateur n’eut pourtant que faire de ses conseils. Le sénateur Mismo Lorz était un homme imbu de sa misérable personne, et n’avait que les mots violence et vengeance à la bouche. Il avait, comme la plupart des natifs de sa planète, une haine presque innée et naturelle envers les ralltiiriens. 


    Son amour pour sa fonction n’en fut pas pour autant impacté, elle apprit à travailler de son côté, méprisant dès qu’elle le pouvait ce pauvre politicien, un de plus qu’elle mésestimait. Elle se jura d’un jour de l’attraper par le colbac et de le foutre hors de cette institution dont il était, selon elle, indigne. Quelle ironie, elle qui était justement tout sauf légitime de faire partie de la délégation, et ce décalage n’échappa à personne. Elle attira en effet l’attention des médias par sa constante répugnance aux décisions de sa délégation. Si elle fit également un temps le tour des chaînes, c’est également de par sa garde-robe totalement excentrique et luxueuse qui reflétait avec brio sa planète natale. C’était pour une partie des médias une façon de recouvrir la terreur et la peur soulevées par les kyrielles de batailles que se livraient l’Empire et la République au travers de la Galaxie, qu’il s’agisse de Lorrd, de Gravlex Med ou encore de Tatooine. La vie politique de la jeune-femme fut néanmoins chahutée par de nombreux problèmes de santé, malgré les apparitions rayonnantes de la Ralltiirienne dans les médias, cette dernière souffrait encore de sa grave addiction à l’éthanol, et fut contrainte de prendre à plusieurs reprises des congés pour pouvoir guérir et se remettre en forme. Atteinte régulièrement de cirrhoses, Alysanne peina à bloquer la médiatisation de ses soucis. Malgré les conseils de ses quelques amis, elle refuse toujours aujourd’hui de se rendre à un centre de désintoxication, prônant sa souveraineté et sa bonne santé. Un jour son foie l’abandonnera, mais le malheur ne doit pas briser son infortune trop tôt.


     En 21.573, lorsque le sénateur Lorz s’opposa publiquement à un second Sommet Galactique pour la Paix, Alysanne se retrouva couverte de honte. Les propos haineux et insensés du sénateur étaient définitivement de trop, la coupe était bien pleine, et s’apprêtait à déborder. Bien que Alysanne appréciait le pouvoir et la frivolité, elle avait encore plus besoin de se sentir utile, et ses valeurs n’étaient pas qu’écran de fumée. Elle ne se retrouvait plus dans cette délégation de pitres. 


    C’est ainsi, que résolue à ne plus être celle qui allait donner ces pourtant précieux conseils, qu’elle décida d’être celle qui allait pouvoir les écouter. Il en était fini d’être spectatrice de ces idioties, il fallait qu’elle prenne les choses en main, la réputation du secteur de Darpa en dépendait, tout comme la réputation de sa planète, ainsi que sa fierté personnelle. Elle démissionna ainsi de son poste pour se destiner et se consacrer à une longue campagne sénatoriale qui allait s’annoncer féroce. La confiance n’était au départ pas de mise, les gens doutaient des compétences de la femme, qui avait déjà à plusieurs reprises démissionné de ses fonctions. On lui reprocha de trop penser à son bonheur personnel avant ses devoirs et l’intérêt collectif. Alysanne ne rentrait pas dans le moule, c’est indéniable, mais c’est également ce qui fit son charme pour une autre partie de la population qui voyait en elle l’occasion de marquer les esprits, Ralltiir pourrait enfin sortir du silence et signifier son existence aux autres mondes du Noyau qui l’écrasaient. En puissant paradis fiscal, Ralltiir avait toujours cultivé une discrétion absolue et une réserve incroyable, mais cela devait changer. Ralltiir se devait évidemment de conserver ses privilèges économiques tout en se mettant en avant pour charmer d’autres puissants investisseurs venant de contrées plus profondes. Alysanne avait su faire face aux décisions de ses compères, elle s'était montrée indépendante et forte. Visionnaire et courageuse, Alysanne contrastait avec ses prédécesseurs : des hommes inodores, incolores et sans saveurs. L’annonce exceptionnellement précoce, plus de deux ans avant les prochaines élections, décida d’autres prétendants au poste à sortir de l’ombre avant qu’il ne soit trop tard pour eux. Ainsi les apparitions dans les médias, les discours et les réceptions se multiplièrent pour la femme qui était décidée à en découdre. Avec les fonds de lobbyistes, et de riches hommes d’affaires - qui avaient pour la plupart étaient ses amants - qu’elle avait côtoyés, elle lança sa campagne à l’âge de quarante ans. Le précédent mandat du sénateur avait un bilan assez mitigé, pour ne pas dire minable et désolant, ce qui laissait une marge de manoeuvre importante aux candidats. Coup de maître réussi par Alysanne qui s’attira les faveurs d’une multitude de riches entrepreneurs ainsi que celles du gouvernement Ralltiir en place. Notre outsider remporta sans surprise les élections sénatoriales. Elle calqua aussitôt la rigueur de son ancien métier à sa nouvelle profession politique. 


