Alysha Myy’Lano
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Premier Semestre de l’Année 21.573 • Korriban, entrée de l’Académie Sith.



Dans mon dos, la porte expire une dernière fois, ayant terminé de clore hermétiquement la Colonie. Sitôt sortie, j’ai senti le vent et la poussière me fouetter le visage, m’obligeant à relever mon écharpe. Le blanc crème du tissu renferme encore toutes les odeurs du vaisseau que je viens d’abandonner, en particulier l’odeur musquée d’Oudeis, mon amant depuis quelques temps jusqu’à ce jour. Il ne le sait pas encore, mais notre relation vient de prendre fin. Devant moi, mon Destin s’étale, négligemment, ne cherchant pas davantage à me plaire qu’un client ne cherche à plaire à la courtisane qu’il se paie. Cette idée me fait sourire. Korriban est comme le pouvoir qu’elle renferme. Âpre, farouche… Elle exige de quiconque foule sa surface une force de caractère certaine, de quiconque voudrait la dompter un tempérament inflexible. Elle me séduit immédiatement.

Mes yeux, d’abord portés sur l’horizon et l’infini des landes rocheuses, balayent ce que je crois être la vallée des Seigneurs Siths. Ses statues, la plupart gisant dans le sable, ses tombeaux monumentaux, ses secrets. Une violente envie de m’avancer vers elle me prend, je ne me retiens qu’avec peine. Je poursuis mon observation, étrécis les yeux, forcée par le vent, aperçois enfin ce pour quoi je suis venue ici. La sobriété d’entrée de l’Académie Sith me surprend quelque peu. Même la colonie semble moins mal en point. En me concentrant un peu, je sens le nœud puissant que cet endroit forme dans la Force. On sentirait presque battre son cœur.

Alors que le temps s’étire, je sens le doute disparaître de mon esprit, balayé par les vents de cette ancienne capitale de l’Empire des Siths. Je n’en sais guère plus sur elle, sur son Histoire. Je n’ai eu l’occasion de ne poser que peu de questions au droïde assistant que j’ai interrompu dans ses tâches, à l’intérieur. Je ne pouvais prendre le risque de rester plus longtemps, de recroiser Oudeis. Je tenais à nous éviter une scène publique où je l’aurais poussé négligemment hors de mon chemin, où il aurait souhaité m’empêcher de réaliser ce que je souhaitais, où j’aurais été contrainte de le briser pour lui faire comprendre. Déjà à ma merci, lui faire ployer le genou ne m’aurait pas élevé davantage. Une perte de temps. Alors je me trouve là, avec mes questions, et je caresse la volupté aigre de ce pouvoir que je cherche depuis longtemps. Je fais durer cette première fois, une main sur mon visage pour retenir mon écharpe, une autre qui égraine mon komboloï comme pour donner aux minutes une consistance.

Sur le point de m’ébranler, je vois la porte se fendre et, avec une lenteur que seule la majesté d’une manufacture antique sait conférer, elle s’ouvre, en partie, sur une silhouette longiligne. Un capuchon en partie rabattu sur le visage, elle perçoit immédiatement ma présence et répond à mon regard. Il ne m’est pas besoin de m’approcher davantage pour sentir la puissance que mon hôte dégage. Soudain, un caprice du vent fait tomber sa capuche et libère ses longs cheveux noires qui se mettent à danser derrière elle, comme la traînée sombre d’une comète. Je suis trop loin pour distinguer ses traits et pourtant, j’ai l’impression de saisir la lueur rouge de ses yeux qui me dardent. Alors que le vent l’a ainsi importuné, qu’il m’a obligé à étrécir davantage les yeux et même à m’en détourner un instant, je reviens à elle et comprend qu’elle n’a pas ciller. Une larme coule sur ma joue, tandis que les rafales continuent de malmener mes yeux.

Je ne saurais dire si j’agis sur son ordre, peut-être n’ai-je pas conscience de l’avoir vu esquisser un geste, mais je fais enfin les premiers pas qu’elle avait interrompus. Mes semelles, souples, ne font presque aucun bruit sur la surface métallique de la rampe. Je marche, tranquillement, et tente de ne pas quitter du regard celle qui m’accueille. Plus je m’approche et plus ses traits se font précis. Sa peau, d’une blancheur laiteuse, est ravivée par les marques rouges qu’elle y a dessinées. Je sens, progressivement, son aura m’envelopper comme un manteau, comme une couverture dans laquelle je me glisserais sans y avoir été vraiment invitée. Sur les derniers mètres, j’ai presque l’impression de flotter au-dessus du sol korribanite et de n’y pas laisser ma trace. Parvenue à sa hauteur, une longueur de bras, je me rends compte de toute sa hauteur. Elle me surplombe largement, d’une bonne main, et son regard, toujours ancré dans le mien, semble m’écraser davantage encore que sa stature. Toute en courbe noire, ses formes se voilent et se dévoilent tandis que sa cape de voyage danse autour d’elle. Toute en verticalité, l’ensemble de son corps semble tracer les lignes de fuite jusqu’à l’horizon de ses yeux. Aussi certainement que je me sais belle, je sais qu’elle l’est tout autant que moi.

Spontanément, je me un genou à terre, de même qu’un poing, et m’incline, en signe de respect et de soumission. Elle n’a pas besoin de se présenter : j’ai appris à sentir lorsque je me trouvais en face d’un être puissant dans la Force et cette femme est un véritable torrent d’énergie, loin de la calme plénitude que je sentais, autrefois, en Ifant. Je n’ose relever la tête vers elle, alors que je sens son regard posé sur ma nuque. Le vent, jouant avec mon écharpe, finit par la défaire, un rien suffirait à présent à la faire s’envoler, même ma sacoche, pourtant tenu en bandoulière, finit par céder aux caprices du vent et glisser mollement jusqu’à rencontrer la poussière le long de ma jambe ; je n’ose bouger.
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Ses plans avançaient lentement mais sûrement, et non sans une certaine assurance la Dame Sith arpentait les couloirs de l’académie de Korriban. Ce lieu qu’elle appréciait et détestait en même temps lui rappelait d’anciens souvenirs d’une époque douloureuse ou elle était arrivée ici. Arrivée en tant qu’acolyte il y a presque trois décennies, elle était aujourd’hui devenue une femme influente, une Dame Sith pour être exact. L’avenir semblait à la fois dangereux compte tenu de ses sinistres desseins, et des plus radieux. En même temps les opportunités d’atteindre ses objectifs semblaient s’être multipliées ces derniers mois. Au fond d’elle et bien que tout s’était bien passé, l’umbarane espérait avoir su les saisir de manière ferme et optimale à la fois. Ayant reçu ses ordres de l’impératrice, la Force la guidait vers Ossus pour une mission délicate : convaincre le jeune monarque de rallier l’Empire. Au fond d’elle, Darth Oracci hésitait encore sur la manière d’accomplir cette mission, mais plus encore si elle allait vraiment l’accomplir ou profiter de cette nouvelle opportunité pour avancer ses pions sur l’échiquier galactique.
Pourtant en dépit de ses pensées et des faveurs que la Force semblaient lui avoir données, quelque chose décevait la Tisseuse : le noyau de données qu’elle avait récupéré lors de sa mission sur un avant-poste de la République restait indéchiffrable. Le nom de celui qui était responsable de la mort de Darth Xothun restait un mystère, même si l’umbarane soupçonnait Darth Malevolus d’être derrière cette affaire. Son supérieur direct au sein des ombres de l’Empire avait été une menace mais semblait être resté bien trop en retrait ces derniers temps, laissant à Darth Oracci une marge de manœuvre assez conséquente pour avancer son agenda d’une façon beaucoup trop facile à son goût. Mais ces occasions avaient été suffisamment alléchantes pour que la Dame Sith ne puisse être en position de résister à la tentation. Peut-être que Darth Malevolus avait porté son attention sur autre chose que l’une de ses subordonnées… ce qui en soit était stupide et dangereusement inconsidéré compte tenu de la personne qu’était l’umbarane. A moins que tout ceci ne soit que l’un de ses stratagèmes élaborés pour lui tendre un piège pouvant lui être fatal. Mais dans son arrogance, Darth Oracci estimait s’être laissée plusieurs portes de sorties afin de tirer son épingle du jeu et demeurer ce qu’elle a toujours été jusqu’à maintenant : insaisissable.

Errant silencieusement, le visage dissimulé par sa cape d’ombre, autre chose l’avait quelques peu contrariée dernièrement et pas des moindres : le cas de son apprentie. Darth Oracci avait placé de nombreux espoirs en elle, et sa récente défaite au cours du tournoi des apprentis contre Hagr’an l’avait amenée à reconsidérer son choix. Après tout, Shoya Karnel avait su écraser le jeune souma au cours d’un duel improvisé dans les couloirs de cette même Académie, en se remémorant le combat il lui était difficile d’admettre qu’elle s’était peut-être trompée à son sujet. Bien entendu l’umbarane pouvait accepter une erreur d’appréhension de la situation de la part de sa disciple, mais il fallait toutefois lui donner une leçon. Sans doute l’enverrait-elle en mission avec pour obligation de réussir celle-ci, et elle avait déjà une idée de l’opération sur laquelle la placer de surcroit. Cependant ce ne serait pas suffisant, un peu de compétition entre deux apprenties aurait de quoi motiver Shoya de se dépasser pour devenir la Sith que Darth Oracci a entrevue en elle.

Arrivée devant l’entrée de l’Académie, elle resta un instant immobile en contemplant le décor qui s’étendait sous ses yeux. Mais cela ne dura pas. Une présence dans la Force approchait dans sa direction et Darth Oracci pouvait clairement la ressentir. Laissant son propre lien avec la Force se révéler à l’étrangère qui se présentait à elle, l’umbarane resta immobile. Son regard rougeoyant détaillant intégralement la jeune femme se présentant à elle. Le vent qui s’était levé semble s’intensifier et laisse la capuche de la Dame Sith partir en arrière révélant sa chevelure noire de jais qui virevolte au gré de ce souffle imprévisible. Sans se laisser décontenancé, la Tisseuse joignit ses mains gantées, entrelaçant ses doigts elle se dressa de toute sa hauteur, relevant un peu le menton et avançant le côté gauche de sa tête comme quelqu’un d’intriguée par cette scène qui avait quelque chose de poétique en soi. Plissant ses yeux, elle laissa la jeune femme s’avancer jusqu’à sa hauteur laissant à la Sith le loisir d’observer un visage qu’elle trouvait plutôt joli. La jeune inconnue s’agenouilla sans le moindre geste de la part de l’umbarane dont la connexion avait la Force était similaire à un feu dont l’intensité pouvait varier, mais qui demeurait –presque toujours- sous son contrôle. Voyant l’inconnue agenouillée devant elle, Darth Oracci la sonda à travers la Force et fit deux pas vers elle pour rompre la distance. Oui… elle pourrait faire l’affaire.

- Relevez-vous mon enfant.

Dit-elle simplement tout en tendant sa main gantée, invitant l’étrangère à la prendre pour se redresser. Son bras gauche dans le dos, elle plongea son regard dans ses yeux et commença à tourner autour d’elle lentement comme si la Sith déterminait mentalement la capacité physique de cette étrangère tout en ne s’arrêtant pas au corps, évaluant son lien avec la Force. Reprenant sa position de départ, Darth Oracci reprit la parole pour questionner d’une voix calme mais un peu intriguée par l’arrivée de cette femme beaucoup trop vieille pour devenir une acolyte.

- Pourquoi êtes-vous venue jusqu’ici ? Qu’espérez-vous trouver en ces murs ?

