Ouuuh celui-là il allait être gratiné ! Quoiqu'après brève réflexion, Ses'Kai supposa que n'importe quel Jedi un tant soit peu "standard" aurait tenu ce genre de discours avec des "gnagnagna la violence c'est maaaleuh" et des "vous êtes trop brutaaaleuh". Bref, Blondinette était visiblement un casse-noisette, mais jusque là, rien d'étonnant.
Cependant, le Thyrsian n'était pas du genre à se faire brouter l'herbe sur le dos sans rien dire et croisa les bras en se redressant de sa massive stature. Inconsciemment ou non, il aimait écraser les autres, les intimider. Ca accélérait le tri entre les mauviettes et ceux qui pouvaient éventuellement être des braves.

"Si j'avais voulu la tuer, elle serait morte, éparpillée, et c'est pas toi ou tes copains qui m'en auraient empêché."

Ses'Kai ne cachait en rien son goût prononcé pour la violence et le meurtre. Il n'avait aucunement honte de ce qui faisait sa force, se disait-il. Par contre, il l'insupportait qu'on le juge sans cesse de travers : Ce n'est pas parce qu'il cognait dur qu'il se contentait de taper sans réfléchir, sinon ça fait longtemps que ses pairs le craindrait réellement.

"Je lui donne la leçon que les planqués dans ton genre ne lui donneront jamais. Je lui donne un aperçu d'une vraie bataille, de ce que ça fait d'être en danger et de devoir se démerder seul."

Arrogant et belliqueux, le Thyrsian releva un peu le menton, pour mieux faire ressortir l'écart de leurs constitutions. Il était un guerrier, un tueur même, une force de la nature...et pourtant, c'était loin d'être suffisant une fois sur le terrain. Alors il pensait, parfois, à ses compères plus sveltes.

"C'est AVANT la guerre qu'il faut les préparer. S'ils sont trop faibles, ils mourront. Tout simplement. Mais ça, c'est pas vos petites méditations où on soulève gentiment un caillou pendant une heure qui le leur apprendront. Il faut les pousser à bout, ou ils tomberont."

Lâché en terrain hostile, c'était l'adresse et l'endurance qui déterminaient la différence entre la vie et la mort. Ses'Kai qui fonçait toujours plus en avant le savait bien, et prenait de haut les entraînements plus contemplatifs du Temple, estimant qu'ils étaient très insuffisant au vu du contexte actuel.
Lui-même n'était pas devenu un bon guerrier en suivant les cours paisibles de l'Ordre. Ses meilleures astuces, il les tenait de ses "mères" pour lesquelles la guerre était une religion comme la Force était celle des Jedis, et d'une enfance entière à se battre à mort dans une arène sans règles.
De son point de vue, Odéron formait des moines, pas des soldats. Cela aurait pu être admirable, si la galaxie n'était pas en guerre ouverte sur tous les fronts ! Mais plus il regardait la quiétude des couloirs du temple, plus le Thyrsian se demandait si l'éloignement ne faisait pas oublier à ses pairs la cruelle réalité.

Comme tous les peigne-culs moralisateurs de la galaxie - Jedi ou non - le nabot faisait de grands discours, citait des histoires et évoquait des grands noms. Au vu de ce qu'il racontait, il semblait un peu moins tarte qu'il en avait l'air, mais ne lui faisait toujours qu'un point sur l'échelle de l'estime.
Il tenait évidemment le discours qu'un membre de l'Ordre devrait tenir...mais c'était bien le problème. C'était un discours de sagesse et de recul, et Ses'Kai n'avait rien à y redire dans l'ensemble, sauf qu'il avait déjà prouvé être en défaut. Se replier sur un tort, ou une faiblesse, c'était stupide.

"Je reconnais bien là un imbécile de consulaire. Prompt à faire de grands discours qui semblent tout droit pompés des archives, et à faire dire aux autres ce qui n'a pas été dit."

Son hostilité grandissante, et sa haine naturelle pour les beaux-parleurs remontant, le Thyrsian décroisa les bras et empoigna sa ceinture dans une attitude plus agressive. Si le blondinet n'avait pas été un autre Jedi, il lui aurait collé une claque tonitruante.

"J'vais t'apprendre un truc qu'on voit pas dans les bouquins, on est en guerre. Et on est pas en train de la gagner, nos ennemis ne veulent pas négocier. Ils ne s'arrêteront pas avant d'avoir pris tout ce qu'ils désiraient, et brûlé le reste."

La brutasse se pencha légèrement, comme pour éclipser sous son ombre le petit Hapien. Il sentait déjà venir la morale à la mord-moi-le-noeud "mais si on se rabaisse à leur rang, on ne vaudra pas mieux qu'eux", ou encore "si on ne prépare pas notre avenir, à quoi bon le défendre" et patati, et patata... Le même genre de philosophie qu'on trouvait dans les petits caramels, ou dans les biscuits au resto.

"Si les Siths sont de retour, et qu'ils nous mettent une branlée, c'est pour une raison très simple : L'Ordre a de beaux objectifs, mais il a échoué. Et aujourd'hui, ils nous brident. En ménageant tant les Padawans que les Chevaliers, et même les Maîtres, on met en danger non seulement l'Ordre Jedi dans son ensemble, mais toute la galaxie Ses'Kai parlait d'une voix tranchante, teigneuse, d'une colère aussi violente que difficilement contenue...mais elle était clairement destinée à quelqu'un d'autre S'ils n'affrontent pas suffisamment la douleur, la fatigue et la colère, les Jedis échoueront. Et s'ils tombent, c'est tout le reste qui s'effondrera avec l'Ordre."

