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Pas de foie, pas de Cho Nor Hoola !

D'abord, il y eut ce tapement de bois contre le sol, ensuite les froufrous des rideaux qu'on tirait pour dévoiler cette nouvelle journée qui s'annonçait puis ce petit sifflement presque inaudible qui vint lui chatouiller les tympans. Encore à moitié endormi, Raimee commença déjà à grogner, tourna et se retourna, attrapa son oreiller et le colla sur sa tête pour amoindrir ces bruits qui le réveillaient tout doucement. Le tintement d'une cuiller contre la porcelaine eut cependant raison de son rempart acoustique et il se leva d'un bond tout aussi tonitruant que les hurlements qu'il proféra à l'égard d'un vieil ithorien assis en tailleur, à la mode Jedi, sirotant tranquillement son thé aux épices sans avoir l'air étonné une seule seconde de ce qu'il était en train de se passer.

"Wroooh Grrruü O-ong Dwreeeuuh !"
"Maître "O-ong Dwreeeuuh" s'il te plaît."
"Grrr..."
"Et par pitié épargne moi la vue de ton pistil de bon matin... Je vois que tu es de bonne humeur, c'est encourageant pour la suite, j'ai reçu l'ordre de mission et je pense que tu t'en sortiras très bien sans moi..."
"Sérieux ?"

D'ordinaire, Maître Ean aurait attendu encore une bonne heure avant d'oser s'aventurer à le réveiller mais il connaissait bien son padawan et savait qu'après la tempête de jurons wookie, l'idée même d'être en mission le mettrait aussitôt en bonne condition. Et il n'avait pas eu tort. Raimee était maintenant tout sourire et tout nu devant son maître à attendre qu'il lui en dît plus. Maître Ean resta coi cependant et d'un simple coup de tête, signifia à son apprenti qu'il devrait d'abord prendre une douche et s'habiller avant d'entendre quoi que ce fût. Quelques nouveaux grognements et quelques gorgées de thé plus tard, Raimee, enfin apprêté et bien réveillé, se trouva face à son maître dans cette chambre du temple Jedi de Coruscant et lut à son tour l'ordre de mission...

ϠѬҨԹ-אצթ 235/84/ڇڪܮ

Cher Maître,
Le chef de la police de Coruscant nous a transmis une bien sombre histoire et j'ai tout de suite pensé à vous, ou tout du moins, à votre padawan. Il va sans dire que sa connaissance du terrain saura être un atout majeur dans le démêlement de cette histoire. Vous trouverez ci-joint les détails de la police et les rapports de nos propres services de renseignements.

Vous devrez collaborer avec une détective privée. Eugénie Del Alba, une Amaran sensible à la Force, entraînée par ce vieux filou de Constantin. Les années passent, hein ? Je nous revois encore au Temple, pas plus haut que trois pommes !

Bien à vous, Maître Saï Don.

PS : Revenez-nous vite à Ondéron, rares sont les joueurs d'holo-échec de votre envergure et trop rares sont les occasions de nous y confronter...

Les détails étaient simples. Les Bas-Fonds, un traffic d'organes, des policiers retrouvés évidés comme des banthas braconnés, le docteur Thot, un ancien médecin Givin à la tête du trafic. Un jeudi typique, quoi. Le seul hic c'était que Thot semblait avoir trouvé refuge dans le secteur C-69 et que le secteur en question était le repaire notoire de deux gangs qui ne plaisantaient pas, les Illuminés de la Sainte Bielle, un groupe hardcore de sniffeurs de refroidissant hydro-magnétique qui les rendait psychopathe et les Gueux du 58, des réfugiés "climatiques" ayant migré après l'explosion des climatiseurs géants du secteur B qui, en contact avec les produits chimiques déversés du secteur A avaient créé un giga-nuage hallucinogène et psychotrope. Les rares rescapés étaient devenus complètement fous et avaient été consignés au C-69. Bref, entre un gang qui chercherait à vous tuer pour le sport et un autre qui vous poursuivrait en hurlant avec des couverts à la main parce qu'ils vous prendraient pour des poulets rôtis qui flottent, c'était vraiment pas gagné d'avance. Le seul avantage, mais il n'était pas cité dans les rapports, c'était la date d'aujourd'hui et Raimee eut un petit sourire aux lèvres en regardant Maître Ean...

"Les renseignements ont omis un détail, huhu..."
"Et quel est ce détail qui te met en joie, mon jeune apprenti ?"
"Aujourd'hui, c'est le début de la Commémoration des secteurs G, héhé..."
"Bruuuhhh... Je me souviens encore de ce jour. C'était terrible..."
"J'aurais dit hyper-gore plutôt..."
"Tu sais qu'encore à ce jour, personne n'a jamais vraiment compris comment une meute de rathtars avait pu se trouver là ?"
"Oui c'est complètement fou cette histoire. Quand j'étais petit, j'en faisais des cauchemars rien que d'y penser..."
"Mais pourquoi es-tu si content ?"
"Pendant la commémoration, les gens portent des masques blancs et il y a des défilés de rathtars en papier mâché, des stands de bouffe, de la musique... On passera inaperçu et on aura peu de chance de tomber sur les Illuminés, le bruit de la fête leur donnera trop de migraine."

Maître Ean s'étonna d'abord que l'on pût fêter une atrocité pareille puis se ravisa en comprenant que c'était avant tout pour honorer les morts et faire du bruit pour que personne n'oubliât jamais les horreurs de cette triste journée... Raimee finit de se préparer puis partit tranquillement vers les plateformes d'atterrissage du Temple. Il avait rendez-vous avec cette inconnue devant une cantina et ne souhaitait pas être en retard. Pas vraiment par souci de politesse mais plus parce que l'idée même de revenir dans les bas-fonds l'excitait un peu. Y verrait-il des gens qu'il connaissait d'autrefois ? Il y avait peu de chances et en même temps il gardait espoir d'apercevoir des têtes connues. Le gaillard sauta dans un vieux speeder et décolla, direction les entrailles de la cité-planète...

Déjà dans la couche A, les effluves d'égouts commençaient à flatter ses narines et un peu de nostalgie refit surface dans sa mémoire. A mesure qu'il descendait, des souvenirs faisaient écho au paysage qui devenait de plus en plus sale et délabré. Il s'arrêta vite fait au B devant un kiosque de gamins qui vendaient des masques pour la commémoration puis continua son trajet, de plus en plus guilleret. Certes, son enfance n'était pas ce qu'on pouvait qualifier d'heureuse, encore moins de joyeuse, mais c'était son passé à lui et il l'embrassait totalement. La vie dure dans les bas fonds l'avait forgé tel qu'il était à présent et il en dégageait même une certaine fierté assez bizarre. A présent à la couche C, il lui fallut une bonne heure pour se rendre au secteur où il avait rendez-vous. Raimee se gara dans ce qui semblait être une décharge et qui était en fait le parking de la police puis continua à pieds. Il avait envie de sourire mais se força de rester dur et froid, on ne plaisantait pas avec les gens heureux dans les bas fonds et c'était le meilleur moyen d'attirer les regards. Heureusement, avec sa bure usée et trouée de Jedi, il faisait couleur locale et passait inaperçu parmi les passants, il était simplement un pouilleux au milieu d'autres pouilleux.

Visiblement, il était pile à l'heure du rendez-vous et cette détective privée aussi puisqu'elle l'attendait devant cette cantina qui portait fièrement son nom "Au rat lubrique". Cette cantina / strip-club / dentiste / agence de mercenaires était des plus locales et planquée entre deux boutiques dont les commerces tout aussi farfelus lui donnait finalement un attrait assez banal. Bien que l'oeil d'expert de Raimee remarqua que l'endroit était bien fréquenté au vu des nombreux impacts de blasters sur l'enseigne et les murs et à la grande présence de prostituées un peu partout dans la rue.

"Salut. L'Ordre m'envoie pour t'assister dans ton enquête... Raimee. Tu es Eugénie, c'est çà ?"

Le ton était donné et autant que cette détective se mît au diapason le plus vite possible si à son tour, elle ne voulait pas trop attirer l'attention sur elle... Déjà le vouvoiement n'était pas son style habituel, mais ici, vouvoyer quelqu'un revenait à se présenter en tant que victime potentielle. Bien que les rues n'étaient pas encore animées et décorées pour la Commémoration des secteurs G, Raimee lui tendit un des deux masques blancs qu'il avait acheté auparavant et rajouta, un peu énigmatique :

"Que la Force soit avec nous, mais surtout ce jour saint dans les bas fonds..."
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- Ne me dis pas que tu as peur!
- Non, mais ce n'est pas mon dom...
- Quand on commence ma petite dame, on ne fait pas la fine gueule. Faut bien débuter par le bas pour remonter petit à petit.
- Je suis spécialisée dans la recherche de prisonniers en cavale.
- Et? Ce Thot doit bien avoir un profil, non? Profile-le.

