La maigre troupe termina d'escalader le versant accidenté de la colline où se trouvait Joseph et ses hommes. Le chasseur de prime n'avait pas perdu son temps, pensa Holz, ses réflexes de traqueur l'avaient naturellement conduit au meilleur poste d'observation de la zone. Et le Major avait tout de suite été intéressé par l'information de son collaborateur quand à l'éventuelle présence d'une structure artificielle dans le périmètre.

La silhouette de l'officier apparut sur la ligne de crête où se trouvait l'équipe d'éclairage sous les ordres du mercenaire. Lecommandant était monté avec plusieurs soldats dont pathfinder disposant d'une paire d'électrojumelles pourvue d'un macrozoom qui dépassait celui des lunettes de visées standards. Le trentenaire s'empara de l'instrument en s'avançant vers Joseph qui lui indiqua l'endroit. Il pointa ses jumelles vers l'étrange forme qui se dessinait effectivement au loin. Une décharge d'adrénaline difficilement contenue, même pour un vétéran impérial, fila le long de sa colonne vertébrale lorsqu'il apparut nettement ce qui ressemblait à une installation. Dans une zone rocheuse entourée de rocs escarpés, s'élevait une étonnante fortification taillée à même dans la pierre. Aucune activité ne semblait rayonner autour, mais le monument était largement d'origine alien, si ce n'était anthropique. La voix de l'officier fusa à travers le canal radio qui maintenait une communication entre les troupes déployées en scaphandre.


— C'est bien une installation. Dit-il en passant les jumelles au chasseur de prime. Reste à voir si elle est abandonnée. On bouge là-bas. »

L'Arca qui flottait toujours en orbite fut alerté de la trouvaille et on indiqua que le Major, son collaborateur et une trentaine d'hommes partaient en reconnaissance. Le reste des troupes déployées continuaient de patrouiller dans le rayon de l'éventuelle future base impériale pour s'assurer de la sûreté de la zone.

— Attention !! »

Holz se retourna brusquement vers le soldat qui avait crié derrière lui. L'éclaireur posté en fin de file pointait un doigt en direction du ciel rouge d'où il vit le météore leur foncer dessus. Des ordres de dispersion furent criés et chacun parti comme il put de son côté, un soldat se prit les pieds et termina en roulé-boulé sa descente du versant escarpé. Le bolide venu des astres vint éclater à l'endroit où se trouvait les militaires une minute plus tôt, provoquant une énorme secousse.

— Tout l'monde est entier ? Allez, on se remet en route. »

Chacun quitta son abri de fortune, puis la troupe termina de descendre la pente pour s'engager sur un terrain plus plat, mais toujours rocheux. L'inquiétude augmentait à mesure que les hommes approchait de l'endroit qui n'était plus qu'à cinq-cent mètres. Les museaux des blasters commençaient se promener autour de leurs possesseurs qui avaient adopté une attitude autrement plus vigilante. Holz entendit ses oreillettes se mettre à grésiller et le signal significatif du canal réservé aux chefs de l'expédition.

— Holz, le professeur Tan nous indique que la planète est bombardée par un rayonnement gamma. Vous n'êtes pas équipé pour affronter ces radiations, alors ne traînez pas trop longtemps dans le secteur avec vos hommes. J'ai envoyé des navettes récupérer les autres équipes. »

— Donnez nous une heure Colonel, le temps de voir ce qui se terre à l'intérieur de ce château fort. »

Shadeblade qui se souciait au final très peu de la santé de ses hommes accepta la demande. Holz et les autres disposaient d'une heure pour explorer l'installation.

Les impériaux se pointèrent devant la structure qui semblait pourvue d'une entrée béante. L'architecture ne ressemblait à rien de tout ce que Holz avait pu voir, les scientifiques de la flotte eux-non plus ne comprirent rien à ce qui se dressait sur leurs écrans. Des parallèles furent établis avec le style dans anciens Sith ou même des Rakatas, mais on balaya rapidement ces suppositions. L'inconnu était en face.

— Vérifiez vos armes, on sait jamais. Jourk, faite le tour voir s'il n'y a pas d'autres entrées. »

Le Major et vingt hommes rentrèrent à l'intérieur de la faille sombre qui fracturait l'étrange fort ocre. Holz avait solidement coincé la crosse de son blaster sous son aisselle et avançait en pointant le canon devant lui. Il fit quelques pas, Joseph à ses côtés, les militaires dispersés en un triangle derrière lui.

— Lampes. »

Une nuée de faisceaux s'allumèrent dans la pénombre. Holz entendit des hoquètements dans le canal de l'escouade lorsque l'intérieur de l'endroit se dévoila. Ils se trouvait dans une grande salle circulaire taillée grossièrement dans la pierre. Le plafond était haut et on apercevait cinq entrées fermées par des portes de pierre voûtées en arche, flanquées tout autour de la salle. Il y avait au fond de la pièce quelque chose d'enfoncé dans une alcôve. L'officier s'approcha prudemment tandis que les soldats se déployaient partout. Puis Holz le vit complètement. Un trône de pierre était planté là, mais ce qui était installé dessus était beaucoup plus intriguant. Le militaire dut s'approcher encore plus pour en croire de ses yeux. Une forme anthropique sombre était assise dessus. Le squelette était enrobé d'une robe décharnée par le temps et se tenait majestueusement sur son siège. De plus en plus de militaire étaient présents autour de la chose, tous plus étonnés les uns que les autres. Que faisait un squelette visiblement humanoïde sur cette planète ?

— C'est quoi qu'il a sur le crâne ? » osa un soldat dans le canal.

Holz leva une main timide pour toucher l'objet de ses doigts gantés.

— On dirait une .. couronne. »

Un rire terrifiant claqua dans toute la salle en sonnant dans l'écho.

— HA HA HA HA HA HA, HA HA HA HA HA HA ! »

Quelqu'un de sans doute très vieux, croissait crescendo depuis un endroit invisible. Les militaires reculèrent tous d'un pas en levant leurs armes. Dans le canal radio, tout le monde entendit alors la voix du lieutenant Jourk.

— Aaaaaaaah ! Aaaaaaaaaaaaaah ! AAARGH .. Aarg .. rrrggl.. »

N'ayant plus de réponse de son subalterne, Holz fonça vers la sortie et faillit percuter une sentinelle qui revenait de l'extérieur en courant.

— Mon commandant, des choses à l'extérieur, ça vient vers nous, je sais pas d'où ils sont sortis mais .. »

Le soldat s'interrompit dans son rapport lorsque qu'un groupe d'intrus apparut devant l'entrée de la structure. Les choses ressemblaient à des créatures humanoïdes desséchées pourvues de griffes acérées. Avant d'ouvrir le feu dessus, Holz crut apercevoir, plantées sur toutes leurs têtes, des couronnes identiques à celles portée par le squelette. Les détonations éclatèrent. Dix soldats formèrent un mur humain pour empêcher les choses de rentrer à l'intérieur en les criblant de plasma. Mais les quelques monstres qui étaient sortis du néant furent bientôt remplacés par une horde déferlante de flagellants enragés.

— Ici ! J'ai trouvé des escaliers ! » cria un soldat dans le canal.

L'ordre fut alors donné de voir où il montait, afin que l'on puisse éventuellement tenter d'accéder au toit de la stucture.

— Holz pour Contrôle, présence hostile sur la planète, nous sommes bloqués au Checkpoint Lima. Envoyez nous immédiatement la cavalerie lourde pour extraction. »

Le Major raccrocha en pivotant vers le squelette. Pour la première fois depuis plusieurs année Holz sentit un frisson lui traverser l'échine. Un glaçant sourire s'était dessiné sur le visage mort du cadavre. Cette chose était-elle vivante ?

il se demandait bien ce que devait promettre les publicités ou les recruteurs de l'armée impériale pour qu'elles trouvaient autant de personne prête à mourir sous les ordres de possible fils à papa ou sith sanguinaire qui les enverraient à l'abattoir pour bien se faire voir ou gagner une médaille.
Peut être était-ce dans leur mentalité ou parce qu'il vivait dans un système impérialiste qui ne laissait vraiment aucune place a sois-même... En tout cas les nombres de Kass City n'avaient pas de problème a ce niveau là.
Le pouvoir et la richesse...

D’ailleurs c'était bien pour ça qu'il était là... Pour la richesse et les liaisons qu'il pourrait se faire dans l'Empire pour l'utiliser dans sa propre quête plus tard. Il était aussi patient qu'un Saarlac et ne faisait jamais rien pour gentillesse ou gaieté de cœur. Sinon pourquoi aurait-il transporté le Scientifique ou sauvé les fesses de tout le monde dans le second expédition. Cela lui avait bien servit car il avait maintenant des relations avec des nobles impériaux qui ne manqueraient pas de l’engager en plus de différent chef de secteur de l'armée dont un général.

Encore fallait-il survivre à un trip sur une planète qui adorait te bombardait avec tout ce qu'elle avait... Que ce soit des chutes d’astéroïdes ou de rayons gamma en passant par des choses qui ressemblent à des humains passés dans un champ d'onde les ayants transportés en tapis sec et psychopathe... Cela lui rappelait d’ailleurs les membres d'équipages de l'Arca parasité par la chose.
Un air de déjà vue que voilà !

En tout cas la situation était pour l'instant sous contrôle, les trucs semblaient aussi intelligents que ceux qu'ils avaient croisés sur le vaisseau. Il suffisait donc d'un groupe de soldat pour le tenir en respect pendant que le reste explorait donc l'escalier qui semblait le seul chemin valide. Çà c'était si le Major n'ordonnait pas la destruction d'un des cinq portent en pierre. 

Pendant tout ce vacarme, notre mercenaire lui était plutôt curieux par rapport au squelette qui était sur son trône et la "couronne" qu'il avait sur la tête. Était-ce l'artefact sith tant recherché ? Il n'en savait rien vue que les grattes-papiers et autres intellos de l'expédition en savaient eux-même pas à quoi elle pouvait bien ressembler. Cela serrait quand même dommage de partir alors qu'il l'avait peut-être sous les yeux et puis dans le doute autant le prendre.
Si ce n'était pas l'artefact ça lui fera un souvenir, comme le liquide noire qu'il avait prit sur l'Arca en souvenir.