Après avoir exposé ses craintes et ses doutes, le Thyrsian se replia bien vite sur la défensive, n'aimant pas s'ouvrir à qui que ce soit, et se mura derrière le mépris. Son inquiétude était sûrement fondée, car chaque Jedi qui meurt au combat est un grand pas de plus pour l'Empire Noir, mais en tant que guerrier il vouait réellement un profond dédain envers les plus faibles qui osent demander grâce.

"Tu demandes ce que je fais encore dans l'Ordre ? C'est simple, je suis ce que vous avez PEUR d'être. Un guerrier, une arme, quelqu'un qui va se salir les mains quand il y en a besoin Il renifla à nouveau de mépris, et serra plus fort sa ceinture. Il avait besoin de sentir quelque chose de costaud sous ses doigts, alors qu'il bouillonnait intérieurement car c'est facile de prendre les autres de haut, tout comme me reprocher ma colère. Sauf qu'en dépit de toutes les rumeurs et de ton petit discours bien propre, la rage et la discipline ne sont pas incompatibles."

Et la preuve allait bientôt tomber, cela dit il sentait ses bras manquer d'activité alors il les recroisa, s'assurant de les garder bien plaquer contre ses flancs et d'éviter un faux mouvement par réflexe. Qui sait, il suffirait que cet imbécile lève trop vite la main pour que les vieux instincts ressortent, et c'est ce qu'il voulait éviter.

"On me traite de sauvage, mais je n'ai jamais attaqué ou trahi AUCUN Jedi. Je sais parfaitement faire la différence entre un ennemi et un allié. La Padawan a accepté l'affrontement, car elle espérait devenir plus forte par une expérience différente. Savoir contenir sa colère, et même sa violence, c'est pas la preuve de discipline qu'il te fallait pour te faire fermer ta grande bouche ?"

Il conclut en dressant un sourcil moqueur. En général, le duelliste n'accordait pas vraiment d'intérêt aux rumeurs...mais elles ne lui faisaient pas plaisir pour autant. Chaque ragot était une insulte à ses qualités. On le traitait de bête, mais il savait se contrôler...et se déchaîner. La guerre demandait des efforts, il allait les fournir.

"Et si nos p'tits collègues sont pas fichus de supporter ma violence, chez nous, dans un cadre sans danger avec des toubibs et des aînés pour les aider, qu'est-ce qu'ils vont faire quand ils seront seuls, sous le feu de l'ennemi, contre les Siths ? Se rouler en boule et implorer leur pitié ? On a pas besoin de larves qui vont nous ralentir, ou pire, nous trahir."

Ceux-là en effet, il n'hésiterait pas à les exécuter à la seconde même où ils oseraient quitter "le droit chemin". Rien n'était plus méprisable qu'un lâche pour Ses'Kai, sauf un lâche qui change de camp.
Mais avouer de plein pied qu'on surveillait tout le monde, le sabre à portée de main, au cas où y'en a un qui doute...ça allait sûrement vexer la tafiole devant lui.

C'était bien un expert du blabla qu'il avait en face de lui. L'archétype même du balais-rectal qu'il évitait autant que possible en général, car il estimait que c'était une perte de temps que de supporter leur diatribe. Sauf qu'aujourd'hui, celui-là venait lui rentrer dedans de lui-même et Ses'Kai ne refusait jamais un affrontement.
Et puis, quelque part...ça défoulait de cracher enfin ce qu'il gardait pour lui. Le Thyrsian détestait se cacher, et retenir ses doutes quant à l'ensemble de leur Ordre était pénible.

Devenant enfin un peu intéressant, la blondinette jeta une certaine confusion sur le duelliste. D'un côté, il l'approuvait et adoucissait les angles en explicitant une vision plus "crédible" de la réalité, évoquant l'obligation de se battre et les Jedis Noirs, auxquels il ressemblait et pas seulement par sa couleur de charbon.
D'un autre côté, il semblait chercher les crosses, et si Ses'Kai ne fit qu'hausser les épaules à l'idée de jeter une Padawan par la fenêtre si elle le demandait - au moins elle saura comme ça si elle peut y résister ou non, un truc qu'il vaut mieux éviter de découvrir sur un champ de bataille - sa tension monta d'un cran à chaque fois que Luke osa sous-entendre qu'il ressemblait à un Sith.
Car la chose qui l'insupportait le plus, dans toute la galaxie : C'était les Siths. Et trop souvent, on le comparait aux disciples de l'Obscur.

S'il n'avait pas été si sombre de chair, le duelliste se serait empourpré jusqu'à ressembler à un volcan en éruption...et il n'était pas loin d'exploser d'ailleurs. D'autant l'autre minable, fier de sa morale bien pensante, semblait continuer à gagner en confiance et osait même le provoquer en lui demandant s'il oserait en faire autant face à un maître.
A la limite de lui flanquer un coup de boule pour le sonner, Ses'Kai déplia un bras bouillonnant d'impatience et pointa un doigt menaçant sur le nez du blondinet.

"Premièrement, ne me traite jamais de Sith. Sinon Jedi ou pas, je t'envoie en orbite à coup de pompe dans le cul."

Le bretteur pouvait tolérer pas mal de choses, même les insultes...mais sa patience s'usait extrêmement vite lorsqu'on utilisait à répétition les mots qui fâchent vraiment.

"Ensuite, je te signale que le Conseil tout entier est au courant de qui je suis, de ce que je fais, et de comment. C'est eux qui ont déjà accepté que je devienne Jedi, et c'est eux qui m'ont attribué le titre de Chevalier. Je n'ai jamais caché ni mes intentions, ni mes actes. Tu te penses plus sages qu'eux ?"

Bon sang quelle tête à claques ! Il mourait d'envie de lui retourner une torgnole, juste pour voir si la Force lui donnerait encore des instructions après ça. Seulement, pas besoin d'être un sage pour savoir que ça serait lui donner raison.