Oreille collée à son comlink, pieds croisés sur le bureau, popotin -qu'il avait très généreux- enfoncé dans une chaise qui se balançait dans un équilibre précaire, Robert paria dix crédits que le poil de son interlocutrice s'était hérissé. Et il avait raison. Eugénie lui signifia sa victoire d'un grognement qui illustrait son mécontentement retenu. Robert l'aimait bien, cette gamine, malgré des débuts difficiles. Il n'avait pas hésité à rire lorsqu'elle s'était assise à son bureau d'agence Intérim, ses délicats doigts pressant un petit sac chic dernière tendance. Elle? Dans le métier? La glace s'était toutefois brisée lorsque loin de fuir devant son futur partenaire, la renarde avait couché les oreilles, montré les crocs et soutenu le regard acéré de l'ancien détective.

Si la présentation de ses diplômes obtenus dans une prestigieuse école ne l'avaient pas impressionné, la façon de faire d'Eugénie l'avait intrigué et il avait fini conquis lorsqu'elle avait précisé ne pas avoir les moyens d'attendre qu'un client se présente. Parce qu'elle refusait une généreuse aide de ses parents riches comme la Reine d'Ondéron -à quelque chose près-. Enfin, elle avait évalué un dossier ouvert sur son bureau puis avait donné son avis, excellent malgré quelques erreurs d'appréciation dues à son inexpérience sur le terrain. Tous deux avaient alors commencé à travailler ensemble, Robert avait envoyé son profil à différents commissariats, centres pénitenciers, bref, tout ce qui ressemblait de près ou de loin aux capacités de la Renarde. Il avait sillonné des pages Holonet, des annonces, traqués des avis de recherches de petits délinquants, tout ça grognait-il souvent dans sa barbe, pour une modique commission sur les enquêtes d'Eugénie.

- Un peu plus de politesse? Te vouvoyer ? Mais mad'moiselle Tu ne m' payes pas assez pour ça. Oh d'ailleurs j'y pense, tu ne m'as même pas fait un seul versement!

Le rire gras de l'ancien détective contamina la renarde malgré elle qui lui répondit en un écho joyeux. L'apprivoiser n'était pas tâche facile, mais Robert Fergunson était un cas tout aussi sauvage et compliqué. Ils s'entendaient bien, suffisamment pour qu'il ait choisi de parier sur elle, d'attendre une réussite pour recevoir son dû, suffisamment pour qu'elle accepte son phrasé de basse extractions et qu'il la brusque.

- Alors c'est ok? J'envoie ton CV?
- C'est d'accord, mais je ne connais pas la zone.
- Pas de panique, j'ai tout prévu, ton ancien mentor là, Constantin, j'ai un peu fouiné, il avait des contacts au Temple, alors j'ai envoyé une petite lettre, juste pour diriger leur nez dans cette affaire. J'pense qu'ils devraient t'envoyer de l'aide.
- Constantin? Mais comment savez-vous?
- Ne m'insulte pas, tu sais que je suis du métier, tu croyais réellement que j'allais pas me renseigner à fond sur ma pouliche? Et ne t'insulte pas, tu m'as pris car tu sais que je suis le meilleur. Bien meilleur que vous, p'tits nouveaux bardés de matériel ultra sophistiqué. C'est toi qu'a les moustaches mais...
- Mais c'est moi qui ait le flair. On sait, on sait, Vous radotez!
- Grmmbl. Tâche de pas échouer, c'est ta première mission, ça ferait sale sur un CV.
- Je sais ce que j'ai à faire.

Eugénie raccrocha, curieuse de savoir si le Temple répondrait à la dite demande de Robert, et surtout comment il l'avait formulé. Pas sur le ton de la supplique espérait-elle, elle avait sa fierté.

Son datapad bippa, la renarde tiqua en voyant une foule de conseils s'afficher. Ceci dit, sans jamais vouloir le reconnaître, elle était bien heureuse de les lire. Ainsi pour l'occasion, Eugénie se défit de son petit sac chic, abordant une simple besace en cuir passé, elle adopta un pantalon noir tristement simple, un long manteau de la même couleur avec une capuche assez longue pour me laisser dépasser que la point de son museau. Peu étant de trop dans ce secteur de Coruscant, la détective en herbe retira sa fine chaînette en or, ses boucles d'oreilles du même métal, ainsi qu'une bague. Ses longs cheveux de jais, libres, cascadaient autour de son visage à la fois sauvage et raffiné, lui donnant un air de gitane, fait renforcé par les simples sandales qui protégeaient ses coussinets.

* Le Rat Lubrique? Ciel, je nage dans un flaque d'ironie perdue dans un océan de stéréotypes*


Songea la Renarde en insufflant par petits accoups, afin d'éviter espoir vain et futile, l'odeur putride qui s'échappait des lieux. Son regard aiguisé trouva vite les éraflures de projectiles divers sur les murs, dont certains étaient aussi sérieux que des tirs de blaster. Machinalement elle resserra un peu sa besace contre sa poitrine, palpant la forme cylindrique que dessinait son sabre-laser. Bien qu'elle l'eut peu utilisé, il lui rappelait Constantin.

D'ailleurs, en parlant de ce dernier, une connaissance indirecte de ce dernier s'approcha. Ce devait être le Jedi dont on lui avait parlé. Finalement il était venu. De prime abord, la Grise crut que c'était un chevalier, étant donné son assurance mais surtout sa carrure. Ses doigts se crispèrent de façon imperceptible sur son sac lorsqu'elle fut rudement interpellée, mais au souvenir de la fichue liste de conseils -bien appréciée- de Robert, la femelle se contenta de hocher la tête avant de se forcer à répondre pareillement.

- Oui.

L'assister dans son enquête? Comment ça? Mais ils n'étaient pas sensés évoluer d'égal à égal? Maintenant que ses yeux accrochaient la silhouette du garçon, elle le trouva jeune. Peut-être 5 ou 6 ans de moins que sa personne. Un Padawan? Au moins semblait-il au courant des us et coutumes de cette délicieuse région puisqu'il lui offrit un masque blanc. La renarde s'en saisit, fit descendre sa capuche, dévoilant ainsi la cascade noire et interminable de boucles serti de deux oreilles villes. Elle passa l'élastique juste assez grand pour englober son visage malgré son long museau pointu.

- Merci. J'ai fait des recherches sur la race de Thot, un individu, quelque soit ses idées, son vécu sera toujours conditionné par sa race, surtout quand s'en est une aussi spéciale que les Givins. Y aurait-il un endroit par ici, où l'accès à l'Espace est plus facile, une allée vers l'astroport ou un vieux hangar qui pourrait cacher un vaisseau. Les Givins se sentent en sécurité dans l'espace où ils peuvent survivre une journée à nus, et ils détestent exposer leur peau, ou voir celle des autres exposées. Bien qu'en tant que chirurgien le nôtre a du dépasser sa phobie, son profil laisse entendre qu'il aime les endroits isolés.

Enchaîna directement la jeune canidé sans prendre le temps de s'interroger sur la phrase mystique de Raimee. Son ton était neutre mais loin d'être glacial. Être désagréable ne lui servirait à rien, même si exagérer en courtoisie non plus, ce qui expliquait sa franchise. Apte à reconnaître en son compagnon du jour, un allié égal -si assistant soit-elle- la renarde décida de lui envoyer le résultat de ses hypothèses préliminaires sur le datapad. La concurrence entre eux serait de mauvais aloi, et ni l'argent, ni la réputation ne servait aux morts.

Elle se tu ensuite, sans chercher à faire plus ample connaissance, ce n'était pas comme s'ils avaient du temps à perdre, un café à prendre ou des points communs sur lesquels disserter en même temps. Ils allaient juste participer à une fête ensemble. Une fête dont Eugénie connaissait très peu de choses, tout comme ce secteur, raison pour laquelle, elle était un peu plus humble qu'à l'accoutumée. C'était Raimee qui avait les clés en main pour la guider sur cette partie de l'enquête.
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"Bah vues les photos légistes des cadavres qu'on a retrouvé, c'est pas que la peau de ses victimes qui a été exposée..."

Constat amer et pour le moins ragoutant, mais Raimee lui sortit çà d'une manière des plus détachées. Cette enquête démarrait bien. L'amaran encapuchonnée lui transmit même ses notes et avant de les consulter, il lui transmit à son tour tous les renseignements que les services Jedi avaient communiqués au sujet des gangs du C-69 et des dernières positions connues du Givin. Ca ne restait que des informations, rien de bien tangible qui pourrait faire pencher cette enquête en leur faveur mais au moins, ces dernières avaient l'avantage de faire comprendre mieux les enjeux et les acteurs de ce terrain de chasse urbain.

