Krayiss II - 7h39 du matin (heure locale)


Une journée bien sombre s’annonçait aujourd’hui. Une matinée telle que Darth Khorog les appréciaient. Sombre, froides et sous la menace d’une météo prête à exploser. La tension qui régnait dans l’air était électrique alors que le Haut Inquisiteur humait l’air glacial d’un hiver précoce. Ce monde était superbe. Le draethos ignorait si c’était là le temps qui faisait selon ses envies du moment ou bien s’il fallait voir là la marque indélébile du côté obscur. L’obscurité elle, était bien là, omniprésente peu importe où le Sith posait son regard. Ses pieds posés sur la pierre usé par les intempéries, des millénaires durant, Darth Khorog contemplait les trésors du passés, promesses d’un avenir radieux.
Khorog aimait le passé, il en avait fait un outil de travail. En bon représentant de l’Inquisition qu’il était, le draethos traquait ses cibles et les jugeait en fonction de leurs fautes. Ici il était présent pour une tâche semblable, ou presque.

Derrière lui, cinq soldats d’élites l’accompagnait. Arme au poing, ils marchaient en suivant la cadence de leur maître. Tout comme lui ils avaient une mission, mais aujourd’hui s’annonçait plutôt clément et sans prise de tête. En effet le fugitif qui était recherché par l’Inquisition, un certain sergent Gladis, avait été démasqué par le service de sécurité de l’Académie Sith de Krayiss II (planète superbe qui laissait sans cesse le Sith rêveur). Toutes les informations avaient déjà été soutirés par des inquisiteurs sur place et depuis les instructeurs de l’académie avaient eu le droit d’utiliser le prisonnier pour leurs cours sur la torture. Le directeur de l’établissement, le Seigneur Sith Virden, avait personnellement invité le Haut Inquisiteur à venir assister aux tortures de ses élèves et prendre la mesure de leurs talents.
Il faut savoir que les académies ne sont pas sous la direction du Clergé Sith. Bien que ce dernier ai la charge de l’enseignement de l’ensemble des non-sensible à la Force, seul le Gardien des Mystères, en l’occurrence Darth Odium, a la responsabilité des académies Sith. Mais celle de Krayiss II était particulièrement proche des sphères cléricale. Nombre d’instructeurs étaient des prêtres ou des Sith qui furent formé par le Clergé. Il en résultait un sentiment de profonde piété et d’un traditionalisme que Darth Khorog jugeait particulièrement sain. Plus encore que l’Académie de Dromund Kaas, là ou Khorog lui même avait suivit son noviciat.

L’Académie Sith de Krayiss II donc, était un bâtiment ancien souterrain, lourd d’un passé très riche et imprégné par le côté obscur. Ici les âmes des Sith du passé faisaient corps avec le lieux, les immenses obélisques noirs qui gardaient les entrées en surface et les immenses ruines infestés de monstruosités en tout genre qui gardaient les grandes profondeurs oubliés du monde-temple. Il n’y a pas si longtemps, Krayiss II était un monde abandonné. Mais sous l’impulsion de Darth Bekhaar et de Darth Odium, de formidables expéditions furent menées pour réhabiliter toute une partie de la planète, une ville quasiment troglodyte à émergé des ruines antiques autour de ce qui fut le Grand Temple de Krayiss II. Au pied de celui-ci c’est l’Académie qui a été ouverte quasiment en même temps que la réouverture du Grand Temple. C’est d’ailleurs là bas que Khorog se rendait.

Le Sith quitta le hangar où sa navette s’était posé et se tourna vers le trio vêtu de bure qui l’attendait. Des prêtres. Ils s'inclinèrent profondément devant le Haut Inquisiteur, qui hocha la tête en signe de respect.

- Seigneur Khorog,firent les hommes d’une seule voix. Nous vous attendions. Veuillez nous suivre pour que nous puissions vous guider jusqu’au seigneur Virden.

Le draethos fit de sa voix crayeuse :

- Mais avec plaisir mes frères. Je suis derrière vous.

Sans plus de cérémonie, Khorog emboîta le pas aux kissaï. Il passa par de longs corridors. Le hangar était celui du grand temple. Il fallait sortir de là pour atteindre l’académie qui se trouvait beaucoup plus loin. Le chemin s’annonçait long mais au moins, le Sith avait de quoi occuper ses yeux. L’endroit n’était pas désert mais assez peu peuplé. L’ambiance morne et glaciale rendait l’endroit magnifique. Le sith pouvait sentir des regards lourds de haine posés sur lui, de profondes envies de meurtres, de faire souffrir, d’apporter le désespoir. Darth Khorog se sentait comme chez lui ici.
Les longs corridors mal éclairés étaient bien peu décoré, beaucoup de salles n’avaient pas encore été totalement réhabilité. Le Lieu était absolument immense et les différents secteurs devaient être nettoyés un par un au peigne fin pour identifier et neutraliser les moindres pièges ou déclencheurs de malédictions Sith. Il fallait bien avouer qu’en peu de temps, les prêtres de Krayiss avaient fait preuve d’une expertise extraordinaire.

- Ce Temple est sublime, lança le draethos à ses guides. Vous pouvez être fiers de vous.

Toujours d’une même voix, les prêtres répondirent sans se retourner :

- Tout le mérite revient au Grand Prêtre. Sa ténacité et son savoir à su nous montrer la voie. Les serviteurs de Darth Odium nous ont été également été très utile.

En jetant un œil par l’une des grandes fenêtre d’un couloir, le Sith pu observer la ville. Elle était grandissante et prospère. Essentiellement tourné vers l’étude et l’enseignement, c’était une citadelle du côté obscur en devenir. Le Grand Temple en son centre et les multiples speeders, navettes et engins militaires de toute sorte circulaient sous l’oeil vigilant des croiseurs impériaux, gardants la planète. Ce n’était clairement pas un lieu de plaisance, ni une étape pour les non-sensibles. C’était un monde sacré Sith et à ce titre, un endroit merveilleux aux yeux du Haut Inquisiteur.

