Saï Don
Saï Don
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- Maître Don, le Chevalier Kith’Araquia vient d’arriver.
- Merci C8-S, fais-le entrer.

Le rigide droïde de protocole, aux formes vaguement humanoïdes mais au revêtement métallique terne, s’inclina en guise d’accord dans un grincement mécanique. A petits pas pressés, il se dirigea vers l’antichambre de la salle du Conseil, où devait s’être présenté le Jedi, afin de le ramener vers Maître Don.
Le vieil homme occupait la grande pièce vide. Aucun autre Maître n’était présent, mais des signes récents d’activité indiquaient que plusieurs audiences avaient déjà eu lieu dans la journée : des datapads laissés sur les petites tables entre les sièges, une carte du secteur Mytaranor encore projetée sur un mur, et la trace subtile des auras qui avaient habité la pièce quelques heures plus tôt.
Saï, quant à lui, avait quitté son siège pour observer, par les grandes baies auxquelles il tournait habituellement le dos, le ciel nuageux d’Ondéron. Le temps était morose, seuls quelques courageux s’entraînaient à l’extérieur, dans le parc. Des pluies allaient certainement les surprendre, ce qui ne serait certainement pas pour déplaire à certains instructeurs qui aimaient mettre leurs élèves dans des conditions d’aguerrissement sévères. Mais le vieux Maître, lui, était en pensée très loin de ces considérations. En son for intérieur, il pesait toujours le pour et le contre. Cally Venta ne pouvait être oubliée dans la nature, et il ne comprenait pas l’aisance de ses confrères à souhaiter son départ aussi simplement. D’un autre côté, il était vrai qu’ayant usé du côté obscur, elle représentait une réelle menace pour l’Ordre. Le vieil homme ressassait en boucle le débat, avec l’espoir d’y dénicher un nouvel argument pour l’aider à prendre une décision finale. Mais puisque cela ne fonctionnait pas, il faudrait aller chercher ces indices supplémentaires ailleurs…

… et c’était là que le chevalier Kith’Araquia entrait en scène. Saï se retourna pour lui faire face, et salua d’un mouvement de tête la créature aux dimensions intimidantes.

- Chevalier Kith’Araquia, je vous remercie de vous être présenté si vite. Je vous ai convoqué pour une affaire urgente, et je suis heureux d’avoir pu constater que vous étiez disponible et au Temple. Est-ce que tout va bien ?

Maître Don rejoignit à pas lents son fauteuil, sans quitter le Jedi du regard. Ils ne se connaissaient guère qu’à travers des cérémonies ou échanges traditionnels, mais ils n’avaient pas besoin de cela pour échanger avec confiance : au sein de l’Ordre, tous les membres faisaient partie d’un même corps, d’un même organisme, et l’on confiait sa vie à son confrère sans l’ombre d’une hésitation. Aussi Saï n’avait-il aucune crainte à parler de façon directe.

- L’affaire en question concerne une Maître Jedi, Cally Venta, dont vous avez certainement entendu le nom… ainsi que l’histoire récente.

Il avait été difficile de cacher le phénomène hors norme qu’elle était devenue. Mais, pour s’assurer qu’ils étaient sur la même longueur d’ondes, Maître Don préféra préciser la situation.

- En utilisant le côté obscur, Maître Venta, en fin de vie, a usé de la Force pour se rajeunir. Dans le processus, elle y est devenue insensible. Son acte constitue une grave entorse à nos règles et à nos traditions. Le Conseil a été très sévère avec elle, comme il se doit. Elle s’est enfuie.

Bien sûr, même si pour le vieil homme le Conseil avait été trop sévère, il fallait absolument défendre les décisions collectives qui en émanaient. Il n’était pas question d’inquiéter les membres de l’Ordre avec leurs désaccords internes, ce serait irresponsable. Par ailleurs, le Chevalier n’avait pas besoin de connaître les détails de leur décision.

- Néanmoins, nous souhaitons lui proposer une… Solution. Maître Venta pourrait passer une épreuve, dont la nature doit rester secrète pour le moment, afin que nous nous assurions de sa loyauté envers l’Ordre. Si elle la réussit, elle pourra réintégrer l’Ordre, sous conditions. Le détail des conditions est inscrit ici, ajouta Maître Don en attrapant du bout des doigts un datapad déposé sur la tablette à proximité de son fauteuil. Je souhaiterai que vous lui portiez ce message… Mais ce n’est pas tout.