"Aujourd'hui, c'est le début de la Commémoration des secteurs G. J'sais pas si t'en as déjà entendu parler... Y'a une vingtaine d'années, une meute de rathtars a ravagé une vingtaine de secteurs, j'préfère pas te donner le nombre de victimes, j'suis galant. Bref, depuis, on célèbre ce massacre, tu verras, c'est sympa... Tant qu'on reste autour de la fête, on n'aura pas trop de soucis, les Illuminés de la Bielle sont apparemment trop sensibles au bruit pour fureter dans les coins, mais on sait jamais, donc mieux vaut rester sur nos gardes... J'pense que d'ici une heure ou deux, ça devrait commencer à s'animer... Sinon..."

Eugénie parla d'astroport et de vieux hangars, d'un accès rapide à l'espace. Raimee croisa les bras, fronça des sourcils et parcourut dans sa mémoire afin d'y trouver une réponse cohérente et surtout qui ne leur ferait pas perdre de temps... Le port emblématique du D-71 était ce qui semblait être le plus évident mais du fait de sa renommée et de sa localisation, il était trop bien gardé et truffé de caméras de sécurité. D'autant plus qu'aucune mention de Thot n'apparaissait dans ce coin de la carte. Il y avait bien la Chenille mais ce vieux train répulseur était un express et donc bien trop lent... Non, non... Les vieux hangars, ça ne manquait pas, les fouiller tous prendraient des lustres... Arrrhh, il devait bien y avoir quelque chose qui pourraient les aider... Raimee se motiva mentalement un peu plus et alors qu'il parcourait désormais les lieux avec son regard perçant, il pencha la tête sur le côté, émit un sourire en coin puis finit par faire un clin d'oeil à Eugénie.

"Suis moi et ouvre bien tes yeux !"

Raimee se mit en route à bons pas vers un élévateur, attendit Eugénie puis actionna le bouton d'élévation. En peu de temps, ils se retrouvèrent sur les hauteurs du secteur et goguenard, Raimee profita du paysage en s'accoudant un peu plus loin à une balustrade un peu rouillée. En bas et un peu partout sur les balcons environnants, les gens se pressaient curieusement à certains endroits, comme attirés par une force invisible...

"3... 2... 1... Tadaaa !"

Normalement éclairé par les lumières de la ville, le Secteur s'illumina curieusement par des gerbes solaires venues du ciel. Eugénie cherchait des couloirs d'accès rapide à l'Espace, Raimee les lui présenta fièrement. Les rayons du soleil "coruscantinien", dans les bas fonds, c'était une fois par jour, pas plus, pas moins, et toujours aux alentours du milieu de journée. En plus d'être un beau spectacle, cet alignement planétaire offrait à présent à la vue des spots bien précis sur où les gens pouvaient aisément aller et venir dans l'Espace assez rapidement, sans avoir à fréquenter l'astroport du D-71. Ingénieux et naturel. Maître Ean aurait adoré l'astuce. De là où ils étaient, on pouvait distinguer une poignée de couloirs et Raimee commença à les mémoriser.

"Les voilà tes accès rapides vers l'espace... C'est beau, hein ?"

Cette vision lui rappela tout un tas de souvenirs quand il était gamin et plus particulièrement un jour où tout un quartier avait flambé le hangar d'un commerçant car ce dernier avait pris l'habitude de faire ses approvisionnements justement à cette partie de la journée et leur privait du coup de quelques minutes de soleil. Que de souvenirs ! Raimee se souvenait encore des feux crépitants et de la colère du marchand. L'affaire s'était d'ailleurs assez mal terminée pour les gens du quartier... Le spectacle de ces cylindres de lumière s'estompa malheureusement assez vite et Raimee se redressa pour faire face à Eugénie.

"Quelle est la suite ?"

Il avait bien ses idées quant au déroulement des opérations mais il préféra se laisser guider par une professionnelle qui aurait surement de bien meilleures méthodes que lui pour traquer et débusquer ce trafiquant d'organes Givin. Histoire qu'Ean fût tout de même content de son apprenti, il se demanda comment faire pour rétrécir leur champ de recherche au maximum et ne pas passer des jours à fouiner un peu partout. Il avait compté neuf couloirs vers la surface et il devait y avoir forcément un moyen d'en éliminer certains de leurs recherches. En attendant qu'Eugénie eût fini de lui répondre, Raimee s'empara du datapad que l'Ordre lui avait prêté et commença à noter les différents points d'accès sur une carte des environs. D'instinct, il barra deux de ces accès, puis, soucieux de coopérer au plus juste, notifia rapidement sur la dite carte "Quartiers de passe". Si le Givin était un peu malin, il éviterait les quartiers des prostituées. De jour comme de nuit, elles étaient des vigies trop commères et soucieuses de leur environnement de travail pour laisser un trafic d'organes opérer ou de trop souvent allers-retours qui auraient nui à la tranquilité et l'anonymat de leur clientèle. En notant aussi les positions des dernières fois qu'on avait vu le docteur Thot, Raimee écarta naturellement deux autres spots qui étaient bien trop éloignés de sa présupposée zone d'activités. N'en restaient pas moins cinq lieux potentiels, ce qui était encore trop, ils n'étaient que deux, couvrir ces zones demanderait bien trop d'effort et question discrétion, c'était pas la meilleure des choses à faire. D'un coup de pouce effleurant son datapad, il transmit aussitôt la carte à celui de Eugénie. Son analyse en premier lieu s'arrêtait là et il était curieux de savoir comment l'Amaran allait faire pour rétrécir encore plus leur champ d'investigation...

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- Charmant coin. Doux voisins et tendre coutumes.

Souffla Eugénie sans trop savoir si elle le commentait pour sa propre personne ou pour Raimee, lequel semblait d'ailleurs étrangement bien informé des us de ce Monde au sein du Monde, cette Galaxie à part entière, enfouie dans un de ses recoins les plus obscurs. Étrange hymne à l'équilibre, pourtant, la renard put observer, yeux ébahis, la lumière d'un soleil valeureux -ou suicidaire- percer certaines zones de la banlieue. Penchée quoique prudemment éloignée de la rembarde rouillée, elle qui avait suivi le Padawan un peu sceptique fut surprise de la beauté de ce spectacle simple, épuré, naturel. Tout ce dont elle n'avait aucunement l'habitude, experte en galas aussi chatoyants qu'artificiels et hypocrites qu'affectionnaient ses parents qu'elle devait supporter depuis de trop longues années, une moue d'enfant bien éduquée, charmante fiché sur ses traits d'aristocrate adoptée. Peut-être était-ce l'odeur nauséabonde, l'allure déplorable des lieux qui y contribuaient? Toujours est-il que la détective apprécia davantage la présence de l'astre dont elle avait l'impression d'avoir oublié jusqu'à l'existence depuis son arrivée dans ce quartier. Au-dessus des rebords de son masque, ses oreilles s'agitèrent légèrement, répondant à une brise timide, laquelle porta à son museau effluves et souvenirs. Des souvenirs très profonds, endormis mais vivants qui ronronnaient dans le fond de sa poitrine.

En fait, elle était issue de la même déchetterie que les gens qui levaient le menton, du haut de leur balcon, pour contempler les petites particules qui dansaient au soleil. Vaguement elle se rappela de relents d'alcool, de peur et de fumée, prisonniers d'une pitoyable chaumière. Parachevant la recette olfactive la plus authentique des bas-fonds, le parfum de sa propre chair grillée s'échappait en volutes par les trous du toit, sans que les voisins n'y trouvent rien à redire.

Un frisson la parcourut, violent malgré sa fugacité, au point que sa queue réagisse en un soubresaut, claquant furieusement contre ses pattes, ses babines se retroussèrent une fraction de secondes, formant des plis sur son museau racé et dévoilant 4 épées blanches et fines mais efficaces. La voix de Raimee eut toutefois le mérite d'éclaircir son regard, voilé par les souvenirs. Elle tourna la tête vers lui, observant un peu plus attentivement le garçon qui faisait glisser ses doigts sur son datapad.

- Oui c'est beau...- Sa voix se nappa d'un brin de nostalgie avant de retrouver son tranchant, son efficacité de limière pressée d'achever cette mission de la meilleure façon qui soit.- - Et surtout pratique. Je pense que les meilleurs hangars sont positionnés au niveau de ces voies ouvertes pour une fuite facile. Mais c'est encore trop tôt pour le déterminer, l'individu est malin, je trouve étrange, trop simple que nous puissions si vite rétrécir les possibilités... Hum il y a un autre moyen de s'assurer... Et d'affiner. Les criminels en cavale commettent presque toujours l'erreur de communiquer avec quelqu'un de leur famille, ou de leurs proches par défaut. Thot, quelque part en est un. Or, un Givin, entouré d'inférieurs incapables de survivre dans l'espace- ils sont assez racistes d'après le peu de notes qu'on a.- doit forcément se sentir seul, incompris. J'imagine qu'il a ou va contacter des proches, d'autres éminences grises. Quelque chose qui le tire un peu de son isolement.