Alysha Myy’Lano
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« Relevez-vous mon enfant. »

J’obéis, saisis la main qu’elle me tend et me relève. Alors que je regagne de la hauteur, mes yeux se perdent dans les siens jusqu’à ce qu’elle commence à tourner autour de moi. Alors, mon regard se perd dans le vague, devant moi, fixant un horizon que l’Académie obstrue tout à fait. Mon sac empoussiéré vient reposer contre ma cuisse. D’une main preste, j’oblige mon écharpe à revenir s’enrouler autour de mon cou. Je sens son regard glisser sur moi, me scruter. Je sens la caresse de son pouvoir, aussi, qui jauge le mien. Elle finit son tour, me fait à nouveau face. Pour la regarder dans les yeux, je suis obligée de renverser ma tête en arrière, sans quoi, je fixerais sa poitrine.

« Pourquoi êtes-vous venue jusqu’ici ? Qu’espérez-vous trouver en ces murs ? »

Mon espoir ? Trouver le savoir, la puissance qui me permettront de me libérer des chaînes de la crainte et de ma condition misérable. Inscrire mon nom dans les étoiles en ayant tenu la galaxie au creux de ma main et, l’ayant soumise, la façonner à mon image. Punir la République, cette lâche institution qui aura su drainer les richesses de l’ensemble de la Galaxie jusqu’en son cœur sans jamais se préoccuper de ceux qui souffraient. Punir ceux qui autrefois me touchèrent. Libérer mes semblables et leur offrir le choix qui a été le mien : saisir le pouvoir de devenir maîtresses de leur vie. Mon regard, je le sais farouche, enflammé même. Mon ambition s’inscrit dans chaque fibre de mon visage et certainement la passion qui m’anime teinte-t-elle mes yeux azurs de fragments dorés. Elle attend pourtant une réponse plus loquace, et j’ignore comment lui donner. Je commence à agiter les doigts et les mains devant elle. Si c’est une femme intelligente, elle comprendra immédiatement ce que cela implique.

« Je me présente devant vous car je choisis d’emprunter la voie des Siths. Je dispose de la passion, je sais ma puissance, il me manque le savoir qui me permettra de puiser en elle le pouvoir. Je désire me hisser aux rangs des plus grands Seigneurs des Siths, obtenir la victoire, me libérer des chaînes et des entraves de toute société, du monde, de la physique même. Apprendre les prodiges de la Force et ployer le monde à ma volonté pour ne plus qu’il me ploie. M’arracher à ma condition. »

Si elle jamais elle maîtrise mon langage, elle n’aura aucun mal, dans mes gestes, à percevoir mon excitation et la fébrilité de mes mouvements. Je suis comme une enfant à qui l’on demanderait ce qu’elle souhaite pour son anniversaire – l’ayant préalablement assurée qu’aucune demande ne saurait être déraisonnable.

Le vent balaye encore les lieux. Il semble ne jamais s’apaiser ici. Malgré l’épaisseur des murs, malgré l’épaisseur de la porte, je sens les nombreuses présences qui habitent ces murs. A la façon de la lumière des villes qui scintillent sur le rivage lorsque l’on s’approche des côtes. Pourtant, quelque chose me frappe. La mort. Ce monde est mort. Ses odeurs… Le vent ne porte rien, sinon de la poussière, l’odeur minéral de la roche qui s’érode. Les bruits. Maintenant que je suis là et que ma vue ne sollicite plus toute mon attention, je le remarque aussi. Le souffle du vent, à l’occasion, un ronronnement de vaisseau, sinon rien. Ni oiseau, ni arbre… Avec le recul que la question qui m’a été posée m’oblige à prendre, je me rends compte de la majesté que j’attendais de la planète de naissance des Siths. Avait-elle toujours eu cette allure ? Mon ignorance m’écrase soudainement et la honte me fait détourner le regard que je porte à présent sur l’une des statues qui jouxtent la porte. Les idées fusent dans mon esprit. Cet honte, aussitôt, alimente ma colère. J’aurais dû avoir une éducation digne de ce nom. Mes anciens propriétaires m’en ont privée. Ma rancune s’ajoute au feu de ma rage et je trouve en eux un second courage. Je parviendrai à apprendre. Plus que tout autre, je tâcherai de m’instruire, de rattraper puis de dépasser mes rivaux. Sur ces connaissances nouvelles, je fonderai pas nouvelle puissance. Forgée par la douleur, consciente du manque dont j’ai souffert, je saurai apprécier, comme rares l’apprécient, cette chance et en tirer le plus grand profit.

La flamme qui avait faibli dans ma pupille brûle à présent deux fois plus et c’est presque avec défi que je fixe de nouveau la Sith qui me toise.
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Acceptant la main tendue par l’umbarane, la jeune humaine s’était redressée, les deux femmes croisèrent leur regard, se jaugeant mutuellement. A la question posée par la Dame Sith son interlocutrice ne prononça pas le moindre mot mais semblait tout d’un coup s’animer de façon quelques peu chaotique, agitant ses mains et ses doigts en guise de réponse. Darth Oracci écarquilla les yeux intriguée un instant par ce qu’il se passait sous ses yeux, mais elle comprit assez rapidement la situation. Cette femme ne savait pas s’exprimer d’une autre façon car elle était muette. Voici qui risquait de compliquer les échanges entre la kiffar et l’umbarane. Cette dernière ne comprenait pas le langage des signes employé par l’inconnue se dressant face à elle. La Tisseuse plissa des yeux devant l’excitation manifeste de son interlocutrice, se focalisant sur sa gestuelle et son regard Darth Oracci partit du postulat que la jeune femme était ici pour apprendre et semblait prête à se mettre au service de l’Empire, acquérir davantage de pouvoir pour satisfaire son ambition. Sans comprendre son langage, l’umbarane avait toutefois saisi ce qu’elle voulait dire, enfin dans les grandes lignes. Croisant les bras elle releva son menton, restant indifférente au regard défiant que lui adressait la kiffar. La Dame Sith lui répondit d’un ton calme et serein et ne dissimula pas sa curiosité à l’égard de celle qui était venue à elle.

- Je vois. Bien que je ne comprenne pas votre langage, je présume que vous n’auriez pas fait tout ce chemin jusqu’ici pour une simple visite. Vous êtes venue suivre la voie des Sith. Ce sentier ténébreux vous conduira jusqu’à vos limites physiques et mentales, vous devrez être prête à tout pour vous élever au dessus des autres. Mais si vous êtes devant moi, c’est que vous savez déjà ce que nous attendrons de vous.

Une bourrasque fit virevolter les capes respectives des deux femmes, charriant dans son passage plusieurs grains de sable. Prenant une voix un peu plus forte, pour couvrir le hurlement du vent, Darth Oracci reprit la parole en couvrant sa tête de son capuchon.

- Suivez-moi… ne restons pas ici. Le vent se lève plus que d’ordinaire…

Faisant volteface, la Dame Sith pivota sur elle-même et rentra à l’intérieur de l’académie Sith. Traversant la grande cour d’entrée du temple, plusieurs acolytes à l’extérieur rangeaient rapidement leur affaires et rentraient se réfugier à l’intérieur, visiblement une tempête s’annonçait. Pénétrant à l’intérieur du grand bâtiment, le tandem continua de marcher pendant plusieurs minutes à travers le labyrinthe de couloirs jusqu’à atteindre une salle d’entrainement isolée ou elles étaient les seules présentes. Là Darth Oracci appuya sur l’un des boutons de son comlink pendant trois secondes, avant de retirer son capuchon. Passant la main dans ses cheveux pour chasser les grains de sable, elle ouvrit les panneaux intérieurs de la salle qui donnait sur la cour que le duo avait traversée, à l’extérieur, le sable transporté par le vent rendait tout ce qui se trouvait en dehors de l’enceinte dissimulé par un épais brouillard de couleur ocre. Contemplant le spectacle de façon sereine, la Sith fit signe à la nouvelle arrivante de s’approcher, et indiqua du doigt un datapad qu’elle pourrait utiliser pour écrire ce qu’elle voulait dire.

- Quel est votre nom mon enfant ?

Se projetant dans la Force, Darth Oracci avait ressenti le lien de la kiffar. Elle lui paraissait même avoir déjà subi un premier entrainement au combat ou autre tant la jeune femme semblait sûre d’elle et non intimidée par la Tisseuse tout en sachant que cette dernière était une Sith. Ce serait un avantage d’une part, car estimer son niveau de combat serait aisé, mais en même temps peut-être serait-elle moins malléable et réceptive aux enseignements dispensés par la Dame Sith. Les pensées de cette dernière se tournaient vers elle, il était évident de voir que la Force les avait réunies, mais le plus difficile était de savoir si oui ou non elle avait le potentiel –ou plutôt le privilège- de prétendre devenir une apprentie de l’umbarane. Cela elle le saurait bien assez tôt. Son ancienne apprentie, Ides, ne tarderait pas à venir dans cette salle afin d’évaluer la jeune kiffar sous l’œil attentif de sa maîtresse. Cette tempête avait de quoi constituer une excellente toile de fond pour cette évaluation. Pivotant vers sa potentielle élève, elle réalisa qu'elle hésitait longuement avant d'appuyer sur chaque lettre du clavier virtuel du datapad. Était-elle illettrée ou était-ce la technologie qui la gênait ? La Dame Sith penchait plutôt pour la première hypothèse car si le problème était d'ordre technologique, en ce cas il aurait été délicat pour elle de venir jusqu'à Korriban. Une fois qu'elle eut terminé, la jeune femme tendit le datapad vers l'umbarane. Darth Oracci put alors lire le nom de la jeune femme sur l’écran du datapad.

- He’Thu Lhoss... c'est un joli nom. Mon ancienne apprentie ne devrait pas tarder à venir afin de faire une première évaluation de tes capacités.

Déclara l’umbarane d’une voix sereine et confiante. Rien sur son visage n’indiquait une émotion autre que quelque chose d’amical si ce n’est une certaine curiosité quant au potentiel de la dénommée He’Thu Lhoss. Sans doute cette dernière pouvait aussi ressentir une certaine impatience à l’idée de voir de quoi était capable la jeune kiffar qui s’était présentée à elle.

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HRP: Je pars du principe que tu t'exécutes sur le nom/prénom de base, si ce n'est pas le cas préviens moi, j'éditerai.
Alysha Myy’Lano
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J’ai lu sans mal la surprise dans le regard de cette grande Dame : elle ne comprend pas mes gestes. Au moins comprend-elle mon attitude et ses paroles m’encouragent. Plutôt que de feindre comprendre, elle assume sans sourciller cette lacune et m’invite à la suivre. Si mon second regard porté sur Korriban m’a déçu, celui que je porte à présent sur mon hôtesse est tout autre. Alors que le vent se met à hurler furieusement, nous dépassons la porte d’entrée et je découvre la cour intérieure et le temple, derrière, monumental. Les hautes statues ne daignent pas me jeter un regard, tout occupées qu’elles sont à regarder l’horizon. Le vent et les éléments ont rendu leurs visages anonymes ; sont-ce les Seigneurs de jadis ? Je l’ignore et les contemple. Des cris m’interpellent et attirent mon attention, un apprenti court après sa cape que le vent lui a arraché, d’autres, alentours, s’activent pour quitter les lieux. Nous gagnons des marches et, sans hésiter, je les gravis, m’arrachant du sol vers un lendemain glorieux. Lorsque j’entre dans le sein de ce temple ancestral, l’extérieur n’existe déjà plus.

