Luke Kayan
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Luke passa sa tunique et sa toge lavées par un droïd diligent quelques heures auparavant. Catherine fut réquisitionnée pour attacher la blonde chevelure tout juste sèche en une demi-queue parfaite mais simple, simple comme le jeune homme avait décidé de rester face au Roi d'Ossus, nouvellement nommé. Succédant à son père, uni aux Jedis, notamment à cause de la bibliothèque se trouvant sur leur planète, malgré des réserves visibles dans son discours d'intronisation, Virgile-Auguste devait naturellement rendre visite aux alliés du défunt monarque. Le Consulaire avait été choisi, plus pour ses capacités de diplomate ainsi que sa connaissance de l'étiquette que pour le fait d'être l'ancien Padawan de Saï Don, car les Jedis, s'ils avaient décidé de montrer du respect envers le porteur de la couronne, ne dérogeraient pas à leur principe: austérité et authencité. N'importe quel maître ou chevalier disponible aurait fait l'affaire pourvu qu'il dispose des compétences nécessaires à ce poste improvisé et éphémère de guide. Finalement le rôle avait échu à Luke par une accumulation de circonstances. C'est du moins ce dont était persuadé le Hapien, lequel devait également évaluer discrètement leur hôte. Serait-il une graine de dictateur ou une jeune pousse prometteuse ayant hérité de son père, arbre grandiose au feuillage bruissant son désir de justice?

Le Chevalier ne se sentait ni flatté, ni insulté par son travail de guide. Cela faisait partie de ses obligations et il espérait en tirer un apprentissage quelqu'il soit. Saï avait su lui montrer que ne pas manier le sabre-laser correctement ne signifiait pas être un inutile, lorsqu'à l'orée de son adolescence, Luke s'était indigné par les discours poussifs entre deux galas aux richesses indécentes. Il fallait de tout pour faire une Galaxie, et certes, un roi ne pouvait prétendre aller en jean et en tee-shirt à ses rendez-vous, aussi modeste soit-il. Les Jedis, eux, dans une certaine limite pouvaient en revanche brandir cet étendard, comme Luke le faisait présentement de façon passive, en attendant l'homme en bas des escaliers du Temple dans son habituelle tenue, fleurant encore bon le passage en machine. Juste sa propreté, ses manières impeccables de diplomate et lui, c'était tout ce qu'avait amené le Hapien pour recevoir l'honorable visiteur. Sa politesse s'exprimait dans les détails, comme son maintien droit, sa tenue repassée ou encore son arrivée au branle-bas-de- combat, un quart d'heure en avance.

Était-il stressé? Évidemment, la théorie de l'égalité était une chose, la mise en pratique une autre. Luke savait qu'il allait rencontrer le Roi d'Ossus, asseyant le début d'une longue relation entre cette monarchie et l'Ordre. Virgile-Auguste ayant un jugement encore assez timide vis-à-vis des siens, c'était à lui de lisser les anicroches avant même qu'elles n'apparaissent, et tout ça sans recourir aux infâmes flatteries. De plus, celui qui serait son interlocuteur d'ici peu avait beau être son cadet, son instruction sévère avait dû en faire un érudit. Il avait dû presque exclusivement se dédier aux études, tandis que Luke, comme n'importe quel Jedi avait divisé son temps entre l'apprentissage guerrier et celui de l'amour des livres et des mots. Il se considérait donc probablement moins savant que ce jeunot, lequel, s'il avait été sérieux, devait disposer d'excellentes références, notamment en littérature "artistique" où le Chevalier pêchait. Serait-il à la hauteur? Cependant, le futur guide essayait de rester calme, passer sa main sur le sabre-laser de Karm ceint à sa taille le rassura quelque peu. C'était une mission comme une autre.

Sous une pluie fine mais persistante, le Chevalier avait les yeux patiemment rivés vers un horizon dont il ressentait les mouvements. Du moins, les plus importants, comme cette aura qui, finalement s'approchait de lui. Le jeune homme ignorait si Virgile-Auguste viendrait seul -ce qui semblait plutôt logique car difficile d'être mieux protégé que dans un Temple entouré de Jedis.- mais il espérait ne pas avoir affaire à une armada de majordomes et de servantes ou encore à une garde rapprochée privée, généralement entêtée, pointilleuse et orgueilleuse.

- Bonjour Sa Majesté, c'est un honneur de vous rencontrer. Je suis le Chevalier Luke Kayan et l'on m'a chargé de vous faire visiter le Temple Jedi. En espérant que le programme vous sied.

La voix douce mais sûre du chevalier s'éteignit tandis qu'une petite brise chahuteuse passait entre les plis de sa toge brune, la faisant légèrement voleter avant de la laisser gentiment retomber, jusqu'au prochain souffle taquin. Sans aller jusqu'à faire une révérence, le Consulaire avait tout de même esquissé un gracieux signe de tête, puis, fait surprenant, avait tendu sa main. Si cela pouvait paraître poli envers un politicien normal, certains qualifieraient ce geste de malvenu face à un souverain. Pourtant décidé à traiter l'homme comme ce qu'il était - un homme, donc, de surcroît un étranger.- le blond lui offrait la possibilité de faire connaissance comme deux inconnus décidés à bien s'entendre peuvent le faire. Libre au roi de diriger sa paume vers ces doigts tendus un peu au hasard malgré une position générale correcte.

D'un mouvement de tête, Luke tourna ensuite la tête, dirigeant son regard vers l'entrée du Temple, invitant, sans le presser, le roi d'Ossus à pénétrer dans ce qui était sa plus chère demeure. Le vent sembla lui aussi presser le nouveau monarque à se mettre à l'abri, et peut-être aussi, à répondre au salut simple mais empreint de politesse du Chevalier.
Virgile-Auguste d'Ossus
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Navette Officielle de la Royauté d’Ossus – Le Joyau de Talla II

Ah, du coup je ne pourrai pas essayer un sabre laser ? Avait-répondu Virgile-Auguste confortablement affalé dans le canapé en cuir trônant au centre du salon d’apparat du Joyau de Talla II qui devait le conduire sur Ondéron pour une première rencontre et une visite officielle.

Je ne pense pas Majesté, les Jedis sont très attachés à leur arme, ils la considèrent comme une partie d’eux, un prolongement de leur bras si je puis m’exprimer de la sorte. Toutefois, je pense qu’une démonstration doit être prévue au programme. Enfin, programme, programme. Nous sommes à chaque fois surpris avec les Jedis.

Jarod de Lénoncourt, le Haut Conseiller en charge des affaires Jedis tournait comme un lion en cage dans la pièce en s’efforçant de préparer correctement Virgile-Auguste à sa première présentation au Temple. Il était agacé et inquiet de constater que le jeune monarque semblait beaucoup plus intéressé par les pouvoirs Jedis, les modèles de chasseurs et les sabres-lasers que par les enjeux politiques de la visite. L’Empire aux portes d’Ossus, les relations avec l’Ordre millénaire n’avaient jamais été plus cruciales qu’aujourd’hui.

Pourquoi-surpris ? J’espère que ce n’est pas une embuscade, tout de même.

Non bien entendu Majesté. Mais vous devez savoir que les Jedis sont assez austères, assez peu portés sur le protocole. Feu votre père les trouvaient rigides et obtus mais entretenaient des relations très amicales.

Père avait un avis très arrêté sur beaucoup de choses !
Il avait failli rajouter « et bien ils devaient bien s’entendre finalement » mais il s’était ravisé ne voulant pas exprimer une opinion négative sur l’ancien Roi, encore présent dans toutes les mémoires. Lorsqu’on était Roi d’Ossus, on ne laissait jamais ses sentiments parler à la place de son cerveau.

Je ne vais pas vous apprendre l’histoire de notre système. Nous sommes des alliés millénaires des Jedis et nos relations sont amicales, mais que sa Majesté sache que l’idée qu’elle a évoquée lors de son allocution de couronnement concernant la remise en cause de la présence de la Bibliothèque sur Ossus a enflammé une lueur de suspicion.

On n’en est pas là ! Bon on arrive quand ? J’espère que je pourrai rencontrer Maître Don, c’est une vraie légende tu sais. Il y aussi Maître Alyria Von mais elle se fait discrète depuis quelques temps je crois.

Nous sortirons de l’hyperespace dans une dizaine de minutes, quand à Maître Saï Don ou aux autres Maîtres. Je ne peux malheureusement pas vous répondre.

Ondéron – Entrée du Temple Jedi – une heure plus tard


Il avait été décidé que l’escorte du jeune Roi sur la planète d’Ondéron serait modeste et discrète. Pas question d’arriver en fanfare. Deux speeders royaux avaient été mis à disposition du monarque par le gouvernement d’Iziz pour permettre de rallier le Temple depuis l’astroport.
Son uniforme immaculé impeccablement ajusté, Virgile-Auguste regardait la pluie tomber sur le paysage, le regard rêveur. Plus jeune, comme beaucoup d’enfants il avait rêvé des Jedis. De leurs fantastiques pouvoirs, de leur quête d’un idéal aussi noble que la paix. Ses lectures sur l’Ordre Jedi avaient été très inspirantes pour le jeune homme qui s’était pris plus d’une fois à rêver d’odyssées extraordinaires, sabre à la main pour combattre le mal et rétablir la paix. Pénétrer dans la sacro-saint Temple Jedi était avant tout un rêve de gosse avant d’être un énième ennuyeux plébiscite diplomatique.

Pourtant, il était conscient des enjeux qui reposaient sur cette visite. De par sa fonction et son sang. Il se savait le représentant officiel de son peuple qui comptait sur lui et même si l’idée ne le plaisait guère il devait se prêter aux jeux des apparences pour que cette entrevue se passe bien.

En arrivant devant l’imposante entrée du Temple, Professeur Thélophilus, le Grand Chambellan et plus fidèle conseiller retint un grognement en voyant que personne n’était arrivé pour les accueillir à la sortie du speeder. Un majordome s’extirpa en premier du bolide et ouvrit un parapluie pour permettre à Virgile-Auguste et à son conseiller de sortir. Le Roi renvoya l’homme et sortit sous la fine pluie qui ne gâchait rien au paysage des tours du Temple qui semblaient se noyer dans les nuages.

Il se mit en route sous le regard catastrophé du corps diplomatique qui suivait derrière. Je ne suis pas encore en sucre, je ne fonds pas messieurs rassurez, dit-il en esquissant un sourire candide. Le monarque passa fut vite à l’abri et aperçu enfin la délégation Jedi. Enfin, il y avait au moins quelqu’un.

L’homme qui lui faisait face était incroyablement beau. Sa toge qui dansait au gré du vent et ses longs cheveux blonds lui donnait l’air d’une divinité tallique à l’éclat presque irréel. Le Hapan, lui fit penser à un personnage de contes de fée que lui lisait sa mère lorsqu’il était encore enfant.
Maître Thélophilus resta légèrement en retrait tandis que le reste de l’escorte s’inclinèrent. Virgile-Auguste lui rendit son sourire et eut un moment d’hésitation en voyant la main tendue. Formaté par le protocole depuis ses premiers jours, serrer la main fraternellement ne faisait pas partie de ses « codes ». Pourtant, il se ressaisit et empoigna la main tendue avec force et franchise en répondant avec sérénité.

Chevalier Kayan, merci de votre accueil. Ce serait un honneur pour moi de vous avoir comme guide.

Maître Thélophilus, prit la parole une fois que le Roi eut terminé sur un ton beaucoup moins engageant, poli mais agacé en serrant le bec.

Un simple Chevalier pour accueillir son Altesse Royale, c’est un affront. Jamais l’Ordre Jedi ne s’était permis un tel manque de déférence et une telle insulte à l’étiquette.

Le Fosh aurait pu s’imaginer que ce fusse Luke qui rougisse mais en réalité ce fut le Roi qui s’empourpra comme une tomate devant l’intervention totalement déplacée de son conseiller.
Je suis certain que le Chevalier Kayan est un excellent guide ! Répliqua Virgile-Auguste en ayant un regard appuyé sur Thélophilus. L’humain eut ensuite quelques mots à l’oreille du Fosh qui finit par s’incliner et fit signe à la délégation de regagner les speeders alors que lui-même tournait les talons visiblement extrêmement vexé. Le Roi avait décidé de mener la visite seule. Une excuse pour s’exfiltrer de la cohorte qui composait sa suite était une trop belle occasion. Virgile-Auguste emboîta ensuite le pas du Chevalier se tenant à ses côtés. Il replaça une mèche volage de ses cheveux de feu et tenta de remédier à la bévue, le plus humblement possible.

Je vous prie d’excuser mon Conseiller Chevalier Kayan. Il ne le pensait pas. Thélophilus est très sensible à l’étiquette, ce qui est moins mon cas.

Le jeune homme se fendit d’un sourire maladroit alors qu’il montait les marches ne pouvant s’empêcher de regarder avidement le moindre détail de l’architecture. Intérieurement, il était excité, curieux et particulièrement ravi ! Il avait failli demander si le Chevalier avait besoin d’aide ayant noté son apparente cécité mais s’était rappelé que les pouvoirs des Jedis surpassait sa propre compréhension. Il ne lui fit pas l’affront de le lui faire remarquer.

Quel est le programme de la visite Chevalier Kayan ? Je suis très curieux des Jedis vous savez. Pensez-vous que je pourrais essayer un sabre laser ?

Quand Thélophilus n’était pas là, le Roi dansait. Un Roi extrêmement impressionné d’être ici et qui se sentait finalement bien petit face au Jedi filiforme qui l’accompagnait. Il avait décidé d’y aller, pour profiter de la visite comme il l’entendait mais aussi pour se tester lui-même. Il devait être à la hauteur.

Je voudrais que vous sachiez avant même que notre entrevue ne débute que vous et l’Ordre avez ma sympathie ainsi que celle du peuple d’Ossus.
Luke Kayan
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- Messieurs, ne sommes-nous pas, tous au fond, de simples hommes? Mais au-delà de ce jeu d'esprit, permettez d'expliquer notre choix: Maître Don est actuellement fort occupé. Il a conscience de l'importance de cette visite et c'est pourquoi il n'aurait permis qu'elle soit écourtée par une quelconque urgence. Je serai quant à moi, entièrement dédié à sa Majesté.

Laissant méditer le Fosh râleur sur ces mots diplomatiques, respectant l'étiquette -outre la première phrase un brin moralisateur ou moqueur peut-être.- à la lettre, signe que Luke en était fort capable et que cette "simplicité sincère" avait été savamment voulue. Il était en tout cas très heureux de savoir que le corps diplomatique n'allait pas tenir la chandelle mais ne le montra guère, affichant la même courtoisie froide que le Conseiller lui avait offert. Ce ne fut qu'une fois que le roi se fut engouffré dans le temple que le Hapien laissa davantage percer sa personnalité, toujours recouverte d'une certaine élégance, mais bien plus sincère.

- Cette étiquette qui se chiffonne, s'abîme, se délave et finit par se détacher si l'on ne prend pas soin du vêtement. Au final qu'est-ce qui compte le plus? La présence évidente du mode d'emploi ou le respect de ce dernier, malgré son absence physique? Quelle importance a l'étiquette, si l'on ne respecte pas les propriétés du tissu.

Un sourire vogua sur les lèvres du Jedi, lui donnant cet air mystérieux que l'ont prêtait aux membres de cet Ordre. Cette critique sous-entendue et complice avec le roi était une preuve de sa reconnaissance envers ce dernier pour son abondance. La première approche, bien qu'il faille rester prudent, s'était avérée excellente. Luke avait apprécié cette manière d'être, fraîche et honnête. Cela dit, ce pouvait également être une mise en scène préparée par les Conseillers de Virgile-Auguste afin de souligner son humilité, caractéristique importante des Jedis. Le jeune homme décida de continuer dans la voie qu'il avait précédemment vanté: l'honnêteté. D'un pas leste, à peine audible sur des dalles qui avaient pourtant tendance à raisonner, Luke guida son prestigieux invité. Il s'arrêtait devant quelques statues pour les commenter ou expliquait quelques détails d'architecture. Mis à part un certain décalage lorsqu'ils stoppaient ou que Luke désignait l'objet en question, il était précis et s'expliquait clairement, adoptant un ton agréable pour "réciter" ses résumés soigneusement préparés pour ne pas lasser le roi. Si le comité d'accueil ne payait pas de mine selon le Fosh, l'unique membre de ce dernier s'était appliqué en ce qui concernait le programme ou plutôt le pré-programme puisque ces anecdotes étaient surtout un prélude. Cela dit son allure vive était une illusion dans le sens où Luke connaissait parfaitement chaque recoin du Temple. En-dehors il restait un aveugle,, privilégié grâce à Force certes, mais tout de même handicapé.


- Je crains que non, Majesté - expliqua patiemment mais sans détour le Jedi.- si une arme est dangereuse par définition, le sabre-laser est encore plus particulier, dont le simple maniement requiert de longues années d'entraînement. Cela dit, nous pourrions envisager un cours basiques avec une lame d'entraînement, très semblable au sabre-laser.

Proposa-t-il en guise de compromis, tout en se demandant pourquoi tout le monde était si fasciné par cette maudite arme qu'il portait plus comme décoration qu'autre chose à sa ceinture. Heureusement le Jedi avait fini par récupérer son propre sabre qu'il n'appréciait guère mais connaissait bien, même si au fond, celui de Karm lui manquait.

- Votre magnifique bibliothèque étant un des nombreux liens qui nous unit, j'ai songé qu'un tour dans la nôtre pourrait vous plaire. Par la suite, peut-être pourrions-nous, rencontrer une classe de nos plus jeunes Padawans, visiter les installations et pour finir un déjeuner dans la... Cantine. - Bien sûr, tout de même vidée de ses habituels visiteurs pour recevoir le roi, et nappé avec un joli tissu, simple mais ouvragé pour recevoir sa Majesté. Les couverts de ce dernier seraient en argent, paire presque unique au Temple et sortie pour les plus grandes occasions. Il y avait évidemment un grand fossé entre prôner la simplicité et s'en servir d'excuses. Un pont à ne pas franchir, lorsqu'on recevait tout de même Sa Majesté d'Ossus.- Adaptée à votre réception évidemment, bien qu'il ne faille guère, je le crains, vous attendre à un festin.

Avoua le jeune homme qui guettait les réactions de son cadet, avec un intérêt savamment occulté par un visage affable. Pour le moment il ne devait pas s'obliger à sembler sympathique car Virgile-Auguste lui avait réellement causé une bonne impression. Le repas préparé serait un peu meilleur que celui que l'on proposait à ceux qui vivaient dans les lieux, mais pas beaucoup plus, sachant que de base, la nourriture était déjà saine, naturelle et de bonne qualité. Toujours cette savante danse entre l'austérité clairement affichée et la reconnaissance du rang d'une personne somme toute hors du commun.

- Au nom de notre Ordre je me permets de vous remercier. J'accepte cette déclaration de valeur comme un cadeau précieux et vous assure de la réciprocité de nos sentiments.

Luke s'inclina légèrement, acceptant la généreuse offre du souverain, tout de même étonné. Son discours d'intronisation l'avait montré plus sceptique en ce qui concernait les Jedis, et le Hapien n'espérait pas obtenir, dès le début, de si doux mots à leur égard. Toutefois bienheureux de l'entendre, il avait répondu pareillement, afin de resserrer des liens déjà étroits. Qu'ils soient voulus ou non, ceux-ci étaient inévitables étant donné l'histoire commune entre l'Ordre le Ossus, mais s'ils pouvaient se nouer dans une ambiance sereine, c'était évidemment un plus non négligeable. Après cette intervention imprévue quoiqu'agréable, le concerné repris le fil de son exposé, d'une façon un peu plus personnalisée toutefois.

- Vous qui m'avez confessé votre grande curiosité, à quoi songez-vous, lorsque vous pensez à nous? Qu'aimeriez-vous visiter ou savoir le plus?

Demanda directement le jeune Jedi, impliquant que le programme pouvait être modifié. Après tout, ce dernier était plutôt commun, préparé selon les habituelles convenances. Virgile-Auguste ayant son propre caractère, Luke souhaitait l'encourager à le laisser ressortir. Si son Ordre prônait évidemment une certaine retenue et une maîtrise des sentiments, cela passait par leur compréhension, la connaissance de soi et une manière d'agir naturelle. Les formes venaient s'ajouter ensuite, pour s'adapter à la société, mais avant tout, un homme devait savoir écouter ses envies, quitter les sentiers battus, du moment qu'il ne risquait pas de blesser la végétation ou les autres êtres qui les parcouraient. C'était là, les conditions essentielles à l'expression de personnalités uniques et enrichissantes. Pour une simple visite du Temple, il était évident que la personnalité de Virgile-Auguste ne risquait de plonger personne dans le chaos, ainsi, Luke agissait avec lui presque comme un égal Jedi, glissant naturellement de son enseignement dans ses mots. Son cadet, s'il voulait s'immerger dans leur monde, allait être servi.
Virgile-Auguste d'Ossus
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Professeur Thélophilus ne répondit pas à Luke et préféra quitter le Temple en bougonnant à quel point ce manque de respect pour la monarchie d’Ossus était scandaleux et que cet affront ne resterait pas sans conséquences. De son côté, Virgile-Auguste ne s’était pas formalisé et son attention était déjà recentrée sur Luke et sur la visite qui l’attendait. Le Fosh s’emportait souvent, tout l’amour qu’il portait à celui qui avait été son élève avant d’être Roi faisait parfois ressortir ses plus bas instincts.

Habitué aux compromis et voulant mettre son hôte à l’aise, il se permit un fin rire espiègle au sujet de l’étiquette ayant compris où voulait en venir le Chevalier Jedi. Il savait que les représentants de la Force chérissaient les énigmes et en métaphores filées ; vif d’esprit ce petit jeu de rhétorique lui convenait.

Il reste à espérer que le tissu ne froissera pas trop à l’usage.

Répondit le monarque en s’arrêtant devant une statue désignée par Luke. Véritablement intéressé, Virgile-Auguste posa plusieurs questions à son guide manifestant un intérêt non feint. Fasciné par l’art et par les mystères qui gravitaient autour de la Force, l’homme marqua plusieurs autres pauses supplémentaires dans le hall du Temple qui regorgeait de Jedis de toutes races et de tout âge. Il se serait voulu bien plus naturel mais même seul et à l’abri de son escorte, il n’en demeurait pas moins un représentant ; son Altesse Royale. Il n’était pas là pour s’amuser. Il avait même plusieurs messages à faire passer à ses alliés Jedis, certains plus déplaisants que d’autres.

Je n’en ferai rien Chevalier, je ferai un bien piètre adversaire face à un Jedi.

