An'ya Qelis
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An'ya était d'accord avec Luke sur la stratégie à suivre pour atteindre le navette A1.
Il s'avéra même que le Chevalier aveugle se débrouillait très bien sans la jeune femme malgré son handicap. Un handicap de naissance, paria-t-elle, pour être aussi autonome. Surtout, un handicap plutôt pratique dans certaines situations, notamment pour accéder rapidement à la navette spatiale A1. 

Une fois à l'intérieur, confortablement installés, le Hapien se tourna vers l'humaine qui, l'espace d'un instant, cru qu'il allait la narguer. Elle était prête à répliquer que, finalement, ça avait du bon d'être aveugle mais Luke s'abstint de toute remarque, avortant sans le vouloir le pique de l'ancienne Sith.


- Très bonne idée, les cartes, plaça l'ancienne assassin qui transféra le tout sur son DataPad.



Avant de mémoriser tout ça (son cerveau était bien entraîné à ce genre d'exercice), elle écoutait son coéquipier énumérer les différentes options: prendre de vitesse les éventuels espions ou, au contraire, prendre le temps pour les amener à baisser leur garde.
Elle intervint ensuite, se penchant vers le Jedi afin de parler à voix basse. Une telle proximité pouvait être mal interprétée mais An'ya s'en fichait. Ce qui comptait le plus était d'être discrète.


- Ou alors, troisième option: On se laisse prendre par les espions de Bespin. Comme ça, on s'assure de voir s'ils sont dans le camp de nos ennemis ou s'ils sont eux aussi manipulés par l'autre Ministre, susurra-t-elle, avant d'ajouter d'un air assuré: On verra bien selon ce qu'il se présente.


La tatouée était confiante. Même contre des professionnels, elle aurait l'avantage avec ses pouvoirs de Force.


***

- Le directeur en charge de la surveillance de l'astroport? Répéta le droïde protocolaire, derrière son bureau.

- Oui, nous sommes journalistes et nous aimerions lui poser quelques questions, dit la prétendue Leïla
Reedblak, "journaliste" au Petit Coruscantien.

- Je vais voir s'il est disponible, conclut le droïde d'une voix métallique avant d'appuyer sur le bouton qui activa un micro. Monsieur le Directeur, deux journalistes souhaitent s'entretenir avec vous. 



- Quoi ?! Hors de questions que je parle à ces fouille-merdes !


La grosse voix de l'individu non identifié résonna à travers la porte pressurisé située juste derrière le bureau d'accueil.


- J'ai déjà suffisamment perdu de temps avec eux les mois derniers. Sans compter les questions de la police et j'en passe !

- Oui mais nous avons du nouveau qui pourrait directement vous intéresser, annonça An'ya.... euh... Leila qui prit l'initiative d'appuyer sur le bouton elle-même.



Le droïde semblait outrer par l'attitude de la jeune femme.



- Dégagez d'ici ou j'appelle la sécurité! Ordonna le directeur, à travers le micro.


- Pourquoi vous êtes avec quelqu'un dans votre bureau? Demanda la journaliste d'une voix pleine de sous-entendus.


- Mais non, je suis seul ! Ragea le directeur. Je n'ai pas de temps à perdre avec vous. Point final.


Cet aveu fut comme une formule magique. "Leila Reedblak" contourna le bureau pour ouvrir la porte, laissant apparaitre un Baragwin, -gris de colère face à cette intrusion- et un mur d'écrans.
Le droïde était encore outré.


- Tout va bien, nous ne sommes pas les journalistes que vous avez déjà vu.


- Ah ! Tout va bien, vous n'êtes pas les journalistes que j'ai déjà vu.


- Vous êtes contents de nous voir. Du coup, vous voulez bien répondre à nos questions.


- Je suis content de vous voir. Si vous avez des questions, je veux bien y répondre.

Le droïde se rassit, convaincu qu'il n'y avait plus de problème, et An'ya ferma la porte du directeur, une fois le Chevalier Kayan à l'intérieur.
Luke Kayan
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- Se laisser attraper ? Tu sais quelles sont nos possibilités de nous en sortir face à une telle organisation, capable de mettre en déroute un système de sécurité sophistiqué et d'enlever une présidente ? Elles sont quasi nulles ! Beaucoup plus que d'essayer de les prendre de vitesse... Sachant que là aussi nos chances sont très faibles.

La Force était immortelle. Un courant inépuisable, presque mystique auquel le Hapien vouait une admiration et une reconnaissance sans borne. Mais eux. Eux l'étaient... Mortels, défaillants. Surtout face à ce type de personnages. Ici rien n'était en leur faveur. Ni les habitants, ni les politiciens. Personne, et ça... Lors d'une tentative pour s'échapper, se cacher, ça comptait. Avec un mensonge facile, les méchants deviendraient les gentils et eux seraient traqués par les autorités de Bespin ou de Gerrenthum. Enfin, s'ils réussissaient à s'échapper. Non vraiment, se laisser prendre ne semblait pas une bonne idée. Mais... Ils en rediscuteraient calmement plus tard pour choisir la meilleure décision. An'ya était concentrée, motivée, lui aussi. Ce point commun les aideraient forcément à prendre la meilleure décision !


- Je rêve ?!

L'oreille de Luke venait de capter un changement de ton chez le directeur de surveillance et sa répétition, vide d'émotion confirma ce que la Force lui rapportait. Une emprise. Sans beaucoup hésiter, An'ya avait recours à l'emprise mentale sur l'homme qui malgré ses vociférations semblait être un esprit plutôt faible. Ou alors la tatouée avait un don singulier dans ce domaine. Franchement, le Hapien ne préférait pas savoir.

- Je...

Un soupir s'échappa des lèvres du Jedi qui renâcla ses réprimandes. Il n'y avait rien qu'il ne puisse faire de plus, d'autant que l'idée précédente de l'ancienne Sith, aussi logique soit-elle ne lui plaisait guère. Luke ne voulait pas se constituer prisonnier. Qui sait de quelle marge de manoeuvre ils disposeraient alors ? S'échapper n'était pas une évidence. S'offrir ainsi à l'ennemi le préoccupait alors il pariait sur le temps. Au lieu de le prendre quitte à finir dans une chambre d'hôtel, tout devait être bouclé aussi rapidement que possible.

- Combien de temps conservez-vous les enregistrements ?
- Une semaine, les nouveaux écrasent les anciens.
- Euh, le délai minimum légal n'est pas d'un mois ?
- Si mais ça coûte cher. L'entreprise ne va pas très bien alors on fait des économies. Ordres du chef. Les actionnaires mettent la pression.
- Donc c'est une entreprise privée ?
- Oui. L'astroport n'avait plus les moyens. Un drone de surveillance sur deux fonctionnait, et encore. Comme les autorités ne faisaient rien, les commerces de l'astroport se sont alliés pour payer une entreprise privée. La nôtre donc. Les vieilles caméras ont été mises au placard et nous on s'est installé depuis quelques semaines.

Luke délaissa son interlocuteur quelques secondes pour se réunir avec la jeune femme. Il sonda rapidement l'esprit du placide directeur. Non, il n'était pas en train de se réveiller.

- Les vieux drônes. Ils n'ont pas dû être jetés et doivent végéter dans un entreprôt quelque part. Même si les caméras étaient défaillantes, l'un d'elles aurait pu filmer quelque chose. Malheureusement je crains de ne pas avoir le temps de les réquisitionner officiellement alors... Alors il va falloir les emprunter.

Luke soupira, il détestait verser dans le "crime" et donner raison à sa coéquipière qui semblait valoriser ce genre de méthodes. Malheureusement, c'était l'enjeu d'une planète qui tenait dans ces bandes qu'une ses des deux personnes présente pouvait visionner.

- Une dernière chose. On ne va pas plus loin. Je veux dire, c'est spécial, une mission bizarre, d'accord... Mais nous ne pouvons pas nous enfoncer davantage dans les bavures. Ensuite, on nous demandera des comptes et ça peut se retourner contre nous. Y compris si la mission réussit. Il y aura forcément des mécontents qui vont user tout ce qu'il est possible d'user comme recours afin de détourner les accusations- Fit Luke d'un ton travaillé pour ne pas sembler moralisateur ou contrôlateur. Au mieux cela sonnait juste comme un avertissement pour les deux. Braquer la tatouée ne servirait à rien. Et oui, le Hapien parlait bien des éventuels preneurs d'otages de la femme qu'ils cherchaient désespéremment ou de politiciens voulant se défaire d'eux.- La manipulation mentale est reconnue

- Au même titre que la Force d'ailleurs dans certains cas. Autant les tribunaux acceptaient son existence en tant "qu'arme", autant ils restaient frileux sur l'idée de sensation, d'anticipation que certains Jedis avaient. Ce n'était pas parce qu'ils savaient que telle ou telle personne était coupables que cela constituait une preuve. Pire, les aveux extorqués sous son influence ne comptaient pas. Pour enfoncer l'utilisateur, pas de souci, la Force existait (à grands renforts de violation de propriété intelectuelle privée) ! Mais pour le soutenir, le tribunal fermait les yeux, se cachant derrière des paragraphes de droits sur la spéculation etc. Bref, sur Gerrenthum ou Bespin, tout serait bon pour faire chuter An'ya et Luke. Peu importe qu'ils élucident le mystère de l'enlèvement et probablement de la mort de l'ancienne présidente. Peu importe que la planète accepte de devenir Républicaine. Grendo S'orn ne les aideraient certainement pas s'ils étaient accusés alors mieux valait être le plus irréprochables, inatacables possibles et là c'était plutôt mal parti. Luke revint au directeur dont le cerveau sommeillait encore. Décidément, An'ya avait une emprise impressionante.

