Le Masque de la Force
# Re: [Dennogra] Tout commencement a une fin… [El Masaari] - Ven 23 Nov 2018 - 12:01
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Darth Velvet
# Re: [Dennogra] Tout commencement a une fin… [El Masaari] - Ven 23 Nov 2018 - 18:48
« Satisfaite… ? »
Non… inachevée… c’est comme effleurer l’espoir de saisir la neige dans sa main, et découvrir lorsque l’on déplie ses doigts que du flocon, il ne reste qu’une larme. Frustrée. Oui, frustrée de ne pouvoir me balancer en arrière sur cette chaise, en le dévisageant un peu moqueuse, avant d’ajouter amère, qu’un nom tout comme un visage ne s’oublie pas, même si l’on choisit de s’en absoudre. Mais peut-être, plus qu’un masque, voulait-il se forger un dessein autre que celui tracé au dessus de son berceau, par une main étrangère. Peut-être voulait-il gravé sur son profil, son ambition, ses choix, libéré de ces entraves et de son passé. Ceci je peux le comprendre, oui… ce sentiment je le reconnais. Il loge là. Dans ma poitrine. Un écho. Un masque, un moyen de se faire oublier, de s’oublier, et de se reconstruire loin du carcan imposé de nos vies et tout en même temps sa faiblesse jetée à la face du monde sans que nul ne la perçoive pour ce qu’elle est. Et pourtant n’est-elle pas une faille marquée d’un grand X rouge, lui offrant le rôle de victime dans notre affaire ? … notre affaire… notre suspecte, à qui, en cet instant, je voue un profond mépris.
« Pas totalement. » lâchais-je en saisissant d’un même mouvement fluide, ma veste de cuir noire et ma ceinture alourdie d’un blaster et d’un fourreau de Khukuri. « Mais il y a plus pressé. Je dirais bien que je te suis… mais je passe devant ! »
A ses mots, j’ouvre la porte fenêtre en grand. La nuit coule dans notre chambre, l’envahissant de l’odeur sucrée et écœurante de la pollution. Il y a un balcon en fer forgé minuscule avant le vide de deux étages. Et, je bascule par-dessus naturellement, d’un bond léger, m’élançant vers la rue, sans l’ombre d’une hésitation. La Force se condense autour de moi, formant une toile arachnéenne. Ses fils me retiennent alors que je glisse sur l’asphalte, silhouette ténue sous un éclairage urbain vacillant. Je n’attends pas El, sa présence toute proche me dictant qu’il me suit de près. Il ne me faut que quelques enjambées, pour traverser la ruelle et le trottoir, passer sous le porche à l’enseigne vieillotte, gagner la porte entrouverte de l’Atelier.
Au-dedans, il règne un obscurité oppressante écorché par le grincement d’une paire de talons sur le sol. L’inconnue. Je pénètre, silencieuse, prédatrice prudente, dans cet antre. Le faisceau d’une lumière se promène, un peu plus loin, au fond, entre des rayons remplis de brics et de broques, blanchissant les murs gris et étals débordant. Mais, en évoluant parmi le fatras d’assemblage métalliques, de pièces et d’objets qui me laisse penser que notre Forgeron est aussi ferrailleur, c’est une vive émanation de pourriture qui retient instantanément mon attention. Un remugle de charogne, assorti d’un léger bourdonnement, comme si un essaim de mouches nichait tout près, en périphérie des larges fourneaux éteints. J’évolue, vers cet endroit, laissant à El le soin d’interpeller la voleuse, si occupée à fouiller dans un bureau, qu’elle n’avise en rien de notre présence. Une amatrice…
Là, dans un cercle de sang séché et d’organes étripés, le cadavre d’un humain abandonné comme une carcasse infecte. Son ventre déchiré exhale sa décomposition, expose ses chairs putrides, ses viscères arrachées que deux mains ont essayé de retenir. Sa mort remonte à plusieurs jours à en croire l’altération de sa peau et les larves grouillant et suintant de la plaie en un épais liquide blanchâtre. Il y a des traces de pas, un peu partout jalonnant la zone comme si quelqu’un avait paniqué devant cette vision infâme. Serait-ce un meurtre pour l’exemple ? Un avertissement, une promesse ? Pour qui ? Pour quoi ? Les interrogations se succèdent mais la victime demeure muette, figée dans une mort ignoble, un rictus d’épouvante gravé sur son faciès have.
Je me redresse, m’empare d’une toile cirée protégeant une vieille enclume éclatée et recouvre l’inconnu sous ce voile crasseux tel un gisant minéral. Rien n’empêchera le corps d’empester, mais au moins peut-on lui accorder un peu de décence dans la mort. Personne n’a dû venir ici depuis un moment sinon il aurait été découvert avant et les autorités contactées. Je ne sais que penser de cette découverte, et, espère que la femme saura nous répondre.
Mais soudain l’air vibre, siffle. La pénombre s’illumine férocement. Des éclairs zèbrent l’atelier d’un millier de rayons énergétiques.
Je me jette derrière un bloc de métal qui ne ressemble à rien que je connaisse. Des impacts fumants et des cratères se forment à sa surface alors que je tente de saisir le schéma de cette attaque. Comment ont-ils su que nous étions ici ? Une alarme d’intrusion ? Peut-être… pour autant ils nous tirent dessus indistinctement, n’importe comment, juste pour infliger un maximum de dégâts. Autour de moi, des éclats volent, fragilisant ma position. Je vais devoir sortir.
« El ! » hurlais-je au travers du chuintement des tirs, effleurant sa conscience dans la Force pour le localiser, pour nous coordonner.
J’inspire, manipule la Force pour qu’elle s’étire sur ma peau, englobe mes muscles jusqu’à former une couche protectrice, puis, blaster dans une main, couteau dans l’autre, je surgis, véloce et meurtrière, chargeant les hommes dont les silhouettes se découpent en contre jour de l’éclairage de la rue sachant que bientôt je serais rejointe par le ronflement écarlate d'un sabre laser
Non… inachevée… c’est comme effleurer l’espoir de saisir la neige dans sa main, et découvrir lorsque l’on déplie ses doigts que du flocon, il ne reste qu’une larme. Frustrée. Oui, frustrée de ne pouvoir me balancer en arrière sur cette chaise, en le dévisageant un peu moqueuse, avant d’ajouter amère, qu’un nom tout comme un visage ne s’oublie pas, même si l’on choisit de s’en absoudre. Mais peut-être, plus qu’un masque, voulait-il se forger un dessein autre que celui tracé au dessus de son berceau, par une main étrangère. Peut-être voulait-il gravé sur son profil, son ambition, ses choix, libéré de ces entraves et de son passé. Ceci je peux le comprendre, oui… ce sentiment je le reconnais. Il loge là. Dans ma poitrine. Un écho. Un masque, un moyen de se faire oublier, de s’oublier, et de se reconstruire loin du carcan imposé de nos vies et tout en même temps sa faiblesse jetée à la face du monde sans que nul ne la perçoive pour ce qu’elle est. Et pourtant n’est-elle pas une faille marquée d’un grand X rouge, lui offrant le rôle de victime dans notre affaire ? … notre affaire… notre suspecte, à qui, en cet instant, je voue un profond mépris.
« Pas totalement. » lâchais-je en saisissant d’un même mouvement fluide, ma veste de cuir noire et ma ceinture alourdie d’un blaster et d’un fourreau de Khukuri. « Mais il y a plus pressé. Je dirais bien que je te suis… mais je passe devant ! »
A ses mots, j’ouvre la porte fenêtre en grand. La nuit coule dans notre chambre, l’envahissant de l’odeur sucrée et écœurante de la pollution. Il y a un balcon en fer forgé minuscule avant le vide de deux étages. Et, je bascule par-dessus naturellement, d’un bond léger, m’élançant vers la rue, sans l’ombre d’une hésitation. La Force se condense autour de moi, formant une toile arachnéenne. Ses fils me retiennent alors que je glisse sur l’asphalte, silhouette ténue sous un éclairage urbain vacillant. Je n’attends pas El, sa présence toute proche me dictant qu’il me suit de près. Il ne me faut que quelques enjambées, pour traverser la ruelle et le trottoir, passer sous le porche à l’enseigne vieillotte, gagner la porte entrouverte de l’Atelier.
