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En silence, c’était en plein milieu de la nuit que Darth Oracci s’était levée faire quelques pas dans les couloirs déserts de l’Académie de Korriban. Ses pas résonnaient contre les dalles sur le sol dans un rythme régulier et lent comme si l’umbarane prenait tout son temps pour arpenter ce lieu plusieurs fois millénaire. Korriban n’était pas la capitale du pouvoir de l’Empire, mais plutôt de capitale historique. Ce monde était chargé en histoire.
Et c’était précisément ce pourquoi Darth Oracci était présente ici, dans deux jours elle se rendrait sur Dathomir afin de visiter ce monde et tenter de collecter des indices concernant un projet qui lui tenait à cœur. Mais il lui manquait des informations, de nombreuses et précieuses informations pour vérifier qu’elle ne courrait pas après une légende oubliée par tous. Son intérêt pour les anciens savoirs Sith et l’Histoire venait de son mentor, Darth Ganys aujourd’hui devenu son conseiller le plus fidèle. Bien qu’elle ait vaincu son ancien maître il y a plusieurs décennies, l’umbarane ne l’avait pas tué mais asservi. Une décision bien singulière aux yeux de traditions millénaires poussant l’élève à tuer son maître pour prendre sa place, mais l’esprit de la Dame Sith voyait les choses autrement. Pourquoi détruire ce qui peut encore avoir une utilité ?
Il avait eu l’occasion de la trahir à de nombreuses reprises, y compris lorsqu’elle fut presque laissée pour morte. Pourtant Darth Ganys l’avait sauvée au moment le plus critique de son existence, preuve de son infinie loyauté à l’égard de son ancienne apprentie devenue son maître mais aussi de l’emprise mentale que Darth Oracci exerçait sur lui.

Une mimique sur le visage, et l’umbarane chassa cette pensée de son visage. Pourtant c’était plus facile à dire qu’à faire. En passant dans un couloir, la Dame Sith le reconnut immédiatement ; elle l’avait déjà emprunté à de nombreuses reprises lorsqu’elle était bien plus jeune, lorsqu’elle était arrivée depuis quelques mois sur Korriban ignorant tout de son lien avec la Force et de la réalité des traditions liées aux Sith. Son poing gauche se referma sans qu’elle ne s’en aperçoive. Les souvenirs remontaient et lui rappelaient pourquoi elle préférait Dromund Kaas. L’umbarane entretenait une relation paradoxale avec ce monde perdu et sauvage qu’était Korriban. D’un côté elle était fascinée et subjuguée par ces vallées et tombeaux d’un autre âge pour les secrets et l’intérêt archéologique qu’ils représentaient, de l’autre elle haïssait cet astre perdu au fin fond de la galaxie. Oui, Korriban avait été un monde ayant profondément marqué Darth Oracci, un morceau de caillou dérivant dans l’espace Sith qu’elle abhorrait. Elle était arrivée ici il y a de cela de nombreuses années pour suivre son noviciat ou ce petit monde ridicule l’avait humiliée et brisée. Bien plus âgée que les autres membres de son groupe, sa fierté avait été mutilée puis jetée au sol, dans le sable par un adolescent formé depuis son enfance. Mettre son égo de côté n’avait pas été facile, et cette blessure bien que cicatrisée depuis, restait sans doute la plus douloureuse à supporter. Le baume de la vengeance que l’umbarane avait infligée à ses instructeurs ainsi qu’à ces morveux avait de quoi adoucir cette humiliation.
Elle était arrivée sur ce monde en tant que Sly Keto, elle l’avait quitté en devenant Darth Oracci. Il était indéniable qu’une partie d’elle était morte sur ce monde, une partie qu’elle avait elle-même enterré de ses propres mains après l’avoir étranglée et qu’elle ne voulait plus jamais voir tant ce reliquat du passé la dégoûtait.

Chassant le haut le cœur qui commençait à lui saisir l’œsophage en y repensant, elle avança dans le couloir en détendant son poing. A quel moment s’était-il refermé ? Mieux valait ne pas trop s’y attarder. Si elle était sortie de nuit, c’était bien pour éviter de croiser un maximum d’acolytes désireux de trouver un maître.
Avançant dans le couloir de la bibliothèque, Darth Oracci pénétra dans l’immense salle. Elle ne se faisait guère d’illusions, il était peu probable que ce qu’elle recherchait ne soit pas déjà en sa possession, et c’était ce qui rendait l’umbarane assez anxieuse, craignant de perdre son temps dans des recherches ne débouchant sur rien. Elle crut voir passer quelqu’un, mais c’était sans importance, la Dame Sith avait déjà eu l’impression d’être suivie. Elle ne risquait rien, son rang et son statut sur Korriban la rendait presque intouchable. Évoluant à travers les gigantesques rayonnages d’hololivres, les luminaires s’activèrent immédiatement lorsqu’elle entra, l’éblouissant quelques instants le temps que ses yeux s’habituent à la luminosité. Elle entendit un bruit de pas venant vers elle ainsi que des sons propres à ceux d’un droïde. Son audition ne l’avait pas trompé, sortant d’une allée, un droïde protocolaire se présenta à elle en levant le bras droit en guise de salutations.

- Bonsoir, je suis 2V-R6. Assistant du bibliothécaire. Puis-je vous être utile ?


Darth Oracci se souvenait de ce droïde bien trop amical pour ce monde si sauvage. Plusieurs fois par le passé, elle s’était posée la question de savoir s’il avait été déjà mis en pièce par certains acolytes agressifs et peu portés sur la patience. Mais connaissant le bibliothécaire et son obsession de l’ordre et de la discipline tout comme son tempérament aigri et véhément, ceux qui avaient tenté de toucher son droïde avaient sans doute connu une fin tragique. Après tout, en discutant avec 2V-R6, la Dame Sith avait appris que le nettoyage faisait partie de ses attributions et de sa programmation. Nul doute n’était permis : la bibliothèque était déjà nettoyée par de petits droïdes à raison de trois fois par semaine. Si 2V-R6 faisait du ménage, c’était sans doute d’un tout autre ordre et surtout dans les quartiers ou le bureau du bibliothécaire…

- Bonsoir droïde. Je présume que le bibliothécaire se repose ? Te souviens-tu de moi ?

2V-R6 resta un instant intrigué et s’immobilisa, ses photorécepteurs clignotaient faiblement comme s’il battait des paupières en interrogeant sa mémoire et sa base de données pour la mettre à jour. Il répondit avec un certain enthousiasme non sans avoir mimé un oui de la tête au préalable.

- Bien entendu Darth Oracci. J’ai effectué une analyse de votre voix et de votre visage tout en faisant un comparatif dans ma base de données. Vous n’êtes pas venue ici depuis plus de vingt ans. Et oui, le bibliothécaire se repose et ne veut pas être dérangé sauf cas d’urgence. Y’a-t-il une urgence ? Puis-je vous être utile votre Excellence ?

L’umbarane plissa les yeux et s’approcha du droïde en esquissant un léger sourire. Le revoir ici lui faisait chaud au cœur tant il semblait être le seul à l’Académie à se montrer un minimum doux et agréable avec les autres lorsqu’elle effectuait son noviciat. Il était intéressant de noter que le droïde ponctuait ses phrases avec un « Votre Excellence » maintenant qu’il avait sans doute vu que son interlocutrice était un Seigneur Sith. Elle n’était pas dupe pour autant, ce droïde était programmé pour assister les Sith dans leurs recherches et les aiguiller vers les bons rayonnages. Cependant cet historique de recherche serait sans doute compilé et l’inquisition comme les services secrets ou responsables de l’académie pouvaient y avoir accès. Il valait mieux rester le plus vague et ne pas se montrer trop précis avec le droïde. D’une voix douce et rassurante, elle formula sa demande.

- Aucune urgence 2V. Et tu peux m’être utile je pense. Je recherche des renseignements concernant l’Histoire pré-galactique, soit tout ce qui peut-être plus vieux de vingt mille ans, ou contenir quelque chose de similaire.

2V-R6 resta un moment interdit et fit pivoter légèrement sa tête sur la droite tandis que ses photorécepteurs continuèrent de clignoter faiblement. Cette fois-ci, cela dura environ une vingtaine de secondes. Il leva un bras en indiquant une direction et commença à marcher vers une allée perpendiculaire à celle au centre.

- Suivez-moi votre Excellence.

Darth Oracci se retourna, ayant encore la sensation d’être observée, puis suivit le droïde en se demandant s’il n’était pas capable d’avancer plus vitre. Après quelques petites minutes, il arriva sur une fin de rayonnage et indiqua une colonne assez fine d’ouvrages. Décevant pour l’umbarane qui aurait préféré ne pas accéder aux savoirs protégés, mais jeter un œil devrait prendre une heure tout au plus ne serait-ce que pour trier les sommaires entre ce qui était intéressant et ce qui ne l’était pas. 2V-R6 semblait satisfait.

- Nous avons très peu d’ouvrages accessibles au plus grand nombre. Si vous voulez avoir accès à des savoirs, il vous faudra accéder à la chambre du savoir votre Excellence.

- Je vais commencer par cela, je te ferai signe si j’ai besoin. Retourne vaquer à tes occupations 2V.

- Bien votre excellence.


Invoquant la Force, la Dame Sith tendit la main et fit venir, montée sur deux rails, une échelle en métal conçue pour accéder aux plus hauts ouvrages. Son travail allait pouvoir commencer. Passé un petit quart d’heure pendant lequel elle pouvait entendre le droïde tourner dans la bibliothèque, Darth Oracci entendit un bruit de pas venant dans sa direction. Elle ne releva la tête que bien quelques minutes plus tard pour voir une nautolane passer par ici. Etait-elle chargée de la suivre ? Patientant tel un oiseau de proie sur son perchoir, l’umbarane prit la parole, préférant prendre l’initiative.

- Belle soirée pour se cultiver n’est-ce pas ?

Restait à voir si son interlocutrice était un peu bavarde ou non.

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La biliothèque était calme la nuit. C'était donc le meilleur moment pour y aller d'après Nimbilay. Il y avait plusieurs raisons à ce besoin de calme. Premièrement, il lui était impossible de se concentrer sur quelque chose de trop abstrait avec du bruit autour. Elle avait grandis dans des environnements dangereux où une minute d'inattention pouvait causer la mort, où dormir sur ses deux oreilles était un gage de fin prématuré et où le moindre être vivant était un danger potentiel. Ces conditions l'avaient forgé et avait fait d'elle cette arme consciente toujours prête à dégainer au moindre signe. Mais à moins d'un silence aussi épais que les murs des tombeaux, elle n'était pas capable de se concentrer plus de quelques secondes sur un texte, un schéma ou d'autres documents similaires. Même le simple murmure des apprentis studieux en pleine journée était trop dérangeant.
Deuxièmement, elle y avait été forcée par ses congénères : alors qu'elle n'était qu'apprentie et que certains trouvaient un excellent jeu de la brutaliser, elle avait naturellement trouvé refuge dans des recoins déserts tels que celui-ci lorsque même elle se sentait sur le point de craquer. Comparée aux cavernes profondes, la bibliothèque avait le notoire avantage de disposer de lumières, de certaines distraction et d'abriter moins de limaces k'lor. Mais plus d'apprentis belliqueux, ce qui n'était mieux que sur le plan olfactif, la plupart du temps. Certes elle ne craignait plus les brimades depuis un long moment, mais elle restait une cible privilégiée de moqueries et de ragots.
La troisième et dernière raison était la plus importante et la plus pathétique : sa propre fierté. Car malgré les années, Nimbilay restait une nautolane qui n'avait jamais reçue d'éducation sérieuse, une ancienne esclave et une guerrière butée. Elle lisait donc particulièrement mal, obligée de suivre les mots du bout de son index cybernétique, les articulant du bout des lèvres pour s'aider à en saisir le sens et peinant sur la moindre tournure compliquée. Elle refusait donc tout naturellement que quelqu'un assiste à ce pitoyable spectacle et lorsqu'elle avait, pour une raison ou une autre, besoin de consulter un ouvrage elle ne venait que bien après le coucher du soleil, à une heure où personne ne traînait entre les rayonnages sans une bonne raison et où elle espérait donc échapper à l'attention de tous.
De plus cela lui permettait d'avoir la place de prendre les postures qu'elle trouvait dans les vieux manuscrits d'escrime, car bien sûr elle ne venait pas consulter des ouvrages de philosophie ou de théories sur la Force la plupart du temps mais bien chercher de nouvelles techniques dans les manuscrits d'escrime oubliés. Parfois elle tombait sur des choses intéressantes pour elle, dans le pire des cas elle passait son temps à contempler des postures d'autres styles et se demandait comment les contrer.

