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Arda, un monde que la république était parvenue à arracher à l'empire, une victoire dont elle avait grandement besoin en cette période de doute et de trouble. Quand bien même le centre de recherche qui avait été la raison de son assaut avait été réduit en cendres, emportant avec lui les preuves de l'existence d'armes bactériologiques que les siths développaient, cela restait une victoire.

C'était autour de ce monde qu'orbitait le croiseur de classe Hammerhead Redempteur, c'était dans l'une des salles de briefing de ce dernier qu'H'phedia se trouvait. La raison de sa présence était des plus simples, on avait besoin d'un Jedi. Elle n'était pas venue seule cependant, le félin qu'elle avait rencontré sur les marches du temple l'accompagnait, son nom était Solal kalel.

La jeune araignée était parvenue à le dissuader de quitter l'Ordre, après cela elle l'avait soumise à quelques entraînements, autant pour avoir une idée précise de son potentiel que de comment l'exploiter. Étant incapable de manier un sabre laser, le félin devait donc s'en remettre entièrement à la Force, ce qui impliqua quelques passages à la bibliothèque pour exhumer certaines techniques atypiques. Le Félacatien n'était pas un élève orthodoxe, sa formation ne saurait donc l'être.

Techniquement parlant, Solal n'était pas encore officiellement son padawan. La jeune araignée avait encore quelques réserves, non pas vis-à-vis du félin, mais d'elle-même. Elle qui n'était chevalier que depuis peu, avait-elle le bagage nécessaire pour prendre déjà un apprenti? Cela dit, son maître lui avait bien souvent répété de se fier à la Force, fallait-il donc voir dans leur rencontre un événement purement fortuit ou bien le fruit de Sa Volonté ? C'était pourquoi ils étaient ici.

Maître Ak'zek avait toujours cru en l'apprentissage par l'expérience, une philosophie qu'H'phedia partageait. En choisissant cette mission et en permettant à Solal de l'accompagner elle offrait au félin l'occasion de quitter l'enceinte du Temple, au sein de laquelle il commençait clairement à étouffer, pour se reconnecter avec un monde plus grand que lui-même. C'est sur le terrain qu'il pourrait véritablement exercer et aiguiser ses capacités, de même qu'il obtiendrait une meilleure compréhension du rôle d'un jedi dans cette vaste galaxie.

Le duo fut accueilli par un humain, plutôt grand pour un membre de son espèce et portant un uniforme militaire tiré à quatre épingles. Il avait un visage rectangulaire aux traits creusés, et serti d'une abondante moustache noir de jais. Il lui leva bien un sourcil à la vue de l'apparence atypique des nouveaux venus, mais ne laissa rien d'autre transparaître, un exemple de stoïcisme martial

« Chevaliers, bienvenue. Annonça-t-il d'une voix forte. Je suis le Colonel Ilfacto, du Bureau Central d'Informations de l'Armée. Cette opération étant une initiative conjointe entre la République et l'Ordre Jedi, je ferais office d'agent de liaison et de superviseur.

« Avant que nous ne commencions, je tiens à vous rappeler qu'au regard du contexte géopolitique actuel, de la nature des éléments impliqués et du fait que l'initiative émane de la précédente chancellerie, cette opération est classé top-secrète. N'allez donc pas vous vanter de ce que vous aurez accompli là-bas dans la première cantina venue, si se vanter dans les cantinas est une chose que les jedis font bien sûr. Je me suis bien fait comprendre ? »


« Parfaitement, Colonel. »

« Parfait. Si vous êtes ici c'est que vous avez déjà une vague idée de ce en quoi cette mission va consister, je suis ici, entre autres, pour vous communiquer les détails : Il y a deux ans de cela la bataille de Dathomir s'est soldée par une tannée pour nos corporations respectives, les pertes furent nombreuses, les prisonniers aussi. »

Le colonel pressa alors un bouton sur la table à côté de lui, l'hologramme d'une chandra-fan s'afficha alors.

« L'un d'entre eux est le Maître Jedi Makilda Rakt, qui a été prise avec son padawan. Elle était une collaboratrice de longue date du BCI, ce faisant, elle s'est retrouvée en possession d'informations sensibles, suffisamment sensibles pour que l'annonce de sa capture donne des sueurs froides à mes supérieurs. La ténacité de Maître Rakt ne fait aucun doute, mais tout le monde à un point de rupture, tout le monde.  

« Vous l'aurez compris, si ce n'était pas déjà assez évident, il s'agit dont d'une mission de sauvetage, votre rôle sera de libérer Maître Rakt et de la ramener dans l'espace républicain. Le seul problème sera de quoi vous allez devoir la libérer. »


Une autre touche de pressée et c'est l'image d'une planète qui apparut.

« Voici Ziost, je pense que vous connaissez mieux que moi l'un des mondes clés de vos ennemis jurés. C'était un euphémisme, Ziost était l'un des mondes les plus sacrés pour les Siths, ainsi que leur berceau au même titre que Korriban. Et voici votre nouveau pire cauchemar... Malhazar. »

Un zoom s'opéra alors sur un point situé dans l'hémisphère nord de la planète, ce point était une structure dessinant un cercle parfait, surmontée de huit tours, sortes de massifs triangles rectangles formant comme une serre s'élançant vers les cieux. H'phedia reconnut bien là l'architecture sith, tout entière tournée vers l'agression stylistique.

« C'est dans cette prison que finisse tous les prisonniers de guerre de l'empire, et appeler ça une prison est un euphémisme. Le complexe est bâti au beau milieu de la toundra, du terrain plat, et gelé, à perte de vue. Les tours que vous voyez la font dans les trois cents mètres de haut, elles sont bardées de senseurs et de systèmes de défense en tout genre, ce sont elles qui assurent la résilience face au monde extérieur. Vous approchez par la terre ferme, vous vous faites  repérer et désintégrer avant même de les voir à l'horizon. Vous approchez par les airs autrement que via l'axe aérien qui passe entre les tours, vous vous faites repérer et désintégrer. Vous faite les malins dans l'axe aérien, repérer et désintégrer. Vous voyez le tableau. »

Le colonel continua de pianoter sur son holotable qui afficha alors une vue en coupe, montrant un vaste espace vaguement cylindrique sous le bâtiment. La jeune araignée remarqua que cet hologramme était bien moins détaillé que le précédent.  

« Et ce n'est que la partie émergée de l'iceberg, la structure s'enfonce dans la croûte de le planète, profondeur estimée, un kilomètre. C'est là qu'ils gardent les prisonniers, et c'est aussi pour ça que personne n'a jamais réussi à s’évader. Même si un prisonnier arrivait à quitter sa cellule il n'aurait d'autre choix que de monter, à moins qu'il ne soit prêt à excaver des mètres cubes de duracier et de roche. Ce qui veut dire que les types à la tête de cet endroit n'ont qu'à sceller la section en question, avant de couper l'air ou de le remplacer par le gaz de leur choix. Tous est contrôlé informatiquement depuis le centre de commandement à la surface, ils n'ont qu'à appuyer sur une touche pour purger l'intégralité des niveaux carcéraux si l'envie leur en prend, ou juste une cellule.

« Malheureusement, nos renseignements deviennent très chiches dès que l'on passe en dessous du niveau de la mer. Nous ignorons la disposition interne de la section carcérale, l'emplacement de Maître Rakt ou encore de leurs effectifs précis, cela dit, étant donné l'importance du site, il faudra vous attendre à la totale, troupes d'élite, droïde de combat et bien sûr, des siths.  

« Maintenant, voyons comment nous allons nous frayer un chemin là-dedans. »


La prison disparut, remplacée par l'image d'un vaisseau spatial à l'apparence d'une serre, le cockpit semblant se trouver sur l'une des pointes et de l'armement sur les deux autres.

« Ceci est un transporteur de droïde militaire KT-400, une antiquité c'est vrai, mais une antiquité utilisée par tout le monde, très passe partout, discrétion garantit. Nos services l'ont lourdement modifié pour le rendre aussi furtif que possible. C'est à lui que reviendra la tâche de nous conduire sur Ziost, via un vecteur d'infiltration soigneusement calculé, et de nous en faire partir, si tous se passe bien. Je tiens cependant à préciser que ses capacités offensives et défensives sont terriblement limitées, donc si la situation venait à très mal tourner, nous ne ferions pas long feu. »

L'image du vaisseau se réduisit et s'inséra dans un schéma d'approche de la prison.  

« Passons maintenant en revue notre vecteur d'infiltration. Nous savons de sources sûres qu'un convoi est en route vers Malhazar, notre propre transport se dissimulera en son sein et nous les suivrons bien gentiment jusqu'à la prison. L'instant crucial arrivera au moment où nous serons engagés dans le fameux axe aérien, il s'avère qu'il existe un angle mort dans leur couverture de surveillance, un angle mort que les capacités furtives de notre vaisseau pourront exploiter. Lorsque nous serons sur le même plan que le sommet des tours, nous effectuerons une translation vers l'une d'elles, une manœuvre aisée dans l'espace, plus délicate quand on doit aussi gérer la gravité d'une planète, je plains à l'avance nos répulseurs. Cette trajectoire devra se poursuivre jusqu'à ce que nous ayons atteint la face extérieure de l'arête où nous nous fixerons. La position est cruciale car elle nous rendra invisibles autant d'un éventuel trafic de l'axe aérien, que d'un observateur tout aussi éventuel de la toundra.

« Dans la mesure où nous rencontrerions des difficultés au cours de l'approche, un plan B a été prévu, une charge ionique de haute intensité sera fixée sur l'un des vaisseaux du convoi, de préférence l'un des plus gros. En cas de problème nous la déclencherions, ce qui simulera une avarie des moteurs, problématiques dans l'espace, beaucoup plus dans l'atmosphère. Cela provoquera une diversion suffisante pour masquer notre présence. Cela dit, je préférais avoir à m'en servir qu'en tout dernier recours. Une installation n'est jamais aussi vulnérable que lorsqu'elle est prise dans la routine, cet incident risquerait fort de les mettre sur le qui-vive, le degré de parano des responsables n'ayant pas pu être déterminé, ce qui aurait un impact négatif sur la suite de l'opération.

« Une fois en position la phase deux pourra commencer, l'infiltration en elle-même. C'est là que vous, les jedis, entrez en scène. Avant tout autre chose il vous faudra trouver de quoi accéder aux systèmes informatiques du complexe, c'est là que vous trouverez les plans de la section carcérale, mais surtout, l'emplacement de Maître Rakt. Aussi, si vous trouvez de quoi désactiver quelques systèmes de sécurité afin de vous faciliter la tache, et la nôtre, ne vous gênez surtout pas. À partir de là, vous serez seuls, à vous de vous débrouiller pour descendre là-dedans et en récupérer notre V.I.P. Nous essaierons de vous assister du mieux que nous pourrons sans compromettre notre position.

« Voilà, je pense que c'est à peu près tout, des questions ? »


L'on pouvait dire ce qu'on voulait, mais cette opération semblait avoir été préparée avec une certaine minutie. H'phedia n'avait donc guère de questions, à part celle-ci.

« Vous avez dit que l'empire réservait cette prison à ses prisonniers de guerre...j'en déduit que Maître Rakt n'en est pas la seule pensionnaire... c'est un complexe assez vaste... »

Le colonel Illfacto fronça les sourcils, la jeune araignée eut du mal à déchiffrer son expression. Dans la Force l'humain semblait émettre un mélange de mépris voilé et résignation face à l'inévitable.

« Je vois où vous voulez en venir, Chevalier Kith'Araquia, mais l'objectif de cette mission est la libération de Maître Rakt, tout au plus avons-nous une capacité d'emport suffisante pour récupérer son padawan en plus, mais elle reste notre priorité numéro un. Comprenez-moi bien, les geôles de Malhazar ne s'ouvriront que lorsque l'Empire tombera, et ce n'est pas aujourd'hui que cela arrivera. Alors j'ai bien peur que vous allez devoir prendre votre mal en patience. Espérons que cela vous motive pour le futur. »

C'était là un ton qui ne tolérait pas la discussion, pourtant H'phedia n'en avait pas fini avec lui, et il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même pour cela.

