Lyrae O'Sil
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Les deux voyageurs finirent leur voyage à dos de boma en silence avant d'enfin apercevoir les remparts d'Iziz. Lyrae ne cacha pas son contentement lorsqu'ils s'approchèrent des portes de la ville et, guilleret, oubliant momentanément sa fatigue, il sauta à terre avant de s'enfoncer dans la ville, buvant des yeux tout ce qui se trouvait autour de lui. Le ciel se faisait sombre et ils ne visitèrent pas la cité, mais en déambulant dans les rues pour trouver l'hôpital, le jeune homme eut le temps d'apercevoir les maisons blanches et les allées carrelées, les tourelles postées aux coins des places qui protégeaient Iziz d'on ne savait quel danger, ou encore le grand escalier au bout du quel trônaient les dômes du Palais. Lui et Orphéus passèrent rapidement leur chemin devant l'édifice avant d'atteindre enfin l'hôpital.

Le bâtiment, au vu de l'extérieur, ne se démarquait guère des autres : un immeuble blanc aux fenêtres régulières et aux entrées vitrées. Une fois à l'intérieur, Lyrae remarqua immédiatement les infirmières qui couraient de-ci de-là en uniforme, mais il s'était attendu à plus de désordre. Il avait un vague souvenir d'un hôpital de Coruscant où, à l'entrée, une file de gens de toutes races faisaient la queue en braillant que c'était urgent. Ici, tout était plus calme, et les quelques patients hors des chambres attendaient sagement leur tour sur des sièges.
Lorsque lui et l'annoo-dat se présentèrent, un homme se précipita vers Maître Dhish pour solliciter son aide. A son salut, Lyrae répondit d'un bref signe de tête également, puis ils le laissèrent en compagnie d'une infirmière.

Cette dernière semblait un peu pressée et n'avait guère de temps à perdre à faire visiter l'hôpital à un gamin, même si elle ne dit rien, trop polie. Lyrae la suivit sans un mot, acquiesçant à ses quelques explications, écarquillant les yeux devant la salle de chirurgie où s'affairaient des droïdes d'une technologie dépassant complètement ce qu'il avait vu jusqu'à ce jour. En son for intérieur, il s'avoua qu'il ne saurait réparer de telles machines. Finalement, l'infirmière humaine le laissa dans une chambre où il devrait passer la nuit. Juste à côté se trouvait celle du Maître Dhish mais le jeune homme se doutait bien que l'annoo-dat allait rester occupé un long moment. Mais pour lui, hors de question d'aller déranger le Maître dans cette affaire, malgré sa curiosité.

Après avoir posé son sac à dos au bas de sa couchette, Lyrae ressortit de sa chambre les mains dans les poches, et se promena au hasard dans les couloirs. Si des infirmières le regardèrent en coin, elles savaient qu'il n'était pas un patient : elles ne pouvaient pas l'obliger à aller se coucher, tout-de-même... Et Lyrae n'avait plus envie de dormir. Au bout d'un moment, puisqu'il ne pouvait déambuler tranquillement tant les infirmières le guettaient du regard -et elles s'imaginaient être discrètes ?!- il décida d'aller les voir. Il s'adressa à une zabrak qui paraissait aimable.

- Bonsoir, je suis Lyrae, padawan du Temple Jedi,
se présenta-t-il brièvement. J'apprends l'art de la guérison et je me demandais si, par hasard, je pourrais faire quelque chose pour vous aider.

