Le Masque de la Force
Le Masque de la Force
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L’ascenseur s’est remis en mouvement, au soulagement de la vice-chancelière, qui peut enfin être libéré de cet étrange cabine. A peine les portes s’ouvrent-elles qu’une nuée de soldats leurs tombe dessus et vérifie si Lana va bien, avant de mettre Pandore et le vieux Maître aux arrêts le temps d’éclaircir la situation.

- Madame la vice-chancelière, que s’est-il passé ?
- Rien de grave, une simple panne, rassure-t-elle le militaire. S’orn est-il enfin arrivé ?

Elle avait quelques éléments à voir avec le ministre. Elle se hâtait de rejoindre, guidée de façon hésitante par le militaire à ses côtés, la salle qui ferait office de poste de commandement où ils pourraient tous ensemble faire le point sur la situation.

- Justement, Madame, la situation est très dangereuse, vous devez quitter la planète immédiatement !
- Pardon ? Mais je viens d’arriver ! Que se passe-t-il ?
- Le Ministre a été pris en otage !

Lana ouvre de grands yeux malgré la luminosité désagréable. Le Ministre, pris en otage ?!

- Nous avons localisé la navette où cela s’est produit, poursuit le militaire. Mais nous ne pouvons pas l’attaquer, au risque de mettre la vie du ministre en danger ! Nous attendons le négociateur pour prendre contact avec la cible…
- Le négociateur ? Des bêtises, cela va mettre un temps fou, donnez-moi cette communication !

Escortée de ses hommes, Lana rejoint la fameuse pièce où quelques représentants de Pakuuni, l’air hagard, la saluent fébrilement.


-------- A l’autre bout de la station, Darth Velvet escalade de nouveau cette fichue tour, légèrement affaiblie. Son aventure avec l’insectoïde lui a fait perdre un temps considérable, mais elle s’en est enfin débarrassée. Le dernier coup prit par Zian Cti Toepie la fait tomber un peu plus bas, inconscient. Elle espère qu’il y restera un moment. Quant à elle, elle se hisse à nouveau sur cette haute plate-forme. Essouflée, elle retrouve enfin le panneau de commande. Est-ce que ses ordres ont pu être entendus ? Ont-ils été respectés ? Elle n’avait qu’à écouter les conversations radio pour le savoir. Elle active l’interphone, et se met à faire défiler les fréquences classiques de communication. L’avantage d’être à cette tour, le centre de toutes les communications, est qu’ici elle peut avoir accès à des canaux de façon déjà décryptée, ce qui l’aidera à retrouver ses petits et probablement à glaner quelques informations sur les opérations républicaines. Alors qu’elle s’apprête à passer d’une fréquence à l’autre, elle reconnaît un timbre vocal et s’arrête aussitôt.

- Ici Lana Anthana, vice-chancelière de la République, dit la voix. J’ai entendu que vous aviez pris le Ministre S’Orn en otage. Acceptez-vous de discuter ?

Vachement intéressant, ce canal !






Seuls les joueurs Lana Anthana, Darth Velvet, Halussius Arnor & Grendo S’orn peuvent intervenir dans ce sujet. S’agissant d’un RP de stratégie, vous serez départagés sur la qualité d’écriture de votre RP, la pertinence, l’originalité et le réalisme de votre argumentation et de vos propositions ainsi que votre fair-play vis-à-vis de vos adversaires.
Ordre de post : Grendo – Halussius – Lana - Velvet.
Grendo S'orn
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La surface de la planète s'éloignait à grande vitesse. Par le biais de la baie vitrée du cockpit, S'orn pouvait à présent suivre la progression de sa navette à travers les nuages. Seul problème, il n'était pas aux commandes de l'engin, pas plus que son pilote d'ailleurs dont le corps jonchait le sol à deux pas de lui. Etait-il mort ou juste assommé ? Le neimoidien n'aurait pu le dire avec certitude tant les actions du Jedi étaient imprévisibles. Même la mort ne semblait pas l'effrayer, une mort quasi-certaine si ils ne faisaient pas immédiatement demi tour avant la sortie de l'orbite de la planète. La flotte républicaine ferait feu sur la navette sans sommation aucune pensant qu'il s'agissait de vulgaires fuyards et s'en serait fini du doux règne de Grendo S'orn.

Toujours sous l'emprise de la force exercée par Halussius, son corps flottant à plus d'un mètre au dessus du sol, incapable de bouger le petit doigt, l'humanoïde se sentait impuissant. Et tandis que le vaisseau filait toujours à vive allure vers l'espace, S'orn réfléchissait encore à un moyen de se sortir de ce vilain guêpier. Malheureusement il était à court d'idée. L'infâme crapaud devait bien l'avouer, il ne pouvait rivaliser avec un individu sensible à la force et cette idée le terrifiait. Il regrettait aussi de ne pas détenir lui-même de tels pouvoirs, ceux-ci l'auraient certainement tirés d'affaire donnant du fil à retordre à cette saleté de Jedi. Ce dernier maintenait toujours une pression énorme sur le corps du pauvre neimoidien qui souffrait littéralement le martyr. L'étreinte invisible enveloppant Grendo devenait de plus en plus insoutenable. Ses membres, ses muscles, ses os, sa poitrine, il avait l'impression que tout son corps était sur le point de se briser tant la douleur était extrême. Même le tir de blaster l'ayant touché à l'épaule paraissait un plaisant souvenir face à une telle souffrance. Et à peine Halussius avait-il relâché la pression sur le visage du politicien que ce dernier hurla comme jamais il n'avait hurlé. Son cri résonnait à travers les couloirs de sa navette comme si on le torturait.

« ARRETEZ !!!!!!! JE VOUS EN PRIE ARRETEZ !!!!!! AAAAAAAAAHHHHHHHHHH !! AHHHHHHHHHHHH !!!! AAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!! » c'était la première fois qu'il goutait au plaisir d'être torturé par un sensitif bien décidé à le faire souffrir si il ne coopérait pas rapidement. Et bien qu'il espérait être relâché par son adversaire, Grendo S'orn méritait amplement ce sort. Lui qui avait mis plusieurs dizaines de primes sur la tête de ses opposants politique, lui qui avait assassiné de ses propres mains ceux qu'il considérait comme trop gênant pour son ascension politique, lui qui n'avait pas hésité à mettre un terme à la vie de sa propre épouse, la mère de ses quatre enfants et qui envisageait sérieusement d'éliminer son ex belle famille pour faire un trait définitif sur le passé, il méritait de souffrir aujourd'hui.

« AAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!! » il criait, criait et criait encore face à Halussius qui avait désormais pris un incontestable avantage. Et pour la première fois depuis le début de cette aventure, S'orn pu percevoir quelques traits du visage de son adversaire. Un bout de menton, une bouche tout au plus, il ne pu pas pour autant le reconnaître mais s'il devait donner une description de ce dernier à son retour sur Coruscant, si tenté qu'il revienne un jour à la Capitale, ce serait toujours ça de pris.

« ARRETEZ !!!! PAR PITIE .... ARRETEZ !!!!!! J'ACCEPTE DE COLLABORER !!! J'ACCEPTE, J'ACCEPTE TOUT CE QUE VOUS VOUDREZ MAIS S'IL VOUS PLAIT ARRETEZ !!!! » cria-t-il enfin laissant échapper quelques larmes sous une souffrance insoutenable. En effet il n'avait d'autre choix que de collaborer ici et tout de suite sans quoi Halussius l'éliminerait ou que la flotte républicaine leur tire dessus. C'est donc résigné que le neimoidien, à présent libéré de toute emprise mais affaiblis par cette maléfique étreinte, s'approcha des communications du cockpit, prêt à transmettre le fameux message à la flotte. S'orn n'osait imaginer la réaction de la presse face à ce qu'il s'apprêtait à faire, et face au Sénat ... Lui qui n'arrêtait pas de répéter qu'il ne négociait jamais avec les terroristes ... mais tant pis, il n'avait pas le choix. C'était ça ou la mort et la mort n'était pas une option envisageable, du moins pas celle de Grendo.

« Ici le ... » mais tandis qu'il s'apprêtait à émettre un message sur les fréquences républicaines, un étrange message leur parvint.

« Ici Lana Anthana, vice-chancelière de la République » dit la voix. « J’ai entendu que vous aviez pris le Ministre S’Orn en otage. Acceptez-vous de discuter ? »

Stupéfait par cette intervention soudaine, S'orn se sentit aussitôt rassuré. Quelqu'un avait probablement reçu le message qu'il avait transmis quelques minutes plus tôt via une fréquence sécurisée de la salle des machines. Tout n'était pas perdu et l'espoir refit immédiatement surface. Quelqu'un se souciait de lui, on savait sa présence dans le vaisseau, probablement pour cette raison que les canons anti-aériens sur la planète n'avaient pas tenté de leur tirer dessus lorsqu'ils avaient quittés le sol. Mais il n'était pas encore sortis d'affaire, il fallait prévenir la Vice-Chancelière qu'il était toujours en vie. Et agissant avec rapidité, Grendo eu tout juste le temps d'envoyer ces quelques mots : « Madame la Vice-Chancelière je ... AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!!!!!! » que le Jedi l'enveloppa à nouveau dans cette maudite étreinte l'empêchant d'en dire d'avantage. Puis ce fût le silence. S'orn souffrait à présent en silence, incapable de crier, comme prisonnier de son propre corps, une paralysie totale. Probablement Halussius préférait réfléchir calmement à comment agir face à un tel revirement de situation. Si la Vice-Chancelière les contactait elle devait avoir atteint la Salle des Opérations de la station sur Paakuni. Le lieu dans lequel Grendo se retrouverait aussi si il n'avait pas fait cette satanée rencontre peu après son arrivée sur la planète. Et si la Vice-Chancelière était présente, l'autorité de S'orn passait au second plan. Seule Lana Anthana avait désormais le pouvoir d'empêcher la flotte de tirer sur les vaisseaux quittant le sol de la planète. Le neimoidien devenait un simple otage dans cette affaire, un otage de marque certes mais un otage quand même ...
Halussius Arnor
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En cours de rédactionSous les ombres de sa capuche, le visage dissimulé d’Halussius était d’une rare gravité. Les choses venaient de prendre un tour inattendu. Tandis qu’il venait de renvelopper Grendo dans son étreinte invisible, l’ancien Jedi commanda à la navette de se stabiliser à son altitude actuelle, c’est à dire à la limite de l’atmosphère respirable, tout en restant en mouvement. Il n’y avait d’autre bruit que le doux ronronnement de la mécanique subluminique... Les couinements stridents du ministre hantait toujours ses oreilles. Comment un être pouvait il crier aussi fort ?

Halussius percevait la douleur qu’il provoquait chez le neimoidien, sa détresse et d’autres sentiments peu réjouissants. Des maux nécessaire selon Halussius qui n’en tirait aucune forme de satisfaction ou de plaisir. Si Grendo s’était décidé à l’écouter plutôt qu’à s’engager plus profondément dans son entêtement, il se serait éviter cette situation.

Il n’était plus seulement deux dans cette aventure. Quelques secondes plutôt, la voix de la vice-chancelière avait raisonné dans l’habitacle. Lana Antana... Le moment de réflexion que s’accordait Halussius visait autant à prévoir la suite des évènements qu’à se faire à l’idée que cette Sith, qu’il avait cherché légalement à faire tomber et avec laquelle il s’était retrouvé en fâcheuse posture lors d’un attentat au Sénat, soit numéro deux de la République...


« Voilà qui est intéressant...»

