Halussius Arnor
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L'agitation semblait s'être emparé de du canyon d'ordinaire si tranquille dans lequel Refuge se trouvait. A environ une vingtaine de minutes du campement s'échappait un léger nuage de poussière, plutôt fin entendu sur des dizaines de mètres, dans lequel s'affairaient de nombreux résidents. Cette concentration de bonnes volontés et de savoirs faire en tout genre avait pour cause la construction de ce qui allait être la future école de cette petite colonie, le Nexus. Un centre de savoir, d'enseignements et d'apprentissages pour toutes les générations de Refuge, tant pour les sensibles à la Force que pour ceux qui ne le sont pas.

Le chantier était impressionnant au regard des faibles ressources dont les réfugiés disposaient mais le plus gros des matières premières pour le gros œuvre étaient déjà sur place. En effet, après examens de plusieurs sites autour et aux abords de Refuge, il avait été décidé que les ruines de ce qui semblait être jadis un temple dédié à une divinité aquatique ou bien des bains publics, à en croire les imposants bassins de tailles variables qui s'y trouvaient, les avis sont divergents encore à ce propos, serait l'endroit idéal pour établir le Nexus.

Creusée à même la roche du canyon, la façade principale de l'ancien bâtiment était en piteux état, il ne restait pratiquement rien des gravures ou des bas-reliefs qui la décoraient, mais elle restait imposante. A détailler le porche principal seulement, il était haut comme trois personnes de taille moyenne et une rangée de dix personnes parfaitement aligner pouvait le passer sans se bousculer et il ne représentait qu’un maigre quart de la façade. Mais l'essentiel du travail se concentrait plus en aval, dans la structure même de l'ancien bâtiment qui était pour moitié édifiée dans la roche et à l'air libre pour l’autre. En elle-même la structure était simple dans sa conception, mais étant donnés que les bâtisseurs de cet endroit étaient des géants, les proportions et les dimensions du bâtiment étaient pour le moins monumentales et ouvraient des perspectives toutes aussi impressionnantes pour l'aménagement.

Depuis des semaines déjà, les volontaires de Refuge se relayaient plusieurs fois la journée pour déblayer le plus gros des gravats dû à l'érosion. Ici, pas de droïds-tanker, de tracto-droïds ou bien de droïds de manutention, tout se faisait à la main et avec des outils ayant déjà fait leur temps. Mais si Refuge ne pouvait s’offrir le dernier matériel en pointe pour un chantier, il pouvait néanmoins compter sur son contingent de sensitifs à la Force. Qu’ils soient expérimentés ou non, ceux qui la maîtrisaient étaient affectés à des tâches spécifiques pour lesquelles la Force devenait un outil précieux comme déplacer des tonnes de gravas ou alors arracher des morceaux de la roche. D'autres s'occupaient même de sonder le bâtiment à différents endroits, ses fondations, les structures porteuses afin de repérer d’éventuelles failles ou faiblesses que d'autres venaient ensuite consolider.

Seela était justement l'une de ses sensitifs en question. Sa main fine et délicate glissait avec toute la douceur que l'on peut attribuer à une femme sur la surface d'un pilier colossal. Collée presque à peau contre la surface lisse, elle irradiait la matière avec la Force pour s'assurer de sa cohérence et de sa solidité. Dans son esprit se matérialisait une représentation floue de la matière que lui renvoyait la Force. Les poches d’air et les fissures lui apparaissaient comme des formes blanches dispersées dans le néant. Cette représentation approximative, voir brouillonne, était le mieux que pouvait faire Seela au vu de sa maîtrise de la Force.

Issue d’une famille de la noblesse de Dromund Kaas, Seela fut envoyée sur Korriban afin d’être formée aux arts Sith. Elle se souvint encore à quel point ses parents étaient enflammés d’enthousiasme lorsqu’elle embarqua dans la navette… et encore plus à quel point ils étaient outrés de son échec ! Pour ses parents, avoir un seigneur sith dans la famille était l’assurance de prestige et d’une meilleure place dans l’aristocratie. Son père se voyait déjà Moff ou même gouverneur et sa mère… l’échec de sa fille la privait du plaisir de narguer les autres femmes de dignitaires bouffies plus encore par l’ambition de leur époux. Seela n’avait que faire de la Force à l’époque… Elle avait l’âme d’une artiste et d’un poète et ne rêvait que d’écrire, encore et encore et de lire. L’Académie fut un véritable choc pour elle. Son esprit vagabond, elle n’arrivait pas à le dompter suffisamment pour réaliser les exercices d’entraînement à la maîtrise de la Force. Elle subissait non seulement des châtiments corporels de la part de ses instructeurs mais aussi de la part des autres acolytes, sans parler des humiliations et des railleries. Elle était considérée comme faible et ni les uns ni les autres ne toléraient la faiblesse. Les séances d’entraînement au combat et au maniement du sabre-laser étaient les moments les plus redoutés par Seela car autant ses camarades que l’instructeur se donnait à cœur joie…

Mais lorsqu’elle fut presque combattue à mort par un acolyte au cours d’un combat-test, son instructeur décida d’en finir… et la renvoya chez elle, à peine soignée. Cette faveur, car c’en était bel et bien une, se devait aux relations de son père et à sa curiosité intéressée pour ses progrès à l’Académie. Avec le recul, elle se demande si son terrible sort à l’Académie n’était pas plus enviable que celui que ses parents lui réservèrent à son retour. « Une honte pour la famille », « fille indigne », « une déception… » autant de bons sentiments qui poussèrent Seela à fuir de chez elle définitivement... Elle vécu une vie de marginal et erra jusqu'à arriver sur Nar Shaada. C'est là, aux milieux des contrebandiers et des receleurs d'informations, qu'elle eut vent de Refuge et que débuta pour elle sa véritable vie...

Lorsqu'un homme tenant un pad à la main s'approcha d'elle, Seela ne put s'empêcher de sursauter. Il était pourtant venu jusqu'à elle normalement mais cela lui faisait toujours cet effet lorsqu'elle utilisait la Force. C'est comme si elle sortait à chaque fois d'un rêve.


