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Les jetons roulaient entre mes doigts alors que j’étais perdu dans mes pensées.
Cela faisait maintenant deux ans que je vivais ici, sur Ralltiir. Les courses, les casinos, les soirées, les femmes et leur amour… J’aimais ça, même si je n’avais aucune idée de ce que serait mon avenir.

Sirotant mon verre seul au bar j’observais la luxueuse salle du lounge du Casino Méridan. Du beau monde était là. Hommes d’affaires, personnalités politiques, célébrités et riches étudiants… Si tous les clients présents ce soir dans l’établissement s’unissaient, ils pourraient probablement diriger un morceau de la galaxie.

Ces gens-là m’amusaient. Ils étaient là à rire ensemble, à faire comme s’ils étaient tous amis, alors que dès le lendemain ils s’étriperaient dans des salles de réunion pour s’arracher des morceaux d’entreprises, de territoire ou négocier je ne sais quel contrat. Des rays… Et moi je nage au milieu d’eux comme un laa depuis mon plus jeune âge. Suite à ma victoire à la petite course de la Garta Eva il y a quelques jours, certains me reconnaissaient.
Sensi le pilote ! J’étais une distraction pour eux. Pour elles... Un athlète, elles s’imaginaient souvent de sombres histoires… Que j’étais un enfant du peuple qui avait grandi dans les bas-fonds de je ne sais quelle planète en bidouillant des speeders et en faisant des courses clandestines. Puis qu’un jour j’avais fini par percer et m’étais retrouvé ici du jour au lendemain, avec des gens de la haute qui se croyaient spirituels et que je ne pouvais comprendre. Je ne sais pas pourquoi elles s’imaginaient ça mais je m’en amusais, sans mauvaise intention. Je faisais le clown. Ca m’allait, ça les divertissait et bien souvent les séduisait.

Un couple s’approcha de moi. Un humain, la trentaine avec une belle twi-lek.

J’aime pas les twi-leks.

Probablement un trader et son escort, voyons voir...

C’est lui qui prit la parole :

- Pita c’est ça ? Je suis Tak Meno, Partenariats, Poweruno.

Hmm boissons énergisantes donc… T’as cru t’étais à l’armée pour parler comme ça ? Pas intéressé.

- J’aimerai qu’on t’associe à l’image de notre marque poursuivi-t-il. Tu es réputé pour…

Je n’écoutais pas. Je souriais. J’avais repéré une déesse plus loin dans le riche lounge. C’est sa longue et sauvage chevelure platine qui avait attiré mon attention mais son regard, ses yeux, avaient littéralement fait exploser mon cœur. J’avais ce don, ou cette malédiction, que sais-je, de tomber amoureux d’une femme en une seconde assez régulièrement. Probablement un happienne, je ne connaissais que peu ce peuple mais j’avais entendu parler de leur légendaire beauté. Et quelle classe… Vu sa tenue il ne faisait aucun doute qu’elle n’était pas là pour attirer je ne sais quel pantin ici contrairement à la Twi-lek qui s’agitait devant moi, ou peut-être à moi-même d’ailleurs mais non, moi j’avais mes raisons. Non, elle c’était une femme indépendante, bien au-dessus de tout-ça.

Je l’aime.

C’était décidé, chaque seconde du reste de ma vie lui serait consacrée. Bon je m’enflamme peut être un peu mais qu’importe, ce soir je l’aime. En une fraction de seconde mon plan était prêt.

- Écoute euh Tok ? dis-je à mon interlocuteur en posant ma main sur son épaule.

- Je ne peux pas accepter, je suis un Jedi et euh. On ne fait pas ça. La publicité, l’argent tout ça, ça dérange… – J’en savais rien, mais je m’en fichais éperdument, il n’avait pas l’air expert du sujet non plus et je l’embrouillais déjà avec mon ton de marchand de tapis corélien. Mais je t’aime bien. Je vais te raconter une histoire qui date d’il n’y a pas plus de deux mois !

Alors que je commençais mon histoire, je ne cessais de chercher l’happienne du regard, cette beauté, elle devait au moins être princesse... Quand je parvins enfin à la quitter du regard, je saisis celui de Poe, le mixologue en chef du Méridan, le dieu des cocktails. Moi, j’étais son petit chouchou pendu à son comptoir depuis maintenant deux ans. En un clin d’œil, il avait compris.

Les lumières de la salle s’étaient tamisées, sans plus mais suffisamment pour que l’attention se tournent vers le bar éclairé, vers moi.

Merci Poe. Showtime !

- Et c’est là que ce Seigneur Sith sorti son double sabre exagérai-je en continuant mon histoire, haussant le ton et en commençant à faire de grands gestes. Moi la bagarre tout ça c’est pas mon truc, racontais-je, je suis là pour sauver pas pour détruire, pour rendre à la communauté ce qu’elle m’a donné. Je lui ai dit : Fais pas l’enfant, on peut régler ça autrement je ne veux pas te faire de mal…

Mais non… Faut toujours qu’ils jouent aux malins ceux-là hein… Alors il a gouté à… mes réflexes ! Je me suis amusé à simplement l’esquiver, il fonçait sur moi comme un Grank... Je dirai que la force était avec moi. J’étais guidé, comme pendant mes courses.

J’avais complètement lâché mes deux interlocuteurs du début, j’étais maintenant dos au bar avec un petit public qui s’amusait de mes mîmes de passes. Je vivais complètement ma scène, arrivant parfois à les faire sursauter sur un rebondissement. Ils attendaient probablement que je monte sur le bar mais Poe avait été clair là-dessus à plusieurs reprises et je ne voulais pas lui créer de problèmes. Ca pourrait remonter aux oreilles de dame Méridan et je ne voulais pas ça, même si un entretien privé avec elle me comblerait de joie.