Elle bailla en relevant la tête du traité d'escrime dont elle s'échinait à comprendre les parties les plus... ésotériques. Apparemment l'auteur avait une conception du mot équilibre beaucoup plus large que le fait de réussir à se tenir sur ses deux jambes sans tomber. Elle se frotta les yeux et se releva, puis écarta quelques chaises du centre de la salle de lecture. Elle feuilleta le livre rapidement pour revenir à une page qu'elle avait déjà lue sur laquelle était illustrées plusieurs positions de garde à employer lorsque l'adversaire avait l'avantage de la hauteur. Souvent, c'était elle qui l'avait, mais peut-être que les jedis avaient les même techniques. Elle fit jouer sa cheville encore en convalescence pour l'échauffer ainsi que son bras fraîchement réparé.
Elle prit la pose indiquée sur la première figure, aussi proche qu'elle pouvait la comprendre, se figurant des sabres allumés dans ses mains. La pose n'était prévu que pour un seul sabre mais elle essayait de s'adapter à son propre style. Elle fit quelques pas au milieu de la salle déserte, comme en réponse à un agresseur imaginaire. Oui, elle voyait l'intérêt de la garde d'origine, facile à décaler pour laisser l'adversaire atterrir sans se découvrir puis riposter directement.
Elle passa à une autre figure et après des difficultés à l'adopter elle voulut faire quelques pas et se retrouva très rapidement à tomber en arrière sur le sol. Elle pesta contre un type capable de passer des dizaines de pages sur l'importance de l'équilibre et de ne pas voir des défauts aussi évidents dans les postures qu'il enseignait. Elle se relevait en se massant le coccyx quand un léger bruit métallique lui fit tourner la tête en direction de 2V-R6, le droïde assistant du bibliothécaire, qui venait d'arriver et promena son regard mécanique sur la pièce avant de s'adresser à elle sur un ton proche de la réprimande.

« Guerrière Tiss, ce lieu n'est pas autorisé pour les entraînements.
-Je sais 2V-R6. » répondit-elle sans sembler s'en soucier.

Elle récupéra le livre et retourna au cœur de la bibliothèque pour ranger celui-ci, laissant le droïde à sa tâche de remettre les chaises à leur place. Elle était plongée dans ses réflexions, réfléchissant à cette posture à l'équilibre trop précaire pour être utile, quand elle entendit une voix l'appeler. Les réflexes se mirent en route avant l'analyse et elle bondit en arrière, percutant d'uen épaule la bibliothèque derrière elle, adoptant instantanément une garde défensive. Elle avait pris son sabre en main, bien qu'elle se soit retenue de dégainer -une habitude perdue à force de réprimande pour dégradation des biens de l'Académie-, et laissé tombe le livre au sol.
En fait il ne s'agissait que d'une femme perchée sur une échelle et qui l'avait interpellé de là-haut. Son visage, bien que facilement reconnaissable avec sa pâleur, ses yeux et ses marques rouges, ne lui disait rien. Ne sachant pas à qui elle avait à faire, Nimbilay jugea plus prudent de rapidement se reprendre et abandonna sa posture de défense, mais ne quitta certainement pas l'inconnue des yeux quand elle se baissa pour récupérer le traité d'escrime au sol.

« Oui. Je pensais être seule. » elle étouffa une quinte de toux qui venait de lui prendre la gorge, ravivée par sa soudaine activité. Elle devait donner l'air vulnérable, à sursauter au milieu d'une bibliothèque et ainsi affectée par la maladie. Foutu champignon. Elle se redressa donc de toute sa hauteur, ce qui n'était pas une mince affaire puisque l'inconnue était juchée sur une échelle et devait déjà la dépasser largement même au sol, et essaya d'avoir l'air aussi peu affectée que possible : « Bonne soirée. »

Puis elle reprit son chemin vers le rayonnage où elle avait récupéré le traité.
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En observant sa réaction lorsqu’elle prit l’initiative de la discussion, il était évident que cette nautolane n’était pas chargée de la surveiller ou de la suivre. Si cela avait été le cas, elle n’aurait pas été aussi surprise de sa présence, et aurait encore moins bondit en arrière en posture défensive. Visiblement cette jeune femme était sur ses gardes, mais n’était clairement pas ici pour espionner les agissements de l’umbarane. Perchée du haut de son échelle, les genoux repliés juste par-dessus sa ceinture abdominale, peut-être Darth Oracci avait-elle un petit côté oiseau de proie nocturne qui avait pu l’effrayer. Elle pencha sa tête sur sa droite lorsque la jeune nautolane répondit en pensant être seule, affligée par une quinte de toux, la jeune Sith semblait se reprendre en se redressant. L’œil avisé de l’umbarane dévia son attention sur l’ouvrage qu’elle avait entre ses mains, à la vue de la couverture elle le reconnut presque immédiatement ; il s’agissait d’un traité sur l’escrime rédigé par un ancien maître d’armes ayant vécu la défaite des Sith il y a de cela plusieurs siècles. Darth Oracci l’avait elle-même consulté il y a plusieurs décennies lorsqu’elle était une apprentie fraichement arrivée sur Korriban. L’ouvrage était difficile à appréhender pour qui avait l’esprit bien trop terre à terre et avait de quoi en déconcerter –ou ennuyer- plus d’un lecteur.

Reprenant son chemin vers les autres rangées de livres, la Dame Sith était intriguée et lui répondit presque immédiatement avant qu’elle ne s’éloigne trop. Sa voix était curieuse, peut-être teinté de suspicion mais certainement pas agressive ou hostile, à dire vrai le son de sa voix était plutôt cuivré et mélodieux.

- Vous vous intéressez donc à ce traité sur l’escrime aussi vieux que le temple ?

Se contorsionnant sur l’échelle afin de garder la nautolane dans son champ de vision, la Dame Sith guetta une réaction de la part de cette lectrice nocturne avant d’ajouter.

- Je l’ai déjà consulté étant plus jeune, il est déconcertant n’est-ce pas ?

Refermant l’ancien ouvrage dont elle venait de consulter le sommaire d’une pression entre son pouce et ses autres doigts, Darth Oracci le replaça dans son rayonnage puis descendit lentement de l’échelle non sans une certaine grâce dans sa démarche. Elle bondit en silence sur le sol une fois arrivée aux échelons les plus bas, donnant presque l’impression d’être un spectre éthéré vivant dans l’obscurité et se déplaçant dans les ombres, sans le moindre bruit et avec une agilité presque surnaturelle.
L’umbarane regarda ses épaules, l’un des défauts de cette bibliothèque était sans aucun doute la poussière accumulée dans ce lieu et ce en dépit du travail zélé des petits droïdes chargés de l’entretien qui ne s’attardaient pas à enlever la poussière se trouvant entre les livres eux-mêmes. Mais cela rappelait souvenirs et donnait aussi une forme de charme à ce lieu d’érudition dont les savoirs interdits alimentaient légendes et fantasmes auprès des plus jeunes acolytes et apprentis ambitieux ou ayant le goût du frisson.

Darth Oracci épousseta ses épaules d’un revers de chaque main afin d’apparaitre plus présentable en face de la jeune nautolane avant de rompre la distance séparant les deux femmes. Avançant lentement, le silence de la bibliothèque n’était rompu que part le bruit des talons sur le sol de ce lieu. Sa voix reprit mais beaucoup plus basse que précédemment comme pour ne pas troubler davantage le silence ou la nuit régnant au sein de ce lieu de savoir.

- Rares sont ceux s’attardant aussi tard dans la nuit pour le lire, d’aucuns le prennent en pensant avoir trouvé l’outil faisant d’eux le duelliste de l’Ordre Sith mais finissent par l’abandonner. Qu’avez-vous pensé de cet ouvrage ?

Croisant les bras, la Dame Sith observait le visage de la nautolane qui ne ressemblait en rien à celui de celle qui était actuellement son apprentie. Plus petite que son apprentie, la couleur de leur peau était différentes, tout comme les cicatrices que son interlocutrice avait à la commissure de ses lèvres. De surcroit elle était plus âgée indéniablement. Cette lectrice nocturne semblait moins assurée que sa disciple, mais paradoxalement plus expérimentée que Shoya Karnel si Darth Oracci se fiait à ses doigts artificiels sur la main droite, ses cicatrices et à son regard.
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Nimbilay soupira en se retournant vers la sith perchée sur son échelle. Elle l'aurait volontiers ignorée pour aller ranger le bouquin puis probablement regagner sa chambre. L'ennui c'est que son visage ne lui disait absolument rien, alors qu'elle passait le plus clair de son temps à l'Académie et que peu de visages ici lui étaient complètement inconnus. Il devait donc s'agir d'une sith de passage, l'Académie étant un lieu fréquemment visité par de nombreux siths basés ailleurs dans l'Empire. Et parmi ces voyageurs on trouvait aussi bien des apprentis que des guerriers ou des seigneurs, hors elle n'avait pas envie de se faire une ennemie puissante. L'excuse « je ne vous ai pas reconnu » étant plus souvent perçue comme une insulte que comme une bonne raison de manquer d'obéissance par les siths puissants.
Elle s'appuya d'une épaule contre une bibliothèque adoptant une pause flegmatique. Il ne fallait pas trop attendre d'elle dans le domaine de la politesse, après tout.

« J'étais curieuse de voir ce qu'il y avait dedans. Je ne savais pas qu'il était aussi vieux. »

Elle se sentit un peu idiote de le dire. Quels bénéfices pouvait-elle espérer tiré de techniques aussi anciennes ? Elles avaient du être apprises, digérées et réutilisées par tellement de sith depuis qu'il était probablement plus simple de juste apprendre les techniques modernes. Enfin, si quelqu'un au cours de l'histoire avait réussi à piger ce charabia à propos d'équilibre. Apparemment, l'autre avait le même genre d'avis, bien qu'exprimé plus poliment que ce que Nimbilay en pensait.

« Ouais, déconcertant. Y a des phrases difficiles à comprendre parfois. »

Pour ne pas dire qu'elles l'étaient toutes de son point de vue. Elle avait réussit à lire toute une page sans comprendre une seule des idées évoquées, un peu plus tôt dans la soirée. Et elle n'en était encore qu'à ce que l'auteur appelait les « préceptes de base ». Elle avait hâte d'arriver au cœur du texte, cela allait de soi...
Quand l'autre femme sauta de son échelle et s'avança vers elle pleine d'une grâce que Nimbilay ne parvenait pas vraiment à mépriser sans l'envier un peu, la nautolane contint un nouveau soupir, résignée à devoir subir une conversation qu'elle n'avait pas voulue. En tout cas celle qui lui faisait face n'était pas une apprentie, elle n'en avait aucune des manières et était trop âgée, trop assurée aussi.

« Si des apprentis pensent pouvoir trouver une méthode miracle pour devenir une terreur dans la bibliothèque, ils sont vraiment stupides : si un tel livre existait, cela ferait bien longtemps que quelqu'un l'aurait utilisé et brûler pour que personne ne devienne aussi bon que lui.
Quant à ce bouquin ce n'est pas le plus mauvais que j'ai lu, mais je ne trouve pas qu'il soit suffisamment intéressant pour se farcir autant de textes. Surtout que souvent, je ne comprends même pas quel est le rapport avec l'escrime. »


Elle agita un peu le livre dans sa main pour illustrer le peu d'estime qu'elle avait pour lui. Cette discussion commençait à la mettre mal à l'aise, elle n'aimait pas parler d'elle. Aussi s'éloigna-t-elle d'un pas en croisant ses bras sur sa poitrine. L'attitude de cette étrangère n'aidait pas non plus, elle semblait à la fois amicale et si sûre d'elle. Mais c'était une sith, il ne fallait pas baisser sa garde. La nautolan était plus habituée à ce que son apparence provoque un minimum de méfiance, si ce n'est d'effroi parmi les plus faibles, ou que sa réputation attire les moqueries.
Elle préféra donc essayer de dévier le sujet sur autre chose qu'elle même et, avec un signe de tête en direction de la bibliothèque devant laquelle était toujours posé l'échelle, elle demanda :

« Et vous, vous travaillez sur quoi ? »

Elle se fit, après coup, la réflexion que si elle était une sith puissante, elle n'aurait aucune envie de parler de ses projets. Certains réagissaient même de façon quelque peu... disproportionnée. Tandis que cette pensée frappait son cerveau, elle ne put s'empêcher de se tendre, méfiante, comme prête à un combat.
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Darth Oracci trouvait que son interlocutrice avait une façon assez particulière de s’exprimer. Si cette rencontre ne se déroulait pas dans l’Académie Sith, elle aurait pu penser qu’il s’agissait d’une mercenaire. Mais la fin finissait par rattraper cette impression générale. La nautolane semblait assez récalcitrante à s’ouvrir un peu, si ce n’est quand il s’agissait de parler plus en détail du livre. Ecoutant les arguments de son interlocutrice, elle hocha de la tête légèrement et lentement avant de reprendre la parole d’un ton quelques peu pensif.

