An'ya Qelis
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Plus que cinq secondes.

Dans le soir chaud et humide d'un patio végétalisé du Temple d'Onderon, An'ya marchait en direction de sa cible. Elle n'avait l'air de rien, juste en train de marcher rapidement. Pour s'assurer de ne pas être reconnue par sa future victime, elle avait mis sa capuche. Le soir, cela pouvait passer pour un peu de frilosité. L'ancienne Sith allait croiser sa cible dans quelques secondes, pile dans la zone peu fréquentée à cette heure ci. Comme prévu.

Plus que quatre secondes.

En effet, en étudiant les habitudes de son ennemi, elle avait remarqué ce besoin de solitude, ce besoin de marcher seul peut-être pour se détendre. An'ya ne pouvait que comprendre cette attitude. Elle-même désirait une seule chose : être seule, sans cette sensation d'être surveillée par les Sentinelles, et loin des autres.

Plus que trois secondes.

D'ailleurs, échapper à la vigilance de sa surveillante du moment ne fut pas une mince affaire. L'ancienne assassin avait dû redoubler de ruse. Tout d'abord, elle avait passé sa soirée à faire comprendre à sa "nounou" qu'elle avait besoin d'air. Message passé puisque dans ces moments là sa surveillante veillait dans la salle d'à côté plutôt que directement dans ses pénates. Parallèlement à cela, An'ya s'était renfermée sur elle même, avec une mine boudeuse, comme quand quelque chose n'allait pas. Connaissant An'ya, la Sentinelle n'avait rien remarqué d'anormal. Dans la Force cela se traduisait par très peu de vagues. Parfait pour échapper à toutes vigilances. Restait plus qu'à trouver une autre sortie à la chambre qui n'avait qu'une porte.

Plus que deux secondes.

Elle était autorisée à rendre visite à Karm dans les hangars de l'ExploCorps. Entraînée à escamoter et à cacher de petits objets, elle n'eut aucun mal à subtiliser un jeu de tournevis pour dévisser la grille de ventilation au plafond de sa chambre. Un jeu d'enfant pour elle. Non, la véritable difficulté allait être de prendre le dessus sur sa cible. Pas évident quand cette dernière était spécialiste du combat et, surtout, était armée d'un sabre laser. An'ya n'en revenait pas. Ils lui avait laissé son sabre! Lorsqu'elle s'en était rendu compte, la jalousie l'avait prise.

Plus qu'une seconde.

Le Clan qui accueillait la tatouée pour une durée indéterminée vivait plutôt en autonomie, selon la pédagogie de Maître Botard. Ce dernier endossait aussi le lourd rôle de tuteur de l'ancienne sith. En tout cas - et ironiquement - rares étaient les fois où An'ya mangeait à la cantine. Les enfants du Clan avaient accès aux ustensiles de cuisine afin d'assurer les repas quotidiens. Elle ne s'était pas gênée pour piquer un couteau de cuisine bien aiguisé, en toute discrétion bien entendu.

Contact immédiat.

An'ya, toujours anonyme grâce à sa capuche, fit un signe poli de la tête en guise de salutation. Quelque chose de très standard au Temple Jedi lorsqu'on voulait juste dire "Bonjour" sans s'arrêter. Hors de question d'éveiller le moindre soupçon. Dans la Force, on pouvait sentir une grande concentration en elle. Mais rien d'anormal, vu sa démarche pressée, on pouvait penser que quelque chose la tracassait et la pressait.
Soudainement, juste après être passé dans le dos du Gungan, elle fit glisser son couteau hors de sa manche pour ensuite poser la lame sur la gorge de la créature aux longues oreilles.

- Vous faites quoi que ce soit, vous êtes mort, dit-elle en chuchotant afin de s'assurer que sa cible ne reconnaisse pas sa voix.

Très rapidement, sans même lui laisser le temps de comprendre, l'ancienne impériale entraina Yulpi Belpads par une porte qui glissa dans le mur avec un bruit pneumatique.
La remise avec les outils pour entretenir le jardin.

- Personne ne viendra ici à cette heure, susurra-t-elle à l'oreille du Sith.

An'ya avait l'avantage. Elle connaissait un peu sa proie pour l'avoir déjà rencontré par le passé. Là, en plus, elle avait l'effet de surprise de son côté.

- Les règles du jeu sont simples : vous répondez à mes questions. Si vous mettez plus d'une seconde à répondre, je vous égorge. Si vous jouez le jeu, je vous laisse vivre.


Ne pas laisser à Belpads le temps de réfléchir assurait à An'ya d'avoir des réponses vrais. Car mentir ou baratiner nécessitait un effort mental supplémentaire - donc plus de temps - et la jeune femme saurait vérifier les informations en recoupant avec d'autres questions.

Dans tous les cas, elle avait besoin de ces réponses. Elle devait en avoir le cœur net...



- Avant de commencer, je vais prendre votre sabre-laser...
Yulpi Bepads
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Dix jours, c'était encore beaucoup trop peu pour faire le deuil de sa précédente vie, surtout quand tout ne se passait pas au mieux. Les préjugés sur les Siths avaient la vie dure. Ici, les gens étaient formatés à penser tout le mal du monde des Siths et du Côté Obscur. Yulpi n'y échappait pas, même quand il avait une conversation avec une Sentinelle, soi-disant plus sage et pondérée dans son rapport aux gens, y compris à l'ennemi. Le dialogue avec l'étrange Jedi au corps arachnéen avait tourné court, car l'interlocuteur de Yulpi s'était entêté à exposer toutes les qualités des Jedis en comparaison avec tous les défauts des Siths, ce qui non seulement n'avait pas concordé avec l'intention prétendue de vouloir comprendre le choix de Yulpi, mais qui n'avait pas non plus été ce que Yulpi avait besoin d'entendre. Certes, il avait besoin d'être rassuré dans son choix, mais pas de façon aussi brutale, aussi dénigrante et égocentrique. Se montrer aussi méprisant et fermé d'esprit ne pouvait que le braquer en cette période transitoire où il avait besoin de bienveillance et de compréhension. Yulpi ne pouvait pas, du jour au lendemain, cracher sur l'image de Tisjess, sur l'image des Siths en général. Même s'il ne s'était pas senti véritablement heureux là-bas, rien ne lui ferait oublier que des personnes, à commencer par Tisjess, lui avaient tendu la main, lui avaient offert une raison de vivre après le carnage de Flux-Vagan.

Alors, au milieu de Jedis formatés, fermés d'esprit, hypocrites ou méprisants, Yulpi se sentait parfois oppressé par le Côté Lumineux. Frapper des droïdes d'entraînement restait son exutoire principal, cela fonctionnait toujours. Vider son énergie pour ne plus nourrir sa colère. Le sommeil aussi était important. Mais marcher dehors, respirer lentement l'air doux d'un soir calme, sentir la terre et l'herbe sous ses pieds toujours nus, même dans un simple patio, demeurant relaxant et efficace pour éteindre les énergies négatives. A défaut d'être porté sur la méditation, Yulpi avait au moins cette possibilité ; sa façon à lui de méditer, en quelque sorte.

Quelle déveine quand même ces moments-là arrivaient à être gâchés ! Yulpi venait de saluer de la tête une inconnue à capuche sans se douter de rien, quand il fut soudain menacé de mort :

AN'YA – Vous faites quoi que ce soit, vous êtes mort.

Le couteau plaqué contre sa longue gorge lisse empêcha le Gungan de réagir alors que la personne qui venait de chuchoter cette menace le tira dans une remise juste à côté.

AN'YA – Personne ne viendra ici à cette heure.

Un Sith avait-il réussi à infiltrer le Temple Jedi pour assassiner le renégat ? Cette hypothèse fit paniquer Yulpi, malgré son improbabilité. Yulpi ne chercha pas à se débattre, pris de court, totalement par surprise, ayant avant tout le réflexe de survie d'obtempérer en espérant avoir la vie sauve. Pourquoi un assassin prendrait-il le risque de le maîtriser plutôt que de le tuer directement sans même être remarqué ? Comment un Sith aurait-il pu en si peu de temps se déplacer librement jusqu'à Onderon et infiltrer le Temple Jedi sans éveiller le moindre soupçon chez absolument personne ? Les Siths avaient des assassins efficaces, certes, mais cette entreprise était extrêmement risquée, surtout aussi précipitée, beaucoup trop pour une cible aussi anodine que Yulpi. Certes, un renégat, mais un Apprenti sans avenir, sans nom particulier – tout juste avait-il remporté le Grand Tournoi des Apprentis. Les Siths sauraient faire preuve de plus de patience et de discernement pour l'éliminer. Pas si tôt, pas ici, pas comme ça.

Alors que Yulpi faisait le tour des éléments venant décrédibiliser l'hypothèse d'un assassin Sith, son agresseur dévoila déjà ses intentions :

AN'YA – Les règles du jeu sont simples : vous répondez à mes questions. Si vous mettez plus d'une seconde à répondre, je vous égorge. Si vous jouez le jeu, je vous laisse vivre.

Ce fut clair maintenant : ce n'était pas un assassin. Nul besoin de paniquer, en tout cas pas tout de suite. Yulpi avait le temps d'évaluer la situation et de trouver un moyen de la retourner. Il leva les deux mains en signe de soumission, ne manquant pas de promener son regard sur la pièce dans laquelle il venait d'être déplacé, cherchant le moindre élément pouvait lui être utile à sortir de cette position de vulnérabilité.

AN'YA – Avant de commencer, je vais prendre votre sabre-laser...

Yulpi grinça des dents, mais il n'avait pas encore trouvé la solution pour renverser la situation, et évaluait que ses chances de survie en coopérant pour le moment étaient élevées. Inutile donc d'agir bêtement par précipitation. Autant attendre que l'agresseur baisse un peu sa vigilance en le voyant coopérer, pour agir sans hésitation une fois le geste réfléchi.

YULPI – Allez-y... Tout doux, je vais répondre à vos questions.

Il avait un peu peur. C'est peut-être ce qui avait fait de lui un mauvais Sith : cette peur, il ne l'avait pas mise à profit, il l'avait trop souvent laissée sauvage. Sans forcément que cette peur le domine, elle n'avait en tout cas pas été domptée pour devenir source de puissance et alimenter son lien à la Force. Yulpi chercha au moins à sentir l'aura de son agresseur. C'était difficile. Si la personne était formée à la Force, elle ne faisait pas appel à elle en cet instant. Yulpi eut du mal à estimer que son agresseur était un Padawan – ou “une” Padawan, le timbre de ses chuchotements sonnant malgré tout plutôt féminins.

YULPI – C'est pas la peine de me menacer comme ça... Si vous voulez juste me poser des questions...
An'ya Qelis
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An'ya sentait la peur du Gungan et s'en délectait. Ce sentiment de pouvoir total sur le destin d'une personne, ce sentiment de vie ou de mort sur un être vivant... L'ancienne Sith aimait ça... mais elle se calma. Non, il ne fallait pas céder au Côté Obscur. Elle n'allait pas détruire tout ce qu'elle avait réussi à construire ici, au Temple.


Toujours en appuyant sa lame sur la peau du cou de la créature, la chuchoteuse s'empara du sabre-laser de Belpads. Cela faisait des semaines, voir des mois, qu'elle n'avait pas tenu une telle arme dans la main. La sensation était étrange, non sans lui rappeler son propre sabre rouge, confisqué par Maître Marja Hildegarde. Ce sabre qui avait le prolongement du bras et de l'âme de Darth Misanthra. Ce sabre qui avait tant ôter la vie.
En tout cas, désormais, le Gungan était désarmé.


L'interrogatoire pouvait commencer. D'abord des questions fermées enchaînées avec rapidité. Ensuite viendront les questions ouvertes.


- Vous êtes un Sith. Connaissez-vous une autre Sith du nom d'An'ya Qelis ?


Réponse.


- Savez-vous qu'elle se trouve ici, au Temple ?


Réponse.


- Êtes-vous de mèche avec elle ?


Cette dernière question visait à mettre l'individu aux grandes oreilles sur une fausse piste. En effet, le plan d'An'ya était de disparaître ensuite sans que son adversaire ne puisse la soupçonner d'une quelconque manière. Hélas, elle ne pouvait pas directement demander "Venez-vous éliminer An'ya Qelis ?" ou "Avez-vous un lien avec l'Inquisition Sith ?", de peur de dévoiler ses intentions. Non, elle préférait se mettre dans la peau d'une Ombre et interpréter son rôle. Une Ombre soupçonneuse ne poserait pas ce genre de question. Trop illogique. Il fallait la jouer fine. Venait maintenant une question ouverte afin qu'elle puisse se donner plus de matière pour la suite de l'interrogatoire :


- Comment avez-vous infiltrer le Temple ? Soyez clair et concis.


Réponse.


- Avez-vous, un moyen de contacter les Siths ou les Impériaux ?


Réponse. Suite à quoi, An'ya se risqua à donner le nom de son Maître Sith.



- Darth Kraâl... le connaissez-vous, même de réputation ? L'avez-vous déjà rencontré ?


A l'énonciation du nom de celui qui avait le plus influencé l'ancienne Sith, le pouls de cette dernière s'accéléra. Son souffle raccourci malgré elle. Elle perdit un peu le contrôle et se montra un peu sous son vrai jour, du moins dans la Force.


Soudain, elle se rendit compte d'un truc. Si le Gungan était là pour elle, elle ferait quoi concrètement ensuite ? Le tuer ? Le livrer mais en dévoilant son plan d'évasion pour arriver jusqu'à lui ? En fait, elle n'espérait qu'une chose : s'assurer de l’innocence de Belpads et retourner dans son lit par le même chemin qu'à l'aller...
Yulpi Bepads
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Yulpi baissa le regard pour essayer d'observer la main qui s'empara de son sabre-laser, mais impossible de voir la couleur de peau, simplement de compter le nombre de cinq doigts, ce qui ne donnait pas beaucoup d'indices vu que cette caractéristique était commune aux Humains et aux autres races humanoïdes les plus communes. Il était désarmé, mis au respect par une lame de poignard contre sa gorge, dos à son agresseur. Il devait réfléchir à toute vitesse pour ne pas louper la moindre fenêtre d'action lui offrant une chance de retourner la situation, mais en même temps, les questions se succédèrent tels les tirs d'une arme automatique.

AN'YA – Vous êtes un Sith. Connaissez-vous une autre Sith du nom d'An'ya Qelis ?

Valait-il mieux corriger d'emblée cette première phrase erronée ? L'agresseur de Yulpi s'en prenait-il à lui justement parce qu'il était un Sith, ou parce qu'il savait qu'il avait fait défection ? Si cet agresseur avait voulu punir Yulpi pour avoir fait défection, il n'aurait pas commencé son interrogatoire en affirmant qu'il était un Sith, mais au contraire en lui reprochant de ne plus en être un. Si son mobile touchait donc à l'ancienne affiliation du Gungan, mieux valait-il sans doute le corriger.

YULPI – Je... Je ne suis plus un Sith... Mais oui, je connais An'ya Qelis de nom en tout cas...
AN'YA – Savez-vous qu'elle se trouve ici, au Temple ?
YULPI – Hein ?

Qu'est-ce qu'An'ya Qelis ferait ici, au Temple Jedi ? Etait-elle, elle, envoyée pour éliminer Yulpi le renégat ? En tout cas, l'interjection si spontanée de Yulpi ne faisait aucun doute que sa réponse était “non”, il ne le savait pas. Et sans lui laisser le temps de demander ce qu'elle faisait ici, l'agresseur – ou plutôt, l'agresseuse, la voix sonnant bel et bien féminine – continua :

AN'YA – Etes-vous de mèche avec elle ?
YULPI – Hein ? Mais comment je pourrais... ?