Rétorqua l’Ossien avec un nouveau sourire. S’il pratiquait le combat à l’épée depuis son enfance, ses prouesses martiales à l’arme blanche restaient assez moyennes. Le baiser de Talla, l’arme bénie des rois d’Ossus était un glaive d’apparat. Ou bien, il le laisserait gagner pour flatter un ego par ailleurs inexistant. Enfin, bien qu’il ne le lui fasse pas remarquer, Luke était aveugle. Combattre un aveugle était un faux pas à la chevalerie et à la bienséance qui sied à n’importe quel gentilhomme.

La bibliothèque d’Ossus fait la fierté de mon peuple bien qu’elle suscite parfois de la crainte. Nous ne saurons jamais pourquoi Maître Ooroo décida de la bâtir sur ma petite, modeste et éloignée planète mais sa présence et les trésors antiques qu’elle renferme nous obligent. Le pacte passé entre mon aïeul le Roi Léopold-Tancrède et le Maître Jedi Odan-Urr qui permet notre collaboration vient d’une autre époque.

Le Monarque s’arrêta devant une carte de la galaxie dessinée sur l’un des murs où chaque planète était représentée par un petit cristal incrusté dans le mur crème. D’un doigt il pointa Ossus à la frontière de l’espace Hutt et de l’Empire et il reprit avec un pointe de mélancolie.

Depuis les Rois et les Maîtres Jedis se sont succédés et pourtant la bibliothèque est toujours debout. L’héritage de ces grands hommes nous rappelle combien il est important de chérir l’amitié qui nous lie, surtout en ces temps troublés.

Virgile-Auguste avait peur, peur d’être le dernier Roi de sa dynastie. Si dans des moments comme celui-ci il parvenait à se montrer à peu près convaincant, la couronne ne lui allait pas, il le savait. Difficilement, il se reprit ne voulant montrer aucune faiblesse au Chevalier Jedi qui avait de toute façon reprit la parole. La tête haute, un Roi ne doute pas, il commande.

Je n’aurai pas de problème à partager votre repas Chevalier Kayan, aussi étonnant que cela puisse paraitre, j’ai été à l’armée vous savez. Feu mon père voulait que je m’endurcisse. Je sais me contenter de ce qu’on me donne.

Dit-il en suivant le blond en ayant un souvenir fugace de ses presque deux années à l’École de Guerre de Coruscant. Virgile-Auguste était un roi singulier, un roi qui n’aurait pas dû l’être et qui avait toujours été tiraillé entre la vie fastueuse d’un prince et celle d’un simple soldat de l’armée de la République. Il ne savait toujours pas pourquoi son père avait voulu l’envoyer si précipitamment sur Coruscant pour le livrer à un mode de vie qui n’avait jamais été le sien, là où ses « camarades » l’avaient au départ jugé et puni pour sa naissance plutôt que par ses actes. Il était aimé sur Ossus mais ailleurs, il avait encore tout à prouver. Son rang, son jeune âge et les privilèges de son heureuse naissance aiguisaient les jalousies et l’antipathie. Aucun de ses tourmenteurs de dortoirs n’avait jamais su qu’il aurait échangé sa place avec la leur le plus volontiers du monde.

Étrangement, il ne se sentait pas jugé par le Chevalier, lisant en lui une bienveillance qu’il n’aurait pas prêté à un Jedi. L’affabilité dont faisait preuve Luke le mettait en confiance, par certains aspects il se sentait entièrement considéré, aussi bien en tant que personne que comme invité d’honneur. Il en fut véritablement touché et ne put retenir un nouveau sourire lumineux où transpirait sa trop grande gentillesse.

Pour être honnête, j’ai énormément lu à votre sujet, enfin je parle de l’Ordre. Votre code, votre histoire, votre organisation, je sais déjà beaucoup de choses. À titre personnel, je voue une certaine admiration aux Jedis. Pour être honnête, lorsque j’étais enfant je m’imaginais parfois être un valeureux Chevalier parcourant la galaxie, sabre en main. Cela est ridicule, je le sais. J’imagine que vos missions sont bien plus vastes ?

Se confia-il sans vraiment savoir pourquoi il ouvrait son jardin secret à un parfait inconnu. Il se reprit ensuite et répondit au chevalier, ajoutant un peu de maladresse à son tableau de chasse.

On raconte que vos pouvoirs sont immenses, est-ce grâce à eux que vous parvenez à savoir où aller alors que vous êtes malvoyant ?

Il se mordit la lèvre, se jugeant sévèrement pour son indélicatesse plus guidée par la candeur que par le jugement ou la moquerie. Thélophilus n’aurait jamais laissé passer une telle offense. Le monarque se confondit en excuse tout en bafouillant comme un adolescent prit en faute alors que ses joues se paraient de rouge. Il mit une minute pour retrouver son calme tout en s'en voulant pour sa gaucherie. Il continua à marcher mesurant soigneusement sa prochaine question.

Pourquoi-êtes-vous en guerre avec l’Empire Sith ? Ils vous ressemblent, font appel à la même Force, manipulent les mêmes armes. La paix n’est-elle pas possible ?

Naïveté une nouvelle fois mais toujours avec cet air qui lui donnait plus l’air d’un enfant de quinze ans que d’un roi d’une puissance planète. L’Empire faisait peur. Son père en parlait souvent, les récentes conquêtes impériales faisaient grandir leur force. Les attaques sur les systèmes neutres ces dernières années n’avaient rien de rassurant pour Ossus, même puissamment défendue et aidée par les Jedis. La paix était ce qu’il y avait de préférable pour tout le monde.
Luke Kayan
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[hj: désolée s'il y a des fautes, j'ai tout tapé sur téléphone.]

-Loin de moi l'idée de vous proposer un combat, je songeais plus à vous offrir quelques humbles bases, vous qui sembliez si intéressé. Quoiqu'il en soit, nous ferons comme bon vous semble. Il se trouve, de toutes manières, que le maniement du sabre n'est pas mon point fort. Il est probable que vos connaissances pour manier l'épée soient supérieures aux miennes. Car vous continuez d'en apprendre les secrets par tradition me paraît-il. N'est-ce pas?

En effet, Luke s'était laissé entendre dire que la Royauté d'Ossus maniait un genre d'épée, laquelle coupait telle un couteau au lieu de brûler comme le faisait le ''noble'' sabre-laser. Curieux quant à cette pratique mais surtout compatissant, le Hapien avait de la peine pour son cadet qui, pas plus que lui, n'avait pu échapper à m'ennuyer discipline. Mais après tout, peut-être que Virgile-Auguste aimait cela.

- Je crois que nous sommes mieux lotis que l'armée en ce qui concerne la nourriture- répondit-il, quittant le sujet du sabre auquel ils reviendraient si le jeune roi le désirait. - et les soldats ne nous le pardonnent pas. Ce serait là un motif de dispute dirais-je. - plaisanta le Hapien en faisant référence aux petites rivalités qui avaient toujours existé entre les deux corps. Un peu comme dans toute amitié n'est-ce pas. Toujours est-il que malgré leur austérité, les Jedis avaient le droit à des repas de qualité, ce qui leur offrait de solides bases pour leurs entraînements parfois extrêmes.- Mais j'apprécie votre compréhension à égard de notre modeste accueil.

Acheva le Hapien qui ignorait toujours si Virgile-Auguste était totalement sincère mais appréciait au moins les concessions offertes d'une voix claire et chaleureuse. Tout comme il était agréablement surpris de constater que Virgile-Auguste avait connu la réalité... bien que ceux
dernier avait du souffrir de la différence de mode de vie entre son palais et l'armée en question. Luke trouvait pour sa part les militaires obtus, souvent formatés et trop axés sur la guerre. Cette douche d'humilité était peut-être cela dit, ce qui permettait leur conversation d'un ton égal, presque amical malgré une certaine barrière évidente, du à leurs rangs différents et aux enjeux dont dépendaient leur discussion.

- C'est éventuellement un peu réducteur mais ridicule non. Loin s'en faut. Nous avons tous un point de repère particulier. Au même titre que les gens pensent que les rois sont surtout des politiciens alors que leur tâche est plus ample, ils relient les Jedis à leur sabre-laser. C'est un raccourci naturel dont il ne faut pas avoir honte, mais auquel on peut pallier c'est vrai. - Commença Luke en diluant soigneusement la ''leçon'', franche mais administrée avec douceur. Oui il fallait changer de point de vue mais non, inutile de de blâmer. - Nous menons à bien des enquêtes plus longues, plus discrètes sur le long terme, étudions également. Un groupe spécial: le corps agricole participe actuellement à un projet de maintien des plantes dans des zones inhospitalières par le biais de la Force. Ils recherchent des plantes capables de se nourrir de la Force, source inépuisable, afin d'en offrir aux populations vivant dans des zones désertiques ou glaciales et leur fournir de la nourriture. Certains choisissent d'explorer des mondes inconnus ta dis que d'autres écrivent sur toute chose: la philosophie comme l'histoire bien que ce soit moins commun.

Le jeune homme stoppa un instant pour que son discours n'en devienne pas ennuyeux. Il essayait de répondre avec exactitude aux questions du roi, prenant chaque question au sérieux. Il n'avait pas hâte d'en finir ni d'en venir aux points importants. Pour lui ceux-ci l'étaient aussi.

- Les Siths. Voilà un sujet délicat, votre Majesté. Sans tomber dans la généralisation dont nous parlions précédemment, la majorité d'entre eux choisit une voie incompatible avec la paix. Ils se servent de leurs émotions fortes comme la colère voir la haine afin d'acquérir davantage de pouvoir. Leur puissance réside dans des attitudes guerrières et violentes. Ce sont de fins connaisseurs et ils ont leurs propres sages mais ces derniers prônent le contrôle de la Force alors que nous croyons en la cohabitation avec elle. Notre volonté est de la traiter comme un cadeau, une grâce qui nous touche et nous emmène à avoir des responsabilités. Certains Siths désirent la paix... Mais ils veulent l'obtenir par la domination des ''faibles''. Comprenez ceux qui sont insensibles à la Force, quand nous souhaitons et essayons autant que possible d'aider ces gens sans intervenir dans le pouvoir, même si récemment certains Jedis se sont impliqués en politique.

Luke n'avait jamais saisi pourquoi Halussius était devenu chancelier, ou encore Alyria. Cela s'éloignait beaucoup de leur code mais il se disait que si Saï l'avait approuvé c'était pour une bonne raison.

- Quant à nos pouvoirs comme vous les appelez, ils sont limités par l'enveloppe charnelle, pareille à toute autre. Fragile et temporaire. La Force, elle, est infinie. Elle s'étend en tout corps mis à part quelques étranges, capricieuse exceptions. En ce qui me concerne, je ne suis pas malvoyant mais nonvoyant. Et ceci n'étant pas naturel comme chez les Miralukas, je n'ai pas ce don incroyable le de voir à travers la Force. Je ne suis qu'un aveugle avec ses astuces. Les dalles de ce couloir résonnent différemment des précédentes, et celles de la cantine encore autrement. Leur son est plus feutré, il porte moins. Plus ''plein''. Dans des situations extrêmes la Force m'aide énormément, oui j'ai cette chance, mais je demeure limité. De fait vous ne me verrez guère galoper et si l'envie m'en prenait je saluerai le troisième ou quatrième poteau sur mon chemin après avoir vaillamment tenté et peut-être réussi à éviter les autres.

Luke se mit à rire, ignorant sciemment les excuses du souverain afin de ne pas laisser sa gêne première le bercer. Par chance, il n'était pas facilement vexable et assumait bien son handicap. Il en était tout autre pour son homosexualité. Heureusement, Virgile-Auguste si par quelque tour facétieux de la Force l'aurait su ou aurait eu des doutes, ce dernier n'émettrait probablement aucune question sur ce sujet.

- 10 portes.- Luke agita sa main droite qui courrait légèrement le long des murs de temps à autre. - il va être temps de tourner à droite. Je suis désolé de ne vous offrir que ces petits tours communs à tous les handicapés mais pour conclure sur le thème, je fonctionne exactement ainsi.

Certes, en ce qui concernait la détection via la Force ou les combats à l'aveugle, Luke était supérieur à de nombreux autres. Plus jeune, il était il imbattable à ce jeu et sa sensibilité déjà aiguisée au sein du courant mystique dans lequel puisaient les Jedis s'était encore affûté mais le Hapien n'avait pas envie de s'étendre sur ces détails, ni de se vanter.

De ses deux mains fines, le jeune homme ouvrit le sésame, une bibliothèque spacieuse et lumineuse, envahir d'ouvrages.

- Le reste de héritage dont vous parliez, ce souvenir et cet avenir d'amitié se trouve ici, et il appartient à vos mains ainsi qu'à vos yeux.

Le jeune homme stoppa sa route, laissant le monarque passer devant pour se promener dans les couloirs. Quelques Padawans levèrent la tête. Luke avait choisi de limiter l'entrée à la bibliothèque mais pas d'en fermer l'accès non plus. Ils voulaient accueillir le roi dans des conditions normales, les plus normales possibles en tout cas et faire en sorte que Virgile-Auguste se sente comme un Jedi parmi les autres, ce qui tombait bien vu les aveux de celui-ci concernant son rêve d'enfant, auquel le Chevalier de permit de revenir.

- En quelques sortes, votre poursuite de la paix et votre choix des mots plutôt que celui de la guerre, votre désir de conserver, de chérir la connaissance font de vous un Chevalier Jedi. Nos idéologies sont plus semblables que nos parcours pourtant, eux non plus pas si différents. J'ai appris les lois et les rouages de la politique, certes dans une moindre mesure que vous. Et vous avez certainement mieux apprivoisé l'art de la littérature que moi. Si je puis me permettre, je serais ravi d'avoir de vos conseils en la matière.

Commenta Luke presque comme il l'aurait fait avec. Un confrère. La seule chose qui dénotait était sans doute ces ondes de Force envoyées automatiquement sans retour. La conversation n'en restait pas moins agréable bien que le Hapien soit amputé de ces émotions soulignant habituellement chacune de ses paroles, cette communication double. Il y avait aussi, subtilement dilué dans ses paroles ou ses gestes, la déférence dû au monarque. Évidemment, il n'allait pas non plus totalement le traiter comme un ''simple'' chevalier tel que semblait le craindre le professeur. S'il avait très envie de poser des questions sur la royauté, la sensation que représentait porter la couronne, le Jedi se retenait. Il savait devoir contrôler ses pulsions de curiosité un tantinet infantile. Ici Virgile-Auguste, l'invité, était celui qui avait droit à toutes les intentions et Luke escomptait être un guide parfait.
Virgile-Auguste d'Ossus
Virgile-Auguste d'Ossus
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Virgile-Auguste ne put s’empêcher de rire quand Luke évoqua l’idée saugrenue que les compétences martiales du souverain soient supérieures aux siennes. Sportif, il l’était, habile à l’épée ou au tir beaucoup moins. C’était d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle la transition de pouvoir était si complexe avec les représentants de la puissante armée d’Ossus. Les généraux qui formaient le Conseil de Guerre avaient déjà vu d’un très mauvais œil qu’un bègue peu sensible aux questions militaires prenne le commandement de l’armée. La mort prématurée du Roi et du Prince héritier faisant de Virgile-Auguste le Roi avait été difficile à encaisser pour les plus vindicatifs. Baiser la bague de ce dernier pour lui assurer de leur obéissance avait été une épreuve.

Pour être tout à fait honnête, je porte une arme car on me demande d’en porter une pour l’apparat. Je suis bien meilleur pour couper des rubans que pour manier le glaive.

Avoua avec mesure le jeune Roi ne sachant pas vraiment s’il en disait trop ou non. Éclairer Luke sur son état d’esprit pouvait être à double tranchant. Une monarchie faible à la tête d’Ossus pourrait aiguiser les appétits des Jedis ou les faire douter de sa force, mais se montrer honnête pouvait attirer la sympathie, sympathie déjà acquise par ailleurs. Lorsque Luke reprit son explication, le jeune souverain le fixa cherchant à capter son regard fixe à cause de la cécité. Regarder ses interlocuteurs dans les yeux était une marque de franchise et quelque chose lui disait que le magnifique Hapien pouvait regarder sans voir.

Toutes ces missions sont fascinantes et sont essentielles à la galaxie. Mon père avait coutume de dire que la Reine Talia Kira d’Ondéron avait fait preuve d’un grand discernement en hébergeant les Jedis rescapés des anciennes guerres. Connaissez-vous le poète Jedi Zanam ? C’était un révéré ayant habité longtemps sur Ossus, ma nourrice me lisait parfois ses poèmes, je présume qu’une partie de ma fascination pour votre Ordre vient d’elle. Elle disait tout bas avant d’éteindre la lumière que les pieux Jedis et leur Force me protégerait des cauchemars.

Souvenir lointain d’une époque révolue, un âge où le poids des responsabilités était plus léger, une ère où le destin royal était plus un jeu qu’une implacable réalité. Virgile-Auguste ne répondit pas sur le sujet des Siths, les dogmes au sujet de la Force ne le concernaient pas. Son père ou son frère se seraient permis de rajouter qu’il était difficile au milieu d’une bataille de savoir qui étaient les gentils entre les Jedis et les Siths. Le Monarque ne savait que penser de la présence des Jedis dans le corps politiques de la République.

C’était là tout le problème d’être un système neutre au milieu d’un triumvirat composé de l’Empire, des Jedis et de l’Espace Hutt. Son père avait abordé la question en refusant de se mêler de quoi que ce soit préférant entretenir des relations cordiales avec les différentes parties, allant jusqu’à commerce avec l’Espace Hutt assurant ainsi la prospérité d’Ossus au mépris des injonctions de la République. En grandissant, il était presque sûr qu’Aristophane-Charles avait même entretenu d’étroites relations avec Borenga. Mais la donne avait changé, les Siths ne pouvaient plus être considérés comme une simple légende, la frontière impériale était à moins d’un parsec d’Ossus.

Je n’ai pas d’avis sur les mandats de Maître Arnor ou de Maître Von. Peut-être simplement qu’il faudrait que vous vous concentriez sur ce qui vous rapproche plutôt sur ce qui vous sépare avec l’Empire. La guerre met en danger les habitants d’Ossus Chevalier Kayan. Mon système est solidement défendu et bénéficie par ailleurs de votre protection mais la guerre nous fait peur.

Il marqua une pause pour reprendre son calme et reprit en bégayant tout en plongeant son regard sur le sol.

Je.. dois, rencontrer les… S… Si…Sit…Siths, ce sont nos voi…voisins. Je dois protéger mon peu… peu.. peuple.

Le premier message était passé, difficilement comme le trahissait le ton hésitant du souverain ainsi que le timbre de sa voix qui s’étranglait parfois dans ses cordes vocales l’obligeant à répéter les mots pour être sûr d’être bien compris. La Force avait toujours rendu Virgile-Auguste rêveur, les possibilités infinies que les Jedis pouvaient tirer de son pouvoir, l’évocation de Luke le fit réfléchir, le Chevalier endiguait son handicap avec ses propres forces personnelles, sans se servir d’astuces ou de ses pouvoirs, cette résilience l’impressionna et fit écho à ses propres faiblesses. Son élocution hésitante et balbutiante qui lui avait valu tant de moqueries dans les médias à une époque et qui n’avait cessé de le complexer depuis.

Souvent il s’était imaginé que les pouvoirs de la Force lui auraient permis d’aller au-delà de ses problèmes, il se rendait compte à présent que seul le travail et la détermination permettaient de combattre ses fardeaux. Luke parvenait même à en rire, summum de la décontraction. La déconcertante facilité qu’il avait à parler aussi ouvertement de ses « soucis de santé » était désarmant, jamais ô grand jamais l’Ossien n’aurait abordé ses propres troubles de la sorte.

Je suis sûr que vous êtes un Jedi formidable, vous êtes très prévenant Chevalier, je peux le devenir et pourtant je n’utilise pas la Force.

Reprit le jeune monarque pour détendre l’atmosphère alors que les deux arrivaient à la bibliothèque. Si le spectre des missions de l’Ordre était aussi large, nul doute que les talents de Luke excellaient dans certains domaines, l’assurance tranquille qui se dégageait du blond le prouvait. Virgile-Auguste se nota de diligenter à ses conseillers la construction d’un groupe de travail sur les non-voyants à son retour sur Ossus. La vision de l’immense bibliothèque arracha un « ouah » de surprise à l’humain qui resta bouche bée devant la quantité astronomique de savoir réunis en un seul endroit. Le Roi prit son temps pour déambuler dans les différents rayons saluant poliment les autres occupants qu’il rencontrait évitant autant que possible de les déranger dans leurs occupations.

Ses mains se perdirent sur les ouvrages soigneusement rangés comme si il caressait un animal sauvage à l'allure féline.

Une éternité ne serait pas suffisante pour venir à bout d’autant de savoir. Cet endroit est… merveilleux.

Le jeune roux tira un livre traitant de la combustion des speeders de classe II et le feuilleta distraitement oubliant presque la présence du blond à ses côtés. Sa passion du pilotage et de la mécanique prenait souvent le pas sur la bienséance surtout quand l’ouvrage traitait le sujet avec autant de précision. Ce fut une petite voix appartenant à une jeune fille d’à peine dix ans en bure qui furetait qui le sortit de sa contemplation.

Les injecteurs à carbonite liquide fonctionnent mieux sur des pistons en croche, ce n’est pas expliqué dans ce livre.

Surpris le Roi se tourna vers la petite frimousse blonde qui avait de toute évidence échappée à la surveillance de son Maître et allait lui répondre avec un grand sourire quand un autre Chevalier arriva à courant. Il s’excusa platement en jetant un regard appuyé de sous-entendus à Luke et éloigna la fillette qui partit en faisant une révérence guillerette. Amusé, le Roi reprit la parole.

Je vois que j’ai de la concurrence et féroce qui plus est. Cette jeune fille est une apprentie, c’est comme cela qu’on les appelle ? À quel âge commence votre formation ? J’espère que vous n’envoyez pas de si jeunes enfants sur les théâtres d’opérations ?

Demanda finalement le Roi imaginant des enfants hauts comme trois fruits sur les champs de bataille. Bien que non affilié à la République, Ossus faisait passer les tests permettant d’identifier les potentiels Jedis à la naissance, héritage d’un accord dont il avait oublié le nom comme marque de reconnaissance toujours en lien avec la bibliothèque. Un test qu'l avait lui même passé. Combien sa vie aurait été différente si il avait pu avoir l'immense chance d'être sensible.

Et je vous laisserai volontiers ma place comme monarque d’Ossus Chevalier.

Répondit Virgile-Auguste en écho au compliment que venait de lui offrir le Chevalier, il reprit en suite en fermant les yeux sans lâcher le livre, pour se détendre il caressa la reluire de l’ouvrage et reprit la parole détestant ce genre de discours qui sonnait tellement faux dans sa bouche.