Au-dedans, il règne un obscurité oppressante écorché par le grincement d’une paire de talons sur le sol. L’inconnue. Je pénètre, silencieuse, prédatrice prudente, dans cet antre. Le faisceau d’une lumière se promène, un peu plus loin, au fond, entre des rayons remplis de brics et de broques, blanchissant les murs gris et étals débordant. Mais, en évoluant parmi le fatras d’assemblage métalliques, de pièces et d’objets qui me laisse penser que notre Forgeron est aussi ferrailleur, c’est une vive émanation de pourriture qui retient instantanément mon attention. Un remugle de charogne, assorti d’un léger bourdonnement, comme si un essaim de mouches nichait tout près, en périphérie des larges fourneaux éteints. J’évolue, vers cet endroit, laissant à El le soin d’interpeller la voleuse, si occupée à fouiller dans un bureau, qu’elle n’avise en rien de notre présence. Une amatrice…
Là, dans un cercle de sang séché et d’organes étripés, le cadavre d’un humain abandonné comme une carcasse infecte. Son ventre déchiré exhale sa décomposition, expose ses chairs putrides, ses viscères arrachées que deux mains ont essayé de retenir. Sa mort remonte à plusieurs jours à en croire l’altération de sa peau et les larves grouillant et suintant de la plaie en un épais liquide blanchâtre. Il y a des traces de pas, un peu partout jalonnant la zone comme si quelqu’un avait paniqué devant cette vision infâme. Serait-ce un meurtre pour l’exemple ? Un avertissement, une promesse ? Pour qui ? Pour quoi ? Les interrogations se succèdent mais la victime demeure muette, figée dans une mort ignoble, un rictus d’épouvante gravé sur son faciès have.
Je me redresse, m’empare d’une toile cirée protégeant une vieille enclume éclatée et recouvre l’inconnu sous ce voile crasseux tel un gisant minéral. Rien n’empêchera le corps d’empester, mais au moins peut-on lui accorder un peu de décence dans la mort. Personne n’a dû venir ici depuis un moment sinon il aurait été découvert avant et les autorités contactées. Je ne sais que penser de cette découverte, et, espère que la femme saura nous répondre.
Mais soudain l’air vibre, siffle. La pénombre s’illumine férocement. Des éclairs zèbrent l’atelier d’un millier de rayons énergétiques.
Je me jette derrière un bloc de métal qui ne ressemble à rien que je connaisse. Des impacts fumants et des cratères se forment à sa surface alors que je tente de saisir le schéma de cette attaque. Comment ont-ils su que nous étions ici ? Une alarme d’intrusion ? Peut-être… pour autant ils nous tirent dessus indistinctement, n’importe comment, juste pour infliger un maximum de dégâts. Autour de moi, des éclats volent, fragilisant ma position. Je vais devoir sortir.
« El ! » hurlais-je au travers du chuintement des tirs, effleurant sa conscience dans la Force pour le localiser, pour nous coordonner.
J’inspire, manipule la Force pour qu’elle s’étire sur ma peau, englobe mes muscles jusqu’à former une couche protectrice, puis, blaster dans une main, couteau dans l’autre, je surgis, véloce et meurtrière, chargeant les hommes dont les silhouettes se découpent en contre jour de l’éclairage de la rue sachant que bientôt je serais rejointe par le ronflement écarlate d'un sabre laser
Invité
# Re: [Dennogra] Tout commencement a une fin… [El Masaari] - Mar 27 Nov 2018 - 12:36
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Darth Velvet
# Re: [Dennogra] Tout commencement a une fin… [El Masaari] - Ven 30 Nov 2018 - 12:17
Des détonations. Des explosions. Et, évoluant parmi les flash des tirs, noyée dans cette nuit devenue jour, la mort étend ses ailes pourpres et obscures dans un rugissement mortel. Nos silhouettes enlacées d’une fièvre guerrière, liquides et létales, tourbillonnent et coulent vers le flot mugissant du feu adverse, comme la rivière va à la mer. Implacables. Brutales. Sauvages. Brisant sur notre passage, les écueils et la résistance de ces ombres mortifères. Il n’y a aucune miséricorde, aucune absolution dans le délié de sa lame rubescente tandis qu’elle s’oppose aux traits mortels, ouvrant un chemin pour ma main et mon arme. Nous sommes deux et pourtant, dans le maelstrom furieux de cette embuscade, nous ne formons qu’un, agissant avec une complémentarité, et une compréhension de l’autre si intuitive qu’elle ne peut résulter, à elle seule, de notre affinité en la Force.
Les hommes tombent, fauchés, et du sang gicle sur mon visage de leurs gorges arrachées par l’éclat de mon Khukuri. Les uns après les autres. En dépit, de ces barrières d’énergie bleue qu’ils dressent en toute hâte. Mon sourire est comme une lame meurtrière, écho à celui qui orne les lèvres du sith. Rapidement, le fracas des combats s’évanouit en murmures, puis en silence. Il n’y a pas de blessés. Aucun. Eux sont morts et nous indemnes. Mon regard se lève vers El, recelant cette étincelle sombre, de violence et d’excitation mêlées, derrière une minéralité séculaire.
« Tu vas bien ? »
Pure politesse, plus pour chasser les fantômes du combat que par réel intérêt. Le sang qui gorge nos tenues n’est pas le nôtre mais le leur. Je me penche au-dessus de l’un des attaquants, m’agenouille sous le dais de son ombre et ma main gantée s’enquiert de cette adversaire. Mais il n’y a rien à trouver. Pas de papiers, pas d’identités, par d’indices sur ces mystérieux agresseurs, si ce n’est la qualité de leurs équipements. Définitivement pas des amateurs, quoiqu’ils n’aient eu, aucune chance contre nous.
« La fille ? » l’interrogeais-je en me redressant avec la fluidité d’une prédatrice.
Nous remontons vers l’étage et le bureau. Des morceaux de vitres brisées jonchent le sol, et au centre, la voleuse hagarde nous observe d’un air absent, l’esprit embrumé ou ensorcelé. Je ne m’arrête pas sur elle mais sur le mobilier qui compose la pièce, sur le bureau envahit de plans et de paperasse, sur les armoires pleines à craquer de classeurs. Le Forgeron devait vivre un peu en dehors de son temps, préférant au pad et aux technologies plus modernes, le papier et le crayon. Mon regard, magnétisé par des holo-photos s’accroche aux portraits épinglés sur un mur.
« El… » commençais-je en décrochant l’un d’elle. « … je crois que notre cadavre n’est pas notre artisan. Tu vois cette photo ? »
Je lui tends l’objet, indifférente à la femme toujours léthargique. Sur l’hologramme, en arrière-plan on devine les contours de haut-fourneaux, d’un atelier et au-devant, tenant fièrement l’enseigne qu’il installe, un Bothan au pelage caramel.
« Le mort est un humain, et je pense que ce bothan là est notre forgeron. »
Un soupir.
« Je crois qu’il est temps d’interroger ta prise, avant que les autorités ne débarquent. »
D’un geste, je repousse la fille vers un siège, claque des doigts devant son nez pour briser son hypnose. Elle secoue sa tête et des boucles blondes dansent autour de son visage avant qu’elle ne se reprenne totalement, murant sa peur derrière l’étonnement.
« Vous êtes… Vous êtes en vie ! »
« Effectivement. »
« Je… vous ne devriez pas ! »
« Peut-être. Bien, non que je n’apprécie pas quelques civilités mais, qui êtes-vous ? »
Elle se fait hautaine avant de se décomposer lorsque je tresse des fils de Force, les noue sur son cœur comme un attrape-rêve trop étroit et resserre légèrement cette nasse jusqu’à lui voler un battement ou deux.
« Je… personne. Je ne suis personne. » grogne-t-elle, palpitante d’une frayeur nouvelle. « En tout cas, pas celle que vous cherchez ! »
« Ah… et que cherchons nous exactement ? »
Mais déviant la conversation, elle pointe un doigt sur El, blême.