 « Oh !! Excuse moi Seela, je ne voulais pas te faire peur ! Ca va aller ? »

 « Oui, ne t'inquiète surtout pas Juris, c'est moi qui suis trop sensible... Je viens de finir avec ce pilier. »

 « Qu'est ce que tu en penses ? »

 « Pour moi, il est en bon état. Pas besoin de s'y attarder. En revanche, celui qui est derrière a une belle fissure en son centre, sur au moins un mètre. »

 « Entendu, je vais dire à l'équipe de Cloros de s'en charger... C'est du très bon boulot Seela, tu as bien mérité de faire une pause. »

Seela n'avait pas particulièrement le sentiment d'être fatigué, mais depuis le début des travaux, un soin extrême était prit pour que les sensitifs peu expérimentés ne soient pas trop sollicités dans leur usage de la Force... sur recommandation de Velvet et Halussius. Mais cela ne voulait pas dire qu'ils travaillaient moins que les autres non sensitifs, non. Seela était en train de se mettre en marche pour faire une pause, mais de quelques minutes tout au plus après quoi elle reprendrait le travail mais à des tâches ne nécessitant pas l'usage de son don.
Halussius Arnor
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Fermement maintenue dans les bras de son propriétaire, Tolo n'avait rien à craindre de l'agitation de l'extérieur. Drapé d'un short et d'un haut à manche courte, la peluche à la fourrure câline ressemblait beaucoup à son propriétaire, à l'esprit fasciné.

 « Borth ? Allons, reste à côté de moi, s'il te plaît. Nous sommes bientôt arrivés. »

Ni une, ni deux, Borth accéléra le pas et rattrapa sa mère pour rester à quelques centimètres d'elle et marcher au même rythme. Sa mère et lui se faufilaient à travers le dédale qu'était le chantier, avec un sac à dos. Le jeune garçon se concentrait pour rester au plus proche de sa mère malgré sa curiosité qui le démangeait avec toutes ces machines et ces gens qui faisaient des choses fascinantes. Au milieu de toutes ces têtes inconnues ou vaguement familières, un visage apparut alors au loin. Borth le connaissait très bien et accéléra lui même le pas jusqu'à se mettre à courir vers l'homme en question. Il le connaissait très bien et lui vouait une grande adoration... Lorsque l'homme vit arriver le petit garçon en train de courir vers lui à toute vitesse et les bras grands ouverts, il déposa son foret sonique et plia les genoux.

 « Mon papa !! Mon papa !! »

Borth se jeta dans les bras de son père avec vigueur, à la limite de bousculer son père pourtant force de la nature. Onor le prit dans ses bras tout en se relevant lorsque Morcia s'approcha de lui. Ils échangèrent un rapide baiser.

 « On dirait que ça avance bien !

 « Oui m'dame ! La façade est presque ach'vée et ca avance bien dans l'grand Hall. J'pense qu'on aura fini les salles annexes dans une ou deux s'maines... »

La discussion continua autour du repas qu'avait apporter Morcia dans le sac à dos. D'aspect rigide, il tenait plus de la petite caisse que du sac. D'ailleurs, lorsqu'il fut posé au sol, la pression d'une touche déploya le compartiment principal de manière à doubler sa taille, révélant ainsi le repas préparé et tout le nécessaire pour se servir. Borth avait du mal à rester concentrer sur son assiette et surtout sur le mouvement partant d'elle jusqu'à sa bouche. Il regardait un groupe de volontaires en train de tailler d'énormes blocs de pierre. Ils utilisaient une grosse machine en forme de croissant dont les extrémités étaient reliées par un faisceau laser rouge. Le faisceau découpait la roche comme on découpe une tranche de gâteau. Mais l'appel du son estomac fini par être tout aussi fascinant.

Le repas terminé, Borth et sa mère se préparaient à repartir. Morcia et Oros échangèrent un dernier baisé lorsque qu'un bruit de détonation retenti aux alentours. Borth sursauta en tenant encore plus fort sa peluche que d'ordinaire en se précipitant dans les jambes de ses parents. Oros tourna aussitôt la tête vers la fumée sombre qui s'échappait à une centaine de mètres de là.

Pas mal de monde s'était précipité autour du lieu de l'explosion. Arrivant sur place, Oros et sa petite troupe furent soulagé qu'il y avait plus de peur que de mal. Le sol était quelque peu assombrit et des morceaux de métal étaient dispersés ici et là, mais il n'y avait aucun blessé. C'est à ce moment là qu'Halussius et Velvet arrivèrent presque ensemble à quelques pas d'Oros. De suite, les yeux de Borth se fixèrent sur l'ancien chancelier. Velvet et lui s'approchèrent de celui qu'il savait comme responsable de l'atelier de taille.[/color]

 « Qu'est ce qui c'est passé? »

[i]Timo avait la mine grave et essuyait son front crasseux de poussière et de sueur avec un lin grossièrement coupé.


 « Le générateur... c'est générateur qui alimente le laser de la scie... il y a eu une surchauffe... et... voilà. »

 « Il n'y a pas un coupleur d'urgence en cas de surchauffe pour couper le système ? »

Vêtu d'un simple débardeur, Halussius qui venait de prendre la parole, ne ressemblait plus tellement à un Jedi ou encore au Chancelier qu'il était... Lui aussi portait son lot de poussière et de crasse. »[/color]

 « Si bien sûr... mais il a pas eut le temps de ce déclencher. J'ai vu de mes yeux la jauge de tension grimper en flèche... Mais bon de toute façon, il était pas de première jeunesse ce générateur. Il serait tomber en rade un jour ou l'autre. »

[i]Velvet fit quelques pas autour de l'accident. Autant Halussius qu'elle n'étaient des experts en la matière, mais il n'était pas difficile de constater qu'il n'y avait rien à récupérer. Même la scie laser en elle même avait été endommager... Halussius de son côté effectuait lui aussi un tour d'observation, jusqu'à ce que les deux sensitifs se rejoignent.


 « Ça ne pouvait pas tomber plus mal... le chantier va prendre un retard considérable. »

 « On ne peut pas trouver une machine de remplacement ? »

 « C'est difficile de se procurer ce genre d'appareil sur le marché noir. C'est assez pointu... trop même. Et si toutes les antiquités que l'on arrive à récupérer doivent finir par une explosion, c'est trop dangereux. »

Non loin de là, Oros les entendait parler. Tournant la tête nonchalamment en sa direction, Halussius lui fit signe de s'approcher.

 « M'sieur Hal, m'dame Velvet, quelle affaire ! Comment on va faire ? Tailler ça à la main ? »

 « A la main ?! Vous imaginez le boulot que ca représente de taille des blocs de cette taille à la main ? Même en étant à plusieurs dessus et sous réserve que l'on trouve ici quelqu'un qui sache faire ça, il faudra des semaines pour un seul bloc... »

Timo venait lui aussi de revenir dans la conversation. Pendant qu'il parlait, Halussius avait observé l'immense bloc de pierre posé non loin delà que la scie laser avait à peine commencé à façonner.