- Vous auriez une liste des employés qui travaillaient le ... - Il vérifia la date son datapad- aux postes de nettoyage, de maintenance de droïds et aux stands d'information ?

Malgré lui, le blond devait reconnaître que cet interrogatoire direct était pratique. Il aurait aimé continuer de la sorte sans louvoyer entre les indices parce qu'être journaliste leur octroyait moins de droits mais... C'était un des dangers sournois du côté obscur : la facilité, justifier les moyens par la fin. Sans oublier que les détracteurs de la République ou des Jedis se délecteraient des miettes, y compris infimes de leurs écarts. Le Chevalier soupira, attendant implicitement que l'ex-Sith pose d'autres questions au chef de surveillance si elle en avait. Lui personnellement non. C'était semble-t-il, un pauvre type aux prises avec son PDG, lui-même "victime" de ses actionnaires. Pas la meilleure entreprise de sécurité dont les commerçants de l'astroport auraient pu rêver. Au moins, côté récriminations, s'il venait à l'idée de l'homme de se rendre compte que les faux journalistes l'avaient floué, d'une façon ou d'une autre, il ne dirait rien. Évidemment, un "voleur" ne dénonçait pas l'autre larron en foire qui lui avait dérobé son butin illégal.
An'ya Qelis
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An'ya écouta les arguments du Chevalier Kayan. Dans le fond, il avait raison, lutter contre une organisation planétaire sur son propre terrain n'était pas la meilleure idée qui soit.

- Oui, enfin je voulais dire leur faire croire que nous étions à leur merci, pour ensuite nous les interroger. Dit l'ancienne Sith, de mauvaise foi et à peine convaincue par ses propres arguments. Bon, c'était juste une idée comme ça. Pas la meilleure, certes. Finit-elle par admettre. Vous... Tu... Tiens, on se tutoie maintenant?

La tatouée observa son coéquipier avec intérêt. Ce tutoiement montrait-il un certain dédain ou annonçait-il un rapprochement entre les deux individus?

Lorsque An'ya fit irruption dans le bureau et le libre arbitre du patron Baragwin, elle se rendit compte du désaccord de son binôme. La tatouée ne comprit pas tout de suite pourquoi. L'enjeu était de taille et user d'un pouvoir non exclusif au Côté Obscur ne lui avait pas semblé déplacer. Connaissant les Jedis, peut-être s'agissait-il d'une question éthique ou morale? Mince, An'ya ne souhaitait pas froisser le Consulaire avec un impair, de peur que ce dernier en réfère au Conseil Jedi.

Pourtant la proposition du Chevalier d'aller voler un des vieux drones de surveillance ne paraissait pas spécialement moral non plus.

- Je suis d'accord avec vous, dit-elle lors de l'aparté entre les deux sensitifs. Il nous faut ces enregistrements, coûte que coûte.

Enfin sur la même longueur d'onde... Jusqu'à l'avertissement du bel Hapien.

- Des bavures?

Oui, An'ya n'y était pas allée de main morte. Assez directe, il faut dire. Une fois de plus, elle maudit ce système reléguant l'Ordre Jedi au second plan. Dans l'empire, personne n'aurait osé demander des comptes à un Sith. A part un supérieur bien sûr. Ici, dans la République, les choses pouvaient se retourner contre les Jedis? An'ya avait l'impression de marcher sur des œufs. Pourtant, dans la chaine de hiérarchie de l'empire, il fallait agir avec subtilité, An'ya savait faire quand il le fallait. Pourtant, ce qu'il manquait au Temple c'était tout simplement... plus de pouvoir et de contrôle.

- Mais, la Persuasion n'est pas l'apanage des Siths. Vous, les Jedis, aussi l'utilisez... Enfin, nous... Enfin... Euh, vous m'avez compris. Je n'ai même pas puisé dans mon Côté Obscur. Dit An'ya sur le ton de la défensive.

L'ancienne impériale avait encore du mal à se positionner en tant que Jedi. Après tout, même si elle ne se constituait pas prisonnière du Temple, elle n'était pas non plus Padawan. Elle n'arrivait pas à définir exactement son statut au sein de l'Ordre et d'une certaine manière elle attendait avec impatience sa rencontre avec le Conseil pour savoir à quelle sauce elle allait être mangée. Elle prit toutefois le temps d'examiner le point de vue de son partenaire.

- Bon. Ce n'est peut-être pas très éthique et j'ai peut-être agit avec précipitation. Reconnu-t-elle. Vous connaissez mieux que moi les subtilités inhérentes à la République, alors j'ai pris note de vos conseils. Conclut-elle en détournant le regard, un peu boudeuse d'avoir dû reconnaitre ses torts.

- Eh, vous me dites si je vous dérange! J'ai du boulot, moi!

- Mh.

Puis ils retournèrent au près du chef de la surveillance pour finir l'interrogatoire. An'ya commençait à sentir que le type allait tiquer que quelque chose clochait car si la persuasion pouvait installer une idée dans le crâne de quelqu'un -comme être enclin à papoter avec des journalistes sympathiques- elle ne pouvait pas le contrôler.

- J'y pense, l'incident spectaculaire, vous savez l'attentat qui date de quelque mois, ça s'est passé vers quel endroit du spatioport?

- La plateforme A 012. Impressionnant, vous savez, plusieurs droïdes ont débarqué et ont tirés sur mes hommes. J'ai perdu plusieurs collègues.

- Et vous savez où sont les anciennes cameras qui ont filmé cette zone au moment des faits?

- Pourquoi je vous le dirai ?

- Vous allez me dire où sont ces cameras.

- Je vais vous dire où sont ces cameras. Dans l'entrepôt E-27, le bâtiment accolé juste au nord d'ici.

- Très bien, une dernière chose, dit An'ya en levant pour la troisième fois une main vers les yeux de leur interlocuteur. Nous ne sommes qu'un détail insignifiant pour vous, rien qui ne mérite de l'attention. Vous n'avez même aucun intérêt à en parler.

- Vous n'êtes qu'un détail insignifiant dans ma journée, vous n'êtes rien qui ne mérite de l'attention, je n'ai aucune raison de parler de vous car vous ne représentez aucun intérêt.

An'ya esquissa un sourire en coin. L'individu ne parlerait sans doute pas de lui-même de cet événement, le reléguant au second plan dans son cerveau. Par contre, si quelqu'un d'autre poussait un interrogatoire là-dessus, les détails -et les questionnements qui allaient avec- pouvaient ressurgir.


Direction les entrepôts, donc, via le personnel de maintenance. Restait à savoir comment Luke voulait gérer ça. La bonne nouvelle, c'était qu'aucun espion ne leur était tombé dessus. L'ancienne assassin n'avait pour l'instant identifié personne de suspect.

An'ya semblait vidée d'énergie, les yeux cernés, le pas plus lent et la verve courte. La Persuasion de Force l'avait fatigué et elle devait s'économiser un peu si elle voulait être encore opérationnelle pour la suite des événements.
Luke Kayan
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- Tutoi... Oh... Je suis vraiment fatigué.

Luke baissa la tête en soupirant, une main posée quelques fractions de secondes sur son front pour souligner l'expression. Fatigué en soi n'était pas le terme approprié. Égaré serait plus le terme. Tout allait vite, An'ya et lui naviguaient sur des eaux frontalières beaucoup trop pernicieuses pour le jeune homme. Lequel accordait, certes, sa confiance à l'ex-Sith sans pouvoir complètement se relâcher. Il fallait bien reconnaître que ses méthodes fonctionnaient, mais de la manipulation mentale. Luke ne pouvait s'empêcher de s'imaginer le Conseil lui retirer son titre de Jedi, comme ça, sans passer par la case de perte de grade. Il allait se faire virer, simplement. An'ya était décidément trop intense pour un sage Consulaire comme lui.

- Désolé - Ajouta-t-il en rougissant un peu, signe que loin d'être dédaigneux, il avait simplement été trop... Inattentif ou ... Proche ? L'intensité de la mission contribuait en effet à abattre des barrières que le Hapien mettait toujours entre lui et ses interlocuteurs. Question de courtoisie. Alors pourquoi avoir réagi si spontanément le dérangeait ? Pourquoi était-il persuadé que la tatouée, loin de favoriser le protocole lui en voulait ? -

Mais ce qui était fait était fait. Le Jedi se sentit hypocrite de rebondir sur ce qu'avait fallacieusement obtenu l'ancienne pratiquante du côté sombre, cependant les alternatives n'étaient pas nombreuses.

- Nous cherchons un droïde de nettoyage.

Indiqua le Chevalier qui avait, faute de mieux, su retrouver son calme. Oreilles a l'affût, il guettait le ronronnement d'un de ces aspirateurs automatiques sillonnant les entreprises, bureaux et autres bâtiments. Lorsque le passage d'une de ces petites machines coïncida avec l'absence totale de personnel -ils avaient dû attendre un certain temps pour ça- Luke posa le pied dessus. L'objet ronronna plus fort, objectant à cet obstacle qu'il devait continuer son circuit. Manque de chance pour lui, le blond n'était guère réceptif à sa plainte. Il ramena le protestataire jusqu'à son autre jambe, pour se couler jusqu'au sol et simplement le ramasser. Les roues encore fonctionnelles, l'aspirateur continua de pérorer jusqu'à ce que le Hapien ne le désactive momentanément. Un instant, il se tendit mais nulle alarme ne jaillit. Qui songerait à s'inquiéter de l'arrêt d'une machine de nettoyage dont un membre du personnel dégageait les roues de fils ou de poussières.