Il avait pris son ton le plus humble mais il s'attendait tout-de-même à quelque méfiance ou sarcasme, on verrait bien. Il se demanda où en était le Maître Dhish.
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Les infirmières avaient déjà vu des Jedi, en fait, elles n'avaient sans doute jamais rencontré que des Non-humains, si ce n'est que le vieux Maître Dhish, en effet, elles ne crurent pas un mot de ce que l'enfant leur dit tout d'abord, pourtant certaines songèrent qu'il disait la vérité. Il est vrai qu'un enfant venait rarement proposer son aide à un adulte et qu'Orphéus avait demandé une chambre avec deux lit, ce qui différait des précédents passages. Aussi quelques infirmières voulurent tester le jeune. Les quelques passe-passe des Jedi firent leurs charmes habituels et on accorda à l'enfant qu'il était bien un Jedi. Cependant, personne ne se risquerait à laisser un enfant se charger d'un cas tel que celui du Maître Dhish ou quelque chose de compliqué et l'on amena l'enfant vers une section dans laquelle il pourrait sans doute aider et s'exercer sans risque, celle des consultations directes, des petits bobos plus ou moins urgents. Des personnes y passaient pour des douleurs, des coupures, des brûlures ou autres petites choses sans grande importance mais qui remplissaient minute après minute la salle d'attente.

Le Maître Jedi était toujours avec le patient, les droïdes, disposés autour ne semblaient pas comprendre ce qu'il se passait, il est vrai qu'ils connaissaient le Maître Dhish mais semblaient gênés par sa présence. À l'heure qu'il était, l'un d'entre eux aurait sans doute prononcé l'heure du décès mais seul un être vivant pouvait le savoir. En effet, la méthode de soin des Jedi est beaucoup plus élaborée que la simple chirurgie des droïdes, ils sont peut-être très bon pour sauver quelqu'un d'une mort proche, mais en aucun cas ils ne sont capables de ramener quelqu'un des frontières de la mort comme un Jedi entraîné sait le faire. Aujourd'hui serait un jour de vie en plus pour cet homme qui gisait sur le lit d'hôpital, plusieurs heures s'étaient passées depuis que le Maître avait abandonné le jeune Lyrae aux médecins de l'hôpital.

Aussi Malgré la fatigue il sortit voir ce qu'on avait pu faire de ce jeune Padawan. Il se doutait très bien d'où il avait atterri et voulait savoir comment il comprenait ce qu'il faisait et surtout l'importance qu'il accordait à soigner ce type de gens. Ouvrant les portes à double battants, Orphéus constata que la salle d'attente c'était bien désemplie. D'habitude, quelque soit l'heure, elle était toujours pleine, qu'une bête se soit échappée d'une cage ou qu'un ivrogne en ai agressé un autre, cet endroit était toujours plein de vie. néanmoins c'était plutôt calme se soir et Orphéus ne mit pas longtemps à trouver Lyrae.

- Il faut savoir s'arrêter jeune Padawan, ta fatigue se ressent dans la Force. Ce n'est pas le nombre de personnes soignées qui importe, mais la qualité des soins et du réconfort qu'on leur à apporté. Tu sembles avoir été d'une grande aide se soir mais tu ne dois pas mettre ta propre santé en péril avant tout.

Les médecins, droîdes et vivants pourraient reprirent leurs consultations comme d'habitudes une fois que le maître leur eut arraché son élève. Bientôt la salle se emplie à nouveau, une personne de plus pour aider n'était jamais assez dans ce genre d'endroit.

- Qu'as-tu fais pendant ces quelques heures ? Combien de personnes as-tu aidé ?

Lyrae avait peut-être aidé une dizaine voir une vingtaine de personne si ce n'était plus, mais était-il conscient de ce que cela avait apporté ? Ils devaient en parler avant de profiter d'une bonne nuit de sommeil, de manière à ce que la journée suivante sois la plus bénéfique pour tous, et avant tout pour Lyrae, songea Orphéus.
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- Heu, hésita-t-il un instant, sept ou huit j'crois... Et, heu, je n'ai rien fait d'autre.

En réalité, il ne savait depuis combien de temps il avait commencé à soigner ces personnes. Les infirmières, après avoir vérifié qu'il ne mentait pas, lui avaient demandé de se rendre dans cette salle d'attente, où s'entassaient douleurs et plaies qui n'étaient pas urgentes. Parfois, il ne pouvait rien faire car les patients refusaient d'être soignés par un jeune homme qui ne portait pas la tenue de l'hôpital. D'autres fois, il avait plus de succès, et même s'il lui fallait du temps pour guérir de petites entorses, il avait eu droit à de chaleureux remerciements et cela l'enthousiasmait.
Toutefois, la nuit devait être maintenant bien entamée, et le Maître Dhish avait sans doute raison. Il se rendait compte qu'il était épuisé.

