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- Votre excellence, nous arrivons en orbite d'Athiss.

La Dame Sith s’empara de son comlink général et répondit à la copilote de sa navette afin de lui donner la suite des instructions.

- Bien, posez nous au campement de base et prévenez le commandant en charge de ces opérations de mon arrivée.
- A vos ordres excellence.


Déchirant l'espace, la navette personnelle de la Dame Sith émergea de l'hyperespace pour amorcer la procédure d’entrée dans l’atmosphère. Darth Oracci était assise sur un confortable fauteuil et contemplait l’extérieur, perdue dans ses pensées. Une mélodie résonnait dans sa cabine depuis un appareil de lecture meublant cette salle qui constituait son quartier privé. Apaisante, cette musique permettait à la Sith de faire le tri dans ses réflexions et de se concentrer. D’un geste gracieux, elle reprit le datapad qui était posé sur ses genoux. Celui-ci affichait le détail des opérations en cours sur Athiss. Les données historiques rassemblées faisaient état d’une tombe Sith récemment découverte après une fouille minutieuse de la planète. Ce tombeau était celui d’un seigneur répondant au nom de Vodal Kressh, un des plus grands alchimistes Sith à son époque.
Son lien de parenté avec son ancêtre, Ludo Kressh fut facile à établir, ce qui l’était moins en revanche étaient les circonstances de son décès. Ce qui n’aidait pas les fouilles, c’était aussi la présence de cultistes chargés de l’entretenir et de la défendre de génération en génération. Fort heureusement, il y a sept ans, l’Empire a déployé un bataillon entier afin d’éliminer ces gêneurs qui conservaient les secrets de leur maître depuis plusieurs siècles. Certains avaient survécu, mais ils étaient désormais bien trop peu nombreux pour espérer constituer une nuisance pour les équipes de sécurité présentes sur Athiss. C’était Darth Ganys, son ancien maître qui l’avait prévenue que l’Empire s’intéressait à ce monde après avoir trouvé d’anciennes archives faisant mention de Vodal Kressh dans un tombeau inexploré de Korriban. Amatrice de secrets du passé, Darth Oracci avait ordonné à l’un de ses contacts de la tenir informée de l’avancée des fouilles. Et il y a deux jours, la Sith avait reçu un message de la part de son contact l’informant de la découverte de la tombe.

L’Umbarane éteignit l’alimentation de son datapad et le déposa sur la commode présente devant elle en étirant son bras. La Sith se redressa et en invoquant la Force, attira jusqu’à elle le verre à pied contenant un vin à la couleur bordeaux qui vint se loger entre ses doigts fins. Elle fit tourner le breuvage dans son verre tout en se relevant de son fauteuil. Elle resta un instant pensive en regardant le paysage d’Athiss apparaitre après avoir franchi les nuages surplombant la planète. Darth Oracci termina son verre en laissant glisser l’alcool rouge entre ses lèvres, savourant le goût raffiné de la liqueur avant de déposer le verre sur la commode à côté du datapad.
Elle se demandait intérieurement sur quel genre d’artefacts elle allait tomber. Il était peu probable qu’elle trouve un holocron ici, mais en revanche il était plus certain de trouver des reliques antiques, d’anciens parchemins Sith conservés à travers le temps ou d’autres supports de sauvegarde du savoir Sith. En observant à travers le hublot, Darth Oracci put voir qu’ils avaient également découvert une vieille cité en ruines qui semblait avoir été construite autour de la tombe.

La navette de Darth Oracci survola le campement situé à proximité du site de fouille pour se poser plus loin sur une aire d’atterrissage réservée aux dignitaires impériaux. Il y avait une petite bruine qui battait le sol aride d’Athiss et qui s’était déclenchée quelques heures avant l’arrivée de la Sith. Cette pluie fine n’allait pas pour autant ralentir les travaux d’excavation lancés et les équipes de travail avaient déjà bien dégagé l’entrée du tombeau en charriant la terre orangée qui avait pris possession du lieu. Lorsqu’elle descendit de la rampe, deux rangées de soldats encadraient le chemin qu’emprunterait la Sith pour se rendre au campement. Devant elle se trouvait un jeune officier impérial, un humain qui devait être à la fin de la vingtaine aux yeux marron, le teint hâlé et les cheveux noirs sous sa casquette d’officier. Il était accompagné par un sergent à sa gauche et d’un archéologue à sa droite dans une tenue de terrain. La Dame Sith descendit d’un pas assurée, suivie dans son sillage par Ides, son ancienne apprentie qui avait passé le voyage à méditer les leçons que lui avaient inculquées sa maîtresse. Le lieutenant se mit au garde à vous, imité dans la seconde par le sergent ainsi que les deux rangées de soldats présents.

- Dame Oracci. Je suis le lieutenant Peyn, je suis en charge d’assurer la sécurité du campement ainsi que de la logistique pour cette opération. Voici le sergent Senn, ainsi que le professeur Jon Armeron qui dirige les équipes de recherche.

Le professeur en question devait avoir pas loin de quatre vingt ans, il s’agissait aussi d’un humain dont la tenue impeccable d’enseignant laissait sous entendre qu’il n’était certainement pas en train de fouiller lui-même la tombe. Mais en raison de son âge vénérable, Darth Oracci ne lui en tenait pas rigueur. Le professeur s’approcha lentement, ses doigts enserrant la poignée de sa canne et prit la parole.

- Votre excellence. C’est un honneur de vous rencontrer enfin. Nous ne nous attendions pas à la visite d’un Sith avant même l’ouverture de la tombe.

Le lieutenant se raidit à cette réflexion, mais heureusement pour le professeur, Darth Oracci n’en prit pas ombrage et répondit pas un large sourire avant de tendre sa main au vieil homme.

- L’histoire est un de mes passe-temps favoris professeur. Je ne veux absolument pas rater l’ouverture de ce tombeau afin de pouvoir faire partie de l’équipe chargée de l’exploration.

Et c’était vrai, mais le lieutenant ainsi que le sergent se détendirent en écoutant la douce voix apaisante de l’Umbarane. En effet l’ouverture des tombes Sith était bien souvent un exercice hasardeux et dangereux car ils pouvaient être hantés ou occupés par des créatures carnivores qui ne rechignaient jamais à consommer la viande fraiche que constituaient ces explorateurs de tombeaux. Avec un Seigneur Sith à leurs côtés et son apprentie, le moral des travailleurs, archéologues et équipes de sécurité irait dans le bon sens. Le lieutenant s’avança, jeta un coup d’œil à la twi’lek derrière Darth Oracci puis reprit la parole non sans s’être éclairci la gorge.

- Si vous voulez bien me suivre excellence, je vous conduis à notre commandant qui est établi dans le campement.
- Fort bien. Conduisez nous au commandant.


Le lieutenant fit volte face, imité par le sergent puis escorta Darth Oracci jusqu’au campement qui se trouvait à environ 30 mètres devant l’aire d’atterrissage. Suivis par Ides, le professeur ainsi que la Dame Sith échangèrent quelques phrases évoquant l’importance de l’histoire au sein de l’Empire ainsi que certains tombeaux anciens de Korriban. Ce vieil homme semblait avoir bien vécu et exploré toutes les tombes possibles de l’espace Sith, ou du moins une majorité d’entre elles. Mais Darth Oracci percevait quelque chose chez lui, un désir qu’il essayait de dissimuler derrière son attrait pour l’histoire d’une part, mais aussi derrière son apparence de vieil érudit. Impossible de mettre le doigt dessus pour l’instant, et après tout la Sith se demanda si elle ne se faisait pas des idées.
En passant dans le campement, le groupe croisa plusieurs soldats présents chargés d’effectuer des rondes, mais aussi d’autres archéologues, quelques droïdes mais devant la cour centrale du campement dans laquelle se trouvaient l’ensemble des ouvriers chargés de dégager le passage vers l’entrée de la tombe. Le groupe était rassemblé sous une bâche tendue pour les mettre à l’abri de l’eau. Ils prenaient une pause le temps de relayer l’autre équipe qui allait bientôt finir son quart. Certains jouaient au sabbac, d’autres discutaient ou en profitaient pour manger un peu. Darth Oracci ainsi que Ides leur jetèrent un regard circulaire comme pour observer individuellement et rapidement chaque visage. Un frisson parcourut l’échine de l’Umbarane, qui s’immobilisa. Il y avait quelqu’un dans ce groupe qu’elle avait perçu comme ayant un lien avec la Force. Mais ce fut tellement bref, et si éphémère que la Dame Sith n’en n’était pas sûre. Cherchant du regard quelqu’un de particulier dans la foule, elle ne parvenait pas à trouver qui avait déclenché chez elle ce sixième sens dont elle disposait. Darth Oracci plissa des yeux et tenta de lancer mentalement des tentacules à travers la Force pour repérer ce qui l’avait perturbée.

- Votre Excellence ?

Darth Oracci sursauta et tourna la tête vers la droite, interrompant son effort. Elle était devant le commandant de cette expédition, un humain dans la quarantaine aux cheveux châtains, yeux verts, le teint pâle avec une cicatrice sur le visage et une main artificielle.

- Je suis le commandant Marz Theilor. En charge de cette opération, votre venue nous as tous assez surpris. Mais nous sommes disposés à commencer l’ouverture dans la tombe dès que la seconde équipe va prendre le relais.
- Parfait commandant, parfait… je vous laisse donc gérer cette ouverture. Nous avons un peu de temps pour discuter… des opérations en cours et du déroulement de la tombe.


La Dame Sith suivit le commandant ainsi que le lieutenant et le professeur dans la tente non sans avoir jeté un dernier coup d’œil sur la foule de travailleurs présents. Cette désagréable sensation avait disparu. Elle échangea un regard avec Ides qui avait ressenti la même chose que sa maîtresse. C’était évident en observant son expression faciale qu’elle avait perçu elle aussi quelque chose dans la Force. Mais peut-être qu’il s’agissait de l’empreinte de Vodal Kressh et du Côté Obscur qui avait été laissée sur Athiss ? Elle aurait tout le temps de tirer ça au clair plus tard… Puis le maître et l’ancienne apprentie pénétrèrent dans la tente afin d’échanger quelques mots avec le commandant de cette opération. Il ne serait pas difficile de le convaincre de laisser Oracci entrer dans ce tombeau.

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— Creuse, alors que le vent et la pluie glissent sur ton corps !




— Creuse, alors que le vent et la pluie glissent sur ton corps !




— La terre, dure, acceuille nos coups !




— La terre, dure, acceuille nos coups !




— Notre fatigue n'est rien, car nous savons que nous allons découvrir plus précieux que de l'or !




— Notre fatigue n'est rien, car nous savons que nous allons découvrir plus précieux que de l'or !




— Et nous progressons tous ensemble, tous debout !




— Et nous progressons tous ensemble, tous debout !




L'ancien Zabrak se met à fredonner, perpétue le rythme. Les ouvriers continuent en choeur à sa suite, comme un seul individu. Malgré les conditions météorologiques, les travailleurs ne manquent pas d'entrain, et avancent à bonne allure. Ils savent qu'ils peuvent avoir fini de déblayer avant la fin de la matinée, et espèrent tous le bonus qui en résultera. Et, s'ils sont en avance sur les délais, leurs employeurs pourront vanter la qualité de leur service, et espérer être embauché sur d'autres chantiers. Tout le monde y trouve son compte, au final.




Tous, même notre protagoniste. En effet, parmi les ouvriers s'est dissimulé l'humain aux yeux violets, les cheveux attachés derrière son matériel de protection. Iléon Vasto - pardon, Eidolon Nobastic, dans l'espace Sith - frappe avec enthousiasme la terre, soulève des nuages de poussière orangée. Mais cela ne semble pas le gêner outre mesure, et, malgré quelques rares quintes de toux, un sourire reste présent sur son visage. Il est ainsi depuis le début du chantier, et son attitude d'employé modèle a bien plu à ses employeurs, bien qu'ils ne comprennent pas tout à fait pourquoi il était si enjoué. La perspective d'une bonne paie, ils se disaient.




Mais la réelle raison est tout autre. Cette proposition d'emploi était tombée au bon moment, pour lui. Alors qu'il n'avait plus rien, et qu'il considérait ses options, il avait décidé de suivre les conseils du Hutt. Ce n'était pas un mauvais conseil, en soi : chercher des reliques, des holocrons : bref, des artéfacts de sensitifs. Peut-être que ça lui permettrait d'enlever la nappe de brouillard sur ses souvenirs. Et, au pire, cela ferait une excellente monnaire d'échange, contre divers services et informations. Lui n'était pas là uniquement pour la paie, et, en ce sens, son sourire était véritable.




Quelques imprévus l'avaient gêné, cependant. Il avait espéré pouvoir récupérer un objet de valeur avant le transport vers les planètes principales de l'Empire, avant que les trésors soient dans un cargo ultra-protégé.
Il n'avait malheureusement pas prévu que la sécurité soit aussi importante dès l'excavation, et n'osait même pas imaginer ce que cela pourrait être pour le transport. Cela allait être vite problématique, et il ne se sentait pas de revenir encore une fois les mains vides. Mais, d'un autre côté, cela le rassurait : si la sécurité était importante, alors ça pouvait dire que les reliques à récupérer sont d'autant plus précieuses, et donc profitables.




Par ailleurs, il avait essayé d'envoyer Lightbringer en reconnaissance dans le tombeau, mais cette tentative lui avait été refusée. Quelque chose, peut-être quelqu'un, refusait l'entrée à l'entité de Force. Pourtant, la créature avait déjà pu traverser des surfaces, par le passé. Un coup de malchance, ou la confirmation que le pouvoir du sensitif enterré ici est encore actif ?




— Ouvriers ! Retour au campement, cette zone est dégagée ! Une autre équipe va vous relayer pour terminer le travail, et, comme prévu, vous serez les premiers à déblayer dans la tombe ! Allez, à la soupe !




Sur les paroles du contremaître, chacun laisse sortir un soupir de soulagement, et passe son outil par dessus son épaule. Malgré la bonne volonté dont ils font tous preuve, peu peuvent se targuer de ne pas ressentir de fatigue. Et les faibles grondements de toute part montrent que le moment était bien choisi pour leur permettre de se remplir la panse.




***





— Et du coup, là, elle me dit "Mais, pourquoi tu caches une arme dans ton pantalon, même en rendez-vous galant ?". Et du coup, là, j'lui réponds "Bah, c'est pas une arme, c'est ma bite !" !




Des éclats de rires gras fusent autour de la table, tempérés par quelques exclamations choquées, et d'autres qui se plongent la tête dans leurs mains, presque honteux d'avoir ri à une réflexion de ce genre. Iléon, lui, rit. Bien sûr, il est gêné, presque même agacé par ce Twi'Lek dont le seul ressort comique semble être ses parties génitales. Mais il se dit que c'est un bien maigre sacrifice face aux perspectives qui s'offrent à lui s'il peut rentrer dans ce tombeau. Alors, il se force à jouer le rôle de l'ouvrier un peu stupide. Leur pause est bientôt finie, de toute manière. Il n'aura plus à les supporter bien longtemps.




— Et toi, Eid' ? Tu ne nous as pas encore parlé de toi. Tu viens d'où ? 




D'un coup, toute l'attention se porte sur lui. L'intéressé dissimule sa surprise, et essaye de ne pas foudroyer du regard l'autre humain en face de lui. Il se serait bien passé de complications de ce genre. Enfin, il a bien une réponse toute prête.




— Je me suis fait virer de chez moi ! Plus assez de fric, et ma compagne en a profité pour me larguer. Rien de bien intéressant.




Une réponse passe-partout, pas vraiment vérifiable. Ce mensonge était plus ou moins la version officielle à ce genre de questions, sous cette identité. Assez explicite pour ne pas demander plus de précisions, mais assez vague pour ne rien trop révéler. En fait, en répondant ainsi, chacun pouvait s'imaginer le passé d'Eidolon en se basant sur ses propres expériences. Pas besoin de créer une histoire trop complexe quand l'imagination avide de ragots de ses collègues pouvait faire le travail à sa place.




— Boh, c'est surtout qu'elle en avait marre de se taper une tapette ! Hein ? Avec tes p'tits bras ! J'vois même pas comment tu tiens encore debout !




Le Twi'Lek, encore, qui cherche à amuser la galerie. Ses proches rient, d'autres regardent sa "victime". Après tout, dans ce groupe, la virilité est une qualité très valorisée, et une provocation de ce genre reste rarement sans réponse. Un individu au sang chaud sans aucun second degré l'aurait choppé par le col, et aurait pu lui faire traverser la table, au risque de se faire virer. Un autre, qui comprend que cela ne sert à rien d'argumenter sur ce sujet avec lui, ne répondrait pas, mais lui donnerait la satisfaction "d'avoir raison". Cependant, Iléon ne se sentait pas de le laisser s'en tirer à si bon compte. Il l'avait suffisamment agacé.




Le jeune humain se lève, retrousse ses manches, et vient se rasseoir quelques places à côté, à l'opposité de l'humanoïde aux tentacules. Il pose son coude sur la table, tend sa main, et invite le provocateur à la prendre. L'autre comprend, et son visage s'illume d'un grand sourire moqueur. Il retrousse également ses manches, et plie ses bras, montre ses muscles. Il les pointe du doigt, pointe ceux d'Iléon, invite le "public" à les comparer. Et, il est vrai, l'humanoïque semble bien plus doté sur ce point que le jeune humain. Mais cela ne semble pas le déranger outre mesure. Voyant que ses allusions n'ont que peu d'effet, le Twi'Lek arrête sa comédie, et se met en place, prêt à en découdre.