- Des erreurs de jeunesse de la part d’apprentis. Il m’a toutefois bien servi à l’époque.

La Dame Sith demeura silencieuse, repensant à ce que venait de dire son interlocutrice. Bien entendu, si ce livre était si important, sans doute aurait été détruit par un apprenti désireux de préserver ce savoir pour lui-même. Pourtant les savoirs anciens étaient légués par les survivants en un sens, l’ancienneté d’un savoir pouvait toujours être valide dans certains cas : après tout les formes de combat au sabre laser étaient les mêmes enseignées depuis plusieurs siècles, et chacune avait ses forces et faiblesses. Pourtant toutes subsistaient à travers le temps comme le leg d’une génération oubliée depuis la nuit des temps. Le savoir était une arme, et le partager venait à diluer le pouvoir en somme. Il y avait là une réflexion intéressante à suivre se dit-elle. C’est alors que la jeune femme faisant face à l’umbarane lui demanda ce sur quoi elle travaillait de son côté. Darth Oracci plissa les yeux une petite seconde, observant la nautolane se raidir légèrement. C’était assez risqué et de sucroit la Dame Sith ne souhaitait certainement pas parler ouvertement de ses projets de recherche archéologiques concernant Dathomir. Le mieux à faire était sans doute de répondre sans mentir tout en restant assez évasive voire en indiquant une piste assez éloignée.

- Je suis à la recherche de renseignements sur les civilisations pré-galactiques comme les Gree par exemple. Mais comme vous vous doutez, il est difficile de trouver des données viables et en nombre suffisant. De surcroit il faut également démêler le vrai du faux entre la réalité et les extrapolations farfelues de certains archéologues. Je pense que je vais devoir accéder aux archives de Dromund Kaas même si les ouvrages sont bien plus récents…

Sa voix était des plus douces et toujours calme, le reste de son corps était assez détendu. Elle ne souhaitait pas en dire bien plus, et encore moins concernant l’artefact Rakata qu’elle avait pu trouver sur Athiss au fond du tombeau de Vodal Kressh. Sa réaction aurait sans doute de quoi surprendre, mais Darth Oracci n’était pas de ces Sith les plus impulsifs et aussi incontrôlables que des Terentateks enragés. Si l’umbarane était un animal, ce serait plutôt une araignée d’apparence docile et préparant ses toiles pour y enfermer ses proies. Cette subtilité lui avait permis de survivre au sein de l’Ordre Sith et de tirer son épingle du jeu. En un sens c’était les plus discrets et silencieux qui s’avéraient être les plus retors et dangereux là ou les autres avaient plutôt tendance à être vus de loin dans leurs intention.

- Vous vous y connaissez ? Par ailleurs quel est votre nom ?

Voulant un petit peu creuser davantage la personnalité de la nautolane lui faisant face, Darth Oracci lui avait posé ces questions en s’avançant lentement d’un pas, le ton de sa voix affichant un intérêt et une curiosité marquée à l’égard de la guerrière Sith. A vue de nez, elle n’était plus une apprentie, même si son attitude faussement assurée pouvait être trompeuse quant à son rang. Les cicatrices et prothèses signifiaient qu’elle avait déjà quitté l’académie pour être affectée à des missions. Le fait qu’elle soit encore vivante témoignait aussi qu’elle avait survécue à ses opérations. De quoi éveiller la curiosité de l’umbarane toujours à la recherche de nouveaux talents et agents pour le bon déroulement de ses projets. Pour l’heure, il fallait d’ores et déjà s’intéresser un peu à qui elle était avant de creuser davantage ses aptitudes et ses ambitions pour trouver un ou plusieurs leviers avec lesquels jouer.
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Bon, elle ne semblait pas le prendre mal, Nimbilay se détendit donc un peu tandis que son interlocutrice expliquait ce qu'elle recherchait. Les grees... il lui semblait que c'était eux qui avaient été attaqué récemment par un seigneur sith qui voulait devenir Empereur. Elle n'avait pas tout compris, simplement que ça n'avait pas marché à cause des jedis. Rien d'anormal donc. Elle ne comprenait pas tout non plus à ce que disait l'autre sith, à propos d'archéologues farfelus. Déjà de son avis il fallait l'être pour aller déterrer des cailloux toutes les journée sans y être obligé par des coups de fouet. Elle avait pas mal côtoyé les archéologues de l'Académie, que ça soit en tant qu'esclave ou en tant que surveillante des esclaves et il s'agissait de gens étranges apparemment passionnés par des vieilles statues tellement érodées qu'on ne comprenait même pas ce qu'on voyait. En une occasion elle avait reçu cinquante coups de fouet pour avoir mis un coup de pioche sur un caillou apparemment comme tous les autres mais super précieux pour les archéologues.
Autant dire que lorsque la passionnée d'archéologie lui demanda si elle s'y connaissait, la réponse fusa rapidement, avec un petit glapissement presque comme si elle avait été prise en faute :

« Pas du tout ! » Elle se reprit avec un léger raclement de gorge et prit le ton le plus détaché et neutre possible : « Nimbilay Tiss. Je suis une guerrière. »

Juste après elle tenta de rompre le contact en se dirigeant vers l'étagère où elle devait ranger le traité d'escrime et constata avec une certaine gêne que l'autre sith la suivait. Elle maudit intérieurement la malchance qui voulait que, en pleine nuit, elle tombe sur quelqu'un mais en plus sur quelqu'un de curieux. Elle ne pouvait s'empêcher de guetter le moindre mouvement brusque de sa suiveuse, le moindre signe d'attaque, si bien qu'elle passa sans le voir devant l'endroit où elle devait ranger le livre, ce qui lui fut signalé par celle dont elle se méfiait si fort.
Elle s'arrêta net et se retourna en s'efforçant d'empêcher sa gêne de transparaître sur son visage, ce qui n'avait rien d'aisé avec une peau aussi blanche. Elle refit quelques pas en direction de la sith à l'identité toujours indéterminée et chercha du regard où exactement elle avait emprunté le livre, plusieurs heures auparavant. Toujours méfiante, ses yeux faisait régulièrement des sauts sur le visage ou les mains de celle qui l'accompagnait, à la recherche d'un éventuel signe avant-coureur. Finalement elle trouva l'emplacement et y replaça le traité avec une certaine hâte puis se retourna vers la sith en faisant deux pas en arrière, remettant une distance entre elles qui lui était plus agréable et se frottant les mains comme si elle venait de se débarrasser de quelque chose de gênant. Se décidant à briser le silence qu'elle s'était efforcé de maintenir, plus à cause de la pression que cela lui mettait que parce qu'elle avait vraiment envie de faire la conversation, elle demanda abruptement :

« Pourquoi vous m'avez suivie ? Vous voulez quelque chose ? »
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La nautolane semblait toujours aussi peu propice à échanger avec la native d’Umbara. Peu portée sur l’archéologie, ou le savoir ancien elle donna son nom : Nimbilay Tiss. Son nom ne disait rien à Darth Oracci dont l’attention était plus portée sur ses projets immédiats que sur l’ensemble des Sith maniant le sabre laser comme des artistes peignant une toile de carnage sur le champ de bataille. En effet la jeune femme se définissait comme étant une guerrière ce qui expliquait aussi bien ses cicatrices que ses prothèses aux doigts. L’umbarane avait vu juste en observant son interlocutrice et la définissant comme étant peu loquace. Si peu bavarde qu’elle semblait avoir adopté une stratégie de fuite. Darth Oracci la suivit silencieusement d’un pas léger et rapide tout en maintenant une certaine distance avec elle afin de ne pas la brusquer. Curieux pour une guerrière Sith assumée qui avait sans doute croisé le regard de la mort à plus d’un titre lors des théâtres d’opération menés par l’Empire Sith récemment. Était-elle si impressionnée par l’umbarane pour battre en retraite et mettre tout en œuvre pour couper court à la discussion ? Ou était-elle prise par le temps ? Les deux n’étaient pas incompatibles pour autant. De surcroit peut-être qu’elle agissait ainsi avec les autres Sith.

Demeurant muette tout en observant ses faits et gestes, il devenait de plus en plus clair qu’elle n’avait pas été envoyée par Darth Malevolus pour surveiller les agissements de la Dame Sith concernant ses plans à venir. Fort heureusement ce n’était pas le cas.

- De mémoire, il se range plutôt à cet endroit.

Fit-elle tout en désignant du bout de son doigt blanchâtre un ouvrage manquant sur une autre étagère. La jeune nautolane ne dit rien, et semblait même gênée par la réflexion de Darth Oracci quand celle-ci fit remarquer à Nimbilay qu’elle s’était trompée pour ranger l’ouvrage qu’elle avait consulté pendant toute une partie de la nuit. Puis soudainement, sans sommations la nautolane prit la parole d’un ton assez direct et presque inquisiteur qui trahissait un sentiment mêlant agacement et peut-être nervosité ou stress. La Dame Sith n’en prit pas ombrage et recula d’un pas, les mains dans le dos et toujours aussi droite au point d’en être presque trop rigide, inflexible à la réaction de Nimbilay.

- Parce que je me demandais une chose…

Fit-elle d’un ton imperturbable tout en plaçant son index et son pouce droit entre son menton. Laissant une seconde flotter dans les airs, la Dame Sith avança à nouveau d’un pas vers la nautaulane tout en croisant les bras cette fois-ci. Sa voix toujours claire et douce s’échappa de ses lèvres comme un murmure.

- Si vous n’arrivez pas à trouver un ouvrage plus pratique concernant l’escrime. Peut-être pourriez-vous accéder aux savoirs réservés aux seigneurs Sith. Vous trouverez peut-être quelque chose de plus intéressant, beaucoup moins ésotérique et accessible…


Avançant cette idée presque innocemment, la Dame Sith se dit qu’il y avait peut-être une façon de garder la jeune femme à l’œil de cette façon, voire de la rendre un peu plus bavarde et moins réservée. En gagnant sa confiance de cette façon, peut-être qu’elle abaisserait sa garde et serait plus susceptible d’être sondée psychologiquement par l’umbarane qui trouverait sans doute un ou plusieurs points sur lesquels appuyer pour vérifier si elle serait une alliée éventuelle dans ses projets. La Dame Sith reprit la parole, interrogeant Nimbilay pour avoir son opinion sur la question.

- N’êtes-vous pas d’accord avec moi ?

Darth Oracci resta immobile, plongeant son regard aquilin sur le visage de la nautolane afin de déceler quelques traces de petits signes lui permettant d’anticiper sa réponse qu’elle soit positive ou négative. Cela dit elle s’attendait déjà à au moins une question de la part de la guerrière Sith lui faisant face. Une interrogation à laquelle elle répondrait sans l’ombre d’un doute si cela pouvait dissiper tout argument pouvant servir d’échappatoire à la nautolane.
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Nimbilay décida de fixer l'umbarane dans les yeux quand celle-ci s'avança d'un pas, encore une fois. Elle ne savait pas ce qu'elle cherchait à faire à se rapprocher comme ça, mais ça commençait à lui porter sur le système. Enfin, elle allait peut-être avoir une réponse. Peut-être, mais probablement pas. On était pas gentils par principe chez les siths, on était intéressé. C'était pour ça que, tout bien réfléchi, Nimbilay préférait les connards tyranniques qui ne s'embêtaient pas à faire des ronds-de-jambes pour obtenir ce qu'ils voulaient : ils l'énonçaient, tout simplement. Ensuite c'était à voir si elle avait une possibilité de dire non -généralement, elle ne l'avait pas. Simple, direct, rapide et sans fioritures. Comme elle.
Mais là, elle ne connaissait encore rien de la personne en face d'elle, ou peu s'en fallait, et elle savait déjà que ça n'allait pas se passer ainsi. Il y aurait des belles paroles, des promesses et des mirages pour qu'elle fasse quelque chose et si jamais elle ne recevait qu'une fraction de ce qu'elle aurait attendu, Nimbilay pourrait déjà s'estimer heureuse d'avoir eu quelque chose.