Il s'avança donc et tandis la main pour prendre la couronne mais il s’aperçut que celle-ci semblait implanté sur le crane du mort en tirant. Elle ne semblait pas bouger d'un pouce malgré la force qu'il utilisait. Ayant toujours des solutions à ses problèmes, il dégaina sa vibrolame de son autre main et décapita le cadavre sur son trône avant d'enrouler la tête avec la couronne dans sa toile de tente et de le ranger dans son sac avant de se tourner vers le Major qui semblait le regarder d'un drôle d’œil.

"Bha quoi ? J'aime pas repartir les mains vides..."

Ils n'étaient pas venus pour retrouver un truc ? Et puis les Sith n'étaient-ils pas connus pour aimer tout ce qui était tordu ou bizarre ? Alors ils adoreraient ce qu'il allait rapporter...
En tout cas, il ne savait pas si son action avait un lien mais dès qu'il décapita le cadavre les "choses" se mirent à faire un boucan d'enfer et à se jeter avec une ferveur renouveler sur le mur de plasma, réussissant à gagner quelques mètres à chaque vagues.

"Je préconise de sortir d'ici, les renforts arriveront pas à temps..."

Un simple calcul que le Major pourrait faire de même car l'avancé de ces choses étaient trop rapide. N'attendant pas son ordre, il s'engouffra dans l'escalier avec l'homme de son escouade qui l'avait accompagné dans celle du Major.

"Je suis sur que tu es ravies que je t'ai choisis !"
"Oui chef... Avec vous on s'éclate !" *Dit-il avec une pointe de moquerie et sarcasme dans la voix.*
"Bwhaha ! Allez, tu auras une belle histoire à raconter, les autres en seront jaloux."

C'était sur un ton badin et comme s'il parlait du temps qu'il faisait qu'il arriva à l'étage supérieure du bâtiment.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Autant la salle en dessous ressemblait à une salle d’accueil ou de doléance pour les visiteurs qui venaient voir la personne sur le trône autant celle-ci laissait entrapercevoir la puissance et la richesse que devait avoir la personne ou le gouvernement qui possédait ce bâtiment.
La salle n'était éclairé que par les lampes torches des armes des quelques soldats qui avaient commencés l'exploration de cette salle et l'obscurité semblait s'étendre à l'infinie.

Quelques champignons et autres pierres luminescentes laissait imaginer la grandeur de la salle qui pouvait facilement contenir un vaisseau cargo. Les piliers qui semblait avoir perdue de leur superbe et des gravures qui les parcouraient s'élevaient dans l'obscurité dans une hauteur que l'on ne pouvait pas constater de visu... La portée de la lampe étant trop courte.

D’ailleurs les quelques soldats avaient fait un cercle autour de l'entré de l'escalier attendant le reste de l'équipe et ne souhaitant pas s'engager plus que nécessaire. Ne sachant pas si d'autres danger ne rodaient pas ici...

Joseph prit le temps d'examiner les choix possibles qu'ils avaient et le temps qu'il leur restaient avant de repérer au loin, dans la salle, une statue qui semblait émettre une lueur verte qui illuminer une section lointaine de la salle. Tel un phare dans la nuit, il ressortait facilement et décida que c'était une direction qui en valait une autre.

Au moins, il voyait la destination à atteindre ce qui était déjà un plus.

"Major, on tombe sur un genre de grand hall central et vers le fond il y a une statue émettant une lueur verte... Je pense qu'on devrait aller là-bas."

Pourquoi ? Et bien est-ce qu'il avait une meilleur idée ? 
C'était vrai que dans des circonstances normales, il ne s'approcherait de rien qui semblait bizarre ou ayant un rapport avec la Force. Et un statue qui émettait une lueur verdâtre faisait forcement partie d'une des deux catégories citées, mais bon.. Il était là pour explorer et trouver quelque chose et il avait encore le temps avant les retombés gamma... 

D’ailleurs, le bâtiment ne les protégeraient pas ?
Non, il n'était pas un expert en rayonnement et alors ?

La stupeur le gagna lorsqu'il déboucha dans l'étrange salle découverte par Joseph. Le mercenaire et les soldats qui l'accompagnait n'avaient pas beaucoup avancés et Holz remarqua que les regards des hommes étaient braqués sur l'immense statue qui irradiait d'une malveillante lueur verte. Ils avaient atteint cette chambre gigantesque via une sorte de terminal pyramidal conçu dans un métal que officier n'avait pas pris le temps d'identifier. L'étrange sas qu'il venait de traverser avait été visiblement installé via une brèche taillée dans la roche ocre, tel un énorme cristal de glace qui s'étendait à sa convenance.
Le reste de l'équipe d'exploration déboula derrière lui dans la pagaille, se couvrant mutuellement les uns et les autres en lâchant régulièrement des rafales derrière eux. L'interminable parade dura jusqu'à ce que le militaire de queue s'extirpe de l'entrée métallique en se jetant au sol. A côté, ses potes vidaient frénétiquement leurs chargeurs sur les saloperies qui essayaient de pénétrer dans la chambre.

— Soudez-moi cette foutue porte. » ordonna Holz en pointant un index vers le sas par lequel ils étaient entrés.

Deux soldats bloquèrent immédiatement le terminal au chalumeau pour contenir la horde d'abomination qui leur couraient après. L'infernal défilé fut ainsi stoppé et bientôt on entendit plus que les râles désolants et les grattements stridents des griffes qui raclaient le métal froid. Au bout d'un moment la situation sembla même se calmer et les militaires baissèrent leurs armes. Holz en profita pour retirer son casque.

— Profitez-en pour recharger vos armes. Dit-il dans l'écho. Radio, établissez un contact en vitesse avec la flotte. »

Un silence s'écoula. La voix du radio se fit finalement entendre en sonnant aussi dans l'écho.

— Pas de réseau mon commandant, la structure doit être trop dense. »

Holz se passa une main sur le front pour y chasser la sueur qui dégoulinait de ses cheveux noirs. Ils venaient de s'enfermer dans un endroit sinistre et maintenant il allait falloir improviser.
Il inspecta un instant les parois démesurées de l'immense pièce qui étaient maintenant fébrilement éclairée par les faisceaux modestes des Arcanautes, s'attardant enfin sur les questions qui lui avaient effleurés l'esprit dans le feu de l'action. Quel peuple était à l'origine de ces fondations ? La structure était monumentale et l'architecture interne témoignait d'une indubitable maîtrise maçonnique. Le style était antique et cohabitait singulièrement avec une technologie autrement plus évoluée comme ce terminal qui reliait l'énorme chambre avec l'étage inférieur. En toute vérité, Holz n'avait pas cru une seconde que cette planète aussi lointaine avait pu être habitée. Mais il fallait maintenant se rendre à l'évidence et commencer par se sortir du merdier dans lequel il s'était embourbé avec les autres.

— Inutile d'essayer de sortir par-là, ils attendent de nous cueillir. Va falloir trouver une autre sortie. » lança t-il aux hommes qu'il invitait à poursuivre l'exploration.

Leur force de reconnaissance avait atterri sur les coordonnées de la voyageuse Makria. L'exploratrice Arkanienne retrouvée il y a trois ans cryonisée dans un sarcophage à bord de l'épave de son vaisseau qui dérivait depuis plus de deux-cent ans aux portes des Mondes du Noyau. Holz se remémora l'enregistrement qu'avait diffusé le professeur Tan dans l'Arca. Cette voix paniquée .. ces adversaires invisibles qui la poursuivait .. la façon dont Makria avait insisté sur le nom d'Amhet'Tul .. En mettant le pied sur l'endroit qu'elle avait tenté de fuir il n'était pas étonnant de se retrouver dans une situation similaire. Les mystérieux poursuivants de Makria étaient-ils les créatures décharnées qu'ils avaient semé ? Qu'était Amhet'Tul exactement ? Une simple relique ou plus que cela .. ? Peut-être que Makria avait elle aussi exploré ce fort avant eux.

— J'vous ai vu découper ce truc tout à l'heure. Z'êtes sûr de ce que vous embarquez, chef ? Qu'est-ce qui vous dit que ça va pas nous péter à la tronche dans cinq minutes ? Excusez-moi chef, j'suis un peu nerveux, cette planète bizarre et tous ces trucs dehors .. »

Holz détourna le regard vers le soldat qui interpellait le chasseur de prime. Les événements sensibles qui venaient de s'écouler lui avait fait oublier l'acte de son collaborateur dans le hall. Joseph avait décapité le squelette installé sur le trône pour s'approprier la couronne qui était vissée sur sa tête. Connaissant le côté fouineur du mercenaire, il n'avait pas été étonné par son action, se doutant lui-même de la valeur qui pourrait être tiré d'un tel objet s'il y avait un jour un retour dans l'Espace Connu.

"Hey ! Je sais reconnaître un engin explosif et je pense pas que ce truc à quoi que se soit en rapport !" *Dit-il avec un sourire qui était caché par son casque.* "Et puis j'adore prendre de petit souvenir ou trophée lors de mes missions... Et je trouve que cette couronne m'irais très bien... Pas toi ?"

"On peut continuer sans lui, et je préconise d'examiner la où on marche pour de possible piège... Aussi ne vous approchez pas des piliers." *Dit-il après un petit temps de réflexion.*

Un léger bruit claqua lorsque l'officier introduisit une nouvelle cellule d'énergie dans son arme, avant de tirer sur le cran de chargement. Il s'attendait à rencontrer de nouveaux ennuis et la subite disparition d'un élément du groupe ne faisait que confirmer ses soupçons.

— Reçu, Vankrayn. Vous avez entendu ? N'approchez pas des piliers et faites gaffe ou vous foutez les pieds. Suivez-le et faites exactement comme lui. » dit-il aux soldats à l'intention du chasseur de prime qu'il invitait à ouvrir la voie.