Il ne savait même pas qu'elle était là, au Temple Jedi, et ça paraissait invraisemblable. Et si c'était vrai, il craignait alors simplement que ce soit pour l'éliminer. Comment pourrait-il être de mèche avec elle ? Et à propos de quel sujet ? Il la connaissait à peine ! Ils s'étaient rencontrés une fois, à l'occasion d'un concours de l'Académie, ils s'étaient un petit peu confrontés l'un à l'autre, mais Yulpi ne l'avait jamais revue depuis.

AN'YA – Comment avez-vous infiltré le Temple ? Soyez clair et concis.
YULPI – « Infiltré » ?! Mais... je vous dis que je ne suis plus un Sith ! J'ai été capturé, et... c'est compliqué, mais maintenant je suis Padawan Jedi !
AN'YA – Avez-vous un moyen de contacter les Siths ou les Impériaux ?
YULPI – Mais bien sûr que non !

Comment les Jedis auraient-ils pu laisser à Yulpi un moyen de contacter les Siths ou les Impériaux ? Cela aurait été totalement stupide de leur part. Et de toute façon, Yulpi ne s'en sentait pas vraiment l'envie. Qu'aurait-il à leur dire ? « Salut, anciens camarades, je vous ai quittés parce que j'ai été lamentable sur Raxus, mes vacances sur Onderon se passent bien, la planète est belle, je vous embrasse ! » ?...

AN'YA – Darth Kraâl... le connaissez-vous, même de réputation ? L'avez-vous déjà rencontré ?

Cette question n'était pas comme les autres. Yulpi le sentit dans la Force : il y eut un trouble chez son agresseuse. Peu importe ce que signifiait ce trouble, ses raisons, Yulpi ne pensa qu'à une chose : il impliquait un très bref instant de déconcentration de son agresseur, et c'était peut-être ça, la fenêtre d'action qu'il attendait. Son esprit ne fit qu'un tour et son cerveau prit la décision immédiate d'essayer d'en tirer avantage.

YULPI – Seulement de nom mais j...

… « je ne l'ai jamais rencontré », cela aurait dû être la fin de cette phrase partiellement fausse puisqu'en réalité, même le nom de ce Sith ne disait pas grand-chose à Yulpi. Ce dernier s'interrompit tout seul pour passer à l'action. Sa main droite se glissa contre le poignet directeur au poignard, sa main gauche se plaça vers le coude, ses jambes imprimèrent à son corps une rotation visant à décaler sa gorge hors de la portée de la lame, ses mains bien placées vinrent forcer l'articulation du bras dans le mauvais sens, et en appuyant sur l'extérieur du coude, Yulpi força son agresseuse à se pencher, lui permettant de lui assener un vif coup de pied au menton ; ses jambes poursuivirent une seconde rotation, ses mains quittèrent leur prise, et le Gungan fit un pas d'éloignement, enchaînant avec un second coup de pied, direct, droit, pleine poitrine, pour se dégager de son agresseuse en la maintenant à distance avec l'allonge de sa jambe. Après tout, les coups de pied, c'était sa spécialité, le style de combat entier du Gungan reposait là-dessus, avec ou sans sabre-laser. Ils étaient extrêmement vifs, extrêmement précis même en plein mouvement acrobatique, et la détente musculaire de ses jambes les rendaient puissants.

Yulpi, désormé dégagé, restait désarmé face à une agresseuse inconnue qui possédait son sabre-laser en plus d'un poignard. Récupérer son arme traditionnelle fut la priorité, aussi tendit-il une main pour l'appeler à sa paume par télékinésie. Quant au poignard, le Gungan voulut aussi s'en emparer, jugeant bon de retourner complètement la situation en désarmant à son tour l'agresseuse : sa langue se tendit à la vitesse de l'éclair, visant à se coller au poignard pour l'extirper de la main de sa propriétaire.
An'ya Qelis
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Le Gungan répondit docilement aux questions. Parfait ! Il n'avait absolument aucune mauvaise intention envers An'ya et sa présence au Temple n'avait rien à voir avec elle.
Alors comme ça Yulpi Belpads était devenu Padawan? La curiosité de la repentie la piqua au vif. Comment un Apprenti Sith devenait Padawan aussi rapidement? Qu'avait vécu Belpads pour vivre un tel revirement? Elle-même cheminait péniblement sur le chemin de la Lumière et devenir Padawan lui paraissait être une utopie irréalisable. D'ailleurs, avait elle vraiment envie de ça? Serait elle prêtre un jour à suivre cette voie jusqu'au bout? L' hésitation la prenait souvent lorsqu'elle pensait au futur, elle qui avait plus l'habitude de réagir au moment présent.
En tout cas, plus les réponses de Yulpi venaient et plus l'ancienne Sith se sentait rassurée...

Jusqu'à la dernière question.

– Seulement de nom mais j...

Quoi ?! Il avait déjà entendu le nom de son Maître ? An'ya sentait bien que son adversaire était sur le qui-vive mais elle fut quand même déstabilisée par les propos du Gungan. Déjà une foule de questions germait dans le cerveau de la chuchoteuse. Elle voulait en savoir plus sur Lui. Son Maître avait toujours été mystérieux dans ses objectifs. D'ailleurs, s'était-il débrouillé pour que le Gungan recroise la route de l' humaine?  Improbable mais si c'était le cas, pour quelle r...

- Aïe !

La voilà soudainement contrainte par une clé de bras !

- Oh n...

Le premier coup de pied arriva de nul part et la sur
prit totalement. Mais ce n'était rien comparé au second coup que Belpads lui asséna en plein thorax.
La jeune femme fut projetée contre le mur, faisant tomber plusieurs outils au sol, ainsi que quelques pots en terre cuite sur la tête. Elle encaissa très mal le choc, comme à chaque fois qu'elle combattait, mais elle en avait vu d'autres. Et si elle était incapable de contre-attaquer physiquement maintenant, elle était vive d'esprit. Elle senti le sabre laser lui glisser des doigts. Elle agrippa le manche du mieux qu'elle pu, laissant parler son instinct de survie. Celui ou celle qui détiendrait l'objet en question gagnerait un avantage certain. An'ya dû faire un effort considérable pour ne pas puiser dans sa peur afin de contrebalancer le pouvoir de Belpads par la Force. En agissant par réflexe elle aurait ainsi nourrit son Côté Obscur. Non, An'ya ne voulait pas fissurer le miroir qui était en elle, même si Darth Misanthra le souhaitait ardemment. De plus, utiliser la Force pouvait trahir sa présence auprès des Sentinelles qui étaient sensées la surveiller.


Soudain la maudite langue de la créature se colla sur le couteau de cuisine. L'opération était dangereuse car il suffisait de tourner la lame d'un quart de tour pour occasionner de terribles dégâts sur l'organe du Gungan. An'ya se garda bien de le faire! Elle ne désirait pas faire de mal à Yulpi. Au diable le couteau, il ne faisait que diviser ses efforts pour garder l'avantage. Que ce crétin le garde! La jeune femme saisi donc le manche du sabre sith à deux mains afin d'assurer sa prise, tandis que le Gungan se dépatouillait avec le couteau collé.

Un sourire mauvais se dessina sur la partie visible du visage de la tatouée. Le sabre qu'elle n'avait pas laissé fuir vibra d'une lueur rougeoyante. An'ya respirait profondément pour se permettre de retrouver son calme et ne pas se laisser aller au Côté Obscur. En répondant instinctivement à l'attaque de Yulpi, An'ya avait presque puisé dans sa peur. Au fond d'elle, Darth Misanthra avait envie de voir le miroir exploser une bonne fois pour toute mais...

- Non ! Dit elle en secouant la tête, comme pour se raisonner.

Une douleur vivre lançait sa mâchoire, sa tête et son th
orax. An'ya respirait encore fortement - et difficilement- pour garder le contrôle et se remettre de sa douleur. Il lui fallait gagner du temps pour se rétablir physiquement un minimum. Elle se remit donc à chuchoter.

- Au lieu de mourir, répondez à une dernière question. Suite à quoi, je partirai. Vous me laisserez ensuite cinq minutes puis vous retrouverez votre sabre dans la poubelle à l'entrée du patio. A vous de choisir...

Proposer un statut quo permettait de conclure cet "entretien" à moindre coût. An'ya espérait que la créature aux longues oreilles en vienne à la même conclusion.

Tout en se déplaçant latéralement et lentement, afin d'obliger le Gungan à se mettre en mouvement sous peine de rentrer dans sa zone d'attaque, An'ya posa son ultime question. En plus de gagner du temps, l'objectif caché voulait que Yulpi s'éloigne aussi de la porte d'entrée.

- Que savez-vous de Draâl ?
Yulpi Bepads
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L'incident commençait à devenir bruyant. En projetant son agresseuse contre le mur, Yulpi la fit heurter des étagères, provoquant la chute de plusieurs objets qui se fracassèrent au sol – ou sur la tête de ladite agresseuse. Cela risquait d'attirer quelqu'un qui entendrait du bruit en passant dans les parages, et à vrai dire, ça ne pouvait pas être un mal. Maintenant dégagé, Yulpi pouvait même crier à l'aide, et s'il ne le faisait pas, c'est juste parce qu'il lui restait assez de fierté pour ne pas avoir envie de passer pour une petite mauviette ayant besoin qu'on vienne la défendre. Il était capable de se défendre lui-même. Avec un couteau sous la gorge, c'était difficile, et encore, il venait de prouver qu'on pouvait se défaire d'une telle situation. Il n'avait plus maintenant qu'à prendre définitivement l'avantage et il n'aurait besoin de l'aide de personne.

La télékinésie eut prise sur le sabre-laser, mais l'agresseuse ne lâcha pas la sienne de sa main. Pire, elle abandonna le couteau pour maintenir le manche des deux mains et ainsi opposer trop de résistance à l'attraction de la télékinésie. La langue du Gungan se rétracta avec le couteau collé à l'extrêmité. Lorsque Yulpi se saisissait ainsi d'un objet, il lui suffisait d'inciser le mucus de sa langue avec les dents ou même avec les lèvres tout en “tirant” sa langue plus vers l'intérieur. C'était beaucoup plus embêtant quand Yulpi manquait sa cible et collait sa langue à un mur ou à un meuble par exemple, car alors il était obligé de s'en rapprocher pour décoller sa langue. Sans parler de la situation embarrassante ou son appendice buccal collant s'écrasait sur une personne et accrochait à ses vêtements ou à sa peau... C'était déjà arrivé à Yulpi.

Ceci fait, Yulpi était armé du couteau, mais pas de son propre sabre-laser, et cela eut l'effet de déclencher un sentiment de peur qui lui-même déclencha une certaine colère. En somme : une hausse d'adrénaline. Yulpi avait senti qu'avec un peu de patience, il avait pu se défaire de la situation où il avait eu le couteau sous la gorge ; mais maintenant, comment récupérer son sabre-laser, alors qu'il n'était armé que d'un couteau ? Engager un corps-à-corps serait de loin trop risqué. Mais que voulait donc cette femme au juste ?

AN'YA – Au lieu de mourir, répondez à une dernière question. Suite à quoi, je partirai. Vous me laisserez ensuite cinq minutes puis vous retrouverez votre sabre dans la poubelle à l'entrée du patio. A vous de choisir...

Non mais elle était sérieuse, là ?! Retrouver son sabre-laser dans une poubelle ?! Et puis quoi, encore ! Yulpi ne laissait jamais personne s'en aller avec son sabre-laser. Il avait bien appris cela à l'Académie Sith et les choses ne semblaient pas différentes chez les Jedis : l'on ne se séparait jamais de son sabre-laser. Sauf cas vraiment nécessaire ou force majeure. Mais laisser cette inconnue s'en aller avec son sabre-laser dans le simple espoir qu'elle tienne parole et le laisse dans une poubelle, ce n'était ni nécessaire ni un cas de force majeure. C'était juste stupide. Quel intérêt cette inconnue aurait à tenir parole si Yulpi la laissait gentiment s'en aller sans même sonner l'alerte ? Un sabre-laser, ça valait une fortune au marché noir, tout le monde le savait.

AN'YA – Que savez-vous de Draâl ?!

C'était cela, qui lui importait ? Ce que Yulpi, un quidam, savait sur un Sith dont il n'avait que vaguement entendu parler ?
Mais quelle était cette farce ? Si Yulpi avait eu du recul sur la situation, il aurait cru à un gag filmé. Il se serait dit qu'on lui jouait un tour par plaisanterie.
Mais cette question, en fait, il s'en moquait. Ca n'avait pas d'importance que son mensonge se retournât contre lui. Il n'avait pas à y répondre. L'urgence absolue était de récupérer son sabre-laser.

L'agresseuse avait mal, cela se voyait. Les deux coups de pieds avaient posé une marque de douleur, sans parler du choc avec les étagères sur le mur, et des bricoles tombées sur la tête. Cette fois-ci, Yulpi ne pouvait pas attendre le bon moment. C'était le seul moment qu'il avait. Il tendit la main gauche vers quelques pots en terre cuite qui étaient encore restés stables sur leur étagère, pour les faire s'éclater sur la tête de l'agresseuse, en lâchant négligeamment le couteau ; l'instant d'après, sa main droite entra en action d'une autre façon, serrant la gorge de l'inconnue dans un Étouffement de Force. Yulpi n'avait pas à avoir de considération sur le fait d'utiliser un pouvoir du côté obscur ici dans le Temple Jedi : il se défendait comme il le pouvait pour récupérer son sabre-laser et effacer la menace.

YULPI – Je peux sinon sonner l'alerte tout de suite, si tant est qu'un Maître Jedi n'ait pas déjà senti qu'il se passe quelque chose. D'abord tu me rends mon sabre-laser. Maintenant !

A son tour, en maintenant l'Étouffement sur son agresseuse, il fit quelques pas vers la porte de la remise. A la seconde où sa vis-à-vis lâcherait son sabre-laser, il le récupèrerait avec la langue pour ne pas avoir à relâcher l'Étouffement tout de suite – ce que lui aurait imposé une nouvelle télékinésie.
An'ya Qelis
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Le plan initial aurait pu fonctionner si An'ya n'avait pas déraillé en parlant de son Maître Sith. La question de trop, en somme. Résultat : Yulpi Belpads avait finement joué sur son moment de faiblesse en lui tendant un piège, et il avait réussi à se défaire de l'étreinte menaçante de la jeune femme. Mais il était trop tard pour faire marche arrière. Et le pire dans tout ça c'était que Belpads ne savait rien sur Darth Draâl. L'ancienne impériale s'en rendait maintenant compte.

An'ya ne s'inquiétait ni pour le fracas, ni pour la menace de crier à l'aide. Elle avait bien choisi son lieu et son heure. Aussi tard, personne ne passerait dans le coin. Sauf si malchance bien sûr.
Par contre, utiliser un pouvoir du Côté Obscur en plein milieu du Temple Jedi était nettement plus inquiétant. Même si Yulpi n'avait été qu'un Apprenti Sith, la perturbation dans le Force pouvait être ressenti par les plus grands Maîtres. Ça, la tatouée en était convaincue.