Ce murmure à peine audible pour Grendo s’accompagna pour lui d’une adresse de la part d’Halussius qui continuait de sonder son esprit avec parcimonie.

« Peut être ne mourrons nous pas aujourd’hui, monsieur le Ministre... Quelqu’un semble se préoccuper de votre sort... Moi aussi cela m’étonne !»

Halussius inspira un instant avant de réactiver le terminal permettant l’envoi de communications.

«Madame la vice-chancelière, je crains qu’il n’y ai une méprise. Votre ministre n’est en rien mon otage. Je tentais simplement de lui faire comprendre et de lui démontrer que son entêtement criminel est en train de nuire à des intérêts bien plus importants que le coup de pouce de ce fiasco pourrait apporter à sa carrière. Mais il n’a pas voulu écouter... J’ai donc voulu le mettre face aux conséquences de son irrationalité.

Et il ne semble toujours pas en phase avec la réalité...

Au moins, il m’aura donné le privilège de pouvoir m’entretenir avec la personne de marque que vous êtes...»


Pour Halussius, il disait vrai. Grendo n’était pas son otage. A la seconde où il en aurait la possibilité, il se débarrasserait du gastéropode à deux pattes en lui redonnant sa liberté. Mais il estimait que Grendo n’avait pas suffisamment appris la leçon... Le fait que la navette n’ai pas encore été abattue impliquait peut être le fait que Lana avait annulé l’ordre de blocus donné par Grendo... Mais il ne pouvait en être sûr... C’est à ce moment là que ses pensées se fixèrent sur ses compagnons restés au sol. Il pouvait les contacter via le comlink crypté et donc avoir de leur nouvelles. Mais Halussius envisageait quelque chose d'autre pour le moment. Tandis que la Force l’inondait de toute part, l’esprit d’Halussius se fixa sur une personne en particulier... Velvet. Son coeur soupira de soulagement lorsqu’il perçu qu’elle était saine et sauve. C’est alors que dans son esprit, Halussius commença à répéter plusieurs fois et lentement le nom de «Velvet» cherchant à établir un lien sensorielle sur l’instant avec elle, voir même une forme de communication.
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Lana finit par quitter l'ascenseur dans lequel elle avait été bloquée un bon moment. Quelle étrange rencontre elle y avait faite... Alors que des gardes se saisissaient de Pandore dés sa sortie de l'élévateur, elle se demandait encore si elle devait prendre cette jeune humaine au sérieux. Probablement pas. Bon, ce n'était pas sa priorité. Alors que les gardes allaient arrêter Saï Don aussi, Lana les arrêta d'un geste brusque.

- Le maitre jedi est un allié, vous ne le remarquez pas ? C'est un membre du Conseil qui m'accompagnait ! Cependant, la situation est dangereuse, veillez à l'escorter en lieu sûr.

Bien entendu, cela revenait au même résultat que de le mettre aux arrêts... Mais au moins, les apparences étaient sauvées. Elle ne voulait pas se mettre le Conseil Jedi à dos. Ils étaient alliés après tout. En théorie. L'affaire étant réglée, elle se concentra sur son premier problème: tirer au clair toute cette situation, qui semblait sacrément chaotique. Aussi suivit-elle le militaire qui la guida jusqu'au poste de commande. Elle espérait bien y retrouver le ministre, l'engueuler sévèrement, puis le laisser régler la situation. Elle n'était pas spécialement douée pour régler les cas d'émeute civile après tout.

Le QG de l'armée avait tout d'un poste de commandement temporaire. De nombreux militaires en uniformes de gradés et de sous-officier couraient dans tous les sens, s'agitant autour d'une large représentation holographique de la base et des mouvements de troupes relatifs. De gros poste de transmission mobile était posé sur de larges bureaux. Ils avaient probablement réquisitionné une large zone administrative... De gros câbles d'alimentation traversaient la pièce dans tous les sens, sans raison apparente. Lana manqua même de s'y prendre les pieds à deux reprises. dans la cohue ambiante, personne ne semblait avoir remarqué son arrivée. Elle se mit à rechercher Grendo...

Pour qu'on lui annonce qu'il avait été pris en otage. Parfait. Remarquable. De mieux en mieux.

Au moins, cela lui donnait une excuse pour ne pas avoir à gérer l'armée... Elle s'expliqua avec le responsable militaire le plus gradé, afin qu'il s'occupe de sa mission initiale, avant de se rendre dans une petite pièce qu'on lui avait fournit pour qu'elle puisse mener les négociations. Elle y trouva quelques représentants locaux, visiblement mal à l'aise.


- Bonjour, les salua-t-elle chaleureusement.

Puis, elle poursuivit dans le même ton, sans vraiment leur laisser le temps de répondre:


- Je vous prie de dégager, j'ai du travail. Et baissez l'éclairage en sortant.

A présent seule et plongée dans l'obscurité qui lui seyait si bien, elle soupira longuement, et se débarrassa de ses lourdes lunettes de protection. Situation pourrie... L'avantage dans cette histoire, c'est qu'elle pourrait tout mettre sur le dos de Grendo. Tout était de sa faute après tout, elle n'était pas obligée d'hériter de ses casseroles ! Bon, il était temps de prendre ses premières décisions...

- Ici la vice-chancelière, fit-elle sur le canal de communication des haut-gradés, tout en envoyant son code d'identification. La situation du ministre S'orn est compromise, aussi je suspend toute ses autorisations et lui retire temporairement son autorité.

Voilà, une première chose de faite. Même en otage, elle aurait parié que ce crapaud allait tout de même tenter de l'emmerder.

- En attendant que la situation soit plus claire, l'ordre de blocus est maintenu. Sommation dés le décollage d'un engin non autorisé, puis tir pour tuer. Aucun vaisseau ne quitte l'orbite.

Bon, maintenant, s'occuper du ministre... Mais voulait-elle seulement le sauver ? Vu son ambition, il finirait fatalement par s'opposer à elle. En bonne politicienne, Lana savait qu'il fallait frapper ses adversaires quand ils étaient faibles, pour s'assurer qu'il ne se relève pas. Hum, cela lui semblait un bon plan... Ou peut être pas. Ce n'était pas le moment de se tirer dans les pattes entre membres du gouvernement. Raaah ! Bon, elle essayerait un petit peu, elle verrait bien.

- Ici Lana Anthana, vice-chancelière de la République. J’ai entendu que vous aviez pris le Ministre S’Orn en otage. Acceptez-vous de discuter ?

La réponse qu'elle reçut lui semblait surréaliste. Tout d'abord, la voix de déformée de Grendo, puis son hurlement qui satura les haut-parleurs et fit crisser des dents à l'umbaranne. Mais cela n'était encore rien face à la réponse de son vrai interlocuteur... Qui ne semblait avoir de cohérence que si elle considérait le fait qu'il puisse être un psychopathe particulièrement calme. Sérieusement, tout le monde avait pris du crack aujourd'hui ?! Avec Pandore juste avant, elle avait l'impression de tomber de Charybde en Scylla.

Surtout que tout cela ne faisait guère avancer le débat... Entre ses élucubrations et ses flatteries déplacées, le preneur d'otage ne semblait pas vraiment pressé. Lana considéra un instant la situation... Tout comme dans l'ascenseur précédemment, elle supposait avoir le temps de son côté. Elle verrait bien...

- Vous m'en direz tant, répliqua-t-elle d'un ton sarcastique. Vu le beuglement du ministre, je ne pense pas qu'il soit très heureux de votre démonstration.

Elle trouvait cette discussion totalement inutile. Elle ne savait même pas à qui elle s'adressait, ni même ce qu'il voulait au final. Et son interlocuteur semblait aussi peu cohérent que la situation elle-même.

- Dans ce cas, monsieur ou madame le non preneur d'otage, fit-elle d'un ton aimable, comme si elle voulait souligner le ridicule de la chose, je suppose que vous ne verrez pas d'inconvénient à nous le rendre en un seul morceau ? Sinon je vais avoir plein de paperasses.

Elle devait baisser la valeur de Grendo dans cette situation.

- Mais je n'insiste pas. Après tout, si le ministre S'orn n'est pas votre otage, je suppose qu'il est d'accord pour rester avec vous, et qu'il hurle de plaisir. Il n'y a cependant aucune honte à cela. Entre adultes consentants...

Elle laissa sa phrase en suspens. Tournant en dérision la situation afin de pousser l'adversaire à abattre ses cartes en premier, elle espérait prendre l'avantage. Après tout, elle était à l'abri, et les Républicains finiraient par prendre le dessus dans cette situation. Le temps était avec elle.

- Par contre, poursuivit-elle d'un ton tout aussi léger, je vous déconseille de vous rapprocher de l'orbite, sinon vous serez vaporisés par la flotte républicaine... Que le ministre soit avec vous ou pas d'ailleurs. Vous comprenez, je n'ai pas eu le coeur d'annuler son ordre de blocus. Il nous répète toujours avec tant de convictions qu'il ne faut pas négocier avec les terroristes... Ce ne serait pas juste envers lui je pense.

Au moins, elle les avait prévenus. Si un jour ses mots remontaient au Sénat... Bon, tout d'abord cela ferait bien rire ses collègues, et puis elle n'aurait qu'à dire que c'était sarcastique, uniquement dans le but des négociations.

- Sinon, glissa-t-elle, vous pourriez aussi me dire qui vous êtes et ce que vous voulez, non ? Comme ça, j'aurai le loisir de le refuser, et nous pourrons clore cette conversation en restant bons amis.
Darth Velvet
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Le vent s’engouffre d’une longue plainte sifflante dans la structure en métal, balayant ma silhouette tendue et brûlante après l’effort du combat, d’un souffle rafraichissant. J’exhale un soupir de soulagement en embrassant d’un regard alourdi de remords le corps martyrisé du génosien, en contrebas. Pourtant, je ne m’attarde pas sur le mélange étrange de sentiments qu’évoque cette forme désarticulée, et je me hisse de nouveau sur l’échelle jusqu’à la cime de l’antenne. Il y a le silence parsemé du fracas d’une lutte et des cris de mon équipe en dessous et la solitude pesante de ma fonction qui me drape d’une mante d’inquiétude. Je dois réunir les miens, nous sortir de ce guêpier avant que la situation n’empire et que la nasse de la République se referme définitivement sur nos existences.

Plus tôt, alors qu’un blaster suivait le moindre de mes mouvements, je me suis contenté de rétablir les communications subspaciales mais à présent peut-être puis-je les stabiliser et m’assurer qu’elles soient totalement sous ma seule égide.

« Ici le second du Chamallow, Velvet ? Vous êtes à l’écoute ? »

Le second ? Et Dranor ? Mes yeux se plissent alors que je réponds sans attendre.

« Impossible de trouver des coordonnées d’extraction. Les vaisseaux sont abattus à vue par les Républicains. Vous êtes seuls pour l’instant … »

Il y a comme un froissement, un silence marqué d’hésitation avant que ne reprenne la voix au travers du comlink.

« Le Capitaine est aussi au sol. Nous ne parvenons pas à le joindre. Le Chamallow, terminé. »

Je grogne, maudissant un instant l’humain de s’être affranchi de mes directives. A-t-il donc tant de peine à me faire confiance qu’il se sente la nécessité de m’assister envers et contre mes désirs, au mépris du danger de son interférence ? Au lieu de me faciliter la tâche, il augmente le volume de mon angoisse. Comment le retrouver maintenant dans tout le chaos de cette station, d’autant plus que malgré son statut de « Corsaire » et les lettres de mission qui accompagnent ce titre, je doute qu’il réchappe à cette frénésie judiciaire invoquée par la République. J’inspire, tentant d’évaluer la situation d’un regard extérieur, dressant sur la table de mon échiquier, mes différentes pièces.