Au bout d’un certain temps, le groupe sortirent du Grand Temple et entrèrent dans l’Académie. C’était un endroit moderne en surface, bien que construit sur des principes architecturaux antique. En revanche les sous-sols de l’Académie, soit l’essentiel du bâtiment, étaient entièrement basés sur les ruines préexistantes réaménagés. Ici il y avait plus de monde, des instructeurs, des prêtres, des Sith en tout genre. Tous s’inclinaient devant la silhouette sombre du draethos, qui était particulièrement ravi d’être là et leur rendait leurs saluts. Dans un grand hall, Darth Khorog rencontra enfin un homme en armure sith complète, il portait un sabre laser à sa ceinture et semblait bien bâti. Après une première poignée de mains, il se rendit bien compte que les mains de son hôte ressemblaient plus celles d’un sorcier que d’un maître d’arme.

- Je me présente, je suis le Seigneur Virden, directeur de l’Académie Sith de Krayiss II.

L’homme semblait d’âge mûr, un humain totalement imberbe (cheveux, barbe, sourcil etc). Sa peau pâle et strié de veinules noires entouraient ses yeux iridescents. Il s’était profondément incliné avant de serrer la main du Haut Inquisiteur. Il y avait une lueur mauvaise dans son regard mais pieuse, tout du moins c’était ce qu’il semblait à Khorog. Ce qui voulait sans doute dire que le bougre avait quelque chose à cacher. Il ne fit rien paraître de ses soupçons et lui fit montre de la même attitude. D’une voix douce, il reprit :

Seigneur Khorog, suivez moi, je vais vous mener jusqu’au prisonnier. Il est actuellement sur le point de démarrer une nouvelle séance de torture. Nos aspirants sont doués cette années, vous apprécierait peut être d’admirer leurs talents.

La tête ailleurs, le Sith acquiesça d’un air songeur. Il n’avait cure de ces choses là. Il répliqua de son habituel air froid.

- J’espère que vos petits protégés sont à la hauteurs des méritent que l'on m’a vanté.

L’homme se plia en deux.

- Oh mais bien sûr mon seigneur. Je vous en prie, suivez moi.

Il ne leur fallu que quelque temps pour arriver dans une vaste salle sans aucune décoration. L’académie était plus grande qu’il n’y paraissait au premier coup d’oeil cependant. C’était un vrai labyrinthe de couloirs étroits, mal éclairés et très peu engageant. Les salles destinés aux cours semblaient de tailles variable. Le directeur lui affirma que l’Académie se penchait sur toute sorte d’étude, tout en respectant scrupuleusement les anciens crédos des Sith du passé. Après tout il fallait faire renaître l’ancien peuple de ses cendres. L’Académie de Krayiss II faisait tout pour tenter de dépasser le prestige immense de l’Académie de Korriban, chose difficile mais le Seigneur Khorog remarquait sans peine leurs efforts méritoires.

La salle de torture était pleine de suppliciés qui hurlaient à s’en rompre les cordes vocales, l’air saturé par les odeurs de tripes, de sang, d’excrément et de pisse. C’était l’odeur de la peur et de la mort. Une pure merveille en somme. Le draethos remarqua l’endroit était divisé en de multiples cellules individuelles. Celles qui semblaient non-utilisés étaient rigoureusement propres, ce qui était une excellente chose. Des outils sales c’étaient des outils déficient.

Les aspirants nettoient eux même les outils après utilisation. Si c’est mal fait ils deviennent eux même les sujets des cours suivants.

- Parfait, répondit le draethos.

Il observa à son rythme les futurs Sith qui ouvraient, tailladaient, foudroyait, cassaient les os de tout un tas de prisonniers. C’était merveilleux. De temps à autre, le Sith accordait des conseils à des aspirants qu’il jugeait prometteurs. Cet endroit lui plaisait énormément. Finalement, le directeur lui fit prendre la direction d’une cellule à l’écart des autres.

- Voici le sujet qui vous intéresse monsieur. C’est la jeune Suhm qui s’en charge actuellement.

L’homme continua en chuchotant :

- Comme vous le savez déjà, c’est une ancienne Jedi qui fut convertie par votre disciple, le seigneur Urgrud. Elle s’est … bien débrouillé depuis quelque temps.

Darth Khorog avait entendu les rapports de son disciple. Suhm Zurim avait été un padawan, torturé et piégé, elle avait fini par se rendre compte qu'elle faisait fausse route et s’était converti à la voie des Sith.

Devant lui, le sol de la cellule était recouvert de sang. L’humain solidement attaché sur une table tentait de hurler mais sa voix semblait brisé, comme s’il n’avait fait que cela depuis plusieurs jours. Au dessus de lui, une twi’lek s’affairait à le faire souffrir. Darth Khorog observa la scène avec attention, sans prêter attention aux autres aspirants qui se mettaient en rang pour saluer le Haut Inquisiteur.

Le Sith observait, satisfait, la créature se prosterner devant lui. Une réaction approprié. Il fit un hochement de tête au directeur Virden qui sembla s’en réjouir. Il s’avança vers la twi’lek et fit au Seigneur Khorog :

- Suhm Zurim est une apprentie qui est doué avec les gens. Elle a les meilleurs résultats pour ce qui est de la rhétorique et des nuances de la … subtile diplomatie.

Le Haut Inquisiteur traduisit intérieurement, il parlait de manipulation, subtile ou non. C’était une excellente chose. Le draethos demanda en retour :

- Qu’en est-il du reste ? Est-ce qu’elle est doué pour autre chose ? Le combat ? La Magie Sith ? … la torture ?

A ses mots, le Sith fit quelques pas en avant pour observer le corps décharné. De multiples cicatrices lui zébrait le corps aux endroits les plus improbables. Il servait de sujet de tortures aux étudiants depuis pas mal de temps maintenant. Les cuves de kolto l’on sans aucun doute maintenu en vie. Dans son état actuel, le Sith pouvait clairement voir les marques douloureuses que les autres acolytes avaient laissés sur le sujet. Mais dans le cas présent, il ne montrait aucune blessure physique récente. Cette twi'lek ne torturait pas la chair mais son esprit. Voilà quelque chose de très intéressant. La torture psychologique était toujours plus attrayante aux yeux du draethos. Il observa le travail d'un air très intéressé, les inquisiteurs manquaient toujours de bon tortionnaire. Cependant, briser un esprit était une chose. Mais recoller les morceaux ça en était une autre.

- Oh .. elle sait se servir d’un sabre laser. Elle fut padawan, et à ce titre elle sait deux ou trois choses sur l’Ordre Jedi et la République. Mais ce n’est pas une combattante. Cependant, je ne doute pas qu’un maître saurait lui inculquer les arts Sith. Elle apprends vite et est très .. zélé.

