Le Masque de la Force
Le Masque de la Force
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L’assaut impérial est un franc succès. La base sous-marine est sous contrôle, les pertes humaines ainsi que les dégâts matériels sont largement acceptables. Seul l’usage de grenades EMP dans la salle de contrôle laisse planer des doutes sur la capacité des ingénieurs impériaux à récupérer l’entièreté des données stratégiques, ainsi que les codes de communication utilisés par les forces locales. Yana Silvasi peut être satisfaite. Le Jedi, ainsi qu’une partie des membres éminents de l’armée de Dubrillion ont été capturés, ils sont à présent maintenus sous bonne garde dans une salle annexe ayant échappée aux échanges de tirs. Pour autant, elle est loin de se réjouir… En effet, les nouvelles du front sont loin d’être bonnes. L’armée impériale s’est embourbée dans les grandes villes, sans parvenir à arracher la victoire rapide promises par les généraux. Dans la capitale même, la République, épaulé par des Jedi, est parvenue à stopper les troupes d’élites avant qu’elles n’aient pu atteindre leurs objectifs. En orbite, la situation n’est guère meilleure. Contre toute attente, le flotte République a su retourner l’effet de surprise à son avantage… Bien que la bataille ne soit terminée, les prévisions ne sont en faveur du Général Vaas.

Rapidement, le doute s’immisce dans l’esprit de la Sith. Si l’Empire devait échouer, elle se retrouverait, elle et ses soldats, coincée sous l’océan, sans réelle solution de repli. Abandonner son poste pour s’enfuir ? Possible, mais hautement risqué. Tenter de quitter la planète à bord de navettes impériales pourrait s’avérer fatal compte tenu de la tournure des évènements à la surface. Mais la jeune Sith n’est pas du genre à paniquer, ni à manquer de ressources. La base sous-marine dispose de plusieurs navettes. Elle pourrait les dérober, faire évacuer ses hommes en toute sécurité une fois les données stratégiques volées à l’ennemi…

Un plan parfait, sur le papier. La réalité rattrape rapidement la théorie. Les navettes sont en piteuses état, sabotées par leurs propriétaires, dans un ultime élan de résistance face à l’envahisseur. Le seul véhicule ayant échappé à ce carnage n’est autre que l’intercepteur Jedi, trop petit pour contenir tous les hommes. L’appareil dispose d’une quantité impressionnante de dispositifs anti-intrusion. Après de longues minutes, Yana parvient à y pénétrer, pour découvrir qu’elle ne dispose des codes nécessaires pour le faire décoller… Et prévenir des techniciens est prématuré… Si la rumeur : qu’elle cherche un moyen de fuite trop petit pour emporter tout le monde, devait se répandre, elle risquerait de faire face à une mutinerie… Mais alors qu’elle réfléchit à tout ceci, la Force elle-même lui envoie un signe. Un voyant s’allume sur le tableau de bord : communication longue distance entrante. Une voix jaillit des haut-parleurs :

- Ici le Maitre Marja, est-ce que quelqu’un me reçoit ?! 


-------- Au sol, sur Gree, les survivants se sont rassemblés autour des épaves de capsules tombées du ciel. Autour d’eux, un désert sans fin s’étend sous un soleil de plomb. Le moral est au plus bas, d’autant que les nouvelles ne sont bonnes. L’Empire semble prendre le dessus sur Gree… Et si Hildegarde ne réagit pas rapidement pour trouver un plan de sortie, ce seront des centaines d’âmes qui auront péri inutilement. Par chance, ou par miracle, à moins qu’il ne s’agisse d’un signe de la Force… Un technicien moins empoté que les autres parvient à improviser une console de communication longue distance. L’appareil fait peur à voir. Il ne faut pas être un expert en électronique pour comprendre que reproduire une telle prouesse ne sera possible : la petite troupe, à l’image des criminels incarcérés dans les prisons de haute sécurité, en dispose que d’un appel… Alors il faut composer le bon numéro ! Après de longues minutes de méditation, la fossile-Jedi prend une décision : C’est vers Dubrillion qu’il faut envoyer le signal ! Là-bas se trouvent d’autres membres de l’Ordre, ainsi que des troupes Républicaines en nombre. Seuls leur concours pourrait encore permettre d’infléchir l’issue de cette bataille sur Gree… Ou du moins sauver ceux qui peuvent encore l’être. Sauf que lorsqu’elle presse le bouton, Maitre Marja est loin d’imaginer la personne qui réceptionnera son appel à l’aide…
Au même instant, un enseigne anonyme hurle depuis l’autre bout du camp :
« Tempête de sable en approche ! On va tous y rester ! »


-------- Yana Silvasi comprend rapidement que cet appel représente sa meilleure chance de salut. Et si elle parvenait à négocier avec les Jedi pour obtenir un passe-droit… Certes, elle frisera la haute trahison… Mais elle pourra définitivement gagner le respect des troupes impériales en leur sauvant la vie. D’autant que si elle parvient à ramener les données stratégiques aux grandes pontes impériales, son audacieux plan d’évasion sera vite oublié. A cet instant, elle ignore où se trouve ce Maitre Marja… Mais sa voix ne laisse planer aucun doute quant à l’urgence de sa demande… Peut-être pourrait-elle trouver un compromis mutuellement avantageux ? Ce qui est certain, c’est que cet appel confirme que la République est parvenue à faire tomber les brouillages longue distance imposé par le blocus planétaire… Et c’est loin d’être une bonne nouvelle.



Seuls les joueurs Hildegarde Marja & Yana Silvasi peuvent intervenir dans ce sujet. S’agissant d’un RP de stratégie, vous serez départagés sur la qualité d’écriture de votre RP, la pertinence, l’originalité et le réalisme de votre argumentation et de vos propositions ainsi que votre fair-play vis-à-vis de vos adversaires.
Ordre de post : Yana - Hildegarde.
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Anonymous
La seconde après que les combats aient cessé dans le centre de contrôle de la base sous-marine, Yana se détendit légèrement. Le plus dur était fait, il ne restait plus qu’à attendre que les troupes impériales et les autres Sith envoyés sur place fassent le reste. Elle regrettait d’avoir eu à utiliser des grenades EMP dans un tel lieu, ça allait rendre difficile la récupération des données importantes, et surtout l’empêcher d’obtenir des informations des satellites et autres signaux de la planète pendant plusieurs minutes. Il fallait donc commencer à agir maintenant.

« Sergent, que quelqu’un passe des menottes anti-Jedi aux poignets du chevalier, prévenez l’ensemble des équipes de techniciens et de slicers, je les veux ici à tout réparer le plus rapidement possible. Le plus vite on arrivera à avoir les coms et la surveillance actives, le plus rapidement on pourra aider nos gars au sol. »

Se reculant légèrement dans un coin de la pièce pour souffler, Yana en profita pour aller murmurer quelques mots à l’oreille du sergent Jansen, qui supervisait la situation.

« Une fois que vous avez passé des menottes au Jedi pour couper sa connexion à la Force, je veux que vous trouviez de quoi le mettre KO. Vous avez de quoi l’assommer pendant de longues heures ? »

Un clignement des yeux de la part de son interlocutrice, puis sa voix lui répondit calmement.

« Bien reçu madame, je vais demander aux hommes se chargeant des blessés, ils doivent avoir du matériel. »

Yana hocha de la tête avant de continuer, un petit sourire sur le visage.

« Parfait. Ne le faites pas de suite, ce n’est pas urgent pour l’instant, attendez que je vous en donne l’ordre. »

Un salut lui répondit et la jeune Sith sourit une fois de plus avant de quitter les lieux, décidant de rejoindre le camp arrière pour se faire soigner sa blessure, et se reposer. Cela prendrait de longues minutes au minimum pour tout remettre en marche, et elle n’avait pas de temps à perdre à rien faire. Elle était exténuée, et devait se reposer, à la fois son esprit et son corps.

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Yana fut réveillée par une main lui secouant l’épaule, la faisant cligner des yeux et remuer de la tête avant que son cerveau ne s’active totalement et ne décide de se mettre à fonctionner. Elle avait été soignée comme il l’était possible. Rien de vraiment miraculeux, mais elle pouvait se servir de son bras. Avec un peu de chance, sa blessure avait été plutôt bénigne. Regardant son datapad, elle nota l’heure. Quarante minutes de sommeil. Insuffisant et frustrant pour totalement récupérer, mais toujours mieux que rien.

« Sitrep. »

L’expression de l’homme, l’officier Frajes, était… désagréable à regarder, et ses émotions montraient à quel point les nouvelles qu’il avait à lui donner étaient… mauvaises. Elle craignait le pire.

« Hmm, il vaudrait mieux que vous veniez au centre de commandement madame, vous comprendrez mieux la situation. »

Ah… ça promettait d’être encore pire qu’elle le craignait. Pourvu que ce n’était pas une situation comme Makem Te, par pitié Force… pas une fois de plus. Le trajet fut court et arrivé au centre de commandement, débarrassé des combattants ennemis qui avaient été mis à l’abri dans une pièce sécurisée et surveillée en permanence par des gardes, Yana ne put faire qu’une triste constatation. La situation était encore plus pourrie qu’elle ne l’était sur Makem Te.

La flotte impériale avait été repoussée et était poursuivie par la flotte républicaine. Elle n’avait pas beaucoup d’informations, mais d’après ce qu’elle pouvait voir dans les données reçues, les troupes impériales étaient en recul complet sur l’ensemble de la planète. Rien de dramatique encore, et ils avaient quelques heures devant eux avant de devoir faire face à une invasion de la base sous-marine dans laquelle ils se trouvaient, mais la situation était périlleuse, et leurs navettes n’étaient pas équipées d’hyperdrive pour la peine. Parce que sinon ça serait trop simple de prendre la fuite vers Artorias dès que la bataille spatiale serait avérée perdue. Parce qu’elle n’allait pas fuir alors que des troupes impériales étaient toujours en train de combattre, trop de risques de perte de réputation.

Il fallait néanmoins se préparer au pire.

« Les slicers, vous me récupérez tout ce qui traine dans ces systèmes. Codes d’accès, fréquences de radio, plans des explosifs qu’ils ont placés avec les données d’activation. Tout ce qui est récupérable et qui pour vous a ne serait-ce qu’une minuscule valeur stratégique, je veux qu’on l’ait entre les mains. Il faut au moins que la situation dans laquelle on se trouve nous rapporte quelque chose, et ne soit pas un désastre complet pour l’Empire. »

Les EMP qui avaient détonné avait endommagé les systèmes, mais avec un peu de chance il y avait des sauvegardes qui trainaient et qui étaient récupérables. Cela leur prendrait du temps, et du temps ils en avaient en attendant de voir le désastre en orbite. Ses ordres n’étaient pas finis néanmoins.

« Les ingénieurs, essayez de finir de réparer tout ce qui peut l’être, je vais jeter un œil aux navettes Républicaines, histoire de vérifier si on ne peut pas se barrer en utilisant leurs codes IFF. D’ailleurs, c’est valable aussi pour les slicers. Si on peut récupérer des codes IFF histoire de foutre la merde dans les formations ennemies, ou offrir une chance à nos gars de faire de gros dégâts, il faut en profiter. »

Ça ne serait pas simple, mais chaque avantage devrait être utilisé dans ces situations difficiles, et la jeune femme n’allait pas se gêner pour prendre en compte toutes les situations afin de se tirer, elle et ses soldats de cette situation difficile.

Le trajet jusqu’aux hangars fut court, et Yana ne put s’empêcher de grimacer en voyant l’état des vaisseaux. De souvenir, ces modèles étaient normalement équipés d’une hyperdrive, mais d=au vu de l’état dans lequel ils se trouvaient, elle savait sans les examiner qu’il leur serait impossible de les utiliser pour partir. Ils devraient donc se contenter des navettes impériales sans moyen de quitter le système. Il ne faudrait pas après tout laisser aux soldats la possibilité de quitter le combat sans le vaisseau amiral, ou sans un croiseur lourd pouvant les héberger.

Raisonnement d’abrutis dégénérés. Sérieusement, certaines des décisions prises par le commandement Impérial était si idiots et cruels qu’elle se demandait pourquoi ils n’avaient pas encore perdu la guerre. L’influence de la Force sans doute.

Se concentrant à nouveau sur la situation actuelle, la jeune femme remarqua un autre vaisseau, qui lui était dans une condition parfaite. Un intercepteur Jedi. Eh bien, même si cela ne lui permettrait pas de conduire ses troupes hors de Dubrillion, cela lui offrait des possibilités d’informations supplémentaires. Bouclé, bien évidemment, mais la zeltronne était d’une intelligence remarquable, et connaissait assez bien les vaisseaux spatiaux pour déverrouiller l’extérieur. Le vaisseau était monoplace, donc au niveau du transport de troupes, on pouvait toujours courir, mais il était accroché à l’anneau d’hyperpropulsion nécessaire pour en faire un moyen de fuite possible. Elle devrait abandonner ses troupes au sol, ainsi qu’Aurora sur la planète, chose qu’elle ne souhaitait absolument pas faire, mais c’était une possibilité.