Avec tous mes gestes, j’avais perdu ma muse du regard.

Ou es-tu ?
Evadné Publius
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Sur Coruscant, Eva était assise en tailleur sur le sol de sa chambre et semblait mener un duel silencieux avec sa valise vide ; qu’elle avait défait pas plus tard que la semaine dernière et que des impératifs diplomatiques l’obligeaient déjà à regarnir. Elle passa une main confuse dans sa longue crinière, y mettant davantage de désordre. La signature prochaine d’un accord commercial et culturel entre Ralltiir et Cadezia avait justifié la présence d’Evadné assez rapidement sur le joyau du Secteur de Darpa. En sus de la joie que lui procurait l’idée de revoir Alysanne Méridan, Evadné éprouvait une certaine curiosité à découvrir un monde vanté pour ses mondanités festives et démesurées. Il était prévu qu’Ashford soit de la partie, mais la sénatrice cadézienne avait rapidement passé son tour pour déléguer le tout à son assistante. L’absence bénie de sa supérieur couplée à une mission politique en territoire amical était une opportunité unique d’avoir Ja’ar à ses côtés. Cependant, ce dernier avait trouvé du travail : un contrat sur la réparation d’un vaisseau et elle ne pouvait lui en vouloir de gagner un peu d’indépendance. Un grognement ensommeillé lui provint du lit et elle se détourna pour aviser le métis qui peinait à trouver un repos mérité. Elle hésita longuement, passant ses prunelles bleutées de la valise à la silhouette de son amant, puis se décida à rejoindre ce dernier.

Deux jours plus tard, en attendant de la recevoir, la Primadonna girl avait invité la jeune politicienne à profiter des fastes de son établissement hôtelier et ce, sans retenue. Le droïde d’hospitalité des suites sénatoriales du Méridan avait guidé la toute blonde, affable comme pouvait l’être un robot. Elle fut surprise de découvrir, étalée élégamment sur le lit opulent des appartements luxueux, une robe échancrée aussi écarlate qu’un rubis poli.

-Droïde ? Qu’est-ce que…c’est ? interrogea-t-elle en approchant de la tenue, étonnée.

-Madame Méridan a laissé un message à ce propos.

Il sembla chercher dans sa base de données et enchaîna d’une voix sobre et automate :

-Elle craignait que Camina Ashford vous force encore à enfiler une tenue déplorable. Nous n’enterrons personne au Méridan. Nous avons un dress code très strict à ce propos.

Elle esquissa un sourire à la fois gêné et amusé. C’était une attention appréciée, mais elle avait apporté dans ses bagages de quoi se rendre présentable. Ces derniers n’étaient toutefois pas encore montés, à son plus grand dam et elle ne pouvait visiter le Casino affublée de son ensemble de voyage. Elle remercia le droïde du bout des lèvres.


-]Mademoiselle. En vous souhaitant une agréable journée.

Le groom lui ouvrit les portes du Casino en s’inclinant avec déférence, non sans avoir risqué un coup d’oeil sur son décolleté. Ses talons élégants claquèrent timidement contre le dallage de marbre rutilant. Les voix des centaines, peut-être même des milliers, de clients se mêlèrent à la symphonie des machines à crédits et des cris des croupiers. Sans guide pour naviguer dans ces eaux troubles, elle tenta de paraître naturelle, souriant poliment quand elle croisait un regard. En compagnie de Ja’ar, elle se serait sans doute risquée à tester l’un des jeux de hasard, mais sa préoccupation première consistait à rejoindre le lounge précieux de l’établissement afin de se faire aussi discrète que possible. Elle s’installa sur une banquette molletonnée, non loin du bar où semblait régner une agitation inhabituelle. Le va et vient permanent entre le lounge et le reste du casino lui donnait le tournis. Sur un datapad à disposition, elle consultait la carte des boissons, incertaine, quand les lumières se tamisèrent. Elle n’osa plus bouger, incommodée par cette pénombre soudaine. Elle discernait encore quelques formes, ci et là, mais sa crainte du noir la poussa à rejoindre prudemment le bar où une lumière décente persistait.

A trois mètres seulement du comptoir, une silhouette humaine se dressa sur son chemin.

-Mademoiselle, je peux vous aider ?

-Merci, c’est aimable mais je me dirigeais vers le bar, répondit-elle poliment, le regard bas.

-Ah parfait, je pourrais sans doute vous offrir un verre et…

-Pardonnez-moi, le coupa-t-elle dans un sourire maladroit avant de le contourner pour atteindre le rayon de lumière du projecteur qui était braqué sur un homme, au demeurant très charmant, et dont les gestes passionnés avaient attroupé une petite assemblée. A l’arrière du public improvisé, elle tentait d’écouter le récit de l’inconnu qui se montrait en spectacle lorsqu’elle sentit une main inconvenante se poser contre la chute de ses reins et effleurer sa peau. Elle fit une moue incommodée et se dégagea aussi diplomatiquement que possible.

-Juste un verre, insista l’étranger qu’elle avait éconduit une première fois.

-C’est aimable, mais je ne bois pas.

-Alors nous pourrions passer à des choses plus sérieuses.

Pardon ? Elle lui envoya un regard courroucé et se fraya un chemin dans la petite foule, espérant mettre de la distance entre l’importun et elle. Elle atteignit enfin le premier cercle de spectateurs et vérifia par-dessus son épaule qu’il ne l’avait pas suivi. Soulagement. Baignée de lumière, elle recouvrait peu à peu une vision optimale et désormais, elle était juste là, prêtant une oreille curieuse et attentive au pilote…attirée par les mots « Force » et « Courses. ».





