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Tout se déroulait comme prévu. Rien n’avait été laissé au hasard jusque là et les choses s’étaient plutôt bien passées. Ses projets avançant sans rencontrer d’obstacles, Darth Oracci avait planifié quelque chose de nouveau concernant He’Thu suite à son succès dans la conception de son sabre laser. Faire d’elle une nouvelle espionne, un individu, une personnalité capable de mener les missions que la Dame Sith exécutait lorsqu’elle était plus jeune. Séduire, se dissimuler, surprendre, manipuler, intimider, négocier… ces qualités devaient être celles de l’agent idéal.

Ayant organisé son réseau privé en plusieurs cellules ne fonctionnant pas entre elles mais coordonnées par un seul et même esprit. A côté de cela il restait les autres cellules dont elle avait la charge aux renseignements impériaux. La Dame Sith avait entendu parler par Darth Ganys d’un profil susceptible de décrypter le bloc de données récupéré au sein d’un avant-poste des services secrets républicains, sans doute l’opportunité de mettre la main sur celui qui avait commandité le meurtre de Darth Xothun. Cette seule pensée énervait l’umbarane : presque une année s’était écoulée sans qu’un faisceau de preuves suffisant puisse la mettre sur la bonne voie. Il étai évident que Darth Malevolus avait sans doute joué un rôle dans son exécution. Mais sans preuves formelle il serait plus que délicat d’agir sans motif. Restait à voir ce que ce Yuu Ghih valait en matière de décryptage de données.

Oui, l’Ombre de l’Empire mériterait un châtiment pire que la mort. Si son plan venait à être parfaitement exécuté, les projets de l’umbarane seraient beaucoup plus faciles à mettre en place et superviser. Cette place d’Ombre de l’Empire lui permettrait de bénéficier de l’intégralité du réseau d’espions et d’informateurs de l’Empire Sith d’une part, mais aussi lui confèrerait une marge de manœuvre plus qu’appréciable au sein du Conseil Noir ; nombre de ses activités ne souffriraient pas d’un contrôle de l’Inquisition. Seule l’Impératrice pouvait éventuellement demander des comptes, mais ce serait aisé de lui donner ce qu’elle voulait seulement voir, ou du moins ce qu’Oracci estimait ce dont elle devait savoir plus précisément…

Elle avait fait venir He’Thu un matin dans ses quartiers sur Dromund Kaas quelque part entre la palais impérial de Kaas-City ainsi que le Centre de Renseignement Impérial. Idès était venue la chercher pour la conduire sur la planète capitale de l’Empire. Pour l’heure elle resterait quelques semaines sur Dromund Kaas afin de se familiariser avec la capitale impériale qui offrait plus de lieux intéressants et variés. Plus citadins et donc propices à l’intrigue au sein de toute la société impériale, certains endroits tels que le quartier général de l’Inquisition, le centre de commandement de l’État-major, ou ne serait-ce que le palais impérial lui-même qui justifiait suffisamment la présence d’un appartement de Darth Oracci sur ce monde afin d’être au cœur de la toile qu’elle tissait petit à petit. La leçon d’aujourd’hui serait quelques peu particulier et serait moins éreintante qu’un entrainement avec Idès ou la conception d’un sabre laser.

Seule dans sa salle de bain, elle prenait le temps de se maquiller convenablement avant de revêtir l’une de ses robes Sith. Les tenues d’He’Thu Lhoss étaient idéales pour passer inaperçu et se mêler à la population, mais sur Dromund Kaas il était évident qu’elle devait clairement faire valoir son statut de Sith même si elle n’était qu’une apprentie. Ne serait-ce que pour éviter d’être prise pour le commun des mortels. Ces petits exercices viseraient à faire d’elle quelqu’un capable de briller en société ou du moins de s’y insérer sans faire d’écarts pouvant attirer son attention. Percevant la présence de la kiffar derrière la porte, elle quitta la salle de bain et ouvrit la porte coulissante de son logement après avoir regardé par le biais d’un dispositif particulier qui se trouvait dans le couloir.

- Entre mon apprentie.

Vêtue d’un ensemble gris de sous-vêtements sous son peignoir, elle referma et verrouilla la porte une fois qu’Idès entra également dans le lieu. L’appartement n’était pas situé dans la citadelle, mais sur les trois derniers étages d’une tour dressée vers le ciel. Composé de baies-vitrées donnant vers l’extérieur, il était assez bien éclairé et richement décoré d’artefacts et objets divers. Bien que luxueux, ce logement n’était pas pour autant ostentatoire et vulgaire mais au contraire raffiné et épuré à la fois. Tout était à sa place. On pouvait y trouver une patte plus personnelle que dans ses quartiers sur Korriban, comme l’attestait certaines répliques d’art umbaranes. Ici et là se trouvaient un noyau de données sur le bureau ainsi que la même tablette de pierre.

- Tu peux me rejoindre si tu le souhaites.

Dit-elle tout en se dirigeant vers la salle de bain avec la ferme intention de finir ce qu’elle avait pu commencer. Une odeur de propre et de parfums enivrants devaient sans doute quelques peu chatouiller les narines de la jeune kiffar qui pouvait, si elle le préférait, déposer ses affaires dans un coin et s’asseoir pour attendre ou explorer l’appartement sous l’œil attentif de la twi’lek qui revenait d’une des chambres attribuées.

Alysha Myy’Lano
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Premier Semestre de l’Année 21.573 • Hyperespace, à l’approche de Dromund Kaas.


« Sortie d’hyperespace prévue dans moins de deux minutes. Si tu veux pouvoir contempler la capitale impériale… »

Elle n’a pas le temps de finir sa phrase, j’ai déjà abandonné l’appareil de lecture qui m’a occupé jusque-là, couru dans les coursives, surgi en trombe silencieuse dans l’habitacle. Elle m’accueille avec un sourire, sans doute mon enthousiasme l’amuse, rend à son quotidien un peu de pétillant, et m’invite à prendre la place du passager.

« Comment c’est ? »
– Je ne vais pas te gâcher le plaisir. Sortie dans soixante secondes… Cinq, quatre, trois, deux, un. »

Les trainées cristallines de l’au-delà de la lumière se lèvent comme le rideau dévoile la scène et m’offrent le spectacle saisissant de la tanzanite qu’épouse le froid de l’éclat malachitéen. Par endroits, l’épais onyx des complexes nuageux drape d’ombre la belle pierre et ce pour mieux la veiner, le temps d’éclairs fugaces, de l’éclat sépulcrale de la tourmaline. Elle se délecte si complètement de la lumière de son étoile que ses limites se distinguent à peine du néant dans lequel elle est sertie.

Je ferme les yeux et, au-delà du visible, je flatte sa puissance et me projette vers elle. Je frisonne, transie de plaisir, tandis que le joyau de l’empire me murmure à l’oreille tout ce qu’il couve en ses jungles, en ses océans, en ses cieux. La matrone korribanite, dans son écrin rougeot de poussière, souffre avec peine la comparaison avec cette jeune cavalière éclatante.
Lorsque j’ouvre de nouveau les yeux, elle emplit toute ma vue et les nuages ont glissé pour découvrir, à la façon d’un drap de soi soufflée par le vent, les stigmates électriques de Kaas City. L’immensité du lieu sidère, je n’ai jamais connu pareille chimère urbaine, et ne peux appréhender les labeurs qu’exigea son avènement. Trésaillant d’excitation, je demande à Idès s’il me sera permis de me perdre dans la ville ; elle refuse de me répondre pour continuer d’alimenter le feu curieux qui me brûle. Je nous sais complices, émules, je trouverais plus tard l’occasion de me venger de sa cruauté.

« Vas. Finis de te préparer, notre Dame à ordonner que nous la rejoignions sitôt que nous serions arrivées. »

Je m’exécute, quoiqu’à rebours, captivée par le spectacle sans cesse muant.


Je me tiens face à la porte, Idès en retrait, de moins d’un mètre ; son odeur suave se glisse jusqu’à moi alors que nous attendons. Mes pensées filent un peu. Sur ma hanche, la poignée de mon sabre. Habillée de sombre mais tout à fait sobre, j’ai l’impression de faire affront à ces lieux. Je ne me suis jamais élevée si haut – hormis en vaisseau. Alors que nous marchions dans le couloir, j’ai pu admirer, par les larges baies vitrées, le soleil blafard de Dromund Kaas jetait ses rayons hésitants sur le monde, loin en-deçà. Le point de vue m’avait grisé. Moi, autrefois rampante comme ces puces que je voyais s’agiter, me voilà enfin qui évoluais dans la canopée et en tutoyais les anges.

« Entre, mon apprentie. »

La porte s’est ouverte sur ma Dame. Je m’incline, élégante et pourtant sobre – son éducation – et lui obéis. Suspendue dans un monde intermédiaire, entre le privé et le décorum, si parfaitement maquillée et pourtant simplement glissé dans le satin gris de lune, elle m’étonne encore.

« Tu peux me rejoindre si tu le souhaites. »

J’abandonne Idès, curieuse de ce que je découvrirai dans l’envers de la scène, là où cette magnifique artiste dont je dois tout apprendre se prépare. Bien sûr, ce ne sera pas la première fois que je verrai ces préparations, celles d’une dame allant à la rencontre du monde pour le soumettre, mais ce sera la première fois que je verrai ses préparations, celle de ma Dame dont le monde attend la venue pour embrasser, à ses pieds, le sol de son front.

Lorsque j’arrive, elle n’est pas encore assise et me regarde, le dos tourné, dans un des nombreux miroirs qui occupent la pièce.

« Puis-je me rendre utile, ma Dame ? »
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Darth Oracci était entrain de se maquiller, son peignoir entrouvert laissait entrevoir sa plastique dans ses sous-vêtements de couleur grise à tout œil curieux. He’thu était prometteuse, et la visite médicale qu’elle avait subie n’indiquait aucun problème de sérieux ou notable dans son état de santé. Elle n’en serait que plus efficace pour servir les projets de sa Dame avec discrétion, sérieux et fidélité. Sa voix douce et calme s’éleva du fond de sa gorge comme une douce mélodie apaisante aux oreilles de la kiffar.

- En m’écoutant oui. J’ai quelques leçons à te donner, moins physiques que celles d’Idès.

Elle marqua une pause et repassa un peu de maquillage sur ses cils, une opération délicate que des années de pratique avaient fini par rendre l’acte naturel et simple pour l’umbarane qui posa sa première question à sa jeune disciple en quête de savoir.

- Sais-tu pourquoi Dromund Kaas est aussi importante pour cet Empire ?

Sa question était purement rhétorique, il était très peu probable qu’He’thu ait un jour déjà foulé le sol de ce monde baigné dans la pénombre et une pluie presque permanente. Alors qu’un éclair frappait l’un des paratonnerres de la citadelle impériale, la voix de Darth Oracci reprit son histoire, parlant lentement mais toujours clairement.