« Son padawan... Avez-vous son nom ?... Son aspect ? »

Presque à contre-cœur l'officier pianota sur sa précieuse holotable qui afficha en retour l'image d'un autre Chandra-fan assortie d'un nom : Valinka Rakt.

« Rakt... Un lien de parenté ? »

« C'est son neveu, à croire que c'est une affaire de famille. »  

Voilà qui était intéressant, si le colonel disposait de ses informations, pourquoi les avoirs omis du briefing ? Pour qu'ils se concentrent uniquement sur Maître Rakt ? Et s'il avait tenté de leur dissimuler ça, quoi d'autre leur dissimulait-il encore ? Elle devait garder à l'esprit qu'il ne s'agissait pas d'un simple officier de l'armée, mais du B.C.I, soit les services secrets de la république, le secret était pour eux comme la Force pour les Jedis. Elle devait aussi se rappeler que les intérêts de la république et de l'Ordre Jedi ne coïncidaient pas toujours.  

Cela dit, le colonel avait raison sur le fond, même si cela la peinait. Elle n'avait donc plus rien à ajouter, pour l'instant. Mais qu'en était-il de Solal ? Que pensait le félin de tout ceci ?

« Et vous padawan, que pensez-vous de tout ceci ? »
Solal Kalel
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Solal avait du mal à y croire, H'Phedia l'avait appelé pour l'emmener en mission. Loin de saisir que l'araignée avait le projet de faire de lui son Padawan, le félin s'était même attendu à ne guère plus entendre parler d'elle. Si convaincante avait pu être la Duveteuse, Solal avait trop souffert pour s'en remettre totalement à qui que ce soit. Il se contentait donc du jour au jour, se répétant, lorsque l'amertume le prenait, que sa situation était meilleure que s'il avait choisi de quitter le temple. Partir, le jeune félin pourrait toujours le faire, dans un an il serait d'ailleurs majeur, mais cette chance d'employer, de rassembler tous ses efforts pour démontrer une dernière fois sa valeur en tant que potentiel Chevalier était unique. L'ultime. Tant pis s'il devait être finalement détruit, le Tigre n’abandonnerait pas sans lutter contre ses circonstances.

Cette mission en collaboration avec les militaires était non seulement une nouvelle possibilité pour d'aider- un membre de leur Ordre apparemment.- mais aussi de s'illustrer. Auprès d'H'Phedia, l'adolescent avait déjà appris d'ailleurs, plus en quelques semaines qu'en divers mois passés dans les cours communs ou dans la bibliothèque. Il y avait ceci dit, un avantage à sa longue période d'études presque en solitaire: le félin avait acquis une discipline en corthose, doublé d'une méthode efficace. Pour rester au niveau de ses camarades Solal avait enchaîné les nuits courtes, les wee-kends complets, une vie qui ne dépareillait que peu de celles des militaires qu'H'Phedia et lui allaient rencontrer.

Un rapprochement qui n'empêcha pas Solal de se sentir impressionné lors de leur introduction auprès du Colonnel Ilfacto. Il essaya de ne laisser paraître aucun autre signe que ses oreilles aplaties à l'horizontale ainsi que sa promptitude à s'asseoir, son corps s'étant précipité pour obéir à la discipline qui émanait de leur aîné. Il renonça à corriger l'homme en rappelant son statut loin d'égaler celui d'un chevalier mais renonça, préférant observer le dialogue avec attention.

La mission frôlait presque l'impossible puisque Ilfacto en personne reconnaissait sa difficulté. D'ailleurs, c'était assez inquiétant de constater q'une faction aussi fermée, secrète que les militaires fassent appel aux Jedis pour les aider. Ils n'étaient pas le genre à partager leurs soucis, que l'otage appartienne à l'Ordre ou pas, s'ils avaient pu s'en sortir seuls, les porteurs de treillis en auraient été heureux. C'était donc un double avertissement que lançait le haut-gradé au duo atypique: par le biais d'une annonce sans équivoque et une autre, plus subtile logé dans son comportement. Le jeune félin s'attarda sur les muscles de l'humain, rigides, tendus, sans savoir s'il s'agissait que l'attitude normale des militaires -laquelle faisait d'ailleurs partie du stéréotype.- ou si l'intervention le faisait malgré tout stressé. Il n'y avait pas à dire, l'individu avait de quoi donner des leçons aux Jedis question maîtrise des sentiments, tant il était difficile de percer ses intentions.

Solal hésita mais renonça finalement à percer la carapace corporelle du militaire avec l'aide de la Force. Le plan devenant aussi retors que subtil et fou, mieux valait prêter l'oreille, d'autant plus que le Padawan était toujours décidé à se comporter de manière exemplaire. Qu'ils réussissent ou échouent, il voulait faire ses preuves à H'Phedia. Malgré sa méfiance cultivée par de nombreux échecs, Solal commençait à éprouver suffisamment de reconnaissance envers l'araignée pour offrir poils, muscles, esprit, son être complet à son service. La mission en soi n'arrivait même pas à complètement l'effrayer, parce qu'il préférait être ici, sur le point de risquer sa vie plutôt que perdu dans la campagne Ondéronaise à garder un troupeau de bêtes ou faire des tâches ingrates de paysan, un métier respectable mais loin de le satisfaire personnellement. Alors, danger ou pas, le Félacatian était "heureux" de baigner dans cette atmosphère qu'il avait respiré depuis ses 3 ans. Entre méditations, études, entraînements et adrénaline provoquées par des mises en situation réelle, l'apprenti avait été bien préparé. Assez pour cacher un stress pourtant bien présent.

Solal approuva silencieusement l'intervention d'H'Phedia qui se préoccupa u Padawan. On disait que les militaires ne laissaient jamais un homme sur le carreau, serait-ce faux? Parce qu'Ilfacto suintait d'une indifférence presque psychopathe. Jeu destiné à occulter sa sympathie pour les prisonniers ou pure désintérêt? Le Félacatian ne put retenir un frisson qui dérangea son pelage marqué de sombres rayures, il penchait pour la deuxième option. De fait, si Rakt ne possédait aucune information sensible, sans doute qu'elle serait morte sans que personne ne fasse rien pour elle. Pourquoi l'Ordre ne s'était-il pas aperçu de sa disparition d'ailleurs? Et pourquoi passer par la militaires? Seuls, la chose aurait été plus complexe car ni dispositif d'infiltration ni de diversion n'auraient été à la hauteur des propositions de l'homme. Néanmoins, l'impulsive jeunesse de l'adolescent le menait à se méfier d'Ilfacto. Trop docile pour dire quoique ce soit, le jeune apprenti se contenta de hocher la tête. En vrai, il n'avait pas tout à fait compris la totalité du plan, ayant du mal à se projeter du point de vue théorique -malgré l'aide des images- à la réalité du terrain. Il manquait d'expérience en plus d'être naturellement intimidé, alors il se disait que mieux valait se taire et voir.

Bien sûr, Solal aurait aussi pu proposer sa propre idée qui consistait à se faire passer pour des prisonniers, se faire arrêter comme Rakt en mettant en scène leur arrestation. De fausses informations juteuses mais partielles auraient achevé d'intéresser l'ennemi, et ainsi ils seraient entrés plus facilement -certes, il leur aurait aussi fallu sortir de leur cage, du coup.-, mais sans doute que ce plan avait une faille. Les adultes formés à la stratégie et au combat avaient dû y penser auparavant. Alors encore une fois, le Padawan maintient gueule close, tout comme il retint la remarque légèrement cynique concernant leurs capacités réduites à H'Phédia et à lui d'infiltrer quoique ce soit avec leur physique. Ça n'allait pas être eux qui allaient voler les habits des gardes et se faire passer pour, comme dans les mauvais Holofilms de Pick, une connaissance qui adorait organiser des séances films lors de veillées plus ou moins secrètes.

Que ce soit par peur ou par respect pour H'Phedia voir confiance -il ne le reconnaîtrait pas même si on lui arrachait ses moustaches une à une.- le jeune félin se contenta de simplement secouer la tête de droite à gauche. Non aucune question. Mais surprise, la Chevalière lui demandait ce qu'il en pensait. Un Padawan n'était-il pas sensé se taire et observer? Ilfacto devait partager l'idée car ce fut avec une irritation mal contenue qu'il posa son regard sévère sur Solal, semblant l'avertir de ne pas s'attarder en blablas bravaches de jeunot idéaliste. le jeune félin avait appris, de son "exil" au sein même du temple à attendre la bonne opportunité: un cours particulièrement instructif, une classe particulière qu'un Maître lui autorisait à observer, des conférences hors du Temple auxquelles il avait demandé de participer, une exploration ou activité proposé par un Jedi qui venait d'en-dehors. Alors de la même manière, il se concentra sur l'image projetée de l'apprenti: un Chadra-fan aussi. S'il le reconnaissait dans la prison et avait l'occasion, Solal chercherait à le libérer -avec la bénédiction d'H'Phédia bien sûr.- inutile de dire tout haut qu'il trouvait l'attitude d'Ilfacto exagérée. Ça n'avancerait à rien et le colonel ne changerait guère d'idée.

Un dernier coup d’œil au portrait du Padawan et de Valinka ne put l'empêcher de penser qu'on les avaient choisi, H'Phedia et lui pour compléter la collection "bêtes de foire". Heureusement l'idée ne fit que traverser son esprit, et il la chassa rapidement, ce n'était pas digne d'un Jedi. Cette acidité, conséquence directe de ses déceptions devrait disparaître.

- C'est risqué, évidemment, mais nous sommes là pour ça. Alors allons essayer de libérer Maître Rakt.

Ilfacto eu un sourire presque imperceptible, approuvant l'attitude de l'apprenti, pragmatique. En même temps, le plan déjà décidé par les militaires avait été préparé bien à l'avance, il ne souffrait aucune opposition. Plus tard, les deux Jedis pourraient improviser, d'autant plus qu'un comportement soumis permettrait d'acquérir leur confiance. D'une légère Onde de Force, Solal essaya de communiquer à son maître la raison de son silence. Il ne parvint qu'à lui montrer que ses pensées étaient plus colorées que la fade acceptation offerte. Un soutien pour les idées de l'Araignée qui n'acceptait qu'à contrecœurs que le Padawan de Rakt soit délaissé, mais son aînée saisirait-elle le filet de Force qui avait voyagé jusqu'à son esprit. Après tout ils se connaissaient depuis quelques semaines et Solal restait persuadé que la jeune arachnide ne faisait que l'aider par gentillesse sans intention de s'investir davantage. Certainement pas au point de penser à lui comme un Padawan.
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La réponse du padawan fut laconique, mais à travers la Force H'phedia sentie que le félin avait un avis plus arrêté sur la question qu'il ne le laissait paraître. La jeune araignée lui envoya en retour une onde d'approbation, elle supposa que, comme elle, le jeune tigre avait compris que débattre avec le colonel ne les mènerait nulle part.  

L'ombre d'un sourire passa sur le visage de ce dernier alors qu'il désactiva sa précieuse holotable.

« A la bonne heure, dit-il, le transporteur se trouve en C-12 et est prêt à partir à l'instant où nous serons à bord. Je vous conseille donc de revoir votre matériel une dernière fois, il serait dommage d'oublier quelque chose d'important. »    

H'phedia ne se fit pas prier, les gens pensaient faussement que la force et le sabre laser étaient les seules choses qu'un jedi avait besoin pour une mission, il n'en était rien, encore plus pour elle qui était une sentinelle et qui avait appris à ne pas se reposer uniquement sur l'un et sur l'autre. Ne pouvant porter les habits traditionnels des jedis son équipement était stocké dans une série de ceintures attachées autour de son corps. Ce dernier comportait un comlink, du nécessaire de premier secours, si elle possédait les bases la guérison par la force n'était pas son point fort, de quoi pirater un système informatique ou forcer une porte, des capsules nutritives et finalement de quoi interfacer avec des mécanismes qui n'était absolument pas adaptés à sa morphologie, par exemple conduire un speeder, même si elle doutait en avoir besoin pour cette mission. Solal de son côté possédait un équipement plus réduit, de par sa morphologie et son expérience moindre, mais doté de l'indispensable comlink monté sur un collier.