Luke Kayan
Luke Kayan
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- J'en connais un qui va devoir confesser ses pêchéees.
- Mmh ?
- Ka', tu l'crois ça ? Calisto qui ment ! Un être aussi angélique. J'ai été vérifié auprès de tes professeurs, pas d'examen avant la semaine suivante ET tu as déjà rendu tous tes devoirs.
- Mais... C'est du vol manifeste d'informations personnelles ! Comment ?
- Tss tss. On a nos entrées, nos propres trucs d'infiltration.

Melody, Twi''lek verte pulpeuse de 28 ans tortilla des lekkus. Le professeur de droit qu'ils partageaient entre les deux cursus ne résistait pas à ses traits d'esprit et ... Ses traits tout court. Sans compter que l'excentrique maître de conférences appréciait assez son élève blond pour lui souhaiter de s'amuser. Il lui avait suffit de prétexter vouloir absooolument fêter l'anniversaire de son ami Calisto et voilà le groupe assuré que leur étrange camarade n'échapperait pas à la soirée. Contrairement à ce qui aurait dû se passer, le si timide Hapien handicapé n'était pas devenu la cible des moqueries. Il avait eu le "malheur" d'aider les autres lors de ses passages éphémères à l'université (officiellement à cause d'une maladie autoimmunitaire qui aurait d'ailleurs causée sa cécité.), se créant un cercle de proches sans s'en rendre compte. Melody, Ka' et Toryn, deux humains, étaient l'épicentre de cette étrange alliance. Ils étaient eux aussi des étudiants "sur le tard", âgés de plus de 25 ans, physiquement en tout cas. Parce que pour le reste, c'était des fêtards invétérés qui se mêlaient sans problème aux jeunes de 18 printemps à peine pour s'amuser. Tous en première année, ils avaient recommencé un cursus ou repris des études, même si Toryn était l'expert du redoublement. Il n'ouvrait jamais un livre, sempiternel amoureux de la première année. Melody avait eu des enfants très tôt, des jumelles, alors elle se rattrapait, niveau études qu'elle avalait avec un sérieux inébranlable et niveau fêtes... Abordées avec un sérieux semblable. On ne riait pas avec cet art. Ka' enfin était un jeune homme aux fausses apparences tranquille, pince sans rire, parfois un peu cynique. En fait, il ressemblait ironiquement à Karm parfois. Leurs parcours disparates, cause de leur âge avancé pour les études les avaient réunis, rapprochés. "On fait front face aux boutonneux" disait toujours Melody en riant.

Quant à Calisto, l'unique en première année de master (et suivant le cursus de criminalogie) évidemment, c'était le studieux, le trop sage qu'on mourrait d'envie de dévergonder. Discret mais serviable, ses longues semaines d'absence ne l'empêchaient pas d'être un véritable puits de connaissances concernant les lois, au point qu'il aurait pu rectifier les professeurs en levant la main. Ses camarades lui prêtaient un Qi exepcionnel, mais en réalité, avec sa bouille de gosse angélique comment auraient-ils pu savoir qu'ils taquinaient un Chevalier Jedi de 28 ans récemment accomplis ? On le croyait enfermé chez lui, à lutter contre cette maladie auto-immune qui lui avait volé 90 % de sa vue (à cause de ses ratés quand il se déplaçait sans utiliser la canne, il était plus raisonnable de prétexter qu'il y voyait un peu.). Luke de son vrai nom maintenait la couverture par intermittence car il collaborait avec la police sur quelques affaires, elle-même très occupée sur le Campus universitaire. Les victimes, les coupables et les informateurs y pullulaient, alors tant qu'à faire, autant maintenir la couvertur du jeune Jedi qui avait coûté des centaines de crédits à monter (papiers etc) et lui permettre de travailler sur ses cours de criminologie.

C'était une parenthèse si rare dans sa vie bien rangée de Consulaire que Luke n'avait jamais pensé se faire "des amis". S'il regrettait professionnellement d'avoir attiré l'attention en se montrant solidaire (comment résister à des gamins en détresse sur leurs cours?), il était inconsciemment reconnaissant de cette amitié naissante. Bien entendu, Calisto restait en retrait sagement éloigné de cette vie qu'il ne vivait que pour enquêter mais ça faisait tellement longtemps qu'elle était vouée à se solidifier.

- Profitez- en Kayan, vivez une deuxième jeunesse qu'en sais-je ? - Avait soupiré le responsable de ce qui avait commencé comme une simple infiltration il y avait trois ans. Il appréciait beaucoup de choses du jeune Jedi mais sa fatigante manie à ne pas s'adapter aux aspects les plus simples de ce métier le faisaient doucement soupirer. Ah ces manieurs de sabre-lasers, prêts à combattre des criminels aguerris mais capables de faire rater une infiltration confortable installée depuis des années à cause d'étudiants.- Mieux... Sortez ! Intégrez-vous. En première année de Master, c'est plutôt normal, non ?
- Je vous rappelle que la mission vient de finir, je suis censé rentrer !
- C'est un ordre ! Vous savez combien ça coûte en efforts, en frais et en imagination la mise en place d'une si solide infiltration à laquelle on peut faire appelle n'importe quand ? Donc si vos chers petits camarades insistent, vous S.O.R.T.E.Z ! Parce que là vos refus deviennent suspects... Pour la prochaine mission, je vous veux prêts, sans ombre pour peser sur l'identité de votre personnage ! Vous rentrerez Lundi, je vais écrire à notre correspondant au Temple pour lui dire que vous faites une formation extra. Ouais, une formation extra en VIE SOCIALE !