La situation était en train de dégénérer. L'ancienne Sith perdait de plus en plus le contrôle sur Yulpi et elle s'en mordait de doigts. Elle savait pourtant que la créature aux longues oreilles n'était pas du genre à se laisser faire. Pire, elle forçait le nouveau Padawan à puiser dans son Côté Sombre. Le bel exemple !
L'ancienne Sith
était d'un plus haut niveau que Belpads, du moins par sa formation. Elle senti les intentions du Gungan dans la Force. Par de rapides coups de sabre faisant penser au style défensif du Soresu, elle découpa les pots en terre cuite afin de limiter les dégâts. Soudain, la main droite de son adversaire se leva en direction de sa gorge. Aucun doute, un Étouffement allait faire subir une douleur qu'An'ya avait déjà expérimenté à l'Académie de Dromung Kass par les instructeurs. Elle commençait déjà à sentir la pression s'exercer sur sa gorge... mais hors de question de se laisser faire!

- Je peux sinon sonner l'alerte tout de suite, si tant est qu'un Maître Jedi n'ait pas déjà senti qu'il se passe quelque chose. D'abord tu me rends mon sabre-laser. Maintenant !

Si l'ancienne native de Kass n'était pas une combattante hors norme, elle était rapide et s'adaptait très bien aux nouvelles situations. De sa main libre, elle usa d'une poussée de Force (télékinésie) pour plaquer son adversaire contre le mur, dans le but de l'empêcher de continuer son pouvoir obscur. C'était Belpads entier qui fut projeté contre le mur. Exit l'
Étouffement, la douleur disparu. Surtout, le Gungan était ainsi immobilisé. Tant pis si Quatre-Yeux, la Sentinelle chargée de sa surveillance, se rendait compte de quelque chose.

De plus, Yulpi ne s'était pas éloigné de la porte. Au contraire, il rentrait donc dans le champs d'action de la jeune femme et de l'arme qu'elle maniait.
Sans couteau, sans allonge et sans mobilité pour Yulpi, il ne restait plus qu'à l'ancienne assassin de piquer avec la pointe de sa lame le cœur de son adversaire...
Sauf qu'elle était incapable de commettre un acte aussi malveillant. Elle le savait et ne souhaitait pas la mort de Yulpi. Elle se contenta donc de mettre la pointe rougeoyante sous le menton du Gungan, dans le plus pure style du Makashi, c'est à dire avec un mouvement rapide, directe et peu épuisant. En effet, An'ya devait encore s'économiser.

- Assez ! Dit elle à voix haute. Yulpi Belpads...

Juste avant cette passe d'arme, elle avait senti la peur de Belpads se muer en colère. Sous le coup de l'adrénaline, il était bien capable de tenter de lui coller sa langue dans l’œil ou de lui mettre un coup de pied au coude pour la désarmer. Et si la jeune femme ripostait plus vite, que ce passerait-il? Si par malheur, elle blessait ou tuait un repenti, le Conseil ne lui pardonnerait pas. Et elle ne se le pardonnerait pas non plus. Déjà que la situation était critique...
Non. Il fallait désamorcer la situation au plus vite, d'autant plus qu'elle avait eu les réponses qu'elle était venue chercher. Ne pouvant se résoudre à tuer Yulpi (même si sa mort lui aurait permit de n'avoir à s'expliquer auprès de personne), An'ya n'avait pas d'autre choix que... d'assumer ses actes et ses responsabilités. Sa mâchoire se crispa - "Aie!" - elle sentait quelle n'allait pas aimer ça, subir les conséquences de son plan merdique. Elle s'imaginait déjà en train d'expliquer le pourquoi du comment aux Sentinelles, aux Maîtres, etc. Mais avant toute chose, il fallait calmer le Gungan.

- Je ne veux pas te tuer. Je bluffais, imbécile.

Soudain, elle fit trois pas prudent en arrière. Puis elle ôta sa capuche. Yulpi ne pouvait être qu'étonné face à un tel rebondissement ! An'ya Qelis en personne ! Ensuite, elle éteignit le sabre au laser rouge, montrant ainsi par un acte fort qu'elle ne désirait plus combattre. La surprise et le manque de pugnacité de son adversaire devrait suffire à faire redescendre le Gungan.

- Je te rends ton sabre dès que je sens ta colère passer. Puis,
je t'explique tout, dit elle d'une voix plus douce. Je t'en supplie, j'ai fais une erreur en te menaçant mais prends le temps de m'écouter. Déjà, sache que, moi non plus, je ne suis plus une Sith.

Elle préférait garder un filet de sécurité: le sabre. Elle ne lui rendrait qu'une fois son prioritaire un peu plus serein. Donner une arme à quelqu'un d'énervé semblait être une mauvaise idée. Après tout, peut être que Yulpi s'était laissé aller au Côté Obscur pour de bon? Dans ce cas là, An'ya n'aurait pas le choix...

Dans les autres cas, elle allait avoir des comptes à rendre...
Yulpi Bepads
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Les choses ne se passèrent pas tout à fait comme Yulpi l'eut voulu. L'agresseuse réusit à interposer la lame du sabre-laser, son sabre-laser à lui pour rappel, sur la trajectoire de tous les pots qui lui furent lancés à la figure. Et si Yulpi réussit bien à porter son Étouffement, ce ne fut que de courte durée, car malgré les coups reçus, l'agresseuse avait encore des ressources, et d'une poussée télékinétique propulsa le Gungan contre le mur à son tour. Sous le choc, ce dernier grinça des dents et grimaça. La douleur fut sèche, pas du genre à rester, mais eut l'effet de briser l'Étouffement. Tout cela sans que l'agresseuse n'eût lâché ni même éteint le sabre-laser.

Et justement, la lame vint aussitôt, d'un geste vif, se placer sous le museau du Gungan alors que ce dernier encaissait le choc contre le mur. Yulpi fut de nouveau mis au respect, non pas par un couteau mais par son propre sabre-laser cette fois-ci. Il se sentit soudain indigne, et entendit dans sa tête la voix de Tisjess siffler de déception. Quel Sith laissait son ennemi retourner son sabre-laser contre lui ? Yulpi n'était plus un Sith mais la honte fut la même. Et la colère d'autant plus grande. Il pouvait toujours se trouver l'excuse d'avoir été pris par surprise par quelqu'un utilisant des techniques d'assassin. Son agresseuse avait su éviter une situation où Yulpi aurait pu utiliser ses talents martiaux pour la neutraliser ; elle avait pris l'avantage d'emblée par l'effet de surprise et avait su le garder en restant en possession du sabre-laser de sa cible.

AN'YA – Assez ! Yulpi Belpads...

Ainsi donc elle connaissait son nom ! Ce n'était pas forcément une surprise, Yulpi se pensait insignifiant dans ce Temple, la seule chose qui le distinguait, hormis sa race, c'est son ancienne allégeance sith, et il avait tout de suite imaginé que si un assassin s'en prenait à lui, cela avait forcément un rapport avec cela. Il était donc même logique que ledit assassin sût son nom – quand bien même il l'écorchait en le prononçant.

AN'YA – Je ne veux pas te tuer. Je bluffais, imbécile.

Si Yulpi se laissait aller à ses pulsions, là, tout de suite, sous l'effet de la honte et de la colère, il trancherait un bras de cette vermine et la passerait à tabac jusqu'à ce que la douleur dans tout son corps soit plus forte que celle de l'amputation. Et dans l'état où il était, cette idiote osait l'insulter ?! Comme si ça avait été tout à fait évident de voir que sa menace de mort n'avait été qu'un bluff ! Yulpi aurait aimé l'y voir, elle, dans la même situation.

L'inconnue fit tomber son capuchon... et dévoila qu'elle n'en était pas une. Yulpi la connaissait et écarquilla les yeux de stupeur : An'ya, ici ! Cette Humaine tatouée comme une Zabrak était elle-même une Sith ! Yulpi avait fait sa connaissance lors d'un événement spécial organisé avec l'Académie de Dromund Kaas ; il ne l'avait pas revue depuis. Que foutait-elle donc ici, si ce n'était pas pour assassiner le renégat ?!

An'ya venait de faire trois pas en arrière, ôtant donc la menace du laser sous le museau de Yulpi, ce dernier restant de lui-même plaqué au mur pour l'instant sous l'effet de la stupeur, son esprit carburant à toute vitesse pour essayer de comprendre de lui-même la raison de sa présence ici. An'ya essaya de se montrer pacifique maintenant, en éteignant le sabre-laser.

AN'YA – Je te rends ton sabre dès que je sens ta colère passer. Puis, je t'explique tout. Je t'en supplie, j'ai fait une erreur en te menaçant mais prends le temps de m'écouter. Déjà, sache que, moi non plus, je ne suis plus une Sith.

Yulpi allait répliquer quitte à lui couper la parole, mais cette dernière phrase ajouta à sa stupeur. Elle n'était plus une Sith ?! Quoi, voulait-elle faire croire à Yulpi que, comme par hasard, elle aussi avait intégré l'Ordre Jedi ? D'un autre côté, ce serait l'explication la plus simple à sa présence ici. Sauf que si elle n'était plus Sith, alors elle n'avait normalement plus aucune raison de s'en prendre à Yulpi. A moins de le croire encore Sith, sauf que ça ne faisait pas de sens. D'autant que, de toute évidence, l'action d'An'ya n'avait pas été improvisée. Ce n'est pas en découvrant Yulpi dans le Temple que, subitement, elle avait dégainé un couteau en l'entraînant dans une remise. Elle avait prémédité cet acte. Elle avait choisi le l'endroit et le moment et n'avait pas croisé Yulpi par hasard.

Yulpi avait terriblement envie de la tabasser, de lui faire payer son acte. Mais en même temps il était aussi curieux d'écouter ce qu'elle avait à lui dire. Et cette stupeur de la trouver ici, dans le Temple, et de l'entendre dire qu'elle n'était plus une Sith elle non plus, tendit Yulpi plutôt à la réaction de curiosité qu'à celle de la violence. Maintenant, il voulait savoir, plus qu'il n'avait envie de voir An'ya manger ses dents.

YULPI – Oui, j'te confirme, t'as fait une plitasse d'erreur, t'imagines pas comment là tout de suite j'ai envie de carabouiller ta purée de bigne !

Les émotions pouvaient aller et venir chez Yulpi comme un courant d'air entre deux portes ouvertes. De colère, il venait de passer à curiosité, et même si l'emploi de plusieurs superlatifs dans sa phrase témoignait de son état d'énervement palpable, il souffla un grand coup juste après avoir parlé, essayant de chasser la colère, si bien qu'An'ya finit, après une hésitation tout de même, par consentir à lui rendre son sabre-laser. Elle garda tout de même une petite distance de sécurité et le Gungan utilisa encore une fois sa langue, ayant une portée trois fois supérieure à celle de son bras, pour s'emparer de l'objet. Il alluma la lame, sans aucune intention réelle derrière, juste une façon de se rassurer, de se dire que son arme lui était revenue et lui obéissait. Puis, il planta son regard sur An'ya.
Les émotions, tels des courants d'air...
An'ya venait de le menacer de mort, de le prendre en traître, de lui planter un couteau sous la gorge, puis la lame de son propre sabre-laser sous le museau, de l'insulter, de l'empêcher de se battre pour prendre – inévitablement, il en était sûr – le dessus...
Yulpi aurait pu la traiter d'imbécile à son tour, tout de suite, car elle avait bien senti sa colère diminuer, mais ne le connaissait pas suffisamment bien pour savoir qu'elle pouvait revenir l'instant d'après. Yulpi eut un besoin impérieux, impulsif, d'avoir le dernier mot sur la situation. C'est ainsi que sa jambe s'élança et que son pied nu s'enfonça avec rage dans l'abdomen de l'Humaine, lui coupant net la respiration et lui infligeant une douleur qui la plierait en deux pendant plusieurs minutes et continuerait de la lancer pendant les deux ou trois heures à venir.

Cela le défoula si bien que sa colère, déjà, diminua encore. Un ascenceur émotionnel comme Yulpi y était coutumier. Cette instabilité, chez les Siths, avait fait de lui un Apprenti au grand potentiel nécessitant de savoir se canalyser. Tisjess s'était donné cette mission : aider Yulpi à canalyser toutes ses émotions fortes pour qu'il atteigne la puissance dans la Force. Il était déjà arrivé à Yulpi de faire du mal à un enfant sur un simple et bref accès de rage, et de pleurer de honte l'instant d'après. Certaines personnes ayant fait des études supérieures essayaient parfois de lui coller une étiquette : “bipolarité”, “anxiété”, “instabilité émotionnelle”...

An'ya n'était pas un enfant, ni plus généralement une personne fragile, et Yulpi ne regretta pas son geste. An'ya l'avait mérité, point. Mais maintenant que c'était fait, il était prêt à l'écouter, voilà pourquoi il n'était plus en colère. Il avait l'impression d'avoir réparé la honte subie. Peut-être même qu'il ne garderait pas de rancune pour cet acte d'An'ya.
Il éteignit son sabre-laser et le rangea à sa ceinture, mais garda tout de même une main plaquée dessus, sait-on jamais... An'ya pourrait très bien mentir et préparer autre chose, avec l'envie de rendre la douleur à Yulpi.

YULPI – Tu veux parler ? Je t'écoute, maintenant que t'as eu ce que tu méritais.
An'ya Qelis
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La sensitive à la Force senti en Yulpi un sentiment qu'elle connaissait moins bien que la peur ou la haine. De la honte ou quelque chose comme ça. En effet, la jeune femme avait beaucoup moins d' amour propre que le Gungan. Faire profil bas et ravaler sa fierté, ça elle savait faire. A l'Académie on l'avait humilité plus d'une fois... Mais plus le temps passait, plus elle avait appris à sortir les griffes. Cela de traduisait souvent par des vengeances mesquines ou des répliques piquantes.

L'insulte était de trop mais An'ya n'avait pas pu s'en empêcher. Le jeune femme senti un tourbillon de colère instable, de la rage prête à exploser. Elle se dit que Bepads avait un sacré potentiel d'émotions négatives pour devenir un véritable Sith. Heureusement, l'étonnement et la vive curiosité firent pencher la balance en sa faveur, même si elle sentait l'instabilité et le risque d'exploser de son interlocuteur.
Lorsque ce dernier eut retrouvé sa propre arme, il l'alluma, comme pour s'assurer que tout était rentré dans l'ordre. Et lorsqu'il planta son regard sur elle, et que la colère revint subitement, An'ya se demanda si elle avait bien fait... 



Le coup de pied fut rapide, précis et puissant. Elle tenta d'interposer ses avant-bras pour limiter les dégâts mais trop tard... Elle fut projetée en arrière, une nouvelle fois, et se retrouva au sol le souffle coupé. Il lui fallut plusieurs seconde pour arriver à faire rentrer de l'air dans ses poumons, suite à quoi elle toussota.

- Aïe!

Une douleur la piqua au bas des cotes. En tentant de se relever, cette douleur revint avec certains mouvements. An'ya connaissait ça, une cote fêlée. Mais avec tout ce qu'elle venait de faire subir à Yulpi, elle pouvait difficilement lui en vouloir. Elle décida plutôt de s'asseoir, une main sur la cote en question. Au pire, si un Maître débarquait maintenant, avec un Yulpi dominant la situation, elle paraîtrait de prime abord pour la victime et non l'agresseur.

- Ouch! C'est de bonne guerre.

Pendant plusieurs jours, elle ne pourrait plus ricaner de ses remarques cyniques sans sentir cette douleur.

-
Tu veux parler ? Je t'écoute, maintenant que t'as eu ce que tu méritais.


Maintenant que la tatouée avait eu des réponses, l’enjeu de cette conversation avait changé. Il fallait maintenant limiter les pots cassés. (Et on ne parlait pas de ceux qu'elle avait reçu sur la tête!) Elle devait convaincre le Gungan qu'elle avait agi par peur, en pensant que c'était potentiellement un ennemi. Si elle arrivait à l'adoucir, voir même à se le mettre dans la poche, la plainte de la créature auprès des Maîtres serait moins forte. Du même coup, la sanction qu'elle devrait assumer serait moins sévère. Mais, du fait qu'elle ait transgressé une règle -celle de sa constante surveillance- et qu'elle ait poussé l'ancien apprenti dans ses retranchements obscurs, elle savait qu'elle ne pourrait pas y couper. Il y aurait une sanction.