Les autres ouvriers, habitués à ce genre de duel, se mettent à frapper la table en rythme, lancent un décompte, et, le bras de fer commence. Au début, rien ne bouge, et les deux concurrents semblent confiants. Puis, le proche-humain appuye plus fort, fait fonctionner ses muscles. Iléon, malgré son apparence plus chétive, le bloque sans trop de soucis. Problème, cependant : il ne peut pas vraiment se permettre de forcer et de se fatiguer avant l'expédition, surtout au vu de ses projets personnels. Il avait espéré, en lançant ce défi, que l'autre aboyait plus qu'autre chose, sans réelle substance derrière. Il aurait du faire un effort pour l'analyser, au lieu de vouloir rester dans son rôle de jeune coq fier. Il allait devoir recevoir un coup de pouce.




Soudainement, pour tous les témoins de la scène, la poigne d'Iléon écrase celle du Twi'Lek, le plaque contre la table, manque de peu le plat juste à côté. Le vainqueur lâche son adversaire, lui adresse un sourire, et retourne finalement à sa place, un sourire aux lèvres, Lightbringer à ses côtés. Certes, il aurait pu commencer dès le départ avec cette aide de son acolyte éthérée, mais il aurait préféré pouvoir gérer cette situation seul. Malgré l'aide indéniable que peut lui offre cette créature, il ne sait pas ses limites, ni si elle disparaîtra un jour. Ainsi, il préfère ne pas se reposer exclusivement sur elle. Même pour des petits coups de pouce de ce genre.




Retournant à sa place, il remarque néanmoins quelque chose. Avec les militaires gradés chargés d'assurer la sécurité du campement, et avec le vieux professeur qu'on peut voir trainer parfois dans les ruines déjà déblayées, se trouve un visage inconnu. Deux, en réalité. Mais, seule la première marque le jeune homme. Une femme, plus grande que lui, au teint pâle et aux yeux rouges, le tout dans une tenue noire. Difficile de distinguer ses traits à cette distance, mais au vu de l'escorte autour d'elle, ça doit être une personne d'importance. Elle regarde les ouvriers, croise mon regard, mais ne s'attarde pas. Elle cherche quelque chose, quelqu'un ? 




Il réfléchit. Une officielle, chargée de s'assurer du bon déroulement de l'excavation ? Non, elle n'aurait pas 
 autant d'attention, ni un accoutrement pareil. Pas un de ses supérieurs direct non plus : il s'était efforcé de mémoriser leurs visages, pour éviter les mauvaises surprises. Et... et si c'était une Sith ? Ca serait plausible, possible, même ! Et, ainsi... Elle aurait détecté l'action de Lightbringer ? Elle le chercherait, maintenant ? Misère ! Est-il détecté, sa couverture partie en fumée ? Son itinéraire ni sa posture ne changent pas, mais ses yeux regardent dans toutes les directions. Quelles issues ? Où fuir, comment ? Si seulement il avait pris son vaisseau, au lieu de prendre la navette spécifique aux ouvriers ! 




Cependant, elle ne s'attarde pas sur lui. Qu'est-ce que ça signifie ? Elle l'a trouvé, mais préfère garder le secret pour l'instant ? Elle va le prendre à parti plus tard, à l'abri des regards, pour le torturer ? Ou alors c'est une assassin, envoyée par ceux qui veulent détruire la Galaxie, déguisée en maître Sith pour le traquer ? Non, non, son attention retourne vers son groupe. Elle donne même l'impression de regarder l'autre inconnue. Son maître, ou son élève ? Difficile à dire, d'ici. Peut-être a-t-elle seulement détecté l'action de Lightbringer, sans pour autant la voir, ni la localiser précisément, ni déterminer qui la créature a aidé ?




Tout ira bien, tout ira bien. Il n'est pas encore détecté. Et, même s'il l'est, c'est seulement d'une seule personne, il peut encore se débrouiller. Il ne doit pas oublier qu'il doit aussi tromper tous les autres. Peut-être est-ce juste une apprentie, dont il pourra s'occuper ? Non, mieux vaut éviter le conflit avant d'avoir pu déterminer ses capacités. Et, vu le comportement des soldats, c'est une personne d'importance. Mieux vaut éviter d'éveiller les suspicions par excès de prudence. Il faut rester focalisé sur l'objectif.




Iléon revient à sa place, mais se propose finalement à débarasser les plats et faire la vaiselle pour le groupe. Tous acceptent, bien contents d'être débarassés de cette corvée. Cela lui donnera du temps pour réfléchir, ou au moins se calmer. Il invite néanmoins Lightbringer à surveiller, avec une certaine distance, l'inconnue. Même si elle ne pourra pas communiquer verbalement ce qu'elle va découvrir, l'entité pourra au moins lui indiquer si elle est puissante, ou dangereuse, en espérant que la créature ne se fasse pas découvrir. Il en aura besoin, quand il sera dans la tombe.


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Après avoir évoqué pendant une heure le déroulement du déblaiement de la tombe de Vodal Kressh, Darth Oracci sortit de la tente en dernière. Accompagnée de son ancienne apprentie Ides, elle suivit le commandant Mars Theilor qui suivait le lieutenant Peyn. Derrière elle se trouvait le sergent Senn encadré par deux de ses hommes tandis que le professeur Jon Armeron se dépêchait pour suivre le rythme de marche imposé par les deux officiers supérieurs de l’Empire. Deux soldats passèrent devant les officiers pour se frayer un chemin naturellement à travers la foule de travailleurs qui venaient de terminer leur pause. La pluie continuait d’être fine et de tomber sur l’ensemble des personnes présentes. L’un des contremaitres aboya un ordre à l’ensemble des déblayeurs.

- La pause est terminée, on relaie l’autre équipe pour l’ouverture du tombeau. Préparez le matériel pour l’exploration.

L’ensemble des travailleurs s’agitèrent comme des fourmis autour de leur fourmilière. Rassemblant le matériel sur des chariots à répulseurs, les travailleurs posèrent du matériel de forage supplémentaire, quelques outils, des luminaires afin d’éclairer les conduits. Des droïdes de levage, ou chargés de l’alimentation en énergie furent aussi mobilisés et suivirent le petit groupe mené par le commandant de cette mission. Après cinq minutes de marches, ils croisèrent l’autre équipe qui allait prendre sa propre pause. Tandis que Darth Oracci s’approchait, la pluie semblait s’intensifier lentement et les nuages se faisaient plus menaçants dans le ciel d’Athiss. Mais les conditions météorologiques n’allaient certainement pas arrêter la Sith dans sa quête. L’entrée de la tombe ressemblait à une construction éructant directement du sol de la planète, une descente plane conduisait directement vers la porte principale. Celle-ci en pierre mesurait près de neuf mètres de haut pour douze de large. Lorsque le groupe s’approcha à environ moins de quinze mètres, le commandant prit la parole.

- Nous allons disposer la foreuse laser afin de forcer l’entrée votre Excellence.

Elle ne répondit pas immédiatement, plus elle s’était rapprochée de l’entrée de la tombe, plus la Dame Sith semblait se perdre dans ses pensées. En réalité elle ressentait à travers la Force l’aura de malfaisance qui errait en ce lieu oublié depuis plusieurs siècles. La foreuse était déjà installée et le manutentionnaire affecté à son fonctionnement fit un signe de la main pour affirmer qu’elle était opérationnelle. Il n’attendait qu’un ordre de la part du commandant Theilor pour la mettre en route.

- Vous n’y pensez pas ?! Vous risqueriez d’endommager le tombeau et de détruire ce qu’il se trouve de l’autre côté ! D’autant plus que le mécanisme de la porte doit se trouver non loin de l’entrée de celle-ci.

S’écria le professeur Jon Armeron qui semblait plus que tout autre préserver ce lieu. Les impériaux ne faisaient pas dans la dentelle, mais la méthode serait efficace. Par contre en effet le rayon tiré depuis la foreuse pourrait endommager ce qu’il s’y trouvait de l’autre côté. La foreuse laser était un instrument industriel impérial utilisé par les sociétés d’extraction ou exploitation d’hydrocarbures ou de minéraux. Il s’agissait d’un canon en forme de parabole à triple rayons qui se rejoignaient au niveau du focalisateur situé en bout du canon afin de concentrer les trois faisceaux en un seul et ainsi multiplier leur puissance en un point précis pour que le seul rayon tiré en continu fasse fondre la surface visée. L’ancien professeur se rua vers l’entrée et commença à épousseter les marques sculptées dans la roche. Ides croisa les bras tandis que Darth Oracci commençait à réfléchir à sa propre méthode. Le vieil homme ainsi que ses archéologues se mirent à la tâche sous l’œil agacé des militaires présents pour qui, l’usage de la foreuse serait la meilleure façon d’accéder rapidement à la tombe. Alors que le lieutenant Peyn et le commandant Theilor s’échangèrent un regard lourd de sous entendus, le lieutenant s’apprêta à prendre la parole quand le professeur Armeron déclara d’un ton satisfait.

- Oui… il y a bien un mécanisme d’accès mais il est bien trop usé. Peut-être qu’avec un peu de temps et le bon matériel, il serait possible de…
- Professeur. Nous devons accéder à la chambre forte de cette tombe rapidement. C’est ici que sera entreposé ce qui est de valeur, et non dans le couloir d’entrée.


Rétorqua sèchement le lieutenant Peyn qui s’impatientait et ne s’en cachait pas. L’Umbarane resta silencieuse tout en cherchant à sonder par la Force le poids que représentait cette porte se dressant devant elle. La Dame Sith sentit un frisson lui parcourir l’échine et elle se retourna en même temps que son apprentie vers le groupe de travailleurs qui attendaient l’ouverture de la porte pour passer à l’action. Son regard se posa sur un jeune homme qui devait tout juste avoir passé la vingtaine qui la fixait. Elle fronça les sourcils, cherchant à se défaire de la discussion houleuse entre le lieutenant Peyn et le professeur Armeron. Pourtant la Sith ne put tenter de sonder davantage le jeune homme qu’elle sentit quelqu’un tirer sur la manche de sa tenue.

- Vous qui connaissez l’histoire et son importance, vous ne pouvez pas leur donner l’ordre de forcer l’entrée de cette façon… essayez de les convaincre je vous en prie.

La Dame Sith jeta un regard au professeur ainsi qu’aux officiers. Visiblement ce serait à elle de choisir la façon dont ils pénètreraient dans la tombe. Elle redressa son menton et s’avança vers la porte d’un air déterminé mais d’un pas gracile. L’Umbarane lâcha sa réponse non sans une certaine sécheresse au fond de la gorge.

- Je vais tenter quelque chose, si cela ne fonctionne pas nous actionnerons la foreuse.

Darth Oracci ferma les yeux et lança ses tentacules de Force en direction de la porte. Atteignant la porte, elle chercha mentalement du bout de ses longs membres le mécanisme d’ouverture tout en palpant à distance la pierre noire et froide qui faisait office d’obstacle à son objectif. Invoquant le Côté Obscur, elle identifia l’intégralité de ce rempart amovible. La Dame Sith puisa dans sa colère et tendit les bras en direction de la porte qui commençait à trembler. Focalisant sa colère dans cet effort mental, Darth Oracci grimaça tandis que l’imposante porte commençait à s’élever dans un grincement effroyable. Lentement mais sûrement, l’énorme panneau de pierre atteignit le plafond de la tombe puis l’Umbarane actionna le mécanisme de verrouillage de la porte afin de maintenir la porte levée. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, la pluie avait intensifié sa chute. L’environnement semblait être perturbé par les énergies obscures qui hantaient ce tombeau. Trempée jusqu’à l’os, le tonnerre commençait à gronder. A travers la Force elle avait ressenti une forme de courant d’air lui traverser le corps et quelque chose de profondément ténébreux émaner de ce lieu antique. Se tournant vers Ides celle-ci semblait avoir ressenti aussi la même chose. L’exploit qu’elle venait d’accomplir avait ébahi le professeur Armeron ainsi que le lieutenant Peyn et l’ensemble de l’assemblée de soldats, travailleurs ou ingénieurs présents. Seul le commandant Theilor donnait l’impression de ne pas être stupéfait, en raison de son âge et de vétéran il avait déjà vu des Sith à l’œuvre sur le champ de bataille. Il rassembla son courage et se tourna en direction de l’équipe de travail.

- Allez ! Commencez à installer le matériel ainsi que les luminaires, je veux que les équipes de sécurité soient présentes et commencent l’exploration des ruines avec les ouvriers à l’arrière pour éclairer le tout. Et installez quatre renforts de poutres sur cette porte pour qu’elle ne se referme pas ! Immédiatement !

L’ensemble de l’équipe se mit à bouger, avec les ordres relayés par les contremaitres. Rapidement en moins qu’un quart d’heure, quatre poutrelles en duracier furent fixées au sol et installées pour maintenir la porte ouverte. Darth Oracci s’avança vers le lieutenant Peyn chargé de la sécurité.

- Je ferai partie d’une équipe d’exploration, avec quelques travailleurs et certains de vos hommes. Le professeur Armeron viendra avec moi. En tout et pour tout nous serions quinze.
- Parfait votre Excellence, je vous laisse choisir nos hommes. Je présume que votre assistante se joindra à vous ?


Ides sera le poing prête à frapper l’officier mais Darth Oracci leva la main pour l’en empêcher.

- Ides restera à l’extérieur afin de prêter main forte au commandant.

Darth Oracci interrompit un instant les travaux et sélectionna six soldats avec le sergent Senn à leur tête, trois archéologues en comptant le professeur Armeron et cinq travailleurs escortés par deux droïdes un pour l’alimentation et le second pour le transport de matériel. Du doigt l’Umbarane désigna les ouvriers dont l’individu mystérieux qu’elle avait aperçu. Celui-ci semblait faire un écho dans la Force quand la Dame Sith l’avait croisé, elle le choisit à dessein afin de tester ses aptitudes et l’évaluer. Le lieutenant Peyn se porta volontaire en renfort afin de pouvoir observer l’exploration.
La troupe organisée franchit le seuil de la grande porte et commença à arpenter ce lieu. Deux soldats ouvraient la marche tandis que deux autres la fermaient. Les trois restant se tenaient sur les flancs, un de chaque côté tandis que Senn se trouvait au centre. Juste derrière le duo de soldat se tenaient la Sith encadrée par le lieutenant Peyn et le professeur Armeron qui s’extasiait et cherchait à l’aide de sa lampe, des glyphes à décrypter le long des murs. Les travailleurs étaient chargés de faire passer les lampes alimentées par le droïde. L’Umbarane restait focalisée sur sa perception de la Force. Les sourcils froncés, elle se concentrait afin de percevoir le danger car les tombes Sith n’étaient pas réputées pour être dangereuses pour rien. Le groupe arriva à un embranchement… Darth Oracci resta impassible et déclara.

- On dirait qu’un réseau de galeries s’étend sous la tombe, ce n’est pas étonnant… tout droit et tâchez de ne pas vous perdre.
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Le jeune humain suit son équipe, passablement agacé malgré l’air neutre qu’il affiche. Il y a à peine quelques minutes, il avait envoyé la créature surveiller la nouvelle venue, espérant glaner quelques informations, ou, au pire, en apprendre plus sur son identité. Malheureusement, la chose était revenue bredouille. Pire, sa pause a été raccourcie. Le voilà toujours à son point de départ, mais avec encore moins de temps pour planifier quelque chose.

Il voit les soldats encadrer l’Umbarane. Pas moyen de s’en approcher, même accidentellement. Ils n’avaleraient pas d’excuse, pas de coïncidence ou d’accidents. Pendant les jours précédents, ils avaient été suffisamment intransigeants pour l’empêcher de fureter à droite et à gauche dans le camp, ou discuter avec des gradés; Et ces empêcheurs de tourner en rond ne semblent pas, même maintenant, vouloir lui laisser une marge de manoeuvre. Ont-ils déjà eu à faire avec des voleurs infiltrés par le passé ? Ou sont-ils simplement prudents vis-à-vis de ce genre de chantiers ? Après tout, il est ici question d’une tombe Sith. Peut-être cherchent-ils moins à empêcher quelque chose d’y entrer, que de laisser quelque chose en sortir.

L’équipe d’Iléon arrive enfin sur les ruines. Le léger crachin a lavé la poussière du matin, et la visibilité est claire. Devant eux (et tous les autres) : la porte d’entrée de la tombe, imposante, inamovible. Pour la plupart d’entre eux, cette vision n’est pas inhabituelle. Ils ont déjà travaillé précédemment sur les lieux, et ont déjà pu voir l’édifice. Peu, en revanche, ont vraiment pris le temps de l’observer, de constater sa grandeur. Les ouvriers, usuellement bavards, gardent pour une fois le silence, comme par respect envers le bâtiment séculaire.

