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Les vestiges du Kajiidic Kossakii tombaient les uns après les autres sous la coupe de Darth Nesanto. Comme le prévoyait son accord passé avec Darth Ynnitach, le Sith prenait possession des mondes de l’Espace Hutt sur lesquels régnait auparavant Borenga. Malgré la disparition mystérieuse de la Dame Noire et l’avènement de l’Héritière Ysanne Ha’mi, les projets de Nesanto pour ce coin de la galaxie n’avaient pas changé. Après tout, il s’en emparait officiellement pour le compte de l’Empire, même si ces planètes dépendaient dès lors de sa gouvernance personnelle.

Après Jabiim et Taskeed, Dennogra avait rendu les armes face à l’armada sith qui l’avait prise d’assaut. L’ancien monde-capitale de Borenga n’était plus, mais son influence avait déjà perdu beaucoup depuis la mort de son maitre. Son successeur, l’insignifiant Asdroga, n’avait hérité de la moindre trace du charisme de son prédécesseur et avait vu son autorité mise à mal aux quatre coins de son Kajiidic. Soumis à un vent de révoltes, le territoire Kossakii n’en était que plus facile à conquérir. Une situation propice pour Darth Nesanto et l’Empire.

L’Espace Hutt était séparé de l’Empire par une poche de planètes sous contrôle républicain, Darth Nesanto savait sa situation précaire, d’où son empressement de mettre rapidement un terme à la résistance dans cette partie de la galaxie, par tous les moyens. Il s’était déjà assuré des renforts de la part du Moff Stoker, et la nouvelle Impératrice elle-même lui avait fourni troupes et vaisseaux pour mener à bien cette entreprise.

Suivante sur sa liste, Iego ne pourrait pourtant pas être conquise simplement par la force des armes. Situé à l’intérieur d’une nébuleuse, entouré de nombreuses lunes ne répondant à aucune logique gravitationnelle, ce monde légendaire et nourrissant tous les fantasmes des explorateurs depuis des millénaires coûterait cher en hommes et en matériel.

C’est pourquoi Darth Nesanto avait choisi d’abattre une nouvelle carte dans sa conquête du territoire Kossakii. A la sortie de l’hyperespace, ses vaisseaux se positionnèrent à une distance raisonnable de la planète, évitant ainsi tout contact avec les forces gravifiques et donc la mise en péril de la flotte. La légende des Anges de Iego, son cimetière à vaisseaux, tout ceci n’étaient au fond que des racontars faits pour éloigner les curieux et les froussards. Iego était dotée d’une protection naturelle mais n’était en aucun cas impossible à conquérir. Une fois ses vaisseaux en position, Darth Nesanto ordonna à ce qu’aucun vaisseau ne puisse quitter ou venir sur la planète. Le siège de Iego était en place.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]


Plusieurs semaines plus tard. Pont du Behemoth, orbite de Iego.

La situation sur Iego ne bougeait pas d’un iota. Le blocus, parfaitement en place, ne laissait aucun vaisseau aller ou venir ravitailler les assiégés. Pour autant, rien ne laissait croire à une éventuelle reddition. Les communications avaient été coupées, et les seules autorisées mettaient en contact les autorités de la planète avec la flotte impériale qui les prenait au piège. Impossible alors que des renforts viennent à leur rescousse.

Comment faisaient-ils alors pour tenir autant de temps ? C’était la question qui occupait l’esprit de Darth Nesanto depuis des jours, qui avait rêvé à une prise rapide de Iego, et qui le rendait d’une humeur meurtrière. Pour autant, il se refusait à prendre d’assaut la planète. Pas question pour lui de perdre autant d’hommes pour une planète secondaire. Il lui fallait trouver un moyen de les faire céder, et vite. Pour tenter de régler cet épineux problème, il avait convoquer une réunion de crise avec ses commandants – Feor Parsius du Promethean, Pazdan Rixter du Leviathan et Karmin Helbow du Behemoth –, le Colonel Deus Jilvanek et son second, Gaïs Ajkar. Tous étaient réunis autour de la table stratégique holographique, au bout de laquelle présidait le Seigneur Sith, imposant et quelque peu intimidant.

« Messieurs, cette affaire traine beaucoup trop en longueur. Je ne suis pas satisfait. Je ne PEUX PAS être satisfait ! »

« Seigneur, si on pouvait débarquer nos troupes, Iego serait prise en moins de deux, c’est sûr. »

Ajkar fut le premier à intervenir, avec son franc parlé habituel. Pour autant, il n’avait jamais été très au fait de la stratégie à grande échelle et préférait de loin le feu de l’action. Darth Nesanto ne le connaissait que trop bien pour le brimer, mais ce n’était pas l’envie qui lui manquait à cette heure. Il préféra l’ignorer, geste que le gaillard comprendrait sans rechigner.

« Pourquoi ne pas changer de cible ? Iego ne veut pas se rendre ? Qu’ils aillent au diable ! Mettons le cap sur Dellalt et Caluula et revenons quand nous en aurons fini avec les restes des Kossakii. » fit à son tour le Colonel Jilvanek, en homme d’action qu’il était lui aussi. Tourner en rond sur un vaisseau en orbite n’était pas fait pour quelqu’un comme lui, pourtant il ne disait rien en temps normal, se pliant aux ordres de Darth Nesanto.