« Lui… ils m’ont dit que lui viendraient peut-être. Ce soir. Que je devais revenir ici. Etre un appât. Ils m’ont montré un holo. Ils ont dit que ce serait plus simple qu’avec Beryl. Je devais juste vous attirer ici, les autres devaient finir le travail. »
« Qui ils ? »
« Mon employeur mais… je ne connais rien de lui. »
Je raffermis ma prise, étouffant les palpitations de son cœur d’une main invisible. Elle s’étrangle, ferme les yeux. Sur son front des gouttes de sueurs perlent.
« Je … vous… le… jure… me tuez pas...» pleurniche-t-elle avant que je ne la libère de mon étreinte. « Je ne l’ai jamais rencontré… »
« Et Beryl ? »
« C’est le propriétaire… on m’a demandé de le séduire… pour le surveiller, lui et ses fréquentations. Je devais faire remonter l’information à mon employeur, si on le contactait au sujet d’un masque, ou si les noms de Masaari ou Nesantos était prononcé… c’est tout ce que je sais ! »
Les hommes tombent, fauchés, et du sang gicle sur mon visage de leurs gorges arrachées par l’éclat de mon Khukuri. Les uns après les autres. En dépit, de ces barrières d’énergie bleue qu’ils dressent en toute hâte. Mon sourire est comme une lame meurtrière, écho à celui qui orne les lèvres du sith. Rapidement, le fracas des combats s’évanouit en murmures, puis en silence. Il n’y a pas de blessés. Aucun. Eux sont morts et nous indemnes. Mon regard se lève vers El, recelant cette étincelle sombre, de violence et d’excitation mêlées, derrière une minéralité séculaire.
« Tu vas bien ? »
Pure politesse, plus pour chasser les fantômes du combat que par réel intérêt. Le sang qui gorge nos tenues n’est pas le nôtre mais le leur. Je me penche au-dessus de l’un des attaquants, m’agenouille sous le dais de son ombre et ma main gantée s’enquiert de cette adversaire. Mais il n’y a rien à trouver. Pas de papiers, pas d’identités, par d’indices sur ces mystérieux agresseurs, si ce n’est la qualité de leurs équipements. Définitivement pas des amateurs, quoiqu’ils n’aient eu, aucune chance contre nous.
« La fille ? » l’interrogeais-je en me redressant avec la fluidité d’une prédatrice.
Nous remontons vers l’étage et le bureau. Des morceaux de vitres brisées jonchent le sol, et au centre, la voleuse hagarde nous observe d’un air absent, l’esprit embrumé ou ensorcelé. Je ne m’arrête pas sur elle mais sur le mobilier qui compose la pièce, sur le bureau envahit de plans et de paperasse, sur les armoires pleines à craquer de classeurs. Le Forgeron devait vivre un peu en dehors de son temps, préférant au pad et aux technologies plus modernes, le papier et le crayon. Mon regard, magnétisé par des holo-photos s’accroche aux portraits épinglés sur un mur.
« El… » commençais-je en décrochant l’un d’elle. « … je crois que notre cadavre n’est pas notre artisan. Tu vois cette photo ? »
Je lui tends l’objet, indifférente à la femme toujours léthargique. Sur l’hologramme, en arrière-plan on devine les contours de haut-fourneaux, d’un atelier et au-devant, tenant fièrement l’enseigne qu’il installe, un Bothan au pelage caramel.
« Le mort est un humain, et je pense que ce bothan là est notre forgeron. »
Un soupir.
« Je crois qu’il est temps d’interroger ta prise, avant que les autorités ne débarquent. »
D’un geste, je repousse la fille vers un siège, claque des doigts devant son nez pour briser son hypnose. Elle secoue sa tête et des boucles blondes dansent autour de son visage avant qu’elle ne se reprenne totalement, murant sa peur derrière l’étonnement.
« Vous êtes… Vous êtes en vie ! »
« Effectivement. »
« Je… vous ne devriez pas ! »
« Peut-être. Bien, non que je n’apprécie pas quelques civilités mais, qui êtes-vous ? »
Elle se fait hautaine avant de se décomposer lorsque je tresse des fils de Force, les noue sur son cœur comme un attrape-rêve trop étroit et resserre légèrement cette nasse jusqu’à lui voler un battement ou deux.
« Je… personne. Je ne suis personne. » grogne-t-elle, palpitante d’une frayeur nouvelle. « En tout cas, pas celle que vous cherchez ! »
« Ah… et que cherchons nous exactement ? »
Mais déviant la conversation, elle pointe un doigt sur El, blême.
« Lui… ils m’ont dit que lui viendraient peut-être. Ce soir. Que je devais revenir ici. Etre un appât. Ils m’ont montré un holo. Ils ont dit que ce serait plus simple qu’avec Beryl. Je devais juste vous attirer ici, les autres devaient finir le travail. »
« Qui ils ? »
« Mon employeur mais… je ne connais rien de lui. »
Je raffermis ma prise, étouffant les palpitations de son cœur d’une main invisible. Elle s’étrangle, ferme les yeux. Sur son front des gouttes de sueurs perlent.
« Je … vous… le… jure… me tuez pas...» pleurniche-t-elle avant que je ne la libère de mon étreinte. « Je ne l’ai jamais rencontré… »
« Et Beryl ? »
« C’est le propriétaire… on m’a demandé de le séduire… pour le surveiller, lui et ses fréquentations. Je devais faire remonter l’information à mon employeur, si on le contactait au sujet d’un masque, ou si les noms de Masaari ou Nesantos était prononcé… c’est tout ce que je sais ! »
Invité
# Re: [Dennogra] Tout commencement a une fin… [El Masaari] - Mar 4 Déc 2018 - 14:59
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Darth Velvet
# Re: [Dennogra] Tout commencement a une fin… [El Masaari] - Mar 4 Déc 2018 - 21:47
Il y a de la lassitude dans l’ombre azurée de mon regard, de la fatigue sous le sang maculant encore ma pommette, une pointe de frustration dans le pincement de ma bouche, alors que sous mes doigts, la rembarde se réchauffe lentement. La fin d’une longue nuit de tractation pointe sous une pénombre estompée par la clarté naissante du jour. Déjà, les lueurs de l’aube blanchissent la flèche des gratte-ciels, auréolent timidement d’or, d’ambre et de feu les toits environnants. Et sous ce lent embrasement, surplombant l’escalier tortueux qui plongent vers les rouages industriels de l’entrepôt GM et cie, nos silhouettes se font minérales, nos profils gargouilles. Immobiles. Secrets. Silencieux.
Les secondes s’égrènent, frappées par les talons aiguilles de la fille sur l’asphalte, métronome imperturbable, jusqu’à ce qu’un inconnu la rejoigne dans le secret complice des ombres. Haut, altier, la démarche assurée et l’aisance ostentatoire de ceux qui se savent au-dessus des autres comme s’ils les dominaient. Un homme de puissance ou de statut s’encanaillant au petit matin, le visage encore occulté par les relents de la nuit avant qu’il ne tourne la tête vers nous, illuminant des feux d’un réverbère le délié de ses traits. Il y a comme un rappel, dans la courbe de ses lèvres, la forme de la mâchoire, l’éclat nimbé de méfiance d’un regard sillonné par l’Age et la suspicion. Oui… un écho bref, une étrange sensation de déjà-vu qui s’insinue sournoisement en moi. Tout à côté, El se crispe brutalement et sa voix, ténue, rauque, se fait brûlante d’émotions à fleur de peau, libérant son aveu d’un susurre entre feu et glace.
« Ton… père ? » répétais-je, mon souffle sur sa joue, tournée vers lui, l’étonnement ciselé à même la peau.
Les mots me manquent, les interrogations se bousculent. Son père ? Pourquoi ? Comment ? Il est vrai que je connais peu l’homme au derrière le masque, celui, laconique, dont le phrasé exprime aussi rarement ses émotions que celui qu’il est, qu’il fut. Celui qui se drape de mystères et se tait derrière l’airain. Nous ne sommes pas proches. Pas intimes. Pas en ce sens bien qu’il y a en lui, tout comme en moi, cette fracture issue du mêlé de nos âmes. Mais, au final, je sais si peu de lui… Pourtant en cet instant, je n’ai pas besoin de le connaitre davantage, pour ressentir la force de sa colère. Elle l’enveloppe d’une aura funeste, tiraille sur ce lien qui existe entre nous comme l’un monstre tire sur sa laisse… bien qu’il la musèle… bien qu’il l’enferme derrière l’obscurité mordorée de ses prunelles.