 « Nous ne sommes pas pris par le temps... mais c'est vrai que ça allongerai considérablement la durée du chantier... »

Velvet regardait de plus en plus Halussius, sur son visage se dessinait ce petit air pensif qu'elle commençait à savoir reconnaître.

 « Tu as une idée, Halussius ? »

 « Je ne sais pas … enfin peut être... On peut peut être trouver un compromis entre tailler les blocs à la main et les tailler avec une machine.

Soudain, une petite voix se fit entendre au milieu de ce groupe de grandes personnes.

 « Vous z'aller réussir à réparer la mazine, M'sieur Halussius ? »

Oros fut surpris de voir son petit se faufiler au milieu d'eux. Le regard bienveillant d'Halussius le dissuada de le réprimander. Comme à son habitude, l'ancien Jedi s'abaissa à la hauteur du petit garçon pour lui répondre.

 « La machine ne fonctionnera plus jamais, non. On ne peut pas la réparer. Mais cela ne veux pas dire qu'on ne peut plus rien faire... D'ailleurs, tu vas pouvoir nous aider ! Tu veux tu peux aller chercher un sceau d'eau avec ton père et tu me le rapport. D'accord ? »

La peluche qu'il tenait toujours dans ses mains semblait être devenu le cadet de ses soucis. Dans la tête de Borth, il était fier, comme peut l'être un petit garçon de six ans à qui l'on confie une responsabilité. D'un échange de regard approbateur avec Halussius, Oros s'éloigna avec son petit en direction du point d'eau.

Les points d'eau étaient dispersés un peu partout sur tout le chantier afin que tout le monde puisse s'hydrater et faire une pause. Des containers remplis d'eau fraîche potable étaient là aussi tenu par les volontaires ou par ceux qui n'avaient pas spécialement de compétences à apporter... comme Ragda.

Le Hutt tapis entre les containers dont il avait la charge semblait sur le point de tourner de l’œil à chaque seconde... un petit droïd en forme sphère lui tournait autour en vaporisant de l'eau sur sa peau qu'il disait « sèche »... Oros n'était pas tellement dupe, mais il préférait encore savoir le hutt ici plutôt qu'au milieu des choses plus sérieuses.


[color=blue] « Bonzour, M'sieur Ragda ! Vous pouvez me donner un zeau d'eau pour M'sieur Haluusius ? »or=green] « Ohohoh ! Un si petit travailleur ! Plein de courage en plus ! Cela doit avoir son utilité... Tu es un brave, mon garçon ! Heureusement que l'on peut compter sur des petits gars comme toi qui donnent l'exemple ! »

Si Borth était tout excité et content, Oros resta perplexe aux propos de Ragda... Dans un effort sur-huttesque, Ragda donna une petite gourde d'eau à Borth et un gros bidon plein à Oros. Tous deux s'en retournèrent alors.

 « Voilà, M'sieur Halussius.... mais z'avez beaucoup soif ? »

La remarque fit sourire l'intéressé.

 « Cette eau ne va pas me servir à boire, Borth, mais à quelque chose d'autre. »

Devant les yeux attentifs des quelques uns qui étaient restés là, dont Velvet et Timo, Halussius ouvrit ôta les bouchons de la gourde et du bidon et les plaça de part et d'autre de lui, face au bloc de pierre. Plaçant une main au dessus de l'un et de l'autre, l'érudit marmonna à voix basse quelques mots étrange de ce langage que lui seul connaissait. Aussitôt, les récipients se mirent à bouger un peu avant de laisser s'échapper l'eau que chacun contenait.
C'est ainsi que deux sphères aqueuses se matérialisèrent. Une en dessous de chacune de ses mains. Tournant ces mains, Halussius déplaça les sphères de part et d'autre du bloc à quelques centimètres au dessus. Les yeux de l'ancien jedi se fermèrent alors. Velvet et les sensitifs autour pouvaient sentir une grande présence de la Force à ce moment là. En une fraction de seconde, un mince filet d'eau sous pression s'échappa d'une des sphères pour rejoindre l'autre. Le filet d'eeau était mince mais la brume qu'il produisait sur tout son long témoignait de la pression forte à laquelle il était soumis.


 « Timo, dites moi comment la face de ce bloc aurait dû être taillée, je vous prie. »

Halussius avait toujours les yeux fermés mais il écoutait Timo avec une grande attention. Une fois qu'il avait assimilé les explications du maître d'oeuvre, il fit s’abaisser les sphères le long du bloc. Le filet d'eau sous pression découpait la roche comme une lame dans du beurre, ne rencontrant aucune résistance. En quelques minutes, la face du bloc était taillée comme elle aurait du l'être avec la scie laser. Timo et les autres restaient sans voix.

 « Je pense que l'on va pouvoir se passer d'une nouvelle machine... »

Halussius avait gagné le pari qu'il s'était fait à lui même, car à aucun moment il n'avait été certain de pouvoir réaliser ce genre de chose. L'idée lui était venu d'un souvenir de son séjour sur Dantooine. Les ferrailleurs chez qui il avait trouvé refuge utilisait une machine utilisant de l'eau sous pression pour découper le métal. La coupe était nette et ne détériorait pas le métal sur les bords de la découpe. Il s'était dit que l'effet serait peut être le même sur de la roche. Le filet d'eau avait disparut mais les deux sphères continuaient de flotter dans les airs à ses côtés.

 « Vous avez entendu les gars ? Ça veut dire que le travail peut reprendre!!

Aux mots de Timo, les autres se dispersèrent et le travail commença à reprendre. Halussius détestaient attirer les regards sur lui, pourtant comment pourrait-il en être autrement lorsqu'il réalisait ce que lui seul était capable de faire et qui n'avait rien de commun avec l'usage de la Force que les gens s'en faisait ? C'était inévitable et Halussius faisait en sorte de ne pas y faire attention....

Halussius Arnor
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Les méandres de la Force sont parfois bien étranges... Intuitions, rêveries, visions, troubles et c'est encore avec bien des moyens qu'elle entre en interaction avec ceux qui peuvent la percevoir...


Au delà des brumes chimériques du monde des rêves se dessinait une scène de bataille digne des guerres de jadis. Les traits colorés allaient et venaient de toutes parts, se croisaient et se percutaient en des gerbes d'étincelles foisonnantes lorsqu'ils n'engendraient pas d'explosions mortelles. D'un côté comme de l'autre, les combattants ne ménageaient pas leurs efforts. Les gardes du Protectorat de Refuge redoublaient d'efforts pour stopper et repousser les assaillants. Sous le commandement de Velvet, ils formaient une ligne de défense solide mais mise à rude épreuve par les troupes de la République galactique. Parmi elles, des combattants Jedis, chevaliers et maîtres, qui se battaient avec une fureur qu'on ne leur connaissait pas, de l'avis même de Velvet.