- Tenez. Il y a une carte d'entretien dans ses circuits. La majorité des entreprises utilise ses robots pour toute la surface de leur bâtiment, y compris les zones sécurisées, parce qu'acheter des aspirateurs pour ces endroits coûte cher ou qu'ils n'y pensent simplement pas. Non seulement nous allons pouvoir nous assurer du chemin, mais aussi nous rendre compte des obstacles.

Si l'ancienne Sith consultait la carte de travail du robot, elle pouvait voir un petit point s'afficher. Le robot était programmé pour éviter les pieds, chariots et autres aspirateurs. Les deux infiltrés ne pourraient pas savoir exactement ce qu'ils cherchaient à éviter (ils se cachaient peut-être d'un autre droïde de nettoyage) mais au moins pouvaient-ils s'assurer un chemin dégager.

- Avec un peu de chance, si on le brouille, le droïde peut croire qu'il doit aller nettoyer la zone de l'entrepôt maintenant et l'ouvrir pour nous.

Luke ne comptait pas trop dessus. Les aspirateurs possédaient peut-être une autorisation pour pénétrer les endroits sécurisés mais des concepteurs un minimum avisés savaient refuser une entrée si une autre présence que le robot était détectée. Il y aurait peut-être même communication entre le droïde et une centrale, dirigée elle par un être pensant, capable de décider si ouvrir ou non la porte mais ils pouvaient bien tenter. Au pire, une fois devant le bâtiment E-27, ils aviseraient et il y avait toujours moyen de faire un petit crochet par un lieu loin d'être aussi protégé qu'il ne devrait l'être dans les entreprises.

- Cherchez les vestiaires, on pourrait y trouver de quoi nous équiper si vous voyez ce que je veux dire.

Le Hapien avait mis très longtemps à saisir le concept de se cacher mais celui de se déguiser était mieux entré dans son crâne. Si porter sa tunique de Jedi le désignait automatiquement comme tel, les autres communautés ou entreprises utilisaient le même subterfuge d'uniformes. Il n'avait donc pas trop de mal à imaginer devoir vêtir les mêmes vêtements que l'équipe de nettoyage humaine pour se camoufler. Se cacher contre les murs ou derrière des portes était beaucoup plus dur en revanche et An'ya devait veiller à ce que rien ne dépasse. Ni pied, ni doigts.

- Ça va ?

Luke venait de se rendre compte que l'ancienne Sith ne resplendissait pas vraiment au sein de la Force. Il lui fallu un temps avant de saisir que manipuler un esprit avait dû la vider. Il se rappela au dernier instant des instructions de sa collègue sur le vaisseau.

- Je ne vais pas utiliser la guérison sans votre autorisation mais... Je pense que vous auriez besoin d'un peu d'énergie.

Souffla le Hapien, inquiet pour elle. An'ya n'en avait sans doute pas l'habitude mais les Jedis formaient une famille. Quelques soient les désaccords du moment ou l'état de la mission, ils veillaient les uns sur les autres, faisant fi, d'ailleurs, de la fameuse règle du détachement. Karm aurait d'ailleurs utilisé cet argument pour décrédibiliser la vieille tradition : comment prétendre après des jours, encore pire, des mois ou des années de coopération ne pas s'en faire pour ses collaborateurs ? Le jeune homme évoluait depuis si peu de temps avec An'ya et pourtant, ils avaient déjà réciproquement remis leur vie entre les mains de leur partenaire. Impossible de ne pas s'inquiéter ou s'attacher.

- Est-ce que se faufiler discrètement, se faire passer pour des agents d'entretien vous conviens ? Il faudrait toutefois trouver un moyen de rester dans l'entrepôt pour visualiser le contenu des caméras, sans quoi les preuves seraient irrecevables.

Demanda-t-il, comprenant que partager plus pourrait aider à l'accomplissement de la mission au lieu de s'opposer indirectement. Une méthode protocolaire avait ses failles, tout comme celle un peu trop anarchiste. Tous deux pouvaient bien s'entendre sur un mélange, non ? Luke venait aussi de prendre conscience qu'An'ya avait besoin de considération, d'où sa question. Il n'agirait pas sans son avis.
An'ya Qelis
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An'ya s'amusa de voir l'embarra de son interlocuteur et un sourire en coin se dessina sur son visage mesquin. Sourire qu'elle ne chercha d'ailleurs même pas à dissimuler, vu la particularité oculaire du Chevalier Jedi.
Décidément, il était vraiment trop chou, celui là. Il n'aurait pas durer un mois dans l'Académie de Dromund Kaas.

Plus tard, après avoir prit congé du chef du personnel de sécurité, nos deux compères se retrouvèrent à bidouiller un droïde d'entretien.

- Excellente idée, Chevalier Kayan. En attendant que je vois ça de plus prêt, jetez donc un œil aux alentours. Enfin... Une oreille... Enfin... Vous m'avez compris.


Plutôt que de s'excuser de sa bourde,
la tatouée se pencha sur l'étude du parcours du petit robot. En effet, il passerait tôt ou tard par la fameux entrepôt où se trouvaient les objets de leur convoitise: les enregistrements.

- Non. Je ne tenterai pas de changer la programmation de ce truc. Je ne suis pas assez calée pour masquer mes traces. Par contre, je suis en train de voir dans combien de temps il arrivera dans l'entrepôt.


An'ya fit défiler le planning d'entretien du droïde. Rien d'exceptionnel.

- Mh. Deux heures. On a deux heure devant nous.

Le tatouée était focalisée sur la mission, pragmatique. Elle leva la tête vers le bel Hapien.

- Les vestiaires?


Elle voyait très bien où il voulait en venir: Se déguiser et passer incognito. Une autre excellente idée de son coéquipier. Mais, l'ancienne sith savourait les instants d'embarras du blond, alors elle ne se priva pas d'en rajouter une couche:

- Je vois très bien où vous voulez en venir... Nous avons du temps à tuer et le vestiaire est un endroit peu fréquenté. Le tutoient... Maintenant ça... Je trouve que vous allez un peu vite, non?

Verrait-il l'allusion coquine? En tout cas, An'ya regretta ses paroles aussi vite qu'elle sortirent de sa bouche car elle y était allée un peu fort cette fois-ci. Le très prude Luke n'oserait sans doute plus lui parler après cette mission. Mais d'un autre côté, elle avait tellement hâte de voir sa tête lorsqu'il comprendrait le quiproquo qu'il venait de créer. Le plus drôle: An'ya savait pertinemment qu'il s'agissait de se déguiser et elle allait laisser croire à Luke que c'était lui qui était responsable de ce quiproquo.

En tout cas, peu de temps après, le contre-coup de la manipulation mentale se fit sentir à nouveau. Luke s'en préoccupa tel un chevalier servant, lui proposant une guérison. Pour l'ancienne sith, c'était quelque chose d' inédit. Déjà parce qu'elle ne connaissait pas l'étendu de ce pouvoir. Et aussi parce qu'elle n'avait pas l'habitude de ce genre de gentillesse. Prendre soin de ses partenaires n'avait d'intérêt que si cela servait son propre intérêt. Or, pour Luke Kayan, cette inquiétude pour l' état de fatigue de sa partenaire ressemblait à de la pure bienveillance.

- Euh.... Je... Euh... Non. Ça va aller. Pour l'instant, j'ai encore assez d'énergie, dit- elle d'un air surprit et gêné.

Bien sûr, à ce stade de la conversation, la jeune femme leva le quiproquo définitivement:

- Votre plan me convient parfaitement. Me faufiler, me déguiser et forcer des serrures, c'est dans mes cordes. En plus, il nous suffira de copier les vidéos sur nos datapad pour les garder comme preuve.

Ainsi, les deux sensitifs se transformèrent en agent d'entretien avant de réactiver le droïde qui reprit de route en ronchonnant. Un jeu d'enfant. Ils ne croisèrent personne, comme prévu dans le parcours de leur guide et finirent par arriver devant le porte de l'entrepôt après avoir passé une cours intérieur où dormait quelques transpalettes et autre engins. Bien sûr, quelques manœuvriers travaillaient sur les lieux mais en patientant un peu, An'ya et Luke atteignirent leur objectif sans se faire remarquer. Le droïde, quant à lui, entra à l'intérieur après s'être connecter à la porte. L'accès lui fut accepter puis il disparu lorsque la porte se referma.

- A moi de jouer. D'abord, le système de sécurité de l'accès. Puis la serrure de la porte.

Peu de serrures avaient eu raison des compétences de l'ancienne assassin. Une fois le panneau de contrôle de la porte à nu, elle manipula habilement quelques fils électriques.

- Aller, nous avons dix seconde pour rentrer. Après quoi la porte passera sur un réseau secondaire d'alimentation, en attendant qu'une réparateur vienne réparer mes bêtises. J'ai fait en sorte que pour lui, cela ressemble à une panne classique.

Quelques secondes de plus et les deux humains se retrouvèrent dans un entrepôt faiblement éclairée. Visiblement cet endroit servait plus de stockage que de d'atelier. Ils avaient tout le temps qu'ils voulaient pour chercher.

A pas de velours, An'ya commença à observer les nombreux mètres linéaires d'étagères. Au bout d'un moment, elle interpela son compagnon de mission en chuchotant :

- Par ici. Les anciennes caméras de la zone concernée. Voyons voir... Enfin, par "voyons voir" je voulais dire que vous... Euh... Bref! Ce n'est qu'une expression.