S’étant installée dans le cockpit, la jeune femme vérifia les systèmes accessibles et put constater avec désarroi que le vaisseau était complètement verrouillé, et que des codes d’accès étaient disponibles pour le faire décoller. Encore une tuile. Elle était en train de partir lorsqu’un voyant sur le tableau de bord de l’intercepteur s’afficha, et un message fut reçu. La surprise de la Sith fut énorme d’entendre la voix d’une Maître Jedi apparemment.

La situation allait de mal en pis, et sérieusement elle en avait marre de cette accumulation de circonstances pourries. Son doigt hésita quelques instants à appuyer sur le bouton pour répondre avant que son esprit ne prenne le relai. Le Chevalier Jedi capturé était une prise de choix pour Korriban, et répondre à bord d’un intercepteur pourrait presque certainement assurer qu’elle l’avait en sa possession. Par contre si elle récupérait la fréquence reçue, et qu’elle l’utilisait sur le système radio de la base, système qui était fait justement pour capter un grand nombre de transmissions. Eh bien dans ce cas la suspicion serait bien moins importante. Une voix lointaine criant l’arrivée d’une tempête de sable lui fit écarquiller les yeux. D’où venait cet appel ? Et vu leur situation… il serait peut-être possible de négocier.

Il lui fut aisé de récupérer les informations des gammes de signaux reçus par la radio avec quelques manipulations, en faisant bien attention à ne pas répondre au message pour ne pas se faire repérer, puis Yana courut rejoindre le centre de commandement, dans lequel les slicers et les ingénieurs étaient toujours à l’œuvre.

Une fois arrivée, elle prit la parole en se déplaçant vers une radio.

« Il y a des vaisseaux républicains sabotés dans leur hangar, ainsi qu’un intercepteur Jedi. Essayez de voir ce qui peut être récupéré sur les vaisseaux, et si un groupe pouvait essayer de trouver les codes pour débloquer le décollage de l’intercepteur, ça pourrait nous aider à l’avenir. »

Tapant les informations dans les holocoms de la base afin de pouvoir recevoir le message elle-même, sans pour autant envoyer un hologramme vers l’appareil cible, Yana continua à parler.

« Apparemment une Maitre Jedi est en train d’envoyer un message d’urgence. Au cas où nos amis en orbite se montrent aussi incompétents que je le crains, je veux essayer de tous vous ramener dans le territoire Impérial, même si je dois négocier. Silence pendant la communication. Slicers, si un groupe a le temps, j’aimerais que vous essayiez de me trouver la source de ce signal. Donnez-moi ce que vous pouvez pendant la com, en faisant bien attention à ne pas l’interrompre. »

Yana alluma l’holocom de la base et se mit à parler.

« Maitre Marja, maitre Marja ? Ici Dubrillion, est-ce que vous nous recevez ? Nous avons entendu le danger dans lequel vous vous trouvez, mais nous n’avons pas vos coordonnées, ni même votre planète. Répondez ! »

Une entrée somme toute très neutre, le meilleur moyen de récupérer des informations en profitant d’un possible désarroi des troupes adverses. Même si elle savait que la Jedi risquait de ne rien lui dévoiler à partir du moment où elle comprendrait qu’ils étaient impériaux, les hommes à ses côtés le feraient peut-être par désespoir.

Elle espérait juste que cela lui permettrait de se sortir de l’épineuse situation dans laquelle elle se trouvait.
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Au moins, nous sommes en un seul morceau Dalla, vous pourrez raconter cette histoire à votre padawan un jour il appréciera beaucoup !

Hildegarde toute secouée par l’atterrissage sur la planète désertique ouvrit la porte de la capsule de sauvetage qui s’était partiellement enfoncée dans le sable brûlant. Décoiffée et manifestement d’une humeur encore plus massacrante qu’à l’accoutumée la vieille Jedi quitta la capsule et balaya la zone du regard, l’immensité désertique de Gree était couverte de dizaines de petites capsules de sauvetage qui s’étaient échappées de l’Espoir, la Frégate qu’Hildegarde avait sciemment envoyé en vitesse lumière dans l’espoir de renvoyer l’immonde Absalom à l’enfer auquel il appartenait. Le pari avait été risqué, toutefois aux yeux de la Jedi ce sacrifice n’en était pas un. Leur flotte aurait été battue par la puissance de feu impériale, l’improbable baroud d’honneur leur faisait au moins gagner un peu de temps. Il ne restait plus qu’à implorer la Force pour que quelqu’un, quelque part ait pu recevoir leurs messages de détresse.

Les rescapés de l’espoir se regroupaient peu à peu autour de Dalla et de son Maître, les visages étaient frappées par la crainte, la stupeur, la fatigue. Certains officiers manquaient à l’appel, d’autres étaient blessées. Nul besoin d’être un Jedi pour se rendre compte que tout ce petit monde passait une journée exécrable et que le moral était au plus bas. Vu la chaleur, le manque d’eau, il fallait agir et vite, Hildegarde devait reprendre le contrôle de ses troupes.
Elle repensa à ce qui lui avait dit son deuxième Maître, bien des années plus tôt. Si tu veux être chef, un jour, pense à ceux qui te seront confiés, si tu ralentis, ils s’arrêtent, si tu faiblis, ils flanchent, si tu t’assieds, ils se couchent, si tu critiques, ils démolissent Mais, si tu marches devant, ils te dépasseront, si tu donnes la main, ils donneront leur vie. Et si tu crois en la Force, alors, ils seront des saints.

La vieille femme réajusta sa bure pour en faire échapper le sable, essuya la sueur qui perlait sur son visage ridé et interpella son second en lui chuchotant à l’oreille, ne voulant pas que les survivants entendent la potentielle mauvaise nouvelle.

Capitaine, état des lieux des survivants, je vous prie.

71% de l’équipage, Maître Marja.

Répondit doucement le capitaine en baissant la tête tout en pensant à ses camarades disparus.

La femme encaissa la nouvelle sans sourciller et inclina la tête vers le sol avec fatalisme. Elle décida ensuite de s’éloigner pour remettre en place ses pensées. Noctis avait fait ressortir ce qu’il y avait de plus mauvais chez elle, son despotisme, sa sévérité et même sa cruauté qu’elle avait pourtant enfuie si profondément au fond de son cœur. De par son expertise au Juyo, Hildegarde avait l’habitude de se trouver à l’extrême limite entre le côté lumineux et le côté obscur, utilisant les deux côtés pour pratiquer son art ; si elle était convaincue qu’un grand Jedi devait être un peu un Sith, elle regrettait presque ses actes, éprouvant le terrible fardeau du commandement et les décisions parfois cruelles qu’il impliquait.

Capitaine, cartographiez les lieux, inventoriez le matériel et les vivres, soignez les blessés, Dalla vous aidera. Demandez à un ingénieur s’il peut bricoler un émetteur pour que nous puissions communiquer avec l’Ordre.

L’homme acquiesça et alla exécuter ses ordres pendant qu’Hildegarde se rapprochait d’un monticule rocheux. Elle ferma les yeux et laissa parler son cœur, implorant la Force que les sacrifiés Républicains puisse trouver la paix, que la Force les berce et les garde en son sein. À l’aide de son sabre elle traça dans la roche le symbole funéraire Jedi, comme un hommage à ceux qui ne seraient plus, de nouveaux pions sacrifiés dans cette guerre juste et nécessaire à ses yeux. Pour vaincre et anéantir l’Empire, la Jedi était prête à tous les sacrifices, le sien compris. La guerre était exigeante et réclamait son tribut de sang. Tous les autels de la liberté étaient hantés par les âmes des défunts, pour abattre Noctis, elle aurait été prête à sacrifier tout son équipage.

Elle entra ensuite en méditation mobile.

Non loin de là, les survivants s’étaient mis en ordre de marche et récupéraient ce qui pouvait l’être. Les capsules de sauvetage contenaient des vivres, des armes, de l’eau et du matériel qui permit à l’un des ingénieurs de construire rapidement une drôle de machine à l’apparence usée surmontée d’une antenne récupérée sur une capsule éventrée.
Durant ce laps de temps ; Hildegarde était revenue au camp et réunit tous les survivants. Elle prit la parole, calmement, déployant son aura de Force pour essayer de rassurer l’équipage.

Valeureux soldats de l’Espoir, je ne serai pas longue. Nos pertes sont lourdes, nous sommes perdus sur Gree et avons perdus le contrôle de l’espace orbital de Gree. La situation est grave et c’est pour cela que j’ai plus que jamais besoin de vous et de vos talents. Prenez un instant pour pleurer les morts mais survivons, car mourir ici reviendrait à ne pas honorer leur sacrifice. Dalla, Nous allons partir trouver un moyen de communication pour appeler des moyens d’extraction. En attendant… J’ai une mission de la plus haute importance à vous confier : vous devez retrouver Maître Vespen pour lui expliquer la situation. Elle est certainement dans les ruines en train de se battre… Je ne veux que vous ne preniez AUCUN risque inconsidéré, c’est compris ? Capitaine, nous pouvons communiquer ?

Affirmatif Maître, l’Officier Randy à peu bricoler un émetteur, ce n’est pas le dernier cri. Vu les réserves d’énergie, on ne pourra passer qu’un appel longue distance, il n’y a plus de relais comme nous avons coupé les communications.

Elle eut un sourire, tout n’était finalement pas perdu, la Force était encore de leur côté.

C’est parfait, officier Randy félicitations, ouvrez moi une communication vers Dubrillon, essayez de capter une fréquence sécurisée, nous ne savons toujours pas si Noctis est bel et bien mort.

Dubrillon, Ondéron, non ?

Non Dubrillon est plus proche et le gros de nos forces s’y trouve, avec un peu de chance ils auront eu un peu plus de chance que nous.

Bien Maître, mais rappelez-vous ! Une seule communication.

Déclara l’officier qui partit régler la machine à l’aide de pinces directement dans le cœur de l’assemblage mécanique qui faisait office de station de contrôle. Hildegarde se rapprocha, elle tira de son sac à mains une petite bouteille d’eau, elle en bu une gorgée et donna l’ordre de faire passer. Elle attendit le signal de Randy devant le micro grésillant. Un pouce vers le haut de sa part marqua le début de la communication.

 Ici Maitre Marja, est-ce que quelqu’un me reçoit ?!

La communication grésilla un instant et ce fut une voix de femme qui répondit. La folle furieuse ne mit qu’une seconde pour enguirlander sauvagement son interlocutrice sous les yeux écarquillés de l’Officier Randy.

Non mais vous rigolez où quoi double godichonne molle ! Il fait chaud et il y a du sable partout enfin ! Consultez le canal sécurisé, nous ne sommes pas loin des ruines de Verk’laj. Allo, vous entendez, vous n’êtes pas stagiaire au moins ? Passez-moi Maître Brock immédiatement ma fille, j’ai trente hommes et cinq blessés qui ne demandent qu’à être évacués de cette planète sordide

Sa voix avait été aussi aride que Gree, acariâtre comme à son habitude, son emportement encore plus précoce que d’habitude trahissait en réalité une vive inquiétude soigneusement dissimulée sous le masque de l’expérience. Elle était à cent lieues de se douter qu’elle parlait à une apprentie Sith située à plus de mille mille de sa potion.

Nous avons perdu le contrôle du ciel, je répète, l’arrière flotte a pratiquement été détruire. Quelle est la situation sur Dubrillon ?

La Jedi allait répondre mais un soldat accouru en poussant un grand cri de désespoir.

Tempête de sable en approche ! On va tous y rester.

L’homme disait vrai ! À l’horizon un épais nuage de sable se rapprochait d’eux en hurlant, il allait à une vitesse folle. Mue par un réflexe inné, Hildegarde tendit la main en l’air et fit appel à la Force. Elle déploya une bulle de Force autour du petit groupe libérant toute son énergie. Déjà affaiblie moralement par l’intensité du combat orbital, déployer un bouclier de Force de cette taille était épuisant, même pour elle. Il ne faudrait pas que la tempête dure trop longtemps.