Une fois ces vérifications terminées ils se rendirent au fameux hangar C-12 où le transporteur les attendait. Le kt-400 était en effet une relique, il avait connu son moment de gloire lors de la guerre civile jedi il y a plus de 300 ans de cela où il était chargé de déployer des droïdes de combat sur le champ de bataille. Même si l'équipage pour l'opérer ne dépassait pas la dizaine, il pouvait transporter jusqu'à quatre cents de ces fantassins mécaniques, d'où ce chiffre dans sa désignation. H'phedia ne put s’empêcher de se demander combien de prisonniers pourrait prendre place dans sa soute, avant de se rappeler qu'en extraire seulement un de la prison serait déjà fort compliqué en soi et que les modifications pour le rendre furtif avaient dû avoir un impact sur sa capacité d'emport. Il était clair, au vu de sa peinture noire et de ses bosselures, qu'il différait grandement du modèle de base. À la surprise de la jeune araignée cependant, il demeurait suffisamment spacieux pour qu'elle puisse   s'y mouvoir sans trop de problèmes.

Ilfacto était déjà là, n'attendant plus qu'eux, de même que d'autres agents du BCI qui aurait la charge d'opérer le transport pendant la mission. Aucun d'entre eux n'eut la moindre réaction à la présence de l'arachnide et du tigre, tout concentrer qu'ils étaient sur leurs postes respectifs. Il y avait deux pilotes, un officier des communications et un dédié aux systèmes d'armements, ce qui, en comptant le colonel et les deux jedis, portait le nombre de l'équipage à sept. Une fois maître rakt récupérée cela ferait huit, la limite officielle du KT-400, fallait-il y voir une sorte de rappel silencieux à l'encontre d'H'phedia ? Toujours est-il que l'humain n'avait pas exagéré, à peine les deux jedis furent à bord que le vaisseau décolla et quelques minutes plus tard il passa en hyperespace.

*****

En fin de compte c'était quasiment la même tactique qu'elle et son maître avait utilisée pour infiltrer Void Terminus, si ce n'est qu'au lieu de se glisser à l'intérieur du convoi ils allaient simplement le suivre discrètement.

Le voyage en hyperespace se déroula dans le plus grand silence, sa destination un morceau d'espace  en apparence vide. Une heure s'écoula avant qu'enfin le convoi n'apparaisse, émergeant de l'hyperspace, cohorte de navires aux angles acérés et à peine moins sombre que le cosmos dans lequel ils évoluaient. Illfacto, les yeux rivés sur son chrono, esquissa le même demi-sourire qu'avant leur départ. « Pile à l'heure. » dit-il à voix basse, comme s'il redoutait que le simple fait de parler trop fort ne suffisse à les faire repérer. Puis il pointa du doigt l'un des vaisseaux présents, pas le plus imposant, mais guère loin derrière. « Celui-là .»

Ainsi leur petit transporteur se mit en branle, dérivant plus qu'avançant, en direction de leur cible. Plus ils approchaient, plus ils se sentaient minuscules, plus ils approchaient, plus la collision semblait imminente, mais tout cela faisait partie du plan. Au lieu de heurter la coque du massif cargo le gracile KT-400 s'y attacha, devenant partie intégrante de cette dernière.

Dans le cockpit l'un des pilotes fit un signe de la main pour signifier que les attaches magnétiques avaient fait leur travail et que le vaisseau était maintenant solidement arrimé.

« Jusqu'ici tout se passe bien, mais c'était la partie la plus facile. Mettez en place la charge ionique, il faut que tout soit en place avant qu'ils ne fassent leur prochain saut. »

Une nouvelle série d'approbations silencieuses, de commandes enclenchées, de gestes échangés et la charge fut en place. Quelques temp après le convoi repassa en hyperespace et eux avec.

H'phedia perdit quelque peu la notion du temps au cours de ce trajet entre les dimensions, mais elle sut qu'il s'était achevé avant même l'équipage ou les instruments, quand la présence du côté obscur vint l'assaillir. Ils étaient encore loin de la planète, mais déjà elle sentait... pas exactement une sensation, plus comme une intention, l'intention de quelqu'un qui voulait qu'elle étouffe, mais cela ne venait pas d'une personne, et ce n'était pas dirigé spécifiquement contre elle, c'était plus... Comme l'idée résiduelle de la Suffocation qui flottait dans les airs, et ils se rapprochaient.  

Ziost, malgré son statut de monde sith, ne semblait pas particulièrement cauchemardesque vu d'ici, rien de plus qu'une petite boule de blanc et de vert, quoiqu'un peu terne. C'était sans doute ce que le colonel et ses hommes devaient penser, mais elle, elle pouvait voir qu'elle baignait tout entière dans le côté obscur, mais ce dernier semblait en sommeil, tel un prédateur féroce faisant sa sieste, n'attendant qu'une excuse pour se réveiller, pour se déchaîner, et ils se rapprochaient.  

Ce n'est que lorsqu'ils commencèrent à entrer dans l'atmosphère que la prison, Malhazar, devint visible pour eux. D'abord comme un petit point noir devenant sans cesse plus gros, puis, alors qu'ils entrèrent dans le couloir aérien, comme un œil inquisiteur, celui de la bête assoupie ? Finalement, quand le contour de ses tours apparut, ce n'était rien de moins que dans la gueule d'un titanesque monstre marin qu'ils s’apprêtaient à se jeter.

Ce fut à ce moment que tous dans le vaisseau commencèrent vraiment à s'activer, le temps de la plus cruciale des manœuvres était arrivé. Tout d'abord il fallut se désengager du cargo, ensuite, à nouveau soumis à la gravité, réorienter le vaisseau pour qu'il soit dans le bon axe. Finalement, le plus délicat, descendre lentement jusqu'à ce plan perpendiculaire aux sommets des tours tout en prenant bien garde à ne pas le dépasser et, dans le même temps, à ne pas se faire percuter par les cargos qui continuaient leur descente. Puis, une fois parfaitement aligné, se stopper et opérer la translation dans l'angle mort.  

La tension était palpable, autant au sein de l'équipage que du vaisseau lui-même, le transporteur n'avait pas été conçu pour de telles manœuvres et le moindre faux-pas signifiait leur destruction à tous. Sans compter qu'il demeurait aussi la possibilité que les informations eurent été fausses et que l'angle mort n'existât tout simplement pas.

Mais rien de tout cela n'arriva, seulement une attente qui parut à tous interminable alors que lentement ils avançaient, la tour grandissant devant eux, les vaisseaux cascadant derrière eux. Finalement, le Kt-400 se glissa entre les arêtes de la tour et, dans une ultime torsion de ses répulseurs, vint se fixer à cette dernière comme au cargo auparavant. Désormais il était impossible pour les vaisseaux allants et venant de les apercevoir, tandis que depuis la toundra ils se fondaient dans la structure. Après confirmation par ses hommes que tous les voyants étaient au vert le colonel laissa échapper un soupir de soulagement.

« Eh bien, on peut dire que c'était tendu. Pour être honnête avec vous, je ne pensais pas que cela se déroulerait aussi bien. Bon, à présent c'est à vous de jouer, juste une chose, il n'y aura pas de fenêtres, de trappes ou de sas pour vous permettre d'entrer à l'intérieur, vous allez donc devoir couper dans le métal avec vos sabres, en espérant ne pas découper quelque chose qui déclenchera une alerte. Tout devrait bien se passer. »

« Ne vous inquiétez pas Colonel, dit H'phedia, avec la Force je peux augmenter mes sens pour détecter ce qu'il faut que j'évite de couper... de même je peux aussi détecter les êtres vivants proches... je pratiquerais l'insertion avec la plus grande précaution. »

« Si vous le dites. De notre côté, mes hommes et moi-même allons nous assurer que ce vaisseau soi toujours là quand vous reviendrez. Aussi, étant donné que nous ignorons dans quelque mesure exactement l'ennemi peut intercepter nos communications, je propose que nous limitions ces dernières au strict nécessaire. »

Et c'est tout ce qu'Ilfacto eut à ajouter, la jeune araignée acquiesça silencieusement avant de se tourner vers le plus jeune tigre encore.

« Padawan... La clé pour survivre une fois que nous serons à l'intérieur... Sera de percevoir les menaces avant que celles-ci ne fassent de même...  Avec la Force vous pourrez détecter les soldats et les siths... sauf si ces derniers ont dissimulé leur présence dans la Force... Cela ne marchera pas non plus avec les machines... Vos autres sens devront donc eux aussi être mis à profit... A l'inverse il vous faudra user de la technique que je vous ai enseignée pour vous dissimuler aux leurs... Réduire votre présence dans la Force sera vital pour échapper à la vigilance des adeptes du côté obscur...  Souvenez-vous de votre entraînement et tout ira bien... surtout, comme mon maître lui-même me l'avait dit, quand la situation semble inextricable, utilisez la Force, il arrive parfois qu'on l'oublie dans le feu de l'action. »
Solal Kalel
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Un frisson dérangea le pelage du jeune tigre. Il coula un regard inquiet à H'Phédia avant de détourner rapidement la tête. L'expérience lui avait appris à ne jamais faire complètement confiance à autrui, y compris aux Jedis. S'il se permettait de leur partager ses pensées, Solal gardait pour sa personne, sentiments et inquiétudes. Il tâcha de ravaler le malaise envahissant son échine alors qu'il s'approchaient de la prison afin de se concentrer. Leur séparation avec Ilfacto et ses hommes provoqua un soulagement inattendu chez le félin qui se sentait irrité chacun de ses propos. Peut-être parce que l'homme lui était devenu insupportable après sa froide indifférence pour l'apprenti de la prisonnière, lui aussi retenu. Ou peut-être qu'il avait perdu l'habitude d'être le centre de l'intérêt. En effet, le militaire avait, pendant une bonne partie du voyage, braqué ses yeux sur la silhouette du Padawan. Son regard s'était tantôt fait curieux, tantôt sceptique et il avait quelque part raison. Comment imaginer ce quadrupède manier le précieux sabre-laser sensé leur ouvrir les entrées.

Un soupir plus tard, Solal détournait ses yeux clairs du transporteur qui les avait mené sans trop de difficultés ici. Les nouvelles odeurs de Ziost assaillirent son museau, qu'une légère brise faisait danser. Il hocha la tête brièvement lorsque son maître -qu'il pensait temporaire- lui expliqua comment s'y prendre. L'adolescent n'était pas certain que ses griffes puissent faire quoique ce soit contre des armures ou que ses sens -si bon soit son lien avec la Force- encore branlants au sein de la Force lui permettraient de cacher sa présence, mais il avait été choisi. La terre sous ses pattes ne faisait que lui confirmer que protester ne servirait à rien, d'autant plus que ça ne lui apporterait ni expérience, ni nouvelles armes. H'Phedia avait raison, restait à savoir si cela suffirait.

- Oui Maître, je comprends.

Il tourna la tête vers l'énorme boître difforme mais hermétique que représentait le pénitencier. Oreilles couchées sur le sommet de son crâne, Solal sentait que son corps entier était raidi par la peur. Il parvint à se maîtriser en faisant appel à toutes ses connaissances, puisant jusque dans les limites des enseignements qu'on lui avait donné depuis sa prime jeunesse. S'il avait du mal à avoir confiance envers les individus, Solal continuait de croire en la formation Jedi, en leurs principes et en leur Ordre. Il avait failli les quitter par crainte de ne pas être à la hauteur, pas à cause d'un quelconque désaccord. Au contraire, le Félacatian rêvait de démontrer pouvoir suivre les conseils de ses Aînés. L'un d'eux étant justement de se servir de sa nature, le Padawan se mit à humer l'air, d'abord peu sûr parce qu'on l'avait très longtemps encouragé à recaler son instinct, à déléguer ses pulsions animales pour la Force. Se servir sciemment d'armes considérées barbares, primaires tels que ses griffes, ses crocs ou encore de ses moustaches -capteurs de haute précision- était étrange. Un coup d'oeil à son araignée de maître lui permit cependant de relativiser. Après quelques instants, plus à l'aise avec la notion d'être lui-même, le jeune Jedi rampait dans l'herbe peu fourni de Ziost. Son pelage blanc et métallique se mélangeait au paysage pauvre, grisâtre de la planète.