Sur Dromung Kass, le fouet, la cellule, voir la mort.

Mais ici?

An'ya peinait à reprendre son souffle, à son grand damne. Les Maîtres allaient arriver d'une seconde à l'autre et, elle, elle n'arrivait pas à parler.
Elle se massa les sinus du bout des doigts, signe qu'elle réfléchissait. Par où commencer? Comment amener les choses? Puis, lorsqu'elle se senti mieux, elle commença:

- Ça fait plusieurs mois... que... je suis au Temple. J'ai fuis l'Ordre Sith... j'ai fuis mon Maître Sith : Darth Draâl.

Elle repris de l'air. La douleur à l'abdomen ne l'aidait pas.

- C'est... quelqu'un... qui a des liens avec les services de l'Inquisition. Je n'ai... jamais... vraiment su son rôle exact au sein de l'Ordre Sith... Il est très mystérieux...

Ce qui expliquait en parti pourquoi l'ancienne Sith avait foncé tête baissée dans la réponse-piège de Yulpi.

- Ce qu'il faut savoir avec lui... c'est qu'il est très possessif... Pour lui, je lui appartiens. Et... La réaction qu'il pourrait avoir suite à mon départ me fait peur.  En plus, l'Ordre Sith ne doit... pas m'avoir dans son cœur... Plutôt dans son collimateur... Tu peux comprendre ça, hein?


Le visage de son ancien Maître lui revint en mémoire. Surtout, la scène de la dernière fois où elle l'avait vu. Cette situation avait été des plus étranges. Surtout, à ce moment là, elle se doutait que son Maitre voulait la faire disparaitre. Une sensation de peur vint papillonner dans le ventre d'An'ya. Elle laissa cette peur filtrer dans la Force dans le but d'appuyer ses dires pour Bepads.

- Juste avant de fuir... J'ai découvert qu'il voulait me tuer. Qu'ai je fais ou entendu pour mériter ça?

Je ne sais pas.


An'ya arrivait à mieux respirer. Sa voix devenait plus fluide. Les yeux dans le vague, dans ses souvenirs, elle continua:

- Comme mon Maître... Enfin, je veux dire mon ancien Maître... a le bras long, je suis allée chercher  protection au Temple Jedi.

Puis elle planta son regard dans celui du Gungan.

- Et là, te voilà ici! Quelqu'un qui m'a déjà vu et affronté. Étrange coïncidence, non? En plus, tu n'es pas le seul, un autre Sith à été capturé. Un Souma, à ce qu'il parait. Tu te rends compte, bientôt on pourra montrer un club... Hin ! Hin ! Aïe !

Toussotements douloureux.

- Bref, à ton sujet je me suis posée beaucoup de questions. Draâl est bien capable de ce genre de plans machiavéliques et autres coups tordus.

La jeune femme déglutit.

- Oui, j'ai imaginé le pire et l'improbable. Mais comprends moi Yulpi, j'avais peur! Il fallait que j'en aie l
e cœur net, que j'ai des réponses à mes questions. Des réponses sûres. J'ai donc élaboré ce plan. Te forcer à parler en étant sûre que tu ne me mènes pas en bateau. Mais...

La tatouée se rapprocha un peu du Gungan, toujours au sol, un peu à la manière de quelqu'un qui implore le pardon.

- Je te jure que je ne voulais pas te faire de m-m-mal ou même t-t-t' humilier. Juste poser mes questions puis disparaitre. Revenir dans mon lit comme si de rien n'était. Ni vu ni connu, tu comprends?

Le regard marron clair de la repentie implorait que Yulpi s'adoucisse. Elle attendait avec une certaine crainte sa "sentence". Mais moins que celle qui serait prononcée par le Conseil...
En attendant le Gungan avait peut être des questions ?
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Plus que de l'avoir simplement pliée en deux, le coup de pied du Gungan fit chanceler An'ya qui s'étala sur le dos. Yulpi ne frappait pas toujours aussi fort, mais il avait là concentré toute sa colère en un seul instant, en un seul coup. Le Gungan venait de frapper avec pratiquement la puissance d'un Trandoshan. Ce n'était qu'éphémère, même si de toute façon ses jambes avaient une bonne détente, il savait très bien qu'en moyenne, il ne pouvait pas frapper aussi fort qu'un Trandoshan ou qu'un Wookie, simplement aussi fort qu'un Humain autant entraîné que lui, un athlète dont la puissance résidait dans les jambes, et donc le danger dans les coups de pied. Une puissance qui n'était pas brute comme celle d'un Trandoshan ou d'un Wookie, mais due à une musculature sèche et affûtée. Ce n'est qu'en couplant ça à un accès de colère qu'il pouvait étaler une cible au sol en ne visant que l'abdomen. Il venait de réussir à fêler une côte sans même la viser.

An'ya n'eut pas à se plaindre. Elle eut mal, très mal, c'était évident, elle ne se tenait pas les côtes pour rien, mais trouva le moyen de dédramatiser la situation, commentant que c'était de bonne guerre. Cette désinvolture aurait pu énerver de nouveau Yulpi, mais le Gungan soufflait, était en phase de se calmer pour de bon après s'être défoulé, et vit plutôt dans cette phrase une amende honorable : An'ya savait qu'elle était allée trop loin et que rien ne justifiait son acte.
Enfin, rien ? Fallait-il encore lui donner la chance de fournir une justification.

AN'YA – Ca fait plusieurs mois... que... je suis au Temple. J'ai fui l'Ordre Sith... j'ai fui mon Maître Sith : Darth Draâl.

L'Humaine aux tatouages de Zabrak avait du mal à parler avec sa côte fêlée, sa voix se coupait régulièrement avec une grimace de douleur. Cela n'enlevait rien au caractère édifiant de son propos.
Elle avait fui l'Ordre Sith et avait intégré le Temple Jedi depuis plusieurs mois ? Il lui était donc arrivé la même chose que Yulpi, mais plus tôt. Ce dernier n'avait toutefois pas à proprement parler fui l'Ordre Sith, puisqu'il avait été capturé par la République, mais il s'en était détourné. Il avait abandonné son maître, Tisjess, à la fois par peur et par différend. Il ne savait toujours pas déterminer si sa décision avait été courageuse ou stupide. Tisjess lui manquait autant qu'il était content de ne plus avoir à entendre ses remontrances et à se fâcher avec lui. Il ne s'était jamais vraiment senti bien entouré à l'Académie Sith, mais de là à dire qu'il se sentait tout de suite mieux au Temple Jedi, c'était vite aller en besogne... An'ya, elle, avait fui. La décision n'avait peut-être donc pas été aussi réfléchie qu'avait pu le faire Yulpi.

AN'YA – C'est... quelqu'un... qui a des liens avec les services de l'Inquisition. Je n'ai... jamais... vraiment su son rôle exact au sein de l'Ordre Sith... Il est très mystérieux...

Voilà donc pourquoi elle avait posé des questions sur lui bien que ce fût son maître, ou ancien maître. En l'écoutant, Yulpi commençait à voir où elle allait en venir : ayant fui l'Ordre Sith, elle devait sûrement vivre dans la peur qu'un assassin vienne la trouver, et cette peur avait été ravivée quand elle avait découvert la présence de Yulpi sans savoir que lui aussi avait quitté l'Ordre, en dépit du fait que Yulpi n'avait pas le profil d'un assassin. Dans ce genre de situations, l'on n'est pas rationnel.

AN'YA – Ce qu'il faut savoir avec lui... c'est qu'il est très possessif... Pour lui, je lui appartiens. Et... La réaction qu'il pourrait avoir suite à mon départ me fait peur. En plus, l'Ordre Sith ne doit... pas m'avoir dans son cœur... Plutôt dans son collimateur... Tu peux comprendre ça, hein ?

Yulpi était peut-être mieux placé que quiconque ici au Temple pour comprendre. Toutefois, An'ya devait aussi être capable de s'imaginer que Yulpi avait la même crainte qu'elle. A travers la Force, Yulpi put sentir une peur évidente chez An'ya. C'était sincère. Cette dernière avait eu le statut de Guerrière au sein de l'Ordre, elle avait plus d'expérience que Yulpi, mais l'on pouvait encore douter de sa capacité à si bien feindre des émotions au sein de la Force. Et elle n'était qu'une Humaine, pas une Zeltronne, elle ne pouvait pas manipuler le Gungan avec des phéromones.

AN'YA – Juste avant de fuir... j'ai découvert qu'il voulait me tuer. Qu'ai-je fais ou entendu pour mériter ça ? Je ne sais pas.

C'est donc sans doute cela qui avait précipité la fuite d'An'ya. Yulpi aurait sans doute fait la même chose s'il avait d'un coup appris que Tisjess avait voulu le tuer. C'était devenu le cas, assurément, Tisjess devait vouloir tuer Yulpi pour effacer cette erreur qui lui faisait honte auprès des Seigneurs Siths – avoir un Apprenti instable qui désertait était une tache qu'il fallait nettoyer. Seulement, Tisjess n'avait jamais voulu la mort de Yulpi avant sa défection.

AN'YA – Comme mon maître... enfin, je veux dire mon ancien maître... a le bras long, je suis allée chercher protection au Temple Jedi. Et là, te voilà ici ! Quelqu'un qui m'a déjà vue et affrontée. Etrange coïncidence, non ? En plus, tu n'es pas le seul, un autre Sith à été capturé. Un Souma, à ce qu'il paraît. Tu te rends compte, bientôt on pourra montrer un club... Hin ! Hin ! Aïe !

Yulpi n'était pas trop d'humeur à rigoler à cet instant. Il avait vu juste : An'ya avait pris peur en voyant un autre (ancien) Sith au Temple. Quant au Souma, Yulpi savait que l'Impératrice avait un esclave Souma, le seul individu de cette race dont il avait entendu parler. Se pouvait-il que ce soit lui ?

AN'YA – Bref, à ton sujet je me suis posée beaucoup de questions. Draâl est bien capable de ce genre de plans machiavéliques et autres coups tordus. Oui, j'ai imaginé le pire et l'improbable. Mais comprends-moi Yulpi, j'avais peur ! Il fallait que j'en aie le cœur net, que j'aie des réponses à mes questions. Des réponses sûres. J'ai donc élaboré ce plan. Te forcer à parler en étant sûre que tu ne me mènes pas en bateau. Mais... Je te jure que je ne voulais pas te faire de m-m-mal ou même t-t-t'humilier. Juste poser mes questions puis disparaître. Revenir dans mon lit comme si de rien n'était. Ni vu ni connu, tu comprends ?

Yulpi soupira. An'ya s'était approchée de lui, et le regardait d'un œil implorant comme si elle attendait sa sentence. Bien entendu que Yulpi comprenait.

YULPI – Franchement, j'ai l'air d'un assassin ? Tu crois vraiment que je serais capable de jouer l'agent double, à intégrer les Jedis en me faisant passer pour un déserteur jusqu'à ce que je réussisse à t'assassiner ? Si quelqu'un veut t'assassiner, il ne te laissera même pas voir son visage, il attendra le moment propice pour t'attaquer, exactement comme tu viens de le faire avec moi.

Même s'il était prêt à passer à autre chose, il ne put pas s'empêcher de lâcher cette petite pique. Et il avait encore quelque chose à reprocher à An'ya :

YULPI – Moi aussi, figure-toi, j'ai peur qu'un assassin vienne s'en prendre à moi ! Et t'as agi exactement comme ça ! Tu te rends compte ou pas ? C'est toi qui t'es comportée comme un assassin, pas moi. Si j'avais voulu te tuer, je ne t'aurais pas laissé voir mon visage plusieurs fois avant de passer à l'acte. Tu dis que t'avais peur, je te crois, mais franchement, t'étais bien placée pour savoir qu'en agissant comme un assassin, je ne pourrais réagir que violemment ! T'espérais quoi ?

Yulpi soupira encore une fois. Ses mains se décrispèrent, ne cherchant plus le contact continu avec son sabre-laser. La situation semblait définitivement désamorcée.

YULPI – Enfin bon... Voilà, comme tu le vois, moi aussi maintenant je suis chez les Jedis. Sauf que ça fait pas quelques mois. Moi, ça fait juste quelques jours. J'étais sur Raxus, je sais pas si t'as entendu ce qu'il s'est passé là-bas. Je me suis fait capturer, et je te passerai les détails, mais j'ai accepté de rejoindre les Jedis. Moi aussi, maintenant, mon maître doit vouloir ma mort, c'est sûr. Enfin, mon ancien maître... Et Darth Draâl, non, jamais entendu parler. J'ai commencé à dire n'importe quoi tout à l'heure juste pour faire distraction parce que je sentais que ta prise faiblissait et que j'allais pouvoir agir, mais non, désolé, je sais rien sur lui. Allez, lève-toi, on va aller à l'infirmerie.

Yulpi se pencha et lui tendit la main pour l'aider à se relever.
An'ya Qelis
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Non, Yulpi n'avait ni le profil d'un assassin ni d'un agent double. An'ya se mordilla la lèvre inférieure, c'était effectivement plutôt son profil à elle. Le Gungan avait parfaitement raison.

- Tu sais on ne s'est croisé qu'une seule fois... Je ne connais pas l'étendu de tes compétences, se justifia-t-elle.

L'ancienne Sith se souvint de la rencontre inter-académies. Les Maîtres instructeurs leur avait concoctés une épreuve des plus tordu. Tout d'abord, plusieurs temps avaient permit aux Apprentis de faire connaissance, de nouer de nouveaux liens et de s'affronter sur divers jeux compétitifs. Ainsi chacun avait pu jauger les compétences et aptitudes des autres.
Ensuite, venait l'épreuve en elle-même : une "battle royal" où chaque participant possédait un médaillon. La règle était simple: si quelqu'un d'autre s'emparait de votre médaillon, vous étiez considérée comme morte. La médaille devait forcement être sur vous. Le but était d'être le dernier en jeu, par n'importe quel moyen. Il était cependant interdit de tuer ou de rendre un adversaire handicapé à vie. Les joueuses et joueurs avaient deux jours dans le cadre idyllique d'un village abandonné, sur lequel la nature avait repris ses droits. Bien entendu, des récompenses et des punitions attendaient les gagnants et les perdants. Valait mieux ne pas être dans les premiers à perdre...
An'ya, sociable comme pas deux, s'était faite de nouveaux amis. Ironie. Elle avait bien sûr beaucoup observé les autre. Au final, elle avait préféré s'allier à Jax et Vadel de sa propre académie. L'un était bon combattant tandis que le deuxième excellait dans le pistage et la survie en milieu hostile. Avec elle, la fille discrète et maline, ils formaient un trio aux compétences complémentaires. Vadel retrouvait les autres participants, An'ya volait les médaillons et Jax tapait si besoin. Leur combine marchait plutôt bien... jusqu'à ce qu'ils tombe sur Yulpi. La tatouée se souvenait encore du jeu de jambe qui avait terrassé Jax...

- Ce que j'espérais? Que tu te laisse faire, tiens! Commença-t-elle avec un ton ironique. J'ai fais une erreur en parlant de Darth Draâl. J'aurai dû m'arrêter avant. Sérieusement, j'espérais ne pas te laisser assez de marge de manœuvre pour que tu puisses faire quoique ce soit. Elle passa un index sur ses sinus. Raté, du coup.