"Car eux ont peut-être compris que l'Ordre est faible. On est peu nombreux, et très peu sont aptes à réellement faire la guerre car on nous forme à défendre la loi et à ne pas provoquer de conflit, mais pas à les surmonter lorsqu'ils nous dépassent le Thyrsian cracha violemment un glaviot sur le côté, expression de haine et de mépris alors qu'il mettait l'emphase sur ses prochains mots et un grand merci à tes potes bureaucrates hein ? Grâce à eux on est soumis aux gouvernements "alliés" qui nous implorent de mourir pour eux, mais qui à dit que la République valait mieux que l'Empire, hein ?"

Craquant, sa frustration finissant par avoir désespérément besoin d'un exutoire, Ses'Kai bouscula son collègue. Il ne chercha pas à lui faire mal, ni à le catapulter, mais il devenait impératif qu'il bouge.
S'arroger le titre de "bon camp" était le privilège des tyrans, et le fait que l'Ordre Jedi soit à ses ordres était une abomination alors qu'il clamait la neutralité et la sérénité. Ça lui donnait l'impression d'être aux côtés de mercenaires sans aucun honneur...et c'était invivable pour lui.

"La corruption, l'esclavage et les trafics illégaux sont les fondements de la "magnifique République" qu'on essaye de défendre pour une raison qui m'échappe. Et loin de réellement les condamner, les autorités sont leurs COMPLICES, et ça, c'est même pas la faute des Siths !"

Ca y est, ses nerfs lâchaient. Le Thyrsian dut faire quelques pas et envoyer voler d'un grand coup de pied un truc à proximité à l'autre bout de la salle. Les Siths étaient ses ennemis, car ils possédaient les mêmes aptitudes que lui...mais aucune morale. C'était le concentré de tout ce qu'il détestait, et c'est car il leur ressemblait et les comprenait qu'il voulait les voir disparaître.
Mais les autres...méritaient tout autant de subir son courroux, car ils étaient tout aussi coupable et depuis bien plus longtemps.

"On nous siffle comme des chiens cracha Ses'Kai, tournant le dos à Luke en recroisant les bras, parvenant à remettre un couvercle branlant sur son besoin de violence...et de justice et nous on accoure. On perd des gens bien, des p'tits gars talentueux ou des vieux sages, pour protéger ce que le Code condamne simplement car ils n'ont pas des sabres rouges. Et le plus drôle ? On a une section entière de l'Ordre qui existe pour les y aider."

Durant quelques secondes, il regarda le champ de débris à ses pieds et regretta de ne pas posséder l'un des pouvoirs de l'Obscur. Les éclairs, qu'il imaginait très défouloirs. Sa vision de la colère était absurde pour un Jedi, mais lui l'imaginait comme un fluide.
Contenu trop longtemps, il finissait par briser et rendre fou. C'est ce qui arrivait le plus souvent aux "bons Jedis Noirs". Mais bien canalisé, on pouvait en faire des choses grandioses, et des cités de plusieurs millions d'habitants vivaient encore sur des planètes alimentées par des barrages hydrauliques.
Parvenant à se recalmer un peu, il refit volte-face et scruta d'un oeil noir son "collègue". Il regretta de s'être retourné, car le seul fait de revoir sa face de quiche ravivait son envie de le tarter. Le Thyrsian sentait déjà venir la très longue tentative de le convaincre de "pourquoi la République c'est bien, et l'Empire c'est mal", et il y avait des chances que sa patience s'épuise vraiment avant la fin du discours.
Lui était né esclave, objet sans volonté et sans nom, dont la vie n'était qu'une distraction. Il avait vu le jour dans un sombre couloir, dans un vaisseau errant...et alors ? Pas un seul instant, Ses'Kai ne doutait que d'autres comme lui venaient au monde sous la coupe secrète des politiciens les plus souriants. La République était pourrie, et depuis bien longtemps.
Mais ça, ça allait être dur à le lui faire digérer...et il doutait de toute façon que quiconque ne puisse encaisser une telle idée en quelques secondes.

Ce type était une énigme. Ou une grosse tanche, ça dépend. D'un instant à l'autre, il passait du bon gars qui souhaitait sûrement vraiment l'aider - comme on se devait de s'aider entre membres d'une famille - à une grosse tête de noeud pétocharde. Nan, car s'il craignait que le Conseil tolère plus facilement des meurtres multiples sans remords qu'un entraînement un peu rude avec une Padawan consentante...c'est qu'il avait sérieusement un grain.
Par contre, là où le blondinet le surprit, c'est sur son opinion à propos de la République. Tiens donc, ainsi il rêvait lui aussi d'un Ordre indépendant, qui n'aurait pas de compte à rendre à qui que ce soit, sinon pour quelques échanges commerciaux.
Sauf qu'il gâcha rapidement son bon point en soulignant "regardez comme les Consulaires sont pratiques !" sauf que Ses'Kai n'était pas aussi demeuré que l'autre semblait le penser. N'importe quel débile pouvait bien voir en réfléchissant quelques secondes les chaînes interminables de logistiques pour le moindre truc.
Ne serait-ce que décoller du temple ! Pour un seul vaisseau, il fallait plusieurs mines pour les différents éléments de la coque, du tableau de bord, des systèmes de propulsions et encore d'autres pour les carburants et systèmes de refroissement. Ensuite, il fallait des usines pour raffiner, bricoler et préparer tout ça en un tout cohérent qui aura été réfléchi et monté par au moins deux autres parties supplémentaires, avant d'être expédié - selon des modalités que d'autres traitaient - jusqu'à destination. Et là encore, on pouvait aussi compter un travail de formation tant pour les mécano, les livreurs que les pilotes ! Et c'était sacrément résumé.