Même s'il existait des cas de prisonniers aptes à se taire, à ne demander de l'aide -financière comme affective.- à aucun de leurs proches, les statistiques restaient rares. Ceci dit, demander à la police s'ils avaient vus le Givin appeler depuis une cabine publique ou s'ils avaient parfois captés son comlink leur ferait perdre du temps, et ça risquait de les détourner de leur mission.

- Ça je peux essayer de le vérifier en privé, en parallèle, mais j'ai une hypothèse qu'il conviendrait de vérifier dans une heure ou deux, c'est juste une sensation... Cette fête dont tu me parles est assez sanglante, et je suppose, nimbée d'alcool, de disparitions préoccupantes, d'événements qui sème-davantage encore- le désordre dans le quartier. Ne penses-tu pas que Thot et ses accolytes profiteraient de la fête, de l'attention détournée de tous pour chercher des victimes? Je veux dire, si un parent disparaît dans les heures qui suivent, personne ne s'en préoccupera avant un certain temps, croyant qu'il est en train de cuver son vin. Non? Et comme tu l'as dit, les Gangs seront absents, du moins les Illuminés. Ce serait une belle ouverture, avec un peu de chance, pour les bras de Givin, avec beaucoup de chance, admettons-le, pour le Givin en personne, au-dessus de toute cette populasse, de ces incultes, seul être capable de choisir le parfait corps pour y prélever des organes.

Oh, elle n'y croyait pas trop, mais Eugénie voulait quand même tenter le flagrant délit, surtout que cette histoire de masques servait parfaitement les intérêts du squelette ambulant. Il restait une probable phobie de se mêler à la foule, ceci dit, et la prudence d'un gros cerveau qui avait tenu en échec le comissariat de Coruscant -bien peu motivé depuis le début ceci dit.-. Qui gagnerait finalement? Le désir de chercher le corps parfait, ou la méfiance naturelle du chirurgien corrompu?

- Mais comment fouiller parmi tous ces masques blancs, et trouver d'éventuels chasseurs d'organes?

Se demanda à haute voix la jeune Jedi, pensive qui avait fini par installer ses coudes sur la balustrade, tête penchée en arrière, dos au paysage et pattes croisées. Les cinq lieux cartographiés dans sa tête bouillaient. 5, c'était trop à couvrir pour deux investigateurs. Il fallait absolument trouver quelque chose pendant la fête. Un complice à suivre jusqu'à son repère, une attaque à surprendre. Cela paraissait improbable.

- Je ne doute pas que tuer sans se faire repérer dans ce coupe-gorge, mais n'y a-t-il pas un lieu plus discret que les autres, proche de l'épicentre de la fête tout en étant suffisamment reculé pour s'y retirer la victime attrapée?

Si la fête représentait réellement les portes ouvertes du magasin d'organes, il fallait tenter sa chance sur un de ces cinq lieux permettant une retraite facile en plus de donner accès aux fêtards. Si Raimee connaissait aussi bien l'endroit qu'il n'en avait l'air, cela pourrait réduire drastiquement leurs hypothèses. Ou les mener sur une fausse piste si Thot décidait de n'envoyer personne, trouvant la manoeuvre trop risquée, et sachant que les autorités en profiteraient pour prendre en flagrant délit.
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L'Amaran marquait un point. Si cette commémoration était un atout pour eux pour passer inaperçu au sein de la foule, il en était certainement de même pour Thot et ses complices s'ils décidaient de faire leurs courses pendant les festivités. Si Raimee ne pouvait lui être d'aucune aide ni concernant les relations qu'entretenaient Thot et ses pairs ni concernant les moyens d'obtenir de telles informations, les deux dernières questions d'Eugénie méritaient réflexion de la part du jeune padawan.

Comment fouiller parmi tous ces gens masqués ? Si Ean avait été là, la question aurait trouvé sa réponse immédiate. Le vieil ithorien, avec le temps et la sagesse, était devenu une sorte de balise GPS capable de scanner un large périmètre et de débusquer les gens sur le point de commettre des atrocités et ce, même au beau milieu de gens tous plus ou moins capables d'en commettre. Raimee, lui, en était très loin. Il lui faudrait alors arpenter les rues et user de ses talents longtemps si bien qu'avec cette méthode, c'était à s'en remettre à la chance tout en redoutant l'épuisement. Très mauvaise idée... Au mieux, ils auraient énormément de chance si Raimee ressentait quelque chose, au pire, ils devraient se passer de ses talents pour ce cas particulier. Cependant, le flagrant délit restait une possibilité, infime certes, mais une possibilité tout de même. Quant à sa dernière question, la réponse était d'une simplicité à la fois effarante et bien crade, les égouts. Pas les égouts sympas des autres villes qu'on ne voyait pas, non, les égouts des bas fonds étaient immenses en taille et en longueur, véritables nids de bestioles infectes et autres joyeusetés. Ici, on était à la couche C donc les égouts du B étaient incrustés à même l'architecture du C et il en valait de même pour tous les autres secteurs, plus vous descendiez, plus c'était... Bref, ce n'était pas la question.

"Bah y'a toujours les égouts des secteurs B, un peu comme là..."

Il pointa du doigt un gros trou béant un peu plus loin, bien sombre, d'où s'échappaient les eaux usées plus bas vers les secteurs D. A voir cette bouche, il était clair que c'était, quand on connaissait les lieux, un labyrinthe efficace pour échapper à la foule. Ils n'étaient ni grillagés ni surveillés et faisaient partie intégrante du paysage et du folklore. Raimee fronça cependant des sourcils quand il réfléchit au fait que ce n'était pas son secteur d'enfance bien qu'il y avait déjà mis les pieds plus d'une fois et que surtout le temps avait passé. Il n'y avait qu'une seule façon de savoir s'il pouvait être une seconde fois d'une aide précieuse...

"Je reviens..."

D'un pas agile, le jeune gaillard s'écarta de leur point d'observation et se dirigea pas très loin vers une demoiselle peu vêtue, qui, après quelques mots échangés, pointa du doigt une autre fille que Raimee retrouva sans tarder.

"Un Jedi... J'aurais tout vu aujourd'hui..."
"Les Pétales de Rose ont toujours l'oeil, mais tu te trompes à moitié, je ne suis qu'un padawan."
"Jedi, padawan, la réponse à tes questions ne viendra pas de ma bouche. Tu connais notre petite entreprise. Nous sommes discrètes. Tu n'obtiendras rien de moi..."
"Bien sur que je vous connais, je suis du même secteur que vous !"
"Ahahah ! Un Jedi des bas-fonds... Attends un peu..."

La demoiselle releva la capuche de Raimee et l'observa un instant de façon suspecte...

"Tu es... Raimee ? Mais oui... Raimee !"
"On se connaît ?"
"Sylve ! Hello ? Tu te souviens pas ? J'y crois pas ! T'as grandi... Et t'es devenu sacrément beau gosse... Regardez moi cette belle peau et tous ces muscles..."
"Oui, bon, je suis pas un fruit, arrête de me tâter comme çà, c'est gênant... Sylve... Mais qu'est-ce que tu fous là ? Toi aussi, t'as grandi, je t'aurais jamais reconnu..."
"Les affaires, mon beau, les affaires... Que veux-tu savoir ?"
"Toujours aussi directe... Vous utilisez toujours les mêmes glyphes ?"
"Tais-toi, imbécile... Tiens prends-çà..."
"Merci..."

La suite fut une succession d'insultes gueulées bien haut et fort. Visiblement, Raimee pouvait se la caller bien profond tandis que Sylve, elle, ne méritait pas de demander de telles prestations vue sa sale odeur de moule des égouts. Charmants adieux...

Raimee revint en direction d'Eugénie et lui indiqua par un signe de tête que leur présence sur ce ponton était révolu s'ils voulaient rester tranquilles. Reprenant l'élévateur pour retourner un peu plus bas, il brisa des lunettes qu'il avait dans sa main et donna un des verres à Eugénie.

"Essaie de pas le perdre, ça sera notre sésame si jamais on doit passer par les égouts. Ne le dis jamais à personne mais les égouts sont plein de tags invisibles à l'oeil nu et cette lentille te permettra de les distinguer, même dans le noir plus complet..."


Arrivés là où ils s'étaient rencontrés, Raimee remit sa capuche et enfila à son tour un masque blanc. Des kiosques commençaient à se monter, une vieille dame braillait à qui voulait l'entendre que ses brochettes sauce Redor étaient les meilleures et une bande de gamins se couraient les uns après les autres en grognant férocement. Raimee s'arrêta devant l'un des kiosques, donna une pièce à l'enfant qui le gardait puis alluma un des cierges qui trônait sur son étal. Les deux enquêteurs reprirent leur chemin et une fois qu'ils furent un peu plus isolés d'oreilles indiscrètes, Raimee demanda à Eugénie qu'elle était la marche à suivre...