An'ya prit la main de Bepads pour se relever, non sans mal.

- Mais le pire, c'est ton Étouffement. Quelle idée, d'utiliser le Côté Obscur ici! Je sais, tout est de ma faute. Mais c'est lui qui va me mettre dans la merde. On aurait pu chacun partir de notre côté après avoir fait la paix mais ça ne va pas se passer comme ça. Les Maîtres doivent déjà être en route. Et puis il y a un truc que je ne t'ai pas dit...

C'est ainsi que les deux anciens Sith sortirent de leur champ de bataille pour marcher dans le square. La nuit était belle, la température agréable et les Jedis sortirent de nulle part pour les encercler... Leurs visages affichaient une détermination sans faille.

An'ya se souvint que
les Siths avaient attaqué le Temple, il y a plus d'une dizaine d'années, tuant ainsi de nombreux Padawan. Autant dire que la tension était aussi palpable qu'une halaine de Bantha.

- Le pouvoir obscur, c'est pas moi!
lâcha-t-elle par réflexe.



Si Yulpi avait les émotions qui venaient et allaient comme un courant d'air, il en était de même pour l'avis d'An'ya. En sale petite opportuniste qu'elle était, l'ancienne Sith se demanda s'il ne fallait pas tout mettre sur le dos du Gungan. Après tout, si An'ya était incapable de tuer Yulpi, il n'en était peut être pas de même des Jedis ici présent... Pour cela, il lui faudrait argumenter, expliquer qu'il était dangereux. D'ailleurs, on voyait bien qu'An'ya avait reçu des coups, elle n'avait pas d'arme (le couteau étant resté sur place) tandis que l'autre avait un sabre au laser ROUGE. Aucun doute que la colère prendrait Yulpi et l'ancienne Sith saurait l'attiser pour le transformer en menace aux yeux des Jedis. Ainsi, ces derniers feraient le sale boulot à sa place. Sur Dromung Kaas, elle aurait choisi ce plan mais...
Il y a toujours un "mais". Une enquête serait faite et la tatouée se doutait bien qu'elle avait laissé des traces qui la contrediraient. En plus, elle était en faute en ayant trompé ses sentinelles attitrées. Comment justifier ça, hein?

- Mais... c'est entièrement de ma faute... avoua-t-elle en baissant le regard.

Elle avait choisi l'option qui lui paraissait la moins coûteuse : dire la vérité et assumer.
Yulpi Bepads
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AN'YA – Tu sais on ne s'est croisés qu'une seule fois... Je ne connais pas l'étendue de tes compétences.

C'était vrai, en soi ; mais Yulpi restait persuadé que personne ne pouvait décemment lui trouver le profil d'un assassin. Après tout, rien que par son physique, par sa race – les Gungans semblaient avoir l'image d'êtres désinvoltes et insouciants – Yulpi n'était jamais pris au sérieux. A force qu'on le lui fasse ressentir, il finissait par lui-même se convaincre qu'il n'avait aucun charisme. Peut-être que cette volonté si ardente de briller au sommet d'un tournoi martial et de s'illustrer plus généralement par le combat, trouvait son origine dans la pensée qu'il ne pouvait convaincre que par les actes, jamais par sa simple prestance ou par les mots. Il était obligé de démontrer son talent, en permanence, puisque jamais personne ne le prenait au sérieux. Or, il n'avait jamais démontré aucun talent d'assassin. Pour cause : les coups bas, les attaques par derrière, ça le répugnait, c'était contre ses valeurs de fair-play et de compétition. Yulpi voulait juste la gloire et la reconnaissance, en brillant honorablement. Tout ce qu'un service d'assassin ne pouvait pas lui apporter, en plus de le rebuter.

AN'YA – Ce que j'espérais ? Que tu te laisse faire, tiens !

Un petit peu d'humour, pour aider à faire retomber la tension. Yulpi se laissa aller à un demi-sourire.

AN'YA – J'ai fais une erreur en parlant de Darth Draâl. J'aurais dû m'arrêter avant. Sérieusement, j'espérais ne pas te laisser assez de marge de manœuvre pour que tu puisses faire quoique ce soit. Raté, du coup.

Yulpi s'essaya à son tour à un petit trait d'humour :

YULPI – Je ne suis pas un garçon facile, tu sais...

Ca restait à cet instant le meilleur moyen de tirer un trait sur ce qu'il venait de se passer et de se détendre. Il fallait encore espérer ne pas avoir alerté un Maître Jedi, entre le raffût dans la remise et l'emploi du Côté Obscur...
An'ya attrapa la main du Gungan et, avec son aide, se releva sur ses deux jambes. Puis, justement, elle lui reprocha cet emploi du Côté Obscur. Tout en reconnaissant que c'était de sa faute, elle devina que ça allait la mettre « dans la merde ». Tout en parlant, An'ya et Yulpi quittèrent la remise, retrouvant l'air doux du jardin.

AN'YA – Et puis il y a un truc que je ne t'ai pas dit...

C'est à ce moment-là que deux Jedis surgièrent pour intercepter les deux anciens Siths en ce début de nuit. An'ya se coupa donc au pire moment, laissant à Yulpi toute la frustration de vouloir savoir ce qu'elle s'apprêtait à lui annoncer.

AN'YA – Le pouvoir obscur, c'est pas moi !

Yulpi tourna la tête vers elle, les yeux écarquillés. La garce ! Elle comptait se défausser sur lui ?! Entre son comportement d'assassin et son attitude égoïste et traîtresse, elle se pensait encore à l'Académie Sith ! Yulpi avait commencé à espérer la voir autrement que comme l'un de ces innombrables enfoirés qui remplissaient les couloirs de l'Académie Sith, mais il était peut-être trop naïf.

Restant sans voix, Yulpi ne sut pas quoi dire pour sa défense, d'autant qu'il était très mauvais menteur. De fait, An'ya disait la vérité, mais Yulpi devait vite trouver quelque chose à dire pour que les deux Maîtres Jedis ne se fassent pas trop vite une fausse idée de la situation. Il ne fut pas assez rapide et An'ya reprit la parole :

AN'YA – Mais... c'est entièrement de ma faute...

Yulpi tourna derechef la tête vers elle, perplexe cette fois. Comptait-elle se défausser sur lui, ou pas ? Difficile de lui faire confiance. Mais que serait Yulpi s'il décidait, ici et maintenant, de l'enfoncer ? Les deux Maîtres Jedis – une Iktotchi et une Humaine – affichaient des visages déterminés et inquisiteurs. En jugeant hâtivement, ils porteraient sur Yulpi tous les reproches : il était bien celui qui venait de faire appel à l'Obscur, An'ya était blessée et pas lui, et n'avait même pas de sabre-laser. Yulpi pouvait essayer de porter tous les torts sur An'ya, par peur, en expliquant la situation dans sa stricte vérité. Ou bien...

YULPI – Je suis désolé, j'ai eu peur, il y a eu un malentendu, et j'ai voulu me défendre comme j'ai pu. Enfin... je veux dire... j'ai eu peur, quoi, et je me suis pas contrôlé. Mais y'a rien de grave, tout va bien ! An'ya m'a fait peur et j'ai réagi violemment, mais c'est fini, tout va bien !

Pas sûr que ça suffise à convaincre les deux femmes d'autorité, d'autant que le Gungan s'emmêlait un peu dans ses paroles et pouvait passer pour un mauvais menteur même quand il disait la vérité.

Maître Jedi Iktotchi – Vos noms, tous les deux.
YULPI – Yulpi. Yulpi Bepads. C'est Maître El'Dor qui m'a fait intégrer le Temple il y a même pas deux semaines. Vous pourrez lui demander !
Maître Jedi Iktotchi – Vous êtes l'apprenti de Maître El'Dor ?
YULPI – Euh... non... enfin, je crois pas... Je... n'ai pas encore de maître...

La question suivante allait sûrement être : « que faites-vous ici à cette heure-ci ? », car il pouvait être préoccupant de voir un ancien Sith tout récent dans le Temple déambuler librement sans la surveillance de personne. Mais d'abord, l'Iktotchi posa son regard sévère sur An'ya, attendant son identité et celle de son maître...
An'ya Qelis
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L'Humaine et l'Iktotchi se tenaient là, prenant en tenaille les anciens Siths. Ces Maîtres Jedis, ils... n'étaient que deux ? An'ya imaginait sans problème le niveau de compétence de ces personnes là. En effet, envoyer si peu de gens à la rencontre d'une éventuelle menace du Côté Obscur pouvait être risqué... à moins d'envoyer des gens doués.


L'ancienne impériale senti le doute s'immiscer dans l'esprit de Yulpi à propos d'elle. Il avait bien raison de se méfier d'elle. Difficile de lui en vouloir, vu ce qu'il venait de subir. Mais ses paroles étonnèrent l'ancienne Sith. Yulpi arrondissait maladroitement les angles afin d'atténuer la gravité de la situation. Sur Dromung Kass, prendre le risque de partager une punition s'avérait souvent être une manoeuvre pour rentrer dans les bonnes grâces de celle qu'on protégeait. Mais au Temple ? An'ya savait que le Gungan faisait ça sans arrière pensée.
Une drôle de sensation naquit en An'ya. Elle n'arrivait pas à mettre de mot dessus. En réalité, il s'agissait de gratitude. Elle ne savait pas gérer ce genre d'émotion.


– Vos noms, tous les deux.


Le Gungan répondit promptement. Puis, quand le regard inquisiteur de l'Iktotchi se posa sur elle, la tatouée n'hésita pas :


- An'ya Qelis, repentie. Je suis au Temple depuis quelque mois. J'ai intégré un Clan d'Initié, celui de Maître Botard, qui se charge de me "tutorer". An'ya mima les guillemets. Yulpi a raison : il n'y a pas de problème.


- Pas de problème ? Les coups que vous semblez avoir reçu indique bien la réaction violente de Yulpi Bepads. Je ne saurais tolérer ce genre de comportement ici. Sans parler du pouvoir Obscur.


- Oh ça ? Ce n'est rien, je vous assure.


- Vous êtes sûre ? Demanda la Maître Jedi Humaine, plus soucieuse de ses interlocuteurs que son homologue Iktotchi. L'infirmerie n'est pas loin.


- C'est juste un bleu, dit la tatouée avec un sourire qui se voulait rassurant... mais qui se transforma vite en grimace de douleur. Aïe. J'ai surpris Yulpi et il a réagit un peu rapidement, c'est tout. On peut y aller ?


- Certainement pas. Ne bougez pas d'ici, dit leur interlocutrice en sortant son DataPad.



"Et merde." se dit An'ya. La Jedi allait sans doute vérifier les identités et les statuts des deux anciens Siths. Puis le regard de l'Iktotchi, franchement sévère et lourdement chargé de méfiance, se posa sur la brune :


- Vous n'êtes pas sensée être accompagnée d'une Sentinelle, vous ?


An'ya se mit à mordiller sa lèvre inférieure. La suite, elle ne savait pas trop comment la justifier. Il fallait qu'elle trouve la tournure de ses phrases afin de présenter la situation en sa faveur. Enfin, autant que possible...


- Hum... Quand j'ai vu Yulpi, j'ai eu peur qu'il soit là pour me faire du mal. J'ai donc... Euh... voulu ne pas impliquer les Sentinelles chargées de ma surveillance dans mes problèmes...


Les regards inquisiteurs se plissèrent un peu plus.



- Hm. En plus, ma surveillante avait l'air fatiguée, alors j'ai préféré la laisser dormir.


- C'est une plaisanterie ? Qu'est-ce que vous faîtes à une heure pareille sans votre accompagnante ? Avec un autre ancien SITH ?!?


Un malaise s'installa. An'ya s'empêcha de répondre "On monte un club, pourquoi?" ou une bêtise du genre. Elle se senti coincée et ne put s'empêcher de lâcher une bêtise quand même :


- Ah, vous appeler ça comme ça, vous ? J'aurais plutôt dit une nounou. C'est assez pénible d'ailleurs.


- Maître Marja a été claire dans les consignes passées, coupa sèchement son interlocutrice, un œil sur le dossier dématérialisé d'An'ya. Je répète ma question une dernière fois : Que faîtes vous sans votre accompagnante à une heure pareille avec Yulpi Bepads ? Et dans quel but, exactement, a été fait le pouvoir Obscur ?


An'ya se sentait mal. Sûre que les deux autres allaient croire à un coup fourré si elle ne disait pas la vérité. Et en même temps, la vérité n'allait pas la mettre en bonne posture non plus. Elle senti une goutte de sueur perler le long de sa nuque, puis elle jeta un regard à Bepads.
Yulpi Bepads
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Yulpi venait déjà de balancer le nom d'An'ya, mais ça ne suffisait pas à la Maître Jedi, à moins qu'elle n'eût pas fait attention. An'ya déclina son identité en se présentant comme « repentie ». Etait-ce aussi le statut de Yulpi ? Repenti ? Mais repenti de quoi ? Yulpi ne considérait toujours pas qu'être un Sith ou utiliser le Côté Obscur était un mal en soi. Pourquoi ce le serait ? Tout n'était que question de point de vue, les Siths étaient simplement les ennemis de guerre ancestraux des Jedis, alors, certes, ici, au Temple Jedi d'Onderon, être un Sith était mal en soi, et le Côté Obscur était à éviter comme la peste. Seulement, Yulpi n'était pas encore prêt à accepter cette vision des choses, car il ne la comprenait tout simplement pas. Il n'était pas un repenti, tout simplement parce qu'il ne considérait pas avoir fait quoi que ce soit de mal.

L'Iktotchi pointa les coups reçus par An'ya et annonça ne pas tolérer ce genre de comportements. Quant à l'utilisation du Côté Obscur dans l'enceinte du Temple, c'était pire encore. Cette Maître Jedi n'avait donc qu'une envie : infliger une sanction sévère contre les deux anciens Siths.
L'Humaine, elle, sembla plus pondérée, et s'inquiéta avant tout pour An'ya, rappelant que l'infirmerie n'était pas loin. Yulpi savait déjà à laquelle des deux Maîtres Jedis il avait plus envie de parler.

L'Iktotchi retint les deux fautifs sur place, le temps pour elle de vérifier sur son datapad leurs identités et les notes sur eux. Elle s'étonna qu'An'ya ne fût pas accompagnée d'une Sentinelle. An'ya essaya bien de se justifier, mais apparemment, elle n'était vraiment pas censée échapper à la vigilance de sa Sentinelle, et sa justification ne plut pas du tout à la Maître Jedi, qui lui demanda ce qu'elle faisait ici, à une heure pareille, sans sa surveillante, et qui plus est, avec « un autre ancien Sith » – mettant bien l'accent sur le mot “Sith”. Voilà, Yulpi restait catalogué comme tel. Il n'était pas du tout surpris. Quand il avait annoncé sa décision devant Maître El'Dor, le Nazzar, il s'était déjà douté que cette intégration au Temple Jedi serait pénible. A l'Académie Sith de Korriban, il en avait déjà bavé juste parce qu'il était un Gungan et avait une tête de souffre-douleur ; ici, au Temple Sith, s'ajoutait à cela le fait qu'il était un ancien Sith, il avait donc tout pour attirer, ou la méfiance, ou la moquerie, ou la détestation. Même certains Maîtres Jedis ne semblaient pas prêts à l'intégrer normalement. Le fait qu'An'ya fût en présence d'un « autre ancien Sith », semblait être une circonstance aggravante. Yulpi se sentit comme un pestiféré. Il baissa le regard, triste, désabusé.