    De nouveau au devant de la scène politique de sa planète, Alysanne fut régulièrement invitée dans les émissions, n’hésitant pas à exposer tenues chamarrées et peinturlurées. La nomination du nouveau Chancelier Grendo S’orn ainsi que le départ de nombreux sénateurs incompétents, marquèrent inlassablement le début d’une nouvelle ère. Elle avait fait un ménage conséquent dans sa délégation, on lui reprocha notamment d’avoir exclu plusieurs conseillers originaires d’Essesia pour favoriser des experts ralltiiriens. Ralltiir avait suffisamment vécu dans l’ombre  de sa jumelle, et en héroïne patriote Alysanne allait y remédier. Elle s’entoura d’amis et d’invididus en qui elle avait confiance. Malgré sa bonne foi, Alysanne ne manqua pas de décharger au maximum sa dose de travail pour profiter au mieux des soirées mondaines auxquelles elle était invitée dans Coruscant et dans le reste de la République Galactique. La délégation du secteur de Darpa faisait désormais partie de celles les plus fournies du sénat. 



      Au moment de son élection, Alysanne refusa d’abandonner ses anciennes habitudes. Alors à la tête de sa délégation, très régulièrement, pour ne pas dire quotidiennement, la jeune-femme organisait des fêtes mondaines dans ses appartements. Ces fêtes sélectives et très privées lui coûtaient une fortune, mais à quoi bon s’en priver ? Nous ne vivons qu’une fois, se disait-elle. Sa nouvelle position sociale n’exacerba d’ailleurs que davantage son côté dépensier. Objets et babioles onéreux sans véritables essences proliféraient dans ses appartements. Malgré une vie privée particulièrement mouvementée, Alysanne s'efforçait tant bien que mal de faire preuve de professionnalisme.


     Depuis sa nomination à la tête de sa délégation sénatoriale, Alysanne avait donc participé à plusieurs votes décisifs pour l’avenir de la république. Elle avait notamment soutenu le projet de loi phare du nouveau gouvernement visant à abroger les nationalisations, y voyant l’occasion de faire sauter plusieurs verrous et freins à l’économie de sa planète. Depuis plusieurs années les investissements s’étaient réduits sur Ralltiir, tandis que l’inflation s’était enflammée, plusieurs marchés financiers avaient commencé à alarmer le gouvernement rallti. Cette loi promettait donc de restaurer la puissance financière de Ralltiir, en insufflant ardemment une confiance nouvelle aux investisseurs. Elle se souvient probablement encore avoir fêté cet évènement toute la nuit dans ses appartements, accompagnée de quelque bombance et d'alcool.


     Mais ces moments de joie ont souvent été éclipsés par les fardeaux que supportent notre héroïne. Souriante devant les caméras, facétieuse dans les interviews, ce faciès de prima donna laisse place, le soir venu avec la solitude comme compagnie, à des moments d’abandon. Échouée sur son canapé, quand ce n’est pas sur son tapis, Alysanne boissonne, elle se saoule et absorbe diverses substances frauduleuses. Son comportement la conduit à des phases d’asthénie, clouée à son lit, la jeune-femme déprime et au fil des jours, sa santé s’affaiblit, en secret. Chaque soir c’est une épave, un véritable débris qui se couche, et c’est à chaque fois une renaissance aux premiers rayons du soleil, un phénix qui se lève et éblouit. Alysanne mène un vrai double-jeu, mais tôt ou tard, elle finira par quitter la scène. Enfouissant peine et douleur au plus profond de son être, Alysanne multiplie les évasions, léchant les vitrines, elle y dépense sa fortune dans tous les magasins de Coruscant pour gonfler sa garde-robe, quand ce n’est pas pour la dilapider au profit de verres. Alysanne mène ainsi une vie très primaire, s’enveloppant dans les robes les plus scintillantes de la République, et assoiffant ses moindres désirs trivials. Ces tuniques sont bien plus que de simples vêtements, agissant comme une vraie carapace, Alysanne s’y protège et s’enfonce dans sa propre hypocrisie et camoufle son état. Mais cette armure finira un beau jour par se fissurer, dévoilant à la lumière la faiblesse de ce corps décharné. Il faut seulement espérer que ce jour ne tarde pas à se lever. La nature a en effete voulu que l’on ne souffre pas toujours, et tôt ou tard, la mort emportera la Ralltiirienne, alors une lente torpeur l’envahira, et les yeux clos, les ténèbres l’engloutiront. La mort n’est que le remède aux maux que l’on se fait, et en attendant ce jour de délivrance, comme un noctambule, Alysanne apprendra à voir dans la pénombre.  