Sa voix restait calme, malgré le grand péril qui planait au-dessus de leurs têtes. Holz n'était pas un officier impérial pour rien, il savait contenir ses émotions, et l'expérience répétée du champs de bataille avait sensiblement amplifié son courage. Dans ces moments ardus, il se disait que, dans le pire des cas il mourrait en se tirant un laser dans la tête. C'était déjà préférable que de passer par quelques supplices insoupçonnés, et il ne craignait de toute façon pas vraiment la mort.

Le groupe progressa lentement dans la pénombre éclairée par les faisceaux des lampes tactiques qui dévoilaient le décor désolant de ce qui ressemblait à une nécropole. Le regard du militaire glissa de statue en statue, flanquées de tous côtés, érigées par l'enseignement d'architectes inconnus, jusqu'à se stabiliser de nouveau sur celle qui irradiait d'une lueur verte, devant eux. Le groupe parvint tout juste en contrebas de l'immense buste dont la morphologie humanoïde avait des airs démoniaques. Le chef des impériaux se souvint d'avoir déjà vu des représentations de ce type lorsqu'il étudiait à l'Académie de Dromund Kaas, mais cette statue ne ressemblait à rien de ce qu'il avait déjà vu. L'énergie qui s'en dégageait semblait s'extirper de pores invisibles qui personnifiaient presque la sculpture. Le Major s'attendait presque à la voir bouger. Le groupe la dépassa en toute vigilance pour trouver derrière un cul de sac. Holz s'approcha du rebord en pierre et braqua sa lampe en contrebas, mais la portée du faisceaux était trop courte pour apercevoir le fond du gouffre. Il leva alors sa lampe et aperçut au-dessus d'eux une plate-forme en pierre.

— Notre chance de sortir d'ici c'est de rejoindre une hauteur pour capter un signal. Et qu'on vienne nous chercher. Messieurs préparez vous à un petit exercice d'escalade. »

Le Major ordonna à un soldat équipé d'un lourd package de harponner le rebord de la plate-forme qui les dominait. La première classe obtempéra et décrocha son gadget avant de viser en l'air. Une détonation semblable à un débouchage de bouteille amorça l'ascension du harpon vers sa cible, et bientôt un cordage relia la plate-forme à la position du groupe. Holz jeta son heaume et se défit de son plastron, de ses jambières et de ses épaulières. Il y avait bien vingt mètres à parcourir dans le vide, et son armure risquait de casser la corde et de le faire chuter dans le vide.

— Faites comme moi. Je monte le premier, Vankrayn passera le dernier. » dit-il avant de se saisir fermement de la corde et de se hisser vers le haut.

Il ne portait plus que sa combinaison moulante, son blaster et son package. L'ascension ne fut pas difficile pour lui et bientôt il passa de l'autre côté du parapet de pierre où était accroché le harpon. Comme il s'y était attendu, il découvrit sur place un second terminal frappé de trois leds rouges organisées en un triangle.
Le Major fit bientôt signe au groupe resté en contrebas de le suivre, et les impériaux se mirent à grimper chacun leur tour au cordage. Lorsque tout le monde fut en haut, Holz s'approcha avec Joseph du grand sas métallique qui barrait l'entrée, ou plutôt la sortie.

— Explosifs ? » déclara t-il en lança un regard interrogateur aux militaires.

— Chef, vous êtes sûr chef ? Si on fait ça les propriétaires risquent de pas êtres très content non ? »

Holz ignora la remarque tandis qu'un caporal posait son package au sol avant d'en retirer deux objets circulaires.

— Ça devrait suffire, chef. » déclara le spécialiste en démolition en collant les charges sur l'entrée.

Les Arcanautes s'amassèrent le plus loin possible en s'allongeant au sol, mains sur le crâne. Avec leurs combinaisons moulantes dévêtues de leurs armures, ils ressemblaient plus à des acrobates qu'à des soldats impériaux. La détonation fut fulgurante et projeta un paquet de shrapnels dans toutes les directions, certains de la taille d'une pastèque passèrent juste au-dessus de plusieurs têtes.
Les Arcanautes s'élancèrent derrière Holz qui traversa la brèche sans attendre, son arme braquée devant lui. Il avançait à allure rapide, pointant méthodiquement le canon de son arme de tous côtés, sachant qu'il ne fallait plus tarder pour sortir d'ici. Les aventuriers traversèrent ainsi un long corridor de pierre pour se trouver face à un second sas dont la couleur des lumières indiquaient également qu'il était verrouillé. Une seconde explosion ébranla la zone et les impériaux surgirent dans une pièce recouverte de parois métalliques. D'étranges machines étaient installées ça et là autour de ce qui ressemblait à deux blocs opératoires. Des corps humains déshabillés étaient allongés dessus, l'un d'eux semblait avoir un objet circulaire qui enserrerait son crâne sanglant. Autour d'eux, des silhouettes capuchonnées et méconnaissables, baignant dans de grandes robes sombres se tournèrent brusquement vers les intrus.
Holz ouvrit le feu en reconnaissant le Lieutenant Jourk sur l'une des tables d'opération.

Il était donc devenu le nouveau tête de file du groupe, une position qu'il aurait bien donné à quelque'un d'autre au vu de la situation dans lequel il était... Cela lui apprendrais à vouloir fourrer son nez de partout et de montrer un brin de courage de plus que tout les autres... Ou de compétence ?

En tout cas, le voilà entrains d'examiner le sol et les alentours, essayent d'avoir l'air professionnel en sachant ce qu'il faisait. Oui il avait déjà utilisé lui même des pièges pour capturer des cibles ou des primes mais c'était des pièges classiques à coup de filet électrique ou dard empoissonné... Rien qui n'avait de relation avec la force ou des trucs de sith à ce niveau là il était aussi compétant q'un tusken qui pilote un speeder...
Mais fierté oblige, il ne pouvait pas le montrer et il ne pouvait que compter sur son expérience mêlé à de la chance et ses sens pour éviter de rencontrer la mort prématurément.

Ils avancèrent donc dans un silence pesant jusqu’à arriver sans encombre devant la statue qui était assez impressionnante. Elle devait facilement faire plusieurs blocs de hauteur et malgré le fait qu'il avait bien envie de la gravir par défis, il faisait bien attention de ne pas l'approcher.
Avec ses flammes verdâtres et de la vapeur qui s'en échappait, elle donnait l'impression d’être un rassemblement des pires maladies galactiques existante... Ce qui ne lui donnait pas envie de s'y approcher plus que nécessaire.

Il écouta distraitement ce que disait le Major, jusqu’à ce qui ne lui change encore d'affectation en le mettant cette fois-ci en arrière garde et dernier de monté de corde. Il se demanda pendant un instant ce qu'il avait bien put lui faire pour qu'il s'amuse à ce point avec lui, avant de jeter cette pensé là où elle était venu.

Il était donc là entrains de s'imaginer des choses pendant que le reste du groupe était entrains de faire grimpette quand Price lui adressa la parole.

"Chef ça va ?"
"Oui pourquoi ?"
"Bha... Z'etes un peut vert..." *Dit-il en pointant du doigt quelque chose dans son dos.*

Tournant la tête, il pouvait voir en effet un fine lueur de la même couleur que la flamme de la statue émaner de son sac à dos, qu'il jeta prestement à terre sous la surprise.

"P***** c'est quoi çà !!"

Se calmant rapidement mais toujours sous le coup de la tension, il s'approcha de son sac comme si c'était un mine qui allait lui exploser à la figure et l'ouvrit doucement. Il ne mit pas longtemps à comprendre que c'était la tête décapitée et surtout la couronne qui trônait dessus qui était la responsable.
Celle-ci émettait maintenant une petite lueur verte claire qui semblait être émise dans les fine gravure qui la parcourait. Comme si les gravures étaient des réseaux électriques qui venait de se recharger, le tout donnant une impression de plus en plus malsaine sur cette objet qui semblait avoir un motif secret.
Il commença à se demander s'il n'avait pas eu raison sur son idée de contrôle mentale avec cet objet... Surtout quand on lui avait expliqué que l'artefact semblait conférer de grand pouvoir. Peut être que c'était cela !

"Chef, j'pense qu'on devrait la jeter dans le gouffre, bon débarras !"
"Non... Dois pouvoir servir à quelque chose..."

La curiosité aussi était un vilain défaut, mais il ne voulait tout simplement pas jeter la tête couronnée. Même s'il était claire maintenant qu'il y avait quelque chose de louche et potentiellement dangereux avec...  

Remarquant que le reste du groupe avait entre-temps finit de grimper, il les rejoignit rapidement avec Price et continua d'avancer avec eux. Les explosions leur permettaient d'avancer de plus en plus profondément dans le bâtiment jusqu’à arriver dans une salle qui ressemblait entre un mélange de salle d'opération et de torture.
D’ailleurs les "chirurgiens" ressemblaient à un mélange entre une araignée mécanique et un corps vaguement humanoïde... D’ailleurs les membres mécaniques qui sortaient de leur dos plongeait dans le corps des deux hommes sur les tables d'opérations... Enfin ça c'était jusqu'à ce que le groupe de militaire déverse un déluge de feu et de flamme sur eux.

Plusieurs tombèrent dans les premières salves mais ils avaient réagit avec une vitesse surhumaine en craint et crachotant des paroles incompréhensibles et dont certaine qui ressemblaient presque à du binaire... Avant de les charger !
Jospeh se joignit à la bataille en visant les membres des hommes chirurgiens pour les ralentir malgré leur vitesse et les esquives qu'ils faisaient. Il réussit à en toucher un dans la jambe mais cela ne le ralentit qu'a peine car il se mit à ramper avec les membres mécaniques qui sortaient de son dos.

Un second avait réussit à entrer en contact avec le groupe commençant à trancher dans la masse avec les instruments de chirurgies qu'il avait sur ses membres mécaniques. Les bruits de scalpel, scie et autres instruments se mélangeaient au cries de douleurs et aux ordres des soldats.
Puis... Se fut le silence total, seulement entrecoupé des gémissements de douleurs des blessés et des mouvement erratiques des articulations mécaniques.

il s'approcha d'un cadavre d'un ennemie proche et lui tira une décharge dans le crane le réduisant en fumé. Toujours être sur de la mort même s'il faut en faire plus que la normale et considéré la situation dans laquelle il était... C'était même des plus logiques...