Quelques minutes plus tard, ils détenaient ENFIN la bonne caméra correspondant à la bonne date. An'ya l'alluma, toute excitée comme si elle allait ouvrir un papier cadeau.

- On va pouvoir visionner... Euh... Enfin, vous... Je voulais dire... Mh. Bref.

L'holovidéo fut brève et violente. On y voyait des droïdes tirant sur des agents de sécurité avec des armes de guerres, un cargo correliens, et surtout trois individus cherchant à fuir le commando: Un homme en bure Jedi maniant le sabre laser, un Mon Calamari richement habillé et une femme à chevelure de feu. Les trois victimes furent gazées en enlevée, le tout dans une épaisse fumée de fumigène.

Un frisson parcouru le dos d'An'ya.

Cette femme.

Aucun doute. Il s'agissait de...

- La Présidente. On a retrouver sa piste. Elle a été enlevée en même temps que Driss Gunmann. Commença la tatouée en se tournant vers son binôme. Souvenez-vous, la police de Bespin avait abattu un des trois cargos correliens. Une autopsie devait être faite sur les corps de ses passagers.

La jeune femme se massa le front du bout des doigts.

- Autre chose: Si les services secrets de Bespin étaient contre nous, ces vidéos auraient été détruites. Jamais ils n'auraient laisser de tels indices derrières eux. An'ya marqua une pause. À moins d'être incompétent. Donc, je pense que nous devrions nous reprocher de la police afin d'avoir accès au rapport d'autopsie et à leur conclusions d'enquête.

L'ancienne sith attendait le réponse du Chevalier Jedi. En attendant, elle envoya une copie au sergent par holomessage, resté dans l appartement de Gerrenthum, en lui demandant de faire des recherches sur les armes qu'il pouvait identifier. Dans tous les cas, An'ya sentait que les terroristes seraient bientôt démasqués. Qui avait accès à de tels moyens? Qui voulait enlever la Présidente de Gerrenthum? Qui?
Luke Kayan
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[HJ : Je fais pas mal avancer le truc, donc si j'ai abusé ou que quelque chose ne va pas, n'hésite pas à me le dire !]

- Arrêtez de douter et prononcez ces fichues expressions. Ce ne sont que des expressions, je ne vais pas en mourir, je les utilise même !

S'agaça légèrement Luke. Ils n'avaient vraiment pas le temps pour faire dans la délicatesse, sans compter que ses propres mots étaient contaminés d'expressions impliquant la vue. Il avait déjà, par imitation, parlé de quelqu'un rouge de honte ou d'exposer un point de vue, y compris "jeter un oeil". Sans compter que le basic était remplie d'allusions à la vue, principal sens des humains et proches-humains. S'ils commençaient à faire attention à tous ces détails, ils n'en avaient pas finit. Ah, si seulement les gens pouvaient faire attention à leurs propos pour des choses plus vexantes au lieu de cette simple bévue tenant du mauvais holofilm se voulant compatissant envers les handicapés. Le concerné perdit toutefois sa belle contenance à la nouvelle référence d'An'ya. Les vestiaires ? Avait-elle réellement cru que le Hapien voulait la draguer dans un moment pareil ?

- Quoi ? Mais pas du tout... Mais voyons (tiens encore une de ces fameuses expressions avec le verbe qui ne fâche pas tant que ça). Je... Oh... Vous plaisantiez, c'est ça ?

Le jeune homme poussa un léger soupir. Impossible cependant d'empêcher un sourire de fleurir au coin de ses lèvres. Lequel se mariait parfaitement, ou jurait selon les goûts, avec ses joues cramoisies. C'était encore très compliqué, ce genre d'allusion pour ce Jedi si innocent. Malgré la "lourdeur" de la blague, il était bien obligé de reconnaître qu'elle avait opportune. Juste au bon moment, et puis, il était soulagé d'avoir compris. Au moins, An'ya ne le prendrait pas pour un "looser" total comme disaient les jeunes de maintenant et surtout, il n'y avait aucun sous-entendu salace entre eux.

La tatouée assez rétablie, elle parvint à créer une panne que n'importe quel électricien jugerait classique, ce qui lui valu un admiratif "bien joué" du Hapien. Quand elle s'intéressa aux caméras. Il avait balayé les doutes d'An'ya concernant sa gêne. Après tout ce temps, il ne se sentait pas gêné qu'on regarde une preuve devant lui, du moment qu'on lui racontait l'histoirr après. Adepte des détails auxquels les gens distraits par les images ne faisaient pas toujours attention, il prêta ses oreilles aux moindres respirations émanant de la vidéo. Une subtilité fort peu utile pour celle-ci vu la violence déchargée par l'appareil, au point que Luke sursauta légèrement. Il avait l'impression qu'on déchirait quelqu'un sur cette vidéo, An'ya assistait-elle à un meurtre en rediffusé ? Le désir de savoir et l'inquiétude se disputaient le cœur de Luke quand la tatouée mis fin au suspens, décrivant sommairement la scène. Son domaine d'observation auditive étant inutile aujourd'hui, il se concentra pour faire le guet, un comble vu son handicap s'il n'avait pas été un Jedi. Au moins, la Force et son entraînement remplaçaient efficacement sa vue et il était même étonnamment avantagé dans ce rôle, capable de repérer des présences ou des bruits de pas avec une précision redoutable.

- Je suis d'accord, et même faussés ou incorrects, des résultats restent des résultats. On en tirera sûrement des informations.


Le travail mal fait pouvait cacher des informations dans les replis de ses erreurs, davantage encore si elles étaient intentionnelles.

- Mais en premier lieu, sortir d'ici. Repassez la vidéo et filmez là avec votre comlink.

Suggéra le Hapien. La qualité serait moindre parce qu'An'ya filmerait un écran, mais c'était plus rapide et beaucoup plus discret qu'un piratage en règle. Au cas où si cette astuce sonnait (très) étrangement de la part d'un aveugle, il haussa les épaules et ajouta d'un air dégagé.

- Quoi ? C'est une astuce que nous avons utilisé K... Le Chevalier Torr et moi. Je vous laisse deviner de qui venait l'idée.

En vrai, Luke ne se rappelait plus trop si c'était directement de l'Ark-Ni ou d'un tiers que l'idée digne d'un pirate débutant d'holofilms amenant son comlink en salle venait, ni même s'il était ce jour-là avec son ami. Mais qu'importe, personne ne lui réclamerait de copyright.

Sans encombre, la demoiselle et le blond retrouvèrent la partie publique du bâtiment. Un agent de sécurité au nez fin les avaient repéré mais les deux larrons ayant retiré leurs vêtements de techniciens de surface et ne disposant d'aucun matériel originel de l'entreprise (l'holofilm de l'holofilm était bien caché), il ne put les retenir.

***

- Nous n'avons pas le temps pour un rendez-vous, nous devons voir le docteur Amekufa.

- Puisqu'ils n'y allaient plus incognitos, bluffant quant à leur collaboration avec la police locale, Luke avait brandi sa carte prouvant son identité. Il avait préféré passer par la morgue en premier, quitte à laisser le commissariat pour après, craignant un désir d'étouffer certaines informations. An'ya avait beau avoir raison quant au bon côté des forces de l'ordre, le blond avait déjà eu affaire à de sombres histoires d'ambition et de compétition entre départements capables de nuire à une enquête. Lui-même était trop détaché pour saisir qu'on cache des informations dans le but de retirer la gloire d'une victoire, du coup, bien moins sûre, mais il avait suffisamment mûri pour savoir que tous ne partageaient pas ses idéaux. -

- Bon, je vais voir ce que je peux faire - ronchonna la secrétaire entre deux âges de mauvaise humeur après une exposition de Luke dans les arts de la diplomatie en règle (il avait tenté d'amadouer, de menacer légalement puis de supplier). Elle revint quelques instants après- Vous avez de la chance, le docteur accepte, mais elle est en pleine séance... Et elle est spéciale.

Une odeur nauséabonde les enveloppa, An'ya et lui, à en retourner l'estomac du Jedi dont le nez s'était affûté au fil du temps (heureusement pas au point de son ouïe) tandis qu'ils descendaient. Une chambre aux allures de salle d'opération, baignée par une lumière crue et violente les attendaient. Tout comme cette Togruta quadragénaire, bien faite de sa personne, souriant, scalpel a la main et tâches de sang sur sa blouse.

- Bien le bonjour la compagnie ! Des Jedis donc, je n'ai jamais eu l'occasion d'en autopsier. Je me demande comment fonctionne la décomposition de votre corps. Si les Midichloriens ralentissent le processus, ou s'il y a des modifications infimes de vos organes, votre coeur est-il légèrement plus gros, résistant ? Ohhh et leur impact sur le cerveau ! Ce serait passionnant à étudier ! Vous ne trouvez pas ? Appelez-moi Finn. Ce n'est pas mon vrai prénom, mais comme je suis la dernière étape, la fin quoi, vous comprenez ? Hum, vous veniez pour une affaire pressante donc ? Vous me direz, avec la police, c'est toujours pressant, ils n'ont aucune notion de la délicatesse et de la précision qu'exige mon travail. Que dis-je, mon art.

Amefuka avait balancé son scalpel deci-delà en parlant. Elle sembla se rendre compte qu'elle avait oublié quelque chose, baissa sa tête pour parler d'un air maternel au cadavre, un rodien, étendu devant son corps aux courbes légèrement rondes. Oui, elle parlait au cadavre.

