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Sa curiosité avait été piquée au vif, le temple avait accueillit un nouvel arrivant, celui-ci, cependant, différait grandement des autres. Tout d'abord il était bien plus âgé que la moyenne des recrues, ensuite c'était un gungan, une espèce amphibienne originaire de la planète Naboo dont la réputation semblait peu élogieuse, finalement, le plus important, il s'agissait d'un sith. Enfin, plus tout à fait. De ce qu'elle en avait compris il avait été capturé sur Raxus et, après avoir passé un certain temps dans les geôles du Temple, aurait retrouvé le chemin vers la lumière, quelque chose comme ça.

Si les cas de Jedis, de tous rangs, rejoignant les siths étaient devenu par hélas bien trop communs, l'inverse était plus rare, certains imputaient cela à la nature hautement corruptrice du côté obscur, d'autres au simple fait que toute déviation du crédo Sith était punie d'une exécution sommaire. Ce faisant l'amphibien pouvait s'estimer heureux de ne pas avoir été sur le territoire impérial, et d'avoir été fait prisonnier par l'autre camp. Ou alors cela était une ruse très habile pour introduire un espion au sein du Temple. Cela dit, H'phedia avait encore suffisamment foi en la sagesse de ses aînés pour supposer qu'il n'aurait pas quitté sa cellule s'ils ne le pensaient pas sincère. Sans compter que l'on devait sûrement garder un œil sur lui, c'était bien ce qu'elle faisait après tout.  

Tous les Siths qu'elle avait rencontrés jusque-là avaient été des monstres qui avaient voulu la tuer, ou pire. En voir un qui montrait actuellement du repentir était quelque chose de nouveau pour elle, et cela mettait en lumière une lacune dans sa formation. Si elle avait été correctement formée pour désarmer et estourbir les criminels sans les découper en morceaux, son Maître avait été bien plus catégorique envers les siths, et pas uniquement à cause de leurs capacités supérieurs. Le verpine éprouvait pour eux un mélange de mépris et de résignation, selon lui tous ceux qu'elle rencontrerait seraient soit d'anciens jedis qui avaient sciemment choisi d’embrasser le côté obscur soit des produits de l’Académie de  l'Empire, où ne survivent que les plus cruels et les plus impitoyables. Il ajouta que c'était la guerre à présent, que les règles et les ennemis rencontrés y était bien différent. La compassion n'avait guère de place sur le champ de bataille, à la toute fin même un jedi se retrouvait face au même choix que toutes les autres formes de vie depuis l'aube des étoiles, tuer ou être tuer, eux ou lui. Et jusqu'à maintenant elle n'avait pas pu lui donner tort, elle-même s'était retrouvée à devoir se battre pour sa vie, et à la fin elle avait été la dernière à encore respirer.

Avec le recul, son maître ne l'avait pas formé à épargner les siths, seulement à les abattre sans haine, à considérer cela comme ce qui devait être fait, la seule solution possible pour protéger les innocents de leur folie. Après tout, même démembrer et jeter au fond d'une cellule, un sith restait une menace, n'était-ce pas ce qu'Akzek lui avait répété depuis la crise d'aargau ? Qu'un bon sith était un sith mort ? Pourtant le gungan, dont le nom était Yulpi, était là, peut-être parce qu'il n'était pas un assez bon sith ? Et elle aussi elle était là.

Ce là, c'était le centre d'entraînement, un endroit que l'amphibien fréquentait plus que régulièrement, au même titre que la jeune araignée, ils étaient donc destinés à se rencontrer à un moment ou à un autre. Dire que cette rencontre était purement fortuite serait cependant bien présomptueux, la jeune araignée cherchait des réponses à ses questions, et, en réalité, c'était sur un autre transfuge sith qu'elle avait tout d'abord jeter son dévolu, cependant ce dernier avait déjà été pris en charge par d'autres et avait même été envoyé dans une mission encadrée hors monde. Une occasion manquée donc, jusqu'à ce qu'elle apprenne l'existence de l'amphibien, définitivement la Force lui avait donné une seconde chance.

De ce fait, quand elle entra dans la salle et y trouva le Gungan en train de s'exercer, la surprise ne fut pas de son côté, après tout elle désirait bien s'entretenir avec lui et collecter des informations faisait partie de son travail.    

Cela dit, face à lui elle sembla se bloquer, elle avait bien des questions à lui poser, mais simplement les lui lancer au visage serait un singulier manque de tact qui aurait l'effet inverse de celui escompter. De plus, son instinct lui disait qu'elle demeurait face à un sith et que quitte à rester planté là, autant le faire au plafond, là où il aurait plus de mal à l'atteindre s'il lui en prenait l'envie de l'attaquer. Sauf qu'il était un peu tard pour ça, après tout elle n'avait fait aucun effort pour masquer sa présence ou sa venue, ce qui signifiait qu'elle devait à présent avoir la pleine attention de ce yulpi, pour le meilleur et pour le pire. Il se serait donc de bon ton qu'elle arrive à dire quelque chose. Après plusieurs claquements de crochets, elle y parvint finalement.

« Bonjour... Je suis le Chevalier H'phedia Kith'Araquia... Vous êtes celui qui était un sith... Je suis curieuse... A propos de vous... »

Il n'y avait pas de bonne façon de présenter la chose, aussi se contenta-t-elle de la présenter.
Yulpi Bepads
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Quatre jours. Cela faisait quatre jours que Yulpi avait prononcé les mots qui avaient scellé son sort au regard des Siths. Ces derniers avaient-ils déjà tiré les bonnes conclusions au constat de son absence ? Le considéraient-ils comme un traître ayant délibérément choisi de ne pas retourner sur Korriban, ou hésitaient-ils encore à penser qu'il n'était qu'un faible ayant subi un sort malheureux ? Qu'importe, dans tous les cas, si Tisjess devait être amené à le revoir, où à entendre parler de lui, ce serait un Yulpi vêtu d'une bure jedi qui lui apparaîtrait. Tisjess, tous les Siths, étaient maintenant des ennemis.

Comment digérer ce changement de vie ? Comment assumer ce choix de rejoindre les Jedis ? Yulpi n'était toujours pas sûr de ne pas avoir à le regretter. Quatre jours, c'était bien trop peu encore.
Il essayait de se raccrocher à des choses positives. La planète Onderon n'avait pas la nature aride, affreuse, de Korriban, et de fait Yulpi la préférait. La cité d'Iziz, proche du Temple Jedi, était même bâtie en bordure de jungle. Ce n'était pas tout à fait le même climat que là d'où Yulpi était originaire, sur Naboo, mais ça s'en rapprochait pas mal. Vivre à proximité d'une végétation luxuriante était infiniment préférable pour le Gungan au désert de sable et de roche au milieu duquel avait été bâtie l'Académie Sith de Korriban. Le Temple Jedi possédait un grand centre d'entraînement composé de plusieurs salles, et Yulpi s'y rendait régulièrement en se répétant qu'il avait fait le choix logique et excitant d'embrasser la voie de Gardien, celui qui était destiné à se battre, qui en faisait sa spécialité.

Et l'ambiance, dans tout ça ? Yulpi essayait de sociabiliser mais il avait toujours une appréhension, car il se voyait comme un ancien Jedi au milieu des Siths ; la situation était inverse, mais en se basant sur ses observations sur Korriban, il ne pouvait qu'avoir peur. Il était un ancien ennemi, à peine “reconverti”. Il se doutait que les gens n'allaient pas l'accueillir les bras ouverts. Les rumeurs allaient vite circuler. En fait, elles avaient déjà circulé. En quatre jours, Yulpi avait déjà été insulté par deux Padawans, et même menacé par l'un des deux qui avait pourtant une douzaine d'années de moins que lui, un simple adolescent Dévaronien, plein d'insolence et de présomption. Et le jeune Gungan n'avait ni charisme, ni aplomb, pour avoir le moindre espoir de tuer dans l'œuf ce genre de velléités ou d'intimider qui que ce soit. Ca n'avait pu que lui rappeler de navrantes anecdotes vécues à l'Académie Sith de Korriban. A quoi bon changer de camp si c'était pour revivre ici les mêmes ennuis vécus là-bas ?