- Quand nous nous ménagerons une entrée, je suis presque sûr que les alarmes vont se déclencher de sutie vu leurs systèmes apparemment sophistiqués, mais ils penseront premièrement à une évasion. Il y a donc des chances pour qu'au moins la moitié des gardes fouillent les cellules afin de trouver le coupable, ce sera l'occasion de profiter. La seule.

L'oreille droite de Solal osa se décoller de sa fourrure pour pivoter vers l'araignée aux tonalités blanches- argentées. Petite progression à peine perceptible mais réelle, en ces quelques semaines, il avait appris à échanger sur ses idées sans se sentir ridicule, déplacé, voir lassé d'avance. Le félin se savait écouté par l'adulte et ça faisait du bien même si la crainte d'échouer, ne serait-ce qu'en proposant quelque chose d'inadéquat demeurait.

Devant eux, un soldat sortit de la prison, entrouvrant les larges grilles. Le félin se tapit cntre le sol immédiatement. La Force et l'instinct se disputaient la primeur de l'information. D'un geste lourd, le gardien salua le "livreur" avant de vite ordonner que les portes se ferment. Se faire passer pour quelqu'un qui fournissait la prison semblait toutefois ridicule, parce que cette dernière avait sûrement un registre précis de ce qu'elle devait recevoir, sans oublier la sécurité. Enfin, le livreur était resté sur le pas de la porte. Le regard de Solal se dirigea donc vers la partie opposée de la fameuse entrée, en diagonale, dans un recoin.

- Il faudrait commencer à creuser dans un endroit discret pour gagner du temps, qu'ils ne nous repèrent qu'au dernier instant, et surtout égarent encore quelques minutes à fouiller les cellules afin de savoir quel prisonnier s'est échappé.

Solal soupira un peu, la tâche lui paraissait insurmontable. Songer qu'une femme et son apprenti de leur Ordre étaient privés de liberté dans cet infect carré hermétique lui donna du courage. Leur mission avait beau être difficile, leurs pattes foulaient encore le sol d'au-dehors. Plus dure devait être la captivité, celle qu'encourait d'ailleurs H'Phedia et le Padawan. Ils étaient des Jedis, investis d'un travail juste, destinés à rendre leur liberté à deux Gardiens de la Paix retenus contre leur gré, peu importait donc, la peur, le risque pour leur intégrité morale et physique. Solal avait toujours désiré faire parti de cet Ordre qui l'avait sauvé dans sa prime jeunesse, quitte à mourir, être enfermé, qu'il le fasse au nom de ses idéaux.

Fort de cette idée, le jeune Jedi fixait avec intensité un coin du mur, solide évidemment, mais peut-être un peu moins ancré dans le sol. On voyait d'ailleurs apparaître la base de la structure entre deux mottes de terre.

- Et que diriez-vous de faire en partie un tunnel, puis à mi-chemin d'abattre les plaques, grilles ou quoique ce soit? Si c'est sous terre, ça s'entendra moins.

Car il était évident que la prison devait s'enfoncer profondément sous le sol, aucun prisonnier n'avait donc l'espoir de s'échapper en creusant avec une cuillère, mais un sabre-laser... Pourvu que le tunnel soit un minimum solide, ou que la Force intervienne pour le maintenir tandis qu'il découpait.
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Au début H'phedia pensa à pratiquer son point d'insertion là où le vaisseau s'était amarré, cela semblait logique, et garantissait une évacuation rapide et sans transition entre la prison et la navette, mais elle se ravisa à l'instant où elle franchit le sas. Dans ce genre d'opération le moins de territoire ennemi on avait à parcourir, le mieux c'était, or, si elle faisait sa coupure là, elle aurait à descendre une tour entière d'hostile avant de ne serait-ce qu'atteindre les niveaux carcéraux. Il valait donc mieux commencer plus bas, beaucoup plus bas. En tant qu'Araquia la Sentinelle avait un avantage, elle n'avait besoin d'aucun autre équipement que de ces pattes pour descendre n'importe quelle surface , qu'importe son inclinaison. Cette tour ne lui poserait pas de problème, mais l'on ne pouvait pas en dire autant de son Padawan qui ne disposait pas de telles capacités, cela dit, elle trouva une solution somme toute simple, elle le fit monter sur son dos et l'attacha solidement avec sa soie.  

La descente se poursuivit sans encombre, par précaution la jeune araignée réduisit sa présence dans la Force et se refusa à user de cette dernière pour savoir ce qu'il y avait dans cette tour, elle ne pouvait pas prendre le risque que quelqu'un puisse détecter sa sonde. Elle avait enseigné avant le début de la mission les bases de cette technique au padawan, c'était une forme de méditation inversée, il s'agissait toujours de se fondre dans la Force, mais, au lieu exacerber sa présence, on se dissolvait en son sein, la réduisant à peau de chagrin. L'autre grande différence était que l'on pouvait se mouvoir et réfléchir normalement tout en l'utilisant, au lieu de se couper de l'extérieur, on se coupait de l'intérieur.

Une fois avoir atteint la terre ferme elle détacha le félin et ils commencèrent à reconnaître le périmètre, leurs pelages aux nuances de blanc et d'argent leur offraient l'avantage de pouvoir se fondre dans l'environnement, Solal était particulièrement à son avantage ici, son corps serpentant dans l'herbe éparse tel le prédateur d'embuscade qu'il était, H'phedia, elle, plus taillée pour les forêts aux arbres imposants, se fit aussi petite que possible, parvenant au moins à se mouvoir avec silence, son corps étant plus léger que sa taille le laissait supposé.    

Émotionnellement, cependant, c'était le contraire, la jeune araignée restait maîtresse de ses émotions là où le trouble demeurait perceptible chez le Felacatian. Cela était compréhensible, il n'avait pas encore fini sa formation, c'était sa première mission d'envergure et elle était loin d'être facile. Aussi son commentaire était à la fois représentatif de son appréhension que de sa tentative d'y circonvenir. H'phedia appréciait que le padawan pense par lui-même, qu'a son niveau il réfléchisse à la situation et tente de prendre des initiatives. Hélas, il était de son devoir de l'aider à affiner sa réflexion, et la corriger quand cela était nécessaire.  

« Si leur système de sécurité est aussi pointu qu'on nous l'a dit... Nul doute qu'il pourra indiquer de quelle zone exactement provient l'alarme... Et si c'est le résultat d'une intrusion ou d'une infiltration... Cela dit... »

L'arachnide ne put finir sa sentence, imitant le félin, elle se plaqua au sol et réduisit sa présence au maximum. Il y avait du mouvement. Au début elle crut qu'ils avaient été repérés, mais bien vite elle comprit que cela n'avait rien à voir avec eux. Les murs circulaires qui composaient la base de la prison s'étaient entrouverts, dans l'ouverture se tenait un être qu'H'phedia prit d'abord pour un garde, mais l'armure intégrale qu'il portait ne correspondait à aucune des forces armées de l'Empire qu'elle connaissait, elle semblait en outre bien plus élaborée, un sith, alors ? Si c'était le cas, sa tentative de le sonder la repérerait à coup sûr, mieux valait attendre.

Rapidement un speeder arriva dans le champ de vision des deux jedis, un parallélépipède noir plus proche d'un sarcophage ambulant que d'un véhicule. Il marqua un temps d'arrêt devant l'inconnu, aucun mot ne fut échangé, aucun chauffeur ni aucune vitre qui laisserait penser qu'il y en avait seulement un, pourtant l'intuition de la jeune araignée lui hurlait qu'une conversation était en cours. Puis, l'étrange sentinelle, dont les seules certitudes quant à son identité étaient qu'il était humanoïde et plutôt grand, fit un pas de côté et l'étrange transport entra dans la prison. L'inconnu cuirassé resta encore un temps à l'entrée, scrutant la toundra comme pour s'assurer que personne n'avait été témoin de cette scène. H'phedia renforça encore sa dissimulation, prête au pire, mais la sentinelle finit par tourner les talons, les portes se refermant derrière elle.  

La tension étant redescendue, ne serait-ce que légèrement, la jeune araignée se permit de finir ce qu'elle disait.

« Cela dit... Aucun système de sécurité... Aussi perfectionner soit-il... N'est omniscient... Ce ne sont pas des entités ésotériques... Seulement de la technologie... Des capteurs aux fonctions bien précises... Régis par des fonctions bien précises... L'on peut les contourner... les abuser... les désactiver... Ils ont besoin d'énergie pour fonctionner... D'une alarme à faire sonner... Les possibilités sont nombreuses... »

Loin d'être resté à l'écouter bêtement le padawan avait poursuivi sa reconnaissance, et fait une intéressante découverte. Deux mottes de terres entre lesquelles se dévoilait une partie de la structure qui n'était pas supposée être à l'air libre.

« Une découverte des plus intéressante padawan... L'on peut supposer que la partie souterraine de la structure ne possède pas les mêmes systèmes anti-intrusions qu'en surface... L'hypothèse d'un assaut souterrain de la part d'un monde qui est leur étant jugé trop fantaisiste... Si c'est bien le cas... Alors pratiquer notre insertion ici devrait nous éviter de déclencher leur alarme... Du moins à ce niveau... »

Le félin proposa alors l'idée d'un tunnel. Si un sabre laser était parfaitement capable d'attaquer le blindage de la prison le procédé produisait moult son et lumière, creuser dans la terre pour ensuite pratiquer le travail de découpe sous le niveau de la mer s'assurerait qu'il ne soit pas perceptible en surface, aussi bien en terme visuel que sonore. H'phedia se félicita de la vivacité d'esprit du jeune félin.  

« Une excellente idée sur laquelle je vous rejoins Padawan...  Rester derrière moi... J'ouvre la marche... »

La jeune araignée plongea ses pattes dans la terre froide et commença à élargir l'espace déjà existant, elle n'était pas une fouisseuse, mais elle était grande et ses membres nombreux. Ceux de devants excavaient, ceux de derrières évacuaient. Bientôt le trou fut aussi large qu'elle, bientôt il fut assez profond pour la dissimuler entièrement, mais elle ne s'arrêta pas de creuser pour autant. Petite nouveauté cependant, elle palpa la surface métallique de ses pattes.

« La Force est un sens en soi... Mais... Comme elle peut renforcer nos capacités physiques... Elle peut aussi aiguiser les autres à notre disposition... Pour percevoir mieux... Ou différemment... »

Son tapotage générait des ondes sonores, des ondes qu'elle captait ensuite à travers ses pattes, un sens naturel propre aux araignées, qu'elle pouvait utiliser sans support de sa toile grâce à l'assistance de la Force. Cette écholocation rudimentaire lui permettait de déterminer si il y avait un espace vide au-delà du blindage, signe d'une pièce, ou non, auquel cas elle continuait de creuser.  

Après un temps de sondage et d'excavation supplémentaire, elle trouva ce qu'elle cherchait, timidement elle sonda l'espace avec la force pour trouver un éventuel signe de vie, mais il n'y en avait aucun. Resta le cas des alarmes, elle tenta de moduler ses sens avec la Force, pour percevoir ce qui pourrait s'apparenter à une conduite d'énergie, ou le bruissement électromagnétique d'un composant électronique, mais ces recherches ne furent guère fructueuses.

Alors, tentant le tout pour tout, elle recula quelque peu dans le tunnel improvisé et alluma ses sabres, ignorant l'épaisseur exacte du mur elle activa leurs modulateurs ce qui doubla la longueur des lames, cela devrait être suffisant. Lentement, précautionneusement, elle enfonça les barres de pure énergie dans le métal, ce dernier devait être assez dense car il opposa une résistance certaine, mais au final bien relative, il fondit comme tous les autres, juste un peu plus lentement.

Après plusieurs minutes de poussées minutieuses la jeune araignée sentit la disparition de toute résistance, signe que ses lames avaient atteint l'autre côté du mur. Elle les écarta alors, dessinant un cercle aussi grand qu'elle l'était et qui demanda de nouvelles minutes de lutte contre le métal. Une fois terminé il ne lui resta plus qu'à utiliser la Force pour pousser vers l'intérieur cette carotte métallique à présent complètement désolidarisé du reste du blindage. H'phedia avança à sa suite, Solal devant suivre derrière elle. Tous arrivèrent dans une pièce au final assez petite et dépourvut d'éclairage.