La paix est fragile, Ossus est un système neutre comme vous le savez. Au carrefour des grandes puissances qui régissent la galaxie. Notre histoire nous tiens à l’écart des conflits et des problématiques politiques. Les guerres de notre histoire ont laissé des traces. Nous ne cherchons pas les conflits. Nous sommes un peuple fort et indomptable mais nous sommes bien peu de choses. Cet héritage dont nous parlons attise les convoitises car le savoir est une arme. Si l’Empire venait à nous attaquer, viendriez-vous nous défendre et sonner la charge à nos côtés ?

Il avait besoin de garanties.

Certains de mes plus proches conseillers me suggèrent de rompre les liens qui nous lient au nom de notre indépendance. Je ne dis pas que je vais le faire, mais je suis un jeune Roi, assez peu doué comme vous avez dû vous en rendre compte.

Le pavé était lâché à grand renfort d’hésitations et de bégaiement.

Vous serez toujours le bienvenue sur Ossus, j’ignore si je peux vous conseiller des lectures mais j’aime beaucoup les fables de Jalamakarta, c’est un écrivain de chez moi qui raconte dans de courts textes des petites histoires avec une morale à la fin, celle-ci est toujours très… éclairante.
Luke Kayan
Luke Kayan
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- C'est un peu la même chose pour moi

Plaisanta Luke, à moitié seulement d'ailleurs. Si cela n'avait tenu qu'à lui, le Chevalier se serait passé de cette arme accrochée à sa ceinture par un lacet de cuir qui l'enfermait et l'emprisonnait fermement contre son flanc. Certains Jedi portaient leur sabre au bout d'un cordon et ce dernier se mouvait à chacun de leur pas, bien en évidence. Le Hapien, lui, ne faisait pas assez confiance à son manche pour cela. Bien qu'il soit un peu plus difficile à saisir, il avait discrètement logé la partie la plus fine -c'est à dire la moitié- dans cet espace sur sa ceinture utilitaire où il dormait paisiblement, la majorité du temps. Quant à avouer directement au roi qu'il n'aimait pas manier la légendaire arme de son Ordre révélait un peu du suicide, ce dernier pouvant penser être sous le protectorat d'incapables. Mais Luke avait envie de croire en leur relation sincère naissante. Il avait d'autres capacités, comme la diplomatie et laissait aux Gardiens l'art de protéger par la force Ossus, nul doute que le jeune mais intelligent Virgile-Auguste saisirait la nuance.

- Je ne connaissais pas ce poète- S'étonna le jeune homme, un peu honteux d'ignorer tel référence. Il se promit de se procurer son oeuvre au plus vite. Une "tâche" de plus dans la longue liste qui l'attendait chaque jour, cependant il ne saurait se plaindre, étant son propre bourreau en ne cessant de s'ajouter des devoirs. Il avait tant à faire pour s'améliorer chaque jour.- Mais je le remercie de vous avoir offert une image si flatteuse de nous. Sans doute un peu erronée car nous ne sommes que des mortels, mais j'aime à croire que ces mortels que nous sommes essayent de faire de leur mieux.

Lorsque le sujet délicat fut abordé, le jeune Jedi devint plus sérieux. Son visage adopta une attitude prudente et ses émotions se muèrent dans un silence savamment recherché. Les mots devaient faire place aux sensations, à l'agacement qui naissait naturellement du fond de son coeur, amené au bord de ses lèvres par son propre vécu. Le roi ne pouvait pas savoir, ce n'était pas de sa faute.

- Les Siths - commença-t-il en ignorant volontairement le bégaiement de son interlocuteur, au même titre qu'il appréciait qu'on oublie ses difficultés.- sont pour la majorité des criminels qui ont déjà tué. Ils ne respectent pas la constitution commune à de nombreuses planètes. Cela dit, il y a eu des tentatives de rapprochements, comme ce Maître qui fut accueillit au Temple. C'est moi qui ait dirigé les négociations, lorsque nous avons essayé de communiquer, cet homme ne me parlais que de pouvoir, de destruction, songeant être un dieu et affirmant que notre rôle était d'épurer la Galaxie des faibles, afin que seuls les forts subsistent. Vous n'ignorez pas que plusieurs années auparavant encore, notre Ordre fut attaqué, plusieurs Padawans furent enlevés, et encore avant, lors d'une autre attaque non relatée, je fus... Enlevé par eux. J'ai vécu plusieurs mois dans leur "Temple" où ils éduquent leurs apprentis car ils souhaitaient me convertir. Ce fut... Je vous laisse imaginer, en vous résumant l'idée de la sorte: tenez-vous pour dit que nulle loi concernant la protection de l'enfant ou la constitution des États Libres en général n'y ait respecté. - Sans s'y attarder davantage le Hapien repris sur un ton plus neutre, moins anecdotique. Malgré lui sa voix avait légèrement flanchée en évoquant ces mois de captivité. Désormais il souhaitait en revenir aux faits purs et durs, palpables pour un home politique tel que le roi.- Certains Jedis sont pour une intervention physique afin de museler les Siths une bonne fois pour toute, mais la majorité d'entre nous sont pour la défense. Ce qui signifie que dans cette guerre, nous ne faisons que répondre. Et j'insiste Majesté, sur ce terme. Nous déplorons de devoir sortir l'épée, mais nous n'avons jusque là, agit que lorsque le danger approchait de nous et envahissait le Temple.

Les seules attaques frontales menées par les Jedis avaient été jusque là, des missions visant à récupérer les Padawans enlevés.

- Il y eut un traité, vous le savez sans doute, entre la République et l'Empire, or il fut rompu par la Dame Noire des Siths, leur souveraine si vous voulez, qui entacha le sol de sang après avoir pénétré, sous prétexte du traité, les terres de la République. Soyez-en sûr, je souhaite la paix, ayant moi-même vu des Siths se repentir, ceux-ci sont d'ailleurs parmi nos rangs, des chevaliers comme tout autres, mais certains m'ont aussi menti, me laissant croire à un désir de paix avant de littéralement me planter leur sabre dans le dos. Ainsi bien que j'en sois fort mal à l'aise, les habitants de Makem Te sous ma protection furent pris en otage.

Il baissa la tête et ses yeux papillonnèrent quelques secondes. Par chance nulle larme n'osa s'accrocher à ses cils. C'était un fait, bien que Luke ne souhaite pas répondre au jeu des Siths en se mêlant à une guerre ouverte, il doutait franchement des possibilités de paix.

- Rencontrer les Siths ? -Le Jedi leva vivement la tête, cette fois incapable de cacher son étonnement, mâtiné de désarroi sur le coup.- Majesté, vous seriez une proie de choix pour eux, afin de vous manipuler ou pire encore, de vous enlever puis faire du chantage à Ossus ou à l'Ordre. Je comprends que vous vouliez protéger votre peuple, c'est tout à votre honneur, mais c'est...

Insensé? Naïf? Courageux?

N'avait-il pas été ainsi plus jeune? Et cette rencontre, permettrait-elle au souverain d'Ossus de se rendre compte que l'Ordre n'était pas de mauvaise foi concernant une tentative de paix impossible?

- Je m'en ouvrirai au Conseil afin de demander leur avis... S'ils acceptent, je m'engage à faire partie de votre garde, car il est certain que vous n'iriez pas seul au lieu de rendez-vous si je puis me permettre.

Le jeune homme frissonna à l'idée mais c'est vrai qu'il ne perdait rien à en discuter avec le Conseil, ayant au moins fait l'effort d'accéder en partie à la volonté de Virgile-Auguste. La rencontre avec ce Darth Nero avait été terrifiante, mais ne s'était pas mal passée, et en rencontrant un tel mégalomane, le roi pourrait enfin ouvrir les yeux. Ou... Apprécier le discours enjôleur des Siths? C'était un risque, mais si Luke s'y opposait au nom de l'Ordre, il s'exposait surtout à ce que son interlocuteur le prenne mal en plus de s'y employer par derrière, discrètement, en commettant l'erreur d'inviter le Rancor dans son ranch de Banthas.

L'intervention de l'enfant permis à l'atmosphère de se détendre. Luke jugeant que le roi était heureux de cette rencontre ne fit pas cas du sévère chevalier qui lui avait glissé une onde de reproche au milieu de ses regards appuyés. Être aveugle était une formidable excuse pour ne pas voir.

- C'est une apprentie, ou une Padawan, puisqu'elle a déjà un maître qui se charge personnellement d'elle. Normalement les initiés, des genres d'aspirants si vous voulez, trouvent un mentor plus tard, mais il arrive que des duos se forment à l'aube de l'apprentissage de l'enfant. Lorsque le lien est fort, indubitable, que les deux âmes sont attirés l'une par l'autre ou que... L'initié ait de sérieux problèmes d'intégration, de retard.. Et que pour l'aider, on le propose à un maître personnel. En général un Padawan connaît les affres du terrain lorsqu'il est adolescent, bien qu'il y ait eu des exceptions, mais 15 ans est généralement le minimum Majesté. Nous tenons à respecter les droits de l'enfant.

Certes, l'apprentissage était outrageusement difficile, y compris lorsque les gamins tenaient à peine sur leurs jambes. Certains finissaient blessés à l'instar de ces athlètes sur-entraînés depuis leur plus jeune âge. Cependant, la Force permettait de lire dans la volonté de l'enfant et l'intégrité physique et mentale de ce dernier étaient respectés, les maîtres devinant généralement qui souhaitait continuer réellement dans la voie des Jedis. Personne n'était obligé de continuer même si certains décidaient de poursuivre par peur de ne pas s'intégrer dans la société. Les apprentis évoluaient dans un monde à part, et ils voyaient le vide en-dehors de leur Ordre, dès lors, comment vraiment décider de le quitter en toute liberté? Mais de ceci, Luke n'en avait nulle conscience, persuadé d'avoir toujours eu le choix, à l'instar de cette apprentie ou de tous les enfants.

- Caroline aime beaucoup la mécanique- commenta le Chevalier, content de l'intervention libre de celle-ci, permettant par le plus grand des hasards, au souverain que les enfants n'étaient pas retenus, contrôlés ou manipulés comme certains le prétendaient. Ici, et il y avait toujours cru, chacun pouvait développer ses talents et s'exprimer librement.- Moi je ne fais même pas concurrence, à vrai dire je n'ai rien compris.

Admit-il sans gêne avant de redevenir sérieux. Le thème redevenant délicat, le Jedi se rapprocha de Virgile-Auguste pour le guider dans une petite cellule habillée d'un bureau et de deux chaises, normalement préparées pour recevoir des étudiants qui devaient travailler en groupe.

- Vous m'en voyez désolé, mais je vous rends votre place -commença le jeune homme avec un bref sourire empathique, reconnaissant implicitement la charge incroyable que devait supporter le roi. Un véritable fardeau.- Si l'Empire attaquait, je ne peux répondre au nom de tout l'Ordre à cette question si délicate, mais je puis vous assurer que le réflexe de n¡importe quel Jedi serait de porter secours à des citoyens innocents. Et donc d'intervenir.

Luke souligna ses propos d'un regard appuyé. Ayant eu le temps d'apprivoiser la silhouette du souverain, sa voix, il était parvenu à centrer son aura, pour planter ses yeux vairons dans les pupilles de son interlocuteur, assurant son soutien en silence.

- Ceci dit laissez-moi vous dire une chose, nous aurions pu vous aider à deplacer la bibliothèque si cela signifiait sauver les vies de votre peuple, mais vous êtes trop unis à nous. Si l'Empire avait décidé de vous attaquer, il le ferait, avec ou sans livres: juste pour voir notre réaction, nous tester ou vous punir de nous avoir si longtemps soutenus. Vous serviriez, je le crains, d'exemple.

Un sourire triste se posa sur les lèvres du Hapien. Virgile-Auguste avait cerné le problème: son peuple était fort, uni mais contre les Siths difficile d'opposer une résistance suffisante.

- Je serais honoré de lire Jalamakarta et vous remercie pour votre invitation.

La peine s'effaça un peu du regard du Jedi. Ensemble ils pouvaient face. Serait-il finalement encore naïf
Virgile-Auguste d'Ossus
Virgile-Auguste d'Ossus
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Un mortel qui marche va plus loin qu’une divinité assise.

Commenta Virgile-Auguste avec sagesse face à la fausse modestie supposée de Luke. Il ne revint pas sur le poète ne voulant pas mettre son interlocuteur mal à l’aise mais sondant son état d’esprit sur le sujet. Il ne pouvait l’en blâmer. Si on qualifiait souvent le jeune Roi comme quelqu’un de brillant et d’instruit, lui n’avait que cela à faire valoir.

Abrité dans ses appartements, fuyant autant que possible la présence de son frère il avait trouvé refuge dans les livres, ce sacerdoce lui avait été salvateur lui faisant fuir sa prison dorée et ce destin qui ne le berçait que dans le sang. Combien d’aventures extraordinaires avaient pu vivre Luke ? Des dizaines et des dizaines quand lui ne foulait du pied les planètes que sous bonne escorte et dans le luxe des privilégiés de son rang. Sa vie n’avait jamais été en danger, ses problèmes insignifiants. Il n’avait jamais eu honte de ce qu’il était mais avait aspiré à autre chose, un quelque chose proche de l’idéal des Jedis. Ossus tout entier l’enviaient d’être Prince puis Roi, se plaindre aurait été indécent et jamais, il ne l’aurait fait.

Je ne voulais pas faire ressurgir des souvenirs douloureux, Chevalier. Je vous prie de m’excuser. Cette expérience a dû être épouvantable.

Déclara le Roi sincèrement même si il était à mille parsecs de pouvoir comprendre les atrocités que le blond avait pu endurer dans les cachots. Naturellement, il était au courant des différentes incursions Siths auprès des Jedis. Le traité d’Artorias avait fait les gros titres et à cette époque-là il était déjà en âge de comprendre. Malgré cela, il fallait être deux pour faire la guerre et il ne pouvait pas croire que les Siths soient seuls responsables dans cette grande guerre. Il avait toujours été très naïf et il me montra encore en répondant innocemment.

Si l’Empire commet des exactions si horribles, pourquoi ne pas simplement l’exterminer ?

Il marqua une longue pause laissant son regard se perdre vers le plafond en réfléchissant et contemplant sa propre vision simpliste des choses.

Sont-ils plus forts que vous ?

Pour en rajouter une couche.

Maintenant que vous n’avez plus de Jedi au gouvernement galactique et donc moins d'influence, peuvent-ils vous interdire de nous aider ?

Virgile-Auguste ressentit une certaine gêne quand Luke réagit si vivement à l’idée qu’il avait émise de rencontrer un représentant des Siths. Son père n’aurait pas eu une seconde d’hésitations pour rabrouer le Jedi lui ordonnant de se mêler de ses affaires. Fallait-il voir en cette demande une façon de le régenter ? Il hésita et porta un ongle à sa bouche essayant sans grand succès de cacher son malaise, fuyant le regard pourtant bienveillant du Jedi.

Je dois en discuter avec mon Grand Chambellan et mes conseillers, rien n’est décidé.

Il n’était pas son père et était bien trop influençable pour soutenir une pareille décision seul face à l’Ordre Jedi. Il se lança ensuite dans une diatribe creuse apprise par cœur à force d’écouter les leçons de tous ceux qui lui en donnaient.

Ossus doit son salut à sa neutralité. Nous ne cherchons la guerre avec personne et c’est précisément pour cela que nous sommes un grand système. Nous ne sommes pas une cible. Mon père, qu’il repose en Talla disait que partir en guerre était la pire des erreurs sur tous les points de vue. Ossus a été en guerre pendant dix ans avec les Seigneurs Hutts, aujourd’hui il ne reste que des stèles que nous fleurissons printemps après printemps pour honorer nos morts. Ces morts qui sont tombés aux champs d’honneur pour bien peu de choses. La paix arrachée par mon père nous a permis de commercer avec les Hutts, de maintenir la paix et d’excellentes relations bilatérales. Souvenez-vous de la rencontre avec la Reine Astarta d’Hapès, mon père avait refusé d’y participer, résultats, nous sommes en paix.

Ce n’était pourtant pas compliqué, si on voulait la paix, on avait la paix non ?

Je serai honoré de vous compter dans ma garde si une telle rencontre venait à se concrétiser, reprit le jeune roux en reposant le livre sur la mécanique à sa place.

Virgile-Auguste avait adressé un petit signe de la main à Caroline avant qu’elle ne parte en trottinant en poussant un rire espiègle. Le Roi se concentra ensuite sur Luke et l’écouta avec beaucoup de sérieux sur la formation des petits combattants de la paix et de la liberté. Sur Ossus, les choses étaient un peu différentes. A 18 ans, chaque Ossiens partait faire son service militaire pour une durée d’un an dans tous les corps de l’armée. Cette tradition militaire héritée des débuts de la monarchie avait pour objectifs de former une jeunesse courageuse, patriote et prête à défendre leurs traditions.

La planète n’avait jamais été aussi puissante militairement, en prévision des guerres les stratèges avaient commandés sur ordre du Roi une flopée d’engins de guerre sophistiqués. Comme si Aristophane-Charles avait anticipé les troubles à venir. Il emboita ensuite le pas et pris place dans le box de travail, par reflexe il se tint bien droit et croisa les jambes arborant son maintien royal.

J’ai toujours été passionné de mécanique. Mon précepteur était un pilote aguerri, peut-être même le meilleur, Tristan-Octave de Latreo. Nous passions beaucoup de temps ensemble, c’est lui qui m’a appris à voler alors que je n’avais pas dix ans. Il m’a aussi transmis sa passion de la mécanique. Père me l’interdisait, il trouvait que ce passe-temps ne convenait pas à un prince. Tristan-Octave continuait à m’apprendre en cachette. Un moteur à hydropulsion a quelque chose de très poétique à mes yeux.

Raconta-il se livrant bien plus que l’étiquette ne le prévoyait, comme une parenthèse légère dans l’ambiance grave qui avait succédé la diatribe sur l’Empire. Virgile-Auguste ne se confiait jamais à personne. Les relations avec sa famille étaient sans cesse régies par le code de la bienséance par le destin royal. Des amis, des confidents, il n’en avait eu qu’un. Maître Thélophilus trouvait grâce à ses yeux mais en sa qualité de professeur, son rapport avec Virgile-Auguste n’avait jamais été réciproque. Le Chevalier Jedi transpirait une confiance, un rapport avec ses dons ? Ou bien la propre faiblesse du monarque, incapable de tenir son rang. Aristophane-Charles s’en retournerait dans sa tombe.

Et vous Chevalier, quels sont vos talents, à part être un guide talentueux je veux dire.

Demanda-il en souriant.

C’est assez simple en fait de compte. Je pourrai rompre mes liens avec les Jedis pour ne pas provoquer l’Empire mais si l’Empire m’attaque, je n’aurai personne pour m’aider. Notre lien est à double tranchant et je ne sais pas vraiment quoi faire. Me rallier à la République serait une insulte à ma famille et reviendrait à planter un poignard dans le dos de ma dynastie, cella qui a fait d’Ossus le grand système qu’il est aujourd’hui.

Virgile-Auguste était fier d’Ossus, fier de l’héritage qu’il portait maladroitement depuis les funérailles de son père et de son frère, si récentes. Soutenant toujours avec beaucoup de difficulté le regard incroyablement harmonieux de Luke, le Roi se mit à jouer avec son imposante bague couverte d’imposantes pierres précieuses. Lourde de quatre-vingt grammes, les joyaux représentaient l’autorité de la monarchie sur le peuple ; le droit de vie et de mort mais aussi le devoir de protection.

J’ai beaucoup prié Talla, notre divinité. Il ne m’a pas apporté de réponses non plus.

Comme tous les Ossiens, il croyait dur comme fer en Talla ; le Dieu fondateur d’Ossus, sensible à la Force. Vénéré sur le système où plus de 80% des habitants étaient des fidèles au dogme Tallique prôné par le clergé. À Knossa, les athées n’avaient pas droit de citer. Ne pas vénérer le Dieu Talla revenait à se couper de la société entière. La religion était une valeur commune partagée par tous les Ossiens depuis des millénaires.

Le jeune homme retira sa bague et la déplaça sur la table jusque Luke la faisant rouler.

Que feriez-vous à ma place Chevalier Kayan ?
Si cette manœuvre pouvait faire office de test ce n'en était pas une. Plus le temps passait, plus le roux se rendait compte qu'il était incapable de prendre une seule décision importante. Rôle préponderant de n'importe quel Roi digne de ce nom.
Luke Kayan
Luke Kayan
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- Tout est dans le terme- Modula patiemment Luke, saisissant que due à sa jeunesse ou au manque d'informations, Virgile-Auguste passait d'un extrême à l'autre.- "Exterminer" sans droit au jugement, détruire sans laisser une chance à l'adversaire de se défendre reviendrait à recourir à leur méthode, faisant de nous des Siths. Un des principes judiciaires de base veut que tout coupable est présumé innocent jusqu'à ce que le contraire soit démontré. Sans prendre cette phrase au mot, puisqu'il faut appliquer une certaine prudence d'entrée de jeu dans notre cas concret, nous devons toutefois respecter ce droit fondamental de l'individu et de la collectivité.

Le Jedi réfléchit un instant avant de passer à la suite. Il avait essuyé les excuses du roi d'un petit hochement de tête, les acceptant sans souligner davantage l'erreur en étant effusif.

- Ils peuvent être plus puissants, de la même manière qu'un criminel l'est par rapport aux gardiens de la paix, puisqu'ils disposent d'un champs d'action illimité: prises d'otages comme j'ai pu y assister, blessures voir meurtres ne les dérangent guère, tandis que nous sommes, pardon de le dire de la sorte, freiné par notre obligation de préserver la vie d'autrui et de protéger les nécessiteux. Cependant, sur le long terme, j'aime à croire que notre union, notre travail constant sur nos émotions, et nos liens entre membres de l'Ordre mais aussi au-delà, comme Ossus, nous donneront le courage nécessaire pour endormir la menace. Celle-ci, telle l'ombre, ne serait disparaître, je n'y crois pas, mais elle pourrait s'apaiser, et j'y travaille chaque jour. Les Siths ne m'effraient plus, ou du moins, plus autant qu'avant et je ne les hais pas. Ils sont une menace à traiter, soit en les aidant à retrouver le chemin de la lumière pour une petite minorité, soit en les enfermant comme n'importe quel criminel. C'est ainsi que je songe.