Yulpi s'efforçait de ne pas craquer. Il passait une très grande partie de son temps dans le centre d'entraînement, comme seul exutoire. Ainsi, il vidait un peu son esprit, arrivait à ne pas gamberger sur sa situation. Dans les couloirs, il s'efforçait de ne pas craquer devant tout le monde. Mais la nuit, il dormait mal, et à deux reprises pendant ces quatre premiers jours, il avait pleuré seul dans sa chambre.

Voilà, cela faisait quatre jours. Yulpi était en train de s'entraîner dans une salle, contre des droïdes prévus à cet effet. Sabre-laser rouge au clair, il déviait des tirs de blasters à blanc quand il ne les esquivait pas par des acrobaties dont il avait le secret. Trop concentré sur une manœuvre délicate, ayant choisi l'un des niveaux de difficultés les plus élevés, le jeune amphibien agile n'entendit pas la porte de la salle d'entraînement s'ouvrir, et encore moins une personne la franchir – il fallait dire que les pas de cette personne n'émettaient pas le bruit de bottes et étaient naturellement plus discrets que ceux du Gungan qui restait lui-même pieds nus en toutes circonstances comme à cet instant.

Yulpi dut retourner un assaut de douze tirs émis par cinq droïdes différents, qui le visaient donc par différents angles. D'un saut périlleux, il en esquiva deux, en para un dans les airs au milieu de son acrobatie ; sitôt ses pieds ronds et nus retouchant le sol, il bondit agilement vers un droïde en déviant deux autres tirs avec son sabre-laser ; perché sur le droïde, il se concentra sur trois tirs, les para tous, et partit en saut périlleux arrière pour en esquiver un quatrième ; une roulade lui permit de se décaler à côté de la trajectoire d'un autre tir, son sabre-laser retourna le onzième et le douxième, puis enfin le Gungan tournoya sur lui-même pour envoyer un coup de pied aérien rotatif sur le “visage” du droïde d'entraînement le plus proche, le même sur lequel il venait de bondir juste avant.

Une petite doublure de mousse aurait été appréciable pour attaquer au corps ces droïdes d'entraînement sans se faire mal, mais ceux-ci n'étaient pas prévu pour ça, le programme que Yulpi avait lancé tournait autour du renvoi de tirs de blasters uniquement. Le Gungan sautilla en se tenant le pied endolori par le choc avec le droïde, il n'y était pas allé de main morte, et frapper directement le métal de cette manière n'avait pas été la bonne idée de la journée. De plus, il fit la moue en observant le résultat de sa performance. Certes, il ne s'était pris aucun des douze tirs consécutifs... mais il les avait renvoyés n'importe comment. Pas un seul n'avait atteint son droïde expéditeur. Le sol, les murs, le plafond, c'était parti dans tous les sens, mais Yulpi avait été tout à fait imprécis dans sa manière de retourner les tirs avec son sabre-laser. Zéro pointé. Quel contraste !

Le programme d'entraînement attendait l'appui sur un bouton avant de démarrer la séquence suivante, mais c'est alors que Yulpi se sentit observé. Et ce ne fut pas qu'une intuition : il le sentit dans la Force, une présence était là, dans la même salle que lui. Il fit volte-face, vers la porte, naturellement, mais dut lever le regard pour trouver l'intrus. Quel ne fut pas alors son effroi en apercevant la forme d'une araignée géante ! La désignation de “araignée” était un poil abusive dans le sens où l'animal, le monstre, n'avait que trois paires de pattes et non quatre, mais il devait bien atteindre les trois mètres d'envergure, et semblait prêt à sauter du plafond pour le plaquer au sol et le mordre pour se nourrir.

YULPI – Whoahw !

Yulpi fit un mouvement de recul, son pied heurta maladroitement un câble et il trébucha en arrière, atterissant lourdement sur les fesses en laissant échapper de sa main son sabre-laser qui voltigea à deux mètres de lui. Qu'est-ce que ce monstre foutait ici, dans le Temple Jedi ?
Mais son erreur lui parut très vite évidente car l'araignée géante venait déjà de prendre la parole à peu près au même moment, pour éviter sans doute de le faire paniquer – chose vachement réussie...

H'PHEDIA – Bonjour... Je suis le Chevalier H'phedia Kith'Araquia... Vous êtes celui qui était un Sith... Je suis curieuse... A propos de vous...

Quoi ?! Ce monstre était un Chevalier Jedi ?! Ils n'en avaient pas des comme ça à l'Académie Sith de Korriban ! Et donc cette araignée géante était en réalité une race intelligente ? Quelle découverte ! Le jeune Gungan se releva en saut carpé, sachant maintenant que la “créature” qui s'était insinuée dans sa salle d'entraînement n'était nullement hostile.

YULPI – Pardon... Vous m'avez collé une de ces plitasse de frousses !

Pourquoi ce Chevalier Jedi restait-il au plafond pour discuter ? Déjà, il aurait pu s'annoncer tout de suite, pour éviter de faire sursauter – et trébucher – le maladroit Gungan.

YULPI – Euh... Enchanté, moi c'est Yulpi... Yulpi Bepads... Euh, oui, c'est moi l'ancien Sith... Euh... Excusez-moi en fait de vous demander ça, mais... qu'est-ce que vous êtes ?
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Elle s'était attendue à ce que le Gungan sursaute, mais pas à ce point, le pauvre s'était littéralement étalé par terre, même s'il s'était ensuite promptement remis sur ses pieds. La jeune araignée oubliait parfois que sa forme pouvait induire ce genre de réaction, il était vrai que le fait qu'elle soit grimpée au plafond ne devait rien arranger à la chose. Aussi décida-t-elle de redescendre au niveau de son interlocuteur et de s'excuser.

« Navré... Je ne voulais pas vous effrayer... J'oublie parfois que... malgré ma taille... Je peux être très discrète... »

Difficile de croire que l'être qui se trouvait devant elle, et qui semblait si plein d’hésitation et de nervosité, était, ou ait pu être, un sith. À moins que cela ne soit justement sa plus grande force, paraître innocent et inoffensif pour mieux faire baisser sa garde à son adversaire, auquel cas cela fonctionnait car c'était elle qui se retrouvait à répondre à des questions, et non l'inverse. Habile, très habile.

« Je suis une Araquia... et une Sentinelle. »

Mais c'était son tour à présent, excepter qu'une fois les présentations d'usage faites, elle en était toujours au même point, avec toutes ces questions qui se bousculaient dans son esprit et ce désir de ne pas être blessante. Mais elle se rappela ce qu'elle s'était dit avant d'être distraite par la surprise du Gungan, d’arrêter de tourner autour du pot et d'aller droit au but.

« La raison de ma présence est simple... Je pense... Tous les siths que j'ai rencontrés jusque-là étaient des monstres qui voulaient me tuer... Ou pire... Vous être le premier que je rencontre qui souhaite... Et essaye... De retourner vers la Lumière... Je veux en savoir plus... Votre histoire... Êtes-vous née dans l'empire ou avait vous été recruté ?... Comment était-ce de vivre parmi eux ?... Comment avez-vous fait pour ne pas finir corrompu ou tué ?... A quel moment avez-vous choisi de faire défection et pourquoi ?... »

H'phedia marqua une pause en remarquant qu'elle avait fait exactement ce qu'elle avait craint de faire, elle avait jeté ses questions au visage de l'amphibien avec la cadence d'un Blaster Merr-sonn et il y avait de fortes chances que ce dernier soit maintenant K.O sur place. Il était évident que ce genre de décision n'avait pas été prise à la légère, que le changement d'environnement doit être difficile et qu'il n'allait pas faire l'étalage de sa vie devant une inconnue. Elle devait offrir quelque chose pour contrebalancer.