Craignant un piège elle utilisa l'un de ses sabres comme une torche, et se retrouva nez à nez, façon de parler, avec des droïdes, beaucoup de droïdes. Rien de vivant ici, en effet. Elle aurait sûrement sursauté sans ses entraînements de Jedi, cela dit, les automates ne semblèrent pas pressés de mettre fin à sa vie, il devait donc s'agir d'une pièce de stockage ou de maintenance. Gardant son sang-froid elle replaça avec précaution le bouchon de métal à sa place, camouflant ainsi leur intrusion, pour l'instant.  

« Nous sommes à l'intérieur... Enfin... Maintenant nous devons trouver un moyen d'accéder aux systèmes informatiques de la prison... Pour en récupérer les plans et... Plus important... La localisation de Maître Rakt... »
Solal Kalel
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Ne pas enfoncer ses griffes. Ne pas enfoncer ses griffes.

Solal devait se concentrer sur cet unique objectif, et cela lui demandait beaucoup d'efforts. Descendre sur le dos d'une araignée, si Jedi, si expérimentée soit-elle ne correspondait guère à sa nature. L'adolescent félin craignait inévitablement la chute, même si son entraînement au sein de l'Ordre lui permettait de conserver assez de sang froid pour éviter de percer le duvet étonnamment doux qui recouvrait le dos d'H'Phedia.

Les félicitations du Maître le surprirent. Personne ne le traitait mal au Temple, mais l'absence de mentor personnalisé l'avait rendu invisible. Après l'abandon de plusieurs d'entre eux l'avaient rendus invisible, il n'avait fait que se fondre un peu plus dans la masse de Padawans, trouvant une certaine sécurité -à défaut de satisfaction- dans l'ombre. De ce fait, ni compliments ni reproches ne tombaient. Solal était dans la norme si ce n'était son incapacité à manier un sabre-laser. De longues et fastidieuses séances lui avaient permis d'en manier un momentanément avec la gueule, mais c'était très court, parfois l'arme s'éteignait s'il n'appuyait pas de manière homogène et bien sûr, des coups à l'horizontal demeuraient aussi limités que dangereux (pour sa propre personne). En dernier recours, il parvenait à l'allumer à distance via la Force, le faire tressauter allumer pour feinter une fois avant que l'arme ne retombe au sol, inutile. Bref, il brillait donc par son absence de réussite ou de relief malgré son apparence atypique et certaines capacités naturelles, soigneusement endormies par le garçon-félin pour ne pas attirer l'attention.

Actuellement seul à seul avec l'araignée, il ne pouvait prétendre se cacher dans de sages études sans exploit, suivant juste le pas. Surtout qu'il y avait des vies en jeu. Solal offrit un léger sourire au Maître sans oser plus. En réalité il était un peu gêné de ces "mots doux" craignant d'avoir donné un bel effet qi s'éteindrait rapidement lors du prochain échec.

La tête penchée, le gamin se concentrait pour regarder H'Phedia avancer dans son trou en écoutant ses conseils vis-à-vis de la Force. Sur son dos, il avait réussi à diminuer au maximum son aura sans parvenir à l'effacer complètement. Ça aussi, il faudrait s'entraîner. À sa décharge, sa bonne connexion et son taux de Midichloriens plus qu'honorable rendaient difficiles une tentative de voiler sa présence.

Pour lui-même, Solal hocha la tête, percevoir mieux, alimenter des sens déjà existants, il n'y aurait pas pensé. Déjà habitué à disposer d'un bel odorat, d'une ouïe fine et d'une agilité aiguisée, le félin évoluait dans un monde plutôt lent à son échelle. C'était son inattendue revanche sur le fait de ne pouvoir manier un sabre. Pourquoi penser à améliorer ses capacités lorsque ces dernières outrepassaient déjà celles de la masse majoritairement bipède lente? Ceci dit, son échec cuisant contre un Hutt -donc plus lourd qu'un homme- se chargea de lui rappeler qu'en fait, dans ce domaine là non plus, il ne pouvait prétendre à aucun titre. Améliorer ses capacités, donc. Autant rentrer ça dans sa caboche car tout ce qui pouvait renforcer sa vitesse, sa détente servirait à compenser son handicap au sabre. Du moins, un peu, car Solal en était persuadé, un Jedi sans sabre n'était pas un vrai Jedi. Même les Consulaires que cette arme rebutait parfois savaient l'utiliser. Lui ne pouvait le tenir que quelques vagues secondes allumé en gueule, et même éteint, il se sentait vite étouffé, les mâchoires écartelées avec un goût presque vomitif de métal dans la gueule. Mais il ne devait ni ne voulait songer à ses malheurs actuellement. L'apprenti Jedi se mit au travail, essayant de tasser la terre projetée par H'Phedia afin de mieux camoufler leur intrusion. Ce n'était pas un travail facile tant les nombreuses pattes de la Jedi allaient vite. Pour peu, hors mission, le Padawan se setait complait à l'admirer. En la voyant, ça semblait si simple. Tout en fait en avait l'air. Professionnelle, assurée, prudente mais courageuse, l'Arachnoïde dévoloppait petit à petit l'admiration du gamin.

Le vrombissement du sabre fit frémir l'échine du Padawan qui redressa automatiquement la tête pour contempler les alentours. Sa courte queue avait complètement disparue, collée à sa croupe et les pattes fléchies, il se préparait à réagir. Aucune attaque ne vint. Le bruit étouffé par la cachette souterraine de l'araignée n'était pas assez fort pour alerter. À peine rassuré, si vaillant soit-il, Solal pénétra à son tour par l'entrée aménagée. Un reniflement plus tard, il contournait soigneusement les droïds de maintenance qui ne captaient même pas sa présence. Ne pas équiper ces robots ménagers de capteurs et de reconnaissance faciale? Quelle erreur de radin! Heureusement, voilà qui les arrangeaient plutôt.

- Les plans? Je pense qu'on pourrait y accéder en touchant à ces droïdes de maintenance. Ils doivent bien en avoir un pour faire le ménage toute la journée puis rentrer à leur base après.

Bien sûr, peut-être pas tout à fait complets mais utiles quand même. Au moins pour les mener à cette fameuse salle d'informatique. Solal se souvenait de sa tendre enfance lorsqu'il avait eu quelques démêlées avec les maîtres (qui au passage, essayaient de dissimuler leur amusement derrière un masque de sévérité) lorsqu'il coursait les aspirateurs nettoyeurs comme ceux qui s'occupaient de ranger. Le Temple n'en possédait pas autant que la prison car les Jedis étaient sensés favoriser le travail personnel et dédaigner la fainéantise mais forcément, avec une aussi grande demeure... Toujours est-il que ces robots étaient attendus par le facétieux chasseur en herbe à une heure précise dans un recoin tout aussi précis. Une fois que Solal avait compris quelle était leur route, soigneusement conditionnée dans leur mémoire, il était facile de les attraper. Ceux de la prison devaient bien posséder dans leurs circuits ou mémoire, différentes routes pour faire leur travail de façon autonome. En en attrapant quelques uns, ils pourraient reconstituer les plans.

D'un bout de patte, Solal osa toucher un robot. Il courba l'échine et ferma les yeux, s'attendant à une réaction qui... ne vint pas. L'objet rond et plat n'émit qu'un petit "roû roû", désappointé de ne pas pouvoir continuer sa routine. Bien qu'il ne s'y connaisse guère en informatique, le jeune Jedi imaginait que ces droïds aussi bien vendus aux ménagères qu'aux entreprises ne devaient pas Être trop complexes. Gagnés. Simples, faits pour être pratiques, c'est sans difficulté que son robot désormais en veille laissa apparaître une carte. Une partie colorée en bleu indiquait son chemin parcouru jusque là, accompagné du nombre de mètres carrés parcouru et du temps passé à travailler. Petit détail qui avait son importance, sous un aspect presque humouristique... Solal avait un mal fou à lire les cartes, la géographie sur papier pour un jeune habitué à se guider grâce à son odorat, c'était une matière un peu fantasque, aléatoire.

En attendant, le Félacatian laissa défiler son regard clair sur la salle de maintenance. De nombreux cartons, machines disfonctionnelles ou au contraire neuves s'y entassaient. Des piles de vieux dossiers de prisonniers aussi, pas des infos trop sensibles non plus, le directeur de l'établissement avait peut-être fait une erreur en négligeant la sécurité de ce recoin ou de ses droïds de maintenance, il n'était pas stupide.

- Est-ce qu'on devrait utiliser la Force pour les retrouver? Où est-ce trop risqué?

Demanda l'apprenti en ayant peur de déjà connaître la réponse. Si H'Phédia n'avait pas envoyé une onde pour prévenir les prisonniers, c'est qu'elle devait craindre la présence de Gardiens Sensibles.

- S'ils nous repèrent, je suggère de servir d'appât, je suis assez rapide... Et c'est plus important que vous arriviez au but, vous.

Acheva l'adolescent en frissonnant de peur à l'idée d'ètre attrapé puis jeter dans une de ces geôles qui ne devaient pas forcément respecter les normes Républicaines, mais il fallait bien ce qu'il fallait!
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Connaître les forces et les faiblesses de son padawan était l'un des premiers devoirs d'un maître, ainsi il savait quoi encourager et quoi corriger, mais, plus important, il savait vers quelle voie son apprenti devait être orienté.

Ainsi, de ce qu'H'phedia constatait, Solal se montrait particulièrement observateur, et il avait de la suite dans les idées. Son idée de fouiller dans la mémoire des droïdes présents dans la pièce pour un plan, rudimentaire certes, du complexe était si bonne et évidente que la jeune araignée se demandait pourquoi elle ne l'avait pas eu elle-même. Déjà, le félin les examinaient, les tapotaient du bout de la patte du moins, et parvient même à faire cracher à l'un d'entre eux son itinéraire.

« Excellente idée Padawan... même si je doute fortement qu'ils soient descendus jusqu'aux niveaux carcéraux... ils devraient au moins nous permettre d'avoir une idée de l'organisation de celui où nous sommes... »

Elle s'approcha de celui qui avait eu l'attention du Félacatien, sortie des outils de sa ceinture et commença à le démonter. Son maître était un verpine, la technologie était autant son élément que l'eau pour un Mon Cal, s'il avait été à sa place il aurait pu détruire cette prison avec juste ce qu'il y avait dans cette pièce. Elle ne pourrait sans doute jamais égaler son expertise, mais il l'avait bien formée, et ce genre de modèle était des plus simples, quelques minutes seulement lui suffirent pour accéder à sa mémoire et à transférer ses données cartographiques dans son propre datapad. Elle répéta ensuite l'opération avec les autres unités présentes.

« A partir des données dans leur mémoire je devrais pouvoir compiler une carte à transférer dans nos équipements... nous tâtonnons depuis trop longtemps... cela doit cesser... »  

Alors qu'elle travaillait le padawan suggéra, sans vraiment y croire, d'utiliser la Force pour localiser Maître Rahkt et son apprenti.  

« C'est facile de s'en remettre à la Force pour toute chose... encore plus quand ceux en face ne le peuvent... Mais ici... nous sommes face à des siths... des êtres qui possèdent les mêmes capacités que nous... mais sans aucunes limites morales... De plus... nous sommes sur Ziost... le cœur de leur empire... là où le côté obscur... la source de leur pouvoir... est le plus fort... »

A son dixième droïde d'entretien elle estima avoir assez de données et commença la compilation.    