"Déjà arrête de me vouvoyer, ou tu vas prendre une baffe. On est du même Temple, on affronte les mêmes ennemis, pour plus ou moins les mêmes causes. T'as vraiment b'soin de m'causer comme si on était à un cours de diplomatie ? Ma trogne te revient p'tet pas, mais d'une certaine façon on est plus ou moins frère grâce à l'Ordre, c'est vraiment la peine de me traiter comme un étranger ?"

Ca lui écorchait les gencives d'avouer ça...mais selon Ses'Kai, les Jedis étaient bel et bien une grande famille, même si ces membres ne s'entendaient pas forcément entre eux. Ca ne l'aidait pas à se calmer, ni même à donner sa chance à ce gringalet de le convaincre, mais au moins le Thyrsian explicitait clairement, et franchement son opinion quand à ses "collègues".

"Maintenant plusieurs choses. Je ne reproche pas l'efficacité des Consulaires dans leur affreux boulot de secrétaire, je dis que c'est sacrément con de devoir allouer un grand nombre de Jedis à des taches que n'importe quel non-sensitif peut faire !"

C'est la guerre, on manque de moyens et d'hommes sur tous les fronts...et au lieu de faire subir un entraînement intensif et spécialisé à ceux qui disposent des meilleures armes portables de la galaxie et de pouvoirs extraordinaires, on préfère les asseoir derrière des bureaux à signer inlassablement des contrats et bons de commande.
Ses'Kai se demandait toujours s'il devait les plaindre, ou les secouer pour qu'ils aillent faire un truc de Jedi. La deuxième option l'emportait généralement au bout d'un moment, mais il s'abstenait de débarquer dans leurs locaux pour les réveiller en douceur.

"Ensuite tête de pioche, j'vous fous les miquettes. Okay. J'pue la violence partout où j'passe, d'acc. Et ? Qui te dit que j'suis pas déjà bouffé jusqu'à la moëlle par le Côté Obscur ?"

Une sensation étrange le titillait. Il lui semblait reconnaître une fluctuation dans la Force...mais sans parvenir à mettre le doigt dessus. Ca lui faisait penser...à une petite rivière. Ou un truc du genre, le style grosse flaque où y'a même pas un brin de vent pour rider sa surface.
Quand il réalisa que c'était le fait du petit blond, sa colère balaya aussitôt la tentative d'apaisement de Luke. Loin de saisir cette main doucement tendue, le Thyrsian la chassa au contraire d'une claque brutale et érigea une véritable forteresse bardée d'épines autour de son esprit. Il détestait qu'on use de "petits tours" mentaux avec lui, même dans un but bienveillant.
S'il voulait contrôler sa frustration, il y arriverait sans l'aide de ce pignouf !

"Et alors !? cette "intrusion" avait attisé la flamme qui ne menaçait déjà pas de s'éteindre et il haussa le ton de plus belle, comme un avertissement Qu'est-ce que ça change, hein ? Je porte une arme, c'est pour tuer. Peu importe le pourquoi du comment, une arme ne sert qu'à tuer, point."

Il fit un franc effort, essayant d'appliquer les leçons rigoureuses de son maître pour empêcher sa respiration de partir en vrille, ce qui risquerait de dégénérer. Mais maintenant que le sujet était sur le tas, autant envoyer la sauce et expédier ce b...ouffeur de chaussettes dans les cordes une bonne fois pour toutes.

"Je m'en fous d'être clair ou obscur, de foutre les pétoches à tout le monde ou de les faire chanter sur mon passage. Moi, j'ai un taf et il est simple. Tuer les ennemis de l'Ordre sa vision était simpliste...mais radicale. Il n'avait peur que d'une chose, d'échouer, et en se débarrassant des remords et de la pitié, il suivait aussi d'une certaine façon le Code Jedi mais n'était pas suffisamment calme ou sarcastique pour le souligner J'vais même te dire p'tit gars, tant mieux. C'est pas vous, les Consulaires, qui prônaient l'équilibre dans la Force ? Il est où l'équilibre, si vous n'estimez que les jolis "illuminés" ?"

Là, c'était un jeu dangereux. Clamer haut et force dans le Temple Jedi qu'il estimait que le Côté Obscur n'était pas le danger, mais simplement une autre facette de la Force, qu'ils devraient étudier également au lieu de la diaboliser.
Le Thyrsian renifla avec mépris, et colère.

"La Force est la Force, ce n'est pas elle qui est mauvaise, mais ses pratiquants qui sont trop lâches, faibles, ou ignorants pour en supporter le pouvoir. Et il n'y a pas besoin de lancer des éclairs pour se faire dépasser par ses capacités, j'suis sûr que toi et tes collègues z'avez des traces de Padawans ayant même pas fini leur formation et ayant déjà retourné leur veste Il cracha à nouveau, furieux. Le seul fait d'évoquer un traître lui donnait des envies de meurtre Ca arriverait p'tet pas si on leur apprenait à jouer avec le feu et l'eau, en les guidant lorsqu'ils s'égarent, au lieu d'attendre qu'ils découvrent au mauvais moment que le feu, ça brûle."

La seule ligne qu'il estimait véritablement dans le Code Jedi, était la dernière. "Il n'y a pas de mort, il y a la Force". Pour lui, ça signifiait bien plus que juste "on ne doit pas craindre notre heure lorsqu'elle vient". Le guerrier y voyait plutôt "La Force est tout, et tout est la Force". Donc y compris ses nuances de lumières et d'ombres, l'une n'existant pas sans l'autre.
Un guerrier invulnérable sera toujours victorieux, mais un bretteur infligeant des dommages infinis le sera également. En se privant d'un de ces chemins, les Jedis se brident terriblement, et développent au contraire une peur presque irrationnelle du côté Obscur.