"Si on passe près d'un des trafiquants et qu'il est sur le point de commettre son crime, je le saurais mais entre nous, je doute que la chance soit de notre côté. Gardons espoir quand même... Et maintenant ? On continue de réfléchir sur l'affaire ou on tente un peu plus d'audace ?"


Montrant ce gros magasin de pièces détachées de vaisseaux encore ouvert et pile poil en face d'eux, Raimee sourit, pour une fois, à Eugénie. Si Thot faisait des allers retours dans l'Espace, si son vaisseau était ici et si Eugénie avait raison, il avait fort à parier qu'il se fournirait ici, lui ou un de ses complices...
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C'était trop facile. Les hypothèses tombaient tels des coups de cravache sur le dos de l'affaire, l'incitant à un galop en apparence effectif, en réalité probablement dangereux. Habitée par une folle envie d'en terminer avec ce chapitre peu reluisant, de lancer sa carrière, la renarde dut se forcer au calme. Elle ne voulait pas engager le Padawan dans une folie optimiste qui ne lui ressemblait d'ailleurs guère. Plusieurs fois, ses oreilles duveteuses s'agitèrent, d'avant en arrière, cherchant avec méthodes, des obstacles qui risquaient de les ralentir tout en les guidant sur le bon chemin.

- Les égouts? C'est un doc...

Le blond s'échappa de sa vue avec une promesse de retour, bâclée et surprenante. Loin d'en prendre ombrage cependant, la demoiselle le suivit du regard, étudiant sa manière de se déplacer, non sans une certaine aisance vers des femmes à la jupe légère. Leurs rapports, si brutes soient-ils en apparence, accompagnés d'éclats de voix et de gestes grandiloquents laissaient comprendre que le Padawan avait l'habitude de ces bas-fonds. Il ne se laissait pas marcher sur les pieds, répondant du tac-au-tac à la prostituée. Les moments de calme où tous deux se rapprochaient -comme cette caresse furtive sur les muscles du garçon de la part de la fille de joie.- donnèrent espoir à la canidé. Avait-il pu retirer des informations?

Le regard toujours braqué par intermittence sur la scène, Eugénie réfléchissait toujours. Même s'il était logique de songer qu'un Givin choisirait de s'établir dans un lieu à proximité de sa meilleure opportunité de fuite.- or, survivre sans casque dans l'espace constituait une porte de sortie aussi originale qu'inattendue et prometteuse.- il restait de nombreux x dans l'équation. Méthodique, l'intellectuel corrompu devait l'être, et tout particulièrement pour que personne n'ait mis la patte dessus jusque là. Ni la police -si incompétente avait-elle semblé.- ni des chasseurs de primes, ni d'autres détectives. N'importe quel spécialiste impliqué dans son travail comme elle l'était pouvait parvenir à ses conclusions, ce qui n'empêchait pas au Givin de continuer ses horribles recettes de cuisine. C'était donc que quelque chose manquait, que le profilage théorique ne saurait résoudre.

Les couloirs de lumière étaient donc un point de départ calculait la renarde dont les yeux s'étaient à nouveau accrochés aux zones désormais semblables à toutes autres. Elle sortit un calepin et griffonna un dessin semblable à la vue d'ensemble que lui offrait le balcon. Quelques croix indiquaient ce que ses souvenirs lui communiquaient concernant les fameuses possibles entrées, tandis que son cerveau bouillonnait. Ces entrées, il fallait encore les explorer, or au moins deux ou trois pouvaient correspondre à ce qu'ils cherchaient. C'était trop, surtout si l'on prenait en compte le périmètre autour de chacune de ces voies vers l'espace. Thot pouvait louer ou posséder un hangar à plusieurs kilomètres de ces routes, sans que cela ne soit difficile d'accès. De fait, en ces lieux, peu de gens pouvaient se permettre d'avoir un vaisseau, il n'était donc certainement pas gêné par la circulation.

Quant au laboratoire, même si Eugénie imaginait difficilement qu'il se situe dans les égouts à cause des risques énormes de contamination, cela restait possible. Parce que justement, ce Givin aimait contredire ce que des profilers supposaient de lui. Consciemment ou pas, il déroutait les professionnels, se raillant des statistiques. Le doute envahit la jeune femelle, qui se demandait bien dans quelle limite elle avait le droit de supposer ou quelles hypothèses elle pouvait écarter sans risquer de passer outre un indice vital. Maintenant qu'elle y songeait, chacune des théories était plausible, avec pour unique et bonne raison de brouiller les pistes, Thot serait bien capable d'agir au contraire de ce que l'on attendait de lui. Par exemple, ne pas profiter de la fête sanglante et resté terrer dans son trou.

Alors qu'un mal de tête menaçait de séduire son cerveau en compote, une tignasse blonde s'approcha. Eugénie releva la tête, gênée par le masque dont les trous étaient en léger décalage avec ses yeux en amande, elle sursauta légèrement, mettant quelques secondes à reconnaître le Padawan. Plus via la Force qu'à travers la simple vue d'ailleurs.

Elle écouta ses propos et hocha la tête, encore une fois déroutée par les informations que ce dernier lui apportait allié à la manière dont il le faisait. Un verre de lunettes. La renarde serra le morceau entre ses doigts, notant l'astuce dans un coin de son cerveau. Si déplaisante risquait d'être cette mission -finalement ils n'échapperaient pas aux égouts.- elle allait lui fournir une expérience non négligeable qu'elle engrangeait aussi vite que possible. Raimee, de part sa familiarité avec les lieux, couplée à une certaine formation au Temple menait clairement la mission pour le moment. Eugénie le laissait faire sans sursaut d'orgueil, consciente de ne rien maîtriser de ce thème encore. La certaine arrogance qui la caractérisait surgissant surtout sur des thèmes parfaitement connus d'elle, l'apprenti avait affaire à une compagne facile à convaincre, obéissante et consciencieuse.

- Nous avons trop à faire pour continuer de penser. Il va falloir se mouiller les pattes pour espérer un coup de chance ou récolter d'autres indices. Le profil de Thot est flou, trompeur sur de nombreux points et je le soupçonne de ne pas correspondre au profil type qu'on a pu dessiner de lui. Les risques de divergences sont si grands, de fait, que je préfère ne pas m'appuyer sur plus d'hypothèses. Je propose que nous cherchions à obtenir des informations côté hangars et garages si l'on ne repère aucun mouvement suspect pendant la fête. Je suppose qu'une minuscule poignée de gens disposent d'un vaisseau ici, or je suis à peu près certaine que lui en a un, possiblement spécifique puisque les Givins n'ont pas besoin de système d'oxygénation ou de compression intégré. En fouillant les garages, si l'on arrive à faire parles employés ou propriétaires, peut-être pourrions-nous obtenir des pistes concernant l'entretien d'un tel vaisseau?

Trouver des ferrailleurs, des baraques ressemblant de près ou de loin à un garage, cela risquait d'être un peu difficile, mais Eugénie savait Thot méthodique, maniaque.- un des peu de traits qu'elle lui prêtait avec une certaine sûreté.- il ne devait donc pas laisser son vaisseau entre n'importe quelles mains. Supposer que l'homme possédait un tel bijou parmi les tôles froissés du quartier était l'hypothèse la plus vraisemblable étant donné les caractéristiques de sa race ainsi que le portrait dressé de lui tandis qu'il était étudiant. L'homme avait, selon les archives de Coruscant, débuté un cursus d'ingénierie mais il s'était brouillé avec ses professeurs, songeant sa culture et la manière de faire de cette dernière nettement supérieure. Il avait alors choisi une autre carrière, à la fois différente et semblable, une qui requérait la même précision chirurgicale, avec la même satisfaction de disposer de la vie entre ses mains, directement cette fois.

- Trouver le meilleur "mécano" du coin, le plus "Gérard la féraille" dont les gens du quartier vantent les mérites pourrait être une piste. il me semble plus judicieux de ne pas se disperser et de commencer par la tienne. Je crois qu'il est temps de mettre nos lunettes, non?.

S'ils avaient eu plus de temps, ils auraient également pu s'infiltrer, jouant les patients désespérés par la longue liste d'attente pour un nouveau rein ou coeur. Malheureusement, ils n'avaient pas le temps de faire parler d'eux petit à petit, de s'immiscer dans le marché sans avoir l'air suspects, déjà qu'ils étaient étrangers au quartier.- Sauf Raimee, enfant des bas-fonds, néanmoins sorti de son sordide abri dans sa prime jeunesse.-

Parmi toutes les hypothèses déployées, la Jedi était rassurée de pouvoir se replier premièrement sur celle qu'avait trouvé Raimee auprès de la prostituée. Elle toucha instinctivement la poche interne de sa tunique, juste en-dessous de sa poitrine -presque plate.- là où le verre de lunette dessinait un léger renflement. Égouts ou pas, elle était décidé à accomplir cette mission.
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"Alors en avant !"