« La Force est un tout... elle nous connecte tous... comme une toile... chaque action entraîne une réaction à travers elle... Comme avec les senseurs d'un vaisseau nous pouvons sentir certains phénomènes passivement... Mais toute forme de détection active est susceptible de révéler notre présence... Ce complexe est vaste... La localisation de nos cibles... Inconnue... Chercher dans le vide serait peu judicieux... Qui plus est... Illfacto ne nous a pas précisé si d'autres jedis... autre que ceux que nous sommes censés libérer... sont à compter parmi les prisonniers... Nous ne pouvons non plus supposer... après deux ans entre les mains des siths... dans quel état se trouve Maître Rakt... ou si elle est encore vivante... Bien trop d'inconnus... »

La compilation était terminée, elle appuya sur l'écran de son datapad et la représentation holographique des environs apparue. Ces droïdes d'entretiens avaient parcouru plus de surface qu'elle ne l'aurait cru, devant ses yeux apparaissait la structure en anneaux des niveaux en surface, les protubérances qui annonçaient la base des tours, le vide au centre qui indiquait là où les vaisseaux atterrissaient.    

« Ce n'est pas encore le temps pour se séparer... ou se sacrifier... Les Jedis vivent pour les autres... Mais ils n'ont qu'une vie... Ils ne doivent la mettre en jeu qu'en dernier recours... Altruiste n'est pas synonyme de suicidaire... »

Si l'on se résumait à la froide logique, en tant que chevalier et sentinelle, c'était elle la plus qualifiée pour espérer revenir de cette mission en un seul morceau, se faisant utiliser, non, sacrifier, le padawan comme diversion semblait être une option viable. Mais c'était les siths qui résonnaient ainsi, pas les Jedis. Le raisonnement inverse était que de par son expérience c'était elle qui était la plus à même de retenir les forces en présence pour permettre a l'apprenti de s'en sortir. Cependant, ce genre de réflexion était hors de propos, la jeune araignée savait ce qui se cachait derrière la remarque du félin : il se sentait inutile, une quantité négligeable, juste bon à être sacrifié pour le bien de la mission. Solal doutait constamment de lui-même, une conséquence de son existence mouvementée et c'est ce qui constituait, selon elle, son plus grand point faible, un qu'elle espérait pouvoir corriger avec le temps.  

Sa contemplation de la carte s'acheva quand elle trouva ce qu'elle cherchait, une salle, guère éloignée de leur position actuelle, qui devait avoir de quoi accéder aux systèmes informatiques de la prison.

« Regardez Padawan... dit-elle en pointant du bout de la patte l'endroit sur la carte, cela ressemble à un poste de surveillance secondaire... exactement ce dont nous avons besoin pour accéder aux systèmes de la prison et récupérer les informations qui nous manquent...

« Cependant... à l'inverse de ce débarras... Il y aura au moins quelques gardes... Non pas que je ne puisse  les neutraliser avec discrétion... Mais leur inactivité risquerait d'être repérée... Et je préférais que nous restions incognito aussi longtemps que possible... Heureusement... J'ai trouvé une alternative... »
       

Une idée qui lui était venue alors qu'elle était dans les composants de droïdes jusqu'aux jointures.  

« 40% des dispositifs espions sont des droïdes d'entretiens... Personne ne les remarques... Ils peuvent aller quasiment partout... Et il est aisé de leur adjoindre quelques « améliorations » sans que cela ne ce remarque... »

Ainsi elle se mit donc au travail, choisissant comme base l'un des droïde qu'elle avait déjà démonter,     et utilisant les outils à sa disposition et ainsi que ce qui se trouvait dans cette pièce. Tout d'abord il fallait un système de commande à distance, pas le plus difficile, il suffisait de shunter les systèmes autonomes et de les relier à son datapad. Ensuite de quoi voir, une fois encore, il suffisait de détourner le flux de ses senseurs jusqu'à elle. Le plus dur fut de lui ajouter de quoi interfacer avec un terminal et servir de pont pour son introduction dans le système, cela impliqua de cannibaliser d'autres équipements, y compris les siens, pour fabriquer le module adéquat et qui tiendrait dans la coque. Cela lui prit plusieurs dizaines de minutes, mais le résultat fut satisfaisant, et fonctionnel. Ce qui caractérisait les sentinelles, outre leur obsession de la polyvalence, était leur compétence dans des domaines généralement négligés par les jedis, dans son cas, la technologie.  

« Ceci... va nous permettre d'atteindre ce poste de surveillance et de pénétrer dans les systèmes de la prison... Tout cela sans bouger d'ici... ou être repéré... »

Avant tout autre chose H'phedia s'écarta de la porte, et enjoignit de faire de même, puis elle appuya sur son datapad et le droïde modifié prit vie. Motricité, optique, tout semblait fonctionnel. Le nettoyeur avança jusqu'à la porte de la pièce, cette dernière s'ouvrit automatiquement sur son passage. Raison pour laquelle elle ne voulait pas se tenir devant, n'importe qui passant dans le couloir aurait pu la voir. Le panneau de métal se referma juste après, à présent la jeune araignée devrait se fier à son datapad pour diriger le robot.

Le couloir dans lequel le droïde évoluait paraissait désert, mais bien vite une première patrouille, des soldats, un simple binôme, ce secteur de la prison devait être loin d'être le plus essentiel. Elle le fit s'écarter de leur chemin, mimant un algorithme de pathfinding à la perfection, ils ne le remarquèrent même pas. Bientôt il arriva devant la porte de la salle en question, deux autres soldats montaient la garde, eux aussi ne prêtèrent pas plus attention que cela au droïde, et là aussi la porte s'ouvrit pour lui. L'endroit était exactement ce qu'elle imaginait qu'elle serait, un espace où s'entassait une série de postes de senseurs et les quatre gardes chargés de les surveiller. La pièce était faiblement éclairée, le personnel concentré sur sa tache, personne ne remarqua le petit droïde de nettoyage qui se faufilait entre leurs pieds et sous les machines. C'est à ce moment qu'elle activa le système de connexion sans-fil, à travers le droïde elle se connecta au terminal, et à travers le terminal aux systèmes de la prison. Ces derniers n'étaient pas dépourvus de sécurités, mais elle ne comptait pas s'enfoncer suffisamment profondément pour avoir à les déclencher, tout ce qu'elle désirait c'était interroger la base de données. D'abord les plans, cette donnée cruciale qui lui manquait cruellement depuis le début de la mission. Le plus long ne fut pas la réponse du système mais le temps pour rapatrier les données dans son datapad.

Enfin, la carte complète de cet endroit, et plus que tout, du sous-sol. C'était... massif, une dizaine de niveaux, neuf comprenaient les cellules, battit sur le même modèle annulaire que ceux en surfaces, le dixième, en pointe, était là où se trouvaient les générateurs qui alimentaient tout le complexe. Restait à savoir où se trouvait Maître Rakt dans tout ça. Nouvelle interrogation de la base de données, dans le registre des prisonniers cette fois-ci. Trouvé. La Chandra-Fan se trouvait au huitième niveau, cellule 8-10-1. Quant à son padawan et neveu, il se trouvait dans la cellule mitoyenne, la 8-10-2, ces siths avaient le souci de l'organisation. Elle avait tout ce dont elle avait besoin, cependant, elle préféra laisser le droïde sur place, sa télécommande avait une certaine portée, et qui sait si cet accès ne pourrait pas lui être utile pour plus tard.    

Une pression sur son datapad et le robot nettoyeur entra en veille, une autre et les plans holographiques de la prison se matérialisèrent dans la pièce, un point rouge indiquant l'emplacement de Maître Rakt et de son padawan.

« Regardez Padawan... Maître Rakt et son padawan se trouvent ici... huit niveaux en dessous de nous... La question est donc... Comment allons-nous descendre jusque-là sans nous faire repérer ? »
Solal Kalel
Solal Kalel
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Une odeur.

La Force était un peu semblable. Si H'Phédia utilisait la métaphore d'une toile -et vu sa nature, c'était logique- le Félacatian la voyait comme un parfum qui flottait dans les airs librement. Selon leur essence, leurs capacités, certains pouvaient capter l'odeur, en retirer des informations, se laisser guider. Et malheureusement avec sa propre métaphore, le Padawan comprenait le risque qu'utiliser la Force impliquait. Ce message "olfactif" pourrait en effet être capté par n'importe quel Jedi désespéré, corrompu ou Sith. Solal conserva ses préoccupations pour lui sans pouvoir s'empêcher de mordre sa babine inférieure. Devant lui, H'Phedia opérait, vite et bien, sur le droïde protocolaire. Nerveux malgré le fait qu'il essaye de s'en cacher, le jeune Jedi fouillait les alentours de ses yeux clairs. Ne pas pouvoir utiliser la Force le stressait moins que de savoir qu'elle pouvait, sans le vouloir, les trahir. Pour l'instant, par chance personne ne semblait avoir remarqué leur intrusion, une maigre consolation mais une consolation quand m+ême.

Une lumière blafarde éclaira soudain le visage de l'araignée concentrée, lui donnant une mine quelque peu inquiétante. Désormais assis à côté, Solal fixait le parcours des droïdes. Au début, il ne comprenait rien à la carte parsemée de trous et de gonflements avant d'identifier les bases des tours. D'une oreille, il écoutait attentivement H'Phedia. D'un côté il se demandait si profiter de cette mission pour lui donner un cours était bien prudent, de l'autre, il se sentait rassuré. Cette normalisation, presque banalisation le calmait et surtout, Solal était absolument ravi- autant qu'on puisse l'être dans cette situation.- qu'on lui prodigue des conseils personnalisés. Après avoir dû se débrouiller pendant des mois, plus d'un an en fait, avec les cours communs ou des révisions souvent maladroites qu'il organisait. Alors évidemment, qu'une Chevalière le félicite, prenne le temps de lui expliquer était particulièrement valorisé. L'adolescent emmagasinait tout ce qu'il pouvait, chaque mot, chaque propos et geste. Il essayait d'apprendre pour appliquer ça au Temple, quand il se retrouverait seul. S'ils survivaient...

Solal avait d'ailleurs hoché la tête à ce propos. Effectivement, il comptait bien offrir sa vie aux autres, mais pas maintenant. H'Phedia non plus puisqu'elle s'activait sur les robots. Le Padawan était tellement fasciné qu'il ne songea même pas à déprimer parce que lui ne pourrait jamais faire ces manipulations avec ses pattes. Il était juste impressionné, et bien qu'il ne comprenne rien, ne perdait que quelques miettes pour visualiser l'arrivée éventuelle d'ennemis. La Force lui manquait cruellement mais Solal avait trop peur de prévenir de sa présence en sondant l'environnement.

- Si on attrapait un droïd d'entretien des canalisations, nous pourrions avoir une visualisation des tuyaux qui alimentent les salles en air? Pour alimenter une si grosse structure, ils doivent être imposants non? Ou... Passer par les salles de maintenance?

Celle-ci était vide de personnel, ce ne serait évidemment pas le cas pour toutes les suivantes mais les personnes qui stockaient, nettoyaient ou organisaient étaient normalement moins entraînés. Inutile toutefois d'espérer s'infiltrer, l'un comme l'autre avaient un physique si détonnants que même les officiers sauraient qu'ils ne faisaient pas partie de l'équipe de maintenance.

- Sinon il reste les ascenceurs, les câbles, mais... S'ils sont en route c'est dangereux, et s'ils ne le sont plus car on les met hors service, ça pourrait attirer l'attention. Dans un tel endriut, on ne pense pas à une panne d'électricité en premier.

Tout ça était un peu désespérant. Le félidé avait l'impression d'avoir déjà épuisé toutes ses idées. Il n'avait plus rien à proposer. Solal souffla avant de fixer avec attention l'hologramme qui représentait les différents niveaux. Il repéra quelque chose qui longeait la structure, à l'extérieur. Un escalier en cas d'incendie. Ce dernier menait au rez-de-chaussée et chaque étage donnait sur lui grâce à de lourdes portes. Cependant, il y avait certainement des caméras pour surveiller les lieux. Ils étaient dans une des prisons de Ziost, parmi les mieux gardées, en plein territoire Siths. Inutile par ailleurs de laisser croire qu'H'Phedia et lui en étaient, Solal était trop jeune pour que ses pouvoirs semblent obscurs voire neutres, quant à leur physique, il rendait impossible le prétexte d'être de simples Siths Gardiens au milieu d'autres. Au sein d'une armée de milliers d'individus, n'importe quel soldat serait capable de dire que ces deux zouaves ne faisaient en aucun cas partie du groupe.