Il jeta un coup d’œil autour de lui et repéra Price qui lui fit un signe, n'ayant qu'une blessure légère avant de se tourner vers le Major.

"Et pour eux ? On fait quoi ?" *Dit-il en faisant un mouvement de tête vers les deux sur les tables d'opérations.*

— On peut plus rien pour eux, va falloir les laisser ici. À moins que t’ai une meilleure idée. »

Holz dépassa par la gauche son collaborateur qui venait d'achever le dernier serviteur en lui explosant le crâne. Les impériaux avaient complètement investis la pièce et commençaient à l'inspecter avec vigilance, ou bien s'occupaient d'apporter les premiers soins à ceux qui avaient été blessé pendant l'altercation. Genou à terre, le chef des impériaux examina l'un des cadavres qui jonchaient le sol. C'était une forme humanoïde qui baignait dans une bure noire. Holz posa son blaster au sol et tendit ses mains pour retirer le capuchon qui masquait l'identité de l'étrange individu.

— Merde .. Visez ça un peu. »

C'était un visage visiblement humain, mais très vieux. Le teint de la peau était d'un jaune anormal parsemé de nombreux rides, les yeux étaient d'un blanc vitreux et les lèvres présentaient un intriguant teint violacé vif. L'individu était chauve et Holz nota l'absence manifeste de pilosité sur tout le visage.

— De quelle sorte d'Homme s'agit-il .. ? » interrogea un soldat qui observait le cadavre avec la même stupéfaction que son supérieur.

— Aucune idée. Rétorqua l'officier sur un ton grave. Mais l'Inquisition devrait visiter cette planète. »

L'endroit ressemblait à l'une des salles de medicae d'un croiseur impérial. Des lumibandes vertes l'éclairaient partiellement, et même les connaissances limitées de Holz dans le domaine médical lui permirent de déterminer que la pièce était dédiée à une activité malsaine.
Une quinzaine de tables d'opérations étaient installées avec une précision géométrique, vierges pour le plus grand nombre, seules deux étaient occupées par deux corps inertes. Celui du Lieutenant Jourk, et un autre rapidement identifié comme étant celui du soldat disparu dans la salle des piliers. Holz se demanda comment ce dernier était arrivé ici aussi vite. Son regard pivota vers les écrans de données suspendus au-dessus de chaque corps, et qui affichaient des informations biométriques flanquées de caractères totalement inconnus de sa personne.
Des machines sifflantes, semblables à des araignées métalliques pendant du plafond au bout d'un entrelacs de chaînes et de câbles, étaient visiblement destinées à pratiquer une sale besogne sur les cobayes. Des structures cliquetantes dotées de scalpels, scies, micro-turbines et cautères laser étaient reliées à une console greffées à un système de rails qui lui permettait de se déplacer dans toute la pièce. L'étrange machine avait visiblement servi à installer un intriguant objet autour du crâne sanglant du Lieutenant Jourk, et la même opération semblait sur le point d'être répétée sur le corps voisin. Le Major se pencha sur le cadavre de son ancien subalterne pour inspecter ce qu'il avait d'enserré, ou plutôt de vissé, autour de son crâne.

— Une couronne .. ça vous dis pas quelque chose ça ? » déclara l'un des soldats qui avait remarqué le même objet dans la salle du trône. »

Un caporal fixa le corps nu et inerte de l'officier en affichant une mine grise.

— Pauvre Jourk .. C'était sa dernière année avant de rempiler pour retrouver femme et enfants. Lui qui comptait s'offrir une retraite tranquille sur Toprawa. Quel gâchis. »

— Aucune mort n'est inutile et n'oubliez pas pourquoi nous sommes ici, rétorqua sèchement Holz, nous avons une mission à accomplir, une mission vitale à la survie de l'Empire, ce n'est pas l'heure de s'éparpiller dans des caresses de sabots de nerfs. Plus vite on terminera ce travail, et plus vite on rentrera chez nous. »

Le silence qui suivit en dit certes sur le pouvoir de dissuasion du Major, mais aussi sans doute sur le scepticisme des militaires qui n'avaient encore jamais rien vu de tel, et dont le moral, fatigué par un voyage périlleux et long, commençait à décliner.
Les impériaux poursuivirent leurs investigations dans la pièce quand un soldat sembla faire une nouvelle trouvaille.

— Hey, venez voir ! J'ai trouvé un drôle de truc. »

Le commandant impérial se déplaça jusqu'à la position du militaire qui était dissimulé derrière un étrange rideau pâle qui flottait dans le vide, suspendu depuis le plafond. Derrière, le soldat qui s'était manifesté se tenait debout face à une cuve de transparacier. Holz écarquilla de grands yeux en remarquant ce qui était plongé à l'intérieur. Une créature inhumaine flottait dans un liquide jaunâtre ; un homoncule de chair visiblement assemblé par des morceaux issus de plusieurs corps d'espèces différentes. Le monstre était colossal et devait culminer les trois mètres ; ses bras robustes, semblables à des cordes de muscles saillants tressés, étaient terminés par de gigantesques griffes plantées à même la chair. Le reste du corps était du même acabit et l'ensemble formait une vision d’épouvante absolue.

Holz cracha par terre tant il était répugné par l'abomination qui se trouvait devant lui. L'envie de retourner dans l'Espace Sith n'avait jamais été aussi pressante que maintenant. Il se retourna brusquement lorsqu'un soldat fit remarquer un autre détail.

— Les rideaux .. par le soutien-gorge blanc de Darth Ynnitach, c'est .. c'est de la peau, de la peau.. !! »

Avec un effroi contenu, Holz observa de plus prêt le drap pâle qui flottait dans le vide, et dont la composition organique violait à elle-seule toutes les lois d'éthiques impériales. Il frissonna intérieurement en constatant qu'il se trouvait face à une forme d'impiété qu'il n'avait encore jamais vu de sa vie.
Il médita sur la raison de ces expériences malsaines, sur un monde aussi lointain de l'Empire, quand un remue-ménage capta de nouveau son attention derrière lui. Il se retourna pour constater que plusieurs machines s'étaient mises en marche toutes seules et que la dépouille de Jourk tressaillait brusquement sur la table, comme prise d'une étrange frénésie. Toutes les armes se pointèrent sur le cadavre. L'officier fut aussitôt traversé d'un flash-back, au cœur de l'Arca, premier du nom, lorsqu'il affrontait les hordes de zombies parasités par cette chose qui s'exprimait en Basic et poussait des hurlements tonitruants. S'agissait-il encore de cet adversaire informe qui utilisait les corps comme des pantins à son service ? La ressemblance était frappante avec l'état dans lequel se trouvait Jourk, mais Holz se souvint qu'aucun des zombies de l'Arca ne portait ces mystérieuses couronnes qui étaient fixés sur toutes les têtes des monstres aperçus ici. Ses réflexions prirent fins lorsque Joseph éclata le crâne du cadavre d'un coup de pistolet blaster, projetant une giclée d'hémoglobine qui éclaboussa les alentours et repeignit complètement le plastron du chasseur de prime.

— C'est quoi ce putain de merdier. Je .. je veux sortir d'ici. »

Holz remarqua le teint du soldat qui avait viré au blanc. Le militaire semblait gagné par la panique ; une attitude que Holz jugeait incompréhensible pour un élément de la huitième légion Sith, unité vétérane de l'Empire qui avait fourni les effectifs militaires de l'expédition.

— Personne ne sortira d'ici tant que je n'en aurais pas donné l'ordre. Nous avons une mission à accomplir. » Rétorqua le trentenaire en essuyant un filet de sang qui lui était arrivé sur la joue.

— Mais .. mais chef ! On est coupé de la flotte, on est une quinzaine, les munitions s'épuisent, on sait même pas combien ils sont en face, c'est du suicide ! »

Holz commençait à croire à toute cette histoire de relique. Et l'idée d'être le premier à s'en emparer l'avait naturellement gagné. Tout ce que l'homme écopa fut un regard intimidateur de son supérieur, le genre de regard qu'il adressait aux prisonniers ennemis avant de les interroger. Le soldat secoua la tête et sembla se ressaisir.

— Excusez-moi chef, c'est que .. depuis tout à l'heure j'ai l'impression de faire des cauchemars, ils défilent dans ma tête, j'arrive pas à les contrôler et j'ai vraiment l'impression d'y être. J'ai jamais eu ça. »

Une nouvelle alerte fusa dans la tête du Major, une terrible sensation de déjà-vu qui se manifestait à nouveau. C'était la deuxième en quelques minutes, ce qui ne présageait en général rien de bon. Lui aussi avait eu affaire à des cauchemars spontanés quand il s'était trouvé confronté au monstre tentaculaire qui avait infecté tous les marins de l'expédition. Depuis cette expérience, Holz savait qu'il ne fallait prendre aucun symptôme à la légère. Après tout, l'expédition se trouvait toujours en territoire inconnu, et encore plus loin dans l'espace que la fois précédente. L'officier lança un bref regard complice à Joseph avant de rétorquer au soldat sur un ton plus calme.

— Tu vois quoi, mon gars ? »

— Bah euh .. c'est toujours la même chose, je me vois avec ma femme et mes deux filles jouant dans notre jardin sur Ventooine, puis je vois une Galaxie, je crois bien que c'est la nôtre, puis tout se change brutalement en un immense brasier, c'est terrible, tout brûle, et y'a ce squelette immense qui regarde la scène depuis l'espace en rigolant ; ses orbites creuses sont monstrueuses, ses yeux Aaah ! Ils me brûlent rien que d'y penser ! »

Cette fois une décharge glacée lui traversa la colonne vertébrale. Holz avait une excellente mémoire, et il fit dans la seconde le lien entre le récit du soldat et le briefing du professeur Tan. Le chef des scientifiques avait diffusé aux conviés un enregistrement trouvé à bord du vaisseau de la voyageuse Makria, soupçonnée d'avoir visitée la même planète. Le trentenaire se remémora instinctivement les dernières paroles de l'Arkanienne avant qu'elle ne coupe le contact : « « Mon dieu, ils sont derrière moi .. je dois partir maintenant, j'espère avoir la chance de pouvoir arriver vivante. Si je n'y parviens pas, retenez ce nom : Amhet'Tul, je …Aaaah ! Ses yeux ! ils me brûlent.. !! »

— Est-ce que vous êtes sous traitement médicamenteux de type anxiolytique ? »

— Non. »

— Avez-vous pris des substances illégales lors du voyage ou tout récemment, vous avez intérêt à me dire la vérité. »

Naturellement, le Major savait que sa sombre réputation dissuadait beaucoup de monde de lui mentir. Au point où il en était, il se moquait bien de savoir si le soldat avait désobéi au règlement en se rendant coupable de ce genre de bassesse. Tout ce qui lui importait était de savoir s'il pouvait y avoir un lien entre les événements de la Station Aklanta et ce qui se passait en ce moment.