- Oh désolé très cher quel manque de courtoisie, je reviens vers vous de suite.

Là-dessus, elle plongea sa lame dans le pubis et remonta jusque sous la gorge. Le bruit peu ragoûtant fit frissonner Luke. Il ne savait pas ce que ça faisait d'observer le spectacle mais l'odeur et le son le laissaient deviner que rajouter le visuel empirait l'aspect horrifique de la chose.

- Vous voyez. Être aveugle, ça n'est pas si terrible. En fait, je suppose même que c'est une bénédiction actuellement.


Glissa-t-il à An'ya, légèrement moqueur quoique gentil. Pourquoi avait-il cette dynamique avec elle, lui si sérieux habituellement ? Par respect pour le défunt, il aurait incliné la tête, demandé pardon à Amefuka de la déranger, et son protocole, son cher protocole ? Elle avait des drôles d'influences sur lui, cette ex-Sith. Pour la peine, qu'elle explique donc ce qu'ils attendaient de la doctoresse.

[HJ : Amekufa veut dire "mort" en Swahili^^]

An'ya Qelis
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Aaah ! Les joues rouges de Luke ! Que du bonheur. Et ce petit sourire!

- Oh, je vous prie de m'excuser. Cela ressemblait effectivement à des avances, répondit-elle innocemment. Oh, que cette situation est gênante.

Évidemment, l'ironie teintait le sens de cette dernière phrase puisque An'ya savait que Luke savait.

Le sujet étant clos, elle se chargea de filmer le film avec son Datapad. Une telle idée devait venir de Karm, assurément. D'ailleurs, l'hésitation du Hapien sur le titre du Chevalier Torr n'échappa pas à la petite curieuse.

- Vous êtes proches, avec Karm, pas vrai? C'est quelqu'un de bien. Même si dès fois j'aimerais le secouer pour qu'il manifeste un peu plus d'expression.

Pour An'ya, il s'agissait de son seul et unique ami et confident. Il s'agissait aussi du plus grand défi qu'elle eut connu: Le faire sortir de ses gonds. C'était vrai, quoi, toujours maitre de lui même, jamais un mot plus haut que l'autre. C'en était énervant.

***

La tatouée laissa le Chevalier Jedi négocier leur entrevue avec le médecin légiste. Quelqu'un de spécial, paraissait-il. La doctoresse Amefuka semblait être en effet particulière. Elle parlait au cadavre qu'elle était en train d'autopsier!

- Vous voyez. Être aveugle, ça n'est pas si terrible. En fait, je suppose même que c'est une bénédiction actuellement.

- Et bien, j'ai déjà vu ce genre de scène avec quelqu'un de vivant, chuchota-t-elle de manière cynique au Chevalier Jedi. Lors de mes cours de torture sur Dromung Kaas.

Pour tout avouer, An'ya n'avait pas fait la fière pendant ce cours. Elle avait même prié pour que l'instructeur ne lui demande pas de venir faire une démonstration devant les autres académiciens sur le pauvre cobaye qui hurlait de douleur.

En tout cas, le fait que le Chevalier Kayan se décoince un peu était plutôt bon signe. Une dynamique que l'ancienne Sith saurait exploiter à son avantage, si besoin. Et puis, ce genre d'humour lui parlait.

La jeune humaine regarda le mort, avec un certain dégoût sur le visage, dû à l'intensité de l'odeur qui enveloppait ses narines. Le Chevalier Aveugle laissa An'ya mener la conversation.

- Jamais je n'aurai pu être médecin...

- Oh, vous savez passer du temps avec les cadavres -ne le prenez pas mal très cher, vous êtes un très beau cadavre- est une question d'habitude.

- Non, je voulais dire que jamais je n'aurais pu être médecin car il faut être capable de supporter les jérémiades des patients toute la journée. Par contre, l'avantage d'être médecin légiste c'est que les patients ne nous contredisent jamais.

- Oh... C'est vrai.

- Le problème, c'est qu'on est là pour faire parler un mort, justement.

- Ah oui ? Ça tombe bien les morts nous disent souvent beaucoup de chose, malgré les apparences. Pas vrai, très cher ?

- Et que pourraient nous dire les passagers du crash du cargo Corrélien qui a attaqué l'astroport ?

- Le cargo... Le cargo... Ah oui ! Le pilote. Quelqu'un de fort sympathique ! C'était un Kerdozhan, si vous voulez tout savoir.

- Mh... Portait-il un objet qui pourrait définir d'où il venait ou quoique ce soit d'autre qui pourrait nous indiquer un lieu ?

- Désolé, tout à brûlé... (nouveau coup de bistouri dans le rodien, avec un bruit bien dégueulasse.)

An'ya se retourna vers son homologue Jedi. Peut-être avait-il des questions à poser ? Pour elle, les corps devenaient une fausse piste. Il ne restait qu'une dernière chose à voir : les conclusions d'enquête des autorités de Bespin.

***

- Vous trouvez ce que vous voulez ?

- Mh.

- Je ne comprends pas... nous on a fait notre boulot. Pourquoi est-ce que Gerrenthum n'a pas reçu nos rapports d'enquête?

Les deux sensitifs se trouvaient désormais dans le bureau feutré du Commissaire Dorgon. Lumières de bureau, piles de dossiers, cartes et photos d'identités au mur... visiblement, il ne chaumait pas, le Commissaire Dorgon.

An'ya, dont le visage baignait dans la lueur bleutée de l'holo-document, examinait attentivement les rapports des autorités ayant intervenues le jour de l'attaque du spatioport. Elle avait vu juste : Le Ministre des Chemises Boudinées (ou des Affaires Etrangères, pour rappel), cet espèce de pro-impérial, n'avait pas le bras aussi long. Mais ce qui était sûr, c'était qu'il s'était débrouillé pour que ses services à lui fassent disparaitre les conclusions d'enquête de Bespin.

C'était sans compter sur Luke et An'ya ! Si cette affaire éclatait au grand jour, il allait devoir rendre des comptes au Président actuel de Gerrenthum.

- Là ! An'ya pointa du doigt un texte en se tournant vers le Chevalier. Euh... Attendez, je vous lis.

La jeune femme se racla la gorge, passa une mèche derrière son oreille pour ne pas être gênée dans sa tâche, puis commença la lecture :

- "L'armement militaire filmé par les caméras sont clairement de facture anoati et impérial". Etcetera, etcetera. Plus loin : "Le modèle du droïde terroriste ayant communiqué avec les autorités lors de l'enlèvement de Driss Gunmann est de facture inconnue. Le terroriste indiquait : "Nous avons des otages importants avec nous dont des membres importants de mondes neutres dont Driss Gunman ainsi qu’un Jedi "." Chevalier, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais ça ressemble à une opération militaire orchestrée par Anoat pour affaiblir Gerrenthum. Vu le lien entre ces deux planètes, ça me semble logique que le crime profite à Mid le Sanguinaire. Un sourire mesquin s'afficha sur le visage de la tatouée. Finalement, cet imbécile va facilité notre mission initiale.

Quelle était la prochaine étape ? Retourner sur Gerrenthum pour donner les conclusions d'enquête au gouvernement de Gerrenthum, puis les laisser demander des comptes par eux-même ? Ou s'enfoncer encore plus dans une implication non-officielle et dangereuse en remontant la piste sur Anoat ? Dans tous les cas, An'ya aimerait bien l'avis du Conseil.

- Il serait sage d'aviser de tout ceci le Conseil, non ?
Luke Kayan
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- Nous sommes amis, en effet.

Avait répondu Luke avec une désinvolture qui tranchait avec les aveux. Il ne semblait pas plus heureux que ça de se déclarer proche de quelqu'un, à moins qu'il ne cherche à cacher une émotion trop forte ? Second fait étrange pour les perspicaces, le jeune Jedi ne s'était pas étendu, mais c'était peut-être l'urgence de la mission qui avait épargné An'ya des habituels détails sur la nature de cette amitié. Un haussement d'épaules plus tard, Luke ceignait la conversation d'un tout aussi prudent et neutre

- C'est sa nature. Le Chevalier Torr... Enfin Karm ne serait pas Karm s'il était plus... Expressif.

Malgré lui néanmoins, l'ébauche d'un sourire apparut sur ses lèvres. Impossible d'effacer totalement la tendresse mêlée à la résignation qu'il éprouvait pour l'attitude particulière de l'Ark-Ni. S'il avait aussi voulu réveiller son aîné au début de leur relation, Luke appréciait désormais sa manière d'être... Probablement parce qu'il avait construit ses points de repère à partir de la personnalité du Gardien, sans compter le fait d'avoir appris à lire des émotions invisibles aux autres dans des inflexions imperceptibles de sa voix ou de gestes qu'il ne voyait pas. Définitivement, l'Explorateur n'avait nul besoin d'être secoué, dans certains domaines comme celui du travail acharné, il faudrait même chercher à endormir ses ambitions.

Au dernier instant, Luke compris que ne pas renvoyer l'ascenseur serait étrange et que... Probablement, il éprouvait une certaine curiosité envers les liens unissant An'ya et Karm. Il s'avança donc avec prudence sur un terrain qui risquait de glisser jusqu'au sien, mais impossible de ne pas rebondir sur les paroles de la tatouée pendant ces quelques secondes de répis, après l'inutile visionnage.

- Je vous retourne le compliment, vous semblez plutôt bien le connaître aussi, n'est-ce pas ?