Cet accord, instable, absurde de prime abord semblait plutôt fonctionner. L'Ordre n'avait aucune pitié à envoyer Luke sur Coruscant lorsque la police le réclamait. Imaginez leur désespoir et l'opportunité offerte de renforcer leur lien avec les autorités locales sans risquer la corruption totale d'un des leurs. Le Conseil espérait aussi le décoller de leurs principes appliqués trop littéralement, aurait pu soupçonner Luke s'il avait été moins naïf sur ce point. Lui, se sentait juste perdu, désolé, honni de la Force au moment où Melody le trainait dehors après l'avoir houspillé pour qu'il file se doucher et enfiler un jean une chemin et une veste. La Twi''Lek passait son temps à lui déboutonner le col, qu'il remettait en place sitôt elle tournait le dos.

- Tiens choppe ! Pffft aucun réflexe !

La canne blanche rétractée de Luke avait atterri contre sa poitrine et il l'avait laissé tombé sur ses pieds non sans laisser échapper un "ouf" pour essayer de récupérer son souffe.

- Peut-être bien, et je n'y vois pas grand chose non plus mais on ne prend pas la route du centre là!
- Bien joué Maître Jedi. On va sur Ralltiir !
- Arrête de m'appeler comme ça ! Sur Ralltiir ? Non mais vous êtes fous ?!

Il avait hérité de ce surnom à peine ironique en raison de son sérieux, son habitude à rendre systématiquement service (oui, il avait lâché sa canne pour tenir la porte à une petite vieille sur un trottoir) son côté Rabat-joie, son habitude de ne rien boire mais aussi certaines de ses déductions qui laissaient croire qu'il lisait dans les pensées de ses camarades. Toryn l'appelait aussi de la sorte pour se moquer de sa silhouette fine, élancée et peu impressionnante ou de ses réflexes parfois défaillants. Aucun respect pour les handicapés !

- Je savaiiiiis qu'il râlerait, pourquoi on l'a emmené ?
- Parce que c'est notre pote ?
- Pourquoi c'est notre pote ?
- Vous savez que j'entends très bien ?

Le petit groupe se mit à rire, Luke inclu même s'il n'avait pas du tout oublié ses réprimandes.

- Non mais sérieusement, ce n'est pas du tout raisonnable. Ralltiir.
- Cali, c'est le wee-kend. Relax. Et puis tout le monde n'a pas plein de sous comme toi - Oui, il était sensé être issu d'une famille relativement aisée et ce afin d'expliquer ses manières de la "haute société", sans oublier une histoire de "profil" intéressant pour ses camarades/professeurs. Une histoire de confiance sociale induite avaient expliqué les designers de Calisto qui avaient choisi cette référence. En outre, qui se méfierait d'un gamin maladif bien loti qui ne se complaisait que dans les études ? Personne. - Coruscant c'est trop cher ! Là-bas, on s'éclate pour deux fois rien. Tu pourras peut-être enfin te faire une copine ?!

- N'importe quoi.
- Tu préfères les brunes ou les blondes ?
- Non mais laisse-le, j'veux pas passer ma nuit aux urgences suite à une crise cardiaque de sa part. Tu sais très bien dans quel état il se met dès que ça partle de filles.
- Coincé !
- Vicieux !
- La ferme !
- On est bientôt arrivé ?

La navette les cueillit vers 19h00 et c'est toute joyeuse (même si la joie était relative, voir ressemblait bizarrement à de la peur chez l'un des membres) que la bande débarqua en même temps que la nuit et l'ouverture des bars.

- Un casino ! Ouah, les prix sont tellement bas ici. Ça vous dirait de tenter de faire fortune ?
- Tu sais que l'industrie des jeux utilise la lumière, le son et l'ambiance dans l'optique d'accrocher des clients, de les rendre addicts. Certaines associations se sont soulevés contre ce moyen de pression psychologique et statistiquement tu n'as presque aucune ch...
- Et bah toi t'as pas à t'inquiéter pour les jeux de lumières déjà et puis... Ça va Maître Jedi, on sera sage.
- Presque sage.
- Ne m'appelle pas comme ça.

Le groupe entraîna Luke à l'intérieur, le plongeant dans une ambiance assourdissante qui le poussa à se réfugier au bar. Il tenta de demander un cocktail de fruits mais soupçonnant ne pas avoir réussi à faire passer le message de "sans alcool", il le laissa subtilement traîner sur le comptoir. Plusieurs voix percèrent soudain le brouillard auditif dans lequel s'était retrouvé projeté le jeune homme.

Calisto attrapa sa canne appuyée contre le la table pour la faire glisser vers l'indésirable qui se fit un croche-patte tout seul, et pour s'assurer qu'il ne continue pas de harceler une demoiselle visiblement lassée, le Chevalier se leva. Son oreille avait justement capté une autre affaire... Un Jedi qui racontait ses exploits ? Voilà autre chose. Premièrement, il eut le réflexe de vouloir réprimander cet éventuel Padawan vantard en lui balançant leurs principes à la figure mais ses sens ne captèrent rien. La Force s'évaporait dans le bar, se mourrant sans autre aura pour lui faire écho. Ici, personne hormis lui n'était Sensible.

- Heyyy Y'en a un vrai ! Tu as entendu ça Calisto ? Un vrai Jedi, pas un en carton comme toi. Viens !