Avez-vous des vaisseaux de transports à disposition ?
Hurla Hildegarde pour couvrir le bruit de la tempête de sable qui se réfléchissait sur la fine couche de force bleutée qui entourait le petit groupe.
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Yana s’attendait à beaucoup de choses différentes lors de cette communication. Elle s’attendait à une personne ferme mais aimable. Elle s’attendait à une femme froide et professionnelle. Elle ne s’attendait certainement pas à se faire enguirlander comme si elle était une jeune idiote à peine sortie de l’école. C’était… rafraichissant, et malgré la situation difficile dans laquelle les deux femmes se trouvaient, la jeune Sith ne put s’empêcher de laisser un petit rire stupéfait s’échapper de ses lèvres.

C’était… la situation de son interlocutrice était encore pire que la sienne, et ça lui offrait des options. Des options de négociations afin de quitter les lieux, et de sauver les hommes sous ses ordres. Elle laissa la Jedi expliquer la situation sans parler, faisant quelques signes pour connaitre l’avancement de la situation au niveau de la récupération des données. Apparemment, ce n’était pas parfait, mais ils avaient récupéré de nombreuses informations, y compris le fait que c’était bien le gouvernement de Dubrillion qui avait fait exploser tous les bâtiments pour résister à l’invasion Sith. Cela pourrait être utile sur le long terme. Maitre Marja avait fini de parler, et apparemment au vu des bruits, la tempête était en train de faire rage de leur côté. Elle était sur un compte à rebours si elle voulait profiter de la situation pour négocier avec la République une extraction de Dubrillion en échange des coordonnées de la Jedi et des troupes Républicaines.

Le fait qu’elle ait dit que l’arrière flotte était dévastée était un point positif majeur, et signifiait que l’Empire pourrait continuer à mener ses opérations sur la planète. De même, une fois que le vaisseau serait sur place, elle n’aurait plus de sécurité pour la protéger elle et ses hommes, et donc allait devoir faire en sorte d’être hors de portée d’une action de vengeance contre eux, histoire de tuer quelques impériaux en plus. Enfin, elle n’avait pas le temps de tergiverser, il fallait parler et agir.

« Vous savez Maitre Marja, je ne m’attendais pas à ce genre de réception, mais je suppose que je la mérite même si ne vous en doutez pas encore. Puisque je n’ai pas énormément de temps devant moi, et vous encore moins, autant jouer cartes sur table. »

Prenant une seconde pour réfléchir à ses mots, Yana continua à parler.

« Vous pouvez m’appeler Hana, je suis une apprentie Sith, et avec moi se trouvent des soldats que j’aimerais garder en vie. Malheureusement pour moi, et heureusement pour vous, nous n’avons pas de navettes dotées d’hyperespace, et la République n’est pas loin du contrôle orbital sur Dubrillion. »

Se recentrant quelques secondes, la jeune femme continua.

« Je ne sais pas vraiment à quel jeu joue la Force, mais la situation est… sinon idéale du moins plutôt favorable pour nous deux. Contrairement à nombre de mes collègues, je suis parfaitement capable de négocier raisonnablement et tiens mes paroles, même si je comprends que vous ne me croyiez pas. Néanmoins, voici ce que je vous propose. »

Ses yeux se fermèrent, la Force envahissant ses sens l’espace d’un instant. Etait-ce une confirmation qu’elle pouvait ressentir ? Elle ne le savait pas. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle n’avait pas le choix, et son interlocutrice pas de temps à perdre.

« Nous allons quitter la base, et laisser les soldats Dubrillionnais que nous avons faits prisonniers sur place. Nos navettes auront leurs systèmes d’armement inactifs, et nous n’en sortirons pas afin qu’il n’y ait aucun contact entre nos deux factions. En retour, je souhaite avoir un enregistrement de votre part permettant de faire savoir à la flotte Républicaine que nous avons passé un accord, notre libre passage vers Gree de manière pacifique contre votre position sur la planète afin qu’une opération de sauvetage puisse être effectuée. »

Fronçant légèrement des sourcils, la jeune femme hocha de la tête pour elle-même avant de rectifier légèrement ses propos.

« Oh, et n’indiquez pas votre position exacte dans l’enregistrement. C’est triste de devoir en arriver là, mais nous sommes en guerre, et sans une telle précaution, je crains que notre mort ou capture ne soit rapide. En contrepartie, même si à vos yeux ça ne doit pas valoir grand-chose, je vous promets sur ma connexion avec la Force qu’une fois sur place je communiquerai l’information au commandant du vaisseau afin qu’il puisse vous récupérer. J’essayerai également de négocier avec les vaisseaux impériaux dans le système afin que votre sauvetage ne soit pas interrompu, même si en tant qu’apprentie, mes mots n’ont pas autorité absolue vous vous en doutez. Enfin, une fois sur place je suppose qu’un arrangement pourra être conclu. »

Ayant terminé sa proposition, Yana recula légèrement avant de discuter avec les techniciens sans être entendue, tous en pouvant écouter la réponse de la Jedi. Elle avait néanmoins beaucoup à préparer entre-temps.

« Je veux les informations récupérées encryptées de la manière la plus sécurisée possible et mises à l'abri. Copiez par contre les informations sur les actions des autorités de Dubrillion à part, et préparez-vous à les envoyer à ces coordonnées. »

Le brouillage impérial des communications était tombé, et dans la base la jeune femme avait accès à l’holonet sans souci. Son plan était simple. Même si la planète n’était pas tombée dans les mains de l’Empire, les dégâts étaient colossaux, et cela leur prendrait des années, et beaucoup de crédits à reconstruire. Elle n’avait pas le pouvoir de faire beaucoup. Juste, simplement… elle allait envoyer les informations sur les actions des dirigeants de la planète, leur action de saboter leurs propres villes, reconstruites avec les crédits républicains… aux banques républicaines. Elle n’était pas experte économique, mais elle savait que les banques étaient bien moins patriotes que d’autres institutions, et avec un peu de chance elles auraient beaucoup plus de scrupules à prêter de l’argent à la planète, et si elles le faisaient avec des taux bien plus élevés.

Il fallait bien préparer le terrain pour des invasions futures non ?

Une fois les préparations entamées, elle envoya un message rapide vers sa compagne de voyage dont elle n’avait plus de nouvelles.

« Aurora, c’est Yana, j’ai besoin de ta position. Nous avons perdu le contrôle orbital et j’organise une extraction. Prépare-toi à partir en catastrophe. »

Oh, la Jedi recommençait à parler. Voyons ce qu’elle avait à dire…
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Anonymous
[HRP : toutes mes excuses pour le retard, j'ai eu une semaine dificile. C'est reparti comme en quarante]

Hildegarde tenait toujours son bouclier de Force à bout de bras tirant dans sa connexion avec la Force. Le souffle du vent qui faisait virevolter les grains de sable suspension qui ricochaient sur le bouclier bleuté ; le couvrant à sa base d’une fine couche jaune. Une Jedi de son niveau n’aurait aucune difficulté à garder un pavois personnel pendant des heures. Toutefois, l’agrandir pour en faire profiter les rescapés de l’Espoir risquait de l’épuiser bien plus rapidement. La situation n’était pas pérenne et vu l’état de l’appareil de communication, il ne survivrait pas à une tempête de cet acabit. De surcroît, et d’après son créateur, il serait très difficile de le déplacer.

Même si la connexion de la Maître Jedi avec l’énergie à l’origine de toute chose était puissante, sa spécialité restait le duel au sabre, une compétence inutile avec une adversaire située sur Dubrillon.

Car c’était bien une adversaire au bout de la communication comme elle le découvrit avec stupeur en poussant un grognement de surprise. Quelle erreur de débutante, aveuglée par l’urgence de la situation et par cette irascibilité qui ne s’exprimait jamais aussi bien qu’après un parachutage en capsule sur une planète minable couverte de sable et sur laquelle elle n'avait même pas de thé pour oublier ce fiasco.

La vielle femme laissa Yana aller jusqu’au bout et l’écouta le plus tranquillement du monde pour essayer de rattraper sa bévue. Elle avait fourni déjà trop d’informations à l’ennemi, une erreur de padawan que l’apprentie venait également de commettre. La République gagnait sur Dubrillon, c’était au moins une bonne nouvelle dans l’immense désastre qu’était cette campagne menée par une bande de bons à rien, Maîtres du Conseil Jedi compris.

D’un doigt ridé elle fit signe à l’ingénieur à l’origine du bijou technologique de s’approcher, elle lui demanda sans trop y croire avec sa gentillesse naturelle si il était possible de de trianguler la communication pour repérer où se trouvait la Sith sur le système. L’homme extenué lui confirma en levant les yeux au ciel qu’elle pouvait déjà s’estimer heureuse de pouvoir passer un appel en plein désert. Il voulut rajouter qu’elle avait été maligne de bombarder le relai de communication du système mais s’abstient devant le regard courroucé de la fine fleur de Carratos.

Écoutez ma fille, Hana et écoutez bien, je déteste me répéter, dit-elle avec un dédain à peine dissimulé.

Elle serra les dents, réfléchissant à toute vitesse à la meilleure façon de gérer cette situation épineuse, elle débuta en faisant du grande Hildegarde

Je ne discute pas avec les apprenties habituellement, passez-moi votre Maître.

Déstabiliser l’adversaire en faisant ce qu’elle savait faire de mieux, rentrer dans les gens pour les dérouter pour les épuiser. Un Sith n’était pas différent d’un Jedi ou même d’un simple non-sensible, tout le monde avait peur et elle savait. Yana devait être jeune, inexpérimentée. Qu’elle soit capable de faire cette proposition montrait qu’elle n’avait que peu de cartes à abattre.

Le dernier Sith avec lequel j’ai négocié à massacré une cohorte de civils pour assouvir sa soif de pouvoir en m’ayant promis dix minutes plus tôt de les laisser en paix. Absalom Thorn que vous connaissez peut-être mieux sous le patronyme de Noctis s’en est retourné à la Force mais ses suivants paieront pour ses crimes.

Bon, elle n’avait aucune preuve que l’explosion du croiseur impérial suite à sa manœuvre dans l’espace avait débarrassé la galaxie de ce serpent à sonnettes mais Yana n’était pas obligée de le savoir en l’état. La vieille Maître laissa la Zeltronne aller jusqu’au bout de son idée, même si elle avait souhaité la déstabiliser, la jeune femme au loin restait actuellement une option intéressante pour la suite des événements et pour son propre salut et celui de ses troupes.

Une communication courte distance sonna dans son Comlink, c’était Maître Vespen. La Force soit loué elle était encore en vie. Nero était tombé mais la présence ressentie d’un autre Seigneur lui indiqua qu’Absalom avait pu survivre. Ils gagnaient ! La Maître Morellienne avait fait un travail remarquable et donnait encore plus de poids à son argumentation. Vu les conditions climatiques elle ne pouvait pas lui répondre mais ce simple message venait de changer beaucoup de choses. Elle s’empara à nouveau du micro qui la reliait à Hana et elle reprit.

Qu’est-ce qui vous fait croire que j’ai besoin de vos navettes pour quitter la planète ? Qu’est-ce que vous fait croire que j’ai envie de quitter cette planète sur laquelle nous venons de bouter vos troupes ?

Elle eut un rictus et reprit la parole, moins frivole, plus sérieusement, sondant la situation sur un angle un peu plus global.

Votre proposition n’est guère satisfaisante en l’état. Votre flotte est défaite, vous venez de me le notifier. De mon côté je vous confirme que Darth Nero est hors de course et que mes forces contrôlent le système. Le fait que ce soit vous, une apprentie qui me contactiez directement indique que votre commandement est également défait sur Dubrillon.

La situation était de son côté, toutes les deux le savait.

J’ai une contreproposition à vous faire, libérer les soldats Durillonnais sous votre contrôle et rendez-vous sans opposition. Je vous garantis un procès équitable et je témoignerai en votre faveur pour que vous puissiez ressortir des geôles républicaines avant d’être centenaire.

La tempête de sable continuait à gronder à l’extérieur de la bulle à mesure que les réserves d’Hildegarde baissaient, pourvu que la Zéltronne ne soit pas têtue.

Il y a une autre solution qui me prouverait votre bonne foi et qui pourrait infléchir cette situation laborieuse, contactez Ciel Marja sur Carratos, il s’agit de mon fils qui officie également comme Sénateur auprès du Sénat Galactique. Demandez-lui de dépêcher sur Gree une flottille pour évacuer les civils blessés par vos semblables. Par ce geste, vous trahirez l’Empire mais vous ferez acte de collaboration avec l’Ordre Jedi et la République ce qui me permettrait d’avoir de très bons arguments pour vous intégrer à notre Ordre ou au moins vous obtenir une amnistie. Réfléchissez-y Yana, il n’y a que la mort au bout de votre chemin. Acceptez ma main tendue et faites contrition.

Trancha-elle d’une voix ferme mais tranquille avant finir.