Expliqua calmement le jeune homme, qui, sans cacher son inquiétude cherchait tout de même à l'adoucir. Il montrait une attitude extrêmement équilibrée de laquelle il s'approchait avec l'âge, apprenant à se détacher toujours plus de ses émotions. De toute évidence, demeurer de marbre face à l'assassinat d'enfants ou l'élimination d'un village complet était impossible, toutefois Luke perdait à chaque fois plus cette capacité ou ce défaut de s'exprimer pleinement. À l'instar de n'importe quel aveugle, bien que chez lui le processus soit plus lent -il avait été entraîné à montrer des expressions faciales pour des infiltrations.- son visage adoptait à chaque fois plus une attitude neutre. À quoi cela pourrait lui servir de transmettre des images, tout en sachant qu'il était imperméable au retour. Pour les Siths c'était un peu la même chose: pourquoi hurler, les supplier d'entendre raison alors que leur coeur sourd était incapable de l'entendre et encore moins de répondre à ses appels? C'était triste mais le Hapien croyait de moins en moins à la rédemption de ces âmes damnées, outre de savantes exceptions.

- Non, ils ne le peuvent pas. L'Ordre dispose d'une certaine indépendance, et elle englobe heureusement ses choix d'intervention. S'ils voulaient briser notre lien, ils s'en prendraient à vous, c'est-à-dire en cherchant à influencer politiquement votre choix de continuer à nous recevoir ou à renoncer à notre protectorat.

Signala Luke, espérant rassurer un peu Virgile-Auguste. Le "partenariat" ne se romprait pas par leur faute.

- Ce choix de paix est louable et démontre le courage de votre regretté souverain. Il est difficile de résister à la tentation des promesses alléchantes qui vous fûtes sûrement proposées contre votre précieux appui: Obtenir le soutien d'une planète réputée pour sa neutralité est d'une valeur inestimable pour certains prôneurs de la corruption.

Répondit le Chevalier en recourant lui aussi à des éloges protocolaires, quoique sincèrement émises pour sa part. Bien qu'il sache que la paix ne pouvait se maintenir à tout prix, surtout si elle n'allait que dans un sens, comme l'amour, il ne pouvait que saluer le courage de l'ancien roi et de son fils qui semblait vouloir poursuivre dans cette voie.

Un sourire naquit sur les lèvres du chevalier, suivit d'un petit rire qui accompagna l'anecdote suivante concernant la mécanique. Les conversations s'entrecroisaient et pourtant tous deux ne se mélangeaient pas. Signe étrange lorsqu'on savait que c'était normalement l'apanage d'amis de longue date. Mais Luke pour sa part se sentait à l'aise avec le roi sincère et ce malgré quelques sujets délicats. Par chance Virgile-Auguste les abordaient de façon humaine et modeste: toute la sagesse d'un apprenti en fin de formation. À l'idée, le sourire du Jedi se maintint un peu plus longtemps que prévu, ne se fanant qu'après la demande de son cadet quant à ses talents. Luke réfléchit puis répondit avec prudence. Peu adepte de la fausse modestie, il avait décidé de choisir un ou deux domaines dans lesquels il était bon, au lieu de toujours exagérer ses défauts, de fait, pour lui les gens qui ne cessaient de se rabaisser étaient aussi fatiguant que les vantards, et parfois aussi mauvais puisqu'ils cherchaient les compliments.

- Je suis limité par mon handicap mais j'ai eu la chance d'emprunter la voie des soins, un peu par hasard certes, mais cela me fut plusieurs fois utiles. Ensuite je suis un diplomate convenable bien que mon taux de réussite en mission n’excède pas celui d'un chevalier moyen, cependant mon véritable domaine de prédilection est celui de la Force. Je l'étudie depuis plusieurs années déjà, me concentre sur mon lien, naturellement puissant avec elle, et cherche sans cesse à m'en rapprocher.

Certes, Karm était au moins aussi doué que lui, mais le Jedi savait posséder un taux de midichloriens impressionnant, il espérait ainsi continuer à s'améliorer et toujours pousser dans la voie de ses pouvoirs. C'était grâce à eux qu'il parvenait, l'espace d'une dizaine de minutes à opérer en ressentant goutte de sang, se projetant dans le corps comme s'il en faisait partie. Il avait tellement de fois pallier à sa faiblesse au sabre avec que c'était aussi probablement la Force qui l'avait sauvé plusieurs fois. Ayant soudainement une idée à laquelle seul un aveugle-habitué à essayer de voir ce que les autres observaient ou à faire voir ce à quoi lui avait accès- le Chevalier demanda au roux de l'attendre un instant. Il revint peu de temps après d'une salle attenante, où les enfants les plus jeunes se reposaient et jouaient. Il sortit de sa poche une boîte de paillettes jaunes et les posa sur la table après s'être assuré que la bibliothécaire ne les remarquait pas, sans quoi ce serait lui qui risquait directement de produire les paillettes. Le Jedi ouvrit la boîte puis se saisit d'une pincée qu'il projeta en l'air. L'idée l'avait pour la première fois effleurée avec cette même classe qu'il avait à sa charge: un apprenti au lien très faible avec la Force peinait à se l'imaginer alors Luke l'avait rendu visible afin qu'il apprenne à la connaître.

Avec ses doigts, le jeune homme attira les paillettes à lui, ces dernières pris dans le courant formaient un filament bien visible doré, il fit onduler le mouvement jusqu'à atteindre un livre, s'en saisir et le ramener à soi, toujours lié à cette "courroie" improvisée. Avec un sourire, le Jedi cessa son tour de passe-passer, les paillettes s'effondrèrent sur le sol, mais il n'en avait pas tout à fait terminé.

- Voyez la Force.

Se concentrant pour envoyer une vague dosée mais suffisamment puissante pour balayer les cheveux roux du visiteur, Luke fit voltiger quelques mèches, envoyant une bourrasque fraîche dans son visage, sans les paillettes abandonnées bien sûr.

- Sentez la Force qui nous lie, Majesté. Elle va au-delà de concepts comme la République, aussi légitime soit-il. Faites ce que votre coeur vous dit.

Quant à la déesse Talla, Luke ne savait pas quoi en penser, il songeait que c'était une dérivée de la Force, et cela lui paraissait incroyable que des gens aient suffisamment de foi pour croire en quelque chose qu'ils ne sentaient ni ne voyaient, un peu comme les religions qui l'avaient toujours intrigués.

- Je ne suis pas vous, la Force m'en garde, mais je pense que je ferais prévaloir les amitiés anciennes qui toujours, furent fidèles l'une à l'autre. Je m'unirais à ceux dont mon idéologie se rapprochent et avec qui je partage les intuitions. Sans prendre en compte la richesse économique, la présence politique, ou la grandeur physique. Cela dit, il est facile de poétiser notre lien, je le reconnais. Sans doute les enjeux sont-ils trop importants pour se contenter de réagir en philosophe, et je saisis pleinement la responsabilité qui vous incombe quant à la vie de votre peuple. En un sens, nous sommes nous-même astreints à la protection des différentes population de la Galaxie. Dès lors, prenez mes paroles comme vous croyez bon de le faire, comme une idée rêveuse ou un rêve palpable. Mais sachez une chose, une fois que vous aurez décidé, conservez votre route, sauf si quelqu'un vous enseigne l'erreur terrible que vous commettez ou que les circonstances changent. Soyez fidèle à votre première décision, celle qui se trouve entre votre âme et votre expérience.

Le point de rupture, l'équilibre parfait, qu'il n'avait probablement pas encore atteint.

- Et songez, Majesté: Talla s'est-elle tue parce qu'elle est au-delà de considérations de mortels à l'instar, je le crois, de la Force, ou parce qu'elle veut vous faire saisir qu'elle a confiance en vous?

Un sourire d'encouragement accompagna les propos du Jedi qui choisit de s'asseoir à une des tables de recherches, attendant patiemment et surtout sereinement le choix du roi. Il connaissait les enjeux mais croyait que l'homme serait capable de faire ce qui était le mieux pour Ossus, n'était-ce pas ce qui importait le plus au fond? Le bien-être de la population? Certainement davantage que les intérêts des Jedis même s'il avait évidemment peu envie que les relations se rompent. Il se résignait juste à cette éventualité.
Virgile-Auguste d'Ossus
Virgile-Auguste d'Ossus
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Le Chevalier avait eu raison, pris par sa propre contradiction, le jeune Roi se mit à rougir d’embarras. Détruire l’Empire Sith ne reviendrait qu’à prendre leur place ; par ailleurs qui était-il pour décider de vie ou de mort sur quiconque dans cette galaxie. Luke lui semblait si instruit, la douceur de ses paroles n’ôtait rien à leur justesse et à leur pertinence. Virgile-Auguste était revenu plusieurs années en arrière, écoutant sans répliquer son enseignant, buvant chaque parole comme si elle fût évangile.

Vous avez raison mais alors, que faire ?

Les récits glaçants évoqués avec une froide tranquillité allèrent jusqu’à lui faire remonter un frisson dans le cou. Naturellement à l’école de guerre de Coruscant, il avait appris à connaître ces exactions, à discuter combat, meurtre et prise d’otage. Mais son esprit s’était clos, emmuré dans la poésie, le théâtre Mamonovo, spécialité d’Ossus réputé à travers toute la bordure extérieure. Fuir les réalités de la vraie vie avait toujours été beaucoup plus facile pour lui. Ce jeu de l’esprit, il savait le manier à la perfection pour se protéger et pour oublier que désormais c’était lui le Roi, monarque sur lequel toutes les attentes étaient fondées, tous les regards braqués.

C’est un véritablement soulagement de savoir que vous serez à nos côtés en cas d’attaque Chevalier Kayan, je vous en remercie au nom de tous mes sujets.

Ce n’était pas exactement ce que Luke avait dit mais c’est plus simple ainsi et le croire lui faisait du bien, simulant un sentiment de contrôle.

Aristophane-Charles, aimé par la population d’Ossus et exemplaire aux yeux de tous n’avait en réalité pas été si blanc. Certains médias bien informés avaient soupçonnés Ossus d’entretenir des liens avec Borenga le Hutt. La disparition de ce dernier avait d’ailleurs été bien commode pour tout le monde. Les rêves de grandeur de l’ancien Roi le faisaient parfois filtrer avec les limites de la décence.

Le rouquin ne commenta pas plus avant et comme à son usage, il sourit et remercia le Chevalier en pensant qu’en réalité les propositions qui avaient pu lui être faites n’étaient pas suffisamment intéressantes pour la grandeur d’Ossus.

Mon père était un homme sage, saviez-vous qu’il avait refusé de rencontrer la Dame Noire de l’Empire ? Elle l’avait sollicité pour une rencontre quelques années plus tôt.

Il avait peut-être eut peur à cette époque. Maintenant les choses étaient différentes, les paramètres distincts. Les conseillers de Virgile-Auguste n’avaient pas manqué de lui rappeler les dernières défaites de la République notamment sur Lorrd, pour certaines voix qui pouvaient accéder aux oreilles du Roi, les Jedis étaient sur le déclin et il était plus sage de se ranger du côté des puissants.

Virgile assista à la démonstration proposée par Luke avec un grand sourire presque émerveillé, une démonstration personnelle d’un expert dans le maniement de la Force était à ses yeux un véritable privilège. Les paillettes au sol, le jeune roi se fit la réflexion qu’elles auraient pu être des couteaux à la place. Les prérogatives de la Force aussi belles soient-elles pouvaient être dangereuses, il fallait se situer du bon camp.

Presque déçu, le jeune monarque remit sa bague royale et inclina la tête à la réponse de Luke.
Vous avez sans doute raison Chevalier, mais mon expérience est très limitée. Je n’ai pas été destiné à régner sur Ossus, j’ai été élevé pour diriger l’armée comme cela est de tradition sur mon système.

C’est presque mieux ainsi, je ne crois pas avoir l’âme d’un chef de guerre. Les défis sont grands sur ma route. Je rêve presque de pouvoir me dérober à ma charge, mais cela est impossible.

En parlant, il fixait sa bague, observant son reflet déformé qui se réfléchissait sur les pierres précieuses.

Talla a toujours été un grand guide pour moi, elle est semblable à votre Force par bien des aspects. Bien qu’elle soit moins expressive. Mais Talla est joueur, son silence est peut-être un nouveau défi sur ma route. Ce qu’elle donne d’une main elle peut le reprendre de l’autre.

Virgile-Auguste avait toujours été très pieux, ne ratant aucune prière, aucune cérémonie et se prêtant joyeusement à toutes les apparitions religieuses pour le plus grand plaisir du clergé. Sa ferveur n’était pas particulièrement lié à son rang, de toujours il avait été ouvert sur les signes et les apparitions talliques, trouvant dans la foi un refuge et un espoir de tous les instants. Il se garderait bien de l’avouer à Luke mais à ses prunelles, la Force n’était qu’une pâle manifestation du mysticissisme en comparaison de l’immense puissance de Talla.

J’y pense, voulez-vous poser vos mains sur mon visage comme le font souvent les malvoyants pour « voir » à leur manière leurs interlocuteurs, certaines personnes se prêtent à cette coutume sur Ossus.

Thélophilus aurait hurlé, mais il n’était pas là pour assister à cette étrange manifestation d’intérêt du Roi pour le radieux Chevalier.

Est-il vrai qu’en tant que Jedi, vous êtes condamné à ne pas pouvoir aimer ?
Il ferma les yeux.


Les sacrifices exigés par votre Ordre sont terribles, je crois que je préférerai mourir que de ne pas aimer.

Il les rouvrit fixant le regard immobile de Luke.

La Force n’est-elle pas en ce sens une malédiction que ces paillettes ne sauraient effacer ?

Spoiler:
Luke Kayan
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- Combattre sur la durée.- Luke n'était pas de ceux qui croyaient en l'équilibre, la lumière et l'obscurité, l'amour et la haine, il prônait ouvertement l'éradication du mal, jugeant que les coups, le sang ne manqueraient à personne. Il y avait toutes manières trop de choses à faire comme méditer, lire, apprendre à se connaître et à connaître pour s'ennuyer, sans parler du combat de très longue haleine avant d'obtenir cette paix.- sur des générations s'il le faut, sans déroger aux lois les plus élémentaires qui font de nous des... Êtres doués de raison.

Le jeune homme soupira légèrement, il savait que ce n'était ni lui, ni ses enfants-bien qu'il n'en aurait évidemment jamais.- ni les enfants de ces derniers qui en finiraient avec la noirceur dans cette Galaxie. Il aimait toutefois croire qu'un jour ce soit possible, ou du moins réduire suffisamment la violence pour l'affaiblir, la rendre si infime que contrecarrer les ultimes oasis ténébreuses reviendrait à résoudre des affaires isolées. Le Jedi n'était cependant pas assez extrémiste pour se mettre à l'oeuvre maintenant, de façon brutale en appliquant le fameux et terrible proverbe: la fin justifie les moyens.

- Sage et prudent.

Apprécia le Chevalier qui espérait qu'avec ce constat, émis par lui-même d'ailleurs, Virgile-Auguste renonce à une telle rencontre. S'il était pour le dialogue -et heureusement pour un diplomate- le jeune homme avait grandi et perdu un brin de sa naïveté. Il pensait que certaines situations étaient tout bonnement impossibles à résoudre avec les mots, et il n'avait pas envie de donner le bénéfice du doute à une si noire souveraine.

- Un bon guerrier considère que le combat est gagné si son épée est restée dans son fourreau. Vous êtes sur la bonne voie. Allons je suis certain que vous souhaitez vous dérober à cause d'une peur aussi compréhensible que temporaire, car je sens l'amour que vous portez à votre peuple. Avec un peu d'expérience, cette sensation se dissipera. Ne prenez guère garde à des détails tels que l'étiquette. Elle compte certes, mais une erreur dans ce domaine ne vous condamne pas à être un mauvais roi, pas plus qu'un balbutiements ou des doutes, au contraire. C'est en étant humain que vous serez à même de guider des humains.

Ah il avait le discours facile le Consulaire qui refusait un Padawan par peur de ne pas être à la hauteur. Une onde de Force réconfortante traversa la peau du jeune homme pour essayer de s'insinuer dans l'esprit de son interlocuteur. Hélas, son réflexe fut vain, sans paillette le roi ne pouvait pas voir la Force et encore moins la ressentir. Alors immobile et silencieux, le Chevalier choisit d'écouter calmement le rouquin lui parler de Talla. Il se souvenait précisément de sa discussion avec Karm à ce propos. Selon ce dernier la Force était une divinité, et elle ne serait pas la seule. Luke était d'accord avec le second point, chaque foi devait être respectée, surtout si elle véhiculait des valeurs saines comme Talla. En ce qui concernait le premier, le Hapien avait du mal à penser que la Force puisse être une déesse, ayant d'elle une vision plus scientifique: elle serait une sorte "d'animal" au même titre que les insectes mais avec d'extraordinaires dons d'extension. Quoiqu'il en soit, les croyances de Virgile-Auguste lui paraissaient plutôt raisonnables même si le jeune homme peinait toujours à saisir comment on pouvait avoir foi en une chose dont aucune preuve ne venait corroborer l'existence. C'était sans doute ce qui rendait les religions aussi belles, dangereuses, fascinantes et préoccupantes. Pour sa part, Luke croyait en la Force car il la ressentait, au bout de ses doigts, dans ses veines, autour de sa personne et des autres, aussi ne partageait-il pas la vision de Karm qui parlait des Jedis comme de prêtes. Ce rôle était trop facile, comment ne pas croire en quelque chose qui au contraire de Tallah, avait donné de multiples preuves de son existence?

- Son silence pourrait aussi signifier son approbation- Signala le Hapien, admiratif de constater combien l'homme croyait en cette entité, bien qu'il sache que certains comportements dangereux dérivaient de ce type de pratique. Il était facile de rejeter sa responsabilité sur le dos d'une divinité incapable de se défendre ou de se manifester. Virgile-Auguste était de ceux dont la croyance était un obstacle, un défi en effet, c'était donc d'autant plus méritant.- Quoiqu'il en soit, j'aimerais que vous me racontiez son histoire, de quelle manière est-elle apparue comme la protectrice d'Ossus, et comment les textes anciens la représentaient.

Curieux de nature, davantage encore plus depuis que Karm et lui en avaient discuté. Il avait beau être sceptique, cela ne l'empêchait pas de concevoir que des peuples aimaient se réunir sous une seule banderole, et qu'au fil des nécessités, ils finissaient par créer une déesse qui en devenait réelle. En respectant ses principes, ses lois de tolérance- ce que toute religion normale était sensée prôner- la population donnait vie à ce qui avait pu être inventé à la base.

Mais en parlant d'impalpable...

- Ce ne serait pas un peu... Inconvenant?

Luke haussa un sourcil, peu habitué à ce genre de pratiques: toucher le visage du prince pour avoir une idée de ses traits? C'était assez exotique pour lui qui n'avait jamais utilisé ce truc. Bien sûr il avait entendu parlé de cela, c'était même assez cliché comme idée, romantique et cliché: l'amoureux qui découvre le visage de sa cher et tendre pour la première fois en lui massant les joues, le vieux sage aveugle qui savait reconnaître un héritier de la couronne jadis abandonné rien qu'en lui caressant le menton. Seulement Luke avait agi de la sorte une seule fois: avec Saï lorsqu'il était jeune. Désormais atteint de cécité depuis plus de dix ans, il n'avait que peu de notions d'un visage, et les informations récoltées lui importaient peu. Il était tombé amoureux de l'esprit, de l'aura de Karm avant de découvrir son nez, ses mains fines ou son corps athlétiques, et il reconnaissait quelqu'un à la voix, à sa présence au sein de la Force, alors à quoi lui servait cet outil de la beauté qu'était le visage?

Luke rougit un peu mais finalement s'approcha du souverain. Si c'était une coutume chez eux, ne devait-il pas le prendre pour un honneur?

- Et bien... Soit, puisque de toutes façons c'est un plaisir de vous connaître, voilà une occasion de le faire plus... En profondeur?

Il ne savait pas trop que dire, ni comment éviter de verser dans un domaine gênant, vu la situation. C'est alors toujours les joues rosies qu'il s'exécuta, frôlant les pommettes hautes du rouquin, puis ses paupières abritant de grands yeux. Il testa sans trop oser, d'un doigt léger, à peine palpable, la texture des lèvres de l'homme, puis la forme de son menton, ses joues pleines, presque encore enfantines. Étant peu habitué à l'exercice, le Hapien ne retira guère d'informations, sans éléments de comparaison, mais il trouva les traits du jeune hommes agréables, coulant fluidement sous ses paumes. L'exercice terminé, le Jedi toussota, et il remarqua avoir retenu sa respiration pendant "l'exploration". La question suivante toutefois ne visait pas à lui faire retrouver sa zone de confort, l'en éloignant violemment.

Le coeur battant à ses temps, Luke devint muet pendant de longues secondes avant de s'exprimer. Non. Il ne souhaitait pas mentir à Virgile-Auguste, difficile à faire de toutes manières au vue de ses joues empourprées, tellement d'ailleurs, qu'il sentait sa peau chauffer de seconde en seconde.

- Et bien... Hum... L'Ordre est... Plus flexible vis-à-vis de la question étant donné que certains maîtres ont... eu... Sont en couple. Il y a eu des naissances et... Bon... La société, les mœurs avançant, ils ont choisi de nuancer cette notion. Disons que c'est... Toléré. Un Jedi doit toujours faire passer son devoir en premier, veiller à... L'équilibre, son propre équilibre mental afin de savoir où est sa place même... Amoureux, je dirais. C'est très difficile à déterminer. Nous sommes dans une sorte d'acceptation de torsion d'une des règles fondamentale de notre Ordre, il était quelque part impossible de nier le fait que certains... Tombent amoureux et grandissent de ce fait, s'améliorent, voir travaillent mieux. Mais l'attachement reste considérablement déconseillé, il faut que le... Couple-je n'ai pas d'autres mots pour le définir- soit apte à se séparer, à renoncer à l'autre, à se sacrifier, à sacrifier leur duo au nom de ce qu'ils croient. C'est la seule manière de... concilier, si j'ose dire.


Venait-il de décevoir l'homme qui croyait les Jedis purs, entièrement tournés vers leur travail? Au moins, il avait été honnête et bien lui en prenait puisque le cas de Luuna Shein et de son fils était plutôt facile à vérifier, ainsi que quelques naissances -évidemment rares- au Temple. De toutes manières, mentir était encore pire que d'avoir une relation, si cette dernière était contrôlée, que chacun connaissait son devoir, le Hapien aimait à croire que c'était un pêché pardonnable. C'était plus facile ainsi.

- Avoir la chance de posséder un lien avec la Force contrait à de nombreuses responsabilités, ne pas céder à la tentation d'utiliser ses dons pour prendre l'avantage sur autrui n'en est qu'une, porter secours aux démunis en est une autre. Nous devons aussi contrôler nos sentiments, nos émotions, apprendre dès notre prime jeunesse que nous sommes un danger potentiel pour la santé, ainsi il faut nécessairement savoir dominer la colère, la comprendre pour l’étourdir, l'endormir.