« C’est une option à prendre en considération, Seigneur. » plaida à son tour le commandant du Promethean, Feor Parsius, soutenu d’un hochement de tête par Jilnavek et Rixter. « Concentrons nos forces sur des cibles plus aisées et occupons-nous de Iego quand nous aurons reçu des renforts de la part de l’Impératrice. »

Darth Nesanto ne pouvait nier une certaine logique à agir de la sorte. Mais son orgueil lui interdisait de lever le siège, et il ne pouvait pas se lancer à la conquête des autres planètes s’il laissait ici une partie de sa flotte et de son armée. D’un geste violent de la main, il balaya cette option, ajoutant une dose de rage à une colère déjà bien présente.

« NON ! Vous parlez là comme des lâches ! Iego capitulera ou nous resterons ici jusqu’à temps que chacun de ses habitants meure dans son orgueil. »

Les officiers étaient à présent habitués aux crises de colère du Seigneur Noir. Elles étaient fréquentes lorsqu’il était contrarié. Ils se cillèrent pas, ce qui aurait par ailleurs aggravé la colère du Sith, et encaissèrent. En comparaison à d’autres fois, Darth Nesanto était d’une humeur tout juste exécrable, ils en avaient vu d’autres.

« Pardonnez-moi, Seigneur, mais si nous songions cette fois à user de diplomatie ? »

C’était le Commandant Helbow, du Behemoth. Des négociations ? Darth Nesanto usait rarement de tels usages, préférant largement régler les choses le sabre à la main. Mais comme il se refusait à envahir manu militari la planète, et que l’idée des moyens diplomatiques ne venait pas de lui, cette option trouva un certain écho chez lui et éveilla sa curiosité. Un de ses officiers n’aurait jamais proposé quelque chose sans avoir une idée derrière la tête. D’un geste, le Sith encouragea le commandant à poursuivre.

« Puisque nous sommes d’accord pour dire que cela nous coûtera trop cher d’effectuer un débarquement sur Iego, tentons de négocier avec ses maitres. Tous les seigneurs du crime ont un point faible à exploiter. Trouvons le leur et nous aurons notre planète. Je me suis laissé dire qu’un diplomate qui a récemment prêté allégeance à l’Empire aurait à cœur de faire ses preuves aux yeux du nouveau pouvoir… »

« Et qui est-il, ce diplomate ? »

« Mid E’roïb, le dirigeant d’Anoat. »

Si le nom ne lui était pas familier, Nesanto voyait de qui il s’agissait. Il avait pu apercevoir cet être si particulier lors de la réception donnée par Ysanne Ha’mi pour sa première apparition en tant qu’Impératrice de l’Empire Sith. Le tyran d’Anoat remplissait les critères en ce qui concernait l’intimidation, restait à savoir s’il saurait se montrer suffisamment diplomate pour résoudre le problème Iego. Et s’il désirait prouver son allégeance, Nesanto lui offrait une occasion en or.
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Une ombre longiligne descendit vite la rampe du transport dans un bruit de cliquetis métalliques. Il trottina sur quelques mètres, flanqués de ses hommes de main, jusqu'à parvenir devant un corridor sombre gardé par deux cogneurs. C'étaient des Gamorréens armés d'énormes vibro-hallebardes qu'ils maintenaient d'une main chacun. L'un des drôles qui puait comme une étable tout entière grogna en voyant le grand droïde s'approcher d'eux, tandis que l'autre semblait réceptionner un message chuchoté dans son oreillette. Au bout d'un moment, il bougea et actionna le système de déverrouillage de la grande porte de duracier rouillée qui barrait l'entrée du repaire.
Les mains passées derrière son dos, passif, Mid entendit le bruit sourd des verrous mal graissés qui se débloquaient les uns après les autres.
Sur les talons d'une des deux marmules, il traversa le couloir sombre chargé en humidité et bercé par une lumière verte fluorescente diffusée depuis des leds incrustées dans les parois des murs.
Bientôt il serait devant celui que le Seigneur Nesanto voulait faire tomber. Le chef de la mafia locale, le sanguinaire Krabba le Hutt, homme de main d'Asdroga.

Parvenu devant une seconde porte dont il analysa cette fois-ci l'alliage fait en platocéramique, il vit le Gamorréen s'avancer vers un interphone et échangea quelque mots incompréhensibles avec un interlocuteur invisible. La porte s'ouvrit dans un bruit de dépressurisation et le garde, Mid et ses prétoriens droïdes pénétrèrent dans une nouvelle pièce.
Le Hutt était là, cette monstruosité dont les bourlets de graisse débordaient de son chariot répulseur, entouré d'une sinistre suite composée d'ethnies toutes plus étranges les unes que les autres. Il y avait de nombreux personnels armés et tous étaient présents derrière une vitre visiblement faite en transparacier qui séparait l'émissaire de son hôte. La pièce était relativement petite et Mid devina qu'il ne s'agissait sûrement pas de la place forte du Hutt.
Fidèle à sa nature profonde, le cyborg s'inclina si bas que personne ne vit la différence. Il ne supportait pas d'être en présence de pareilles racailles, de surcroît en tant que simple émissaire.