- Oui... Je vais regagner ma chambre
, déclara-t-il sur un ton las.

Il n'avait absolument aucune idée de ce qu'ils allaient faire demain, mais il espérait en son for intérieur que le retour au Temple ne se fasse pas par le même chemin que l'allée. Même s'il avait aimé le voyage, il était à bout de forces et une seule nuit ne lui suffirait peut-être pas pour récupérer assez d'énergie pour refaire une telle expérience.
Il cacha sa bouche d'une main pour bâiller.

- Et vous, est-ce que vous avez pu sauver l'enfant, Maître ?
Interrogea-t-il, incapable de réfréner sa curiosité.

Il espérait un peu que le Maître lui raconterait ses exploits, mais il ne se faisait pas d'illusions : apparemment, l'annoo-dat n'était vraiment pas le Jedi le plus bavard qui soit, il l'avait bien remarqué au long de leur quasi-silencieux voyage. Cela semblait être le symptôme d'une certaine sagesse... Qu'il était impossible de vérifier.
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Même si la fatigue se ressentait au travers de la Force, Orphéus put constater que Lyrae n'en démordait pas, il aurait continué si le Maître ne l'avait pas interrompu... Mais c'était le cas, et une partie importante de la journée était la nuit qui suivait. Bien dormir était nécessaire pour tout le monde et plus pour les jeunes organismes encore. Orphéus lui ne dormait plus, cela faisait des années qu'il méditait à la place. À demi conscient, son corps se régénérait tandis que son esprit se fondait dans la Force. Le vieux Jedi écouta l'enfant et ne fut pas surprit par sa question, lui qui s'attendait à voir le jeune Padawan entrer dans la pièce durant la séance de régénération pratiquée plus tôt. Et bien que l'Annoo-Dat ne fut pas un bavard, il daigna répondre.

- L'enfant va bien, les droïdes médicaux s'attribuent toujours le mérite de sa survie et ses jours ne sont pas en danger. J'ai fait le gros du travail mais les droïdes auront encore sans doute quelques petites choses à réparer, comme à leur habitude.

Le Maître Jedi n'avait pas confiance en les droïdes, surtout les droïdes médicaux, il n'aimait pas savoir la vie d'un être entre les pinces d'une chose qui se meut par la seule force d'une pile ionique. Quand bien même un droïde était utile et précis dans son travail, rien ne valait l'intelligence d'un être vivant. Par ailleurs, comme l'avait remarqué le jeune Padawan, les remerciements étaient une gratification très appréciable même s'il on ne faisait que son travail. Et ce genre de travail était bien plus compliqué qu'on aurait pu le croire, soigner une foulure ou un bobo était facile, soigner une plaie béante l'était moins mais il était en soit très gratifiant que d'arriver à tenir en vie une personne dite "mortellement" blessée.

- Il me semble que cette journée fut pour toi un avant goût de bien des choses. J'ose espérer que tu en retiendras une bonne partie et que tu t'exerceras dans l'avenir. Tu auras même, je l'espère, la possibilité de revoir tout cela demain.

Orphéus se rendait compte qu'il venait de "kidnapper" Lyrae, il pensait bien qu'ils ne seraient pas au temple ce soir et pourtant il n'avait pas prévenu de l'absence du jeune apprenti. Avec un peu de chance tout de même on déduirait facilement l'endroit où se trouvait le binôme. Lyrae ne le savait pas mais il aurait fort à faire le lendemain et être dérangé par un envoyé du Conseil serait gênant. Il n'avait pas fait grand chose ce soir même si c'était déjà, paradoxalement, beaucoup et il pourrait encore faire plus le jour suivant. Les deux Jedi arrivèrent enfin à leur chambre et le Maître suivit l'apprenti qui put s'installer dans son lit. Orphéus quant à lui posa une couverture pliée au sol, et s'assit dessus, en position de méditation, tenant son esprit aux aguets, au cas où quelqu'un aurait dans la nuit besoin de son aide.

La nuit se passa sans accrocs et au petit matin, silencieux, le vieil Annoo-Dat partit remplir sa tâche sans réveiller Lyrae.
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Lyrae écouta attentivement les paroles de Maître Dhish. Il acquiesça d'un signe de tête. Il n'était pas surpris que l'annoo dat ait pu sauver l'enfant. Le contraire aurait été plus étonnant... Le jeune homme se demanda un instant s'il serait un jour, lui aussi, capable des mêmes exploits. En tout cas, s'il le voulait, il lui faudrait travailler dur. Il songea à substituer ses heures passées au hangar du Temple Jedi à réparer de vieux droïdes en des séances d'observation au centre médical. Nombreux étaient les chevaliers qui y travaillaient, et il pourrait sans doute apprendre beaucoup d'eux. Il se promit de repenser à cette éventualité dès qu'il serait de retour au Temple.

Lyrae suivit le Maître Dhish jusqu'à leurs appartements spartiates puis, après avoir salué l'annoo dat, entreprit de se déshabiller. Il se blottit sous les draps et, quelques secondes plus tard, le sommeil l'avait violemment emporté.

Il rêva de droïdes médicaux fous poursuivant des gens malades et perdus dans la jungle d'Iziz. Des bomas gigantesques écrasaient tout sur leur passage, renversant les arbres. Il se voyait confusément courir après des maalraas en songeant qu'ils le ramèneraient vers le Temple, mais plus il courait, plus les remparts du Temple semblaient s'éloigner de lui... Soudain, un maalraas se retourna vers lui et lui parla. La lumière du jour traversa vivement le dôme de feuillages de la jungle et Lyrae sursauta.

La jungle s'était à nouveau transformée en la chambre d'hôpital de la veille, baignée par la lumière du jour. Le jeune homme bondit de son lit en songeant qu'il devait déjà être bien tard. Il fit une toilette rapide en se servant du lavabo qui se trouvait là puis enfila ses vêtements dans la veille avec précipitation. L'instant d'après, il était dans les couloirs du bâtiment. Déjà, des infirmières couraient ici et là, et Lyrae hésita : devait-il retrouver le Maître pour lui demander quoi faire ? Il décida qu'il était assez grand pour travailler de temps en temps seul et, d'un pas vif, descendit au rez-de-chaussée, à la même salle d'attente que la veille : elle était à nouveau remplie.
Mais le jeune homme se sentait le corps beaucoup plus alerte que la veille malgré les courbatures que lui avait laissé la traversée de la jungle. Il prit une inspiration, puis se dirigea vers les patients qu'il pensait pouvoir aider. Quelques méfiants plissèrent les yeux à la vue de ses vêtements froissés et de son jeune âge mais il n'avait d'autre choix que de prouver son sérieux par son travail.
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Orphéus était lui aussi au triage, il n'y avait pas eu de grave accident qui nécessitait sa participation aussi il aidait de la façon la plus simple qui soit. Après quelques heures le jeune Lyrae fit son apparition dans la salle ce que sentit le Maître. Il semblait confiant et semblait aussi avoir bien supporté l'entraînement de la veille. Après cette longue nuit il semblait près à montrer ses talents. Il ouvrit le rideau qui le cachait à la vue des personnes qui attandait et fit un signe au jeune Padawan.

- Bien, il semble que la nuit tai grandement profitée, j'aimerai que tu me montre tes talents, nous allons prendre des personnes et tu les soigneras du mieux que tu peux.

La patiente qui se trouvait déjà avec Maître Dhish sembla étonné de se voir confié à un enfant qui aurait pu être le sien. Il était vrai aussi que soigner une coupure d'une profondeur de quelques millimètres pouvait être dans ces cordes. Le plus gênant n'était pas la profondeur mais la longueur de l'entaille aussi des points étaient nécessaire, à mon d'utiliser la Force. Pendant ce temps, Orphéus appella un nouveau malade qu'il prit en charge, laissant alors à Lyrae de prendre les initiatives qu'il voulait.

- Souviens-toi de la manière de procéder, fait le étape par étape sans te précipiter, c'est le même exercice qu'hier, en tout points.

Rhumes, bobos, douleurs en tout genre allaient être le lot de cette fin de matinée et bientôt le vieux Maître se mit en tête de compter leurs nombres de soins apportés respectifs. Non pas dans un but de compétition mais dans un but de comparaison. En effet il serait bon de faire comprendre au Padawan qu'avec du temps et de l'entraînement il serait lui aussi capable de soigner plus vite et de meilleure façon.
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[Toutes mes excuses pour le temps de réponse incroyablement long.. Je suis vraiment désolée Orphéus, mais me revoilà !]


La mine un peu plus fraîche que la veille au soir, Lyrae salua Maître Dhish lorsqu'il l'aperçut dans la salle d'attente. Ce dernier n'était, bien sûr, pas prêt à perdre de temps. Sans plus attendre, il envoya le jeune homme soigner une dame de la salle d'attente. Lyrae ne s'était pas attendu à un travail différent pour ce jour. Se voulant rassurant, il sourit à la dame avant d'obéir au Maître Dhish.
Après avoir rapidement examiner la plaie, le padawan entreprit donc, faisant fi des yeux suspicieux de la vieille dame pour mieux se concentrer, de guérir la blessure à l'aide de la Force. Il lui fallut quelques minutes.

Le travail ne fut pas plus difficile que la veille au soir. Lyrae se rendit compte que le repos qu'il avait pris lui permettait à présent d'être plus efficace. Il n'était pas bien rapide mais, ce jour-là, les infirmiers et infirmières appréciaient le coup de main des deux Jedi sans plus aucune méfiance ; la salle d'attente devait être si souvent bondée qu'un peu d'aide devait leur ôter un minimum de stress.

La matinée, déjà bien entamée, se termina ainsi. Lyrae essayer de respecter les étapes « se concentrer », « concentrer la Force » et « guérir » afin de ne pas commettre d'erreur. Il aurait été de toutes manières bien difficile de faire de grosses bêtises : l'on ne lui confiait que les coupures et autres petites plaies superficielles ainsi que les entorses et foulures légères.

Lorsque le soleil fut bien haut dans le ciel, la lassitude avait peu à peu gagné le jeune homme. Il se risqua à aller voir l'anoo-dat juste après que celui-ci en ait terminé avec un patient.

- Il n'y a plus de petites bobos pour moi pour l'instant, on dirait. Vous vous en sortez bien ?
Interrogea-t-il avant de se souvenir, en se massant les mains engourdies, que le Maître n'était pas souvent très enclin à discuter de la pluie et du beau temps. Est-ce que nous allons manger dans le centre-ville d'Iziz ?

Il avait posé la question sur un ton neutre. En réalité, il mourait d'envie de visiter un peu la cité. Pour une fois qu'il sortait du Temple ! Et la veille, il avait été si fatigué qu'il avait à peine regardé autour de lui en entrant dans Iziz...
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Le vieil Anno-Dat en finissait avec un énième patient, bien content de pouvoir retourner se faire mal à présent, si bien qu'il oublia de remercier le Jedi, c'était une habitude chez les humains que de négliger toute autre créature qu'un autre humain. Pour autant, avec son passé et sa présente longue expérience, il ne s'en offusqua pas, il avait une certaine habitude de ces comportements si peu courtois.

Le Padawan s'en sortait bien lui aussi, il accélérait la cadence et l'efficacité. Sa dextérité à user la Force avait grandit après une nuit de sommeil complète. C'est alors que le Padawan s'approcha du Maître et prit la parole.

- En effet, je m'en sors plutôt bien. Tout comme toi semble-t-il. Répondit le Maître sans attendre.

L'enfant sembla surpris d'obtenir une réponse si rapide. Si bien qu'il posa une seconde question. Celle-ci fit prendre compte au Maître de l'heure avancée qu'il était. Avec le temps il ne ressentait plus autant la faim que les jeunes corps des Padawans. Par ailleurs, Lyrae semblait intéressé par cette ville et Orphéus concéda une visite bien qu'il se sentait plus à l'aise dans l'enceinte de l'hôpital.

- Tu sembles vraiment attiré par cette ville, qu'est-ce qui te motive tant ?

Orphéus voulait connaître l'opinion du jeune Jedi dans le but d'y comparer sa propre vision. En effet, chaque sortie était pour lui une succession de regard méprisants, voire parfois d'effroi. Il n'était pas à l'aise en compagnie d'humains non Jedi, ceux-ci étaient imprévisibles et souvent barbares, il l'avait appris à ses dépends.

Dans l'enceinte du temple il en était presque de même, un Jedi parmi les autres, respecté pour son âge, méprisé pour ses affinités avec l'obscurité. Pourtant le temple était un lieu sûr comparé à une ville.
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Le compliment toucha le jeune homme, mais il se garda bien de le montrer à l'imposant Maître. Il se contenta de répondre à la question en haussant nonchalamment les épaules :

- Ce qui m'attire ? Heu, hé bien... Voir des nouvelles choses. En réalité, ça fait déjà trois ans que je ne vois que la cantine du Temple. Et avant ça, je n'ai jamais rien connu d'autres que mon petit quartier de Coruscant. Pas très reluisant, en plus... Alors visiter un peu Iziz m'intéresse pas mal. Pas Iziz en particulier, mais toutes les autres villes, aussi.

Besoin de voir du nouveau en quelques sortes. Il lui semblait que son esprit avait grandi, grossi, jusqu'à se retrouver trop à l'étroit dans une vie monotone et cadencée.

- Mais ce n'est pas grave, sinon. De toutes façons, je verrais bien du pays, si j'arrive à être Chevalier un jour, plaisanta-t-il.

Il songea en son for intérieur que même s'il n'y parvenait pas, il verrait du pays tout-de-même. Après tout, avec tout ce qu'il avait appris sur la Force, la guérison, la diplomatie et les langues, il apprendrait vite à se débrouiller sur le terrain. S'il n'arrivait pas à être Chevalier Jedi, peut-être deviendrait-il une sorte de mercenaires pour de justes causes ? Ou un médecin itinérant... Il trouverait bien.
Lyrae ignorait tout du sentiment de Maître Dhish vis-à-vis des autres personnes. C'était une chose à laquelle il n'accordait aucune attention : pas qu'il ne le veuille pas, mais il ne lui venait même pas à l'esprit que les pensées des autres ou leur regard puisse être intéressés par sa propre personne. Après tout, lui était toujours passé inaperçu, il s'y était fait, et en tirait les avantages... Mais ce ne serait peut-être pas toujours ainsi. L'expérience le lui dirait.

Il faillit ajouter qu'en plus, il avait déjà 18 ans, et sûrement le seul padawan de cet âge au Temple à n'avoir pas fait un tour à la cantina d'Iziz... Mais il se tut, sentant que l'argument ne ferait pas pencher la balance du bon côté dans la décision de l'anoo-dat.

- Alors, Maître ?
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Le Maître écoutait tout en ce dirigeant vers la sortie, sa décision avait déjà été prise depuis la première interrogation du jeune Lyrae. En sortant, il remarqua quelques éléments nouveaux, des cages contenant des animaux étaient apparues dans les rues, des gens marchaient d'un pas vif pour rejoindre leur travail pendant que d'autres s'installaient en terrasse, prêt à passer à table.

Le vieux Maître se dirigea machinalement vers un petit restaurant qu'il connaissait, non loin, au bord d'une place. Non pas qu'il le fréquentait souvent cet endroit mais il y était venu deux ou trois fois depuis les dernières années. Comme partout il tentait de se mettre au fond, observant sans pour autant être observé. Pourtant cette fois il se mit en bord de table afin que le jeune Lyrae puisse observer les gens et être tout autant observé en compagnie du très grand lézard qu'était l'Annoo-Dat. Peut-être comme le Maître il percevrait quelques pensées négatives, tournées à l'encontre des gens, des Jedi, ou bien même d'eux deux.

Un droïde protocolaire s'approcha d'un pas assuré. Parfaitement nétoyé, il était clair que le restaurant avait un certain standing bien que ce ne soit pas le plus coté.

- Que puis-je vous servir ? Questionna le droïde, tendant les cartes.

Orphéus ne posa pas les yeux dessus et dit d'un ton impassible "Comme la dernière fois". La machine s'immobilisa et chercha dans sa banque de donnée le dit plat avant de se tourner vers le jeune compagnon du Maître Jedi. Sur la carte figuraient des tas de plats avec des tas de noms tous plus diférents les uns que les autres et n'évoquant pas forcément grand chose pour les personnes qui restaient cloitrés dans une enclave durant plusieurs années.

- Prends ce que tu désires jeune Jedi, ce n'est pas tout les jours que l'on peu manger par ici. Il faut savoir vivre aussi parfois.

Le Maître observait la foule qui passait tout en diminuant progressivement, laissant parfois apparaître la fontaine qui hornait le centre de la place.
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Le jeune homme eut un peu de mal à dissimuler son enthousiasme lorsque le Maître Dhish prit la direction de la sortie. Tout guilleret, il traversa les rues, se remplissant la vue de ce qu'il n'avait pu profiter la veille, à cause de l'obscurité et de la fatigue.

Iziz n'était pas une ville exceptionnelle en soi, mais elle sembla à Lyrae bien agréable à vivre : les bâtiments et les sols étaient tous très clairs, donnant à la ville un aspect lumineux. Les gens ne paraissaient pas tous rouler sur l'or mais ils affichaient un air relativement joyeux qui ne déplut pas au jeune homme. Quelques enfants criaient, des hommes riaient ou se disputaient.. C'était tellement plus vivant que le Temple !
Ce ne fut qu'au bout de quelques minutes qu'il se rendit compte que décidément, tout le monde se retournait sur leur passage. Oh, pas sur le sien bien sûr, mais les humains étaient impressionnés par la stature et la démarche de l'imposant Maître Dhish. Il n'y avait pas de sourire à son égard, mais il fallait dire que le Jedi n'affichait pas non plus un air qui attisa la sympathie : on aurait plutôt eu envie de prendre ses jambes à son cou...
Lyrae se souvint que c'était précisément la sensation qu'il avait eu la première fois qu'ils s'étaient rencontrés, dans la salle de méditation, l'avant-veille. Comme quoi, les apparences étaient trompeuses, puisque finalement, il avait quand même un petit brin de sympathie. Bien caché, certes, mais bon, c'était toujours ça...

Lorsqu'ils s'installèrent à table, l'estomac de Lyrae le démangeait.

- Je vais prendre un plat de shish-kabobbed Gruuvan Shaal, fit-il au droïde après avoir lu la carte une ou deux fois.

La dernière fois qu'il en avait mangé, c'était quand sa mère en faisait, sur Coruscant.. Ca remontait à loin...
Le droïde acquiesça et tourna les talons. Ils n'avaient plus qu'à attendre. Les occupants des tables autour d'eux ne cessèrent de jeter des coups d'oeil curieux vers eux, parfois méfiants. Ceux qui avaient un peu bu étaient les moins discrets, remarqua Lyrae, légèrement amusé. Pour lui, tant qu'il n'y avait pas d'incident, il importait peu qu'on le regardât ou non. Même s'il se sentait un peu gêné, il était trop occupé à regarder autour de lui. Le bruit de la fontaine dans la place, de ses éclaboussures incessantes, ajoutait à l'ambiance particulière du lieu, et Lyrae se sentait bien, hors du Temple. Comme s'il lui était donné, pour une fois, de vivre une journée différente des autres. Il sourit de satisfaction.
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