- Dromund Kaas est devenu le cœur politique et militaire de l’Empire : après la défaite de Naga Sadow et le génocide perpétré par la République sur Korriban, Dromund Kaas a été un véritable refuge pour les Sith. Menés par un seigneur Sith dont nous avons oublié le nom. Dans l’ombre, loin de la République et des Jedi nous nous sommes préparés à agir, à prendre notre revanche…

Ayant terminé son œil droit, elle entreprit de maquiller son œil gauche tout en ajoutant les éléments successifs à l’histoire de l’Ordre Sith. Sur l’histoire plus récente, et ayant oublié quelques détails, Darth Oracci reprit la parole pour poursuivre son récit à nouveau, mettant en lumière les rôles qu’ont pu jouer Mandalore l’Ultime, Revan et Darth Traya dans les manœuvres impériales.

- De la même façon que je me prépare en me maquillant, l’Empire a pris le temps dont il avait besoin pour se réformer et se reformer. Il a su également profiter d’opportunités s’étant présentées à lui afin de tester son adversaire millénaire sans s’exposer. Les Guerres Mandaloriennes, Revan et Malak ont été deux opportunités efficaces, tout comme Darth Traya… elles ont permis d’user les rangs des Jedi en leur temps. Et c’est bien ainsi que nous allons gagner cette guerre. Mais nos chefs, nos dirigeants sont bien trop imbus d’eux-mêmes pour reconnaitre qu’ils vont droit dans la gueule d’un trou-noir en agissant de la sorte.

Officiellement et officieusement, aucun d’entre eux travaillaient pour l’Empire, mais leurs actes avaient été observés pour analyser les réactions Jedi ainsi que la République. Usant les défenses de ces deux adversaires, les réponses tactiques républicaines furent donc incorporées dans les schémas d’entrainement et simulations des officiers des forces impériales. Et pourtant, les choix tactiques de l’Empire avaient été décevants jusqu’à présent excepté dans quelques cas. Mais l’attaque de Lorrd avait été un gâchis de ressources pour l’Empire qui avait comptabilisé beaucoup trop de pertes par rapport à la valeur de ce système. Cet exemple d’incompétence restait dans la gorge de Darth Oracci comme la meilleure illustration possible de la bêtise ambiante qui régnait dans les sphères militaires parfois. Elle conclut son petit exposé, ou plutôt introduction sur un ton qui se voulait être un conseil appuyé à l’égard de son apprentie qui portait en elle, une partie des espoirs de réussite de l’umbarane.

- La préparation, l’anticipation, seront les clefs de notre victoire. La patience est une vertu que peuvent avoir les Jedi à leur crédit cela dit. Et c’est pour cela que tu feras de cette qualité l’une des tiennes. Ce n’est qu’en observant la situation pour frapper efficacement la République ainsi que les Jedi que nous triompherons…
Alysha Myy’Lano
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Je n’ai pas besoin de promener mon regard pour la savoir belle, je n’ai pas la curiosité de m’en assurer. Fille d’un palais de passes, j’ai passé plus de temps au milieu de femmes aux harmonies de statuaires qu’aucun sultan de cette galaxie ou d’une autre. J’ai évolué parmi elles, j’étais elles. Les mouvements que ma Dame dessine lui composent un nouveau visage dans lequel l’élégance de l’artifice remplace le naturel charmant, alors même que l’ensemble tend à retrouver la simplicité première : l’art qui se cache à force d’art. Sur ce point, au moins, je pense être son égale.

Je l’écoute alors plus que je ne la regarde. J’ignore tout du monde dont elle me conte les événements. Si les leçons laborieuses de 2V-66 et les efforts que je déploie m’ont porté loin avant sur la voie de l’alphabétisation, ma lecture de l’immense Histoire de l’Ordre Sith, de sa genèse, de ses combats n’en est qu’à ses prémisses ; et pour cause, quelle saga ! La lutte du Roi Adas contre les légions Rakatas, avant même que l’ordre Sith n’existe, la mortification de Korriban durant les guerres civiles qui suivirent sa mort, le premier grand schisme de l’Ordre Jedi sur la légendaire Tython, le second schisme et sa guerre de cent ans qui vit surgirent les incroyables léviathans – démonstration fantastique de la puissance du Côté Obscur –, l’exil, la rencontre avec les Siths, l’avènement d’Ajunta Pall… Je n’ai guère eu le temps d’aller plus avant et je sais les siècles qui séparent ces bribes que je sais et ce qui m’est raconté. Si je ne sentais pas, dans mes veines, le feu de la Force, tous ces exploits d’hier me semblerait des fables de vieilles grabataires. Au contraire, elles me fascinent et ma Dame dispose, à cet instant, de toute mon attention. Je bois ses paroles comme le délice vineux.

Elle me raconte Naga Sadow, ses échecs, le second effondrement de Korriban, la nécessaire disparition de l’Ordre aux confins inexplorés de la galaxie, la survie de l’Ordre en marge du connu, les Guerres Mandaloriennes – que je n’ignore pas –, Revan et Malak – dont j’ai vu les visages au travers des souvenirs de Yuthura – et Darth Traya – dont tout juste je sais qu’elle était la Trahison ; enfin, ses doutes, son ennemi et sa leçon.

Je l’entends. Pourtant, je ne hais pas les Jedis. Je ne désire pas leur destruction et je n’ai pour eux aucune inimitié. Comment le pourrais-je ? Je n’en ai même jamais vu. Pourquoi vouloir détruire ce que je ne connais pas ? Pourquoi souhaiter leur annihilation ? Parce que l’Ordre Sith, auquel j’aspire l’attend de moi par tradition ? Je ne suis pas cette Ordre, je ne suis pas son Histoire. Je ne suis ni Ajunta qui trahit son Maître, ni Malak qui rasa Taris pour seulement l’une d’entre eux.

Ce que je souhaite ? La puissance de cet Ordre, ses secrets. Je reconnais sa sagesse, j’admire ses Seigneurs et souhaite ardemment, à leur exemple, un jour prochain, me tenir au-dessus de la masse des mécréants. Mais hais-je les Chevaliers de la Lumière ? Je sonde mon cœur. Non. Un si noble sentiment que la haine a besoin d’un comburant pour s’enflammer. Si je les méprise, ils sont loin de faire s’élever en moi les fureurs que m’inspire les traîtresses du Courant Blanc. Soit, je ne les hais pas, du moins cela ne m’empêchera pas de faire d’eux ma pierre de touche, obéissant aux ordres de ma Dame, pourvu que cela me permettre d’apprendre à ses côtés et de rejoindre sa cime – le temps venu.

« L’impatience et la précipitation sont le lot des enfants, ma Dame. Je ne suis plus une enfant. »

Et l’arme que je sens peser à ma ceinture, et les heures qu’elle m’a demandées en sont le témoin. De même ma docilité. Pas une fois je n’ai, depuis que je suis à ses côtés, témoigné d’arrogance. Je sais tout ce qu’il me faut apprendre, je sais tous les dangers qui guettent l’imprudent lorsqu’il entend se saisir d’un pouvoir qu’il ne comprend pas. Je ne serai pas à compter au nombre des Apprentis qui ont chuté par orgueil, trop peu sages pour considérer les savoirs anciens avec tout le respect et l’art qu’ils exigent. Je reconnais le génie de ceux qui ont dominé et dominent encore.
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- Très bien, tu ne feras donc pas les mêmes erreurs que d’autres Sith. Je savais que tu sortirais du commun des apprentis en te choisissant comme mon élève.

Répondit calmement l’umbarane en gratifiant He’Thu d’un sourire qui se voulait satisfaisant. La kiffar ne haïssait pas les Jedi contrairement à ses anciennes sœurs du Couran Blanc Ainsi son orgueil n’obscurcirait pas sa vision des choses ainsi que les objectifs que lui fixeraient la Dame Sith une fois qu’elle serait en mission. Ce genre de considérations n’avait tout simplement pas sa place sur le terrain : seule la réussite de l’opération comptait. L’échec était souvent synonyme de captivité ou de mort, autant éviter ainsi de faciliter la tâche de leurs ennemis. Achevant de sa maquiller le contour de ses yeux aux noir pour souligner son regard, Darth Oracci reprit la parole pour raconter une partie de son expérience, et sans doute la plus douloureuse.

- En rejoignant l’Empire à mes 23 ans, j’ignorais que je possédais ce pouvoir en moi tout comme l’existence même des Sith. Je n’y avais pas cru d’ailleurs quand on m’a sélectionnée pour rejoindre Korriban. Et pourtant aujourd’hui je dispose de bien plus de puissance que d’autres, mais sans vision, sans réflexion et intelligence, ce pouvoir n’a que peu de valeur. J’ai appris cette leçon lors de mon premier jour de noviciat auprès des instructeurs.

Elle marqua une courte pause pour refermer son maquillage et s’emparer de son rouge à lèvre. Ce témoignage était à la fois un gage de confiance en He’Thu, mais aussi une façon de lui transmettre une sagesse via un exemple des plus concrets. Elle poursuivit :

- Un acolyte de 12 ans a triomphé de moi au sabre. Cette leçon fut sans doute l’une des plus cuisantes mais aussi celle qui m’a le plus permis de comprendre comment les Sith fonctionnaient : la puissance seule ne suffit pas. Plus âgée que les autres, j’ai rusé pour survivre. J’ai semé la dissension dans leurs rangs pour les diviser davantage, nourri les rivalités jusqu’à ce que nous ne soyons plus que deux survivants à la fin du groupe.

Passant son rouge sur ses lèvres, la Dame Sith plissa celle-ci et referma l’étui. Satisfaite de son maquillage, l’umbarane semblait prête à se rendre à une grande réception ou quelque chose de cet acabit. Terriblement séduisante et sensuelle, elle pivota pour se tourner vers la kiffar. Toujours dans ses sous-vêtements gris, et n’ayant comme vêtement qu’un peignoir léger en soie sur ses épaules, Darth Oracci prit appui contre la vasque de sa salle de bain pour y poser son dos et reprit la parole toujours avec une douceur agréable qui venait se graver dans votre cerveau comme une demande que l’on ne pouvait pas décemment refuser.

- Approche, j’ai terminé ma jeune apprentie. J’ai un petit cadeau pour te féliciter de tes prouesses pour ton sabre laser.

Invitant la jeune femme à la suivre, l’umbarane arriva dans sa chambre ou une tenue était déposée sur le lit. Il y en avait deux : une tenue noire destinée naturellement à être portée au sein de l’espace Sith pour faire valoir son statut d’apprentie, et une autre plus raffinée de prime à bord qui évoquait la tenue d’une suivante. Les tissus utilisés étaient de haute qualité pour ne pas dire presque de luxe. La valeur de cet ensemble permettrait sans doute à He’Thu d’avoir suffisamment à manger pour six mois sans doute. La Dame Sith croisa les bras, toujours légèrement vêtue pour donne une nouvelle consigne et précisions sur ces tenues à sa jeune apprentie, mais tout en n’en disant pas suffisamment : garder des surprises était toujours quelque chose de bénéfique.