Le vieil homme s’assit, fronçant l’espace d’une seconde les sourcils, avant que son visage ne se détendît de nouveau.

- Quelle que soit sa décision, nous sommes inquiets quant à son avenir. Bien sûr, nous souhaiterions que vous ayez le tact nécessaire pour la convaincre d’au moins tenter cette épreuve. Je sais qu’au-delà de vos qualités de terrain, vous êtes capables d’analyser finement une psychologie. Par conséquent, je souhaiterais que vous en profitiez pour la surveiller. Si possible à distance, sans qu’elle ne s’en aperçoive. L’objectif est de récolter un maximum d’indices qui pourraient indiquer que Maître Venta risque de sombrer de nouveau dans le côté obscur, ou qui pourraient indiquer qu’elle court un danger à vivre en dehors de l’Ordre. Nous avons grandement besoin de ces informations pour assurer la sécurité de Maître Venta autant que de celle du Temple, vous comprenez ?

Il ne faisait pas de doute, en réalité, que le Chevalier fût conscient de la gravité de la situation concernant Maître Venta.

- Maître Venta a été récemment été aperçue dans les bas-fonds de Coruscant, aux adresses indiquées dans le rapport. Bien sûr, il faudra être prudent. Elle pourrait être fâchée si elle se rendait compte que vous essayez de la suivre… Et si elle ne fait plus usage de la Force, elle n’en reste pas moins très maline et n’ayant certainement pas peur de se défendre. Prenez bien garde à vous en priorité, Chevalier. Par ailleurs, cette mission devra rester secrète ; je compte donc sur votre discrétion.

Le vieil homme fixait d’un regard intense le Chevalier Kith’Araquia. Ce serait, en même temps, l’occasion d’éprouver ce Chevalier à qui il n’avait guère été confronté jusqu’ici…

- Avez-vous des questions, Chevalier ?
Invité
Anonymous
La chambre du conseil était vide, à l'exception bien sûre de celui qui l'avait convoqué ici, Maître Sai Don. Alors que le droïde de protocole, conçu, comme bien d'autre modèles, pour paraître guidé et ''Protocolaire'' à des niveaux quasi comiques, la faisait entrer, H'phedia ne pu s’empêcher de se sentir particulièrement honorée. Grand Maître de l'Ordre Jedi à l'âge plus que vénérable, Sai Don était une légende vivante à la liste d'exploits aussi innombrables et qu'innumérables, il était un fragment vivant de l'histoire et un absolu vers lequel tous les jedis étaient supposés tendre. Cependant, la jeune araignée ne le connaissait que comme l'on connaissait le Chancelier Suprême, une figure publique immanquable, mais que l'on n'observait qu'à distance lors des cérémonies et autres grands événements. Alors, quand ce dernier la convoqua, elle, pour une mission spéciale, elle fut aussi surprise qu’enthousiaste.  

La première chose que fit le vénérable Maitre fut de s'enquérir de son état.

« Autant que cela puisse être... Maître Don... »

Puis il enchaîna sans plus de mondanité sur l'objet de la mission, Maître Cally Venta.  

« Oui... En tant que sentinelle collecter des informations fait partie de mes attributions... Même dans un endroit comme le temple... Les bruits courent... Les choses se savent... »

Oui, elle avait entendu parler de Cally Venta, bien que Maître Sai Don lui en fit lui-même un résumé assurément plus véridique que les bruits de couloir qu'elle avait entendus. Autrefois un Maître plus ancien que le Grand Maître lui-même, elle aurait été prise d'une peur panique à l'approche de sa fin prochaine et aurait essayé de la repousser coûte que coûte, employant des rituels de plus en plus obscurs, dans tous les sens du terme, elle était finalement parvenue à ses fins, mais pas s'en payer un lourd tribut. Cally Venta avait retrouvé le corps d'une enfant, mais, en contrepartie, avait perdu toute capacité à utiliser la Force. Était-ce le traumatisme d'un tel rajeunissement qui l'avait coupé instinctivement de celle-ci, comme cela était arrivé à certains Jedi dans le passé ? Ou bien ce qu'elle avait fait était un tel anathème aux lois de la nature que la Force elle-même l'avait rejeté ? H'phedia n'en savait rien, ce genre n'était pas vraiment de son domaine de compétence, mais elle n'était pas la seule, personne ne savait exactement ce que Cally Venta s'était infligé, pas même Cally Venta elle-même.