« En échange... je peux peut-être vous aider... avec la Voie du Jedi... et du côté lumineux... »
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L'araignée géante articula ses six longues pattes finement velues pour descendre le long du mur et se mettre au niveau du sol, évitant ainsi à Yulpi de garder la tête levée, et de se sentir comme menacé par un monstre prédateur. Elle présenta même ses excuses, prétextant qu'elle avait tendance à oublier l'effet que son apparence pouvait faire, d'autant plus avec le contraste entre son envergure et sa furtivité.

H'PHEDIA – Je suis une Araquia... et une Sentinelle.

Yulpi se rappela le bref exposé du Maître El'Dor, pendant son interrogatoire, sur les trois voies du Jedi : celle de Gardien, toute dédiée à une combattant comme lui – peut-être ses capacités martiales et acrobatiques avaient-elles pu impressionner son interlocuteur du moment –, celle de Consulaire et celle de Sentinelle. Cette dernière convenait aux Jedi polyvalents, essayant de résoudre les conflits dans la paix quand c'était possible, mais sachant aussi bien manier la ruse que le sabre.
Par contre, les Araquias, Yulpi n'en avait jamais entendu parler. Il venait de demander à ce Jedi – dont il était bien incapable de déterminer le sexe – ce qu'il était, “Sentinelle” était la voie qu'il avait suivie, “Araquia” devait donc être le nom de sa race. Le Jedi Sentinelle avait dit “une Araquia”, était-ce donc là un accord signifiant qu'il était une femelle, ou bien le mot “Araquia” était-il féminin comme par exemple le mot “tortue” – on dit bien “une tortue” même pour un mâle – ?

H'PHEDIA – La raison de ma présence est simple... Je pense... tous les Siths que j'ai rencontrés jusque là étaient des monstres qui voulaient me tuer... ou pire... Vous être le premier que je rencontre qui souhaite... et essaye... de retourner vers la Lumière...

Elle semblait avoir quelques difficultés à articuler ses phrases en basic mais cela n'empêcha pas Yulpi de comprendre parfaitement ce qu'elle disait, et il se concentra ainsi sur le fond, point sur la forme. On en revenait à tous les clichés sur les Siths : le premier étant de les voir comme des monstres sanguinaires, exactement ce que ce Jedi Sentinelle faisait, “monstre” étant bien le terme qu'il venait d'employer. La séparation d'avec les Siths ne datait que de quelques jours, ce n'est rien de dire que c'était encore bien trop frais pour que Yulpi se mette à cracher sur son camp d'origine. Après quatre jours passés ici au Temple Jedi d'Onderon, il avait même encore un peu de mal à réaliser le choix qu'il avait fait. Un choix qui avait semblé lui avoir véritablement été laissé, sans menace, sans contrepartie. Difficile pourtant d'imaginer que le Maître El'Dor avait été parfaitement sincère en prétendant que si Yulpi avait refusé sa proposition, il aurait pu retourner sur Korriban : les Jedis avaient un Sith captif, ils ne l'auraient pas laissé retourner librement auprès des siens au prix seulement d'une courte incarcération. Mais peu importe, Yulpi avait réellement fait ce choix, au fond de lui-même. Pour autant, il ne pouvait pas couper les ponts mentalement aussi vite avec les Siths. Il avait donc encore envie de les défendre, et ne pouvait pas laisser son interlocuteur médire de ses anciens camarades et mentors.

H'PHEDIA – Je veux en savoir plus... Votre histoire... Êtes-vous née dans l'Empire ou avait vous été recruté ?... Comment était-ce de vivre parmi eux ?... Comment avez-vous fait pour ne pas finir corrompu ou tué ?... A quel moment avez-vous choisi de faire défection et pourquoi ?...

Ce Jedi Sentinelle avait une véritable envie d'en apprendre plus sur les Siths, cela se sentait un peu trop : il allait lui falloir ordonner ses questions et les formuler une par une. Yulpi ne pouvait pas sortir un carnet et noter toutes celles qui venaient déjà de lui être posées, pour y répondre dans l'ordre.
Il retint particulièrement la dernière : pourquoi il avait choisi de faire défection. Son regard sembla s'éteindre un instant, et se perdre, pour finalement se poser sur son sabre-laser toujours au sol à deux mètres de lui. Il fixa la lame rouge, encore brûlante d'énergie, souvenir de ce qui appartenait déjà au passé. Il tendit la main, rappela le manche à sa paume et éteignit cette lame, un air soudainement triste sur le visage. Yulpi n'avait pas de filtre avec ses émotion, et Tisjess avait justement espéré que cela fasse de lui un puissant Sith. Il avait juste besoin de ne pas se laisser submerger par elle, et c'était là sa plus grande difficulté.

Se sentant presque vidé de son énergie, Yulpi marcha en traînant des pieds jusqu'au terminal du programme d'entraînement, et se reposa contre, les bras ballants.

H'PHEDIA – En échange... je peux peut-être vous aider... avec la Voie du Jedi... et du Côté Lumineux...

Cette phrase eut le mérite de réveiller son attention. Son regard revint se poser sur son interlocuteur. Mais le mal était fait : Yulpi était encore fasse à quelqu'un bourré de clichés et de mépris envers les Siths, et ça risquait d'être son lot quotidien maintenant qu'il était assigné au Temple Jedi d'Onderon.

YULPI – Il n'y a vraiment que vous, les Jedis, pour considérer que le Côté Obscur « corrompt ».

Ses mots venaient de dépasser sa pensée et il s'entendit soudain, en retard : il avait bel et bien du mal à réaliser son choix, même au quatrième jour de son intégration au Temple Jedi. Il était maintenant un Jedi lui-même, il allait falloir qu'il s'y fasse.

YULPI – Je veux dire, c'est vrai, quoi, vous me demandez comment j'ai fait pour ne pas être corrompu ou tué... Corrompu par quoi ? Et vous, comment vous faites pour ne pas être corrompu par le Côté Lumineux ? Si ça vous paraît débile comme question, dites-vous que c'est exactement pareil pour moi.

Il ne voyait pas comment il pouvait être plus clair.

YULPI – Et tué par qui ? Par un Jedi ? Par un soldat républicain ? Bah je sais me battre, et... j'suis pas un monstre sanguinaire. Ca m'est arrivé de rencontrer deux ou trois fois un Jedi ces dernières années, dans un contexte, euh... disons, neutre. Et... ça s'est bien passé. On a discuté, on a échangé. Ca m'a permis de voir que c'était possible.

Yulpi ne rencontrait pas beaucoup de personnes qui avaient cette même expérience, d'un moment pacifique passé en compagnie d'un “ennemi”.

YULPI – Mais en vrai, malgré moi, c'est la guerre, dehors. C'est navrant mais c'est comme ça. Ceux que vous qualifiez de « monstres », vous ne vous dites pas qu'ils ont essayé de vous tuer juste parce que c'est la guerre ? En contexte normal, un Sith va essayer de tuer un Jedi, et inversement. Mais en vrai, vous ne m'avez pas l'air d'être plus un monstre sanguinaire que tous les Siths que vous avez rencontrés. Y'a juste des gens qui se battent pour leur camp contre un ennemi qui veut par principe leur mort. Vous-même vous êtes surpris que je n'aie pas été tué ; parce que tous les Jedis que j'aurais pu rencontrer auraient dû être des monstres qui auraient essayé de me tuer, comme les Siths envers vous ? Bah voilà, c'est la guerre, c'est tout. Désolé de vous apprendre que c'est moche.