Repasser par l'extérieur ou dans les entrailles du système d'aération ressemblait à une solution de mauvais holofilm mais sur le coup, Solal n'avait rien d'autre à proposer. Ils pourraient aussi rendre fous les droïdes de nettoyage mais cela ne ferait que mettre les soldats en alerte. Dans un tel lieu, personne ne croyait aux coïncidences.

- Est-ce qu'un de ces robots pourrait emmener une clé jusqu'à Maître Rakt? Je sais bien que normalement, ils ne descendent pas jusque là mais ils restent plus discrets que nous... Ou alors lui installer un brouilleur qui abattrait son champs? Reste à voir dans quel état est Maître Rakt. Si elle peut se battre et voudrait... Coopérer.

Encore une fois, les Jedis n'auraient pas à bouger, mais ça paraissait trop simple du coup, et tant d'inconnus comme l'avait stipulé l'araignée.

- Il faut qu'au moins l'un de nous descende... Est-ce que vous pourriez passer par... Le plafond? Je veux dire, excusez-moi si je me trompe mais les euh... Arachnides peuvent marcher à l'envers sur toutes les surfaces non?

Oui et lui, certes, ne passerait pas. Sauf si Ziost s'amusait avec des animaux de combat... C'était apparemment une chose courante entre gardes, dans leur temps libre. Ils se faisaient livrer des Rancors et autres bestioles sauvages qu'ils mettaient à combattre hors de la prison ou même dedas parfois, avec des paris très élevé mais Solal ne savait pas si la pratique existait ici. Ni s'ils menaçaient les prisonniers de les donner à manger à des bestioles affamées. Auquel cas, il pourrait se faire passer pour l'une d'elles, l'idée cependant lui parut si primitive si stupide voire humiliante qu'il se tue.
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La salle était une sphère parfaite, ces murs couverts d'écrans holographiques. Un cercle de consoles et de techniciens, l'un d'entre eux, une femme, éleva la voix.

« Requêtes suspectes dans la base de données. »  

Un trône en son centre, un doigt chitineux tapote sur l'accoudoir, une voix bourdonnante lui répond.

« Précisez »

« Toute requête non-autorisée est automatiquement rejetée, mais même dans ce cas l'identité du demandeur est enregistrée. Le problème est qu'une requête a aboutie alors que son demandeur est identifié comme ''inconnu''. »

« Qu'est-ce qui a été consulté ? »

« Les plans complets du complexe et le registre des prisonniers. »

« Un prisonnier en particulier ? »

« Oui, deux en réalités, 8-10-1 et 8-10-2 »

« Les Chandra-fans... Intéressant... Avons-nous la source de cette requête ? »

« Le poste de senseurs A-852-Y-6. »

« … Passez le, lui et tout le secteur environnant, au peigne fin... Nous avons soit des intrus, soit des traîtres... »

« Dois-je donner l'alerte général ? »

« Non, pas encore. Tant qu'ils auront la certitude de ne pas avoir été détecté, ils ne dévieront pas de leur plan initial. Nous savons ce qu'ils veulent, ce qui les rends prévisibles, et ce qui est prévisible eut aisément être piégé. »

Le doigt vint appuyer sur un interrupteur com.

« Blackwatch. »

Une voix à l'accent métallique lui répondit.

« Seigneur Shriek. »

« Vous et votre bande de monstres de foire allés pouvoir vous exercer plutôt que prévu. J'ai besoin que vous vous teniez en embuscade au niveau des cellules 8-10-1 et 8-10-2. »

« Des jedis ? »

« Plus que probable. »

« Parfait. Considérez-nous déjà sur place. »

*****

H'phedia écouta les différentes idées qui venaient du padawan, et répondit à chacune d'entre elles.

« Quand j'ai interrogé la base de données... J'ai demandé les schémas complets du complexe... les canalisations et autres conduits y sont indiqués... L'on peut même choisir une vue les indiquant eux uniquement...

« Les cages d'ascenseurs sont un bon moyen de descendre entre les niveaux en effet... Surtout quand ils ne sont pas en marche... Elles peuvent servir comme solutions de replis... Tout spécialement si nous voulons quitter cet endroit le plus vite possible...

« Il y a trop de distance entre la cellule et ici pour que ma télécommande fonctionne... De plus... Je doute qu'un droïde d'entretien accède aussi facilement à un secteur de haute sécurité... Sans compter qu'on ignore encore la situation exacte de Maître Rakt... Cela dit... Avoir quelques-uns de ces plus petits modèles avec nous pourrait être utile...

« Vous avez raison... Je peux m'accrocher à toutes les surfaces pourvu qu'elles soient solides... Et non recouvertes de lubrifiant... Ou d'acide... Ou de pics... Ou chauffées à blanc... Ou électrifiées... Vous avez aussi raison sur le fait que notre temps dans cette remise touche à sa fin... La mission ne saurait progresser si nous demeurons ici... »


La jeune araignée replongea dans la contemplation de sa carte. Elle cherchait un angle d'attaque, un moyen d'atteindre la jedi captive tout en déjouant les pièges de la prison. Il était clair pour elle que juste suivre les couloirs et espérer pouvoir neutraliser en toute discrétion tout ce qu'ils pourraient y croiser n'était pas une option. Il fallait donc trouver un moyen détourner, et son regard était sans cesse attirer par ce gigantesque générateur au dixième niveau, ainsi que par tous les conduits qui en émanaient pour ensuite serpenter dans toute la structure.  

« Si ce que dit Illfacto est exact... Les cellules peuvent être isolées et stérilisées depuis le centre de commandement pour contrer la moindre évasion... Et comme je n'ai pas l’ego de penser qu'on puisse accomplir cette mission sans être repéré... il nous faut donc un moyen de nous assurer que... le cas échéant... Ils ne puissent pas utiliser ce système contre nous... Et je pense l'avoir trouvé. »

La jeune araignée montra à nouveau au félin la carte holographique.

« L'énergie... C'est l'énergie la clé... Sans énergie tous leurs systèmes de sécurité... tous leurs pièges... ne sont que de la ferraille inutile... La générateur principal doit avoir ces défenses... mais pas les conduits et autres câbles qui alimentent les niveaux... Il y a des générateurs de secours... conçut pour prendre le relais où cas où ce genre de situation arriverait... Si quelqu'un ne les neutralisent pas avant...

« Voilà mon plan... La structure de la prison est creuse... sous l'air d'atterrissage des vaisseaux se trouvent un puits qui descend jusqu'à plus profond de la prison... C'est par ce puits que passent les conduits venant du générateur... Par ce puits aussi qu'on accédera au huitième niveau... d'abord on détruit le générateur de secours dédié... ensuite on coupe les conduits d'alimentations... finalement on récupère Maître Rakt et son padawan... Et on quitte cet endroit le plus vite possible... »
   

Soudainement, une sensation la traversa, ses poils se dressèrent, la Force l'avertissait. Au loin elle entendait des bruits inédit jusqu'alors qui se réverbérait dans le métal environnant. La direction d'origine ne lui disait rien qui vaille. Elle réactiva alors son droïde espion et son intuition avait vu juste, l'endroit avait changé. Une lumière crue l'inondait, les bottes d'un grand nombre de soldats allaient et venaient devant la caméra. Elle bougea un peu le nettoyeur pour avoir un meilleur angle de vue, quelqu'un d'autre les accompagnait, une femme, une humaine dont la tête était coiffée d'un amas chaotique de cheveux roux. Elle n'avait pas besoin d'y regarder à deux fois pour savoir qu'il s'agissait d'une Sith. Elle avait l'air contrariée... Comme tous les siths. Les techniciens qu'elle avait déjà vu auparavant étaient là aussi, elle n'avait pas l'audio, seulement le visuel, donc elle ne pouvaient savoir exactement ce qu'il se passait, mais ils passaient clairement un mauvais quart d'heure. La femme fracassait la tête de l'un d'entre eux sur sa console... et maintenant elle en découpait un second avec son sabre laser... Elle en avait assez vu... Et se doutait de la raison de leur présence.    

« Padawan... Des soldats sont en train de mettre à sac le poste de senseur... Une sith est avec eux... Mon intrusion  dans leur système n'a pas du passer aussi inaperçu que prévu... Je doute qu'ils s’arrêtent à seulement une pièce... Nous devons bouger plus vite qu'eux... »

En toute hâte elle alluma ses sabres et les planta dans les commandes de la porte, puis souda cette dernière avec pour faire bonne mesure.

« On descend au niveau inférieur... de là on rejoindra le puits... »

Elle plongea ses sabres dans le sol, ensuite elle tourna sur elle-même, le sol sous elle céda et elle plongea dans l'inconnu.
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« Mais qu'est ce que... »

H'phedia ne savait pas exactement où elle était tombée, mais ce qui était certain c'était qu'il y avait des soldats. L'un d'entre eux fut d'ailleurs promptement assommé, écraser même, par le plafond, et la jeune araignée, qui lui tomba dessus. Il en restait encore deux, dont la surprise et la confusion étaient palpable dans la Force. La sentinelle ne leur laissa pas le temps de reprendre leurs esprits, faisant appel à la Force elle projeta le premier contre le mur, l’assommant sur le coup, puis attira le second à elle. Le corps du garde, propulser à grande vitesse, rencontra la patte de la jeune araignée en pleine poitrine. Mis-à-terre et le souffle coupé il reçut le coup de grâce administrer en pleine gorge, juste à la jonction entre son casque et le reste de son armure.

L'échange avait duré moins de dix secondes, aucun d'entre eux n'avait pu donner l'alerte. Elle ne les avait pas tués, cependant, mais ils ne se relèveraient pas avant un bon moment. Pour autant, ses actions risquaient d'avoir des conséquences, elle avait utilisé la Force après tout, même brièvement. Si elle ne s'attendait pas à ce que toute la prison lui tombe dessus pour cela, cela risquait de signaler sa position à quelqu'un qui la recherchait activement, ou du moins la direction de celle-ci, raison de plus pour ne pas perdre de temps donc.

H'phedia passa rapidement la pièce en revue, sans doute une salle de repos ou équivalent, avant de reporter son attention sur les deux gardes qu'elle avait estourbit. Une rapide fouille corporelle lui apporta deux précieuses découvertes, tout d'abord un comlink, ce qui lui serait très pratique pour écouter les communications ennemis, voir même pour lancer des fausses alertes si elle arrivait à bricoler un modulateur de voix. Ensuite une paire de grenades, une pour chaque soldat ce qui signifiait quatre grenades en tout, ce qui était excellent. Bien que ne partageant pas l'amour de son maître pour les explosifs, ils lui seraient fortement utiles pour démolir le générateur de secours ou un conduite récalcitrante.

« Voyez padawan... Avec ce comlink nous pourrons épier les conversations ennemies... Quant à ses grenades... Elles nous serons fort utiles pour notre travail de démolition... »

Le padawan félin avait réussi à se réceptionner sans trop de problèmes visiblement, c'était une bonne chose. La jeune araignée ressortit sa carte de la prison pour définir un itinéraire entre sa position et le puits central, une chance que la prison n'était pas aussi large que profonde, ajouté à cela le puits central et les niveaux se traversaient assez rapidement dans le sens de la largeur.

« Padawan... Si nous frayer un chemin dans ce complexe en découpant tous les murs que nous trouvons au sabre est une idée alléchante... C'est une idée qui laisse des traces assez évidente à suivre... Pour atteindre le puits central nous nous contenterons des voies déjà existantes... Restez derrière moi... Si je vous dis de rester sur place... Faites-le... Ne vous remettez à avancer que quand je vous le dirais... J'ouvrirais la voie... »  

*****

La sith contemplait son œuvre, des cadavres et des équipements cassés, mais aucun résultat, ce qui n'eut pas pour effet d'arranger son humeur.

« Je suppose qu'il ne savaient rien en fin de compte. »

C'est alors qu'un des soldats qui l'accompagnait vint se planter devant elle avec quelque chose dans les mains.

« J'ai trouvé quelque chose. »

« Et c'est quoi ce quelque chose ? »

« Un droïde d'entretien »

Ses narines se dilatèrent, elle faisait un grand effort pour garder son calme, non, les siths ne gardaient pas leur calme, ils enfouissaient la colère pour simplement la ressortir au moment venu. Elle attendait de voir s'il avait quelque chose à ajouter avant qu'il n'aille tenir compagnie aux morceaux de techniciens sur le sol.