— Vous n'avez pas été facile à contacter, Hutt. J'espère pour vous qu'il sera plus aisé d'obtenir votre coopération, mes mentors ne sont pas aussi indulgents que moi. »

Il avait confiance en lui malgré sa nature anxieuse et paranoïaque. Les bougres étaient armés, mais ses propres gardes aussi, et lui-même, dotée d'un puissant exo-squelette, était une arme de destruction sur pied. De surcroît, la planète était complètement encerclée et placée sous blocus par l'armée impériale sous le commandement de Darth Nesanto. Ce seigneur Sith là qui lui avait proposé de jouer les intermédiaires pour s'assurer de sa loyauté envers l'Empire et l'Impératice. Une occasion en or que Mid n'avait pas manqué de saisir, bien qu'il n'apprécie pas particulièrement la mission en l'état. Il avait l'habitude de confier ce genre de besognes à ses hommes de mains, et s'il acceptait de jouer cette fois le rôle de ses sous-fifres, c'était pour espérer gravir un nouvel échelon dans la pyramide sociale impériale.
Devenir l'un des conseillers de Ysanne Ha'mi était le nouvel objectif qu'il s'était fixé.

— Que désires-tu, droïde. »

— Je vous saurais grès de m'appeler par mon titre honorifique, vermine Hutt, je suis l'illustre dirigeant d'Anoat. » Pesta t-il en jouant des épaules. « Je suis ici pour récolter votre abdication au profit de l'Empire Sith qui va prendre possession de ce monde. »

Une série de gloussements émanèrent de la sombre cour qui entourait le parrain du crime. Ce dernier qui n'avait pas fait l'once d'un mouvement se contenta de répondre sur un ton calme.

— Et qu'est ce que Krabba gagnerait dans cette affaire. »

— Comme vous le savez, une flotte impériale assiège votre planète et bloque toutes vos routes commerciales. Vos astrocargos et ceux de vos partenaires sont cantonnés sur leurs spatioports. Régler la situation pacifiquement empêcherait sans doute un débarquement qui se solderait par un bain de sang et la disparition de votre dynastie du crime. L'Empire sait parfois se montrer clément, et il est alors souhaitable de saisir cette chance. »

Une Twile'k à la peau rouge se pencha vers le gros Hutt et lui chuchota des paroles inaudibles.

— Ce n'est pas dans les cordes de l'Empire d'agir ainsi, petit droïde. Et Krabba se doute bien qu'il y a un mowak dans le chuuta derrière cette affaire. Si tes maîtres t'ont envoyé plutôt que de nous combattre par la force, c'est pour une raison précise. Et Krabba se doute bien de quoi il s'agit. Votre armée est engagée sur plus de trois fronts et le nerf de la guerre n'est pas une source d'énergie inépuisable. Tes chefs savent bluffer, mais il en faut beaucoup plus pour dissuader un vieux renard comme Krabba le Hutt. »

Mid se sentit désorienté par la réplique de son interlocuteur qui semblait maîtriser les rudiments de l'économie. Il aurait du s'en douter de la part d'un baron de la pègre qui avait bâti sa fortune dans l'économie informelle.

— Comment vous le dire .. votre planète n'est qu'un désert aride parsemé de petits bourgs précaires. Vous ne disposez même pas d'une flotte pour vous défendre et vous voulez rivaliser avec l'armée la plus puissante de la galaxie ? Avec les Sith ? »

— Tu n'écoutes pas ce que Krabba te dis, petit droïde. Tes maîtres n'oseront pas précipiter l'étincelle qui allumera l'incendie qu'ils ne pourront plus contrôler. Je ne doute pas de la capacité de l'Empire à occuper Iego, mais il ne s'agira que de la première étape avant d'être confronté à un bourbier bien plus difficile. Nous sommes libres depuis des millénaires et tu crois pouvoir faire de nous tes esclaves. C'est sous-estimer les dégâts que nos réseaux disséminés sur de nombreuses planètes pourraient causer à un agresseur zélé et imprudent. »

Le secrétaire-général sentait sa patience s'épuiser. En mettant le pied sur Iego, il ne s'était pas attendu à voir les Hutt tenir tête aux directives des impériaux. Sa tête pivota vers l'unité fonctionnelle présente sur sa droite. Le droïde était équipée d'une caméra intégrée qui diffusait le film de la rencontre au Seigneur Nesanto présent en orbite. Mid espérait que ce dernier ait une idée pour débloquer la situation.
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Darth Nesanto se délectait de la stratégie mise en place avec le dirigeant d’Anoat, l’intimidant Mid E’roïb, et ses officiers. Envoyer le cyborg comme négociateur avait été l’idée du Commandant Helbow, et elle s’était avérée payante puisque celui-ci avait accepté quasiment sur-le-champ la mission que désirait lui confier le Seigneur Sith. L’appétit du pouvoir était un stimulant qu’il n’était pas compliqué d’agiter pour s’attirer la coopération d’un membre éminent de l’Empire. Et encore, il ne s’agissait pas d’un de ces Sith rustres et assoiffés de la moindre once de pouvoir. Les politiques et autres dirigeants étaient souvent un peu plus évolués que cela, ce qui ne faisait que conforter Nesanto dans son choix d’avoir écouter la proposition de son officier sur la question de Iego.