Soulagé d'entrer enfin en action, Raimee pressa le pas, un peu plus guilleret que d'habitude, vers le "magasin de pièces détachées pour véhicules en tout genre" comme il était marqué sur son panneau aux néons assez blafards. Et l'annonce ne mentait pas. Une fois entrés, Raimee s'arrêta un bref instant pour constater l'ampleur de la boutique. C'était un énorme hangar où venaient et filaient droit des droïdes de manutention, quelques vendeurs épars dans un dédale de brics et de brocs, le tout bien surveillé par cette vigie en verre, surplombant les lieux... On y distinguait à peine l'imposante masse de ce qui semblait être le patron et de là où ils étaient, Raimee n'avait aucune idée de ce à quoi il pouvait ressemblait. Le jeune padawan ne savait pas du tout par quoi commencer ni même qui interroger et encore moins par quelles méthodes. Heureusement, Eugénie avait certainement son idée sur la question...

"Bibidip Bilidrü !"*
"Zrüdip bip !"*

Spoiler:


Gênant le passage, Raimee fit un pas de côté et laissa passer un petit droïde mécano avec toute la courtoisie qui le caractérisait, d'un ton donc assez narquois. Il révélait là un nouvel atout de sa manche et démontrait à cette occasion sa facilité naturelle à parler le droid de façon assez déconcertante. C'était sorti tout naturellement de sa bouche, sans vraiment y penser plus que cela, et tout aussi naturellement, il vaquait désormais à se demander quelle allée prendre pour trouver un vendeur que la détective pourrait cuisiner à sa sauce. Il ne faudrait cependant pas compter sur ses talents de persuasion Jedi, bien connue dans le folklore de l'Ordre, car Raimee n'avait jamais, jamais réussi à obtenir quoi que ce fût avec cette méthode. Il était toujours pantois quand il voyait faire son maître et passer sa main devant une personne qui se mettait alors aussi à exécuter ce que Ean venait de lui dire de faire. C'était certes pas vraiment un exploit dans la Force mais Raimee trouvait çà trop cool, trop bien, super dément, bref, il kiffait. Il avait déjà essayé cette technique à plusieurs reprises, mais même en se concentrant ou en agitant son bras comme un essuie-glace, rien n'y faisait et il passait la plupart du temps pour un demeuré... Mais un jour, c'était sur, il y arriverait.


Assez pantois sur la manière d'opérer dans ce labyrinthe de moteurs et autres composants du plus gros au plus petit, Raimee se laissait guider à présent par Eugénie. Il était assez curieux de savoir comment elle s'y prendrait pour obtenir des informations. L'endroit était très grand, les opportunités de questionner des gens ne manquaient pas mais on restait dans les Bas Fonds. Ici, on gardait pour soi les informations qu'on détenait si on voulait avoir un peu plus de chances de voir le jour du lendemain se lever sans avoir un poignard logé en pleine poitrine ou un gros trou de blaster laser entre les deux yeux. Et Eugénie le savait certainement...

Pas vraiment à l'aise dans cette tâche, sa concentration fut déroutée par un bidule. Un gros cylindre en forme de serpent enroulé, avec plein de petits tuyaux sortant de sa gueule rouillée et tout un tas de fil gerbés par l'arrière. Il n'avait aucune idée de ce que ce machin pouvait bien faire et à quoi il pouvait bien servir mais il ne se retint pas vraiment à commencer à toucher la bête avec ses doigts... Bien vite rattrapé par la mission qu'ils devaient accomplir, il se refocalisa sur Eugénie et finit par lui lâcher :

"Tu as repéré quelque chose ou quelqu'un qui pourrait nous être utile ?"


Clairement, il ne serait pas d'une grande aide ici... Le petit robot mécano qu'il avait croisé avant vint alors interrompre la discussion sans grand procès, aussi abruptement que Raimee aurait pu lui même le faire.

"Kling zwiii. Zrubidip Klingzü drü ?"*
"Dibiï vran Itzkrü ïi..."*

Spoiler:
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Efficace, Raimee parvint à les mener vers un immense hangar signalé avec autant d'enthousiasme que si c'eût été une boîte de nuit. La renard hésita une seconde mais fini par retirer son masque. Il serait suspect de passer cette commande de dernière minute avec son attirail festif. Malgré l'immensité des lieux, peu d'êtres vivants y circulaient, la majorité se rengorgeant déjà à l'idée du festival un brin morbide qui les attendaient. Tant mieux. Toutefois, qui disait peu de clients de chair signifiait un minimum d'employés, et ceux qui semblaient enchaînés au magasin abordaient une mine maussade au possible. La renarde évita plus ou moins habilement des piles de boulons et autres éléments branlants dont l'étrange capacité à se maintenir debout malgré l'instabilité forçait l'admiration. Autant dire que pour une fille de la haute société, ce type de labyrinthe regorgeant de trésors crasseux tenait de l'inabordable scène du dernier holofilm de science Fiction de Gérard Lucas, un cinéaste que l'on disait aussi imaginatif que talentueux et, certes, un peu fou.

La détective évita de justesse une grosse marre d'huile, elle rétracta habilement sa patte puis étendit son regard sur les étals. Elle abordait la mine soucieuse de quelqu'un qui ne trouvait pas son bonheur. D'ailleurs, de légers gémissements, grognements finirent par jaillir de son museau délicat "non, non décidément, ça ne va pas."... "trop basique". Une main sous le menton, la jeune canidé caressait ce dernier de manière dubitative.

- On va essayer de faire venir cette aide à nous.

Proposa-t-elle à voix basse d'un ton joyeux qui indiquait une quelconque malice. Son plan pouvait bien ne pas fonctionner, mais il avait quand même ses chances puisqu'il se basait sur la fierté. Oui, la fierté de l'énorme patron qui se dirigeait d'ailleurs vers sa personne. Sans doute agacé par le manège de sa potentielle cliente, il fit l'effort incommensurable de se baisser, incapable d'y parvenir complètement, bloqué par la masse que son propre corps représentait.

- Qu'est-c'que vous cherchez donc ma p'tite dame.

Eugénie se retint de réprimander l'individu sur ses manières. Elle n'était après tout qu'une vulgaire citoyenne des bas étages de Coruscant. Vive, la renarde se tourna vers l'endroit où la tête du patron supposément, surplombait sa carcasse interminable.

- J'ai entendu dire que vous aviez du bon matériel ici, mais... Je ne trouve pas ce que je cherche, alors je doute que vous pourrez m'aider pour le petit travail que j'ai à proposer. Décidémentm trop basique, trop basique.

- Dites toujours. - Appâté ou simplement touché dans son orgueil, l'homme faisait des efforts pour se contenir, la Grise le sentait bien, elle continua pourtant son petit jeu, le but étant de faire oublier certaines barrières de privacité à son interlocuteur au nom de son honneur.-

- Mon mari a une corvette Corellienne à faire réparer, et je cherche des pièces adaptées, en plus d'un ouvrier pour les poser... Mais c'est un petit bijou, cette corvette. Elle devrait... Rapporter. Alors j'ai besoin des meilleures mains. Je croyais avoir atterri dans le meilleur garage. mais avec ces moteurs crasseux, fissurés sous le museau je commence à douter.

À vrai dire, Eugénie avançait un peu à l'aveugle, elle ignorait si le patron se laisserait avoir, la technique était un peu risquée parce qu'ici, n'importe quoi pouvait trancher la gorge de n'importe qui sans que la police n'y trouve grand chose à redire. Elle espérait juste suffisamment piquer pour éveiller l'intérêt de son interlocuteur sans le braquer totalement.

- Hey minute minute, j'sais pas ce que vous avez entendu dire d'ici, mais c'est le meilleur coin tout le monde le sait, étrangère. On vous a pas guidé jusqu'à chez moi pour rien. On a quelques gros clients fidèles: un chasseur de la République, un vaisseau némoindien et régulièrement une p'tite frégate qui vient que chez nous pour les réparations. Ah et le vaisseau perso d'un gros riche idem.