Luke se fit entraîner par un Toryn enthousiaste, surgit de nulle part qui le poussa aux côtés d'une femme. Avant que le jeune Jedi ne puisse rejeter le brun à la mâchoire carrée qui sensément lui servait d'amis (il était sur le coup, ravi de ne pas en avoir plus, d'amis.), laquelle semblait aussi écouter le charlatan. Car oui, finalement Luke avait bien entendu les mots Force émaner au-delà du brouhaha désordonné. Et le voilà donc face à l'individu qui, décidément ne disposait d'aucun pouvoir malgré plusieurs essais. Toryn leva leva les mains en entonnoir pour féliciter le fameux Jedi. Il avait toujours une certaine fascination pour ces genres de Super-Héros. Il s'adressa à la star du moment.

- Oh vous venez de Coruscant ? On pourrait peut-être se revoir ! Racontez-nous encore, montrez-nous votre feinte préférée avec votre sabre !

Luke sursauta, surpris par la résonnance de sa voix dans ses pauvres oreilles. Il leva les yeux au ciel. Toryn décida finalement de le lâcher... euh Lâchement pour se rapprocher du spectacle, non sans quelques recommandations à son ami.

- Je vais me rapprocher... Oh... et beauté à 2 cm de ton nez... Fais jouer de ta canne mon pote, ça marche toujours. Ne me remercie pas !

Calisto hésita à lever le fameux objet pour l'enfoncer dans l'orteil de son camarade mais il y avait de fortes chances pour qu'il réduise un ongle d'innocent en bouillie alors il s'abstint. Rouge à l'idée que l'inconnue ait entendu les propos pas vraiment discrets de son ami, il s'excusa par anticipation. S'il avait pu voir (et si Luke n'avait pas été Luke !), sans nul doute aurait-il été d'accord en toute objectivité avec Toryn : la jeune blonde était une véritable beauté, et Toryn, était un véritable ami à la lui laisser de la sorte, mais le Hapien, évidemment ne s'en rendrait jamais compte, tout comme il ne savait pas que c'était elle que le lourdingue harcelait avant de se faire croche-pater avec sa canne d'aveugle.

- Je suis désolé. Mon ami a un peu bu. Hum.

Et faute mieux, Le Hapien reporta son attention sur le prétendu Jedi, l'air tellement abasourdi qu'il était incapable de paraître neutre. Il grommela, un léger sourire ironique planté sur son beau visage. Cette expression qui lui était si peu commune lui donnait un air de voyou chic avec ses vêtements de bonne facture mais sages.

- Moi j'adorerais le voir utiliser ses pouvoirs.

Une fille Gamoréenne hurla à côté de lui.

- Owwiii excellente idée ! Heyyy, utilise la Force !!!

En attendant, Melody collée à un faux joutbox rétro et Ka' occupé avec une fille avaient disparu, laissant leur ami infirme perdu au milieu de la foule sans pitié. Des amis. Ouais. S'intégrer. Tu parles !
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J’étais dans mon élément. Pas mal de gens s’étaient attroupés autour de moi, j’avais leur attention, je les faisais rire, je les impressionnais.

C’est le pied !

Mais le plus important c’était elle, oui, cette blonde : ma blonde. Ma princesse était là à me regarder faire mon show. J’avais parfois du mal à continuer mon récit tant mon envie d’être à ses côtés était grande. Les deux représentants de Poweruno n’était plus qu’un lointain souvenir, je les avais complètement lâché.

- Oh vous venez de Coruscant ? On pourrait peut-être se revoir ! Racontez-nous encore, montrez-nous votre feinte préférée avec votre sabre !

Tiens, un fan ! J’étais complètement en roue libre alors je lui répondis. Si un Jedi m’entendait je prendrais une bonne leçon.

- Tu sais jeune ami, je viens de là où j’étais nécessaire et vais là où la force me mène. Je ne me considère pas comme l’habitant d’une planète mais comme un humble voyageur de la galaxie, l’arpentant de long en large pour protéger ce qui doit l’être. Je n’ai aucunement besoin d’un sabre pour accomplir la volonté de la Force, elle me guide dans un chemin dans lequel la violence est l’arme des faibles et où la bonté est la plus grande force.

En finissant ma phrase je voulais regarder ma déesse dans les yeux, mais je ne pus capter son regard. Un mec lui parlait, l’ami de mon fan semble-t-il. Il était beau gosse le bougre, probablement hapien lui-aussi, mais aveugle au vu de sa canne.

Toi je vais te faire manger ta canne pour montrer à ton pote comment on utilise un sabre.

Il me donnait tout de même l’impression d’être insécure. Un peu comme ces gens qui sont désolés d’exister, il semblait d’ailleurs être en train de s’excuser. Mais peut être qu’elle aime ça elle les mecs un peu sensibles, polis etc. Elle-même ne semblait pas être la plus à l’aise de l’assemblée, mais à elle ça lui allait si bien. Ils me faisaient tous les deux penser à moi avant la mort de mon père, avant que je prenne goût à tout ça. En un peu plus beau soyons honnêtes.

Non, non Sensi. Ressaisis toi. Elle ne peut pas l’aimer. A tout moment c’est son frère.

Alors que je m’approchais d’eux pour récupérer l’attention de ma douce, je l’entendis :

- Moi j'adorerais le voir utiliser ses pouvoirs.

Je failli me stopper net dans mon élan en l’entendant. Je l’avais pas vu venir celle-là. Ce mec était vraiment détestable. Il venait officiellement de passer numéro un dans la liste des gens à qui j’avais envie de mettre la tête dans une roulette du Méridan, et pourtant la liste était longue.