L’idée d’avoir placé un micro et une caméra au sein de la partie robotique du tyran d’Anoat émanait cependant de lui-même. Le Sith n’était pas prêt à laisser les négociations entre les mains d’un inconnu, aussi haute soit l’estime que l’Impératrice ou les pontes de l’Empire pouvaient lui accorder en ayant intégré Anoat au système impérial, mettant ainsi son dirigeant en valeur. Sa planète n’avait pas été confiée au commandement d’un Moff, ce qui laissait entende de Mid E’roïb avait su jouer ses cartes quand il le fallait. Pas un mince exploit lorsque l’on connaissait un tant soit peu l’appétit de la junte militaire impériale quand il s’agissait de prendre les commandes d’un monde nouvellement acquis à la cause de l’Empire. Aussi ce Mid était-il tout particulièrement désigné pour cette mission de négociations. S’il faisait preuve de la même détermination à servir les intérêts de Nesanto qu’à défendre Anoat, le jeu en valait la chandelle pour l’un comme pour l’autre.

Le Sith, faisant les cent pas sur le pont de commandement, ne manquait rien des premiers échanges entre le cyborg et Krabba le Hutt. Ses officiers, plus disciplinés, étaient installés autour de la table holographique qui affichait en temps réel les images renvoyées par la caméro espionne portée par Mid E’roïb. S’il avait servi Borenga de manière on ne peut plus zélée, Darth Nesanto avait à présent les Hutts en horreur.

Sa répugnance, contenue pendant des années, n’était à présent plus un mystère pour personne. Ces espèces de grosses limaces baveuses ne méritaient pas qu’il attarde son regard sur elles, sinon pour y asséner un bon coup de sabre entre leurs grands yeux globuleux. Mais bien forcé d’observer un tant soit peu la scène qui se déroulait sur la planète, Nesanto ne put que constater que ce Krabba jouait crânement sa chance, mais ne misait pas sur la bonne faiblesse. Que l’Empire soit engagé un peu partout dans la galaxie ne le regardait pas, seul l’Espace Hutt l’intéressait. Tant pis pour l’étincelle qu’il provoquerait, Borenga s’était déjà bien débrouillé pour attiser les braises du conflit. Nesanto ne faisait, au fond, qu’entretenir la flamme.

« Mid, demandez à cette pourriture s’il a récemment eu des nouvelles de Taskeed et de Dennogra. » communiqua le Sith dans le creux de l’oreillette portée par le cyborg. « S’il vous affirme que oui, vous pourrez éventer son bluff à l’aide de l’holodisc qui se trouve dans la poche intérieure de votre manteau. Faites-le durer si ça vous arrange, mais sachez que vous pourrez lui montrer les têtes des meneurs qui n’ont pas voulu se soumettre à l’Empire, et les serments d’allégeance des autres. » continua-t-il non sans une certaine satisfaction dans la voix.

Les contrebandiers, mercenaires et autres larbins de base qui constituaient la première couche de la pyramide hiérarchique du système hutt n’avaient pas besoin d’être réellement intimidés. Si leurs chefs leur disaient de travailler pour un nouveau patron, ils le feraient sans poser de questions tant que les crédits finissaient dans leur poche et que le travail ne manquait pas. En ces temps troublés, Nesanto ne se faisait pas de soucis pour que continue à prospérer cette économie de l’ombre, que ce soit un Hutt ou non qui soit au contrôle de la planète.

Sur Taskeed, la plupart des petits chefs de la pègre planétaire n’avaient pas posé de réels problèmes. Borenga avait annexé ce monde à son empire mais sans jamais vraiment s’en occuper. Sa mort n’avait donc fait que la laisser un peu plus en roue libre, roue que Darth Nesanto n’avait eu aucun mal à rattacher à l’Empire. De même pour Jabiim, qui ne s’était avéré n’être rien d’autre qu’un simple avant-poste de Borenga pour contrôler la voie hyperespace.

Dennogra avait été une autre affaire puisqu’elle avait été la capitale des Kossakii. Si le principal danger, Cnar Varel et ses Gardiens, lui avait filé entre les doigts, les autres pontes de Borenga avaient eux refusé de partir et avaient terminé entre les mains du Sith. Asdroga soulagé de sa tête, les vagues reliquats de pouvoir de Borenga s’étaient envolés en même temps que la flasque figure de son prétendu héritier. Un moyen de pression sur Krabba ? Ou peut-être que celui-ci, en voyant les images de son maitre gisant au sol, trouverait le moyen de se vendre à l’Empire pour récupérer la place laissée vacante.

« Laissez-le prendre confiance et s’imaginer qu’il mène les négociations. Cette immonde limace finira par tomber de lui-même dans nos filets, vous n’avez qu’à manœuvrer en ce sens. Vous êtes un politicien, cela ne devrait pas vous poser de problème. »

Faire en sorte que Krabba pense que l’idée vienne de lui, telle était la clé des négociations. Au fond, il n’était rien de plus qu’un Hutt cupide et avide de pouvoir. S’ils se débrouillaient bien, Nesanto et E’roïb laisseraient entrevoir une infime parcelle de ce pouvoir, ce qui suffirait pour que le gros Krabba se jette dessus comme un cannok affamé. Evidemment, il en demanderait beaucoup trop et il faudrait lui faire comprendre quelle était sa véritable place dans tout ça. Mais s’ils en arrivaient là, la partie serait déjà gagnée et la résistance de Iego, envolée.
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Le cyborg écouta religieusement les indications du Sith. Face à lui, le parrain du crime restait impassible, visiblement très serein de la situation. En fait, seule sa sinistre suite semblait s'inquiéter comme en témoignaient les paroles chuchotées qui jasaient ça et là parmi les courtisans de la triste cour. Pour Mid il commençait à être clair que ce Krabba puisait dans ses dernières ressources de bluff pour préserver un minimum de son patrimoine.

