Luke Kayan
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La chevelure éparpillée sur un oreiller qui semblait fait d'épines, Luke s'impatientait. Les médicaments couplés à la Force faisaient enfin effet, et il émergeait lentement du brouillard. Son épaule était encore très douloureuse mais le jeune homme, à l'instar de bon nombre de Jedis avait un seuil de tolérance à la douleur qui augmentait avec l'âge. Les cicatrices, effacées, délavées par le temps et celles que rien ne pourrait effacer sinon la décomposition d'un corps qui s'avouait enfin vaincus s'entremêlaient sur la peau du Hapien, en guise d'expérience. Et encore, celui-ci n'était pas un Gardien, souvent bardés de marques que personne ne pouvait les convaincre de lustrer par le biais du bacta, ou qui ne pouvaient simplement pas être évincées, engoncées jusqu'à l'os, jusqu'à l'âme.

Quoiqu'il en soit, il n'y avait guère pire patient qu'un Jedi. Comptant sur sa propre capacité de régénération, Luke mettait à l'épreuve les nerfs de ses collègues soigneurs, notamment son mentor, celui qui l'avait entraîné dans ce monde aseptisé avec Atalan Pirin, surtout par hasard. C'était en protestant que le jeune homme avait souhaité se lever trop tôt, accomplir son devoir, secourir ceux qui étaient tombés au front, plus tardivement que lui. Le vieil homme agacé allait lui faire signer une décharge et envoya [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] pour les papiers, mais cette dernière ne recevant des ordres indiscutables du docteur Kendi s'y refusa. Ce patient qui grimaçait lorsqu'il s'asseyait dans sa couche n'était pas prêt à partir.

Par chance, le blond n'était pas un des pires que l'infirmière Gamoréenne avait soigné. Elle en avait connu dans sa vie, des têtes de cochon, s'opposant au racisme intergalactique que sa race subissait, souvent à raison, fait travaillé ses méninges pour prouver son intelligence, ses capacités. Tout patient avait sa faiblesse lui avait appris l'expérience, et pour celui-ci, il suffisait d'agiter une formulaire sous ses yeux. Sentait-il l'odeur à défaut de voir ce qui y était inscrit? Toujours est-il que le Consulaire finissait toujours par se ranger aux sages commandements tant chéris. Puisque le règlement le disait, Luke ne se lèverait pas de son lit avant d'avoir retrouvé un taux de fer suffisant.

- Vous devriez manger plus de protéines, et manger plus tout court, c'est pas un corps de Jedi ça. On dirait un mannequin! Votre ligne ne devrait pas vous importer tant que ça pourtant!

Sans pitié l'infirmière aux courbes généreuses- asséna les mots destinés à maintenir le Jedi tranquille. Celui-ci parvint à lui envoyer, elle ne savait comment, un regard noir, visant à peu près ses propres petits yeux sombres.

- Ah ces sensibles à la Force. Ils se croient toujours plus solides que tout le monde, et si c'est guérisseur, c'est encore pire.

La quadragénaire partie en roulant des bourrelets, ses cheveux roux, une petite masse percée de nombreuses éclaircies, informe presque grotesque suivait la cadence. Ce n'était pas ce petit ébouriffé qui allait l'impressionner. Malgré son incapacité à user de la Force, son talent avait été reconnu dans l'art de la médecine et elle avait été acceptée au Temple 20 auparavant, deux ans après avoir terminé ses études tardives en la matière et après des années de galère sur Coruscant, à mourir de faim. Madame Kalunksy avait donc du caractère, autant qu'elle savait se montrer maternelle envers ses malades ou blessées, répondant -physique mis à part- au cliché typique de la grosse bourrue qui suait la tendresse cachée par tous les porcs [HJ: PARDON ELLE ÉTAIT FACILE!]. Mais une nouvelle épreuve attendait déjà la femme-cochon, une autre Jedi plantée devant la porte de la chambre particulière dont avait hérité son patient, preuve qu'il avait été un cas grave. Il faut dire qu'on l'avait retrouvé des heures plus tard sous des décombres, après qu'un autre Jedi l'ait secouru, -elle ne connaissait pas tous les détails de l'affaire- ce qui était déjà grave en soi, mais sa constitution n'avait en rien aidée. Solona veillait donc jalousement sur lui, pareillement du pavillon sous sa garde. Contrairement à Canelle d'Este sa supérieure, la Gamorréenne n'était en rien subtile ou douce -du moins en apparence.- sans compter qu'elle ne se laissait pas berner. S'armant déjà de patience pour faire face à un des membres de cette communauté têtue dans son ensemble, l'infirmière renifla bruyamment, les mains portées sur ses hanches grasses.