La raison d'être de cette bataille restait un mystère mais les assaillants cherchaient visiblement à prendre le Nexus...


Il n'avait plus rien à voir avec les trois bâtiments originaux qui le composait lors de sa construction. Le temps l'avait fait évoluer en un véritable complexe s'étendant sur plusieurs niveaux creusés à même la roche du canyon, sur les hauteurs et dans les profondeurs. Au cœur du Nexus se trouvait la Grande bibliothèque regroupant le savoir de milliers de monde et rassemblait rare collection d'holocrons Jedis et Siths. Mais le véritable trésor de cette Grande bibliothèque était les archives écrites et complétées au fil des années par Halussius à propos de la Force. Des études uniques et inédites à propos de la Force.


Délogeant la lame de son sabre-laser de la poitrine d'un soldat de la République sans la moindre difficulté, Velvet se dirigea en courant vers un groupe de gardes qui venaient de se replier. Il y avait un blessé léger, mais qui ne pouvait tout de même plus se déplacer tout seul.



 « Que c'est-il passé, sergent ? »


 « On vient de la barricade ouest, Madame. On venait de réussir à repousser un Marcheur de la République lorsque les Jedis nous sont tombés dessus... On a pas réussi à tenir longtemps. »


Ils avaient été formés à diverses techniques de combat et entraîner à combattre différents ennemis. Leurs équipements même de gardes leur permettaient d'affronter des sensitifs à la Force, qu'ils soient Jedis ou Siths. Mais aucun d'eux n'étaient fait pour ce qu'ils étaient en train d'affronter... la guerre. Velvet en était parfaitement consciente... ils faisaient de leur mieux vu le peu de temps qu'ils avaient eu pour se préparer. Ordonnant aux gardes de se replier à l'abri dans le Nexus, l'ancienne Sith laissa aller son regard vers le bâtiment centrale du Nexus... avec un regard triste.


 « Si seulement tu pouvais être là... Halussius... Où es-tu ?»


L'intensité soudaine que venait de prendre les combats venait de la sortir brutalement de sa mélancolie. La nouvelle offensive était plus forte que les dernières... Cette fois, il n'était plus question de stopper ou de repousser l'ennemi. Non. L'objectif de Velvet était de permettre aux plus de gardes de regagner l'intérieur du Nexus.


En état de combattre ou non, tous les combattants du Protectorat traversaient la grande cour d'honneur du Nexus. Pavée de pierres blanches étincelantes, cette place de forme circulaire était entourée et traversée par des allées de végétations luxuriantes se rejoignant toutes au centre où trônait une fontaine au dessus de laquelle flottait dans les airs un cristal massif en forme de sphère, de laquelle émanait un halo lumineux changeant de couleur aléatoirement.
De cette fontaine courait aussi une grande allée arborée, plus large que les autres, menant jusqu'aux marches menant à l'entrée principale du bâtiment. Velvet les montaient au fur et à mesure, faisant virevolter son sabre-laser pour renvoyer les tirs de blaster. Les troupes de la République venaient d'enfoncer complètement les barricades et avançaient rapidement.


Alors que les premiers soldats ennemis s'apprêtaient à pénétrer dans la cour, Velvet perçu une perturbation dans la Force. Une perturbation vive, très vive à la limite de la faire tituber. L'effet était comme une migraine foudroyante. C'était la première fois qu'elle ressentait cela. Mais le plus intriguant encore, était qu'elle n'était pas la seule à la ressentir. Les sensitifs du Protectorat, comme les non sensitifs. Les soldats républicains comme les combattants Jedis. Tous sans exception s'étaient arrêtés. L'un des gardes dit alors.



 « Vous l'entendez aussi ?! Qu'est ce qui se passe... cette voix... Quoi ?! »


Sur le coup, Velvet avait cru à un délire du garde... mais elle aussi fini par l'entendre. Une voix grave et lointaine dont on ne pouvait pas comprendre ce qu'elle disait... Jusqu'à ce qu'elle se fasse clairement et distinctement entendre, dans l'esprit de chacun d'eux.


**Laissez cet endroit en paix et quitter ce monde... Il s'agit de votre ultime chance de sauver vos vies... Si vous foulez le sol de ce sanctuaire... vous périrez...**


L'avertissement était à glacer le sang... Mais Velvet elle, malgré les frissons que se saisissaient d'elle, ressentait comme un soulagement, peut être même de la joie.


Sur les hauteurs du Nexus, un homme vêtu d'émeraude se tenait au bord d'une plate-forme naturelle à flanc de canyon. Les franges de sa veste s'agitaient au gré du vent qui s’engouffrait et balayait Refuge tandis qu'il tenait fermement son bâton dans sa main droite. De sa position, il pouvait parfaitement voir et se rendre compte de la position des forces en présence.


Comme par appelez par la Force, Velvet leva la tête... Elle le reconnu aussitôt que ses yeux se posèrent sur lui. Il était revenu... Halussius était là...



 « Madame... cette voix... c'était ? Le Directeur Arnor, n'est ce pas ? »


Elle répondit par une sourire pour confirmer. Aussitôt, les gardes commencèrent à parler entre eux et à se réorganiser, comme si leur courage venait de trouver un second souffle. Du haut du Nexus, Halussius s'attardait sur les troupes de la République... son intervention semblait les avoir fait douter et hésiter... Les marcheurs et les speeders restaient à l'arrêt tandis dans les officiers allaient et venaient dans leurs régiments, interpellés par leurs subordonnés. A travers la Force, il sentait aussi le trouble chez les combattants Jedis. Les maîtres se focalisaient sur l'onde qu'il avait propagé à travers elle... Le calme fut toute fois de courte durée... En effet, l'hésitation ne fut que passagère et les soldats de la République comme les combattants Jedis reprirent leur avance, mais en marchant au pas.


Halussius soupira de dépit... Mais on lui forçait la main. En fermant les yeux, il commença à prononcer un sorte d’incantation... Celle-ci semblait vraiment particulière car aux mots, il ajoutait les gestes et semblait plutôt complexe à prononcer. A un moment, certains mots de l'incantation semblait comme raisonner dans le canyon et dans le ciel au dessus de lui. Le ciel était déjà couvert depuis des heures, mais les nuages au dessus de la bataille s'étaient amalgamés pour former une tourmentes d'éclairs, de tonnerre et de vent.