Grumpf. Jusqu'au bout, son collègue donna les réponses "bien pensantes lambda" avec un air, un ton parfaitement insupportable. Plus il se le coltinait, plus Ses'Kai lui trouvait des allures de "premier de la classe avec un baobab dans les fesses".
Il était clair qu'une fois de plus, lui et le Thyrsian n'avaient pas la même vision du monde. Pour le duelliste, le respect se gagnait dans l'effort et la dignité. Un guerrier faisant preuve de bravoure, de ténacité et de noblesse méritait d'être traité avec égards selon le combattant. En revanche, le Consulaire partait plutôt de l'idée apparemment que le respect était dû par défaut et qu'il fallait faire attention à son vocabulaire pour ne pas offenser l'autre.
Tafiole.

"Le respect ça se mérite, blondinette. T'as pas encore mérité le mien, pas plus que je pense avoir gagné le tien."

C'était quelque chose qui lui tenait à coeur...mais de ce fait, le respect du Thyrsian était difficile à gagner. Le plus souvent, il jugeait les gens l'arme à la main. Fidèle à sa culture brutale, Ses'Kai estimait qu'on ne pouvait vraiment connaître quelqu'un qu'une fois qu'on a croisé le fer avec jusqu'au sang.
Et ce qui est sûr, c'est que cette lavette qui fuyait le combat autant que possible et qui décidait de laisser le dernier mot à ses "maîtres", qui courbait volontiers l'échine à la moindre occasion, lui n'allait probablement jamais le mériter. Le voilà même qui tournait les talons et se tirait.

"Alors c'est ça l'étude contemplative de la Force !? Être aussi borné qu'un Gardien bas de plafond, se contraindre aux chemins déjà connus pour être sûr de ne pas s'égarer ni découvrir quoique ce soit, et se faire la malle face à l'adversité ?"

A sa place, il en aurait probablement fait autant en vrai. Sauf que le Thyrsian aimait l'affrontement, le conflit. Les obstacles forçaient la progression, et plus le chemin était pavé d'embûche, plus la récompense était grande à l'arrivée.
D'autant plus frustré qu'il n'avait pas eu l'occasion d'évacuer son dégoût originel, celui d'avoir échoué sur Dubrillon à cause de trois pauvres droïdes, et qu'aucun de ses pairs ne semblait pouvoir l'aider à surmonter cette blessure, Ses'Kai cracha par terre, encore.

"J'espère que tu ne prendras jamais un Padawan, tu en ferais un de ces...imbéciles stéréotypés dont les non-sensitifs se moquent à juste titre !"

Il mourait d'envie d'user de mots beaucoup plus fleuris, mais même le duelliste avait conscience que faire pousser un jardin verbal n'allait pas défendre sa cause ou l'aider. Cela dit, lui flanquer un coup bas bien senti avait au moins le mérite de satisfaire son sadisme, bien qu'il n'en était pas très fier.
M'enfin il avait qu'à pas agir comme une grosse tête de noeud d'abord ! Et puis dans le fond, Ses'Kai pensait assez ce qu'il disait. Un élève finissait par ressembler à son maître, même très peu. Lui avait pris les manières "pragmatiques" du Togruta Exa'ren, qui devait toujours improviser sa solution à partir de rien quelque soit le problème. Bon, le Thyrsian réglait généralement la question à coup de sabre laser, mais les leçons étaient toujours là.

Ha ! Sa seule défense était donc de lui reprocher sa brutalité, encore une fois ? Parce que tout ce qu'il était capable de dire, c'est que son expérience avec la violence c'était "des maîtres qui ont trahis l'Ordre". Bah oui, il y en avait...sauf que s'il y en avait qui le quittaient pour des histoires de brutalité et de sabre, combien le quittaient également pour des raisons spirituelles ?
Pour chaque maître "brutal", combien de "sage" tournaient le dos au sacro-saint Code du blondinet qui se contentait de lire son texte sans l’interpréter ? De plus, en le voyant faire demi-tour et lui répondre, Ses'Kai se sentait marquer un point particulièrement glorieux. Mister "sagesse" prenait visiblement de travers ses petites piques, et prouvait par là-même la faiblesse des leçons du Temple.

Par contre, ENFIN, Blondinette rétorqua quelque chose d'intéressant. Tourner le dos n'est pas acte de lâcheté. Le Thyrsian fut tenté de répondre "s'offrir à une menace est un acte de stupidité", mais ça serait se décrire comme une menace pour le jeune homme, ce qu'il n'était PAS, même si ça le démangeait.
Il se savait visiblement dépasser par la philosophie du duelliste, et savait renoncer à une cause perdue. Ca ne calmait pas le guerrier, mais au moins ça ne l'énervait pas plus. Puis, trahissant ses propres dires, l'Hapien se permit une pique avec un sourire moqueur.
Cette fois, Ses'Kai lui rétorqua d'un rire sec. Il avait toujours aussi envie de lui coller une tarte, mais enfin il avait l'impression d'avoir affaire à un homme !

"Nous sommes bien d'accord ! Enfin, tu oses faire face selon tes propres convictions et pas celles indiqués sur le Code !"

Selon lui, le Jedi méritait toujours autant des baffes...mais pour sa stupidité et sa rigueur débile plutôt que pour sa personnalité. S'accrocher à des valeurs était le fondement de l'esprit. Blond-boy "essayait" de suivre docilement le code tout comme le Thyrsian restait fermement agrippé à la loi de l'arène.

"J'pense que t'es un peigne-cul, une vraie brosse à chiotte qu'est pas foutue de trouver sa propre voie et qui pourra jamais guider qui que ce soit à trouver la sienne. Un comble pour quelqu'un qui prône la contemplation !"