Pour passer le blocus, existe-t-il une solution ? Comment s’exfiltrer au travers de ces mailles sans dommages conséquents ? Je siffle de dépit, agacée par cet imbroglio et le pacte offert aux jedis en échange de leur aide comme Synia. Cet échange de bon procédé tourne décidément à la catastrophe… Si Myir et Tyr assurent mes arrières, je demeure sans nouvelles de Galen, d’Halussius et de Dranor en dépit de mon message sur notre fréquence sécurisée.

«  Ici Lana Anthana, vice-chancelière de la République. J’ai entendu que vous aviez pris le Ministre S’Orn en otage. Acceptez-vous de discuter ? » grince ma radio avant que ne surgisse en réponse une voix que je ne connais que trop bien.

Halussius ! La sérénité incarnée... Comment peut-il être aussi doux et tranquille que l’ondée d’un lac alors qu’il dévale des rapides et que la situation, à chaque nouvelles seconde s’envenime davantage ? Mes doigts se crispent sur mon datapad un instant, comme pour avaler le calme qui rayonne de ses propos avant que je ne prenne une décision. Si la situation du non-jedi frôle le point de non-retour, elle nous offre néanmoins, une porte de sortie. A la condition d’être habile. Et rusée. Mais n’est-ce pas l’apanage des politiciens d’user de faux semblants, de non-dits et de rouerie ? Les battre à leur propre jeu s’annonce ardu… oui… compliqué mais pas impossible. Surtout lorsqu’on se tient à un poste aussi stratégique que le mien. Peut-être est-il temps de prendre la main, d’avancer les pions de l’échiquier et cesser de subir leurs outrages sans coups férir.

Je laisse la discussion se dérouler entre eux, mes mains pianotant, modifiant, réglant les branchements de la tour de communication pour les relier à mon pad. La manœuvre est aisée, d’autant plus qu’avec la connexion subspaciale rétablie, je m’empresse d’établir une liaison avec l’intelligence artificielle de Refuge: EVA.

« Bonjour, Velvet… souhaitez-vous joindre Ragda ? » questionne-t-elle, métallique

« Non, je veux que tu interceptes toutes les communications relatives au réseau sur lequel je viens de me brancher. Analyse également les données cryptées. Et surtout, surtout, je veux que tu enregistres les négociations entre Halussius, Cette Anthana et moi-même. Retransmet et diffuse les en direct sur l’holonet.. Exécution. »

« Bien Velvet. C’est fait. Cependant votre équipement n’est pas assez puissant pour me permettre de saisir l’ensemble des communications cryptées tout en procédant à l’enregistrement et la diffusion »

« Hmm.. bien. Enregistre et diffuse, alors. C’est notre priorité. »

La déception pince la commissure de mes lèvres, se délayant lentement en un sourire carnacier à l’écoute de la suite de la conversation entre la vice chancelière et Halussius.

« …. sinon vous serez vaporisés par la flotte républicaine... Que le ministre soit avec vous ou pas d'ailleurs. Vous comprenez, je n'ai pas eu le coeur d'annuler son ordre de blocus. Il nous répète toujours avec tant de convictions qu'il ne faut pas négocier avec les terroristes... Ce ne serait pas juste envers lui je pense. Sinon, vous pourriez aussi me dire qui vous êtes et ce que vous voulez, non ? Comme ça, j'aurai le loisir de le refuser, et nous pourrons clore cette conversation en restant bons amis. »

Bien que je n’ai jamais eu l’opportunité de la croiser lorsque j’arpentais les hautes sphères du Senat au bras de Ragda, je suis à peu près certaine de cristalliser sur moi, son déplaisir, lorsqu’elle découvrira qu’elle est actuellement retransmise en direct sur l’holonet. Les médias, eux, vont réellement s’en donner à cœur joie ! Mon premier coup pour l’amener exactement où je le souhaite… ou à défaut parvenir à un compromis.

« Halusssius… tu me reçois ? Peux-tu me confirmer ta position…. Je capte une transmission entre toi et la Vice Chancelière… Laisse-moi lui répondre… j’ai… une idée pour tous nous sortir de ce blocus. »

Tandis qu’il me fait part de sa situation, je me remémore tout ce que je me rappelle sur cette femme avant de prendre la parole sur le canal.

« Madame La Vice Chancelière. Nous sommes des personnes qui refusons de voir la République bafouer ses principes et les valeurs qui la fondent. Nous sommes des anonymes qui refusons de voir la République répandre le sang et le chaos sur une terre assujetties à ses lois. Madame la Vice Chancelière, vous dites de nous que nous sommes des terroristes pour avoir voulu ouvrir les yeux du Ministre Gendo S’orn sur le massacre que vous perpétrez sur Pakuuni ? Mais ces navettes remplies d’hommes, de femmes et d’enfants que vous venez d’abattre sans sommation, ces innocents que vous sacrifiez dans nos rues avec vos droîdes et vos armes, ces actions ne font-elles pas de vous DES terroristes davantage que nous ?! Depuis quand le Senat autorise-t-il des membres du gouvernement à mener une offensive déguisée à l’encontre de l’une de ses planètes. Vos actes et toutes ces morts sont injustifiables et injustifiés, quels que soient les motifs de ces exactions. Est-ce là une déclaration de guerre à l’une des planètes du territoire de la République, Madame la Vice chancelière ? Nous vous sommons d’arrêter instamment vos crimes et de lever votre blocus . »

Je marque une pause, glaciale avant de reprendre :

«  Sachez que la République entière sera informée de vos agissements et que vous devrez répondre de cette ingérence criminelle devant chacune des nations qui la compose. Sachez que tout ce que vous dites sera entendu par tous et que vous ne pourrez garder nos cadavres dissimulés dans l’un de vos placards ! » assainais-je, le velours de ma voix piqueté de menaces.

Edit : j'ai enlevés quelques fautes d'orthographes
Halussius Arnor
Halussius Arnor
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Caché dans le pli intérieur de son vêtement, le comlink crypté d’Halussius commençait à danser la polka avec frénésie. Alors qu’il espérait un contact à travers la Force, c’est via un moyen plus terre à terre, et faut-il ajouter beaucoup plus efficace, que l’ancien Jedi obtint une réponse. Avant de se saisir de l’appareil, il tourna son regard invisible vers Grendo toujours retenu prisonnier de son étreinte. D’un geste discret, Halussius le libéra de la force invisible qui le retenait prisonnier et le faisait souffrir, le laissant ainsi retomber sans ménagement sur le sol.

« Tout cela aurait pu être évité si vous ne vous étiez pas entêté, Grendo… Mais les choses sont ainsi et nous n’en avons pas fini… »

C’est alors qu’il passa sa main lentement devant le visage du ministre en prononçant ce simple mot « Murùla », ce qui fit aussitôt perdre conscience au neimoidien. Il était à présent libre d’ouvrir le canal de son comlink et d’entendre la voix de Velvet. Un rapide coup d’œil sur l’écran de navigation et Halussius lui répondit.

« Je te reçois parfaitement, ma chère ! Comme tu peux l’entendre je suis en agréable compagnie à bord d’une navette de la République. Position 47 par 4 et 61 par 9. Grendo ne m’a pas laissé d’autre choix. Et si tu as une idée, je te laisse volontiers la parole volontiers !! »

La suite allait prendre vraiment un tournant intéressant. Secrètement, Halussius avait songé à utiliser le genre de menace que Velvet était en train d’envoyer à Lana. L’opinion publique… Une arme redoutable entre des mains habiles et le fléau de tout bon politicien. Ils étaient visiblement sur la même longueur d’onde à ceci près que venant de la part d’Halussius, les menaces ne seraient pas plus que du bluff étant donné sa situation… mais il sentait quelque chose à travers la Force. Velvet était déjà à l’œuvre visiblement.

Mais à travers la Force, Halussius percevait aussi autre chose… Fermant un instant les yeux, sa perception le conduisait à la surface de la planète, dans son sous-sol même, dans un abri… là où se trouvait Lana. Confusion, exaspération, impatience et malice … voilà ce qu’il ressentait et ce qui émanait de l’aura sombre de la vice-chancelière. Il préféra ne pas intervenir avant que Velvet n’ai terminé. C’est alors que son visage se mue d’une pointe d’étonnement.

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Lana fut assez étonnée d'entendre une autre voix lui répondre. Ils étaient combien, ces mystérieux interlocuteurs ?! Elle n'aimait pas ne pas savoir à qui elle s'adressait... Cette nouvelle personne, une femme selon toute vraisemblance, commença à lui déblatérer tout un tas d'inepties faussement dramatique. Franchement, y croyait-elle vraiment ? Lana, habituée à l'exercice oratoire, ne le pensait pas. Cette voix froide, calculatrice et où couvait la menace... Non, ce n'était pas la voix lourde d'émotions qu'aurait dû avoir une personne se sentant vraiment concernée par ce combat. Cependant, sans en savoir plus, Lana ne savait pas trop comment réagir. Alors que Velvet finissait sa diatribe, Lana aperçu dans son champ de vision un militaire qui se dandinait, l'air mal-à-l'aise. Il n'osait pas prendre la parole, mais avait marqué en gros sur son datapad un message pour Lana :

** Vous êtes retransmise en direct. Signal impossible à brouiller. **

Voilà donc ce qu'entendais son interlocutrice par le fait que toute la galaxie l'entendrait... Très bien, cela convenait à Lana. Il fallait vraiment être fou ou désespéré pour affronter l'umbaranne devant un public, elle l'avait prouvé à de nombreuses reprises. Elle retint un sourire. Oui, c'était une excellente occasion d'expliquer ce qu'il se passait ici à la galaxie et aux médias, avant qu'elle ne soit déformée. Les mystérieux individus qui avaient pris Grendo en otage lui fournissaient un prétexte, et feraient sans doute d'excellents faire-valoir. Ce serait parfait.

Elle coupa son micro un instant, puis dit au garde d'une voix plate:


- Très bien, relayez également en direct via la chaine officielle du gouvernement. Audio et vidéo. Je ne souhaite pas qu'on puisse manipuler ce que je vais dire. Après cela, plus personne n'entre dans cette salle. Sous aucun prétexte. Est-ce clair ?

Le militaire salua, puis quitta la pièce. Quelques secondes ensuite, le terminal de Lana affichait une chaine de valeurs. Elle aussi retransmettait en directe. Les citoyens de la République suivant la chaine devaient à présent la voir assise dans la petite salle exigüe où elle avait commencé l'appel. Ses yeux brillaient doucement dans la pénombre, mais elle restait clairement identifiable. Elle était prête pour la riposte.

- Madame l'inconnue, vos propos sont tout à fait erronés. Je ne sais pas s'il s'agit d'un simple manque d'informations de votre part ou d'une volonté de nuire à la République. Par présomption d'innocence et respect envers votre personne, je vais considérer qu'il s'agit du premier cas, et donc vous pourvoir les informations qui semblent vous faire défaut. Étant la vice-chancelière et actuellement dans une salle adjacente au quartier général des opérations républicaines, je pense avoir une meilleure vue d'ensemble de cette situation de crise qu'aucune autre personne présente.

Sa voix était douce et maitrisée. Elle se devait d'apparaître comme la voix de la raison, loin des menaces sous-tendues de son interlocutrice.