Assez profondément pour que la jeune méfiante annonce le trouver "bien". Son ami avait décidément beaucoup de succès. Tant les guérisseurs calmes, renfermés comme Zulburg, les ombres mystérieuses telles que Ekkt (désormais mort) que les anciennes Siths l'appréciaient. La jalousie ne faisant pas partie du registre du Consulaire, ce dernier se contenta d'une bouffée d'admiration pour l'explorateur. Tout Diplomate soit-il, Luke avait du mal à tisser des liens. Il manquait singulièrement de conversations banales, base en apparence futile mais nécessaire pour construire le socle d'une amitié. Sérieux, avare de partage concernant sa vie privée, lorsqu'il s'y essayait, par manque de pratique, le jeune homme était surtout maladroit.

Une mission pouvait toutefois accélérer le processus, ça avait été le cas, d'ailleurs avec l'Explorateur, même si cette dernière avait été une catastrophe avant de commencer, ils s'était beaucoup rapprochés ainsi. An'ya avait "l'honneur" de connaître l'homme alors que d'autres auraient eu affaire au Jedi de longues semaines encore. Décoincé malgré tout, parce qu'il fallait bien dédramatiser un peu la situation difficile, Luke avait accepté un trait d'humour concernant l'endroit où ils se trouvaient. Lorsque la femme légiste s'en mêlant, parlant cadavre comme on discute d'une marque de thé, il se laissa couler en retrait. Pendant qu'An'ya lui répondait sur un ton égal, arguant mieux supporter les cadavres que les patients, le Chevalier explorait la salle à sa manière. Sens déployés, plus par habitude qu'utilité, il sillonna les étagères, rasa les murs puis étendit son aura jusqu'au seuil de la porte puis derrière. La voix des deux femmes se dilua, la Force fluctuait, empreinte d'auras et d'humeurs différentes appartenant aux gens qui marchaient. La terne ambiance d'une neutralité morbide de la pièce contrastait avec celle de dehors. Les employés avaient tellement l'habitude que la présence d'un cadavre ne gênait pas leur routine.

- Hum ?

Luke émergea difficilement. Son regard encore plus absent que d'habitude laissait présager une personne rêveuse, peut-être ennuyée mais An'ya, Sensible à la Force savait sans doute qu'il était en réalité concentré. Concentré sur un point indéfinissable qui parcourait ce Courant que tous deux partageaient. Une espèce d'urgence latente à laquelle Luke n'eût guère le loisir d'octroyer plus d'attention. Tout avait brûlé, ils devaient partir. Pourquoi avait-il la sensation que cet incident avait à voir avec cette sensation étrangère qui sortait de nulle part pour se mêler aux ambiances hétérogènes du centre.

- Merci, je veux bien.

Souffla le jeune homme, encore inexplicablement sonné. Il s'en voulait de ne pas offrir toute son attention à An'ya mais la sensation au sein de la Force persistait, pire, elle grandissait. Comme un écho lointain, il entendit la tatouée lui donner une hypothèse. Malgré son envie d'articuler quelque chose, le Jedi se retrouva à remuer des lèvres bêtement. La moitié de son cerveau était décidément ailleurs. Lancinante attaque silencieuse, la Force cisailla son esprit, comme si elle le martelait d'insultes accablantes. Pourquoi ne l'écoutait-il pas ? Elle le lui répétait depuis tout à l'heure pourtant.

- La faciliter encore plus ou l'achever !

Parvint à dire le Consulaire, soudain éveillé semblait-il. D'un bond, il se retrouva penché au-dessus de l'épaule d'An'ya, la situation vraiment étrange (d'autant plus quand on connaissait Luke, peu friand de contact physique et encore plus attentif depuis que la tatouée avait avoué avoir trouvé ses paroles tendancieuses) resta suspendue pendant de longues secondes. Une poignée de grains de sable qui s'écroulèrent brutalement au fond de leur sablier lorsque le Hapien poussa l'humaine au sol et qu'une détonation retentit. Ses cheveux blonds balayés par le souffle, s'échappèrent de l'élastique qui les protégeait, tandis que les nerfs de son épaule droite hurlaient silencieusement leur douleur. La brûlure typique d'un laser venait de rafler Luke là où An'ya (ou lui qui sait) auraient pu se prendre le tir en pleine tête. Le visage plaqué contre la nuque de la jeune femme et son corps couvrant le sien, le Jedi se recroquevilla autant que possible pour les protéger. Maigre bouclier de chair inutile qu'il avait offert en réflexe aux déflagrations qui suivirent. Par chance, les tueuses durent abandonner à cause d'un angle mort empêchant l'assassin d'accomplir son dessein.

Les éclats de verre chutaient encore au sol en une déclinaison de petits cristaux d'une beauté dangereuse lorsque Luke s'approcha par réflexe de la fenêtre. Il s'arrêta sur le rebord, grimaçant de douleur quand sa main droite s'appuya sur des débris. Sur le toit d'en face, un Dévonarien faisait demi-tour après avoir remballé à la va-vite ses affaires de tireur à gages. Le Chevalier uniquement guidé par la Force posa ses yeux vairons à quelques mètres de l'endroit où l'homme avait déchargé son blaster. C'était probablement lui qui les suivaient depuis un certain temps et Luke le soupçonnait d'être vraiment doué pour avoir mis autant de temps à identifier le danger (ainsi que sa gravité). Une rafale de vent balaya ses cheveux défaits, laissant transparaître son air contrarié, bloqué. Il se serait lancé à la poursuite de l'homme sur une centaine de mètres, malheureusement les courses plus longues lui étaient inaccessibles... Mais la tatouée pouvait-elle le rattraper ? Ce serait l'occasion d'ajouter une piste à leur enquête. Ils auraient l'occasion de vérifier si tout ça venait bien de Mid le Sanguinaire.

- Vous pouvez le poursuivre ?

Interrogea vivement Luke qui tentait, au moins, de suivre l'aura qu'il avait capté. Il marquait son sillage de sa propre présence pour former un genre de piste afin d'aider An'ya si tenté que cette dernière puisse le poursuivre. C'était la seule chose qu'il puisse faire dans son état. L'acte demandant un déploiement d'énergie important, le Chevalier se retourna vers la fenêtre pour centrer toute son énergie sur son étrange tâche.

[HJ : J'espère que l'idée te plairas et que je ne me suis pas trop avancée, si ça ne te plais pas, n'hésite surtout pas à me le dire, je changerai sans problème study ]
An'ya Qelis
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- Hm. En effet. Disons qu'il m'apporte un peu de soutien et d'écoute dans un milieu qui m'est, par nature, plutôt hostile. Je parle du Temple.

An'ya n'était pas très juste en disant cela. Certes, d'indéfectibles Jedis ne voyaient pas d'un bon œil que l'ancienne sith vienne vivre au crochet du Temple, mais d'autres avaient su lui laisser sa chance, Maître Hildegarde en première !

- Karm a beaucoup aidé à mon intégration, d'une certaine manière.

Par la suite, Luke semblait absent... jusqu'au moment où il se pencha au dessus de l'épaule d'An'ya ! La tatouée se rendit compte qu'il était connecté à la Force au moment où le bel hapien la jeta au sol. Les déflagrations suivirent ainsi que la chute du verre de la fenêtre éclatant en morceaux. Le Chevalier se précipita vers l'ouverture, laissant An'ya se relever.

- Chevalier, vous exagérez ! Me peloter à la moindre occas... Oh ! Votre épaule.


La blague tomba à l'eau. Pendant l'espace d'une seconde, elle observa la blessure du blaster, et comprit que Luke Kayan venait de lui sauver la vie. Elle resta sans voix face un tel sacrifice et les paroles de Marja Hildegarde lui revinrent brusquement en mémoire.

"Il vous faudra de l’abnégation, de la modestie, du courage."

C'était donc ça. En cette situation, Luke représentait parfaitement ces trois qualités. Jamais An'ya ne pourrait faire un tel geste pour quelqu'un d'autre. Elle ne se senti pas à la hauteur de cette épreuve. Mais pour l'heure, elle avait d'autres bantha à fouetter.

- Vous pouvez le poursuivre ?

Sortant soudainement de sa torpeur, l'ancienne assassin observa sa nouvelle cible s'enfuir, jeta un œil sur les toitures arrondies et remarqua une corniche sur la gauche.
Une soudaine bourrasque invita les cheveux bruns à se mélanger aux cheveux blonds de l'infortuné blessé. Le vide et les nuages au dessous des deux sensitifs ne présageait rien de bon.

- Bon. Je vous emprunte ça. décida-t-elle rapidement.

Se saisissant du sabre laser du Chevalier, An'ya se glissa habilement par la fenêtre afin de se contorsionner pour atteindre la corniche. Après avoir joué les funambules sur quelques mètres, elle sauta telle une trapéziste pour arrivée en roulade sur le toit d'en face, assez loin pour ne pas glisser le long du dôme.

Le tireur avait une sacrée longueur d'avance, alors notre circassienne en herbe se concentra pour suivre l'étrange piste du Jedi. En effet, An'ya avait bien senti que Luke souhaitait la guider avec la Force, alors se laissa aller, avant d'entamer la course poursuite.
Tandis qu'elle courait, la jeune femme se demanda ce qui avait déclenché cette tentative de meurtre. Après tout, le Dévonarien ne dormait pas sur ce toit vingt-quatre heures sur vingt-quatre quand même!
Non, le tireur d'élite avait été prévenu, aucun doute là dessus. Pas le temps de réfléchir plus, qu'An'ya senti un danger imminent grâce à sa Prescience. Elle eut à peine le temps de se jeter derrière un rebord qu'une rafale de tir vint l'arroser aussi copieusement qu'une bouteille de champagne sur un podium à la fin d'un championnat de Podracer. Sauf que là, il s'agissait de laser.