Malgré un adoucissement des traditions, les Padawans menaient une vie particulièrement austère, un peu comme les militaires, mais dès l'enfance et ils ne pouvaient pas en sortir en prenant des permissions. C'était une vie très spéciale, très difficile qui venait à bout de bon nombre d'apprentis, d'où le nombre extraordinairement bas de Jedis en comparaison avec les citoyens peuplant la Galaxie. Peu étaient sensibles à la Force, encore moins l'étaient suffisamment et il y avait encore épuration tout au long de la formation, Luke avait beau avoir nuancé en ce qui concernait la petite fille douée en mécanique, l'apprentissage restait une épreuve extrêmement difficile pour des gamins. Ils frôlaient parfois les limites même si leurs capacités naturelles pardonnaient un peu l’exigence, ainsi que la manière, évidemment les Padawans maltraités étaient quasiment inexistants.

- Mais je suppose que d'être roi aussi demande de bien nombreux sacrifices, votre enfance fut parsemée d’obligations, d'un apprentissage de la retenue, si semblable à celui des Jedis je suppose. N'est-ce pas?

Finalement l'hypocrisie -art commun aux politiciens et monarques.- leur formation avait été presque la même. Cela les rapprochaient, sans doute.
Virgile-Auguste d'Ossus
Virgile-Auguste d'Ossus
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Pourquoi donc la Force que vous vénérez ne peut-elle pas apporter à tous les hommes et femmes de cette galaxie la sagesse et la prudence ; si j’en crois mes lectures et selon votre dogme nous sommes tous à l’origine de cette Force. Est-elle consciente ?

La manifestation de la Force était évidente dans la galaxie, même en étant très pieux et croyant en Talla, Virgile-Auguste ne pouvait le nier. Dans son cœur, seule la déesse Talla avait le pouvoir de créer cet équilibre et d’amener cette paix. Toutefois, loin de toute considération spirituelle et métaphysique, les plus grands penseurs étaient convaincus que les forces du bien et du mal étaient complémentaires et dépendantes, ne disait-on pas que pour l’or soit brillant, le bronze devait être terne. Les états de fait n’étaient jamais manichéens : une mauvaise décision pouvait être prise pour de bonnes raisons. Les hommes n’étaient jamais que des hommes.

La Force est-elle imparfaite pour ne pas arriver à conserver l’équilibre, ou bien est-ce ses utilisateurs qui l’ont dévoyé ? Si la Force est responsable en partie des combats incessants, n’y a-t-il pas besoin de la remettre en cause ?

Questionna le Roi véritablement intéressé par un sujet aussi pointu et trouvant en Luke un contradicteur aux connaissances académiques extrêmement pointues, ce n’était pas pour lui déplaire.

Le jeune monarque inclina la tête devant la leçon de sagesse que s’évertuait à lui dispenser le Chevalier Jedi. En d’autres circonstances il aurait pris des notes, son précepteur insistait pour toujours noter les bonnes idées. Les paroles s’envolaient, les écrits restaient. De ce qu’il savait, Aristophane-Charles n’avait qu’une estime assez limitée pour les Jedis, la présence de la bibliothèque l’avait toujours arrangé car il souhaitait conserver le protectorat. Virgile-Auguste lui, par sa jeunesse et par sa sensibilité beaucoup plus marqué voyait en l’Ordre Jedi une douce poésie, un art de vivre magnifique et de précieux alliés qu’il ne fallait pas se mettre à dos, surtout en ces temps troublés.

Pourtant lors de la guerre, vos hommes sont sur le terrain, le sabre allumé, prêt à en découdre, à mutiler, à tuer.

Répondit-il finalement d’une petite voix sans se rendre compte qu’il pourrait blesser involontairement le beau Jedi aux yeux bleus qui n’avait de cesse d’arrondir les angles.  
La question sur Talla lui fit plaisir. S’il ne s’épanchait sur le sujet que très rarement, il n’en demeurait pas moins le commandeur des croyants par sa charge de Grand Prélat. Son lien avait la religion avait toujours été très profond. Compensant la solitude par la prière, n’oubliant jamais de remercier sa Talla après chaque journée passée. La cage dorée du monarque, trop petit dans cet immense palais, relégué souvent au rang de décoration d’apparat, Virgile-Auguste avait souvent eut le sentiment que ce n’était que grâce à sa piété qu’il avait pu se construire. Une idée qui avait ses limites mais à laquelle il croyait.

Il croisa les bras sur sa poitrine cherchant comment expliquer l’inexplicable sachant bien que Luke si il était tolérant ne serait guère sensible à trop de mysticisme, le jeune homme se racla la gorge et ne quittant pas Luke du regard il démarra son discours veillant à ne pas avoir l’air professoral.

Tout remonte aux premiers Ossiens, des Colons installés sur le système il y a environ 9000 ans. A cette époque, Ossus était presque inhabitée à part des tribus pacifiques d’autochtones, éteintes depuis. Le système entier était un havre de paix végétal et animal aux paysages enchanteurs tous plus beaux les uns que les autres. Les colons de l’époque, ivres de pouvoir, voulant s’accaparer les ressources naturelles de notre système : minérales pour la plupart,  exploitèrent sans vergogne la belle Ossus se livrant des guerres fratricides, faisant souffrir la planète en l’écorchant en oubliant que le destin d’Ossus ne serait différent du leur. Talla est apparue dans ce que nous appelons désormais les Grands Jardins au premier Roi du système alors simple pêcheur, il s’appelait Yraël. C’est dans la rivière sacrée qu’elle se manifesta à lui, prenant la forme du cœur de la planète, de son souffle, de son poumon, de ses reins et de son cœur. Talla ordonna à celui qui deviendrait le premier Roi d’unifier les colons pour que plus jamais, la terre soit abreuvée du sang des combattants, pour que les hommes fassent union avec Ossus au lieu de la détruire à leur profit. Talla jura qu’elle aiderait le simple pêcheur à devenir Roi, lui confiant sa toute-puissance sacrée. Moins de 10 ans après, la première monarchie était née. Tout est écrit dans le Codexium Sacré que nous conservons à Knossa. Tel que vous me voyez, je fais partie de la troisième monarchie, qui règne depuis 5000 ans garantissant l’héritage de Talla et la promesse sacrée que le cœur de la planète sera préservé. À chaque couronnement, les monarques entament un chemin le long de la rivière où est apparue Talla, priant que cette dernière leur accorde le pouvoir de perpétuer son héritage.

Il s’interrompit presque rêveur ne voulant pas trop rentrer dans les détails qui ne manqueraient sans doute pas d’ennuyer le Chevalier Jedi. Lors de son propre pèlerinage, Talla ne lui était pas apparue, sans doute car la place de Roi ne lui revenait pas. Le père et le grand père de Virgile-Auguste étaient toujours restés très discrets quant à leur relation avec la grande Talla. Avec le recul, le nouveau Roi n’était même pas sûr que son géniteur partage la foi tallique au-delà des convenances.

Un regard en biais indiqua à Luke que non cela ne serait pas inconvenant. Le garçon ferma les yeux et laissa le Chevalier le « regarder » se prêtant facilement à la caresse douce des mains veloutés du Hapien au si beau visage. Le roux en trembla presque ressentant le contact feutré de la pulpe de doigts sur son visage soigneusement rasé. L’exercice si il n’avait rien d’érotique laissant entrevoir une certaine romance qu’on trouvait dans les vieux romans. Pour tout dire, l’auguste souverain n’était pas tout à fait insensible aux beaux yeux océans de son vis-à-vis, au charme presque surnaturel qui s’échappait de tous les pores de sa peau.

Et bien, comment me trouvez-vous ? Comme tous les Jedis vous avez déjà pu lire dans mon esprit, que mon visage vous inspire-il ?

Questionna ensuite le Roi en rouvrant les yeux.

La Force est donc une cruelle compagne si elle vous empêche de pouvoir aimer ?  Mais cet engagement à son service est admirable, ce sacrifice au service de la galaxie vous honore vous et tous les vôtres, Chevalier Kayan.

Il eut un petit mouvement de recul sur la question de sa propre enfance. Une enfance dont il n’avait pas le droit de se plaindre ou d’exposer. Les médias étaient cruels, il en avait fait plus d’une fois l’expérience. Même si aujourd’hui ces derniers se rangeaient de son côté, ils n’avaient jamais eu à subir ce que lui avait subi. Tenaillé dans une cage dorée à l’abri d’un monde qu’il aurait tant aimé découvrir. Condamnée à être le petit prince, le second dont la vie avait tracé de par sa simple naissance pareille à un cadeau empoisonné. Il n’avait jamais été malheureux pour autant mais avait le sentiment de ne jamais avoir été acteur de sa propre existence. Tout ceci sans compter l’amour à sens unique qu’il avait porté à son père qui lui n’avait jamais daigné lui offrir autre chose que de l’indifférence en retour. Il mentit donc en rougissant légèrement.

J’ai la chance et l’honneur d’être né dans la famille royale. Mon propre bonheur ne m’intéresse pas. Je suis né pour être au service de mon peuple, là est tout ce qui compte à mes yeux. Tous les sacrifices du monde sont bien peu de choses.
Une belle réponse diplomatique comme il savait si bien le faire avant de très rapidement changer de sujet.

Je dois clarifier un point auprès de vous concernant l’Espace Hutt. Ce n’est un secret pour personne, les Hutts sont nos alliés et nous commerçons abondamment avec les Seigneurs de Guerre depuis la paix arrachée par mon père avec les Kadjics. Pour autant, je vous assure que nous respectons le code du commerce et que nous ne sommes liés ni de près, ni de loin avec celui qu’on dénomme Borenga le Hutt. Je sais que certains Sénateurs voient d’un très mauvais œil que l’on puisse s’allier avec les Hutts.

À vrai dire, il avait reçu pas plus tard que la semaine dernière des présents des Seigneurs de Guerre pour son couronnements, ces derniers espéraient bien garder Ossus en point d’ancrage pour leurs échanges commerciaux. Ossus était le rouage qui permettait indirectement à la République et aux Hutts de commercer.

Qu’en pensez-vous ?
Spoiler:
Luke Kayan
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- Vénérer ne serait pas le terme exact.- Commença Luke, désireux d'éloigner de l'Ordre tout rapprochement avec la religion, bien qu'il respecte les cultes modérés, il n'estimait pas --contrairement à Karm, que les Jedis aient quoique ce soit à voir avec des prêtres. - Je parlerais de collaboration, de partenariat. Cela dit, il est très difficile de savoir si la Force est consciente. C'est une idée magnifique en soi mais également dangereuse. Il est dans ce cas, presque trop simple, de dire que "la Force nous a guidé" dans notre geste, y compris si ce dernier est condamnable. Pour ma part, je pense... Qu'il s'agit d'une alliance purement "animale" quoiqu'à un niveau beaucoup plus élevé, spirituel, mais la base serait hum... Scientifique? Connaissez-vous la fameuse référence du poisson et de son anémone qui tue tout avec son venin sauf ledit poisson? Ce serait un peu pareil. La Force vit à travers les midichloriens que notre corps accepte d'héberger en nombre suffisant pour la recevoir, en échange de quoi, nous disposons de ses extraordinaires capacités. Je suppose que le côté obscur serait comme un receptacle trompeur, un piège pour elle car selon moi, mais c'est peut-être présomptueux, les Siths puisent en elle sans hésiter à la martyriser, un peu comme si l'anémone exploitait sans cesse le poisson.

C'était réducteur comme exemple, certes, d'autant plus qu'enfant Luke était le premier à dire que la Force était sa mère de substitution et il lui parlait comme à une amie. Cependant, en y réfléchissant bien, on remarquait qu'il ne s'était pas tant que ça éloigné de son idée première. Une Force vivante donc, une alliance entre deux êtres ayant besoin l'un de l'autre -- Les Jedis étant les privilégiés de la relation, ceux qui recevaient le plus de l'échange.- pour exister. Ce qui n'empêchait donc pas les Jedis de devoir prendre leurs propres décisions, sans considérer la Force telle une déesse ou une sommité apte à se responsabiliser de tout, même si parfois les vies parallèles entre l'hôte et cette mystérieuse puissance se croisaient.

- Parfois, un pont se forme toutefois, et la Force s'adresse aux Jedis. Il est impossible de nier l'existence et la viabilité de certaines visions qu'ont les Aînés ou des jeunes particulièrement sensibles à ce don. Voyez-vous, la Force s'exprime différemment chez chacun d'entre nous malgré des capacités communes, chacun développe des dons un peu différent. Un genre d'empreinte digitale.

Les yeux pétillants, le jeune homme aurait presque pu paraître voyant en ce moment. S'il considérait la Force comme une sorte de créature terrestre quoique dotée d'un plus grand panache, il était clair qu'il ne la déméritait pas pour autant via ce "simple statut" d'être "parasite". Il l'appréciait, la respectait, la cajolait, effectivement comme une amie. Où était-ce écrit que l'anémone ne se prenait pas d'affection pour le poisson qui y habitait et vice-versa?

- Les hommes sont responsables - Répondit le blond sans hésiter, accusant ses comparses aussi bien que lui-même.- J'aurais tendance à penser que la Force n'intervient pas dans les enjeux purement humains. Elle met à notre disposition son flux en échange du droit de vivre en nous, d'exister. Mais elle n'est pas foncièrement mauvaise ou bonne, c'est l'utilisateur qui dévie, et c'est la raison pour laquelle nous devons nous astreindre à ce mode de vie, à cette discipline. Afin d'être digne d'Elle. D'être digne de la vie qui évolue autour de nous, humaine, animale, végétale. Nous ne pouvons pas utiliser de nos dons pour détruire tout sur notre passage.

Oui, les Jedis étaient des êtres foncièrement dangereux de base, tels le sabre-laser qu'ils maniaient. Ils pouvaient aussi bien servir à trancher les tentacules d'une gargantuesques plantes asphyxiante enroulée autour du cou, ou le cou lui-même. Il serait stupide et irrespectueux de ne pas le reconnaître, prétendant en plus que Virgile-Auguste n'en arrive pas à cette conclusion. Toutefois, Luke était persuadé que l'Homme dans toute sa diversité pouvait être bon. La Voie de l'Ordre était à ses yeux, l'unique, apte à aider le Sensible à conserver le contrôle sur ses émotions, ou la folie des grandeurs que de tels pouvoirs pouvait engendrer. Du moins sur le long terme et bien qu'il commence à accepter certains changements. Comme toute institution l'Ordre pouvait se montrer archaïque, essayer d'améliorer l'entente entre les Jedis, les adapter à la société en prenant ses précautions pouvait être productif. À l'instar de ce certain laxisme pour l'Amour...

Plaît-il? Mutiler? Luke fixa intensément le mur derrière le Souverain qui devinerait cependant aisément qui était visé. Ses pensées s'effilochèrent comme un banc de poissons effrayés par une bombe qui venait d'exploser dans leur micro-système. Le jeune Jedi resta muet un moment, tâchant de savoir si Virgile- Auguste parlait bien des siens avec ce terme.

- Parce que la contemplation ne suffit hélas pas, ni les paroles, mais un Jedi véritable gagne réellement son combat lorsque son arme demeure dans son fourreau. Le champs de bataille est... Une nécessité pour sauver des vies de manière immédiate. Si notre formation n'était nullement guerrière, nous serions incapables, je le regrette tant, avec de simples mots, d'aider tous les citoyens dans tous les cas. À l'instar des prises d'otages, certaines se défont par la parole, d'autres par la force.

Luke réfléchit quelques secondes de plus avant de reprendre.

- Il se peut que dans un combat, emporté, nous laissions place à une rage de gagner, une envie de vaincre beaucoup trop humaine, mais n'est-ce pas ce que nous sommes? Êtres perclus d'erreurs à l'instar de l'arthrose. Cela dit, sachez qu'un Jedi équilibré, en qui l'Ordre a confiance n'en arrivera jamais à mutiler ou à dégainer injustement son arme. Si cela devait arriver, les sanctions tombent immédiatement. C'est souvent le fautif qui avoue sa culpabilité, assumant la punition, plus ou moins grave selon ses actes. La guerre nous déplaît, mais elle est... Inévitable parfois.

Mélancolique, l'ancien utopique leva les yeux vers un ciel sans étoiles. Il avait tellement cru pendant une époque que tout pouvait s'arranger sans sabre-laser qu'il avait renoncé à l'utiliser. Maintenant, ses entraînements donnant petit à petit ses fruits avec Karm prouvaient qu'il ne croyait plus autant aux paroles. Cependant il n'éprouvait aucun plaisir au milieu des bombes et encore moins à combattre un Sith, un potentiel frère de la Force.

- Talla semble être une Entité Juste. C'est bien ce dont à besoin cet Univers.

Commenta Luke en souriant légèrement, toutefois prudent. Il ne voulait pas avoir l'air de flatter quelqu'un via une religion pour laquelle il avait naturellement du respect mais dont il ne partageait guère les croyances. Cela pouvait paraître complètement absurde pour un aveugle, mais en tant que chercheur il croyait en ce qu'il voyait. La Force était une réalité. Talla ne s'était pas manifestée ou du moins il n'en avait pas les preuves. Croire en une possibilité de cette réalité ne le dérangeait pas, au contraire il trouvait cette perspective très intéressante, mais il se devait d'être prudent. Le jeune homme se promit à ce propos d'étudier le phénomène à travers les textes. Selon les descriptions il pourrait éventuellement essayer de comprendre si Yraël était un Sensible à la Force dont les pouvoirs s'étaient déclenchés à cause d'un danger. Il n'osa pas demander au Monarque s'il avait senti ou vu la présence de Talla. L'homme n'ayant pas un taux de midichloriens suffisant, Luke doutait clairement qu'il ait pu avoir une manifestation de cette Talla, d'autant plus qu'il n'aurait pas manqué de lui raconter son expérience. Comme ne pas voir du premier coup ne signifiait pas que le phénomène n'existait pas, toutefois, le jeune homme se promis de vraiment s'intéresser à ces recherches. Un dossier en plus sur la pile de ses projets personnels. Son geste invisible était le signe du respect pour le roi d'Ossus dont il ne comptait pas se vanter ouvertement. Cela prouvait probablement son intérêt pour le rouquin.

- Je n'ai pas lu dans votre esprit Majesté. Je n'ai tout au plus fait que frôler les barrières naturelles érigées autour. Cela aurait été un viol mental. Parfois nécessaire lorsqu'il s'agit de comprendre les agissements d'un criminel. N'en étant clairement pas un, j'ai préféré vous laisser votre intimité psychologique. Ce qui flotte autour de vous est toutefois prometteur. J'y décèle de bonnes intentions et la lumière douce d'une âme que j'espère ne jamais voir corrompue ou acidifiée par les Actes de l'Homme autour de sa personne. Puissiez-vous conserver cet enthousiasme, cette croyance en Talla, en votre Peuple, en la Vie, celui-ci même qui adoucit les traits d'un visage plus que juvénile.

Le jeune homme n'allait pas s'étendre sur une beauté dont il n'avait aucune conscience, ce ne serait que de la vile flatterie. Toutefois, il avait effectivement trouvé les traits réguliers du souverain agréables sous ses doigts, sans ressentir les mêmes frissons que lorsqu'il caressait le visage de son Amour, pourtant pourvu de rides d'expressions plus dures, forgées par le temps et... Ces fameuses amertumes. Parfois, en tout cas, parce que si Karm continuait d'opérer en tant que Jedi, c'était bien qu'il croyait encore en la Vie. En Autrui.

- Encore une fois, ce fut l'Ordre et non la Force qui interdit aux Jedis d'aimer par peur de débordements beaucoup trop Humains. La règle s'est... Allégée depuis. Le mérite que vous nous prêtez est donc amoindri, aux vues du laxisme nouveau qu'a permis l'entrée dans une époque moderne. Cela dit ceux qui choisissent d'aimer doivent demeurer discrets et toujours prompts à servir nos idéaux, ceux de la Galaxie et de la Vie elle-même. C'est un équilibre très difficile à atteindre mais cruel, je ne pense pas, car nous choisissons d'être Jedis.

Le Hapien avait légèrement rougi en avouant que désormais ils avaient le droit de donner une partie de leur coeur à autrui. Évidemment du point de vue civil, leurs couples étaient à peine tenables, une ébauche de vie de famille qui donnait davantage faim qu'autre chose. Pourtant Luke et la majorité des Jedis voyaient cette permission contrôlée comme une révolution, bonne ou mauvaise. Pour sa part, lui-même ne s'était pas encore décantée pour l'une d'elles.

- Je dois admettre que vos actes, comme toujours, baignés dans de bonnes intentions pourrait se révéler dangereux. Les membres du Sénat qui désapprouvent votre geste considèrent probablement que vous nourrissez le monstre de manière passive, en acceptant de ne pas les laisser ignorés, de côté, comme un être détestable auquel on accorde un salut non mérité. De même, il est très facile de dériver des relations commerciales à une autre plus étroite, les criminels qui agissent là-bas sont doués pour faire chavirer ces relations, par la douceur ou la menace. D'un autre côté, je ne suis pas économiste et mon opinion ouverte serait aussi incomplète que mal venue je le crains. Je suis fort aise que vous n'ayez rien à voir avec Borenga et suis enclin à vous croire. Impossible de répondre davantage sans vous manquer de respect, veuillez excuser ma prudence exacerbée à ce sujet, mais je n'ai pas de peuple à nourrir, ni d'affaires politiques à gérer. Ceci n'entre plus dans mes compétences, je le crains.

Répliqua doucement Luke en inclinant légèrement la tête. Il ne pouvait pas se permettre d'engager l'Ordre sur la pente du soutien ou de la condamnation ouverte d'Ossus quant à ses relations politiques, bien qu'il avait personnellement envie d'apaiser l'âme de Virgile-Auguste, lui assurer qu'il faisait de son mieux et que son peuple devrait être heureux de l'avoir comme roi. Ce n'était clairement pas dans ses attributions.

- Je vous propose d'aller manger, puis de nous rendre en salle d'entraînement. Ne vous avais-je pas promis ce que bon nombre de Jedis considèrent comme un compagnon de route?

Répliqua doucement Luke en esquissant un pas vers un recoin pour se saisir d'un balai. Une détail vraiment absurde étant donné sa situation: son handicap et la présence du roi d'Ossus. Pourtant il s'en saisit et donna quelques coups -- évidemment pas très précis. sur le sol où les paillettes avaient chuté. S'il en laissa quelques unes, sa mémoire lui avait toutefois permis de retirer la majorité des petites bouts dorés. Son exploit ne dut cependant pas suffire puisque la bibliothécaire guidée par une toute autre Entité que la Force ou Talla-- elle n'était d'ailleurs pas sensible. renifla le crime. Elle se planta devant eux. Chignon serré et grisé, mains sur des hanches aux os saillants, rides approfondies par une mine sévère. Typique.