Son sabre continuait à le démanger, alors que la discussion, risquait de tourner en rond...et alors lui vint une idée. Puisque le Consulaire était un idiot, qui manquait cruellement d'une attache à la réalité, il y avait peut-être moyen de lui prouver que même les Jedis les plus violents avaient une leçon à lui apprendre.
Il se campa plus fermement sur ses appuis, affichant sa force et sa confiance en toisant le minuscule Hapien.

"T'écraser l'arme à la main ne changera pas la réalité, que nous ayons tort l'un ou l'autre, ou tous les deux. Par contre, te rappeler à quoi sert la Force et un sabre-laser pourrait peut-être te remettre les pieds sur le sol et mieux comprendre pourquoi des gens comme moi ont existé, et pourquoi ils n'ont pas tous abandonné l'Ordre contrairement à ce que tu oses avancer."

Saisissant délibérément son arme à la main, au lieu de l'appeler par la Force pour marquer la différence entre lui, Gardien ne jurant que par la force pure, et le Consulaire plus spirituel, mais n'alluma pas sa lame bleue.

"Cela dit, un combat, même règlementé, est une épreuve de concentration et de perspicacité non ? C'est pour ça qu'on s'en sert pour évaluer les apprentis. Ou bien le fait d'avoir déjà le titre de Chevalier t'autorise à te croire au-dessus des fondamentaux ?"

Sa colère sous-jacente avait enfin trouvé une façon de se canaliser, par la moquerie et la provocation. Au moins, ça avait le mérite de canaliser la violence du Thyrsian qui pouvait se permettre sans honte d'agresser verbalement ses semblables les plus pénibles.
Et puis, en tant que bretteur, il pensait réellement que reprendre les bases ne pouvait que faire du bien. Son propre maître était un grand adepte du Shii-cho, et s'il n'était pas un guerrier d'exception pouvait en remontrer à pas mal de combattants.
Un sourire ayant l'air de dire "alors tafiole, tu te dégonfles ?" sur les lèvres, Ses'Kai attendait la réponse avec impatience...mais pas sans une dernière pique.

"Fuir serait un signe de sagesse, il n'y aurait pas de raison d'en avoir honte."

Fuir ce qui représentait "le Mal" selon le blondinet. La colère, la violence, l'arrogance et la vulgarité. Les entorses au règlement, les manquements à la bienséance, l'attirance pour l'Obscur...mouiii, il n'y avait aucun risque qu'il prenne mal de se détourner de lui et de partir la tête basse, n'est-ce pas ?

Jusqu'au bout, le blondinet méritera ses baffes hein ? Il avait beau tenir un discours que d'aucuns qualifierait de "sage" ou tout au moins de modeste...Ses'Kai ne voyait et n'entendait qu'un premier de la classe qui avait encore le nez dans les bouquins, même alors que la guerre était à leurs portes.
Mais bon, au moins c'était un bon "premier de la classe". Comme la plupart des Consulaires, il aimait jouer des mots plutôt que des lames et avait au moins le bon goût d'éviter le combat contre un Guerrier. Il aurait été tentant de l'y contraindre...mais même s'il l'énervait, le blond était un Jedi lui aussi. Et les Jedis ne s'attaquent pas entre eux. Même lorsque c'est très tentant.

L'hapien se pencha sur les restes des droïdes, qui avaient tout simplement été massacrés par le Thyrsian qui n'éprouvait aucune pitié pour les robots, et encore moins depuis quelques temps. Son "confrère" se permit une nouvelle pique, qui fit ricaner le duelliste. Alors comme ça, il fait mine de passer à autre chose mais relance le conflit à la moindre excuse ? Amusant. Les Consulaires ne sont décidément plus ce qu'ils étaient, ou alors ce ne sont en vérité que des moralisateurs en carton, incapables de respecter leurs propres valeurs.

"Remercies ce "certain" plutôt ! Tu ne perdras pas ton temps avec de l'escrime comme ça."

Un sourire partagé entre la satisfaction et l'arrogance lui fendit le visage, sa solide frustration appréciant de continuer à trouver un exutoire par un biais ou un autre et Ses'Kai recroisa les bras. Il n'allait pas se priver après tout ! Puisque même le blond semblait tenté par poursuivre leur "instructif échange", lui n'était pas près de se gêner pour exprimer son avis...et casser les pieds de quelques bureaucrate en passant.

"Ça ne sert à rien de travailler et améliorer un domaine pour lequel on ne sera jamais bon. Pas en temps de guerre. Il vaut mieux développer sa spécialité jusqu'à ce qu'elle devienne vraiment efficace et vite !"

Même le Thyrsian, obsédé par le combat rapproché, pouvait concevoir que cette idéologie était stupide...mais en même temps, il y a adhérait largement. Un maître-lame pouvait combattre n'importe quel ennemi, de la même façon qu'un maître de la Force devrait trouver une solution psychique à tout obstacle.
Bien évidemment, il faut étendre un maximum le champ de ses connaissances. Lui-même savait utiliser la Force, et en abusait même à la moindre occasion...mais seulement pour renforcer sa spécialité. Posséder des options, c'est bien. Préférer les améliorer que perfectionner son meilleur talent, c'est stupide selon lui.

Du coup en effet, ça servait à rien pour ce type sans z'yeux de chercher à améliorer ses compétences de bretteur. A part pour s'entretenir un peu la santé, l'exercice physique était inutile pour les experts de l'art surnaturel.
Inversement, Ses'Kai savait que ses quelques propres pouvoirs mériteraient d'être retravaillé et sublimés...qu'il s'agisse de guérison ou de contrôle, la Bulle de Force étant un sort si puissant une fois maîtrisé qu'il pourrait bien changer certaines batailles selon lui, ou encore des capacités plus offensives qu'il ne trouvera jamais ici...mais le Thyrsian était conscient également que ça lui ferait perdre du temps.
S'il avait dix ans devant lui pour les travailler et les étudier...oui, peut-être. Il y a même de bonnes chances pour que ça l'intéresse...sauf qu'avec l'Empire à leurs portes, le duelliste n'était même pas certain d'avoir encore une semaine de tranquillité...ou même quelques jours. La galaxie entière avait besoin d'aide ! Comment il pourrait rester assis à un bureau à potasser des textes jusqu'à s'en endormir ?