En effet, ça ne tarda pas. Cette inconnue lui proposait, car c'était bien ça même si elle ne l'avait pas dis directement, d'avoir l'autorisation de consulter les ouvrages normalement réservés aux seigneurs sith. Nimbilay se mordit légèrement la lèvre inférieure tandis qu'elle réfléchissait. Il y avait des tas de rumeurs sur la section réservé : rituels alchimiques, sombres secrets, usage de la Force inconnu, rituels ésotériques... Apprentis comme guerriers ne se lassaient pas de colporter des histoires et des rumeurs sur ce qu'on pouvait y trouver. Pourtant, jamais Nimbilay n'avait songé qu'il pourrait y avoir tout simplement des livres d'escrimes, d'entraînement ou d'arts martiaux en tout genre. Cela lui semblait si... banal. Indigne des utilisateurs d'une telle bibliothèque. Et pourtant, il semblait logique que les seigneurs siht auraient pris soin d'interdire à leurs subordonnés des sources de connaissances trop grandes, même dans un domaine aussi trivial que le combat au sabre.
C'était en tout cas une occasion unique de jauger ce que pouvait renfermer cette bibliothèque. Et même si elle ne renfermait aucun traité d'escrime intéressant, il n'y avait pas que sur ce point qu'elle pouvait faire des progrès, loin de là. De nombreux seigneurs combinaient l'usage de la Force et de l'escrime au combat, un art qu'elle avait encore du mal à exploiter, par exemple. Au delà de ça, il y avait uen certaine curiosité qui venait de s'éveiller en elle, le même genre que celle qui lui fait parfois parcourir les vieux tombeaux : Korriban était imprégnée du côté obscur, à tous les niveaux, comment ne pas vouloir connaître ce qui se cachait dans une bibliothèque secrète ?

« Ok. Ça a l'air cool. Mais comment j'obtiendrais le droit d'accès ? Vous êtes une seigneur ? D'ailleurs c'est quoi votre nom ? »

Elle avait tenté d'avoir l'air parfaitement assurée et maîtresse d'elle-même, mais la vérité était bien en-dessous. Elle était emplie de doute sur cette inconnue beaucoup trop ouverte et amicale, qui lui proposait à demi-mot et l'air de rien des accès privilégiés à d'importantes sources de savoir. Le problème c'est qu'elle ne savait toujours pas pourquoi elle faisait ça. Il était invraisemblable qu'il n'y ait pas une raison, un retour attendu. Elles étaient encore en train de se fixer dans le blanc -ou le noir- des yeux, les bras croisées. Nimbilay plissa un peu son regard et releva légèrement le menton, prenant une pause un peu plus imposante.

« Et qu'est-ce que vous voudriez en échange ? Un service ? Une information ? Un sale boulot à confier ? »

C'était habituellement ce qu'on lui refilait, aussi n'aurait-elle pas été surprise. Faire taire et disparaître des gens était devenu naturel pour elle. On ne pouvait pas vraiment la qualifier d'assassin : eux utilisent des méthodes, s'attaquent à des cibles lourdement défendues, sont discrets et experts en traque. Nimbilay, elle, n'était qu'une guerrière sans subtilité. Elle allait là où l'on le lui indiquait, tuait les gens qu'il fallait tuer, généralement une bande de mercenaires qui en savaient trop ou quelque chose du genre, et repartaient sans se soucier de discrétion. Elle « nettoyait », tout simplement.
Elle décroisa les bras et posa les poings sur les hanches, légèrement en arrière, attendant une réponse tandis que son regard n'avait pas quitté celui de l'umbarane, seulement interrompu par quelques clignements de ses épaisses paupières.
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La petite manœuvre de l’umbarane avait piqué à vif la nautolane qui semblait être un peu plus intéressée. La voici tout d’un coup plus bavarde, plus intéressée par ce que pouvait lui apporter Darth Oracci. Nimbilay ne s’en était pas rendue compte, mais sa réaction bien que mesurée en disait déjà beaucoup sur ses intérêts et sa façon de fonctionner pour la Dame Sith. Haussant la tête et plissant très légèrement ses yeux, elle avait l’impression d’être tombée face à quelqu’un qui pouvait lui être utile et qui s’ouvrait petit à petit à ses paroles.

- Vous avez visé juste guerrière Tiss…

Fit-elle, en ne précisant pas ce sur quoi elle avait eu raison dans ses questions et suppositions. A dire vrai Nimbilay avait fait preuve de perspicacité en avançant l’hypothèse que sa mystérieuse interlocutrice était un seigneur Sith d’une part, mais aussi que ce que faisait miroiter Darth Oracci exigeait, par extension, quelque chose en retour de la part de la nautolane. Cette preuve de clairvoyance fut appréciée de la part de l’umbarane qui esquissa un sourire de satisfaction. Au moins Nimbilay n’était pas naïve et savait que rien n’était gratuit dans cette galaxie : toute main qui donne est au dessus de celle qui reçoit.

- Je suis Darth Oracci, seigneur Sith. Et je ne sais pas encore en quoi vous pourriez m’être utile… cependant votre perspicacité et clairvoyance m’indiquent que vous avez la tête sur les épaules, une qualité rare chez de nombreux Sith. Sans doute que vous pourriez m’être utile en temps et en heure pour me rendre un service coïncidant avec vos talents.

Darth Oracci se tenait droite, nullement impressionnée par la pose que venait de prendre son interlocutrice. Se mettant de profil et rompant le contact visuel avec la jeune guerrière, elle fit quelques pas sur sa gauche tout en reprenant la parole et détaillant ce qu’elle proposait comme horizons pour la jeune guerrière.

- Je ne doute pas une seule seconde que ces enseignements vous serons bénéfiques et vous permettront de sortir votre épingle du jeu parmi vos pairs. Les traités et exercices préenregistrés dans certains hologrammes permettront de vous perfectionner dans votre art de manier votre sabre laser. De nouvelles façons de triompher de vos ennemis s’ouvriront à vous…

L’umbarane se demandait cependant quelles étaient les aspirations et désirs de la nautolane car pour l’heure hormis la volonté d’en apprendre plus, Darth Oracci n’avait pas trouvé d’autre levier pour manœuvrer Nimbilay dans son sens. Quelles étaient ses ambitions ? Peut-être le découvrirait-elle au fur et à mesure ainsi qu’une fois le service demandé accompli. Ce service pourrait par ailleurs être un test destiné à évaluer la compétence de cette guerrière avant de déterminer si oui ou non, elle pourrait rejoindre le petit groupe que cherchait à composer l’umbarane afin de se frayer un chemin vers ses propres objectifs. Esquissant un sourire, elle caressa un instant son menton après avoir croisé les bras sous sa poitrine, la Dame Sith pivota sur sa gauche et posa sa dernière question d’une voix calme et sereine.

- Marché conclu ?

Fut sa dernière question, son regard plongé dans les yeux de la nautolane comme pour chercher à anticiper sa réponse. Il était peu probable qu’elle refuse cette offre si Nimbilay avait un tant soit peu d’ambition, ne serait-ce que pour être la plus redoutable lame de l’Empire et s’élever au dessus des autres guerriers peuplant l’espace Sith. Dans son esprit, Darth Oracci était déjà convaincue de l’avoir séduite avec cette promesse. Restait à voir si cette collaboration pourrait durer dans le temps afin d’être pleinement profitable aux deux femmes qui arpentaient seules, les rayonnages de cette bibliothèque Sith ayant été dressées bien avant leurs naissances…
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Nimbilay plissa ses grands yeux : elle prétendait ne pas savoir encore ce qu'elle allait demander ? C'était étrange, assez suspect même. La nautolan ne comprenait pas ce qui pouvait pousser une sith puissante à lui faire une proposition de la sorte si elle n'avait pas encore d'idée de ce qu'elle allait lui demander exactement. A moins, bien sûr, qu'elle ne lui dise pas la vérité. Peut-être même que cette rencontre n'avait rien de hasardeux après tout... Elle secoua distraitement la tête en chassant cette pensée de son esprit, c'était juste du temps perdu sur quelque chose qu'elle ne saurait probablement jamais.

« Donc je suis censée accepter d'avoir une dette dont j'ignore tout auprès de vous c'est bien ça ? Ça ne me plaît pas. »

Pendant que Oracci lui détaillait ce qu'elle avait à gagner, lui faisant miroiter l'avantage qu'elle pourrait prendre sur le reste des siths -enfin, des guerriers siths- Nimbilay fit quelques pas pour venir se placer presque dans son dos, à quelques mètres de distance. Quand l'umbarane s'arrêta pour se retourner vers elle, Nimbilay lui fit de nouveau face, détaillant le visage de la seigneur, parcourant du regard toute sa silhouette comme si elle cherchait un quelconque piège. Elle avait la tête légèrement penchée sur la droite et tout son poids reposait sur sa jambe gauche afin de soulager sa cheville blessée. Elle avait les bras croisés sous sa poitrine mais le regard plus curieux et moins froid qu'auparavant.
Elles se trouvaient chacune d'un côté de l'allée de la bibliothèque, se faisant face comme pour dresser un pont au-dessus du vide. Nimbilay sentait la présence du meuble derrière elle, remplis d'ouvrages d'escrimes et de holos de démonstration. Même après des années elle n'avait pas encore consulté tout ce qui s'y trouvait, certes, et elle pouvait encore y trouver de la matière pour progresser, mais combien de temps s'était-il écoulé depuis qu'elle avait réellement appris quelque chose de cette collection ? Elle arrivait doucement mais sûrement au bout des enseignements classiques. Bien sûr, elle pouvait toujours progresser par elle-même, mais elle n'y arriverait pas aussi vite qu'un autre guerrier qui disposerait de l'enseignement d'un maître plus expérimenté. Elle était seule dans la lutte pour l'excellence. La question qui se posait était donc : pouvait-elle réellement refuser cette proposition, cette chance d'obtenir l'avantage ? Et la réponse qui s'imposait, aussi lourde que la pierre des murs de l'Académie et aussi définitive que les tombeaux de la vallée : non, elle ne le pouvait pas.
Elle fit donc deux pas en avant pour la première fois depuis le début de leur rencontre, brisant d'elle même la distance qui la séparait d'Oracci, et se planta face à elle. Elle devait lever largement la tête pour la regarder dans les yeux et cette constatation ne la mettait pas à l'aise.

« D'accord, j'accepte. »

Un sourire victorieux se dessina sur les lèvres de l'umbarane qui tendit la main ouverte, paume légèrement vers le haut, en direction de Nimbilay. Celle-ci réprima un mouvement de recul pour mettre une distance plus confortable et répondit à la poignée de main. Elle serra l'avant-bras d'Oracci peut-être un peu plus fort qu'il n'était nécessaire, moins par orgueil et volonté d'impressionner que sous l'influence du stress. Quand elles se relâchèrent, elle fit aussitôt un pas en arrière pour reprendre ses distances.

« On y va maintenant ? »

Sous le ton monotone habituel perçait une curiosité et impatience grandissante. De plus, bien qu'elle essayait de garder une pause aussi fière qu'auparavant, le dos bien droit et les épaules saillantes, elle avait désormais tendance à fuir le contact visuel, comme si elle avait peur de ce qu'elle pourrait lire dans celui de la seigneur sith.
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Comme elle l’avait espéré, Nimbilay fut convaincue d’accepter le marché proposé par Darth Oracci. Bien qu’elle ait eu des réticences quant au service qu’elle devrait rendre à l’umbarane en temps voulu, la nautolane s’était laissée séduire par la perspective d’obtenir un avantage sur ses rivaux éventuels en termes de maîtrise du sabre laser. En dépit de savoir ce dans quoi elle s’engageait, force était d’admettre que la Dame Sith lui avait fait une offre qu’elle ne pouvait pas refuser. Ce fut d’ailleurs Nimbilay qui rompit en premier la distance la séparant de Darth Oracci pour accepter son offre. Un sourire triomphant se dessina sur son visage lorsqu’elle s’approcha de son interlocutrice. L’umbarane tendit la main pour que la nautolane la saisisse. La poignée de main se fit jusqu’au coude et la Dame Sith fut quelques peu surprise par la prise bien trop ferme de la nautolane. Une fois le pacte scellé, Nimbilay se retira directement d’un pas en arrière comme si elle reprenait ses vieilles habitudes en affichant sa distance.