- Où vous comptez allez ainsi m'amzelle?

Oh l'autre pouvait bien être chevalière, elle n'en avait rien à faire, "Joli Minois" ne serait pas approché tant que le petit appareil sur la porte ne sonnerait pas ni n'afficherait un petit point vert, indiquant que le médecin en chef le jugeait apte à recevoir des visites. D'ailleurs ce dernier devait être en train de relire les derniers rapports, et trier les patients selon la gravité, c'était l'heure. Pour l'instant Solona était farouchement bloquée devant la porte, faisant front, ne pas être sensible à la Force lui permettait de passer outrageusement sur le statut des visiteurs ou patients, même Saï Don ne commanderait pas dans son service, sous son égide, elle ne répondait qu'à Cannelle ou Nada-Ma Kendi, et encore avec difficultés face à la première qu'elle trouvait trop compréhensive, trop laxiste. Ce n'était pas aujourd'hui, alors qu'elle était de service qu'un patient mourrait de stress.

Comme pour la contredire à moitié sans oser le faire complètement, une lumière orangée s'illumina sur le petit appareil relié à la porte. L'infirmière lui jeta un coup d’œil mauvais, en poussant un soupir.

- Seulement les proches. Vous êtes qui vous?

La femme-porcine évaluait désormais la Nautolane sous toutes les coutures, cette "gamine" n'était ni son maître, ni son apprenti, pour sûr. Elle allait devoir faire des efforts pour la convaincre, la tentaculaire, d'autant qu'elle savait que son protégé avait peu d'amis. Uniquement des relations de travail ou presque, et ça, elle ne le permettrait pas. Il avait besoin de se reposer pas de faire une crise cardiaque à coups de mauvaises nouvelles directes du front, ou de risquer une crise nerveuse à force de travailler, sans compter qu'elle le connaissait le blondinet, il ne disait jamais non à une bonne partie de... signatures de paperasserie ou de rédaction de rapports en tout genre.
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Wen jeta difficilement un regard par-dessus l'immense bouquet de fleurs exotiques qu'elle avait commandé avant de passer les portes de l'infirmerie. Elle avait appris les blessures de Luke en parcourant les comptes-rendus des missions jedi. La chevalière s'était portée volontaire pour rester au Temple avant de surveiller les plus jeunes, renonçant cette fois-ci à être au cœur de l'action. Il était parfois fatigant de se retrouver contrainte d'échapper à des tours qui s'effondraient, des Sith vindicatifs ou de secourir des enfants stars de prises d'otages.

La voie était quasiment libre. Elle commençait déjà à regretter de ne pas avoir regarder la taille des fleurs avant de valider son paiement. La simple réception au Temple avait nécessité l'aide de deux droïde ménagers qui n'avaient rien demandé. Heureusement, les fleurs étaient d'un bleu sublime, étendant leurs vastes pétales fragiles comme des danseuses de ballet Mon Calamari. Dommage que Luke ne pouvait contempler la beauté de ces dernières. Fort heureusement, ces plantes issues de certaines parties de la Jungle d'Ondéron dégageaient également un parfum sucré d'une grande délicatesse. Mais Wen ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle aurait dû plutôt acheter de la nourriture. Ou une chaussette de Karm, ou même traîner Karm jusqu'ici.