— N.. Non mon commandant, je vous le jure. Vous croyiez qu'il m'arrive quoi.. ? »

Le Major s’apprêta à interpeller Joseph pour lui demander son avis sur l’étonnante similitude quand il remarqua la lueur qui irradiait du package du mercenaire.

— Euh chef .. votre sac fait encore de la lumière, c'est nor .. »

La cuve éclata. Holz sursauta et se retourna en ouvrant le feu, mais il était déjà trop tard. Le monstre était là et le malheureux soldat impérial pendait au bout d'immenses griffes qui sortaient de son torse. Le pauvret avait été tué sur le coup. La créature poussa un hurlement tonitruant à glacer les os en projetant violemment le cadavre à l'autre bout de la pièce. Les impériaux vidèrent leurs chargeurs sur elle, mais Holz eut l'impression que le plasma la chatouillait plus qu'autre chose. En deux pas le monstre dont la tête ressemblait à un terrifiant smiley en chair recousue, fut sur l'un des militaires qui fut éventré d'un violent coup de griffes. Holz sentit son estomac se contracter en voyant les ombilicaux sanglants de la victime qui sortaient complètement de l'infâme plaie. Un torrent de sang jaillit de la bouche du malheureux qui n'émit plus que des gargouillis incompréhensibles avant de s'effondrer au sol. Un nouveau revers de griffes décapita un autre soldat en projetant sa tête sur plusieurs mètres, tant le coup était puissant. Comprenant qu'il avait affaire à un adversaire non-conventionnel, Holz recula brusquement en continuant de tirer sans relâche au milieu des rafales rouges de blasters qui illuminaient la pièce de violents flashs sonores.

— Joseph, sors nous de ce merdier. »

Il savait que le chasseur de prime était le plus compétent de l'équipe en combat rapproché, comme en combat tout court d'ailleurs. Et en la situation présente, il comptait sur lui pour empêcher l'abomination de massacrer toute l'équipe.

Jetant un rapide coup d’œil dans le couloir sombre, il se retourna pour voir que la situation avait largement empirer. L'Abomination semblait inarrêtable et insensible à l’avalanche de tir qu'il se prenait. Éliminant les soldats comme s'il était en promenade et en faisant preuve d'une improvisation morbide pour chaque mise à mort, démembrement, écartèlement, dévoré vif... Tout y passait...

Au moins, cela donnait le temps au autre de s'éloigner de lui...

Le monstre était occupé à démembrer une ultime victime, ce qui laissa au petit groupe de survivants le temps de se mettre finalement à l'abri derrière la porte que Joseph avait ouverte. Ils la refermèrent grâce à la console fonctionnelle qui juxtaposait l'entrée de l'autre côté.
Ils se retrouvèrent à l'entrée d'un corridor ténébreux. L'atmosphère était lourde et chargée en humidité. Holz s’apprêta à compter les survivants quand quelque chose l'alerta. Des choses bougeaient au fond du corridor, mais il faisait trop sombre pour voir ce que c'était. Alors Holz braqua son arme vers le fond en allumant sa lampe portative. Il eut un hoquet de frayeur en voyant la horde de flagellants qui lui fonçait dessus. Des cris de paniques s'élevèrent parmi les impériaux, le couloir s'illumina de flashs provoqués par leurs tirs, mais en quelques secondes les créatures étaient sur eux. Holz n'eut le temps de rien faire. Un monstre ressemblant à un humanoïde asséché et doté d'une musculature impressionnante l'avait plaqué au sol et armait son bras charnu pour l'achever d'un coup de griffes. Le militaire leva une main devant lui, comme pour se protéger instinctivement. Cette fois il était perdu.
Tout autour, ses coéquipiers subissaient le même sort. Ils allaient mourir ici, sur cette planète inconnue, à l'autre bout de la Galaxie, et personne ne se souviendraient d'eux.
Holz rouvrit les yeux. Le monstre avait disparu. A la place, une intriguante silhouette au regard laser était penchée sur lui. C'était un individu de grande taille, qui flottait dans un linceul sombre en lambeaux. Sa tête était enrobée dans un voile et il était coiffé d'une couronne. Holz sursauta en apercevant le visage creux de l'étrange être qui se dévoilait sous les éclats des flashs de blasters. C'était un squelette. Un rire terrifiant vibra dans son esprit, tandis qu'il hurlait de douleur sous le regard brûlant de la chose.

Holz se retrouva dans le noir. Son cerveau était engourdi par la concussion et il avait l'impression de ne plus pouvoir bouger ses membres.
Il entendit des voix qui résonnaient quelque part.

— Celui-ci a besoin d'une assistance respiratoire. »

— Le mercenaire est à dix-huit rads, mais il s'en sort bien. »

Les voix se turent et un bref moment passa. Puis Holz sentit une présence approcher.

— Il reprend connaissance ! » déclara une voix robotique.

Holz émergea et cligna plusieurs fois des yeux pour chasser l'opacité de sa vision. L'air sentait le chimique, et le blanc était la couleur dominante de la pièce où il se trouvait. Il remarqua qu'il était allongé sur lit, à côté d'autres couchettes. Il n'était pas certain, mais il crut reconnaître Joseph sur l'une d'elles. Deux individus qu'il n'identifia pas tout de suite s'approchèrent de lui.

— Où suis-je... ? » articula t-il en constatant son pyjama blanc.

— Sur l'Arca, Major Holz, au Medicae C, ne vous en faite pas vous êtes hors de danger. » rétorqua l'alien qu'il avait identifié comme un médecin.

Il reprit clairement ses esprits et se souvint de ce qu'il venait de vivre. Un putain de cauchemar.
Il se redressa, Joseph était allongé sur le lit voisin. Le mercenaire qui avait été dévêtu de sa tenue ne semblait pas être réveillé. Holz fronça les sourcils en remarquant l'individu qui était sur sa gauche.

— Jourk.. ? Il a survécu ? »

— Bien-sûr, tout le monde est sauf, Major, vous et votre équipe avaient été victime des radiations solaires. »

— Des radiations.. ? Qu'est ce que vous racontez, on a été attaqué par des trucs insensés à l'intérieur de cette forteresse. »

Le médecin impérial lança un regard complice au droïde médical qui se tenait à ses côtés.

— Les hallucinations sont un symptôme éventuel suite à une exposition trop longue au rayonnement gamma, Major Holz. Vous n'avez pas été déployé avec un matériel adapté, mais votre équipe est restée plus longtemps que les autres sur place, car vous avez voulu .. »

— Nous avons été contraint de nous replier dans la forteresse suite à l'attaque de créatures non-identifiées, » poursuivit Holz qui n'écoutait pas, « je croyais Jourk tué à ce moment. »

Un sas venait de s'ouvrir quelque part dans la salle. Holz reconnut Shadeblade qui marchait vers lui dans une démarche aussi gracieuse qu'imposante.

— Vous parlez du rocher que vous vouliez explorer ? » ricana t-elle. « Vous étiez visiblement déjà victime d'hallucinations impressionnantes, c'est ce qui nous a alerté de la contamination cosmique. Après votre requête absurde je vous ai demandé de rebrousser chemin, mais vous ne répondiez plus, ni aucun de vos hommes. Je peux vous assurer qu'il n'y a rien de plus que des cailloux et de la poussière ici. Les droïdes sondes ont balayé tout le périmètre. »

Shadeblade se tenait fièrement, les mains posées sur ses hanches, son malicieux regard bleu acier braqué sur lui. Elle était vêtu d'une combinaison de cuir noir qui moulait son corps musclé et souple, et ses cheveux argentés étaient ramassés en arrière et coiffés en une queue de cheval élégante.

— Il n'y a pas de rocher, Colonel, je parle bien d'une installation, vous m'avez donné votre autorisation de reconnaissance, nous avons été attaqué devant l'entrée et contraint de nous replier à l'intérieur. J'ai perdu une dizaine d'hommes dedans. »

Shadeblade soupira. Elle consulta sa montre hololithique et s'approcha du lit où gisait Joseph.

— Reprenez vos esprits, Major. Faut que j'parle à notre ami Vankrayn, les ingénieurs de la salle de décontamination on trouvé un objet hautement radioactif dans son sac, comme si on avait besoin de ça en plus. On aimerait bien savoir depuis quand il a ce truc sur lui et pourquoi il n'a prévenu personne. » déclara le Lieutenant-Colonel sur une voix inquisitrice.

"Colonel, il semble y avoir des complications." *Annonça un médecin proche du mercenaire endormit.* "Il semble faire une crise... Certainement lié au hallucination, je cons.."

"Poussez-vous !" *Ordonna Shadeblade en prenant l'ampoule des mains du médecin avant de passer au niveau de la tête du lit et de lui faire une prise au niveau du cou avant de lui injecter le contenu complet de la seringue.*

"Il ne fallait mettre que la moitié !" *S'exclama le médecin* "Vous lui avez administré une dose pour bantha." *Il s'approcha rapidement du mercenaire qui semblait être rapidement sous l'effet de l’anesthésiant.*

"Signalé moi quand il aura reprit connaissance, ou s'il meurt." *Dit-elle avant de se détourner vers le Major.*

"Excusez moi Colonel." *Le médecin en chef essaya d'attirer l'attention de la femme.* "Il faudrait que vous veniez voir..."

"Il est mort ?" *La coupa-t-elle*

"Non au contraire... Il est même réveillé..."