- Excellent…

Dit-elle simplement en affichant un air satisfaite sur le visage non sans avoir regardé sa peau pâlir un peu là ou Nimbilay avait serré son bras, aucun bleu mais la fermeté de la nautolane témoignait de sa force physique. Puis elle reprit avec son ton habituel.

- Bien entendu… suivez-moi...

Elle fit volteface puis commença à marcher lentement à travers les allées. Rejoignant l’allée principale, le duo croisa 2V-R6 une nouvelle fois mais ne posa aucune question, visiblement il continuait sa ronde à travers la bibliothèque et reviendrait à son poste après avoir fait son tour. Arrivés à hauteur du bureau central, la Dame Sith passa derrière le long d’un couloir non sans avoir enjambé un simple cordon écarlate avant d’inviter la nautolane à faire de même. Après être passés dans un couloir, le duo improvisé tourna à droite vers un autre droïde d’un modèle un peu plus ancien que 2V-R6 et poussiéreux. Visiblement il avait été en veille et s’était activé lorsque ses capteurs de mouvements avaient détecté l’arrivée de deux personnes. Il observa les deux individus, fit une comparaison dans sa base de données et s’exprima une fois le duo identifié. Son compagnon du même modèle à côté s’activa également mais demeura silencieux.

- Bonsoir Seigneur Oracci, guerrière Tiss. De quoi avez-vous besoin ?
- Bonsoir 2D-L3, il me faut accéder à la bibliothèque réservée.


Le droïde laissa ses photorécepteurs au vert avant de basculer vers l’orange lorsqu’il se pencha pour voir la nautolane la suivant.

- Guerrière Tiss est avec vous ?
- Tout à fait.


Les deux droïdes se regardèrent un instant, échangeant des données entre eux semblant hésiter un instant mais après avoir vérifié leur programmation, leurs photorécepteurs basculèrent vers une couleur verte et reprit la parole.

- Accordé. Vous pouvez y accéder.

Passant les deux droïdes qui s’écartèrent du chemin, le duo poursuivit sa marche vers une impasse dans laquelle se trouvait un buste massif représentant Marka Ragnos. Darth Oracci se pencha vers le socle sur lequel le buste était posé et soudé. Elle tapa une combinaison spéciale en s’assurant que Nimbilay ne la regarde pas, appuyant sur les lettres gravées dans un ordre particulier. Les yeux de Marka Ragnos s’illuminèrent d’une lueur rougeâtre puis pivota sur lui-même à cent quatre vingt degrés. Le mur qui était dans son dos précédemment coulissa et laissa la place à un escalier qui descendait et donnait sur une porte blindée bien plus récente que le reste de la bibliothèque.
Le passage derrière eux se referma. Arrivés devant la porte qui ressemblait à celle d’un coffre fort, un œil mécanique s’ouvrit sur un photorécepteur orange devant laquelle, Darth Oracci se positionna. Passant au vert, un petit clavier sortit du mur sur la droite du duo avec à côté un panneau digital. L’umbarane indiqua à la nautolane de reculer puis s’assurant qu’elle ne l’observe pas, elle entra son propre code personnel avant d’apposer sa main sur le panneau. Ce dernier ne se contentait pas d’identifier les empreintes de la Dame Sith, mais analysaient également ses signes vitaux. Tous les voyants étant au vert, les six verrous s’ouvrirent les uns après les autres déverrouillant le septième verrou beaucoup plus massif que les autres. Il y eu un petit échappement de vapeur de part et d’autre de la porte d’entrée qui commença coulisser sur elle-même vers le haut, tout comme les seconds et troisièmes panneaux. Laissant la place à une salle plongée dans les ténèbres les plus noires, une odeur d’ancienneté et de poussière vint aux narines des deux Sith. Darth Oracci pénétra dans la salle sans hésitation et aussitôt les lumières s’allumèrent les unes après les autres révélant une salle ancienne plus petite que la bibliothèque classique, mais plus richement décorée avec des bustes et statues à la gloire des Sith du passé. Passant devant une statue à échelle normale de Marka Ragnos, l’umbarane reprit la parole tandis que la lourde porte derrière elles se refermait doucement dans un grondement manquant de couvrir la voix claire de la Dame Sith.

- C’est l’un des nombreux accès à cette bibliothèque, ces codes et autorisation permettent de relever qui y rentre et qui en sort. Ils permettent aussi de passer sans déclencher les systèmes de sécurités et autres pièges mortels. Il y a d’autres passages secrets à travers l’académie. Mais je ne les connais pas tous.

Darth Oracci descendit de petites marches et parcourut l’allée qu’ils avaient empruntée pour rejoindre une allée centrale de cette seconde bibliothèque. Quelques droïdes s’affairaient ici et là ne prêtant qu’une attention limitée à l’umbarane mais s’attardant un peu plus sur la nautolane. Communiquant entre eux, sans doute avaient-ils été avertis par les deux gardiens massifs à l’entrée. La Dame Sith indiqua une allée à suivre un peu plus loin puis reprit la parole d’un air un peu hésitante.

- De mémoire ce devrait-être par ici…

Menant la marche, le duo reprit son évolution dans cette salle secrète jusqu’à atteindre un double rayonnage contenant des livres, parchemins anciens et fragiles ainsi que des hololivres plus récents ainsi que des holocrons laissés par ceux ayant précédé les deux Sith qui se trouvaient ici aujourd’hui. Désignant les deux rayonnages compacts mais immenses en termes de toit, on pouvait voir que la bibliothèque secrète compensait sa superficie plus faible par de plus grandes hauteurs. Darth Oracci pivota vers la jeune nautolane et reprit la parole un peu à la façon d’un professeur, son regard se durcit un peu sur la seconde moitié de mots sonnant comme une mise en garde à prendre en compte.

- Vous devriez trouver votre bonheur ici, néanmoins je me dois de vous mettre en garde contre les holocrons. Je vous déconseille de les utiliser. Leurs créateurs sont… parfois capricieux et peuvent s’avérer dangereux s’ils vous estiment indignes de recevoir leurs enseignements. Si vous avez un problème avec l’un de ces esprits du passé appelez-moi…

L’air grave qu’avait pris l’umbarane était des plus sérieux. Mieux valait ne pas sous-estimer ces Sith disparus. Bien que ces holocrons soient anciens, leurs créateurs avaient eu tendance à laisser une partie d’eux-mêmes à l’intérieur lors de leur conception. Certains pouvaient se montrer très dédaigneux, d’autres se contentaient de railler et de provoquer les Sith désireux d’apprendre, tandis que les derniers étaient particulièrement agressifs vis-à-vis de certains désignés comme indignes. Dans ces cas là, les pouvoirs contenus dans ces holocrons pouvaient très bien se retourner contre ceux se pensants capables de résister ou étant trop faibles pour lutter contre les propriétaires de ces artefacts anciens. Il s’agissait de rumeurs pour certains Sith, mais d’autres avaient fini par perdre pied dans ces enseignements, corrompus lentement, ils avaient sombré la folie ou par se suicider dans certains cas. Certains parlaient aussi de possessions par d’anciens esprits Sith désireux de vivre à nouveau à travers le corps d’un autre. A dire vrai ces holocrons pouvaient être très dangereux et porter atteinte à l’Empire si leurs concepteurs estimaient l’Empire indigne des Sith. Ce qui expliquait pourquoi ces savoirs étaient surprotégés et n’étaient pas laissés à la portée du premier acolyte venu.

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Ils en font trop : cette pensée revint plusieurs fois dans l'esprit de la nautolan alors que le duo s'enfonçait dans les profondeurs de la bibliothèque et passait différents portails de sécurité. Le pmus étonnant, peut-être, était que tout était automatisé. De son avis, aucun droïde, aussi sophistiqué soit-il, ne pouvait arrêter longtemps un sith déterminé et elle ne comprenait pas pourquoi il n'y avait pas de véritables gardiens de chair et de sang voués à protéger ces savoirs de tout intrus. Peut-être à cause des problèmes de loyauté inhérents au code sith. Mais il existait des tas de seigneurs ou d'institutions qui possédaient leur garde d'élite considérée comme fiable même pour des problèmes extrêmement importants, la loyauté ne devait donc pas être le problème principal. Elle haussa machinalement les épaules tandis qu'elle et Oracci franchissaient la denrière barrière pour enfin se retrouver au cœur de cette fameuse bibliothèque secrète qui faisaient fantasmer tant de siths avides de nouveaux pouvoirs.

« Donc si je comprends bien je n'aurais pas d'autre occasions de venir ici n'est-ce pas ? »

Elle haussa un sourcil interrogateur, la perspective de n'avoir droit qu'à un bref coup d'oeil à tout ça n'avait pas été vraiment été ce qui l'avait entraînée là-dedans en premier lieu : elle avait espéré pouvoir étudier de nouvelles formes d'arts martiaux qu'elle ne connaîtrait pas encore, pas juste regarder deux parchemins en quelques minutes de temps impartis. Enfin si jamais son temps était limité il allait lui falloir en tirer le plus de profits possibles quand même, après tout elle doutait que sa dette s'efface parce qu'elle avait mal compris ce à quoi elle aurait droit.
Elle suivit donc l'umbarane à travers les rayonnages qu'elle connaissait mieurx qu'elle, son regard rivé sur son dos, en se demandant de quelle manière elle s'était fait avoir cette fois. Peut-être même que cette bibliothèque ne contenait rien qui pouvait lui servir après tout ? Quand la seigneur s'arrêta et désigna la partie qui était allouée au rangement des œuvres traitant du combat, Nimbilay fut rassurée, devant lever haut la tête pour pouvoir en embrasser toute la hauteur. Le contenu de ces bibliothèque était bien différent de celui des parties communes : on y retrouvait certes les traités classiques imprimés ou holo mais il y avait également des parchemins, des gravures et même des pans de bas-reliefs ou de mosaïques dépeignant des combats antiques. Mais surtout, ce qui attira immédiatement l'oeil et les autres sens de Nimbilay fut la poignée d'holocrons qui se trouvait mélangée à cette collection improbable.
Elle écouta d'une oreille un peu distraite les mises en garde. Ne pas toucher aux holocrons, alors qu'ils étaient le plus précieux ici ? Elle avait tout son compte de gravure et de traités quelques étages au-dessus mais l'opportunité de toucher du doigt un fragment de l'esprit d'un maître duelliste était extraordinairement tentant. Elle approuva néanmoins du chef les mises en garde de Oracci, sans parvenir à totalement s'empêcher de jeter des coups d'oeil rapides aux formes pyramidales ou plus exotiques sculptés dans un métal à la noirceur presque surnaturelle, leur réseau cristallin brillant comme une constellation d'étoiles dans la pénombre des étagères.

Après cette présentation des objets d'étude disponibles, Oracci s'éloigna à travers les rayonnages, de cette démarche gracieuse et lente qu'elle semblait apprécier. Nimbilay la suivit du regard jusqu'à ce qu'elle tourne à l'angle d'une bibliothèque et disparaisse à sa vue. Son regard se reporta sur les étagères. Par quoi commencer ? Elle n'avait que peu de temps, elle le savait, et aucune certitude de pouvoir y revenir un jour. Il lui fallait quelque chose qu'elle pourrait rapidement comprendre et assimiler afin de réviser ce qu'elle aurait lu une fois en salle d'entraînement. Elle parcourut les étiquette des holo-livres les plus importants, jusqu'à ce qu'elle accroche un titre intriguant : Le Jar'Kai. Les documents traitant du combat à deux sabres étaient extrêmement rares dans la collection commune, c'était une technique avancée employée par ceux qui avaient fait leurs preuves et pas laissée à la portée du premier venu.
Elle attrapa l'ouvrage et l'ouvrit pour commencer à zapper les pages, n'ayant pas le temps de le lire entièrement. Elle trouva des positions de combat détaillées qu'elle s'efforça de graver dans sa mémoire ainsi que des études théoriques de mouvements classiques mais, alors qu'elle commençait à lire, elle remarqua rapidement que le texte était étrange, difficile à comprendre, certains mots lui étaient inconnus et d'autres n'avaient aucun sens dans le contexte où ils étaient placés. Il lui fallut un certain temps pour comprendre que le texte devait être rédigé dans un dialecte plus ancien du sithese que celui qu'on lui avait inculqué à l'Académie. Un dialecte qui ne posait certainement aucun problème à la majorité des gens qui venaient ici mais qui lui restait très obscur. Elle grogna de dépit et éteignit l'holo-livre tandis qu'elle recommença à parcourir les rayonnages.
A un moment, baladant sa main sur le bord du meuble tout en examinant les livres et pièces qui s'y trouvaient rangées, elle sentit comme une douce chaleur dans le bout de ses doigts. Baissant un peu les yeux, elle s'aperçut que sa main frôlait l'un des holocrons rangés, une pyramide à huits faces concaves. Ce qui attira encore son attention fut la petite plaquette posée devant, indiquant le créateur de l'holocron : Darth Ruyss. Elle revint en arrière, ressortit l'holo-livre et chercha plusieurs minutes avant de le trouver : un nom, Darth Ruyss, présenté comme un grand pratiquant du Jar'Kai. Elle éteignit l'holo-livre et le reposa doucement, son regard désormais rivé sur la petite pyramide. Darth Oracci lui avait déconseillé de toucher aux holocrons mais elle ne lui avait certainement pas interdit après tout. Et si elle voulait vraiment apprendre quelque chose de cette excursion, il lui fallait plus que quelques schémas, il lui fallait un enseignement.