« Et qu'est-ce que tu veux que je fasse de ça ? »

« On l'a trouvé planqué sous l'une des consoles, il a été trafiqué  avec tout le nécessaire pour s'introduire dans nos systèmes. »

« Et ? »

« Et ? »

Elle lui prit le droïde des mains.

« Et on ne sait toujours pas le Qui, le Quoi et surtout, surtout, le Où. Donc... »

« Donc ? »

« ÇA.NE.ME.SERT.A.RIEN ! »

Et chacune de ses syllabes fut ponctuée par elle fracassant l’unité de nettoyage sur la tête du soldat. Quand elle eut fini, il ne restait de l'automate que quelques morceaux de plastoides bon marché et le garde gisait contre le mur passablement sonné, son casque lui avait sauvé la vie, mais il allait lui en falloir un nouveau. Et voilà, ça recommençait, elle ne savait plus si elle voulait le tuer, le mordre jusqu'à sang ou l'attacher à son lit, tout était mélangé, mélangé comme ses cheveux.

« Hum »

Elle adressa au soldat qui venait de faire ce bruit un regard qui promettait une mort lente et douloureuse, ou des plaisirs inavouable... mais surtout une mort lente et douloureuse. Ce dernier avait levé le doigt comme un enfant demandant la parole à l'école, visiblement peu certain de sa propre survie.

« Quoi ? »

« C... C'est l'un des nôtres... de la prison je veux dire. Il... Il n'a pas été reprogrammé, on le téléguidait à distance, ce qui implique une portée limité. De plus le travail, bien que fonctionnel, a été réalisé de façon assez, brut de décoffrage pour ainsi dire, avec des pièces récupérézs sur d'autres modèles, eux aussi appartenant à ce complexe... »

« Ma patience... Je suis à cours là... »

« Celui qui a fait ça là fait sur place, récemment, et pas très loin d'ici. Or, pas très loin d'ici il y a justement une pièce de maintenance rempli de droïdes de ce genre. »    

La sith eut un rictus, un sourire et une grimace qui s’entre-tuaient pour avoir le droit de siéger sur son visage. D'un côté, elle avait une piste sur leur fameux intrus fantôme, de l'autre elle avait vraiment envie de tuer quelqu'un maintenant.

Son comlink se mit alors à sonner, ça devait être les autres.

« Ouais ? »

« J'ai trouvé quelque chose... enfin je crois... »

La voix était distante, distraite, disproportionnellement hésitante. Mais elle avait l'habitude de sa sœur, cela serait long, fantastiquement chiant, mais elle allait y arriver.

« Tu crois ? »

« Ben... J'ai senti la Force... Mais pas celle de d'habitude, tu vois... l'autre... »

« Le Côté lumineux, les jedis tout ça ? »

« Ouais... Ouais voilà c'est ça... Mais pas longtemps et après... C'était plus là... »  

« Et c'était où ce "là" exactement ? »

« Ben... Droit devant moi... Mais en bas en même temps... »

« En diagonale donc. »

« Ouais, voilà, c'est ça... »

« Et c'est où en diagonale devant toi ? »

« Je sais pas. »

L'envie de tuer en elle se changeait progressivement en envie de se tuer elle-même.

« Mais... Même si c'est plus là, je sais où s'était quand c'était encore là... Alors, quand je serais arrivé où s'était... Ben là, je saurais où je suis et je te le dirais... »

C'était... mieux que rien.

« Écoute. J'ai moi aussi une piste, alors je te propose qu'on suive chacune la nôtre jusqu'au bout et on fera le point à ce moment-là, d'accord ? »

« D'accord sœurette. »

Fin de l'appel. Elle reporta son attention sur le soldat.

« Ton placard, il est où ? »
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C'était une salle de repos après tout, des fréquentations étaient à prévoir. H'phedia entendit le bruit de pas des soldats qui s'approchaient à l'extérieur. Elle ne leur laissa pas le temps d'entrer, elle ouvrit la porte la première et se jeta sur eux de son poids, les écrasants contre le mur derrière eux. Cette fois-ci elle n'avait pas utilisé la Force. Après s'être assurée qu'ils étaient bien estourbis elle les traîna dans la pièce, les délestant au passage de leurs grenades.

Elle s'élança alors dans les couloirs, le padawan à sa suite. Elle comptait prendre le chemin le plus court, mais cela ne signifiait pas le plus aisé. Fort heureusement, sa destination n'était pas l'un des axes de transferts principaux entre les niveaux, mais une simple trappe de maintenance. Celle-ci était suffisamment large pour elle, mais utilisée uniquement par les droïdes, car elle donnait plus ou moins sur le vide, ce qui n'était pas un problème quand on pouvait grimper sur les murs... Ou les plafonds, chose qu'elle venait d'ailleurs de faire.

Elle ne rencontra pas vraiment d'opposition au cours de son trajet, le gros des troupes de ce secteur devant être occupé à fouiller le niveau supérieur. Tout au plus croisa un soldat solitaire, sûrement en trajet vers une autre affectation. Elle aurait pu tenter de faire profil bas et de le laisser passer, mais elle ne voulait pas courir le risque qu'il remarque le padawan, aussi tomba-t-elle sur lui l’assommant comme les autres avant de coller son corps au plafond avec sa toile.

Finalement, elle arriva à sa destination, mais, contre toute attente, un droïde de combat montait la garde devant. Était-ce pour compenser le manque de soldats du fait des recherches ? Une procédure habituelle ? Ou bien suspectait-on sa présence et tous les accès aux niveaux inférieurs, même les plus bénins, avaient-ils été gardés de la même façon ? Qu'à cela ne tienne, l'important était qu'elle devait se débarrasser de ce gardien impromptu.

Il s'agit d'un mark I, quatre pattes, quatre blasters, mais aussi 4 de QI. Si l'attaquer frontalement n'était pas une bonne idée, elle n'était pas si bonne que ça à dévier les tirs, surtout de ce calibre-là, il suffirait qu'elle parvienne à la distraire pour pouvoir l'éliminer en une seule frappe. Fort heureusement elle avait ce qu'il fallait sur elle. Elle s'empara d'une des grenades qu'elle avait subtilisée aux soldats qu'elle avait mis K.O, puis, sans l'armer, la lança d'une pichenette avec la Force dans le couloir à la droite du droïde. L'objet toucha le sol de façon sonore, rebondit deux fois et continua de rouler pendant un temps. Tout ceci suffit à attirer l'attention de l'automate qui se tourna vers la source du bruit et s'avança dans sa direction, cela offrant à la jeune araignée l'angle mort dont elle avait besoin. Un saut et un coup de sabre plus tard, la machine, privée de sa tête, s’effondra inerte. Récupérant son projectile, car il lui serait très utile pour plus tard, elle reporta son attention sur le sas.

Ce dernier n'avait pas de sécurité particulière, nul besoin donc de le découper au sabre laser, il lui suffit juste d'appuyer sur la commande d'ouverture. Une brève, mais intense, rafale d'air glacé frappa H'phedia alors que le panneau de métal coulissait pour révéler le puits central.

C'était vaste, assez pour que plusieurs vaisseaux puissent s'y mouvoir sans difficulté, et profond, le fond disparaissait dans les ténèbres. Une grande colonne partait du sommet, au-dessus duquel se trouvaient les pistes atterrissages pour les vaisseaux, pour plonger dans les profondeurs. Plusieurs passerelles rayonnaient de cette dernière par intermittence pour venir se connecter aux niveaux qui constituaient les parois de l'abîme.

Il fut bon de préciser qu'au-delà du sas il n'y avait rien, ni rambarde, ni passerelle, ni garde-fou, juste le vide. Clairement cette ouverture était destinée soit à connecter un petit vaisseau ou une navette, soit pour des droïdes dotés de répulseurs. Bien sûr, entre ses pattes et sa soie, descendre par là ne serait pas un problème, pour le padawan, par contre. Elle décida de reprendre la méthode qu'elle avait utilisée pour descendre le long de la tour, à savoir mettre le félin sur son dos, si ce n'est que cette fois-ci elle le sécurisa avec un avec harnais fabriquer grâce à sa propre soie. Le padawan solidement attaché, elle entama sa descente.

*****

Ce  que la sith s'était attendue à trouver face à elle fut une porte, et ce fut le cas. Mais ce qu'elle ne s'était pas attendue à trouver en plus fut cette Miralan au visage constellé de petits tatouages géométriques et la longue tresse de cheveux enroulée autour de son cou comme un nœud coulant.

« Qu'est que tu fait là ? »

« … Pareil »

Non, tout mais pas ça, pas deux fois dans la même journée.

« Comme je te l'ai dit au comlink, je suis ma piste jusqu'au bout et ce bout, elle pointa la porte du doigt, est juste là. »

« Pareil... Enfin, je l'ai suivi jusqu'à ce qu'elle soit plus devant moi du tout, seulement en dessous... Et voilà. »

La sith regarda successivement sa sœur et la porte à plusieurs reprises avant que finalement le déclic se fasse dans sa tête. Elle essaya de l'ouvrir, la porte, pas sa sœur, mais en vain, les commandes ne semblaient pas fonctionner. Ayant épuisé son stock de patience pour la journée, le mois et l'année, le problème fut réglé par quelques coups de sabres lasers.

La pièce était remplie d'un fatras de droïdes dont une partie avait été partiellement démontée, au centre, un grand trou dans le sol, sur le mur face à elle une marque circulaire qui était très clairement la brûlure d'un sabre laser. Elle s'approcha du gouffre en question et apprécia la vue de la  pièce en dessous, son morceau de plafond et ses soldats inertes sur le sol.

Enfin, les pièces du puzzle se mettaient en place, bien. Excepté que pendant qu'elle passait ce niveau au peigne fin l'intrus se baladait librement au niveau juste en dessous, pas bien. Et pour couronner le tout, elle allait devoir appeler le Seigneur Shriek, un passage obligé, mais, par la Force, ce qu'elle pouvait détester ce moustique hypertrophié, en grande partie parce qu'il était un moustique hypertrophié justement.

« Seigneur Shriek. »

« Oui ? »

« Vous savez où je me trouve ? »

« Oui. »

Bien sûr qu'il le savait, il adorait jouer les démiurges omniscient et omnipotent, elle aussi aurait pu en faire autant avec une carte et un traqueur dans tous les comlinks.

« C'est le point d'entrée de notre intrus, il a... juste fait un trou de le mur avec son sabre. Et de là où il a atterri il a pu jouer au bricolo et s'infiltrer dans nos systèmes. Ah, et il a fait un autre trou dans le sol, donc il doit être en train de se balader au niveau inférieur depuis un moment. »

« Je vois, poursuivez votre traque, j'enverrais des hommes à l'extérieur pour fouiller le périmètre, je serais bien curieux de savoir comment il a pu arriver jusqu'ici sans être détecté. Shriek terminé. »

La sith soupira, il lui restait un dernier appel à passer.  

« Zixie ? »

Pas de réponse.

« Zixie ! »

« Tu sais, la traque implique du silence et de la concentration. Soit tout le contraire de te répondre. »  

La voix rappeuse qui lui répondit dégoulinait d'une condescendance joviale.

« La traque implique aussi d'être là où ta proie se trouve, problème, elle s'est barrée au niveau d'en dessous. »

« Ah bon. Elle a fait ça ? »

« Eh oui, grosse maligne. Alors toi et ton derrière de danseuse à cinq crédits vous allez faire de même, peut-être que cette fois-ci vous servirez à quelque chose. »  

« Au moins moi je sais danser... »

« Lécher de l'épice sur un comptoir ça ne compte pas comme danser. »

« T'as léché bien pire que ça. »

« Eeet... Cette conversation est terminée. »

Elle du se retenir de broyer le comlink entre ses doigts, c'était une propriété de la prison et Shriek n'aimait pas qu'on casse son matériel.

« Je pense qu'elle à reçu le message. »

Sur ces mots elle s'élança dans le trou, sa sœur à sa suite.
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