Tandis que de Dreshdae, j’apercevais le cœur battant de la Force, ici, dans ces couloirs, j’ai la sensation de l’entendre vibrer dans chacun des murs, de sentir littéralement le pouls grondant de la Korriban. Je sens la colère, la haine, les passions qui couvent dans cette enceinte majestueuse et regrette de ne pouvoir en caresser chaque mur pour en apprendre l’histoire. Saisie par trop de nouveauté, je finis par perdre mon sens de l’orientation, les salles circulaires, les étages et les boyaux de l’Académie me dupent et je dois à présent ne plus me reposer que la Dame sombre qui me guide. Finalement, nous quittons les couloirs pour entrer dans une large salle aux allures de dojo – les râteliers d’armes qui courent le long des murs ne me laissent que peu de doute quant à l’usage qui en est fait. Tandis que la Dame se défait de son sable, je l’imite et me défais de mon écharpe, guère surprise de voir s’en échapper des centaines de grains d’ocre. Je défais le nœud de mes cheveux, longs et bruns qui cascadent et laissent partir au moins autant de sable que ne l’a fait mon écharpe, puis me coiffe à nouveau avec le même chignon serré que précédemment ; je constate alors que la Dame a ouvert la vue et je m’étonne que nous nous trouvions à jouxter la cour par laquelle nous sommes entrées. Dehors, la tempête s’est tout à fait levée et les volutes dessinent à chaque instant, furieuses, un audacieux camaïeu poussiéreux dont l’épais manteau voile largement les faibles rayons du soleil korribanite.

Dans cette teinte crépusculaire, jaune orangée, mon hôtesse, qui contemplait comme moi le spectacle des sols martyrisés, m’invite à la rejoindre et m’indique un datapad comme remède à notre souci de communication. Elle ignore combien ce pansement me semble ridicule face à la plaie béante de mes carences intellectuelles.

« Quel est votre nom mon enfant ? »

Je souris, tant l’absurdité de la situation m’agace. Muette n’était pas un handicap suffisant, il fallait qu’il fasse de moi une illettrée. Mon nom, je ne parviens à le tracer que depuis peu. Ifant, héritière d’une tradition orale, n’avait elle-même jamais pris la peine d’apprendre à lire ; le dogme des Sœurs voulant qu’on traverse la vie sans y laisser sa marque, l’écriture y semble une hérésie. C’est d’Oudeis que je tire cette connaissance, ainsi que le son de chaque lettre. Pourtant, le temps fut trop court à ses côtés, et nous ne nous éternisions pas en leçon de lecture. C’est avec peine que je parviens à écrire mon nom, frappant chaque lettre du sceau de mon doigt après une longue hésitation, et hurle au visage de celle qui pourrait devenir ma Dame, toute mon ignorance crasse. Je ne suis même pas tout à fait certaine du résultat, lorsque finalement je lui tends l’écran.

« He’Thu Lhoss… C’est un joli nom. Mon ancienne apprentie ne devrait pas tarder à venir afin de faire une première évaluation de tes capacités »

La courtoisie manifeste de mon interlocutrice me surprend beaucoup. Elle paraît à mille et une année lumière du tableau sanguinaire et violent qu’Ifant me faisait des Siths et des Adeptes du Côté Obscur. Son teint d’albâtre, sa haute taille, tout en elle me séduit, jusqu’à son regard de braise pourtant étrangement amical. Alors qu’elle me regarde, je m’empresse de montrer le datapad, puis de la désigner du doigt et, très lentement, de faire les signes suivants, comme pour lui permettre de les reproduire :

« Quel est votre nom, ma Dame ? »

Je ne crains pas d’être confrontée à une autre. Je ne suis pas une novice et je maîtrise la Force déjà certainement mieux que la plupart des élèves de l’Académie. Non, ce que je viens trouver ici est une nouvelle voie que celle qui me fut enseignée. En outre, je le sais, je ne suis pas insensible au chrome du sabre-laser accrochée à la hanche de mon hôtesse. Moins par cupidité que parce que je le reconnais comme objet d’une grande puissance, je sais pertinemment que le bâton télescopique dont j’ai délesté mon amant ne tiendrait pas un instant face à la lame d’énergie de cet artefact fabuleux. Les mains croisées dans le dos, j’ai rangée mon écharpe dans ma sacoche et attend patiemment et la réponse et l’arrivée de celle qui se mesurerait à moi.


HrP • Je ne parle pas la LSF mais comme je découvre pour mieux incarner le personnage je te partage aussi ce que je trouve :) Je trouve ça trop cool, surtout quand deux personnes la parlent à travers une vitre par exemple ! Laughing
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Jusqu’à maintenant, l’umbarane n’avait encore jamais eu à communiquer avec quelqu’un de muet et illettré. Cela n’allait pas faciliter les choses, notamment pour acquérir certains savoirs Sith consignés dans des antiques parchemins ou ouvrages datant d’avant la grande guerre de l’hyperespace entre autres, ou plus simplement des savoirs textuels en ce qui concernait des écrits plus récents. L’apprentissage de la lecture apparaissait comme inévitable pour en faire une apprentie décente capable d’acquérir la connaissance de façon autonome.

Toute son attention étant portée sur la jeune femme, Darth Oracci la vit désigner le datapad du doigt avant de pointer ceux-ci vers l’umbarane. Très lentement elle poursuivit avec ses signes de la main, comme s’il s’agissait d’une invitation à les reproduire. Très concentrée sur les mouvements de doigts de He’Thu, la Dame Sith chercha à l’imiter dans un premier temps, mais sans réellement comprendre le sens de ce qu’elle faisait comme le signifiait ses yeux plissés trahissant son incertitude quant à ce qu’elle faisait. Cependant elle déduisait que ces gestes étaient sans doute relatifs aux prénoms et noms, ou du moins c’était ce qu’elle pensait. Cela dit, elle avait bien compris que He’Thu souhait visiblement mettre un nom sur le visage de l’umbarane l’ayant accueillie ici. Reprenant la parole, la Dame Sith décida de se présenter directement d’une voix toujours calme.

- Je suis Darth Oracci, je suis seigneur Sith.

Rajouter le titre lui avait paru important afin de permettre de faire comprendre à He’Thu la place qu’elle occupait au sein des instances de l’Ordre Sith. Le regard que la jeune femme avait déposé sur le manche de son sabre laser ne lui avait pas échappé, et la Dame Sith avait clairement deviné que cet instrument de pouvoir avait eu un fort impact sur He’Thu. Attendant que son ancienne apprentie n’arrive, la voix douce de l’umbarane reprit alors qu’elle s’emparait du manche de son sabre laser pour le montrer à la kiffar.

- Je vais devoir apprendre ton langage He’thu, tout comme je vais m’arranger pour que tu apprennes à lire. Un univers tout entier de savoir te paraîtra alors, accessible. Et tu seras en mesure de construire toi aussi cette arme.

Le manche du sabre laser d’Oracci était des plus raffinés. Chromé, chacun des matériaux utilisés était d’excellente manufacture et la poignée de l’arme avait été recouverte d’une fine couche de cuir en peau de Rancor pour plus de confort. Darth Oracci remit son sabre laser à sa ceinture au moment ou les portes de la salle s’ouvrirent sur une silhouette enveloppée de noir d’une taille équivalente à celle d’He’Thu. Tandis que les portes se refermèrent derrière son passage, la guerrière Sith approchait du duo, seule sa démarche pouvait trahir le fait qu’il s’agissait d’une femme.
Tandis qu’elle avançait, la jeune femme de 34 ans retira le capuchon sur son visage, révélant sa couleur de peau rouge et sa nature de twi’lek. Une fois à leur hauteur, elle inclina sa tête en guise de salutations envers sa maîtresse puis fit de même avec He’Thu avec une amplitude plus sèche. La voix de la twi’lek se fit entendre, très sensuelle mais dissimulant une certaine fermeté.

- Vous m’avez fait demander Maîtresse ?
- Oui tout à fait Idès.


Darth Oracci passa dans le dos d’He’Thu et posa ses deux mains sur chacune de ses épaules avant de reprendre de sa voix douce.

- Je te présente He’Thu Lhoss. Cette jeune femme est quelqu’un que j’aimerais tester sur ses aptitudes de combat afin de voir si elle pourrait devenir mon apprentie.

Ides hocha simplement la tête et invita d’un geste de la main la kiffar à la suivre. Elle savait ce qu’elle avait à faire désormais et s’approcha d’un râtelier. Peut-être qu’He’Thu avait remarqué qu’Ides avait quelque chose en commun avec elle ? En effet sur son poignet à l’intérieur de son bras gauche se trouvait une cicatrice d’un tatouage qui avait été effacé, signe de son esclavage étant plus jeune. Darth Oracci l’avait arrachée à ses geôliers quand elle n’était encore qu’une enfant.

La twi’lek s’empara d’un sabre en bois qu’elle lança à He’Thu pour que celle-ci la rattrape. Quant à elle, Idès hésita un instant puis s’empara de deux épées courtes en bois qu’elle soupesa après avoir retiré sa cape noire. Vêtue d’un pantalon noir un peu ample, le haut de son corps était recouvert d’une brassière noire peut-être un peu trop serrée pour elle. Sa plastique avait de quoi faire tourner bien des têtes, mais la kiffar remarquerait surtout que le corps de la twi’lek avait aussi été taillé par l’effort physique pour que chacun de ses muscles soit l’engrenage d’une arme mortellement efficace. Se plaçant en position sur un chemin de tapis, Idès fléchit légèrement les genoux et déplaçait son centre de gravité d’une jambe à l’autre selon un rythme régulier, un peu comme si la twi’lek suivait un tempo mental, faisant tourner ses armes un instant elle tendit le bras gauche, pointe de l’arme vers He’Thu tandis que la seconde était plus en retrait. L’ancienne apprentie s’exprima simplement mais avec un peu de désinvolture dans la voix.

- En garde !
Alysha Myy’Lano
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Est-ce le visage amicale de mon interlocutrice qui m’y invite ? La voir si malhabile – et à raison – à répéter mes mouvements me fait sourire ; sans moquerie. Simplement, la scène est surréaliste : une Seigneur Sith, face à moi, balbutie comme une enfant. Pourtant, je ne sais pourquoi, cet effort qu’elle fait pour communiquer avec moi sur mon terrain me touche comme je n’aurais jamais pensé être touchée par une Seigneur des Siths. Je me suis construit une image de ces êtres d’exception à partir des paroles des autres, puisant dans les croyances populaires de quoi concevoir mon propre portrait de ces monstres de puissance et de liberté. J’aurais presque pu balayer la pièce du regard pour vérifier que ce monstre n’est pas dissimulé dans un coin ombreux, tout occupé à rire sadiquement, enroulant les éclairs de Force autour de lui comme autant de serpents maléfiques.

Face à moi, cette femme, grande, belle et avenante ; plus de raffinement et de courtoisie en ce lieu dédié à l’obscurité que je n’en ai jamais connu. Les Ombres m’appellent.

Avant qu’elle ne me tende son arme, je la pointe du doigt et commence à épeler gestuellement, doucement :

« D-A-R-T-H O-R-A-C-C-I. »

Avant de me désigner du doigt et de faire de même pour mon propre nom :

« H-E-‘-T-H-U L-H-O-S-S »

Et de sourire doucement sans montrer mes dents. C’était une curiosité également mais le ton employé se manifester surtout par les expressions du visage, si bien que je paraissais pour beaucoup de parlant extrêmement expressive et pourtant, s’ils savaient connu davantage de non-parlant, ils auraient su combien je suis en réalité renfermée et discrète quant à mes sentiments.

Enfin, l’instant fugace de cet échange en dehors du temps est balayé lorsqu’elle attire mon attention sur la garde de son arme qu’elle me tend.

« Je vais devoir apprendre ton langage He’thu, tout comme je vais m’arranger pour que tu apprennes à lire. Un univers tout entier de savoir te paraîtra alors, accessible. Et tu seras en mesure de construire toi aussi cette arme. »

J’acquiesce avec empressement ; elle se propose de répondre à tous mes désirs et je ne saurais lui faire savoir, en cet instant, combien je lui en suis reconnaissante. J’observe l’arme, je sens, en elle, le cristal battant, écho à la puissant de sa propriétaire qui le forgea dans le feu de ses passions, au cœur du brasier incandescent de ses pouvoirs. Instinctivement, ma main se tend vers l’objet dont je n’ose qu’effleurer le cuir mais déjà je suis ailleurs.