- L'opération en cours est loin de l'assaut généralisé de Pakuuni que vous semblez décrire. Il s'agit du démantèlement d'un réseau de l'Empire Sith qui leur permettait d'infiltrer des agents dans la République via une base de la planète. Nous ne pouvions pas permettre à nos ennemis de l'utiliser plus longtemps. L'opération a été organisée par le gouvernement et l'armée de la République, et s'effectue en présence de membres du Sénat, de représentants officiels de Pakuuni, d'organismes de surveillance externe ainsi que de jedi, sous la tutelle du maitre jedi Saï Don, qui était avec moi il y a quelques minutes à peine.

Il s'agissait de bien poser les bases de la chose, sur le caractère officiel, légal et surveillé de ce qui était devenu un gigantesque chaos. Et elle n'avait pas encore eu à mentir une seule fois jusque là, pas même en soulignant que l'opération avait été clairement diriger contre des éléments de l'Empire Sith pour protéger la République.

- Le blocus a été mis en place, et tous les membres présents dans la station ont été avertis à de nombreuses reprises de la présence du blocus, et des conséquences à tenter de le forcer. Nos forces militaires avaient investi la station et commencé à procéder à l'arrestation des criminels et espions sith avérés pour jugement. Tout ce passait calmement, jusqu'à ce que des individus cachés dans la foule ouvrent le feu sur nos soldats...

Elle marqua une pause, puis reprit d'une voix chargée d'émotions parfaitement modulées, issue d'une longue pratique. Ses traits impassibles de politiciennes changèrent, laissant apparaitre sa fatigue:

- Je... Je ne pouvais pas leur ordonner de ne pas riposter. Je savais... Nous savions que cela exposerait des innocents au danger, à la mort. Je le savais. Mais je ne pouvais pas laisser mes hommes se faire tailler en pièce par ces terroristes, probablement des agents siths déterminés à ne pas se laisser capturer. Dans le cas contraire, les siths auraient fatalement finis par retourner leurs armes contre la population, et le résultat aurait été le même. Dans la situation actuelle, nous essayons de réduire au maximum les pertes et d'appréhender les sith et les autres agents perturbateurs qui sèment le chaos à travers toute la station.

Elle déglutit péniblement, sans simuler cependant. C'était le point de son argumentaire le plus complexe à faire passer.

-  Vous avez raison sur certains points. Pour que des innocents, des concitoyens, pour certains des enfants, aient perdu la vie, il y a eu des impairs. Je ne sais pas encore de qui, mais soyez assurés que des enquêtes seront menées. La République a peu être commis des erreurs dans la réalisation de cette opération, aucune piste ne sera écartée. Et s'il s'avère que le ministre S'orn, ou même moi, avons été en tord, nous affronterons la justice. Nous ne souhaitons rien cacher du résultat de cette opération, que se devait cependant de rester secrète jusqu'à son commencement.

Elle soupira, ayant terminé sur le sujet épineux... Mais Lana n'était pas reconnue pour rester sur une position défensive. A présent que les points avaient été mis sur les "i", et ce en bonne et due forme, il était temps de souligner l'absurdité de la position de ses interlocuteurs.


- Cependant, je vous trouve bien audacieux, alors que vous même utilisez des méthodes barbares et violentes ! Vous tenez le responsable de cette opération en otage, et vous étiez en train de le torturer au moment même où j'entamais le dialogue avec vous. De le torturer ! Je pouvais entendre ces cris de douleur ! Quelle type de négociations ou de revendications souhaitez-vous passer en nous renvoyant une telle image de votre groupe d'extrémistes ?!

Bien sûr, elle comprenait qu'on veuille torturer Grendo. Il suffisait de lui avoir parler une seule fois pour éprouver cette envie. Mais se livrer à un tel acte montrait bien la barbarie dont ils étaient capables, a Lana et à toute la galaxie...

- Je ne sais même pas à qui je m'adresse... Pour autant que je le sache, vous pourriez très bien être des agents siths tentant de nous manipuler pour forcer le blocus et rejoindre votre impératrice. Ou encore de vulgaires hors-la-lois souhaitant échapper à la justice. Vous ne nous montrez ni vos visages ni même vos noms, vous devez bien comprendre que je ne peux pas négocier dans de telles conditions ?


Car elle ne croyait pas un seul instant à cette histoire de citoyens anonymes et bien attentionnés, c'était évident. Ces gens étaient capables de retransmettre un signal avec du matériel suffisamment efficace pour contrer les brouillages Républicains. Ils étaient suffisamment bien organisés et équipés pour capturer un ministre, et connaissaient un nombre d'informations un peu trop important pour de simples "anonymes" de la République... Savoir à qui elle s'adressait serait une première victoire.
Darth Velvet
Darth Velvet
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« Velvet, le canal ouvert sur l’holonet transmet à présent sur la chaine parlementaire, des images de la Vice Chancelière. Je te les affiche sur ton pad. »

Lana Anthana… un nom à la saveur amère sous la verve aussi acérée que létale d’une oratrice rouée aux petits jeux des discours publics et des grandes déclarations. Derrière ses mots ajustés à son rôle de protectrice des Lois, ses arguments incisifs et ce masque d’émotions finement travaillés pour attirer la sympathie du public, je ne peux qu’admirer le brio de sa réponse, et sentir, sur le délié de ma joue, le souffle traitre d’un vent capricieux gonflant à présent les voiles de sa rhétorique. Peut-être était ce une erreur de la convier sur un terrain dont elle sait se rendre maitresse, pourtant je n’ai que peu de moyen et d’armes à ma disposition pour tenter d’infléchir sa position si ferme. Il nous faut absolument parvenir à la ranger à nos vues, que le blocus se disloque où, du moins, qu’il présente une faille suffisante pour nous laisser fuir vers un horizon plus clément.

« EVA, je souhaite que tu joignes à ma prochaine transmission des images. Peux-tu pirater les caméras de surveillance de la station ? »

« Possible Velvet, si l’armée républicaine n’opère pas une restriction sur ces données, je devrais parvenir à dépasser les pare-feux mais il va me falloir un peu de temps »

« D’accord…. Alors tu commenceras avec les images que je vais prendre… »

La Vice Chancelière se drape peut-être dans la trame de son orgueil, avouant à son public des demi-vérités, qui, si elles ne portent le sceau d’un mensonge éhonté n’en demeure pas moins tronquées. Je ne doute pas d’un instant qu’elle dispose d’image du chaos qui m’entoure, de ces navettes abattues en plein vol, de ces flammes léchant les bâtiments, des cris, des hurlements et du vrombissement des armes. Pourtant elle a choisi délibérément d’offrir son visage à l’opinion, tout en niant du haut de sa tour d’ivoire la réalité des événements. Si Pakuuni était réellement sous le coup d’une mission républicaine pour le démantèlement d’un réseau d’espionnage, elle vire inexorablement au fiasco. Seule une aveugle ne pourrait l’admettre. Ou une politicienne davantage intéressée par sa carrière que par ceux qu’elle représente.

Mais à ceci il existe un remède… Je n’ai pas besoin de tricher, pas besoin de travestir quoi que ce soit, juste de présenter la vérité. Nue. Crue. Ici, à la cime de mon antenne, j’ai une vue d’ensemble de la station, une vue que je compte retransmettre en direct. Oh… évidemment, et peut-être est-ce là, la faiblesse de mon raisonnement, ce faisant je lui offre inévitablement ma position et la possibilité pour elle, d’envoyer ses cerbères à ma poursuite. C’est un risque. Calculé.

« EVA, commence la diffusion je te prie. »

Deux navettes enflamment le ciel d’un ballet meurtrier. Je suis d’un regard pétrifié, leur tentative d’échapper aux tirs des batteries anti-aériennes, le dessin de leur chute, la colonne de fumée noire fissurant le ciel. L’explosion résonne lugubrement lorsqu’elle percute l’un des hangars. Le feu. Il s’élève, lèche le bâtiment et même à cette distance je crois deviner sa chaleur sur mon visage. Comment peut-elle annoncer à l’Univers qu’elle contrôle la situation…

« Madame la Vice Chancelière, j’ignore le comment du pourquoi nous en sommes arrivés à ce chaos et pour autant ça n’a pas d’autre intérêt que de justifier à vos pairs, vos manquements. Mais il est temps que vous ouvriez les yeux, temps que vous sortiez de votre confortable petit poste de commandement pour comprendre à quelle point la situation actuelle vous échappe ! Vous parlez d’impairs ? Ce n’est pas d’impairs dont il est question… »

Les images défilent , illustrant ma voix de toutes leurs portées.

« … pas de numéro, pas juste des noms, mais de personnes dont vous avez jurez la protection de votre Administration en devenant Vice-Chancelière. Vous chercherez les coupables, Madame Anthana ? Mais vous êtes la coupable, la responsable de tout ce gachis, de ces morts, de ces destructions, parce que vous avez le pouvoir de cesser cette folie mais préférez la laisser perdurer alors que vous mesurez de vous-même qu’il y a des « impairs »  «  Une ironie froide et coléreuse  s'insuffle dans ce dernier mot comme une accusation.

« Vous et le Ministre Grendo S’orn. »

Il y a un silence. Celui que j’impose, celui qui donne aux vidéos qu’EVA diffuse en lieu et place du visage de la politicienne, un impact plus conséquent sur ceux qui les observent.

« Vous n’essayez pas de réduire les pertes comme vous le certifiez, Madame la Vice Chancelière. Vous vous en moquez en dépit du titre que vous portez et salissez. Est-ce là les valeurs de la République ? Obtenir ce qu’une politicienne souhaite quel qu’en soit le prix, quel qu’en soient les pertes ou les conséquences ? Faites-vous cela pour des raisons personnelles ? un avancement professionnel ? Pensez-vous que la morts d’innocent vous procure l’avancement nécessaire jusqu’au siège de la Chancellerie ? Vos actes recèlent beaucoup de ces siths dont on vous a un jour attribué, à tort ou à raison, le titre. Mais qu’importe Madame la Vice Chancelière, il n’est pas trop tard pour faire ce qui est juste, lever cet embargo meurtrier et panser les plaies de Pakuuni. C’est votre devoir en tant que Vice chancelière… Ne m’opposez pas la réussite de votre mission à vos obligations morales et légales, elles sont fallacieuses.  Croyez-vous réellement que si Pakuuni était une plateforme d’infiltration d’agents de l’Empire, elle puisse le demeurer après ces événements ? »

J’inspire doucement avant de poursuivre.

« Qu’importe qui je suis, ce que je suis, bien qu’insinuant ainsi que je suis un agent sith, vous bafouez allégrement ma présomption d’innocence, cela n’a aucune importance. La seule chose qui devrait être importante, à l’heure actuelle, c’est les images que vous voyez, les vies qui se perdent, et le fiasco de votre intervention. Ce qui devrait être important et devrait être votre unique préoccupation c’est de cesser instamment cette folie, pas nos visages ou nos noms. »

Je romps la communication donnant l’ordre à Eva d’interrompre simultanément la transmission des images, avant de récupérer le canal crypté des sentinelles.

« Halussius… ça ne se présente pas très bien. Je suppose que si  Anthana est aussi rusée que sa rhétorique le laisse supposer, alors S’orn va nous être d’aucune utilité pour ouvrir une faille dans le blocus. Elle aura désactivé ses codes et ses protocoles … La seule possibilité qu’il nous reste c’est de le retourner contre elle, mais elle risque de le discréditer. Enfin… il peut peut-être nous être nécessaire autrement… J’imagine qu’il connait le personnel qui œuvre au QG, celui qui pourrait ouvrir le blocus pendant quelques minutes si on parvient à l’influencer suffisamment. » ânonnais-je en réfléchissant à haute voix.