- Enfile-la pour l’essayer. Elle vient de mon monde natal, Umbara. Tu devras être capable de me suivre lors que je fais des affaires ou des mondanités aussi bien au sein de l’Empire qu’à l’extérieur chez la République. Les Jedi ne devront jamais soupçonner ta véritable nature, tout comme les autres. Le secret : voici la clef de la survie dans cette galaxie. J’espère qu’elle te plaira.
Alysha Myy’Lano
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Ainsi, mon Maître avait elle aussi rejoint tardivement les rangs impériaux, à peine plus tôt que je ne l’ai fait. A-t-elle trouvé en moi une sorte de miroir ? Un double auquel s’associer à la façon de divinité jumelée ? L’idée me plaît et un temps je veux bien être la Lune pourvu qu’elle soit mon Soleil et que je tire puissance de sa Lumière. Ma rencontre avec Idès prend soudain un autre sens lorsque je l’entends me conter son humiliation. Certes, la belle Twi’lek n’a pas la moitié de mon âge mais force m’est de reconnaître qu’elle m’a terrassée avec une aisance cuisante et continue de le faire bien trop souvent à mon goût – et ce pour un moment encore. Est-ce là les leçons que je dois retenir de sa propre histoire ? La constance et la ruse ? Ces valeurs me semblent doter d’une élégance qui me sied.

Le vermeil apporte la touche finale à son maquillage dont la sophistication trahit l’événementiel. S’est-elle préparée pour une entrevue importante ? Ignorante de tous les us et des coutumes de ce monde, je suis incapable de savoir ce que peut bien être le quotidien d’une Dame Sith de son envergure. Elle se lève, sa robe de soie largement ouverte coule le long de sa peau perlée et dévoile, par intermittence, le délicat pulpe de sa féminité.

« Approche, j’ai terminé ma jeune apprentie. J’ai un petit cadeau pour te féliciter de tes prouesses pour ton sabre laser. »

Mon arme est déjà une récompense en soi ; son enseignement, la patience dont elle fait preuve à mon égard et l’attention qu’elle me porte. Pourtant, je lui souris et me réjouis comme une enfant : je n’ai que rarement goûté à la saveur des présents et à la joie d’un cadeau pensé pour vous. Je la suis et découvre que la Twi’lek au teint carmin n’a pas été inactive tandis que nous étions dans la salle d’eau. Deux armatures en acier de ma stature encadrent désormais le lit. Sur l’un, une cape de voyage couvre les épaules d’un noir profond doublé de rouge, des manches hautes bouffantes – magnifiques –, un bustier raffiné qui, lorsque la cape s’ouvre, laisse deviner la gorge sans être vulgaire, des gants saillants, de jais, un pantalon qui l’est tout autant, lequel se termine lorsqu’il épouse des bottes hautes, renforcées aux genoux par de beaux ouvrages d’argent. Je devine une tenue de voyage, pourtant d’un grand raffinement, civile, et je sais n’avoir rien détenue, de toute ma vie, d’aussi précieux. Les yeux brillants, alors que ma Dame m’y invite, je tends la main et touche le tissu le plus délicat que je n’ai jamais caressé. Elle ne me laisse qu’un instant m’en réjouir, déjà elle attire mon attention sur le second mannequin, lequel porte un kimono aux tons d’argents et de pourpre claire. Sans aucun doute, cette tenue est d’intérieur, intimiste presque, en soie, et d’un délicat que ma peau n’a jamais connu. J’en saisis la ceinture finement ouvragée et un temps, en manipule les broderies. Je peine à évaluer le prix d’une telle pièce d’art et des .

Alors que mon aise est déjà à son comble, je sens sa main sur mon épaule qui m’attire et m’invite à découvrir d’autres dons encore, disposés à plat sur le lit. L’une est une bure Sith dont je remarque l’écart avec la parfaite tradition. Jusque dans ce détail, ma Dame aura respecté mon souhait de ne pas accepter sans originalité l’héritage des Korribanites. La dominante est d’un noir de charbon, renforcé par l’anthracite de larges bandes qui viennent complexifier un peu le jeu simple des plis. L’élégance et le fonctionnel. Des bottes et des gants sont joints à l’ensemble. Dernière perle que l’on m’offre, au côté de la bure, une robe anthracite, brodée, au bustier somptueux ornée de perle, dont les manches ont de magnifiques volants. Mes mains la parcourent déjà fébrilement lorsqu’elle s’adresse de nouveau à moi :

« Enfile-la pour l’essayer. Elle vient de mon monde natal, Umbara. Tu devras être capable de me suivre lors que je fais des affaires ou des mondanités aussi bien au sein de l’Empire qu’à l’extérieur chez la République. Les Jedi ne devront jamais soupçonner ta véritable nature, tout comme les autres. Le secret : voici la clef de la survie dans cette galaxie. J’espère qu’elle te plaira. »

Mon sourire éclatant, mes yeux embués de larmes suffisent à la persuader, avant même l’essai, de combien ces présents me touchent. Idès, pourtant si peu expressive d’ordinaire, me sourit également. Je ne cherche même pas à agiter les mains, il n’y a rien à dire, et aussitôt je me défais de mes vêtements – vieilles frasques de voyage – pour me glisser dans cette nouvelle peau que j’accepte avec joie. Ma Dame elle-même m’aide à finir d’ajuster le tout, tant mes mains tremblent. Je me présente devant le miroir de pied et m’admire, tournoie, exulte de joie en voyant le tout voler autour de moi. Je n’ai jamais été aussi belle ainsi présentée dans un tel écrin. Je me tourne vers ma bienfaitrice, des perles aux coins des yeux.

« Je ne saurais vous dire, ma Dame, combien je vous suis reconnaissante. Ces présents sont somptueux. Merci. Merci mille fois. »

Je lui souris et volte pour m’admirer encore. Je ne peux détacher mon regard de mon reflet et m’imagine déjà, au cœur des grandes Cours de cette galaxie, ombre discrète et néanmoins sublime de la Dame d’Umbara.
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Aidant son apprentie à enfiler l’une des nombreuses tenues qu’elle lui avait offerte, la Dame Sith fut satisfaite du résultat final en contemplant les courbes de la jeune femme. Oui, avec davantage d’éducation et de formation elle ferait une formidable espionne subtile aux méthodes raffinées en matière d’extraction d’informations ou d’élimination. Esquissant un large sourire devant la réaction de la kiffar, Darth Oracci lui répondit dans la même langue qu’elle en agitant ses mains afin d’entretenir le lien qui les unissait.

- Tu as mérité ta place à mes côtés mon apprentie.

Elle lui tendit une ceinture qui avait été sienne autrefois, celle-ci datait d’il y a plusieurs années, mais était encore en bon état et bien entretenue. L’umbarane avait fait ceci à dessein, connaissant le don de psychométrie de sa disciple, elle souhaitait vérifier si son talent était bien plus efficace et utilisé lors d’émotions fortes qu’elles soient positives ou négatives. Restait également à voir quel degré de détail pourrait entrevoir la kiffar.

Sly marchait dans la neige. Le ciel grisâtre laissait échapper de nombreux flocons qui, emportés par le vent, donnaient l’impression d’avoir une vision très réduire du paysage. Cet épais manteau immaculé lui arrivait jusqu’aux genoux, et le léger dénivelé de la pente qu’ils montaient n’aidait pas vraiment à leur progression. La faim tenaillait les entrailles de l’umbarane dont les traits étaient plus jeunes que ceux dessinant son visage aujourd’hui. Devant Darth Oracci se trouvait une silhouette plus massive et masculine à environ 6 mètres devant elle lui tournant le dos et progressant sans difficulté apparente. Le tandem se trouvait sur Rekkiad, un des mondes de l’espace Mandalorien ou ils recherchaient quelque chose… Le froid glaçait les os de la Dame Sith qui sentait ses lèvres gercer. Essayant de reprendre son souffle, avant que la tempête annoncée ne survienne dans quelques heures, elle en profita pour observer ses mains qui avaient abandonné leur teinte pâle pour arborer une couleur légèrement violette. Ce n’était qu’à ce que moment là qu’elle réalisa que ses dents claquaient régulièrement de façon incontrôlée, sa mâchoire entière lui paraissait engourdie. Ses genoux lui firent défaut et elle se laissa tomber sur ceux-ci quelque secondes en refermant ses bras sur sa poitrine pour se réchauffer. Soufflant dans ses mains pour atténuer le froid, l’umbarane entendit une voix puissante et rauque qui perçait au travers du vent glacial qui semblait mordre en permanence le corps de l’umbarane. Son maître s’adressait à elle.

- Avancez apprentie ! Si vous n’atteignez pas les grottes avant que la tempête ne se lève, vous périrez ici gelée !

L’homme qui marchait devant lui s’était retourné : un togruta imposant et massif enveloppé dans sa bure noire de Sith. Carré de carrure, son visage était sévère et expérimenté comme l’attestaient quelques cicatrices sur son visage. Même à cette distance, Darth Oracci ressentait le regard mordoré du togruta la jugeant. Il avait raison et le son de sa voix lui indiquait clairement qu’il ne s’attarderait pas pour l’aider. C’était une épreuve à surmonter comme tant d’autres avant celle-ci. Serrant ses dents pour les empêcher de claquer, elle prit appui sur le sol avec sa main droite et puisait dans sa rage pour se relever et poursuivre la marche. Sous l’œil approbateur de Darth Ganys, son mentor, Darth Oracci reprit son chemin d’un pas plus rapide pour rejoindre son maître.

- Bien, ne vous arrêtez plus. Poursuivez la marche ou le blizzard vous tuera.

Lui avait-il dit en voulant être à la fois encourageant mais aussi très directif. Alors qu’ils avancèrent côte à côte, séparés d’un mètre seulement, il y eu un craquement de glace sous le pied de l’umbarane qui comprit trop tard ce qui se passait. Disparaissant sous la neige, seule la poigne de fer de Ganys enserra sa main tendue en l’air. Les pieds dans le vide, Darth Oracci avait découvert une crevasse qui aurait certainement eu raison de sa vie sans la réactivité de son maître. Le togruta grimaça en tirant sur ses muscles puis hissa son apprentie jusqu’au rebord ou elle put se rétablir et se remettre debout tout en réajustant sa ceinture afin de s’assurer que son sabre laser était toujours là.

- Canalisez votre colère, mais ne la laissez pas vous aveugler. Cette crevasse, vous auriez du la voir, la sentir à travers la Force.

Cette leçon avait été bénéfique, sans l’intervention de Darth Ganys, Sly ne serait sans doute plus qu’un corps sans vie et gelé gisant au fond d’une crevasse attendant qu’un charognard vienne se repaître de sa chair froide.

Revenant sur Dromund Kaas, la Tisseuse observait les réactions de sa disciple se demandant ce qu’elle pouvait percevoir de son passé. S’habillant à son tour pour porter sa propre tenue de Dame Sith, Darth Oracci avait songé à former la kiffar à la télépathie afin d’avoir une idée de ce qu’avait pu être sa voix par le passé. La Force permettait bien des miracles à ceux qui étaient suffisamment chanceux pour posséder son pouvoir.