Yulpi sentit de la colère monter en lui. Il savait qu'il ne pouvait pas se permettre de hausser le ton contre un Maître Jedi. Il parla tout de suite, avant de se mettre encore plus en colère et de ne plus pouvoir modérer son ton :

YULPI – Pardon, mais vous semblez imaginer que nous étions en train de comploter, comme si An'ya n'avait pas le droit d'être avec moi juste parce que je suis un ancien Sith moi aussi.

La Maître Jedi Iktotchi tourna son regard inquisiteur vers le Gungan. La Maître Jedi Humaine se tendit un peu, sentant que la discussion pouvait déraper.

Maître Jedi Iktotchi – Alors expliquez-moi ?

Elle ne venait pas de nier. Yulpi voyait donc juste.

YULPI – Ah, donc c'est ça, c'est bien ce que vous pensez... Deux anciens Siths ensemble, ça ne peut que comploter ! Notre âme est damnée à jamais, c'est ça ?!

D'une voix qui contrasta par son calme, l'Humaine intervint pour désamorcer le dialogue :

Maître Jedi Humaine – Personne ne porte de jugement. Nous avons été alertées par l'usage du Côté Obscur de la Force, et nous voulons nous assurer qu'il n'y a rien d'alarmant. Expliquez-nous, Padawan Bepads, s'il vous plaît.

Eh bien ! Au moins, cela eut l'effet de calmer Yulpi. Consciemment ou non, ces deux Maîtres Jedis utilisaient la technique du bon flic - méchant flic. Et cela fonctionna.

YULPI – Comme An'ya vous l'a dit, elle a été surprise de me voir, elle me connaît déjà et ne savait pas que j'avais quitté les Siths. Elle a eu peur que je sois là pour elle. Sauf que du coup, elle m'a fait peur à moi. J'ai réagi instinctivement, c'est tout. On a tous les deux eu peur, c'est un malentendu.
An'ya Qelis
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An'ya regarda son compagnon d'infortune avec un certain étonnement. Évidemment que c'était louche, deux anciens sith ensemble ! Surtout si une des deux était normalement sous surveillance... A la place des Jedis, la tatouée n'aurait même pas cherché à comprendre, elle aurait enfermé tout le monde. Et elle aurait agit en connaissance de cause : on ne peut pas faire confiance à un Sith. Elle ne se ferait même pas confiance à elle-même ! D'ailleurs c'était un peu le cas, vu les rêves étranges qu'elle faisait et son envie de se laisser aller au Côté Obscur dans certaines situations. Une Sith pouvait-elle réellement et complètement se repentir ? An'ya voulait bien essayer mais s'être trop engagée sur le chemin du Côté Obscur ne l'aidait pas.

Soudain, elle prit conscience d'un truc : Yulpi ne s'était pas enfoncé dans cette voie
autant qu'elle. À sa connaissance, le Gungan n'avait jamais été Darth, contrairement à elle. Cela expliquerait pas mal de choses : son sabre non confisqué, pas de surveillance continue mais, aussi, sa vision pas aussi négative qu'An'ya à l'égard des Siths.

La Maître Jedi Hu
maine s'adressa à sa collègue d'une voix toujours aussi douce:

- Peut être serez vous rassurée si vous jetiez un œil dans la remise où ils se trouvaient ? Qu'en pensez vous ?

Pour toute réponse, L'Iktotchi réfléchit à la proposition et acquiesça de la tête, avant de se diriger vers la porte. Cette dernière s'ouvrit dans un bruit de dépressurisation. Le trio resté dans le patio pu voir sur le profil du visage de l'Iktotchi un mélange d'étonnement et de curiosité. Puis elle disparu à l'intérieur du débarras.


- Essayez de nous comprendre, nous avons tous ici le souvenir terrible de l'attaque des Siths. C'é
tait il y a quelques années. Et... nous avons tous perdu quelqu'un qui nous était cher.

Le regard de la femme sembla luire un bref instant. Puis, elle détailla un peu plus les deux anciens Siths avant de continuer :

- Comment se passe votre inclusion au Temple ? Je veux dire, de quoi avez vous besoin pour vous aider dans cette épreuve ?

Décidément, elle était la compréhension incarnée, celle là. An'ya ne lui faisait pas confiance. Elle allait répondre quelle se débrouillait très bien toute seule quand une douleur lui monta à l'arrière du crâne. Et celle de la mâchoire - et de la cote fêlée - était encore bien présente aussi.

Finalement, l'autre Jedi sorti de la remise, tenant deux objets dans la même main, comme pour avoir l'autre main toujours libre en cas de problème. Il s'agissait d'un morceau de pot en terre cuite et du couteau de cuisine.

- Visiblement, votre malentendu aurait pu très mal finir. Ce pot a été tranché par un sabre laser. Sans parler du couteau, commença t elle d'un ton toutefois moins tendu qu'avant. Le jardinier aura besoin de votre aide à tous les deux pour remettre l'intérieur et le matériel en état. Vu ce que j'ai découvert, je suis encline à vous croire mais nous allons devoir prendre quelques précautions.

Elle regarda sa collègue dans les yeux. Visiblement les deux Jedi devaient bien se connaitre car l'humaine mena la suite de la conservation. Ce qui allait être demandé serait délicat à l'être. C'était donc la gentille qui allait s'en occuper.

- Je pense qu'il vaut mieux ne pas garder votre sabre avec vous pour l'instant, dit elle à Yulpi. Les choses auraient pu dégénérer là dedans et... finir par un mort. Ne pensez vous pas qu'il serait plus prudent de nous le remettre? N'ayez crainte vous le retrouverez en bon état, dès que les événements seront éclaircis, dans un ou deux jours.

- Et si vous avez besoin de vous sentir en sécurité, nous pouvons vous allouer une sentinelle pour vous protéger.

An'ya, quant à elle, commençait à sentir le contre-coup de la soirée. La douleur et la fatigue s'imposaient de plus en plus.

- Pour dissiper tout malentendu, quel pouvoir obscur avez-vous utilisé ?
Yulpi Bepads
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L'Humaine incita sa collègue Iktotchi à jet un coup d'œil dans la remise pour vérifier par elle-même qu'il n'y avait rien eu de grave. Elle ne trouverait par exemple aucune tache de sang, tout juste des babioles brisées. Ainsi, pendant que la “méchante flic” était occupée, la “bonne flic” essaya de justifier l'intervention avec le drame de l'attaque des Siths au Temple, plusieurs années auparavant. Les Jedis avaient souffert trop de morts et avaient besoin de prendre des précautions.

YULPI – Je n'y ai pas participé.

Compte tenu de la situation tendue, Yulpi était sur la défensive. Après tout, l'Iktotchi ne le voyait que comme un ancien ennemi, il semblait donc important pour Yulpi de préciser qu'il n'avait pas participé au massacre – même s'il n'avait rien fait pour l'éviter non plus. Avait-il pu y faire grand-chose de toute façon ? Non. Et quand bien même, il ne fallait pas être bête, c'était la guerre, et Yulpi n'avait eu aucune raison de s'opposer à ce que son camp frappât un grand coup chez l'ennemi. Un Temple Jedi, ce n'était pas vraiment comme si on allait y trouver beaucoup d'innocents, hormis les enfants. Ce n'était pas comme bombarder une planète républicaine peuplée de gens qui ne connaissaient rien à la Force et ne participaient pas à la guerre.

Maître Jedi Humaine – Comment se passe votre inclusion au Temple ? Je veux dire, de quoi avez vous besoin pour vous aider dans cette épreuve ?

Yulpi ne sentait qu'une volonté de jugement chez l'Iktotchi, mais l'Humaine était sur l'empathie, l'écoute et la compréhension. Yulpi pouvait être honnête et parler calmement avec elle.

YULPI – Pas très bien... Les gens sont plein de préjugés, je suis un ancien Sith alors je suis forcément comme ci, comme ça... On se méfie de moi, ou alors on essaie de m'expliquer que j'ai bien fait de quitter les Siths, parce que c'est le Mal absolu, sauf que c'est pas ce que j'ai envie d'entendre. Ce qui m'aiderait, ce serait qu'on arrête de me rejeter toutes les fautes des Siths sur le râble.

En bref, tout le contraire de ce que faisait l'Iktotchi à son tour. An'ya, elle, ne répondit pas à la question. La Maître Jedi Iktotchi sortit de la remise, tenant deux objets dans sa main gauche : un morceau de pot en terre cuite cassé, et le couteau. Mince, le couteau... Yulpi n'y avait déjà plus pensé, c'est vrai qu'il l'avait laissé tomber et ne l'avait pas ramassé en sortant. An'ya non plus, d'ailleurs, alors que c'est elle qui l'avait amené, elle aurait donc pu penser à le reprendre.

Maître Jedi Iktotchi – Visiblement, votre malentendu aurait pu très mal finir. Ce pot a été tranché par un sabre laser. Sans parler du couteau...

Elle avait été capable d'analyser que le pot avait été tranché par un sabre-laser, et forcément elle devait s'imaginer que c'est Yulpi qui l'avait fait.

Maître Jedi Iktotchi – Le jardinier aura besoin de votre aide à tous les deux pour remettre l'intérieur et le matériel en état. Vu ce que j'ai découvert, je suis encline à vous croire mais nous allons devoir prendre quelques précautions.

Yulpi hocha la tête, prêt à aider à remettre de l'ordre dans cette remise, c'était le moins qu'il puisse faire, même si la première fautive restait An'ya. Il ne se battrait pas là-dessus, il fallait bien montrer un peu de bonne volonté. Mais de quelles précautions voulait-elle parler ? Pour mettre les angles, c'est l'Humaine qui prononça les mots suivants :

Maître Jedi Humaine – Je pense qu'il vaut mieux ne pas garder votre sabre avec vous pour l'instant. Les choses auraient pu dégénérer là-dedans et... finir par un mort. Ne pensez-vous pas qu'il serait plus prudent de nous le remettre ? N'ayez crainte, vous le retrouverez en bon état, dès que les événements seront éclaircis, dans un ou deux jours.

C'était une vraie question ? Demandait-elle vraiment son avis à Yulpi ? Le pauvre Gungan écarquilla les yeux, la mâchoire décrochée, un air de victime tout à fait spontané. Il était par ailleurs stupéfait par le délai annoncé pour récupérer son sabre-laser. Un ou deux jours, dans l'absolu, c'était peu de temps, mais qu'est-ce qui pouvait bien nécessiter un à deux jours pour « éclaircir les évènements » ? Yulpi ne voyait pas bien ce qui rendrait les deux Maîtres Jedis plus confiantes dans deux jours. Elles n'allaient pas passer deux jours à essayer de comprendre ce qui s'était passé dans cette remise ! Elles avaient déjà toutes les cartes en main... ou presque : car Yulpi ne pouvait pas les laisser croire qu'il s'était servi de son sabre-laser.

YULPI – Mais ce n'est même pas moi qui me suis servi de mon sabre-laser ! J'ai été pris au dépourvu, j'ai été désarmé, justement ! Et j'suis pas débile au point de trancher quelqu'un en deux ici ! J'vois vraiment pas en quoi ce serait plus prudent que je vous remette mon sabre-laser. Même quand j'étais à l'Académie Sith, j'ai jamais tué personne avec dans les couloirs, et pourtant croyez-moi y'avait des énervés ! Si je veux me défendre, j'ai encore mes poings et mes pieds, vous allez pas me couper les membres quand même ! Et puis tous les autres Padawans ont leur sabre-laser sur eux, je vois pas en quoi me retirer le mien va changer quelque chose ! Si ce n'est que ça va juste encore me démarquer de t...
Maître Jedi Humaine – C'est bon... C'est bon... Du calme... Je retire, c'était une mauvaise idée.
Maître Jedi Iktotchi – Pour dissiper tout malentendu, quel pouvoir obscur avez-vous utilisé ?

Yulpi dut reprendre son souffle un instant, il venait de s'emballer sans maîtriser ses émotions, encore une fois.

YULPI – Un Étouffement...

répondit-il d'un air soudain tout penaud. Les deux Maîtres Jedi s'échangèrent un regard entendu.

Maître Jedi Iktotchi – Nous apprécions votre honnêteté, il reste que nous ne pouvons pas rester sans prendre une décision à votre sujet, à tous les deux. Vous (lança-t-elle à l'adresse de An'ya d'un air autoritaire) vos conditions de surveillance vont être rendues plus sévères. N'espérez pas remettre la main sur un sabre-laser avant un moment. Sachez que si ce genre d'évènement venait à se reproduire, nous songerons à vous intégrer dans un corps jedi désarmé où vous pourrez faire usage d'autres talents sans nuire à la sécurité de personne. J'espère que je me fais bien comprendre. Quant à vous (ses yeux se posèrent sur Yulpi) vous allez être astreint à des cours particuliers de méditation et de gestion des émotions, et nous vous imposons un couvre-feu temporaire entre le coucher et le lever du soleil. Mais pour qu'il ne ressorte pas qu'une punition de ce que vous venez de subir, nous allons également vous permettre d'y voir plus clair sur votre place parmi les Jedis ; j'ai déjà une idée en tête, vous apprendrez beaucoup et je doute que cela vous déplaise.

Au moins, Yulpi conservait son sabre-laser. Quant au couvre-feu, il espérait qu'il ne soit pas trop long, mais il pouvait y avoir pire que de ne pas avoir le droit de se promener seul la nuit. Les cours de méditation et de gestion des émotions, ça ne l'emballait pas, mais il essaya de se dire qu'après tout, ça ne pourrait lui faire que du bien. Il avait quand même l'impression de recevoir des punitions et de subir ainsi une situation injuste, où il n'était que victime. Tout cela à cause d'An'ya. Il lui lança un bref regard accusateur, puis baissa la tête comme un enfant qui se faisait gronder. Il restait curieux de savoir comment cette Maître Jedi envisageait de « lui permettre d'y voir plus clair sur sa place parmi les Jedis », mais aussi un peu méfiant. Il espérait que cela ne reviendrait pas à du bourrage de crâne sous forme de prosélytisme.

Maître Jedi Iktotchi – Et tous les deux, je vous veux ici, demain à la première heure, pour mettre de l'ordre.
An'ya Qelis
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An'ya ne précisa pas qu'elle n'avait pas participé au massacre. Pas le peine, elle était bien trop jeune pour ça. Elle se rappela lorsque la nouvelle de l'attaque arriva à l'Académie. Elle avait hurlé de joie, comme tout le monde. Elle avait fait la fête, comme tout le monde. Surtout, elle ne s était pas rendu pas compte de toutes les victimes innocentes - les enfants entre autre - qui avait été exécutées ici. Maintenant qu'elle vivait dans un Clan d'Initiés, elle n'osait pas imaginer les gamins se faire trucider devant elle. Elle avait beau dire qu'elle ne les supportait pas, ces sales mioches, un certain attachement c'était créé entre eux.

Les paroles du Gungan sur les préjugés qu'il subissait confirmèrent l'impression d'An'ya. Contrairement à elle, il n'avait pas fait un aussi grand écart entre les deux côté de la Force. Les propos de la créature aux grandes oreilles l'agacèrent au plus haut point. Elle ne put s'empêcher de lui répondre directement, sur un ton sarcastique:

- Oui, Yulpi, les Siths ne sont pas si mauvais après tout. Enfin... malgré leurs séances de torture, leurs plans machiavéliques, leurs pulsions destructrices... Sérieusement, ils t'ont formé à quoi sur Korrigan?

Elle avait énuméré tous ces points en comptant sur ses doigts, comme pour appuyer ses dires.

- Réveille toi, Yulpi, c'est normal qu'on ne nous fasse pas confiance ici. La plupart des Jedis ont dû affronter des Siths. Des vrais, je veux dire. Nous, on est des enfants de cœur à côté d'eux. Tu sais très bien ce dont...