Anthana apparait seule dans le théâtre des opérations, à l’image, peut-être y a-t-il une carte à jouer, non plus en usant de mots et d’argument mais en tissant dans la trame de la Force une nouvelle issue. Si elle est isolée, en ajoutant une touche de chaos dans le QG peut-être pourrions-nous faire tomber l’embargo suffisamment longtemps pour qu’une navette de Dranor puisse nous extraire. Je n’ai même pas réellement besoin d’exprimer ma pensée à Halussius, je devine qu’à l’autre bout du comlink il a suivi un cheminement identique au mien… un peu comme si ce lien, tressé entre nous depuis le partage de mes souvenirs avec lui, lui offrait l’opportunité de saisir l’esquisse diffuse de ma détermination, de ma réflexion.

« Je m’occupe de la focaliser sur moi… »

Et lui laisse l’opportunité d’agir différemment. Je n’ignore pas que la distance, ne joue pas en sa faveur, mais je sais aussi, qu’il peut à tout moment, s’il le souhaite, réclamer mon soutien et joindre nos deux volontés dans la Force pour renforcer son action.
Grendo S'orn
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Se sentant complètement pris au piège, le neimoidien avait de plus en plus de mal à respirer. Il avait peur, non il était littéralement terrifié et jamais durant toute sa carrière il n'avait dû faire face à une telle menace aussi directe sur sa personne qu'aujourd'hui. Certes on avait bien tenté de mettre fin à sa misérable existence, à de multiples reprises sur Neimoidia par exemple. Les joies du pouvoir cachait très souvent les conspirations les plus folles, des alliances temporaires et autres petits complots meurtriers. Le monde natal des humanoïdes en comptait un nombre incalculable depuis la colonisation de la planète par les voyageurs Duros. L'ascension au Trône du nouveau Monarque S'orn en était d'ailleurs un parfait exemple. Bien que la République l'ignorait encore, Grendo avait provoqué son élection par un bourrage d'urnes mais aussi grâce à la corruption de certains fonctionnaires haut placés. Et peu après le résultat des votes, il avait non seulement kidnappé son ancien adversaire avant qu'il ne s'échappe, mais il le détenait encore dans un sombre sous-sol d'une prison neimoidienne de haute sécurité. Une enquête à ce sujet était ouverte par le Chef de la police de Koto-Si mais serait très vite classée sans suite d'ici quelques mois faute de preuve. S'orn avait absolument tout prévu, même l'éviction des membres de l'ancien Gouvernement, suspectés aujourd'hui dans une fausse affaire de détournement de fonds. Il voulait le pouvoir pour lui et pour lui seul. A quoi bon le partager si on se sentait apte à le détenir entre ses griffes ?

Pendant qu'il suffoquait toujours en silence, Halussius lui s'entretenait avec la Vice-Chancelière via le système de communications. Ainsi Lana Anthana avait pris en main les opérations sur Paakuni. L'offensive était donc en marche et la République ne se laissait pas démonter par de vulgaires terroristes qu'ils aient un lien ou non avec l'Empire. Ils seront tous jugés ou éliminés mais personne ne s'échappera. Grendo fût enfin libéré de la force invisible qui le retenait prisonnier, force exercée par son preneur d'otage. Son corps retomba lourdement sur le sol métallique du vaisseau, manquant presque de se casser un membre inférieur tant le choc était violent. L'humanoïde lâcha ensuite quelques plaintes avant de relever les yeux vers le visage toujours bien dissimulé sous sa capuche.

« Maudite créature imbécile ... vous en avez déjà fini ... ? Quand cesserez-vous de me torturer de la sorte ?! » S'orn aurait bien voulu implorer la clémence, la pitié, mais ses paroles dépassaient sa pensée. Son côté cartésien aurait voulu qu'il s'incline face à un adversaire beaucoup trop puissant comparé à ses faibles capacités de non combattant, pourtant l'arrivée de Lana Anthana dans le tableau lui avait redonné espoir, l'espoir de sortir indemne de cette situation.

« Tout cela aurait pu être évité si vous ne vous étiez pas entêté, Grendo… Mais les choses sont ainsi et nous n’en avons pas fini… »

S'orn comprit bien vite que son cauchemar était loin d'être terminé. Peut-être serait-il encore torturé des heures durant par ce mystérieux individu à l'identité secrète. Mais soudain lui vint une idée. Il lui était impossible d'identifier son adversaire tant il avait pris soin de camoufler son visage sous sa capuche depuis le début de cette aventure, mais peut-être que les services de renseignement en place sur Paakuni aux côtés de Lana Anthana l'y aideraient-ils. Qui sait, disposaient-ils de technologies suffisantes pour éclaircir les zones d'ombre du visage d'Halussius pour permettre d'identifier ce dernier ? Un bien maigre espoir mais un espoir quand même, il devait tenté le coup. Connaître l'identité de son interlocuteur donnait un sérieux avantage dans ce genre de négociation. Fort heureusement pour le neimoidien, le "Cerberus", nom délivré à la navette diplomatique par le Ministre en personne, était pourvu d'un nombre impressionnant de systèmes en tout genre. Loin de ressembler à toutes ces antiquités volantes, son vaisseau était de dernière génération. Un engin flambant neuf, sortant tout droit de l'usine. A l'intérieur tout avait été imaginé pour offrir un maximum de confort à son principal occupant tout en garantissant le meilleur équipement au reste de l'équipage. Equipement que le Ministre connaissait en partie, du moins théoriquement. Grendo se rappelait par exemple la présence de trois caméras discrètement dissimulées et braquées sur le cockpit. Le neimoidien était si paranoïaque, que tout le navire en était rempli. Même à l'intérieur de sa cabine il en avait faite installée. L'une de ses nombreuses exigences lors de la commande effectuée pour obtenir son fameux vaisseau.

A chaque décollage les caméras de surveillance s'activaient automatiquement, agissant comme de véritable petites boites noires pour permettre de définir les causes d'un incident survenu à bord. Chaque élément audio et vidéo était enregistré pour une période déterminée. Et vu que la navette disposait de son propre système de communication et d'amplification, suffisamment puissant pour contacter la flotte également en orbite, il devait trouver le moyen de transmettre ces informations discrètement sans se faire remarquer. Mais le politicien avait plus d'un tour dans sa manche.

« Pourquoi me faites-vous subir tout ça ?! ... Je ne fais que mon devoir ! Que cela vous plaise ou non ... » S'orn était toujours à genoux sur le sol, incapable de se relever tant il avait souffert de l'emprise du Jedi. Mais tandis qu'il parlait avec Halussius, son esprit, lui était ailleurs. Occupé de se rappeler comment envoyer les images des caméras de surveillance du vaisseau sans devoir appuyer sur tel ou tel bouton, ce serait trop flagrant et le Jedi l'éliminerait sans hésiter. D'après ses souvenirs, une simple phrase suffisait, si seulement il avait été plus attentif aux explications données par les ingénieurs ayant aidé à la conception de son vaisseau. Jamais il n'aurait pensé qu'une prise d'otage soit un jour possible et pourtant ... pourtant un tel cas de figure avait été imaginé, tout comme un nombre incalculable de situations embarrassantes pour permettre au Ministre de s'en sortir vivant. S'il parvenait à donner mot pour mot la phrase magique, les images et le son seraient retransmis au navire le plus proche. Malheureusement pour lui, à cet instant précis sa mémoire lui faisait défaut.

« Vous l'avez entendu tout aussi bien que moi. La Vice-Chancelière ne pliera pas, que je sois ou non dans ce vaisseau, votre prise d'otage se soldera par un lamentable échec ... » son cerveau était en ébullition. S'orn se sentait particulièrement fragile à cet instant précis car si sa mémoire ne lui revenait pas très vite, il aurait laissé sa chance s'envoler et plus rien n'empêcherait Halussius de mettre fin à sa misérable existence. Mais quelles sont ces mots magiques bordel de dieu ! ... Dieu ? L'Observateur ? La divinité unique des Neimoidiens, ça y est, il se souvenait maintenant de la phrase à utiliser.

« Ce n'est qu'un conseil mais vous feriez mieux d'abandonner votre tentative de déjouer notre blocus. C'est impossible. Lana Anthana a pris les opérations en main. Relâchez-moi et je parlerai en votre faveur au près de mes confrères. Vous pouvez encore vous en sortir mais si vous me tuez je ne vous serai d'aucune utilité. Ma vie ne vous appartient pas, elle appartient uniquement à l'Observateur. » c'était chose faite, la phrase avait été glissée discrètement, maintenant l'intelligence artificielle du vaisseau devait faire le reste.

Et justement, dans la salle des machines un étage plus bas, une petite diode rouge venait de s'allumer signe que les chaque image et la bande son étaient envoyés au vaisseau républicain le plus proche. Le vaisseau amiral Esperanza en orbite autour de la planète ne tarderait pas à relayer l'information au près de la salle des opérations sur Paakuni, permettant à la Vice-Chancelière d'exploiter chacune de ces images mais il lui fallait gagner du temps ...

Grendo S'orn avait peur, peur d'être découvert, peur que son preneur d'otage ne découvre son stratagème, ce qui ne faisait que renforcer le caractère stupéfiant de ce qu'il venait d'accomplir. Sous cette peur se terrait une toute nouvelle émotion, un sentiment qui lui était beaucoup moins familier. La fierté. Une fierté fragile et nerveuse, certes, mais une fierté quand même. Il avait pris un risque. Un très gros risque. Il espérait avoir donné une chance à la République de sortir vainqueur de cette crise.

« Ce n'est pas en me torturant que vous arriverez à parvenir à vos fins Jedi. Je le répète, cette prise d'otage n'est d'aucune utilité. La Vice-Chancelière a bien raison de maintenir le blocus peu importe les risques que j'encoure, cela n'a pas d'importance face au fléau auquel nous faisons face ! Des agents à la solde des Sith entrent et quittent le territoire républicain par cette station sur Paakuni, j'ai ordonné à mes services de mettre un terme à cette plaque tournante. Non pas en éliminant tout ce qui bouge comme vous semblez le croire, mais en arrêtant chaque individu qui refusait de se soumettre au blocus de sécurité que nous avions imposé en orbite de la planète. Si la situation tourne au drame c'est parce que des individus armés et non identifiés ont commencés à tirer parmi la foule. Cela n'a fait qu'engendrer une panique générale et la confusion la plus totale, il y a certainement des pertes civils mais dois-je vous rappeler que nous sommes en guerre ? En guerre contre un ennemi qui ne reculera devant rien pour nous exterminer et nous réduire en esclavage durant les prochains millénaires. J'ai vu de mes propres yeux ces individus se servir de la foule comme bouclier humain, tout ça pour s'extirper des entrepôts de la Station dans lesquels nous avions rassemblés la population pour pouvoir mieux contrôler chaque identité. Est-ce ces gens là que nous devons laisser fuir ? Des criminels, des meurtriers, les vrais responsables de ce bain de sang ?! Est-ce ces gens là que vous défendez en essayant de m'obliger à annuler le blocus ? Est-ce pour ça que vous me torturez avec vos pouvoirs de Jedi ?! » l'assurance habituelle du Neimoidien revenait peu à peu, comme si il avait oublié les risques qu'il encourait de se mettre à dos son preneur d'otage. Au moins il avait défendu son point de vue et celui de la République devant les caméras. Un enregistrement que ne tarderait pas à voir Lana Anthana.