Hé ben, Ses'Kai pensait être frustré à cause de sa pitoyable défaite sur Dubrillon...mais alors qu'est-ce que ça devait être pour super-larve ! Après réflexion, le Thyrsian se demanda si le blondinet n'essayait pas désespérément de faire voir qu'il avait accompli quelque chose, qu'il faisait des efforts, comme un gentil petit élève qui voudrait être le premier de la classe pour faire plaisir à ses parents, mais qui en était parfaitement incapable.
Ça en était risible.

"Et peut-être que, si au lieu de vaguement apprendre le sabre et l'art d'étaler ta vie pour attendre une reconnaissance quelconque de quelque chose, ce qui serait une démonstration d'orgueil très grave pour un Jedi, il me semble lança le duelliste, avec un sourire acide tu t'étais plutôt plongé dans la Force et toutes ses facettes, tu pourrais sauver des dizaines de vies, au lieu de seulement la tienne."

Les possibilités offertes par la Force paraissaient tout simplement infinies, et même lui, le guerrier, respectait et admirait même terriblement les experts de ce domaine. Les plus grands maîtres psychiques étaient capables de modifier la réalité autour d'eux, si tel était leur désir...et pouvaient se rendre invulnérables, ou décimer un régiment d'un revers de main.
Même lui savait que de tels "sorciers" étaient bien au-delà de tout ce qu'il pourrait devenir...et c'était une blessure grave à sa fierté. Heureusement, pour atténuer un peu cette plaie, Ses'Kai savait être avant tout un duelliste, un tueur de champions et de rois. Un jour viendra où sa lame devra couper la tête d'un de ces fameux maîtres de la Force...ou protéger celle d'un membre de l'Ordre. En cela, il excellera...
Si jamais il parvient à devenir assez fort pour ne pas se faire descendre par trois pauvres droïdes en carton !

"Reprends plutôt un vrai maître pour qu'il t'apprenne, ça sera plus rapide et plus efficace. Si tu mets dix ans à pouvoir être utile, tu débarqueras quand la guerre sera finie, et probablement pas en notre faveur cracha le Thyrsian, qui décidément ne pouvait pas sentir le bigleux aux cheveux de paille c'est mignon tout plein de penser à l'avenir et l'équilibre et tout ça, mais garde en tête que le temple sera peut-être en feu demain, et toi, les padawans et nos maîtres avec."

Le duelliste n'accordait pas beaucoup de crédit aux apprentis, qui semblaient avoir une fâcheuse tendance à être capturés ou corrompus en ce moment, et guère plus à ses pairs Chevaliers. Certains méritaient ouvertement son respect, parfois même éventuellement sa sympathie, mais trop peu réalisaient vraiment dans quoi ils avaient les pieds.
Puis, Ses'Kai s'autorisa un rictus moqueur, sarcastique, à mi-chemin entre la plaisanterie et la provocation.

"Et pas à cause de moi, bizarrement."

C'est vrai quoi, son truc à lui c'était de trancher, pas de brûler. Un corps calciné n'a aucun intérêt à ses yeux, comment prouver l'identité de l'adversaire vaincu et récupérer la gloire de l'avoir abattu si personne n'est foutu de le reconnaître ?

Hmpf. Non seulement il était pénible à souhait, mais en plus il lui sortait des trucs fumeux. Lorsqu'il lui suggéra de rejoindre les Ombres, les "assassins" de l'Ordre, Ses'Kai savait que le blondinet se moquait de lui...mais ignorait s'il devait s'en sentir flatté ou offensé.
Se déplacer dans l'anonymat, l'infiltration et les coups dans le dos était le trio perdant pour le Thyrsian...cela dit, lors d'une guerre, les assassins avaient un rôle majeur. Un seul coup de poignard pouvait tout changer, et seuls les meilleurs pouvaient prétendre à ce rôle.

Fort heureusement, l'Hapien rebondit sur autre chose et alimenta le moulin de mépris et de colère du duelliste. Étrangement, Ses'Kai commençait à se dire qu'il valait mieux arrêter de parler au blondinet, car ce dernier semblait perdre de plus en plus de neurones au fil de la discussion, et qu'un Consulaire avec l'intelligence d'un géranium séché ne serait réellement d'aucune utilité à l'Ordre, pas même en guise de décoration.
Sauf que la dernière petite pique était de trop. Celle-là, c'était de la provocation pure et dure en bonne et due forme. L'Hapien n'aurait pas été un Jedi, Ses'Kai l'aurait défié en combat d'honneur, le genre qui ne se termine qu'avec la mort ou éventuellement le démembrement total d'un des deux participants. Et d'un demi-amusement aussi las que caustique, le Thyrsian recommença à s'énerver.

"Tu peux faire le kéké autant que tu veux avec un sabre, si tu tombes sur un véritable escrimeur c'est pas ton sabre-laser qui t'aidera à gagner. Et si tu tombes sur face à un gars plus fort que toi au sabre et à la Force, alors tu l'as tout simplement dans l'os, coco."

Les scénarios catastrophes c'est bien mignon, mais c'est justement ce que soulignais Ses'Kai avant. On peut toujours tomber sur plus fort, dans un domaine ou un autre...mais ça vaut aussi pour le camp d'en face, d'où l'intérêt de travailler sa spécialité jusqu'à ce qu'elle devienne mortelle à coup sûr.