Et maintenant, c'est le ressentiment face à autant de mépris qui lui faisait prendre ce ton condescendant envers le Jedi Sentinelle.
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Plus que le sabre rouge qu'il possédait encore, c'était bien ses émotions qui trahissaient l'appartenance, passé, du Gungan aux Siths. Les jedis n'étaient pas des machines, ils avaient des émotions, mais on les entraînaient dès leur plus jeune âge à les contenir, les émousser et finalement les ranger de façon bien ordonnée dans un coin. Rien de tout ça ici, l'amphibien était comme un livre ouvert, fatigue, doute, tristesse, et de la colère bien sûr, il n'y avait qu'à se pencher. Cela dit, elles manquaient de tranchant, de ce raffinement acérer que l'on retrouvait chez les siths accomplit, ce qui la laissa supposer que Yulpi devait être un apprenti.

La réponse du Gungan fut cinglante, elle s'y était attendue, sa défection était récente, par réflexe il défendait ce qui avait été sa vie, tout ce qu'il connaissait et tenait pour acquis, pendant des années. Elle pouvait comprendre, pourtant il demeurait dans l'erreur.    

« Corrompu par quoi ? »

« Le côté obscur est un feu... Le feu doit être nourri... Sans cesse... D'abord il n'exige que vos émotions... Mais ensuite il demande tout le reste... L'univers tout entier doit être jeté dans la fournaise... Mais c'est impossible... Alors vous brûlez... Et quand seul demeure les cendres... Le pire reste encore à venir »

C'était là les mots de son Maître, et se faisant aussi ceux de son élève. Cela dit, le gungan soulevait un point philosophique intéressant, si l'un des côtés de la Force pouvait corrompre, l'autre n'en était-il pas capable lui aussi ? Il y avait plusieurs écoles de pensées à ce sujet. Les manichéens estimaient que le Côté Lumineux était la ''Vrai Force'' et que l'Obscur n'en était que sa corruption, utiliser la corruption vous corrompait, cqfd.  Les dualistes estimaient que les deux côtés existaient en opposition et que de cette opposition naissait une forme d’équilibre, comme la lave en fusion qui, entrant en contact avec l’océan, formait une nouvelle terre. Mais ils évitaient soigneusement de discuter des troublantes implications d'un tel raisonnement. N'était-ce pas là la grande tragédie de la corruption ? Que le corrompu ne sache même pas qu'il l'est avant qu'il ne soit trop tard

Malheureusement, cette réflexion fit remonter à la surface des mots qui la rendait malade. Des mots qui disaient qu'en effet chaque côté corrompait aussi bien que l'autre, mais que ce n'était pas une mauvaise chose, que les Jedis devaient embrasser la corruption de la lumière autant que les siths embrassaient celle des ténèbres, ainsi seulement le véritable équilibre dans la Force serait atteint, la symétrie.  

« Et tué par qui ? Par un Jedi ? Par un soldat républicain ? »

« Non... Par l'un des vôtres...  Le faible... Le tendre... Le dissident... Le déviant... Le rival... Tous des proies à abattre... Des impuretés à retirer... Des marches à gravir sur le chemin du pouvoir... Seuls les pires peuvent atteindre le sommet... Ou seulement survivre... Évoluer ou Mourir... Brisé ou être Brisé... Vous avez une inquisition tout entière dédiée à ce que cela ne change pas...Tel est le Code... Tel qu'il m'a été enseigné... »

Elle marqua une pause, alors que le gungaun lui continuait. Oui, ''enseigné'', expérimenté même, dans sa chair et dans son esprit. Elle s'en souviendrait jusqu'à la fin de ces jours c'était une certitude... Le triomphe de la réalité subjective sur celle objective... Tuer le monde pour devenir le monde... Évoluer ou mourir... Devenir ashla ou être consumée par Bogan...

En fin de compte, n'était-ce pas un test qu'elle s'imposait à elle-même ? Pour voir si les souvenirs allaient refaire surface, si ses mots seraient bien les siens ? Avait-elle réussi ou échoué ? Elle ne le savait pas, et encore moins l'ancien sith. Ce dernier n'avait aucune idée de ce que cette conversation avait réveillé.

« Yulpi Bepads... Vous êtes un être fascinant... Vous devez être un très mauvais sith... Sinon vous ne seriez pas devant moi en ce jour... Mais vous devez aussi en être un très chanceux... Sinon vous ne seriez pas devant moi en ce jour... Vous me donnez l'impression d'un feu à demi-éteint dont les braises rougeoieraient encore... Une terre humide... malléable... mais qui se refuse encore à prendre une forme... A sa façon... Votre raisonnement est celui d'un jedi... Il y a de l'eau en vous... c'est une bonne chose... Cependant... »

Elle n'avait pas prononcé ce dernier mot plus haut que les autres, pourtant il s'était abattu avec le poids d'une enclume.

« Il y a aussi de l'innocence... de l'ignorance plus exactement... J'étais comme vous autrefois... Puis je me suis retrouvée dans un petit vaisseau perdu au beau milieu de l'espace... Elle... Est venue me trouver... Tout ceux que je pouvais appeler mes camarades sont mort ce jour-là... Elle... ne tuait pas parce que c'était la guerre... Il n'y en avait pas à l'époque... Mais parce que cela lui plaisait... Parce que la Mort est la Force... Mais elle ne m'a pas tué... Il y a des sorts pire que la mort... Et Elle en connaît beaucoup... J'avais dix ans... Quand Elle m'a emmené. »

H'phedia se tenait parfaitement immobile, dépourvu de visage en tant que tel aucune expression ne transparaissait d'elle. Il n'y avait pas de colère dans sa voix, seulement la froide énumération de l'expérience.

« Elle m'a mise en cage... Comme un animal... Avec pour seule nourriture... Des personnes... Elle savait que mon espèce ne se nourrissait pas d'être doué de raison... Elle voulait voir jusqu'où le tabou d'une espèce résiste à l'impérieux désir de la chair... Elle m'a instruite... De comment être Elle... Elle s'est déversée en moi... Un poison fait de mots... Un Verbe pathogène... Elle a injecté son propre sang... Dans mon corps... Elle le contrôlait comme une marionnette... Mon esprit piégé à l'intérieur... Elle m'a ramené sur mon monde natal... Pour exterminer mon espèce... Et me faire prendre part au massacre... »

Ces crochets claquèrent de façon sonore.

« Avec quel mot qualifieriez-vous une telle créature... Si n'est celui de ''monstre'' ?... Et il est encore trop faible... Nous avons été connectés... de la façon dont votre main est connectée à votre corps... Lié par des nerfs de sangs et de Force... J'étais elle et elle était moi... C'était comme être enchaîné à un trou noir... Ma conscience écartelée au point que chaque fragment pouvait voir l'intégralité des autres... J'ai vu l'horreur qu'elle voulait que je devienne... Celle que je serais devenue si mon maître ne m'avait pas sauvé...

« Elle est toujours là vous savez... quelque par là dehors... Elle était sur Lorrd... Dansant parmi les morts et les mourants... J'étais là moi aussi... Dans les tunnels... Fuyant une vague de mort faite de gaz et de métal... Je ne n'ai pas oublié... »


La jeune araignée marqua une courte pause, pour remettre en ordre ses souvenirs, et les obliger à retourner dans la fosse d'où ils venaient.  