- Owwiii excellente idée ! Heyyy, utilise la Force !!!

Et voilà qu’une gamoréenne l’avait entendu. J’étais battu. Si j’avais bu deux verres de plus pour sûr je lui piquais sa canne pour le ridiculiser. Mais j’étais lucide et jugea que c’était pas une bonne idée, ma muse n’apprécierait probablement pas que je m’en prenne à un aveugle, et moi-même ça me chagrinerait un peu aussi, même si lui il le méritait vraiment selon moi. Aveugle ou pas.

La foule semblait apprécier l’idée de me voir utiliser la force.

Trouve une solution Sensi. Vas-y mon petit. Poe ne peut pas aider sur ce coup-là.

Pendant ma réflexion j’étais théâtral. J’avais stoppé mes grands gestes. Je passais lentement mon regard dans les yeux de chaque spectateur tour à tour en murmurant « La force… » d’un air mystérieux.

Mon regard se planta finalement dans celui de la hapienne à quelques centimètres de moi sans que je m’y attende, j’étais trop absorbé par mes pensées, je la pensais beaucoup plus loin.
L’électrochoc n’en fut que plus fort. Ses yeux étaient simplement parfaits, je me noyais dedans et c’était un délice.

La claque… Perd pas le fil !

L’assemblée retenait son souffle. Pensaient-ils que j’étais en train de lui faire quelque chose avec la force ? Cette fille rêvait de sortir de sa zone de confort, j’en étais sûr, comme moi avant de rencontrer Iméria même si je n’en étais pas conscient. Cette robe sublime, le fait qu’elle soit ici au Casino alors qu’elle aurait pu rester sagement dans une suite ou je ne sais quel logement de luxe ou elle résidait. Elle avait envie de folie, de vivre, j’en étais persuadé. C’était ma sortie de secours. Quitte ou double.

- Vous… Ma main s’agita devant son visage divin. Vous voulez vous mesurer au champion de la Garta Eva. Ce soir.

Ouais, ça fait jamais de mal de caser qu’on a gagné une course il y a pas longtemps. Je voulais la supplier du regard, mais il ne fallait surtout pas.

Dis-moi oui, je t’en supplie.
Evadné Publius
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Soudainement la petite foule lui parut plus compacte, plus dense mais également plus agitée. C’était sans doute dû à l’arrivée d’un groupe d’amis près d’elle. On la bouscula légèrement et elle s’apprêta à faire de gros yeux quand elle remarqua un jeune homme blond à ses côtés, muni d’une canne dont la fonction ne faisait aucun doute. Ce n’était pas tant la beauté caractéristique de l’inconnu que son handicap qui la radoucit immédiatement et elle se fendit d’un sourire plein de compassion. Ses prunelles azurées avisèrent un grand brun qui semblait l’accompagner et elle revint vers le clou du spectacle, curieuse d’entendre la suite du récit. Ses doigts jouaient nerveusement contre son collier de perles.

- Je vais me rapprocher... Oh... et beauté à 2 cm de ton nez... Fais jouer de ta canne mon pote, ça marche toujours. Ne me remercie pas !

Elle entrouvrit ses lèvres avant de se détourner très franchement vers ce qu’elle avait bien entendu. En quelques mots, son empathie pour l’aveugle venait de dégringoler en flèche.

- Je suis désolé. Mon ami a un peu bu. Hum.

-La boisson, n’est-ce pas…souffla-t-elle sans perdre son magnifique sourire avant d’aviser qu’il conservait bien sa canne loin d’elle. Une fois rassurée, son attention revint au pilote qui gesticulait toujours. Elle lui trouva des airs séduisants, quoiqu’il fût un peu brouillon. Cette habilité qu’il semblait posséder pour magnétiser l’attention de quelques anonymes le rendait attrayant Et sa voix s’écoutait bien avant d’être coupée par les sollicitations d’utilisation de la Force. Demandes qui agacèrent fortement Evadné. Qu’avaient-ils tous à souhaiter le divertissement dans quelques tours de passe-passe ? Cependant, quelque chose chez l’orateur l’intriguait. Pour avoir déjà fréquenté des Jedis, et un plus que les autres, elle le jugeait fort…différent d’eux. Elle ramena une mèche blonde derrière son oreille, désespérée par l’agitation des spectateurs dont l’engouement pour la Force se renforçait. Ses yeux croisèrent finalement ceux du prétendu Jedi et elle ne le quitta pas du regard, espérant sans doute sonder son âme pour faire tomber les masques – ce qui fut totalement inutile. Et elle ne comprit pas pourquoi il ne détourna pas le sien et lorsqu’elle saisit, il était déjà trop tard. La main du brun passa devant sa ravissante figure et elle cligna des yeux, circonspecte.

-Vous voulez-vous mesurer au champion de la Garta Eva. Ce soir.

La Garta…quoi ? Elle n’était pas du tout familière avec le monde du sport et des courses. Celles où elle avait concouru étaient en comité restreint et hautement triées sur le volet, très peu médiatisées si ce n’était dans les haute-sphères de la société galactique. Cependant, le champ lexical comportant les aspects « mesurer » et « champion » la ramenait inévitablement au défi de la vitesse et de la prouesse. En sortant de ses réflexions, elle remarqua qu’elle était devenue le centre du spectacle. Une position qu’elle trouva extrêmement indélicate. Elle s’entendit répondre de loin et contempla ses propres lèvres prononcer le contraire de ce qu’elle aurait voulu dire. Toutes ces paires d’yeux braqués sur elle avaient fait céder le pas au recul :

-Oui, affirma-t-elle de sa voix douce, derrière un sourire mal assuré.