Le Sith observa la jeune apprentie. Il lui trouvait quelques charmes, sans nul doute elle correspondait aux critères de beauté généralement admis dans le reste de la galaxie.

- Tu lui mène la vie dure, fit Darth Khorog à la jeune fille prosterné derrière lui. Il est très mal en point, est-ce que tu as su lui retirer une information ?

Le prisonnier avait été interrogé par des inquisiteurs avant d’être livré aux apprentis Sith de l’académie. Il était passé si souvent à la Question qu’il n’avait sans doute plus grand chose à dire. Le Sith se demandait même s’il avait encore sa langue pour parler, il n’avait pas vérifier cela.

- Quel est le meilleur moyen pour torturer quelqu’un selon toi Suhm ?

Le Sith avait posé cette question spontanément. La réaction de la jeune twi’lek l’intéressait. Dans le même temps il se retourna et observait les visages qui étaient tournés vers eux. Ils espéraient que le Haut Inquisiteur allait choisir un apprenti parmi eux. Il pouvait clairement voir les regard haineux qu’ils adressaient à Suhm. Ils craignaient qu’elle soit choisi par lui. C’était une bonne chose.

- Qu’est-ce qui, à tes yeux importe le plus ? La loyauté ? Le respect des rites ancien ? Ou peut être tes propres objectifs ?

Le Sith attendait ses réponses. Il avait parlé d’un ton calme, serein. Sa main ne tremblait pas, signe qu’il n’était pas à cran, chose que le directeur avait remarqué. Ce dernier jeta un coup d’œil à Suhm, lui faisant comprendre qu’elle devait répondre au plus vite. L’un des apprenti derrière le directeur tenta de parler, mais un simple regard noir du seigneur Virden le força à se taire. Darth Khorog s’amusa de cette situation.

Il se mit à penser qu’il n’avait pas d’apprenti. Peut être pourrait il en choisir un ici ? Il avait de nombreuse tâche, de nombreux devoir et il avait déjà beaucoup pensé à cette responsabilité qu’il avait de prendre quelqu’un sous son aile. Mais pas question de prendre un inutile, quelqu’un qu’il estime être un faible. Avec un peu de chance, ce potentiel apprenti était peut-être dans cette pièce.

- Tu peux te relever. Ne reste pas à genoux dans le sang des faibles. C’est à eux d’être souillé par leurs propres fluides, pas à toi. Bien que je comprenne que la torture soit un loisir addictif, il ne faut pas s’y laisser emporter.

Les mains jointes, le Sith resta là, debout dans le sang à attendre la réponse de Suhm. Ce qu’elle allait dire serait déterminant dans son avenir.

Elle était zélé, il n’y avait pas de doute la dessus. Cependant, elle semblait aussi téméraire. Mais peut être n’était-ce qu’une impression ? Dans tous les cas, le Sith était partagé. Il attendit qu’elle finissent de parler. Dans un premier temps, il observait sa posture droite, sa fierté qui se lisait dans ses yeux.

- Effectivement, dit-il, la torture psychologique est un bon outil. Mais dit moi, à quoi bon briser un outil s’il ne peut pas servir ensuite. S’il s’avère que cet homme est plus important que prévu, saurais tu le réparer ?

Le Sith se tourna et s’adressa aux acolytes qui les observait à côté d’eux.

- Sachez que tout homme et toute femme, même un jedi, à une valeur. Ce sont des pions. Des créatures laissés là pour qu’on les utilise. Tuer c’est bien, mais pas avant d’avoir profité d’eux.

Le Sith chuchota à l’adresse du directeur qui souriat à la remarque du Sith :

- Même si c’est souvent plus facile à dire qu’à faire.

Darth Khorog avait bien souvent préféré tuer plutôt que de capturer. Cependant il avait fait quelques efforts méritoires ces derniers temps. Il n’avait tué personne. Bon en vrai c’était à cause de l’AGPU mais c’est un début. Malgré tout il était important de signaler l’importance de ne pas tuer systématiquement. Bien trop souvent des situations sont rendu beaucoup plus périlleuse à cause d’un mort de trop, hélas.

Ensuite le Sith se retourna vers Suhm. La jeune acolyte avait dit quelque chose qui ne plaisait pas à Darth Khorog. Elle ne semblait ne pas se sentir concerné par la cause des Sith, sinon elle aurait utilisé la première personne du singulier dans sa tirade. Suspicieux, le Haut Inquisiteur lui fit sur le ton de la remontrance :

- Mais dis moi, tu ne te sens pas concerné par les Sith ? N’est-tu pas une Sith ? Je t’ai posé une réponse claire. Loyauté, Tradition ou intérêts personnels. Inutile de tourner autour du pot avec moi.

Il fit une courte pause, l’observant elle, puis les autres acolytes tour à tour.

- La loyauté ce n’est pas quelque chose qui ne sert qu’aux brutes sans cervelles. Votre loyauté va à l’empire, elle va au trône dont le détenteur est choisi par le Cardinal Noir par la volonté de Thyphojem ! Votre loyauté va au Credo des Sith à ses défenseurs, le Clergé Sith ainsi qu’au peuple Sith ! Votre loyauté va notre cause. De trop nombreuses fois j’ai vu nos frères et soeurs fraternisé avec l’ennemi. Ne vous avisez pas de faire pareil.

La loyauté était un concept qui, bien trop souvent, paraissait être secondaire. Hors il n’y avait rien de plus important. Ce manquement de discipline et d’ordre croissant laissait l’impression au draethos que l’empire se décomposait de l’intérieur. Tout cela à cause du manquement à l’ordre durant les apprentissage aux Académie. De réputation cependant, ce défaut n’était pas celui de l’Académie de Krayiss II.

- Les rites Sith c’est ce qui différencie le sauvage du civilisé. Nos traditions nous donnent la Puissance et la seule vrai maîtrise de la Force. La République et les Jedi ne sont que des culs-terreux barbotant dans la vase de leur typiques politiques dystopiques. Il n’y a que deux catégories de personnes. Les Sith et les autres. Une seule de ces deux catégories importe.

La aussi les rites et traditions des Sith se perdaient de plus en plus dans le néant. Remplacé au fur et à mesure par une culture coruscanti, celui de l’argent et du pouvoir. Bientôt, des larves républicaines pourraient bien apparaître, exigeant une démocratie et l’abolition des Sith ! Il fallait préserver la culture à tout prix.