« Non… »
Et… comme pour le contenir, comme pour lui intimer l’ordre de retenir le flot impérieux de son animosité, ma main se dresse naturellement contre lui, se pose paume contre torse, frémissante sous ce contact qui menace mon équilibre d’émotions contradictoires. Je mords ma lèvre, ignorant ostensiblement les battements frénétiques de mon cœur et ses déraillements, l’odeur capiteuse des souvenirs, mes doigts tremblant malgré leur fermeté sur les muscles que je devine en dessous de l’étoffe alors même que mon corps entier s’oppose à lui, en barrage. Tout proche de lui… beaucoup trop proche. A vrai dire, si proche que son souffle me frôle. Un acte irréfléchi, instinctif alors que tout en lui suinte la rage : sa respiration saccadée, le ligne dure de sa mâchoire, les fentes meurtrières de son regard et surtout… et plus que tout… l’aigreur lovée en son sein, brûlante de poison, distillant entre nous, l’essence d’une colère si ancienne, si puissante, que je crains qu’il s’y abandonne.
« Je… sens ta colère mais ne cède pas. Pas ici. Pas maintenant. Pas sans savoir s’il est un instrument pour te détruire ou sa finalité. S’il te plait El. »
Je retire ma main, comme brulée et continue tout en observant le couple en contrebas qui s’engage par une petite porte, dans l’édifice.
« Je sais combien tu préfères les confrontations frontales plutôt que les tergiversations, mais nous devons faire preuve de doigté si l’on veut découvrir le fin mot de cette histoire. L’implication de ta famille explique bien des choses… le masque… l’apparence similaire mais pas le sith, ni les cibles. Et… je crois que tu vas devoir me donner quelques explications… Je ne peux pas t’épauler et surveiller tes arrières si tu me laisses sciemment dans l’ignorance. »
Je soupire, mes yeux se lèvent sur lui, le harponne. Je recule d’un pas, la rembarde venant mordre le milieu de mon dos.
« Laisse-le aller… Si tu dois trouver une cible pour ta frustration et ta colère , je suis là, mais laisse-le aller… Retournons à l’hôtel… tu me dois quelques réponses avant d’enfumer le terrier pour voir ce qui en sort… De toutes façons nous saurons où et qui chercher maintenant. Pour l’heure il nous faut du repos et une stratégie… » concluais-je, incertaine, espérant qu’il ne choisisse pas de libérer l’orage sur moi.
Les secondes s’égrènent, frappées par les talons aiguilles de la fille sur l’asphalte, métronome imperturbable, jusqu’à ce qu’un inconnu la rejoigne dans le secret complice des ombres. Haut, altier, la démarche assurée et l’aisance ostentatoire de ceux qui se savent au-dessus des autres comme s’ils les dominaient. Un homme de puissance ou de statut s’encanaillant au petit matin, le visage encore occulté par les relents de la nuit avant qu’il ne tourne la tête vers nous, illuminant des feux d’un réverbère le délié de ses traits. Il y a comme un rappel, dans la courbe de ses lèvres, la forme de la mâchoire, l’éclat nimbé de méfiance d’un regard sillonné par l’Age et la suspicion. Oui… un écho bref, une étrange sensation de déjà-vu qui s’insinue sournoisement en moi. Tout à côté, El se crispe brutalement et sa voix, ténue, rauque, se fait brûlante d’émotions à fleur de peau, libérant son aveu d’un susurre entre feu et glace.
« Ton… père ? » répétais-je, mon souffle sur sa joue, tournée vers lui, l’étonnement ciselé à même la peau.
Les mots me manquent, les interrogations se bousculent. Son père ? Pourquoi ? Comment ? Il est vrai que je connais peu l’homme au derrière le masque, celui, laconique, dont le phrasé exprime aussi rarement ses émotions que celui qu’il est, qu’il fut. Celui qui se drape de mystères et se tait derrière l’airain. Nous ne sommes pas proches. Pas intimes. Pas en ce sens bien qu’il y a en lui, tout comme en moi, cette fracture issue du mêlé de nos âmes. Mais, au final, je sais si peu de lui… Pourtant en cet instant, je n’ai pas besoin de le connaitre davantage, pour ressentir la force de sa colère. Elle l’enveloppe d’une aura funeste, tiraille sur ce lien qui existe entre nous comme l’un monstre tire sur sa laisse… bien qu’il la musèle… bien qu’il l’enferme derrière l’obscurité mordorée de ses prunelles.
« Non… »
Et… comme pour le contenir, comme pour lui intimer l’ordre de retenir le flot impérieux de son animosité, ma main se dresse naturellement contre lui, se pose paume contre torse, frémissante sous ce contact qui menace mon équilibre d’émotions contradictoires. Je mords ma lèvre, ignorant ostensiblement les battements frénétiques de mon cœur et ses déraillements, l’odeur capiteuse des souvenirs, mes doigts tremblant malgré leur fermeté sur les muscles que je devine en dessous de l’étoffe alors même que mon corps entier s’oppose à lui, en barrage. Tout proche de lui… beaucoup trop proche. A vrai dire, si proche que son souffle me frôle. Un acte irréfléchi, instinctif alors que tout en lui suinte la rage : sa respiration saccadée, le ligne dure de sa mâchoire, les fentes meurtrières de son regard et surtout… et plus que tout… l’aigreur lovée en son sein, brûlante de poison, distillant entre nous, l’essence d’une colère si ancienne, si puissante, que je crains qu’il s’y abandonne.
« Je… sens ta colère mais ne cède pas. Pas ici. Pas maintenant. Pas sans savoir s’il est un instrument pour te détruire ou sa finalité. S’il te plait El. »
Je retire ma main, comme brulée et continue tout en observant le couple en contrebas qui s’engage par une petite porte, dans l’édifice.
« Je sais combien tu préfères les confrontations frontales plutôt que les tergiversations, mais nous devons faire preuve de doigté si l’on veut découvrir le fin mot de cette histoire. L’implication de ta famille explique bien des choses… le masque… l’apparence similaire mais pas le sith, ni les cibles. Et… je crois que tu vas devoir me donner quelques explications… Je ne peux pas t’épauler et surveiller tes arrières si tu me laisses sciemment dans l’ignorance. »
Je soupire, mes yeux se lèvent sur lui, le harponne. Je recule d’un pas, la rembarde venant mordre le milieu de mon dos.
« Laisse-le aller… Si tu dois trouver une cible pour ta frustration et ta colère , je suis là, mais laisse-le aller… Retournons à l’hôtel… tu me dois quelques réponses avant d’enfumer le terrier pour voir ce qui en sort… De toutes façons nous saurons où et qui chercher maintenant. Pour l’heure il nous faut du repos et une stratégie… » concluais-je, incertaine, espérant qu’il ne choisisse pas de libérer l’orage sur moi.
Invité
# Re: [Dennogra] Tout commencement a une fin… [El Masaari] - Mer 5 Déc 2018 - 16:26
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Darth Velvet
# Re: [Dennogra] Tout commencement a une fin… [El Masaari] - Ven 7 Déc 2018 - 10:36
Mon souffle se serre et mes mains, accrochées sur la fenêtre que je referme avec la lenteur d’une condamnée, s’agrippent nerveusement. Jamais chambre ne me sembla aussi étroite, aussi étouffante que celle-ci. Sous son aura ourlée de violence, écrasante de frustration bileuse et de colère, incandescente, épaisse, je suffoque dans un silence funeste. Ici, il n’y a pas le ciel irisé d’or, l’espace d’une friche industrielle pour encaisser les vagues successives d’amertume et de rage mêlée venant se fendre sur les remparts de mon âme. Seulement quatre murs lézardés et décrépits du motel, m’obligeant à subir l’érosion constante de ses humeurs, la fauche impitoyable de ses émotions brutes. Je suis au cœur de cette tempête, dans l’œil pourtant mouvementé d’un cyclone, assaillie. Sans qu’il ne le sente. Sans qu’il n’en soit conscient.