Le jeune humain, lui, préfère étudier les individus que le bâtiment devant lui. Il essaie d’écouter la conversation entre la Sith et les militaires. Malgré sa situation trop excentrée pour obtenir tous les détails, il comprend qu’il y a litige vis à vis de l’utilisation de la foreuse. Il est vrai que l’énorme engin ne soit pas le plus subtil, mais est assurément le moyen le plus efficace pour accéder à l’intérieur de l’édifice. Et, en soi, il serait plutôt pour son utilisation : s’ils créent une ouverture, ça sera un soucis de moins à gérer. Enfin, non, une donnée à prendre en compte. Il sera facile de garder une entrée unique pour barrer la fuite d’un voleur. Mais, pour Iléon, c’est bien plus enviable qu’une entrée créée par une machine nécessitant un opérateur actif (qui soulèverait la pierre, par exemple), et qui nécessiterait ainsi un complice. Et, de toute manière, s’il existait une entrée plus simple, ils l’auraient certainement déjà trouvée et exploitée.

Pendant que les officiels discutent, il essaye de réfléchir, à moitié avachi sur son outil. Il n’avait pas vraiment de plan à proprement parler, précédemment, mais l’arrivée de la Sith a indéniablement compliqué la chose. En s’inscrivant à se travail, il s’était senti capable de pouvoir voler quelques artéfacts discrètement, et berner la sécurité pour les extraire, quitte à se battre contre quelques gardes. Cela était déjà un peu compromis par la sécurité étonnamment élevée, mais il pouvait compter sur un coup de chance. Mais gérer un utilisateur de la Force ? Peut-être même deux ? Non, trop risqué.

L’archéologue et les assistants s’approchent de la porte, semblent l’examiner. Ils cherchent un moyen de l’ouvrir ? Un mécanisme, peut-être ? Pour quoi faire ? Ne pas l’endommager, ou avoir un contrôle total sur les entrées et sorties ? Mieux vaut les garder à l’oeil, glaner des indices. Mais ils ne semblent rien trouver ? N’ont-ils rien trouvé, ou sont-ils incapables de l’actionner ? C’est la tombe d’un Sith, après tout. Ca serait plausible que le mécanisme d’entrée soit réservé aux utilisateurs de la Force. Ca expliquerait également la présence de la Sith… Quoique, non. Si c’était le plan dès le départ d’utiliser la Sith, pourquoi avoir mis en place la foreuse, en état de marche ?

D’un coup, le silence, et Iléon aperçoit l’Umbarane, les yeux fermés, concentrée. Un coup d’oeil sur le côté confirme ses suspicions : Lightbringer est dans une position défensive. Elle est bien en train d’utiliser la Force. Entre deux mèches qui tombent devant ses yeux, le regard de l’humain se durcit, alors que le rempart s’élève puis se bloque en hauteur. Elle a soulevé une pierre de… allez… dix par dix mètres, au bas mot, sans effort apparent. Elle était vulnérable pendant la manoeuvre, mais c’est bien normal au vu de la tâche. Un être humanoïde, en revanche, ne sera qu’un insecte à balayer. Surtout si elle n’a pas besoin de se protéger elle-même, au vu de la garde autour d’elle. Misère…

L’humain ressent un frisson. La pluie s’est intensifiée pendant qu’il réfléchissait, et son attirail lui colle maintenant à la peau, mais il y a autre chose que le froid. Quelque chose de plus prenant, plus… viscéral. Un frisson, puis une sensation de mal-être, semblable à une invitation à rester dehors. Un avertissement, en somme. Il est secoué un instant, et remarque que Lightbringer a presque la même réaction. Cependant, les deux savent qu’ils ne pourront avancer dans leur quête s’ils ne se mettent pas en danger. Leur détermination surpasse leur crainte, et ils se reprennent en main. Peu importe ce qu’il y a, ou ce qu’il n’y a pas la dessous, ils s’en tireront.

Le commandant beugle quelques instructions, et tout le monde se remet à la tâche. Il faut éclairer tout ça, et mettre des poutres pour empêcher au bloc de pierre de retomber. La Sith le maintien peut-être en place pour l’instant, mais rien n’indique que ça restera le cas éternellement. Ca sera un soucis de moins à gérer, si fuite il doit y avoir. Quoique : ça reste une entrée unique. Elle sera tout aussi simple à garder, qu’elle fasse dix ou deux mètres de hauteur.

La Sith alpague le lieutenant, lui indique qu’elle va se joindre à l’équipe d’exploration. Les craintes d’Iléon se réalisent, mais un détail qu’il n’avait pas prévu s’ajoute à la situation. La deuxième invitée, son apprentie, manifestement, va rester en surface. Moins de troubles à l’intérieur, plus de difficultés s’il faut faire une fuite vers la fin. C’est à prendre en compte. Elle indique aussi qu’ils ne seront que quinze à descendre. D’un côté, c’est logique :  une petite équipe sera plus facile à organiser et déplacer qu’un grand groupe. Cependant, cela implique que le jeune homme puisse être mis sur la touche. Heureusement, il n’a pas le temps de devoir réfléchir à une solution alternative, car l’Umbarane le sélectionne. Coup de chance, ou choix fait sciemment ? Difficile à dire. Autant rester méfiant.

Le groupe se forme, et commence la descente. Iléon fait passer les lumières comme les autres ouvriers, mais reste le plus en arrière possible, uniquement suivi des deux soldats qui ferment la marche. Cela lui donne la meilleure vue d’ensemble possible, malgré l’obscurité, et lui met moins d’obstacles sur la route : il sera plus facile de tromper à la vigilance de deux gardes, que ces deux même gardes ET quelques ouvriers.

La progression commence sans embûches, mais l’ambiance n’est pas à l’insouciance. Malgré les lampes alignées comme un fil d’Ariane, leur zone d’effet est étrangement faiblarde. On voit le chemin, certes. On peut même décrypter quelques glyphes et runes qui parsèment les murs. Mais c’est bien tout. Le groupe reste cohérent, partiellement grâce aux soldats qui les encadrent, mais les regards fuyants des ouvriers montrent bien quelle option la plupart choisiront en cas de pépin.

Le bataillon avance avec prudence. Les couloirs se ressemblent pour l’oeil inexpérimenté à de telles infrastructures, et, malgré les galeries qui se dévoilent parfois sur les côtés et qui invitent à redoubler de prudence, la progression est bien monotone. Depuis combien de temps sont-ils partis, déjà ? Quinze minutes ? Trente minutes ? Une heure ? Deux ? Plus encore ? Combien de temps ça va encore durer, à rester sur le qui-vive, sans que rien n’arrive, sans toucher au but ? Finalement, un certain ennui s’installe, une sorte de somnolence, surtout chez les moins motivés. Ce n’est pas grand chose : une lampe lâchée un peu trop tôt avant de se faire rattraper, une botte qui bute contre une irrégularité de terrain. Mais la fatigue arrive bien plus vite que la troupe ne l’espérait. Est-ce la topographie du lieu, qui cause ce genre d’effet, ou cela a-t-il une autre source, plus maligne ?

Puis, un craquement. Tous se figent, mais il est trop tard. Le sol se fissure, devant et derrière, sur plusieurs malchances. Malchance, faiblesse du temps, ou piège délibéré ? Le résultat est le même. La pierre cède, et le groupe chute. Certains, qui sentaient qu’il n’y aurait moyen d’éviter de tomber, tendent le bras, essaient de se retenir. Certains soldats, surtout les plus gradés, une paire d’ouvriers, dont Iléon. Malheureusement, cette idée n’était pas aussi bonne qu’ils n’avaient prévu. La pierre est glissant, la prise est mauvaise, les perchoirs se brisent. Tous tombent, à des moments différents. En dessous, une pente diminue grandement l’impact de la chute. Cependant, quand chacun arrive à la fin de leur roulade , quelque chose semble évident, en voyant la taille des groupes.

Séparés.
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Séparés. Darth Oracci avait eu un pressentiment dans la Force quelques secondes avant que le sol ne s’effondre sous leur pieds. Des cris de stupeur résonnèrent dans la tombe antique tandis que l’équipe chuta dans les ténèbres. Prise par surprise, elle fit un bond en avant, puis se mit à courir mais le sol traitre lui fit défaut. Elle tendit le bras pour se raccrocher au rebord mais sans succès car celui-ci, instable, se désolidarisa du sol également. Tombant à la renverse, la dame Sith toucha une pente puis se laissa glisser le long de celle-ci pour atterrir dans le noir non sans avoir eu l’impression de passer à travers quelque chose. Elle releva la tête puis essaya d’évaluer la hauteur de sa chute, elle aurait pu se casser quelque chose si elle n’avait pas fait assez attention, mais de toute évidence, le couloir entier que le groupe arpentait s’était effondré. Quelque chose tirait sur sa peau comme une fine membrane translucide, en passant sa main sur visage l’umbarane comprit qu’il s’agissait d’une toile d’araignée finement tissée qu’elle avait complètement détruite lors de sa chute.
Alors qu’une vive lumière l’éblouissait, la Sith craqua une fusée de détresse afin de pouvoir percevoir son environnement et les personnes avec lesquelles elle se trouvait. Darth Oracci était avec le sergent Senn, le professeur Armeron, trois soldats, deux travailleurs, un droïde de déblayage ainsi que le jeune travailleur qu’elle avait repéré bien plus tôt. La Force faisait bien les choses se dit-elle… Les soldats avaient allumés leurs lampes intégrées à leurs casques et aidaient les autres à se redresser tandis qu’elle observait la scène. Le droïde était renversé sur le côté et essayait de se remettre debout mais sans succès. Fort heureusement il semblait n’y avoir aucun mort ou blessé à déplorer.

- Au rapport ! Est-ce qu’il y a des blessés ?

Résonna la voix du lieutenant Peyn dans le comlink de Darth Oracci. Cette dernière accepta la main du sergent Senn qu’il lui tendait et la poigne du soldat l’aida à se relever. Une fois debout, elle massa son séant en grimaçant avant de répondre au lieutenant.

- Pas de blessés de notre côté, et du votre ?
- Un ouvrier s’est cassé une jambe, et un soldat s’est déplacé l’épaule pendant la chute, mais rien de plus. On a prévenu les équipes à l’extérieur on va s’occuper des blessés et on vous rejoindra. Je crois que nous sommes quelques mètres devant vous, piégés dans un corridor unique, on doit être séparés par plusieurs murs bien épais.  

Darth Oracci se tourna vers le sergent.

- Vos grappins sont fonctionnels ?
- Oui votre excellence, mais visiblement remonter sera compliqué si le reste de la tombe s’effondre sur nos pas. Le mieux à faire serait de se regrouper avec les autres en avant. Vous avez une idée ou nous pouvons être ?

L’umbarane prit une lampe et montra ce qu’elle avait aperçu sur le mur et qui se trouvait juste derrière le mystérieux ouvrier.

- Un souterrain…

Le halo de lumière éclairait un squelette qui se tenait avachi et dos au mur. Une stupeur s’empara de l’intégralité du groupe. Quelques guenilles en guise de vêtements lui permettaient de garder un peu de dignité. Autour de lui se trouvait des traces restantes de ce qui devait être du sang séché et moisi depuis bien longtemps comme pouvait l’attester l’espèce de champignon grisâtre qui avait émergé du sol. Peut-être que cet explorateur avait fait une mauvaise rencontre dans ces couloirs abandonnés… Le sergent et les soldats regardèrent autour d’eux, il n’y avait que deux possibilités, poursuivre dans le couloir de droite d’où semblait provenir le squelette quand il était vivant, ou alors poursuivre tout droit. Darth Oracci resta fixe et observait les reste de ce pilleur de tombes éventuel mais n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche.

- Apparemment il aurait été attaqué par quelqu’un. Les trous dans ce qu’il reste de ses vêtements évoquent des lacérations… une virbo-lame peut-être ?

Lâcha le professeur qui semblait nullement inquiété et anormalement serein face à ce squelette. Le sergent Senn lui jeta un regard circonspect et ajouta d'un ton un peu anxieux.

- Ou alors quelque chose l’a dévoré, il semble lui manquer des os.

Il resta un moment silencieux, puis il activa son pointeur laser pour marquer du faisceau rouge la sacoche de ce malchanceux. La voix du soldat donna un ordre calmement à l’ouvrier le plus proche.

- Nobastic, fouillez la sacoche de cet homme.

Darth Oracci restait silencieuse mais percevait l'aura de malfaisance qui hantait ces lieux. Elle sursauta en ayant cru entendre un chuchotement dans son dos. Elle se demanda si le jeune Nobastic l'avait aussi ressenti. L'umbarane tenta une approcha en utilisant sa télépathie.

* Vous percevez cette présence imprégnant les murs de ce lieu exact ? *
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Pourquoi je suis resté ici, déjà ?

Cette question traverse mon esprit alors que le sol se dérobe sous mes pieds. J’aurais dû me douter que ça n’allait pas être une partie de plaisir, et la présence de la Sith aurait dû me convaincre que c’était définitivement une mauvaise idée. J’aurais pu essayer de trouver un autre lieu, un autre moment, pour obtenir des informations, des indices. Mais, non, j’ai vu une opportunité, et j’ai été trop borné pour m’extraire à temps. Et maintenant, me voilà perdu dans les profondeurs.

Mon corps chute. J’essaye de trouver une prise, mais je suis trop éloigné. Lightbringer essaie de s’agripper quelque part, mais ne réussit qu’à briser le perchoir. Elle réussit néanmoins à diminuer ma vitesse de chute, et me rapproche d’un mur. J’essaie à nouveau de m’accrocher, mais ma main glisse sur la roche. De l’humidité ? Ou autre chose ?

Finalement, le mur continue en pente, et réduit la brutalité de l’impact. Je roule sur le côté, évite par chance une stalagmite, et tombe enfin au sol, relativement mal en point. Mal dans toute la partie haute de mon corps, vêtements déchirés, et surtout, tournis. J’essaye de reprendre ma respiration, mais je suis plein de poussière, et en inhale un peu trop. Une quinte de toux me prend, et je crache un mollard à côté de moi.

Une lumière se crée, pas loin de moi. Une fusée de détresse, apparemment. Je ne suis donc pas seul, c’est déjà ça. En me rapprochant, j’étudie le groupe. Quatre soldats en comptant le gradé, l’universitaire, deux collègues, un droïde, et… la Sith. Il n’y a pas tout le monde. Elle l’avait prévu ? Il est dit que les sensitifs peuvent voir l’avenir. Elle savait, afin de se débarrasser d’individus superflus ? Ou alors elle a causé elle-même notre chute ? Pourquoi ? Elle souhaite trouver seule les secrets de cette tombe ? Ou alors elle est complice du Sith enterré ici, et veut nous éliminer ?

Je rejoins les autres travailleurs, leur demande si ça va, essaie d’être sympathique. Je les aide également à redresser le droïde, qui s’agitait, incapable. La Sith discute avec un comlink, certainement à l’autre gradé, ici absent. Elle demande ensuite au sergent si les grappins sont fonctionnels. Elle veut sortir, finalement ? Ou nous amener dans un autre piège ? Elle semble contrariée par ces empêchements : parce qu’elle souhaite réellement s’échapper, ou parce qu’on la contrarie dans ses plans ?

Alors que je m’étire, la Sith braque sa lampe dans ma direction. Surpris, je me mets un peu sur la défensive, avant de me rendre compte que tous regardent derrière moi. Suivant leur regard, je remarque enfin, non sans un sursaut, le squelette. Il a l’air d’avoir été là un moment, vu son état. Lightbringer semble troublée, aussi anxieuse que ce genre de créature puisse être de manière visible.

L’universitaire prend la parole, calme. Il semble s’y connaître ? Bizarre. Le sergent donne également son analyse. Des murmures entre les ouvriers, et je leur dis, dans mon bon rôle d’ouvrier un peu brut.

— Remarque, l’un n’empêche pas l’autre. Il aurait pu se faire poignarder, être ensuite laissé pour mort, puis dévoré par une bête.

Des regards se tournent vers moi, certains méfiants, d’autres inquiets. J’aurais pu y mettre les formes, mais dans ce genre de situation, mieux vaut être clair. J’ajoute néanmoins.

— ‘fin, après, le squelette a l’air super vieux. S’il était effectivement descendu avec un démangé de la vibrolame, il doit être cané depuis belle lurette, non ?

Des acquiescement en demi-ton, et des grommellements me viennent comme réponse. Misère. J’aimerais éviter qu’ils se dessoudent au premier gros blocage. Ma survie passe aussi par la leur. Mais le sergent semble professionnel, et, impassible, il pointe la sacoche du tas d’os avec un laser, et me demande de la fouiller. Est-ce car j’ai parlé, ou car je semble le moins paniqué des ouvriers ? Dans tous les cas, ça m’arrange. J’aurais les informations en premier, et choisirai ce que je révélerai.

Je m’approche, et prend prudemment la sacoche. Elle est plus lourde que je ne pensais. Il y a des choses dedans. J’ai l’impression d’entendre quelqu’un derrière moi. Je jette un coup d’oeil par dessus mon épaule, rien d’autre qu’une Lightbringer qui regarde autour de nous, mais elle ne peut pas parler. J’imagine des choses ? Ou alors elle a entendu également, et cherche à en trouver la source ? Etrange que personne d’autre n’ait réagi.