    L’écarlate déchaine
    Sa fureur flamboyante
    Contre l’émeraude pur.
    Le maître peine, endure,
    La rage incandescente
    De la marmoréenne.


Le présent me revient, le voile du passé a caressé mes yeux, fugacement. Je n’ignore pas les stigmates qui me marquent lorsque mon pouvoir se manifeste. Mes yeux luisent, je m’évade du présent. Mon allure, toute humaine, cache souvent ma véritable nature, mon sang Kiffar. Ma main se recule de l’arme, elle la range sans mot dire et avant que nous ne puissions échanger davantage, son appelée survient. Elle s’avance, tranquille et sûre. Je reconnais les ondulations de son corps pour ce qu’ils sont, des apparats au luxe travaillé. Je me sais disposer des mêmes voluptés. Lorsque la capuche tombe, je découvre un Lethan, à la carnation d’un rouge à faire pâlir les roses d’Alderaan. Je la devine d’âge mûre, pour avoir côtoyé beaucoup des femmes de sa race et, comme par réflexe, évalue son prix.

Idès. Un simple prénom ? Je sens la Dame qui passe derrière moi et ses mains, encourageantes, se poser sur mes épaules. Elle me présente, la Twi’lek, sans courtoisie, m’invite à la rejoindre. Nous avançons vers le centre de la pièce, elle m’intime d’attendre là, se sert sur un râtelier tandis que je laisse tomber mon sac et l’écarte de moi. Elle me lance une arme, que j’attrape au vol, se débarrasse de sa cape et dévoile un corps musculeux et puissant, le rouge de son abdomen tranche avec le noire de sa brassière. Elle prend sa position, point vermeil qui marque la limite du segment sur lequel se déroulera notre combat. Je respire, prend la position. Instinctivement, je trouve la première position de la Forme I, la plus simple – ce que j’ignore totalement. Je sens mon cœur battre. Je sens la fureur qui gronde sous le temple. J’entends les vents de Korriban. Sur le visage sans cesse en mouvement de ma rivale danse les ombres et les couleurs qui surgissent du dehors.

« En garde ! »

Aussitôt elle s’élance. Je l’imite. Alors qu’elle n’est plus qu’à quelques mètres de moi, d’un moulinet, je lui envoie le sabre en bois qu’elle m’a proposé tournoyer en direction du visage. Je ne parviens cependant pas à la surprendre tout à fait, mais je la force à marquer un temps d’arrêt, temps suffisant pour attirer à moi, par la force, une arme qui de loin, m’a semblé être un simple bâton de combat mais, à présent que je l’ai en main, je me rends compte qu’il s’agit d’une reproduction d’une arme à double-lame. Soit, c’est déjà ainsi que je maniais mon bâton télescopique.

Mon excentricité ne semble pas avoir perturbé mon adversaire et les bruits du bois tombant au sol résonne encore qu’elle lance déjà son premier assaut. C’est la première fois que je me trouve confronté à un véritable adversaire. Face à la puissance des coups qui me sont délivrés, je comprends bien vite qu’il m’est impossible de lutter contre elle sur le plan de la force brute et je m’emploie à dévier ses coups plutôt que de les bloquer. Les vibrations remontent le long de mon arme jusque dans mes mains. Elle ne m’épargne pas et pourtant il est évident qu’elle ne donne même pas le tiers de ce dont elle est capable. Je sens en moi la frustration grandir tandis que je ne parviens même pas à trouver un temps ne serait-ce que pour rassembler mes esprits. Soudain, je sens sous mon pied le bord du tapis. Elle profite de mon déséquilibre pour me frapper d’estoc en pleine poitrine et m’envoie, de tout mon long, rencontrer le sol comme le sabre l’a fait tantôt.

Le souffle coupé, ma tête heurte violemment les lames de parquets et des lumières viennent danser aux limites de ma vision. Une douleur lancinante me vrille crâne. Je me saisis de cette douleur, la change en colère, à cette colère, j’ajoute ma frustration et l’humiliation enfle le tout d’autant plus fort. Dans mon sang, je sens s’infiltrer la puissance de la Force. D’un bond je me relève.

Je la découvre, toujours impassible, toujours dansante dans sa position initiale. Je regagne ma place, bien plus hargneuse que précédemment, bien décidée à lui montrer qu’elle n’aurait pas avec moi une partie si facile. Mon seul désir, à cet instant, voir son visage grimacer de douleur et la mettre à genoux.


HrP • Tiens ! Je te pique ta balise blockquote ! J’ai remarqué que ça me permettait d’afficher bien mieux les messages sur mon téléphone xDDD Merci ^^ Et je te transmets encore une petite vidéo de LSF. Je trouve fabuleux que le non d’Oracci devienne si expressif en signe, deux petites mains qui mangent comme Pac-Man pour les deux C mais le petit doigt tendu vers le haut en final, pour signifier le raffinement. C’est drôle le hasard ! Laughing
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C’est sous l’œil attentif de la Dame Sith que le duel d’entrainement commença entre les deux jeunes femmes. Idès s’élança la première après avoir salué sa partenaire. He’thu lui lança son arme au visage ce qui surprit l’espace d’une milliseconde la twi’lek qui cessa son attaque pour lever ses deux épées courtes devant son visage. Formant un X, elle repoussa le sabre en bois en pivotant ses deux lames sur le côté. Son adversaire avait opté pour une arme servant d’entrainement à tous ceux qui souhaitaient s’exercer au maniement d’un double sabre laser. Intéressant ! La twi’lek esquissa un sourire car choisir ce type d’arme sans expérience était très risqué. La kiffar lui plaisait pour son audace, mais ce ne serait pas suffisant. Exécutant sa première frappe en double, Idès porta son coup puissamment sur le bâton que lui opposait He’thu. C’est ainsi que la guerrière Sith enchaina les attaques à l’aide de ses deux épées courtes, maintenant une pression certaine sur la kiffar de façon à la forcer à maintenir sa garde et ne lui laisser aucune ouverture pour riposter. Chaque seconde, une lame en bois venait percuter et mettre à l’épreuve la garde de la jeune He’thu, suivant un certain panel, un certain rythme soutenu. Profitant de sa vitesse et de sa force, elle renforçait ses assauts dans le but de faire reculer sans cesse son opposante dans un Jar’kai des plus oppressants, chacun de ses coups pleuvait sur le bâton. La jeune kiffar chercha à dévier les coups plutôt qu’à simplement les parer, sans doute pour lui permettre d’avoir une opportunité de placer un coup obligeant Idès à reculer et casser son tempo.

Arrivée au bord du tapis, la kiffar se retrouva déséquilibrée, et cette ouverture fut exploitée par Idès qui immédiatement s’avança sur elle et porta une estocade puissante en pleine poitrine, faisant basculer son adversaire sur le dos contre le sol. Abaissant sa garde, la twi’lek remonta le menton et esquissa un très léger sourire avant de faire volteface pour regagner sa place en trottinant pour ne pas refroidir son corps. Il était évident pour elle que cette passe n’avait été qu’un échauffement. Reprenant son souffle en même temps, Idès reprit sa position initiale et garda son balancement tout en étirant sa colonne vertébrale ainsi que ses épaules. Elle fit plusieurs moulinets de poignet, faisant tournoyer ses armes qui fendirent l’air. L’umbarane avait été impressionnée par la manœuvre initiale de He’Thu qui avait su faire preuve de surprise. Visiblement elle utilisait déjà la Force au moins pour la télékinésie, et savait se battre un minimum. Bien He’Thu partait avec des bases plutôt correctes par rapport aux apprentis que Darth Oracci avait pu former jusqu’à maintenant.

Une fois que la kiffar fut prête, salua la twi’lek et reprit sa garde. Idès fronça les sourcils et s’élança plus rapidement que la fois précédente. Combinant le Jar’kai avec l’Ataru, elle esquiva un coup de la part de He’Thu qui avait tenté de lui faucher les chevilles en profitant de sa plus grande allonge en sautant sur place. Idès opposa sa lame droite à un retour de bâton éventuel, puis décocha un coup de pommeau de son épée courte en pleine poitrine, au même endroit ou elle avait frappé précédemment pour provoquer de nouveau son adversaire. Idès recula d’un pas, concentrée puis repartit à l’assaut pour harceler et ne laisser aucun répit à son adversaire. Cette deuxième manche prenait une tournure trop similaire à la précédente… La guerrière Sith frappa avec ses deux armes en simultané en visant sur les deux épaules de He’Thu pour la forcer à lever les bras pour interposer son bâton en une garde haute. La twi’lek appuya sur les armes pour obliger la kiffar à se tendre sur la pointe de pieds, puis fit glisser les lames sur le bois pour passer dans son dos et frapper à la cuisse au passage. Faisant volteface, Idès s’abaissa en fléchissant les genoux pour éviter une riposte à la tête de la part d’He’Thu, dévia une seconde offensive de la part de son adversaire pour ouvrir sa garde et la forcer à reculer ou encaisser une nouvelle attaque…
Alysha Myy’Lano
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Ce sourire. Je suis incapable de le comprendre. Joue-t-elle avec moi ? Se moque-t-elle de moi ? Ce sourire. Alors qu’elle me salue et s’élance, je tente aussitôt de prendre l’ascendant, mais la voilà qui virevolte et qu’elle domine à nouveau. Les passes s’enchaînent, elle valse avec moi à ceci près qu’elle se permet de le faire sans m’en apprendre ni les pas ni la cadence. Je sens les coups, je sens la douleur, il nourrisse ma détermination.
Elle m’a imposée une arme, elle m’impose son terrain, je dois réussir à m’illustrer sur mon propre champ de bataille. Alors qu’elle dévie un de mes coups, plutôt que de reculer pour éviter sa frappe de taille, je bondis en laissant derrière moi mon arme trop encombrante pour venir ainsi me frotter à elle et m’insère entre ses lames, reçoit son avant-bras dans mes côtes, encaisse, lui décoche le coup de boule le plus hargneux de ma vie. Je crois l’avoir surprise, j’en profite pour lui envoyer dans la poitrine une formidable frappe de Force qui, si elle ne brise pas totalement le bouclier qui l’entoure, l’envoie de nouveau dans les airs. Dans son envol, elle effectue une superbe retournée pour dissiper l’énergie, retombe souplement sur ses pieds et glisse sur quelques centimètres. Toujours ce sourire fugace. J’appelle de nouveau à moi mon arme et retourne à ma place initiale, je souris aussi malgré le sang qui perle sur mon front. Je suis certes une novice, mais c’est cette ignorance qui me permet d’oser des pas qu’un valseur n’aurait jamais tenté.

Je sens mes côtes que tancent la douleur, elle alimente ma détermination. Elle est pour moi comme une amie cruelle, obligeante et exigeante, elle m’accompagne depuis si longtemps que nous avons appris, elle et moi, à vivre en symbiose faute de pouvoir vivre seules. J’effectue un moulinet, rapide, à la façon d’un kata, et, lorsqu’elle me fait à nouveau face, me met en garde. Je laisse la Force se déverser en moi et me rendre puissante. Lorsque je m’élance à nouveau vers elle, je suis comme portée par un vent furieux. J’enchaîne les moulinets, les frappes d’estocs, de taille. Je tente de la plonger sous un déluge de coup mais chacune de mes frappes trouvent une parade. Alors que les échanges se multiplient, elle parvient à reprendre l’ascendant, et mes assauts faiblissent. Dire comment je me suis retrouver allonger au sol, ce serait mentir. Je ne comprends rien, à l’instant, à ce qu’il vient de se passer. Mon arme est à terre, ma mâchoire me fait un mal de chien – j’ai saisi avec pas mal de certitude que c’est sa botte qui est venue à sa rencontre – hormis ça, la scène m’a totalement échappée. Un goût de ferraille m’envahit la bouche.