Elle s'était emballée. Décidément la fatigue et la douleur la rendait de mauvaise humeur. Bon, elle fit un effort pour continuer plus calmement:

- Ce que je veux dire, c'est que ça ne fait que deux semaines que tu es là. Moi, plusieurs mois. Tu vas vite te rendre compte du fossé qu'il y a entre les valeurs et les méthodes des Jedis et celles des Siths. Ici, les gens sont différents de ceux de l'Académie. Enfin... celle de Dromung Kass en tout cas. Tu verras.

La tête du Gungan quand la Jedi lui proposa de remettre son sabre! An'ya ne put cacher un sourire moqueur. Elle dû même détourner la tête pour ne pas se faire remarquer par Yulpi, surtout quand il se justifia. Toutefois, elle acquiesça lorsque il indiqua avoir été désarmé.

- Oui, c'est vrai, dit elle avec un haussement de sourcil.

Par contre, elle ne fit pas la maline lorsque l'Iktotchi lui annonça une surveillance accrue. Elle tira même la tronche.

- Mais... Je suis surveillée vingt quatre heure sur vingt quatre...

- Il faut croire que non. J'ai averti votre Sentinelle. Elle ne devrait pas tarder à arriver.

Le visage de la tatouée se décomposa encore plus. "Quatre-Yeux" ne lui ferait pas de cadeau. Elle allait devoir se justifier. Elle n'aurait plus aucun répit maintenant. Ça allait être l'enfer pour elle. À ces pensées, ses yeux se chargèrent d'humidité. À l'inverse, la menace de l'intégrer à je-ne-sais-quel corps Jedi n'utilisant pas de sabre lui fit ni chaud ni froid. Et puis quoi encore, participer à des missions diplomatiques? La blague ! Des menaces, An'ya en avait subi des pires. Et puis de toute manière son sabre avait été confisqué dès son arrivée au Temple par Marja Hildegarde. Peu importe son sabre quand son avenir est en jeu, malgré son attachement affectif.
Lorsque la sanction tomba sur Bepads, An'ya répondit à son regard accusateur par un sourire gêné. Oui, c'était elle qui avait créé cette situation.

– Et tous les deux, je vous veux ici, demain à la première heure, pour mettre de l'ordre.

Peu de temps après, la porte vitrée menant au patio s'ouvrit pour laisser place à une non-humaine possédant quatre yeux. Elle s'approcha du groupe en présentant ses respects aux Maîtres Jedis.

- J'ai bien reçu votre message, Maître. Je vous prie de m'excuser, j'ai laissé une brèche dans ma surveillance envers An'ya Qelis.


À ce nom, la sentinelle se tourna vers l'intéressée.

- En effet, j'avais fini par vous faire confiance, notamment grâce à vos progrès. J'ai donc relâché ma vigilance. Je ne referais plus cette erreur. Pourtant, croyez bien qu'avec les autres sentinelles nous faisons tout ce que nous pouvons pour vous laisser un peu d'air et pour respecter votre intimité.

An'ya crispa sa mâchoire. Elle se retenait de l'envoyer bouler et réfléchissait à une pique sarcastique plus subtile.

Sauf qu'elle se senti soudainement mal et eu besoin de s'assoir à même le sol.



- Finalement... Je vais peu être faire un tour à l'infirmerie.
Yulpi Bepads
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Mais d'où An'ya se permit-elle d'intervenir ?! Quel était le message ? Personne ne faisait d'effort pour accepter Yulpi comme un nouveau Padawan, et c'était de sa faute, à lui ? Il devait peut-être sourire quand il subissait des préjugés, quand on considérait que sa simple présence aux côté d'An'ya était une circonstance aggravante, quand on crachait sur son ancien maître, sur la seule personne qui lui avait jamais tendu la main depuis les évènements tragiques qu'il avait vécus ? Yulpi était-il vraiment censé encaisser tout ça sans broncher, c'était ça le propos d'An'ya ?! Mais pour qui se prenait-elle, à tenir ce petit ton de frustrée envers lui ?

An'ya était une ancienne Sith, et pourtant, en quelques mois, elle semblait déjà avoir complètement viré de bord, avoir abandonné son ancien camp. Elle parlait de plans machiavéliques, de pulsions destructrices... Yulpi ne pouvait pas la contredire sur les tortures, mais enfin, ce n'était pas quelque chose de propre aux Siths, tout de même ! Là, c'est elle qui était naïve. Mais voilà tout ce qu'elle avait retenu des Siths. C'était triste. Comment avait-elle pu en arriver là ? Avait-elle subi un lavage de cerveau ?

A la fois pris par surprise, en colère contre elle, mais aussi perplexe et en pitié pour elle, Yulpi resta coi. Aucune phrase construite ne lui vint en bouche. Il ne sut pas comment réagir, et cela lui laissa le temps de considérer que de toute façon, il ne serait pas sage de se disputer devant les deux Maîtres Jedis. Yulpi ne sut s'il devait être en colère contre An'ya ou contre les Jedis qui lui avaient lavé le cerveau.

La Sentinelle en charge d'An'ya arriva dans les instants suivants. Quelques mots furent échangés mais Yulpi n'était pas concerné et ne chercha pas à écouter ; la tête basse, le Gungan salua les deux Maîtres Jedis et s'en alla, les bras ballants, vers sa chambre.

Déjà un premier rayon de soleil perça l'horizon et Yulpi avait mal dormi. Il bondit de son lit en hâte, calculant qu'il était déjà certain d'arriver en retard. Il prit une douche en toute hâte, se contentant presque de simplement d'hydrater la peau, et courut au lieu où il était attendu. Il y retrouva An'ya et sa Sentinelle, ainsi que le jardinier, un Ithorien. Il n'était pas complètement à la bourre, mais il était le dernier arrivé et c'était déjà l'aube depuis plusieurs minutes.

Jardinier – Vous allez commencer par nettoyer le sol de la remise, en mettant tous les bris dans ce sac. Puis vous disposerez ces pots neufs sur les étagères.

Yulpi hocha la tête, et entra dans la remise, en faisant attention à ne pas se couper les pieds sur un morceau de pot cassé pointu. Au lieu de s'accroupir pour ramasser les morceaux à la main, le Gungan resta debout et utilisa sa langue. Son appendice collant vint se planter sur tous les morceaux visés avec une série d'extensions extrêmement vives, les ramenant à chaque fois à ses lèvres où le Gungan put les décoller de l'extrêmité de sa langue. Ainsi, il effectuait le travail de ramassage plus rapidement et avec moins d'efforts qu'en devant s'accroupir et utiliser ses bras.

YULPI – Je voulais te dire... Y'a peut-être un fossé entre les valeurs des Jedis et celles des Siths, comme tu dis, mais en attendant, maintenant je porte une bure jedi. Et ça a déjà pas été simple, sans que j'aie besoin qu'on me ramène en permanence à mon passé, aux personnes que j'ai dû abandonner, en essayant en plus de me les faire détester. Toi, je sais pas ce que tu as vécu pour n'avoir retenu que le pire au bout de quelques mois, mais moi j'ai encore du mal, et faut juste respecter ça.

Et encore, personne au Temple Jedi n'avait encore essayé de l'éliminer juste à cause de son ancienne allégeance... hormis son interlocutrice du moment.

YULPI – Et... ça vaut aussi pour toi. J'ai rien du tout d'un assassin, mais juste parce que je suis un ancien Sith, tu n'as vu que ça, et maintenant je suis là à prendre pour tes nigauderies. Alors, oui, quand la Maître Jedi m'a demandé comment se passait mon intégration, hier soir, je lui ai dit la vérité, ça se passe mal. La preuve. Et c'est pas sipli de me mettre ça sur le râble.
An'ya Qelis
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Après que Yulpi soit parti et avant que An'ya rejoigne son lit, la blessée passa un bon moment à l'infirmerie, en compagnie des deux Maîtres. L'humaine prit le temps de la soigner, au niveau de la tête. Concernant la côte fêlée, seul le temps améliorerait les choses. An'ya ne pouvait pas vraiment en vouloir à Yulpi, dans le fond elle sentait même la culpabilité la titiller. Elle était en grande partie responsable de cette situation.
Sa sentinelle Quatre-Yeux, quant à elle, fut relayée par Lino May, une humaine bien bâtie et au visage chevalin. Bien sûr cette dernière fut mise au parfum de la situation, qui lui fut résumée. An'ya fut rassurée qu'il ne s'agisse pas de Zita, cette sale pipelette.
Quant à la suite de la nuit, elle fut courte. Trop courte. Au petit matin, elle se rendit au patio après avoir prit un petit déjeuner, les cheveux en vrac et les yeux cernés. Elle était d'humeur massacrante et il fallu un regard insistant de May pour qu'elle dédaigne dire bonjour au jardiner.
Bepads les rejoins peu de temps après. Son air embêté et sa démarche pressée fit sourire l'ancienne Sith. Un sourire moqueur qu'elle dissimula, bien entendu.

– Vous allez commencer par nettoyer le sol de la remise, en mettant tous les bris dans ce sac. Puis vous disposerez ces pots neufs sur les étagères.

En soupirant, la jeune femme emboita le pas au Gungan. Ils se retrouvèrent à nouveau seuls sur le champ de bataille, laissant l'Ithorien et la Sentinelle dehors. Yulpi avait une technique avec sa langue bien singulière pour ramasser les débris ! An'ya le regarda faire quelques secondes, les bras croisés sur la poitrine, avec une sincère curiosité.
Puis, avant de passer pour une tire au flanc, elle se mit au travail. Avec sa douleur à la cote, elle préféra disposer les pots neufs sur les étagères. Ainsi elle évitait de se baisser. Et puis elle tournait le dos à son compagnon de labeur. Elle n'avait pas envie qu'il voit sa tête de déterrée.

La créature à la langue collante avait aussi la langue bien pendue. An'ya n'avait pas envie de parler et elle aurait tout donné pour avoir le silence. Lorsqu'il s'adressa à elle, An'ya leva les yeux et ciel. Elle ne dit rien mais n'en pensa pas moins.

- Je voulais te dire... Y'a peut-être un fossé entre les valeurs des Jedis et celles des Siths, (dans la tête d'An'ya: "Un fossé?! Ce sont deux mondes différents, oui!") comme tu dis, mais en attendant, maintenant je porte une bure jedi. ("Il y en a qui sont bien vus, moi je n'ai qu'une tenue d'initiés comme les mioches... Je repars de plus bas à cause de mon Côté Obscur, contrairement à toi.") Et ça a déjà pas été simple, sans que j'aie besoin qu'on me ramène en permanence à mon passé, aux personnes que j'ai dû abandonner, en essayant en plus de me les faire détester. ("...") Toi, je sais pas ce que tu as vécu pour n'avoir retenu que le pire au bout de quelques mois, mais moi j'ai encore du mal, et faut juste respecter ça. (Toujours dans sa tête: "Le pire que j'ai retenu? Tu veux que je t'en parle du pire?")

L'ancienne impériale avait elle aussi laissé quelque chose derrière elle: le risque d'une mort par l'Inquisition, un monde basé sur les préceptes Côté Obscur où elle ne se sentait pas à sa place. Et puis le deuil de ne plus revoir sa famille, et surtout le deuil de l'homme qu'elle aimait. Non, décidément, le pire était derrière. Mais devant, de quoi était fait l'avenir? Se permettrait-elle d'espérer le meilleur? Pour cela, elle devrait ôter sa carapace et déterrer ce qu'il y avait dessous. Karm l'avait déjà aider à le faire une fois. Était-elle prête à recommencer pour se débarrasser du poids de son passé?
Car oui, elle avait été Darth. Oui, elle avait manipulé, torturé (un peu) et même exécuté. Oui, elle s'était entièrement donnée au Côté Obscur à un moment de sa vie. Certains Maîtres ici le savaient. Les autres Jedi s'en doutaient. Le poids de leurs regards n'avait d'égal que celui de sa culpabilité. Soudain, An'ya prit conscience d'une chose: en réalité, le pire qu'elle retenait de son passé... c'était elle. A cet instant précis, la seule chose qu'elle détestait plus que les Siths qui l'avaient malmené était... la Sith qu'elle avait été.

- Et... ça vaut aussi pour toi. J'ai rien du tout d'un assassin, mais juste parce que je suis un ancien Sith, tu n'as vu que ça, et maintenant je suis là à prendre pour tes nigauderies. Alors, oui, quand la Maître Jedi m'a demandé comment se passait mon intégration, hier soir, je lui ai dit la vérité, ça se passe mal. La preuve. Et c'est pas sipli de me mettre ça sur le râble.

- Pauvre petit Gungan, les Jedis ne t'acceptent pas, toi qui a embrassé le Code Sith? Toi qui représente l'ennemi millénaire du Temple ?" Commença la tatouée avec un timbre ironique. Si l'ordre Sith n'est pas si terrible que ça, pourquoi n'y retournes-tu pas?

An'ya, toujours le dos tourné, s'arrêta de travailler. Ses bras tremblaient. L'émotion l'avait prise et faisait trembler son âme. Sa voix trembla aussi.

- Le clergé Sith m'a enlevé à ma famille pour me mettre à l'Académie. Là bas, on m'a enseigné une doctrine basée sur le Code Sith, la manipulation et la concurrence. Tu te rappelles de Jax et Vadel, les deux humains que j'accompagnais?

Sa voix ne tremblait plus mais elle montait en intensité.

- L'épreuve finale pour devenir Sith ne prévoyait que trois survivants! J'ai dû les... les... Puis mon... mon Maître s'est débrouillé pour que je vois mourir le seul... l'homme... que j'aimais... afin que je sombre dans... Ce que j'ai fait ensuite n'a pas de nom...

An'ya n'était plus capable de continuer ses phrases.
Paradoxalement, à cette époque de sa vie, jamais la sensation de s'être abandonnée dans les bras du Côté Obscur n'avait été égalée. Un délice ultime. Enfin, elle s'était délivrée de ses chaînes dans un sentiment de toute puissance! Le Code Sith était vrai: An'ya l'avait alors vécu en transformant son désespoir en haine, et en se délivrant ainsi de sa faiblesse.

Elle prit une grande respiration tout en s'appuyant sur le mur afin de pouvoir continuer à vider son sac de manière plus contrôlée.

- A ce moment là, je suis devenue Darth Misanthra. Toi... Je vois bien maintenant que tu n'as pas connu cette transformation. Tu n'as jamais laissé le Côté Obscur s'insinuer en toi complètement.

Mais An'ya Qelis en était revenue. La "faiblesse" dans son âme l'avait éloigné de son Côté Sombre, lui faisant regretter ses actes malveillants. Toute l'ironie était là: les Siths avaient fait d'elle un monstre. Mais elle était incapable de l'assumer, devenant ainsi une déviante, inapte aux principes de l'ordre Sith.
Soudain, An'ya fit volte face pour plonger un regard chargé d'émotions négatives dans celui de Yulpi, dues en partie à la fatigue et à la douleur.

- Tu as raison, je n'ai vu que ça : ton ancienne allégeance. J'ai imaginé le pire... parce que tu viens du PIRE endroit que j'ai connu! Ici, les choses sont différentes. Le climat entre les gens est différent. La société Jedi est différente.

La jeune femme déglutit. Ce qu'elle s'apprêtait à faire devrait être marqué d'une pierre blanche. Les mots eurent du mal à sortir, mais ils sortirent quand même.

- Oui, j'ai eu tort de te juger. Les Jedis aussi. Tu n'es pas quelqu'un de mauvais. Je suis désolée. C'est ce que tu voulais entendre, non? Je suis désolée. Et je... je sais à quel point c'est difficile de tout quitter. Désolée que tu aies tout perdu. J'ai aussi... Je...