Je frotte un peu la sacoche pour enlever la crasse dessus. Par précaution, je la penche de manière à ce que l’ouverture ne soit pas dans ma figure, et ouvre. Un petit mammifère en sort, et disparaît dans la pénombre, quelque chose dans les pattes. Il a un peu fait sortir quelque chose. Un tissu jaunâtre, qui s’effrite quand on le prend par les bouts. Une vieille carte en papier ? C’est ce qu’il mangeait, vu les petites marques de dent dedans.

Soudain, une voix dans ma tête. Claire, puissante, qui me pose une question. Je regarde autour de moi, alerte, et regarde le groupe. Je m’apprête à élever la voix, quand Lightbringer me pointe l’Umbarane. Les pièces du puzzle s’assemblent dans mon esprit, et je me rends compte que c’est sa voix. Elle est dans ma tête ? Elle lit mes pensées ? Comment m’en prévenir ? Ou elle peut seulement m’envoyer les siennes ? Pourquoi alors ne pas avoir parlé à voix haute ? Ce message m’est uniquement destiné ? Alors, elle sait pour Lightbringer ? Pourquoi ne pas l’avoir contactée elle ? Ou alors elle croit que je suis sensitif ?

Je décide de jouer le jeu pour l’instant, d’aller dans le sens de ses suppositions. De toute manière, les réactions de l’entité vont dans ce sens. A voix haute, je donne une réponse à double sens. A elle de comprendre.

— Ouais, il y a bien quelque chose.

Au même moment, j’extirpe de la sacoche son contenu principal. Un datapad, sur lequel ont poussé quelques champignons. Il est couvert de crasse, mais je nettoie tout de même l’écran. Ce dernier est un peu fissuré, mais cela semble être la seule chose endommagée de la machine. Le modèle a l’air vieux, très vieux. Presque une pièce de collection. J’essaie de l’allumer, sans succès. Je regarde l’Umbarane, le professeur, puis le sergent, en montrant l’objet à ce dernier.

— J’arrive pas à l’allumer. Je sais pas si ce modèle est censé avoir une séquence complexe, ou s’il a juste plus de jus. Vous en savez quelque chose ?
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Le dénommé Nobastic avait en effet fait sensation de part ses propos. Le professeur avait commencé à respirer un peu plus bruyamment en regardant un peu plus en détail autour de lui un danger éventuel. Les deux ouvriers avaient commencé à se regarder entre eux, tandis que le sergent Senn s’était lui aussi raidit comme ses hommes dont les mains se resserraient autour de leur fusils. Seule Darth Oracci semblait la plus fascinée par cette découverte, même si une once d’inquiétude pointait le bout de son nez en son sein. Lorsque Nobastic tendit le datapad il avait répondu quelque chose avant, sous entendant qu’il avait bien entendu ce que lui avait dit la Dame Sith.

- Habile…

Répondit l’umbarane en esquissant un léger sourire enrobant son compliment. Elle prit le datapad des mains du travailleur puis le soupesa avant de le donner au sergent qui le récupéra puis appela l’un de ses hommes.

- Greter, approchez et regardez ça.
- A vos ordres sergent.

Le soldat s’approcha et prit le datapad dans la main du sergent. Il profita de l’éclairage qu’il avait pour observer la chose et tenter de la démarrer en dépit de son état. Le datapad ne répondit pas.

- Il est dans un sale état, il a plus de jus et la batterie a l’air endommagée. Mais je peux peut-être faire quelque chose.

Greter laissa son fusil en bandoulière puis sortit quelques objets de son kit à la ceinture. Il envoya une petite décharge de courant dans la batterie avec une faible intensité de courant pour ne pas faire griller la batterie. Puis il augmenta lentement l’ampérage et l’écran s’alluma.

- On dirait qu’il remarche, et oh…

Il y eu un grésillement puis une voix s’éleva de l’objet. Un message audio semblait avoir été préenregistré.

- … je répète on a été attaqués… ils y sont tous passé… des créatures… le seigneur… cette tombe sera notre tombe… il n’y a plus d’espoir… les voix dans ma tête….

Plusieurs grésillements et cris d’animaux résonnèrent sur les murs anciens du couloir.

- des cris… ils… arrivent… ma jambe est cassée… je… ARGHHHHH !

Puis vint le cri du dernier des explorateurs qui gisait maintenant au sol devant le petit groupe, mêlé à celui des créatures l’ayant attaqué. Un silence de plomb régna dans le même couloir. L’ensemble du groupe se regardait et Greter donna l’impression d’avoir ouvert une boite de Pandore, il aurait sans doute préféré ne pas savoir ce qui avait tué les premiers explorateurs. Le datapad rendit l’âme, peut-être qu’il y avait quelque chose à faire pour les données et Darth Oracci le récupéra pour le conserver. Au croisement entre deux couloirs, le groupe entier entendit un léger bruit de gravas au loin et un bruit de grattement contre le sol, comme si quelque chose frottait la pierre… Et il y eut ce cri déchirant l’obscurité en provenance du même endroit d’où venait ce bruit. Visiblement le cri de la bête dans le datapad avait du alerter les autres. Les soldats s’interposèrent en brandissant leurs armes vers le couloir, pour l’heure les lumière ne révélèrent rien, mais une minute plus tard, le groupe entier pouvait entendre le halètement d’une bête qui chargeait.

- CONTACT ! hurla le sergent.

Une forme apparut dans le rayon de lumière du sergent Senn qui immédiatement ouvrit le feu sur la créature rapidement imité par les trois soldats présents. Il y eu plusieurs détonations avant que la bestiole ne s’effondre inanimée sur le sol.

- Qu’est-ce que c’était que ça ? demanda Greter d'un ton un peu inquiet.
- Je ne sais pas, mais si ça saigne, c’est qu’on peut le tuer.Rétorqua le sergent.

Braquant le halo lumineux de la lampe sur le corps de la bête, il devenait évident que cette chose non identifié ressemblait à un une bête ayant subi des modifications. Darth Oracci s’en approcha et vit qu’elle ressemblait à un Tuk’ata, mais qu’il était moins longiligne et plus trapu avec des épaules plus puissantes que ses congénaires sur Korriban. De surcroit il semblait avoir deux yeux supplémentaires derrière ceux que l’espèce possédait déjà. L’umbarane reprit la parole.

- On dirait un Tuk’ata comme ceux que l’on trouve sur Korriban. Mais celui-ci semble avoir muté génétiquement parlant. Je pense que cette mutation a été forcée par les pouvoirs du propriétaire de ce tombeau.

Elle n’eut pas le temps d’en dire davantage car déjà d’autres hurlements similaires se faisaient entendre au loin. Le petit groupe se précipita vers le couloir

- Ne trainons pas, avançons rapidement et en silence avant qu’ils ne nous flairent. Senn envoyez un message au lieutenant Peyn. Dites lui ce que nous avons trouvés. Ils doivent être vigilants pour nous rejoindre.
- A vos ordres !


Darth Oracci se tourna vers Nobastic puis ajouta mentalement.

* Restez avec moi et vous ressortirez vivant. Nul ne doute que cette expérience vous changera à vie, mais vous aurez un véritable aperçu du potentiel de votre pouvoir en ces lieux.*
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Je fais mine de hausser les épaules à sa remarque. Blasé, apathique. Une couverture correcte. A maintenir. Un semblant de confiance malgré la situation et l’attitude de Lightbringer. Pourquoi est-elle aussi méfiante ? Quelle information a-t-elle qui m’échappe ? La Sith sait ? Ou alors elle perçoit des énergies de la tombe ? Si seulement elle pouvait communiquer plus clairement qu’avec des gestes...

Les militaires s’affairent autour du datapad. Je les observe avec un peu plus d’intérêt qu’à l’habitude. Il pourrait contenir des informations importantes. Mais de quel genre ? Vu son état, il doit avoir quelques années au compteur, voire plus. Il faudrait quelque chose d’intemporel. Un plan, peut-être. Une indication d’un passage secret, par exemple. Mais je n’y crois pas vraiment. Si le macchabé avait eu ce genre d’informations, il n’aurait pas fini ici, si ?

Une image. Une onde, sur l’écran. Un message audio ? Une voix s’élève entre deux interférences. Elle affirme être attaquée, et montre des signes de désespoir, presque même de résignation un instant. Un dernier sursaut d’orgueil, et on suppose la mort de celui à l’origine du message. Le message s’interrompt ici. Il a eu la présence d’esprit d’interrompre l’enregistrement ? Ou son agresseur a endommagé le datapad, interrompant ainsi le message ?

Je regarde les autres membres du groupe. Certains travailleurs sont choqués. Ils ne s’attendaient pas à une telle brutalité ? Ou alors, ils se rendent seulement compte du pétrin dans lequel nous sommes tous actuellement ? Ca serait possible. Ils espéraient peut-être une tombe dangereuse, mais vide. Un piège immobile est toujours plus facile à tromper qu’une bête vivante. Enfin, ce n’est pas encore assuré. Il est aussi possible que les créatures qui les ont attaqué ont péri avec le temps. Mais il convient de rester prudent.

L’utilisatrice du Côté Obscur conserve le datapad. Elle espère utiliser ses capacités pour en extraire quelque chose ? J’ai entendu dire que certains sensitifs pouvaient lire le passé des objets. En est-elle capable ? C’est un risque de plus que je dois considérer, alors. Elle ne doit rien obtenir en lien avec moi. Aucune trace qui pourrait me porter préjudice à l’avenir. Peut-être travaille-t-elle pour Eux ? Ca serait la pire possibilité. Ca impliquerait qu’elle serait la cause de notre chute, et souhaiterait me tuer, sans scrupule pour les autres civils.

Comment l’éliminer sans qu’elle ne se rende compte de mes intentions ? Elle semble capable de lire dans les esprits, mais incapable d’analyser toutes les pensées. Elle serait plus méfiante, sinon. Ou alors cache-t-elle parfaitement son jeu ? Non, non, impossible. Si c’était le cas, elle aurait agi plus tôt. Elle avait eu des occasions bien meilleures. A moins que ce soit ce qu’elle cherche à me faire croire ? Endormir ma vigilance pour me supprimer en un instant ? Je dois surveiller ses mouvements, ne jamais lui faire dos… Non ! Elle veut m’épuiser nerveusement. Comme un animal en cage qui souhaite la mort. Une attaque psychologique. J’ai failli tomber dedans. Elle est foutrement douée…

Un bruit. Je serre mes poings. Un cri. Je prends une posture défensive. Il ressemble à celui de l’enregistrement ? Quoique… Plus clair, et plus guttural. Il fait vibrer l’air, nous prend aux tripes. Les soldats se mettent en position, et le Sergent ordonne d’ouvrir le feu. Des flashs de lumière illuminent le couloir, puis la chute d’un corps lourdement sur le sol. Ils l’ont abattue ?

Faisant fi des questionnements, je m’approche discrètement pour l’observer. Elle a peut-être des points faibles apparents, un talon d’Achille à exploiter. Je braque ma lumière sur le corps, suivi par la plupart. La bête ressemble à canidé massif, mais les modifications qu’elle semble avoir subie lui donnent un air grotesque, monstrueux. Les conséquences du lieu, ou le résultat de l’expérience d’un Sith ? Peu importe, cela donne une aberration dans tous les cas. Une abomination de muscle et de chair, bien décidée à nous chasser.

D’autres hurlements poussent le groupe à avancer. Comme à l’accoutumée, la Sith donne les ordres au groupe. Sa position d’autorité lui offre une protection non négligeable : j’aurai certainement besoin des autres pour sortir d’ici, mais ils seront perdus sans sa direction. De plus, les militaires lui seront fidèles quoi qu’il arrive. Misère… Il faudrait un accident. Et encore…

Une voix, dans ma tête, encore. Elle me parle. Elle montre sa puissance, ou cherche à entrer dans mon esprit ? Elle veut m’endormir avec ses belles paroles. Non, je n’ai pas besoin d’elle pour sortir d’ici. Elle mentionne encore des pouvoirs. Suis-je en fait un récepteur involontaire de sa conversation avec Lightbringer ? Improbable, mais concevable. Je fais un discret “non” de la tête en direction de mon alliée, lui indiquant ma désapprobation vis à vis de cette proposition. L’entité semble confuse un instant, puis acquiesce, comprenant visiblement la situation. Etrange, qu’elle n’ait pas immédiatement déduit ce que je voulais dire. Elle aurait du mal à comprendre les paroles de la Sith ? Remarque, cela m’évite qu’elle finisse corrompue par cette vipère.

Mais elle m’offre une opportunité. Je me rapproche d’elle, à l’avant du groupe, faisant mine de servir de lampe torche consciente. A la première ouverture, je la sors de l’équation. Je pourrai éviter les militaires. J’ai connu pire, après tout.
Le groupe est tendu. En plus de l’obscurité et de bruits fugaces, il y a maintenant la menace d’un discret grognement de temps à autre. Lointain ? Faible ? Ou juste une hallucination collective causée par la magie impie de ces lieux ? Difficile à dire.

Là, je le vois. Un croisement, qui donne sur un mur abordable. Plus haut, un étage. Ou ce qui semble en être un. C’est exploitable. Je préviens l’entité, et je passe à l’assaut.
D’un bond, je tacle la Sith pour l’envoyer au sol en l’écrasant de mon poids autant que possible. Pensant profiter de la confusion générale pour l’assommer au sol, je prépare une frappe derrière sa nuque, mais nous continuons de nous enfoncer sur quelques centimètres. Surpris, je m’apprête à me relever, quand je sens un sifflement au dessus de ma tête. Un projectile ? Comme pour confirmer mes doutes, j’entends un cri de douleur derrière moi.

Je regarde au sol. Une plaque de pression. Miséricorde ! Si je n’avais pas agi, elle aurait peut-être fini victime du piège ! Réfléchis… Réfléchis vite ! La situation est encore récupérable. Elles le sont toutes. Pense, pense ! Pas encore de deuxième projectile ? Nous n’avons activé qu’une plaque. Je regarde devant moi. Pas d’autre irrégularité ? La poussière rend leur différenciation difficile. Je continue d’appuyer de mon corps sur l’autre. Peut-être que je peux la convaincre que j’essaie de la protéger ? J’ai passé ma chance, loupé mon timing, et elle pourrait certainement se défendre le temps que j’empoigne un outil pour la poignarder. Une autre occasion se présentera, mais en attendant, je dois faire en sorte de ne pas lui donner envie de me faire manger les pissenlits par la racine.

Derrière nous, la douleur s’est muée en un gargouillement infâme. Puis un deuxième, avec des coups de pied sur le sol. Puis des cris effarés, de la panique. Je risque un regard.
Un des ouvriers tient l’autre à bout de bras à la gorge, le soulevant presque, la bave au lèvres et le regard haineux. Au niveau de sa gorge, une fléchette est plantée, noircissant les vaisseaux sanguins autour. Des soldats commencent à s’agiter pour maîtriser le fou, avec succès, et arrivent à le menotter. L’ouvrier libérant essaie de reprendre sa respiration, mais commence une crise de panique. Deux ouvriers vont le voir, le premier pour le calmer, le deuxième pour lui plaquer sa main sur la bouche, pour éviter qu’il ne crie.

Je me relève, mais reste à moitié accroupi, en dessous de la trajectoire du projectile. Rien n’indique qu’ils suivraient tous la même route, mais c’est un début. Je fais mine à la Sith de me suivre, alors que Lightbringer a déjà commencé à observer l’agresseur. Il semble avoir attaqué d’un coup, comme si on activait un bouton. C’est la Sith, dans la panique ? Ou alors le projectile était imprégné d’un poison quelconque ? Un ouvrier fait une remarque, plus audible que les autres murmures :

— On dirait qu’il a la rage ! Il bave, et semble même saigner des gencives ! Vous pensez que c’est contagieux ?

Sa voix se brise sur la fin de la phrase, marquant sa crainte. Le fou essaie de mordre, sans succès, et ne réussit qu’à s’ouvrir la lèvre. Du sang en sort, mais il ressemble plus à de l’encre qu’à du vin. Un soldat lui bloque la tête et la mâchoire. J’enfile mes gants épais, pour éviter de me piquer ou d’être en contact avec la substance, et retire la fléchette. Ceux proches ont un mouvement de recul, compréhensible, mais une examination plus poussée semble indiquer qu’il n’y a plus de substance active sur l’aiguille. Tout de même, par prudence, je brise la partie pointue pour la conserver dans une main, et montre la projectile à la Sith.

— V’savez c’que c’est ? On dirait un genre de vieux projectile, mais ça a rendu Géoul maboule. C'est un truc Sith, ou une maladie qu'il s'est choppé ?
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Alors qu’ils couraient, Darth Oracci ressentit une violente pression dans son dos qui la déséquilibra et la fit chuter tête la première contre le sol de pierre. Elle entendit un sifflement puis un cri avant que tout le monde ne réagisse. Elle se redressa en fureur d’avoir été plaquée au sol, les yeux rougeoyants de haine la Dame Sith posa son attention sur le dénommé Nobastic, mais autre chose l’interpella. Un des travailleurs semblait avoir été piqué par une fléchette empoisonnée. L’umbarane semblait avoir échappé de peu à ce piège qui avait frappé l’un des travailleurs qui commençait à devenir des plus agressifs. Les soldats n’avaient rien eu à craindre, protégés par leurs armures, mais pour les autres, les choses pouvaient vite se corser…
L’un des ouvriers évoqua le changement brusque d’attitude chez le travailleur atteint par le piège. Visiblement il commençait à baver et ses vaisseaux sanguins devenaient visibles car devenus noirs à travers sa peau qui était bien trop pâle. Bavant de rage et saignant des gencives selon l’un des travailleurs. Ces symptômes ne disaient rien de bon, de surcroit l’ouvrier semblait avoir les paupières qui tremblaient tandis que ses yeux étaient révulsés.
L’Umbarane ouvrit grand la bouche de stupeur en fouillant dans sa mémoire des cas similaires. Nobastic apporta la fléchette en question non sans avoir cassé au préalable la pointe. Darth Oracci examina brièvement l’objet puis son visage changea tandis qu’elle commençait à craindre le pire. Elle plaça la fléchette dans sa sacoche qu’elle referma puis s’avança vers le contaminé.