"Puis-je vous aider ?"

La Nautolan opéra prudemment un mouvement sur la droite pour contempler une infirmière humaine non-sensitive qui la fixait d'un regard ampli de curiosité.

"Je vais me débrouiller avec la plante, répondit-elle en calant l'imposant objet sur sa hanche pour échanger plus convenablement. Je cherche la chambre du chevalier Kayan. Il est revenu blessé de sa dernière mission hors du Temple."

"Au fond du couloir à droite."

La jeune infirmière jeta un regard inquiet dans cette direction. Elle se pencha légèrement vers Wen pour lui glisser à voix basse :

"Du moins si vous arrivez à passer Cerbère. Solona le couve comme le dernier de sa portée."

"Ah" se contenta de faire Wen.  

La jeune infirmière déjà partie se concentrer sur d'autres tâches. Elle connaissait les chambres qui composaient le fond de ce couloir. Elles étaient habituellement réservées aux blessés qui nécessitaient des soins particuliers. Le visage de la chevalière se fendit d'un pli soucieux tandis qu'elle reprenait sa plante à pleines mains. Avec détermination, elle passa la porte avant d'^tre stoppée nette dans son élan par une voix peu amène.

Elle contempla d'un air ahuri l'immense Gamorréenne qui la couvrait d'un regard suspicieux. La créature était dotée d'une sorte de houppette rousse irréelle qui parachevait son apparence pour le moins atypique, presque grotesque. Un instant, Wen en eut presque le souffle coupé.

- Euuuh je m'appelle Wen Janto, fit-elle d'une voix timide.

Voilà qui devait la convaincre, n'est-ce pas ? Mais la nautolane se reprit, il lui fallait passer cette épreuve pour approcher de Luke. Elle se remit d'aplomb, souleva bien en évidence cette plante deux fois plus épaisse qu'elle qu'elle s'était traîné tout le long de la traversée du Temple et ajouta :

- Je suis une amie de Luke depuis très longtemps. Je lui apporté une plante. Elle a une odeur exquise, sentez. J'aimerais savoir s'il va bien. Il y a longtemps que je ne lui ai pas parlé.

Elle se pencha sur le côté pour tenter d'apercevoir une mèche blonde. Mais peine perdue. Wen ne saurait rien de l'état de son ami si elle ne passait pas le dernier barrage. Elle se para donc de son regard le plus désarmant. Elle fixa à nouveau la gamorréenne.

- Je suis guérisseuse. Je vous promet de ne pas le fatiguer plus que nécessaire. Je lui apporte aussi des nouvelles d'un ami commun, Karm Torr.
Luke Kayan
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- C'est qui celui-là? Le nouveau chef du Conseil, parce que je n'entends que ce nom dès que j'approche de cette porte.

L'infirmière grognon toqua légèrement la porte, ce qui alerta Luke qui prêta une oreille- qu'il avait plutôt fine.- et fini par entendre des voix, dont celle de sa "geôlière".

- Et puis des plantes, pour une guérisseuse vous n'êtes pas bien fine, c'est pleins de germ...

La porte s'entrouvrit, et la Gamorréenne outrée se retourna, s'attendant à voir le Hapien miraculeusement debout. En fait, ce n'était pas le cas, celui-ci était toujours alité mais il avait usé de la Force pour libérer un espace de sa cage dorée, ou plutôt blanche, afin de savoir ce qui se passait. L'aura amicale lui était vaguement familière mais il l'avait senti sincère, et un peu de visite lui ferait du bien. Solona à demi-convaincue par les états de service de Wen -elle se rappelait avoir entendu de la jeune chevalière en tant que guérisseuse- et par l'entêtement de Luke abandonna. Elle s'écarta, les poings sur les hanches, la mine sévère pour mieux cacher son inquiétude. Une inquiétude valable pour tous les patients qu'au fond, elle chérissait effectivement comme les derniers de sa portée, qui qu'ils soient.