« Vos méthodes sont celles d'un Sith et jamais je ne me soumettrai aux Sith ... » mais peu de temps après, le neimoidien fût plongé dans un profond sommeil, magie Jedi utilisée par Halussius en personne. Un simple mot accompagné d'un geste de sa main avait suffit à le faire taire pour de bon.

Au même moment, à bord du vaisseau amiral Esperanza en orbite autour de Paakuni ...

Le centre de commandement du navire était plongé depuis plusieurs heures dans une agitation maîtrisée comme il était d'usage sur ce genre de vaisseau en pleine période de crise. Au milieu de cette frénésie quasiment millimétrée se trouvait l'Amiral Cross, le dos parfaitement droit comme un i, les yeux braqués sur la baie d'observation du cockpit. Tel qu'on lui avait ordonné plus tôt, une première fois par le Ministre S'orn puis confirmé par la Vice-Chancelière, il tirait à vue sur tout vaisseau qui atteignait l'orbite de la planète. Le blocus était en place et nul engin ne passerait outre. Tel un phare au milieu de la tempête, l'Amiral Cross donnait ses directives à ses officiers présent sur le pont. Stoïque, il coordonnait avec ses principaux tacticiens, le futur déploiement des renforts envoyés sur le sol de Paakuni. Lorsque l'officier chargé des communications se présenta à lui.

« Amiral Cross, nous recevons un enregistrement de la navette diplomatique du Ministre Grendo S'orn. Je pense que cela peut vous intéresser ... »

« Bien, montrez-moi ça ... »

L'image fût aussitôt diffusée sur les écrans du centre de commandement, puis vint le son. On y vu d'abord Grendo, agenouillé face à un mystérieux individu en bure, se devait-être le preneur d'otage. Une discussion entre les deux interlocuteurs s'en suivit, et un élément vint faire tiquer le militaire. Le mot "Jedi" avait été utilisé, puis ensuite le mot "Sith". Pourquoi S'orn avait-il pris soin de le préciser ? Se pouvait-il que l'individu soit réellement un Jedi ? Une sorte d'agent double, retourné par l'Empire ? D'où la facilité avec laquelle il avait atteint le Ministre pourtant sous étroite surveillance dès son arrivée sur Paakuni. Ou était-ce un Sith qui avait réussi à passer entre les mailles du filet et qui avait enlevé le neimoidien espérant ainsi interrompre le blocus. Ses craintes de voir un sensitif se mêler à cette histoire allaient être confirmées, l'individu prononça un mot à peine audible, accompagnant ses propos par un petit geste de la main devant le visage du politicien qui s'écroula aussi vite. Il était sensible à la force c'était une certitude, seul les Jedi et leurs lointains frères ennemis, les Sith étaient capable de chose pareilles. Grendo était-il mort ? Cross n'aurait pu l'affirmer tant le corps du neimoidien ne bougeait plus d'un cil, gisant sur le sol tel un vulgaire pantin désarticulé.

Et vint ensuite la partie la plus intéressante de l'enregistrement, car si S'orn était K.O., les caméras, elles diffusaient toujours ce qui se déroulaient sur la navette diplomatique du Ministre. L'individu encapuchonné saisit alors son comlink pour répondre à un mystérieux interlocuteur encore non identifié, une femme apparemment. L'Amiral Cross demanda qu'on augmente le volume de l'enregistrement pour mieux comprendre la conversation.

« Je te reçois parfaitement, ma chère ! Comme tu peux l’entendre je suis en agréable compagnie à bord d’une navette de la République. Position 47 par 4 et 61 par 9. Grendo ne m’a pas laissé d’autre choix. Et si tu as une idée, je te laisse volontiers la parole volontiers !! »

Et son interlocutrice de lui répondre.

« Halussius… ça ne se présente pas très bien ... »

L'Amiral Cross en avait assez entendu, il devait à tout prix relayer ces informations à la Vice-Chancelière en personne. Priorité maximale.

« Transmettez ces informations immédiatement à la Vice-Chancelière sur Paakuni et envoyez des vaisseaux sur cette position, récupérez moi le Ministre c'est un ordre soldats ! Cette mascarade n'a que assez durée, il faut en finir et vite ! Exécution ! »

Chaque militaire exécuta l'ordre qui lui avait été donné quelques secondes plus tôt. Plusieurs chasseurs et un engin léger firent aussitôt route vers la navette diplomatique espérant sortir le politicien de ce vilain guêpier. Quand aux précieuses informations, l'officier des communication contacta immédiatement le centre de commandes de la station sur Paakuni sur un canal crypté et sécurisé.

« Ici le Vaisseau Amiral Esperanza, message adressé à Madame la Vice-Chancelière : nous avons intercepté un enregistrement de la navette diplomatique du Ministre Grendo S'orn. Des images en directe de la prise d'otage et une bande son des plus ... troublantes. Des chasseurs et un engin léger font également route vers la navette qui a été localisée. Attendons vos directives. Terminé. »

« Bien reçu Vaisseau Amiral, venons de réceptionner l'enregistrement. Je transmet de ce pas à la Vice-Chancelière. »

De retour sur la navette diplomatique ...

L’esprit de Grendo S’orn flottait dans le néant. Il ne sentait plus son corps à présent. La douleur était-elle devenue supportable ? Halussius l’avait-il tué en insistant trop fort sur son étreinte ? Ou était-il en phase de mourir ? Le neimoidien l’ignorait encore mais tout autour de lui était sombre, seul une faible lueur blanche se matérialisait face à lui. Il ne pu directement la décrire mais plus la lueur s’approchait de lui, plus les traits d’une silhouette familière se dessinait. Enfin le visage d’un vieux neimoidien apparu et s’adressa à lui :

« Bonjour Grendo »

S’orn resta un instant muet, se devait être son imagination qui lui jouait des tours, impossible autrement. Cette rencontre ne pouvait être réelle et pourtant tout semblait si vrai ...

« P...Père... »
Halussius Arnor
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L'ambiance dans le cockpit de la navette était devenu soudainement bien calme... Seuls les bruits digitaux des écrans de navigation et de contrôle de la navette berçait se silence précaire qui venait de se faire. Grendo était inconscient et posé grossièrement sur un de fauteuil de pilotage. Il paraissait si pathétique vu des yeux d'Halussius. Il se trouvait juste à cote de lui, debout et la tête baisser vers lui, son bras droit légèrement tendu positionnant ainsi idéalement sa main devant la tête du neimoidien. Une position idéale... Aussitôt que ses yeux se fermèrent, la Force afflua dans tout son être. La projetant le long de son bras, Halussius commença à infiltrer l'esprit de Grendo...

Aussi moche à l'intérieur qu'à l'extérieur... C'est ce que Halussius ressentait à mesure qu'il faisait tomber les maigres barrières de son esprit, comme neige au soleil. Escroquerie, manipulation, mensonges, complots et assassinats... A un moment, Halussius fut tenté de rompre le lien tant il ressentait un profond malaise et un profond dégout face à celui qui se paraît en parangon de vertue et défendeur de l'ordre républicain...

Mais il avait besoin d'informations... Des informations qui semblaient être stockées au plus profond des méandres de l'esprit de Grendo, là où les défenses de son esprit étaient étonnement plus importantes, mais pas insurmontables. Pénétrer de Force si profondément dans la psyché d'un être, avec autant de force et de rapidité, pouvait causer des dommages considérables... Il en avait assez appris sur Grendo pour qu'une idée lui vienne... Agissant sur une zone précise de l'esprit du ministre, Halussius finit par prononcer quelques mots en chuchotant


 « Bonjour Grendo »

Cette même phrase raisonna dans l'esprit du ministre endormi, mais celui qui l'avait prononcé portait les traits de S'orn père. En usant ainsi d'une image familière, Halussius comptait provoquer un chamboulement émotionnel chez Grendo... Mécaniquement, les forces de son esprit alimentant les barrières de son esprit seraient automatiquement redirigées de part l'existence même de ces nouvelles émotions. L'attention de l'esprit de Grendo ainsi occupé permettrai à Halussius d'obtenir ce qu'il voulait.... sans trop endommager l'esprit du sujet...

Cela fonctionnait à merveille... Tandis qu'il animait ma marionnette spectrale du père de Grendo, Halussius sillonnait les zones encore inexplorées de son esprit. Il n'avait même pas à briser les défenses encore en place, elles s'évaporaient d'elles mêmes. Halussius focalisait sa recherche sur le bunker opérationnel, de son personnel ainsi que la flotte. Mais une perturbation dans la Force se manifesta à lui soudainement, attirant son attention à l'extérieur. Tout en gardant son lien unilatéral avec l'esprit de Grendo, Halussius détourna son regard sur un des écrans du cockpit. Plusieurs appareils légers étaient en approche... Identifiés comme des appareils de la République par l'ordinateur de bord. Il en savait assez sur la chose militaire pour savoir qu'il avait un cap d'interception.

Le regard d'Halussius resta neutre face à ce nouveau problème... qui n'en était pas réellement un en vérité. Mais son temps était encore plus compté à présent... Il reporta alors son regard sur Grendo et accentua l'intensité de la Force dans son esprit afin de couvrir le plus d'informations possible. Il visualisait à présent les membres les plus hauts gradés du QG... ceux qui possédaient l'autorité... Une image se dessinait clairement... Halussius laissa un petit sourire discret sur son visage... Ce même sourire se dessina sur l'image de S'orn père qui dit alors à Grendo:
 « Merci de m'avoir laisser entré... ». Halussius coupa alors le lien avec l'esprit de Grendo qui demeurait endormi...

Son esprit ce concentra alors sur le militaire de très haut rang qu'Halussius avait identifié dans l'esprit de Grendo... Il le percevait dans la Force... mais même lui, à cette distance, ne pouvait que le sentir et n'avoir aucune influence sur lui.

Halussius activa alors la communication avec Velvet. Ses yeux regardaient machinalement à différents endroits du cockpit, comme s'ils recherchaient quelque chose.


 « J'ai trouvé ce qu'il nous faut ! Mais je vais avoir besoin de ton aide... »

Tandis qu'il voyait les appareils s'approcher de la navette, Halussius reprit son bâton dans la main et le plaça devant lui en fermant les yeux. La Force vint alors à lui comme si tout son corps s'enflammait d'un coup. A travers elle, Halussius chercha à se lier avec celui de Velvet, comme deux flammèches qui fusionnèrent pour donner naissance à une belle et grande flamme ardente. En vérité, cette union de leur esprit servait d'amplificateur aux capacités d'Halussius qui, une fois leurs esprits liés et harmonisés, se concentra sur le militaire.

Vaisseau Amiral Esperanza – Orbite de Pakuuni

[i]L'amiral Cross regardait les hologrammes de sa table tactique avec la plus grande attention. Malgré l'ambiance feutrée propre à toutes les passerelles des vaisseaux de commandement, la tension était palpable. Son second vint alors l'informer que l'escadrille serait bientôt en approche de la navette.


 « Toujours pas de retour de la Vice-chancelière ? »

Le second répondit par la négative... Rien de plus normal après tout si l'on considère que l’enregistrement avait été transmis il y a très peu de temps. En attendant une réponse du sol, Cross congédia son second qui s'en retourna à ses obligations un peu plus loin sur la passerelle. Il fixa son attention alors sur l'hologramme tactique de la surface. Plaçant ses mains de part et d'autre du rebord de la table holographique, l'amiral commença à se pencher légèrement comme pour montrer sa pleine et entière concentration. Il entendit soudain un bruit léger sur sa droite, comme un murmure. Tournant machinalement la tête, il remarqua qu'il n'y avait personne et fit comme si de rien n'était. Son front se plissa lorsqu'il entendit le même murmure inaudible mais cette fois sur la gauche... Devenait-il fou ? Les seules personnes qui parlaient étaient les officiers communications à travers leurs casques semi-intégrales... Pourtant se murmure semblait tout proche... Lorsque le murmure se fit entendre de toute part, Cross se redressa alors pour se tenir bien droit, les yeux presque dans le vague l'espace d'un instant avant de redevenir normaux.