Vous l’avez dit, vous êtes capables de négocier raisonnablement, c’est le moment de le prouver mon enfant.

Les Siths avaient fait une spécialité de capturer des Jedis ces dernières années, pourquoi la tendance ne serait-elle pas renversée cette fois ? Pour avoir été capable de survivre alors que l’Empire était en déroute sur Dubrillon, Hana devait avoir du potentiel. Qu’elle soit capable de discuter sous pression montrait son potentiel. Un bon Sith était un Sith mort d’après son expérience mais un Sith revenant sur le droit chemin pouvait être une affaire intéressante.

Pourvu qu’elle se dépêche.
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La réponse de la Jedi fut froide et cinglante, et Yana ne put s’empêcher de pousser un petit soupir agacé en l’entendant. Sérieusement ? Parler à son maître ? Elle avait horreur des gens qui laissaient leur amour propre et leur orgueil prendre le dessus sur les faits et un raisonnement logique, et ce genre de perte de temps, alors qu’ils étaient sur le point d’essuyer une tempête de sable était… risible. Ne laissant pas ses pensées transparaitre dans sa voix, un talent qui lui servirait sans doute beaucoup à l’avenir, la Sith répondit calmement à son interlocutrice, prenant son temps. Après tout, le temps était de son côté.

« Je suis désolée de vous annoncer, maitre Marja, que mon maitre est indisponible pour le moment. Vous devez malheureusement discuter et négocier avec moi. Vous me voyez navrée de ne pouvoir accéder à vos désirs. »

Oui, il s’agissait là de sarcasme, même si le ton pouvait laisser penser qu’elle disait cela avec la plus grande sincérité. Ah, la diplomatie, l’art de s’insulter mutuellement avec un sourire sans pour autant que ce ne soit évident et possible de le reprocher. Elle adorait ce genre de discussions, son manque d’orgueil se pliant très bien à ce genre de petits jeux.

L’information suivante qui lui fut donnée fit grimacer Yana intérieurement néanmoins. Si Noctis y était resté, il s’agissait là d’une énorme perte pour l’Empire. Malgré ses tendances mégalomanes, l’homme était un politicien compétent, conscient que la guerre n’était pas le meilleur moyen pour assoir la supériorité de l’Empire. Après, était-ce vrai ou faux, elle n’en savait rien, et de ce fait prendrait tout avec des pincettes. Inutile de croire sur parole une vieille mégère qui cherchait à la déstabiliser par ses paroles… Enfin, c’était ça ou alors elle était vraiment insupportable au quotidien, et dans ce cas là Yana plaignait presque les Jedi.

Quelques secondes de silence suivirent cette déclaration sur Noctis, et la jeune apprentie en profita pour réagir à cette nouvelle.

« Dommage, mais pas vraiment dramatique. Les vues pacifiques du Seigneur Noctis n’ont pas fait de lui un élément majeur de l’Empire. Je trouve étrange qu’il ait massacré des civils néanmoins, ce n’est pas habituel pour lui de commettre ce genre d’actes déplorables sans une excellente raison, du peu que je sais de lui. »

Un peu de désinformation, d’exagération et une pointe de doute pour montrer à la maitre Jedi qu’elle ne la croyait pas sur parole. Après tout, il était dommage que l’apprentie soit la seule à être déstabilisée durant cette conversation.

Les informations qui suivirent furent plus difficile encore à croire. Comment ça elle ne voulait pas partir ? Elle l’avait enguirlandé pour qu’elle se dépêche d’évacuer les blessés présents sur la planète. C’était elle qui l’avait contactée, et non le contraire, et maintenant elle faisait comme si c’était Yana qui était désespérée ? Wow, il s’agissait là d’un culot monstrueux, et l’apprentie regarda avec surprise et amusement les soldats autour d’elle qui semblaient pareillement surpris. Mimant un ‘ouah’ silencieux de la bouche d’un air amusé, elle se concentra de nouveau sur la situation.

Apparemment l’arrière garde qui avait été détruite avait réapparu magiquement pour prendre le contrôle du ciel, le Seigneur Nero et sa troupe avaient été vaincus… Qui que ce soit d’ailleurs. Elle ne le connaissait pas, et n’avait jamais entendu parler de lui. Sans doute un Seigneur Sith sans grande importance pour le fonctionnement de l’Empire. Ses forces contrôlent le système mais elle se voit forcée de négocier avec une apprentie au lieu de simplement communiquer sa position au commandement républicain sur Dubrillion…

Et maintenant, elle lui demandait de se rendre ou de trahir l’Empire afin de quoi, pouvoir être intégrée à l’ordre Jedi ? La jeune femme avait rarement rencontré quelqu’un qui faisait preuve d’autant de culot, d’autant d’arrogance au vu de leur situation. Il s’agissait là d’une tentative d’intimidation, elle en avait parfaitement conscience, et peut être qu’un apprenti avec plus d’orgueil et moins d’intelligence se serait laisser avoir par ses propos empoisonnés. Yana néanmoins ? Non, elle n’y croyait pas du tout. Elle manqua d’ailleurs d’éclater de rire en entendant tout ça.

Enfin, c’était à elle de répondre, et elle ne manquerait pas de remettre cette Jedi à sa place.

« Eh bien, en voila une proposition intéressante. Laissez moi vous répondre dans l’ordre si vous le voulez bien, d’accord ? »

Son ton était calme, posé. Aucun signe d’une colère quelconque qu’Hildegarde aurait pu attendre chez un Sith pareillement insulté, ou même de l’amusement qu’elle ressentait.

« Qu’est-ce qui me fait croire que vous souhaitez quitter la planète et avez besoin de mes navettes pour le faire ? Mmh, laissez moi me rappeler… Ah oui, c’était… ‘j’ai trente hommes et cinq blessés qui ne demandent qu’à quitter cette planète’ il me semble. Force que la situation change vite dans le désert, n’est-ce pas ? »

Laissant échapper un petit rire amusé, celui-ci parfaitement contrôlé, elle continua.

« Ensuite, vous m’indiquez que vos forces viennent de reprendre le système. Je suis vraiment navrée de devoir vous annoncer que je n’y crois pas trop. Après tout, pourquoi continuer de discuter avec moi alors que vos troupes et vous-même êtes en danger au milieu de cette tempête de sable n’est-ce pas ? Demander une évacuation de vos forces avant de me rappeler ne serait-il pas une meilleure utilisation de votre temps et de vos ressources ? Ne me prenez pas pour une de vos padawan innocentes et naïves s’il vous plait. »

Il restait à aborder la proposition que la Jedi avait faite qu’ils se rendent aux troupes Républicaines. L’idée même d’accepter ne vint même pas à l’esprit de la jeune femme, et un petit sourire amusé s’afficha sur son visage alors qu’elle répondait.

« Quant à cette proposition de reddition de ma part ? Je crains que vous ne compreniez pas la situation madame. J’ai les moyens de quitter Dubrillion libre. J’ai les moyens de retourner dans le territoire Impérial avec ma mission personnelle réussie, et donc sans risque pour ma personne. Il ne s’agit après tout pas de ma faute si le commandement Impérial ayant mené cette attaque était incompétent n’est-ce pas ? »

Elle se racla la gorge avant de continuer.

« Non, si je négocie avec vous, c’est pour assurer la liberté de mes hommes. De braves hommes et femmes, sans doute assez similaires à ceux qui vous accompagnent dans le fond. Je trouve ça intéressant que vous jouiez à ce genre de jeux alors que vos hommes sont en danger d'ailleurs. Intimidation, manipulation. Vous ne parlez que de ce que je pourrais gagner en acceptant de me rendre, comme si vous considériez que je n’ai aucune empathie pour mes hommes et que je les considère tous comme des pertes acceptables. »

Ici, son ton se fit un peu plus vif.

« Ce n’est pas le cas. Ce sont mes soldats, mis sous mon commandement. Et ils rentreront à la maison en ma compagnie point ! La proposition que je vous ai fait auparavant était plus que généreuse. Nous nous en sortons toutes deux, et nos hommes également, libres et en bonne santé pour retourner dans nos camps. Beaucoup de Sith souhaiteraient vous capturer et tuer vos hommes. Je souhaite juste mettre fin à ce gaspillage inutile. »

Elle retrouva son calme avant de continuer, annonçant platement la donne à Hildegarde.

« Je vais être honnête avec vous. J’ai sans doute de nombreuses heures devant moi avant que la République ne me localise, bien plus si nous nous faisons discrets et nous cachons dans les parties inhabitées de Dubrillion. Je doute que vous ayez autant de temps devant vous madame. »

Les mots suivants furent les derniers avant que Yana ne laisse Hildegarde parler à nouveau.

« Je n’accepterai aucune proposition n’allant pas dans le même sens que la mienne. Je vous laisse réfléchir, ne perdez juste pas trop de temps. »

Yana se recula du communicateur en laissant la connexion allumée, attendant la réponse. A voix basse, elle se tourna vers le sergent à côté d’elle avant de poser une question.

« Le paquet d'informations pour les banques Républicaines est prêt ? »

La réponse fut rapide.

« Une petite minute encore madame et tout sera prêt. »

Elle hocha de la tête avant de continuer.

« Dès qu’il est prêt, envoyez-le en essayant au maximum de brouiller les pistes, je ne souhaite pas voir des troupes d’élite débarquer dans cinq minutes. »

Un salut lui répondit.

« A vos ordres madame. »

Au moins il n’y avait pas de souci de ce côté-là. Elle espérait juste que la Jedi ne serait pas trop bornée…
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Cette petite pétasse gagne du temps ! Capitaine, localisez un endroit où il serait possible de nous abriter. Un village une grotte, un ravin, n’importe quoi ! Bougez-vous !

Vociféra Hildegarde ayant pris le soin de mettre sa main sur le micro. La Jedi sentait à présent son énergie flétrir à travers les remous de la Force, son ventre grondait, la fatigue s’emparait du moindre pore de sa peau, la Force cesserait bien vite de lui accorder le salut.
Un village n’était pas l’idéal. Gree était un petit système, les populations locales seraient sans doute peu loquaces et sans doute peu accueillantes surtout après le numéro de Noctis et sa propagande, plutôt bien pensée il fallait l’avouer.

Bien Maître Marja, triangulation en cours, je vous tiens au courant.

D’un autre signe de la main elle fit signe à l’officier Randy de s’approcher. De sa main libre elle l’attrapa par le col de son uniforme et le tira vers lui avec bien peu de délicatesse, voulant volontairement lui mettre la pression. Une nouvelle pédagogie, peu acceptée au Temple mais tout à fait usuelle dans l’armée.

Officer Randy, nous allons devoir déplacer votre engin. Débrouillez-vous mais je veux absolument conserver la communication avec Dubrillion. Vous pouvez le faire, vous devez le faire.

Mais Maître ! S’indigna l’homme qui se détacha de la prise et s’exprima férocement à bout de patience : C’est un appareil rudimentaire, on ne pourra pas, c’est de la récup, je suis ingénieur pas magicien, bordel !

La Jedi libéra son prisonnier et le fixa droit dans les yeux, le toisant de toute sa hauteur.

Servez-vous de ça ; arrêtez de trouver des excuses de perdants et surveillez votre langage où je vous laverai la bouche avec du savon quand nous serons rentrés à la maison.

Oui, Hildegarde était la seule Jedi en activité à avoir le sacro-saint droit d’être grossière. Dans son esprit, les règles étaient pour les autres. Cela avait toujours été le cas. L’amour, la grossesse, la désobéissance, les rapports ambigu avec le Sénat. Tous ces actes lui avaient fermés les portes du Conseil mais c’était un moindre mal. L’auguste mais sénile Maître Jedi ne respectait que ses propres convictions, parfois bien éloignée de ce qu’elle représentait en public.
Elle arracha ensuite son Comlink de son oreille et le tendit à l’homme, qui, livide s’en empara avant de s’éloigner pour travailler avec ses outils extirpés de sa capsule de sauvetage.

L’impertinence de Yana le fit bouiller intérieurement car elle la renvoyait à ses propres contradictions et à son absence totale de plan valable à date ! Éreintée, elle avait du mal à savoir où elle allait faute d’informations. Le rapport de Force était totalement disproportionné, en tous cas d’extérieur. N’ayant que des rapports parcellaires en provenance de Dubrillon elle ne pouvait que supposer de la réalité, déformée par la fourberie habituelle de ses éternels ennemis.

Noctis était une ordure, vous ne savez pas de quoi vous parlez petite sotte !

Bim, c’était gratuit La main ridée de Caratienne se raidit, elle perdait ses moyens, son état d’énervement transpirait jusque dans sa connexion avec la Force : le bouclier tressautait. Il fallait absolument se ressaisir !