— Peut-être que la situation sur Taskeed et Dennogra vous éclairera sur les conséquences d'un insolent manque de coopération. »

Suivant la directive de son supérieur, Mid porta une main gracieuse vers la poche intérieure de son manteau carmin et en sorti l'holodisque qui contenait l'enregistrement dont lui avait parlé Nesanto. Il tendit le gadget à l'unité fonctionnelle qui le juxtaposait, et bientôt un holofilm se mit à flotter entre la délégation Anoati et les désolants Hutt. Les images avaient été prise par les forces d'occupation des derniers mondes du secteurs tombés aux mains des impériaux de Darth Nesanto ; on apercevait des centres urbains en ruine parsemés de flammes qui montaient parfois jusqu'en haut des grattes ciel. Des charniers de viandes carbonisées avaient été entassé ça et là dans les ruelles désolées des anciennes capitales de Taskeed et de Dennogra. Partout où une résistance s'était manifestée contre l'hégémonie Sith, l'usage de la force avait ramené le calme.
Mid se frottait les mains lorsque l'image du cadavre putréfié d'un seigneur Hutt pendu à un gibet par son immense queue s'afficha. Le spectacle était frappant pour une espèce réputée invulnérable.

— Vous voyez, quand on joue avec le feu il faut accepter de se brûler, les Sith n'hésiteront pas à faire de vous un exemple supplémentaire. Plutôt que de finir comme votre comparse, pourquoi ne pas jouer cartes sur table ? Tout ce que nous vous demandons, est de prêter allégeance à l'Empire de sa Majesté Ysanne Ha'mi, Reine des Sith. De surcroît que vous le fassiez en votre nom et au nom de tous vos sujets, aussi dispersés soient-ils dans le secteur. Et je vous le dis personnellement : nous ne tolérerons aucune entourloupe. »

Le Seigneur de Iego était maintenant entouré d'une nuée de conseillés Twile'k penchés sur lui de tous côtés. Le cyborg se frottait de nouveau les mains en constatant que sa tentative d'intimidation avait eu cette fois-ci plus d'effet.

— Si je coopère, qui dirigera cette planète ? » déclara le Hutt d'une voix toujours aussi calme et rauque.

Les mots du Hutt déclenchèrent plusieurs réactions dans sa psychée. Il médita et pria son hôte de lui accorder un instant. Il s'éloigna pour contacter Nesanto.

— Seigneur Nesanto, nous avons peut-être le moyen de régler la situation pacifiquement. Permettez-moi d'attirer votre attention sur la volonté du Hutt de collaborer avec l'Empire. Il est coutume dans le système impérial de placer des Moffs à la tête d'un monde, mais en la situation présente, il pourrait nous être bénéfique, et je soumet cette idée à la lumière de votre seigneurie, de laisser cette mafia continuer à gérer Iego et à en faire une satrapie, une planète-cliente au service de l'Empire. Cela permettrait de mon point de vue de mobiliser des ressources supplémentaires sur d'autres théâtres d'opération. J'appelle par « satrapie » une division administrative d'une entité spécifique, en l'occurence l'Empire de sa Majesté Ysanne Ha'mi. Le principe de la planète-cliente est une entité autonome, vassale économique, politique et militaire de l'Empire auquel elle est subordonnée. Nous ne touchons pas, ou pratiquement pas à la culture locale et aux mœurs pour ne pas troubler l'ordre public, nous plaçons le minimum de forces à la surface, nous imposons éventuellement un tribut foncier. »

Il fit une courte pause, analysant en une demi-seconde une cellule de données nanoosphériques qui flottait dans sa mémoire augmentique, avant de reprendre.

— J'ai étudié assidûment le système politico-mafieux du monde de Iego et, j'en tire comme conclusions que, outre éliminer physiquement tous les chefs des clans autochtones et faire des milliers d'exemples sur la plèbe locale, nous n'imposerons jamais notre hégémonie sur la planète. L'empreinte du pouvoir Hutt est trop profonde et il existe trop de réseaux informels et de connexions avec d'autres Familles pour régler la situation en toute simplicité. Autrement dit, cette racaille ne semble pas complètement mentir en nous prévenant du bourbier qui attend votre Excellence si les Vestiges Kossakii décident de nous combattre dans un dernier baround d'honneur. »
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Krabba resta impassible devant les images de désolation et de destruction des anciennes possessions Kossakii. Il n’esquissa même pas le moindre mouvement – ou bien était-ce sa graisse qui l’en empêcha – qui aurait pu trahir une quelconque émotion face à la mort qu’avaient semé Nesanto et l’Empire sur les mondes qui avaient refusé de se soumettre au pouvoir impérial. Une seule pensée obnubilait son esprit étroit de Hutt, qu’il ne se priva pas de poser. Le pouvoir. C’était tout ce qui l’intéressait. Qu’importaient les autres Hutts tombés sur Taskeed ou Dennogra, Krabba ne voulait simplement pas perdre ce qu’il détenait. L’appât du gain, encore et toujours, Nesanto s’y était attendu. Pour avoir travaillé de nombreuses années auprès de Borenga, le Sith connaissait par cœur les manières d’agir de la plupart des Hutts, et Krabba n’échappait pas à la règle.
 