- Je reviendrai après. Désolé.

Proposa le Chevalier penaud avant de filer en entraînant à sa suite Virgile-Auguste vers la cantine. Il ne s'arrêta qu'après avoir traversé le couloir les éloignant de la tour de livres et de son dragon.

- Qu'est-ce Talla et la Force face au pouvoirs des bibliothécaires?

Ne put-il s'empêcher de dire, avant de rire tel le jeune à peine adulte qu'il était, retrouvant l'attitude joueuse d'un garçon de son âge, bien qu'on puisse y noter la retenue de quelqu'un peu habitué.
Virgile-Auguste d'Ossus
Virgile-Auguste d'Ossus
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Les Jedis étaient indéniablement des êtres redoutables au combat. Il était préférable de les avoir dans son camp, ce qui fort heureusement était le cas d’Ossus et donc par extension de son Roi. Mais le doute s’était immiscé dans l’esprit inexpérimenté du nouveau maître de Knossa. Quelle faction était la plus forte ? À quel saint se vouer en cas d’attaque ? L’Empire démultipliait les démonstrations de force ces dernières années là où les Jedis s’inclinaient et semblaient fragilisés.

Loin d’être un expert en stratégie Virgile-Auguste était bien conscient qu’Ossus avait assez à offrir pour choisir ses alliés. En pragmatique, il cherchait le meilleur parti, les autres considérations étaient secondaires. Bien qu’il fût roi par un coup de dé du destin, sa responsabilité était de  garantir à son système la paix, la prospérité, peut-être même la grandeur. Les Monarques du passé contemplaient son action dans les cieux de Talla, l’erreur n’était pas permise.

Talla est infaillible.

Ergota sans vraiment le vouloir le monarque avec un sourire s’imaginant bien à quel point cette phrase pourrait sonner creuse aux oreilles de son interlocuteur, qui, même si ne manquait pas d’esprit vouait fidélité à la Force.

Les croyances Jedis, aussi loin que s’en souvenait le roux faisaient état de la capacité des Jedis à lire dans les pensées des esprits faibles. En était-il un ? Il ne le savait pas et n’avait pas la prétention de se croire au-dessus des autres, il l’était mais uniquement par sa naissance. Ce pouvoir mystique, il aurait aimé le posséder pour savoir ce qui se cachait derrière les yeux océans de son vis-à-vis qui n’était pas pour lui déplaire. Car Luke était à l’image des Jedis, poli, droit, policé dégageant le parfum de la confiance de ceux à qui l’on pouvait confier sa vie ou sa planète sans sourciller. Pourtant difficile de savoir si le Hapien était si bienveillant que cela, l’Ordre n’avait pas envoyé un bénèt pour accueillir le Roi d’Ossus.

Avec politesse et déférence, il inclina la tête pour remercier le Chevalier de ne pas avoir lu dans son esprit tout en se promettant de questionner ses conseillers sur la possibilité d’apprendre à bloquer l’accès à ses pensées.

Merci de ces louanges Chevalier Kayan, j’y suis sensible et je ferai de mon mieux pour ne pas décevoir les espoirs que vous placez en moi.

Répondit le jeune homme avec candeur et sincérité, flatté qu’il était malgré tout d’être considéré par un Chevalier Jedi. Tout pur et innocent qu’il était Virgile-Auguste ne voyait nulle arrière-pensée dans la flagornerie de Luke, il accueillit ces agréables mots – si rares – pour ce qu’ils étaient. Cela lui fit du bien. Il se sentit tant en confiance qu’il se surprit à rougir tels ces adolescents pris sur le fait d’un amour interdit. Que ses yeux étaient ensorceleurs. Son charisme porté tel un éclat de soleil par sa voix cuivrée transperçait le souverain de part en part. Heureusement pour lui, Virgile-Auguste était habitué à masquer ses sentiments et retrouva rapidement le contrôle de ses affects pour ne pas risquer un incident diplomatique qui ne manquerait pas de faire les gros titres.

Le débat sur l’Espace Hutt était beaucoup plus sérieux et beaucoup moins amusant aussi. Aristophane-Charles avait été un redoutable négociateur en tendant la main aux Seigneurs Hutt quand tous les autres la fermaient. En plus des excellentes relations avec les plus puissants Maîtres de Guerre, les caisses d’Ossus étaient remplies à ras bord et garantissait l’hégémonie du petit système dans le secteur de Columex.

Bien entendu, commercer avec les Hutts était une autre paire de manche que les transactions usuelles avec les corporations républicaines. Fermer les yeux, baisser les prix, accepter certaines pratiques douteuses pour les bienpensants étaient autant de sacrifices qu’il était nécessaire de mener pour commercer avec les renégats de la République.  C’était triste à dire mais en raison des sanctions économiques contre l’espace Hutt, certains commerçants passaient par Ossus pour se procurer certaines marchandises et payaient très cher l’intermédiaire.

La paix retrouvée entre Ossus et les Hutts, arrachée d’une main de fer par l’ancien Roi après des années de combat avait été le synonyme du renouveau d’Ossus. Bien qu’il n’ait pas vécu la guerre, le nouveau régent connaissait les affres de la guerre, la paix était toujours préférable.

Le commerce et l’alliance avec l’Espace Hutt permet d’assurer à mon peuple la sécurité et l’abondance. Pendant la guerre qui nous opposa au Seigneurs de Guerre, le Sénat à pudiquement détourné le regard. Qui sont-ils pour nous juger à présent ? Sans la bibliothèque sur Ossus, je ne suis même pas sûr que l’Ordre Jedi nous ait appuyé.

Il n’y avait pas de reproche dans cette sentence, pas d’énervement. Simplement un constat fait d’une voix moins chaleureuse qu’à l’accoutumée. Luke ne le jugeait pas, du moins pas très fort et avait le bon goût d’avancer prudemment.

Merci de votre sincérité et de votre modération. Beaucoup se seraient risqués à émettre des jugements de valeurs.

La proposition d’aller déjeuner arrivait au meilleur moment pour désamorcer la délicate situation emplie de non-dits dans laquelle les deux hommes se trouvaient.

Excellente idée allons déjeuner !

La flamme de l’innocence se raviva dans le regard ocre du garçon qui emboita le pas au Jedi ne pouvant s’empêcher de rire franchement quand le blond s’empara du balai. Loin de son statut de Roi, Virgile-Auguste baissa presque comme un automate la tête quand le documentaliste leur jeta un regard courroucé. Tel un enfant pris sur le fait d’une grosse bêtise, loin de sa posture de monarque, où, c’était les autres qui devaient incliner la tête sur son passage.

Même le plus antique pouvoir tallique ne peut rien contre elle, je le crains.

Dit-il en traversant la bibliothèque tout en suivant soigneusement Luke. Le Temple était un endroit magnifique. Après les discussions sur la Force et les croyances, l’esprit mystique du lieu devenait encore plus palpable, comme si en présence de Luke, Virgile-Auguste était presque capable de sentir la force dans chaque atome.

En déambulant dans les couloirs, le duo arriva finalement au réfectoire des Jedis, rempli à cette heure d’une nuée de Jedis de tous les âges qui bavardaient en faisant la queue pour prendre un plateau ou qui discutaient à bâtons rompus dans les longues tables qui jonchaient l’immense salle vitrée baignée de la lumière du jour qui donnait sur le jardin. En gentilhomme, le Roi se plaça derrière la queue juste derrière un petit padawan qui le dévisagea avec curiosité.

Un intendant arriva en courant et indiqua à Luke et à Virgile-Auguste qu’ils n’avaient bien évidemment pas à faire la queue. On ne faisait pas attendre un Roi, mais ce Roi-là avait été à l’école de guerre et malgré une cuillère en diamant dans la bouche savait attendre. Malgré cela il s’exécuta se pliant au protocole et alla se servir avant de rejoindre une tablée qui leur avait été réservée légèrement en retrait du reste des convives.

Après que Luke l’ait rejoint, il commença manger sa salade de courges sauce coruscantienne et reprit la conversation.

J’espère que vous ne m’avez pas trouvé dur tout à l’heure. Feu mon père régnait sur Ossus d’une main de fer, je dois essayer d’affirmer mon autorité.

Richement vêtu, le monarque ne manquait pas d’attirer les regards sur lui et les chuchotements, bien qu’il ne s’en souciât guère, il se rendit compte que son accoutrement tranchait avec celui des Jedis. Il était à cent lieues de ce vœu de pauvreté.

Vous parliez d’amour, êtes-vous amoureux Chevalier Kayan ou l’avez-vous été ? Cette question est peut être déplacée ne vous sentez pas obligé d’y répondre. Pour ma part, je n’ai jamais été amoureux. Naturellement, je ne suis pas dupes, les prétendante sont légions et l’ont toujours été même pendant mon enfance. Mais beaucoup veulent plutôt admirer leur silhouette dans ma couronne que le reflet de mes prunelles.
Luke Kayan
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L'extrême confiance de Virgile-Auguste envers sa divinité inquiéta Luke un instant, mais il renonça rapidement à entamer un débat philosophique. Le roi n'étant pas son apprenti, il n'était pas tenu de suivre les habituels conseils de modération qu'observaient ou tentaient d'observer les Jedis. Une fois attablés, la conversation dévia donc, tandis que la dernière s'était épuisée naturellement, s'endormant dans un coin de l'esprit du Hapien.

- Ne vous inquiétez pas, je comprends vos agissements et préfère une personne qui négocie durement au lieu d'un serpent louvoyant entre les sentiments selon ses intérêts.


En soi, le concept d’asseoir son autorité était légèrement étranger au Jedi. S'il savait qu'un maître devait "dominer" la bande d'esprits éparpillés des plus jeunes, il n'en avait plus besoin au fur et à mesure que ceux-ci grandissaient. En réalité, les Padawans étaient généralement très bien disciplinés, tant et si bien qu'ils obéissaient d'eux-même sans nécessiter la moindre fermeté de la part de leurs aînés. Le peuple d'Ossus étant composé de civils, ils étaient plus instables, difficiles à maintenir unis, Luke comprenait que c'était de toutes manières différents, et il supputait qu'un roi devait effectivement mener durement son peuple, l'apprivoiser quitte à forcer son respect pour être écouté. Intéressant.

Mais tandis que l'heure et la discussion avançaient bon train, Virgile-Auguste continuait lui aussi d'avancer, entamant un nouveau sujet qui ne sembla guère plus détendu au jeune Jedi, dans un autre genre, que celui de la guerre ou de l'alliance d'Ossus et de l'Ordre mise à mal par les menaces de l'Empire.  Bibliothèque ou pas de bibliothèque sur la planète verdoyante lui sembla soudain être une problématique simple, translucide et beaucoup plus abordable que celle d'avouer ou non. Le blond se rappela de sa discussion, du moins l'une des nombreuses discussions avec Karm à ce sujet. Sur Belsavis, après avoir failli le perdre, il lui avait concédé le "droit" d'en parler à ses plus proches amis, promettant de faire de même. Sauf que Virgile-Auguste n'en était pas un. Pire, c'était le roi d'une planète dont l'Ordre appréciait l'amitié. Le Jedi ne se voyait cependant pas mentir au rouquin, prêtant à ce dernier une capacité de fine analyse qui risquait de mettre à jour un éventuel dérobement. Montrer ouvertement être faible face à la chair était un risque qui pouvait délaver les couleurs de l'Ordre, mais mentir ne pourrait qu'ébranler la confiance de ce dernier. La question personnelle devenait politique. Finalement, le Chevalier choisit de suivre un principe encore plus important que celui un peu désuet qu'il transgressait -avec la tolérance méfiante du Conseil.- la recherche de la vérité.

- Je l'ai été, et je le suis.

Répondit-il simplement tandis qu'un peu de rouge maquillait ses joues. Son nez piqua dans son assiette et le jeune homme pria pour que d'autres questions ne s'échappent pas des lèvres d'un interlocuteur parfois acharné. La jeunesse avait ce droit exclusif d'enfoncer le couteau dans la blessure et de l'y tourner, sans que son interlocuteur ne puisse faire grand chose, mis à part un sourire souffrant et résigné. De cet âge on acceptait la spontanéité, surtout lorsque la personne était appréciée, or le Hapien se rendait compte qu'il commençait vraiment à valoriser Virgile-Auguste. Outre le stress que celui-ci lui imposait involontairement en plus des enjeux politiques, cette rencontre était plutôt agréable.

- L'attachement est difficile à éviter en réalité, et déjà cette règle était transgressée par le passé, puisqu'un Maître et un apprenti sont presque toujours proches. Il y a entre les duos les plus efficaces, un amour sincère qui permet à chacun d'apprendre, de se dépasser. Comment avancer s'il n'y a pas d'illusion, de cause pour laquelle se battre? Cela dit, encore aujourd'hui la prévention quant à ce sentiment toléré est primordiale. Un Jedi doit savoir où est son devoir, ce dernier prévaut sur toutes ses émotions, tous ses liens, il accepte le sacrifice personnel et celui de son amour pour le bien de la communauté qu'il a juré de protéger.

Le regard du Jedi s'était fait plus incisif malgré sa cécité, presque comme s'il avertissait un Padawan ou cherchait à se remémorer ces conditions lui-même afin de ne pas y faillir. Il ne se sentait toujours pas apte à parler de tout ceci, encore emmêlé entre sa voie et ses sentiments mais avait préféré prendre les devants. En étayant des arguments, il espérait répondre par anticipation à des questions aussi intéressantes que douloureuses. Un peu comme prendre en une seule prise un remède désagréable avant que le médecin ne l'y force. Pour lui c'était aussi une bonne thérapie.

- J'ai du faire traduire en justice la personne que j'aimais auparavant. Ce ne fut pas simple, mais c'était dans l'ordre des choses.

Confia le jeune homme avec un soupir douloureux- il avait ceci dit parlé de "personne", encore trop mal à l'aise pour défini le sexe de son ancien amour. Se rendre compte que Jason était un fraudeur, peut-être un meurtrier avait été un coup de sabre-laser dans la poitrine, mais il l'aimait encore lorsqu'il avait pris le comlink pour avertir le département de la police républicaine. Il avait lui-même profité de l'absence de son amant pour récupérer les documents suspects et les apporter au Temple. L'enquête plus ou moins bouclée, il n'y avait aucun danger d'interférer lorsqu'il avait enfin pu faire ses adieux à ce dernier par comlink. Heureusement c'était le répondeur qui s'était chargé de capter son message dans lequel il avouait être le responsable du mandat lancé contre lui, avant de rompre définitivement. Il avait demandé au trentenaire de ne jamais chercher à le contacter, et que de toutes façons, s'il apprendrait à lui pardonner-pour son propre bien- jamais il ne consentirait à lui adresser la parole. Aujourd’hui, le Hapien était encore en plein processus d'acceptation, il commençait juste à pardonner à Jason comme son code le voulait.

- Parmi toutes ces arrivistes, brillera l'aura de votre véritable compagne. Vous êtes encore bien jeune pour ça.

Cette phrase, le roi avait dû l'entendre bien souvent, mais Luke l'avait dit de manière bien différente, sincère, amusée et impliquée. Il comprenait maintenant, combien une relation pouvait peser dans une vie, positivement et négativement. C'était probablement une des raisons pour laquelle l'Ordre tolérait l'amour chez ses membres désormais. Les Jedis, dont Luke, étaient ainsi aptes à saisir certaines émotions typiques des civils, et donc certains de leurs agissements, sans parler du simple bien-être de leurs membres. Comment le Conseil, si bon, si sage pourrait oublier ce fait important? Luke se sentit à la fois coupable d'avoir céder à l'Amour malgré la permission voilée reçue et à la fois reconnaissant envers ses aînés si avisés. Ils lui avaient évité d'horribles souffrances en acceptant sa relation avec Karm. L'idée que l'Ordre ait agit de la sorte pour ne pas perdre quelques bons éléments ne lui était jamais venu à l'esprit car le Hapien se savait remplaçable. Mais dans une famille, qui se contenterait de changer un membre pour un autre? Chacun avait son importance, bien que d'un autre côté ils doivent veiller à se mêler à la masse de toges brunes et de tuniques beiges. Étrange mélange toutefois équilibré où Luke se retrouvait.

- Mis à part le sujet épineux dont nous fûmes forcés de parler, quels sont vos projets à court et à long terme?

Demanda le Jedi intéressé de connaître ce que Virgile-Auguste comptait faire de son règne. En outre, il espérait inconsciemment en finir avec ce fameux thème sur l'amour qui le mettait toujours mal à l'aise.  
Virgile-Auguste d'Ossus
Virgile-Auguste d'Ossus
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Virgile-Auguste accueillit la réponse concise et franche du Jedi avec un simple sourire masquant une certaine déception. Il trouvait son vis-à-vis enchanteur et charmeur et avait bien des peines à faire taire son cœur. Depuis petit, le Roi était abreuvé d’une ambivalence des sentiments. Ne sachant à quel saint se vouer quand le barrage de ses sentiments cédait aux idylles.  Il avait aimé en secret, son meilleur et seul ami à une époque, celle de l’adolescence, des sens malmenés et des questions existentielles. Depuis, il avait tût en lui les pulsions amoureuses envers les hommes et les femmes. La découverte de sa bisexualité par les médias serait un fardeau bien trop lourd à porter. Personne, même pas Thélophilus ne connaissait ses penchants. Son biais était une véritable catastrophe sur la planète conservatrice qu’était Ossus, sans parler de son titre de Roi. Il était une véritable bombe à retardement.  

Je vous envie Chevalier Kayan, vous semblez tellement heureux, votre amie à de la chance de vous avoir.

Les bras croisés, le rouquin avait posé sa fourchette regardait intensément le Jedi, s’abreuvant de ses paroles. Leurs deux situations avaient plusieurs points communs. Il allait demander à Luke ce qu’il adviendrait dans le cas où, le choix cornellien entre la raison et la passion, entre le devoir et l’amour, entre le cœur et la tête. Mais le Chevalier avait sans doute anticipé la question et y répondit sans ambages avec la même franche simplicité qui caractérisait sa personne. Le Monarque fut flatté qu’un presque inconnu se confie à lui dans une cantine remplie de Jedis. Avouant ouvertement qu’il flirtait avec les règles.

Il ne m’appartient pas de juger le bienfondé de votre démarche envers la personne que vous avez aimé. Mais je peux vous dire qu’il faut beaucoup de courage pour conserver autant d’abnégation dans l’exercice du devoir. Votre acte a fait honneur à ce pourquoi vous vous battez, il vous honore Chevalier Jedi.

Répondit en hochant la tête le jeune Roi en continuant à manger doucement avec les manières royales qui étaient les siennes. Le maintien parfaitement tenu, le dos droit, serviette sur les genoux, pliant sa salade sans la couper, il tenait son rang. Sans vraiment y prêter attention d’ailleurs, on ne refoulait pas son éducation, même loin d’elle.

Le roux eut un léger rire aussi innocent qu’une brise estivale à la remarque sur ses propres amours. Naturellement, Luke n’était pas le premier à lui tenir ce discours. Thélophilus s’était assuré de le maintenir à distance de toutes les tentations qui auraient pu le distraire de son devoir d’ancien Prince. Le Fosh voyait d’un très mauvais œil l’immense popularité du jeune prince dont la sensibilité tenue et la timidité touchante avait propulsé au firmament. La réalité était beaucoup plus complexe. Les mariages dans les monarchies comme Ossus se faisaient rarement par amour. Une bonne union assurait une bonne alliance, des terres, des richesses ou un avantage géopolitique quelconque. Les enfants de Rois étaient de très bons partis. Lazare-Amaury avant son tragique décès était promis à la fille du souverain de Metalorm. Son père voyait d’un très bon œil que ce système puisse accroître l’influence d’Ossus auprès de Républicains.

Feu mon père prévoyait de me marier à la princesse de Roche, une alliance entre nos deux systèmes aurait considérablement accru la puissance commerciale d’Ossus. Avec son décès l’accord est devenu caduque. En tant que Roi, je vaux à présent bien que la main d’une princesse de province. Mon système est à l’apogée de sa puissance, j’espère qu’une Reine influente me remarquera quand débutera la saison des bals.

Extérieurement, cela pouvait être surréaliste à entendre, mais jamais Virgile-Auguste n’avait remis en cause ce principe souverain. On ne se mariait pas par amour, ce privilège était réservé au peuple. Il avait accepté ce destin depuis longtemps et c’était en partie pour cela qu’il avait refoulé au maximum toute idée de relation amoureuse. Le devoir avant tout, comme Luke.

Je fais aussi passer mon devoir avant mes envies, tel est notre destin Chevalier Kayan.

Dit-il enfin en souriant pour plaisanter cachant du mieux qu’il le put le léger malaise que pouvait entraîner ce type de discussion. Plongé dans un drôle de paradoxe, le Roi ne sut comment continuer la discussion. D’une part, il se sentait très, trop à l’aise avec Luke, lui si discret et si peu prompt à étaler les rouages de sa vie. D’autre part, il était en mission diplomatique au cœur du Temple Jedi et ne pouvait se permettre de monter le moindre signe de faiblesse ou de doutes. Aussi, il fut à moitié triste et à moitié soulagé quand le blond changea de sujet.

Je ne sais pas trop, mon agenda est bien rempli. Mes Conseillers prennent un malin plaisir à me priver de mon seul plaisir, je n’ai presque plus le droit de piloter seul. Je dois visiter nos alliés pour me présenter et pour sceller nos nouvelles alliances. Maître Thélophilus se charge des sujets les plus épineux.

Le Grand Chambellan avait effectivement pris beaucoup de place dans la gestion des affaires courantes du système. Certains médias se plaisaient même à titrer « Qui dirige réellement Ossus ? ». Cela n’avait pas d’importance aux yeux du Roi qui confierait sa vie à son ami de toujours. Même si il était conscient qu’il ne prenait que très rarement de décision sans son aval. S’il avait eu seulement la moitié du courage de son père ou de son frère les choses auraient été différentes. Aujourd’hui, sa Cour était sa soupape de sécurité, victime presque volontaire des décisions prises en son nom par les autres.

Je dois entamer une tournée dans l’Espace Hutt.  Je crains que la revue de nos partenaires orientaux ne me soit moins plaisante que votre rencontre. Les Seigneurs de guerre sont de précieux alliés, je ne peux guère m’offrir le luxe de ne pas les rencontrer.

Le programme était déjà prêt. Le Roi avait une dizaine de systèmes à visiter et autant de monstres à rencontrer. Au fond de lui, il appréhendait. Rien ne lui arriverait – en théorie -, les Hutts avaient trop besoin d’Ossus pour blanchir leur marchandise vers la République mais en pratique, on ne pouvait jamais faire totalement confiance aux Seigneurs, tous les Rois d’Ossus en étaient conscients.