Alysha Myy’Lano
Alysha Myy’Lano
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« Tu as mérité ta place à mes côtés mon apprentie. »

Je n’en doute pas un instant. Depuis ma rencontre avec Yuthura, je m’efforce de suivre la voie des Siths et de me conformer à leurs mantras. J’aiguise ma force, j’endurcis mon âme. Je n’obtiens que la juste récompense de mes luttes gagnées. Je remercie encore la Dame qui reconnaît ma valeur, en m’inclinant royalement devant elle pour saluer son auguste personne. Dans cette tenue d’apparat, mienne à présent, l’on dirait une princesse héritière saluant sa Reine.

Lorsque je me redresse, un nouveau présent s’offre à moi. C’est une ceinture sobre, noire, mais élégante. Je devine qu’elle servira à refermer la bure qui se trouve encore sur le lit, mais aussi qu’elle doit revêtir une importance singulière pour m’être présentée ainsi. Je regarde d’abord ma Dame, puis tend les mains vers l’objet et…

    Mes pas suivent la sente mince d’un géant,
    Tandis qu’alentour mon œil se perd dans le blanc
    Du camaïeu neigeux que nous traversons
    Et qu’à chaque pas j’affronte les Aquilons.
    Leur puissance me soumet. Lors une voix lourde,
    Portée par les souffles de Borée, m’interpelle
    Et me tance. La colère afflue, vive, en moi
    Pour raffermir mes pas gourds que la glace scelle.
    Avec hargne, je rejoins le Togruta
    Dont les encouragements flattent mon ego.
    Soudain, la glace fine cède sous mon pas,
    Il me faut sa main pour ne pas rompre mes os.


« J’étais… vous ? Vous seriez morte, ce jour-là, s’il n’était intervenu. J’ai entendu sa leçon, votre leçon. Était-ce votre maître ? »

Je constate que mon corps frissonne encore au souvenir du froid intense qui cristallise ce souvenir. Je ne me suis pas trompée, l’objet n’est pas sans histoire, sans son histoire. Pourquoi ainsi me le confier ? Cette ceinture, je n’en doute pas, Elle l’a portée plus d’une fois. Comment peut-Elle savoir ce qu’elle me permettrait de voir ? Le sait-Elle seulement ?

Je souris. Je crois deviner la curiosité que je suis à ses yeux. Elle travaille à découvrir mon don et je le découvre avec elle.

« Saviez-vous que je verrai ce fragment de votre passé ? Que recherchez-vous, ma Dame ? J’ai hâte d’apprendre à maîtriser ce don qui est le mien. Il me surprend encore trop souvent et pourrait me trahir trop aisément. J’ignore tant de mes possibilités… Je fais une piètre Kiffar. »

Mais c’est une chose que je souhaite ardemment corriger. Certes, j’ai surtout étudié avec mon professeur d’acier l’Histoire et la Philosophie des Siths et de l’Empire mais… En moi, ce néant absolu de mon passé appelle à être combler. Ma réaction, incontrôlée et idiote, devant le Docteur me l’a confirmé. J’ai ce besoin de réponses, et il doit commencer par la question la plus simple : que suis-je ? Si l’important se trouve dans ce que je suis et serai, je ne peux me bâtir sur le vide de mon passé. Je ne suis pas une ancienne esclave, je suis née autrement et il me tarde de découvrir cette altérité et l’écart que je marque aujourd’hui avec elle.
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Cela semblait avoir fonctionné : son apprentie avait à peine touché la ceinture que déjà elle s’était figée en contemplant l’objet dans un silence religieux. Ses yeux blancs et luminescents indiquaient clairement qu'elle revivait le souvenir contenu dans cet objet. L’umbarane était satisfaite de réussir à provoquer ceci chez son apprentie qui devenait de facto son cobaye dans ses recherches concernant la psychométrie, réussir à provoquer ces réactions lui permettrait à terme (et elle l’espérait) parvenir à contrôler son talent sommeillant au plus profond de son cœur. Elle était convaincue que les freins jouant sur la kiffar relevaient de l’ordre de sa mentalité plus que de son physique, avec de la volonté et de l’entrainement, He’Thu parviendrait à mettre ce don sous son joug. Revenant à elle, la jeune femme s’exprima à nouveau faisant jouer ses mains et doigts à travers l’air à la manière d’une joueuse de harpe. Décryptant son message, elle refit le lien avec le souvenir associé à cette ceinture : le togruta l’avait sauvée une seule fois quand elle avait porté cet accessoire enserrant sa taille. Remonter le temps mentalement la fit frissonner devant le constat de son apprentie, elle serait bien morte effectivement.

- En effet, Darth Ganys était mon maître. C’est lui qui a participé à faire de moi ce que je suis aujourd’hui, du moins il m’a montré la voie. Tu as du voir le souvenir de notre marche sur Rekkiad il y a plusieurs décennies… c’était à la fois une épreuve et une recherche de la part de mon mentor, mais nous sommes rentrés sans ce que nous venions chercher.

Dit-elle en agitant ses doigts à son tour, profitant du silence régnant dans la chambre qui n’était perturbé que par le très léger bourdonnement des speeders allant et venant à l’extérieur de l’immeuble. Préférant jouer carte sur table avec la kiffar, elle confessa donc qu’elle ne savait pas quelle réminiscence du passé rejaillirait soudainement dans l’esprit de la jeune He’Thu Lhoss. Elle rajouta donc avec une certaine lenteur.

- J’ignorais sur quel souvenir tu tomberais. Cette ceinture, je l’ai portée jusqu’au moment ou j’ai réclamé mon titre de guerrière Sith. A dire vrai, je pensais que d’autres souvenirs plus marquants que celui-ci te seraient révélés. Je t’ai donné cette ceinture à dessein pour vérifier une de mes hypothèses concernant ton don de la Force.

Et c’était vrai, l’umbarane se souvenait bien avoir porté cette ceinture lors de son affrontement contre le togruta, elle se rappelait de ce duel qui aurait pu la consacrer vers l’échelon suivant de la hiérarchie impériale, ou au contraire l’enterrer définitivement. Darth Ganys n’aurait pas eu la même clémence à l’égard de son apprentie qu’elle n’en n’avait eue s’il avait triomphé lors de cette joute de volontés et d’ambitions. Bien entendu il y avait aussi le souvenir de la mort de sa propre sœur par ses mains afin qu’elle taise à tout jamais la véritable nature de Sly Keto. Et bien d’autres choses encore qui auraient de quoi faire frémir d’effroi la kiffar. Pourtant on ne parvenait pas à un niveau de puissance et de responsabilités sans sacrifices. Il y avait une ancienne loi en alchimie qui disait ceci : pour obtenir quelque chose, il faut accepter de perdre autre chose d’une valeur équivalente. Le pouvoir se prenait, il ne s’attendait pas. Mais cela impliquait un prix à payer, toujours. C’était une certitude, une loi de l’univers au même titre que la gravité régissant l’ordre planétaire d’un système stellaire. Darth Oracci esquissa un sourire confiant à l’adresse de la jeune femme, si bien qu’elle passa sa main sur sa joue et son menton comme une tendre caresse pour He’Thu. Reprenant à l’aide de sa voix, la Dame Sith maintint le contact visuel avec la kiffar tandis qu’elle lui adressait la parole de sa voix claire et douce.

- Ce n’est qu’en multipliant les occasions données à ton pouvoir de se manifester que tu parviendras à le comprendre, le provoquer pour en faire quelque chose sur lequel tu exerceras une emprise totale. Si je peux, à l’instar de mon ancien maître te montrer la voie, alors je t’aiderais.

Elle croisa les bras et se dirigea vers le salon tout en invitant d’un geste de la main, He’Thu à la suivre. En marchant elle reprit la conversation par le biais de la langue des signes, une façon d’éviter d’avoir à trop se révéler à Idès toujours présente et silencieuse.

- Penses-tu qu’explorer ton passé te libérerai des entraves qui t’empêchent de maîtriser ton pouvoir He’Thu ?

Alysha Myy’Lano
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Rekkiad ? Ce nom m’est totalement inconnu. J’essaie pourtant de le retenir et remets à plus tard l’occasion d’en apprendre davantage sur ce monde. L’information importante ici, et celle qui me captive : Darth Ganys, celui qui forma mon propre mentor. Je vois encore clairement le Togruta, son souvenir est devenu mien. Grand, puissant, un titan parmi les siens. Savoir que ma Dame, pour accéder à son rang, est parvenue à mettre à bas ce colosse force mon admiration. Je La sais puissante dans la Force, je sais aussi combien Elle ne m’a rien montré de Son pouvoir et pourtant, je n’en suis pas moins impressionnée d’en trouver encore la preuve indirecte.

C’est précisément pourquoi je suis frappée par la surprise lorsqu’elle m’avoue son ignorance. Si mon don La dépasse, Elle, il m’apparaît soudainement comme un abysse de mystère et à la fois, un grand atout. Si, un instant, je doute de ce qu’il me faut lui dire, sa tendresse à mon égard m’intime l’honnêteté, ensuite, je comprends qu’elle est la plus à même de m’aider et qu’elle le sera d’autant plus qu’elle saura.

« Même si la chose est, je le pense, rare, certains objets peuvent contenir plusieurs fragments de souvenirs. Si aujourd’hui j’ai vu cet éclat de votre vie, il n’est pas dit que cette ceinture ne m’emmènera nulle par ailleurs par la suite. Ainsi, j’ai découvert beaucoup de la vie de Yuthura Ban à travers son seul cristal.

Sous votre gouverne, je travaillerai dur pour maîtriser ce talent dont j’ai hérité par le sang. »


Elle m’invite alors, d’un regard, à quitter mon habit de servante pour me vêtir de celui de l’apprentie. Je m’exécute et, ce faisant, boucle Son ancienne ceinture où la garde de mon sabre vient trouver une place tout à fait naturelle. Elle m’invite ensuite à La suivre dans le salon et aborde une question qui, depuis ma rencontre avec le Docteur, m’inquiète : mon passé.

« Je serai bien incapable de vous répondre, ma Dame. Pour dire vrai, je n’ai aucun souvenir de ce que je fus avant de devenir une esclave. Les premières bribes de ma mémoire sont, ironiquement, celles de ma vente. J’avais moins d’une dizaine d’année, six ? sept, peut-être. En deçà de cela, le néant. J’ignore qui furent mes parents, s’ils sont encore en vie. Mis à part ma race, j’ignore tout de ce que j’ai été – et même la culture Kiffar m’échappe tout à fait. Alors, ma Dame, j’en suis désolée mais je ne saurai vous répondre. »

Si j’ai paru rayonnante dans ma nouvelle bure – suffisamment originale pour qu’elle plaise mais suffisamment ancrée dans les traditions pour qu’elle fasse de moi, officiellement, une Apprentie – l’évocation de mes années origines a voilé mon visage d’une neutralité ombreuse. Je ne peux lui cacher que le sujet me soucie. Je pensais, jusqu’à il y a peu, que la culture Sith, cette étrange famille, comblerait le vide. J’avais tort et me suis rendue à l’évidence. Quelque part en moi, je sens le besoin de comprendre ma propre nature. De renouer avec cette civilisation qui, à l’instant, n’est pour moi qu’un mot. J’ai besoin de devenir Sith, mais aussi Kiffar.