« Darth Narthox avait inventé un programme appelé M.U... Mort Universelle... Toute machine qu'il parvenait à infecter essayait de tuer tout être vivant à proximité par tous les moyens à sa disposition... Ces ''Tests'' ont coûté la vie à des centaines de personnes... Quand mon Maître et moi-même avons abordé sa station spatiale... il a ''testé'' sur moi un prototype de droïde assassin... Un spécialement conçu pour tuer les jedis... Un capable de se battre avec des sabres lasers... Et de s'adapter en temps réel à la technique de sa cible... je n'en aie triomphé que de justesse...

« Et je ne parlerais pas de Malazhar... La prison que les siths réservent à leur prisonnier de guerre... Des choses dans ses entrailles... De celles à sa tête... »  

« Les monstres existent Yulpi Bepads... Des Cauchemars hantant le monde éveillé... Grouillant là où les étoiles redoutent de briller... Il est vrai que tous ne sont pas des siths... Mais il est faux de dire qu'aucun d'entre eux n'en est... Soyez simplement heureux de ne pas les avoirs encore rencontrés comme je l'ai fait... Mais si vous persistez sur la voie des Jedis... cela pourrait bien changer... »


Il était vrai aussi qu'elle s'était laissé emporter sur ce coup-là, mais le Gungan n'avait fait que répondre à sa question, donc elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même. Désireuse de respecter sa part du marché H'phedia décida donc de lui donner un premier conseil.

« La différence fondamentale entre un sith et un jedi est qu'un sith ne se bat que pour lui-même... Il ne cherchera que l'accomplissement de ses désirs égoïstes... Dans sa quête pour le pouvoir les autres sont des quantités négligeables et sacrifiables... Un jedi ne se bat que pour les autres... Pour protéger ceux qui ne peuvent le faire eux-mêmes... Pour arrêter ceux qu'eux seuls peuvent arrêter... Pour que justice soit faite pour les morts comme pour les vivants... Pour protéger les innocents des monstres et des cauchemars... Jusqu'à la mort s'il le faut... »
Yulpi Bepads
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Cette histoire de corruption, ça semblait tenir à cœur au Chevalier Jedi. Pas étonnant, leur propagande devait se baser sur cette idée, afin d'inculquer à leurs apprentis dès le plus jeune âge que le Côté Obscur était fatalement une mauvaise chose, qu'il fallait s'en tenir éloigné le plus possible tout au long de sa vie. Cette guerre entre Jedis et Siths semblait bel et bien trouver ses racines dans le mépris, dans le refus d'une culture différente. A être traités de cette manière, les Siths avaient sûrement une bonne raison d'éprouver de la colère et de la haine envers les Jedis. Yulpi était sans haine, mais il avait quand même déjà envie de retourner quelques baffes à l'araignée géante qui essayait de lui faire avaler que le Côté Obscur était objectivement mauvais. La métaphore du Côté Obscur qui serait du feu destructeur, et du Côté Lumineux qui serait l'eau nécessaire pour l'éteindre, lui paraissait gratuite, sortie de nulle part. Une ineptie servant à faire la propagande des Jedis et à donner aux plus jeunes une raison de combattre les Siths. Comme si les Maîtres Jedis ne pouvaient pas trouver de vraies raisons.

Yulpi n'avait pas bien compris où le Chevalier Jedi avait voulu en venir en trouvant étonnant qu'il n'eût pas été tué. Son interlocuteur avait en fait pensé à la possibilité d'être tué par un autre Sith, parce qu'il était « faible », « dissident », « déviant », « une impureté »... Si Yulpi avait dû être tué, ça aurait été par son maître, Tisjess. Puisque ce dernier n'en avait toujours pas pris la décision, malgré la mentalité élitiste qui régnait au sein de l'Académie Sith – cela, Yulpi ne pouvait pas le nier –, Yulpi avait simplement considéré les autres Apprentis menaçants comme des décérébrés, des gens qui prenaient un peu trop goût à la compétition, au sentiment de domination et à la liberté, au droit de vie ou de mort que chaque Sith est censé se permettre d'avoir sur autrui afin de s'affranchir de toute inhibition.
Au passage, Yulpi faillit se vexer d'être qualifié de « faible », mais devina que le Jedi se plaçait du point de vue d'un autre Sith qui voyait plus une faiblesse d'esprit chez celui qui ne voulait pas de la guerre et de la mort.

H'PHEDIA – Tel est le Code... Tel qu'il m'a été enseigné...

Hein ?! De quoi ?!
De quel Code parlait-il, là, précisément ? Dans le contexte de la phrase, il semblait qu'il parlait du Code Sith, sauf que celui qui lui avait été enseigné, c'est bien le Code Jedi, a priori... A moins que ce Jedi ne fût lui aussi un ancien Sith ?

H'PHEDIA – Yulpi Bepads... Vous êtes un être fascinant... Vous devez être un très mauvais Sith... Sinon vous ne seriez pas devant moi en ce jour...

On va dire que dans la bouche de ce Jedi bourré de préjugés, ce devait être un compliment...

H'PHEDIA – Mais vous devez aussi en être un très chanceux... Sinon vous ne seriez pas devant moi en ce jour...

Bon, pour récapituler, Yulpi était un mauvais Sith juste chanceux... Ca devenait de plus en plus difficile de prendre ça pour un compliment. Bon dieu ce que cette foutue araignée géante était irritante, avec ses préjugés insultants. Yulpi se rappelait que le Maître El'Dor en avait formulé aussi plusieurs pendant son interrogatoire.
Yulpi avait-il vraiment fait le bon choix en intégrant les Jedis ? Il s'était forcément attendu à un accueil froid voire hostile, mais ça devenait vraiment insupportable d'écouter autant de gens formatés à détester les Siths sans même les connaître.
Et voilà qu'il eut droit encore à la métaphore de l'eau et du feu. Il y avait « de l'eau en lui », juste parce qu'il avait un raisonnement que les Jedis voulaient s'approprier. Et si tous ces gens arrêtaient de le prendre de haut au bout d'un moment, à lui expliquer ce qu'il devait penser, à le regarder comme une âme perdue qu'il fallait remettre sur le droit chemin ?

Enfin, le Chevalier Jedi en vint à évoquer un peu sa propre histoire. Il parla de la personne qui avait par le passé brisé sa vie, et il mit du temps à prononcer son nom : Darth Narthox. Il parlait d'elle au féminin sans préciser sa race, mais le nom ne laissait aucun doute : ce Chevalier Jedi avait été soumis à la volonté d'une Sith. Dire que ce qu'il avait subi auprès de cette Darth Narthox avait été traumatisant, serait un euphémisme. Alors, forcément, l'Araquia s'était imaginée que les Siths étaient tous ainsi, que Darth Narthox était un modèle, pas pire qu'un autre.
Et cela expliquait aussi que ce Chevalier Jedi connût bien le Code Sith.

H'PHEDIA – La différence fondamentale entre un Sith et un Jedi est qu'un Sith ne se bat que pour lui-même... Il ne cherchera que l'accomplissement de ses désirs égoïstes... Dans sa quête pour le pouvoir, les autres sont des quantités négligeables et sacrifiables... Un Jedi ne se bat que pour les autres... Pour protéger ceux qui ne peuvent le faire eux-mêmes... Pour arrêter ceux qu'eux seuls peuvent arrêter... Pour que justice soit faite pour les morts comme pour les vivants... Pour protéger les innocents des monstres et des cauchemars... Jusqu'à la mort s'il le faut...