En ruminant il eut une idée qu’il exposa à Luke presque surexcité, ne mesurant pas toutes les répercussions que cela engendrerait.

Voudriez-vous m’accompagner dans ma tournée de l’Espace Hutt. Enfin, si vous le voulez et si l’Ordre l’accepte. Vous seriez un précieux allié dans cette longue tournée diplomatique. Il vous faudra en revanche dissimuler votre propre nature, je ne suis pas sûr qu’un Jedi soit le bienvenue en contrée Hutt.

Luke lui inspirait une étrange confiance et il n’était pas contre passer plus de temps avec lui. Maître Thélophilus allait hurler et s’écorcher le bec mais après tout, quelle meilleure protection qu’un Chevalier Jedi, alliant à la fois sagesse et force.  Virgile-Auguste, tout comme Luke ignorait beaucoup des accords qui liaient Ossus aux dégénérés Hutts. Le Roi se doutait que les  activités n’étaient pas toutes légales et que cela ferait grincer des dents. Mais en ce moment précis, c’était le cadet de ses soucis.
Me feriez-vous cet honneur Chevalier Kayan ?
Luke Kayan
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Superbe, mystérieuse, langue traîtresse où le féminin refusait de se dissocier du masculin au moment opportun. Votre ami(e). Comment ces deux empotés auraient-ils pu saisir qu'ils partageaient un autre point commun, honteux, douloureux, secret. Mais qu'importe au final, Virgile-Auguste et son guide s'entendaient à merveille, le déjeuner frugal quoique frais se déroulait sous des hospices sincères, chaleureux malgré une tendance à rougir de la part des deux interlocuteurs. D'aucuns auraient jugé de l'extérieur le dialogue trop prudent, lent, toutefois, ils semblaient se contenter de leur rythme de croisière, eux.

- Je comprends.

Si les lèvres du Jedi s'étaient entrouvertes pour protester face à l'injustice, elles s'étaient rapidement refermées. Il ne pouvait pas juger des moeurs royaux, ce serait aussi déplacé qu'inconvenant, et risqué aussi. Cependant une pointe de tristesse était clairement lisible dans son regard plus si absent que ça.

- Je ne doute pas vous inclurez la sagesse et la bonté dans les valeurs que cette Reine influente doit avoir pour vous séduire et régner avec vous sur le peuple d'Ondéron.

Ce n'était qu'un moyen détourné de conseiller le roi ou peut-être de l'encourager, le défier? Luke était loin de toutes ces considérations, en réalité bloqué par la bienséance dû à un souverain, il se mordait la langue avec prudence et chagrin. Ce destin lui semblait pire que celui des Jedis auparavant condamnés à ne pas aimer, aujourd'hui à accepter le sacrifice si ce dernier se présentait, or il se présentait souvent. Leur situation était semblable, différente, terrible et honorant, mais le Hapien ne le voyait pas, incapable d'être objectif en ce qui concernait son Ordre, son cher Ordre à qui il devait tout. De ce fait, il ne saisissait pas non plus le compliment du roi. Comment ça courageux? Au contraire, le Hapien s'estimait idiot pour n'avoir rien remarqué, ou plutôt s'être senti attiré par le côté voyou de Jason qu'il estimait limité à de gentilles frivolités, de quoi pimenter sa routine de Jedi trop sage.

Quoiqu'il en soit, Luke ne pouvait rien répliquer à Virgile-Auguste, lui aussi faisait passer son devoir avant ses désirs bien qu'en ce moment, par chance, l'un et l'autre soient compatibles aujourd'hui. Si les choses changeaient, le blond n'était pas du tout sûr de pouvoir agir comme à l'époque, cette fois, il était réellement très amoureux quoiqu'il s'en défende. Heureusement l'une des raisons de sa tendresse pour Karm résidait dans sa loyauté envers l'Ordre. Cette fidélité, tous deux la vivaient et la saisissaient contrairement à Jason qui, loin de refuser quelques principes de l'Ordre, rejetait la communauté en bloc. Vraiment, comment Luke avait-il pu se laisser aveugler de la sorte par ce fichu ambassadeur. Des fois, la colère l'envahissait et il se demandait si son ex avait agi par pure impétuosité où s'il avait dans l'idée de l'entraîner vers le fond, c'est-à-dire les magouilles voir des meurtres. Cela arrivait de moins en moins par chance, il se détachait de Jason exactement comme il avait dû le faire de sa propre mère qui le maltraitait. Ceux-ci ne faisaient plus partie de son quotidien et comme il le disait parfois, autant que sa cécité serve à quelque chose, il n'aurait plus jamais à les voir et s'en portait à merveille.

La proposition du rouquin interrompit le geste de Luke qui posait ses couverts dans son assiette vide, renonçant au dessert - un flan- qu'il reposerait certainement sur les plateaux à disposition des élèves. Il coula un regard plutôt précis à son interlocuteur. Ce dernier se rendait-il bien compte du fracas qui pouvait se produire? Ossus avait ses enjeux, et le blond n'était pas stupide, du moins plus assez naïf pour croire que tout serait légal, lors de cette tournée. Accepter un Jedi dans ses rangs pouvait constituer une catastrophe en soi, alors en inviter un... Le Chevalier apprécia cependant le geste qui paraissait sincère, dénué de mauvais sentiments songeait-il. Évidemment si tout se passait relativement bien, Luke serait une espèce de certificat sur pattes, annonçant par la suite au Conseil qu'Ossus avait les pattes blanches et pures, mais le danger semblait si grand à côté que le Hapien imagina Virgile-Auguste sincère. Pas sûr que sa cour apprécie l'initiative. Ni lui qui n'éprouvait guère l'envie de louvoyer entre deux feux croisés. Luke était précisément mauvais pour cela d'ailleurs, et c'était la matière où il pêchait particulièrement en tant que diplomate. Laisser passer, jouer les aveugles lui était compliqué. Il avait tendance à tout dénoncer, tout refuser car selon lui, les discrètes fissures n'étaient que des promesses futures d'immenses brisures, d'avalanches mortelles. Il fallait réparer les brèches à peine étaient-elles remarquées, or il appréciait le souverain d'Ossus, du moins de prime abord. S'opposer à lui semblait donc délicat.
Toutefois conscient de son devoir, le Jedi répondit d'une façon modérée, prudente.

- Et bien c'est une belle preuve de confiance, je vous en remercie. Cela dit le Conseil aura le dernier mot. Je ne sais pas vraiment si cela rentre dans mes fonctions ou s'il préférerait vous attribuer un maître plus expérimenté. S'ils acceptent, puis, me demandent d'effectuer cette tournée avec vous, je m'y attellerai avec plaisir.

Et inquiétude, certes, mais le jeune homme savait que ne pas le montrer était d'être professionnel. Il n'allait rien montrer à son vis-à-vis, d'autant plus qu'il avait été sincère. Malgré ses préoccupations, les conflits d'intérêt qui surgiraient obligatoirement, cette "tournée" pourrait être intéressante, du moment que le Conseil lui accordait ce rôle, bien sûr.

- Bon, et bien, vous ne vouliez pas essayer un sabre-laser?

S'amusa soudain le Jedi en se levant pour ranger son plateau dans l'espace prévu à cet effet. Il invita implicitement le roi à le suivre en marquant l'arrêt sur le seuil de la porte. Les deux hommes se rendirent ensuite dans une salle d'entraînement, vide et froide de prime abord, cela suffirait. Luke sortit de l'armoire un sabre-laser simple, sans aucune décoration. L'épée de lumière pouvait s'activer sans faire appel à la Force et la lame blanche était réglée sur le minimum. En cas de maladresse, le visiteur subirait de légères brûlures. Le Chevalier était un peu inquiet quant à cette séance, mais une promesse était une promesse.

- Tenez.

Calmement, le blond fit un pas en arrière, laissant le souverain soupeser le manche, allumer le sabre, sentir la lame naître puis grandir et enfin s'épanouir. Les guerriers appréciaient spécialement cette impression. Sans lui offrir cet aspect mystique, Luke avait apprit à apprécier cet instant qui précédait la bataille inéluctable, quand les négociations avaient échouées. À la fois léger et lourd, silencieux mais bruyant, le sabre-laser était très particulier. On se sentait dangereux tout en étant "pur". L'atmosphère en devenait unique, spéciale, fantastique et inquiétante.

Luke se saisit se son propre sabre-laser accroché à sa ceinture, fermement maintenu par un lacet de cuir contre sa ceinture, contrairement à certains qui aimaient le sentir se balancer à chacun de leurs pas. Quitte à perdre du temps en le tirant le jeune homme favorisait la sécurité. Il le garda en main sans l'allumer, laissant cet honneur au "Jedi" en herbe.
Virgile-Auguste d'Ossus
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Virgile-Auguste inclina la tête en signe d’assentiment quand Luke détailla les compétences requises pour sa future femme. Ces critères n’étaient en réalité que secondaires, les deux principaux étaient que la future reine plaise à sa mère et soit originaire d’un monde suffisamment influent pour que ce mariage soit rentable. Pragmatique au possible, le jeune monarque savait que l’amour était réservé au peuple et visiblement aux Jedis. A presque dix-neuf ans, il devait d’ailleurs se dépêcher. Son père avait été marié bien plus jeune par son propre géniteur soucieux d’offrir le meilleur parti à Ossus. Un pari gagnant. Le physique peu avantageux de Virgile-Auguste à ses yeux était la preuve qu’il ne fallait pas attendre trop longtemps. Bien sûr, il rencontrait beaucoup de succès mais les cœurs vibraient plus pour sa couronne.

Puisse l’avenir et Talla vous donner raison Chevalier Jedi.

Conclut le jeune homme pour définitivement clore cette discussion qui n’avait au fond rien à faire dans un échange diplomatique et qui le mettait mal à l’aise. Le glorieux Roi d’Ossus était hors de son rôle à discourir amourette avec un Chevalier Jedi, il devait absolument se ressaisir. Si son frère ou son père avait pu entendre la teneur de leurs échanges, ils auraient sans doute eu honte de lui. Aussi sympathique que puisse lui apparaître le Jedi qui lui faisait face, Virgile-Auguste était ici en tant que Roi par en tant qu’adulescent fleurette venu compter les pâquerettes et se rependre. Si les intêrets d’Ossus et des Jedis étaient convergents, leur alliance restait avant tout une affaire de circonstances. Sans cette grande bibliothèque et les artefacts le plus antiques qu’elle recelait, jamais un protectorat n’aurait été mis en place et jamais l’innocent monarque n’aurait pu poser se prunelles sur la silhouette élancée de Luke.

Le destin se riait d’eux, car en d’autres circonstances, ils auraient pu s’aimer.

Ma cour formalisera la demande et gérera la faisabilité auprès du Conseil Jedi, mais si Jedi il doit y avoir je n’accepterai pas d’autre Jedi que vous Chevalier Kayan.

Dit-il fièrement en souriant tendrement.

Il le pensait, naturellement les choses ne seraient pas aussi simples. Le jeune amoureux avait beau être souverain, Thélophilus déciderait seul si la présence d’un Chevalier Jedi serait une bonne idée en territoire Hutt. Certaines activités d’Ossus n’étaient pas très propre, même Virgile le savait. C’était plus son cœur qui parlait que vraiment sa raison. L’idée de passer plusieurs jours avec le beau et preux Chevalier ne pouvait que le réjouir mais c’était pratiquement impossible, le protocole, la présentation. Luke aussi beau et avenant soit-il ne pouvait se substituer à son peuple. Les Jedis et leur vertu pouvaient être encombrants.

Virgile-Auguste ne pensa pas à débarrasser son plateau lui-même, par automatisme, trop habitué à être assisté dans chacun de ses gestes par une horde de valets dévoués. Il suivit son protagoniste à travers de nouveaux couloirs tout en réajustant son uniforme.

Je ne suis pas sûr que cela soit une si bonne idée finalement.

Sans vraiment oser refuser, il se retrouva dans cette grande salle. Il sentit le stress monter en lui. Avant de se saisir du sabre il vérifia que la porte était bien close et que l’opacité de la vitre les laissaient invisibles aux yeux des éventuels curieux.

Je dois dire que c’est assez impressionnant, mais je crois de mémoire qu’il est pratiquement impossible de manier une arme telle que celle-ci sans recourir à la Force.

Murmura presque le Roi en soupesant l’arme. Impressionné, une si petite chose capable de faire tant de dégâts.

Maladroitement il l’alluma et le tendit à la verticale tout en fixant la lame blanchâtre. Avec précaution le jeune homme approcha sa main pour ressentir la douce chaleur qui émanait de cette lame même à sa plus faible puissance. Maladroitement, il fit des petits gestes lents comme pour essayer de s’approprier la lame. Il n’avait jamais été à l’aise avec les armes, malgré un an à l’école de guerre où il avait surtout manié le fusil il était plutôt maladroit avec les armes blanches.

D’ailleurs la seule arme qu’il portait usuellement, le baiser de Talla, était une arme d’apparat qui n’était sortie de son fourreau que pour adouber les Seigneurs.

Je croyais que les sabres étaient bleus ou verts, en tous cas ceci d’une prodigieuse beauté.

L’uniforme d’apparat du Roi n’était pas non plus fait pour faciliter ses gestes.

Je vous rends grâce de m’excuser par avance pour mes piètres compétences martiales, j’espère que vous veillerez à ne pas me blesser. Pour tout vous dire, je suis plus à l’aise avec un volant entre les mains et pour être tout à fait sincère, je suis plus habitué à couper des rubans qu’à manier les armes.

Nota le monarque un peu plus sérieusement qu’à l’accoutumé en observant anxieux le blond tripatouiller sa propre arme. Il faisait relativement confiance au Jedi mais craignait tout de même pour sa petite intégrité physique. Le stress montait jusqu’à empourprer ses joues tachetées de rousseur.

Avez-vous déjà pris des vies grâce à votre sabre ? Y avez-vous pris… du plaisir ?
Luke Kayan
Luke Kayan
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hj: désolée pour le retard vraiment... C'était un rp plus long et plus complexe, or j'avais peu de temps mais sache que je l'apprécie toujours. Je pense que je ne mettrai plus autant de temps pour la prochaine réponse haha.


- Le sabre à lame blanche que vous tenez est une arme d'entraînement. La taille et le poids que je vous ai choisi correspondent, cela dit, au véritable poids de son homologue plus dangereux. Il est techniquement possible d'utiliser un sabre-laser sans la Force en réalité, mais la vélocité de certains gardiens- des Jedis tournés vers l'art guerrier- est effectivement inégalable, y compris par les meilleurs athlètes en escrime car ils usent de la Force. À un niveau plus modeste, nos dons nous aident à anticiper certains coups potentiellement dangereux, cependant, cela reste un genre d'épée. Plus que la Force, c'est l'entraînement ainsi que la connaissance, et reconnaissance de nos limites qui nous permet de la manier dans un cadre sécuritaire au possible.

Souligna le jeune homme qui, malgré sa grande passion pour la Force, prônait un savoir aigu des bases au sabre-laser plutôt que l'improvisation de parades parfois dictées par leur amie mystique. Il était particulièrement scolaire dans les domaines qui lui coûtaient davantage d'efforts et ne lui étaient pas naturels. Sans doute son petit côté fonctionnaire pointilleux qui ressortait. C'était donc dans ce fameux cadre sécuritaire que le Hapien évaluait les progrès de son singulier élève aujourd'hui. Il s'approcha doucement afin de ne pas l'effrayer, puis, après un temps d'hésitation dû à une gêne compréhensible, décida d'enserrer la chair du roi de sa main. Il avait effectué ce geste lentement afin d'obtenir l'accord ou le refus tacite de ce dernier qui n'avait qu'à laisser son bras ou le retirer. Dans le prolongement de la lame bourdonnante, Luke avait repéré l'avant-bras de l'homme. Il laissa glisser ses doigts fins jusqu'à parvenir au poignet.

- À l'arrêt, veillez à maintenir la lame bien perpendiculaire, détendez vos muscles, au risque de crampes désagréables. Le sabre-laser à l'arrêt est plutôt stable, il n'y a donc rien à craindre de lui.- Tandis qu'il corrigeait la position du dirigeant d'Ossus après avoir cherché son pied avec le sien et l'avoir redressé, Luke suivait la conversation.- Il existe de nombreuses couleurs de lame, lesquels lui sont conférés par un cristal que le Padawan doit chercher lors d'une quête pour construire son sabre-laser. C'est en général le cristal qui choisit le Jedi. Le vert s'attribue en général aux Jedis Consulaires, les diplomates comme moi, les bleus aux guerriers, les jaunes, plus rares aux sentinelles, c'est-à-dire ceux qui pratiquent autant les arts martiaux que ceux des pourparlers. Il me semble qu'il y en a aussi des violettes, encore moins communes.

Récita le chevalier d'une voix un peu plus absente, moins expressive, ce qui devait à sa concentration. Ressortir ses leçons théoriques de Padawans n'était pas difficile en général étant donné son excellente mémoire ainsi que ses révisions régulières, seulement cette histoire de couleurs lui parlait peu et il avait donc de la peine à attribuer des sentiments à sa leçon.

- Chacun ses talents. Voyez-vous, si j'évoluais un volant entre les mains, il faudrait davantage s'inquiéter de l'intégrité physique d'autrui que de la mienne. - s'amusa le Hapien, tout à coup bien plus chaleureux. Il avait à cœur de rassurer le -trop- jeune souverain qui manquait de confiance en soi. La question suivante, beaucoup plus embarrassante reçu une réponse sur le même ton, solennel et emprunt d'un certain respect.

- Non. Et je dois avouer que mon entêtement faillit me coûter la vie face à cet adversaire assoiffé de sang, sans raisonnement possible. Je sais qu'il peut arriver un jour où le choix me sera impossible et j'agirai, mais seulement si la vie de civils court un péril imminent. J'admets ne savoir aucunement si je serais capable, au nom de la mienne, de retirer une autre. Les battements de mon coeur ne valent pas plus que ceux d'un autre, y compris criminel. Certains Gardiens me trouvent idéalistes, ridicules, et il est vrai que je pousse parfois nos préceptes au bout. C'est cependant ma manière d'être. En cela il me semble que je réponds à votre question sous-jacente: jamais je ne prendrai plaisir à tuer, moi ou n'importe quel Jedi. Si l'un d'eux le faisait, il serait dès lors, autre chose qu'un Jedi.

Expliqua le jeune homme en choisissant soigneusement ses mots, bien que ceux-ci, de part la nature même du sujet demeurent durs, inquiétants. Oui, un Jedi pouvait sombre. Oui, ce traître devenait un danger public, sur-entraîné, comblé de pouvoirs, armé d'un sabre et de sa colère, mais pour cette Ombre, combien de petites lumières se dressaient devant les civils? Que serait-il advenu des Sensibles si l'Ordre ne s'était pas érigé? Luke soupçonnait une organisation beaucoup plus sombre de profiter de ces enfants perdus, abandonnés à leurs pouvoirs incontrôlables. Lui-même aurait continué d'émettre son espèce de bulle protectrice ravageuse à chaque contrariété. Son don aurait-il évolué? Serait-il devenu dangereux? Possible. L'Ordre donnait donc vie à des monstres, mais il empêchait surtout de nombreux potentiels criminels de le devenir, leur offrant une alternative tellement plus belle, plus juste. Tuer les enfants Sensibles à la naissance étant impossible, ne restait plus que la solution de continuer dans leur voie, de tenir bon face à la Noirceur, sabre à la main s'il le fallait, tout en conservant le cadre. Le même utilisé pour un gamin qui faisait ses premiers pas et à qui on plantait un bâton entre les mains. Le même pour de jeunes adolescents usant d'un sabre-laser d'entraînement puis de leur première vraie lame, le même pour des adultes qui devaient continuer de s'interroger, d'effectuer de nombreuses introspections afin de demeurer droits.

- Je ne vous blesserai pas. En outre, si vous vous sentez trop mal à l'aise signalez-le moi et nous arrêterons derechef.

Luke hésita même à lancer le premier échange, cependant il avait envie que Virgile-Auguste passe sa première crainte pour ne pas ensuite regretter sa terreur soudaine. Ainsi, le jeune homme se sépara de l'élève puis tendit sa lame à l'oblique. Cette dernière glissa sur la lame d'entraînement, la frôlant presque comme une caresse. Dans ce contact, Luke n'exerça aucune force, laissant l'option au rouquin de prolonger le crissement particulier de deux lames frottées l'une à l'autre ou d'exercer une poussée, signal, invitation pour un duel.

Pendant que le blond exécutait ces gestes basiques, parfaits et fluides, il songeait aux précédents propos du roi. Ce dernier refuserait donc d'être accompagné par tout autre Jedi. Était-ce une bonne chose ou non? Comment considérer ce geste d'exclusivité qui semblait déjà se tisser. Ce devait être une stratégie et un peu d'instinct sans doute. Qui préférerait l'inconnu au connu au moins correct?
Virgile-Auguste d'Ossus
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Virgile-Auguste bien que peu à l’aise avec le sabre laser était conscient de la chance qui était la sienne, bien peu de civils avaient l’honneur de prendre en main une arme si symbolique entre ses mains. Le jeune monarque frissonna au contact des mains de Luke sur son poignet. Il se laissa docilement manipulé par son professeur ne parvenant pas à feindre le bonheur qui lui procurait ce moment presque irréel. Ô bien sûr, sa Cour n’aurait pas apprécié cette démarche, un Roi était fait pour diriger une armée, pour rendre la justice par le sceptre plutôt que par l’épée. Mais dans l’intimité du Temple, le roux pouvait être ce qu’il décidait d’être.

Vous semblez exceller en tant que professeur là où je fais un bien piètre disciple Chevalier Kayan. Avez-vous un vrai padawan ?

Virgile-Auguste ferma un instant les yeux pour ressentir pleinement l’échange corporel pourtant bref avec Luke en sentant ses muscles se raidir sur l’arme qu’il tenait en main.

Diplomate, voilà un point que nous partageons, j’ignore si je puis briller dans ce domaine mais il me sied bien mieux que l’art de la guerre. Une preuve de plus s’il en fallait un que vous seriez un allié idéal lors de mon voyage en pays Hutt.

Le Roi fut ravi de voir Luke se détendre et répondre en souriant à ses remarques, dans son esprit les Jedis étaient souvent dépeints en personnages austères, rotorique et ne prêtant guère d’intérêt aux traits d’esprits. Il était simplement ravi de voir qu’en plus d’être agréable à regarder,

Luke brillait par son empathie. Thélophilus son Maître de toujours n’avait jamais passé la barrière de l’intimité profonde, il ne souriait jamais. Cette barrière, Luke venait de la rompre bien malgré lui sans doute. Il avait percé la faiblesse du monarque, celle de n’avoir presque jamais eut le sentiment d’être aimé. Il fallait qu’il se reprenne, le pourpre sur ses joues pouponnes ne devait pas lui faire oublier qu’il était ici en représentation. Mais pourquoi n’y arrivait-il pas.