D’un élan de rage, la Dame Sith tendit la main vers le travailleur contaminé qui s’éleva dans les airs à stupéfaction des autres travailleurs. Il se débattait comme un fou furieux, ses pieds ne touchant que le vide. La Force faisait son office à travers la main gantée de noir de celle qui menait cette exploration. Darth Oracci échangea un regard empli de haine avec celui qui avait sans doute alerté les autres créatures de leur présence de part son cri de douleur. D’un geste du poignet, l’umbarane brisa la nuque du travailleur qui cessa de se débattre avant de tomber lourdement au sol.

- Faites un prélèvement sanguin en urgence, et donnez moi l’échantillon… Gardez-le menotté par contre.

Darth Oracci expliqua ce à quoi elle pensait pendant que les soldats se hâtèrent de planter une seringue dans la jugulaire pour extraire un sang de couleur noire dans le tube.

- Je n’ai pas trouvé de trace de substance active, mais l’intérieur était creux et devait contenir quelque chose… ce tombeau appartenait à Vodal Kressh, un alchimiste Sith. Il cherchait à découvrir les secrets de la vie, et de la mort par le biais de ses expériences. Ces chiens que nous avons abattus en sont l’un des aspetcs. Et bien qu’il n’ait jamais été en contact avec Karness Muur, je me demande s’il n’a pas cherché à développer de sa propre initiative une sorte de substance capable de transformer les individus en… autre chose dirons-nous. Des individus fous furieux, décérébrés ne craignant ni peur, ni douleur pour répandre leur maladie. Des serviteurs soumis à sa volonté ni morts, ni vivants…


Il y avait quelque chose dans la voix de l’umbarane qui trahissait à la fois son inquiétude, mais aussi une certaine fascination pour le travail accompli. Il y avait là une opportunité à saisir pour prendre le dessus sur les autres Seigneurs Sith... Les soldats jetèrent le corps dans le bac de transport du droïde de déblayage qui accepta son fardeau sans broncher. Levant sa torche éclairante dans la main gauche la Sith fit volteface pour regarder devant elle quand le professeur s’approcha d’elle.

- Vous voulez dire quelque chose qui ressemblerait à la peste Rakghoule ayant sévi dans les tréfonds de Taris il y a plusieurs siècles ?

Demanda le professeur Jon Armeron. Darth Oracci acquiesça et répondit immédiatement d’un ton sinistre tout en posant son attention sur l’ouvrier Nobastic.

- Très probablement.

Les soldats se raidirent en entendant ça. Les hurlements des bêtes qui hantaient ces lieux à la recherche de chair à dépecer et d’os à ronger recommençaient à se manifester derrière eux. L’Umbarane reprit la parole pour donner ses directives.

- Ne trainons pas, en avant et attention ou vous mettez les pieds. Restez à ma gauche Nobastic.

Le petit groupe avança plus lentement et sans un bruit pour ne pas attirer davantage l’attention sur eux, tout en prenant garde des éventuels pièges.

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Finalement, ce n’a pas été une si mauvaise idée de venir ici avec une équipe.

La progression depuis le premier piège a été laborieuse. La paranoïa a gagné la plupart des ouvriers, une plus grande méfiance encore s’est installée dans l’esprit des soldats. Qui aurait pu le leur reprocher ? Un faux pas pourrait leur coûter la vie, ils l’ont vu de leurs propres yeux. Je suis même surpris que la formation tienne à ce point malgré les dangers. Du zèle, ou la promesse d’une belle fiche de paie ?

Tout n’est pas noir non plus, pour moi en tout cas. L’Umbarane semble ne pas avoir compris les intentions derrière mon geste. Elle m’accorde peut-être même sa confiance, même si je ne parierais pas ma survie dessus. Ou alors elle me garde à très courte portée pour pouvoir m’éliminer en premier. De toute manière, je risque plus en me la mettant ouvertement à dos qu’en jouant, au moins temporairement, à son petit jeu.

Autre bonne nouvelle, le poison contenu dans les fléchettes ne contenait pas la peste Rakghoule, au grand dam du malheureux ouvrier qui a été victime d’un autre projectile. Lui s’était mis à émettre des petits arcs électriques, semblables à des éclairs de Force, et réussit à mordre le soldat qui essayait de le gérer. Le travailleur fut exécuté, évidemment, mais le soldat a eu la vie sauve, car n’a aucunement manifesté les mêmes symptômes. Le professeur a conclu à un genre de poison Sith, qui augmente l’agressivité. Il n’a pas réussi à expliquer les éclairs, cependant.

D’autres contretemps nous ont atteints : toiles d’araignées géantes, sol instable, liquides suspects, mais rien n’a clamé d’autre vie. Les assauts de bêtes, bien qu’augmentant en fréquence au fil de notre progression, ont été systématiquement stoppés par une rafale de tirs, accompagnés parfois de la Force de la Dame Sith. J’ai préféré garder mes distances la plupart du temps, pour éviter d’épuiser mes ressources. J’ai retenu la route, j’aurai besoin de toutes mes forces, et celles de Lightbringer pour me sortir de se pétrin. Il faudra certainement que je crée ma propre sortie, malheureusement. Je doute être accueilli à bras ouverts si je suis tagué « fugitif ».

Mais enfin, la fortune semble nous sourir. Une grande salle, pour compenser avec la claustrophobie précédente. La lumière de nos lampes ne couvre pas la totalité de la pièce, mais révèle d’autres choses : le long des murs, des meubles taillés dans la pierre, plus ou moins vides et recouverts de poussière. Des documents semblent y siéger, mais leur couleur et leur taille ne laisse rien présager de bon quant à leur état. D’autres excroissances dans les murs semblent indiquer des ateliers ou des cages, vides, heureusement.

Au centre de la pièce trône une forme rectangulaire, ornée de motifs et d’écritures effacées par le temps. Aucun civil ni militaire n’ose approcher sans en avoir reçu l’autorisation. Je choisis de les imiter, au moins pour l’instant, sans cacher ma déception. C’est…vide… Certes, j’aurais dû m’y attendre. Mais j’aurais espéré quelques artefacts apparents, quelque chose à chaparder rapidement. Tant pis. Lightbringer étudie la pièce, mais n’ose pas s’approcher du sarcophage. Elle fixe certaines parties des murs, plus propres ou moins endommagées que le reste. Étrange…

— C'est c'qu'on cherchait ?

D’autres cris de bêtes. Nous ferions peut-être mieux de ne pas rester trop longtemps immobiles.
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Après ce qui avait pu se passer, Darth Oracci avait ressenti la tension qui régnait au sein du groupe. Ses sens révélaient qu’il y avait une scission entre les ouvriers et l’équipe de soldats présents ici, seul Jon Armeron semblait à part. Quelque chose le préoccupait au profond de son âme, mais les pouvoirs télépathiques de Darth Oracci ne lui permettaient pas de mettre le doigt dessus. Il y avait de la peur, de la suspicion, du doute mais quelque chose de plus profond et de dissimulé en son être qui avait de quoi attirer l’attention de la Sith présente. Le groupe avançait que parce que les soldats et la Dame Sith étaient présents pour maintenir l’ordre dans le groupe d’une part, mais aussi car les ouvriers avaient conscience que leur survie ne dépendait que des blaster des troupes de l’Empire Sith galvanisés par la présence de l’umbarane.
Alors qu’ils progressaient à tâtons dans les ténèbres quelques bêtes les pourchassant les attaquèrent souvent depuis l’arrière. Les soldats présents s’occupèrent de les repousser en abattant certains spécimens, parfois avec l’aide de Darth Oracci dont la présence semblait les pousser à vaincre leur peurs ou plutôt de craindre davantage la Sith que les dangers enfermés dans cette tombe labyrinthique. Le sergent Senn semblai devenir de plus en plus zélé qu’à l’accoutumée dans l’exécution de ses ordres, un peu comme s’il cherchait à prouver encore plus sa loyauté et son efficacité que d’ordinaire. Les soldats semblaient suivre ce même schéma à la manière de dévots du Côté Obscur agissant presque par fanatisme. Le groupe avança lentement en franchissant chacun des obstacles présents. Aucun contact ne fut réussi avec l’autre équipe du lieutenant Peyn, sans doute à cause des interférences provoquées par la profondeur de la tombe, mais aussi part l’épaisseur des murs.

La troupe avança le long d’un couloir qui descendait en pente douce pour devenir un escalier après être passés à gauche. Après être descendus, ils arrivèrent dans une grande salle obscure avec une pierre rectangulaire taillée au burin et au marteau sur laquelle il y avait quelque chose qui gisait.
Nobastic et le reste du groupe s’immobilisa. Il prit la parole en premier, brisant le silence. Darth Oracci lui répondit.

- Pas exactement. Ce n’est pas une chambre funéraire Sith, du moins elle ne ressemble pas à celles que j’ai pu explorer. Ouvriers installez les luminaires que nous avons. Soldats, accompagnez les.

Les ouvriers s’exécutèrent en bousculant le corps de leur compagnon ayant été tué, ils extirpèrent quatre pylônes d’environ un mètre trente de hauteur et avancèrent pour répartir l’éclairage sur l’entrée de la salle principalement, les premières lampes raccordées au petit générateur d’énergie s’allumèrent, illuminant la salle à moitié. Il y avait des cages, des renforcements et du matériel d’alchimie Sith un peu comme un laboratoire. Rien n’était très engageant mais le simple fait d’avoir un peu de lumière semblait rassurer tout le monde, les deux autres pylônes furent installés aux deux autres coins de la salle dans laquelle ils se trouvaient. Jon Armeron prit la parole et s’avança lorsque la grande salle fut suffisamment illuminée pour pouvoir s’y mouvoir aisément sans avoir à regarder où l’on mettait les pieds.

- On dirait une salle d’expérimentation. Ce n’est pas un sarcophage qui trône au centre mais une sorte de table d’opération on dirait si l’on se fie aux chaines rouillées présentes devant retenir les cobayes…

Darth Oracci s’avança et vit un corps gisant sur la table de pierre, le corps n’était pas issu des expériences mais il devait s’agir d’un des compagnons de l’autre cadavre dévoré vu plus tôt. Dans une posture avachie, face contre la table, il semblait avoir été projeté avec force contre le rebord et tué sur le coup en même temps que sa colonne vertébrale avait été sectionnée. Ses vêtements en lambeaux, il n’était plus qu’un squelette aux os fracturés. Du sang séché sur le sol pouvait laisser penser qu’il avait été dévoré après sa mort. De l’autre côté de la table, il y avait du sang séché de couleur verte sur le sol ainsi qu’un buste qui avait été dévoré après avoir été démembré et dont la trace de cassure sur la colonne vertébrale pouvait laisser penser que sa tête avait été arrachée du reste de son corps. Invitant Nobastic à la suivre avec le professeur Armeron, l’umbarane laissa son doigt trainer sur le dessus de la table ou des runes en langue Sith semblaient avoir été taillées légèrement.

- C’est une table d’expérimentation d’alchimie Sith, les runes peuvent être modifiées selon l’expérience que vous voulez faire. A dire vrai le dessus de la table semble être capable de subir des altérations avec la magie Sith. Je pense que c’était pour amplifier la puissance du Côté Obscur en ce lieu.

Mais quelque chose d’autre avait attiré l’œil du professeur Armeron qui prit la parole avec une forme d’excitation qu’il cherchait à tempérer dans la voix.

- Les chaines rouillées sont cassées, mais on dirait que quelque chose avait été enchainé ici avant d’être capable d’avoir suffisamment de puissance pour briser les six chaines destinées à le retenir sur la table…

Darth Oracci se raidit au niveau de ses épaules. Peu rassurée elle se reprit, pensant que Nobastic avait du sentir son inquiétude dans sa gestuelle. En levant la tête, et en regardant la salle, elle vit que ouvriers et soldats semblaient avoir retrouvé les morceaux du corps démembré chacun de leur côté dont il ne restait qu’un squelette.

- Ces chaines auraient été capables de retenir un grand wookie… c’est ce qui a du avoir assez de force pour projeter cet homme contre la table et démembrer l’autre. Ils ont créée un monstre.

L’Umbarane garda le silence un moment, passa son regard sur les parchemins rassis qui s’émiettaient dans les doigts des ouvriers ou soldats qui essayaient par curiosité de s’en emparer. Illisibles par la poussière présente, les secrets qu’ils renfermaient devaient disparaitre sans doute à l’ instant où ils tentaient de les prendre en main. C’est alors que le sergent Senn s’approcha :

- On a trouvé un vieil artefact, tenez. Est-ce un holocron ?

Le sergent tendit à l’Umbarane un artefact qui n’avait sans doute rien à faire ici car il n’était pas de manufacture Sith ou ne ressemblait à rien de connu. Inerte, elle le soupesa en évaluant ce que cela pouvait être mais sans succès. Elle le mit dans sa sacoche précieusement.

- Non. Je garde ça et le ferait évaluer quand nous serons sortis d’ici. Inspectez la pièce, il doit y avoir un passage secret. Restez sur vos gardes.

Jon Armeron essayait de décrire les runes présentes sur la table tandis que Darth Oracci invita Nobastic à la suivre, regardant les murs sur lesquels se trouvaient des inscriptions et fresques, elle lui traduisit la langue Sith, lui racontant ainsi l’histoire de Vodal Kressh.

- Vodal Kressh était un alchimiste Sith. D’après ce que je vois il cherchait à faire des expériences d’une part et était réputé pour cela lors de la Grande Guerre de l’Hyperespace lorsque la République découvrit l’espace Sith avec Korriban sa capitale. Ayant tenté de revendiquer la souveraineté de l’Empire Sith après la disparition de Naga Sadow, il fut contraint à l’exil après l’échec de son coup d’état et il se réfugia sur Athiss son fief dont les habitants étaient dédiés à leur maître. Lorsque le Sith eurent vent de la survie de Vodal Kressh, ils envoyèrent des troupes assiéger Athiss et raser la ville pour exterminer leurs habitants. Son peuple se tourna vers Vodal Kressh qui les laissa mourir pour s’enterrer ici avec ses fidèles afin d’accomplir ses expériences et tenter de trouver une solution pour survivre dans un premier temps, puis essayer de riposter une fois la flotte Sith passée. Il y a eu des rescapés de l’attaque, mais sans technologie et abandonnés par leur maître, ils devinrent des sauvages en étant coupés du monde. D’où la présence de soldats a l’extérieur chargés de protéger les fouilles sur la capitale de ce monde…

Elle marchait le long du mur tout en continuant d’avancer en s’assurant que le jeune ouvrier le suivait. L’umbarane lui fit face quand elle termina et s’approcha de deux soldats et d’un ouvrier chargé d’inspecter la salle. Délicatement la Sith s’empara de la sacoche du cadavre trouvé plus tôt et l’ouvrit pour trouver des outils, mais aussi un pendentif avec un motif ésotérique marqué dessus. Darth Oracci le regarda puis le tendit à Nobastic lui intimant tacitement de le prendre en lui expliquant d’une voix calme et douce.

- Le motif orné dessus représente un groupe ou plutôt secte qui lui est restée fidèle. Des agents envoyés ici et là pour survivre au bombardement massif qu’a subi Athiss. Je pense qu’ils ont tenté de rouvrir la tombe pour reprendre les expériences de leur maître, expérience qui a du mal tourner en dépit des instructions suivies et qui a du tous les tuer. J’ai… nous avons besoin de savoir ce qui a pu les tuer ici et je pourrais le faire moi-même en utilisant mes pouvoirs mais…

Elle marqua une pause et esquissa un léger sourire empli de malice mais aussi de curiosité avant de reprendre la parole.

- Ce n’est pas un hasard si vous êtes présent ici Nobastic. En effet je l’ai senti quand je suis arrivé à proximité de vous : vous êtes sensible à la Force. Les énergies du Côté Obscur sont présentes ici, mais je sens en vous un pouvoir encore brut, vierge en somme. Un potentiel attendant d’être exploité. Il n’appartient qu’à vous de le révéler et de prendre votre destin en main. Asseyez-vous en tailleur, placez le pendentif sur le sol. Fermez les yeux et concentrez vous dessus, visualisez le dans votre esprit et cherchez à le sonder.

L’umbarane croisa les bras et le laissa s’exécuter. Elle se doutait de ce qu’il allait percevoir, mais elle cherchait surtout à faire comprendre à ce jeune homme l’étendue du pouvoir qu’il renfermait en lui. En lui montrant comment se révéler, sans doute serait-il plus aisé de gagner sa confiance et de lui laisser apercevoir ce dont il serait capable, et donc de l’entrainer vers le Côté Obscur de la Force. Lui n’était sans doute qu’un ouvrier vagabond n’ayant aucun autre but dans la vie que de survivre, mais la promesse d’un pouvoir capable de réaliser ses désirs saurai le convaincre de la suivre et d’accepter la formation que Darth Oracci pourrait lui proposer.