     Alysanne apprécie sa vie, c’est vrai elle aime boire, et faire preuve de superficialité ne la dérange pas, elle aime se sentir vivre, ses écarts lui rappellent qu’elle est mortelle. Mais clairvoyante, elle se doute que son comportement causera un jour sa perte. Au fond, son plus profond désir serait d’être éternellement mortel, ce qui est probablement le plus bel hommage que l’on puisse rendre à la vie. 




- Alysanne Méridan - (Lecture par Luke Kayan) 1578251663-untitled-project-1
Luke Kayan
Luke Kayan
Messages : 3119
Eclats Kyber : 0
Bonsoir et bienvenue Alysanne, as-tu fini ta fiche? Si c'est le cas, je vais tâcher de te lire dès que possible mais n'oublie pas de mettre un avatar dans ton profil et de remplir les champs (âge du perso etc).

Si tu n'avais pas terminé, toutes mes excuses!
Alysanne Méridan
Alysanne Méridan
Messages : 950
Eclats Kyber : 0
Merci beaucoup ! Heureuse de rejoindre ce forum qui m'a l'air non seulement sérieux mais chaleureux, désolé d'ailleurs pour cette réponse un peu tardive :x la prépa c'est pas toujours cool.

Sinon j'ai rempli mon profil, et ma fiche me semble être terminée, peut-être n'est elle pas assez développée, mais j'attends ta réponse et j'aviserai :)
Luke Kayan
Luke Kayan
Messages : 3119
Eclats Kyber : 0
Bonsoir Alysanne,

Bienvenue et merci pour les compliments qui nous vont droit au coeur

EDIT: Du coup j'avoue que j'ai vu pour l'avatar mais pas pour "la fiche n'est pas complètement finie" et j'ai modéré! Mais bon, je suppose que tu avais posté des choses qui n'allaient pas forcément changer. Si ce n'était pas le cas, je m'en excuse!

C'est vraiment une jolie plume qui a rédigé la fiche de ce personnage original!

En majeure partie je n'ai rien à redire car tu intègres très bien les événements du forum, t'inspires du contexte et fait évoluer Alysanne en parallèle, cependant j'ai quelques petites rectifications à te demander:

Les défauts ne sont pas assez prononcés, elle a certes un vice d'argent mais dans la fiche ou dans la description ça ne semble pas du tout la pénaliser et pareil pour le reste. Elle semble assez douce, influençable sur certains points mais en fait inflexible dans la fiche. D'ailleurs Alysanne échoue vraiment très peu.

Elle est élevée dans la nature, parce que les parents voulaient vraiment s'éloigner de la capitale mais tout à coup le père décide de la marier à un "vieil homme"? Je comprends bien la dualité de ce père qui aime l'argent/ veut le meilleur pour sa fille, mais là je trouve que c'est un peu trop radical comme changement. Disons que j'ai de la peine à m'imaginer que ses géniteurs, avec cette nature profondément vénale puissent décider d'aller dans la nature et finalement pas changer tant que ça.

Ensuite, elle réussit facilement à s'intégrer en ville, réussit ses études avec brio, parvient à avoir une place importante en suppliant un politicien (jusque là elle avait de l'expérience dans la finance, mais pas la politique, difficile d'imaginer ce dernier lui céder ce poste jusque parce qu'elle a un casino). Elle n'actualise d'ailleurs pas sa formation et apprend tout sur le tas.

Alysanne cumule aussi les métiers: Sénatrice, directrice d'un casino, juriste, un seul de ces métiers demande beaucoup de temps, du coup j'ai du mal à l'imaginer faire front, surtout seule (car tu ne mentionnes pas de bras droit ou autre).