Je ne vous ai pas parlé de reddition ma fille, je ne vous pas crois pas assez idiote pour vous rendre sans sauf conduit. Vous êtes une petite idiote mais il est encore temps de faire preuve d’un peu de sagesse. Vous ne pourrez pas quitter Dubrillon, vous l’avez dit vous-même : l’espace orbital est contrôlé par la République. Ma proposition est-on ne peut plus raisonnable en l’état.

En y songeant, la proposition de Yana était crédible et étrangement raisonnable pour une Sith sans Maître. Toutefois elle présentait deux problèmes aux yeux verts d’Hildegarde. La première coulait de source, c’était une Sith : donc incapable de tenir parole comme l’avait si bien montré Noctis quelques heures plus tôt. La seconde : elle préférait faire mourir tous ses hommes de que sauver les soldats impériaux. Ô, ce n’est pas très Jedi, peu conforme au code mais la guerre se passait bien de l’administratif et elle, n’avait plus rien à perdre ou à gagner.

Dans cette logique, Hildegarde fit signe à ses hommes de se reculer au bout du bouclier pour qu’ils ne puissent pas entendre le reste de la discussion. Devant le visage de la forcené, complétement folle ils ne se firent pas prier pour obéir. Tous avaient encore en tête la mutinerie avortée à bord de l’Espoir par l’implacable fossile capable d’aller toujours plus loin pour se faire obéir.

Aux grands maux, les grands rémèdes.

Parlons vrai. Avez-vous lu l’art de la guerre par l’Amiral Sun, cet ouvrage fait référence dans les écoles de guerre républicaines. Si certaines théories qui y sont exposées sont discutables, l’une d’entre elle s’applique particulièrement à notre situation. Elle nous dit que l’égalité à somme nulle n’est pas possible lors d’une bataille.

Elle marqua une pause et reprit avec un murmure, se faisant moins agressive, plus fataliste, plus grave.

Croyez-vous sérieusement que j’hésiterai la moindre seconde pour sacrifier mes hommes ?

Nouvelle pause, elle soupira jugeant surfait d’aller plus avant dans les explications, difficile de dire si elle bluffait ou non vu l’atroce tranquillité avec laquelle elle s’exprimait.

Si nos soldats périssent, votre capacité de frappe sera beaucoup plus fortement impactée que la mienne. La République est bien plus peuplée que l’Empire, le nombre de combattants y est exponentiellement plus élevé. Si nos soldats respectifs périssent ce jour, le jeu sera encore et toujours en ma faveur et j’aurai gagné. Mes hommes mourront aux champs d’honneur car une apprentie Sith refuse de voir l’implacable réalité qui est la sienne en face. Sur le long terme, je gagnerai dans tous les cas et quand bien même sans devoir en arriver jusque-là, une tempête de sable me prendrait au maximum 20% de mes troupes, je ne suis pas sûr que les troupes de chocs républicaines qui finiront par vous trouver tôt ou tard soient aussi regardantes sur le pourcentage de décès.

La guerre exigeait son lot de sacrifices, les sacrifiés n’y consentaient pas tous, mais la vie était ainsi faite. Hildegarde ne savait que trop bien que cette bataille n’était qu’une pièce dans l’engrenage de la guerre alimentait une machine monstrueuse se repaissant de la vie. La mort était une donnée tout à fait acceptable si elle permettait de prendre l’avantage sur le long terme.

Selon la Caratienne, accepter le sacrifice de ses propres hommes aussi horrible soit-il était une manœuvre tout à fait acceptable en l’état et tant pis pour les ayatollahs pacifistes et couards qui peuplaient les couloirs du Temple et passaient leur temps à gémir au lieu d’agir.
Avant d’être une Jedi, Hildegarde Marja était une combattante pour qui la fin exigeait plus que n’importe quel moyen.

Votre réflexion est intéressante Hana, vous vous exprimez avec impétuosité et je respecte le fait que vous preniez en considération la vie de vos hommes, c’est une qualité rare sous les bannières de commandeur, je suis sincère.

Elle ne partageait plus cet état d’esprit depuis plus de vingt ans déjà et espéra donc que la Sith soit en haut parleur.

Comme vous semblez être une grande commandeur, le chronomètre vient de changer de camp. Je ne change pas mes propositions.Consultez vos hommes, ils auront leur avis sur la question. Mais au fond, c’est vous qui avez le choix. Moi j’ai déjà gagné, à vous de choisir si vous voulez gagner aussi ou perdre.

Elle mit la communication en pause et se retourna vers Randy et le Capitaine pour voir s’ils avaient progressé dans leurs tâches. L’égalité à somme nulle n’était le dernier recours, une victoire sans partage était possible, sur Gree, comme sur Dubrillon.
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Yana en était restée bouche bée. Si la réplique sur Noctis était cinglante, montrant bien à quel point les nerfs de la Jedi était entamés, le reste de la réponse lui glaça le dos. Ce calcul froid et pragmatique était tellement violent, tellement… Sith dans sa nature qu’elle sentit les poils se hérisser sur son corps. Ce fut à ce moment précis qu’elle comprit qu’une négociation ne serait pas possible avec son interlocutrice. Pouvoir sans vergogne affirmer ce genre de choses lors d’une négociation, et ce en tant que Jedi… Même si c’était du bluff, même si elle ne comptait pas sacrifier ses troupes, elle n’accepterait jamais de perdre ne serait-ce qu’un millimètre de terrain. Elle allait devoir trouver une autre solution… Kriff !

Regardant autour d’elle alors que la maitre Jedi continuait à déblatérer son ultimatum, la jeune femme vit la compréhension et la résignation dans les yeux des soldats à ses côtés, ainsi qu’une colère brulante. Ils savaient qu’ils étaient coincés, que cette porte de sortie venait de se refermer dans leurs faces. Mais si elle les sauvait de ce sort, si elle les ramenait dans l’Empire… Il n’y aurait pas de plus farouches combattants. Ils avaient vu en face la cruauté de leurs ennemis, le dédain qu’ils avaient de leurs propres troupes. Souvent, pour déshumaniser l’ennemi, on lui trouvait des différences, des défauts qui le rendaient… moindre. Là, Maitre Marja venait de leur en offrir un qu’ils n’avaient même pas besoin de se forcer pour croire. Certains sans doute, dans leur for intérieur, regrettaient d’être aux ordres de l’Empire, obéissant à des Sith cruels et sans pitié ni respect pour eux. Ils venaient de comprendre que l’autre camp était exactement le même.

Et, alors qu’un des slicers lui annonçait à voix basse que la transmission aux banques républicaines de toutes les données relatives aux actions du gouvernement planétaire avait été passée, un sourire terrifiant apparut sur le visage de Yana. Elle se tourna vers l’homme qui fit un pas en arrière, surpris par l’expression de la Sith, avant que son expression ne rejoigne la sienne en entendant ses mots prononcés à voix basse pour qu’Hildegarde ne les entende pas.

« S’il vous plait, pourriez vous récupérer les données de la transmission actuelle ? Vous savez, la partie ou une Maitre Jedi énonce calmement qu’elle n’hésitera pas à sacrifier ses hommes pour que les nôtres périssent, avant d’expliquer ça par un froid calcul sur nos populations. Je suis absolument certaine que les journaux et les citoyens Républicains seraient ravis d’apprendre quelle considération l’ordre Jedi a pour la santé des troupes à leurs ordres. »

L’air glacé du QG sembla se figer pendant un instant avant qu’une joie malsaine ne jaillisse dans les cœurs des soldats à ses ordres. Sans doute pensaient-ils que ce serait leur baroud d’honneur, leur dernier geste contre la République, frappant en son cœur à l’aides des propos inconsidérés d’une vieillarde aussi sénile qu’acariatre. Mais ce n’était pas fini, Yana n’avait pas dit son dernier mot, et son esprit tournait déjà à plein régime afin de pouvoir sauver les soldats à ses côtés.

Alors qu’elle se préparait à répondre, un des ingénieurs envoyés débloquer l’intercepteur Jedi lui annonça que l’équipe avait fini son travail et que l’appareil était prêt à décoller. Ils semblaient résignés, mais la tâche que Yana leur donna immédiatement après, toujours en faisant bien attention à ne pas être entendue par la Jedi, leur donna un peu d’espoir.

« Parfait. Dépêchez vous et installez les IFF républicains sur nos navettes. Si des systèmes ennemis nous ping, je veux qu’on puisse les tromper jusqu’à ce qu’ils nous aient sous les yeux. Gaffe à pas supprimer nos IFF impériaux, on en aura besoin plus tard. Sergent ? »

Un des officiers, l’homme, approcha.

« Récupérez les tenues civiles des ennemis dans leurs quartiers. Je veux qu’on puisse se faire passer pour des civils. Une fois tout récupéré, commencez l’évacuation de la base. Récupérez tout ce qui est important et amenez les ennemis avec vous, on va les laisser à poil sur une plage déserte, ça leur fera les pieds. Je vous expliquerai la suite plus tard, j’ai une conversation avec une tarée à continuer. »

L’apprentie Sith ferma les yeux quelques instants pour se calmer avant de s’approcher une fois de plus du communicateur. Cela faisait plus de deux minutes qu’elle n’avait pas répondu à l’annonce de la Jedi, et elle se doutait que cette dernière devrait trépigner. Tant pis pour elle, elle n’avait qu’à pas lui offrir un Turbolaser diplomatique déjà préarmé et pointé vers l’ordre Jedi. Non pas qu’elle lui annoncerait son erreur.

« Je… je ne sais vraiment pas quoi vous dire. Vous savez, lorsque j’ai reçu votre communication Maitre Marja, je me suis dit qu’il serait intéressant de négocier avec une Jedi, et facile aussi. Sauver des vies c’est sensé être votre truc normalement. La compassion, la paix, l’harmonie, tout ça… Mais là… wouaaaaaouh. »

Son ton était plat, sans entrain, sans colère. Elle se contentait simplement d’énoncer à son interlocutrice pourquoi elle couperait les communications. Oh, et elle laissait à ses hommes la joie d’enregistrer ses mots. Histoire d’enfoncer le clou dans le paquet aux agences de presse Républicaine.

« Vous savez, je me suis toujours considérée comme une Sith un peu particulière. Ne comprenant pas la cruauté gratuite de beaucoup, compatissante lorsque je le pouvais, aidant les autres lorsqu’il n’y avait pas de risque pour moi… Vous savez, une personne normale quoi. Et puis bon, le code Sith était bien moins… horrifiant pour moi que le code Jedi. Il n’y a pas d’émotions, il y a la paix ? Non merci sans façons, je suis une humaine, pas une droide. »

Encore un peu de désinfo pour brouiller les pistes, et attirer la sympathie de l’auditoire et renforcer l’inimitié envers l’ordre.

« C’est pour ça que j’ai rejoint les Sith. Je me suis toujours demandé ce qui se serait passé si j’avais fait le choix de rejoindre l’ordre. Est-ce que je serais plus heureuse ? Merci d’avoir apporté une réponse à mes questions. Votre réponse… je n’aurais pas attendu mieux de la part d’un Darth. Heh, bien sûr que je ne me sens pas toujours à ma place dans l’Empire si même des Jedi sont plus Sith que moi... »

Elle laissa échapper un petit rire jaune, simulé bien entendu avant de continuer.

« Je comprends votre position, sans doute autant que vous-même. Madame, si un arrangement où tout le monde survit et est heureux n’est pas acceptable de votre côté, je vais faire comme toujours quand la situation est difficile. Utiliser mon cerveau pour me sortir du pétrin. Bonne journée et bon courage à vous et à vos troupes dans la tempête de sable. Je garde les communications ouvertes au cas où vous changiez d’avis, mais je dois avouer que je n’y crois pas trop. »

Faisant un signe de la tête en direction des slicers, Yana indiqua d’arrêter l’enregistrement et de préparer ce nouveau paquet pour les agences de presse et des réseaux sociaux connus. Oh, certains croiraient sans doute que c’était une manipulation, et chercheraient à décortiquer les enregistrements pour montrer qu’ils avaient été créés de toute pièce, qu’ils avaient été trafiqués pour incriminer l’ordre Jedi. Mais là était toute la beauté de la chose. Tout était réel, rien n’avait été créé, et certains le remarqueraient, et poserait des questions embarrassantes.

Pas de raison que le climat politique de la République ne soit pas aussi pourri que celui de l’Empire après tout.

S’adressant à ses hommes loin de la communication, tout en tendant l’oreille, la Sith sourit.