- Ce petit exercice vous permettra de mieux appréhender votre nouveau pouvoir et de vous éveiller à la Force, concentrez vous sur vos motivations également. Racontez-moi ce que vous voyez…
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Sans surprise, la Sith est la première à me répondre. Apparemment, nous n’y sommes pas encore. Mince. J’ai peut-être trop espéré de cette expédition. Mais ai-je vraiment eu le choix ? Plus aucune autre piste, une dernière chance avant un retour à la case départ. Seulement, n’ai-je pas eu les yeux plus gros que le ventre ? Il ne faut pas être un génie pour se rendre compte que notre groupe a vu des jours meilleurs, et il nous reste le retour à faire… Mais, non. Si je ne suis pas capable de me débrouiller ici, comment serais-je censé mettre en lumière la machination qui cherche à contrôler la Galaxie ? Non, je n’abandonnerai pas. Il le faut. Pour le bien des générations futures.

De la lumière gagne la pièce, détaille les structures. Je remarque Lightbringer adopter une posture moins alerte, avant de se diriger vers une quelconque cage. On dirait un laboratoire plutôt qu’une tombe, et effectivement, le professeur confirme mes suspicions. Pour un vieux professeur, je pensais qu’il en saurait moins. Qu’il reconnaîtrait moins vite les structures. Il en a déjà vu précédemment ? Ou alors il est déjà venu ici, et connait les lieux, et nous suivons son plan et il va nous piéger pour ensuite pouvoir… !

Non, non, calme toi. Ce n’est pas le moment d’avoir ce genre de pensées. Tu peux être méfiant, mais tu ne dois pas te saboter. Rester lucide. Oui, voilà la priorité. La panique, voilà ce que ceux qui te veulent du mal cherchent. Montre que tu es meilleur qu’eux, ne cède pas. Respire, expire. Bien.

On me fait signe de m’approcher de la “table”, et je remarque un corps dans une position grotesque. Une petite odeur âcre en émane, mais rien du niveau de la mer de détritus de cette lune de l’espace Hutt. Quel est son nom, déjà ? Bah, tant pis. Mais le Defel qui me l’avait indiquée était puant de toute manière, autant moralement que physiquement.
Dans tous les cas, le corps ici présent en sale état, tout sec. Présent depuis des années, ou aspiré de sa vie par un piège quelconque ?

Oracci explique le mécanisme de l’objet. Les runes permettent de changer les effets de l’expérience, alors ? Curieux. Lightbringer est intéressée également. J’essaie de retenir les symboles, mais sans leur signification, ils ne risquent pas d’être bien utiles, encore moins en dehors de l’espace Sith. Cela serait plus simple si je pouvais les voir en action, mais je doute en apprécier le résultat.

Le professeur attire notre attention sur les lourdes chaînes qui bordent la table, avec un intérêt à peine dissimulé. Définitivement suspect. Je me retiens de l’empoigner par le col pour lui faire cracher ses intentions. Non, pas devant elle. Si j’abandonne l’effet de surprise, elle m’écraserait. Un coup d’oeil rapide me confirme qu’elle regarde dans notre direction. Je ne sais pas à quel point elle est susceptible de détecter Lightbringer, ou de la contrer, donc je ne peux pas baser mon offensive uniquement sur elle. Et la demie seconde que je prendrai pour réduire la distance lui donne trop de marge de manoeuvre. Non, non, mieux vaut patienter. Un moment en tête à tête avec le vieil homme se présentera certainement. Et s’il n’y en a pas, je m’assurerai de le créer.

Pendant ma réflexion, le sergent Fenn nous a rejoint, et offre un artéfact à la Dame Noire. Elle l’observe quelques instants, puis le range dans sa sacoche sans commentaire détaillé sur sa nature. Quelque chose d’intéressant ? Au moins, si je ne trouve rien dans la tombe, je pourrai me rabattre sur sa sacoche. Mais elle risque d’être plus difficile à dépouiller qu’un banal coupe-jarret sur Nal Hutta.

Elle me fait ensuite signe de la suivre. Elle a lu dans mes pensées ? Cherche à m’éliminer ? Non, elle serait certainement plus subtile… Quoique, les soldats deviennent presque zélés, sous ses ordres… Ils pourraient passer leur témoignage sous silence, offrir une somme conséquente d’argent aux ouvriers innocents, et se débarrasser des trop bavards… Peut-être même qu’ils n’auront pas besoin, si je suis le seul innocent ici ! Combien sommes-nous encore… difficile de les compter, dans ces conditions, tout en écoutant. Puis-je forcer le passage ? Je devrais pouvoir passer les militaires, mais encore une fois, la Sith posera problème. Et si je m’occupais d’elle, maintenant qu’elle m’explique l’histoire de ces lieux, juste à côté de moi ? Un attaque éclair, avant qu’elle ne puisse faire quoi que ce soit. Quoique… Qu’est-ce qui me dit qu’elle n’a pas conditionné son esprit pour réagir instinctivement aux agressions ? J’ai entendu des rumeurs comme quoi la Force devenait plus puissante après la mort… Elle semble du genre à vouloir emmener son assassin dans la tombe avec elle. Je ne peux pas prendre le risque.

Elle se retourne, son discours terminé. J’arbore toujours mon visage relativement bourru, simple. Si ses capacités surnaturelles n’ont rien détecté pour l’instant, autant ne pas me faire découvrir par des erreurs de débutant. Elle me présente un pendentif, avec une apparence étrange. Elle m’intime de le prendre, et je m’exécute. Mes pensées n’ont déjà pas été très discrètes, je préfère éviter d’en rajouter une couche.

Elle me partage son raisonnement, suppose qu’il y a encore quelque chose de vivant ici, autre que les créatures déjà rencontrées. Cela me semblerait étrange, vu le délai supposé entre les deux visites. Mais, encore une fois, elle en sait plus que moi sur le sujet. Je me contente d’acquiescer silencieusement.
Et, d’un coup, elle me révèle qu’elle me pense sensitif ! La bonne blague ! Définitivement, elle se moque de moi. A moins qu’elle détecte ma connection à l’entité ? Ou alors l’entité directement, et je serais un genre de proxy ? Moins absurde, déjà.

Ses intentions sont claires, au moins. Il faudrait être un imbécile fini pour ne pas s’en rendre compte. Elle cherche un disciple de plus. Mon apparence fonctionne, alors ? Parfait.
Mais je ne veux pas rester trop en contact avec elle. Si elle reste butée sur son idée, alors je n’imagine pas ce à quoi elle pourrait recourir pour arriver à ses fins si je révèle n’avoir aucune affinité. Et si j’en découvre une, elle pourrait également tenter quelque chose de néfaste. Mais je ne peux décemment pas refuser, sous peine d’éveiller ses soupçons. Je suis piégé.

Tant pis, je vais accepter sa requête. Me mettre en position, fermer les yeux, faire semblant. Hors de question que Lightbringer s’en approche, néanmoins. Si c’est un piège qui vise les sensitifs, elle risque d’y être vulnérable. Moi, je ne risque rien. Je ferme les yeux, en tailleur, le pendentif dans ma main droite. Aucune solution simple ne me vient. Fichue Sith ! Certainement une de leur envoyée, en plus ! J’aurai sa peau, mais avant, je dois sauver la mienne.

J’attends quelques instants, puis déclare finalement.

— V’voyez, y s’passe rien. Désolé m’Dame. J’peux y’aller, maintenant ?

En l’absence de réponse, j’ouvre les yeux. Rien. Pas rien, dans le sens de “pas de réaction”. Non, du rien. Le vide. Le noir. L’Abysse. Partout autour de moi. Je me lève, mais mes membres sont cotonneux. Je me suis endormi ? Je rêve ? Plutôt un cauchemar, vu l’ambiance. J’essaie d’appeler l’entité par la pensée, sans succès. Anormal. J’essaie de garder mon sang-froid, et recommence.

— Lightbringer ? Hého !

Pas de réponse. Je réessaye. Rien. Seul. Un murmure s’échappe entre mes lèvres.

— Ne me dis pas qu’ils t’ont eu… Comment ça peut être possible…?

A peine ai-je fini ma phrase que mon bras s’anime, s’arme, et me frappe dans le ventre. Le coup me plie en deux et me coupe le souffle un instant. Je tombe à genoux, mais mon autre bras m’attrape les cheveux et me tient debout. La main folle recommence, en pointe cette fois, et transperce la chair. J’essaie d’hurler, mais ma bouche a été cousue par de la peau, l’effaçant par la même occasion.

Je sens du mouvement en moi. Une nouvelle douleur, et la main en ressort. Elle tient une sorte de gourde en chair. Un de mes organes…? Elle le brandit au dessus de mon visage, et le comprime comme un fruit, déversant dix fois son volume en une bouillie orangeâtre. Sitôt fait-elle contact avec ma peau que je ressens une brûlure intense, corrosive. Comme un acide rongeant ma peau. Je fonds. Je…

J’ouvre les yeux. Devant moi, une boîte assez large, ouverte. Dedans, des petits tuyaux semi-rigides de différents calibres et couleurs, et des formes plus grosses, singulières. Etrangement, je comprends qu’il s’agit un jeu de puzzle. Il faut tout arranger pour que ça soit cohérent. Je sais qu’il y a des règles, mais je n’arrive pas à trouver dans ma mémoire lesquelles. Je les connais et les applique, c’est tout.

Je prends mon temps, méticuleux, teste les différentes possibilités. Une fois, un tuyau est trop court. Une autre, il est mal branché. Encore une autre, une pièce est trop excentrée pour être reliée au réseau. Mais après plusieurs tentatives, j’arrive à un résultat satisfaisant. Une petite brise passe, et les pièces s’agitent et s’animent, similairement à une danse. Tout fonctionne. Je souris.

J’ouvre les yeux. Un marché peuplé en plein air sur une planète verdoyante. Mais c’est artificiel. Les gens autour de moi ont des fils attachés à leurs membres, reliés à une main qui flotte au dessus d’eux. A les observer de plus près, on remarque que ce sont que des poupées, sous l’influence de la main. Aucun n’est libre, tous sont sous le joug de ceux dans l’ombre.

Je remarque un individu encapuchonné virevolter à travers la foule, prenant appui sur les têtes des passants. Sur sa route, il agite une lame argentée, tranche les filins au dessus de la tête des civils. Ces derniers tombent sur eux-même, comme des jouets sans piles, mais la main disparaît en petites poussières, s’effritant au gré du vent. Il arrive à mon niveau, et déclare, dans une pirouette.

— On se débrouille mieux quand on a des alliés à qui on peut faire confiance.

Puis, dans un mouvement vif, il brandit sa main. Je la dévie sur le côté, mais c’est seulement à ce moment que je remarque un autre individu encapuchonné, dans son ombre. Ce dernier a un mouvement en arc de cercle au dessus de ma tête, et je tombe sur place, sans aucune force dans mes muscles.

J’ouvre les yeux. Encore un puzzle. Plus complexe, avec plus de paramètres. Ce n’est pas grave, je peux apprendre. Les tuyaux ont un toucher différent. Plus… vrai ? Difficile à décrire. Ce n’est pas déplaisant. Les pièces importantes sont plus détaillées, également. Certaines sont défectueuses, mais je peux me débrouiller avec. Je suis doué, après tout.

J’imagine plusieurs configurations avant de trouver la bonne. Cette fois, j’ai un nombre limité d’erreurs avant de perdre au jeu. Il n’y a aucun intérêt à les jeter à la fenêtre, elles pourraient être utiles. Ah, mince, j’ai mal placé la pièce maîtresse. J’ai bien fait d’être prudent. Ah, je n’ai pas remarqué à temps que cette pièce est endommagée. Décidément ! Cela viendra avec l’expérience, surement.

Une autre configuration, je confirme mon choix. Un liquide part de la pompe pour passer dans les tuyaux et alimenter les pièces maîtresses. Je crois les doigts, et il n’y a pas d’erreur. Circuit fermé, complet. J’échappe un soupir de soulagement, et referme la cage thoracique. Une brise passe, et la créature s’agite, me regarde, et me lèche la joue. Je ris.

J’ouvre les yeux. Autour de moi, une sorte de panique a gagné la salle. Les militaires sont l’arme au poing, et ont commencé à tirer. Un des hybrides fait un bond prodigieux et force le barrage, esseulé. A vive allure, il traverse la pièce, se dirige vers Oracci. Mais, au lieu de chercher à la percuter, il se décale sur le côté, à moitié sur le mur, et atterrit derrière elle. Il continue sa course, et vient se fracasser contre un atelier au fond de la pièce.

C’est à ce moment que je me rends compte que je me suis déplacé. Je suis presque au centre de la pièce, maintenant. Rêve, ou réalité ? J’appelle Lightbringer, et elle apparaît à mes côtés, sans vraiment réagir. L’espèce de canidé, lui, après avoir saccagé l’atelier du fond, s’agite, et essaye d’appuyer sur le mur dans un ordre précis, sans succès apparent. Il se retourne, s’asseoit, et fixe la Sith de ses pupilles noires, comme en attente de quelque chose.

A ce moment, je me rends compte que Lightbringer a l’extrémité des mains d’une étrange couleur; Instinctivement, j’essaie de les lui pointer, avant de me rendre compte qu’il m’arrive la même chose, comme si un liquide avait séché sur mes mains et mes poignets. Le remarquant, un ouvrier à côté de moi crie et s’enfuit, comme si j’avais commis un meurtre.
Mais un autre détail absorbe mon attention. Le pendentif.

Il a changé de motif.
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Attentive et immobile, toute l’attention de Darth Oracci était tournée vers le jeune Nobastic qui avait suivi les instructions données. Restant silencieux quelques instants il semblait petit à petit perdre pied avec la réalité présente autour du groupe. La Dame Sith perçut une petite perturbation dans la Force comme s’il y avait eu une très légère vibration dans l’air de cette salle d’expérimentation. Quelque chose venait de s’activer ou de prendre vie en un sens, et l’umbarane fronça doucement des sourcils trahissant une certaine anxiété dans son esprit. Elle ne s’était pas attendue à ceci, de surcroit quand le jeune ouvrier avait commencé à décrire à voix basse ce qu’il vivait à travers la Force. Il y faisait mention de manière assez décousue de puzzles de chair à créer et concevoir. Ce n’était pas le résultat escompté pour Darth Oracci qui était à la fois surprise et curieuse de ce qu’il allait dire ou tirer de cette expérience. Les descriptions de Nobastic faisaient penser à la façon dont un alchimiste Sith pouvait agir pour ordonner ses créations puis leur donner vie. Bien que n’ayant jamais pratiqué cette ancienne forme de magie propre aux natifs de Korriban, Darth Oracci pensait qu’un alchimiste devait voir les choses de la même façon qu’un ingénieur construisait un droïde ; un puzzle à résoudre avec son esprit pour monter les pièces, éléments, composants nécessaires à son fonctionnement, de l’énergie pour l’alimenter ainsi qu’un objectif dans sa fonction. Après tout les créatures qu’ils avaient croisées jusqu’ici avaient pour but de garder le tombeau de Vodal Kressh, pister les intrus en meute pour avoir l’avantage de la surprise et du nombre pour les éliminer. En un sens, ces Tuk’ata modifiés remplissaient cette fonction, ils avaient été altérés et conçus pour renforcer leur condition de prédateurs, de chasseurs conçus pour repérer leur proie, s’approcher sans bruit et surgir de leur cachette sur leur proies. Les cris et grondements n’étaient là qu’une forme de communication basique pour qu’ils se coordonnent efficacement dans l’exercice de la tâche qui leur avait été attribuée, de la même façon qu’un droïde protocolaire à pour apparence d’être sociable, leur apparence était sans doute la plus proche possible des standards humanoïdes.

Tout ceci devenait inquiétant, et la Dame Sith se demanda s’il valait mieux laisser Nobastic poursuivre son chemin mental dans son illusion ou essayer de le stopper. La prudence naturelle de l’umbarane lui avait déjà susurré à l’oreille d’arrêter le rituel, mais curiosité de la Dame Sith, beaucoup plus puissante s’était chargée d’étouffer les conseils de sa prudence. Il y avait là quelque chose à l’œuvre qui pouvait être utile à la quête de Darth Oracci, et sacrifier Nobastic était acceptable si cela lui permettait d’atteindre son but. La seule question était : est-ce que cette expérience allait affecter la santé mentale de l’ouvrier et le forcer à attaquer le reste du groupe ou non ? Poursuivant l’observation de l’ouvrier avec la plus grande des attentions, elle le vit bouger pour rejoindre le centre de la pièce à proximité de la table comme s’il allait pratiquer un rituel d’alchimie Sith immédiatement. Ce pendentif l’avait-il ensorcelé ? La prudence naturelle de l’umbarane hurla à ses oreilles de l’arrêter, et cette fois-ci la curiosité de Darth Oracci se retrouva muette. Quoiqu’il comptait faire, cela ne pouvait pas être bon dans ce contexte. En deux pas, elle s’avança dans sa direction pour essayer de poser une main sur son épaule et s’adresser suffisamment fort à lui pour arrêter. S’il fallait l’exécuter, elle avait bien l’intention de le faire.