"Vous n'aviez pas dit qu'il avait reçu une dose pour bantha ?" *Dit-elle en se retournant et en le toisant.*

"Si... Normalement, il ne devrait même pas être en mesure de réagir à un stimulus alors se réveiller... C'est normalement impossible au vu de sa constitution." *Il semblait clairement être incapable d'explique se phénomène.*

"Montrez le moi.." *Dit-elle en s'avançant vers la zone où était le mercenaire.*

"Regardez, normalement cette zone ne devrait pas être active lorsque nous somme éveillé de plus, nous enregistrons des émanations du corps de Joseph qui corresponde à celle de l'objet..." *Dit-il ne lui montrant un graphique sur un datapad.*

"Vous me dites qu'il émet des radiations ?" *Dit-elle en lui jetant un rapide coup d’œil.*

"Et bien non n'en savons malheureusement rien... Nous n'avons aucune idée de l'objet en question vu que vous n'aviez pas voulu d’examen préemptif qu'il ne se réveille..."

"Qu'est ce qu'il se passe ? J'exige des réponses !" *S'exclama la Colonel en agrippant le médecin en chef par le col.*

"Je n'en ai aucune idée !" *Répondit le médecin en chef paniqué*

"...uté..." *Elle s’arrêta en plein milieux de sa phrase.*

"Arrr... ma tête..." *Il regarda autour de lui confus et des deux militaires qui avaient leur fusil brandit prêt à l’exécuter* "Moi aussi je suis content de vous voir..." *Il se tourna vers Shadeblade.* "Vous êtes là vous ?" *il tendit une main vers son crane comme pour le tâter mais ne fit même pas un début de mouvement, étant retenu par une sangle.* "Pourquoi je suis attaché ?"

Il jeta un regard perdu autour de lui, avant de se laisser retomber sur le lit.

Holz observait la scène avec dépit. Joseph s'était réveillé sur le lit voisin et était en proie à une drôle de crise. Il le vit s'agiter dans tous les sens et se battre avec un adversaire invisible, proférant des paroles insensées, avant de résister à un dosage monstrueux d’anesthésiant.

— Et ça, c'est un comportement normal ? Vous attendez que les autres soient réveillés pour la confirmation, ou quoi ? » protesta t-il sur un ton sarcastique qui traduisait son impatience.

Shadeblade lui jeta un regard insondable qui traduisait sans doute tout le dédain qu'elle avait pour lui. Comme Joseph devenait incontrôlable, elle fit appeler la sécurité et deux cogneurs armés de matraques énergétiques firent irruption dans la pièce en courant vers le chasseur de prime. Là, ils le sanglèrent et se figèrent à côté de son lit, tels deux statues de marbre. Joseph se réveilla à ce moment, semblant étonné de la situation. Holz tiqua en l'entendant faire une allusion à la couronne, l'objet dont voulait sûrement parler Shadeblade. Il se souvint alors d'avoir vu son collaborateur décapiter cette chose installée sur le trône pour s'emparer de l'objet qui coiffait son crâne.

— AA ..AAAAH !! »

Holz sursauta en se tournant vers Jourk qui venait de se redresser sur son lit.

— En voilà un autre ! Stabilisez le vite ! » hurla le docteur.

— Arrière vils démons de l'espace, je suis Primus Bob Jourk, officier de l'Empire Sith !! » il se mit debout sur son lit sous le regard ébahit de Holz et se battit avec les gardes qui tentaient de le maîtriser.

Alors, la section entière se réveilla, les uns après les autres, hurlant en s'agitant dans tous les sens, certains se mirent debout sur leur couche eux-aussi, mimant des scènes de lutte aberrantes. La tête de Holz pivota de gauche à droite sans cesse ; Jourk présent sur sa droite venait d'éclater en sanglot et pleurnichait comme un enfant de quatre ans, ce qui était déconcertant de la part d'un vétéran de l'armée impériale. Le lieutenant se plaignait d'avoir vu son corps se faire déchiqueter par une horde de monstres et d'avoir été forcé d'assister à la scène en spectateur.
Deux escouades de sécurité déboulèrent en grandes pompes par le sas du Medicae, se dispatchant par binôme sur tous les militaires pris de frénésie. Shadeblade s'était reculée et observait l'incroyable scène d'un regard las et insensible, attendant sans doute que l'orage passe. Ce qui arriva.
Au bout d'un moment, chacun sembla retrouver ses esprits et émergea en affichant sa stupéfaction. Les membres de la section se mirent alors tous à raconter une version similaire à celle de Holz, ce qui le rassura de l'état de sa santé mentale. Ils avaient vécu tout cela, il en était certain. C'était terrifiant.

Visiblement agacé de la situation, Holz retira le drap qui lui montait jusqu'au bassin et sauta hors de son lit. Il chercha son paquet de cigahlo, sans succès . Ses affaires irradiées avaient dû êtres détruites après leur retour. Une main sur la hanche, il se frotta le front de l'autre en lança un regard à sa supérieure.

— Dites moi, gentlemen, vous pensez pas qu'il serait le moment d'organiser un briefing ? La situation s'imp.. »

Mais Shadeblade n'écoutait pas. Une main pressée contre son oreillette, elle semblait absorbée par une communication entrante.

— J'arrive, tout de suite. » rétorqua t-elle à l'opérateur invisible.

Holz leva un sourcil.

— Qu'est-ce qui se passe encore ? »

— Cinq corps sans vie viennent d'être découvert dans un tunnel de maintenance. » déclara t-elle sur un ton froid. « Holz, Vankrayn, on verra plus tard pour cette histoire, il nous faut maintenant débusquer un assassin sur l'Arca. Vous connaissez les règles de vie d'un navire, ce genre d'affaire passe avant toutes les autres. »

Une demi-heure s'était écoulée. Entre temps, Ervin était passé à sa cabine pour se doucher en vitesse et enfiler une tenue adéquate. Il avait ensuite rejoint Shadeblade et les autres au dernier sous-sol où les corps avaient été découvert. L'endroit était sombre et terne et l'atmosphère était chargée en humidité. C'est dans un couloir crasseux éclairé par des lumiglobes verts qui flanquées l'allée des deux côtés que les corps se trouvaient. L'endroit était maintenant investi par des soldats de la ShadowCompany, l'unité d'élite des Arcanautes, qui patrouillaient ça et là, tandis que des scientifiques étaient agglutinés autour des cadavres. Une infâme odeur de viande pourrie flottait dans l'air. En arrivant sur place, Holz sentit une décharge glacée lui traverser la moelle épinière. Les malheureux techniciens gisaient dans leur sang qui avait coulé sur une large surface. Les pauvrets avaient été dévêtu de tous leurs vêtements et visiblement positionnés volontairement dans en un cercle. On s'était acharné sur leurs corps qui comptaient de très nombreuses plaies visiblement faites avec une arme blanche. Mais le plus intriguant restait pour Holz ce qui avait été écrit sur les parois des murs alentours. On avait utilisé le sang des malheureux pour tracer des symboles cunéiformes qui ressemblaient à des caractères. Pourtant, même le professeur Tan qui avait manqué plusieurs fois de vomir était incapable de dire s'il s'agissait d'une langue.

— On avait besoin de ça en plus. » pesta le Capitaine Iragan en scrutant l'ignoble spectacle avec un énervement manifeste.

— Bien, si tout le monde à ses couilles en place, j'vais vous demander de donner le maximum de vous-même et de vous aligner sur moi. Holz et Vankrayn, trouvez moi le salopard qui a fait ça, j'ai des questions à lui poser. Vous Iragan, vous me suivez sur la passerelle, faut qu'on fasse atterrir l'Arca à l'abri des radiations, nos réserves de carburants sont pas inépuisables et je crois qu'on va rester un peu ici. M'est d'avis qu'on est tombé au bon endroit, mais que les choses vont pas être simples. »

Les leaders se saluèrent respectivement, puis chacun regagna son poste tandis que du personnel déplaçaient les corps jusqu'à une morgue. Holz resta sur place avec Joseph en attendant l'arrivée de plusieurs escouades.

— Okay, on dirait qu'on a du pain sur la planche, » commença t-il en incrustant une cellule d'énergie dans son pistolet blaster, avant de faire claquer la culasse, « Je vais mener mon enquête dans les niveaux supérieurs et faire un check-up général de tous les marins pour voir s'il manque quelqu'un. Inspecte le sous-sol, je vais faire boucler le périmètre. Notre bonhomme est sûrement dans les parages. Si tu vois un truc louche, tiens en moi informé. »

Et il s'éloigna vers les ascenseurs de maintenance, tandis qu'une escouade de sécurité arrivait dans le sens inverse, courant en file indienne. L'homme de tête s'arrêta devant Joseph en brandissant son fusil blaster.

— On vous suit, chef ! »

Dans les profondeurs crasseuses du navire, une ombre dansait sur les murs éclairés par les lumiglobes qui flanquaient les tunnels.
Driss s'était engagé dans la Marine Impériale davantage par soucis d'image que par patriotisme. Ses camarades de chambre ne l'aimait d'ailleurs pas beaucoup, pas plus que ses camarades de section. Il fallait toujours qu'il entretienne cette fausse cordialité avec tout le monde, drague compulsivement les matelots humaines, et mange avec les officiers à la cantina. On racontait même qu'il prévoyait de quitter l'armée à son retour, et d'ouvrir une boutique de parfumeur dans le quartier aisé de Kaas City.

L'humain trentenaire évoluait dans les tunnels avec malice, un sourire narquois frappé sur ses petites lèvres fines. Il venait de massacrer cinq personnes.
Il avait hâte de recommencer, remettre en l’œuvre ses nouvelles facultés léguées par ses maîtres qui parlaient dans son esprit.
Driss déboucha sur une antichambre circulaire bercée par une lumière jaune. Des aérateurs chromés intégrés aux parois des murs soufflaient de l'air frais. Une jeune soldate impériale en armure noire se tourna brusquement vers le traître. Elle ne portait pas de heaume et tenait un fusil laser.