« Tu n’as pas à te justifier de ton silence concernant ta famille, El. A vrai dire… »
Je m’approche de lui, de cette silhouette massive prostrée sur le lit trop dur, les épaules voutées par le poids des événements, du passé, de la haine.
« A vrai dire, j’aurais pu savoir toutes ces choses-là, j’aurais même du, sachant qui tu es, toi, et qui je suis. Mais je voulais te tuer. Connaître le passé d’un homme n’a d’importance que pour lui donner la chasse, découvrir ou il se terre. Et toi, tu ne te caches pas… »
Je m’accroupis devant lui, ajustant ma hauteur à la sienne, plongeant mon regard dans l’éclat d’ambre du sien. J’ignore ce qu’il y a entre ton père et lui. Mais cela ne se résume certainement pas au fait qu’il l’ait oublié depuis 35 ans. Je sens la colère qui gronde en son sein. Je la vis. Elle est profondément ancrée dans son cœur, une blessure purulente, indélogeable presque… et acide, toxique, amère comme un poison. Je ne crois pas que leur relation se résume à ce simple abandon, que l’obscurité qui se déverse au travers de la Force, au travers de cette étrange connexion entre nous résulte de si peu. Et s’il y a autre chose, pourtant je me refuse à le questionner s’il ne veut le partager de son propre aveu. Sa famille. Ses secrets.
« Nous allons trouver le pourquoi du comment, et ceux qui ont manigancer toutes cette affaire, le payerons. Mais il me faut ton accord pour fouiller dans la vie de ton père. Nous avons un besoin crucial d’informations. »
J’inspire un instant puis poursuit, d’une voix moins dure, plus douce.
« Je ne sais pas ce que nous allons trouver, peut-être des pistes, peut-être rien de concret. Quoiqu’il en soit, et quoi que tu préfères me taire, par prudence ou pruderie, je te fais confiance. Je me doute qu’il y a davantage entre ton père et toi que ce que tu m’as dit, et… qu’importe, c’est ton histoire et il te revient le droit de la préserver. Je te laisse seul juge de ce qu’il me faut savoir pour assurer notre sécurité. En tout cas, les secrets que l’on déterrera, resteront ici… »
… Et ne seront pas le fer de lance de nos querelles ou de nos différents.
Je me redresse, m’asseyant à côté de lui, sans être trop proche, attrapant le datapad dans la poche de ma veste. Rapidement j’établie une connexion, laissant à El, le loisir d’écouter.
« Bonjour EVA. »
« Velvet. Il est heureux que vous me contactiez, Ragda s’inquiète de savoir si vous avez consulté la proposition de contrat de mar… »
« EVA, je ne suis pas seule, et cette discussion attendra mon retour. » interrompais-je le débit soutenu et robotisée de l’intelligence artificielle de Refuge
« Mes excuses Velvet. Que puis-je faire pour vous ? »
« Trouve-moi toutes les informations concernant un certain Greyton Masaari venant d’Eriadu. Remonte le temps et sors-moi tout ce que tu trouves sur lui, ou sur une entreprise estampillée GM et cie. Concentre-toi particulièrement sur les… 5 dernières années et sur des liens possibles avec des siths reconnus ou l’Empire. »
« Bien sûr. Je vous envoie les données au fur et à mesure. Dois-je utiliser le réseau de Fantôme ? «
« Seulement si tu ne trouves rien de probant. »
La communication coupe sèchement. Je rejette le datapad, loin derrière moi, et défait cette veste tachée de sang que pour exposer ma tunique tout aussi marquée par nos combats dans l’atelier. Il y a même, là, à la place du cœur, le trou brulé d’un tir trop précis.
« La recherche va prendre quelques heures, au moins… En attendant… j’ai besoin que tu me laisses respirer, tu… ton aura, elle me perturbe… »
Mes paupières se closent sur les vestiges d’un équilibre précaire rogné par la fatigue et l’assaut de ses ténèbres.
« Depuis Dennogra, je ressens un peu trop fortement tes états d’âmes, ses afflictions et c’est… déconcertant. Alors voilà ce que nous allons faire. J’ai besoin que tu sois lucide, je dois d’être lucide. Alors... Va effacer tout ce sang, et la crasse de la nuit sous une douche. Je commanderais un repas. Nous en avons, tous les deux, grandement besoin. »
Puis un sourire ciselant mes lèvres sur une note d’humour ratée, juste destiné à dérider son visage affligé et soulager la tension de mes épaules.
« Je te promet de ne pas venir jouer les voyeuses lorsque tu seras nu ! »
« Tu n’as pas à te justifier de ton silence concernant ta famille, El. A vrai dire… »
Je m’approche de lui, de cette silhouette massive prostrée sur le lit trop dur, les épaules voutées par le poids des événements, du passé, de la haine.
« A vrai dire, j’aurais pu savoir toutes ces choses-là, j’aurais même du, sachant qui tu es, toi, et qui je suis. Mais je voulais te tuer. Connaître le passé d’un homme n’a d’importance que pour lui donner la chasse, découvrir ou il se terre. Et toi, tu ne te caches pas… »
Je m’accroupis devant lui, ajustant ma hauteur à la sienne, plongeant mon regard dans l’éclat d’ambre du sien. J’ignore ce qu’il y a entre ton père et lui. Mais cela ne se résume certainement pas au fait qu’il l’ait oublié depuis 35 ans. Je sens la colère qui gronde en son sein. Je la vis. Elle est profondément ancrée dans son cœur, une blessure purulente, indélogeable presque… et acide, toxique, amère comme un poison. Je ne crois pas que leur relation se résume à ce simple abandon, que l’obscurité qui se déverse au travers de la Force, au travers de cette étrange connexion entre nous résulte de si peu. Et s’il y a autre chose, pourtant je me refuse à le questionner s’il ne veut le partager de son propre aveu. Sa famille. Ses secrets.
« Nous allons trouver le pourquoi du comment, et ceux qui ont manigancer toutes cette affaire, le payerons. Mais il me faut ton accord pour fouiller dans la vie de ton père. Nous avons un besoin crucial d’informations. »
J’inspire un instant puis poursuit, d’une voix moins dure, plus douce.
« Je ne sais pas ce que nous allons trouver, peut-être des pistes, peut-être rien de concret. Quoiqu’il en soit, et quoi que tu préfères me taire, par prudence ou pruderie, je te fais confiance. Je me doute qu’il y a davantage entre ton père et toi que ce que tu m’as dit, et… qu’importe, c’est ton histoire et il te revient le droit de la préserver. Je te laisse seul juge de ce qu’il me faut savoir pour assurer notre sécurité. En tout cas, les secrets que l’on déterrera, resteront ici… »
… Et ne seront pas le fer de lance de nos querelles ou de nos différents.
Je me redresse, m’asseyant à côté de lui, sans être trop proche, attrapant le datapad dans la poche de ma veste. Rapidement j’établie une connexion, laissant à El, le loisir d’écouter.
« Bonjour EVA. »
« Velvet. Il est heureux que vous me contactiez, Ragda s’inquiète de savoir si vous avez consulté la proposition de contrat de mar… »
« EVA, je ne suis pas seule, et cette discussion attendra mon retour. » interrompais-je le débit soutenu et robotisée de l’intelligence artificielle de Refuge
« Mes excuses Velvet. Que puis-je faire pour vous ? »
« Trouve-moi toutes les informations concernant un certain Greyton Masaari venant d’Eriadu. Remonte le temps et sors-moi tout ce que tu trouves sur lui, ou sur une entreprise estampillée GM et cie. Concentre-toi particulièrement sur les… 5 dernières années et sur des liens possibles avec des siths reconnus ou l’Empire. »
« Bien sûr. Je vous envoie les données au fur et à mesure. Dois-je utiliser le réseau de Fantôme ? «
« Seulement si tu ne trouves rien de probant. »
La communication coupe sèchement. Je rejette le datapad, loin derrière moi, et défait cette veste tachée de sang que pour exposer ma tunique tout aussi marquée par nos combats dans l’atelier. Il y a même, là, à la place du cœur, le trou brulé d’un tir trop précis.