Avec précaution, elle attrapa l'objet entre ses mains. Il lui semblait plus lourd qu'elle ne l'aurais pensé, mais ne pouvait dire s'il s'agissait de son poids réel ou simplement le stress. Elle ne savait pas comment utiliser un holocron mais au milieu d'une allée ne lui semblait pas le bon endroit. Elle explora un peu la bibliothèque avant de trouver ce qu'elle cherchait sous la forme de petite salle d'études sur un bord Les tables disposaient même d'un petit surplomb central dont la taille semblait idéal pour accueillir la plupart des holocrons qu'elle avait pu voir. Elle déposa la pyramide dessus et s'assit sur l'un des sièges autour de la table et regarda fixement l'objet. Il lui fallait l'ouvrir désormais. Elle ne savait rien de plus que les rumeurs à ce sujet. Mais l'objet pulsait d'une énergie qui lui rappelait celle des tombeaux. Posé la main dessus faisait remonter à la surface l'odeur des vieilles pierres, l'obscurité des cavernes à peine troublés par la lumière crue des néons de chantier et le bruit sourd des outils de déblaiement ponctué par le grésillement des électro-fouets et les cris de douleur qui suivaient, immanquablement.
Elle étendit ses sens à travers le réseau cristallin, cherchant une clé, un mécanisme quelconque qui lui permettrait de comprendre ce qu'il fallait faire. C'est à ce momement qu'elle perçut la présence pour la première fois, lointaine, au cœur de la pyramide. Elle avait presque l'impression de se retrouver devant un véritable bâtiment, et ses souvenirs ne faisaient rien pour la dissuader. Elle se projetait à travers le réseau comme à travers autant de galeries inexplorées et, lorsqu'elle se trouvait face à un souterrain bloqué, elle se remémorait avec plus de forces les pioches, les pelles et les machines. A force de concentration, elle avait étendu son influence à travers presque toute la structure externe : un léger déclic faillit lui faire perdre toute sa concentration tandis qu'elle rouvrait soudainement les yeux, se retrouvant à moitié allongée sur la table, les deux mains tendues, le bout de ses doigts effleurant les tiges métalliques qui constituaient l'holocron. L'une de celle-ci, l'arrête d'une des faces, s'était détachée et flottait à quelques millimètres de son support. Nimbilay se releva, adoptant une posture un peu plus digne, mais son attention ne quitta pas l'holocron des yeux, fasciné par le spectacle. C'était comme si chaque tige de métal était environné de filaments ténébreux qui les faisaient se mouvoir. Le reste des arrêtes se détacha, s'affaissèrent pour donner une base plus large, tandis que le haut de la pyramide s'ouvrait pour laisser apercevoir un étrange joyau. Il donnait l'impression d'absorber la lumière autour de lui et elle eut du mal à en détacher le regard jusqu'à ce qu'une voix la sorte de cette fascination, une voix grave, profonde, qui parlait avec des intonations étranges et résonnait directement dans son crâne :

« Qui es-tu ? »

Elle comprenait les mots mais c'était comme si on les avait directement traduits pour elle : il lui semblait entendre la phrase d'origine comme un écho en arrière-plan. Elle se redressa soudainement pour se retrouver face à une silhouette assise de l'autre côté de la table. Les contours en étaient flous et ne formaient guère plus qu'une ombre à la couleur bleu nuit. La silhouette était humanoïde et de forte stature mais le visage manquait de détails pour conclure sur l'espèce précise, bien que des protubérances sur le haut du crâne suggérait des cornes ou quelque chose s'en rapprochant. Les traits du visage étaient brouillés et seuls deux yeux au iris apparaissant comme de petits cercles rouges étaient clairement visibles. Une bouche se découpait dans le bas du visage, s'ouvrant et se fermant quand la voix résonnait mais le mouvement ne semblait pas correspondre aux paroles telles qu'elle les entendait.
Nimbilay serra les poings. Elle ne savait pas ce qu'elle était supposé faire. Elle avait déjà entendu parler des esprits dans les holocrons, bien sûr, par les rumeurs ou juste un peu avant par Darth Oracci elle-même mais elle n'avait aucune idée de la démarche à suivre face à l'un d'eux. Elle rassembla son courage et s'exprima aussi clairement que possible, tentant d'empêcher sa voix de trembler sous l'influence du stress.

« Je suis Nimbilay Tiss, guerrière sith, et je cherche à maîtriser le Jar'Kai. »

L'esprit sembla la jauger un instant, avant de reprendre la parole. La voix d'outre-tombe était assez monocorde mais une légère intonation lui donnait l'impression qu'il se moquait d'elle.

« Tu te prétends guerrière mais je ne vois qu'une enfant qui n'a pas confiance en elle et joue avec des armes qui la dépassent. Tu n'es pas prête à recevoir mon enseignement, loin de là. »

L'attaque lui fit tellement serrer les poings que ses phalanges blanchirent encore plus et qu'elle sentit ses doigts cybernétiques manqué de percer la paume de sa main droite. Elle ouvrit la bouche une première fois mais aucune parole ne sortit et elle baissa une fraction de secondes le regard. Elle percevait l'influence de l'esprit autour d'elle, qui émanait de l'holocron comme un linceul noir. Elle serra les dents et revint soutenir le poids des deux cercles de feu. Frappant du plat de la main sur la table, elle se leva de sa chaise, appuyée sur la table et penchée vers l'image de l'ancien seigneur, et se laissa emporter par sa colère :

« Je suis une guerrière ! J'ai écrasé ceux qui osaient dire l'inverse, j'ai vaincus tous mes ennemis ! J'ai mérité ma place ! »

La bouche sembla se tordre en un léger rictus et, tandis que le linceul semblait reculer un peu, la voix s'exprima de nouveau, plus calme mais aussi plus menaçante :

« Très bien, guerrière. Alors emmène cet holocron dans un endroit où l'on peut se battre et prouve-moi, sabre en main, que tu es digne de recevoir mon enseignement. Sois digne, ou meurt. »

Nimbilay se redressa soudainement, droite comme un i. Sa colère était retombée d'un coup, remplacée par la surprise et l'appréhension. Elle n'avait certainement pas le droit de sortir l'holocron de la bibliothèque et elle n'allait pas se battre dans un tel lieu. En même temps elle ne voulait pas gâcher cette occasion qu'on lui offrait de prouver sa valeur. Certes il ne s'agissait que d'un hologramme de seigneur mort depuis des siècles mais aussi d'un potentiel professeur pour le Jar'Kai. Elle hésitait.
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Darth Oracci arqua un sourcil qui signifiait ni plus ni moins qu’elle avait vu juste dans ce qu’elle avait supposé concernant son accès à cette partie réservée de la bibliothèque. Posant sa question avant que les deux femmes se séparent, la Dame Sith lâcha sa réponse d’un ton quelques peu absent comme si cela relevait de l’évidence en un sens tout en laissant une porte ouverte.

- Vous avez bien compris. Mais peut-être que nous pourrons trouver un terrain d’entente afin que cet accès puisse se renouveler dans un avenir plus ou moins proche.

Elle n’avait rien dit de plus, explicitant qu’à chaque service rendu, elle pourrait en échange accéder à la bibliothèque afin de parfaire ses techniques de combat ainsi que son savoir en matière d’escrime au sabre laser. Un marché des plus honnêtes en somme. Même si la Tisseuse préférait attendre de voir les compétences de la nautolane afin d’estimer si oui ou non ses talents pourraient s’avérer utiles. C’était une façon détournée en somme de mettre la jeune guerrière au service des projets de l’umbarane qui n’avait pas encore d’individus spécialisés en matière de combat au sabre laser dans ses rangs. Du moins pas assez en termes de quantités pour être précise… Certes, Idès son ancienne apprentie devenue guerrière était une duelliste aguerrie qui pourrait sans doute tenir la dragée haute à Nimbilay, mais cela restait à déterminer car Darth Oracci estimait que son ancienne apprentie n’avait plus eu de véritable challenge depuis un long moment. Un duel entre la twi’lek au teint écarlate et la nautolane à l’épiderme bleuté aurait de quoi susciter l’intérêt de l’umbarane. Celle-ci s’était séparée de Nimbilay afin de se pencher sur les ouvrages relatifs à l’existence des Rakatas afin d’en savoir plus sur leur passé, histoire, technologies et langages surtout. L’artefact en sa possession était difficile à traduire car il était très rare de trouver des sources ou moyens d’interpréter les glyphes qui figuraient sur cette tablette trouvée sur Athiss.

Passant quelques minutes dans le rayon associé à ce sujet, elle jeta son dévolu sur un traité d’études datant de trois siècles, l’hololivre semblait être plutôt conséquent, une véritable mine d’or pour l’umbarane qui cherchait depuis longtemps des informations sur cette espèce ayant régné il y a de cela bien longtemps. Trouver une carte de la présence de cette espèce ayant disparu était des plus délicates, cependant il y avait quelques indices à suivre que l’histoire et le temps avaient, fort heureusement, épargné de leurs ravages. Le texte faisait mention de plusieurs mondes que l’auteur avait personnellement explorés : Honoghr et Sleheyron au sein de l’espace Hutt, Dantooine ainsi que Byss avaient été des lieux sur lesquels les Rakatas avaient laissé le plus de traces visibles de leur passage. Bien entendu, il y avait aussi le monde de Lehon leur planète natale. L’idée de visiter les temples à la recherche de vestiges de ce passé oublié avait réveillé le côté exploratrice de Darth Oracci. Cela prendrait beaucoup de temps, mais le jeu en valait la chandelle.

C’est alors qu’elle entendit du bruit provenir de l’endroit ou elle avait laissée la jeune guerrière. Darth Oracci releva la tête de l’ouvrage dans lequel elle s’était penchée afin de tendre l’oreille. Elle semblait parler à une seule personne, mais cette dernière semblait plutôt silencieuse en comparaison de Nimbilay. Conservant l’hololivre sous le bras, l’umbarane épousseta ses épaules puis s’avança d’un pas lent et prudent vers la salle d’étude qu’occupait la jeune nautolane. En s’approchant elle ressentit qu’elle avait choisi de prendre et utiliser un holocron. Cela se percevait à travers la Force, bien que l’hologramme du Sith qui avait été conçu pour simuler sa personnalité pouvait paraître inoffensif, les holocrons Sith étaient emplis de systèmes de sécurité des plus insidieux. Là ou les Jedi préféraient verrouiller purement et simplement leurs holocrons, égoïstes de leur savoir, les Sith les laissaient « ouverts » à quiconque s’estimait digne de relever le défi de suivre le chemin du Côté Obscur. Cependant, c’était bien plus insidieux, et il n’était pas rare que certains apprentis finissent par perdre la raison ou devenir des légumes tant l’holocron pouvait exercer sur eux une certaine emprise. Voire dans les cas les plus extrêmes effacer leur personnalité… Ainsi fonctionnait l’Ordre Sith : si vous êtes digne et suffisamment ambitieux pour embrasser son pouvoir, le savoir antique venait renforcer votre puissance, si vous êtes faible, le savoir interdit des Sith finissait par vous écraser pour vous sanctionner de votre insolence.

Pénétrant dans la salle d’études, la Dame Sith demeura devant la porte et croisa les bras, observant la jeune nautolane avec une certaine curiosité mais aussi une vigilance renforcée au cas ou les choses tourneraient mal. La Tisseuse resta silencieuse et croisa les bras tout en redressant le menton pour observer dans quel sens la situation allait s’orienter. Peut-être serait-ce une excellente occasion de voir comment se débrouillait la nautolane.