« Je ne peux vous cacher, ma Dame, que je suis curieuse quant à mes ancêtres et surtout quant à leur culture. En faisant de moi une esclave, ils ont effacé ma vie et je pense ne pouvoir être à nouveau entière qu’en défaisant ce qu’ils ont fait. »
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La kiffar était déterminée à maîtriser le don qu’elle possédait. Cette déclaration étira un sourire sur le visage de l’umbarane qui n’en n’attendait pas moins de sa jeune apprentie. Elle lui répondit verbalement cette fois-ci, prenant la parole d’une voix claire et rassurante, afin de montrer qu’He’Thu avait permis à sa maîtresse de mieux appréhender certains détails importants de son talent de psychométrie.

- Bien, tu confirmes ce que je pensais par rapport à ces objets Tu es vive d'esprit et clairvoyante, c'est très bien. J’ose espérer que les visions concernant mon passé que tu recevras te seront bénéfiques dans ton apprentissage sur la voie du Côté Obscur de la Force.

Le voile de tristesse vint teinter l’étincelle qu’était la jeune He’Thu. La Dame Sith conclut que son apprentie semblait ne pas avoir abandonné ce qu’elle avait été, refusant de couper les attaches qu’elle avait développées pendant l’enfance. Sa réaction ne lui avait pas échappé, mais l’umbarane préféra ne pas aborder le sujet, surtout que la jeune femme prit l’initiative de le faire pour le plus grand soulagement de Darth Oracci qui aurait plutôt attendu un moment plus propice pour voir ce qu’en pensait He’Thu.

Ainsi elle n’avait aucun souvenir de son passé ni de la culture de son peuple. L’umbarane fut ravie de cette information donnée car elle avait visiblement visé juste ; si He’Thu était consciente qu’il serait nécessaire tôt ou tard de revenir sur le monde ou elle a grandi alors cela allait dans le sens des objectifs de la Dame Sith. Les émotions fortes pouvaient déclencher son don, revenir sur les lieux du cauchemar que fut son enfance et adolescence ne pourraient que raviver davantage ses cicatrices, et ainsi lever peut-être, un frein à sa maîtrise de la psychométrie. Ce gouffre béant dans le cœur d’He’Thu était une blessure qui saignait encore si l’on appuyait dessus. Darth Oracci comptait bien combler ce vide qui l’habitait, la voie des Sith serait capable de faire ceci… à condition de détacher la jeune kiffar de son passé, et de ce qu’elle aurait pu devenir. Ainsi, il n’y aurait plus une multitude de chemins pour la jeune femme, mais une seule voie rapide, tentatrice vers la maîtrise de son don et des pouvoirs que la Force lui avait accordée.

Ce chemin, c’était celui du Côté Obscur de la Force, celle qui donnait tant de choses à celui ou celle qui acceptait d’en payer le prix. Elle marcherait dans les empreintes laissées par Darth Oracci, et avant elle par Darth Ganys et son propre mentor, devenant ainsi dépositaire d’un héritage plusieurs fois millénaire et endossant le manteau de Dame Sith au bout de ce sentier périlleux mais terriblement séduisant… Ce faisant elle forgerait sa propre destinée, sa propre histoire, et peut-être même que son nom pourrait être évoqué dans plusieurs siècles si la fortune et le talent ne la laissaient pas tomber. Elle répondit silencieusement à son apprentie en faisant des signes de la main.

- Je pense la même chose que toi He’Thu, tu ne pourras pas aller de l’avant sans voir d’où tu viens. Nous nous rendrons sur le monde ou tu as grandi pour devenir femme, celle ou tu as vécu ton ancienne vie avant de me rejoindre sur Korriban.

Elle posa une main réconfortante sur son épaule, et la mena jusqu’à une chambre de méditation : une petite pièce à la lumière tamisée qui donnait sur l’extérieur de l’appartement de Darth Oracci. Deux tapis étaient présents sur le sol, l’umbarane alluma quelques bougies et des encens originaire d’Umbara. L’ambiance était propice au calme et à la méditation, et la Dame Sith invita son interlocutrice à prendre place sur le tapis.

- Je vais t’enseigner comment communiquer d’une autre façon. Si tu y parviens, le résultat te ravira au plus haut point sans doute…

La Dame Sith s’assit en tailleurs sur son tapis, face à He’Thu. Elle prit la parole à nouveau sur le même ton bienveillant que précédemment.

- La télépathie permet de communiquer par la pensée. Ferme les yeux et focalise ton attention sur la Force et sur une pensée bien précise et simple que tu souhaiterais me communiquer sans t’exprimer sous une autre forme.

Conservant le silence, Darth Oracci observa son apprentie, attendant de voir si elle serait capable de projeter une pensée simple dans l’esprit de sa maîtresse. L’empathie de Force était facile et presque instinctive, naturelle, mais une phrase était déjà bien plus compliquée. De surcroit, Darth Oracci parviendrait à entendre la voix de son apprentie, tout comme cette dernière : sa surprise et son ravissement n’en serait sans doute que bien plus grand. Ce serait même un excellent accomplissement pour la jeune femme.
Alysha Myy’Lano
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« Je me montrerai digne des confessions de votre vêtement, ma Dame. Sachez que la confiance que vous m’octroyez en me la délivrant me va droit au cœur. »

Je suis tout à fait sincère et, pour tout dire, l’émotion qui m’a gagné ne semble vouloir me quitter. Je me sens honorer par Sa présence, par Sa bienveillance et par les égards qu’Elle me témoigne. Je L’aime comme une mère sévère mais juste et souhaite me montrer à la hauteur de Son héritage.

Pourtant à l’évocation de Desevro, cette ancienne lie dans laquelle il ne me plaît plus de me rendre, un éclair de colère me traverse l’esprit. Pourquoi me rendre là-bas ? Quelles réponses en attendre ? S’il y a un lieu que je souhaite voir, c’est Kiffu, s’il y a des gens que je souhaite rencontrer, ce sont d’autres comme moi. J’ai le sentiment de ne pas être comprise mais… J’ai confiance en Elle et acquiesce, certainement la planète de mes origines viendrait plus tard.

Nous changeons de salle, gagne un lieu que j’identifie aisément comme destiné à la méditation. De grandes vitres s’ouvrent sur le bal des airspeeders et la danse des éclairs du ciel de Kaas City. Aucun bruit, pourtant, ne traverse l’épaisseur de verre qui nous sépare d’eux. Ma Dame allume quelques bougies, lesquelles embaument de leur chaude lumière la pièce, et y ajoute de l’encens aux compositions subtiles et puissantes.

Je m’assieds face à elle, curieuse, et découvre l’objet de notre leçon qui me ravit au plus au point. Elle m’indique la manœuvre, je souhaite immédiatement y procéder. Je suis puissante dans la Force et l’enseignement d’Ifant me permit de maîtriser tout à fait les différents stades de transes méditatives qu’un Sensible peut atteindre. En quelques secondes, me voilà isoler du reste du monde, yeux clos, pour ne plus sentir qu’autour de moi la Force. Mon sabre a cessé de me peser à la hanche, l’univers, au-dehors, l’encens, la flamme des bougies, tout s’est évaporé dans la Force et se trouve à présent là, autrement.

Un sentiment ? Une idée ? Ma gratitude. C’est à ce sentiment infini de reconnaissance que je m’accroche, que je cisèle, que j’épure et que je cherche à remonter le courant de la Force jusqu’à Elle pour le lui faire entendre, sans un mot. Juste cette brutalité puissante et claire d’une ineffable affection pour ce qu’Elle me dispense, quoique teintée de la joie d’une voix peut-être retrouvée.
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Revenir sur Desevro était un objectif d’essayer de retrouver celui qui avait vendu He’Thu, et ainsi remonter la piste jusqu’aux parents qui se trouvaient sans doute sur Kiffu, ce serait une excellente porte d’entrée pour la jeune femme de retrouver ses racines et origines. Ce serait le premier pas vers le processus visant à lui faire affronter le passé, sans cette étape, ce serait bien plus difficile de chercher ces individus sur Kiffu. Silencieuse et concentrée, l’umbarane sentit quelque chose dans son esprit mais elle ne parvenait pas à déceler de quoi il s’agissait. Il y avait bien la présence d’He’Thu à travers la Force, mais sa voix était inaudible. Darth Oracci fut quelques peu surprise mais se reprit rapidement en comprenant d’où venait le problème. En réalité la télépathie se déroulait en deux étapes : la première consistait à établir une connexion mentale temporaire avec la cible du message, et la seconde à formuler le message en soit dans l’esprit de la personne visée. La kiffar avait réussi la première étape, mais pas la seconde qui semblait bloquée. La Dame Sith laissa sa jeune apprentie se concentrer quelques minutes afin de voir si elle résoudrait d’elle-même ce problème, ou si elle bloquerait sur cette difficulté qui serait aisément surmontée. La voix douce de Darth Oracci s’éleva dans l’air afin d’encourager les efforts de la jeune femme et l’inciter à y arriver.

- Concentre-toi, tu as établi une connexion mentale avec moi. C’est la première étape. Désormais formule ton message mentalement, focalise toi sur les mots. Visualise la combinaison qu’ils forment, valide la et je la recevrais.

L’umbarane attendit quelques secondes, profitant de cet instant suspendu dans le temps pour sentir le doux parfum des encens venir à son nez. L’odeur apaisait quelques peu la Dame Sith, et lui permettait de garder les idées claires. Assurée, elle ajouta un encouragement à l’égard de la jeune He’Thu Lhoss pour la motiver.

- Je sais que tu en es capable.

Et elle était sincère dans son propos. Après avoir fabriqué son sabre laser, cet apprentissage du pouvoir de télépathie serait bien plus facile. Avec un peut de concentration et de volonté, elle y parviendrait. Au fond d’elle, Darth Oracci était assez curieuse de voir quelle serait la tonalité de la voix de sa disciple qu’elle fréquentait depuis déjà plusieurs semaines. Serait-elle douce ? Ferme ? Apaisée ? Nerveuse ? Cette sensation d’être sur le point de découvrir quelque chose d’intéressant, cette excitation commençait à gagner la Dame Sith qui contenait tant bien que mal son impatience. Sa force mentale lui permettait de tenir fermement la laisse de sa curiosité qui tirait de toutes ses forces sur la corde. He’Thu ne décevrait pas sa maîtresse, elle souhaitait ardemment apprendre cette capacité, ce ne serait qu’une question de minutes compte tenu du talent et des ressources dont elle avait pu faire preuve jusqu’à présent. La patience de l’umbarane serait bientôt récompensée, elle était sereine et savait que la kiffar réussirait à maîtriser ce pouvoir, puis à l’utiliser de façon presque inconsciente et facilement avec un entrainement quotidien et poussé.
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Me focaliser sur les mots ? Lui faire entendre la voix que j’ai fait mienne ? C’est tout à fait étrange pour moi. D’où me vient-elle ? Du fond de ma mémoire. Le souvenir se dessine dans mon esprit, à la façon d’une esquisse au fusain, un souvenir et non une vision. Je ne me souviens plus de son visage sinon de ses yeux. Si grands, si chauds. Leur éclat noisette et les stries délicates d’or qui les parcouraient. Était-elle humaine ? Je ne le sais même plus. J’ai oublié, comme pour mieux finir de m’accaparer son cadeau. Il résonne en moi chaque fois que je me formule la moindre pensée. Sa voix. Son timbre à la fois chaud, grave et pourtant délicatement brisé. Si ma gorge avait pu vibrer, c’est ainsi qu’elle se serait faite entendre.