Une telle présentations des Jedis, prononcée par un Jedi, n'était en réalité pas flatteuse, car bourrée d'arrogance et de fatuité. Ce Chevalier Jedi se voyait comme un superhéros, en fait. Yulpi eut pitié de lui. Il se dit que ce qu'il avait vécu auprès de Darth Narthox avait dû complètement affecter sa capacité à prendre du recul sur la vie, sur les gens, sur les évènements. Ses jugements étaient extrêmes. Ce n'était probablement pas un problème de personnalité, mais de vécu traumatisant. Son esprit était brisé.

YULPI – Je... hum... Je ne veux pas m'énerver contre vous. Honnêtement, je vais vous dire, ça m'escagasse franchement de vous entendre débiter autant de nigauderies, mais vu ce que vous avez vécu, je peux pas vous en vouloir.

Yulpi souffla un coup. Ce serait plus facile de s'énerver contre ce Chevalier Jedi, mais Yulpi sentait bien que l'instant d'après, il s'en voudrait d'avoir étéé injustement dur avec une personne brisée par la vie. Il essaya donc de se calmer un peu. Il fit quelques pas en rond, cherchant ses mots.

YULPI – Vous avez connu une Sith infâme, y'a pas de mot pour qualifier ce qu'elle a fait. Mais c'était une dégénérée. Apparemment, elle cherchait juste à tuer tout ce qui vit. Ca n'a juste pas de sens. Vous croyez sincèrement que les Siths cherchent à tuer tout ce qui vit ? C'est vraiment comme ça que vous les imaginez ?

Pour le coup, Yulpi ne défendait pas les Siths à cause d'une barrière psychologique visant à le ménager dans son bouleversement. Il était là convaincu de ce qu'il venait de dire.

YULPI – Le problème, c'est que vous vous basez sur cette dégénérée qui vous a fait du mal. Mais... je sais pas... c'est comme si... je sais pas si c'était une Humaine, mais admettons que ce soit une Humaine, c'est comme si vous disiez : « Je sais ce que sont les Humains, j'en ai connu un, ils sont le mal ! ». Franchement, cette Darth Narthox, elle semble pas être un exemple du Sith de base !

Il espéra avoir su exprimer ses pensées, mais avait un autre argument à faire valoir :

YULPI – Vous dites que les Siths ne se battent que pour eux-mêmes... Mais, juste, posez-vous la question : pourquoi est-ce qu'ils forment des jeunes apprentis ? Si vraiment ils ne se battaient que pour eux-mêmes, ils chercheraient à garder leur savoir, leur pouvoir, jusque dans la tombe, et puis basta ! Mais non, ils ont une Académie, où le savoir est enseigné aux jeunes, comme ici en fait, il n'y a pas de différence. Et les Siths sont unis aussi par une volonté de défendre leur patrie, leurs idées. Ils font front contre les Jedis parce qu'ils ne se battent pas que pour eux-mêmes, mais aussi pour l'Ordre entier.

D'aucuns verraient de la naïveté dans la manière que Yulpi avait de justifier le recrutement et la formation de jeunes Siths. Mais pouvait-on vraiment parler de naïveté quand on se mettait à sa place ? Le Chevalier Jedi avait son expérience, Yulpi avait la sienne ; forcément, ils ne pouvaient pas voir les choses de la même façon.

YULPI – Vous parlez des Siths comme si vous les connaissiez super bien alors que vous avez été torturée par une dégénérée, mais ne cherchez pas à m'apprendre ce que sont les Siths, j'en viens ! Pourquoi voudraient-ils tuer tout ce qui vit ? Ce serait quoi la finalité ? Une fois que plus rien ne vivrait dans la galaxie, ils leur resterait quoi à faire ? Pourquoi les Siths détesteraient-ils la vie ? C'est pas ça, le Code Sith. Et ça me rend pâle de devoir absolument le défendre, parce que y'a plein de trucs avec lesquels je suis pas d'accord dedans, mais il est pas aussi absurde. Le Code Sith prône la libération. La liberté, c'est ça qui guide tous les Siths, c'est le dernier mot du Code : « La Force me libèrera. ». C'est ça, l'idée maîtresse. Alors, pris au pied de la lettre, ça en amène plusieurs à penser que tout est permis, que la liberté c'est aussi celle de prendre le pas sur la vie d'autrui. En gros, c'est la jungle, la loi du plus fort. Mais pas la destruction absolue et gratuite de toute ce qui vit, juste parce que « brrrr, c'est pas bien la vie, il faut que tout le monde meure » ! Faut arrêter avec ces nigauderies. Voilà, vous me forcez à justifier un Code avec lequel je suis pas d'accord, juste pour vous l'expliquer. J'ai l'impression qu'il n'y a personne dans ce foutu temple qui a cherché à comprendre le Code Sith et à s'intéresser sans préjugé aux gens qu'il est censé combattre ! C'est dingue !

Malgré lui, Yulpi ne pouvait pas s'empêcher de s'énerver un peu. Lui qui ne voulait justement pas s'emporter contre ce Chevalier Jedi qui lui faisait pitié, voilà qu'encore une fois, ses mots sortaient un peu trop durement. Il respira un grand coup, et reprit la parole avec cette fois-ci un ton plus plaintif qu'agressif :

YULPI – Alors, s'il vous plaît, arrêtez avec vos histoires d'eau et de feu, « le Côté Lumineux c'est l'eau, c'est bien, ça éteint le Côté Obscur qui est le feu et le mal absolu », ça c'est de l'idéologie à deux coquilles. Et franchement, quand je vous entends dire que les Jedis sont les seuls à pouvoir défendre les gens, qu'ils sont les seuls à pouvoir résoudre les problèmes, ou j'sais pas quoi, bah je me dis que j'ai connu des Siths qui étaient bien plus humbles.
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« Mes excuses... Les mots ne sont pas mon point fort... Darth Narthox est un autre sith... Le nom de la Sorcière est Unus... Darth Unus... Un nom que je n'aime pas évoquer à la légère... »

Peut-être n'aurait-elle pas du s'épancher ainsi auprès du Gungan, cela ne lui ressemblait pas. Elle ne devrait pas non plus remettre en question chaque mot qu'il prononçait, après tout, n'était-ce pas exactement ce qu'elle voulait ? Obtenir le point de vue de Yulpi ? Sa vision des choses de l'autre côté de la ligne de démarcation ? À moins qu'elle ne soit simplement déçue que son témoignage ne corresponde pas à ce qu'elle s'en était imaginé. Loin de fondre en larmes ou, avec un mélange de terreur et de dégoût, évoquer à quel point la vie, là-bas, était horrible et que, refusant de rentrer dans le moule, il avait prit l’héroïque décision de se tourner vers la lumière, le gungan prenait quasiment la défense des siths. Plus cela avançait, moins il ressemblait à un rescapé des ténèbres et plus à un employé ayant quitté son entreprise suite à une augmentation refusée.

H'phedia devait admettre que la discussion avait largement dérivé de son sujet initial, la voilà en train d'essayer de corriger yulpi, un ancien sith, sur le Code et la culture de ces derniers, alors qu'elle-même n'en connaissait que ce que les jedis, et sa captivité, lui avait enseigné. Pas étonnant que le gungan ait vu rouge, surtout qu'il y avait beaucoup de vrai dans ce qu'il disait.

« La Sorcière est folle à lier... C'est un fait qui ne se remet pas en question... Elle-même ne se considérait pas comme faisant partie de l'empire... Et avait sa propre interprétation du Code Sith... Cela dit... Je ne pense pas que son objectif final soit la mort de tout ce qui vit... Du moins... Elle ne s'attend pas à ce qu'il réussisse... Elle divise le monde entre ceux qui ont le pouvoir et les autres... Les seconds étant la proie des premiers... Les horreurs qu'elle commet n'étant que la preuve par l'exemple de la validité de son raisonnement... De plus... Elle estime que comme une espèce n'évolue que face à l'adversité... Une civilisation ne peut progresser que si son existence se trouve remise en cause... Ainsi... En faisant ce qu'elle fait... Ceux face à elle n'ont d'autres choix que d'évoluer ou mourir... Après... Si la folie était logique... Ce ne serait plus la folie... »

Pourquoi continuer d'évoquer ainsi la Sith et sa logique méphitique ? Pour prouver qu'elle le peut sans trembler ? Ou bien parce qu'elle refuse d'admettre qu'une partie d'elle continue de la croire parfaitement valide.