- Merde. Qu'est ce qu'il m'a pris de poursuivre cet imbécile... Se dit-elle pour elle-même. Puis elle ajouta à l'intention de l'imbécile en question, en haussant la voix et en relevant la tête: Eh! Nous, on veut juste le nom de ton employeur! On s'en fout d'une petite frappe comme toi!

Nouvelle rafale de blaster. An'ya se baissa à nouveau de justesse.

- Tu sais quoi, si tu as peur de ton employeur, on peut te protéger. On est l'ordre Jedi, quand même!

Encore une rafale. Le rebord commençait à s'effriter dangereusement. An'ya comptait les secondes entre ses deux levés de tête.

- Avec nous, tu ne crains rien. La preuve: On a senti quand tu allais attaquer. C'est fort, non?

Encore un rafale qui faisait sauter des morceaux de béton, mais, cette fois-ci, An'ya savait le temps qu'il fallait à son ennemi pour recharger. Et elle avait aussi repérer la position de ce dernier.
Alors elle profita du bruit des tirs pour filer sur sa cible en passant par les angles morts. Angles morts offerts par l'agencement des différentes antennes, propre à l'architecture de Bespin.

L'ancienne Sith se concentra pour faire appel à un Brouillard de l'Ombre. Contrairement à la situation qu'elle avait subit sur H'Ratth avec Karm, cette fois-ci elle ne réagissait pas par peur de mourir et ne puisa donc pas dans son Côté Obscur. Non, là c'était elle la prédatrice et elle avait un coup d'avance sur sa victime.
Le Dévonarien, pistolet blaster au poing, ne voyait plus la jeune femme sortir la tête de sa cachette. Avait-il eu raison d'elle? Mais, en bon professionnel, il restait méfiant envers cette Jedi aux pouvoirs surnaturels. Alors, il se déplaça silencieusement vers une deuxième planque, afin d'avoir un nouvel angle de vue sur cette satanée Jedi et tirer tout ça au clair (sans vilain jeu de mot, bien entendu).

C'est alors qu'il fut envelopper d'un épais brouillard ! Il ne voyait pas à plus d'un mètre ! An'ya, quant à elle, ne mit pas longtemps à retrouver le tireur. Elle s'approcha silencieusement de lui pour lui plaquer le manche du sabre laser dans le dos.

- Tu bouges une corne, j'allume mon sabre.

Le cadre était posé.

- Ah! Ah! Ah! Une Jedi ne s'abaisserait pas à tuer des sang froid. Et j'ai des droits, je veux parler à mon avocat.

- En vrai, je suis une ancienne Sith qui bosse pour le Temple. Tu connais les Siths? (Hésitation dans l'attitude du Dévonarien) Bien sûr, que tu connais. C'est très simple, ici dans ce brouillard, il n'y aura aucun témoin. Je fais ce que je veux de toi et je raconterai ce que je veux à la police. Alors tu as le choix: soit tu me dis tout et le gentil Jedi blond sur lequel tu as tiré t'assure la protection de l'ordre Jedi, soit tu résistes et je te TORTURE dans ce brouillard pour avoir ce que je veux et je te tue ensuite pour couvrir mes traces. Tu as trois seconde. Un...

- Ok! Ok! Attendez... Mon employeur est puissant, il peut vous rémunérer extrêmement cher. Combien vous paye les Jedi?

- Rien. Oh si, une formation Jedi. Il peut me donner ça, ton employeur? Je ne crois pas. Deux...

- Il peut avoir tout ce que vous voulez ! Il y a bien quelque chose que vous désirez?

- Oui, son nom ET celui de la personne qui t'a dit que nous étions là. Et tr...

- Ok ! Ok! Ce sont les services secrets de Bespin qui m'emploient ! Je vous le jure.

- Mais c'est qu'il se fout de ma gueule ! éructa l'adepte du Sens de la Vérité.

An'ya alluma le sabre non pas pour empaler le tueur mais pour découper son blaster qui tomba au sol en deux morceaux, puis glissa du dôme dans un bruit métallique pour ensuite disparaître dans les nuages. Pour la première fois de sa vie, une lame verte éclairait faiblement le visage aux tatouages siths. Une colère s'y voyait très nettement. Une colère sur-jouée bien entendu, car An'ya bluffait depuis le début. Elle était bien incapable de vraiment faire du mal à ce type.

- Je sais quand on me ment, j'ai le pouvoir de détecter les mensonges ! Maintenant, tu parles ou tu souffres ! (encore de la tromperie, quelle garce, cette An'ya)

- Pitier! C'est un type qui travaille pour Mid le Sanguinaire! Et il y a une taupe aux services secrets. J'ai été averti par cette taupe lorsque vous êtes rentrés pour consulter le rapport d'enquête.

- Tu vois quand tu veux, conclut An'ya en tapotant la joue du Dévonarien. Maintenant, tu viens avec moi.


***


Plus tard, à nouveau dans le bureau des services de Bespin, en compagnie du tueur (menottes aux poignets et tête baissée), du commissaire Dorgon (l'air embêté par cette histoire de taupe) et de Luke (fraîchement soigné et bander sur sa blessure), An'ya sentait la brise passer par la fenêtre. Cette fois-ci, ils avaient plus de preuves qu'il n'en fallait pour conclure leur mission après du gouvernement de Gerrenthum.
Mais Luke avait sans doute d'autres questions à poser au Dévonarien.
Luke Kayan
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- Je pense que c'est avant tout de la méfiance, compréhensible d'une part... Exactement comme l'est votre impression d'isolement. Seul le temps peut polir les pointes d'amertumes, adoucissant les craintes. Vous faites déjà preuve d'une volonté qui saura vous aider.

Sous son air presque philosophiquement bateau, le discours de Luke était sincère. Heureux de constater que Karm accélérait un peu le processus d'intégration, lui-même espérait pouvoir déposer un rapport favorable qui offrirait davantage de crédibilité à An'ya. Plutôt réputé pour une espèce de froide tolérance envers les repentis, après avoir accordé sa confiance trop tôt et avoir été trompé, le Hapien aurait normalement du poids en la matière. Mine de rien, il était aussi l'ex-Padawan de Saï, le plus connu d'entre eux d'ailleurs car demeuré très proche de ce dernier, tant au niveau des idéaux qu'affectueusement parlant. Jusque là, l'ancienne Sith lui avait en tout cas prouvé mériter une belle reconnaissance. Il s'était déjà promis de réfléchir à comment présenter ces progrès au Conseil lorsqu'An'ya était partie après l'adversaire.

Sans perdre de temps, Luke fit demi-tour et entreprit de descendre les escaliers quatre à quatre sous les yeux médusés du commissaire. Il s'aidait de la barre pour ne pas chuter mais semblait, après deux venues ici, déjà connaître les lieux par coeur. Une fois dehors, le Chevalier chercha à repérer l'aura de l'ex-Sith. Plongé dans la Force, il repéra une lointaine lueur qui perça sa nuit. De l'extérieur, il était juste immobile, sans doute un peu stupide pour les passants. En réalité le jeune homme avait projeté une puissante onde qui lui revenait désormais en pleine figure, formant un genre de bouclier fissuré. Luke se coula dans ces failles indiquant qu'aucun obstacle n'avait dérouté son onde. Essoufflé mais sans aucune chute, il était parvenu à trottiner jusqu'au bas de l'immeuble où se passait l'action entre le tueur et la tatouée. Par chance, il n'eut pas à rentrer seul car il s'était perdu pour arriver le plus vite et seconder sa consoeur. Inutile précaution, An'ya s'était très bien débrouillée. Une onde de Force discrète mais non moins sincère vint saluer son succès.

***
Dans le bureau, Luke porta rapidement sa main à son épaule. Les effets apaisants de la Force se diluaient après autant d'efforts et la douleur revenait sous les bandages mais le Jedi savait que là aussi, il faudrait laisser le temps au temps. La blessure avait été soignée adéquatement pendant que le criminel était fouillé, appréhendé correctement puis sécurisé et placé dans ce fameux bureau qu'il avait visé juste avant.

- Nous pourrions vous aider. - Constata le Chevalier d'un ton aussi calme que calculé.- Si vous décidiez de donner des informations plus concrètes. Homicide volontaire mais effectué sous emprise. Ça passerait mieux que de dire au juge que vous l'avez fait consciemment et librement. Quelque chose me dit que votre dossier est déjà bien lourd, ne vous enfermez pas à vie. Et puis, maintenant qu'on vous a, mandat d'arrêt facile à obtenir vu que les victimes vous ont vu vous enfuir de la scène de crime, demain nous l'avons... On risque de trouver de jolis dossiers en faisant une perquisition à votre domicile. Franchement, ça m'ennuierait de finir mes jours en prison pour une taupe qui ne vous en sera jamais reconnaissante.

- Si je parle, il me tuera.
- Dans l'optique que vous parliez, il vous fera tuer.

Corrigea Luke d'un air aimable qui faisait froid dans le dos vu les circonstances. Le commissaire, dérouté ne faisait même plus mine de prendre des notes. Il observait éberluer, les deux Jedis mener l'interrogatoire à sa place. L'homme d'ailleurs utilisait des méthodes très proches de celles employées par la police.