- Les objectifs personnels eux sont importants. Car ils déterminent qui vous êtes. Un loyaliste à la cause des Sith ou un déviant.

Sur ce point, les objectifs personnels étaient exacerbés. Rien d’étonnant, mais l’ambition ne devrait pas commander au détriment de l’Empire et des Sith.
Darth Khorog se retourna à nouveau vers la twi’lek, elle continuait de le dévisager. Le Sith aimait cette lueur dans son regard. Les autres acolytes ne faisait qu’éviter son regard, ou alors ils avaient l’air perplexe, comme s’ils réfléchissaient à ses paroles. Mais Suhm elle, semblait écouter réellement.

- Et vous ? Quels sont vos objectifs personnels Suhm Zurim ?

Le Haut Inquisiteur fut amusé par le manège de la jeune twi’lek. Sur le coup il crut qu’elle le prenait pour un crétin à réciter ce que n’importe qui à sa place aurait voulu entendre. Il n’était aveugle cependant, il savait reconnaître le zèle quand il en étant témoin. A côté de lui, le Directeur Virden semblait désapprobateur. Ce n’était pas son cas visiblement. Il semblait vouloir réprimander Suhm quand le draethos leva la main pour l’empêcher de parler.

- Voilà des volontés appréciables. Oui c’est exactement ce que tu dois souhaiter. Servir l’Empire, apprendre et devenir une Sith. Mais n’oublie pas ton passé, car tes erreurs doivent resté gravé dans ta mémoire.

Le draethos maintenait son regard fixé sur celui de Suhm, il ne cillait pas et testait la capacité de l’acolyte à supporter cette fixation prolongé. Sans s’arrêter de parler pour autant, il se rapprocha de la twi’lek, ses bottes pataugeant dans le sang sans s’en soucier pour autant.

- On ne doit pas oublier la larve que nous étions jadis, avant de devenir les demi-dieux de l’Empire.

Il prononçait ses mots comme un murmure. Le Sith était intrigué, elle n’avait absolument pas l’air d’une guerrière, ni d’une sorcière. Elle était juste jolie et volontaire. Khorog aimait ce regard, cette motivation à vouloir aller plus loin. S’il y avait le moindre risque qu’il en prenne un autre, elle n'hésiterai pas à le tuer sous ses yeux. Étrangement, à peine l’eut-il pensé, qu’un acolyte, se riant de la phrase de Shum, s’était finalement fait saisir par Suhm qui l’étranglait avec force et violence.

Le Sith ne parvint pas à se retenir de rire. Un son crissant s’échappa de sa gorge, faisant grincer des dents les personne présentes. La voix du Haut Inquisiteur n’était pas du tout agréable aux oreilles. Il posa la main sur l’épaule de la twi’lek et lui fit tout en lui gratifiant de son sourire carnassier de draethos :

- Viens avec moi Suhm.

Il se retourna vers Virden, qui regardait impassible le corps du jeune acolyte s’effondrer au sol.

- Directeur, je me rends dans votre bureau, j’aimerais discuter en tête à tête avec Suhm.

Malgré les rumeurs de déception qui enflaient immédiatement dans la salle, le Sith posa sa main glacé sur l’épaule de la twi’lek pour qu’elle le suive. Le Directeur Virden ouvrait la marche, guidant le duo dans les corridors sombres de l’Académie. Les couloirs n’étaient guère fréquentés par les acolytes. Darth Khorog ne croisa que quelques domestiques richement vêtus et des seigneurs Sith qui courbèrent l’échine, pour la plupart, devant le Haut Inquisiteur. Sur le chemin, Khorog s’adressa la jeune acolyte :

- Ce zèle est tout à fait approprié, mais tu sais, il est interdit de tuer un autre acolyte. Même moi je ne le ferais pas sans une bonne raison. Telle est la loi de Darth Odium. La prochaine fois, tâche de te maîtriser avant qu’une tierce personne ne le face pour toi.

A peine eut-il prononcé ces derniers mots, que le directeur s’arrêta devant une imposante porte sculpté dans de l’obsidienne pure. Une véritable merveille que le Haut Inquisiteur ne put s’empêcher d’observer avec émerveillement. Le directeur, aussi fier qu’un paon, assura au draethos d’un ton solennel :

- Les prêtres de la sagesse l’ont retrouvé dans les niveaux les plus inférieurs. Il était en piètre état et le restauré à demandé deux ans de travail acharné. Les motifs sculptés représentent les prêtres de jadis, ici sur Krayiss II. C’est du moins ce qu’ils m’ont affirmé !

Il ria de bon cœur, comme s’il venait de dire une blague. Le Haut Inquisiteur saisit ce qu’il voulait dire, le directeur Virden n’était pas un archéologue, mais un administrateur. Il ria avec lui de sa voix crissante. Décidément, aujourd’hui le draethos était résolument de bonne humeur. Avec une modeste courbette, le seigneur Virden ouvrit la porte et laissa entrer le duo dans ce qui semblait être un vaste bureau carré, très haut de plafonds, les murs ornés de fresques et des sculptures riches en histoire. Des meubles anciens était élégamment posé ici et là, formant un tout cohérent et correctement disposé. Darth Khorog ignorait qui était le décorateur du directeur, mais tout dans cette salle respirait les savoirs anciens et le passé glorieux des Sith. Soupirant d’aise, Darth Khorog prit les devant et vint s’assoir sur un divant, invitant Suhm à l’y rejoindre. Sous ses pieds, un tapis taillé dans la fourrure d’un quelconque animal local réchauffait la pièce.

- Bien, assieds toi là. Voilà, très bien. Maintenant explique-moi d’où tu viens Suhm.

Il attendit que la twi’lek s’assoit puis continua.

- Je n’ai jamais vu d’acolyte twi’lek avec ces tatouage dans une Académie Sith, comment cela t’est-il venu ?

Khorog balaya l’air de la main, comme s’il écartait une mauvaise idée de sa tête.

- Ne crois pas que cela soit de la discrimination. Ton espèce ne conditionne en rien ton habilité à être un Sith, bien que tu me sois inférieure en tout point. Tout comme pour n’importe quel humain, hutt ou arkanien.

Darth Khorog relava sa manche, histoire de se mettre à son aise. Le sofa était étroit, mais cela ne le dérangeait pas. Il observait Suhm toujours sans ciller. Guettant ses réactions, le moindre indice qui lui ferait comprendre qu’elle était une déviante, une impure, une traîtresse. Le Haut Inquisiteur demeurait sur se gardes … toujours.