Oui ?! Ce n’était pas possible. D’après les soupirs étonnés et ravis qui sortirent des bouches alentours, elle l’avait dit bien distinctement. Elle ferma les yeux pour constater l’étendue de sa bêtise, mais l’horizon n’était pas assez grand pour la quantifier et prit une grande inspiration. Ce n’était pas la Force qui avait influencé son esprit, parce qu’elle savait à quel point elle avait envie de vomir quand cela arrivait. Le stress avait joué en faveur du pilote. Il fallait sauver la face, maintenant. Ils n’étaient qu’une douzaine de spectateurs attroupés autour du bar et elle avait l’impression d’être jetée dans une arène ou des milliers d’âmes possédaient les tribunes.

-Mais…vous savez. Je ne cours pas sans récompense à la clé. Il va falloir autre chose qu’un petit tour de passe-passe pour que ce soir, je me mesure à vous. Vous ravir le titre de champion n’est pas suffisant.

Un badaud visiblement habitué des lieux, monta sur l’une des chaises hautes du bar pour accaparer l’attention de ses camarades de jeux. Il avait les yeux pétillants, brillants comme deux perles nacrées qu’un feu consumait : celui du risque.

-Par ici les paris ! C’est une occasion en or, Messieurs, dames.

-Je parie sur le champion Jedi là !

La mâchoire lui en tomba presque tant l’indignation était forte. Elle n’avait pas encore accepté ! Si l’on passait sous silence ce « oui » ridicule qu’elle leur avait jeté en pâture. Bientôt, les curieux formèrent une autre foule autour du bookmaker improvisé. Ne restèrent plus que le blond aveugle et le challenger du dimanche. Elle se détourna vers le comptoir et fit signe au barman qui accourut vers elle.

-Pouvez-vous…me servir le cocktail préféré de Madame Méridan s’il vous plaît.

-Tout de suite, Mademoiselle.

Et elle ne fut réconfortée qu’une fois le verre entre ses mains délicates. La musique ambiante et les rumeurs incessantes du Casino – où se mêlaient cris d’allégresses et bruits de roulettes, lui firent tourner la tête. L’endroit tout entier la galvanisait et elle avait l’impression que son cœur battait à l’unisson avec le paysage sonore. Ses prunelles claires se figèrent à nouveau dans celle de Sensi. Il n’était pas un Jedi, ou alors…il manquait sacrément de maîtrise dans son lien avec la Force. Dans un cas comme dans l’autre quelle gloire aurait-il pu tirer de quelques vantardises auprès d’un public ingénu ? Elle occulta un sourire amusé derrière une gorgée du breuvage aux couleurs chatoyantes et s’empêcha de grimacer. Alysanne aimait vraiment flirter avec les boissons corsées. A la vôtre, Sénatrice Méridan, trinqua silencieusement Evadné. Et faîtes en sorte que les dieux du Casino soient avec moi cette nuit.

Luke Kayan
Luke Kayan
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- Euh. Oui la boisson. Enfin...

Luke ne saisit pas trop la vague d'amertume qu'il avait cru entendre émerger des lèvres de la femme. En réalité, si ça n'avait été que ça, le jeune homme n'aurait certainement pas saisi la subtilité. C'était la Force qui lui avait indiqué un remous, pas si sévère mais assez soudain pour l'interpeller. Il sourit un peu maladroit, imaginant que l'inconnue le prenait pour un harceleur. Ou alors c'était autre chose. Autre chose que ses maigres connaissances en gente féminines n'avait pas capté. Ses mots d'excuse venaient de mettre en doute la beauté d'Évadné, mais comment le deviner ? En plus de ne rien savoir des filles, Luke ne savait plus grand chose des couleurs. Il s'excusa à nouveau d'un "désolé" balbutiant et baissa la tête, vieux réflexe exprimant la honte d'ancien voyant. Une onde destinée à souligner ses propos et apaiser la femme s'évanouit dans le bar mais ce n'était pas une surprise. Si Luke avait su qu'un autre Sensible se trouvait là, il aurait mieux tenu son rôle, empêchant ses dons de l'accompagner comme ils le faisaient toujours. Sans chercher plus loin donc, le Hapien décida de s'éloigner, mais un mouvement de foule l'isola lui, le faux Jedi et la belle fâché. Il soupira discrètement : aucune envie de se mêler au manigances du duo ne le prenait, contrairement à la femme. Alors... L'autre osait une approche clichée au point que Luke en comprenne la teneur (et pour ça, il fallait y mettre la dose, de cliché dégoûlinant d'eau de rose) et ça marchait. Loin de le prendre pour un harceleur, la concernée se prenait au jeu. Si petit fut son "oui", s'en fut un.

Désormais agacé, plus par les pitreries de l'autre qui entâchaient son Ordre que par la Miss, le Hapien tendit l'oreille. La Cadézienne s'était faite servir un verre et le serveur continuait de sillonner le bar. Le patron avait évidemment profité des paris improvisés pour proposer les cocktails les plus chers et cela marchait. Les esprits échauffés se saisissaient d'un verre coloré qui ne convenait parfois même pas à leur goût. La boisson nourrissait leur excitation quant à cette fameuse Garta Eva. Qu'est-ce que c'était d'ailleurs que cette chose ? Un tournoi de cartes ? Dans un casino ça semblait logique. Peut-être que cet imbécile heureux était un habitué des lieux ? En tout cas, la blonde (dont Luke ignorait tout de sa blondeur) semblait aussi le connaître puisqu'elle avait demandé le cokctail favori de Madame Méridan. C'était d'ailleurs peut-être elle... Mais parler de soi à la troisième personne ? Ah décidément, le monde de la nuit, plein de vices et d'orgueil échappait au jeune Jedi.