A la fois, n’était-ce pas évident avant même que je ne me lance à son assaut ? Une Sith d’une telle expérience, comment pouvais-je espérer la battre sur son terrain de prédilection ? L’orgueil m’a aveuglé. Il s’agit pour moi d’abattre les cartes dont je dispose plutôt que de chercher, à l’aveugle, dans la pioche, espérant le miracle du hasard pour me sauver. Je puise dans la Force l’énergie pour me relever. Je puise dans la douleur la volonté de manier la Force selon mon désir. Je reprends ma place, elle me fait à nouveau face et m’invite à me mettre en garde, ce que je fais.

Je n’effectue pas le moindre mouvement, alors qu’elle s’avance, mais au moment où elle pensait me frapper, j’ai déjà disparu derrière le tapisserie complexe de la Force que j’ai tissé pour tomber ses sens. Alors que ses lames s’abattent dans le vent, la pointe de mon sabre frappe puissamment son dos – bien que je prenne soin de ne pas frapper contre les vertèbres – et cette fois, c’est elle qui se trouve à rencontrer le sol et moi de sourire…
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L’umbarane était très impressionnée par les prouesses de la jeune kiffar. Pour l’heure c’était sans doute l’apprentie la plus prometteuse en premier essai de combat qui lui avait été donné d’évaluer. Idès avait commencé son apprentissage sans la moindre formation à ses débuts, et Shoya Karnel n’était encore qu’une simple acolyte quand elle l’avait recrutée, mais He’Thu semblait déjà avoir été formée, ou du moins initiée au combat ainsi qu’à l’utilisation de la Force. La « façonner » serait sans doute plus difficile que ses deux prédécesseurs, mais cela constituait un nouveau défi à relever en ces temps si troubles. L’égo de l’umbarane voyait là un excellent moyen de se nourrir de ce challenge afin de croitre davantage dans le cœur de la Dame Sith. Une main dans l’autre, elle se tenait à l’écart du combat et se déplaçait pour mieux observer les deux jeunes femmes combattre.

He’Thu parvenait à puiser en elle la colère nécessaire pour commencer à riposter face à Idès. La twi’lek ne paraissait pas plus surprise que cela et au contraire appréciait d’avoir un peu plus de répondant cette fois-ci. Se reprenant elle acceptait la douleur et commença à parer les assauts de son adversaire pour finalement réussir à parvenir à renverser la vapeur. Mettant à terre la kiffar, elle reprit sa place et s’élança à nouveau pour conserver l’avantage de l’initiative quand soudainement He’Thu disparait à travers la Force à la surprise de la twi’lek et de l’umbarane qui se redressa d’un coup. L’usage du voile de Force signifiait bien que la kiffar avait déjà suivi une initiation à la Force à un niveau plutôt avancé apparemment. Les deux lames en bois d’Idès ne tranchèrent que le vide tandis que la pointe du sabre coupe le souffle de la twi’lek et la jette au sol. Ce mouvement de la part d’He’Thu avait été étonnant, Idès ravala sa fierté et se redressa rapidement d’un bond pour reprendre une posture de garde très défensive.

- Essaie donc un peu plus fort !

Lança-t-elle à l’attention de la kiffar tout en pointant sa lame vers elle. Effaçant son sourire, Idès savait qu’elle allait devoir accélérer la cadence et ne pas sous-estimer davantage son opposante. Se reprenant elle effectua un bond vers son adversaire pour rompre la distance et réengagea le combat en décuplant sa vitesse d’attaque. He’Thu était prête et opposa une résistance farouche en encaissant les attaques mais en parvenant à tenter des ripostes. La twi’lek préféra user de son agilité pour éviter les coups plutôt que de se servir de ses lames pour parer ou dévier les frappes.
Prenant plus au sérieux son adversaire, la twi’lek enchaina trois frappes avec la tranche de sa lame puis sans prévenir invoqua la Force pour projeter la kiffar contre le mur. Reprenant sa posture de garde, Idès attendit qu’elle ne se relève pour courir dans sa direction. Interposant son bâton, la twi’lek frappa celui-ci avec ses deux lames en simultané de toutes ses forces pour ébranler l’adversaire. D’un coup de pied sur le genou, elle fit flancher He’Thu, lui asséna un coup de tête au passage. D’un mouvement de poignet adéquat elle désarma la kiffar pour lui adresser un coup d’épaule et la jeter au sol. La twi’lek se précipita et plaça chacune de ses jambes de part et d’autre les flancs de la kiffar et se pencha sur elle pour disposer la pointe de sa lame sous le menton de son adversaire. C’était terminé.

- Impressionnant.

Lâcha Darth Oracci tout en applaudissant, visiblement satisfaite de ce qu’elle avait pu observer. Idès relâcha sa prise sur He’Thu et lui tendit même la main pour l’aider à se remettre sur pied. Ce n’était peut-être rien mais cela signifiait que la twi’lek estimait son adversaire pour ses compétences martiales. Même si elle avait eu le dessus, la kiffar pouvait s’estimer heureuse d’avoir pu essouffler la twi’lek qui reprenait sa respiration et essayait de refroidir son corps comme elle le pouvait. De surcroit ni la Dame Sith, ni son ancienne apprentie ne s’étaient attendues à ce qu’He’Thu soit capable de porter quelques coups qui déjà, formaient des hématomes pourpres sur l’épiderme rouge d’Idès. La twi’lek s’en alla ranger ses deux armes sur le râtelier. Darth Oracci se rapprocha de la jeune candidate et reprit la parole.

- Je ne m’étais pas attendue à te voir donner autant de fil à retordre à Idès pour être honnête. C’était une surprise, mais celle-ci est la bienvenue.

Lentement elle désigna du doigt Idès qui avait pris une serviette qu’elle tamponnait sur son visage pour éponger la sueur, invitant silencieusement la kiffar à faire de même si elle le désirait. L’accompagnant dans sa marche, l’umbarane posa une question qui l’interloquait :

- Tu sais déjà utiliser la Force, mais je me demande qui te l’a enseignée… est-ce les Jedi qui t’ont rejetée ?

Dit-elle non sans une certaine curiosité dans la voix. L’umbarane n’avait pas ressenti beaucoup de lumière dans le cœur de la kiffar depuis le début de leur rencontre. Aussi avait-elle présumé que les Jedi l’avaient rejetée de leur ordre. Pour quelle raison cependant elle l’ignorait. Mais Darth Oracci avait besoin de ce genre d’information afin de mieux cerner son interlocutrice.
Alysha Myy’Lano
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« Essaie donc un peu plus fort ! »

J’ai fait mouche et mon regard relève le défi que le sien me lance. Cependant, je sais aussi la fatigue qui commence à se faire sentir. Moi qui ne me suis jamais battue que contre le vent, mon arme virevoltant pour fendre les rafales que le monde m’envoyait comme unique ennemi, j’éprouve rudement la réalité ; ou du moins la réalité me renvoie au visage tout l’orgueil qui a été le mien – qui l’est peut-être encore ?

D’un bond félin, la guerrière vermeille rompt la distance et vient frapper le bois de mes lames. J’ouvre toutes les vannes et décuple mes forces, laissant les flots de la Force inonder mon être pour palier mon ignorance. Pourtant, chaque fois, cette Idès parvient à anticiper juste à temps chacune de mes ripostes et à s’évanouir devant elle, ne me laissant, cyniquement, que le vent à frapper de nouveaux. Les trois frappes résonnent dans toute la pièce, autrement silencieuse, et la vague qui suivit ces premières lames me cueille comme un fétu de paille, m’arrache du sol. Mon dos rencontre lourdement le mur. Une nouvelle fois, mon souffle est coupé. J’accuse le coup, retombant lourdement, un genou à terre, appuyée sur mon arme. Des perles de sueur quittent ma peau pour venir s’étendre sur la surface boisée du gymnase. J’expulse bruyamment l’air de mes poumons, grognant comme une bête acculée, retrouve ma respiration et me relève, prête à continuer ce combat.

Elle ne me laisse guère le temps de me ressaisir davantage. Alors que je pare une nouvelle pluie de coups, je vois passer dans le dos de ma rivale Dame Orraci, mains croisées, œil perçant. Aucune leçon ne m’est enseignée durant ce combat, il s’agit pour moi de montrer tout mon potentiel, tout ce que je peux offrir à une reine de l’ombre en échange de son savoir. Je dépose à ses pieds mon offrande et donne le meilleur de moi.

Il faut croire que les cadeaux n’étaient pas aussi royaux que je l’aurais voulu puisque je me retrouve de nouveau, bien vite, épuisée, étendue sur le dos, cette fois, l’arme de la Twi’Lek menace ma gorge. Qu’espére-t-elle y trouver ? Elle n’y dénicherait pas même un son… Elle m’écrase de tout son poids, à présent, après m’avoir écrasé de toute son habileté, de toute son expérience. Je suis vaincue.

« Impressionnant. »

Elle se relève et du même coup me libère de son emprise puis me tend la main pour m’aider à me relever. Ai-je vu un sourire en coin à mon adresse ? Les applaudissements de la Dame résonnent, couvrant le bruit du vent contre les fenêtres.

« Je ne m’étais pas attendue à te voir donner autant de fil à retordre à Idès pour être honnête. C’était une surprise, mais celle-ci est la bienvenue. »

J’accueille son compliment avec une révérence légère. Je ne peux réprimer le léger sourire gêné qui me vient aux lèvres. Ifant ne m’avait jamais adressée que des sermons lorsqu’elle me surprenait à m’entraîner ; quant à ses Sœurs, elles m’avaient aussitôt rejetée. Comprenant qu’elle m’invite à me rafraîchir, j’imite Idès et saisis une serviette après avoir rangée mon arme et le sabre que j’avais négligemment jeté dès le début de l’affrontement. En plus de la serviette, celle qui m’a tant maltraité me lance une gourde en ferraille dans laquelle je trouve de quoi étancher ma soif mais aussi faire passer le goût du sang qui assaille mes papilles.

« Tu sais déjà utiliser la Force, mais je me demande qui te l’a enseignée… est-ce les Jedi qui t’ont rejetée ? »

Je déments d’un simple mouvement de tête mais comment le lui dire ? Alors que je m’aprête à rendre la gourde, une idée me vient. Je commence par laisser s’écouler l’eau mais avant qu’elle ne touche le sol, je la sais par la force et forme un semblant de cercle avec l’eau que je fais circuler. C’est là la seule façon, sans droïde protocolaire pour traduire mes gestes, que j’ai trouvée pour faire saisir l’idée du Courant Blanc, dogme des Fallanassis dont Ifant avait été et dont j’avais eu, à travers elle, l’écho d’un enseignement ; écho qui n’a pas trouvé en moi caisse de résonance suffisamment juste ni harmonieuse. Après quelques secondes, je finis par faire entre de nouveau l'eau dans son récipient et rend le contenant qui m'a été donné.
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La Dame Sith resta un instant à observer He’Thu à effectuer une révérence légère qui lui plaisait, visiblement elle avait reçu une certaine éducation en matière de protocole peut-être ce qui serait utile si jamais elle venait à l’accompagner dans le cadre de missions d’infiltration ou pour servir ses intérêts les plus privés. La jeune femme répondit en faisant non de la tête et cherchait du regard un moyen de lui expliquer la chose. Patiente, l’umbarane l’observait très attentivement utiliser la Force pour décrire un cercle avec de l’eau suspendue dans l’air via la télékinésie. Elle fronça les sourcils comme intriguée et prit son menton entre les doigts de sa main gauche. Son cerveau essayait de deviner ce que cherchait à lui faire comprendre la jeune He’thu. Fonctionnant à vive allure, essayant de se rappeler de quelque chose en lien avec l’eau et la Force, elle eut une révélation et claqua son doigt contre son pouce en retirant sa main de son menton. Ecarquillant les yeux, elle murmura quelques mots plus à elle-même qu’à sa potentielle apprentie.