C’est alors qu’un cri à proximité d’une entrée se fit entendre captant l’attention de la Dame Sith qui vit un de ces chiens croisés tout à l’heure foncer entre deux soldats présents un peu trop distraits pour le voir passer. Paniquant, l’arme au poing, ils tentèrent d’ouvrir le feu sur l’animal ayant franchi le périmètre de sécurité ordonné par le sergent Senn.
La créature fondait droit sur Darth Oracci. Le corps tout entier de la Dame Sith se raidit immédiatement en réponse à ce danger, sa lame écarlate jaillissant de son sabre laser au même moment. Prenant position en une fraction de seconde tout en demeurant immobile, prête à frapper son assaillant d’une frappe mortelle, la créature se détourna de sa cible pour se ruer vers l’atelier situé derrière elle. Ce comportement avait de quoi étonner l’umbarane qui l’observait et leva une main à l’attention des soldats qui arrivaient auprès d’elle pour la protéger.

- Attendez ! Ne tirez pas !

La bête grattait contre le mur avec férocité, lacérant la roche de ses griffes aiguisées avant de se tourner vers l’umbarane comme si elle attendait quelque chose d’elle. Le professeur Armeron et le sergent Senn se regardèrent l’espace d’un instant la créature, Senn et les soldats le braquèrent de leur canon. Il était évident que la créature était venue indiquer un chemin qui aurait été dissimulé derrière ce mur.

- Il y a quelque chose derrière le mur, un passage secret sans doute.

Jon Armeron venait tout juste de formuler ce que pensait la Dame Sith. Celle-ci s’avança vers l’endroit désigné et ferma les yeux pour essayer de sonder à travers la Force ce qu’il pouvait se trouver derrière. Se focalisant dessus, Darth Oracci tendit le bras et se concentra, cherchant à manipuler le pan de mur de plusieurs façons possibles pour trouver dans quel sens le faire coulisser ou pivoter. Le mur pivota à quatre vingt dix degrés sur lui-même dans un grondement très inquiétant qui fit trembler les personnes présentes qui instinctivement levèrent les yeux vers le plafond comme pour guetter la chute d’une pierre ou de l’effondrement de ce lieu antique. S’ouvrit alors un couloir plutôt étroit et encore plus obscur.
Ce passage secret devait sans doute mener vers le cœur du tombeau. Les énergies du Côté Obscur qui s’y dégageaient étaient plus puissantes que jusqu’à maintenant, et plus aucun doute n’était possible pour l’esprit de la Dame Sith : leur objectif était par ici. Cependant l’umbarane n’avait pas oublié la présence de l’ouvrier. Elle se tourna vers lui et reprit la parole.

- Nobastic, est-ce vous qui avez attiré cette créature ici ? Que s’est-il passé avec ce pendentif ?

Dit-elle d’un ton calme mais qui sonnait subtilement comme une question posée au cours d’un interrogatoire. Cela dit, sa réaction et sa posture physique trahissait une forme d’appréhension. Elle se pencha sur le pendentif, voyant que le motif qui figurait dessus avait finalement changé. L’excitation du professeur était de plus en plus suspecte pour elle, tout comme l’ouvrier sans doute tant elle était perceptible et se distinguait à contrario de la peur des ouvriers et de l’anxiété des soldats présents.
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J’observe le petit bijou entre mes mains. Oui, j’en suis sûr, il était différent avant que je… Médite ? M’endorme ? Cela a certainement une signification, mais laquelle ? J’ai déclenché un mécanisme particulier ? Ou alors il s’est “activé”, quoique ça veuille dire ? Suite à l’utilisation de la Force ? Une autre machination de la Sith ?

Je regarde dans sa direction et remarque qu’elle me rejoins. Derrière elle, à l’autre bout de la pièce, il y a une ouverture dans le mur, mais difficile de voir d’ici ce qu’elle révèle. Le professeur la regarde, presque immobile. Curieux.

Je sens quelque chose s’appuyer contre mon dos. J’essaie de résister, mais mes jambes cèdent, et je tombe à la renverse. Cependant, à la place de me cogne contre la table d’expérimentation, une surface plus molle amortit ma chute. Confus d’abord, j’identifie la forme imposante comme une des créatures rencontrée plus tôt. Mais… celle-ci n’est pas agressive.

Je reste à moitié allongé un instant, avant qu’elle ne me dépose sur le sol. Maintenant assis, plus ou adossé à la table, je n’ai pas envie de bouger. Je suis fatigué, d’un coup. Je sens ma respiration, lente mais régulière. J’entend des battements, en moi et à côté de moi. Comme des métronomes. Ba-boom. Ba-boom. Ba-boom. Ils sont presques apaisants. Un autre s’approche, croissant, plus rapide, comme paniqué. Une voix trouble provient de l’humanoïde qui l’accompagne, mais je ne discerne pas de mots.

Lightbringer est comme agenouillée, à hauteur du canidé. Les deux se regardent un court moment, puis elle passe la main sur sa peau, le faisant plisser les yeux. Un froissement guttural s’échappe de sa mâchoire, comme pour marquer un certain contentement. J’ai l’impression de sentir également sa crinière du bout de mes doigts. Elle passe sous son ventre, remarque des trous dans sa toison. Des circulaires d’abord, au relief irrégulier, semblable à des brûlures. Une plus linéaire ensuite, géométrique, comme volontaire, couvrant tout son poitrail.

La bête se retourne vers moi, ouvre sa gueule béante devant mon visage. Une odeur fétide en échappe, en même temps que quelques gouttes de bave. Elle s’approche. Elle pourrait m’arracher la face, si elle le souhaitait. Mais ce n’était pas son but. Elle la referme, comme si l’acte n’avait été qu’un bâillement innocent, puis hume l’air. Elle me renifle ? Identifie mon odeur, peut-être.

Le canidé porte ensuite son attention sur la Sith. Le dos rond, le regard haut. Il avance d’un pas assuré, puis se colle aux jambes de l’Umbarane. Il s’y frotte, tâchant sa robe de liquide et se fourrure, et lui tourne autour. Ses naseaux se dilatent, montrent qu’il s’imprègne de son odeur. Il la juge, l’étudie de haut en bas, puis revient enfin à moi. Il presse son museau contre mon ventre, appuie avec douceur dans un mouvement de bas en haut. Je lui tend ma main, mais il évite la caresse pour me proposer son épaule. J’agrippe avec autant de force que possible, et il me soulève. D’un geste sec, il me projette sur son dos, à plat ventre. Après quelques secondes d’effort, je me redresse, et fait face à la Sith. Ma bouche est pâteuse. Depuis combien de temps l’est elle ? J’arrive néanmoins à murmurer quelques mots.

— Ca ira. Continuons.

J’essaye de la regarder dans les yeux. Elle ne semble pas rassurée. Je ne pensais pas qu’elle pouvait être vulnérable. C’est presque mignon. Elle peut être en monture aussi, si elle veut. Je suis sûr qu’il serait d’accord.

Le bête se dirige vers l’ouverture. Il faudrait lui trouver un nom, tiens. Elle passe à côté du professeur, à qui elle jette un regard noir, mais continue dans la même direction. Avec prudence, elle commence à descendre les escaliers, malgré l’obscurité. Elle ne manque pas une marche cependant. Sans vérifier si les autres nous suivent, elle trace sa route, sans appréhension de ce que nous pourrions trouver.
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Darth Oracci n’appréciait pas beaucoup la tournure que prenaient les évènements, de surcroit quand la bête vint se frotter à ses jambes. L’umbarane se raidit puis prit sur elle lorsque la créature façonnée vint déposer un peu de bave sur sa robe noire. Nobastic semblait avoir la bouche des plus pâteuses et ne répondit pas à la question, ce que la Dame Sith prit donc pour un simple « oui ». Indiquant la marche à suivre, Darth Oracci s’avança dans l’étroit couloir en laissant passer Nobastic en tête, elle conserva le sergent Senn à ses côtés ainsi que le professeur ainsi que deux soldats.

- Les autres vous restez ici. Essayez de rétablir le contact avec le lieutenant Peyn et étudiez les lieux. Caporal Greter, vous prenez la tête du groupe jusqu’à notre retour ou que vous trouvez le lieutenant Peyn.
- A vos ordres votre excellence.


Répondit le caporal Greter tandis que le petit groupe de cinq évoluait à travers l’étroit couloir qui n’avait pas été ouvert depuis plusieurs millénaires vraisemblablement. Les araignées avaient tissé leur toile qui était presque opaque. La créature ouvrait le chemin qui descendait dans une pente douce avant de déboucher sur un escalier en pierre qui descendait jusqu’à un premier pallier et continuait de s’enfoncer dans les entrailles de ces ruines. Arrivés sur le pallier, il fallait à nouveau marcher quatre pas avant de repartir dans la direction opposée mais toujours plus profondément dans la structure antique. Passé environ cinq minutes, l’étroit couloir donnait dans une grande et vaste salle qui s’apparentait à une grotte naturelle qui aurait été néanmoins travaillée pour concevoir l’escalier emprunté par le groupe mais aussi quelques éléments comme la forme pyramidale des murs qui se rejoignaient en une pointe au plafond de la cavité rocheuse. Il y faisait un peu plus chaud ici, et il y avait une lumière naturelle qui rendait le décor plus visible.
L’escalier devint un peu plus large et arpentait l’une des façades de la caverne en une pente plus douce que précédemment et permettait d’apercevoir la façon dont cette salle était configurée. Une grande plateforme rocheuse de plusieurs mètres carrés a la surface plane et lisse. Dessinant les contours de cette plateforme carrée, il y avait un gouffre entre les faces et la surface rocheuse large de six mètres qui tombait jusqu’à environ 56 mètres plus bas dans de l’eau violette. Tellement claire que l’on pouvait voir des formations cristallines de couleur améthyste luire doucement, et à dire vrai c’était le rayonnement de ces cristaux qui apportait la seule lumière naturelle de la salle. Darth Oracci et le dénommé Nobastic pouvaient ressentir que ces étranges minéraux semblaient résonner à travers la Force, un peu comme s’il s’agissait de quelque chose de vivant, ou du moins qui avait un lien avec la Force elle-même.

Sur la surface rocheuse se trouvait un long chemin dont le bout se concluait par quelques escaliers qui remontaient d’environ deux mètres vers une trône bien trop grand gravé dans la roche et sur lequel certains de ces mêmes cristaux de couleur pourpre semblaient avoir été incrustés dans le dossier, sur le sommet du siège ainsi que les deux accoudoirs. Posé sur le siège se trouvait ce qui semblait être un sarcophage mesurant 2 mètres de haut pour environ 80 centimètres de large. Un vieux tapis à la couleur non identifiable à cause de la poussière traçait le chemin à suivre du petit groupe jusqu’à leur objectif. Mais c’était sans compter la trentaine de stèles dans lesquelles on pouvait voir plusieurs silhouettes figées en relief comme si ces statues n’avaient jamais été complètement sorties de leur bloc de pierre. Réparties en deux groupes de quinze de chaque côté, on pouvait croire que ces individus avaient été figés dans de la carbonite depuis plusieurs millénaires, dormant en stase jusqu’à ce que quelqu’un vienne les libérer. Alors qu’ils descendirent de l’escalier pour arriver sur la plateforme, le professeur Armeron sans s’arrêter déclara simplement et avec une intonation presque pédante à la façon d’un guide de musée arrogant.

- Vodal Kressh semble avoir voulu s’inhumer aux côtés de ses serviteurs les plus fidèles. Quelque chose d’assez rare chez les Sith de nos jours. Mais c’était assez commun à l’époque.
- Des serviteurs ? Vous voulez plutôt dire des guerriers plutôt si je me fie à leur armures et armes.


Rétorqua Senn en désignant du fusil les tenues de ces statues tout en prenant soin de ne pas y toucher, un peu comme s’il craignait que celles-ci ne s’animent pour combattre. Le professeur ricana et répondit d’un ton quelques peu railleur.

- Chez les Sith la notion entre serviteur et guerrier est des plus floues, vous devriez le savoir sergent…

Le sous-entendu était des moins subtils, mais ce qui était le plus étonnant était encore le fait que le professeur s’exprime de la sorte devant un seigneur Sith comme Darth Oracci. Celle-ci commençait à se méfier du professeur, tout comme le sergent qui rehaussa les épaules comme pour rappeler au vieil universitaire qu’il aimerait beaucoup lui donner un coup de crosse dans la figure pour le faire taire. Le sergent Senn s’estimait beaucoup plus utile que le professeur pour l’Empire Sith compte tenu du contexte actuel. Sans doute que Nobastic avait du sentir le mépris du sergent à l’encontre d’Armeron à travers la Force… Darth Oracci quant à elle observait les lieux avec la plus grande des attentions, ses yeux allaient dans tous les sens pour observer, analyser deviner ce qui l’entourait.

- Nous sommes dans ses catacombes, sa chambre mortuaire. Je pense qu’il a du peut-être transformer ses serviteurs dans cet état pour défendre sa tombe, mais nous n’avons rien activé pour les tirer de leur état… Ne touchez à rien d’autre que le sarcophage.

Les deux soldats qui fermèrent la marche étaient sur leurs gardes et décidèrent avec le sergent Senn de bien suivre les consignes données tandis que tous arrivèrent au pied des escaliers donnant vers le sarcophage. Darth Oracci accompagnée de Nobastic et le professeur Armeron avancèrent lentement. Tandis que l’umbarane restait un peu plus en retrait. D’une voix ferme elle donna une directive au professeur afin que celui-ci se mette au travail.

- Inspectez-le professeur. Décelez-vous un piège ?
- Pas vraiment…


Répondit-il après s’être penché sur le sarcophage qu’il entreprit d’ouvrir lentement. Visiblement il avait été scellé ici, et il faudrait que Nobastic se charge de l’ouvrir à l’aide de ses outils.
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Nous progressons dans l’obscurité silencieusement un instant, avant de me faire rejoindre par quelques individus. Six formes, six témoins, six juges. Ils apportent la lumière, mais nous sommes en bordure de sa portée. La bête avance à un pas régulier, écarte de ses pattes et museau les toiles trop grandes pour être évitées. Elle compense quand mon manque d’équilibre pourrait me faire chuter, hume l’air comme pour se prévenir de dangers potentiels. Mais elle ne ralentit pas.

Je me sens léger, dressé sur la créature. Je tangue au gré de ses pas, m’allonge sur sa crinière quand c’est nécessaire. Il fait chaud. A moins qu’il ne fasse froid ? Du coton humide sur les surfaces. Dans les coins de ma vision, des motifs dansent, mais se figent au regard. Personne ne semble être dérangé. Ils doivent avoir l’habitude.

Nous arrivons sur un court plat, avant de continuer dans les profondeurs. C’est un peu plus clair, ici. Plus flou, aussi. Les couleurs ont fui les surfaces et s’agrègent en points iridescents. Leurs rayons sont des serpents qui se faufilent dans l’espace, des branches dont les arborescences se multiplient pour étendre leur influence. Les formes derrières moi sont grises, sans lueur. Les humanoïdes ont perdu la vie ? Peu importe, nous continuons dans l’escalier qui s’enfonce encore.

Plus tard, une grande ouverture vers une salle éclairée par des cristaux et pierres précieuses. Elles émettent une douce musique, comme un grand ensemble en parfaite harmonie. Je me sens léger, à flotter pour les inspecter tandis que l’entité chevauche la bête. Une forme de liberté à me diriger comme je le souhaite dans l’air. Les gemmes violettes restent en dehors de ma portée, cependant.

Mes pattes nous guident jusqu’à un long chemin qui se conclut par un siège, semblable à un trône, sur lequel repose un genre de cercueil, peut-être un sarcophage. L’entité était moins lourde que prévue. J’humecte l’air. Rien de nouveau : toujours les cinq étrangers et la marquée. Il émane d’elle toujours une petite odeur de peur ou de méfiance. La poussière du tapis me fait éternuer. Mes sens ne sont plus aussi affutés, depuis le Réveil.

Je les entends parler, mais ne les écoute pas. De mauvaises émotions s’agglutinent autour d’eux. Ils n’apprécient pas le calme et la beauté de cet endroit. La symphonie chante toujours. Pourquoi ne prennent-ils pas un temps pour la considérer ? Il a tellement plus que leurs querelles, ici. Même du haut de la bête, je le perçois. Pourquoi eux, debout, seraient alors plus aveugles ?

Je flotte jusqu’au tombeau scellé. Il est fermé, mais a subi le passage du temps. Il est fragilisé. En forçant un peu, il doit pouvoir révéler ses secrets.
Je prends une inspiration, serre les poings, et frappe l’ouverture avec force et rythme. Chaque coup, accompagné de cris guerriers, enfonce un peu plus le métal, jusqu’à ce qu’il cède dans des éclats projetés aux alentours. Une puanteur en déferle en vagues sombres et me force à reculer. Je n’ai jamais rien perçu d’aussi nauséabond, d’aussi mauvais ! Mais… d’un autre côté, on s’y habitue rapidement… Son manque se fait sentir presque autant que sa présence… Je reste sur mes gardes, aux côtés de l’entité.