« Pour le reste... vous avez raison... l'on ne devrait pas juger tout un ensemble... sur le critère de seulement quelques-uns de ses éléments... C'est justement pour cela que je m'adresse à vous... c'est parce que je n'ai connu que l'extrême du spectre... J'ai besoin du point de vue de quelqu'un qui n'a justement pas atteint de telles extrémités... »

Cela avait été faire preuve d'une grande arrogance de présumer de ce que son témoignage serait, puis de lui sauter dessus, métaphoriquement, quand ce dernier se révélait être tout autre. Il était temps de corriger le tire.

« Vous avez évoqué le fait que vous n'étiez pas d'accord avec de nombreux points du Code Sith... Pouvez-vous préciser votre pensée ? »

Allez petit bouton, recentre la conversation, tu sais que tu peux le faire.
Yulpi Bepads
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Il s'avéra qu'en fait, la Sentinelle Jedi n'avait pas été très claire dans ses phrases et n'avait pas su se faire comprendre : Darth Narthox n'était pas la Sith qui avait ruiné une partie de sa vie. La « Sorcière » se faisait appeler Darth Unus. Dans le fond, cela ne changeait rien à ce qu'avait rétorqué Yulpi. Cela ne changeait rien au fait que cette Sentinelle Jedi au corps d'araignée géante généralisait bien grossièrement son expérience sur l'ensemble des Siths, était bourrée de préjugés comme déjà beaucoup trop de personnes que Yulpi avait rencontrées dans ce Temple Jedi, et avait une vision manichéenne de la guerre entre Jedis et Siths qui la poussait à un manque assourdissant d'humilité. Certes, Yulpi avait, par son propre vécu, du mal à considérer tous les Siths comme les victimes de cette guerre, même encore peu de temps auparavant quand il faisait clairement partie de leur ordre, et il était tout à fait normal pour un Jedi – ou pour un Sith – de se croire du bon côté de la barrière et d'agir dans le bon sens ; mais quand on est simplement bourré de préjugés et qu'on n'a manifestement fait aucun effort pour essayer de comprendre l'ennemi que l'on affronte, il est assez malvenu de dépeindre ce dernier comme le Mal absolu et de se placer en plus comme un être d'exception capable de défendre les gens qui ne peuvent pas se défendre eux-mêmes. C'est là quelque chose de très hautement présomptueux, et cela irritait d'autant plus Yulpi qu'il avait encore de la considération pour les Siths, sa rupture étant extrêmement récente avec son ordre. Il était par ailleurs ironique de voir cette Sentinelle Jedi tenir de tels propos : se considérer comme un être exceptionnel dotés de pouvoirs supérieurs, en comparaison de gens standards incapables de se défendre eux-mêmes, c'était exactement l'optique et la pensée de très nombreux Siths.
Et ce serait quand même très ironique également que ce soit Yulpi qui apprenne l'humilité à cette Sentinelle Jedi...

En somme, ce dialogue prenait une tournure pour le moins cocasse. Yulpi restait en tout cas sur sa position, écoutant son interlocuteur – interlocutrice ? il ne le savait toujours pas – faire du hors sujet en ne parlant que du cas individuel de Darth Unus. C'était terrifiant, certes, mais ça ne justifiait pas toutes les sottises ignares que la Sentinelle Jedi avait débité sur les Siths.

H'PHEDIA – Pour le reste... vous avez raison... l'on ne devrait pas juger tout un ensemble... sur le critère de seulement quelques uns de ses éléments... C'est justement pour cela que je m'adresse à vous... c'est parce que je n'ai connu que l'extrême du spectre... J'ai besoin du point de vue de quelqu'un qui n'a justement pas atteint de telles extrémités...

Voilà tout de suite des paroles plus sages, qui ouvraient plus au dialogue. Mais cette Sentinelle Jedi était-elle seulement prête à mettre tous ses préjugés de côté pour écouter Yulpi et s'intéresser vraiment à son ennemi ? Ce qui lassait d'avance Yulpi, c'est que la discussion qu'il s'apprêtait à avoir – mais aussi celle qu'il venait déjà d'avoir –, il l'aurait encore et encore avec tant de gens dans le Temple Jedi. Il avait déjà eu un aperçu de la mentalité des gens ici...

H'PHEDIA – Vous avez évoqué le fait que vous n'étiez pas d'accord avec de nombreux points du Code Sith... Pouvez-vous préciser votre pensée ?

Yulpi souffla un bon coup, histoire de faire redescendre la pression et de repartir sur des bases saines. Il était prêt à faire l'effort, mais si la Sentinelle Jedi se remettait un tant soit peu à lui sauter dessus pour lui faire la morale et dénigrer les Siths par ignorance, alors il perdrait patience et couperait court. Le postérieur toujours appuyé contre le terminal d'entraînement, le Gungan croisa les bras et se pinça nerveusement une oreille qui lui passait sur le devant de l'épaule.

YULPI – Eh bien... Justement, comme je disais, le Code Sith amène beaucoup de gens qui le suivent à appliquer la loi du plus fort. C'est pas une simple compétition, c'est une histoire de domination, de pouvoir... Moi, quand je me bats dans une arène, je cherche la compétition et la fierté, la gloire ouais si on veut, mais je respecte l'adversaire. Beaucoup de Siths se croient tout permis sous prétexte qu'ils ont la maîtrise de la Force. C'est ça que dit le Code Sith : « Je briserai mes chaînes. La Force me libèrera. ». Ca parle de puissance et de pouvoir. Le raisonnement est logique : pour me sentir libre, j'ai besoin de ce pouvoir, et c'est en devenant puissant que j'atteindrai ce pouvoir. Mais du coup ça amène juste à une quête obsessionnelle de domination les uns sur les autres. Enfin après on pourrait philosopher longtemps là-dessus... Mais basiquement je considère que la liberté d'une personne ne doit pas empiéter sur la liberté d'une autre. Mais le Code Sith induit qu'il ne doit y avoir aucun obstacle, et que la Force permet justement de tous les franchir. Bah je suis pas d'accord. La Force permet beaucoup de choses, mais ne donne pas le droit de n'avoir plus le respect de rien ni de personne.
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Alors que le Gungan exprimait son point de vue sur le Code Sith, la jeune araignée ne put s’empêcher de remarquer que ce qu'il disait était peu ou prou équivalent à ce qu'elle-même avait dit.   La quête obsessionnelle de pouvoir dont il parlait, et qui était le lot de quasiment tous les siths, c'était de cela dont parlait  son analogie quelque peu poétique avec le « feu ». De même, l'idée que la Force peut, et doit, abattre tous les obstacles, rejoignait l'idée des « Limites » si cher à Unus.

Donc, en conclusion, ils étaient en désaccord sur le fait qu'ils étaient d'accord, voilà un concept à donner des sueurs froides au plus aguerri des consulaires. Bien sûr, l'arachnide n'allait pas dire cela à l'amphibien directement, voire ne pas le lui dire du tout. Son but était de poursuivre la conversation, pas de le braquer au point qu'il quitte la salle ou lui envoie quelque chose au visage, même si elle n'avait pas de visage. Aussi préféra-t-elle une réponse plus neutre.