"Et ensuite, dis moi. Tous les consulaires sont des gros prétentieux persuadés d'être plus sages et intelligents que quiconque n'adhère pas à leur logique, ou c'est juste toi qui est un sale con ? cracha le Thyrsian en croisant de nouveau les bras, toisant avec un début de haine son agaçant "collègue" Si je perds mon arme, j'en trouve une autre. Parce que contrairement à certains débiles, je sais réagir au terrain."

On ne sait jamais ce qui peut arriver sur un champ de bataille...alors Ses'Kai n'essayait pas d'anticiper à long terme les événements. Il se jetait à l'assaut, et répondait au fur et à mesure à l'évolution des combats, improvisant et traçant sa voie à chaque instant. Quant à perdre son arme...

"Le sabre-laser a beau être la plus noble des armes, et c'est toujours une terrible honte de le perdre...mais ça n'est qu'une arme, un outil. Si t'as pas compris ça, c'est que t'as vraiment besoin de retourner sur les bancs de classe."

La seule idée de perdre son sabre, qu'il soit égaré ou brisé au combat, mettait le duelliste dans un état sévère. C'était une insulte, un crime même à ses yeux, mais...il avait tendance à laver cette offense par une victoire éclatante. Comme il y a quelques années, lorsqu'il avait fini par exécuter une Sith avec son propre sabre-laser.
Quant à avoir peur...le Gardien se pencha, sa colère grondant sourdement dans ses veines échauffées par la discussion et la "bagarre" précédant l'arrivée du schtroumpf à lunette.

"Et si tu penses que j'ai peur de quoique ce soit d'autre que l'échec, je t'en prie il écarta les bras, provocant ouvertement le consulaire qui lui tapait sur les nerfs viens vérifier."

Taper un collègue c'était jamais très joli, mais celui-ci commençait à franchement lui courir sur le haricot magique.

Jusqu'au bout, pour toutes les raisons, excuses et logiques du monde, ce fichu blondinet aura poussé les nerfs du duelliste à bout. Est-ce qu'il était un attardé dépourvu d'instinct de survie, ou un sale prétentieux persuadé que "le bien pensant en costard-cravate" avait forcément raison, ou quoique ce soit d'autre ? Ses'Kai n'en avait cure, et commençait à franchement avoir envie de le voir se faire éparpiller par un tir de turbo-laser perdu.
Il était insupportable, stupide et narquois. Comme si ses théories étaient parfaites, absolues et sans aucune contrepartie. Clairement, ce demeuré manquait d'expérience en matière de "combat perdu d'avance". Il n'avait pas assez saigné, malgré sa prétendue expérience de Korriban - ce qui sous-entendait que les Siths devaient être aussi tapettes que lui - ni assez souffert par le feu et les lames.
Cet abruti lui donnait juste envie de lui flanquer un pain, à lui et tous ses innombrables semblables. Ces inconscients, ignorants qui se croyaient si cultivés au point que la réalité leur était inaccessible. La guerre faisait rage, les milliers, des millions de gens souffraient mourraient peut-être chaque jour à cause d'un conflit toujours plus violent, et eux continuaient à penser que des dogmes édictés en temps de paix faisaient loi.
Un bref instant, la penser de tuer cet abruti qui lui tournait subitement le dos traversa l'esprit du Thyrsian. "La fin justifie les moyens". Elminer la plèbe, les boulets, le contre-productif...était nécessaire pour gagner. Lui trancher la tête serait rendre service à l'Ordre Jedi.

Mais qu'importe ce qui le retint, son honneur de duelliste qui se refusait à une attaque en traître ou sa dignité de Jedi, Ses'Kai préféra laisser cet imbécile s'en aller. Le peu qu'il ait dit d'intéressant se résumait aisément à "Je ne vous affronterais pas, vous êtes plus fort que moi". C'est la seule qualité que le Thyrsian lui accordera.
Hélas, cette qualité était déjà un défaut, car elle signait que le consulaire se considérait incapable de se battre. Sauf que c'était la guerre, et si les Jedis en personne, qu'ils soient adepte du Sabre ou de la Force, ne pouvaient combattre...alors le combat était perdu.

BON SANG ! Qu'il aurait aimé lui fracasser la tête, juste pour voir si ses grands discours survivaient à la douleur et à la furie du combat ! Hélas, Ses'Kai était tenu par des principes, certes aussi absurdes que désuets dans cet univers évolué et complexe, et quand bien même il trouvait injuste de laisser cet abruti, ce boulet ralentir l'Ordre Jedi...il était tenu de l'épargner.
Il était même tenu de souhaiter sa survie, car aucun Jedi - Vrai Jedi, pas ces enfoirés de Padawans qui désertaient à tour de bras - ne devait mourir, pour le bien de la galaxie. Mais cela lui en coûtait. Si bien qu'il préféra ne rien lui répondre, n'opposant qu'un mépris et une attitude hautaine jusqu'au dernier instant, quand l'Hapien quitta les lieux.

Qu'il aille donc se faire foutre par le Conseil entier, songea Ses'Kai. Lui ne craignait pas l'autorité des maîtres. Ni ce qu'ils pensaient, ni ce qu'ils diraient. Car quoiqu'il arrive, peu importe qui s'opposerait à ses méthodes, le duelliste continuerait. La guerre faisait rage, et elle avait besoin de guerriers.
Il en était un, et même radié de l'Ordre, le Thyrsian continuerait d'agir à sa propre façon. De cela, il pouvait en être sûr, mais avait préféré ne pas le dire à l'autre tafiole, sous peine qu'elle ne s'offusque et ne lui fasse un discours de trop qui aurait fini en un inacceptable bain dans son sang.