 « Ita... lanta... tamba !! »


En appelant à la Force, Halussius commanda aux éclairs zébrant le ciel de frapper le sol aux endroits qu'il voulait. Les premiers éclairs commencèrent par s’abattre sur les machines de guerres et les speeders de la République qui explosèrent toutes en quelques instants. Ce fut ensuite le tour des soldats... A chaque fois qu'un éclair frappait le sol, il se propageait à travers les soldats qui se trouvait tout autour, les électrocutant et les carbonisant en un instant. Soldats et Jedis ne pouvaient rien contre cette puissance naturelle incroyable... En moins de dix minutes, le plus gros des troupes républicaines gisaient au sol en dégageant une fumée et une odeur de brûlé... C'était terminé... Mais au moment où Velvet et Halussius allaient se retrouver, un immense vaisseau apparut à travers les nuages. Un cuirassé de la République qui braquait ses tourelles ventrales vers Refuge avant de faire feu...


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Halussius sursauta de son sommeil brutalement... C'était la première fois depuis qu'il avait quitté Anoth que son esprit lui faisait avoir ce genre de rêve troublant. Curieux... Ce rêve semblait vraiment le déstabiliser. Il était pourtant dans sa clairière, allongé dans l'herbe grasse, au calme et en parfaite harmonie avec la Force, paisible. Pourquoi alors avoir fait ce rêve ? Pourquoi le mettre en scène Velvet et lui plus vieux qu'ils ne l'étaient maintenant... Était-ce une vision de l'avenir ? Pourquoi seraient ils attaqué par la République ?...


Tout le long du chemin entre la clairière et le chantier de construction du Nexus, l'esprit d'Halussius était entièrement concentré sur ces qui foisonnaient...
Halussius Arnor
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La tenue de combat d’Halussius faisait peine à voir. Ses plaques de protection, d’ordinaire aussi polies et réfléchissantes qu’un miroir, se trouvaient souiller par de la boue, la crasse et le sang… Les jambes allongées sur le sol et le dos soutenu par le mur, le Refugéien ne semblait pas au mieux de sa forme. La plaie qu’il avait sur le côté gauche du crâne ajoutait une couleur sanguine au gris clair de ses cheveux. Il paraissait comme à demi-conscient, les bras nonchalants le long de son buste, les yeux s’ouvrant et se fermant par intermittence. Malgré tout, cela ne l’empêchait pas de voir…

Les forces du Protectorat et les disciples du Nexus s’affairaient à consolider l’accès principal du bâtiment. Jamais il n’avait été prévu lorsque le Nexus avait été construit qu’il puisse un jour faire l’objet d’un assaut en règle, mais sa position à demi-creusée dans la roche du canyon offrait un avantage aussi efficace que mortel. Aux barricades de fortunes constitués de morceaux de pierres et de roches brutes, les disciples du Nexus usaient de leurs talents soit pour consolider les barricades avec de la glace épaisse, soit pour modeler certaines roches afin d’en faire un bloc cohérent et solide ou encore soigner certains blessés.

Dans l’agitation ambiante, Halussius distinguait néanmoins deux silhouettes familières. La première était celle d’une femme… Sans doute la seule femme dans sa vie pour qui Halussius aurait pu avoir des sentiments tant il lui accordait un respect et une admiration particulièrement important. Depuis ce fameux jour sur un avant-poste commercial, dans ce hangar miteux, le lien qui s’était créé entre eux n’avait fait que se renforcer. Malgré l’âge qui s’était aussi emparé d’elle, Velvet gardait toujours en elle cette force et cette détermination qu’Halussius lui avait toujours connu. Elle menait les forces du Protectorat avec une poigne et un charisme digne des plus grands généraux de la galaxie.

Un grand coup frappa soudainement les murs de l’accès principal faisant vibrer tout le bâtiment et faisant vaciller les lumières…

La seconde silhouette qu’Halussius observait était celle de Galen… Gale Jare, ce padawan qu’il avait recueilli après l’avoir aidé à s’échapper du temple d’Ondéron. Les choses n’avaient pas simple pour lui lors de son arrivé à Refuge… Mais aujourd’hui il était un grand et bel homme portant fièrement la tenue de combat du Protectorat.

Une autre secousse, plus forte que la précédente, vint à nouveau ébranler le Grand hall jusque dans ses fondations. La secousse tira cette fois complètement Halussius de sa semi-conscience. Il commença par vouloir se lever, mais il en était incapable tant sa tête était encore sous le choc… A peine essayait-il de se lever qu’il était pris d’un violent malaise. Pourtant il savait qu’il ne pouvait rester la sans rien faire…

De nouvelles secousses se succédèrent, même intensité mais à une fréquence plus grande. Les bruits de craquements annonçaient que les défenses ne pourraient supporter un tel traitement bien longtemps… Comment cela avait-il pu arriver si vite… Personne n’avait pu anticiper l’arriver des croiseurs impériaux, la République était restée silencieuse à leur appel de détresse tout comme le Clan des Hutts. Aucuns Jedis n’étaient venus… Le Protectorat avait tenu bon face aux troupes d’invasion de l’Empire, mais les choses avaient à mal tourné lorsque les guerriers Sith entrèrent dans la bataille et s’adonnent à un massacre sanguinaire, terrifiant d’efficacité. Il n’était plus qu’une poignée à présent.

Halussius tenta à nouveau de se lever… et il réussit l’espace d’un instant avant qu’il ne sente sa tête vaciller et ses jambes se dérober. Il serait tombé à terre si un bras ne l’avait pas rattrapé… Ce bras en question, Halussius l’aurait reconnu entre tous… Doigts boudinés, bras gras, peau suintante et graisseuse… La masse imposante de Ragda faisait d’Halussius un vieillard chétif à côté. Les années ne semblaient pas avoir d’effet sur le Hutt qui restait identique au premier jour où lui et Halussius s’étaient rencontrés sur Coruscant.