Suhm Zurim semblait particulièrement réticente à se souvenir de son passé. Etait-ce une tactique ? Elle lui parlait d’une histoire qu’il avait déjà souvent entendu, celle d’une padawan qui trahi les Jedi après qu’elle fut torturé par les Sith. Darth Khorog détestait les Jedi, leurs padawan encore plus mais il appréciait ceux qui trahissaient cette bande de bantha décérébrés.

Dans le même temps, Darth Khorog observait agréablement étonné la jeune twi’lek se déshabiller devant lui. Il manqua pas une miette de ce qu’il vit même s’il se demandait pourquoi elle faisait cela. Le vêtement, celui des acolytes de l'académie, glissa doucement sur le sol dans un bruissement feutré. A la douce lueur des lampe, le draethos put admirer les courbes harmonieuse de la jeune acolyte qui lui tournait le dos. Ses fesses et son dos donnait envie d’y toucher. C’est ce qu’il fit et immédiatement, il sentit avant qu’elle n’en parle les multiples cicatrices qui zébrait son corps. Toutes étaient dissimulés par les tatouages. Heureusement aucune cicatrice ne mutilait le corps, toutes étaient aisément dissimulable. Le Sith reconnu immédiatement l’auteur du travail.

Le Sith continua d’écouter les paroles de Suhm, l’histoire de sa torture était délectable, et lorsqu’elle se retourna, le Sith plongea un temps son regard dans celui de Suhm. Puis il continua d’inspecter le corps de la twi’lek. Il remarqua que le jardin secret et les seins de la jeune acolyte avaient été épargné par le gros des cicatrices. Urgrud s’était il montré magnianime ? Cet égard ne lui ressemblait pas.

- Je reconnais bien là le travail de Darth Urgrud. C’est un tortionnaire violent qui adore la torture physique. Il fait des miracles avec une pince et un scalpel, sans provoquer trop de séquelles. Tu as beaucoup de chance d’être tombé sur lui tu sais. Un autre n’aurait pas eu autant d’égard. Je remarque qu’il t’a épargné en plusieurs endroit.

Il saisit doucement les bras que lui tendait la jeune twi’lek. Il caressa les marques qui parcouraient ses avants-bras.

- Ce sont des marques superbes, il ne faut pas en avoir honte, pas avec un vrai Sith comme moi en tout cas. Que ces cicatrices te servent de rappel, qu’elles te montrent la créature faible que tu était jadis, la faiblesse qui était en toi en ce temps là. Ainsi tu sais que jamais plus tu ne dois retomber dans les travers de ton passé.

Il tira légèrement sur les bras, pour qu’elle vienne s'asseoir près de lui sur le divan. Il la regardait toujours dans les yeux.

- Tu semble reconnaissante envers l’Inquisition. Tu aime le Clergé Sith ? En quoi consiste le rôle et les devoirs de l’Inquisition selon toi ?

Le Sith observait la jeune acolyte, attendant sa réponse. La présence tout contre lui de cette créature le rendait un peu fébrile, mais il se contenait. Ce n’était pas le moment. Après un certain temps, durant lequel il la laissa répondre, il reprit :

- L’Inquisition est le garde-fou de l’Empire. Nous somme les garant de l’Ordre, du respect des lois et de la Justice mais aussi les protecteurs du Clergé Sith, dont nous faisons partie. Nous faisons partie intégrante du Clergé, au même titre que n’importe quel prêtre.

Il baissa les yeux vers les cicatrices, le corps de la jeune fille, puis il reprit :

- Est-ce que tu aimerais devenir prêtresse au sein du Clergé Sith Suhm ? Je pourrais peut être t’y aider. Mais je t’avertis, j’exige la plus extrême loyauté, si j’ai un doute je tue mes servant.

Ces mots étaient sorti tout seul, sans que Darth Khorog ne parvint à les contenir. Il avait laissé agir son instinct et maintenant il doutait de ses paroles. Pourquoi prendre une apprentie ? Il en avait besoin c’est sur, mais n’était-ce pas un peu prématuré ? Mais en regardant l’attitude fanatique de Suhm, ses doutes se dissipaient quelques peu.

- Dis moi selon toi, qu’elles sont tes qualités et tes défauts. Et qu’est-ce que tu dois acquérir pour devenir une Sith digne de ce nom. Jusqu’où tu serais prête à aller.

Darth Khorog regardait l'acolyte à ses côté, cette créature tout contre lui et qu'il envisageait de ramener chez lui, tel un chaton dans son carton.

Darth Khorog demeurait immobile devant Suhm Zurim. La jeune twi’lek restait une acolyte. Elle ignorait ce que cela impliquait que de devenir l’apprentie d’un Haut Inquisiteur. Mais elle restait d’une admirable motivation. Hélas ce n’était pas suffisant. S’il s’avérait que Suhm était une faible, elle mourrait. Tout simplement. Ce serait dommage pour elle, mais le Sith, au fond s’en foutait complètement. Il était drôle cependant de voir que Suhm ne semblait pas douter, de la fenêtre du draethos au moins, de l’impossibilité qu’elle ne soit pas choisie. Cela le faisait sourire.

Le Haut Inquisiteur s’adressa à Suhm d’un ton ferme, sans pitié.

- Si tu deviens mon apprentie, je ne vais pas te former à uniquement folatrer dans les soirées. Je ferais de toi une prêtresse, une digne protectrice des traditions du peuple Sith. Je t’apprendrais à te battre mieux que moi. À faire usage de la magie Sith mieux que moi. A traquer, torturer, tuer, haï les Jedi bien plus intensément que moi. Si tu deviens mon apprentie, tu t’engage à tout faire pour me surpasser et devenir une Prêtresse.

Il fit une pause, sa voix s’était élevé et résonnait maintenant dans la salle.

- Si malgré tout à la fin de ton apprentissage à mes côtés tu décide de ne pas faire partie du Clergé libre à toi, mais sache que c’est un honneur pour toi d’être formé par un prêtre, car cela te donne le droit d’en faire partie. Généralement, un Sith lambda ne peut intégrer le Clergé s’il n’a pas suivi une formation auprès d’un prêtre. Toi en revanche tu as cette extraordinaire opportunité qui t’est offerte.


Le Sith garda un ton froid, glacial en fixant Suhm dans les yeux.