« N’envoyez encore rien, elle peut toujours s’enfoncer plus profondément avec un peu de chance. Le personnel non essentiel, préparez vous à quitter les lieux, et à retourner aux navettes. J’ai peut être une idée qui nous permettrait de nous en tirer. A voir si la Force reste aussi agréable envers nous… parce que là, elle n’aurait pas pu nous faire un meilleur cadeau que cette givrée. »

Et elle le pensait vraiment en plus !
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Le silence de mort faisant suite à l’ultime sentence d’Hildegarde la conforta dans son idée qu’elle avait déjà gagnée la bataille de la terreur. Savoir se détacher de ses valeurs quand la situation l’exigeait était une arme qu’elle dégainait à outrance.  La vie lui avait apprise que face à des monstres, il fallait être un monstre encore plus vorace. Les chercheurs en neurosciences l’avaient déjà expliqué, lorsqu’un animal sauvage craintif fuyait un ennemi et qu’il se retrouvait acculé, il attaquait. Dos au mur, il fallait tuer ou être tuer.

Capitaine, où en sommes-nous, je vous prie.

L’homme se rapprocha en regardant son datapad duquel s’échappait une antenne parabolique qui tournait sur elle-même.

Il y a des habitations à 1135 mètres, une sorte de petit village avec un transport de bétail, ça a pas l’air rapide mais on devrait pouvoir l’utiliser. Je compte une dizaine de personnes sur la transmission, mais la qualité n’est pas terrible à cause de la tempête de sable, ils sont peut-être plus.

Parfait, dites aux hommes de se protéger les yeux et les voies respiratoires, nous allons y aller et récupérer cette bétaillère pour rejoindre les ruines et prêter main forte à Maître Vespen. Nous allons expurger définitivement l’Empire de ce système.

Plus d’un kilomètre sous la tempête de sable, la vieille Jedi était lucide, tous n’y arriveraient pas. À nouveau le fardeau du commandement. Les sacrifier tous en restant ici et en implorant à la Force que la tempête se calme ou partir pour sauver ceux qui pourraient l’être. Son choix était fait, un leader n’hésitait pas, l’hésitation était un luxe qu’elle ne pouvait plus se permettre.

Maître Marja, il y a un souci. Darth Noctis a monté les habitants de Gree contre la République, nous serons vraisemblablement très mal reçus par les locaux.

Et alors ! répondit la Maître Jedi balayant le problème d’un revers de la main et reprit de sa voix la plus impitoyable.

Nous nous ferons passer pour des Impériaux, qu’on arrache les insignes et les signes reconnaissables de la République. Vous détruirez les habitations des civils en arrivant et vous filmerez de manière à ce que la galaxie entière sache de quelle bassesse est capable l’Empire.

C’était la faute de Noctis, pas la sienne !

Le Capitaine blêmit en s’apercevant jusqu’à quels extrêmes était capable d’aller celle qui dirigeait cette opération.

La sainte Hildegarde aux yeux des puissants de la République ne risquait rien elle le savait. La respectabilité était de son côté. Connue et reconnue par le corps politique comme une femme urbaine si prompte à rire aux discussions frivoles des soirées mondaines, amie avec une bonne partie des dirigeants.  Son rang de Maître Jedi et son fils, Sénateur lui assurait l’impunité. Une impunité dont elle se servait sans vergogne.

Du côté du Temple, elle était la vieille Maître acariâtre que tous craignaient mais qui savait si bien se rendre indispensable, mamie Jedi, sévère mais juste consacrant son temps à former les Jedis en devenir.  Peu savaient qu’elle avait couché avec son Maître jusqu’à tomber enceinte de lui. La triste conclusion de cette affaire - se soldant par le meurtre du père de son fils alors devenu Seigneur Sith lors d’une attaque désapprouvée par le Conseil – n’était connue que par une poignée de Jedis.

Si mon plan vous déplaît, vous pouvez toujours rester ici Capitaine.

Que ferons-nous des civils, nous n’allons quand même pas…

Évidemment que non mon vieux. Nous ne sommes pas vraiment des impériaux ! Vous me suivez.

C’était pas compliqué quand même !

À bout de nerfs, l’homme ne répondit et se contenta d’hocher la tête devant la furie tandis qu’au même moment, Hana rouvrait la communication. Hildegarde la laissa s’exprimer sans l’interrompre écoutant en sondant qui pouvait être ce petit bout de femme à la limité de la témérité. Hana était acculée mais gardait son sang-froid, en d’autres circonstances elle aurait trouvé cela impressionnant. Lever le front quand tout le monde était contre-vous, quand vous étiez dos au mur était une prouesse à bien des égards.  

Vous avez choisi l’Empire, je respecte votre choix, tout le monde à le droit de se tromper après tout. Je continue à penser que vous faites une épouvantable erreur en vous dirigeant volontairement vers la mort. Vos talents seraient mieux employés ailleurs.

Contrairement à Yana, la Caratienne y mettait du cœur, ne mâchant ni ses mots ni le ton presque démoniaque avec lequel elle reprit.

Bercez-vous d’illusions ma chère et que vous me flattiez ne vous aidera pas.

Elle pensa à l’appellation de Darth utilisée avec si peu de considération par la jeune Zeltronne.

Je vais vous faire une confidence mon enfant. Je suis le médicament de cette Galaxie malade et gangrenée par la tumeur impériale. Et croyez-moi sur parole, je prévois de rester en vie jusqu’à la soigner entièrement.

Si elle ne criait pas, c’était une sourde rage qui perçait dans sa voix, une fureur délicate. Une tempête parfaitement lisse.

Vous savez, les traitements comme moi, personne ne les aime, jamais. Car pour purifier un corps malade, pour éradiquer totalement une tumeur, il faut parfois attaquer des parties saines du corps.

Elle souffla de dépit en voyant l’aura de force qui s’échappait de son bras rétrécir, le boulier allait céder, il n’y avait plus de temps à perdre.

Je suis le traitement ultime et même si personne ne m’aime et que je suis critiquée par les personnes non malades. Tous les malades savent que je suis indispensable et que je suis leur meilleure chance. Alors cessez incessamment vos sottises et vos larmoyantes déclarations à faire fondre en pleurs un padawan cela est tout à fait répugnant.

Elle serra les dents.

Noctis, Nero, même votre pitoyable impératrice a disparu. Votre Empire est foutu, cette attaque est un baroud d’honneur, une métastase sur le déclin prêt à s’éteindre qui vivote pour prouver qu’elle existe encore.

Ultime déclaration.

Bienvenue dans la réalité Hana. Vous savez, vous me faites penser à moi quand j’étais plus jeune, à une époque j’ai moi aussi compris la réalité.. Alors maintenant, réfléchissez, ma proposition reste ouverte. Si vous ne changez pas d’avis et que vous en vous en sortez aujourd’hui, sachez que cette galaxie n’est pas assez grande pour que je ne vous retrouve pas un jour.

De rage, elle balança le micro sur l’appareil de communication où un ingénieur bien apeuré par le foldingue s’affairait à terminer de modifier les circuits imprimés à l’aide des pièces détachés de ce qui restait du Comlink d’Hildegarde.

Bientôt terminé ? Je ne vais plus tenir !

L’homme allongé sous le communicateur terminait de refermer la plaque métallique cabossée qui protégeait les systèmes internes de l’appareil. Le Kuati  était en sueur : lui avait tout entendu, comme le Capitaine ; mais aucun n’était assez fou pour s’opposer à elle. Le capitaine nourrissait envers elle une profonde aversion, partagée par l’ingénieur. Mais la peur guidant les hommes, nul ne lèverait la voix sur la seule personne capable de les sauver. La nature était ainsi faite.

C’est bon ! On peut y aller, j’ai réussi !

Bon travail ! Les hommes, préparez-vous. Je vais lâcher le bouclier, suivez le capitaine, que tout le monde s’accroche par la ceinture, formez une colonne vers la destination ! QUE LA FORCE SOIT AVEC NOUS !

Un regard vers l’équipage anxieux plus tard, elle mit la capuche de sa bure. Récupéra le micro et se couvrit le visage avec un mouchoir. Puis, elle libéra le bouclier laissant la fureur de la tempête se déchaîner sur eux. A l’aide de la Force elle fit léviter l’émetteur et se mit à la suite de la colonne qui se mit en branle vers un destin incertain, guidée par une vielle Jedi trop sûr d’elle et de ses capacités. [/b]
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Les troupes s’agitaient autour d’elle alors que les soldats se préparaient à quitter les lieux, mais Yana restait concentrée sur la communication, et sur les propos de la maître Jedi. Elle ne savait pas trop quoi dire, ni même quoi penser de toute cette situation. Cette négociation était une farce depuis le début, une tragédie qui ne pouvait finir que par l’arrêt des communications. Pourtant, les deux femmes persistaient, sinon à négocier, au moins à communiquer et à essayer de profiter de l’autre. Les insultes étaient diplomatiques, cachées sous des mots de velours, mais cela n’empêchait pas qu’elles étaient bien présentes, et que la bataille, car c’en était bien une, se jouait désormais au travers de leurs mots et de leurs idées.

Il était évident pour la jeune Sith que son interlocutrice n’était pas une diplomate. Trop franche, trop directe, trop confrontationnelle pour que cela ne fusse le cas. Et cette dernière ne se rendait sans doute pas compte qu’elle-même était plus une diplomate qu’une générale. Eh, une générale aurait sans doute moins de scrupules à sacrifier ses troupes qu’elle-même, mais chacun avait sa manière de penser, d’agir, et elle n’était certainement pas mécontente de son empathie et de la compassion qu’elle possédait. Elle faisait une terrible Sith, mais en tant que jeune femme, elle ne s’en sortait pas trop mal, et c’était ce qui était important pour elle. Le fait que son comportement lui conférait plus d’alliés que d’ennemis ne la dérangeait pas non plus.

Les mots qu’elle avait entendus résonnèrent dans son esprit, son cerveau furieusement à l’œuvre. Il était clair que son interlocutrice était obsédée par la chute, la destruction de l’Empire, et il était possible qu’il lui manque une case pour être honnête. La rage qui était pleinement audible dans ses propos n’était pas quelque chose qu’elle pouvait attendre chez une Jedi. Elle ne répondit pas, ce ne serait que jeter de l’huile sur le feu, mais son esprit décortiqua les mots, essayant de trouver une manière dont on pouvait les tourner avant de secouer de la tête pour elle-même. Inutile d’envoyer cette réponse en même temps que l’enregistrement précédent aux instituions républicaines. Elle risquait d’attirer la sympathie des plus belliqueux dans la République, chose qui n’était pas aussi intéressante d’un point de vue manipulation des Relation Publiques que la petite remarque qu’elle avait fait sur les soldats sous ses ordres.

Elle hésita quelques secondes à ne pas répondre, mais l’envie de faire monter un peu plus la pression artérielle de la Jedi fut trop forte. Un sourire amusé s’afficha sur les lèvres de la Sith.

« Jolie métaphore filée madame, vous avez un don avec les mots. Il y a néanmoins un point que je trouve amusant dans votre rhétorique. Vous assimilez l’Empire à un cancer. Soit, c’est votre point de vue même si je ne le partage pas. Mais je trouve ça amusant que vous considériez la République comme un corps sain mis à part ça. Nous ne sommes qu’une maladie de plus sur la carcasse boursoufflée de l’administration que vous servez Maitre Marja.

Et de manière amusante, nous sommes votre dernier espoir. Une maladie si virulente que vous ne pouvez que constater que vous êtes malade. Combien de scandales depuis que nous sommes apparus ont été révélés au grand jour, scandales qui n’avaient rien à voir avec nos actions ? Corruption, décadence, la pente sur laquelle vous vous trouvez est bien glissante, et pourtant la méfiance que vous avez depuis que nous avons attaqué vous permet de tenir le coup, de faire regagner un peu de santé à une organisation moribonde. »


Sa voix était calme, amusée.

« Combien de temps après notre destruction inévitable ? Combien de temps avant que la République ne devienne pire que l’Empire, irréversiblement corrompue, ses citoyens exploités par nombre de corporations sans scrupule ayant acheté des votes au sénat ? Oh, nous ne sommes pas parfaits, et notre société compte bien des défauts, mais les plus intelligents d’entre nous savent que nous avons besoin de la République, tout comme vous avez besoin de l’Empire. Sur ces paroles, je vous laisse, j’ai à faire, notre survie à planifier, vous savez sans doute comment c’est.

Je serai sans doute occupée quelques dizaines de minutes, mais si vous vous ennuyez, n’hésitez pas à rappeler ! Amusez-vous bien en tout cas ! »


Une dernière taquinerie, une dernière moquerie avant de couper la communication. Elle avait à faire.

Immédiatement, elle se tourna vers les slicers.