Du haut de ma monture, je tends ma main, et tire du bout des doigts sur la face du sarcophage. Avec difficulté et un peu d’aide d’une des formes, il s’ouvre enfin, et présente un corps desséché, tenant entre ses doigts un petit objet qui détonne avec le reste. Moderne, presque propre. J’essaie de le prendre entre mes doigts, mais la main décharnée le protège, l’enserre. Elle bouge pour défendre son trésor.
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Sous l’œil attentif de l’umbarane, le jeune Nobastic s’exécuta à l’aide de ses outils. Brisant chaque sceau méthodiquement, L’excitation du professeur Armeron devenait palpable même pour les militaires présents qui restaient aux aguets sous leur casques, inspectant la zone en faisant quelques pas ici et là. Darth Oracci commençait à percevoir quelque chose de différent dans le comportement du jeune Nobastic, il avait l’air… absent. Le sarcophage était enfin descellé, et une odeur infâme vint aux narines de la Dame Sith qui leva son poignet devant son visage. C’est alors que le professeur vit l’ouvrier mettre la main sur l’artefact que la momie desséchée tenait entre ses doigts fins et griffus de Sith au sang pur.

- ARRÊTEZ !

Cria le professeur tandis qu’il repoussa Iléon pour déposer ses mains autour de l’holocron et l’arracher du corps de Vodal Kressh. Darth Oracci ouvrit la bouche et se précipita vers l’autel. Les soldats levèrent leurs armes en direction du professeur et d’Iléon quand soudain quelque chose se produisit. Le professeur poussa un cri terrifiant qui stoppa net l’umbarane dans sa course, le genre de cri surhumain qui vous glace jusqu’aux os. La Dame Sith pesta en comprenant ce qu’il se passait.

- Non…

Le professeur Jon Armeron fut pris de spasmes et leva la main vers Nobastic qu’il envoya valser par la Force contre l’une des dalles dressées qui bascula en avant sous l’impact. Darth Oracci restait ébahie devant le spectacle se déroulant devant elle. Le professeur semblait avoir légèrement changé physiquement, deux points de couleur or se trouvaient à la place de ses yeux et il se tenait plutôt droit lui qui d’ordinaire était souvent courbé en avant à cause de son âge. Une aura noire semblait émaner de son corps comme un nuage toxique gravitant autour de lui. Il ouvrit la bouche et une voix caverneuse résonnait à la place de celle de Jon Armeron.

- Oui… je renais enfin…

Tenant dans sa main gauche l’holocron de forme pyramidale, il révéla autour de son cou une amulette. La même que Nobastic avait analysée il y a plusieurs minutes déjà. Ainsi le professeur faisait partie de cette secte au service de Vodal Kressh ! L’umbarane avait été bernée et attirée jusqu’ici. Vodal Kressh était revenu à la vie à travers le corps du professeur, La Dame Sith ressentait son pouvoir à travers la Force, il était une puissance qui rivalisait au moins avec la sienne. Reprenant la parole sa voix caverneuse et maléfique résonna dans son tombeau.

- Vous n’êtes pas mon héritier professeur Armeron, mais votre corps me sera utile pour le moment. Avant que je ne m’empare de celui qui sera le dépositaire de mon savoir et que vous avez amené jusqu’ici ! Ce Nobastic… Seigneur Oracci, vous deviendrez ma reine, apportez moi mon héritier en gage de votre servitude !

L’umbarane jeta un instant un regard vers l’ouvrier puis se retourna vers Vodal Kressh, sa voix se fit tout aussi mauvaise que celle de l’ancien Seigneur Noir et puissante.

- Je suis déjà Reine, je suis venue ici pour briser mes chaines, pas pour changer de maître.
- En ce cas vous périrez ici !

Attirant à lui une ancienne épée Sith grossière mais encore aiguisée, il y eu un tremblement généralisé dans la caverne tandis que les stèles dressées libérèrent les serviteurs de l’ancien Sith. De forme humanoïde ils n’avaient plus grande chose d’humain car leur épiderme était de couleur blanchâtre à travers de laquelle, on pouvait apercevoir leurs vaisseaux sanguins noircis, leur carrure était assez féline et svelte. Leurs yeux blancs révélaient leur cécité, mais leur lien dans la Force palliait ce handicap. Tirant leurs épées, quatre se ruèrent vers la seule issue tandis que les autres se précipitèrent vers les soldats impériaux.

- Feu à volonté !

Hurla le sergent Senn à ses deux soldats qui levèrent leurs armes en voyant cette horde de serviteurs se jeter sur eux avec la ferme intention de les tailler en pièces. Leur blasters crièrent leur décharges rouges à travers toute la salle. Dans le même temps l’umbarane leva ses bras et laissa sa haine déferler à travers ses doigts sous la forme d’éclairs de Force sur le corps du professeur Armeron qui se contenta de lever un bras pour absorber la décharge d’énergie électrique déployée par la Dame Sith. Dans le même temps il se déplaçait en direction de Nobastic d’un pas rapide et décidé à prendre possession de son corps.

- ABANDONNE TON ESPRIT !

Résonnait la voix dans la tête d’Iléon Vasto comme une injonction à laquelle il ne pouvait qu’obéir. Seule sa volonté lui permettrait de réagir, la bête à ses côtés jappait, regardant successivement le jeune Nobastic et Vodal Kressh qui approchait. Comme si elle n’attendait qu’un ordre pour défendre son nouveau maître. En baissant les yeux, il remarquerait sans doute la présence d’un cadavre d’un des serviteurs de l’alchimiste juste à sa droite, avec une épée Sith dans sa main qui était ouverte. La créature l’avait défendu. La Dame Sith fronçait les sourcils et montrait les dents, puisant dans toute sa rage pour percer les défenses de l’alchimiste mais sans succès. Il ne devait pas contrôler le corps de Nobastic, sinon les choses pourraient se gâter. En effet contrairement au professeur Armeron, le jeune ouvrier avait une connexion avec la Force, si Vodal s’emparait de son corps, tout se terminerait ici.

- RÉAGISSEZ !

Aboya Darth Oracci qui s’approchait également lentement tout en maintenant son pouvoir afin d’essayer d’intercepter le déplacement du Seigneur Sith.
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Un instant d’inattention, un vol plané, un choc, une chute, un objet lourd, et la douleur.

Que s’est-il passé ? J’ai eu une absence depuis… Depuis quand déjà ? Je voulais tuer la Sith, puis elle m’a donné un pendentif, et puis… Aarrh ! Je suis fatigué, je n’ai pas envie de penser. Mais… quelque chose... m’écrase ? J’ai mal. J’ai froid. Quelque chose coule long de mon dos. Il a plu ?

Ma vision est trouble. Il y a du bruit, là devant. Pourquoi jacassent-ils autant ? Ils ne jacassent pas, d’habitude. Des gens se lèvent. Ils dormaient ? Ils m’ont réveillé ? Il faut se réveiller ? Pourquoi je n’arrive pas à me mettre debout ? Mes muscles sont encore endoloris…

Quelqu’un s’approche. Il est bizarre. Il est étrange. Il n’inspire pas confiance. Je suis sûr de l’avoir déjà vu. Un criminel que j’ai floué ? Non, non, quelque chose d’autre. Trop vieux, trop voûté. Est-il vraiment vieux, ou est-ce un effet de lumière ? Non, non, il est vraiment petit. Il tient quelque chose en main, long et effilé. Un bâton ? Une vibrolame ?

Une tonnerre se met à gronder dans mon crâne et surcharge mon audition, superposé à une soudaine migraine infâme. Je… Qu’est-ce que… Non, non, stop, que ça s’arrête ! C’est insupportable ! Comme si quelque chose voulait écraser l’intérieur de ma tête ! AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

Un moment de répit. L’inconnu s’est légèrement éloigné, et une créature humanoïde flottante s’est interposée entre nous deux. Elle est… grise ? Avec des liserés dorés. Ah, ah… Elle me semble familière, amicale. Intime, même. Elle est en position de combat, les poings levés, l’air menaçant. Elle cherche à me protéger ? O… Ag, ma tête… Oui, oui elle cherche à me protéger. Si seulement je pouvais me défendre !

Derrière, c’est le chaos. Des tirs fusent d’une part, essaient d’abattre des bipèdes sortis de terre. Le quadrupède qui m’avait accompagné est parmi eux. Il a ramassé une épée large dans sa gueule et s’en sert en complément de ses pattes monstrueuses pour se battre. Drôle d’animal. Mais il semble du côté des tireurs. Mon agresseur semble également subir les foudres de… de… quel est son nom, déjà ? Merde.

J’ai mal, je suis fatigué. Mes paupières ont envie de se fermer. Peut-être que je peux me reposer les yeux un instant….

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Anonymous
L’umbarane ne pouvait pas compter sur le jeune Nobastic pour l’aider. Darth Oracci cessa d’employer les éclairs de Force et préféra changer son fusil d’épaule pour envoyer une projection de force sur le corps possédé du professeur Armeron. Il encaissa l’impact et recula de deux mètres seulement, mais ce fut suffisant pour la Dame Sith afin de rompre la distance le séparant de son adversaire, et lui barrer la route. Son sabre laser laissa sa lame cramoisie jaillir du manche de l’arme dans un vrombissement sinistre. Darth Oracci avança rapidement pour se positionner entre Nobastic et l’ancien Sith revenu à la vie. Se relevant et s’approchant en adoptant une posture de garde avec son épée, il ouvrit la bouche pour laisser échapper quelques mots.

- Arrière. Vous ne pouvez pas m’arrêter.

Railla Vodal Kressh d’un air lugubre. L’umbarane rétorqua d’une voix menaçante.

- Votre savoir servira mes projets, mais vous n’en faites pas partie… Vous redeviendrez poussière… et le seul mot qui sera associé à votre nom dans l’histoire impériale sera celui-ci : échec.

Vodal Kressh fulmina, il leva son épée et dans un rugissement sonore l’abattit sur Darth Oracci qui interposa la lame de son sabre laser. L’épée Sith, enchantée par la magie antique des natifs de Korriban ne fut pas découpée par le faisceau cramoisi et brûlant du sabre laser. L’umbarane avait réussi à enrager l’ancien Sith réincarné pour qu’il en oublie l’humain qui était tombé dans les pommes. A ses côtés Darth Oracci distingua une silhouette approchant dans le dos du maître de cette tombe, elle plissa les yeux et soudainement cette forme éthérée frappa Vodal Kressh qui manqua de perdre l’équilibre.
Qu’est-ce que c’était que cela ? L’umbarane l’ignorait, mais elle ne serait pas seule apparemment. Vodal Kressh laissa un cri de douleur s’échapper et désengagea le combat en reculant de quelques pas, il vit alors ce que pouvaient percevoir les yeux de son ennemie. Cette forme de spectre éthéré combattrait à mains nues cet ancien seigneur Sith.

- Qu’est-ce que c’est que ce tour de passe-passe ?
- Vos pouvoirs vous font défaut, vous retournerez plus vite que prévu dans ce sarcophage…
- Jamais !

Vodal Kressh plia l’air autour de lui, et ferma ses poings pour libérer une décharge impressionnante d’éclairs de force sur ce fantôme inconnu. Darth Oracci ne prit pas la peine de voir ce qu’il advenait de son allié inattendu et fonça en direction du corps du professeur Armeron, le faisant cesser son attaque mais une seconde trop tard. D’un geste ample, l’umbarane découpa le bras armé de Vodal Kressh au niveau du coude. Ne souffrant d’aucune douleur, il projeta Darth Oracci au milieu de ses propres serviteurs et attira l’épée gisant au sol dans son autre main encore valide. L’umbarane parvint à amortir le choc, et découpa plusieurs de ces serviteurs morts vivants, se frayant un chemin vers sa cible à travers cette marée humaine à grand renfort de son sabre laser. Sa rage animait chacun de ses coups, et une frappe puissante et brutale de Djem So découpa en deux verticalement le dernier lui barrant la route. Pendant ce temps, Vodal Kressh lança à nouveau ses éclairs de force sur la mystérieuse entité qui levait les bras pour absorber ceux-ci sans parvenir pour autant à avancer. Darth Oracci attira à nouveau l’attention du Sith qui prit l’initiative d’engager le combat en rompant la distance vers ses deux adversaires.

Lightbringer se pencha pour éviter la lame ensorcelée qui vint se bloquer contre le sabre laser de la Dame Sith.Il décocha deux coups de poing vers Kressh ; un dans l’épaule, et le second dans le coude mais sans succès. La Dame Sith, portée par une fureur nouvelle brûlant à l’intérieur d’elle, recula d’un pas pour lancer une série d’attaques au sabre, dominant son adversaire qui était forcé de reculer sous ses assauts. Les lames s’entrechoquèrent, et Darth Oracci commençait à maudire cette ancienne magie impie qui n’avait plus sa place dans ce nouveau monde. Lightbringer essayait de contourner Kressh pour le prendre de flanc, mais hormis quelques frappes ce fut sans grand succès sur ce n’était les contusions et un mince filet de sang qui s’échappait des lèvres de l’ancien Sith. Les lames s’entrechoquèrent à nouveau à l’initiative de l’umbarane qui portait l’attaque. Parant avec son épée et la force d’un seul bras, Kressh fut le premier surpris de voir Darth Oracci sourire : elle avait l’astuce.

L’umbarane désactiva la lame de son sabre laser, relâchant d’un coup dans le bras de Kressh, la force qu’il mettait à résister, il bascula en avant et Darth Oracci fit un pas sur la gauche pour éviter la lame ennemie, profita de son déséquilibre pour rallumer son sabre laser dont la lame vint amputer Kressh de sa deuxième main. Grimaçant en entendant son épée choir au sol, l’umbarane recula d’un pas pour savourer son triomphe. Lightbringer attaqua l’ancien Sith à l’aide de ses poings, évitant ses coups de pieds et de coude tel un lutteur expérimenté, il lui cassa les côtes, frappa dans l’œil d’Armeron. La Dame Sith ne comptait pas abandonner l’avantage conféré par son sabre laser pour autant, s’approchant, le faisceau cramoisi vint sectionner ses deux jambes dans un cri qui ravit les oreilles de l’umbarane. Le cri de Kresh eut cependant l’effet d’appeler ses serviteurs à son aide. Seuls deux soldats semblaient encore en vie dont un blessé. Seul le sergent Senn était encore debout et luttait désarmé avec l’une des lances d’un des zombies.

Alors que la vingtaine de zombies restant se ruaient sur le duo, Senn dégaina son pistolet blaster et en élimina deux dans le dos, le soldat blessé rassembla son courage et en dépit de sa visée tremblante en tua un. La bête quadrupède bondit dans un groupe de quatre autres qu’elle faucha dans leur élan. L’umbarane attendit et releva la lame de son sabre laser pour les faucher aux côtés de Lightbringer. Une fois que tous jonchèrent le sol, le duo se retourna vers Kressh qui agonisait au sol. Savourant sa victoire, la Dame Sith s’approcha de lui, et ne se retint pas de le provoquer une dernière fois avant de l’achever d’un coup de sabre laser.

- Je vous avais prévenu Kressh. Vous disparaitrez pour de bon…

Il ne répondit pas. Darth Oracci leva lentement son sabre laser et découpa le corps du professeur Armeron en deux, partant de son rein droit pour remonter et sortir sa lame à l’épaule gauche. Ainsi disparurent l’un des adeptes de la secte des adorateurs de Kressh et leur maître qui aurait du accepter son sort il y a déjà plusieurs siècles. Puis elle pivota vers Nobastic et à l’aide de ses pouvoirs le libéra du poids écrasant qui avait été projeté sur lui. Une fois qu’il fut réveillé, Darth Oracci reprit la parole d’une voix plutôt calme mais honnête.

- Vous avez un don Nobastic, mais vous devrez commencer à l’apprendre et le maîtriser avant de me revoir. Vous m’avez aidée dans mes objectifs, je vous laisse donc la vie sauve. Vous pourrez quitter ce monde sans dangers, et quand vous serez prêt à recevoir mon enseignement, pressez cette balise contre vous avec le pendentif dans votre autre main.

Après avoir récupéré les morts, l’holocron de Vodal Kressh se retrouva en possession de Darth Oracci qu’elle glissa dans sa sacoche aux côtés de la tablette mystérieuse qu’elle avait trouvée, ainsi que l’épée ensorcelée. Remontant en trainant les blessés et le soldat impérial, elle retrouva le reste de l’équipe et le caporal Greter laissé plus haut. Son équipe avait pu retrouver celle du lieutenant Peyn. Le lieutenant était mort, tué par les créatures hantant ces lieux avec trois de ses hommes. La fouille de la tombe était terminée, les créatures seraient éliminées par la suite. Remontant à la surface, Darth Oracci donna pour consignes au commandant Theilor de laisser Nobastic partir. Retrouvant Idès, l’umbarane fit le débriefing et demanda à récupérer un échantillon sanguin de l’ouvrier touché par le poison. Une fois qu’elle eut terminé, elle rejoignit sa navette pour se détendre, se reposer et retourner à ses affaires.

Ces artefacts en sa possession, une fois exploités seraient sans doute des plus intéressants à ajouter à sa collection personnelle. Et les secrets qu’ils renfermeraient constitueraient un atout certain pour les projets sinistres de la Dame Sith. Et tandis que sa navette filait à travers l’hyperespace, elle se rêvait déjà dominer sur la galaxie.

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