- Si tu deviens mon apprentie, tu te soumet à moi entièrement. Je fais ce que je veux de toi, de ton esprit, de ton corps, de ta chair. Tu va souffrir, tu va peut-être mourir ou être mutilé. Tu dois accepter que tu ne t'appartient plus. Tu ne dois pas penser à me trahir, tu ne dois plus penser autre chose que ce que moi je te dis de penser, tu ne dois pas agir en dehors de mes consignes et tu dois apprendre. Te rendre forte mais pas aux détriments de l’Empire et des Sith. Ta loyauté va d’abord à moi exclusivement ! Puis au Clergé Sith et seulement ensuite à l’Impératrice. C’est l’ordre naturel des choses pour toi actuellement. Je suis ton maître, ton unique maître. Mais tu dois le respect au Cardinal Noir et à sa majesté Ysanne.

Le Sith se pencha en avant, il rapprocha son visage de celui de la jeune twi’lek tout en caressant son visage de sa main droite. Effleurant la ligne de sa mâchoire puis sa joue, sa bouche. Mais son ton ne changea pas.

- Si tu me trahi je le saurais et je te tuerais après t’avoir torturé et je te ferais regretter de m’avoir rencontré. C’est bien clair ?

Le Sith attendit la réponse de l’acolyte prosterné devant lui. Il lui prit son sabre laser et le posa à côté de lui sur le sofa.

- Si tu accepte, prosterne toi mieux que cela et embrasse mes pieds.

Bien qu’il restait sévère, la silhouette gracile et scarifié de sa nouvelle apprentie était très agréable à regarder. Surtout dans cette position de totale soumission. Le draethos souria intérieurement, satisfait de sa trouvaille. Il leva la tête et fit au directeur :

- Seigneur Virden, allez cherchez des vêtements digne de mon apprentie. Quelque chose de léger, qui mette sa silhouette en valeur. Merci bien.

Quand le directeur eu disparu, il regarda Suhm, ou plutôt sa poitrine. Il la fit se relever et se rassoir tout contre lui. Il posa une main très possessive sur la cuisse nue de Suhm et lui demanda :

- Ne reprends pas tes vêtements. Est-ce que tu as des affaires ici à l’académie ?

Il ne pensait pas, mis à part ce sabre laser du moins. Le Sith l’observait d’un air intéressé, était-ce le sabre d’un jedi ? Ou alors celui d’un Sith ?

Le seigneur Sith observa satisfait son apprentie se plier en deux à de multiple reprise juste pour lui prouver sa loyauté. Pour l’heure ce genre de chose n’avait aucune importance. Seul comptait Suhm à genoux devant lui. Cet air ravi sur son visage. Elle se releva, exprimant sa passion dans son regard et ses mots.

- Ne t’inquiète pas Suhm, je saurais quoi faire de ton corps et de tout le reste d’ailleurs.

Darth Khorog se releva, leurs visages se touchant presque. Puis le Sith la prit par la taille, se détourna et la tira avec lui vers le centre de la pièce. Il prit un petit mouchoir posé sur un meuble et le tendis à Suhm pour qu’elle s’essuie son visage souillé. Il la regarda un temps. Contemplant son corps sans se dissimuler. D’un geste il la fit tourner sur elle-même pour l’admirer sous plusieurs angles. Elle était bien faite. De bonnes jambes, le torse, la cage thoracique, les bras. Elle était bien proportionnée. Ce détail pouvait paraître pervers, mais le Sith ne fit qu’analyser la structure physiologique de sa nouvelle apprentie.

- Il y a quelque chose qui devrait être plus important que ton sabre c’est moi.

Le Sith souria un temps puis reprit :

- Tu restes informé des actualités galactiques ? Dis-moi, qu’est-ce que tu penses de la politique actuelle du nouveau chancelier de la République ? Et qu’est-ce que tu penses de nos relations avec les Hutts ? Quel est, à ton avis, la meilleure route à suivre sur ce que nous devrions faire ?

Le Sith testait ses capacités analytique et sa capacité à réfléchir en diplomate. Pour de travail, il fallait connaître ce genre de détail. Et puisqu’elle se targuait d’être un meilleur choix aux bals mondains ou d’autre chose de ce genre. Il écouta ce qu’elle avait à dire. Puis avant qu’il ne puisse répondre, la porte s’ouvrit en grand.
Le directeur Virden apparut dans l’encadrement de la porte. Il portait un vêtement sur ses bras.

Darth Khorog laissa son apprentie se vêtir. C’était des atours très simple. Un vêtement tout à fait martial de Sith, plutôt guerrier. Il laissait toute la latitude pour se battre. Darth Khorog approuva du chef. Le directeur s’inclina. Il était sans doute pressé qu’ils s’en aillent maintenant. Le Haut Inquisiteur le remercia et prit congé.

- Viens avec moi Suhm, prenons la direction de mon vaisseau.

Le Sith la laissa partir en premier. Il se tenait juste derrière elle, une main sur l’épaule gauche pour la guider dans les couloirs. Le silence était presque pesant, mais la joie de son apprentie semblait transparaître partout où ils allaient. Les autres novices eux la regardait passer avec une haine non dissimulée. Le Sith riait de cette situation. Il était vraiment de bonne humeur bizarrement.

Il leur aura fallu un bon moment avant de revenir à la navette. Devançant les questions de Suhm, Khorog lui répondit :

- Mon vaisseau est en orbite. Cette navette nous y conduira.

Le Sith prit place en premier sur l’un des sièges et ordonna à son pilote de démarrer. Ils firent le trajet en silence. Darth Khorog resta absent. Silencieux sur son siège, il restait à penser, sans rien dire. Lorsque la navette se posa dans le hangar de l’Interdictor personnel de Darth Khorog, ce dernier la mena vers ses quartiers. Ils prirent l’ascenseur sur la passerelle de commandement et montèrent directement. L’entrée vers ses quartiers étaient protégés par deux droïdes de combats lourds. Des monstres blindés qui prenait beaucoup de place dans le couloir. Ils baissèrent leurs canons quand ils reconnurent leur maître.

Darth Khorog entra dans le long couloir, desservie de part et d’autre par des pièces diverses. Il y avait la chambre de Khorog, verrouillé, il y avait un vaste salon, un bureau, une salle de conférence. Il y avait une salle d’entraînement et un atelier pour ses sabres lasers. Darth Khorog mena Suhm vers une petite pièce. C’était une chambre, très peu utilisé sauf par Darth Verum quand il faisait semblant de bouder à l’occasion.