« Inutile de rajouter la répartie de la Jedi, et ma moquerie dans le paquet pour les journaux Républicains, ça risque de causer plus de tort qu’autre chose. Je veux néanmoins qu’on ait un enregistrement complet pour le commandement... sans mes derniers propos si c'est possible. On devrait pouvoir exploiter ça en interne. »

Respirant profondément, l’apprentie ferma les yeux quelques secondes avant de les rouvrir.

« Envoyez le paquet immédiatement vers la République, avant de détruire tout le matériel de réception et les disques d’enregistrement. On évacue les lieux, récupérez tout ce qu’il y a à récupérer, même les cadavres des ennemis. Faisons preuve d’un peu plus d’honneur qu’eux même ne l’ont fait durant ce conflit, nous valons mieux que ça. »

Cela lui prit une dizaine de minutes pour conclure tous les préparatifs, et rapidement elle se retrouva devant ses soldats, les prisonniers étant gardés à part durant le briefing.

« Je vais être claire avec vous, nous sommes dans la merde. Nous n’avons pas de navette pouvant aller dans l’hyperespace, mis à part un intercepteur Jedi monoplace, et la planète ne tombera pas entre nos mains aujourd’hui. On a néanmoins un avantage. C’est le bordel dans les rues, et ça combat de tous les côtés. Je ne vais pas vous insulter en vous disant de tous fuir, mais nous avons des informations importantes à communiquer à l’Empire, et un chevalier Jedi ficelé et prêt à offrir aux interrogateurs de Korriban. Nous ne pouvons pas combattre jusqu’à la mort ici. »

Les soldats écoutaient ses propos, sans un murmure dans les rangs. Ils connaissaient le risque d’interrompre une Sith.

« J’ai cru un instant que la communication avec une Maitre Jedi nous permettrait de tirer un avantage de la situation, et ce fut le cas. Malheureusement, cet avantage ne servira pas à nous tirer d’affaire. On va donc devoir improviser. Je vous ai demandé d’installer les IFFs Républicains dans nos navettes, et de récupérer les habits civils des combattants ennemis. Ce ne fut pas pour rien. Combattre de face les ennemis serait un gaspillage de nos troupes. Nous n’avons aucune chance sur le long terme. On va donc devoir ruser. »

Utilisant son datapad, elle afficha une vue en trois dimensions de la planète, avec la capitale principale au centre et les deux flottes, Républicaine et Impériale visibles en altitude.

« Des informations qui ont été récupérées dans les ordinateurs de cette base, la flotte impériale a été en partie détruite en orbite par une flotte républicaine et des bases de missiles sur Destrillion. Ils sont toujours en train de combattre, c’est-à-dire que les Rep n’ont pas de supériorité orbitale permettant de nous empêcher de fuir. Il faut profiter de ça. »

Quelques manipulations de son datapad, et la vue de la planète disparut, remplacée par une vue de la ville.

« Comme vous le savez, nous avons détruit les installations militaires uniquement avant d’envahir, cela veut dire que le spatioport civil est toujours intact. Alors je ne m’attends pas à une promenade de santé, mais ce que j’espère, c’est que l’on puisse piquer une navette de transport, se barrer à l’autre bout de la planète pour éviter les flottes impériales et Républicaines, puis sauter en direction d’Artorias. Ça vous semble correct comme plan ? »

Il y eut un petit brouhaha, les soldats discutant entre eux avant qu’une voix ne s’élève.

« Et vous madame, vous serez de l’assaut ? Parce que bon, avoir une Sith avec nous risque de beaucoup nous aider. »

Ah, c’était à cause de l’intercepteur Jedi n’est-ce pas ? Elle put rapidement les rassurer.

« Oui, durant l’assaut je serai avec vous. J’avais une compagne avec moi, et je l’ai perdue dans la ville lors de l’assaut. Une fois revenu à la ville, je lui laisserai l’intercepteur pour qu’elle quitte les lieux, puis je me joindrai à vous pour l’assaut du spatioport, même si j’espère ne pas devoir en arriver là. »

La confusion sur leurs visages fut amusante, mais elle ne les laissa pas mijoter longtemps et leur expliqua la situation.

« Vous voyez, si je vous ai demandé de récupérer les affaires civiles des soldats, ce n’est pas pour rien. Vous voyez, si un bien pensant arrive à envoyer un message disant qu’un groupe d’impériaux a attaqué un spatioport civil pour voler une navette, ils vont envoyer des chasseurs pour nous descendre avant même qu’on ne quitte les lieux. Si on se fait passer pour une troupe de mercenaires néanmoins, avec des blessés, et des casques impériaux endommagés comme trophées, nous n’aurons peut-être même pas besoin de combattre. »

Devoir sortir de leurs armures et revêtir des tenues civiles avant de passer à un possible assaut ? Oui, c’était stupide. C’était sur cela qu’elle comptait. Les Impériaux normalement n’étaient pas aussi stupides dans leurs plans, donc la suspicion, même si elle était présente, serait diminuée.

« Ok, c’est couillu comme plan madame, mais ça peut marcher. Nous n’avons pas d’autre choix de toute manière. »

Le vétéran qui avait prit la parole se tourna vers les officiers avant de parler vite fait, tombant rapidement en accord.

« On récupèrera quelques pièces d’armures communes des armures Républicaines. Du matos qui ne serait pas trop suspect entre les mains de mercenaires. Après tout, on doit protéger notre VIP. »

Le regard qu’il lança vers Yana la fit sourire légèrement.

« Ah, je vois. Je garderai mon sabre laser à l’abri des regards dans ce cas, et limiterai mon utilisation de la Force au minimum. »

Un hochement lui répondit.

« Bon, changez vous dès maintenant les gars, on va partir en vadrouille ! Oh, et pour les Rep, on en fait quoi ? »

Yana lui sourit, amusée et légèrement vindicative.

« Oh, je pense qu’on va les laisser sur une plage à une petite centaine de kilomètres de la ville. Nus et sans matériel. C’est des soldats, ils survivront. Laissez-leur également les cadavres de leurs camarades, qu’ils puissent les enterrer avec respect. Même s’ils ont choisi le mauvais camp, ils n’en restent pas moins des soldats. Ils n’ont pas demandé à avoir un commandement incompétent. »

Le ‘tout comme nous’ sous-entendu fut compris de tous au travers de la pièce, mais laissé silencieux.

L’explication pour les soldats prisonniers fut rapide et relativement bien acceptée. Ils s’attendaient à bien pire que d’être laissés seuls sur une plage loin du combat. Comme être exécutés par exemple, ou être fait prisonniers et ramenés dans l’Empire. Le trajet serait court et il faudrait les surveiller pour éviter tout souci, mais l’absence de risque de mort pour les soldats ennemis les pacifia assez pour qu’ils acceptent de rentrer dans les navettes avec les Impériaux sans souci.  

C’est ainsi que Yana, dans l’intercepteur Jedi, et les soldats dans les navettes Impériales, quittèrent la base sous-marine qu’ils avaient occupé, avant que cette dernière ne soit détruite, les ingénieurs ayant saboté tous les systèmes la maintenant en activité.

Il ne restait plus qu’à retrouver Aurora, l’envoyer en sécurité, puis trouver une navette civile pour quitter les lieux discrètement. La partie la plus amusante arrivait. Par pure curiosité, et par ennui également, la jeune apprentie renvoya une communication en utilisant la bande de fréquences que la Jedi avait utilisé auparavant pour la contacter.

« Toujours en vie Maitre Marja ? »
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Dans la tempête de sable Hildegarde naviguait vers leur destination. Les yeux clos, inutile de voir, l’essentiel était invisible pour les yeux. Les rafales de sable s’engouffraient en revanche jusque dans la bure de la vieille Maître qui avançait péniblement un pas après l’autre vers le campement qui avait été repéré préalablement par ses équipes. La vue de la vieille femme était brouillée, pareil  un serpent, le sable s’engouffrait dans tous les interstices, ses yeux se mirent à piquer, une larme involontaire glissa sur ses joues rougies alors qu’elle sentait les fines particules s’engouffrer dans son système respiratoire. Sa toux était reprise en écho par les fiers soldats républicains qui à la manœuvre, marchaient pour leur vie.

Son datapad indiquant la distance restante et la direction l’informa qu’ils n’avaient pas encore fait un tiers du chemin.  

Pas question d’abandonner ! Périr ici revenait à donner raison à Hana, la Sith avec qui elle avait tenté de discuter diplomatiquement. Périr ici revenait à ne plus pouvoir jouer son rôle de médicament Impérial et cela il n’en était pas question. Hildegarde Marja périrait au combat, sabre à la main sous la litanie mortuaire des trompettes de la bataille. Son destin  - elle le savait – n’était pas de finir sur ce système désertique, loin de la grandeur qui lui revenait de droit. La Répliqua amusée de la Sith à l’autre bout de la galaxie la fit rugir. Que les rats étaient courageux quand ils étaient à l’abri.

Silence petite batarde, vous êtes comme ces insectes qui fanfaronnent à l’abri dans votre terrier, sortez et montrez-vous que mette votre tête sur un pique, que votre engeance sache ce qu’il en coûte de me défier.

Hurla la Jedi à travers le souffle de la tempête en entendant à nouveau la Sith se complaire dans son ton méprisant.

Etait-elle totalement stupide, inconsciente ou bien les deux ? Tout était du côté de la République, l’Empire était en déroute partout. Son courage bien à l’abri derrière son comlink n’était qu’une posture, un baroud d’honneur désespéré, souvenir d’une quelconque gloire passé. Mais qu’importe, c’était les gagnants qui écrivaient l’histoire et le gagnant, c’était elle, comme toujours.

Allez les hommes ! Nous avons fait la moitié du chemin, la Force est avec nous, nous sommes invincibles, nous n’avons pas peur !

Du moins ce n’était qu’en partie vrai. Devant elle un homme s’écroula, asphyxié par le sable qui avaient recouvert ses poumons et encrassé sa gorge. Il n’était pas le premier, ni le dernier, la tempête de sable serait impitoyable. La Jedi découpa le lien qui unissait le malheureux à la troupe d’un coup de sabre avant de reprendre sa marche, imperturbable, sourcils froncés arrosant les survivants de son aura de Force flamboyante pour essayer de leur redonner du baume au cœur. Le sort de ces hommes lui importait, sincèrement. Faire condamner à mort un mutin ne la gênait pas outre mesure mais récompenser et sauver les hommes fidèles faisait aussi partie de son devoir. L’équilibre de la terreur se devait d’être respecté.

La longue marche à travers la tempête dura plus d’une heure, une longue heure où seuls deux tiers des soldats survécurent. A bout de souffle la colonne s’était ébranlée devant un village rudimentaire où quelques habitations pointaient à travers le paysage désolé.
Hildegarde força le passage et ouvrit la porte de la plus grande des maisons pour mettre ses troupes à l’abri. Elle ne négocia pas avec les locaux, se contenta de les convaincre à l’aide de la Force qu’ils devaient leur prêter assistance, l’heure n’était pas à la discussion.
Complétement épuisée, à l’ abri du sable, la vieille femme épousta ses vêtements.

Capitaine, vous allez rester ici, je vais partir seule vers les ruines pour prêter assistance à mes hommes, reposez-vous. Vous et vos hommes avez été exemplaires tout au long de cette difficile opération. Nous viendrons vous rapatrier dès que ce calvaire sera terminé.

Le capitaine émit un soupir, il toussa et inclina la tête n’ayant pas du tout envie de négocier, il demanda en revanche en désignant le récepteur couvert de sable qui servait à communiquer avec la Sith.

Que fait-on de la communication avec l’Empire ?

Sans ouvrir la bouche, la Maître Jedi fendit l’appareil en deux d’un coup de sabre laser. Elle reprit alors la parole d’une voix blanche, le visage fermé : quelque part entre résignation et colère.

J’ai fait l’erreur de croire que je pouvais sauver cette jeune Sith d’elle-même. Nous ne nous abaisserons plus jamais à hauteur des insectes capitaine..

Sans ajouter le moindre mot, la vieille femme alla prendre possession du speeder servant à transporter le bétail. Elle grimpa dans le moyen de transport, ajusta sa position à l’aide de son datapad et se mit en route vers les ruines, le regard fermé. Elle était prête, prête à offrir à l’autel de la guerre un nouveau tribut, le sang sacrificiel de ses ennemis, jetés en pâture au tabernacle de la sauvagerie dont elle n’était que la servante. [/color]
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Regardant les soldats ennemis laissés nus sur la plage, Yana ne put s’empêcher de hocher de la tête. Le trajet avait été court jusqu’à la surface, mais les navettes avaient été encombrées, et il y avait un risque d’incident plus important qu’elle ne l’appréciait. Maintenant par contre, ils étaient libres de rejoindre la capitale planétaire et de mettre leur plan à exécution. La réponse de la Jedi à son appel un peu plus tôt avait été encore plus virulente qu’elle ne l’avait espéré, et elle avait préféré ne pas répondre. Il s’agissait là d’une erreur que d’avoir essayé de négocier avec cette folle, elle le concédait, mais il était logique d’essayer, et elle avait gagné de cet échange. Il fallait placer tout cela derrière elle et se concentrer sur leur survie.