« La recherche va prendre quelques heures, au moins… En attendant… j’ai besoin que tu me laisses respirer, tu… ton aura, elle me perturbe… »
Mes paupières se closent sur les vestiges d’un équilibre précaire rogné par la fatigue et l’assaut de ses ténèbres.
« Depuis Dennogra, je ressens un peu trop fortement tes états d’âmes, ses afflictions et c’est… déconcertant. Alors voilà ce que nous allons faire. J’ai besoin que tu sois lucide, je dois d’être lucide. Alors... Va effacer tout ce sang, et la crasse de la nuit sous une douche. Je commanderais un repas. Nous en avons, tous les deux, grandement besoin. »
Puis un sourire ciselant mes lèvres sur une note d’humour ratée, juste destiné à dérider son visage affligé et soulager la tension de mes épaules.
« Je te promet de ne pas venir jouer les voyeuses lorsque tu seras nu ! »
Invité
# Re: [Dennogra] Tout commencement a une fin… [El Masaari] - Mer 12 Déc 2018 - 15:56
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Darth Velvet
# Re: [Dennogra] Tout commencement a une fin… [El Masaari] - Dim 23 Déc 2018 - 14:42
Le jour s’infiltre doucement, dessinant sur les motifs désuets de la tapisserie, les courbes d’une lumière poudrée presque fantomatique. L’après-midi étend ses ailes et ses rayons chauds sur la ruelle, mais, dans le feutré cocon de notre motel, protégé par les lourds rideaux occultant, l’obscurité envahit la pièce d’une nuit illusoire. Je ne sais combien de temps je me suis assoupie, ou depuis combien de temps, El git dans ce fauteuil dont je doute du confort. A vrai dire, je ne me souviens même pas du sommeil venu me faucher alors que le ruissellement de sa douche berçait mes réflexions.
Il faut croire que ma méfiance s’effrite à son contact pour en oublier la plus élémentaire des prudences… mais peut-être la réciproque est-elle vraie ? Là, les yeux clos et le visage dénué de glace ou d’émotions, serein dans son sommeil, je ne peux empêcher mon regard de courir sur ses traits d’acier devenue plus doux, plus jeune, moins amer. J’esquisse un sourire épinglé dans la pénombre, en commissure de mes lèvres et je l’approche, silencieuse, mon cœur piqué d’une étrange sensation étouffée d’un soupir.
Il y a tant de sujets de désaccords qui subsistent entre nous, tant de querelles couvant sous la cendre de nos dissemblances et si, aujourd’hui nous marchons ensemble sous le ciel d’Eriadu, je sais que bientôt, de nouveau, nos sabres rugiront l’un contre l’autre en brisant cette osmose, cet équilibre fragile qu’il existe en cet instant. Je n’ai pas hâte de voir ce jour ce lever, non… je regrette qu’il doive briller dans un futur proche, peut-être parce qu’il persiste entre El et moi, l’esquisse fébrile d’un lien étrange teintée de Force, ou peut-être parce que ma soif de liberté trouve écho en ce guerrier comme en nul autre. Une attirance, une divergence, et au-dessous, la saveur envoutante du danger comme un élixir fascinant auquel je ne sais me soustraire. Lentement, je dépose sur ses épaules, sur son corps relâché, la chaleur d’une couverture, avant de me détourner presque à regret, vers le lit, vers mon pad, vers des heures de recherche pour trouver un sens à l’imbroglio de notre situation.
Les hologrammes bleutés illuminent mon visage, dansent dans un halo bleuté d’articles de presse, de photos et de chiffres qui ne cessent d’affluer depuis les serveurs d’EVA. Et, à mesure que se dessine devant moi, le schéma tordu d’une machination, mon regard se fait d’ombre, mes lèvres se pincent, et mes doigts griffent et chiffonnent le dessus de lit avec un agacement profond. J’ai l’impression d’être une intruse, détaillant, écartelant, débitant chaque instant de la vie d’El et de la famille Masaari. Une voyeuse se glissant dans les méandres d’affaires qui ne la concerne en rien, et malgré l’approbation et la permission de celui-ci, il y a au creux de mon ventre, lové, une gêne qui s’amplifie encore alors que je crois saisir l’essence même d’une trahison filiale.
Mes yeux abandonnent les caractères bleus et filent sur le visage de l’humain. Ce n’est pas que de la gêne qui m’oppresse soudainement, non, mais de la tristesse, pour lui, de l’empathie, de la compassion aussi… peut-être. Mais il n’est pas homme à recevoir de la pitié sans ciller, à supporter que l’on s’ingère dans ses sentiments ou qu’on l’affuble d’autant de faiblesses et de commisérations… c’est certain. Tout aussi certain que celui qui s’abandonnerait à lui faire sentir sa sollicitude pourrait bien finir avec un sabre en travers de la gorge. Je m’égare, encore une fois, perdue dans mes pensées, fixée sur lui comme un ancrage à ma réflexion avant de remarquer l’agitation de ses paupières, de ses mâchoires serrées, de ses poings fermés. Et, comme pour me tirer plus abruptement de ma rêverie, l’odeur nauséabonde et la présence huileuse d’une entité noire s’insinuant entre nous. Elle l’enveloppe, le cajole, réveillant l’endormi dans un sursaut avant de s'effacer, ne laissant dans son sillage qu’un parfum de perfidie et de putréfaction.
« Sinya. Je suis sûr que c’était elle. Elle était présente dans mon rêve. Ou plutôt mon cauchemar… D’abord mon père, puis elle. Ça ferait beaucoup trop de coïncidence. Je pense qu’il est temps de rendre une visite à mon paternel. J’imagine qu’il a beaucoup à nous apprendre. »
« Sinya… » répétais-je avec une lenteur calculée .. ; « Oui… je vois son intérêt à agir de la sorte, à s’en prendre aux mouvements de l’autoroute Hutt… contrôler cet axe c’est contrôler une grande partie des Territoires Hutt… Et nous savons toi et moi, qu’elle convoite très sérieusement cette partie de l’Unvivers. »
Je me lève, écartant d’un geste les rideaux pour laisser pénétrer à l’intérieur la lumière du jour.
« Et pour l’implication de ton père… j’ai une piste. »
Une piste qu’il n’allait pas aimer du tout.
« Il y a 4 ans, une loi a été promulguée ici, concernant la succession. Ton père était visiblement, d’après ce qu’EVA a découvert, un fervent opposant à cette loi, ce qui n’est pas étonnant puisqu’elle permet aux enfants naturels reconnus d’accéder à l’héritage de leur parentèle au même titre d’un enfant né sous mariage. Malgré son opposition farouche, celles de deux ou trois noms politiques importants de la planète elle a tout de même été édictée. Autrement dit, El, aux yeux de cette loi, tu es l’héritier principal de ton père. Devant ton demi-frère… »
Je lui laisse avaler l’information, ne lui présentant que mon dos pour qu’il jouisse d’un peu d’intimité.
« Il… y a encore autre chose…. EVA a découvert un acte de décès… à ton nom. Visiblement ton père a déposer une plainte pour disparition lorsque… Borenga est mort et que tu as pris le nom de Darth Nesanto. Il en a profité pour affirmer ta disparition et la période légale sur Eriadu pour déclarer une personne disparue décédée n’a pas été respectée. J’imagine qu’il n’est pas étranger à ceci mais… officiellement tu es mort depuis 8 jours… Ca explique son expressément à te voir disparaître, et peut être ses liens avec Sinya … quoique je n’en sois pas du tout certaine. »
Je me retourne, m’approche de lui, ressentant la tension qui l’habite avec une acuité particulière.
« Je sais que tu ne peux… que tu ne veux pas laisser passer ces actes. Tu as raison, nous devons aller voir ton paternel mais… »
Mes lèvres se pincent alors que je lui fais face, aussi sombre qu’une nuit sans lune, aussi prédatrice qu’un vornsk appâté par l’odeur du sang.