- Voici ta chambre sur ce vaisseau. Il n’y a que des droïdes ici, pas de domestique. Appelles-en un s’il te manque quelque chose. Pas question de toucher à leur programmation. Maintenant viens avec moi.

Le Sith fit quelque pas dans le couloir et entra dans le salon. Il était décoré avec soin, dans des teintes sombres entre le rouge, le brun et le noir. Des fauteuils et des sofas étaient disposé çà et là. Un mini bar, une vaste table avec des chaises confortables. Certains verres étaient de formes bizarres, mais c’était pour que le draethos puisse boire. Les verres pour humains n’étaient pas adaptés à sa physionomie. Le draethos dit à Suhm de s’assoir en désignant une chaise. Lui s'affairait au mini bar. Il prit un alcool fort, de Ryloth et deux verres (dont un des siens pour lui bien sûr). Puis il vint s’assoir avec Suhm. Il lui tendit un verre. Ensuite Darth Khorog prit un transmetteur et contacta quelqu’un. L’hologramme d’un droïde prit forme.

- Maître ? Fit la voix métallique.

- U.R.D, j’apporte ma nouvelle apprentie à la maison. Fais-lui préparer une chambre et le tailleur. Suhm Zurim, son dossier t’est surement déjà parvenu. Fait le nécessaire.

- Oh ! Maître une apprentie ! Oulala quelle nostalgie ! Entendu maître ce sera fait.

Sur ce, l’émetteur s’éteignit. Darth Khorog se tourna vers Suhm.

- Il y a plusieurs choses que tu dois savoir maintenant. Chez moi il y a des esclaves, il y a Lyrae et il y a URD-788. Ce sont mes objets, le premier qui y touche je le trucide. C’est clair ? Mes esclaves sont des esclaves estampillé Clergé Sith, ils ont donc un statut particulier. Respecte-les. Riish et Kyuur en sont les contremaîtres. Évite de t’en faire des ennemis. Lyrae c’est mon jouet, pas touche. Et URD-788 tu as tout intérêt à le protéger comme si ta vie en dépendait. Parce que si je m’aperçoit qu’il lui manque un seul programme, je ferais de tes jours un enfer insoutenable pour le restant de ta vie. C’est bien clair !

Sur les derniers mots, Darth Khorog avait presque hurlé.

- Il n’y a que moi qui ai le droit d’accès aux circuits de URD. Toute autre personne goûtera à mon sabre. Toi tu auras une chambre. Tu devras te lever à l’aube. Dans un premier temps on va revoir tout ce que tu sais déjà. Cela sera barbant mais nécessaire.

Il fit une pause. L’air sévère, il y avait des choses pour lesquelles ont ne plaisantait pas.

- Maintenant que tu es mon apprentie, tu me nommeras en toute circonstance Maître, Maître Khorog ou par mon titre. C’est à dire Haut Inquisiteur.

Le Sith se tut, porta son verre à sa bouche sans lèvre supérieure. Le verre teinta contre ses dents supérieures dans un bruit singulièrement peu commun. Il vida le verre d’un seul trait. Il se retourna vers la twi’lek.

- Tu as des questions ? Tu veux savoir quelque chose ? N’hésite pas à poser des questions, tu es là pour ça. Sache juste choisir le bon moment pour me les poser.

Le Sith avait dit ces mots d’un ton ferme mais décidé. Il n’était pas agressif pour autant. Il s’avançait dans l’aventure périlleuse qu’était la pédagogie. Quelque chose de particulièrement osé et surtout inédit pour le Haut Inquisiteur.

Le seigneur Sith souri devant l’expression dégoûté de Suhm. Elle ne semblait pas apprécier du tous les alcools de sa race. Tant mieux. Il se releva et prit une autre bouteille, beaucoup plus forte. Il vida les verres de son apprentie et lui-même puis les reremplies avec le contenu de cette nouvelle bouteille.

- Tu aimes le brandy j’espère ? Celui-ci c’est du savareen, ce n’est pas une boisson à la portée de tout le monde.

Il but lui-même une gorgée du puissant alcool et enjoignit d’un geste son apprentie à faire de même. Il s’agissait là d’un alcool outrageusement plus onéreux. Il attendit que la twi’lek goûte le breuvage.

- L’alcool c’est quelque chose qui sert dans les “réceptions” comme il te plait à le dire. Quand quelqu’un d’offre un verre d’alcool et que tu décides de boire son contenue, fussent-il empoisonné, ne le recrache jamais. Sauf si tu cherches sciemment à l’insulter. C’est bien compris ? Je ne suis pas un barman qui est là pour te mettre à l’aise.

Le Sith vida son verre d’un trait puis se resservit sans faire de même pour Suhm. Elle semblait vouloir se mettre à l’aise … voyez-vous cela. Le Sith allait devoir lui montrer qui est le patron sur les lieux et lui faire comprendre que l’apprentissage n’était pas une cure thermale avec boissons à volontés.

- Et tu t’habilleras de sorte à être représentative de ta fonction. C’est à dire l’apprentie d’un Haut Inquisiteur, d’un Prêtre haut placé du Clergé Sith. Et certainement pas de l’un de ces parvenus stupides et bigarrés qui entourent la Voix de l’Empire tels des vautours multicolores.

Le Sith parlait d’un ton sec. Sa voix claquait tels des volets en pleins tempête.

- La volonté d’apparaître coquette n’est pas quelque chose d'inapproprié, fit le Sith d’un ton plus doux mais tout aussi ferme. Cependant, il ne te faudrait pas oublier que ta fonction auprès de moi c’est d’apprendre. D’ailleurs à ce propos.

Le Sith posa son verre et pointa du doigt la twi’lek. Son aura se fit considérablement plus hostile.

- C’est MOI ton maître. Ne t’avise plus de me demander d’agir en autodidacte. Tu vas en chier, tu vas souffrir et surtout tu vas faire ce que je t’ordonnerais, est-ce clair ? Est-ce que moi je demande à l’Impératrice de me laisser agir indépendamment de sa volonté ? Est-ce que je t’ai pris sous mon aile pour que tu agisses selon ton bon vouloir ?

Le Sith se tut durant quelques secondes. Un droïde de combat passa dans le couloir, le pas pesant et lent dans sa ronde. Darth Khorog lui, prit une gorgée de savareen et reprit d’un ton plus calme.