« Les premiers mots que je désire vous faire entendre, ma Dame, sont mes remerciements. Je veux pouvoir vous le dire de vive voix – bien que j’ignore si l’expression est adéquate – du fond de mon âme, ma Dame, merci pour votre enseignement, votre tutelle et votre confiance. »

J’ai choisi chacun des mots avec un soin infini, j’ai fait résonner jusqu’à elle ma voix, laissant la Force porter ce que l’air est incapable de conduire. Alors que les effluves consumées de l’encens finissent d’embaumer l’air de la pièce, j’ouvre les yeux et La fixe, persuadée de m’être faite entendre pour la toute première fois de ma vie. Une bouffée d’émotions gonfle en moi et se déploie comme une vague s’étend tout entière sur les plages sans refluer. Que valent les robes, les armes et les lieux quand à l’instant, Elle vient de me rendre ma voix ?
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He’Thu avait réussi. Il n’y avait rien d’étonnant à cela vu qu’elle était naturellement douée dans ses compétences et avait déjà établi une connexion mentale. L’échec aurait été plus surprenant pour l’umbarane en plus d’être décevant compte tenu des espoirs qu’elle nourrissait à l’égard de sa jeune élève. Cela aurait grandement conduit Darth Oracci à se montrer moins avenante et bien plus traditionnelle dans ses méthodes d’enseignement, pour le plus grand déplaisir d’He’Thu cela n’aurait fait aucun doute. Le plus important restait encore d’utiliser le bon outil, le bon levier de motivation au bon moment afin d’optimiser toute manœuvre. Ce qui motivait la kiffar, c’était le fait de plaire à sa maîtresse, de ne pas la décevoir, de maîtriser son don mais plus encore, ce dont elle avait besoin c’était de l’amour. Quelque chose qu’elle n’avait visiblement pas eu dans son enfance, et la Dame Sith savait qu’il lui fallait combler ce vide béant au creux de sa poitrine afin de s’assurer de sa détermination mais plus encore de sa loyauté. Mais en cet instant, l’umbarane tirait une grande satisfaction personnelle et narcissique à avoir réussi à enseigner ce pouvoir rapidement et facilement à la jeune femme. Elle sourit sincèrement en regardant la jeune femme, quelques peu surprise d’entendre enfin sa voix réelle, mais aussi particulièrement fière de son accomplissement.

- Je savais que tu réussirais mon apprentie ! Je suis honorée et flattée de tes remerciements.

Fait peu connu mais pourtant logique, les Sith détestaient former des enfants comme le faisaient des Jedi. Certes il s’agissait de pages vierges n’attendant que la présence d’un tuteur pour s’exprimer, mais leur inexpérience et immaturité pouvait très vite avoir raison de la patience de leurs maîtres. Un adolescent ou jeune adulte en revanche avait déjà du vécu, des cicatrices sur lesquelles appuyer pour réveiller en eux leurs instincts les plus négatifs et agressifs. Ils comprenaient souvent plus vite qu’au cours de leur formation, leur vie n’était pas un jeu, mais en jeu plutôt. L’umbarane tendit sa main vis-à-vis de la jeune femme comme pour trouver un moyen de renforcer davantage le lien particulier qui s’était tissé entre les deux Sith. Darth Oracci devenait petit à petit l’étoile autour de laquelle graviterait He’Thu, elle ne serait pas n’importe quel corps céleste, mais le plus beau et étincelant de tout un système complexe, réfléchissant la lumière de son astre à travers les ténèbres. La voix de la jeune femme était séduisante, si la pauvre avait eue des cordes vocales, sans doute aurait-elle pu charmer de nombreuses personnes rien qu’avec le son de chaque mot s’échappant de ses lèvres tentatrices.

- Très bien, nous devrons poursuivre notre conversation mentalement afin de parfaire ta technique jusqu’à ce que cela devienne naturel pour toi.

Dit-elle d’un air encourageant afin que la télépathie devienne quelque chose d’aussi facile pour l’umbarane. Tenant toujours la main de son apprentie, Darth Oracci la regarda dans les yeux pour reprendre la parole d’une voix sérieuse mais détendue, comme si elle énonçait des choses qui ne poseraient pas le moindre problème à être appréhendé par son interlocutrice.

- Si tu veux me suivre et devenir ma suivante il te faudra obtenir différents talents et pratiques. Ceux-ci ne sont pas liés aux Sith par nature, mais la maitrise d’un instrument ou la danse pourront donner le change lors de réception. Je te laisse libre d’apprendre ceci par toi-même.

Silencieusement, elle se redressa, toujours en tenant la main de sa disciple, gardant son buste droit, l’umbarane détendit ses jambes pour se remettre sur ses pieds avec la grâce d’une souveraine… ou peut-être d’une impératrice ? Quoiqu’il en soit, elle savait qu’elle en avait le profil, et il devenait évident qu’Umbara ne suffisait pas à la Dame Sith. Elle ajouta quelques mots afin de détailler ce qui allait suivre. Peut-être serait peu intéressant ou rébarbatif, mais ce serait une étape nécessaire hélas.

- Mais il te faudra également apprendre les usages de ce milieu ou le paraître compte beaucoup… Ce te sera impératif pour pouvoir me suivre et m’observer agir. Commençons par la révérence pour saluer tes interlocuteurs d’un rang égal ou supérieur au tiens…

Cela dit ce serait toujours plus agréable que de subir les coups d’Idès lors d’un entrainement musclé avec la twi’lek ? Lentement, Darth Oracci tendit ses mains vers sa robe afin de coincer les plis de celle-ci entre ses index et ses pouces, et ploya lentement le genou tout en abaissant la tête tandis qu’elle relevait un peu sa robe pour appuyer sa révérence. C’était désormais au tour d’He’Thu de se prêter à l’exercice afin que l’umbarane corrige les choses qui n’iraient pas.
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« Je savais que tu réussirai mon apprentie ! Je suis honorée et flattée de tes remerciements. »

Ses mots se mêlent naturellement à mes pensées sans plus passer par le seuil de mes tympans. Le moment est solennel, pour moi, et même, j’ose le dire, profondément intime. Jamais je n’avais échangé si immédiatement avec quelqu’un. Bien sûr, la langue des signes étaient tout à fait capable de palier le défaut de communication mais… Cette façon d’entendre et de me faire entendre, comme un défi lancé à l’air et à ses dynamiques, me restitue un pouvoir, un être au monde qui m’a été volé au-delà de l’horizon de ma mémoire. Dans ma poitrine, mon cœur s’emballe, mon souffle se suspend et une bouffée puissante d’émotions s’élève. Je la sens qui remonte comme se frayant un chemin dans un épais magma, et voilà qu’au seuil de ma gorge, alors qu’elle force le passage, elle jaillit. Les larmes me sont montées aux yeux spontanément et je leur intime de ne pas franchir la frontière de mes cils. La chose devient d’autant plus pénible qu’elle saisit ma main et la serre. Je suis arrivée seule ici. J’ai à l’instant le sentiment d’un Nous s’élevant à présent contre le monde.

« Très bien, nous devrons poursuivre notre conversation mentalement afin de parfaire ta technique jusqu’à ce que cela devienne naturel pour toi. »

A dire vrai, j’ai le sentiment d’un naturel, d’une évidence comme si la question a moins été de savoir comment le faire, plutôt de savoir que cela m’est possible. Je repense un instant à l’épreuve qu’a représenté pour moi la création de mon sabre. Les voies de la Force me sont intuitives quand celle de l’ingénierie me sont tout à fait étrangère. J’aime à exceller ici plutôt que là.

« Je crois, ma Dame, qu’il va m’être très difficile de communiquer autrement avec vous dès aujourd’hui. »

Je pense mon rire et je sais qu’elle l’entend ; cela lui donne la puissance et le goût des premières expériences. J’ai l’impression de naître encore.

« Si tu veux me suivre et devenir ma suivante il te faudra obtenir différents talents et pratiques. Ceux-ci ne sont pas liés aux Sith par nature, mais la maitrise d’un instrument ou la danse pourront donner le change lors de réception. Je te laisse libre d’apprendre ceci par toi-même. »

J’opine du chef, je comprends tout à fait ce qu’il est attendu de moi et, pour être honnête, j’éprouve une sorte de hâte à faire virevolter les robes qui m’ont été offerte sur le marbre blanc de quelque grande cour galactique. J’ai l’intime conviction que je trouverai là ma place naturelle. Elle me sourit et se lève avec la grâce altières des reines de ce monde, elle tient toujours ma main dans la sienne et poursuit.

« Mais il te faudra également apprendre les usages de ce milieu ou le paraître compte beaucoup… Ce te sera impératif pour pouvoir me suivre et m’observer agir. Commençons par la révérence pour saluer tes interlocuteurs d’un rang égal ou supérieur au tiens… »

A sa façon, elle tient la promesse qu’elle m’a faite sur la lointaine Korriban et m’invite à gravir les marches qui me mèneront jusqu’à elle. J’ancre intensément mon regard dans le sien et me compose le fard bien singulier des princesses royales : fier quoique respectueuse, sûre bien que juvénile, charmante tout autant que chaste.

« Ma Dame, j’ai feins d’être toute ma vie et j’ai appris beaucoup à être une autre. Il n’y a qu’à vos côtés que je me suis surprise à être moi. Dites-moi ce que vous voulez que je sois, je le serai. »

Je me lève à mon tour, chaque vertèbre parfaitement aligné, chaque mouvement mesuré, le front comme tutoyant les cimes orageuses des tours, puis mon corps se courbe, mon pied s’en va prendre appuie en arrière, mes bras s’ouvrent, mes paumes s’offrent à Elle – comme il est d’usage lorsque l’on ne porte pas de robe – et je lui offre mes respects aussi parfaitement que j’aurais pu le faire à l’Impératrice, avec certainement plus de sincérité encore, sans un instant quitter son regard. Alors que je retrouve ma pose princière initiale, j’incline légèrement la tête de côté, un sourire amusé sur les lèvres, un peu taquine, et lui explique.