— Que faites-vous ici ? »

La stupeur la frappa quand elle vit l'apparence du type qui passa sous un rayon de lumière. Sa combinaison noire était maculée de sang, il en avait jusqu'au visage. Ses yeux brillaient d'une lueur assassine. Il s'avança vers elle, son épouvantable rictus toujours dessinés sur ses lèvres, une fine lame à la main d'où coulaient des goûtes écarlates tièdes.

— N'approchez-pas ou je tire !! » paniqua la soldate en pointant son arme vers lui.

Des coups de feu retentirent dans les tunnels de maintenance. Mais Driss semblaient capter l'énergie du plasma dans la paume de sa main qui exhalait une aura bleu. La soldate tira jusqu'à la surchauffe de son blaster, puis elle voulut battre en retraite. Affolée. Mais le sas derrière elle était fermée, comme le voulait le protocole.

— Non.. ! Non s'il vous plaît !! Aaaaaah !!! »

Les immenses patins de l'Arca écrasait le sol souple de l'abri sous roche. Les pilotes avaient réussi à poser la grosse frégate dans une sorte d'abri au pied d'une immense falaise de roches rouges. Les soldats impériaux en scaphandre noir marchaient dans le sable tout autour de l'appareil, aménageant un avant-poste fait de tentes et de caisses, tandis qu'à l'entrée de la caverne, un drapeau rouge frappé d'une étoile noire flottait sous les brises du vent solaire.
Holz se tenait en haut de l'immense rampe de duracier qui s'était déployée, et d'où descendaient et montaient des soldats, des techniciens et d'autres personnels. Il inspectait les manœuvres, une tablette cyberdata à la main.

— Major ! »

Holz tourna la tête vers l'entrée voûtée du navire d'où venait de sortir un jeune homme au milieu du flux d'autres personnnels. Un sergent à voir l'insigne frappé sur son plastron sombre. Il lui lança un regard interrogateur.

— Un homme de ma section n'a pas répondu à l'appel. Je tiens peut-être une piste. »

— Qui ? »

— Driss Misprano. L'un des trois coiffeurs de l'expédition. »

Dans les plus bas étages du navire, Driss contemplait son œuvre avec admiration. Le corps de la soldate gisait devant lui, dénudé et mutilé à plusieurs endroits. Il avait voulu dessiner les symboles qui s'affichaient dans sa tête. Il fut traversé par une terrible pulsion sexuelle devant la vue de cette déesse déchue étendue devant lui, mais il n'avait pas le temps. Plus tard peut-être. Sa mission l'attendait, ses maîtres comptaient sur lui. Ses doigts effleurèrent la joue de la morte, comme lui léguant un dernier adieu, puis il se releva et disparut dans l'ombre. Une image se matérialisait dans sa tête. Un visage radieux et ferme. Anabella Shadeblade.

Tan avait insisté pour voir Holz, qui n'avait visiblement pas de temps à lui accorder, occupé à traquer l'assassin qui semblait avoir été repéré par l'escouade du chasseur de prime.

— Arrêtez-vous deux minutes, grands dieux, vous devez m'écouter. » se plaignit le scientifique qui emboîtait le pas de l'officier.

— Qu'est-ce qu'il y a encore, Professeur ? » soupira le Major en daignant s'arrêter dans le couloir.

Tan était stressé, il avait le visage perdu. Il pris Holz à l'écart et lui murmura.

— Il faut que vous m'écoutiez, vous. Nous sommes en grand danger, j'ai essayé d'en parler à notre cheffe, mais elle ne veut rien entendre. Vous savez, c'est une fille très pragmatique. »

— Et vous espérez que je ne le sois pas, Professeur ? »

— Écoutez .. quand nous étions sur Csilla, j'ai lu un certain nombre d'ouvrages recensant des faits qui m'étaient jusque là inconnus. Les Chiss savent des choses que nous ignorons. Au départ, je ne croyais pas tout ce que je lisais, mais .. »

— Je n'ai pas le temps d'écouter vos histoires, allez jouez ailleurs, Professeur. »

Alors que Holz reprenait sa route, une main lui agrippa fermement l'épaule. Il se retourna, interdit. Comment cette larvre osait-il le toucher ?


— Écoutez-moi !!!! Tonnerre de Ziost, qui m'écoutera si vous ne le faites pas !  Nous sommes en grand danger. »

— Sois, allez-y, Professeur, mais gare à vous si je perds inutilement mon temps. » dit Holz en s'essuyant l'épaule.

— J'ai consulté un ouvrage extrêmement ancien, sans auteur, à propos d'une secte religieuse connue de l'Ascendance Chiss. Pour moi ce n'était que des balivernes, tant certains faits décrits étaient déconcertant. Mais avec ce qui se passe sur cette planète, j'ai de plus en plus de doute sur son caractère mythologique. »

Tan pâlit. Il déglutit.

— J'ai un terrible doute sur la nature de cet artefact que nous recherchons. »

Driss se tortillait à travers l'étroit conduit d'aération qui zigzaguait dans le navire. Il se faufilait avec une agilité déconcertante. Il avait pris les mimiques d’une araignée qui remonte un mur et sa langue dardait hors de sa bouche comme un serpent. Ses yeux avaient perdu leur teinte initiale pour virer au jaune.
Il était déjà en manque, il fallait qu'il tue, qu'il tue immédiatement, son cerveau était tourmenté d'une frustration terrible, il devait ôter la vie à quelqu'un et la nouvelle cible venait de lui être désignée. Driss souriait, plus que quelques mètres avant de déboucher dans la cabine de sa proie. Il allait pouvoir satisfaire son égo à nouveau.

— Écoutez-moi bien, il existe selon cet ouvrage, au cœur des Régions Inconnues, une étrange secte nihiliste dont on ne connaît pratiquement rien des agissements. Car les rares voyageurs partis à leur rencontre ne sont jamais revenus. »

— En quoi cela me concerne t-il ? »

— Cette secte serait issue de la fusion de trois groupuscules, deux cultes de la mort, mais aussi des guerriers Taung. »

Dans sa cabine, Anabella lâcha son rapport en se retournant, pour constater la créature qui sortait de la bouche d'aération.

L'alarme interne de l'Arca se mit à mugir à quatre-vingt décibels, c'était le rythme signalant les intrusions.
Trois escouades s'amassèrent devant le compartiment du lieutenant-colonel. On fit exploser la porte. Shadeblade était là, maîtrisée par une créature cauchemardesque qui fixait les soldats de ses yeux limpides.

La créature venait de se jeter sur un deuxième soldat qu'elle envoya bouler à trois mètres d'un violent revers de main. Le drôle était doté d'une force anormale, ce qui ne semblait pas illogique après le dévoilement de ses étonnants pouvoirs agissant sur l'entropie.
Shadeblade qui ne perdait jamais une seconde pour agir se mis à ramper derrière un meuble pendant que le combat faisait rage dans l'espace confiné. La chose infâme sautait de soldat en soldat, propulsant des rayons destructeurs ça et là, massacrant les escouades de sécurité avec une facilité étonnante. Il venait de tuer cinq hommes et s'arrêta en se figeant. Un rictus désolant se forma sur son visage tandis qu'il fixait le chasseur de prime qui allait sans doute être sa prochaine cible. Mais ses traits faciaux se figèrent en une expression interdite et il eut un mouvement de recul quand il vit le soldat lourd soutenant une gatling-laser qui venait d'apparaître sous le seuil de la porte de la cabine.

— Équipe de nettoyage express, plus personne ne bouge m'sieurs, dames ! » ironisa l'artilleur tandis que les canons rotatifs de son arme se mettaient à tourner.

Des langues de plasma aussi longues que des flammes de poste-combustion se mirent à danser devant les canons. La créature sauta pour esquiver, puis retomba et fila sans perdre de sa vitesse. La cabine était parcourue de flashs répétitifs et la température interne montait significativement. L'artilleur détruisit toute la cabine en essayant d'abattre la chose qui sautait d'un bout à l'autre. Elle sauta pour retomber sur le flanc du soldat lourd, s’apprêtant à le faucher en poussant un cri strident. L'homme déglutit.
Trois détonations qui venait du fond du compartiment fauchèrent le monstre qui fut propulsé en avant et percuta le militaire. La chose poussa un dernier cri et s'écroula, son torse percé de trois brèches rouges fumantes. La silhouette de Shadeblade tenant un pistolet lourd braqué devant elle apparut derrière. Holz apparut à son tour derrière l'artilleur et lança un regard à l'intérieur de la cabine pour y trouver Joseph et Shadeblade.

— Vous savez Holz, je commence à croire ce que vous m'avez dit tout à l'heure. » dit la femme en rangeant son arme dans un holster à sa cuisse.

— Vous n'avez rien, Colonel ? »

— Heureusement non grâce à la réactivité du chasseur de prime. » elle observa un instant le cadavre qui gisait à ses pieds. « Bien, qu'on fasse analyser ça, et mettez l'Arca en niveau d'a.. »

Shadeblade s'interrompit. Les hauts-parleurs du compartiment et sans doute aussi tous ceux du navire s'étaient mis à diffuser un inquiétant message.

— Ici équipe d'éclairage Griffon 2-6, des intrus devant nous, ils sont sortis de nul part ! Il y en des centaines ! Ils marchent vers nous ! »

Holz et Shadeblade se regardèrent. Cette planète était vraiment la plus bizarre qu'ils aient jamais vu. Chacun ressentait sans doute maintenant une peur froide devant l'inconnu qui leur faisait face.

— Ici le Colonel, branle-bas de combat à l'extérieur ! Que chacun regagne son poste ! » cria t-elle dans son communicateur, avant de se tourner vers ses lieutenants, « Holz, Vankrayn, mettez-vos scaphandres, on sort. »

Holz avait cessé de réfléchir, tant la situation était surréaliste. Qui étaient ces intrus qui approchaient de l'abri ? D'où venaient-ils ? Pourquoi personne ne les avaient vu approcher ? Il s'équipa en vitesse, se passa une armure tactique sur le corps avant de visser son heaume intégral sub-triangulaire relié à deux petites bonbonnes d'oxygène dans son dos. Il s'empara d'un fusil-laser MA5-SD et flanqua une cellule d'énergie à l'intérieur. Il fit jouer de la culasse avant de se précipiter vers la trappe de sortie.