Un adage voulait que les tireurs à gages étaient lâches, raison pour laquelle ils montaient des embuscades de loin. Le Dévonarien alimentait-il le cliché ou souhaitait-il qu'on le sous-estime ? Luke voulait rester prudent mais pour le moment, il jouait le jeu et cherchait à profiter de la faiblesse apparente du criminel. Ce dernier tremblait suffisamment pour que sans le voir, le Hapien le perçoive au trémolo de sa voix. Il ne savait plus qui craindre le plus, la tatouée ou son employeur.

- Vous avez dit à ma collègue que votre employeur payerait pour vous. C'est éventuellement vrai, mais ce serait pour en finir avec vous. Il ne prendrait aucun risque et ce n'est pas l'empathie qui anime ce type de personnage. Par contre, collaborer avec les autorités pourrait vous valoir une protection de témoin. Changement d'identité, prise en charge de votre famille. C'est un processus difficile à mettre en place et il faut que le dossier soit vraiment solide pour convaincre le juge... Alors donnez-lui envie de signer.

Luke ne se faisait guère d'illusion pour le chasseur de primes et ce dernier non plus. Il savait que sa peine serait lourde mais aussi que certains payaient des assassins en prison pour faire taire les éventuels témoins. Sa vie valait sans doute mieux, y compris sans liberté, qu'une prime pour quelques paquets de cigarettes en plus.

Quant à la fameuse question, il n'y en avait pas, sinon une demande générale volontaire. Luke espérait que l'homme leur dirait ainsi tout ce qui pouvait sembler intéressant dans le but de négocier sa libération au lieu de se concentrer sur une question claire pouvant les faire passer à côté d'une donnée importante. La subjectivité dans ce genre de cas pouvait rapporter gros. En laissant le Dévoranien dans le flou, le Jedi espérait ouvrir la porte à une réponse élargie, et puis les criminels géraient moins ce fait, celui de devoir juste parler, sans pouvoir réfléchir à comment tourner une question précise à leur avantage.

- Ok... Mais je veux que vous signez un truc, un truc qui me garantisse que je pourrai avoir le droit à ça là... La protection de témoins, et elle, elle va signer aussi ?

Visiblement An'ya avait fait si forte impression qu'il souhaitait son approbation.
An'ya Qelis
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- Moi? Je ne vais rien signé du tout. Je ne suis personne. Juste une arme entre les mains des autres. Comme toi.

Stupéfaction dans la pièce. An'ya mettait-elle tout leurs efforts en l'air ?

- Par contre, je peux te garantir que le Ministre pour lequel on bosse (celui qui recherche l'ancienne présidente de Gerrenthum à tout prix (elle-même enlevée par Mid le Sanguinaire))
, continua la tatouée en mimant les parenthèses, LUI il fera tout pour te garder en vie.

Puis, elle regarda en direction du DataPad utilisé pour la déclaration du tueur.

- Maintenant, à qui tu fais confiance: celui qui voudra ta peau ou celui te voudra en vie? Fais le bon choix.

Le Dévoranien avoua tout.


DE RETOUR SUR GERRENTHUM

Eliotti Sop'cra regardait le paysage glaciaire de Gerrenthum par la baie vitrée de son bureau, l'air soucieux et les mains dans le dos. De nouveaux éléments venaient de lui être rapportés. Dans la pièce, assis autour d'une table de réunion, un petit comité attendait la réaction du président provisoire de la planète. Ce petit comité, il s'agissait du Ministre de l'Intérieur, Morfre Lednew, ce soixantenaire au regard bleu électrique, et de ses alliés de la délégation Jedi contre les pro impériaux : le sergent zabrak, la Sentinelle Lino May au visage chevalin et à la musculature saillante (et qui n'avait rien trouvé d'intéressant de son côté), et bien sûr Luke Kayan et An'ya Qelis. Ces derniers n'avaient pas ramené la présidente Dikti Mohat à la chevelure de feu mais ils avaient la preuve que Mid le Sanguinaire était impliqué dans son enlèvement sur Bespin, par l'intermédiaire d'une opération militaire clandestine menée par un droïde de modèle inconnu. Pour arriver à ce résultat, les deux Jedis avaient retrouvé des rapports d'enquête des services secrets de Bespin, des images de l'enlèvement ainsi qu'un tueur à gage chargé d'effacer ces traces. Mieux, ils avaient découvert une taupe dans les services de Bespin qui bossait pour le compte du Ministre des Affaires Étrangères, pour rappel, le mec boudiné dans sa chemise répondant au nom de Freale Brahil. Ce dernier avait tout intérêt à ce que la Présidente, ainsi que son gouvernement, ne refassent jamais surface. En effet, Dikti Mohat recomposerait un gouvernement sans aucun pro-impérial, c'était certain. D'une manière ou d'une autre, Freale Brahil était de mèche avec les services de Mid E'roïb.

Tous ces éléments seraient-ils suffisant pour amener Anoat à répondre de ses actes devant les instances galactiques? Devant l'APGU peut être? Pour retrouver la présidente disparue et son gouvernement (ainsi que milliardaire Driss Gunman et le Jedi Teddy), deux solutions se profilaient : envoyer des agents chargés d'exfiltrer les prisonniers sur Anoat de manière officieuse ou faire éclater au grand jour ce scandale et ainsi obliger son sanguinaire dirigeant à remettre tout ce beau monde à Gerrenthum. Et ça tout le monde dans cette pièce le savait.
Par contre, si Mid refusait, la guerre ouverte pourrait éclater à nouveau. Et il y avait autre chose que seul Eliotti Sop'cra savait: En tant que Présidente, Dikti Mohat avait des connaissances sur les défenses militaires secrètes, basées sur l'un des satellites de Gerrenthum en apparence désert. Ces défenses représentaient une victoire assurée contre un envahisseur tant qu'elles restaient secrètes. Si par malheur, on avait extorqué ces informations à la Présidente, Gerrenthum perdrait l'avantage dans un conflit armé avec Anoat.
Face à cette situation, Sop'cra devait prendre les devants : seul la République pouvait rééquilibrer les forces.

C'est ainsi que le président provisoire, toujours de dos, en contre jour, prit enfin la parole pour amener ce qui sera la conclusion de cette affaire. Sa voix était lourde de résignation.

- Vous avez su prouver votre bonne foi, Jedis. Mais les éléments que vous avez ramené n'annoncent rien de bon.

Puis il se tourna vers ses interlocuteurs.

- Afin de protéger ma planète de l'Empire, je n'ai d'autre choix que d'accepter l'implantation des installations militaires de la République ici. Je vais également demander à intégrer la République afin de l'obliger à tenir ses engagements et profiter des accords de paix entre les deux grandes factions. Je vais aussi devoir faire éclater le scandale de la disparition de Madame Mohat dans les médias pour évincer mes alliés politiques pro-impériaux et faire comprendre au peuple la menace que représente Anoat. L'homme au phrasé dynamique marqua une courte pause. Les conséquences seront multiples. Déjà, Anoat va réagir. A la République de tenir ses engagements au plus vite et de protéger Gerrenthum. Ensuite, si nous ne retrouverons pas Dikti Mohat, des élections définitives aurons lieux. Autant dire que sans mes alliés, Monsieur Lednew, c'est vous qui remporterez les élections cette fois ci.

Le Ministre de l'Intérieur inclina le tête, indiquant ainsi qu'il avait la même analyse politique que son interlocuteur.

- Mais c'est ça ou tomber sous le joug de Mid le Sanguinaire. L'idéal serait de retrouver Madame Mohat, bien sûr, ainsi elle pourrait témoigner de tout ceci devant le Sénat, mais pour l'heure je vais à nouveau solliciter l'ordre Jedi afin de nous aider.

Ainsi, les accords entre Gerrenthum et la République furent scellés. Le Chancelier Suprême Grendo S'orn fut sans doute des plus heureux de l'apprendre.

Par la suite, le Chevalier Kayan et Qelis envoyèrent la demande d'aide du président Sop'Cra au Conseil. Sauvez Dikti Mohat et son gouvernement n'était pas une mince affaire, loin de là. Peut être le Conseil enverra-t-il des gens plus compétents pour ce genre de mission? Seul l'avenir pouvait le dire...


ÉPILOGUE

An'ya regardait le plafond de la chambre, le sommeil l'envahissait petit à petit. Elle avait, en effet, bien mérité du repos après avoir contribué à sauver les habitants de Gerrenthum des griffes de l'empire. Elle n'avait d'ailleurs pas manqué d'insister là dessus après de Luke pour qu'il puisse faire un rapport des plus valorisants au Conseil. Ce dernier ne pourra qu'accepter au Temple l'ancienne adepte du Côté Obscur. Pourtant, quelque chose n'allait pas dans la démarche de la tatouée.

- Tu cherches à cacher qui tu es vraiment. Tu fuis ta véritable nature.


An'ya s'éloignait de la conscience pour s'enfoncer vers les abîmes de l'inconscience dû au sommeil profond. Cette voix venait des tréfonds de ses pensées. Une voix dont les enseignements avaient façonné la femme qu'elle était devenue, telle une marque indélébile dans son âme.

- Tu as toujours agit dans ton intérêt. Au fond de toi, tu te moques des autres et de ce qu'ils vont devenir. Au fond de toi, ce que tu souhaites c'est la reconnaissance et le pouvoir. Pour briser tes chaînes.

An'ya ne lutta pas, bercée par cette voix issus du passé. Depuis combien de temps n'avait-elle pas vu son Maître? Sa présence lui manquait terriblement, au moins autant qu'il la terrorisait.
La jeune femme s'endormit.

- Au fond de toi, tu es une Sith.
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