« … il mérite que tu brises tous ses espoirs, que tu réduises en miette toutes ses petites manigances pour assurer à ton frère l’usufruit de son empire. Courir chez lui pour tout bruler et réclamer des explications…. Ce n’est pas assez. Les parents doivent protéger leurs enfants, pas les jeter en pâture comme s’il n’étaient que de vulgaires torchons indésirables… ils doivent assumer leurs actes quand bien même ils soient agrémentés de honte ou de regrets. »
Je ne cherche même pas à dissimuler l’écrin de colère contenant ma voix, ou l’aigreur qui suinte dans chacun de mes mots. J’exècre les gens similaires à Masaari Père, ces hommes qui se croient au-dessus de tous, prêt à assouplir les lois pour subvenir à leurs ambitions, prêts à sacrifier leurs enfants par faiblesse, veulerie, vanité ou cupidité. Peut-être est-ce parce que je ne me pardonne pas à moi-même, ou parce que je connais la souffrance qui accompagne le désespoir du geste, la fatalité qui ne peut retenir le bras et les remords, les pleurs, la douleur hantant chacune de mes respirations en un rappel incessant à mon infanticide. Mais lui ne connait pas la honte, pas l’éteinte atroce de la perte d’un enfant, pire il convoitait la mort d’El comme l’on convoite un trésor… et pourquoi ? Pour favoriser l’enfant d’un mariage… moralité douteuse
« Il donne une réception pour l’intronisation de ton frère… ce soir… dans son manoir avec tout le gratin de la haute société. »
J’affiche un article en hologramme et poursuit.
« La presse va assurer la couverture de l’événement. Que dis-tu de faire réapparaître l’Héritier Masaari, sous les projecteurs, de briser la stratégie de ton père sans qu’il ne puisse rien faire d’autre que voir ses plans se réduire en cendre. Allons-y… prévenons les médias, faisons une entrée spectaculaire, jouons leur jeu de bienséance. Avant de, secouer ce nid de vipères pour voir ce qui en sors… Nous devons aller à cette sauterie et attaquer le problème frontalement… il te faut des réponses, et il me faut des coupables. Je crois qu’en faisant écrouler leur petit monde, nous allons faire sortir les loups du bois, et obtenir l’un et l’autre ce que nous voulons.»
Une attaque frontale… rien de plus… rien de moins … en escarpins et smoking, sous un vernis médiatique… Peut-être. Ou peut-être pas.
Il faut croire que ma méfiance s’effrite à son contact pour en oublier la plus élémentaire des prudences… mais peut-être la réciproque est-elle vraie ? Là, les yeux clos et le visage dénué de glace ou d’émotions, serein dans son sommeil, je ne peux empêcher mon regard de courir sur ses traits d’acier devenue plus doux, plus jeune, moins amer. J’esquisse un sourire épinglé dans la pénombre, en commissure de mes lèvres et je l’approche, silencieuse, mon cœur piqué d’une étrange sensation étouffée d’un soupir.
Il y a tant de sujets de désaccords qui subsistent entre nous, tant de querelles couvant sous la cendre de nos dissemblances et si, aujourd’hui nous marchons ensemble sous le ciel d’Eriadu, je sais que bientôt, de nouveau, nos sabres rugiront l’un contre l’autre en brisant cette osmose, cet équilibre fragile qu’il existe en cet instant. Je n’ai pas hâte de voir ce jour ce lever, non… je regrette qu’il doive briller dans un futur proche, peut-être parce qu’il persiste entre El et moi, l’esquisse fébrile d’un lien étrange teintée de Force, ou peut-être parce que ma soif de liberté trouve écho en ce guerrier comme en nul autre. Une attirance, une divergence, et au-dessous, la saveur envoutante du danger comme un élixir fascinant auquel je ne sais me soustraire. Lentement, je dépose sur ses épaules, sur son corps relâché, la chaleur d’une couverture, avant de me détourner presque à regret, vers le lit, vers mon pad, vers des heures de recherche pour trouver un sens à l’imbroglio de notre situation.
Les hologrammes bleutés illuminent mon visage, dansent dans un halo bleuté d’articles de presse, de photos et de chiffres qui ne cessent d’affluer depuis les serveurs d’EVA. Et, à mesure que se dessine devant moi, le schéma tordu d’une machination, mon regard se fait d’ombre, mes lèvres se pincent, et mes doigts griffent et chiffonnent le dessus de lit avec un agacement profond. J’ai l’impression d’être une intruse, détaillant, écartelant, débitant chaque instant de la vie d’El et de la famille Masaari. Une voyeuse se glissant dans les méandres d’affaires qui ne la concerne en rien, et malgré l’approbation et la permission de celui-ci, il y a au creux de mon ventre, lové, une gêne qui s’amplifie encore alors que je crois saisir l’essence même d’une trahison filiale.
Mes yeux abandonnent les caractères bleus et filent sur le visage de l’humain. Ce n’est pas que de la gêne qui m’oppresse soudainement, non, mais de la tristesse, pour lui, de l’empathie, de la compassion aussi… peut-être. Mais il n’est pas homme à recevoir de la pitié sans ciller, à supporter que l’on s’ingère dans ses sentiments ou qu’on l’affuble d’autant de faiblesses et de commisérations… c’est certain. Tout aussi certain que celui qui s’abandonnerait à lui faire sentir sa sollicitude pourrait bien finir avec un sabre en travers de la gorge. Je m’égare, encore une fois, perdue dans mes pensées, fixée sur lui comme un ancrage à ma réflexion avant de remarquer l’agitation de ses paupières, de ses mâchoires serrées, de ses poings fermés. Et, comme pour me tirer plus abruptement de ma rêverie, l’odeur nauséabonde et la présence huileuse d’une entité noire s’insinuant entre nous. Elle l’enveloppe, le cajole, réveillant l’endormi dans un sursaut avant de s'effacer, ne laissant dans son sillage qu’un parfum de perfidie et de putréfaction.
« Sinya. Je suis sûr que c’était elle. Elle était présente dans mon rêve. Ou plutôt mon cauchemar… D’abord mon père, puis elle. Ça ferait beaucoup trop de coïncidence. Je pense qu’il est temps de rendre une visite à mon paternel. J’imagine qu’il a beaucoup à nous apprendre. »
« Sinya… » répétais-je avec une lenteur calculée .. ; « Oui… je vois son intérêt à agir de la sorte, à s’en prendre aux mouvements de l’autoroute Hutt… contrôler cet axe c’est contrôler une grande partie des Territoires Hutt… Et nous savons toi et moi, qu’elle convoite très sérieusement cette partie de l’Unvivers. »
Je me lève, écartant d’un geste les rideaux pour laisser pénétrer à l’intérieur la lumière du jour.
« Et pour l’implication de ton père… j’ai une piste. »
Une piste qu’il n’allait pas aimer du tout.
« Il y a 4 ans, une loi a été promulguée ici, concernant la succession. Ton père était visiblement, d’après ce qu’EVA a découvert, un fervent opposant à cette loi, ce qui n’est pas étonnant puisqu’elle permet aux enfants naturels reconnus d’accéder à l’héritage de leur parentèle au même titre d’un enfant né sous mariage. Malgré son opposition farouche, celles de deux ou trois noms politiques importants de la planète elle a tout de même été édictée. Autrement dit, El, aux yeux de cette loi, tu es l’héritier principal de ton père. Devant ton demi-frère… »
Je lui laisse avaler l’information, ne lui présentant que mon dos pour qu’il jouisse d’un peu d’intimité.
« Il… y a encore autre chose…. EVA a découvert un acte de décès… à ton nom. Visiblement ton père a déposer une plainte pour disparition lorsque… Borenga est mort et que tu as pris le nom de Darth Nesanto. Il en a profité pour affirmer ta disparition et la période légale sur Eriadu pour déclarer une personne disparue décédée n’a pas été respectée. J’imagine qu’il n’est pas étranger à ceci mais… officiellement tu es mort depuis 8 jours… Ca explique son expressément à te voir disparaître, et peut être ses liens avec Sinya … quoique je n’en sois pas du tout certaine. »
Je me retourne, m’approche de lui, ressentant la tension qui l’habite avec une acuité particulière.
« Je sais que tu ne peux… que tu ne veux pas laisser passer ces actes. Tu as raison, nous devons aller voir ton paternel mais… »
Mes lèvres se pincent alors que je lui fais face, aussi sombre qu’une nuit sans lune, aussi prédatrice qu’un vornsk appâté par l’odeur du sang.