La déterrée s'arrêta là, se rendant compte qu'elle avait encore craquée émotionnellement.
Yulpi Bepads
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AN'YA – Pauvre petit Gungan, les Jedis ne t'acceptent pas, toi qui as embrassé le Code Sith ? Toi qui représentes l'ennemi millénaire du Temple ?

Elle était sérieuse, à insister lourdement comme ça, avec cette ironie que Yulpi eut juste envie de lui faire avaler bien profondément ? Le Gungan serra un poing, à deux doigts de se jeter à la gorge de cette sale Humaine. Il ne sut ce qui le retint.

AN'YA – Si l'ordre Sith n'est pas si terrible que ça, pourquoi n'y retournes-tu pas ?

Elle n'avait définitivement rien compris, cette petite sotte. Et ses réponses acides ne faisaient que donner envie à Yulpi de la frapper pour lui faire payer sa bêtise. Etait-elle véritablement débile, ou profondément méchante ? C'était l'un ou l'autre. Si Yulpi avait été plus calme, il aurait pu objecter que sa question ne faisait aucun sens, puisque, elle-même l'avait rappelé, la guerre entre Siths et Jedis était millénaire, et qu'un Jedi qui déserterait pour rejoindre les Siths ne serait pas non plus le bienvenu sur Onderon. Si Yulpi ne retournait pas à l'Académie Sith de Korriban, c'était pas la force des choses, parce qu'il serait considéré comme un déserteur, et il était sûr que les Jedis ne devaient pas tolérer la trahison plus que les Siths. Soit An'ya était trop bête pour se faire la réflexion, soit elle cherchait juste à l'énerver par pure méchanceté, et elle réussissait.

An'ya recentra la discussion sur sa propre petite personne. Elle essaya d'émouvoir Yulpi avec sa propre histoire, sauf que dans l'état où elle venait de le mettre, de si bon matin, c'était vain. Yulpi n'avait pas envie de la plaindre. An'ya l'avait vexé dans la nuit, Yulpi venait d'essayer de lui en faire prendre conscience, et An'ya venait de l'envoyer bouler avec une ironie acide et injuste. Et Yulpi était censé maintenant s'émouvoir de son histoire ?

Le Gungan leva les yeux au ciel. A son tour, il avait envie de se foutre d'elle, de rire de son histoire et de son attitude. Lui qui pourtant était si sensible, il ne ressentit aucune peine à entendre la voix d'An'ya trembloter, se couper dans ses phrases. Yulpi était presque content de voir An'ya troublée. Bien fait pour elle. Qu'elle chiale, qu'elle s'apitoie sur son sort... Elle ne méritait pas le soutien de Yulpi.

AN'YA – Tu as raison, je n'ai vu que ça : ton ancienne allégeance.

Quoi ?! S'apprêtait-elle finalement à se remettre en question, après s'être montrée soit stupide soit méchante ? Yulpi se figea un instant, soudainement curieux d'écouter les prochaines phrases qui allaient sortir de la bouche de l'Humaine ancienne Sith. An'ya s'était apitoyée sur son passé pour simplement justifier pourquoi elle considérait l'Empire et l'Académie Sith comme le pire – et elle appuya ostensiblement l'épithète “pire” – endroit qu'elle avait jamais connu. Selon elle, chez les Jedis, le climat entre les gens et la société étaient différents.

Et alors ? Devait-on pour autant imposer tout de suite une telle considération à Yulpi ? Si les Jedis étaient aussi merveilleux que le prétendait An'ya, pourquoi n'étaient-ils pas capables de laisser Yulpi s'adapter à son nouvel environnement ? Les Jedis étaient comme les autres, finalement, bourrés de préjugés et méprisants envers les étrangers. Voilà tout. Et ça, ça faisait trop mal à An'ya de le reconnaître, car elle pensait naïvement avoir trouvé le paradis, ici, sauf que ce n'était pas le cas, et elle se montrait méchante et stupide parce qu'elle ne supporter pas d'entendre Yulpi lui en faire prendre conscience.

AN'YA – Oui, j'ai eu tort de te juger. Les Jedis aussi. Tu n'es pas quelqu'un de mauvais. Je suis désolée. C'est ce que tu voulais entendre, non ? Je suis désolée. Et je... je sais à quel point c'est difficile de tout quitter. Désolée que tu aies tout perdu. J'ai aussi... Je...

Même si elle ne put pas s'empêcher encore une fois de recentrer le sujet autour de sa petite personne, il restait qu'elle semblait faire amende honorable. Et ça, vu ses premières phrases, ça avait été inespéré. Yulpi, interloqué, la fixa d'un œil perplexe. Il avait du mal à la cerner. Son attitude ne semblait pas cohérente. Comment ça se passait dans la tête de cette Humaine ?
En tout cas, ces dernières phrases eurent au moins l'effet de décrisper Yulpi. Par contre, ce dernier n'eut pas envie de l'entendre encore s'apitoyer sur son passé. Il avait l'impression qu'un dialogue entre eux ne pourrait de toute façon qu'apporter des frictions ; alors maintenant que An'ya venait d'avoir des mots plus apaisés et de faire amende honorable, autant en rester là, sur cette note moins négative.

YULPI – C'est bon ! Tu sais quoi ? On n'a qu'à en rester là. Voilà. C'est pas la peine d'a...aaaaaaaïe !

Le Gungan bondit sur place et se mit à sautiller sur une jambe en se tenant un pied dans les mains. Il avait été tellement déconcentré dans sa tâche par la conversation, qu'il avait négligé un gros bris bien pointu de pot en terre cuite, et il venait de piler dessus. Yulpi était un Gungan maladroit, de toute façon, et ce genre de choses, ça lui arrivait tout le temps. Il sautilla jusqu'au mur, auquel il s'adossa, pour se retirer le morceau planté dans son pied, qui se mettait à saigner à grosses gouttes.

YULPI – Merderie !
An'ya Qelis
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Au fil de ses paroles, l'ancienne Sith ressentit les émotions du Gungan.

Tout d'abord, de l'énervement, de la colère lors de ses remarques méchamment sarcastiques. Bien sûr que Yulpi ne pouvait pas retourner chez les Siths! Tout comme elle-même. Il y avait de quoi mal le prendre. Une fois de plus l'antipathie que provoquait d'An'ya avait frappée.
Ensuite, de la vexation, du sentiment d'injustice, du mépris, lorsqu'elle exposa pourquoi elle avait une idée précisément négatif des Siths. Elle voulait pourtant faire comprendre son point de vue au Gungan, notamment la différence entre leur lien avec le Côté Obscur. Mais un fossé d'incompréhension commençait à se creuser entre les deux anciens impériaux, menant vers un dialogue de sourds.
Finalement, de l'étonnement, de la surprise même. Puis de la perplexité. Ce revirement dans les sentiments de Yulpi venait sans doute de l'instabilité émotionnelle de son interlocutrice. An'ya, fatiguée et de mauvaise humeur, c'était laissée emporter par ses émotions, tout en essayant de justifier maladroitement ses actes. Dans sa tête, c'était le fouillis et elle ne manquerait pas d'avoir honte de s'être laissée aller.
Faire des excuses n'était pas une chose aisée pour elle. A chaque fois qu'elle fut obligée d'en faire, à Dromund Kaas, c'était sous la menace ou la contrainte. Ici, du moins dans son Clan d'Initiés, les excuses n'étaient ni liées à la peur d'éventuelles représailles, ni liées à la soumission, ni liées à un quelconque signe de faiblesse. Au contraire, reconnaître ses fautes était signe de respect des autres, signe de maturité et participait activement au climat bienveillant du Temple. Un concept nouveau et dur à mettre en pratique pour une An'ya de mauvaise foi. Une An'ya, qui plus est, avait une forte tendance à l'égocentrisme, ce qui n'améliorait pas son image auprès du Gungan.

– C'est bon ! Tu sais quoi ? On n'a qu'à en rester là. Voilà. C'est pas la peine d'a...aaaaaaaïe !

An'ya s'apprêtait à se renfrogner -après tous ces efforts pour s'excuser!- face au statut quo que proposait Yulpi. Elle sentait bien qu'elle venait de le saouler et le bouder toute la journée restait sa dernière option. Le manque d'empathie de Bepads pour sa personne lui donna même envie de retomber dans ses anciens schémas et de lui faire payer d'une manière ou d'une autre.
Sauf qu'il se produisit quelque chose qui désamorça tout ça: le morceau de pot pointu -sur lequel Yulpi allait s'empaler- entra en scène. An'ya n'eut pas le temps de prévenir Yulpi à temps.



- Attention au... dit-elle par pur réflexe, en désignant du doigt ledit morceau pointu.


S’ensuivit la danse burlesque du Gungan maladroit. An'ya manqua d'éclater de rire, non pas par méchanceté comme à son habitude, mais parce que c'était juste drôle et surprenant à voir.
Elle étouffa toutefois son rire en voyant le sang couler:



- Ah! Ah! ... Ah? ... Mince, tu ne t'es pas raté. Bon. Je vais prévenir le jardiner, dès fois qu'il ait une trousse à pharmacie, dit-elle avec un certain flegme.

Elle sortit du local pour trouver le jardiner ainsi que sa Sentinelle. Visiblement, ils avaient entendus le juron du Gungan et s'approchaient à grands pas de l'entrée. Échange de regards inquiets entre les deux Jedis.

- Ah non, je n'ai rien fais cette fois-ci!


Échange de regards perplexes entre les deux Jedis.

- Yulpi s'est fait mal en marchant sur un morceau de pot. Il a besoin de soins.

Échange de regard entendu entre les deux Jedis. Tandis que le jardinier allait voir l'état de Yulpi, la Sentinelle prit la parole, d'une voix posée:

- Peut être devriez-vous emmener Yulpi Bepads à l'infirmerie? Après tout, vous en connaissez le chemin. Vous pouvez commencer à y aller, je vous emboite le pas dès que j'ai fini.

An'ya ne savait pas vraiment ce que la Sentinelle à quatre yeux avait à finir. Peut être était-elle en train d'organiser la journée avec le jardinier?

En tout cas, elle se retrouva en direction de la sortie du patio avec la créature maladroite.

- Tu préfères que je t'aide ou tu préfères sauter à cloche pied? demanda-t-elle d'une voix blasée.

La déterrée ne voulait pas directement lui proposer son aide, de peur qu'il ne l'envoie bouler, ce qui serait compréhensible vu la tournure de leur conversation précédente. Vidée d'énergie, les yeux cernés, elle n'avait plus la force de rentrer en conflit ni de frapper de remarques acerbes son interlocuteur.
Yulpi Bepads
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Le Gungan plaqua sa main sur la plante de son pied rond et plat afin d'endiguer l'écoulement de sang qui, sans être un torrent inquiétant, loin de là, restait continu pour le moment. Yulpi avait du mal à évaluer à quelle profondeur il s'était planté le morceau de terre cuite ; sachant qu'il marchait toujours pieds nus depuis sa naissance, le Gungan avait la peau du dessous du pied assez épaisse, si bien qu'il n'avait pas mal en marchant sur un caillou et que même un petit bout de verre ne suffirait pas à le faire saigner, aussi avait-il du se planter le bris assez profondément pour se faire saigner de cette manière.

Forcément, la scène eut d'abord l'effet naturel de provoquer un début de rire à An'ya mais cette dernière le réprima assez vite pour s'inquiéter quand même de la blessure de Yulpi. Elle sortit du local pour chercher le jardinier ; dehors, tout le monde avait entendu le cri de Yulpi, et An'ya dut d'abord assurer qu'elle n'avait rien fait cette fois-ci, et expliquer que Yulpi s'était blessé tout seul. C'était facilement vérifiable, Yulpi pourrait confirmer, il n'y avait aucun problème là-dessus. La Sentinelle prit la parole en premier pour suggérer que Yulpi aille à l'infirmerie. An'ya revint vers Yulpi pour lui demander s'il préférait y aller seul, ou avec elle.

Honnêtement, Yulpi avait juste envie de ne plus voir An'ya pour l'instant. Elle lui avait causé trop de peine, elle était égocentrée, caustique, et le reste du temps, difficile à cerner. Yulpi n'avait pas besoin de quelqu'un comme elle à ses côtés ; il préférait encore rentrer à l'infirmerie tout seul.

YULPI – Laisse, ça va, c'est bon, je vais me décarcasser.

Son ton agacé, bien que ceci fût amplifié par la blessure, attestait que son refus n'était pas par simple prévenance afin d'éviter à An'ya l'ennui de devoir l'accompagner. Il sortit du local à cloche-pied, puis détendit sa jambe et commença à boitiller dans l'herbe, laissant une petite tache de sang à chaque pas.

Jardinier – Attendez, vous n'allez pas aller jusqu'à l'infirmerie comme ça !...

L'Ithorien rentra dans le local et s'orienta droit sur une sorte de mini-valise. En un clic, un tiroir fut ouvert, et l'Ithorien y récupéra un pansement neuf, qu'il détacha du reste du lot avant de fermer la mini-valise de secours et de la ranger bien à sa place. Il revint auprès de Yulpi, qui leva la jambe afin de laisser le jardinier lui panser la blessure, et ainsi permettre l'arrêt du saignement.

YULPI – Merci.

Le jardinier lui indiqua la direction à suivre pour atteindre l'infirmerie, et Yulpi s'en alla, sans trop boitiller cette fois puisque sa blessure n'entrait plus en contact avec le sol. La douleur était déjà en train de devenir supportable. Maintenant, n'aurait-il pas été plus simple que la Sentinelle utilise un pouvoir de guérison directement ? Soit elle n'en maîtrisait pas, soit elle avait une bonne raison de ne pas en faire usage.
An'ya Qelis
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Comme An'ya s'en doutait, Yulpi refusa son aide avec un certain agacement dans la voix. Elle le regarda donc s'éloigner avec son pansement de fortune, les yeux fatigués et une douleur la lançant au niveau des cotes flottantes. Joli souvenir de Yulpi Bepads. Qu'il se débrouille tout seul! D'ailleurs, pourquoi les Maîtres ont eu l'idée de les mettre ensemble pour aider le jardiner? Chacun aurait pu faire une journée différente avec lui, non?
C'était vrai, ça, pourquoi?
La suite de la matinée se passa tranquillement. An'ya se contenta d'obéir aux demandes du jardinier, sans vraiment prendre d'initiative. Une fois le travail fait, l'Iktotchi remercia gentiment l'ancienne Sith qui partit avec sa Sentinelle aux quatre-yeux.

- Il faut que je dorme.

-Je sais et je comprends votre fatigue mais vous devez savoir que votre journée n'a pas été aménagée pour vous remettre de vos aventures nocturnes. À vous d'assumer, n'est-ce pas?


- Mh.

An'ya se renfrogna. Il y avait un autre sentiment en elle, difficile à cerner. Comme si elle était passée à côté de quelque chose.

- Les Maîtres nous ont fait travailler ensemble au lieu de nous séparer, Yulpi et moi. C'était pour nous permettre de... faire le paix ou un truc du genre?

- Je ne sais pas. Qu'en pensez vous?

- Que c'est raté.

- Peut-être était ce trop tôt ? Ne soyez pas trop pressée, An'ya Qelis, un jour vous tirerez les enseignements de cette mésaventure. Un jour, peut être...
conclut la Sentinelle le regard droit devant, avec une lueur d'espoir... mêlée à de l'incertitude.

Avec An'ya Qelis et son sale caractère, ce n'était pas gagné d'avance.

FIN
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