La renarde essaya de lui demander subtilement des noms, mais le mécanicien s'y refusa, plus adepte de la protection de vie privée que du raffinement de la langue. Alors qu'il risquait de s'énerver, la Jedi changea de stratégie, rebondissant sur son premier échec "ah bonnnn vous avez carrément amélioré ce chasseur? J'imagine que craquer le système pour le débrider a du être difficile. Et c'est vous qui intervenez exclusicement sur ces affaires ou vous envoyez vos employés?"..."Ah non bien sûr, où avais-je la tête, vous vous en occupez personnellement"

*Donc, il a les infos dans sa grosse caboche. Au pire.*

Elle se fit plus douce, ouvrit de grands yeux ébahis et laissa l'homme parler de sa marchandise. Typique scène quelque peu misérable du gros-bras qui séduit la femme mariée grâce à son baratin d'huile et de vis.

Et tandis qu'elle faisait mine de traîner en route pour refaire un hypothétique lacet ou attiré par le chatoiement d'un clignotant, elle fixa avec intensité le bureau sur lequel trônait un ordinateur -lui aussi fait de pièces détachées vu son état.- Avec un peu de chance, l'homme tenait une liste de sa clientèle sur un fichier de traitement de texte. Ordinaire ou non, perclus de pseudonymes ou pas, ils pourraient déjà se faire une idée de qui faisait appel à l'entreprise, à quelles heures étaient les rendez-vous. Avec un peu de chance, le docteur en faisait partie et ils découvriraient son adresse -même fausse ça restait un indice.-

La voie était libre par chance, Raimee pourrait-il en profiter? La renarde l'espérait car elle sentait ne pas pouvoir trop tirer sur la corde, c'est-à-dire espérer que le patron ne lâche des informations sans se douter de quelque chose. Il était plus fin qu'il n'en avait l'air et seules ses hormones aidaient la Grise à le maintenir sous influence. Une influence basique, précaire qu'elle s'empressa d'essayer de renforcer par un regard charmeur, presque langoureux. Que le Padawan se dépêche, elle ne risquait pas de supporter le discours incompréhensible du "macho" qui sentait l'huile de moteur.
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Comme deux abrutis, le petit droïde et le padawan tournaient et retournaient la tête en suivant activement la discussion entre Eugénie et le patron. Il enchaînait, elle renchaînait, et ce gros, très gros gaillard passait à table aussi facilement qu'un jour de frites à la cantine. Raimee en haussa les sourcils quand le patron commença à citer ses clients avec le peu d'effort que l'Amaran fournissait. Elle était forte ! Eugénie commença même à se faire plus désireuse en lui lançant des petites oeillades et le gros tombait dans son piège comme une mouche sur une toile d'araignée. Une chose clochait cependant. Même si clairement elle menait le débat comme elle l'entendait, elle ne faisait cas de leur mission. Etait-ce une ruse pour amener son interlocuteur à se livrer par lui-même ?

Lui n'était pas très doué pour ce genre de choses et dans pareil cas, il aurait sans doute laisser parler ses poings mais un doute l'assaillit. Les chances qu'il en vînt lui-même à raconter ce qu'ils étaient venus chercher ici étaient plus que tenues. L'Amaran continuait de discuter vivement avec le gros et imposant patron mais rien ne semblait indiquer dans ses gestes ou son regard qu'elle attendait quelque chose de Raimee. Elle semblait être toute acquise à son nouvel ami et d'ailleurs, Raimee était devenu presque invisibles à leurs yeux. Il aurait pu se balader à poils en faisant l'hélicoptère que les deux compères l'auraient ignoré lourdement. Raimee réhaussa encore un sourcil en croisant la focale optique de son propre petit compagnon qu'il venait lui aussi de se faire.

"Prüuudibip toudoukreeEuh ? "*
"Zvrouh tiii."*
"DzidOong, kribipdipbip bip tzouvim, Prüuu dzzzüum Bim krrrü ?"*
"Zvrouh debong. Kröbip kiküdzi. Zvrouh tiii."*
"Bipoüuh ! Djug dzimlabip. Klingzü ?"*
"Zvrouh debong. Kröbip bipdipfrü. Zvrouh t..."*
"Bipbipdoup, bip bip dipu djüuuu..."*
"Zvrouh bipu. Kipidip kikodzu."*
"Zzadva, bipju !"*

Spoiler:


4, c'était les minutes maximum qu'il avait pour tenter quelque chose, 231 le nombre de bidules qui pouvait vous faire exploser en plein vol, 6 le nombre de doigts du patron et 4 le nombre de fois où Eugénie avait ri bêtement aux blagues outrageantes dudit patron. Raimee quitta Eugénie et le gros lourdeau pour faire mine de s'intéresser à une huile en promotion, puis, constatant que personne ne le regardait, fila tout naturellement vers la vigie de verre, à présent abandonnée. Si l'investigation n'était pas son fort, ses années passées avec Ean l'avaient en revanche forgé dans l'art de l'infiltration. Deux caméras de sécurité, à chaque entrée dont une qui n'était pas sous tension, en témoignait un fil pendu. Raimee se concentra, fit lever son bras en direction de ce mouchard en plastique et l'orienta doucement et progressivement hors de sa vue. L'exercice en soi n'était pas difficile mais sa tendance à se servir de la Force pour faire valdinguer des choses avec puissance le forçait à présent à redoubler de précaution...

L'exercice mental terminé, il zieuta un peu partout à la recherche de ce qui pourrait être intéressant. Et dans un désordre pareil, ce n'allait pas être une tâche facile. Etrangement, la seule chose qui paraissait plus ordonnée que le reste était cet holo-calendrier du Diamant Vert, où une Twi'lek rose enchaînait des poses sexys et des clins d'oeil. Le reste avait l'air sans intérêt particulier et Raimee se résigna à avancer vers l'ordinateur-serveur-machine à pop-corn. Véridique. Ce patron, malgré ses paluches de titan, avait l'air d'être un vrai bricoleur. ( Et un amateur de pop-corn... ) Ni une, ni deux, Raimee tapota rapidement sur les touches et trouva le saint-graal, pas celui de leur mission, mais celui de son ventre...

Alors que les grains de maïs d'Ondéron se faisaient souffler et retombaient tranquillement dans un gobelet en plastique, Raimee prit une décision radicale quant à la suite des événements. Il s'empara ensuite tranquillement du gobelet rempli, enfourna quelques grains dans sa bouche et repartit tranquillement en direction d'Eugénie sans pour autant s'arrêter à son passage bien qu'il la bouscula légèrement sans vraiment demander son reste, histoire de la déloger de ce qui semblait être sa nouvelle passion, les gros patrons de hangars glauques...


Le padawan sortit du magasin et resta en vue pour attendre sagement sa camarade vulpine. Son gobelet en main, il fit voltiger à plusieurs reprises des grains de pop-corn pour les rattraper habilement au vol, direction son gosier de gourmand. Il n'avait, à cet instant, aucune idée du plan de l'Amaran et se gaussait presque d'être un génie. Il se hâtait presque de lui raconter et de se rejouir de sa face béate face à tant d’ingéniosité. A l'intérieur d'une de ses poches, son data-pad vibrait, c'était le signe que tout se passait à merveilles...
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[HJ: Je suis vraiment désolée pour ce retard, je n'arrivais plus à poster avec ce personnage, d'autant plus que ces trois dernières semaines ont été mouvementé. Je te prie de m'excuser, je vais tâcher que cela ne se reproduise plus!]

Pleine de doutes et d'hypothèses à défaut d'une réponse claire ou de noms, Eugénie était sortie environ dix minutes après son acolyte, en la bousculant légèrement, ce dernier avait eu l'intelligence de la prévenir de son départ. À peine sortie, elle avait donc fouillé les alentours, le regard avait suffit. Tant mieux car ils détonnaient bien assez dans cette caricature de paysage urbain. Elle fronça un sourcil en le voyant jouer avec des pop-corn mais ne fit aucun commentaire. Sa bain aussi fine que noire frôla légèrement le bras du garçon, passant l'espace de quelques secondes, dans l'espace de son coude afin de l'entraîner vers un recoin plus sombre.

- Tu as pu trouver quelque chose? Je n'ai pas obtenu de nom.

Elle secoua négativement la tête, un peu déçue sans pour autant se laisser décourager. Une enquête était souvent longue, au point qu'il faille se méfier de trop nombreuses réussites, coups de chance.

- En même temps, la technique était grossière, à la hauteur de l'homme.-Elle renifla, air pincé, une oreille pliée, un sourire moqueur, le tout accompagné par un air de franc dégoût. Son petit jeu de cliente faussement séduite ne lui avait pas plu.- mais je dois avouer qu'il a su garder quelques secrets. Enfin, on confirme l'idée qu'il est LE mécanicien. Je ne sais pas si notre ami passe par un intermédiaire pour commander ses pièces ou réparer son vaisseau mais ça ne m'étonnerais pas qu'il fait appel à lui.