Le cyborg, préférant l’aval de son supérieur, le contacta. Darth Nesanto partageait sa vision des choses, à ceci près qu’il n’aurait peut-être pas employé le terme “pacifiquement”, préférant voir là une possibilité d’un accord avantageux pour lui. Le Sith tiqua légèrement quand le Quermien se sentit obligé de lui expliquer ce qu’il entendait par “satrapie” mais garda pour lui l’agacement qui montait intérieurement.
 
C’était là une option qu’il avait d’ores et déjà envisagée pour Iego dans l’optique de préserver ses troupes pour de futures conquêtes. Nesanto avait prévu que Krabba, sous couvert de garder la face, tenterait de négocier la conservation de son pouvoir sur Iego. Lui ou un autre, peu importait finalement, du moment que le maitre des lieux lui en répondait. Il ne fallait pas oublier qu’il était gouverneur des conquêtes impériales dans l’Espace Hutt, conformément à l’accord passé avec Darth Ynnitach et renouvelé auprès d’Ysanne Ha’mi, son héritière. Le fait que Krabba oriente les négociations dans cette direction le confortait sur les chances de parvenir à bout de la résistance de Iego. Une situation gagnant-gagnant pour Nesanto comme pour le Hutt.
 
« Cette limace nous aura mâché le travail. Je suis d’accord avec vous, Mid, laissons Krabba s’accrocher à la parcelle de pouvoir qu’il détient. Tant qu’il se soumet à moi, à l’Impératrice et à l’Empire, il peut conserver son trône… et sa tête. Vous saurez trouver la formulation adéquate. »
 
S’il méprisait Krabba, Nesanto n’était cependant pas un idiot. Menacer ouvertement le Hutt et prendre le risque de le braquer était une stratégie suicidaire qui pourrait même voir le Quermien repartir de là en pièces détachées. Mais puisque Mid E’roïb était un politicien, qu’il use alors de ce langage qu’eux seuls maitrisaient. Krabba cèderait sûrement assez facilement à partir du moment où il aurait l’assurance de garder la vie sauve et son semblant de pouvoir. Mais Nesanto préféra prévenir son émissaire…
 
« Je ne veux pas de concessions qui dépassent l’extrêmement raisonnable. »
 
Sortis de la bouche de Nesanto, une telle précision laissait une marge de manœuvre quasi-nulle. Le Sith n’était guère friand de négociations, encore moins lorsque celles-ci se prolongeaient dans des débats interminables sur des clauses à n’en plus finir. Il voulait en finir le plus vite possible avec le Hutt et avec Iego, qui ne méritait pas qu’il s’y attarde aussi longtemps. Dire qu’il faisait confiance à Mid E’roïb aurait été un bien grand mot, mais ayant connaissance de ses ambitions, Nesanto ne doutait pas un instant que le cyborg ferait tout son possible pour répondre aux attentes d’un proche de l’Impératrice.
 
« Krabba garde Iego à sa charge mais au nom de l’Empire, mais ça s’arrête là. Des comptoirs commerciaux et une garnison impériale seront établis sur la planète – il faut bien veiller aux intérêts de l’Empire après tout – … Qu’il trafique tant qu’il veut du moment que ce n’est pas à l’encontre de nos intérêts, mais que nous soyons informé de toute information que l’on pourrait juger importante. Voire même simplement utilisable. »
 
Mieux valait voir large tant les Hutts étaient prêts à négocier chaque once d’information contre crédits sonnants et trébuchants. Puis il laissa le Quermien retourner auprès de Krabba et de ses sbires pour poursuivre l’entrevue. Sur le pont du vaisseau, Nesanto ne cachait pas son impatience d’en finir en restant debout en permanence, enchainant les va et vient devant le projecteur holographique et ses officiers qui ne pipaient mot.
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Mid était ravi que ses réflexions soient partagées par le chef de guerre des Sith dans l'Espace Hutt. Nesanto tolérait sa vision des choses et lui offrait presque carte blanche pour sceller l'accord avec la mafia de Krabba. Au fond, le Quermien se moquait bien des bénéfices que l'Empire pourrait tirer de cette entrevue, tout ce qui lui importait était son propre profit, soit son ascension à travers la pyramide hiérarchique impériale. Ce coup de pouce notoire qu'il rendait à l'Empire Sith, à supposer que l'affaire soit un succès, lui vaudrait les éloges de ses mentors et une récompense probable. Depuis maintenant deux ans, le dirigeant d'Anoat cherchait à se doter des moyens nécessaires pour assouvir ses ambitions expansionniste dans le Grand Javin, ce secteur reculé de la Galaxie, parsemé de vulnérables mondes miniers.

— Vous êtes un chanceux, Hutt. Le Seigneur de Guerre Darth Nesanto, commandant suprême des forces impériales dans l'Espace Hutt, a décidé de se montrer clément. Dit-il en revenat vers le chef mafieux. Nous vous proposons de conserver la main mise sur votre modeste planète, vous pourrez poursuivre vos activités commerciales et culturelles, mais Iego passera désormais sous contrôle impérial et intégrera l'Empire Sith. Vous resterez le seigneur de cette planète, mais serez désormais un gouverneur impérial par définition et ce monde deviendra l'une de nos satrapies. Oh, et nous allons implanter plusieurs bases militaires et soyez assurés d'être surveillés en permanence. La moindre entourloupe vous attirera les foudres de la Reine des Sith et ses navires de guerre viendront semer la destruction ici-bas. »

— Mawa k'a otra chuta bow ! » cria un Twile'k en pointant un doigt menaçant vers le cyborg.