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« Alors ? »

Le mot tonna sous son crâne, puissant et imposant. Il exigeait une réponse et elle ne pouvait lui laisser voir ses doutes sinon il ne lui enseignerait rien. Elle se contenta de le fixer de ses yeux noirs pendant de longues secondes où elle pesait ce qu'elle s'apprêtait à dire mais peu importe la façon dont elle tournait le problème elle ne voyait pas d'autres solutions.

« D'accord, je vais le faire. Je vais vous affronter. Et après, vous m'enseignerez ce que vous savez du Jar'Kai. »

Un large sourire fendit le visage d'ombre, à l'air mauvais. Nimbilay sentit un frisson lui parcourir l'échine et une sensation duveteuse, comme si on la recouvrait d'une épaisse couette, peser sur ses épaules. Quand la voix s'exprima de nouveau, elle était plus onctueuse, plus suave et quelque part cela effrayait encore plus la nautolan.

« Si tu gagnes, je t'enseignerai les techniques que j'ai développées pour le Jar'Kai. Mais si tu perds, tu devras t'acquitter du prix.
-Quel prix ? »

Mais il n'y eut pas de réponse, la silhouette se dissipa dans l'air ambiant et les volutes d'obscurité qui semblaient se cacher dans la vision périphérique de la nautolan disparurent à leur tour. La salle d'étude revint à la normale, mais restait une étrange impression de chaleur interne et d'un regard autre posé sur elle. L'holocron était toujours ouvert au centre de la table mais semblait presque inerte désormais. Elle se leva doucement et tendit la main pour l'attraper. Il se referma doucement pour qu'elle puisse s'en saisir.
Nimbilay se retourna pour quitter la salle quand elle prit enfin conscience de la présence de Darth Oracci. Sa posture, bras croisés, bien droite et menton relevé, faisait qu'elle dominait de toute sa hauteur la nautolan, qui ne pu s'empêcher de sursauter et de faire un demi-pas en arrière avant de se reprendre rapidement. Elle avait l'holocron en main et il ne faisait aucun doute que la seigneur sith l'avait vu l'utiliser. Il était donc inutile d'essayer de mentir pour faire croire qu'elle avait respecté ses conseils de prudence. Nimbilay se redressa du mieux qu'elle pouvait et essaya d'avoir l'air convaincante.

« Cet holocron » elle tendit devant elle sa main, paume ouverte où reposait l'holocron : « renferme le savoir d'un maître du Jar'Kai. Je veux ce savoir et il n'acceptera de me le donner que si je peux lui prouver ma valeur au combat mais je ne peux pas l'affronter dans une bibliothèque. Je suppose qu'il est impossible d'emmener l'holocron dans un gymnase ? »

Son assurance s'était petit à petit briser au cours du discours et elle était apparaissait aussi incertaine et perdue qu'elle l'était réellement au final. Elle n'avait aucune idée de la façon de s'y prendre avec un holocron et Oracci lui avait dis de s'adresser à elle si l'un des esprits faisait des difficultés. Elle espérait donc que la seigneur sith aurait une solution à lui proposer, même si elle s'attendait à ce que celle-ci ne soit pas forcément gratuite.
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Silencieuse et les bras croisés elle observait Nimbilay sursauter lorsqu’elle vit l’umbarane se tenir dans son dos. Elle n’avait prit conscience de sa présence bien trop tardivement, et cette petite réaction arracha un léger rictus de satisfaction chez Darth Oracci. La nautolane qui s’était montrée sans peur jusqu’à maintenant semblait un peu troublée. Beaucoup moins sûre d’elle, la guerrière ne chercha pas à se confondre en excuses et avoua clairement ce qu’elle avait voulu faire. L’umbarane s’avança d’un pas lent son regard posé sur l’holocron de forme pyramidale que son interlocutrice tenait dans sa main. Elle se pencha dessus l’observant en essayant de deviner quel Sith de l’ancien temps avait pu le concevoir. Tandis que ses yeux plissés analysaient l’artefact sous toutes les coutures, la Tisseuse s’exprima simplement sans paraître agacée au contraire sa voix semblait très calme et sereine, comme si rien ne la surprenait.

- Je savais que vous n’y résisteriez pas. Mais je ne vous en veux pas, cela témoigne de votre ambition et de votre détermination.

Se redressant, elle conservait son sourire sur le visage. Elle n’avait pas indiqué l’endroit où se trouvaient les holocrons sans une idée derrière la tête, Darth Oracci savait que ces sources de pouvoir étaient souvent bien plus complètes que certains artefacts ou traités du passé. Aussi, elle avait subrepticement incité la nautolane à en saisir un pour l’étudier. Ce qu’il s’était déroulé ne l’avait pas surprise. La franchise de Nimbilay quant à son geste indiquait également une certaine forme de courage et de responsabilité mais aussi de son ambition. Trois informations qui lui seraient très utiles pour l’avenir. La Dame Sith pivota lentement tout en ajoutant son opinion sur ce que venait de dire la guerrière, un peu à la façon d’un professeur indiquant deux solutions différentes à son élève pour résoudre un problème bien spécifique. Cela dit, aucune condescendance n’était perceptible dans le timbre de sa voix ou les mots choisis.

- Vous avez plusieurs façons d’obtenir ce que vous désirez. Soit vous l’arrachez à ce maître de l’escrime, soit vous tentez son défi. Ce choix vous appartient.

Faisant mine de réfléchir à la question posée, Darth Oracci reprit.

- C’est compliqué, mais je pense qu’avec ma présence et en raison de l’horaire c’est possible d’accéder à l’une des salles d’entrainement les plus proches pour vous y exercer. De surcroit cela me permettra… d’évaluer votre appétence au combat afin de déterminer quel degré de service vous pourriez me rendre.

Après tout, ceci constituerait une excellente évaluation pour les projets futurs de l’umbarane. Restait à savoir si son courage était à la hauteur de ses prouesses martiales avec un sabre laser. D’un geste de la main, la Dame Sith fit signe à Nimbilay de la suivre vers l’extérieur de la pièce. Une fois la porte franchie, elle posa la question suivante d’un ton quelques peu intriguée.

- Avez-vous le nom du maître d’armes en question ?

Darth Oracci n’était pas une adepte du Jar’Kai, préférant de loin utiliser un seul sabre laser combiné au puissant Djem So pour surprendre ses opposants pouvant la penser plus pondérée dans sa forme de combat au sabre laser. Ceci avait toujours son petit effet, mais en général l’umbarane n’avait que très rarement besoin de son arme pour triompher de ses adversaires, préférant les neutraliser avant qu’ils ne deviennent menaçants pour elle. Son sabre laser ainsi que ses pouvoirs dans la Force constituaient ses deux dernières cartes en main lorsque tout avait échoué.
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« Il s'agit de Darth Ruyss. Il est présenté dans un traité d'escrime que j'ai trouvé en rayon. »

Elle préféra préciser où elle avait obtenu cette information puisqu'elle ne savait pas à quel point Oracci était connaisseuse des grands épéistes et qu'elle même n'avait jamais entendu ce nom mentionner auparavant, elle supposait donc qu'il ne s'agissait pas d'un seigneur sith de tout premier plan. Si toutefois c'était le cas, elle venait de trouver une superbe occasion de prouver son manque de culture et de connaissances.
Mais à cet instant elle s'en moquait bien puisqu'elle avait l'autorisation d'emmener l'holocron jusqu'à un gymnase, ce qui lui erpmettrait d'affronter l'esprit qui s'y trouvait. Elle anticipait déjà le combat et ne prêta qu'une attention réduite au passage des différents contrôles que la présence de la seigneur sith lui permettait de passer. Outre l'enjeux vis-à-vis de l'holocron, elle avait également relevé ce qu'avait dis Oracci à propos de ses jauger ses capacités : elle avait donc tout intérêt à montrer le meilleur d'elle même. Plus elle impressionnait la seigneur sith plus elle aurait de chance de recevoir des missions intéressantes et des récompenses importantes.

Finalement elles arrivèrent dans l'une des salles d'entraînement à l'escrime. Il s'agissait d'une simple pièce carrée de balle taille, au plafond très haut pour permettre diverses acrobaties et disposant de quelques bancs sur les bords pour d'éventuels spectateurs. Nimbilay se débarrassa de sa veste, révélant ses bras nus couverts de cicatrices et de traces de combat, avant d'aller déposer l'holocron au centre de la pièce. Elle ne savait pas trop comme fonctionnerait le combat contre un fragment d'esprit, mais cela lui semblait un endroit naturel où déposer l'objet. Puis elle se plaça à quelques mètres de lui, à genoux, et se concentra pour l'ouvrir de nouveau.
Il ne lui fallut que quelques secondes pour retrouver les sensations de la première ouverture et sentir les mécanismes de l'holocron se mettre en mouvement en réponse. Quand elle rouvrit les yeux la silhouette fantomatique était là, de l'autre côté de l'holocron, debout. Le bas de son corps était encore plus indéfini que le reste et c'était tout juste si ses jambes étaient perceptibles. Elle semblait davantage flotter au-dessus du sol que réellement marcher.

« Tu comptes me combattre à genou ? »

La raillerie fit froncer les sourcils à Nimbilay qui se remit sur ses jambes tout en empoignant les sabres lasers jusque là sagement accrochés à sa ceinture. Elle allait se mettre en garde et faillit se laisser surprendre par le premier mouvement. L'ombre lui avait fondu dessus, ses armes en avant semblables à de longs bâtons d'ombre mouvante. Elle esquiva d'un pas de côté et chercha à reprendre pied mais l'esprit fit une volte pour attaquer deux fois de suite. Elle esquiva le premier coup horizontal en se baissant et évita de justesse le deuxième coup, d'estoc. Un sabre écarlate jaillit pour venir dévier un troisième assaut. Le contact était étrange : il n'y avait pas d'épreuve de force comme dans un véritable duel, pas de sensation de choc et encore moins le bruit habituel, ce grésillement si particulier lorsque deux sabres se rencontraient. C'était davantage comme si un engourdissement s'emparait du bras de Nimbilay quand les armes se croisaient, l'obligeant à faire deux pas en arrière.
Elle réussit néanmoins à se ménager une ouverture et tenta une riposte de sa deuxième arme mais l'ombre l'évita facilement et attaqua de nouveau. Elle ne dévia l'arme que pour remarquer que l'autre manquait la décapiter et elle n'esquivait que pour se retrouver à nouveau menacée l'instant suivant. Chaque parade de la nautolan, chaque esquive, permettait à l'ombre de se replacer pour un nouvel assaut qui frappait sans prévenir. Elle n'arrivait plus à suivre le rythme de ses mouvements, ne savait pas quelle arme de son adversaire elle paraît et laquelle la menaçait encore. Ses mouvements devenaient purement instinctif, agissant et réagissant sans réflexion mais avec fluidité et rapidité.

A un moment, l'ombre parvint à outrepasser sa garde et la frappa d'un coup de pied retourné dans l'abdomen qui la fit reculer de plusieurs mètres. Elle se redressait à peine que le spectre lui bondissait dessus. Elle n'avait qu'à peine le temps de se mettre en garde. Lui revint en mémoire, comme un flash instinctif, la position vue dans le manuel d'escrime sur lequel elle s'échinait avant de rencontrer Darth Oracci. Pas la plus stable, qu'elle n'avait pas le temps d'adopter, mais l'instable. Elle décala largement ses pieds, se pencha en arrière et, quand son adversaire lui tomba dessus, les deux sabres se croisèrent pour bloquer toute attaque tandis qu'elle basculait sur le dos, au sol. Elle plia les jambes, plaqua ses pieds sur l'abdomen découvert du spectre et se détendit brusquement en achevant sa roulade arrière.
Elle projeta l'ombre en arrière et, se servant de l'élan comme propulsion et de ses bras comme ressort, s'envola également, tout en se retournant en l'air pour garder son ennemi en visuel. Celui-ci s'écrasa au sol à quelques mètres et elle lui retomba directement dessus, avant qu'il n'ai pu adopter de nouveau une garde. Un sabre écarlate se plaqua sur la gorge, un autre se planta sous une aisselle, prêt à découper le bras qui effectuerait un mouvement agressif tandis que le deuxième bras de sa victime était bloqué sous son pied droit. Elle arborait un rictus de satisfaction malsaine quand l'ombre disparut soudainement suivie de près par son sourire.