« J’étais autrefois un produit de luxe, ma Dame et chose étrange – même s’ils n’hésiteront pas à vous traiter comme la dernière des filles de trottoir une fois la lumière éteinte – sous les raies crues du néon, celles et ceux qui venaient me voir aimaient parfois croire qu’elles étaient reçues en reine auguste d’un monde lointain. J’ai aussi eu l’occasion de participer à des banquets orgiaques d’un raffinement absolu, certains sénateurs ou dirigeants se déplaçant depuis les firmaments de la galaxie pour se prêter à ce jeu, si bien qu’on m’enseigna longuement les devoirs de l’étiquette. Si je n’étais alors qu’une fille de petite vertu, j’ai été apprise comme une princesse.

Il m’est arrivé de dîner selon les règles des Douze Couverts des familles royales du Sud d’Ord Mantell. Je n’ai jamais trouvé d’exercice si périlleux à réaliser avec de simple fourchette. »


Même pour la noblesse, ce type de dressage pour une table est devenu ridicule de nos jours mais les courants les plus réactionnaires de la galaxie en continuent la pratique et certains, parmi les hauts bourgeois, éprouvent même à son égard une sorte de fétichisme curieux : il est ce code complexe, cet habitus d’un autre monde qui, s’ils le maîtrisent, leur donne le sentiment d’être autre chose que des parvenus. Me souvenir de cet épisode de ma vie me fait rire à nouveau, cette fois à la façon galante et cristalline des nobles demoiselles.
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Darth Oracci savourait cette petite victoire pour sa jeune apprentie. Cette révélation ne ferait que la convaincre d’avoir davantage confiance en l’umbarane, cette dernière lui apprenant petit à petit à aller à l’encontre du destin tracé pour He’Thu, lui redonnant donc espoir et surtout un pouvoir sur sa propre existence afin de suivre son propre chemin à travers la galaxie. Quel dommage que ce ne soient pas ses oreilles qui lui permettent d’entendre sa voix, sa véritable voix qu’elle aurait du avoir afin de s’exprimer directement. Cela dit, peut-être que sans ce handicap les choses auraient pu être différentes. Les voies de l’univers étaient parfois bien trop floues et nombreuses pour être toutes prises en compte en même temps. Sur le même ton doux et délicat elle lui répondit.

- Je vois que tu connais déjà donc certaines manières et coutumes de la haute-société… Je suis flattée et honorée de te permettre d’être toi-même et de t’accomplir pleinement.

La Dame Sith écouta attentivement les paroles de sa jeune élève, enfin plus par télépathie qu’avec ses oreilles. Dévoilant un pan supplémentaire de son passé d’esclave sexuelle, la tisseuse la laissa terminer ses révélations avant de laisser un léger silence passer. Elle s’approcha de la vitre de cette salle de méditation, mains dans le dos pour regarder part la fenêtre pour observer le paysage lugubre que pouvait offrir Dromund Kaas, avec la Citadelle Impériale en premier plan de cette peinture.

- Afin de rendre ton rôle de suivante crédible, il te faudra apprendre les us et coutumes d’Umbara, le monde de l’ombre, celui qui m’a vu naître. Mais plus encore comprendre la culture de mon peuple.

Déclara-t-elle d’une voix plus sérieuse mais toujours agréable à l’oreille. Inspirant un grand coup, elle commença par en révéler beaucoup sur son peuple réputé secret et mystérieux, donnant ainsi des pistes sur la façon dont les choses fonctionnaient sur Umbara.

- Le système que je gouverne compte des milliards d’âmes. Nous sommes un peuple isolationniste et empreints de secrets et de mystères. Notre société est basée depuis plusieurs millénaires autour d’un système de castes élaboré comportant une centaine de rangs. Pourtant en dépit de son apparence des plus rigides, ce système permet aisément à qui est suffisamment ambitieux et doué de grimper l’échelle sociale, les mouvements entre castes sont fréquents et possibles. Pour se faire tous les moyens sont bons ; espionnage, intrigue politique, chantage, intimidation… différents subterfuges et l’assassinat sont des méthodes pour monter le long de ce système. L’ascension est le but de tout umbaran. Mais tout échec ou découverte du complot avant son exécution peut conduire la famille à être rétrogradée dans les castes inférieures : un tel déshonneur qui pousse de nombreux conjurés et conspirateurs au suicide plutôt que de vivre cette chute.

En soit ces informations données étaient un certain privilège et marque de confiance. Très peu de personnes dans la galaxie comprenaient comment fonctionnaient les umbarans, aussi bien sur les plans biologiques que culturels et sociétaux, aussi le témoignage de Darth Oracci était des plus précieux pour He’Thu Lhoss. La Dame Sith reprit son exposé pour apporter des éléments supplémentaires sur les mécanismes organisant la société et le peuple umbaran. Elle révéla subrepticement quelques aspects de sa vie passée... le souvenir de son père, sa mère et sa sœur lui revirent en tête.

- Moi-même je ne suis pas épargnée et peut être la cible d’une tentative d’assassinat. Ma famille et moi-même avons déjà été ciblés par nos rivaux politiques. Fort heureusement, j’ai toujours pu survivre pour exercer ma vengeance sur ces obstacles à mes ambitions. Les autres espèces nous décrivent comme étant arrogants, raffinés et subtils mais également indéchiffrables. Nous apprécions le pouvoir et le prestige et notre sens de l’humour est assez sombre, sinistre et cruel nous donnant une réputation assez cynique dans notre vision de la galaxie. Quand tu seras à mes côtés, parmi mes suivantes, méfies toi d’elles. Certaines ne t’apprécieront pas même si je t’adopte officiellement et te place parmi elles. Les plus ambitieuses pourraient convoiter les privilèges que tu auras obtenus, et tenter quelque chose contre toi. Les autres te jalouseront, mais n’oseront pas risquer de perdre leur place auprès de moi en tentant quelque chose pour t’éliminer… Nous devrons te trouver un nouveau prénom et nom par ailleurs…

Une position délicate mais qui n’effraierait pas la jeune kiffar cela dit compte tenu de son passé et des aptitudes qu’elle avait pu récemment acquérir au cours de l’enseignement reçu de la part de sa maîtresse. Ce serait compliqué, un défi à relever mais un challenge similaire à ce qu’avait pu vivre la kiffar.
Alysha Myy’Lano
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« J’apprendrai, guidez-moi et je serai plus Umbarane que n’importe laquelle de vos suivantes, peut-être, un jour, je le serai autant que vous. »

Je souris. Mon ton est moins celui du défi que de la certitude en mes capacités. J’ai depuis toujours jouer des rôles, chaque fois je me suis fondue dans la tête d’une autre, j’ai porté des masques. Un de plus ne m’apparaît comme rien d’insurmontable et c’est exactement le sentiment que je transmets.

Une société hautement hiérarchisée où chaque barreau de l’échelle est à la fois infiniment plus haut et en même temps terriblement accessible pourvu qu’on sache agripper la cheville de qui se tient au-dessus de nous. Un modèle sociétal qui encourage les loups, non pas les plus forts, mais les plus futés, ceux qui d’entre tous ont le plus l’envie de vivre et de croquer. La description d’Umbara, depuis les ténèbres dans lesquels se tient mon cœur, me semble finalement terriblement pragmatique et désirable. Une jolie place où l’argent n’est pas le plus important des facteurs, où chacun doit mériter sa place et mériter de la conserver. Finalement, Umbara semble fonctionner sur des mécanismes sensiblement similaires à ceux des Siths, hormis que ceux-là ont ce tact singulier qui consiste à mettre fin à sa vie plutôt que d’obliger l’adversaire à le faire – rares sont ceux parmi mes congénères qui me semblent être parés de la même vertu.

Elle me tourne à présent le dos et je bois les paroles qu’elle suggère à mon esprit, tout entière tournée vers le paysage urbain de la capitale impériale. Elle mentionne ses parents, sont-ils encore en vie ?, elle me raconte les préjugés de la galaxie à leur égard, à mon égard, et me donne le prisme à travers lequel voir désormais.

« Doit-on être toujours taxé de cynisme au prétexte que nous avons l’honnêteté de voir le sensible pour ce qu’il est : une bête fauve prête à tout pour s’élever aux dépends de son prochain ? La République n’est forte que de la masse des faibles qui la composent. Les autres peuvent toiser notre monde, il n’en demeure pas moins que les ténèbres qu’Umbara épouse existent aussi dans leur cœur ; simplement trop timoré pour se l’admettre.
Je ne crains pas de devoir donner quelques leçons aux autres suivantes pour m’imposer comme la première d’entre elles. Si vous me le demandez, je les épargnerai, mais si je dois en noyer une pour l’exemple, un soir, dans son propre bain, alors je lui ferai boire la tasse que je serai venue lui servir. Sans la moindre hésitation. Je jouerai selon nos règles, personne n’en saura rien, et personne ne découvrira ma véritable nature ni le pouvoir qui sommeille en moi.

Quant aux quelques fous qui oseraient encore s’approcher de vous, même si je ne doute pas que vous n’auriez alors aucun mal à vous en chargez vous-mêmes, je m’assurai dès à présent qu’ils ne vous importunent plus afin que vous puissiez vous consacrer tout entière à votre ascension sans plus craindre d’être importunée. »


Je commence déjà d’être cette autre qu’elle veut que je sois.   Déjà, je me vois à ses côtés, dans quelque bal, dans quelque réception, saisissant le poignet qui tiendrait une date, le brisant d’un mouvement sec et exfiltrant le malheureux jusque dans une autre pièce afin d’y discuter. Je suis l’Ombre de ma Reine mais combien tangible et réelle pour ses ennemis.
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- C’est ça ! C’est précisément ça !

S’exclama avec un enthousiasme non dissimulé Darth Oracci en se retournant vers son apprentie. Elle était satisfaite de voir qu’elle avait très vite compris l’un des aspects phare de la culture umbarane. Quelque chose dont elle semblait être en accord visiblement, étant nulle choquée d’apprendre les us et coutumes en vigueur sur ce monde plongé constamment dans l’ombre. La Dame Sith reprit la parole d’une voix un peu plus exaltée, se révélant peut-être un peu trop dans ses émotions mais qu’importe, son humeur positive ne saurait être entachée par ce genre de petites considérations, et de surcroit ce qu’elle dévoilait ne risquait pas de lui porter préjudice.

- Nous avons le mérite de voir les choses telles qu’elles sont, nous acceptons de voir la réalité de l’existence ainsi que les mécaniques la régissant. Je me suis hissée aussi haut avec du temps, de la ruse, et de la prudence avec un soupçon d’audace. Je regrette simplement que ma sœur et mes parents ne soient plus là pour voir l’avancement dont ma famille a pu bénéficier… mais ils n’auraient jamais pu comprendre ma véritable nature de Sith. Je ne doute pas que vos capacités feront de vous quelqu’un à même de comprendre comment mon peuple fonctionne.