- Les Fallanassis… le courant Blanc... Ainsi ce ne serait donc pas un simple mythe…

L’umbarane restait suspicieuse car jusqu’à présent elle n’avait entendu que des rumeurs concernant l’ordre du Courant Blanc. Très peu de documents existaient à leur sujet, et il n’était pas dit que les Jedi en savaient plus sur la question que les Sith. C’était quelque chose de fascinant, mais sa méfiance naturelle à l’égard de ce genre de légendes avaient de quoi inciter Darth Oracci à la prudence. Mais sa curiosité naturelle luttait intérieurement, peut-être qu’ils existaient vraiment et pourraient constituer un sujet d’étude intéressant. Peut-être même pourraient-ils être manipulés ? L’umbarane savait très peu de chose à leur sujet, creuser cette piste pourrait-être intéressant. Darth Oracci demanda à faire venir un de ses droïdes de protocole à Idès qui renfilait sa cape et rabattait son capuchon sur le visage. La twi’lek répondit sobrement.

- A vos ordres maîtresse, je reste à votre disposition…

Darth Oracci demeura silencieuse quelques instants avant de reporter son attention sur He’Thu.

- J’ai toujours cru que le Courant Blanc n’était qu’un mythe. Ils laissent très peu de traces aussi il me paraissait curieux de voir quelqu’un sortir de leur rangs pour rejoindre l’Empire…

Avançant vers la baie vitrée, elle croisa les mains dans son dos et observait avec un certain dédain la tempête qui éprouvait les murs plusieurs fois millénaires de l’Académie Sith. Fronçant les sourcils, elle réfléchissait et reprit lentement la parole d’un air un peu absent.

- Je ne sais rien sur eux, ni leur philosophie ni leur vision de la Force.

Les portes s’ouvrirent, laissant passer un droïde de protocole qui avança vers le tandem après s’être immobilisé une petite seconde, le temps pour son processeur de vérifier qu’il était bien au bon endroit. L’androïde salua les deux femmes et s’identifia comme étant 2V-66. Darth Oracci le détailla un instant puis formula sa requête.

- Droïde, j’ai besoin de tes services pour traduire le langage des signes qu’elle utilise.

Puis pivotant vers la jeune femme, elle l’invita à s’asseoir dans un siège situé plus loin mais toujours à proximité de la baie vitrée tandis que l’umbarane s’y laissa tomber avec une certaine grâce calculée.

- Raconte-moi, comment es-tu rentrée en contact avec eux ? Que t’ont-ils appris de la Force ?

Si elle avait déjà été formée à l’utilisation de la Force, il y avait fort à parier que la philosophie du Courant Blanc avait sans doute déjà influencé la vision qu’He’Thu se faisait de ce pouvoir qui sommeillait en elle. Biaisant de facto l’apprentissage qu’elle pourrait recevoir de Darth Oracci. Aussi, les questions qu’elle posait visaient à déterminer le degré d’influence qu’avait eu cette pensée fallanassi sur la jeune kiffar afin de trouver le meilleur angle pour détricoter ce qu’elle avait pu assimiler. C’était un exercice nécessaire pour mieux découvrir He’Thu et percevoir ses motivations mais plus encore, qui elle était réellement.
Alysha Myy’Lano
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Alors qu’elle trouve la réponse à mon énigme, j’opine ferme du chef, et me compose le visage le plus honnête. Ce n’est pas tout à fait cela, je le sais, mais comment puis-je lui expliquer les nuances de ma situation par mime ? Je préfère ne pas me risquer au ridicule et en rester là pour le moment. Alors qu’elle réfléchit à voix haute, l’idée lumineuse et pourtant évidente de recourir à un droïde protocolaire surgit. Il est vrai qu’elle ne m’est pas venue à l’esprit. Ma vie avec Ifant avait été l’humilité même. Nous ne possédions rien, ne vivions que de ce que nous pouvions trouver sans que cela ne nuise à personne ou de ce que nous étions nous-mêmes capables de produire. Jamais je n’ai rencontré de ces machines, capables de parler mille et un langage, et ce serait pour moi une grande première que de communiquer via une interface si… singulière.

Idès, merveilleuse guerrière de vermeil, disparait sans un regard pour moi et nous nous retrouvons à nouveau seules. Darth Oracci poursuit ses réflexions, tournée vers le bal des flux sablonneux qui poursuivent le dessin de leurs folles arabesques, et m’avoue son ignorance. Je sais tout le secret que les Sœurs d’Ifant forment autour d’elles et de leur ordre. Toute la philosophie du Courant Blanc est tournée vers cet idéal d’une existence passée à ne jamais perturber les courants de la Force. Elles vivent comme de fantômes. Un sourire, entre le mépris dédaigneux et la moquerie apparaît sur mes lèvres. Elles m’auraient toutes laissées mourir, sans hésiter, ou pire, continuer à vivre tous les tourments du bordel où j’étais esclave plutôt que de troubler cette belle rivière qu’est la Force. En me sauvant, elle avait trahi tous ses serments, mais en ne le faisant pas, ces Sœurs avaient prouvé, à mes yeux, toute l’hypocrisie et la lâcheté de leur Temple.

Les portes, dans mon dos, s’ouvrent à nouveau et le pas métallique du droïde cliquette jusqu’à nous. Il se présente, offre ses plus dévoués services que mon interlocutrice s’empresse d’exiger. Elle m’invite à m’assoir dans un fauteuil, proche de la baie vitrée, nous ne sommes séparés que de trois pas, une table basse en ébène sobrement sculptée se trouve entre nous près de laquelle se plante le droïde. Je me laisse glisser dans le fauteuil, doucement, croise les jambes et m’appuie du coup sur l’un des accoudoirs. En confiance, je m’apprête à discuter, enfin, avec cette Dame que déjà j’admire.

« Madame Lhoss tient d’abord à vous faire savoir qu’elle vous adresse ses plus sincères remerciement pour l’accueil que vous lui avez réservé et vous assure qu’elle saura trouver, à vos côtés, la place qui lui revient et, surtout, une fonction qu’elle saura remplir comme nulle autre. Elle a hâte d’apprendre de vous ce que vous aurez à lui enseigner. Elle tient également à s’excuser de l’incursion dans votre passé qu’a provoqué le contact avec votre arme, tout à l’heure. Elle n’a pas un contrôle absolu sur son pouvoir de psychiatrie, psychologie, psy… »

Je claque la langue, ostensiblement agacée et épèle, lettre par lettre ce mot dont je n’aurais jamais imaginé qu’un droïde puisse manquer.

« Psychométrie. Elle m’intime l’ordre d’enregistrer ce mot et de le maîtriser à l’avenir, elle s’inquiète de mes capacités à jouer mon rôle avec efficacité. Madame Lhoss, permettez-moi de vous assurez que… Mes gestes secs et mon visage dure interrompent immédiatement ses jérémiades pour qu’il poursuivre ma conversation plutôt que de trainailler en excuses vaines. « Bien, je reprends. Madame Lhoss s’excuse donc pour s’être immiscer dans votre passé. Ce don, lié à sa nature, lui échappe souvent ; elle espère que vous ne lui en tiendrez pas rigueur. Par ailleurs, elle est heureuse de l’intérêt que vous portez à sa façon de s’exprimer. Elle vous assure que vous trouverez dans cette gestuelle de nombreux avantages, notamment si vous prenez le temps, ensemble, de vous constituer un vocabulaire propre dont vous pourriez user en réunion notamment sans que personne ne puisse le comprendre sinon vous.

Ceci étant dit, elle vous dit à regret qu’elle n’a sur les… j’ignore également ce mot madame Lhoss. »
Je claque à nouveau de la langue et foudroie l’incompétent du regard et lui épèle à nouveau ce mot. « sur les Fallanassis qu’un discours de seconde main. Elle n’a jamais à strictement parlé été l’une des leurs mais elle a été formée à la Force et à sa manipulation par une Sœur parjure – Ifant – décédée aujourd’hui. Si elles acceptèrent de pardonner l’écart de la vieille dame sur la fin de sa vie, elles ne l’acceptèrent jamais parmi elles, la jugeant trop imprévisible, trop marquée par le Côté Obscur pour pouvoir épouser leurs croyances. » Je siffle entre mes dents, laissant ce ‘tttsss’ audible exprimer tout le mépris que j’éprouve pour ces philosophes de l’inconsistance. « C’est Ifant qui lui enseigna tout ce qu’elle savait. Comment manier la Force afin de créer des mirages dans l’esprit des autres, comment l’utiliser pour intervenir sur le réel par la pensée. Elle chercha également, en vain, à lui enseigner les principes du Courant Blanc : l’effacement du soi dans la Force, la disparition de l’être dans le courant des événements, l’interdiction de perturber le cours de l’Histoire par un usage violent de la Force. La Force est une rivière dans laquelle la Sœur s’immerge pour entrer en osmose avec le monde sans jamais en altérer les eaux.

D’après Madame Lhoss, il est impossible de trouver les Fallanassis, ce sont elles qui décident d’entrer avec vous. Leurs manipulations de la Force est si subtile, la puissance de leurs illusions si parachevées qu’elles sauraient se tenir, deux cents, devant vous sans que vous ne puissiez les voir. Elle n’a guère d’estime pour elles, les jugent lâches et hypocrites. Elle considère leur vie comme absolument insipide et a eu l’impression de rencontrer des fantômes, errants sans but dans l’existence.

Elle ne sait guère quoi ajouter, peut-être vos questions pourraient-elles l’aider à satisfaire davantage votre curiosité ? »


Je repose enfin mes doigts, je n’avais plus eu de conversation si longue depuis la disparition d’Ifant, le fort d’Oudeis n’était pas dans l’art plaisant des badinages. Je souris à mon interlocutrice et commence, de la main dont le coude se s’appuie sur le fauteuil, à jouer avec une mèche de cheveux tandis que l’autre repose sur ma cuisse ; jeune élégante à l’attitude raffinée, les années de service m’ont appris à me rendre agréable à l’œil comme à l’esprit sans jamais verser – sauf sur demande – dans l’indécence ou le lascif. Au fond de moi, pourtant, je brûle que la conversation s’oriente ailleurs que vers ma personne pour qu’enfin on me promette le destin que j’appelle de mes vœux et que soit exposé devant mes yeux avides la somme du savoir des Siths. Peut-être mon impatience se laisse-t-elle sentir mais soit, caché mon intérêt pour cette femme et ce qu’elle a à m’apprendre serait tout à fait superflu, il est évident que je ne suis pas venu au cœur de l’Empire Sith pour y apprendre l’art subtil de la décoration des assiettes peintes.
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L’échange devenait beaucoup plus constructif avec la présence du droïde protocolaire même si son module interne de politesse venait parasiter la conversation. Sans aucune autre réaction qu’un sourire, elle accueillit les remerciements de la kiffar et s’excusait de l’utilisation de son pouvoir de psychométrie. Cette information était la bienvenue dans la mesure où elle donnait à He’Thu une plus-value intéressante dans les projets de la Dame Sith. Il aurait été complètement fou de laisser un autre Sith mettre la main sur la jeune femme pour en faire son apprentie. He’thu savait se tenir en société ce qui en ferait un autre atout certain si jamais elle devait accompagner l’umbarane en territoire républicain sans attirer l’attention outre mesure. Darth Oracci la laissa s’exprimer, absorbant toute information relative au Courant Blanc. Mais au fur et à mesure qu’elle en apprenait, son visage se muait en une expression similaire à du dégoût et du mépris. Ces fallanassis valaient moins que les Jedi qui avaient au moins le mérite de ne pas rester aussi passifs avec un tel pouvoir entre leurs mains. Tapotant l’accoudoir du bout de chacune de ses ongles une seule fois, la Dame Sith reprit lentement d’une voix un peu lasse.