Dehors, un mur de soldats impériaux embusqués derrière le matériel logistique posé sur le sable rouge faisait face à une armada du néant. Holz sentit une décharge glacée lui parcourir l'échine en remarquant les mêmes créatures qu'il avait vu dans le fort tout à l'heure. Une cinquantaine de soldats impériaux en scaphandre de combat étaient déjà en position, les canons de leurs armes pointés sur les choses cauchemardesques qui se trouvaient à une centaine de mètres devant eux, sillonnant le sable rouge de leurs pas sinistres sous les brises du vent solaire.

— Si quelqu'un a une idée, c'est le moment. » confia Shadeblade à Holz et Joseph qui se tenaient prêt d'elle. « Je crois qu'on va simplement les dégommer. »

Mais devant, les créatures s'étaient arrêtés. Figées, elles semblaient observer les Arcanautes en toute simplicité. Il sembla y avoir un mouvement dans leurs rangs, puis au bout d'un moment, une haute silhouette humanoïde émergea de la masse grouillante en marchant dans le sable. Elle baignait dans un linceul noir et s'aidait d'une longue cane qu'elle tenait d'une main.

Quatre-vingt soldats impériaux étaient maintenant déployés sur le dispositif, pointant les museaux de leurs armes vers les étranges visiteurs qui étaient apparus dans les nappes de brumes sableuses qui entouraient l'abri sous roche où gisait l'Arca. Des Arcanautes étaient entrain de déployer des armes fixes qu'ils descendaient en vitesse de la frégate via la rampe abaissée. Holz se tenait au centre du dispositif au côté de Shadeblade et du chasseur de prime, et des officiers principaux. Devant eux, la silhouette inquiétante et décharnée qui flottait dans un linceul sombre s'était arrêtée de marcher.On pu cette fois voir distinctement le visage qui se dissimulait sous son capuchon. Il avait un visage humain terriblement osseux, sa peau était jaune, ses lèvres pourpres et ses yeux pratiquement rouges.

— Dites au grand sachem et à ses maccabeboys de s'éloigner de mon rafiot. »

Elle avait saisi son fusil de précision OX-7 qu'elle tenait en bandoulière et avait fait claquer la culasse de deux coups pour armer la cellule d'énergie. Tan daigna finalement détacher son regard obnubilé pour écouter les directives de sa supérieure. Il fit alors quelques pas timides devant la masse d'impériaux en réglant son communicateur externe sur haute fréquence. Sa voix légèrement transformée sortit de son heaume intégral sur un ton aussi extasié qu'amical.

— Nous sommes des aventuriers venus de très loin dans la Galaxie ! Parlez-vous notre langue ? » dit Tan.

Devant lui, la haute silhouette efflanquée qui se dressait devant l'armée de goules fit encore quelque pas dans le sable rouge avec sa canne. Sa tête se redressa et une voix rauque au possible émana de la bouche de l'individu qui s'exprimait en Basics.

— En effet, étrangers, nous maîtrisons de nombreux dialectes, dont le Basics. »

Voyant que le scientifique ne comprenait rien à ses directives ou ne l'écoutait pas, Shadeblade s’avança d'elle-même et l'écarta d'un geste.

— Assez pour cette mascarade. Pourquoi cette sanglante intrusion sur notre navire ? Vous vouliez quoi en massacrant mes matelots ? C'est vous qui avez donné les ordres n'est-ce pas ? »

— Vous étiez les premiers à engager les hostilités. Vous avez pénétré en des lieux interdits et l'un de vos hommes a profané la forteresse du Très Vénéré Ameht'Tul le Grand. Cette planète est un havre de méditation, un sanctuaire pour les notre venus d'outre-monde suivre les enseignements du Dark. »

Les regards se braquèrent vers Joseph qui exhibait au-dessus de lui, de façon tout à fait décontractée, l'objet dont parlait sans doute l'individu. La couronne.

— Z'êtes un champion, mon gars. » dit Shadeblade d'une voix acide avant de ramener son regard vers l'être à la canne. « Il manquera d'arbres sur cette planète pour vous y embrocher tous, salopard ! »

Elle épaula son fusil en ciblant la tête décharnée du sinistre vieillard.

— Colonel ! » s'emporta Tan. « Nous avons peut-être une chance inouïe, n'aggravons pas les.. »

— Ce sont des maniaques illuminés, Professeur. Vous avez bien vu ce qu'ils ont fait sur l'Arca. »

— Mais nous sommes au bon endroit, Tonnerre de Ziost jeune fille ! Laissez-moi faire !! »

Avec une audace insoupçonnée, il écarta Shadeblade d'un revers de bras et interpella de nouveau la silhouette sombre.

— Écoutez, je serais ravi de discuter avec vous pour en apprendre plus sur votre communauté . Nous sommes venu de très loin pour rechercher un artefact très ancien : la Main d'Ameht'Tul. Cela vous dit-il quelque chose ? »

Alors, il y eu comme un léger flash. Le vieil homme à la canne leva un bras et sa main se mit à irradier d'une aura pourpre incandescente. Holz leva un sourcil en voyant les choses se dématérialiser tout autour. Le paysage changeait, le ciel changeait et des images se mirent à danser. On aperçut rapidement un paysage ocre et ambre de regs qui ressemblait à Korriban. Une ville apparut, l'architecture était oblongue, monolithique, les couleurs variaient du jaune ocre au rouge feu. Des silhouettes à la peau rouge grouillaient dans la ville et s'agitaient, la mine inquiète, se dispersant ça et là dans la panique. C'était des Sith à Sang Pur.

— Il y a plus de trente siècles, alors que notre culte venait de s'installer sur les mondes de la Retraite de Nihil, un Prince Sith prit contact avec nous. Il nous pria de l'aider à prendre le pouvoir du trône de Korriban, en échange, il acceptait de se soumettre à notre idéologie, le Dark. Nous lui avons confectionné un artefact si puissant qu'il renversa l'hégémonie de ses adversaires avec une facilité déconcertante, avant d'entamer un règne de soixante-dix ans. Mais quand, aidé par les pouvoirs dévastateurs de sa nouvelle arme, il eut conquis le trône, il n'appliqua pas sa promesse, et éradiqua à la place les derniers acolytes de notre culte qui se trouvait encore dans votre monde, entraînant le dernier exode vers les sept planètes de la Nébuleuse Perann où siège désormais notre communauté. Victime de sa propre arrogance, le roi fut assassiné dans son sommeil par des prêtres conservateurs. Nous ignorons où repose son corps et sans doute avec lui la relique que vous recherchez, la Main d'Ameht'Tul. »

Les choses se dématérialisèrent à nouveau, et le paysage initial réapparut.

— Alors nous ne trouverons pas cette relique sur votre planète, n'est-ce pas ? » dit Tan sur un ton déçu.

— C'est exact. Nous-même ignorons où elle repose. »

— Eh bien il ne nous reste plus qu'à repartir. »

— Partir ? Bien au contraire, vous serez traités comme chaque visiteur parvenu jusqu'à notre retraite. Chacun d'eux a reçu une mort rapide et honorable. Au début, nous nous contentions de dévorer leurs cœurs avec des fèves de Kliarn, mais nous avons trouvé que cela ne respectait pas assez l'intégrité de chacun. A la fin, nous sucions jusqu'à la moelle de leurs os. Mais personne n'a jamais souffert, je le promet.  »

Holz regarda Shadeblade, puis Joseph et le Capitaine Zorn. Les culasses de nombreuses armes se mire à claquer, tous les canons étaient maintenant braqués sur la silhouette noire qui demeurait immobile.

— Et vous ne souffrirez pas non plus. Ameht'Tul vous le garantit. »

— Alors ça, j'en doute. Arcanautes ! FEU A VOLONTÉ !! »


L'ordre fusa. Les soldats déployés firent pleuvoir un déluge de feu sur les silhouettes qui se dressaient devant eux, mais les lasers passaient à travers les corps. Holz et sans doute la plupart des autres réalisèrent qu'ils ne s'agissait sans doute que d'apparitions.

— HA, HA, HA, HA ! »

Le Major leva les yeux comme cherchant d'où venait le rire tonitruant qui semblait émaner de partout à la fois, tandis qu'un épais nuage de brume ambre venait de se lever devant eux, masquant temporairement l'horizon. Le sable tourbillonnait dans les airs en sifflant, Shadeblade criait des ordres, quand soudain il y eut un immense flash. Un éclair vert émanant du lointain captiva toutes les attentions. Le sable soulevé retomba, dévoilant un spectacle à couper le souffle. Les visiteurs avaient disparu, mais quelque chose venait d'apparaître plus loin dans les airs. Derrière sa visière teintée, Holz cligna cinq fois des yeux pour être certain de bien voir ce qui venait d'apparaître. La forteresse qu'il avait vu avec Joseph était devant eux, mais pas sur terre, elle flottait à une centaine de mètres au-dessus du sol en tournoyant lentement sur elle-même. L'horizon de regs désolés se noircis de silhouettes sombres qui dansaient sur les lignes de crêtes. A travers ses jumelles tactiques, le Capitaine Zorn n'en cru pas ses yeux en voyant les milliers de flagellants qui fonçaient dans leur direction. Quelque chose sembla se mettre à charger au sommet de la forteresse volante, il y eu un bruit sourd de tonnerre électrique puis un flash illumina toute la plaine. L'impact du rayon projeta tout le monde sur plusieurs mètres.

Holz était allongé sur le dos. Il n'entendait plus rien, à part une légère acouphène qui sifflait. Il se releva, tituba, il avait le vertige. L'ouïe lui revint. On criait des ordres dans tous les sens, devant lui, d'autres soldats se relevaient et d'autres, abrités derrières des caisses, avaient commencé à tirer sur les créatures qui approchaient.
Ses oreillettes étaient parcouru d'un grésillement qui fini par se stabiliser.

— A tous les chefs d'unités, on va défendre le périmètre pour permettre à nos pilotes de faire décoller l'Arca et d'abattre cette forteresse volante. Défendez le secteur ! »