Un large brouhaha s'éleva dans la pièce parmi les conseillers du parrain du crime, dont le corps informe restait toujours aussi impassible, semblable à une statue érigée sur place depuis des millénaires. Mid réceptionna parfaitement la série d'insultes qui lui étaient adressées par pas moins d'une dizaine d'individus, ce qui l'énerva au plus au point. Les droïdes qui le juxtaposaient pointèrent mécaniquement leurs blasters vers les Hutt qui firent exactement la même chose. La situation commençait à déraper.

— Vous me .. menacez ? Savez-vous qui je suis graines de freluquets ? » tonna t-il tout haut en amplifiant au maximum le volume de ses hauts-parleurs vocaux, crachant un son foudroyant à cinquante-cinq décibels dans la pièce.

Mais sa tentative d'intimidation échoua et les Hutts continuèrent de proférer des insultes vers sa délégation. Le Quermien sentit une décharge brûlante lui traverser sa moelle épinière enfermée dans des circuits cristallins. Il voulut saisir son communicateur et annoncer au chef de guerre impérial que les négociations avaient échoué et qu'il fallait bombarder la planète. Mais il se contint, préférant ne pas céder tout de suite à l'émotion.
Une trentaine de secondes venaient de s'écouler lorsque l'énorme Hutt leva un bras qui ramena aussitôt le silence dans ses rangs. Un Rodien qui flottait dans une robe ocre continua de piailler tout seul en agitant ses petits bras, jusqu'à ce qu'un Gamorréen lui assène un violent coup sur la tête suite à un simple regard de son chef. Visiblement assommé, l'alien s'effondra au sol, inconscient, et deux gardes le traînèrent hors de la pièce.

— Quand on se montre clément avec Krabba, Krabba se montre coopératif. Vos conditions ne me gênent pas tant que mon business ne se trouve pas affecté. Construisez une ou deux bases sur ma planète si vous le souhaitez, mais ne perturbez jamais mon business, ou vous le regretterez chèrement, parole de Krabba. »

Mid qui avait étudié en long et en travers la culture Hutt avant l'entrevue savait à quoi le parrain faisait allusion. La drogue et autres substances proscrites par l'Empire et considérées comme impie par le Culte Sith, constituaient souvent l'un des plus gros business des Hutt. Le cyborg devina que le mafieux souhaitait continuer de voir cette branche en vigueur au sein de son commerce, malgré les lois impériales. Une invitation à fermer les yeux en sommes.

— Vous ne comprenez pas bien le protocole, Monsieur Hutt, l'Empire n'a aucune condition à recevoir de la part d'un adversaire qui n'est pas en mesure de lui en imposer. » Rétorqua le cyborg qui avait passé ses mains derrière son dos, sous sa cape, et se tenait debout tel un vautour perché sur sa branche à l’affût d'une charogne.

Mid se trouvait de nouveau désemparé et ne se voyait pas contacter son supérieur pour discuter d'un tel sujet qui risquait de l'irriter. Il valait mieux se montrer intimidant vis-à-vis du Hutt pour le pousser dans ses derniers retranchements et jauger de sa capacité de collaboration.

— Votre nouvelle Impératrice a le tempérament bien plus guerrier que la dernière, et ses récents coups de sang n'ont pas beaucoup plus à tous les dignitaires de votre entité politique. Soyez sûr que Krabba se tient bien informé. »

En effet, le dirigeant d'Anoat ne pouvait que partager cette analyse avec son interlocuteur. Et il voyait bien où le Hutt désirait en venir. Mid aussi se tenait informé en permanence de l'évolution de la politique impériale et des affaires internes du pouvoir. Ses services de renseignement, comptant parmi les plus performants de la galaxie, travaillaient sans relâche sur sa demande à renseigner sur ce qui se passait dans les hautes sphères impériales. Il était vrai que depuis son ascension au pouvoir, Ysanne Ha'mi était loin de faire consensus et les loups rôdaient autour du trône. L’oligarque d'Anoat savait très bien qu'une guerre civile menaçait l'Empire depuis l'accès de cette Apprentie Sith à la magistrature suprême.

— Malgré notre réputation, nous les Hutt savons faire preuve de la sagesse nécessaire pour méditer sur l'avenir et l'anticiper. Et c'est un bien sombre avenir pour vous qu'un Hutt expérimenté voit se dessiner à l'horizon. Krabba vous conseille donc de réfléchir à deux fois avant de sous-estimer notre pouvoir de nuisance. Nous n'avons pas l'habitude d'être traité ainsi, et de nous voir imposer quoique ce soit. »

— Nonobstant que vous n'écoutez pas les assignations qui vous sont posées, je me garderai d'accorder la moindre importance à vos exercices de télépathie et je suis certain que le Seigneur Nesanto en ferait de même. Ma modeste présence ici ne vise qu'à transmettre la volonté de la très vénérée Reine des Sith que l'ambiguïté de vos propos ne respecte pas, si ce n'est plus ! »

L'être longiligne était déboussolé par les paroles du Hutt qui résonnaient de vérité, il le savait au fond de lui-même. Mais il ne fallait guère se laissait impressionner ou intimider et continuer sa vaste opération de bluff.