Comme il se devait, pour avoir violé la moitié des règles du temple au bas mot, le Conseil l'avait sanctionné, sévèrement. La jeune araignée ignorait la nature de ses actions, mais visiblement l'expulsion du temple ne devait pas en faire partie, sinon sa mission n'aurait pas eu lieu d'être.

Cette dernière consistait premièrement à délivrer à Maître Venta un message de la part du Conseil, une épreuve qui, si elle réussissait, lui permettrait de réintégrer l'Ordre. Mais elle comportait aussi un volet de surveillance, H'phedia devait garder un œil sur le Maître déchu et rendre compte de son état mental actuel. Tout ceci n'était donc pas seulement dans l'optique d'offrir à Cally Venta une chance de se racheter.  

« Oui... Même si la connexion de Maître Venta avec la Force a été rompu... Rendant bien peu probable le fait qu'elle puisse tomber du côté obscur... Les connaissances dans sa tête... Demeurent intactes... A la merci de ceux qui voudraient s'en emparer... Même l'esprit d'un Maître Jedi peut être brisé... Avec suffisamment de temps... Et certaines méthodes... Maître Venta pourrait aussi sciemment les monnayer... Par vengeance par exemple... »

Bien que son corps soit celui d'une enfant, et que la Force l'ait abandonné, l'esprit de Maître venta, ainsi que les connaissances qu'il contenait, demeuraient intactes. Le savoir d'un maître jedi centenaire, pas seulement à propos de la Force, mais de l'Ordre lui-même. Ce genre de connaissance faisait de vous une cible, la jeune araignée ne le savait que trop bien avec le cas de Makilda Rakt. Si cela venait à se savoir, nul doute que beaucoup seraient prèts à tout pour récupérer les informations contenues dans le cerveau du maître déchu, quand bien même le cerveau devait venir avec. Il y avait la possibilité, tout aussi peu reluisante, que Cally Venta décide de servir de ses connaissances pour causer du tort à l'Ordre, par vengeance ou en pensant obtenir un gain quelconque.

Maître Don finit son briefing en lui indiquant l'emplacement de Maître Venta, quelque part dans les bas-fonds de Coruscant, un endroit de choix pour qui voulait disparaître, mais pas assez pour échapper aux agents de l'Ordre visiblement, le tout accompagné d'un avertissement de prudence.

« Je vous remercie de votre inquiétude Maître Don... Mais... En tant que Sentinelle j'ai été entraîné à évoluer dans ce genre de milieu... Ma première mission de Padawan hors d'Onderon à justement été dans les Bas-fonds de Coruscant... Je fais une vendeuse de fruits très convaincante... »

Ce n'était pas la destination qui l'inquiétait, mais bien elle-même. Si Maître Don ne s'était pas trompé en disant qu'elle avait une capacité certaine à cerner les gens, les difficultés apparaissaient quand il s'agissait de communiquer avec, et pas seulement du fait de son basic au phrasé atypique. Si à l'intérieur elle était une personne compréhensive qui avait à cœur le bien de tous, quand elle tentait de l'exprimer c'était d'une manière un peu trop directe, un manque de tact qui pouvait même paraître pour de la dureté, voir de la provocation. Elle se souvenait ainsi de sa conversation avec Yulpi Bepads, l'ex-sith, elle l'avait abordée en lui jetant ses questions au visage, sans un bonjour ou un mot de préoccupation pour sa situation au temple ou comment il s'intégrait dans ce nouvel environnement. Elle avait même eu le culot de contester les réponses du Gungan parce qu'elles n'étaient pas conformes à ce qu'elle en attendait. Évidemment que l'amphibien s'était braqué, même si elle avait tenté de rattraper le coup par le suite.    

Maître Venta s'annonçait un challenge plus grand encore, elle ignorait totalement à quel point son état d'esprit avait été chamboulé par ces épreuves récentes, s'il elle en était venue à fuir le Temple droit dans les bas-fonds de Coruscant cela ne devait cependant pas être bien brillant. Voir un membre de l'Ordre l'aborder ne la ravirait sûrement pas.