- Je vois… cette philosophie est celle de l’extinction, de la passivité, de l’emprisonnement…

Marquant une courte pause, Darth Oracci reprit la parole pour détailler ce qu’étaient les Sith de façon plutôt succincte et simple.

- Les Sith voient la Force comme un moyen de s’élever et de tendre vers une liberté que d’aucuns se contentent de fantasmer sans oser l’effleurer du bout de leur doigt. Ce don est une opportunité unique de l’utiliser pour forger sa propre destinée, marquer l’histoire de son passage, de s’affirmer dans la Force. Voyez le côté Obscur comme un brasier dont les cendres peuvent devenir le plus ravageur des incendies.

En d’autres termes, tout le contraire de ce que pouvait proposer les Fallanassis et le Courant Blanc. L’umbarane aurait apprécié se rendre sur leur monde pour leur prouver l’erreur que représentait leur philosophie, mais ils demeuraient introuvables et si passifs que se lancer dans cette chasse ne serait qu’une perte de temps, surtout s’ils ne représentaient aucunement une menace pour l’Empire. Mobiliser des ressources et l’Inquisition dans cette affaire ne serait qu’un gâchis de moyens utilisables dans cette guerre. La lumière dans la pièce semblait s’effacer pour laisser sa place à l’obscurité, soudainement tout se mit à trembler dangereusement et le droïde lui-même semblait laisser un peu de peur s’emparer de ses circuits tandis que l’éclairage grésillait. La voix de Darth Oracci devint sombre et puissante à la fois comme quelque chose d’écrasant et d’oppressant.

- La paix est un mensonge, il n’y a que la passion. Par la passion, j’ai la puissance. Par la puissance, j’ai le pouvoir. Par le pouvoir, j’ai la victoire. Par la victoire, je brise mes chaînes. La Force me libérera.

L’espace d’un instant, la tempête à l’extérieur paraissait beaucoup moins dangereuse que ce qu’il venait de se passer. Le feu intérieur qui avait consumé la Dame Sith semblait s’être soudainement affaibli, maitrisé par un esprit plus puissant et canalisant ce chaos intérieur vers un but précis. Tout revint à la normale et l’umbarane expliqua ce qu’elle venait de réciter.

- Ces mots sont ceux du code Sith. Beaucoup les ont entendus, contemplés, ou les brandissent au sein de l’Empire, mais très peu ont été capables d’entrevoir la réalité derrière ces mots. Mais je les ais compris, et ils m’ont changée. Qu’étais-je avant d’entendre ces mots ? Rien.

Darth Oracci se souvenait très bien de ses premiers jours à l’académie, il lui avait fallu un peu de temps pour les assimiler et saisir le sens de cette doctrine plusieurs fois millénaire. Cette chose s’est faite dans la douleur, mais s’en souvenir à chaque triomphe avait de quoi ravir l’umbarane. Arrivée ici humiliée et brisée, elle avait massacré tous les obstacles sur son chemin pour se tailler une place de choix au sein de l’Empire Sith. Sa voix douce reprit, mais cette fois-ci l’on pouvait entendre un conseil à suivre impérativement à l’attention d’He’Thu.

- Mémorise-les précieusement He’thu. A partir de maintenant ils te détermineront et seront le cap que tu devras suivre pour incarner celle que tu souhaites devenir. Assimile-les, laisse-les imprégner ton esprit et ta chair.

Avait-elle dit en la pointant du doigt, comme s’il s’agissait d’une première leçon de la part de la Dame Sith. Et c’en était une en un sens, la formation d’He’Thu avait déjà commencé de façon non officielle et pour l’heure la kiffar savait bien qu’en acceptant cette femme comme apprentie, cela finirait d’une façon particulière entre Shoya Karnel et elle. Cette compétition permettrait à chacune des deux de puiser au fond d’elles le meilleur de leurs capacités pour mériter leur place auprès de la Tisseuse. Sa voix reprit, lente mais posant une dernière question pour sceller une forme de pacte tacite entre l’élève et le maître cette fois-ci. Passé cette réponse, aucun retour en arrière ne serait possible.

- Le chemin du Côté Obscur te promet le pouvoir de réaliser vos ambitions, mais il te faudra en accepter le prix. Acceptes-tu de le payer ?
Alysha Myy’Lano
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Ces mots. Je les ai tant de fois entendus des lèvres d’une autre. Mon premier maître, venue des ombres de l’histoire, dont la haine parvint à devenir cristal de sang et à dresser jeter un pont entre les siècles jusqu’à mon âme avide de la liberté dont elle-même rêvait, dont elle-même, au-delà des âges et des temps infinis, m’avait fait la promesse.

La Dame, comme pour faire entendre toute la portée de ces mots, appelle à elle toutes les ombres dansantes de sa robe. Elle arrache à la tempête ses fureurs, faisant des rafales furieuses de simples caresses pour qui, comme moi, a, à cet instant suspendu, le privilège d’admirer le camaïeu d’obscurité dont elle se drape. Je sens, j’embrasse de mes yeux pétillants d’excitation, le torrent d’énergie dont elle me fait l’étalage alors que je n’entends plus seulement résonner ses mots mais les vis pour la première fois. Depuis l’œil de la tornade, elle entonne chacun des vers et alors que le vent retombe à l’annonce de la liberté promise, je m’aperçois de mon propre souffle saccadé et de l’effet que sa démonstration a eu sur moi. Je lui souris, presque amoureusement.

Sa question reste en suspens l’espace d’un instant. Elle m’a tant captivée que j’ai, pour un instant, oubliée qu’elle s’adresse à moi. Je regarde le droïde et, pour ne pas briser la puissance de cet instant davantage qu’il ne l’est déjà en passant par ce tiers, lui intime de parler comme s’il s’agissait de moi, sans plus rajouter ces fioritures sottes dont il m’a semblé friand. Je le vois hésiter un instant, je claque des doigts, il obtempère.

« Je connais ces mots, ma Dame. Ils sont gravés en mon cœur en lettres de feu puisqu’avant même Ifant, les Siths m’appelèrent à eux du fond des âges. »

Je mets alors mon avant-bras en évidence autour duquel s’enroule mon komboloï, en défais les boucles, en isole une des perles entre mes doigts, d’un rouge profond, à la robe vineuse, et le fait flotter, jusqu’à elle, d’un geste délicat avant de poursuivre.

« Cette perle, je l’ai taillé dans le dernier fragment du cristal d’un antique sabre-laser qui pourtant ne m’est pas parvenu sous cette forme. Serti dans un diadème de mauvais goût, mon ancien propriétaire m’en avait ceint le front. J’ignore comment il s’est retrouvé fiché dans un tel objet, mais il fut forgé par Yuthura Ban qui jadis enseigna dans cette académie, elle -même apprenti de son Directeur, Uthar Wyn.

Elle m’apprit beaucoup des Siths d’hier, leurs croyances… vos croyances. L’époque me semble lointaine, elle parle souvent des guerres mandaloriennes dans les bribes que j’entrevois. Parfois elle parle d’un certain Darth Malak, qui aurait alors été le Seigneur Noir. Je lui dois ma venue ici, notre rencontre.


Je laisse échapper un long soupire et me déplace mon poids sur mon autre côté, croisant mes jambes dans l’autre sens. Je m’appuie cette fois sur l’accoudoir gauche. Je reprends.

« Je connais le prix de la liberté. C’est elle qui différencie les forts des faibles. Je suis appelée à être au nombre des puissants et ne laisserait aucune faiblesse me retenir parmi les êtres qui composent la fange. Que les Sœurs du Courant Blanc continuent de trembler derrière leurs tristes illusions. Je plongerai mes deux mains dans les flots tumultueux de la Force et en changerai le cours. J’apprendrai auprès de vous, non sans plaisir, mais j’apprendrai, ma Dame, car la liberté m’appelle et qu’importe si elle doit être peinte de couleurs sombres, le noir que je composerai sera des plus éclatants. »

Entendre le fond de mon âme, mon désir ardent ainsi exprimé sur le ton monocorde et éraillé de cette boîte de conserve mal dégrossie me peine véritablement. J’aurais aimé pouvoir faire vibrer l’air de ma voix, faire tressaillir l’air de mes paroles d’airains, à la façon dont Darth Oracci l’a fait à l’instant. Comment lui faire sentir ce feu intérieur qui brûle en moi ?

Je veux pourtant essayer. Je quitte ma position nonchalante, adoptant le lotus – le fauteuil à l’assise plutôt large embrasse mes genoux de ses accoudoirs. Je ferme les yeux, entre en moi, et un à un reprend, par geste, les mantras des Siths.

« La paix est un mensonge, il n’y a que la passion. J’invoque les douleurs de l’esclavage, les turpides des êtres conscients, le parjure d’Ifant, les mensonges des Sœurs. De la douleur, naît la colère de la colère… Par la passion, j’ai la puissance. J’attire à moi les ombres, plonge mon corps tout entier dans les flots tumultueux de la Force, laisse l’incandescente flamme du Côté Obscur se déverser dans chacune de mes veines, mon cœur projetant toujours plus avant le venin délicieux de ce don octroyé aux élus. Par la puissance, j’ai le pouvoir. J’ouvre les yeux. Le bleu océan a cédé la place à l’or des Siths. Par le pouvoir, j’ai la victoire. Je suis ici, seule, malgré les Sœurs, malgré l’esclavage. J’ai tracée ma voie, éconduit le faible, tutoyé le fort. Par la victoire, je brise mes chaînes. La Force me libérera. ». Mon regard soutient désormais celui de la Dame et en dit long sur mon appétence de liberté. L’air autour de moi semble s’iriser, comme si la lumière s’en trouvait à présent captive. La robe d’ébène que je me tisse est certes bien dérisoire lorsque l’on se remémore le drapé dont Darth Oracci a fait la démonstration mais elle ne laisse aucun doute sur mes talents à manier l’aiguille : pourvu qu’on m’en laisse l’opportunité, je saurai faire ma voie jusqu’au sommet des Siths.

Doucement, je laisse partir le pouvoir, relâche ma concentration. Je ferme à nouveau les yeux, inspire profondément, lâche prise sur la haine et la douleur. Lorsque je les rouvre, mes yeux sont de nouveaux du bleu des mers tranquilles. Je reprends alors ma position initiale, jambes croisées, et souris au destin qui m’attend.
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Sentir le pouvoir courir dans ses veines avait quelque chose de grisant et d’envoutant. Lorsqu’elle fit la démonstration de son pouvoir, Darth Oracci avait laissé un frisson parcourir son épiderme. La jeune femme lui répondit qu’elle connaissait déjà le code Sith ce qui provoqua chez l’umbarane un haussement de ses sourcils. Etait-ce le fait des fallanassis ? Non ceci s’était produit bien avant et d’une façon des plus particulières. On lui avait donné un fragment de cristal de sabre laser ayant appartenu à une Sith, Yuthura Ban ayant vécu sous le règne de Darth Malak. La Dame Sith ignorait le nom de cette Sith, mais connaissait celui de Darth Malak pour lequel elle n’avait que des sentiments mitigés à son égard. Il représentait typiquement l’apprenti trop impatient de détrôner son mentor, et qui, de façon tragique précipitait sa propre fin sans le savoir.