Je te suggère donc d'augmenter les défauts, par exemple en dévoilant une dépendance à la drogue/alcool ou autre, des dettes car elle serait très dépensière, bref, de vrais défauts qu'impliquent l'amour aussi fort pour l'argent. Enfin on apprécierait un parcours un peu moins lisse, de gros échecs qui la forgent !

Voilà, bonne chance pour ton édition!
Alysanne Méridan
Alysanne Méridan
Messages : 950
Eclats Kyber : 0
Bonsoir Luke,

Un grand merci pour le compliment. Je te remercie également pour ton analyse, je vais tâcher de suivre tes conseils et, après les avoir lus, je suis complètement d'accord avec toi, merci pour les idées.

Je réfléchis pour ajouter quelques défauts à Alysanne, ainsi que pour parsemer son chemin d'embûches. Je vais essayer également d'expliciter l’évolution de son caractère au fil de l'histoire, la description de son caractère se réfère évidemment à sa situation actuelle. 

Par rapport à sa naissance, probablement angoissés d'attendre leur premier enfant, les parents dans un élan plein de bienveillance ont décidé de s'éloigner du monde bruyant urbain pour offrir un havre de paix au futur nouveau-né, reconnaissant eux-mêmes le cadre stressant de la capitale. Mais comme je l'ai écrit, le père ne peut entièrement échapper à ses responsabilités de businessman, ce qui l'aspire inlassablement de nouveau dans la ville. Elle grandit loin de son père dans un village bucolique, mais son père rattrapé par les vices du monde des affaires, ne tarde pas à la rapatrier, oubliant la promesse qui s'était faite, dans un but bien précis : la marier à un homme riche. Il ne semble plus que considérer sa fille comme un moyen pour enrichir la famille. C'était vraiment pour montrer, que malgré une certaine bonne volonté, il est difficile d'échapper aux vices de son âme. Mais si c'est trop flou, je tâcherai de développer et expliciter davantage ce passage de son histoire.

Quant à son parcours professionnel, je ne peux que être d'accord, je compte maintenant corser son ascension sociale. J'avais simplement peur que ce soit illogique qu'un personnage d'un tel statut professionnel ait essuyé tant d'échecs et fait preuve à plusieurs reprises d'incompétences. Mais si au contraire c'est encouragé, dans ce cas je me mettrai à travailler cet aspect dès que je le peux. 

De même, je vais donc remanier son cumul des fonctions, je vais me débrouiller pour rendre la chose moins improbable. 

Je te fais signe dès que j'ai terminé de modifier ma fiche, et encore merci pour ta lecture.
Alysanne Méridan
Alysanne Méridan
Messages : 950
Eclats Kyber : 0
Coucou !

J'ai donc apporté quelques modifications à ma fiche. J'ai davantage développé les défauts du personnage, sans rallonger les atouts, la description de sa personnalité étant, puisque subjective, suffisamment élogieuse.

J'ai aussi retravaillé quelques passages de sa vie, en ajoutant quelques épisodes et anecdotes pour complexifier son ascension jusqu'à son statut actuel. Je t'ai mis en jaune pastel les passages qui ont soit drastiquement changé ou bien qui sont nouveaux. J'espère que ça sera mieux ainsi.

Voilà, bonne lecture !

[ PS : J'ai l'impression que la taille de la police n'est pas toujours la même pour tous les paragraphes, étrange, j'espère que ça ne gênera pas Wink ]
Luke Kayan
Luke Kayan
Messages : 3119
Eclats Kyber : 0
Bonsoir, Very Happy
j'ai vu les changements et ça me parais bien, je vais juste t'embêter encore un peu avec l'alcoolisme: comme il semble profond et la suivre depuis longtemps, j'aimerais que tu décrives d'éventuelles conséquences sur sa santé voir sur son physique (pas forcément du coup).

En ce qui concerne l'égoïsme et les dépenses ce n'est pas encore très clair car elle est très égoïste, dépensière, mais pas tout le temps, mais quand même!

Voilà! Après ce sera bon, merci

study
Alysanne Méridan
Alysanne Méridan
Messages : 950
Eclats Kyber : 0
Bonjour  Surprised

J'ai apporté quelques modifications à l'histoire du personnage, ainsi qu'à sa description physique, j'espère que ça te conviendra, hésite pas à me dire le contraire sinon  Wink
J'ai mis les nouveaux changements en bleu pastel, voilà voilà, bonne lecture !  study
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn