Balian,

Je t'avoue que je prends le temps de t'écrire sans que nous ayons convenus d'une correspondance. Tu n'es pas obligé de lire ce qui suit. J'ai besoin d'imaginer que quelqu'un m'écoutera et m'entendra enfin. Je crois que pour la première fois, je suis incapable de passer sous silence ce qui m'agite. En l'état, je suis toute autant incapable de méditer pour trouver du réconfort dans la Force.
Je suis arrivée il y a quelques heures sur Ondéron et devant moi, Légion est en train de préparer les premiers caissons en vue de mon départ du Temple. Oh, je ne quitte pas l'Ordre, bien que je sois consciente de l'existence de personne pour qui cela serait une bonne nouvelle. Non... Je m'en vais simplement d'Ondéron pour m'installer au temple e Coruscant.

Si j'avais plus de courage, j'opterais pour un autre monde, vide de toute présence consciente afin d'expier ma faute principale: exister et refuser de céder.

Ce soir est l'un des soirs où j'ai envie de ne pas être celle que je suis. Où la solution de facilité consistant à disparaître sous les radars et céder, me semble être la meilleure sur le long terme.

Jusqu'à ma conversation avec Maître Don, je n'avais pas conscience d'espérer encore. Comment ai-je pu croire que certains membres du Conseil étaient différents? C'était une idée ridicule, si tu veux mon avis. Soit le Conseil est aveugle - et donc insouciant - soit il cautionne... Et il me semble que les deux sont de mise: il sait mais refuse de voir et, par extension, ne sait pas.

Je pourrais t'en dire plus... Mais simplement ces quelques lignes m'ont apporté un peu de chaleur. Si tu as lu, je ne peux que te remercier. Dans l'absolu, merci d'avoir été l'oreille involontaire de ce soir.

Bonne soirée.

See'Ryl.

Chère See’Ryl,

Aucun souci pour cette correspondance, je t’ai donné le moyen de me contacter, tu as bien fait d’en profiter.

Je suis désolé d’apprendre que tu en sois venue à prendre ce genre de décision. Cela dit, si tu pense que c’est pour le mieux, alors il n’y a pas de regret à avoir. Je n’ai pas eu l’opportunité de rencontrer les Maîtres du Conseil lors de mes visites au Temple d’Ondéron. Cela je suis navré que tu te sentes si mal jugée. Je pense qu’effectivement t’éloigner de la source de ton mal être ne peut être que bénéfique.

Ceci dit, vois le bon côté des choses, en choisissant Coruscant plutôt qu’un autre monde, tu conserves l’opportunité de te retrouver facilement en ma compagnie ! Blague à part, si tu as besoin de parler, tu sais que ma porte demeure ouverte et ce à n’importe quelle heure. Alors n’hésite pas surtout pas. Comme je te l’ai déjà dit durant notre dernière rencontre - et ce n’étaient pas des paroles en l’air, la preuve, cette fois je les écris - tu pourras toujours compter sur mon aide et mon soutien.

J'ai quelques travaux qui m'occupent bien, notamment le projet dont je t'avais parlé. Cela avance,et nous devrions obtenir rapidement des résultats. J'ai eu récemment une communication avec le Chaman de mon Clan et, ne m'en veux pas, je lui ai touché quelques mots à ton sujet, il serait très intéressé d'échanger avec toi et répondre à tes questions, dès qu'il se sera libéré de certaines obligations.


Fais-moi signe dès que tu arrives sur Coruscant !

A bientôt

Balian

Balian,

Tu n'as pas à être désolé pour quelque chose qui était latent depuis des années et qui n'attendait qu'une occasion minime de se produire. Je ne regrette pas de partir de ce temple qui n'a jamais été vraiment un foyer. Il y a des jours où j'ai l'impression d'être folle, d'imaginer le mépris et le rejet. C'est assez étrange comme sensation. Perdre confiance en ses ressentis au point de finir par les nier en totalité. Et puis il suffit d'une étincelle, comme une conversation se terminant de manière désagréablement injuste, pour que tout revienne par vagues.

M'éloigner d'Ondéron n'aura de sens que si l'on cesse de me surveiller comme du lait de rancor sur le feu. Vu comment ma conversation avec Maître Don s'est achevée, je doute que l'on me laisse sans observation. La probabilité que l'on me rappelle sur Ondéron, dans les semaines qui arrivent, pour une observation est des plus fortes. En attendant, j'espère bien profiter de ma présence plus longue sur Coruscant pour pouvoir profiter de ta compagnie. Néanmoins, si tu espères me voir débarquer chez toi, il me semblerait opportun de me transmettre la localisation de ta caverne.

A moins que tes quartiers soient dans ton bureau... J'hésite sur l'hypothèse la plus logique.

Rappelles-toi de me tenir informée de l'avancée de ton projet. Je t'ai promis ma présence, j'entends bien respecter ma parole.

Concernant le Chaman de ton Clan, je serais ravie de le rencontrer quand il le pourra.

Prends soin de toi et pense à dormir.

See'Ryl.

PS: Ma prochaine intervention à l'université étant la semaine prochaine, je devrais arriver sur Coruscant un peu avant. Le temps pour moi de m'assurer d'avoir tout bien emporté. Y compris ce que j'ai dissimulé un peu partout au sein du Temple.

Balian,

Cela fait une heure que je cherche les mots adéquats pouvant t'indiquer, sans doute aucun, combien je suis agacée. Agacée et déçue.

J'ai reçu un message de Vhagar. Ces derniers temps, tes cernes semblent si énormes qu'il commence à croire que tu as un nouveau tatouage. Personnellement, je suis simplement désappointée d'apprendre que tu ne sais même pas m'envoyer un message pour me demander de venir. Je sais très bien pourquoi tu le fais et laisses-moi te dire que ces excuses sont nulles et non avenues.

Si encore j'étais par monts et par vaux... Mais même pas.

Enfin... Je présume qu'à peine tu auras terminé de me lire (voire même pendant), tu seras en train de rager et de te demander comment te venger de Vhagar. Peut-être même vas-tu m'insulter... Pour cela, je te prie d'attendre ce soir. Ta garde se termine à 19h30. Je serais chez toi à 20h. N'essaie pas d'être en retard, je viendrais te récupérer. Y compris si tu te réfugies dans le bureau de ton chef.

Il en sera de même chaque soir jusqu'à ce que je reparte en mission.

See'Ryl.


PS: Je viendrais avec ta nouvelle prothèse. Tu trouveras ci-joint le descriptif simplifié.