« Bien peu... Vous avez exhaustivement résumé la situation Maître Don... Savez-vous si Maître Venta possèdent des relations... Amis ou collègues... susceptibles de l'aider de quelques façons que ce soit... Aussi bien parmi ceux qu'elle a côtoyés quand elle était encore une jedi qu'après ?... Aussi qu'elles étaient ses spécialités du temps où elle était Jedi ?... Je ne parle pas de ce qu'elle pouvait faire avec la Force... mais plus au niveau de ses domaines de prédilection... Quel genre de personne elle était... Ce qu'elle aimait ou détestait... Ses forces et ses faiblesses... Tout ce qui me permettrait de faciliter le premier contact... Et d'éviter de la vexer d'entrée-de-jeu... »
Saï Don
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Il était difficile de décrypter l’attitude d’un certain nombre de créatures. Les Araquias en faisaient partie : Maître Don était incapable de discerner la moindre émotion dans le frémissement de ces pièces buccales et la luminosité de ces trois paires d’yeux noirs et globuleux. Néanmoins il sourit, amusé peut-être de sa propre incapacité, mais aussi de la déclaration de la Jedi : bien sûr, les bruits couraient vite dans le Temple.

- Tout à fait,
approuva le vieil homme lorsque son interlocutrice résuma les risques qui les conduisaient à devoir la surveiller. Par ailleurs, nous ne savons pas si cette déconnexion de la Force est définitive. Elle pourrait n’être que temporaire ; et si Maître Venta venait à récupérer ses pouvoirs, même lentement, nous aurions tout intérêt à le savoir. Bien que la probabilité demeure faible. Par ailleurs, et si elle ne récupère pas ses pouvoirs, elle devient comme vous l’avez deviné une cible facile pour quiconque voudrait s’en prendre à l’Ordre ou se renseigner d’un peu trop près à notre goût.

Le vieillard acquiesça, doucement, avant de s’en retourner s’asseoir sur son siège pour poursuivre la conversation. Ces temps-ci, ses articulations le faisaient souffrir, mais il n’en laissait rien paraître.

- Une vendeuse de fruits ? répéta le vieil homme en laissant échapper un bref rire espiègle. Je n’en regarderai plus jamais une de la même manière. Mais j’ai bien peur qu’il faille vendre autre chose que des fruits dans les bas-fonds de Coruscant pour y faire votre chemin… Enfin, on vous a bien formée, vous saurez certainement vous en sortir. J’ai lu certains de vos rapports de mission, et votre profil n’est pas sans me rassurer sur la rigueur avec laquelle vous allez mener celle-ci.

En effet, il se rappelait clairement avoir posé les yeux sur quelque rapport concernant ses travaux et il avait dû admettre que la persévérance faisait partie des grandes qualités de la Jedi, malgré son jeune âge. Cela n’était d’ailleurs pas passé inaperçu, il s’en doutait parmi ses confrères du Conseil.

- Malheureusement, non, nous ne connaissons presque rien de ses relations extérieures. Nous n’avons pas d’indice concernant qui que ce soit qu’elle ait pu rejoindre sur cette planète, mais il n’est pas exclu qu’elle y ait quelqu’ancien indicateur ou allié. Rien n’indique cependant non plus que son récit soit cru par ces personnes, si c’est le cas. Sa situation est tellement… hors normes. Par contre, le rapport contient tout un historique la concernant, de sa naissance jusqu’à ses plus grands faits qui l’ont conduit à être Maître. C’était une vraie bretteuse…

Maître Don parut quelques secondes emporté au fond de ses souvenirs. Bien qu’ils n’étaient pas intimes, il avait connu Cally pendant plusieurs décennies. Dire aujourd’hui qui elle était, pourtant, était particulièrement complexe. Il y avait des gens, parfois, que l’on côtoyait des années, sans les connaître tout à fait. Il regretta un instant de ne pas avoir fait l’effort de la connaître davantage, comme si cela avait pu changer quelque chose à son destin, mais il se résigna à la réalité : il n’aurait pu empêcher la terreur de s’emparer de son âme. Il s’efforça de mettre ses quelques souvenirs au service de la mission attribuée au chevalier Kith’Araquia.

- Mais ce n’était pas une brute, loin de là. Elle était aussi une érudite, à sa façon. Elle a accumulé énormément de savoirs de ses voyages au-delà des bordures communes de notre galaxie, du temps où elle était à l’Explocorps. Ses explorations sont indénombrables. La Force seule sait ce qu’elle a pu y trouver que nous ne connaissons pas. Qui a pu lui servir pour mener à bien ses expériences pour repousser la Mort. Et qui pourrait encore lui servir.

Il y eut un moment de silence, pendant lequel Maître Don laissa échapper un soupir.