« Je vois... C'est un raisonnement que partagent les Jedis... »

Il était vrai que les Jedis poussaient le concept encore plus loin dans le registre ''Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités'', mais c'était une bonne base de départ.

« Nous ne choisissons pas la Force... C'est la Force qui nous choisit... Elle nous permet d'accomplir des choses dont le commun des mortels est incapable... Mais cela ne veut pas dire que nous sommes tout-puissant... Ou que nous pouvons tout nous permettre... Les Jedis auraient pu tenter de régner sur la république... Mais ils ont préféré l'assister... Ils ont choisi d'utiliser leurs pouvoirs non pas pour dominer les autres mais pour les aider... Autant que possible...

« Je suppose que ce point de vue a eu un rôle a jouer dans votre décision de quitter les siths »
Yulpi Bepads
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H'PHEDIA – Je vois... C'est un raisonnement que partagent les Jedis...

Vu sa tendance, à généraliser vulgairement au sujet des Siths, cette Sentinelle arachnéenne faisait certainement de même au sujet de son propre clan. Yulpi venait certainement de tenir des propos qui allait dans son sens, alors forcément, elle les faisait également porter à tous les Jedis. Dans les faits, Yulpi doutait fort que les Jedis soient miraculeusement unanimes sur cette optique de la Force et partagent la même philosophie.

H'PHEDIA – Nous ne choisissons pas la Force... C'est la Force qui nous choisit... Elle nous permet d'accomplir des choses dont le commun des mortels est incapable... Mais cela ne veut pas dire que nous sommes tout-puissants...

Yulpi fut heureux de l'entendre dire. C'est la première fois depuis le début de leur dialogue que la Sentinelle arachnéenne prononça une phrase un tant soit peu humble. Les Jedis, tout comme les Siths, comptaient parmi le peu de gens à posséder une arme particulière : la Force. Cela ne devait pas pour autant les autoriser à prendre de haut tous ceux qui ne la possédaient pas et qui représentaient l'écrasante majorité de la galaxie. Or, les propos précédents de cette Sentinelle Jedi avaient eu ce relent-là, à s'estimer seule capable de protéger autrui. Yulpi se mettait à la place de quelqu'un dépourvu d'affinité avec la Force et qui entendait ça : ce devait être extrêmement rabaissant de se sentir dénigré et materné de la sorte.

H'PHEDIA – Ou que nous pouvons tout nous permettre... Les Jedis auraient pu tenter de régner sur la république... Mais ils ont préféré l'assister... Ils ont choisi d'utiliser leurs pouvoirs non pas pour dominer les autres mais pour les aider... Autant que possible...

Décidemment, cette personne au physique d'araignée n'en loupait pas une, pour tout ramener à elle et aux Jedis et se mettre en valeur. Yulpi était, il fallait bien l'admettre, vantard, le succès lui montait vite à la tête – pour une courte période toutefois – et il aimait provoquer ses adversaires en se targuant d'être le meilleur dans son domaine. Il était clairement du genre à “se la péter”. Mais il était aussi empathique, savait se placer à hauteur de ses interlocuteurs, et ne ramenait pas toujours tout à lui. Cette Sentinelle arachnéenne, elle, depuis le début de leur conversation, n'avait fait que ça. Si Yulpi était vantard et flambeur, cette Sentinelle Jedi était affreusement égocentrique. Elle faisait mine de s'intéresser aux raisons pour lesquelles Yulpi avaient quitté les siens, mais à chaque phrase, c'est comme si elle essayait de le convaincre qu'il avait bien fait, sauf que ce n'était pas là par bienveillance, juste par un b esoin compulsif de mettre les Jedis en valeur. Et ça devenait franchement agaçant. Pourtant, Yulpi n'était pas heureux depuis ces derniers jours, et avait clairement besoin de réconfort. Mais pas de ce genre de réconforts-là. Il avait besoin de quelqu'un qui l'écoute, qui sente sa peine et puisse la comprendre ; pas de quelqu'un qui n'avait que du mépris pour le clan d'où il venait et ne s'intéressait qu'à sa propre pomme.

YULPI – Excusez-moi, je veux pas vous manquer de respect, mais vous êtes là pour vous intéresser sincèrement à mon histoire, ou bien vous êtes là juste pour me matraquer à quel point les Jedis sont beaux et forts et responsables et extraordinaires et justes et valeureux... ? Non parce que j'ai pas vraiment besoin de ça, là, en ce moment, v'voyez ; donc si vous ne pouvez pas vous empêcher de toujours tout ramener à vous, je pense qu'on peut arrêter la discussion là. J'ai pas besoin de votre propagande.
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Arrivé à ce point la jeune araignée se rendit compte que la conversation avait été un échec depuis le moment où elle avait commencé. Le plus surprenant pour elle fut de s'entendre taxer de propagandiste et d’égocentrisme, elle ne pensait pas à mal pourtant, elle essayait juste de rassurer le Gungan par rapport à son choix, de lui montrer que la vision des jedis rejoignait la sienne et qu'il avait donc une place au sein de la lumière. Elle ne voyait pas vraiment ce qu'il y avait d'arrogant dans ces mots, c'était ce en quoi elle croyait, c'était ce qu'elle faisait du mieux qu'elle le pouvait. Mais l'ancien sith ne voyait pas les choses de cette façon, et qu'H'phedia ne parvienne pas à le comprendre était le révélateur de son erreur, et de son échec.

Yulpi avait raison, l'arachnide était assez intelligente pour s'en rendre compte, à aucun moment elle ne s'était vraiment intéressée à lui. Au-delà d'un bonjour de circonstance elle ne lui avait jamais demandé comment il allait, comme il se sentait au sein du temple ou comment il gérait le fait d'avoir abandonné tout ce qui jusque-là avait composé sa vie. Au lieu de ça elle l'avait assailli comme un journaliste d'Holonet assaille un prévu à la sortie de son procès, s'attendant à ce qu'il réponde comme une base de données qu'elle aurait froidement interrogée.

Elle n'avait jamais été très douée avec les gens, elle était une personne d'action, limitant la conversation au formel et au nécessaire, mais c'était là un nouveau record pour elle. Pourquoi n'avait-elle pas pu l'aborder comme elle l'avait fait avec Solal Kalel, s'enquérant de sa souffrance et cherchant à y remédier ? Ne sentait-elle pas, en ce moment, le trouble au sein du Gungan ? Ce n'était pas comme si l'être faisait le moindre effort pour contenir ses émotions. Était-ce parce qu'il était un sith ? Qu'à cause de ce qu'elle avait vécu elle était incapable de faire avec lui ce qu'elle avait fait avec d'autres ? Ces questions étaient troublantes et les réponses le seraient sûrement d'autant plus, mais ce n'était ni le lieu ni l'endroit pour cela. Peut-être, enfin, qu'elle était tout simplement arrivée trop tôt, Yulpi venait tout juste de faire défection, il n'avait pas encore fait la part des choses, les questions de la jeune araignée aurait été plus approprié pour quelqu'un qui aurait eu le temps d'avoir le recul sur ses années dans l'obscurité.
 
D'une manière ou d'une autre cette conversation avait atteint une impasse, H'phedia aurait pu s'excuser pour la seconde fois, lui promettre, pour la seconde fois, qu'elle ne recommencerait plus et lui demander enfin comment il se sentait, mais elle s'était déjà assez ridiculisée comme cela. Il était temps d'y mettre un terme.

« Je suis désolé... Ce n'était pas le moment pour une telle conversation... Et je n'étais pas la personne qu'il fallait pour la mener convenablement... C'est entièrement ma faute... Pas la vôtre... Je ne vous embêterais plus... »

Et sur ses mots elle se détourna du gungan et quitta la salle, le laissant en paix.
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