 « Doucement, Halussius, ne force pas… Tu es salement amoché, mon vieux. Ces salopards d’impériaux ne vont pas tarder à défoncer les portes. On va te conduire en lieu sûr ! »

Halussius n’eut pas le temps de répondre que deux disciples du Nexus s’étaient mis autour de lui pour l’aider à marcher. Ragda n’avait rien perdu de son franc parlé… Cependant, la tenue qu’il portait, mêlant habillement celle de disciple du Nexus et celle de garde du Protectorat lui donnait une allure impressionnante, sans compter le sabre-laser qu’il portait à son ceinturon…

 « Ragda… vieux frère… Je regrette tellement... »

 « Tu n’as rien à regretter, mon ami. »

Nul ne saurait comprendre ni le remord, ni la compassion dont l’un et l’autre faisait preuve. Ragda porta alors sa main derrière lui comme pour se saisir de quelque chose. Cette chose dont il venait de se saisir, il la tendit à Halussius.

 « Ceci t’appartient je crois… Il est temps que tu le reprennes. »

Halussius regardait son bâton comme s’il venait de voir resurgir un spectre du passé. D’abord hésitant, il finit par poser une main fébrile dessus et ne tarda pas à le poser au sol pour se reposer dessus. Ragda et lui n’échangèrent qu’un regard lourd de sens avant que Ragda ne fasse signe aux deux disciples de partir avec Halussius. Une nouvelle secousse accompagnée d’un panache de poussière vint fermer leur marche...

*************

Dans l’Harmonium, là où se trouvait le Grand cristal focal au cœur profond du Nexus, Halussius peinait toujours à se maintenir debout au point qu’il ne pouvait que se mettre assis quand bien même il refusait. Mais depuis qu’il avait à nouveau son bâton en main, le directeur du Nexus sentait des améliorations dans son état… Ses pensées étaient tournées vers les combats qui avaient lieu en ce moment même à l’entrée du bâtiment. Sa peine et sa colère étaient grandes…

Mais ce n’était en comparaison de ce qu’il ressentit à ce moment-là… lorsqu’il eut l’impression qu’on lui planta une lame dans le cœur et que ses yeux se mirent à déverser des larmes sans qu’il ne puisse rien y faire. La sensation de désarroi était telle qu’il ne put respirer pendant quelques secondes.


 « Velvel…. Velvet…. »

Il venait de percevoir sa mort soudaine… cela l’affectait comme jamais il ne l’aurait imaginé. Ils connaissaient chacun de ceux qui étaient en train de défendre le Nexus… et un à un il les percevait mourir… La peine qui le submergeait troublait non seulement son âme mais également ses sens… Il ne put donc prévoir lorsque les portes de l’Harmonium se brisèrent dans un fracas soudain sous le poids de la carcasse inerte de Ragda qui fini sa course violemment à quelques mètres plus loin. Son corps ensanglanté de son sang de Hutt et tailladé de toute part.

Les deux disciples chargés de veiller sur Halussius se mirent aussitôt en position de combat. L’un en faisant s’enflammer ses deux mains et l’autre en faisant tournoyer un courant d’air sous pression autour de lui.

En une fraction de seconde, les deux disciples se retrouvèrent soulever au-dessus du sol, suffocants, comme saisis d’une étreinte invisible au niveau de leur cou. Halussius observait, mais il ne pouvait rien y faire… Il s’en sentait incapable… comme désarmé.

Aussitôt le que le craquement de leur nuque se fit entendre, l’étreinte invisible disparut et les deux disciples tombèrent au sol, sans la moindre trace de vie en eux. Halussius finit par trouver la force de se relever, en s’appuyant sur son bâton tandis qu’une silhouette équivalente à la sienne enjambait les cadavres pour se diriger vers lui. À sa carrure, il devait s’agir d’un homme… Sa tenue laissait penser qu’il s’agissait d’un seigneur Sith, mais sa grande robe était largement ouverte sur l’avant ressemblant ainsi plus à grand manteau. La lame écarlate de son sabre-laser se reflétait sur le sol lisse. La capuche empêchait de voir son visage dissimulé d’une obscurité surnaturelle.


 « Voilà que je vous retrouve enfin… Directeur Arnor. Vous aimez collectionner les titres, n’est-ce pas ? Chevalier… Représentant de l’Ordre… Chancelier suprême… Juge suprême… et maintenant Directeur… J’espère ne pas en avoir oublié un ? »

 « Votre voix… Je… Je vous connais... »

La voix du seigneur sith lui était vraiment familière mais malgré tout, l lui était impossible de faire un quelconque rapprochement avec des individus connus de sa mémoire. Le Sith poussa alors un grand soupire.

 « Et cependant… il vous est impossible d’associer un visage à cette voix, n’est-ce pas ? Comme c’est décevant… moi qui m’attendais à de franches retrouvailles ! Mais d’un autre côté, cela ne m’étonne pas tant que cela. »

Le Sith fit alors un mouvement avec son sabre-laser, toujours actif, accompagné d’une sorte de révérence.

 « Darth Ender, pour vous servir mon cher… Mon nom ne vous dit rien je le sais… et cela m’amuse tellement de vous voir dans le désarroi le plus total ! Mais… vous avez de la chance ! Le massacre des vôtres s’étant encore mieux passé que je ne l’imaginais, je vais pour ainsi dire… lever le voile, hahahahahaha, après quoi…. Il vous faudra mourir... »

C’est alors que l’obscurité surnaturelle se dissipa pour enfin laisser apparaître le visage du Sith. Les yeux d’Halussius n’écarquillèrent tant la surprise était de taille… et inattendue…

 « Cela ne se peut… »

Le Sith haussa alors des épaules en faisant une moue perplexe avant de sauter en direction d’Halussius et de lui planter son sabre-laser dans la poitrine.


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Assis au milieu de son lit, avec sa seule couette pour le couvrir, Halussius n’arrivait plus à trouver le sommeil. C’était le second rêve de ce genre qu’il faisait depuis le début des travaux d’aménagement des ruines pour le Nexus. Dans l’un comme dans l’autre, le rêve se finissait mal pour lui et les siens de Refuge… Comment interpréter cela ? Avec Athéras, il avait découvert que la Force était une énergie qui transcendait l’espace et le temps, il avait appris à appréhender ces caractéristiques… Mais quel sens donner à ses cauchemars, aux détails impressionnants et criant de réalisme ? D’abord la République puis l’Empire, successivement les ennemis de Refuge. Devoir refaire face à ce genre de rêve troublant n’était pas sans inquiéter l’ancien Jedi. S’il savait théoriquement comment s’y prendre pour explorer les lignes du temps courant dans l’univers de la Force, Halussius ne s’était jamais tenté à pratiquer… Il faisait encore nuit à ce moment-là et il resta ainsi à réfléchir jusqu’à ce que le soleil commence à se lever.

La journée qui commençait ne manquait pas d’intérêt. Il devait, en effet, assister à deux réunions importantes. L’une sur l’état d’avancement des travaux intérieurs du Nexus et la seconde sur les résultats d’une découverte faite par le professeur Lidenbrock.