Les déplacements du serveur et le cliquetis familier de ses verres tremblotant en revanche, non. Luke était très concentré sur ce détail. Et il l'était à chaque minute de bêtise divulgué par le faux Jedi. Ce n'était pas dans les habitudes du Hapien d'utiliser ses dons de la sorte, ni de faire attention aux idiots qui se vantaient de finances invisibles ou de dons inexistants, mais ce soir... Ce soir, l'ambiance commençait à l'énerver. De sa part, évidemment, le concept était à un niveau extrêmement faible, il avait tout au plus les sourcils froncés et l'air... Déçu. Parce que oui, Luke avait imaginé que les gens s'élèveraient contre l'intrus. Sans être sensibles, ils auraient dû, après des siècles d'existence de l'Ordre, saisir la caricature, comprendre que ce type là ne pouvait pas être un de ces Jedis. Non pas que le Consulaire les pensent meilleurs puisque justement un des piliers de leurs principes, d'ailleurs très connu, était la modestie... Mais il avait naïvement pensé, en effet, que leurs moeurs étaient mieux cadrés et que les citoyens défendrait une communauté qui essayait de les défendre. Certes, le blond était dans un bar, et dans un bar, les gens réfléchissaient moins, encore plus si c'était un bar placé dans un casino, avec des paris en distraction, mais il ignorait tout de cette idée. C'était deux mondes qui s'entrechoquaient, qu'il avait pu commencer à entrevoir lors de ses infiltrations mais pour lui aussi, avouons-le... La tolérance et la compréhension étaient difficiles. Il n'était pas capable de saisir ou peut-être d'accepter cette idée de se relâcher complètement au point de changer de caractère, de trahir ses idées. On devait toujours être prêt à être digne, bien réagir.

Bref, un léger mouvement de doigts à peine perceptible et l'un des cocktails aux fruits rouges fortement alcoolisé se mit à voyager. Il hésita un instant, se repositionnant au-dessus du trio...

- Ohhhhh regardeeeez il utilise ses pouvoirs ! - La Gamoréenne déçue que son nouvel idole n'ait pas daigné faire la démonstration de ses dons pour se diriger vers la blondinette (forcément, toujours les mêmes qui attiraient les beaux gosses) était soudain au comble de la félicité. -

Mais lorsque le vantard parla ou se déplaça, permettant à Luke de savoir exactement où il se trouvait, c'est-à-dire quelques millièmes de secondes à peine plus tard, le cokctail se renversa sur lui. Du moins essaya, car l'intrus avait été averti de ce verre flottant juste avant. Sait-on jamais ! À défaut de la Force, il pouvait avoir d'excellents réflexes. Le Hapien l'avait repéré et s'il ratait sa cible, au moins était-il certain de ne pas arroser la femme ou sa propre personne. Mine de rien, le jeune homme reposa sa main.

Courir ? Le mot avait soudain surgit des lèvres de la femme. Donc la Garta Eva était un événement sportif ? Luke fronça un sourcil. Et ils comptaient faire ça où ? Était-ce bien légal d'organiser ça ? Il résista à son envie moralisatrice qui montait.

*Rappelle-toi tu n'es qu'un étudiant *

Les gens de leur âge, ça buvait et ça se droguait non ? Et s'il était dans un endroit où des délinquants échangeaient sans gêne de la drogue ? Où avait-il mis les pieds ? Luke voulut se retourner pour partir mais la foule le poussa de nouveau dans le cercle. Le karma s'était vengé de sa tentative d'arroser le vantard. Il aurait dû faire profil bas. Ah ça lui apprendrait à avoir fait preuve d'orgueil, lui le vrai Jedi. Le voilà mêlé à des paris ! Au final c'était lui qui allait salir l'image de son Ordre.

- Dites, la course, vous comptez la faire demain, n'est-ce pas ? Il fait nuit là.

Demanda-t-il inquiet avec le vain espoir de calmer la foule et les esprits. Laisser des jeunes alcooliser courir sur leurs jambes fragilisées n'était pas du tout une bonne idée mais il ne pouvait pas faire preuve d'autorité et impossible de griller aussi bêtement son identité. Le voilà en train de faire le coup absolument crédible de l'aveugle qui se préoccupe du fait qu'il fasse nuit noire.

- Faites rugir les moteurs !

Les moteurs ? Quoi attendez... Cette course se faisait avec des vaisseaux ? Oh... Misère !

- Mais, je croyais que les Jedis ne pouvaient pas participer à des jeux d'argent et des concours de ce type ?

Il essayait. Il essayait vainement de sortir la fille des griffes de l'inconnu envoûtant les foules en l'interpellant lui et en jouant sur son propre terrain. Pourvu que le verre lui ai bien atterri sur le haut du crâne, qu'il perde en crédibilité et que le public ouvre les yeux. Non, personne de saint d'esprit ne ferait une course en pleine nuit, c'était tellement déraisonnable.

- Oh allez stresse pas Calisto, personne ne te demande de conduire un de ces engins. Faut l'excuser... C'est un étudiant en criminalogie. Les lois tout ça, c'est son grand amour. Il vit que pour ça.

- Merci.

Grommela le Hapien en se demandant comment Toryn pouvait croire qu'il était logique qu'un étudiant en criminalogie ne pense qu'aux règles tandis qu'un Jedi s'en contrefichait. Quelle notoriété avait son cher Ordre dans ce monde. Tant de remises en question douloureuses...
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