Il commença alors à quitter la table tactique pour se diriger vers la console primaire de communication de la passerelle, servant à gérer aussi bien les communications générales à l'intérieur du vaisseau qu'avec le reste des troupes républicaines. L'officier qui se trouvait là s'affairait à sa tâche jusqu'à ce que Cross lui ordonne de se rendre sur une autre console de la passerelle qui semblait défaillante. Il ne serait pas absent longtemps mais cela suffirait...

Comme si de rien n'était, Cross se saisit de son cylindre d’identification et le positionna dans le hub de la console. Une fois identifié, il entra un code suivit d'une séquence de diffusion générale à l'ensemble des forces de la République présentes. Cet ordre était clair et avait une correspondance très précise dans le code d'intervention militaire...
« ORDRE DE REPLI GENERAL»... L'ordre allait être diffusé en boucle sur tous les canaux. Cross agissait comme s'il était lui même mais il était pourtant devenu l'outil d'un marionnettiste usant de lui à distance... Halussius.

Dans le même temps, Cross envoya un ordre de dispersion de la flotte dans le secteur voisin pour cause d'attaque d'attaque de l'Empire sur un site prioritaire. Au moment même où l'ordre venait d'être donné, le second de Cross se précipita à ses côtés.


 « Amiral ?! Qu'est ce que vous faites !! Vos ordres sont... »

Sans attendre d'avantage, Cross donna un violent coupa de point au visage de son second, qui tomba à la renverse pris par la surprise. Cross se saisit alors de son blaster d'officier et commença à ouvrir le feu sur la console de communication, qui s'éteignit dans les étincelles et les flammes, ainsi que sur la console de contrôle secondaire. Cross se retrouva alors plaqué violemment au sol par des soldats qui lui arrachèrent son arme et le bloquèrent au sol... Son visage changea subitement, comme s'il sortait d'un rêve. Le second venait de se relever et s'approcha de l'amiral tout en massant sa mâchoire.

 « Qu'est ce vous avez fait, amiral.... »
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Anonymous
Voilà que son interlocutrice voulait l'affronter avec des images, les mots ne suffisant visiblement plus à sa démonstration. Un seul adversaire pouvait-elle la défaire sur un plan médiatique ? Lana, dans son orgueil, était persuadée que non. Et si son adversaire souhaitait qu'elle lui démontre son erreur jusqu'au bout, elle lui montrerait que même les images n'échappaient pas à son contrôle et sa maitrise des médias. Rien que pour se plaisir, Lana ne chercha pas à faire taire Velvet. Elle lui était bien plus utile en tant que faire-valoir.

- Je vois que vous avez soigneusement choisies vos images pour souligner vos arguments, madame l'inconnue... Permettez moi donc de diffuser quelques autres scènes.

Elle saisit son comlink pour qu'un technicien diffuse quelques images des caméras de surveillance, ainsi de caméras fixées aux épaulières de certain soldats. On pouvait voir des hommes luttant pour leur vie au milieu des flammes et des fusillades. S'il y avait bien des civils terrifiés qui ne cherchaient qu'à se mettre à l'abri, il y avait également de nombreux mercenaires aux airs patibulaires qui se contentaient de tirer sur ce qui bougeait sans état d'âmes. Des familles servaient de bouclier humain à des individus visiblement bien pressés de s'enfuir. On pouvait voir un militaire républicain se faire achever au sol sans état d'âme par un droide assassin, ou encore un soldat républicain cherchant à mettre une mère et son jeune fils à l'abri. Il y avait de scènes horribles ou terriblement humaines, qui montraient les faces sombres ou lumineuses de différents camps en présence.

- Vous semblez oublier que chaque pièce a deux faces. Et contrairement à vous, je ne tenterai pas de le cacher. Je ne mentirai pas. Vous m'en voulez ? Vous souhaitez me faire porter le chapeau ? Très bien, je vous comprends. Peut-être même avez-vous raison. Au moment où le premier mort est tombé au sol, c'était comme un échec personnel. Je porte probablement une part de responsabilité. Jamais nous n'aurions dû arriver à une telle situation.


Sûr, vu l'image publique ce cela allait leur donner... Lana se présentait cependant humble, admettant ses erreurs et assumant sa part des responsabilités. Mais Lana tenait peut être là l'occasion de limiter la casse.

- Mais maintenant que nous en sommes arrivés là, nous ne pouvons plus baisser les bras. Nous ne pouvons plus abandonner. Notre rôle n'était pas que de mettre un terme au pont d'infiltration, mais aussi de capturer les agents impliqués. Leur soutirer des informations. Je mettrai ma main à couper que ce sont eux qui ont déclenché ces fusillades et conduit à toutes ses morts. Et vous souhaitez quoi, que je les laisse fuir impunis ? Pour qu'ils puissent continuer leur œuvre de mort et de sape de la République plus loin ?


Elle soupira lourdement. La diffusion était revenu sur son visage tiré par la fatigue.

- Si nous nous arrêtons maintenant, toutes ces morts n'auront servi à rien... Alors nous allons terminer ce que nous avons commencé. J'aurai alors le maigre réconfort de pouvoir annoncer aux victimes et à leur famille que leur sacrifice n'aura pas été vain, et aura contribué à une cause plus grande qu'aucune autre: la survie de la République. Que grâce à eux, des milliers d'autres vies auront été sauvées dans le conflit contre l'Empire. Mon cœur saigne de devoir prendre une telle décision... Malheureusement, personne d'autre ne pourra la prendre à ma place. Alors je l'assumerai, seule. Et quand ses images viendront hanter mon sommeil, je tenterai de me dire que j'ai fait au mieux. Au mieux pour la République et sa population dans son ensemble.

En présentant une face si vulnérable, si humaine, elle espérait s'attirer les faveurs de l'opinion publique. Même s'il n'y avait que peu de chance qu'elle perde une seule minute de sommeil à cause d'une telle histoire. Elle avait des soucis personnels bien plus important qu'un petit massacre de masse.

Puis tout s'enchaina très vite. L'officier de communication lui avait transféré entre temps les images que Grendo avait pu capturer de ses assaillants sur son vaisseau. Mais elle ne put que glaner que quelques menues informations. L'état de Grendo, que son assaillant maitrisait la Force, et qu'il lui disait vaguement quelque chose. En même temps, elle avait connu beaucoup de Sith avant de trahir l'Empire, cela ne voulait pas dire grand chose. Avant d'avoir pu tirer parti de ces informations, ou simplement d'en découvrir plus, le général qui commandait les forces au sol entra en trombe dans la salle qu'elle avait réquisitionné. Elle avait pourtant ordonné que personne ne la dérange... Mais avant qu'elle ait pu le réprimander, il dévoila tout son rapport.

- Madame la Vice-Chancelière, l'Amiral commandant les forces terrestres a perdu le contrôle de son esprit. Il y a deux minutes, il a ordonné le repli de la flotte, avant de détruire la console de communication du pont et d’agresser l'officier en second qui tentait de l'en empêcher. D'après le rapport obtenu, cela ressemble fortement à un contrôle mental effectuer par un sith extrêmement puissant.

Le général savait-il qu'il était retransmis en direct ? Son intervention était simplement parfaite, tombant à point nommé. Il confirmait la présence de sith sur la planète, et donc l'intervention de la République. Le militaire resta au garde à vous, attendant les ordres. Oui. Elle rebondirait là dessus plus tard. Elle devait d'abord s'occuper de l'armée... Toute cette histoire la chiffonnait quand même énormément. Si pénétrer dans l'esprit de quelqu'un était si facile pour eux, comment les sith n'avaient-ils pas déjà gagner la guerre ? Comment, avec une telle menace connue, la République pouvait mettre des officiers avec de si faibles défenses mentales ? Lana mit de côté son incrédulité. Une réaction rapide était nécessaire.

Elle afficha sur son datapad personnel la position de la flotte. Celle-ci n'avait pas encore bougé. Certains des vaisseaux de guerre avaient légèrement déviés de leur orbite et on annonçait la charge de certain moteurs hyperdrive, mais le blocus était encore en place. Les canaux étaient saturés de messages demandant confirmation. Heureusement que l'Amiral n'était pas à la tête de toute l'opération... Sans confirmation de la part de la Vice-Chancelière, qui était la plus haute autorité présente, les différents capitaines n'osaient pas bouger, même s'ils avaient lancés les préparatifs de départ au "cas où", afin de ne pas perdre de temps. Ce n'est pas comme si bouger de vaisseaux de telle taille était instantané. Si cette action avait complétement désorganisé la chaine de commandement, le blocus lui semblait encore solide.

Lana entra son code prioritaire dans son datapad. En l'absence de la Chancelière, elle disposait exactement des mêmes pouvoirs pour agir. Elle relaya son message aux militaires via l'antenne principale du QG, également retransmise en direct:

- Ici la Vice-Chancelière Lana Anthana. L'Amiral Cross a été victime une intrusion mentale de la part d'un seigneur sith. Je lui retire son autorité en attendant qu'il reprenne ses esprits. L'ordre de blocus est maintenu. Tant que le risque d'intrusion mentale subsiste, n'agissez pas sans confirmation d'autres autorités supérieures. Cela vaut aussi pour moi. Elle se tourna vers le militaire, toujours à côté d'elle. Général, confirmez-vous cet ordre ?

L'homme se saisit de son appareil de communication, et entra son propre code sécurisé en annonçant sobrement:

- Je confirme cet ordre. Cette procédure semble effectivement plus sûre pour l'instant.

Certes, l'armée de la République avait perdu en temps de réactivité. Cependant, ce n'était pas primordial pour tenir un blocus... Elle avait surtout l'impression qu'en utilisant un tel stratagème, ses adversaires venaient de lui fournir le meilleur des argumentaires. Il était temps de pousser son avantage.

- Vous voyez, madame l'inconnue ? Que vous faut-il de plus ? Il reste des sith sur cette station. Des sith suffisamment puissants pour forcer l'esprit d'un haut gradé de l'armée Républicaine ! Nous avons des jedi de notre côté. Maitre Don, du Conseil Jedi, et ses compagnons se tiennent prêt à nous assister dans la capture de tels individus. Imaginez les informations que nous pourrons en tirer ? Ou simplement la perte que cela représente pour l'Empire ?

Une belle justification pour l'opinion publique. Pour un direct, c'était plutôt réussi. Elle poursuivit, d'un ton soudain plus dur:

- Battre toute l'escorte militaire qui accompagnait le ministre S'orn, l'emmener en orbite dans sa propre navette... Et comme par hasard, la blocus subit un assaut mental, alors que cette même navette est la seule susceptible de pouvoir s'enfuir. J'ai bien l'impression que notre sith est le preneur d'otage. Vous avez le temps que les chasseurs républicains vous atteignent pour poser votre appareil sur la planète. Dans le cas contraire, vous serez abattus. Nous tenterons au mieux de ne faire qu'endommager l'appareil, mais vous pourriez en mourir. Vous pouvez encore faire demi-tour. J'aimerai vous récupérez, vous et le ministre S'orn, en un seul morceau. Il y a eu suffisamment de morts aujourd’hui.