Une question demeurait cependant ; comment cet éclat de cristal avait pu se retrouver inséré dans un diadème venu jusqu’à He’Thu ? Certes c’était son ancien propriétaire qui lui avait donné, mais quelle était la probabilité pour que ce fragment du passé ait pu tomber entre les mains d’un tenancier de bordel ? Sans doute était-ce là la volonté de la Force qui était à l’œuvre. D’ailleurs la kiffar lui avait communiqué une information importante, il s’agissait de son propriétaire qui lui avait donné ce cadeau, autrement dit elle avait appartenu à quelqu’un. Sa nouvelle apprentie avait donc été une esclave, et pas des moindres vu la façon dont elle savait se tenir et son si joli visage. Darth Oracci eut alors un élan d’empathie à son égard et sur le passé qui avait du être le sien. L’umbarane n’avait jamais vécu ça, et avait conscience d’avoir eu beaucoup de chance.

Cela dit, cette information était également quelque chose d’intéressant à terme. Cette jeunesse traumatisante avait façonné He’Thu dans un sens particulier, et il y avait sans doute possibilité de puiser dans son passé, la force et la colère nécessaire à surmonter les épreuves qui attendraient la kiffar sur le chemin de ténèbres que lui réservait la Dame Sith. Il ne faudrait pas grand-chose pour déchainer chez He’thu, le torrent d’émotions qui devaient la ronger depuis de longues années comme l’envie de faire souffrir son proxénète, certains clients également… Le regard de l’umbarane s’attarda un instant sur les jambes croisées d’He’Thu quand celle-ci vint à les croiser, puis releva les yeux vers son interlocutrice pour l’entendre s’exprimer sur le prix de la liberté. Gardant entre son pouce et son index la petite perle couleur carmin, Darth Oracci la contempla un instant et chercha à voir si la luminosité actuelle traversait le minerai centenaire. Puis elle reprit d’un ton plutôt impressionnée de prime abord.

- Très bien. Ton pouvoir de psychométrie te permettra sans doute d’apprendre plus facilement que les autres, tu devras donc en faire un atout et le maîtriser. Ce talent est un don, sers t’en comme d’un appui sur ton long chemin vers le pouvoir et la liberté que tu revendiques.

Croisant les jambes et se redressant sur son fauteuil, elle rendit d’un geste de la main aidé par la Force, la petite gemme en direction d’He’thu, flottant lentement vers la kiffar. Celle-ci récita le Code Sith de son côté dans sa langue faite de gestes et de mouvements habiles de ses doigts fins. L’environnement autour d’elle tremblait légèrement et de façon très localisée de la même façon que ses vêtements semblent endurer le souffle d’un vent agité. Darth Oracci ressentait son lien dans la Force comme un cristal qui devait être taillé, affuté… il y avait du désordre et quelque chose de sourd en elle qui grondait. Restait à affirmer son potentiel et canaliser ses sentiments négatifs à l’encontre de quelque chose, ou du moins vers un objectif à suivre. La Tisseuse joignit ses mains et ouvrit la bouche à nouveau.

- Tu auras naturellement tes quartiers ici à l’Académie à proximité des miens. Même si mon rang m’impose des déplacements à travers la galaxie. Tu pourras naturellement m’y accompagner lorsque j’estimerai que tu seras prête… si tu le souhaites nous pouvons d’ores et déjà voir pour te fabriquer une arme digne d’une Sith… ou peut-être préfères-tu te reposer et découvrir tes quartiers dans l’immédiat ?

La question de la Dame Sith était posée pour sonder son apprentie. Sans un mot et affichant une certaine tranquillité, la réponse d’He’thu allait permettre à l’umbarane de se mieux cerner la jeune fille se tenant face à elle ainsi qu’à évaluer son état d’esprit actuel. Un test déguisé sous des apparences d’une liberté de choix. Quoiqu’il en soit, il n’y avait ni bonne, ni mauvaise réponse pour la kiffar. Et l’umbarane savait très bien ce qu’il allait advenir par la suite car déjà une idée lui caressa l’esprit en terme de première épreuve vers le côté Obscur, mais d’abord viendrait le moment de se forger son sabre laser d’une part, mais aussi apprendre les rudiments de la lecture et de l’écriture qui était quelque chose d’essentiel à la formation de la kiffar. Peut-être que ce droïde protocolaire pourrait faire l’affaire ? Par la suite, l’apprentissage de cette langue des signes constituerait également un atout. Elle ajouta donc…

- Tu pourrais en profiter pour m’initier à ton langage une fois dans tes quartiers…
Alysha Myy’Lano
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A la façon dont le pauvre hère assoiffé se jette dans l’oasis cristalline sitôt qu’il l’aperçoit, je bois avidement ses paroles et étanche ma soif. Elles ont pour moi le goût du nectar divin. Tant de profusion m’enivre et l’horizon s’ouvre si large devant moi, comme au sortir d’un long défilé étroit, que je ne sais où poser le regard. Apprendre à maîtriser mes talents psychométriques ? J’ignorais jusque-là que ce fût possible. Ifant avait été bien incapable de saisir la nature de ce pouvoir, tout autant démunie lorsque je l’avais assaillie de question à ce propos.

« Tu auras naturellement tes quartiers ici à l’Académie à proximité des miens. Même si mon rang m’impose des déplacements à travers la galaxie. Tu pourras naturellement m’y accompagner lorsque j’estimerai que tu seras prête… si tu le souhaites nous pouvons d’ores et déjà voir pour te fabriquer une arme digne d’une Sith… ou peut-être préfères-tu te reposer et découvrir tes quartiers dans l’immédiat ? »

Mes propres quartiers ? Multiplier les voyages ? Une arme digne des Siths. Lire. Enfin. Je me sens comme emportée par des vents violents vers les cimes, traversant les nuées, je touche l’éther du doigt et tout à la fois, le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie tout autant qu’il me grise.

« Vous m’offrez tant. Je ne sais pas où commencer. Je crois que l’évidence voudrait qu’on m’enseigne, dans un premier temps, la lecture. Si vous aviez à partir et que je ne pouvais vous suivre, mon enseignement s’arrêterait-là ? Il est temps que j’accède à ces connaissances. Et pour être tout à fait honnête, je n’ai absolument aucune connaissance sur la conception d’un sabre-laser, arme admirable qui m’a séduite mais dont j’ignore si je suis digne avec le peu de connaissance que j’en ai. Je souhaite le pouvoir, je souhaite la victoire, mais parce que je les souhaite, je ne dois pas laisser mon orgueil me brûler les ailes.

Je ne doute pas, notre relation s’inscrivant dans le temps, que je saurai m’épanouir sous votre enseignement, ma Dame, mais comprenez que, ayant été murée si longtemps dans le silence et devant, encore, m’humilier à vous parler par l’intermédiaire de ce sac à puces au timbre si grippé, j’ai le plus vif besoin d’apprendre de vous à m’exprimer autrement, à établir, avec vous, un contact plus direct et un rapport privilégié à la connaissance contenu dans les anciens manuscrits. Il est temps pour moi de m’ouvrir au monde. »


Ma requête semblera futile a bien d’autres Apprentis. Alors qu’on me propose de forger une arme capable de pourfendre mes rivaux, alors qu’on me présente, à mes pieds, tout l’or des Siths, je l’éconduis et lui préfère un vieux livre poussiéreux. Ces Apprentis ne sont que des idiots. Qu’importe la puissance de l’arme quand celui qui la manie n’en connaît pas le secret. Je suis venue ici pour m’emparer du secret des Siths et accomplir ma destinée, non pour trouver, gisant au sol, un de leur jouet – qu’importe s’il vrombit.

« C'est une sage décision. Commençons par vous apprendre à lire quant à moi j'apprendrai votre langage. Par la suite je vous apprendrais à construire cette arme. Seul votre talent et votre discipline détermineront si vous êtes digne de la porter. »

Je lui souris encore. Le destin a voulu que je croise sitôt devant son Académie, le Seigneur qu’il me faut. Je me contente de la remercier, mon regard profondément ancré dans le sien. Je sais ne pouvoir faire autre chose, aujourd’hui, que ce simple geste, mais demain, forgé par le marteau de son savoir, je deviendrai un prolongement de son bras, capable d’abattre ses ennemis d’un revers cinglant de mon arme ; jusqu’au jour où la Force me libèrera.
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L’umbarane avait promis des quartiers et précisé certaines modalités qui avaient l’air de ravir He’Thu. Par la suite la réponse à sa question fut accueillie d’un sourire léger se dessinant sur ses lèvres. Cette question avait été un test : si elle avait souhaité construire son sabre laser immédiatement cela signifiait que la kiffar avait une confiance inébranlable dans ses capacités et désirait acquérir rapidement du pouvoir. Une attitude des plus audacieuses qui pouvait s’avérer payante mais que l’umbarane aurait considéré comme une légère arrogance de la part de sa nouvelle apprentie. Aussi sa réponse avait été la plus judicieuse et payante à long terme. Elle n’en n’attendait pas moins venant de la part d’He’Thu. Comme elle l’explicita elle-même, c’était la plus sage des décisions à prendre, même si elle paraissait la plus timorée de prime à bord. Darth Oracci n’eut pas besoin de préciser pourquoi cette stratégie était la plus payante : son apprentie venait de le faire par elle-même. Les grands esprits semblaient s’être rencontrés, et cette patience, cette vision chez la jeune kiffar plaisait à la Dame Sith.

Couvrant Darth Oracci de remerciements et de révérences, la Tisseuse laissa ces mots flatter son égo. Se tenant droite dans son siège, elle laissa ses deux bras s’étendre sur les accoudoirs tandis qu’elle rehaussait la tête prenant une posture digne d’une reine siégeant sur son trône. Et He’Thu lui sourit à nouveau avant de planter ses yeux dans ceux de l’umbarane. Une pensée fugace traversa l’esprit de Darth Oracci : est-ce qu’elle aurait l’ambition de tenter de la détrôner ? Ou est-ce que l’idée de coopérer vers des projets encore plus grands la séduirait davantage ? Pour l’heure elle l’ignorait et il était bien trop tôt pour le savoir.

« Combattez sur tous les fronts, tout le temps, partout dans votre esprit. Tout le monde est à la fois votre ami et votre ennemi. Toutes les éventualités et suites possibles d’évènements se déroulent de façon simultanée. Vis ainsi et plus rien ne te surprendra mon apprentie… Tout ce qui pourra t’arriver sera quelque chose que tu as déjà entrevu.»

Furent les mots de Darth Ganys quand celui-ci formait Darth Oracci il y a plusieurs années de cela. Elle avait suivi scrupuleusement son conseil, et l’avait fait sien à son tour lorsqu’elle forma Idès aux arts du Côté Obscur de la Force. Mais elle ne pouvait s’empêcher d’apprécier l’ironie de la situation. Il était en effet plutôt cocasse que son ancien mentor n’ai pas été capable de faire preuve de suffisamment de vision pour apercevoir le sort qu’elle lui avait réservé. Cependant en faisant de lui son serviteur et plus précieux conseiller, l’umbarane avait su faire du trogruta un atout qui lui rendait bien des services de part ses connexions avec le milieu du crime.

Tirée de ses pensées, la Dame Sith se redressa et quitta son confortable fauteuil.

- Viens mon apprentie, nous avons fort à faire.

Invitant He’Thu à la suivre, elle fit de même concernant le droïde en lui ordonnant de retourner dans ses quartiers pour attendre la suite des instructions. Quittant la salle, le nouveau duo se dirigea vers les quartiers qui seraient dédiés à He’Thu pour que celle-ci puisse se restaurer et se reposer pour assimiler tout ce qui s’était passé jusqu’à maintenant.


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FIN DU RP.
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