Dans la navette, hommes et femmes retirèrent leurs armures pour enfiler des vêtements civils, enfilant juste des pièces d’équipement dubrillionnais pour protéger leurs organes vitaux. Ils ne ressemblaient plus à des soldats impériaux, mais à une troupe de mercenaires n’ayant clairement pas les crédits pour s’acheter du meilleur équipement, pour l’instant. Notant un souci autre en regardant les navettes, Yana communiqua avec les pilotes sur une fréquence sécurisée.

« Atterrissez rapidement, on a oublié de camoufler les navettes. Il faut maquiller ça comme si on avait réellement piqué les navettes à des connards d’Impériaux si vous voyez ce que je veux dire. »

L’insulte sortit facilement de sa bouche même s’il était clair qu’elle ne le pensait pas. Elle rentrait juste dans son rôle de mercenaire sur une planète républicaine. Les navettes atterrirent en quelques minutes, après avoir trouvé une clairière isolée, et les hommes s’appliquèrent à les souiller, brûlant les symboles impériaux et simulant des signes de bataille. La jeune Sith était sûre que cela leur faisait mal au cœur de faire ça, de souiller volontairement les symboles impériaux, ceux dont ils étaient si fiers. Mais elle savait également qu’ils étaient des soldats impériaux, et donc que pour accomplir leur mission ils étaient prêts à tout.

Une petite demi-heure plus tard, et les officiers, vétérans et elle-même constatèrent que le camouflage était suffisant. Quiconque verrait ces navettes ne penserait pas immédiatement à que ce soit des impériaux à l’intérieur. C’était la première phase de son plan. Bon, le fait qu’elle volait dans un intercepteur jedi était toujours une source de problèmes, mais elle s’en débarrasserait rapidement. Ouvrant son datapad, la jeune femme regarda à nouveau le message qu’elle avait reçu d’Aurora. Les coordonnées étaient précises, et furent transmises à l’ensemble des navettes.

« Mon colis se trouve là-bas. Je vais lui donner l’intercepteur directement, mais j’aimerais que les navettes ne se trouvent pas trop près. Je vous rejoindrai à pieds, et on ira toquer à la porte du spatioport civil pour leur emprunter un vaisseau ou deux. »

Après avoir reçu confirmation qu’ils avaient bien entendu les ordres, Yana se mit en route. Revoir Aurora lui ferait plaisir, mais elle n’avait pas vraiment la tête à ça. Peut être plus tard, sur Artorias ou ailleurs, décideraient-elles de s’amuser un peu plus, mais pas maintenant, pas de suite. Il fallait d’abord s’échapper, fuir cette planète maudite afin de retrouver l’espace impérial. Cette mission, même si elle avait eu ses avantages, était un échec, elle le savait. Même si la flotte impériale en orbite tenait toujours le coup, Yana savait qu’elle tomberait, et une fois que ce serait fait, cette planète se transformerait en piège mortel pour les troupes impériales toujours sur place. Il fallait battre en retraite.

Arriver jusqu’à la capitale ne prit qu’une petite quinzaine de minutes, plus que nécessaire mais les navettes se déplaçaient en rase motte pour éviter d’être repérées sur les radars et abattues, que ce soit par des impériaux ou par des républicains. Un des soucis du plan qu’elle avait mis en place. Leur absence de signe distinctif faisait d’eux des ennemis des forces impériales également. Sa présence en tant que Sith pouvait aider, mais pas s’ils se faisaient abattre en plein vol. Elle était après tout dans un intercepteur Jedi, ça n’aidait pas à se faire remarquer comme Sith.

Il y avait toujours de nombreux combats dans les rues, et la jeune Sith dût esquiver plus d’un tir de blaster dans sa direction, mais les affrontements se calmèrent au fur et à mesure qu’elle se rapprochait de la position de sa compagne de voyage. Yana laissa un sourire satisfait apparaitre sur son visage en faisant ce constat. Au moins la jeune femme qui la suivait avait un peu de jugeote, c’était toujours agréable à constater. Cinq minutes plus tard, elle arriva aux coordonnées fournies et put en effet constater la présence d’une silhouette bien familière. Donnant le feu vert aux navettes d’atterrir non loin, Yana se posa à quelques dizaines de mètres d’Aurora avant de sortir du vaisseau, un sourire fatigué sur son visage.

« Ravie de voir que tu vas bien ma belle. Bon, pas le temps de discuter, c’est la merde ici et on doit se casser. J’ai un plan pour moi et mes hommes, mais toi tu vas prendre ce joli vaisseau, voyager rapidement de l’autre côté de la planète en restant en rase motte si possible pour ne pas te faire descendre, puis tu sautes vers Artorias. On se retrouvera là-bas. »

La jeune mirialane voulut répondre, mais Yana la coupa dans son élan, déposant un léger baiser sur ses lèvres.

« Désolée, mais je n’ai pas le temps de discuter. Tu fais ça de suite, tant que ça se bat encore en orbite et qu’ils sont trop occupés pour former un blocus efficace. Je ne sais pas encore combien de temps on va avoir, mais sans doute pas assez. Oh, et ignore la maitre Jedi à la radio si elle te contacte. J’ai voulu négocier, mais elle est plus acariâtre qu’un interrogateur Sith, donc j’ai préféré laisser tomber. »

Ne lui laissant pas le temps de répliquer, la jeune apprentie donna le code pour déverrouiller l’appareil à sa compagne, l’embrassa rapidement une fois de plus avant de s’en aller dans la direction de la navette. Elle n’avait pas une seconde à perdre. Le trajet jusqu’à la navette prit une minute ou deux, et rapidement ils furent une fois de plus dans les airs, en direction cette fois ci des combats, du spatioport civil de la capitale. Elle se doutait que ça n’allait pas être simple, et qu’elle risquait une fois de plus de perdre des troupes, mais elle n’avait pas le choix. Ils n’avaient pas le choix. Il leur fallait un vaisseau capable de faire des sauts hyperespace, et elle n’avait pas d’autre idée d’endroits où en trouver. Du moins pas aussi facilement.

Yana ferma ses yeux, se concentrant pour essayer de faire appel à la Force une fois de plus. Guider les navettes sur un trajet les mettant le moins en danger possible… ce n’était pas une tâche aisée, et il s’agissait sans doute même d’une tâche impossible selon elle, mais elle ne se laissa pas démonter. Elle n’avait littéralement rien à perdre à essayer de faire confiance en la Force, à la canaliser pour essayer de les guider de manière sure. En quelques secondes, alors même que son corps était secoué par les mouvements des navettes navigant les rues délabrées à toute vitesse, elle sentit son esprit s’ouvrir à la Force, connectant son désir de survie, cet instinct primal, à tous ceux des hommes et femmes autour d’elle.

Il s’agissait là de quelque chose de profond, et selon sa maigre expérience de bien plus… naturel que d’utiliser sa colère ou sa haine. En tout cas pour elle. Ce désir profond fut magnifié par la méditation Sith qu’elle entreprenait avant d’être utiliser pour canaliser la Force. Elle ne souhaitait pas la forcer, pas comme beaucoup de Sith, mais elle ne pouvait se permettre de se laisser envahir et guider par elle pour autant. Donc elle tacha d’essayer un juste milieu, ne pas forcer les choses, laisser la Force l’envahir, mais en utilisant ses émotions pour guider son action. Une gageure, consciemment flirtant avec le côté obscur sans pour autant l’utiliser directement.

Lentement, calmement, elle sentit un tiraillement, comme un danger. Immédiatement, la correction sortit de sa bouche, à peine audible pour le pilote. Pourtant, il hésita à communiquer l’information. N’était-il pas sûr de l’avoir bien entendue ? Son hésitation coûta cher aux Impériaux, puisqu’une poignée de secondes plus tard, un tir frappa une des navettes restantes, la faisant se crasher au sol et tuant tous ses occupants. Ils n’avaient pris que cinq navettes pour le retour, les chargeant plus qu’à l’aller, donc ce fut une perte majeure pour l’expédition, une quinzaine d’hommes, tués en un claquement de doigts.

La Sith ne dit rien néanmoins, elle tressaillit en sentant la mort de ses hommes, mais ne quitta pas sa transe. Le pilote s’en voudrait bien assez sans qu’elle ne l’invective. Elle continua à donner ses indications, constatant avec une minuscule satisfaction que ses propos étaient transmis, immédiatement après qu’elle les ait énoncés, aux autres vaisseaux pour qu’un tel incident ne se reproduise pas.

Le trajet fut interminable pour elle, et elle était complètement exténuée lorsqu’ils arrivèrent non loin du spatioport civil. La jeune Sith se redressa de sa transe, avant de vaciller, son corps ne parvenant pas à la maintenir debout, et de s’écrouler en arrière. Trop d’efforts, trop de temps passé en transe. Son corps n’avait pas l’habitude de canaliser la Force pendant autant de temps, et elle en payait la conséquence. Heureusement pour elle, un de ses hommes parvint à la rattraper avant qu’elle ne s’effondre au sol, et essaya sans réussite à la maintenir debout.

« Je… trop fatiguée… »

Ses yeux se fermaient alors même qu’elle cherchait à les maintenir ouverts, la fatigue faisant apparaitre des points noirs au milieu de sa vision. Secouant sa tête faiblement, elle s’adossa contre le soldat qui la maintenait avant de grogner d’inconfort.

« Désolée… je ne… v… pas p’voir vous aider… »

Ses mots avaient du mal à sortir de sa bouche, et la fatigue la gagnait. Il n’y avait rien qu’elle pouvait faire pour rester éveillée. Normalement, elle aurait utilisé la Force pour se donner un petit boost, mais là, c’était justement une utilisation intensive de cette dernière qui avait causé les soucis actuels, donc elle se trouva sans recours lorsque ses yeux se fermèrent pour une dernière fois et que le sommeil la gagna enfin. Et même si certains des soldats pensèrent au fond de leur esprit qu’elle était adorable ainsi endormie, le fait était qu’ils se retrouvaient face à un spatioport civil sans l’aide d’une Sith qu’ils espéraient. C’était à eux maintenant de jouer, et ils se devaient de les tirer d’affaire, blessés et prisonnier y compris. Le jedi avait été une fois de plus sédaté et enroulé dans une couverture, comme pour faire croire qu’il comptait parmi les blessés, et Les hommes les plus en forme prirent les devants alors que les autres s’occupaient de transporter leurs camarades.

L’affaire s’avéra au final plus aisée qu’ils ne le craignaient, mais plus complexe qu’ils ne l’espéraient. Il n’y avait aucun personnel dans le bâtiment civil, les civils étant tous allés se réfugier dans un des bunker proches, mais les hangars contenant les vaisseaux étaient gardés par plusieurs tourelles de sécurité lourdes. Les combats avaient épargné l’endroit, qui restait d’une position stratégique limitée comparé à d’autres. Après tout, les seules armes présentes en ces lieux étaient celles des défenses automatisées, qui agressaient n’importe quel intrus.

Deux autres soldats périrent sous les coups des armes défensives, avant que les impériaux ne comprennent la menace et ne laissent les slicers faire leur affaire, désactivant les défenses fixes et trouvant un vaisseau permettant de quitter les lieux avec l’intégralité des blessés et des morts. Les pauvres malheureux abattus en plein vol malheureusement ne purent pas être récupérés.

Le décollage et la mise en orbite furent moins problématique que les soldats ne le craignaient, l’espace étant bien trop contesté pour que leur fuite ne soit problématique. Le pilote du vaisseau emprunté se contenta de fuir la ville et les combats, avant de passer en orbite à l’opposé de Destrillion pour éviter d’être abattus par le système de défense.

Une fois éloignés de la planète, un bond hyperespace fut calculé en direction d’Artorias, mettant fin à la mission, les soldats laissant échapper leur joie alors que leur commandante pour cette mission était affalée sur une banquette, toujours inconsciente. Ils étaient vivants et apportaient avec eux un prisonnier Jedi et des informations utiles pour de futures offensives. Ils avaient également semé les graines de la discorde au sein de la république.

Même si cette opération n’était pas une victoire, on ne pouvait clairement pas l’appeler un échec.
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Félicitations pour ce sujet, nous avons vraiment eu beaucoup de plaisir à vous lire, et surtout beaucoup de difficultés à vous départager... Mais il faut bien choisir !

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