Pourtant, au fond d'elle-même, elle n'attendait qu'une excuse pour vaporiser le sith et le ministre de l'intérieur, deux gros gêneurs de son point de vue. Ce n'était pas une chose à avouer devant un public.
Darth Velvet
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« Hmmm EVA… crois tu pouvoir parvenir à joindre la Chancelière Suprême sur un canal privé ?  Ainsi que les membres de la Cour Suprême.»

« C’est possible Velvet, les protocoles de sécurité du Sénat sont intégrés à ma personnalité. J’ai été créé pour servir le Chancelier Suprême… »

« Bien, met- toi en relation avec eux et présente l’ensemble des données dont nous disposons, essaye d’obtenir la mise à pied temporaire de la vice chancelière. »

« Je ne vois pas comment… »

« Contacte Ragda. La politique c’est son rayon, pas le mien. »

« Oui Velvet. »


Je doute que cela suffise, quels que soient les éléments présentés, pour obtenir une réaction immédiate de la Cour Suprême Galactique. Le processus est long, fastidieux, plein de protocoles juridiques et de complications parlementaires retorses. Peut-être la Chancelière serait plus à même de faire cesser le blocus et les combats terrestres, mais agir ainsi, désavouer sa vice chancelière serait reconnaitre son erreur de jugement, et… je n’ai aucune confiance en les régnants lorsqu’il est question d’orgueil, de pouvoir ou de paraitre.

La fréquence des sentinelles s’agite, et la voix d’Halussius s’élève de mon comlink, brisant là ma réflexion et l’écoute du petit numéro théâtral de Lana Anthana.

« J'ai trouvé ce qu'il nous faut ! Mais je vais avoir besoin de ton aide... »

« Elle t’est acquise… » murmurais-je, mes paupières mi-closes, le souffle lent amorçant ma transe.

Lentement je m’enfonce dans la méditation, mon âme s’élevant de mon corps pour se noyer dans les flots bruissant de la Force. Là dans l’onde éthérée agitée du soubresauts chaotiques des événements, il y a ce lien ancré en mon cœur et mon esprit, cette saveur salée de vent impétueux et de mer déchainée que j’associe inévitablement au non-jedi. J’ignore depuis combien de temps les fils de cette tresse se sont noués entre nous, ni depuis quand ils existent exactement. Peut-être sont-ils apparus lorsque nous avons fusionné par inadvertance nos deux esprits, ou peut-être sont-ils juste la résultante d’une amitié timide et pourtant sincère, de sentiments qui sont comme un écho à ce que j’ai perdu dans cette autre vie, il y a tant d’années… Mais cela n’a aucune importance, le comment, le quand ou le pourquoi, alors que je longe cette voie pour le rejoindre dans l’éther, combinant ma force à la sienne, décuplant ses capacités, me fondant irrémédiablement à son essence, le temps d’un battement de cils.


L’univers se fige, là où nous naviguons, son ordre et son chaos comme un ressac se répercutant contre nos consciences jumelles et immatérielles. Un instant qui semble durer une éternité. Un voyage onirique où il est le guide. Jusqu’à ce qu’il nous plonge dans l’esprit d’un autre. Sa vie militaire défile sous mon regard, peuplé des fantômes d’un passé, d'un sentiment de devoir et de patriotisme ancrés si fort dans sa personnalité que nous peinons à le persuader de se laisser porter par nos voix. Mais il agit, il obéit avec cette langueur de ceux qui rechignent à la tâche, promulguant l’ordre de départ des autres vaisseaux, détruisant les panneaux de communications pour laisser le reste de l’amirauté dans l’incapacité de passer un contrordre.  

Le retour dans mon corps est fulgurant, presque douloureux. La lumière moribonde me brûle les rétines, et le ciel, envahit d’une nuée de vaisseaux, s’embrase. Il n’y a qu’une Vice Chancelière retorse pour choisir encore d’ignorer ce qui apparait comme un fait indélébile.

« Velvet. Je reçois une transmission étrange émise depuis la position d’Halussius Arnor. »

«Comment ça?»

« Il semble que le vaisseau émette une retranscription en direct des événements. Images et sons. A destination du QG. »

« Merde ! » grondais-je, agacée de sentir la situation m’échapper, une fois encore. « Préviens-le et surtout, rebranche-moi sur la fréquence d’échange avec Anthana. »

Le visage de la sénatrice apparait sur mon écran, faussement larmoyante et émue d’une situation dont elle est elle-même responsable. Je ronge mon frein, canalisant l’énervement qu’elle sait si facilement faire naitre en mon sein.

« Je n’ai rien choisi, et vos images illustrent tout autant mes propos. Il est clair que vous ne maitrisez rien du tout de ce que vous vendez comme une mission de démantèlement. Vos vidéos comme les miennes retracent tout simplement le fiasco de votre mission. Expliquez donc en quoi ce que vous nous montrez réfute la bavure ? Pire encore, même en dévoilant ces images de guerre vous persistez à continuer dans votre erreur. Il y a bien deux facettes à cette même réalité, et je n’édulcore ni ne tait aucune des deux. Evidemment qu’il y a des pertes parmi vos hommes. Bien sûr qu’il y a des morts militaires et civiles. Ceci est le pile de votre pièce. Mais la face Madame la Vice Chancelière, elle concerne une politicienne qui refuse de perdre la sienne. Elle vous désigne, vous, qui refusait de faire cesser cette folie en vous drappant dans un patriotisme illusoire. Qu’importe comment ceux sont déclenchées les hostilités, qu’importe de savoir à qui incombe le premier tir, la première mort, ce que nous voulons c’est que ce massacre cesse. Est-ce si compliqué à entendre Madame. Vous avez échoué, vous avez ruiné vos objectifs. Ils sont caducs, une donnée périmée et sans importance au vu du tribut à payer. Ouvrez les yeux, vos mains se couvrent de sang non pas parce que vous avez ordonné initialement cette mission, mais parce que vous choisissez de la laisser perdurer alors qu’elle est vaine et meurtrière, parce que vous ne tenez pas votre serment de protéger les personnes qui peuplent ce monde. »


J’exhale un soupir, laissant ma voix perdre l’accent de passion qui l’orne pour se fendre d’un froid hivernal, tranchant, hérissé de tessons et de givre.

« Vous parlez de sacrifices… mais nous ne sommes pas en guerre. Ces enfants, ces femmes, ces hommes,... Tous ces civils que vous laissez abattre n’ont pas signé, contrairement à vos militaires, pour crever dans les caniveaux de votre vendetta personnelle. Et vous osez affirmer que vous ferez des cauchemars pour les malheureuses victimes tombées pour la République. Mais Madame la Vice Chancelière, ces personnes sont VOS victimes. Celles de cette même République tenue de les protéger.Celles d’une politicienne trop ambitieuse et trop orgueilleuse pour reconnaitre l’ampleur du désastre et qui préfère faussement s’apitoyer devant ses concitoyens plutôt que de faire cesser ces morts inutiles. J’espère que vous ferez des cauchemars, effectivement, là où les assassins et ceux coupables de crime de guerre croupissent. »

Je laisse mes paroles infuser les ondes et l’émission retransmise en direct, avant que n’apparaisse un soldat au côté de la Sénatrice.

" Madame la Vice-Chancelière, l'Amiral commandant les forces terrestres a perdu le contrôle de son esprit. Il y a deux minutes, il a ordonné le repli de la flotte, avant de détruire la console de communication du pont et d’agresser l'officier en second qui tentait de l'en empêcher. D'après le rapport obtenu, cela ressemble fortement à un contrôle mental effectuer par un sith extrêmement puissant"

Mes yeux se plissent. Comment pourrait-il être au courant de quoi que ce soit, alors que les communications ont été rompues ? Et comme si l’arrivée de cet intervenant faisait partie intégrante de cette mascarade politique, j’assiste à leur petite scénette si bien huilée qu’elle en parait préparée d’avance. Tandis qu’elle paufine sa mise en scène, je pianote sur mon pad un message à l’attention d’Halussius.


Velvet a écrit:BRANCHE TON COMLIK SUR TON VAISSEAU, EVA VA PRENDRE LE RELAIS DU PILOTAGE….


« EVA prend les commandes du système de navigation de la navette d’Halussius. »

« C’est chose faite Velvet. »

« Très bien. Commence par couper cette fichue transmission, neutralise le transpondeur et donne-moi l’inventaire de l’armement. Il est temps de ramener Madame Anthana à réviser ses priorités quant à la notion de sacrifice. »

« Voilà. C’est fait. »

« Très bien, cible le QG ou se trouve Anthana et verrouille-le. Tu feras feu à mon signal. » 

« Velvet, je tiens à signaler que le vaisseau est un bijou technologique doté d’un armement avancé et d’un équipement de dernière génération. De plus, il semble qu’il possède une fonction furtivité. »

J’esquisse un sourire carnacier

« Le ministre ne lésine pas sur ses acquisitions et sa protection…  Parfait… »


J’ouvre un canal sur la fréquence des sentinelles à destination d’Halussius.

« Débarrasse-toi de Grendo, largues le quelque part et passe récupérer les autres au point de regroupement. Ils ont envoyé une confirmation, ils attendent l’extraction. Il ne manque que Tyr, Myir et moi-même mais tu nous récupéreras, après le feu d’artifice pour Anthana. EVA activera la furtivité une fois que tu auras embarqué les autres sentinelles…. Halussius ? Il est heureux que tu ais choisis cette navette plutôt qu’une autre… N’oublie pas de remercier S’orn pour cette gentille dotation !»

Puis revenant au bras de fer avec la sénatrice, je laisse ses menaces glisser sur moi comme l’eau sur l’écaille d’un poisson.

« Un commandant qui lève un blocus sous une intrusion mentale et détruit les systèmes de communication de son vaisseau, et malgré tout vous avez un rapport détaillé sur l’incident. Comme c’est pratique ! Comme c’est facile de justifier ses actes en brandissant l’ombre du Seigneur Sith si puissant qu’il peut détruire tout libre arbitre sur des milliers de kilomètre ! Comme c’est arrangeant ! Un bouc émissaire fantoche tout trouvé pour palier à votre déficience ! »

Puis j’éteins définitivement cette communication sur sa provocation et ses sommations, lui offrant le silence comme seule réponse à son ultimatum avant de d’ordonner à EVA de faire feu sur les installations qui l’abritent, elle et ses officiers. Les missiles s’échappent de la soute, traçant dans le ciel rougeoyant des feux de hangars, une trainée macabre. L’explosion puissante frappe le bâtiment dans une vague rugissante de déflagrations mais je ne m’attarde pas pour deviner derrière l’écran de fumée noire, l’impact de la charge, les débris, les dégâts et l’écroulement partiel de l’édifice, je me laisse juste glisser le long de l’échelle pour rejoindre, un cran en dessous, Myir et Tyr. Il est grand temps que les miens et moi évacuions de cette maudite planète.
Le Masque de la Force
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Lana Anthana remporte la joute.



Félicitations à vous pour ce sujet. Il était très épineux et nous avons compris les difficultés éprouvées. Finalement, après beaucoup de discussions, nous avons décidé de remettre la victoire à Lana uniquement. Ce n'est pas un vote sanction : vos niveaux d'écriture et votre histoire était vraiment super... Mais il nous fallait un vainqueur, et il semblerait que Lana ait davantage convaincu le jury par sa prise de distance. Nous espérons que ces résultats ne vous chagrineront pas trop. Félicitations à vous encore une fois.

Si le cœur vous en dit, n'hésitez pas à poursuivre le RP.
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