- Puisque c'est un complot, mais vous allez me signer une décharge Monsieur Kayan, ah ça oui, je ne veux pas d'ennuis moi. 25 ans de service et jamais un souci, on m'écoutait faut dire. Ces jeunes, cette génération, ces Jedis!

Grogna-t-elle en s'éloignant, non sans jeter quelques coups d'oeil à Wen à demi cachée derrière sa grosse plante. Au fond, la Gamorréenne enviait le blond, il avait très peu d'amis, mais ces derniers étaient fidèles et attentionnées.

- Au revoir, Miss Janto.

Cette salutation un peu sèche était le signe ultime d'un respect très bien voilée. Au fond, Solona n'était pas bien méchante. Elle sourit en tournant au coin du couloir, s'amusant presque de la semi-dispute, mais ça, personne n'en saurait rien et la prochaine fois Miss Janto ne l'emporterait pas au paradis.

Le nom de "Janto" avait résonné dans le crâne encore douloureux du Hapien, et ce dernier s'étonna en alignant finalement son aura à la jeune chevalière. Quand ils s'étaient parlés, il y avait un an environ, la Nautolane venait d'être nommée, Luke l'avait largement félicité, tout en se rappelant avec amusement et affection de l'époque où elle lui courrait après pour qu'il la prenne en tant que Padawan. À l'époque il n'avait pas du tout ri, terrifié à l'idée de telles responsabilités. D'une onde de Force il l'invita à entrer puis parla. Sa propre voix le surpris, cela faisait une semaine qu'il ne parlait pas, et deux jours à peine qu'il était à nouveau conscient. L'aura de Wen l'aida mystérieusement à regagner un peu de forces, suffisamment pour s'exprimer et ouvrir les yeux, si inutile ce geste soit-il.

- Bon...jour. Wen cela faisait longtemps. Tu mets du parfum? Je ne m'en souvenais plus. Il sent bon mais tu as forcé sur la dose.

Le chevalier sourit faiblement, il avait du mal à se remettre de sa blessure, unique mais très profonde. À la fois heureux, surpris et inquiet -dans cet ordre- de retrouver la Nautolane dont lui avait précisément reparlé Karm peu de temps auparavant, le jeune homme eut la pensée très stupide que c'était pour lui reprocher leur relation. Il se demanda si le Conseil l'avait envoyé pour lui faire des remontrances à propos de sa qualité de prestation en mission qui avait baissée, avant de chasser l'idée de sa tête encore chavirée par les derniers événements. Il eut un peu honte de se présenter de la sorte devant sa cadette, sachant en plus qu'elle était au courant, mais le bonheur l'emportant sur le reste, il l'invita silencieusement à définitivement entrer d'une onde.

- Je suis très content de savoir que tu vas bien. Je ne savais pas si tu avais été envoyée sur Pakuuni, Dathomir ou Dubrillon ou si tu étais restée ici. Dans tous les cas, ça n'a pas du être simple.

Murmura le jeune homme, empathique par anticipation. Il s'inquiétait Luke, il était ainsi. Les nouvelles de ses amis, il les prenait discrètement, avec ce grand défaut d'oublier d'aller vers eux, bien souvent, mais jamais il ne les rayait de sa vie, ce qui ne l'empêchait pas de trouver étonnant que dans tous ce bazar, la Nautolane ait pensé à lui rendre visite. En effet, le blond ne se rappelait pas compter autant pour la Chevalière, d'ailleurs il n'y croyait jamais pour personne. Lui, le somnifère? Ses élèves devaient danser la samba en voyant sur le calendrier que les cours de droit avaient été momentanément suspendus. C'était évident! Et qu'est-ce que les petits Padawans devaient se sentir soulagés, pas d'histoires super longues, aux morales démodées à la fin. Ouf!

Et Wen alors, pourquoi était-elle venue se jeter dans la gueule du somnifère?
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