— Je dis simplement, petit droïde, que dans quelques années, si ce n'est hélas plus tôt, vous aurez intérêt à pouvoir compter sur notre coopération plutôt que de se retrouver avec des adversaires supplémentaires à combattre. Krabba accepte vos conditions, mais respectez les nôtres. Au moment fatidique les esclaves ne seront pas vos alliés, mais un poids supplémentaire sur vos épaules de moins en moins robustes. »
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Anonymous

Darth Nesanto écouta avec une patience toute inhabituelle les vociférations, cris et insultes récoltés par son émissaire. Il savait que Krabba se plierait à la volonté impériale, question de survie primitive. Quoiqu’il pût en dire ou en penser, le Hutt savait parfaitement qu’il risquait l’anéantissement s’il jouait la carte de l’entêtement et ne se soumettait pas.
 
Le Sith savait également que le commerce et le trafic étaient ce à quoi aspirait le maitre de Iego, aussi n’allait-il pas le froisser sur des détails finalement sans réelle importance. Krabba s’enrichirait toujours grâce à ses magouilles plus ou moins légales, Nesanto le laisserait faire et l’Empire en profiterait grâce aux revenus prélevés sur Iego. L’Espace Hutt échappait au contrôle soigné et administratif des pontes économiques impériaux, alors qu’importait d’où provenait les bénéfices de cette partie de la galaxie du moment que les chiffres s’affichaient en vert…
 
Il laissa l’échange se prolonger entre le Quermien et le Hutt. Tous deux campaient sur leurs positions respectives, Nesanto fut donc ravi – bien grand mot – de la détermination et de la poigne que manifestait Mid E’roïb. Cependant, il devait également admettre que Krabba avait raison. La guerre avec la République n’était pas près de terminer et l’Empire courait le risque de fortes dissensions internes depuis l’avènement d’Ysanne Ha’mi. Une lutte de pouvoir pouvait éclater à plus ou moins long terme, mettant ainsi à mal le nouveau pouvoir et ses soutiens, dont faisait partie Darth Nesanto.
 
S’il ne comptait pas sur le soutien des Hutts le moment venu, Nesanto savait aussi qu’il ne désirait pas les avoir contre lui. Le contrôle de l’Espace Hutt, qu’il s’évertuait à placer sous sa coupe depuis un certain temps, lui échapperait ainsi qu’à l’Empire si ces derniers se liguaient contre lui. Mettre Krabba dans sa poche était un moyen de s’assurer la tranquillité au sein de l’ancien territoire kossakii. De petites concessions valaient bien un peu de stabilité.
 
« Ça ira comme ça, Mid, laissez son business à Krabba, nous saurons en profiter comme il se doit sans nous mettre en travers de son chemin. » intervint le Sith à travers son comlink. « Il n’en restera pas moins un sujet de l’Empire, nous pourrons le surveiller de près. Laissez un Hutt croire que c’est lui qui mène la danse, il n’en sera que plus heureux. »
 
Il connaissait par cœur la manière d’agir des Hutts et n’était donc pas surpris par la tournure des évènements. Ils avaient néanmoins coupé court à toute exigence extravagante de la part de Krabba, ce qui suffisait à satisfaire le Sith. Nesanto n’avait pas l’intention de s’arrêter plus que nécessaire sur la simple étape qu’était Iego dans son entreprise de conquête du Kajiidic Kossakii. Krabba acceptait de se ranger sous la domination impériale, c’était tout ce qui importait. L’assurance de le laisser continuer son trafic n’était qu’un petit prix à payer en échange de sa coopération. Mais Darth Nesanto savait aussi les Hutts retors et manipulateurs, et doutait que ce fut là le dernier mot du seigneur hutt…
 
Il écouta ensuite le cyborg mettre fin à l’entrevue avec les formes et les courbettes que lui aurait été incapable de réaliser face à la limace qui se tenait devant lui en hologramme. Ses officiers se détendirent un peu autour de la table, quoiqu’un peu déçu de ne pas passer à l’action comme ce fut le cas sur Taskeed ou Dennogra. Ce n’était que partie remise.
 
« Revenez à bord du Behemoth, votre mission s’achève ici. Gardez un œil sur ses hommes de mains, il se pourrait bien que tous ne soient pas du même avis que leur maitre. »
 
Le maitre des lieux s’était peut-être associé à l’Empire en cédant devant l’envoyé du Seigneur Sith, mais ce pouvait tout aussi bien n’être qu’une façade. Les Hutts n’appréciaient que rarement de se voir dicter leurs actions, mais tant que le commanditaire était vivant, leur lâcheté les empêchait de faire autrement. Supprimer ledit commanditaire était alors le meilleur moyen de retrouver sa liberté, et comme ce n’était évidemment pas le Hutt lui-même qui passait à l’action, il s’agissait de garder un œil attentif sur ses larbins. Nesanto ne pouvait s’empêcher de penser qu’aussi grande gueule puisse-t-il être, Krabba ne prendrait jamais le risque d’attaquer ouvertement un Seigneur Sith, qui plus est proche de l’Impératrice, et le dirigeant d’un monde impérial. Sournoisement en revanche…
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