La renarde esquissa un geste pour s'appuyer contre le mur, elle s'arrêta, regarda derrière son dos puis se résolut à finalement s'y poser. Machinalement, elle joua avec l'élastique de son masque. Force lui était de reconnaître que les diverses pistes qu'ils avaient trouvé lui donnaient le tournis. Elle craignait de se perdre à courir plusieurs lièvres à la fois. Se perdre donc, métaphoriquement parlant mais aussi physiquement. Sans renoncer, elle éprouva soudainement une certaine lassitude.

- Laissons tomber ce carnaval, ou festival peu importe. Il nous faut un hôtel.

Commanda la Grise en se souvenant d'une règles en plaqué or des apprentis détectives: rien de tel qu'une bonne vieille chambre de motel lugubre pour s'installer face à un ordinateur, regrouper idées et informations. Pour faire le lien, un ordinateur serait le clou du spectacle s'ils décidaient d'explorer cette voie.

Les deux compagnons eurent du mal à trouver un motel, non pas que ces derniers soient regardants sur un paiement par heure ou leur carte d'identité, sinon que le morbide festival les avaient rempli. Certains habitants préféraient fêter cette joyeuse époque en petit comité, faisant bombance sous les draps avec d'autres femmes que les leurs quoique certains pervers les invitaient volontiers. Tandis qu'un gros archétype du "beauf", sa barbe de trois jours, ses bras musclés et son énorme ventre saillant sous son débardeur tâché déambulait dans une salle de réception mal éclairé, la renarde paya une des ultimes chambres libres. Et pour cause, les cafards en guise de colocataires leur avaient gentiment réservé une place à "la bonne étoile". Avec une grimace de dégoût, Eugénie avait fini d'épeler son faux nom -et la réceptionniste savant que s'en était un vu sa tête blasée.- louant au passage un vieil ordinateur accompagné, cadeau de la maison, d'holofilms pornos.

La demoiselle laissa choir les DVD avec une grimace dédaigneuse sur le rebord de la table de nuit de la chambre 404, avant de s'installer, ramassé sa jupe sous ses jambes afin de s'asseoir sur un bout du lit. Sa position inconfortable lui permettait d'avoir le moins de contact possible avec des draps qui n'étaient certainement pas gris à l'origine. Dans un bruissement de clapet grinçant, l'ordinateur consentit à s'ouvrir puis à s'allumer, râlant d'être tiré de sa retraite à grands renforts de ronronnements d'agonie.

De concert, un grognement jaillit du museau de la canidé. Évidemment, Thot, s'il avait réservé des pièces, ne l'avait pas fait sous son vrai nom. Eugénie fit défiler la liste des clients obtenue par Raimee sans trouver le moindre indice dans certaines appellations plus étranges les unes que les autres. Il y avait tant de races dans cet univers que même les noms qui sonnaient les plus faux pouvaient appartenir à un vrai visage, sans compter les clients de ce garage qui devait avoir de nombreux clients "fantômes". Au final, ce n'était guère étonnant que le patron lui ait si facilement lâché des infos. N'importe quel quidam serait incapable de remonter une piste à travers les faux noms crachés par le vantard ou la marque de leur vaisseau, unique information vraie inscrite.

- Je n'y connais rien en vaisseau, mais de ce que j'ai lu, Thot appartient à une race spécifique, les Givins. Ils peuvent voyager sans adaptateurs -inverseurs de gravité, sas de sécurité, distributeur d'oxygène... Outre le fait que je penche pour une navette personnelle car un expert de l'espace comme lui ne s'encombrerait pas de personnel, il faudrait trouver un vaisseau étrangement peu garni en matériel du type cité ci-dessus.

Sauf si l'homme avait décidé de s'encombrer avec un vaisseau lambda que les deux détectives en herbe seraient bien incapables de séparer du reste. Un peu désespérée, la renarde tendit l'ordinateur à son camarade, le laissant visualiser la liste et ressortir de cette dernière des vaisseaux qui pourraient les intéresser. Prix, qualité, originalité, caractéristiques, tenue dans l'espace, les garçons, ça s'y connaissait en mécanique, non?
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Le Celestial Deluxe Inn... Ou le nom le plus en inadéquation avec cette vieille gargote de brics et de brocs qui s'épandait comme des blocs malhabiles sur Tetris, au milieu d'un gros bâtiment assez uniforme et de quelques autres bouges sans nom. La chambre réservée par Eugénie était encore pire que les couloirs. La moquette collait aux sandales et visiblement, les tâches multicolores, du sol au plafond, n'avaient pas été faites pour sublimer le décor...
Et alors que Raimee pensait qu'il ne pouvait pas y avoir pire, il se détrompa immédiatement en ouvrant la salle de bains. Pourtant habitué à la rudesse et à des conditions difficiles, il referma la porte aussitôt et déclara, à moitié mort de rire :

"Si un inspecteur de l'hygiène passe, il se suicide... La vache, Eugénie, pour ta santé mentale, n'essaie même pas de rentrer là-dedans..."

Affairée sur un bout du lit, la renarde examinait les documents tirés de l'ordinateur du revendeur de pièces... Le temps qu'elle s'occupât, Raimee consulta les différents DVD de films indépendants pour adultes consentants... Il haussa les sourcils en voyant des titres forts enthousiastes comme "Une nouvelle laisse pour Owar", "Lamp'Yr contre la table" ou encore "Le rambour du Jedi" accompagnés bien entendu par une jaquette forte explicite sur le contenu en rapport. S'il comprenait le choix de la réceptionniste quant à deux de ses films, il avait du mal à faire le rapport avec avec le troisième, il n'y avait pas de table. Ou alors il y en avait eu une, là, précisément à cet endroit où devait avoir été tué quelqu'un il n'y avait pas très longtemps, en témoignaient encore les cadavres entomologiques post-décomposition.

Très vite lassé, il posa les boîtiers sur une table basse, enfin ce qu'on pouvait indécemment nommer comme tel, et consulta son data-pad à plusieurs reprises avant qu'Eugénie sortît enfin de ses réflexions. Il installa son holo-com sur le mur face au lit et le commanda à distance...

"Bien... Voilà c'que mes ptits gars on trouvé..."


Si Raimee n'était pas particulièrement doué avec tout ce qui était recoupement d'informations, investigations et autre, en revanche, il avait la particularité d'appartenir à un groupe très précis, l'Ordre des Jedi. Ordre qui avait un temple à Coruscant encore en activité, temple qui recueillait quelques initiés et des agents de renseignements, initiés qui avaient tendance à bailler aux corneilles face aux cours théoriques et avaient trouvé là une occupation bien plus amusante. Aider pour une enquête bien dégueulasse, celle de trafic d'organes.

Aussi, et à présent visibles sur le mur, tout un tas d'informations venues du piratage du revendeur mais aussi de la Tour de Contrôle des navigants de Coruscant ou encore quelques pièces exclusives à l'Ordre, se voyaient parfois reliés par des traits, un peu comme une toile d'araignée. Au centre, la tête du Givin... Un petit grésillement se fit entendre puis apparut, bleutée et saccadée, l'hologramme entier d'une dame assez âgée et assez coquette.

"Mademoiselle... Raimee... Voici ce que nous avons pu trouver pour le moment. Vous m'excuserez du peu, le temps a joué un peu contre nous... Bien... D'après les informations que tu as recueilli Raimee, nous avons pu identifier certains vaisseaux qui pourraient convenir à votre recherche... Nous avons éliminé par d'autres recherches les vaisseaux que nous avons pu identifié correctement et nous avons recoupé d'autres informations que j'ai pu obtenir à la Tour de Contrôle Est... Bien... Notre attention s'est portée ensuite sur le profil de ce... Givin... Et je dois dire que..."

La dame sourit un peu, visiblement assez fière de sa trouvaille et fit exprès de poser son oratoire pour un peu plus d'attention.

"... C'est ce Transporteur Médical que vous cherchez. Totalement passé inaperçu par les enquêtes passées mais pas par mon oeil d'experte ! Ceci dit... Mademoiselle Del Alba, ma chère petite tête blonde..."

Son visage se renfrogna net. Quelque chose n'allait pas et connaissant Dame Zodial, Raimee la suivit en fronçant les lèvres sur le côté...

"Ca sent pas bon, c'est çà ?"
"... Je... Oui... Effectivement, cela ne sent pas très bon. Des carnets de route ont été effacés, Raimee... Avec un accès consulaire... Je... Je suis désolée, nos mains sont liées à présent."
"Ean est au courant ?"
"Bien entendu. Il est parti aussitôt, je ne sais pas où il se trouve... Mais tu connais ton maître, Raimee..."
"Oui..."
"Faites attention à vous... Cette affaire dépasse un simple trafic d'organes..."

La transmission se termina sur ses mots presque murmurés...


Raimee s'assit alors lourdement sur le lit et regarda Eugénie droit dans les yeux. Il était là pour l'assister, pas pour mener l'enquête. Il restait donc à sa disposition.

"On fait quoi maintenant ?"
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