« … il mérite que tu brises tous ses espoirs, que tu réduises en miette toutes ses petites manigances pour assurer à ton frère l’usufruit de son empire. Courir chez lui pour tout bruler et réclamer des explications…. Ce n’est pas assez. Les parents doivent protéger leurs enfants, pas les jeter en pâture comme s’il n’étaient que de vulgaires torchons indésirables… ils doivent assumer leurs actes quand bien même ils soient agrémentés de honte ou de regrets. »
Je ne cherche même pas à dissimuler l’écrin de colère contenant ma voix, ou l’aigreur qui suinte dans chacun de mes mots. J’exècre les gens similaires à Masaari Père, ces hommes qui se croient au-dessus de tous, prêt à assouplir les lois pour subvenir à leurs ambitions, prêts à sacrifier leurs enfants par faiblesse, veulerie, vanité ou cupidité. Peut-être est-ce parce que je ne me pardonne pas à moi-même, ou parce que je connais la souffrance qui accompagne le désespoir du geste, la fatalité qui ne peut retenir le bras et les remords, les pleurs, la douleur hantant chacune de mes respirations en un rappel incessant à mon infanticide. Mais lui ne connait pas la honte, pas l’éteinte atroce de la perte d’un enfant, pire il convoitait la mort d’El comme l’on convoite un trésor… et pourquoi ? Pour favoriser l’enfant d’un mariage… moralité douteuse
« Il donne une réception pour l’intronisation de ton frère… ce soir… dans son manoir avec tout le gratin de la haute société. »
J’affiche un article en hologramme et poursuit.
« La presse va assurer la couverture de l’événement. Que dis-tu de faire réapparaître l’Héritier Masaari, sous les projecteurs, de briser la stratégie de ton père sans qu’il ne puisse rien faire d’autre que voir ses plans se réduire en cendre. Allons-y… prévenons les médias, faisons une entrée spectaculaire, jouons leur jeu de bienséance. Avant de, secouer ce nid de vipères pour voir ce qui en sors… Nous devons aller à cette sauterie et attaquer le problème frontalement… il te faut des réponses, et il me faut des coupables. Je crois qu’en faisant écrouler leur petit monde, nous allons faire sortir les loups du bois, et obtenir l’un et l’autre ce que nous voulons.»
Une attaque frontale… rien de plus… rien de moins … en escarpins et smoking, sous un vernis médiatique… Peut-être. Ou peut-être pas.
Invité
# Re: [Dennogra] Tout commencement a une fin… [El Masaari] - Mar 15 Jan 2019 - 14:18
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Darth Velvet
# Re: [Dennogra] Tout commencement a une fin… [El Masaari] - Dim 2 Juin 2019 - 22:00
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
J’inspire longuement, laissant la relative fraicheur de l’air nocturne m’envahir avant que la réception, les mondanités et les problèmes ne déversent sur nous ses flots étouffants de flatteries, de bassesses, de mesquineries et de politique. Je n’ai pas beaucoup plus hâte qu’El à me plonger dans de faux semblants exsudant la rouerie, si chers à ceux qui évoluent dans les strates aristocratiques du pouvoir, pourtant c’est un monde qui ne m’est pas aussi inconnu que pour lui, un jeu dont je n’ignore ni la veulerie, ni les rouages bien que ma pratique se soit rouillée avec la disparition volontaire de Ragda du Cénacle.
Le lamé doré de ma robe cliquète discrètement couvert par l’annonce haut perché du majordome, alors que nous avançons tous les deux vers le devant de cette scène. Je me doute de l’effet que nous produisons tous les deux, entre cette déclaration grandiloquente du fils mort ressuscité et nos apparences particulièrement marquées. Choquer les esprits, imprimer le sceau de notre présence, jusqu’à ce que silence se fasse et que les flashs des journalistes crépitent de surprise ou de curiosité. Une mise en scène orchestrée. Ils verront, derrière leurs objectifs, la silhouette charismatique du sith souligné par la sobriété d’obsidienne de son costume de soirée, sa capeline parsemée de strass comme un rappel à sa noblesse. Ils verront ma robe, lamelles d’or scintillant à chacun de mes mouvements si bien qu’on ne sait si elle couvre ou découvre ma nudité d’un léger tintement de grelots, un drapé arachnéen de taffetas noir et de dentelles coquines soulignant l’harmonie de mes courbes, glissant en une cascade sombre et brillante sur mes reins, comme un rappel à la tenue d’El. Mon éclat contre son austérité, un faire valoir et une protection, parce que les regards s’attardant sur les déliés de ma féminité en oublieront d’observer son visage à nu, dépossédé de son masque mais non de sa dangerosité.
Nous évoluons dans ce silence stupéfait, épicentre des regards et des attentions. Puis doucement d’abord, les discussions ne reprennent que dans une aura conspiratrice de chuchotements avant que nous soyons interceptés par la silhouette aussi élégante que guindé, d’un Humain. Pas n’importe quel humain. Il y a assurément de son frère en lui, l’empreinte d’un père mêlée à l’arrogance et le désarroi sous un costume aussi impeccable qu’onéreux.
« El ? » demande-t-il, visiblement déstabilisé par l’annonce du majordome et notre arrivée fracassante. « C’est bien toi ? »
Un moment de flottement éphémère qui se voit bien vite chassé par un sourire prédateur, et une assurance factice.
« Tu as l’air en forme pour un mort. Je doute que Père soit ravi de ton éclat de ce soir.. » commence-t-il laissant le sous-entendu flotter entre nous sur ses doutes concernant le patriarche et la résurrection annoncé de son premier né. « Il voudra assurément te parler. Nous parler. Immédiatement je pense. Allons dans son bur… »
« Monsieur Masaari. »
Ma voix se fait velours, alors que mon bras s’égare avec un attachement feint sur celui de mon compagnon.
« Ne croyez vous pas que vous allez faire jaser, si aussitôt arrivés, vous nous enlevez à cette petite fête pour dissimuler votre frère comme un membre honteux de votre famille. Je vois ici certains diplomates qui officient notamment au sein de la Rotonde de la République, quelques envoyés des Rajiidics aussi. Je comprends votre impatience à connaitre par le détail les aventures de votre frère, tout comme El doit se demander comment il a pu passer du statut de disparu à perdu en un temps aussi court, mais n’en serait pas moins… disons… discutable pour certaines mauvaises langues, de deviser encore un moment ici, cordialement avant de vous dissimuler et vous enfermer à double tour dans le bureau de votre père ? »
Il rougit, laissant entrevoir une certaine gêne, mais difficile de savoir si elle s’accorde à la honte de son empressement ou à sa volonté de faire taire un frère un peu trop embarrassant.
« Navré. Père me taxe d’impulsif, et il a vraisemblablement raison, Dame… Sweety ? c’est bien cela ? »
« Exactement » déclarais-je avec un sourire mi charmeur, mi aguicheur
« El et moi n’avons jamais eu l’opportunité d’être proches. Mais, je suis impatient de savoir ce qu’il t’est arrivé depuis ta disparition. Père et Maman n’ont rien voulu me dire. C’est à peine s’ils ont prononcé un mot à ton sujet ces 10 dernières années. »
Après un échange de mondanités, d’interruptions curieuses, de présentations de notables et tout en nous guidant, d’une main de maître près de l’escalier menant aux étages, il reprit sérieusement :
« Je pense que nous avons assez donner le change, allons retrouver Père dans son bureau. Dame Sweety, je suis au regret de vous dire que cette entrevue doit demeurer privé, et de vous soustraire quelques temps à votre cavalier quoique je ne doute pas que vous ne manquiez de compagnie ou de chevaliers servants. Tous les hommes de cette salle n’ont d’yeux que pour vous. » conclut-il galamment.
Je me retourne vers El, guettant de lui son approbation ou un signe contraire, mes doigts gantés toujours sur son bras. Quoi qu’il choisisse, que je l’accompagne en tant que Sweety ou que j’arpente ses pas en tant qu’ombre de Force, je ne le quitterais pas, pas alors que nous sommes si proches de tout découvrir et de comprendre les motivations de son père… de Synia…
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