L’activité était pour le moins débordante à l’intérieur du Nexus encore en construction. Il y avait des équipes de travail partout. Ce qui était destiné à être le Grand Hall ressemblait pour le moment plus à entrepôt de stockage de matériel dans lequel se trouvait aussi l’espace servant aux architectes et maîtres de chantier. L’esprit d’Halussius ne semblait plus tellement préoccupé par ses rêves… Presque deux heures à discuter avec les responsables des différents ateliers suffirent à lui faire passer totalement à autre chose.

Cependant, son esprit repartir en divagation pendant la présentation de Lidenbrock. La récente découverte de ses cristaux n’était pas sans intéresser Halussius, au contraire. D’après ce que rapportait le professeur, les propriétés de ces cristaux naturels se rapprochaient étrangement de celles des cristaux d’Ilum, exploiter par les Jedis. Mais quelque chose n’allait pas pour l’ancien chancelier. Depuis qu’il avait rejoint les autres, la Force semblait différente, à la fois renforcée et troublée. Au fil des années, Halussius avait réussi à affiner ses sens et sa perception de la Force pour réussir à en déceler les moindres variations, variantes et mouvements. Il percevait quelque chose d’étrange et d’inexplicable mais les autres sensitifs dont Velvet, ne semblaient pas être gêné outre mesure…
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Le souffle chaud des mains de Seela apportait un peu de soulagement à ses mains glacées par le froid. Le temps semblait avoir prit un tournant hivernal dans la région de Refuge et cela se sentait. Les températures avaient chuté subitement apportant avec elles givre et neige. Elle n’avait pas pensé à se procurer des gants jusqu’ici mais c’est une chose à laquelle elle comptait bien remédier rapidement.

Si elle se trouvait toute seule ainsi dans le froid en ce début d’après-midi, c’est qu’un rendez-vous lui avait été donné par Halussius en personne devant l’entrée, quasi achevée, du Nexus, ce jour où tous le monde se reposait. Voulant toujours faire bonne impression, elle était venue en avance mais n’avait pas prit en compte le rafraîchissement soudain de l’atmosphère. Mais elle ne tarda pas à remarquer qu’elle n’était pas la seule à avoir été conviée. Au total, une quinzaine de personnes finirent par se joindre à elle, dont Velvet, tous étaient d’anciens Jedis ou Siths ou pré-sentis pour l’être du moins. Halussius lui-même fini par arriver son bâton à la main, pressant le pas vu son léger retard. Son visage contrarié s’effaça rapidement en voyant que tous ceux à qui il avait donné rendez-vous étaient présents. Tout en regardant au fur et à mesure chacun d’eux dans les yeux, il commença à parler.


 « Pardonnez mon retard, vraiment mon attention me joue parfois des tours ! Je tiens à vous remercier, tous, d’avoir répondu à mon invitation. D’ailleurs pourquoi cette invitation et à cet endroit précisément ? »

Son regard ne cessait de balayer la petite foule qui venait de se mouvoir en arc de cercle devant lui.

 « Tous nous avons travaillé dur pour aménager ses ruines et faire naître d’elles le Nexus. Nous lui avons construit un corps et à présent que ce corps est quasiment achevé, il est bon de lui donner... une âme. »

Les visages intrigués des sensitifs ne semblait point perturber Halussius qui poursuivit alors sans qu’on puisse lui poser de questions sur ce qu’il entendait par « âme ».

 « Le Nexus est un lieu dédié aux savoirs, à l’apprentissage et à l’élévation personnelle et lorsque nous avons pensé le Nexus, nous sommes tombés d’accord sur le fait que cet endroit devait être un sanctuaire, un lieu paisible et de quiétude propice à la concentration, à la méditation mais surtout dans lequel on se sent apaisé… dès que l’on franchit ses portes.

Je vous ai demandé à chacun de vous de me rejoindre aujourd’hui, non pas parce que vous êtes les plus forts, les plus puissants ou même les plus anciens. Non. Vous êtes ici, car de tous les sensitifs de Refuge, vous êtes ceux qui possèdent la perception la plus fine et donc la plus intense avec la Force…


Si certains ne réagissaient pas, d’autres semblaient intrigués voir dubitatifs, comme Seela. Elle n’avait jamais fini sa formation sur Korriban et ne se sentait pas de lien spécialement intense avec la Force.

 « Même si vous n’en n’avez pas conscience. »

Le ton et le petit sourire complice d’Halussius fut globalement bien accueilli par le groupe de sensitifs.

 « Et en quoi cela peut être utile ? »

 « J’y viens toute de suite, merci Kallas d’avoir posé la question.

Actuellement, la Force est totalement absente du Nexus. Pour qu’il devienne le sanctuaire que nous voulons, le Nexus doit être un lieu non seulement où la Force est présente mais aussi un lieu d’où la Force elle-même émane, d’où elle découle et c’est là la tâche que je souhaite partager avec vous.


Halussius porta ses yeux sur Velvet, qui avait ce petit air qu’il lui connaissait bien.

 « Je sais et je comprends parfaitement que la plupart d’entre vous me trouvent... étrange et que mes usages de la Force diffèrent totalement des enseignements que vous avez reçus et que j’ai reçu moi même. Mais pour réussir cette tâche, je vais vous demander d’ouvrir vos esprits, de mettre un temps de côté vos conceptions de la Force et de me faire confiance. »

Il y eu un certain silence pendant quelques secondes avant que la voix de Seela ne se fasse entendre, elle qui se faisait pourtant si discrète.

 « Comment allons vous procéder ? »

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Dans le Grand hall du Nexus, les sensitifs suivaient ce que Halussius leur disait, avec bienveillance et modestie, pour ce placer au mieux. Ils étaient au centre du hall et finirent par former un cercle assez grand du fait de l’espace important entre eux. Halussius était au centre du cercle. C’est alors qu’il leur demanda de tous se mettre en position de méditation et de fermer les yeux. Les jeux de lumières faisaient en sorte que le Grand hall soit relativement bien éclairé par la lumière du jour.

 « À présent que vos yeux sont clos, concentrez-vous sur la Force, laissez la venir et influer en vous. »

La chose n’avait rien de difficile pour aucune d’entre eux. Faisant de même mais en restant debout, Halussius se laissa transporter dans l’univers de la Force comme il avait apprit à le faire sur Anoth. De son point de vue, il percevait à présent le monde différemment. Il voyait la Force matérialisée en de multiples ramifications sortant du néant et liant chacun de sensitif du groupe à elle. Il frappa alors le sol avec son bâton de facture raffinée provoquant un écho profond et lointain.