- Chevalier Kith’Araquia, je pense que vous êtes consciente qu’il ne s’agit pas d’une mission anodine. Elle peut être dangereuse… D’une certaine manière. Maître Venta a toutes les connaissances d’une Jedi expérimentée, voire plus. Mais elle n’en a plus, semble-t-il, la sérénité et la stabilité émotionnelle. Le danger ne vient peut-être pas tant de son passé que de son présent et son avenir. Il sera important que vous nous envoyiez des points réguliers, ne serait-ce que pour nous dire que vous allez bien, même si les recherches ne sont pas fructueuses.

Il s’arrêta là, certain que la Jedi mesurait bien que les risques auxquels elle se soumettait étaient tout autant inconnus du Conseil que d’elle-même. Et peut-être inconnus de Maître Venta également.

Invité
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Quand le Grand Maître de l'Ordre Jedi lui-même vous complimentait cela faisait chaud au cœur, cela dit, elle connaissait les dangers de l'orgueil et préféra considérer cela comme une marque de confiance et un rappel de ne pas se relâcher.

« C'était de l'humour Maître Sai Don... » Et ce n'était vraiment pas sa spécialité. « Les bas-fonds de Coruscant sont l'un des premiers endroits où mon Maître m'a conduit lorsque je suis devenue sa padawan... Disons que là-bas mon apparence me procure quelques avantages... »

Il était fort à parier que le vénérable Jedi l'avait parfaitement compris et avait fait lui aussi preuve d'humour, tout cela passa malheureusement bien au-dessus du céphalothorax de la jeune araignée. Cette dernière était plus préoccupée par le fait que le conseil n'avait aucune information concernant les relations de Maître Venta. Si on ne savait pas qui elle pourrait contacter, on ne pouvait déterminer son point de chute, ni qui était susceptible de l'aider, ou d'interférer avec sa mission. Pour la retrouver il faudrait donc y aller à l'ancienne, déterminer son parcours, suivre les moindres traces qu'elle aurait pu laisser, interroger un nombre incalculable de personnes, cela va prendre un temps certain, mais c'était dans la tradition des sentinelles d'avoir des missions au long cours. Elle n’oubliait pas de lire avec attention le rapport complet qui lui était fourni, rapport que Maître Sai Don compléta, ou résuma peut-être, par quelques anecdotes.

Ainsi était-elle une bonne bretteuse, mais entre sa perte de la Force et son corps d'enfant, H'phedia doutait qu'elle ait conservé ses aptitudes dans ce domaine. Restait donc le cas de ses connaissances, connaissances qui constituaient une autre grande inconnue. Des connaissances qu'elle aurait rapportées des ses expéditions au-delà des limites connues de la galaxie, des connaissances qui l'avaient assurément aidé dans son rituel et qui faisaient en fin de compte toute sa dangerosité.

À la toute fin, c'est cela que lui rappela le Grand Maître, qu'il s'agissait d'une mission tout aussi périlleuse à sa façon que celle qui l'avait amené dans cette prison au cœur de l'empire sith. Toute la connaissance et l'expérience d'un jedi coutumier des régions inconnues, mais dans le corps d'une enfant blessé et brisé, métaphoriquement du moins. Une enfant qui s'était enfuie dans les bas-fonds de Coruscant, qui comptait parmi les meilleurs endroits pour quelqu'un qui voulait disparaître. Mais une fois encore, retrouver Maître Venta n'était pas le plus difficile, c'était ce qui suivrait après et aussi si, oui ou non, d'autres participants venaient à se mêler de cela.

La jeune araignée se demanda alors si elle n'avait pas encore eut les yeux plus gros que le ventre, comme avec Malhazar. La dernière fois elle s'en était échappée de justesse, aurait-elle autant de chance cette fois-ci ?

Elle chasse ces pensées de son esprit, le défaitisme ne sied pas à un Jedi, à elle encore moins qu'a un autre. C'était sa mission, elle n'allait pas se défiler, elle connaissait les difficultés, et les risques.

« Je comprends parfaitement la situation... Maître Sai Don... Ses difficultés... et ses risques... Je ferais preuve de la plus grande prudence... et mes rapports seront aussi réguliers que possible... »

Tout semblait avoir été dit, tout ce qui pouvait être dit du moins. Il était temps pour H'phedia de prendre congé du vénérable maître.

« Il me semble que je dispose de tout ce dont j'ai besoin... Ou du moins... De tout ce dont il m'est possible de disposer... S'il n'y a rien d'autre que voudriez ajouter... Je vais alors prendre congé... Et m'atteler à la tache qui m'attend... »

La jeune araignée salua avec révérence le Grand Maître et s’apprêta à quitter la chambre du conseil.
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