Votre sagesse est un atout précieux pour la galaxie, beaucoup devraient prendre exemple sur vous. Je veillerai à le faire personnellement. Ma position de Roi m’obligera sans doute à prendre des décisions difficiles, je m’inspirerai alors de vos préceptes.

Le contact physique fut rompu beaucoup trop vite au goût du monarque alors qu’un nouveau ballet s’ouvrait quand le Hapien alluma son sabre bleu et le plaça au contact du sien. Faisant honneur au rang qui était le sien, Virgile-Auguste attaqua, doucement et paisiblement mais sans maladresse aucune. Il échangea quelques coups très faiblesses ressemblant plus à des katas qu’à de réelles attaques mais il fallait pas brûler les étapes.

Sage diplomate, preux combattant, quels autres talents dissimulez-vous sous votre bure Chevalier ?

Questionna non sans malice le jeune Roi en souriant benoîtement lui aussi capable de traits d’esprits quand la situation l’imposait. Le cœur fragile, peiné de n’avoir jamais été aimé par ceux dont c’était le devoir, le roux trouvait en Luke une figure rassurante presque aimante, il aurait aimé le prendre dans ses bras pour lui dire à quel point il était triste de la mort de son père et de son frère qui pourtant ne lui avait jamais affiché que du mépris, que combien cette couronne était lourde pour sa tête rêveuse qui n’aspirait à rien d’autre qu’une vie paisible loin de préoccupations politiques et des querelles de frontières.

Il eut une idée qu’il trouvait presque égoïste, l’idée de garder Luke proche de lui devenait de plus tentatrice.

Je suis un homme extrêmement exposé. A l’intérieur de mes frontières beaucoup voudraient voir ma tête tranchée pour que la couronne tombe : les révolutionnaires, les généraux, le clergé, mes vassaux ; tous ont au moins une bonne raison pour que je sois le dernier Roi de ma dynastie. A l’extérieur, je suis proche de l’Empire et des bordures Hutt, la paix est fragile. Mes conseillers me cachent les menaces de mort pour ne pas m’effrayer, ils sont très prévenants. Feu mon père était bien plus à même de gérer ce système sans l’aide de l’Ordre Jedi.
Une nouvelle passe amicale plus tard, il alla finalement au bout de sa pensée.

Je pourrai faire demander au Conseil de faire de vous mon garde du corps. Je dormirai ainsi plus tranquille et… je pourrai vous enseigner comment piloter un speeder à mille kilomètres heures à travers les plus belles montagnes d’Ossus, à l’heure où le soleil déverse son impétueuse lumière sur les plus beaux paysage que tout homme devrait avoir vu avant sa mort.

Après tout, il était le Roi et tous devaient se plier à son pouvoir issu du sang même de Talla. L’Ordre Jedi avait tout à gagner à un rapprochement avec Ossus. La grande bibliothèque et le centre de recherche était un atout capital, un asset qu’il fallait protéger comme le disait les militaires. S’il était naïf, Virgile-Auguste avait très bien conscience des forces en présence.

Mais je m’emballe sans doute. Cette idée pourrait-elle vous plaire ? Mais peut-être avez-vous d’autres combats à mener, je serais égoïste si je vous empêchais de servir d’autres causes disons… moins personnelles.

Demanda respectueusement le Roi en souriant à belles dents.
Luke Kayan
Luke Kayan
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- Oui, depuis peu.

Concéda Luke dont le sourire s'affadit un peu. Sans s'éteindre, son regard trahit un zeste d'inquiétude sincère. Ces derniers temps, il s'était attaché à Eckthor mais craignait toujours de commettre une erreur qui condamnerait le pauvre adolescent, le ralentissant ou le rendant inapte à passer un jour les épreuves de Chevalerie. Virgile-Auguste, trouvait-il, était bien flatteur. L'idée le fit sourire, comment ne pas apprécier la gentillesse presque naïve du Roi?

- Je continue de penser que vous me sur-estimer, surtout au niveau du Vol. Malgré le plus patient des enseignements de votre part et le secours de la Force, je resterai indéniablement myope comme une taupe en plein jour.- Autrement dit, irrémédiablement aveugle.- Si vous insistez sur les talents toutefois, faisons fi de fausse modestie, je me débrouille pas mal pour faire de bons sandwichs bien frais. Allons, ne déployez pas tant d'arguments doux pour faire dévier ma concentration! En garde!

Le Chevalier osa quelques bottes très simples qui venaient se coucher presque docilement sur la lame d'entraînement de Virgile-Auguste. Ce faux modeste ne manquait en réalité pas d'adresse et le Hapien qui remarquait son assurance grandir n'hésita pas à monter un peu le niveau. Juste assez pour donner du piquant à l'échange sans mettre en danger le duelliste.

- Ne descendez pas trop la lame, je l'entends bourdonner près du sol. Vous aurez du mal à la redresser et ne seriez pas assez vif pour parer un coup. Il ne faut pas laisser son buste à découvert.

Proclama le tranquille mais ferme professeur. Si calme soit-il, pourtant, une proposition du rouquin le fit vaciller, d'ailleurs sa propre lame traîna, illustrant ce qu'il ne fallait pas faire. Après avoir remonté sa garde, le blond prit le temps de la réflexion, maintenant sa position en défense sans chercher à se mouvoir davantage. Les mots de Virgile-Auguste méritaient une pensée profonde même si le timide Luke eut pour réflexe de tout nier en bloc, refusant la confrontation avec... Quoi? Avec cette chose qui couvait et qu'il découvrait petit à petit malgré lui sans se sentir apte à poser des mots dessus, à l'arrêter. L'attachement soudain, prompt du roi pour sa personne ressemblait au sien, mis à part une divergence, légère, presque imperceptible. Tandis que lui-même sentait grandir une affection rapide mais innocente à son égard, le souverain d'Ossus semblait déborder d'idées pour le maintenir à ses côtés. Luke se raccrocha à l'évidence: il était le seul Chevalier que Virgile-Auguste connaissait, l'ambiance mystique du Temple, les légendes et cette visite un peu spéciale le poussaient à l'idéaliser. C'était plutôt surprenant de la part d'un roi, mais peu de celle d'un enfant de 18 ans. Luke sentit une certaine peine mordre son coeur. Ce n'était pas de la pitié-il avait trop de respect pour son cadet pour lui offrir ce sentiment au rabais- sinon de l'empathie. Lui-même s'était parfois senti seul mais ce n'était rien comparé à Virgile-Auguste si l'on en croyait ses aveux. Sa cour était peut-être prévenante mais apparemment pas amicale. En tout cas, Luke n'avait pas entendu le mot confident ou amitié dans son explication. Se faisait-il des idées? Le roi usait-il d'un habile stratagème? Le blond décida que non. Il n'y avait aucun intérêt à cela, pas avec un jeune Chevalier peu puissant. C'eût été Saï Don que le rapprochement aurait paru plus suspect, mais lui qui n'avait accès à aucune donnée sensible. Il fallait cesser l'égocentrisme sous couvert d'une fausse, sale prudence.

- Les Jedis protègent parfois des Citoyens ou des Personnalités victimes de menaces imminentes, si vous le ressentez -Le ton du Chevalier alternait entre douceur et fermeté car il voulait que Virgile-Auguste comprenne l'importance de cet appel à une protection particulière. On devait y avoir recours en cas de vrais problèmes, qui plus est, suffisamment retors et graves pour qu'un autre civil professionnel soit incapable de les enrayer.- vous pouvez effectuer cette demande auprès du Conseil. Pendant une période limitée, le temps que cette dite menace soit écartée, il se peut que l'on vous confie à ma garde. Encore une fois j'aimerais insister sur le fait que je ne suis pas le plus indiqué pour se faire malgré le plaisir, l'honneur que cela représenterait pour moi. J'ai déjà, ceci dit, effectuée une mission de ce genre donc je l'accepterais.

Le jeune homme espérait que cet entre-deux, ce juste milieu dont il appréciait tant le recours, plairait à Virgile-Auguste. À défaut de renoncer totalement à l'Ordre, Luke serait un temps le garde du corps et enquêteur du roi d'Ossus.

- En général, quand l'Ordre nous envoie répondre à ces demandes, nous ne nous contentons pas de jouer les gardes du corps, nous enquêtons également sur les sources dont émaneraient ladite menace. Il faudrait donc que votre Cour ou vous-même soyez prêts à accepter qu'un Jedi accède aux coulisses de votre Royaume, le tout dans le respect de votre intimité, autant que possible évidemment. Si vous êtes constamment -hélas- interpellé de façon agressive ou menacé, je vous conseille d'engager un spécialiste en protection sur votre Planète, mieux adapté. Si c'est ponctuel et particulièrement inquiétant, appelez-en au Conseil qui vous portera secours. Je ferai de même de tout mon coeur, si ce dernier juge que je peux vous aider.

Luke ne pouvait pas quitter son Ordre, il ne serait jamais garde du corps d'un seul homme, beaucoup trop habitué à sa neutralité, ce recul auquel on l'avait éduqué pour aider le plus grand nombre et surtout les plus démunis. En tout cas, le jeune Jedi espérait que son alternative plairait au Roi. Il avait l'impression de danser sur un fil en hauteur, sans aucune protection. Être sincère tout en demeurant prudent, être empathique et objectif à la fois, de vrais numéros d'équilibriste. Luke ne voulait surtout pas froisser leur grand allié, mais aussi un adolescent à la vie compliquée. Subtilement compliquée quand on observait de prime abord ses richesses et sa position sociale. Personne ou presque n'admettrait le malheur de ce garçon mais Luke essayait au moins de le comprendre, sachant de part sa mère que les riches n'étaient ni forcément heureux, ni équilibrés. Que pouvait-il faire pour ce jeune homme? Il n'osa pas poser une question hautement indiscrète: qui prendrait le rôle de roi si Virgile-Auguste démissionnait. Ce dernier le désirait-il au fond?

Le Hapien dressa sa lame, toujours immobile. Par réflexe il envoya une onde de Force qui devait l'inviter à attaquer avant de s'en rappeler. Ah oui, c'était vrai. Feignant une fausse avancée, le jeune homme réitéra son invitation, dans un langage que le manieur de la lame de Talla saisirait normalement. À lui de lancer l'assaut.
Virgile-Auguste d'Ossus
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L’essentiel est invisible pour les yeux, Chevalier Kayan.

Avait répondu Virgile-Auguste avec un certain mysticisme quand Luke lui rappela sa condition d’infirme. Les passes d’armes étaient cordiales. Le monarque ne voulait surtout pas être blessé dans cet échange de coups diplomatique. Peu porté sur les armes, le roux avait reçu comme tous les membres de sa famille un entraînement rigoriste au maniement du sabre qui lui avait offert les bases. Le sabre laser d’entraînement était beaucoup plus léger et maniable que sa propre arme d’apparat qui pesait presque deux kilos. Naturellement pacifique, Virgile-Auguste espérait de tout son cœur que les prochaines batailles seraient menées sabre à la ceinture, or, tous ne partageaient pas sa sagesse.

Il était absorbé par la grâce quasi surnaturelle de Luke, impressionné par son habilité en dépit de son handicap, captivé par la tranquillité paisible qui émanait de cet être si particulier qui l’avait hypnotisé au point d’ourdir des plans pour le garder proche de lui. Le devoir envers la couronne était si petit face à un grand cœur épris.


Ce serait un honneur, les menaces sont nombreuses et l’Ordre également tout intérêt à ce que les précieuses archives Jedi, la bibliothèque et le centre de recherche sur Ossus ne pâtissent pas de ma potentielle chute au profit d’une dynastie moins, disons, prévenante.

Avança Virgile-Auguste ne profitant de la pause. Il était malin, menacer sans menacer et faire valoir leurs intérêts communs. Depuis des milliers d’années, les trésors Jedis cachés sur le système d’Ossus étaient protégés par les monarques, nul ne pouvait s’en approcher sauf autorisation spéciale. Les secrets, les holocrons dont même Virgile-Auguste n’avait pas connaissance attiserait les velléités impériales ou celles des mercenaires qui n’hésiteraient pas à vendre ces trésors issus de temps oubliés.


Voyez-vous, le Maître Jedi Odan-Urr lorsqu’il s’allia à mon aïeul bien avant notre naissance, avait compris que la dynastie qui est mienne serait allié des Jedis. Ma famille n’a jamais fait défaut à ce serment et ne le fera pas. Mais je peux vous assurer que certains de mes ennemis n’hésiteraient pas à vendre vos secrets au plus offrant.

Un moyen comme un autre de s’assurer que Luke ne serait jamais très loin de lui. Sa cour mettrait probablement ces arguments en balance devant la gouvernance de l’Ordre. C’était une demande égoïste, Virgile-Auguste le savait mais sa raison, peau de chagrin était un faible adversaire à sa passion soudaine. La nouvelle remarque de Luke sur l’ingérence que pourrait avoir les Jedis dans la gestion d’Ossus lui arracha un sourire gêné. Cela était parfaitement impossible. Les Ossiens étaient trop liés aux Hutts. La parfaite neutralité de la planète était gage d’une prospérité économique, les Seigneurs de Guerre se détourneraient et n’utiliseraient plus Ossus comme planète de lavage pour légaliser leurs marchandise et les injecter dans la République via les accords commerciaux entre la République et Ossus. De plus cela ne ferait qu’amplifier les demandes d’une partie de la population de rallier le Sénat. Un choix inimaginable pour Virgile-Auguste.

Il ne serait pas le Roi qui ferait rentrer les Jedis dans les alcôves du pouvoir.

Cela est malheureusement impossible Chevalier, ce serait une entorse à toutes nos lois les plus sacrés. Mon système est neutre et doit le rester. Feu mon père était méfiant envers l’Ordre Jedi, je ne partage pas sa défiance mais je considère que je dois perpétuer le principe de la stricte neutralité.

Et croyez-bien que cela me désole car j’aimerai beaucoup vous avoir à mes côtés au Conseil Royal. Manqua d’ajouter Virgile-Auguste. En songeant aux interminables réunions et aux audiences qui occupaient ses journées depuis son accession au trône. Naturellement, il était le Roi et pourrait sans problème imposer qu’on accrédite Luke ou n’importe quel autre Jedi aux secrets de la monarchie. Investi par Talla lui-même, son pouvoir était pratiquement sans limite sur sa planète.


Je suis bien protégé, très bien protégé, mais mes services ne protègent que mon corps, pas mon âme Chevalier. Cette protection rapprochée ne fait pas de moi un homme heureux et encore moins un Roi digne de l’immense souverain que furent mes ancêtres.

Avoua-il en éteignant le sabre et en se retournant un instant vers un râtelier sur lequel étaient posés une dizaine de sabre, parfaitement alignés.


La guerre arrive, je le pressens, Talla me l’a soufflé dans mes rêves. Le destin d’Ossus ne doit pas être différent de celui de votre Ordre. Aussi, je considère que les Jedis ont un devoir envers moi Chevalier. Je m’excuse d’être aussi brutal mais si le conflit éclate, je dois savoir qui seront mes alliés. L’êtes-vous ?

Il fit à nouveau face à Luke, l’air grave et ralluma le sabre, comme une invitation à continuer. L’ambiguïté de sa dernière question avait quelque chose de terrible, parlait-il de Luke ou de l’Ordre, des deux ? Lui-même n’avait pas les idées claires sur le sujet. C’était la première fois qu’il se sentait suffisamment en confiance pour parler un peu plus librement de ce qui le tourmentait. Enfin, les règles protocolaires étaient claires. Si le Conseil avait envoyé Luke pour répondre à l’invité, ce dernier devait avoir un mandat. Les sages du Conseil ne pouvait lui avoir envoyé une personne sans pouvoir. Cela aurait-été une insulte qui aurait des conséquences sur leurs relations.


Vous êtes-vous déjà imaginés à une autre place que la vôtre, si vous n’étiez pas sensible à la Force où seriez-vous, que feriez-vous, y avez-vous déjà songé Chevalier ?
Luke Kayan
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Luke ne savait pas réellement ce qui se passait. La situation s'apprêtait à passer outre son entendement, tandis que la Force et le bon sens se battaient en duel pour l'avertir que quelque chose n'allait pas. Jamais cependant le Jedi n'aurait pu songer qu'il avait été trop accueillant, que l'effet qu'on lui avait exigé de produire sur leur hôte de marque soit trop bon. Alors que lui même commençait à éprouver une saine sympathie nuancé d'un brin de compassion pure -sans pitié- le blond esquissa un pas arrière. Lame à la verticale, souffle légèrement raccourci, il essayait de saisir ces... Menaces? Son cerveau fonctionnait à toute allure, caché par un visage avenant quoique devenu un peu inexpressif, absent. Enfin, quelques fractions de secondes plus tard, le Chevalier inclina la tête vers son interlocuteur.

- Sachez que l'Ordre respectera les accords, cherchant également à préserver soigneusement le lien qui nous unit, plus significatif si j'ose m'avancer, que le froid accord politique des débuts. - L'Ordre ne briserait pas non plus le serment, mais Luke pressentait le risque de cordes qui s'entremêlent et se nouent malhabilement. N'était-ce pas ce subtil changement qui menaçait de se produire, là, maintenant sans qui ne sache pourquoi ni comment?- L'Ordre sera à vos côtés si on vous attaque, vous demeurez sous notre protection.

Acheva prudemment le Consulaire sans oser aller plus loin. Il n'avait pas encore décidé de s'il devrait faire part à ses aînés de son pressentiment. Ce dernier étant loin d'être identifié ou même prouver, il penchait cependant pour le "non", préférant botter sagement -ou lâchement- en touche.

- Le Conseil ou du moins un membre sera certainement ravi de vous recevoir pour renforcer mes propos ou discuter plus en détails de ces soucis de protection, de votre sensation de menace devant naturellement être prise au sérieux. Si je ne puis avancer quelle sera sa réponse, je garantis l'Ordre vous écoutera avec attention.

S'il devait protéger Virgile-Auguste souhaitant pour une obscure raison, ses bras plus que ceux d'un Gardien, le Chevalier le ferait, mais pas sans l'aval des aînés, ou mieux encore, une mission officielle. Ce genre de promesses, celle de ne pas s'éloigner du Roi, il ne saurait la faire seul puisque son corps, son âme appartenait à sa communauté. De la même façon il préférait être prudent pour s'assurer de tenir ses engagements. Il serait simple de promettre à la légère en comptant sur le fait que jamais le souverain d'Ossus ne lui demande la pratique. Le blond détestait mentir, même involontairement d'où son calcul prudent des moindres risques afin d'éviter les faux espoirs.

Sa garde s'était affaissée lorsque le bruit d'une lame qui se réfugie dans son fourreau avait envahi la pièce, souligné par le silence environnant. Toutefois, le sabre avait été rallumé, alors le Jedi avait raffermi sa prise sur son manche. Il se sentait divisé entre l'honneur d'être aux premières loges de confidences royales, mais également confus, gêné, ayant l'impression de ne pas être à sa place, lui le jeune Consulaire qui manquait autant d'expérience que de pouvoir au sein de l'Ordre. On lui accordait une grande confiance après qu'il soit revenu, lumineux, de l'Académie Sith et sans doute parce qu'il était l'apprenti de Saï Don. Pour autant, on ne le valorisait guère plus qu'un bon Chevalier aux statistiques de réussite légèrement au-dessus de la moyenne depuis environ un an- Karm l'avait considérablement aidé à s'améliorer.- mais sans plus. Alors pourquoi le rouquin entrait-il dans ce jeu avec lui? Était-ce un jeu d'ailleurs? Décidé à prendre des états d'âme de souverain desquels il ne savait en fait rien, Luke redressa la tête, posant ses yeux au niveau de son menton à peu près.

- Je pense, en effet, que nous nous engouffrons vers une ère assombrie.

Confirma-t-il, presque certain de ses propos, soufflés par les informations quotidiennes mais aussi la Force, qui, à l'image de Talla, loin de toute considération purement scientifique, concrète, se faisait un plaisir d'envoyer ses sensations à ses fidèles. Ainsi, Luke comme de nombreux Jedis savaient que la fragile chrysalide de la paix allait se fissurer pour qu'un insecte obscur et venimeux en sorte. Restait à savoir quelle forme concrète prendrait l'animal maudit.

- J'y ai songé, oui. Il est probable que je sois resté auprès de mon père et de ma belle-mère toute ma vie, à moins qu'une institution spéciale ne me recueille. Mes facultés mentales n'étaient guère des plus engageantes à l'époque, suite à certains traumatismes.

Avoua-t-il de but en blanc, laissant Virgile-Auguste imaginer une maladie dont l'un des symptômes était la perte de vue, un accident ou n'importe quelle autre raison. Sans chercher à mentir ni à s'appesantir, le Chevalier avait directement décidé de passer aux aveux, démontrant indirectement sa reconnaissance envers l'Ordre. Si sa belle-mère était une femme adorable, elle n'aurait pas été capable de le sortir de son autisme volontaire suite aux maltraitances prolongées subies depuis sa tendre enfance. C'était la Force alliée au savoir-faire, millénaire, des psychologues du Temple qui l'avaient aidés. Il n'était d'ailleurs pas encore vraiment guéri lorsque Saï l'avait choisi, plus pour l'aider à s'adapter que parce qu'il était alors impressionné -Le Hapien en avait toujours été persuadé.-. Ce vieil homme bon, patient et généreux mais aussi exigeant avait achevé de sauver Luke. Sans eux, jamais il n'aurait eu une vie normale, ni même une scolarité adaptée à son handicap visuel, puisque c'était son retard mental qui le mettait alors en péril, l'écartant de toute chance d'intégration.

- Ceci dit, même en me plongeant plus profondément dans l'imagination et en ignorant certains paramètres, je ne parviens pas à choisir une voie autre qui est la mienne. Professeur peut-être? Oui c'est banal et peut-être en-deça de vos espérances, mais je doute que j'aurais aspiré à plus. Professeur à l'université ou chercheur. Et vous Majesté?

S'il n'était pas le plus sociable de tous, le Hapien n'était pas non plus un sociopathe. Il s'était souvent écarté d'autrui par ignorance. Toutefois, il appréciait l'idée de partager un savoir et d'en acquérir de nouveaux. À travers d'élèves ou de documents, lui qui pourtant aurait passé de longues nuits blanches de crainte de mener les jeunes sous sa responsabilité à l'échec. Mais franchement, à quoi aurait-il pu aspirer à part ça? Ah rien et c'était probablement mieux ainsi.

Sur ce, le Chevalier brandit sa lame dans un vrombissement typique pour lancer une attaque frontale. Sans feinte cette fois, il visait le cœur.
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