 « Ouvrez les yeux, mes amis et soyez bienvenue dans l’univers immatériel de la Force... »

Chacun des sensitifs pouvaient à présent voir de ses yeux propres ce que voyait Halussius. La Force, ses dédales de flots et de courants, sa myriade de ramifications et ses panaches de couleurs chaudes le tout se superposant au décor matériel de leur environnement. Tous dégageaient un halo blanc plus ou moins nuancé parfois de gris. Seul Halussius émettait un halo doré. L’ancien Jedi se concentra alors avec force.

 « Eru… Eru... en adab orthelare ar beriare ! »

Grâce à cette incantation que l’on peut traduire ainsi : « Force… Force … honore cette maison de ta présence et donne-lui ta protection ! », Halussius fit apparaître comme une faille, une déchirure lumineuse à l’endroit où son bâton avait frappé. Aussitôt, de nouvelles ramifications lumineuses apparurent partant de chacun des sensitifs et convergent vers la faille.

 « A présent que la Force s’est concentrée en vous, imaginez qu’elle se glisse le long des canaux qui viennent de se former jusqu’à cet endroit précis. »

Les ramifications s’illuminèrent au fur et à mesure des capacités de chacun du même aura et de la même intensité que le sensitif qui la faisait glisser. En vérité, Halussius, en frappant le sol avec son bâton, avait ouvert une brèche dans le tissu même de la Force. Une brèche qui se résorberait d’elle-même si elle n’était pas stabilisée et modelée. Une chose que l’ancien Jedi pouvait faire, mais étant donné ce qui allait suivre, il ne pouvait le faire seul…

Dans le monde matériel, alors qu’il ne se passait rien de plus que la méditation des sensitifs regroupé en cercle, les éclairages artificiels commencèrent a s’allumer d’eux même par intermittence, alors même que le système d’alimentation n’était pas connecté.

A mesure que les énergies des sensitifs se concentraient au niveau de la brèche, cette dernière commençait à changer de forme passant d’un aspect chaotique à quelque chose de plus structuré. Halussius faisait montre d’une concentration profonde usant de son bâton sur la brèche, comme s’il cherchait à la sculpter. La chose fut rapide en vérité et la brèche se mue soudainement en une chose immense et rutilante dont les contours orangés suggéreraient une forme d’arbre. La comparaison avec le roi des végétaux se confirma lorsque des centaines de ramifications balbutiantes apparurent au sol et cherchèrent à se propager, mais de manière chaotique.

C’est à ce moment que chacun des sensitifs présents allaient montrer sa réelle utilité. Car tous ce que Halussius avait entreprit depuis lors devait conduire et préparer ce moment précis.


 « Vous voyez ? Nous venons de faire pousser l’arbre de la Force, qui protégera et harmonisera à présent ce lieu. Ses racines ont cependant besoin d’être guidées… Parcourez le Nexus, la moindre pièce, le moindre recoin et étendez les racines… pour que la Force s’imprègne totalement. »

il était difficile pour Halussius de parler « normalement » étant donné la semi-transe dans laquelle il s’était mis afin de pouvoir modeler et stabiliser la brèche. Les autres sensitifs étaient tellement subjugués par l’expérience inédite et incroyable qu’il était en train de leur faire vivre, que personne ne dit rien et fit comme il avait dit. Chacun des sensitifs dispersa son « lui immatériel » dans le Nexus. Derrière chacun d’eux suivaient les racines de l’arbre qui se propageaient partout au sol, sur les murs, dans les fondations… partout.

Lorsque plusieurs minutes plus tard tous furent de retour auprès de l’arbre, Halussius frappa à nouveau le sol avec son bâton. Il y eut alors un flash dans émanant de l’arbre et de toutes ses ramifications provoquant comme un grand courant d’air dans l’univers matériel. L’intensité lumineuse de l’arbre baissa ainsi que le nombre de ses racines… mais toute la structure du Nexus était à présent imprégné par la Force à tel point qu’il existait à présent une version immatérielle, modelée par la Force, du Nexus. Halussius eut alors comme une chute de tension soudaine que le fit revenir aussitôt dans le monde matériel, et avec lui les autres sensitifs. Il venait d’être quelque peu éprouvé physiquement et mentalement, mais il se reprit vite. Les éclairages artificiels étaient tous allumés mais commencèrent à s’éteindre lentement.

Chacun des sensitifs ouvrit alors les yeux avec cette sensation étrange d’avoir fait un rêve éveillé pour ne pas dire un rêve réel. Quoi qu’il en soit, à présent tous pouvaient ressentir une différence flagrante… Il y avait quelque chose en plus… il percevait la Force à l’intérieur du Nexus. Elle irradiait littéralement des murs, du sol, de partout en vérité au point que l’on pouvait presque la sentir de manière tangible, comme un flot agréable dans lequel on passerait sa main et duquel on pourrait s’envelopper. Ce que n’avait pas précisé Halussius, c’est que cet effet apaisant et harmonieux ne serait pas seulement perceptible par les sensibles à la Force mais aussi par ceux qui ne l’étaient pas.

[i]Qu’ils soient sceptiques ou non, qu’ils l’apprécient ou non, tous reconnaissaient être stupéfaits à plus d’un titre par l’expérience qu’Halussius venait de leur faire vivre. Seela laissait ses pensées se perdre dans cette nouvelle ambiance émanant de l’intérieur du Nexus.

Elle repensait à ce qu’elle avait vu… L’univers immatériel de la Force. Cette chose n’était pas enseignée chez les Siths, elle se demandait même si le concept même de l’existence d’une autre dimension était connu d’eux. Mais quoi qu’il en soit, les images de ces instants en dehors de l’univers connu ne cessaient de passer dans son esprit. Elle était fascinée et cela lui manquait… Halusius discutait au loin avec Velvet et un autre sensitif. Elle regardait son aîné avec autant d’admiration que d’interrogations. En vérité, elle n’avait rencontré un homme comme lui de toute son existence. Il était si différent de ceux qu’elle avait côtoyé sur Korriban et Dromund Kaas. Et si… et si lui pouvait l’aider à trouver sa place et se construire ? Seela avait entendu dire que tous le monde pouvait venir s’instruire au Nexus, les petits mais aussi les grands… si sur le moment l’idée ne l’avait pas enthousiasmé, après cette après-midi, elle commençait à envisager la possibilité de l’intégrer.


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