Nimbilay se redressa soudainement, tendue, prête à une attaque mais l'hologramme se tenait tranquillement debout, droit mais décontracté, sans armes apparentes, au niveau de l'holocron. Quand il parla, sa voix sarcastique était teinté d'un très léger respect, de celui qui se sait supérieur mais salue toutefois les performances d'un autre :

« Tu as certaines capacités et tu as relevé mon défi. Je tiendrai parole et t'enseignerai le Jar'Kai comme tu me l'as demandé. Ta première leçon vient d'avoir lieu, médite sur ce combat, nous commencerons de vrais cours lorsque tu reviendras me voir. »

L'holocron se referma sans qu'elle n'ai eu le loisir de prononcer un mot et l'étonnement devait se lire sur son visage. Quand elle s'en rendit compte elle referma la bouche et reprit une expression plus neutre avant de rengainer ses sabres et de venir récupérer le cristal désormais inerte. Une fois celui-ci en main elle s'approcha d'Oracci. Ce n'est qu'à ce moment qu'elle commença à se rendre compte de l'état de fatigue dans lequel le combat l'avait laissée, ruisselante de sueur et essoufflée. L'heure plus que tardive n'arrangeait pas les choses et elle commençait à trouver l'idée d'aller dormir irrésistible.
Néanmoins elle essaya d'avoir l'air la plus en forme possible face à la seigneur sith, ne voulant pas révéler une faiblesse, aussi passagère et légitime fut-elle.

« J'ai réussit son défi et le combat fut très intéressant, je vous remercie de m'avoir aidé. » Elle hésita un peu avant d'entamer la phrase suivante, elle avait déjà une dette et peu d'envie d'en rajouter, néanmoins tout cela n'aurait été guère utile sans plus d'approfondissement : « Je devrais consulter à nouveau cet holocron pour bénéficier de tout son enseignement. Pour cela, je serais prête à me mettre à votre service si vous me promettez un accès régulier à cette bibliothèque. »

Elle baissa la tête en signe de respect et de soumission en prononçant cette dernière phrase.
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Le nom de Darth Ruyss ne disait absolument rien à Darth Oracci qui se contenta d’opiner du chef en guise de compréhension, ne révélant rien de ses connaissances ou non pour entretenir un flou délibéré. Conservant le silence, elle laissa Nimbilay Tiss faire ce qu’elle estimait nécessaire pour déclencher l’hologramme du Sith sommeillant à l’intérieur. Raillant la nautolane, cette dernière se mit en garde et activa les lames cramoisies de ses sabres laser. Le duel commença plutôt difficilement pour Nimbilay qui se laissa surprendre par le premier coup de sabre, se reprenant elle parvint à éviter cette attaque vicieuse pour poursuivre le duel. La tisseuse observait le combat à bonne distance, concentrée sur les mouvements de sabre opérés par la guerrière Sith. Son allure lente, ses mains dans le dos, ses yeux ne laissaient échapper aucun de ces gestes ou mouvement pour mieux les analyser.

La Dame Sith n’était pas une adepte du Jar’Kai ni du maniement de deux sabres laser. A dire vrai elle voyait ceci comme une marque des plus vindicatifs ou de ceux cherchant à compenser un manque dans leur maîtrise de la Force. L’un de ses combats menés contre un autre Sith, Darth Psakyen l’en avait définitivement convaincu. Ce seigneur Sith était certes un adepte de l’Ataru, mais c’était bien avec deux sabres laser qu’il avait combattu l’umbarane avec en jeu, son titre de Seigneur. La jeune guerrière avait du lutter férocement pour le lui arracher, et tandis qu’elle combattait, Darth Psakyen avait eu l’outrecuidance d’intimer à Darth Oracci se de rendre car elle maîtrisait qu’un seul sabre et était submergée par les attaques au sabre. La Dame Sith avait profité de sa déclaration pour faire tomber une statue sur lui pour le forcer à se replier, ce à quoi elle avait ajouté simplement :

« Quand vous portez en vous la puissance du Côté Obscur, un sabre laser est tout ce dont vous avez besoin pour triompher. »

Sa vision était très arrêtée sur le sujet, les adeptes du Jar’kai étaient d’excellents combattants mais souvent leur maîtrise de la Force leur faisait cruellement défaut et c’était bien sur ce terrain là que Darth Oracci se plaisait à les briser quand ils constituaient un obstacle à ses desseins. Poursuivant cependant son observation du combat, Nimbilay fit preuve de ténacité face à l’adversité et ses mouvements. Au final l’utilisation d’une posture non conventionnelle et déséquilibrée mais qui fit mouche. Prenant l’avantage décisif sur l’ancien Sith, elle triompha. Darth Ruyss concéda cette manche et proposa de poursuivre l’enseignement plus tard après cette première leçon. L’umbarane plissa les yeux, il y avait là quelque chose à exploiter pour s’assurer de la loyauté de Nimbilay Tiss.

Applaudissant lentement, Darth Oracci laissa la nautolane s’approcher. Cette dernière était exténuée, mais elle s’était dépassée pour arracher cette victoire, ce qui avait eu de quoi impressionner un minimum la Dame Sith. Elle ferait un agent compétent et efficace dans son domaine pour éliminer certaines cibles ou plus encore… et peut-être que lui inculquer la discrétion serait un atout. La Tisseuse laissa la jeune guerrière s’exprimer et demeura silencieuse en l’observant baisser la tête face à elle. Un léger sourire sur le visage, l’umbarane tendit sa main vers Nimbilay et prit la parole pour lui répondre :

- Prêtez-moi serment d’allégeance et je vous donnerai un accès permanent à cette bibliothèque. Le savoir des Sith du passé pavera votre voie et sera peut-être le meilleur outil pour devenir la plus puissante guerrière de l’Empire.

De cette réponse dépendrait sans doute la progression de la jeune nautolane, et l’umbarane savait que jouer sur son ambition était le meilleur levier possible. Restait à savoir si elle accepterait de servir Darth Oracci. Cette dernière n’était pas une maîtresse trop envahissante, et ses « associés » étaient souvent triés sur le volet. Ils seront les instruments de ses desseins, et obtiendraient moult récompenses s’ils accomplissaient les tâches confiées par la Tisseuse. Asehla, Malaco, Shoya, Idès et Ganys constituaient déjà les premiers agents de sa conspiration, peut-être que Nimbilay pourrait les rejoindre avec les autres individus identifiés par Darth Oracci ?
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Un serment n'est-ce pas ? Ce n'était pas si inattendu, un genre de dette perpétuel en somme. C'était même, quelque part, un peu gratifiant : une seigneur sith l'avait vu combattre et elle avait décidé qu'elle la voulait à son service. Pour faire quoi, elle n'en savait rien encore mais ça ne pourrait pas être pire que son ancien tortionnaire de l'Académie qui, devenu seigneur, s'amusait à la rabaisser par des missions aussi dégradantes que possibles. Elle avait mis presque un mois à faire partir l'odeur de limace K'lor après la dernière mission qu'il lui avait confié.
Peut-être qu'il râlerait un peu si elle se mettait à n'obéir qu'à Darth Oracci, mais elle n'avait jamais été réellement à son service, c'était juste, ironiquement, l'un des seuls siths d'importance qui la connaissait assez pour lui confier des missions en dehors des grandes opérations militaires qui récupéraient tout ce que l'Académie comptait de guerriers.

Elle n'eut pas besoin de réfléchir longtemps : elle n'était pas une surdouée qui attirait tous les regards, elle ne s'élèverait pas au-dessus de la masse des autres siths comme par magie.Une seigneur lui donnait une chance de se parfaire, de briller, de montrer sa valeur et elle n'allait certainement pas la laisser passer, peu importait pour l'heure la difficulté ou la fréquence des tâches qu'elle lui imposerait.
Elle fléchit donc le genou sans poser plus de questions, celui-ci touchant le sol, et elle baissa la tête jusqu'à ce que son menton ne se pose contre sa poitrine, laissant son cou largement découvert à part pour un ou deux tentacules qui traînaient encore dessus. Si quelqu'un avait voulu la décapiter elle n'aurait pu lui rendre la tâche plus facile qu'à cet instant et c'était bien là tout le symbole.

« Je jure de vous servir fidèlement et sans faillir jusqu'à ma mort. »

Simple et concis, elle n'était de toutes façons pas douée pour faire des discours ampoulés et trop fatiguée pour même essayer. Quand Oracci lui fit signe de se relever, elle manqua de peu de trébucher sur le côté et se rattrapa au dernier moment. Ce changement soudain dans sa vie l'avait vidé du peu d'énergie qu'il lui restait après une trop longue journée et un combat réellement éprouvant.
Elle accompagna Oracci pour ranger l'holocron à sa place puis elle s'excusa auprès de sa nouvelle maîtresse, s'inclinant avec peine, puis quitta la bibliothèque alors que minuit était largement dépassé pour rejoindre sa chambre où elle s'effondra dans son lit, s'endormant sans plus de formalités.
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La toile de l’umbarane se refermait lentement mais sûrement autour du corps athlétique de la nautolane. Celle-ci avait accepté l’offre de Darth Oracci : la servir en échange des connaissances contenues dans les bibliothèques spéciales. Le petit aperçu qu’elle avait eu la puissance détenue par certains de ces holocrons avait fini de la convaincre de se joindre à ses projets et machinations. Si bien que Nimbilay ploya le genou devant la Tisseuse et inclina la tête en avant en présentant sa nuque. Avec respect et simplicité, la guerrière prononça un serment dans lequel elle jura fidélité et loyauté jusqu’à sa propre mort. Darth Oracci était ravie, un sourire s’esquissa sur son visage pâle : elle ne s’était pas attendue à ce que la nautolane aille jusqu’à promettre de la servir jusqu’à la mort.

Les longs doigts de la Dame Sith se refermèrent sur la poignée de son sabre laser et la lame écarlate en jaillit dans un vrombissement particulier. Elle resta un instant immobile, considérant le flux d’énergie rougeâtre de son arme, puis délicatement plaça sa lame au dessus de l’épaule gauche de Nimbilay, puis répéta le même geste sur son autre épaule avant de faire de même au dessus de sa tête, sa voix prononça ces quelques mots.

- J’accepte votre serment ainsi que vos services jusqu’à la fin de votre existence Nimbilay Tiss.

Scellant ainsi le pacte, une légère brise vint faire virevolter les cheveux noirs de l’umbarane ainsi que ses vêtements avant que le pilier rouge de son sabre ne revienne dans son manche dans un vrombissement sonore. La voix monotone mais douce de la Dame Sith reprit tandis qu’elle remit son sabre laser à sa ceinture.

- Relevez-vous, et embrassez l’horizon infini du savoir Sith. Vous deviendrez une épéiste redoutée dont le simple nom suffira à faire trembler vos opposants. Suivez-moi, allons ranger cet artefact.

Faisant volteface, les deux femmes liées par ce pacte quittèrent la salle d’entrainement pour retourner à la bibliothèque, le savoir était une arme et Nimbilay en avait trouvé une de plus à exploiter contre ses adversaires. Darth Oracci de son côté cherchait encore à percer les mystères et secrets des Rakatas. Elle n’était pas certaine de parvenir à mettre la main sur ce qu’elle recherchait. Peut-être faudrait-il se rendre directement sur Dathomir, ou peut-être la bibliothèque de Krayiss-II bien que cette dernière soit placée sous la direction de l’Inquisition. Chose qu’elle n’appréciait pas beaucoup en soit compte tenu de ses projets. De surcroit peut-être que l’accès aux renseignements de ce monde la mettrait sur son dos, un ou plusieurs Inquisiteurs qui s’interrogeraient sur ce qu’elle comptait faire avec ce savoir bien particulier. La Tisseuse devrait la jouer bien plus fine que d’ordinaire pour tirer son épingle du jeu. En attendant le duo de femmes regagnait la bibliothèque, là Nimbilay déposa son holocron dans le rayon de l’étagère sous l’œil attentif de la Dame Sith. Puis en quittant la bibliothèque le duo se retira de cet accès réservé ensemble, leur chemins se séparèrent devant l’entrée de la bibliothèque classique, le jour se lèverait d’ici deux heures environ, Darth Oracci en profiterait pour se reposer lorsqu’elle prendrait sa navette vers sa prochaine destination, sa prochaine étape vers l’accomplissement de ses sinistres desseins.

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HRP: FIN DU TOPIC.
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