- Tu vas suivre l’enseignement que je vais te prodiguer. Tu auras une garde-robe spécifiquement étudiée pour. Au fil du temps et de ton expérience tu pourras alors avoir la liberté d’apporter des modifications à cette garde-robe et je déciderais si nécessaire d’ajuster ma pédagogie pour te laisser, ou non, plus de lest quant à ton autonomie. Nous ne sommes pas chez les Jedi, le chaos engendre la faiblesse. Pour ce qui est de la documentation tu auras toute la latitude pour cela. Tu auras accès à toutes les sources pour te renseigner. Mais n’oublie pas. Tu n’es pas ici pour devenir rédactrice en chef. Tu es là pour devenir une Prêtresse. Je ne suis pas ton employeur mais ton professeur et je ne t’ai pas prise avec moi pour que tu épluche les magazines et que tu t’amuses à faire l’attaché de presse. Tu vas apprendre et expérimenter sous ma tutelle. Je refuse que mon apprentie soit une poupée frivole.

Le Sith reprit une gorgée, reposa à nouveau le verre et demanda à Suhm d’un air plus détendu.

- Réponds-moi en toute honnêteté. Qu’est-ce que tu sais des Sith, de notre Empire et enfin qu’est-ce que sais de moi ?

Darth Khorog regarda son apprentie en attendant sa réponse. Quelque part dans le couloir, un énième droïde s’affairait à nettoyer une tache sur le sol. Sans doute une trace de boue ou de poussières qu’ils avaient laissés en entrant. Le Sith se demandait s’il n’y aurait pas encore affairé que Darth Verum aurait laissé dans ses appartements. Il était du genre tête en l’air pour ce qui était de ses sous-vêtements.
Qu’importe, il sortit de sa rêverie et reporta son attention sur Suhm. Il était impassible, son apparente sévérité l’avait quitté, mais il ne paraissait pas conciliant pour autant. Il était seulement dans l’attente. Le Haut Inquisiteur se rappela son maître. A sa place, il aurait déjà fait battre à bâton rompue la jolie twi’lek pour son attitude et ses réponses.
C’était un mauvais Sith, mais il s’était montré excellent professeur. Darth Khorog ne pouvait le renier, mais il n'éprouvait cependant pas de remord quant à son exécution. Les traîtres ne pouvaient pas être pardonner.

Darth Khorog écouta les paroles de son apprentie. C’était plutôt juste, dans l’ensemble. Le draethos attendit posément qu’elle ait fini sa diatribe, sirotant son verre. Il était vrai que l’Empire était rempli de parasites et de traîtres à exterminés. Le seigneur Sith pensa alors à tout ce qu’il devait accomplir en si peu de temps. L’espace d’un instant il en fut déprimé. Rien que dans l’espace Hutt le travail à abattre s’annonçait titanesque. Pour ce qui était de Ynnitach et de son œuvre … qu’en restait-il exactement ? Si peu de choses en vérité. La véritable âme des Sith se retrouvait dans la guerre et l'extermination des ennemis. Mais hélas des incapables occupaient bon nombre de postes influents. Il serait bon de les identifiés et de les éliminer.

Le draethos observa son apprentie vider d’un coup le verre d’alcool et se prosterner devant lui, une énième fois. Elle était très attirante ainsi soumise, Khorog eut quelques idées indécentes en tête des exercices qu’il allait lui demander de faire. Sans nul doute elle s’y plierait avec force et motivation enjoué.

- C’est bien Suhm, ce que tu dis est assez juste. Très bien.

Le Sith tendit la main et la posa sur la tête de la jeune femme.

- Tu es bien informé dans l’ensemble, c’est tout à fait vrai. Maintenant, que dirais tu de commencer un petit entrainement ? Le voyage va être long je pense.

Il la fit se relever en même temps que lui-même. Ils se retrouvèrent très proche l’un de l’autre. Darth Khorog posa sa main au creux des reins de Suhm et la guida dans sa direction pour qu’elle le suive.

- Viens avec moi.

Le duo entra à nouveau dans le couloir, ils prirent la direction de la troisième porte à leur gauche et entrèrent dans une salle carrée, avec des armes d’entraînement accrochés aux murs et diverses tenues. Il y avait aussi des droïdes peu engageant qui attendaient, certains éteints et d’autre non. Ils servaient aux divers exercices de Darth Khorog, pour garder sa maîtrise de la Forme V. Le Sith s’avança vers une armoire et entreprit de retirer son armure et sa robe sans se préoccuper de la présence de Suhm. Il ne lui resta plus que son pantalon et une large bande de tissu noué autour de sa taille. Son torse nu laissait entrevoir ses cicatrices et ses pieds nus goûtait agréablement la froideur du sol métallique.

- Viens Suhm, approche et change de tenue toi aussi.

Il mit à disposition de son apprentie un pantalon à sa taille avec des bandes pour cintrer sa taille mais aussi ses seins. Il l’observa sans aucune considération pour la pudeur de Suhm. Puis, il rejoignit le centre de la salle, les mains dans le dos, il dit d’un ton autoritaire.

- Ici, c’est la salle d’entraînement. Tous les deux on va régulièrement s’affronter et je vais t’apprendre les formes de combat au sabre laser. Je vais t’aider à comprendre quelles seront des faiblesses et des défauts. Tu ne te pense peut-être pas guerrière, mais attends d’en avoir la confirmation de ton maître pour affirmer cela bêtement. Ensuite nous irons manger après une bonne douche bien sûr.

Darth Khorog se rappelait ses premiers entraînements avec son propre maître. C’étaient des souvenirs heureux, il y avait tant à découvrir sur les sabres lasers à cette époque.

- Dis-moi Suhm, est-ce qu’on t’a déjà initiés aux formes de combat ? Qu’est-ce que tu sais des sabres lasers et des façons de combattre avec ?

Le Sith attendit qu’elle réponde. Dans le couloir, un droïde passa à un rythme régulier. Darth Khorog lui admirait les courbes de Suhm. Elle était faite pour palabrer, pas pour combattre. Les seins et les hanches de son apprentie ferait tourner la tête de n’importe qui. Lui-même s’efforçait de ne pas y penser, même s’il lui tardait soudainement de prendre sa douche.

Le secret d’un combat n’était pas tellement d’avoir l’air dangereux parfois, mais bien de surprendre l’adversaire. D’une certaine façon, le physique de Suhm allait dans ce sens.