Se remémorer leur mort, et la perte de Ruan Keto, sa propre sœur, lui pinçait toujours le cœur. Elle était sans doute la seule à avoir découvert la véritable nature de sa sœur aînée, ayant vu la banshee sous son masque délicat, a avoir constaté l’ampleur des pouvoirs qu’elle maîtrisait. Ruan en avait perdu l’esprit, sa raison avait été dévorée par la folie, l’incompréhension d’être témoin du carnage provoqué par Sly Keto lorsque des assassins avaient été envoyés pour les éliminer. Encore aujourd’hui, Darth Oracci éprouvait toujours du regret en ayant invoqué la Force pour l’étouffer. Les ordres de Darth Ganys étaient clairs : pas de témoins lorsque tu utilises tes pouvoirs. L’umbarane se reprit et ajouta d’une voix plus sérieuse et moins enthousiaste.

- Les umbarans sont peu cosmopolites et ont tendance à l’isolationnisme, estimant n’avoir à dépendre de personne. Nous sommes très secrets et peu de gens peuvent avoir la chance de croiser un des nôtres.

Il y avait encore plusieurs conseils à donner, aussi la Dame Sith ajouta quelques mots d’un ton un peu plus détendu mais à prendre en compte dans tous les cas compte tenu de la situation et des rivalités ayant cours entre les suivantes. Certaines se voyant déjà favorite de la Reine et faisant tout pour s’attirer les bonnes grâces de la souveraine, quitte à éliminer leurs rivales.

- Tu ne devrais pas hésiter à te faire respecter au sein des autres suivantes, mais en ayant une réponse proportionnée à l’injure que tu peux subir. N’hésite cependant pas à éliminer en premier celles qui ont l’ambition de prendre ta place privilégiée.

Mais ce détail lui rappela autre chose de plus inquiétant que de simples et banales rivalités entre suivantes : les Jedi. Si He’Thu devait la suivre au sein de la République, il devenait nécessaire qu’elle soit mise en garde contre le risque qu’ils pouvaient représenter.

- Concernant nos rencontres et obligations en dehors d’Umbara, tu devras apprendre à dissimuler ton lien avec la Force, les Jedi, ces fouineurs ne tarderont pas à mettre leur nez dans nos affaires s’ils perçoivent ton pouvoir… Il n’est pas exclu que nous en croisions. A ce moment la discrétion, la finesse et la dissimulation seront nos meilleures armes. Je ne pourrais pas te sauver si jamais tu venais à être découverte.

Alysha Myy’Lano
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Je la remercie en geste pour sa confiance puis L’écoute avec attention m’esquisser mon nouveau portrait. Les questions fusent dans mon esprit tandis que mon instinct de comédienne cible les détails dont il a besoin pour nourrir cette nouvelle personnalité en pleine genèse.

« Si notre peuple n’accepte guère l’étranger, comment expliquerons-nous ma présence à vos côtés, moi qui suis une étrangère ?

– Par le fait que je sois reine de ce système, qu'en étant ma suivante tu intègres une caste – chose importante pour avoir ta place dans notre société. »


Cela n’est pas suffisant. La moindre conversation, la moindre question posée sur mon passé. Il n’est pas seulement question d’arborer un masque-fonction, il s’agit de se vêtir de la peau d’une autre et celle-ci exige, afin d’être crédible, davantage de chair pour lui donner forme.

« Et avant même notre rencontre, qu'étais-je ? Qui suis-je ? Qui était mes parents, pourquoi personne n'a trace de mon existence sur Umbara ? Etais-je si bas sur l'échelle sociale que mon existence même n'avait pas besoin d'être mentionnée ?

– Une de nos flottes a pu sauver une capsule de sauvetage en périphérie de notre système entre Umbara et Kashyyyk, dans cette capsule tu te trouvais âgée de six ans à l'intérieur. Selon nos estimations, le vaisseau te transportant a été attaqué par des pirates locaux à la solde des Hutts. Tu étais la seule rescapée. Nous t'avons donc recueillie, et placée dans un nouveau foyer jusqu'à ce que, alors que j'exerçais des responsabilités dans une région d'Umbara, je te rencontrasse lorsque tu venais d'être majeure. Tu avais réussi à te hisser parmi les meilleurs de ta génération dans une prestigieuse université grâce à tes parents adoptifs. Nous nous sommes perdus de vue par la suite, mais entre temps, et lorsque je devins reine, tu as su montrer que tu voulais devenir ma suivante, et tu as réussi à me convaincre.


– Cette chance qui me fut donnée par vous, et par le peuple d’Umbara aura su faire naître en moi le sentiment d’une profonde reconnaissance et à la fois, les traumatismes de ma prime jeunesse m’auront donner le tempérament d’une battante. Quant à votre attention, j’aurais su me l’accaparer lors d’une visite de vous dans votre ancien chef, maîtrisant dans la foule un individu armé et hostile que votre service de sécurité aurait échoué à détecter. Lors, que sont devenus mes parents adoptifs, qu’étaient-ils ? Comment s’appelaient-ils et, de fait, quel est mon nom ?

– Tes parents s'appelaient Erisia et Trasin Myy’Lano, ils avaient en charge la supervision de l'aspect économique de la ville d'Altis en coopération avec la Guilde Marchande.

– Et quel est mon nom ?

– Alysha Myy’Lano.

– C’est un beau nom, ma Dame. »


Je l’épèle, encore et encore, dans ma langue des signes jusqu’à ce que je n’hésite plus. Je suis Alysha Myy’Lano. Ma mère était Erisia Myy’Lano, mon père était Trasin Myy’Lano. Ils oeuvraient comme superviseurs économiques de la ville d’Altis, en lien étroit avec la Guilde Marchande.

« Comment sont-ils morts ? »

Et, tandis que j'attends une réponse, une autre que moi se remémore des souvenirs lointains. Ifant, les Arts du Courant Blanc, et sitôt, je disparais. Les liens de l'esprit disparaissent, sa présence, j'y deviens aveugle. La Force, pour moi, s'est tue, et à ce moment, personne ne pourrait deviner en moi la vérité de ma puissance. Elle m'a appris à disparaître pour ne jamais altérer le monde. Aujourd'hui, je dévoie tout à fait son enseignement et décide de tromper ce même monde. Je n'y pense même pas. Une autre vie, une autre personne. Aujourd'hui, ma loyauté est ailleurs.
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Darth Oracci racontait l’histoire de la suivante que son apprentie incarnerait pour être au plus prêt du pouvoir qu’elle exerçait sur le plan politique. Apportant réponse à ses questions, le son de sa voix se faisait toujours aussi mélodieux tandis que son esprit se plaisait à façonner une nouvelle réalité pour la jeune kiffar, comme une peintre laissant son pinceau aller et venir sur une toile immaculée pour réaliser une œuvre cohérente et esthétique. La vivacité d’esprit de l’umbarane était souvent une qualité appréciée par ceux ayant le privilège de la côtoyer dans un cadre plus privé et intime. He’Thu accepte son nouveau nom, son nouveau passé pour en faire le sien, se l’approprier. C’est alors que tombe la dernière question de la jeune femme se tenant aux côtés de la Dame Sith ; comment sont morts ses parents adoptifs ? La réponse vient alors comme une évidence tandis qu’un léger sourire vient à naître sur le visage de la tisseuse dont la voix s’élève à nouveau.

- Ils ont été assassinés par un de leurs subalternes convoitant leur place. Mais il fut pris au moment ou il venait tout juste de réaliser son crime, il se suicida plutôt que de vivre rétrogradé à une caste inférieure pour ne pas vivre ce déshonneur. A ton grand regret car tu n’auras jamais l’occasion d’exercer ta vengeance sur cet individu…

Quelque chose de commun en soit, il serait aisé de recouper ces informations avec des faits réels ayant pu se produire au cas où quelqu’un de particulièrement déterminé à creuser cette piste venait à fouiller le passé d’He’Thu. Mais sur Umbara, ce serait délicat de s’infiltrer pour aller piocher ce genre de donnée, les umbarans n’étant pas cosmopolites, un étranger voulant poser le pied se ferait aisément repérer et dénoncé auprès de la milice umbarane : on ne pénétrait pas dans le système Umbara aussi facilement et sans en payer les conséquences… Darth Oracci se dirigea vers les bâtonnets d’encens qui étaient tombés en cendre, et d’une légère pression de la Force éteignit les embouts encore incandescents qui laissaient échapper quelques volutes de fumée.

- Je pense que ce sera amplement suffisant, de surcroit tu n’as pas à t’étendre sur ton passé si on te le demande, excepté si je t’en donne la consigne. Certains membres des cours que nous fréquenterons, des assistants et serviteurs pourraient chercher à obtenir des informations me concernant en te posant des questions apparemment sans rapport ou sans importance… Aussi méfie toi d’eux, nous baignons dans un océan de requins beaucoup plus subtils qu’au sein de l’Empire, et ces charognards n’attendront qu’une chose : une information superficielle de prime à bord pour mordre. Une simple goutte de sang suffirait à éveiller leurs bas instincts pour te ou me porter préjudice.

Une précaution de plus, peut-être superflue mais qu’il était nécessaire selon Darth Oracci à préciser pour la jeune femme au cas où cette situation venait à se produire. En règle générale, personne ne prêtait grande attention aux suivantes de la souveraine d’Umbara, et très peu d’individus osaient leur adresser la parole, ignorant si elles comprenaient le Basic en langage. Mais il était arrivé que certaines parlent parfois lorsqu’on les prenait à part pour des discussions un peu plus élaborées que de simples informations comme la présence de la Reine, ou pour s’aiguiller dans un monde étranger… Une des suivantes avait d’ailleurs eu l’indiscrétion de ne pas prêter trop attention à ses propos par le passé, et les répercussions avaient eu vite un impact indésirable sur certains dossiers du prédécesseur de Sly Keto. La Dame Sith pivota vers He’Thu et toujours avenante décida de la libérer afin qu’elle puisse profiter quelques peu de sa liberté afin de progresser dans sa voie, son absence dans la Force fut quelque chose de remarquable et qui n’avait pas échappé à l’umbarane qui en était ravie. Même si elle percevait toutefois certaines ondes de la part de la kiffar pour le moment.

- Je pense que nous avons bien avancé aujourd’hui, si tu le souhaites tu peux encore t’entrainer avec Idès dans le petit dojo aménagé dans mes quartiers. Tu peux disposer de ton temps comme il te plait pour aujourd’hui. Je me chargerai d’officialiser ton existence sur Umbara pour qu’à ta prochaine sortie à mes côtés, tout soit en règle pour ne pas éveiller l’attention de certains curieux désireux de me voir chuter.

Laissant son apprentie libre de disposer de son temps, Darth Oracci resta un instant à contempler la flèche de la Citadelle Impériale, se demandant quelle vue magnifique l’on pouvait contempler depuis le trône… Une question dont elle savait au fond d’elle, qu’elle finirait un jour par avoir une réponse claire et franche lorsque l’Empire entier ploiera le genou devant elle, faisant d’elle une impératrice ténébreuse, mais aussi belle et éblouissante que le Crépuscule…

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HRP: FIN DU TOPIC.
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